Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-02-21
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 février 1876 21 février 1876
Description : 1876/02/21 (A6,N1536). 1876/02/21 (A6,N1536).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7557456x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
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Prix dUi Numbre * Parla : 115 Ctontlmofi — Dépwptvmonti : 80 Ceptta..
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"â ,0 JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
"■•V- RÉDACTION
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Élections du 20 février
Candidats Républicains
pour le département de la Seine
Nous écrivions dans notre numéro du
18 février : « Nos candidats, si nous
pouvions en désigner vingt, seraient
exclusivement choisis parmi les répu-
blicains qui acceptent franchement la
constitution, et par suite la politique
d'où elle est sortie. » On nous demande
aujourd'hui d'indiquer ceux des candi-
dats qui, suivant nous, remplissent ces
conditions. Nous n'avons aucun motif
de nous y refuser ; on en trouvera la
nomenclature ci-dessous :
4er arrondissement
M. Tirard,
Député sortant.
2" arrondissement
M. Brelay,
Député sortant.
38 arrondissement
M. Spuller,
Rédact. en chef de la République française.
4* arrondissement.
M. Ch. Loiseau,
Conseiller municipal.
6e arrondissement
M. Denfert-Rochereau,
Député sortant.
78 arrondissement
M. Langlois,
Député sortant.
se arrondissement
lU. Victor Cbautrour,
Ancien représentant.
98 arrondissement
M. Thiers,
Ancien président de la République.
10e arrondissement
M. Henri Brisson,
Député sortant.
12° arrondissement
M. Greppo,
Député sortant.
14e arrondissement
M. Germain Casse,
Député sortant.
156 arrondissement
M. Farcy,
Député sortant.
166 arrondissement
M. le Dr Marmottan.
Conseiller municipal.
19° arrondissement
M. AIIain-Targé,
Conseiller municipal.
208 arrondissement
M. Cambetta,
Député sortant.
Neuilly
M. Bamberger,
Député sortant.
Courbevoie
M. Deschanel,
Publiciste.
«
Vincennes
M. Déclard,
Conseiller général.
BXJLLEïXIJNr
Paris , 20 février 1676.
Ce n'est pas sans une certaine émo-
tion que nous inscrivons en tête de nos
colonnes cette date qui va être, qui est
déjà historique. Le jour qui commence est
le premier d'une période d'activité régu-
lière, pacifique et féconde, ou d'une pé-
riede de tiraillements, d'incertitudes, d'an-
xiété énervante et stérile, comme celle que
nous venons de traverser, selon que les
électeurs qui accourent en ce moment aux
urnes donneront autorité, puissance et
prestige à la constitution qui nous régit,
ou la laisseront sans appui, chancelante et
boiteuse au milieu des partis acharnés à
l'ébranler ou mal résignés à la laisser vi-
vre. C'est, en effet, la constitution de 1875
qui est en jeu à l'heure où nous parlons.
De ceux qui sollicitent les suffrages de la
jaation, les uns sont décidés à la soutenir
énergiquement, les autres la subissent et
attendent impatiemment lejour où il serait
légalement permis de la supprimer, d'au-
tres enfin s'y accommodent comme à une
nécessité des circonstances et l'acceptent
comme on prend ie temps qui vient. Le
suffrage universel est désormais assez
éclairé pour savoir distinguer, sur ces
données, où est son devoir et en même
"temps son intérêt. L'un et l'autre ne font
r qu'u n ; car le devoir, en ces circonstances,
consiste précisément à reconnaître quelle
est la solution la plus favorable à l'intérêt
général. Aussi attendons-nous, sinon avec
calme, du moins avec confiance, le verdict
souverain du pays.
L'administration de l'ordre moral signale
les derniers jours de la période électorale,
qui seront probablement aussi les derniers
de son existence, par un redoublement de sé-
vérités. Trois réunions privées ont été
interdites hier à Marseille. M. Gam-
betta, qui devait figurer dans l'une d'elles,
a protesté contre cette décision. Une pro-
testation plus énergique et plus éclatante
sera formulée ce soir par la population
marseillaise.
Une nouvelle qui peut surprendre est
donnée par quelques journaux. Il parait
que certains candidats se sont autorisés du
nom de M. le maréchal de Mac-M abondant
leurs circulaires, et que M. le ministre de
l'intérieur a recommandé aux préfets de
dégager la personnalité du président de la
République. Nous croyons pourtant nous
rappeler que M. le ministre de l'intérieur
a encadré assez habilement le nom du ma-
réchal dans une de ses circulaires. Il nous
semble difficile que M. le vice-président
du conseil proteste ainsi contre lui-même.
Si le fait était reconnu exact, nous n'hé-
siterions point, du reste, à en louer M.
Buffet.
Les nouvelles d'Espagne sont de plus en
plus lignijicatives. A la vérité, les corres-
pondances de source carliste sont pleines
d'un fracas de victoires à étourdir. Mais
les nouvelles de la frontière française, aux-
quelles il est assez naturel que nous ajou-
tions foi, ne signalent qu'émigration en
masse des partisans de don Carlos. Peu
s'en faut, si nous croyons ces derniers
renseignements, que le prétendant n'ait
été surpris et fait prisonnier, et un journal
autrichien croit pouvoir affirmer qu'une
lettre de don Carlos annonce son inten-
tion de quitter le territoire espagnol. Quoi
qu'il en soit de ces renseignements contra-
dictoires, on peut croire qu'à l'heure où
nous écrivons, la partie décisive se joue
de l'autre côté des Pyrénées, et qu'il faut
nous attendre d'un moment à l'autre à ap-
prendre le dénoûment de la tragédie.
4»
Un dernier mot sur le bulletin blanc,
dont la signification réelle échappe encore,
paraît-il, a un grand nombre de personnes.
Le vote par bulletin blanc est nul et de
nul effet.
Le bulletin blanc ne signifie rien; il
n'est même pas un moyen indirect de faire
échec à une candidature puisqu'au terme
de la loi, il n'entre point en compte-dans
le résultat du dépouillement.
S'abstenir ou voter blanc, c'est exacte
ment la même chose; le bulletin blanc
n'est pas un suffrqge exprimé, donc il
ne peut entrer en ligne de compte et in-
ïluer sur la résultat du scrutin.
L'abstention est-elle un acte politique,
dans quelque circonstance que ce soit ?
Non. C'est chose jugée depuis longtemps.
Donc il est illogique, lorsqu'on réprouve
l'abstention, de recourir à l'expédient du
bulletin blanc, qui est une forme de l'abs-
tention.
Une seule objection, raisonnable en ap-
parence, peut être faite à ce qui précède :
Avec l'abstention, il est impossible à un
parti, à un groupe, de se compter. Avec le
bulletin blanc, la difficulté est tournée. A
première vue, oui; mais à la réflexion,
non.
Est-ce que tous les groupes, tous les par-
tis, n'ont pas la même faculté d'user du
bulletin blanc? En conséquence, de quel
droit tel eu tel groupe, tel ou tel parti s'at-
tribuerait-il exclusivement tous les bulle-
tins blancs trouvés dans l'urne?
Ce n'est pas tout. La loi dit que les bul-
letins blancs doivent être annexées au
procès-verbal ; elle ne prescrit ea aucune
façon que le nombre en doive être spécifié
dans ce procès-verbal. Rien n'oblige donc
les scrutateurs à révéler la quantité de
bulletins blancs qu'ils annexent au pro-
cès-verbal.
Conclusion :
Le bulletin blanc, en tout état de cause,
est une faute, et de plus, une niaiserie.
Ce n'a pas éte une petite affaire pour
le « Comité national conservateur » de
dresser, par départements, une liste
de candidats. Finalement, il a fait en-
trer, bon gré, mal gré, quelque trois
cents noms dans un tableau destiné à
remplir la première page de l'Ordre.
Trois cents candidats sur cinq cent vingt
députés à élire, cela fait déjà deux
cent vingt circonscriptions où l'impé-
rialisme se déclare vaincu avant le
combat. Mais que dire si l'on jette un
simple coup d'oeil sur ces fameux trois
cents que le comité national conserva-
teur a recommandés ?
M. Mathieu Dollfus et ses collègues
du susdit comité ont fait flèche de tout
bois. Nous ne sommes pas autrement
surpris de voir figurer, sur leur ta-
bleau, pour la circonscription de Blaye,
M. Dréolle, et, pour les circonscriptions
de Brignolles et de Draguignan, un an-
cien ministre que M. Dréolle n'appelle
jamais que « le sieur Ollivier. » L'un
et l'autre peuvent être rangés parmi
l^s impérialistes, après tout; et l'on
fait ce qu'où peut en ces cas de néces-
sité pressante. Mais ce que nous avons
constaté avec quelque étonaement, c'est
que plus des deux tiers des candidats
du comité national n'appartiennent
point et n'ont jamais appartenu au parti
de l'appel au peuple. Ce sont des foya-
listes ou des orléanistes, voire des « con-
servateurs > quelconques, ceux-ci res-
tés septennalistes >, ceux-là devenus
quasi-constitutionnels, dont le Comité
national conservateur a pris les noms
pour faire nombre.
Ils servent de figurants à la faction.
Ni dans leurs professions de foi ni
dans leurs discours, ils n'ont adhéré
au programme impérialiste; et s'ils
étaient élus, ils siégeraient soit à droite,
soit au centre droit, mais ne s'embri-
gaderaient point assurément sous le
commandement de M. Rouher. Est-ce
à dire que nous n'aurions rien à re-
douter de l'élection de ces candidats
adoptés à la dernière heure par le co-
mité Dollfus , qui ne leur a point de-
mandé leur assentiment? Nous serions,
au contraire, désolés qu'ils fussent
élus, les meilleurs d'entre eux n'offrant
à la République aucune sûreté. Mais
ce que nous avons voulu noter, c'est
qu'ils ne sont point des bonapartistes,
et que le comité Dollfus, pour dresser
une liste qui fût, numériquement par-
lant, à peu près présentable, a donné
deux cents - plas à cette catégorie de
bouche-trous de tous les partis.
En résumé, la faction aux abois n'a
guère trouvé plus de cent candidats à
porter dans toute la France ; et nous
supposons qu'm petto la plupart de ces
malheureux se regardent déjà comme
évincés, perdus, Racrifiés. Mais c'est à
Paris qu'éclate en tout son jour la mi-
sère du bonapartisme. Le comité natio-
nal conservateur appuie, dans le dé-
partement de la Seine, cinq candidats,
dont trois seulement, à vrai dire, sont
à lui, bien à lui. Et c'est sur ces cinq
candidats qu'il conseille à tous les im-
périalistes de Paris d'accumuler leurs
votes. « Dans tous les arrondissements
où il n'y a pas de candidat conservateur,
protestez, disent-ils, et faites échec aux
candidatures républicaines en votant
pour l'un des cinq candidats soutenus à
Paris par le Comité national conserva-
teur. » Cette théorie, nous nous en
souvenons, a été exposée déjà, aux
Folies-Marigny par M. Raoul Duval.
Le comité bonapartiste ne prétend faire
passer aucun de ses candidats à Paris;
en quoi il montre du bon sens. Mais il
veut additionner les voix qui pourront
être données, dans la ville entière, aux
noms qu'il présente, pour en comparer
le total au chiffre obtenu, en avril
1873, par M. le colonel Stoffel.
S'ils trouvent quelque soulagement
dans l'idée de cette comparaison, grand
bien leur fasse ! Comment n'ont-ils pas
constaté pourtant, au cours de la pé-
riode électorale, que les électeurs de
Paris ne sont point disposés à les con-
soler ? M. Haussmann n'obtiendra pas
plus de voix que M. Raoul Duval, qui,
d'après ce qu'on sait, n'en aura guère.
Quant à la candidature de M. Bartho-
loni, on en peut déjà dire qu'elle
n'aura pas même existé. Mais nous
sommes si près du scrutin que s'ar-
rêter aux prévisions serait inutile.
Que les électeurs fassent leur devoir ;
les restes de la faction qui, depuis trois
ans, a causé chez nous tant de scan-
dale et tant de trouble, n'attendent
plus désormais que d'être enterrés.
EUG. LIÉBERT.
——————— ———————
C'EST AFFAIRE BE GROS SOUS!
Le mot est de moi, je l'avoue. Je di-
sais qu'à Rome on obtient bien des cho-
ses avec de l'argent, et qu'il ne s'agis-
sait que d'y mettre le prix. C'était à
propos du divorce, si on ie le rappelle.
Il est très-vrai que le divorce n'est pas
reconnu par le droit canonique ; mais il
y a moyen, avec lui, de tourner la dif-
ficulté, moyennant finances, bien en-
tendu.
Les cas qui rendent le mariage nul
et autorisent les deux conjoints, une
fois la nullité prononcée par l'autorité
compétente, à convoler chacun de son
côté, sont nombreux, et quelques-uns
de ces cas peuvent être invoqués dans
toutes les unions, quelles qu'elles soient.
J'en ai cité un, j'aurais pu' en ajouter
d'autres.
Tous se ressemblent en un point:
c'est qu'il faut payer. C'est, comme je
disais, affaire de gros sous.
Là-dessus on s'est rebiffé; on m'a
pris à partie; on trouve que je manque
de respect pour notre sainte mère l'E-
glise.
Veut-on me permettre de montrer
cette influence des gros sous très-visi-
ble dans des questions plus délicates
encore? Je vais prendre mes exemples
dans un ouvrage qu'il sera impossible
à ces messieurs de récuser. Je tiens à
faire remarquer que, dans tout ce que
j'avance, je ne marche jamais que preu-
ves en main, et donne toujours mes ci-
tations à l'appui. Mes adversaires ri-
postent habituellement par des inju-
res, ce qui est plus commode, on en
conviendra.
Il y a un livre qui a pour titre : le
Guide des curés dans l'administra.
tion des paroisses, par M. l'abbé Dieum
lin, vicaire général de Nancy. (Mo-
thon etPinganon, éditeurs, 55, grande
rue Mercière, Lyon).
Au tome second, page 632, se trouve
le passage suivant :
Formule pour demander dispense
l'évêqu. d'un empêchement secret pro-
venant dé l'adultère.
(La formule esi en latin, Je la tra.
duis mot pour mot.)
Très-révérend seigneur,
Titus et Agathe ont l'honneur dé
vous exposer que tous deux, du vi vant
du mari de l'impétrante (ou du vivant
de la femme de l'impétrant), ont com-
mis ensemble le péché d'adultère, s'é-
tant donné l'un à l'autre promesse ré-
ciproque de se marier ensemble si ledit
époux (ou ladite épouse) venait à mou-
rir avant eux.
Ledit époux (ou ladite épouse) ayant
trépassé, sans que ni l'un ni l'autre ait
rien fait pour hâter sa mort, ils ont
traité la question du mariage à con-
clure.
L'empêchement, né de leur crime,
est secret; mais pour le repos de leur
conscience, les impétrants désirent ob-
tenir l'absolution de leur faute passée,
dont ils ont un grand chagrin et solli-
citent des dispenses.
Les raisons sont.
(Suivent les raisons, qui varient
ftatuent suivant les personnes et
les circonstances.)
Le Guide des curés ajoute :
Si les fiancés s'étaient entendus pour
tuer eux-mêmes l'époux (ou l'épouse),
soit avec intention secrète, soit avec
promesse mutuelle de se marier, le coup
fait, il faudrait exprimer dans la sup-
plique l'une ou l'autre de ces deux cir-
constances.
Et le Guide des curés donne pour ce
double cas une nouvelle formule, ainsi
conçue :
« /> Titus et Agathe ont l'honneur de
vous exposer que, du vivant même de
la femme de l'impétrant, ils s'étaient
fait une promesse de mariage, au cas
où ladite femme mourrait avant eux.
Elle morte, par le fait des deux impé-
trants, qui se sont entendus pour la
tuer, ils font les démarches pour con-
tracter mariage, etc., otç. »
Le Guide des curés prévoit encore
le cas où l'adultère a précédé le meur-
tre, et où l'un des deux fiancés seul
pst un assassin. Il n'y a point eu com-
plicité chez l'autre; et il donne un nou-
veau modèle.
« Titus a l'honneur de vous exposer
que du vivant de sa première femme il
a commis avec Agathe le péché d'a-
dultère, et qu'il a lui-même, par des
moyens criminels, tué ladite première
femme. Maintenant, il fait les démar-
ches nécessaires pour se marier avec
Agathe, et il sollicite humblement des
dispenses pour le relever de l'empêche-
ment né de son crime. Les raisons
sont. etc., etc. >
Vous pensez bien qu'il m'est très-in-
différent que Titus épouse Agathe : ils
auront beau s'être armés des dispenses
nécessaires, ce duo d'assassins n'en
fera pas moins, j'imagine, un fort triste
ménage. Tout ce que je veux mon-
trer, c'est que ces dispenses se payent,
et j'en trouve la preuve en tournant
la page.
Le Guide donne aux curés un mo-
dèle de certificat qui doit être annexé
à la demande principale. C'est un certifi-
cat sur l'état pécuniaire des impé-
trants.
Je le traduis mot à mot comme le
reste :
< Je soussigné, curé. ou vicaire.
à. certifie que les impétrants tel et
telle sont riches : j'ai interrogé à ce
suj et des témoins dignes de foi. Ils
jouissent en effet d'un revenu annuel
qui se monte environ à. livres.
» Mais ils ont de nombreuses charges,
en sorte que c'est à peine s'ils peuvent,
avec ce revenu, suffire aux dépenses de
la maison. >
Autre modèle :
« Ils appartiennent à des parents ri-
ches, mais ce sont des fils de famille,
et qui n'ont pas de fortune person-
nelle. »
Autre modèle :
« Le fiancé (ou la fiancée) jouit d'un
revenu annuel de. »
Autre modèle :
« Les impétrants ci-dessus désignés
supplient que la dispense leur soit ac-
cordée en la forme usitée pour les pau-
vres. Car ils vivent du travail de leurs
mains, et leur revenu est modique. >
Autre modèle :
Ils vivent du travail de leurs mains
et sont pauvres.
Autre modèle :
Ils sont très-pauvres et n'ont pas de
quoi vivre. Il leur serait donc impossi-
ble de suffire-aux frais de l'expédition.
C'est à peine s'ils pourront fournir
quinze francs, ou dix francs, ou cinq
francs. »
Et le Guide des curés termine sa
nomenclature par cette note curieuse :
« MM. les curés devront être fort ré-
servés pour mettre pauperrimi (très-
pauvres), attendu que cette expression
peut être cause qu'on ne s'adresse pas
à la Daterie pour obtenir la dispense; ce
qui l'exposerait à être nulle. »
Y a-t-il rien de plus bizarre que cet
aveu?
Ainsi l'évêque (si l'on ne paie pas)
délivre une dispense qu'il sait par
avance être frappée de nullité ! Voilà
des gens qui se croient bien en règle
avec le bon Dieu. Pas du tout, le péché
n'est remis que contre argent, et ils
1 n'avaient pas la somme nécessaire. Ils
n'ont donné que quinze francs, le crime
leur reste ; à cent écus, il eût été effacé.
Pour un billet de mille, leur conscience
n'eût pas seulement été passée à la les-
sive; on la leur eût parfumée d'une
jbonne odeur de sainteté.
FRANCISQUE SARCEY.
-
ÉLECTIONS DE LA SEINE
XVIe arrondissement.
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le rédacteur,
Je suis électeur dans le XVIe arrondisse-
ment : je suis républicain et nullement clé-
rical, c'est vous dire que mon bulletin de
vote portera le nom de M. Marmottan; mais
serais-je bonapartiste et catholique à la façon
de M. Dehaynin, je ne voterais certainement
pas pour ce candidat après le factum qu'on
m'a remis oe matin en son nom.
Dans ce faetum publié par le journal le
mieux informé de Paris, en même temps
qu'il était distribué dans l'arrondissement,
M. Dehaynin reproche à M. Marmottan d'a-
voir manqué à son devoir comme conseiller
municipal. Or, M. Marmottan — personne ne
l'ignore-n'a pu assister à toutes les séances
du conseil ; mais c'est après le siége que se
sont produites ces absences causées par an
voyage dans le Midi, où les médecins avaient
envoyé M. Marmottan, épuisé de fatigues.
Tandis que M. Marmottan avait dépensé
ses forces et sa santé au profit de ses conci-
toyens, ce dont Passy et Auteuil se souvien-
nent toujours, que faisait donc M. Dehaynia ?
— Je serais curieux de le savoir.
Bien plus, l'homme qui accuse est patron-
né par les bonapartistes et par le journal ai
bien informé que vous savez, ce qai ne l'em-
pêche pas de se dire républicain.
L'homme qui accuse est l'inventeur et le
rapporteur de la taxe onéreuse da balayage,
taxe si lourde surtout pour notre quartier ;
L'homme qui accuse a fait supprimer dans
le dernier emprunt 40 millions, ce qui a eu
pour conséquence la suppression des travaux
d'aménagement et de voirie dans notre ar-
rondissement ;
Et l'homme qui est accusé est l'ami de M.
Thiers ; il est patronné par MM. Bamberger,
député; Crémieux et Henri Martin, séna-
teurs ;
L'homme qui est accusé a été élu deux fois
vice-président du conseil général par 60 voix
sur 75; il a présidé plusieurs commissions
et a fait dix rapports tellement remarqua-
bles que l'impression en a été ordonnée aux
frais de la ville de Paris ;
L'homme qu'on accusa enfin est connu de
tout le monde depuis son passage à la mairie;
il est universellement aimé et respecté,
Voilà pourquoi, monsieur le rédacteur, les
manœuvres de M. Dehaynin seront appréciées
à leur valeur, et pourquoi le XVIe arrondis-
sement votera pour M. Marmottan, par qui
il sera fier d'être représenté.
Les menées' électorales du parti qui porte
M. Dehaynin sont bonnes à connaître. Ab uno
disce omnes.
Recevez, monsieur le rédacteur, l'assuranoe
de mes sentiments distingués.
N PAUL MILLET-MONCHICOURT,
38, rue Nicolo.
Circonscription de Courbevoie.
Nous recevons la lettre suivante :
Courbevoie, 19 février 1876.
Monsieur le rédacteur,
Nous protestons énergiquement contre la
lettre parue dans plusieurs journaux et si-
gnée par les membres qui composent le soi-
disant comité républicain radical du canton
de Courbevoie.
Nous affirmons sur l'honneur que c'est li-
brement, en notre présence, et après avoir
lu attentivement le projet d'affiche invitant
les électeurs à voter pour le eitoyen Descha-
nel, que le citoyen Pottier, de Colombes, y
a apposé sa signature comme adhérent à
cette candidature.
Le changement d'avis actuel du citoyen
Pottier est exploité de façon à faire croire
aux électeurs que sa bonne foi a été sur-
prise.
Nous prenons à témoin de notre sincérité
les vingt-huit autres signataires adhérents au
manifeste en faveur de la candidature Des-
chanel.
Nous comptons sur votre impartialité pour
donner place dans votre journal à cette pro-
testation.
Agréez nos salutations empressées,
MM. GAGNA, LEFÈVRE, POLY, de Courbevoie,
-
INFORMATIONS
Le directeur général des télégraphes,
M. Pierret, a été reçu par M. le ministre
de l'intérieur, qui l'a chargé de prendre
toutes les mesures nécessaires pour assurer
le service des lignes aujourd'hui et demain.
Le personnel de tous les burèaux. - de
France a déjà reçu l'ordre de se tenir, au
complet, à la disposition des chefs de ser-
vice, qui eux-mêmes seront à la disposi-
tion des préfets, lIoul-préfet. et maires,
pour la transmission des dépêches électo-
rales.
Toutes les brigades de gendarmerie à
cheval ont, en outre, été convoquées, afin
de transporter rapidement, des communes
sans bureaux télégraphiques aux plus pro-
chains bureaux de transmission, les résul-
tats connus.
Demain, vers midi, on connaîtra donc à
peu près complétement les votes du pays.
Nous avons annoncé hier la mort de M.
A. Brongniart, une des illustrations scien-
tifiques de notre paJs, et un homme aussi
remarquable par la noblesse de son carac-
tère que par sa grande bonté.
Quelques heures avant sa mort, il réunis-
sait autour de lui les membres de sa fa-
mille. La maladie qui l'a enlevé ne faisait
pas prévoir une fin aussi prochaine. Il y
a quelques jours seulement qu'il achevait
dans son laboratoire un mémoire d'une
haute valeur scientifique. Ce qui n'est pas
'douteux, c'est que le décret du 15 janvier
dernier, qui visait les professeurs de fa-
cultés et des établissements d'enseigne-
ment supérieur, l'avait profondément ému
et le préoccupait beaucoup.
L'enterrement aura lieu demain lundi à
Il heures, au Muséum.
Nous apprenons avec regret la mort de
M. Patin, secrétaire perpétuel do l'Acadé.
mie-Française, doyen de la faculté des let-
tres de Paris, grand-officier de la Légion
d'honneur.
M. Patin était âgé de 83 ans, il était le
doyen de l'Académie-Française.
Voici le bulletin donné hier matin par
les médecins qui donnent leurs soins à
M. Firmin Didot:
« La persistance des accidents fait crain-
dre que le malade soit impuissant à les sur-
monter. »
On s'attend d'ici peu à un important
mouvement dans le haut personnel du mi-
nistère de la marine.
Ce mouvement sera la suite de l'élection
comme sénateur de M. Béraldi, sous-direc-
teur, chargé des fonds et de la comptabi-
lité à l'administration centrale.
Le général de Ladmirault doit commen-
cer demain, dans les casernes de Paris,
l'inspection spéciale des volontaires d'un
an. Une inspection générale et d'ensemble
aura lieu prochainement au Champ-de-
Mars.
M. de Raney, candidat dans le 12e arron-
dissement, n'ayant pu obtenir, malgré som-
mation par huissier, l'insertion dans le
journal l'Univers de la lettre qu'il adres-
sait en réponse à un article en date du 15
février dernier, va saisir la juridiction cor-
rectionnelle pour obtenir la consécration
de son droit.
Il y avait longtemps que l'Univers con-
seillait à tous ses amis de recourir au mi-
nistère d'huissier ; mais l'huissier, paraît-
il, est une arme à deux tranchants et M.
Veuillot pourrait bien s'y blesser lui-même.
Le dimanche 20 janvier, jour des élec-
tions sénatoriales, M. de Montdemard, ré-
dacteur du journal républicain le Réveil
d'Agen, fut frappé en pleine rue par M.
Meynot, maire d'Agen.
M. de Montdemard traduisit, à raison de
ce fait, M. Meynot devant le tribunal cor-
rectionnel d'Agen. Le procureur de la Ré-
publique, dans son réquisitoire, conclut à
une condamnation à cent francs d'amende ;
mais le tribunal, trouvant cette peine in-
suffisante, a prononcé une amende de deux
cenu francs contre M. le maire d'Agen.
M. de Maupas ayant déposé une plainte
contre le journal l'Aube au sujet des an-
ciennes dépêches qu'il a publiées, la cause
sera plaidée vendredi prochain à Troyes.
M. Léon Renault, nouvellement inscrit au
tableau des avocats, défendra l'Aube.
D'après las nouvelles reçues des stations
météorologiques, de nouvelles montées sont
à craindre sur la Seine et ses affluents :
1 1° La Seine, à Paris, dont la crue a été
signalée déjà les 15 et 16 février, s'élèvera
probablement d'ici à lundi prochain 21 fé-
vrier à la cote 3 m. 30 à l'échelle du pont
d'Austerlitz.
2" La Marne atteindra probablement
lundi prochain la cote 3 m. 90 à l'échelle
du pertuis de Damery, éprouvant ainsi une
montée totale de 3 m. 30..
39 L'Aisne atteindra probablement à
l'échelle de Pontavert la cote maximum
3 m. 10, soit une montée totale de 2 m. 50.
4° L'Oise atteindra probablement à l'é.
chelle de Venette,. près Compiègne, la
cote maximum de 4 m. 20, soit une mon-
tée totale de 2 m. 10.
50 Peur la Saine en amont de la Marne,
il n'y a aucune indication nouvelle à ajou-
ter aux annonces antérieures.
Les juges au tribunal de première ins-
tance d'Alexandrie se sont réunis, le 31
janvier, en assemblée générale, et ont pro-
cédé aux nominations suivantes :
M. Janssen a été élu vice-président du
tribunal de première instance; M. Mo-
riondo, substitut du vice-président ; M.Bar-
gehr, juge délégué pour les affaires som-
maires et pour celles en conciliation ; M.
Haachman, juge délégué pour les contra-
ventions et pour la partie concernant l'as-
sistance judiciaire et juge délégué pour les
adjudications.
Le même jour, les membres du tribunal
de première instance d'Alexandrie ont
nommé M. Stoppelar, vice-président du tri-
bunal, et M. Hagens, substitut du vice-
président. M. Hagens a été nommé aussi
juge pour les affaires sommaires et de con-
ciliation ; M. Stoppelar, juge des référés;
et M. Sacopoulo, juge pour les contraven-
tions et juge d'instruction.
Le fameux agent Régnier, l'un des col-
laborateurs de Bazaine dans la livraison de
Metz à la Prusse, est, paraît-il, à Leipsick.
Il vient d'y publier une brochure intitulée :
le Procès de Trianon, interdite en France.
On mande de Boulogne-sur-Mer, 19 fé-
vrier :
« Le pont tournant sur la jetée ouest du
port de Boulogne s'est effondré subitement.
Trente personnes qui s'y trouvaient à ce
moment sont tombées dans l'eau. Deux ont
été noyées. »
Le Journal officiel publie les renseigne-
ments qui suivent sur l'accident de Calais :
Un terrible accident est survenu, le 17
de ce mois, au milieu des travaux de la
commission d'expérience que préside à
Calais M. le colenel d'artillerie de Mont-
luisant. Un projectile de gros calibre a
fait prématurément explosion dans le puits
d'éclatement où se trouvaient encore, oc-
cupés des préparatifs de l'expérience, le
capitaine dé TEstourbeillon, de l'artillerie
de la marine, le sous-chef artificier Just,
Prix dUi Numbre * Parla : 115 Ctontlmofi — Dépwptvmonti : 80 Ceptta..
1
Lundi Si révrlvi* lave
j|[j S E Ï^R Î^B
/.,
"â ,0 JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
"■•V- RÉDACTION
* S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
M, rue de Latayettet, 53
,. Les lettres non affranchies seront refusée»
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Un an 50
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Élections du 20 février
Candidats Républicains
pour le département de la Seine
Nous écrivions dans notre numéro du
18 février : « Nos candidats, si nous
pouvions en désigner vingt, seraient
exclusivement choisis parmi les répu-
blicains qui acceptent franchement la
constitution, et par suite la politique
d'où elle est sortie. » On nous demande
aujourd'hui d'indiquer ceux des candi-
dats qui, suivant nous, remplissent ces
conditions. Nous n'avons aucun motif
de nous y refuser ; on en trouvera la
nomenclature ci-dessous :
4er arrondissement
M. Tirard,
Député sortant.
2" arrondissement
M. Brelay,
Député sortant.
38 arrondissement
M. Spuller,
Rédact. en chef de la République française.
4* arrondissement.
M. Ch. Loiseau,
Conseiller municipal.
6e arrondissement
M. Denfert-Rochereau,
Député sortant.
78 arrondissement
M. Langlois,
Député sortant.
se arrondissement
lU. Victor Cbautrour,
Ancien représentant.
98 arrondissement
M. Thiers,
Ancien président de la République.
10e arrondissement
M. Henri Brisson,
Député sortant.
12° arrondissement
M. Greppo,
Député sortant.
14e arrondissement
M. Germain Casse,
Député sortant.
156 arrondissement
M. Farcy,
Député sortant.
166 arrondissement
M. le Dr Marmottan.
Conseiller municipal.
19° arrondissement
M. AIIain-Targé,
Conseiller municipal.
208 arrondissement
M. Cambetta,
Député sortant.
Neuilly
M. Bamberger,
Député sortant.
Courbevoie
M. Deschanel,
Publiciste.
«
Vincennes
M. Déclard,
Conseiller général.
BXJLLEïXIJNr
Paris , 20 février 1676.
Ce n'est pas sans une certaine émo-
tion que nous inscrivons en tête de nos
colonnes cette date qui va être, qui est
déjà historique. Le jour qui commence est
le premier d'une période d'activité régu-
lière, pacifique et féconde, ou d'une pé-
riede de tiraillements, d'incertitudes, d'an-
xiété énervante et stérile, comme celle que
nous venons de traverser, selon que les
électeurs qui accourent en ce moment aux
urnes donneront autorité, puissance et
prestige à la constitution qui nous régit,
ou la laisseront sans appui, chancelante et
boiteuse au milieu des partis acharnés à
l'ébranler ou mal résignés à la laisser vi-
vre. C'est, en effet, la constitution de 1875
qui est en jeu à l'heure où nous parlons.
De ceux qui sollicitent les suffrages de la
jaation, les uns sont décidés à la soutenir
énergiquement, les autres la subissent et
attendent impatiemment lejour où il serait
légalement permis de la supprimer, d'au-
tres enfin s'y accommodent comme à une
nécessité des circonstances et l'acceptent
comme on prend ie temps qui vient. Le
suffrage universel est désormais assez
éclairé pour savoir distinguer, sur ces
données, où est son devoir et en même
"temps son intérêt. L'un et l'autre ne font
r qu'u n ; car le devoir, en ces circonstances,
consiste précisément à reconnaître quelle
est la solution la plus favorable à l'intérêt
général. Aussi attendons-nous, sinon avec
calme, du moins avec confiance, le verdict
souverain du pays.
L'administration de l'ordre moral signale
les derniers jours de la période électorale,
qui seront probablement aussi les derniers
de son existence, par un redoublement de sé-
vérités. Trois réunions privées ont été
interdites hier à Marseille. M. Gam-
betta, qui devait figurer dans l'une d'elles,
a protesté contre cette décision. Une pro-
testation plus énergique et plus éclatante
sera formulée ce soir par la population
marseillaise.
Une nouvelle qui peut surprendre est
donnée par quelques journaux. Il parait
que certains candidats se sont autorisés du
nom de M. le maréchal de Mac-M abondant
leurs circulaires, et que M. le ministre de
l'intérieur a recommandé aux préfets de
dégager la personnalité du président de la
République. Nous croyons pourtant nous
rappeler que M. le ministre de l'intérieur
a encadré assez habilement le nom du ma-
réchal dans une de ses circulaires. Il nous
semble difficile que M. le vice-président
du conseil proteste ainsi contre lui-même.
Si le fait était reconnu exact, nous n'hé-
siterions point, du reste, à en louer M.
Buffet.
Les nouvelles d'Espagne sont de plus en
plus lignijicatives. A la vérité, les corres-
pondances de source carliste sont pleines
d'un fracas de victoires à étourdir. Mais
les nouvelles de la frontière française, aux-
quelles il est assez naturel que nous ajou-
tions foi, ne signalent qu'émigration en
masse des partisans de don Carlos. Peu
s'en faut, si nous croyons ces derniers
renseignements, que le prétendant n'ait
été surpris et fait prisonnier, et un journal
autrichien croit pouvoir affirmer qu'une
lettre de don Carlos annonce son inten-
tion de quitter le territoire espagnol. Quoi
qu'il en soit de ces renseignements contra-
dictoires, on peut croire qu'à l'heure où
nous écrivons, la partie décisive se joue
de l'autre côté des Pyrénées, et qu'il faut
nous attendre d'un moment à l'autre à ap-
prendre le dénoûment de la tragédie.
4»
Un dernier mot sur le bulletin blanc,
dont la signification réelle échappe encore,
paraît-il, a un grand nombre de personnes.
Le vote par bulletin blanc est nul et de
nul effet.
Le bulletin blanc ne signifie rien; il
n'est même pas un moyen indirect de faire
échec à une candidature puisqu'au terme
de la loi, il n'entre point en compte-dans
le résultat du dépouillement.
S'abstenir ou voter blanc, c'est exacte
ment la même chose; le bulletin blanc
n'est pas un suffrqge exprimé, donc il
ne peut entrer en ligne de compte et in-
ïluer sur la résultat du scrutin.
L'abstention est-elle un acte politique,
dans quelque circonstance que ce soit ?
Non. C'est chose jugée depuis longtemps.
Donc il est illogique, lorsqu'on réprouve
l'abstention, de recourir à l'expédient du
bulletin blanc, qui est une forme de l'abs-
tention.
Une seule objection, raisonnable en ap-
parence, peut être faite à ce qui précède :
Avec l'abstention, il est impossible à un
parti, à un groupe, de se compter. Avec le
bulletin blanc, la difficulté est tournée. A
première vue, oui; mais à la réflexion,
non.
Est-ce que tous les groupes, tous les par-
tis, n'ont pas la même faculté d'user du
bulletin blanc? En conséquence, de quel
droit tel eu tel groupe, tel ou tel parti s'at-
tribuerait-il exclusivement tous les bulle-
tins blancs trouvés dans l'urne?
Ce n'est pas tout. La loi dit que les bul-
letins blancs doivent être annexées au
procès-verbal ; elle ne prescrit ea aucune
façon que le nombre en doive être spécifié
dans ce procès-verbal. Rien n'oblige donc
les scrutateurs à révéler la quantité de
bulletins blancs qu'ils annexent au pro-
cès-verbal.
Conclusion :
Le bulletin blanc, en tout état de cause,
est une faute, et de plus, une niaiserie.
Ce n'a pas éte une petite affaire pour
le « Comité national conservateur » de
dresser, par départements, une liste
de candidats. Finalement, il a fait en-
trer, bon gré, mal gré, quelque trois
cents noms dans un tableau destiné à
remplir la première page de l'Ordre.
Trois cents candidats sur cinq cent vingt
députés à élire, cela fait déjà deux
cent vingt circonscriptions où l'impé-
rialisme se déclare vaincu avant le
combat. Mais que dire si l'on jette un
simple coup d'oeil sur ces fameux trois
cents que le comité national conserva-
teur a recommandés ?
M. Mathieu Dollfus et ses collègues
du susdit comité ont fait flèche de tout
bois. Nous ne sommes pas autrement
surpris de voir figurer, sur leur ta-
bleau, pour la circonscription de Blaye,
M. Dréolle, et, pour les circonscriptions
de Brignolles et de Draguignan, un an-
cien ministre que M. Dréolle n'appelle
jamais que « le sieur Ollivier. » L'un
et l'autre peuvent être rangés parmi
l^s impérialistes, après tout; et l'on
fait ce qu'où peut en ces cas de néces-
sité pressante. Mais ce que nous avons
constaté avec quelque étonaement, c'est
que plus des deux tiers des candidats
du comité national n'appartiennent
point et n'ont jamais appartenu au parti
de l'appel au peuple. Ce sont des foya-
listes ou des orléanistes, voire des « con-
servateurs > quelconques, ceux-ci res-
tés septennalistes >, ceux-là devenus
quasi-constitutionnels, dont le Comité
national conservateur a pris les noms
pour faire nombre.
Ils servent de figurants à la faction.
Ni dans leurs professions de foi ni
dans leurs discours, ils n'ont adhéré
au programme impérialiste; et s'ils
étaient élus, ils siégeraient soit à droite,
soit au centre droit, mais ne s'embri-
gaderaient point assurément sous le
commandement de M. Rouher. Est-ce
à dire que nous n'aurions rien à re-
douter de l'élection de ces candidats
adoptés à la dernière heure par le co-
mité Dollfus , qui ne leur a point de-
mandé leur assentiment? Nous serions,
au contraire, désolés qu'ils fussent
élus, les meilleurs d'entre eux n'offrant
à la République aucune sûreté. Mais
ce que nous avons voulu noter, c'est
qu'ils ne sont point des bonapartistes,
et que le comité Dollfus, pour dresser
une liste qui fût, numériquement par-
lant, à peu près présentable, a donné
deux cents - plas à cette catégorie de
bouche-trous de tous les partis.
En résumé, la faction aux abois n'a
guère trouvé plus de cent candidats à
porter dans toute la France ; et nous
supposons qu'm petto la plupart de ces
malheureux se regardent déjà comme
évincés, perdus, Racrifiés. Mais c'est à
Paris qu'éclate en tout son jour la mi-
sère du bonapartisme. Le comité natio-
nal conservateur appuie, dans le dé-
partement de la Seine, cinq candidats,
dont trois seulement, à vrai dire, sont
à lui, bien à lui. Et c'est sur ces cinq
candidats qu'il conseille à tous les im-
périalistes de Paris d'accumuler leurs
votes. « Dans tous les arrondissements
où il n'y a pas de candidat conservateur,
protestez, disent-ils, et faites échec aux
candidatures républicaines en votant
pour l'un des cinq candidats soutenus à
Paris par le Comité national conserva-
teur. » Cette théorie, nous nous en
souvenons, a été exposée déjà, aux
Folies-Marigny par M. Raoul Duval.
Le comité bonapartiste ne prétend faire
passer aucun de ses candidats à Paris;
en quoi il montre du bon sens. Mais il
veut additionner les voix qui pourront
être données, dans la ville entière, aux
noms qu'il présente, pour en comparer
le total au chiffre obtenu, en avril
1873, par M. le colonel Stoffel.
S'ils trouvent quelque soulagement
dans l'idée de cette comparaison, grand
bien leur fasse ! Comment n'ont-ils pas
constaté pourtant, au cours de la pé-
riode électorale, que les électeurs de
Paris ne sont point disposés à les con-
soler ? M. Haussmann n'obtiendra pas
plus de voix que M. Raoul Duval, qui,
d'après ce qu'on sait, n'en aura guère.
Quant à la candidature de M. Bartho-
loni, on en peut déjà dire qu'elle
n'aura pas même existé. Mais nous
sommes si près du scrutin que s'ar-
rêter aux prévisions serait inutile.
Que les électeurs fassent leur devoir ;
les restes de la faction qui, depuis trois
ans, a causé chez nous tant de scan-
dale et tant de trouble, n'attendent
plus désormais que d'être enterrés.
EUG. LIÉBERT.
——————— ———————
C'EST AFFAIRE BE GROS SOUS!
Le mot est de moi, je l'avoue. Je di-
sais qu'à Rome on obtient bien des cho-
ses avec de l'argent, et qu'il ne s'agis-
sait que d'y mettre le prix. C'était à
propos du divorce, si on ie le rappelle.
Il est très-vrai que le divorce n'est pas
reconnu par le droit canonique ; mais il
y a moyen, avec lui, de tourner la dif-
ficulté, moyennant finances, bien en-
tendu.
Les cas qui rendent le mariage nul
et autorisent les deux conjoints, une
fois la nullité prononcée par l'autorité
compétente, à convoler chacun de son
côté, sont nombreux, et quelques-uns
de ces cas peuvent être invoqués dans
toutes les unions, quelles qu'elles soient.
J'en ai cité un, j'aurais pu' en ajouter
d'autres.
Tous se ressemblent en un point:
c'est qu'il faut payer. C'est, comme je
disais, affaire de gros sous.
Là-dessus on s'est rebiffé; on m'a
pris à partie; on trouve que je manque
de respect pour notre sainte mère l'E-
glise.
Veut-on me permettre de montrer
cette influence des gros sous très-visi-
ble dans des questions plus délicates
encore? Je vais prendre mes exemples
dans un ouvrage qu'il sera impossible
à ces messieurs de récuser. Je tiens à
faire remarquer que, dans tout ce que
j'avance, je ne marche jamais que preu-
ves en main, et donne toujours mes ci-
tations à l'appui. Mes adversaires ri-
postent habituellement par des inju-
res, ce qui est plus commode, on en
conviendra.
Il y a un livre qui a pour titre : le
Guide des curés dans l'administra.
tion des paroisses, par M. l'abbé Dieum
lin, vicaire général de Nancy. (Mo-
thon etPinganon, éditeurs, 55, grande
rue Mercière, Lyon).
Au tome second, page 632, se trouve
le passage suivant :
Formule pour demander dispense
l'évêqu. d'un empêchement secret pro-
venant dé l'adultère.
(La formule esi en latin, Je la tra.
duis mot pour mot.)
Très-révérend seigneur,
Titus et Agathe ont l'honneur dé
vous exposer que tous deux, du vi vant
du mari de l'impétrante (ou du vivant
de la femme de l'impétrant), ont com-
mis ensemble le péché d'adultère, s'é-
tant donné l'un à l'autre promesse ré-
ciproque de se marier ensemble si ledit
époux (ou ladite épouse) venait à mou-
rir avant eux.
Ledit époux (ou ladite épouse) ayant
trépassé, sans que ni l'un ni l'autre ait
rien fait pour hâter sa mort, ils ont
traité la question du mariage à con-
clure.
L'empêchement, né de leur crime,
est secret; mais pour le repos de leur
conscience, les impétrants désirent ob-
tenir l'absolution de leur faute passée,
dont ils ont un grand chagrin et solli-
citent des dispenses.
Les raisons sont.
(Suivent les raisons, qui varient
ftatuent suivant les personnes et
les circonstances.)
Le Guide des curés ajoute :
Si les fiancés s'étaient entendus pour
tuer eux-mêmes l'époux (ou l'épouse),
soit avec intention secrète, soit avec
promesse mutuelle de se marier, le coup
fait, il faudrait exprimer dans la sup-
plique l'une ou l'autre de ces deux cir-
constances.
Et le Guide des curés donne pour ce
double cas une nouvelle formule, ainsi
conçue :
« /> Titus et Agathe ont l'honneur de
vous exposer que, du vivant même de
la femme de l'impétrant, ils s'étaient
fait une promesse de mariage, au cas
où ladite femme mourrait avant eux.
Elle morte, par le fait des deux impé-
trants, qui se sont entendus pour la
tuer, ils font les démarches pour con-
tracter mariage, etc., otç. »
Le Guide des curés prévoit encore
le cas où l'adultère a précédé le meur-
tre, et où l'un des deux fiancés seul
pst un assassin. Il n'y a point eu com-
plicité chez l'autre; et il donne un nou-
veau modèle.
« Titus a l'honneur de vous exposer
que du vivant de sa première femme il
a commis avec Agathe le péché d'a-
dultère, et qu'il a lui-même, par des
moyens criminels, tué ladite première
femme. Maintenant, il fait les démar-
ches nécessaires pour se marier avec
Agathe, et il sollicite humblement des
dispenses pour le relever de l'empêche-
ment né de son crime. Les raisons
sont. etc., etc. >
Vous pensez bien qu'il m'est très-in-
différent que Titus épouse Agathe : ils
auront beau s'être armés des dispenses
nécessaires, ce duo d'assassins n'en
fera pas moins, j'imagine, un fort triste
ménage. Tout ce que je veux mon-
trer, c'est que ces dispenses se payent,
et j'en trouve la preuve en tournant
la page.
Le Guide donne aux curés un mo-
dèle de certificat qui doit être annexé
à la demande principale. C'est un certifi-
cat sur l'état pécuniaire des impé-
trants.
Je le traduis mot à mot comme le
reste :
< Je soussigné, curé. ou vicaire.
à. certifie que les impétrants tel et
telle sont riches : j'ai interrogé à ce
suj et des témoins dignes de foi. Ils
jouissent en effet d'un revenu annuel
qui se monte environ à. livres.
» Mais ils ont de nombreuses charges,
en sorte que c'est à peine s'ils peuvent,
avec ce revenu, suffire aux dépenses de
la maison. >
Autre modèle :
« Ils appartiennent à des parents ri-
ches, mais ce sont des fils de famille,
et qui n'ont pas de fortune person-
nelle. »
Autre modèle :
« Le fiancé (ou la fiancée) jouit d'un
revenu annuel de. »
Autre modèle :
« Les impétrants ci-dessus désignés
supplient que la dispense leur soit ac-
cordée en la forme usitée pour les pau-
vres. Car ils vivent du travail de leurs
mains, et leur revenu est modique. >
Autre modèle :
Ils vivent du travail de leurs mains
et sont pauvres.
Autre modèle :
Ils sont très-pauvres et n'ont pas de
quoi vivre. Il leur serait donc impossi-
ble de suffire-aux frais de l'expédition.
C'est à peine s'ils pourront fournir
quinze francs, ou dix francs, ou cinq
francs. »
Et le Guide des curés termine sa
nomenclature par cette note curieuse :
« MM. les curés devront être fort ré-
servés pour mettre pauperrimi (très-
pauvres), attendu que cette expression
peut être cause qu'on ne s'adresse pas
à la Daterie pour obtenir la dispense; ce
qui l'exposerait à être nulle. »
Y a-t-il rien de plus bizarre que cet
aveu?
Ainsi l'évêque (si l'on ne paie pas)
délivre une dispense qu'il sait par
avance être frappée de nullité ! Voilà
des gens qui se croient bien en règle
avec le bon Dieu. Pas du tout, le péché
n'est remis que contre argent, et ils
1 n'avaient pas la somme nécessaire. Ils
n'ont donné que quinze francs, le crime
leur reste ; à cent écus, il eût été effacé.
Pour un billet de mille, leur conscience
n'eût pas seulement été passée à la les-
sive; on la leur eût parfumée d'une
jbonne odeur de sainteté.
FRANCISQUE SARCEY.
-
ÉLECTIONS DE LA SEINE
XVIe arrondissement.
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le rédacteur,
Je suis électeur dans le XVIe arrondisse-
ment : je suis républicain et nullement clé-
rical, c'est vous dire que mon bulletin de
vote portera le nom de M. Marmottan; mais
serais-je bonapartiste et catholique à la façon
de M. Dehaynin, je ne voterais certainement
pas pour ce candidat après le factum qu'on
m'a remis oe matin en son nom.
Dans ce faetum publié par le journal le
mieux informé de Paris, en même temps
qu'il était distribué dans l'arrondissement,
M. Dehaynin reproche à M. Marmottan d'a-
voir manqué à son devoir comme conseiller
municipal. Or, M. Marmottan — personne ne
l'ignore-n'a pu assister à toutes les séances
du conseil ; mais c'est après le siége que se
sont produites ces absences causées par an
voyage dans le Midi, où les médecins avaient
envoyé M. Marmottan, épuisé de fatigues.
Tandis que M. Marmottan avait dépensé
ses forces et sa santé au profit de ses conci-
toyens, ce dont Passy et Auteuil se souvien-
nent toujours, que faisait donc M. Dehaynia ?
— Je serais curieux de le savoir.
Bien plus, l'homme qui accuse est patron-
né par les bonapartistes et par le journal ai
bien informé que vous savez, ce qai ne l'em-
pêche pas de se dire républicain.
L'homme qui accuse est l'inventeur et le
rapporteur de la taxe onéreuse da balayage,
taxe si lourde surtout pour notre quartier ;
L'homme qui accuse a fait supprimer dans
le dernier emprunt 40 millions, ce qui a eu
pour conséquence la suppression des travaux
d'aménagement et de voirie dans notre ar-
rondissement ;
Et l'homme qui est accusé est l'ami de M.
Thiers ; il est patronné par MM. Bamberger,
député; Crémieux et Henri Martin, séna-
teurs ;
L'homme qui est accusé a été élu deux fois
vice-président du conseil général par 60 voix
sur 75; il a présidé plusieurs commissions
et a fait dix rapports tellement remarqua-
bles que l'impression en a été ordonnée aux
frais de la ville de Paris ;
L'homme qu'on accusa enfin est connu de
tout le monde depuis son passage à la mairie;
il est universellement aimé et respecté,
Voilà pourquoi, monsieur le rédacteur, les
manœuvres de M. Dehaynin seront appréciées
à leur valeur, et pourquoi le XVIe arrondis-
sement votera pour M. Marmottan, par qui
il sera fier d'être représenté.
Les menées' électorales du parti qui porte
M. Dehaynin sont bonnes à connaître. Ab uno
disce omnes.
Recevez, monsieur le rédacteur, l'assuranoe
de mes sentiments distingués.
N PAUL MILLET-MONCHICOURT,
38, rue Nicolo.
Circonscription de Courbevoie.
Nous recevons la lettre suivante :
Courbevoie, 19 février 1876.
Monsieur le rédacteur,
Nous protestons énergiquement contre la
lettre parue dans plusieurs journaux et si-
gnée par les membres qui composent le soi-
disant comité républicain radical du canton
de Courbevoie.
Nous affirmons sur l'honneur que c'est li-
brement, en notre présence, et après avoir
lu attentivement le projet d'affiche invitant
les électeurs à voter pour le eitoyen Descha-
nel, que le citoyen Pottier, de Colombes, y
a apposé sa signature comme adhérent à
cette candidature.
Le changement d'avis actuel du citoyen
Pottier est exploité de façon à faire croire
aux électeurs que sa bonne foi a été sur-
prise.
Nous prenons à témoin de notre sincérité
les vingt-huit autres signataires adhérents au
manifeste en faveur de la candidature Des-
chanel.
Nous comptons sur votre impartialité pour
donner place dans votre journal à cette pro-
testation.
Agréez nos salutations empressées,
MM. GAGNA, LEFÈVRE, POLY, de Courbevoie,
-
INFORMATIONS
Le directeur général des télégraphes,
M. Pierret, a été reçu par M. le ministre
de l'intérieur, qui l'a chargé de prendre
toutes les mesures nécessaires pour assurer
le service des lignes aujourd'hui et demain.
Le personnel de tous les burèaux. - de
France a déjà reçu l'ordre de se tenir, au
complet, à la disposition des chefs de ser-
vice, qui eux-mêmes seront à la disposi-
tion des préfets, lIoul-préfet. et maires,
pour la transmission des dépêches électo-
rales.
Toutes les brigades de gendarmerie à
cheval ont, en outre, été convoquées, afin
de transporter rapidement, des communes
sans bureaux télégraphiques aux plus pro-
chains bureaux de transmission, les résul-
tats connus.
Demain, vers midi, on connaîtra donc à
peu près complétement les votes du pays.
Nous avons annoncé hier la mort de M.
A. Brongniart, une des illustrations scien-
tifiques de notre paJs, et un homme aussi
remarquable par la noblesse de son carac-
tère que par sa grande bonté.
Quelques heures avant sa mort, il réunis-
sait autour de lui les membres de sa fa-
mille. La maladie qui l'a enlevé ne faisait
pas prévoir une fin aussi prochaine. Il y
a quelques jours seulement qu'il achevait
dans son laboratoire un mémoire d'une
haute valeur scientifique. Ce qui n'est pas
'douteux, c'est que le décret du 15 janvier
dernier, qui visait les professeurs de fa-
cultés et des établissements d'enseigne-
ment supérieur, l'avait profondément ému
et le préoccupait beaucoup.
L'enterrement aura lieu demain lundi à
Il heures, au Muséum.
Nous apprenons avec regret la mort de
M. Patin, secrétaire perpétuel do l'Acadé.
mie-Française, doyen de la faculté des let-
tres de Paris, grand-officier de la Légion
d'honneur.
M. Patin était âgé de 83 ans, il était le
doyen de l'Académie-Française.
Voici le bulletin donné hier matin par
les médecins qui donnent leurs soins à
M. Firmin Didot:
« La persistance des accidents fait crain-
dre que le malade soit impuissant à les sur-
monter. »
On s'attend d'ici peu à un important
mouvement dans le haut personnel du mi-
nistère de la marine.
Ce mouvement sera la suite de l'élection
comme sénateur de M. Béraldi, sous-direc-
teur, chargé des fonds et de la comptabi-
lité à l'administration centrale.
Le général de Ladmirault doit commen-
cer demain, dans les casernes de Paris,
l'inspection spéciale des volontaires d'un
an. Une inspection générale et d'ensemble
aura lieu prochainement au Champ-de-
Mars.
M. de Raney, candidat dans le 12e arron-
dissement, n'ayant pu obtenir, malgré som-
mation par huissier, l'insertion dans le
journal l'Univers de la lettre qu'il adres-
sait en réponse à un article en date du 15
février dernier, va saisir la juridiction cor-
rectionnelle pour obtenir la consécration
de son droit.
Il y avait longtemps que l'Univers con-
seillait à tous ses amis de recourir au mi-
nistère d'huissier ; mais l'huissier, paraît-
il, est une arme à deux tranchants et M.
Veuillot pourrait bien s'y blesser lui-même.
Le dimanche 20 janvier, jour des élec-
tions sénatoriales, M. de Montdemard, ré-
dacteur du journal républicain le Réveil
d'Agen, fut frappé en pleine rue par M.
Meynot, maire d'Agen.
M. de Montdemard traduisit, à raison de
ce fait, M. Meynot devant le tribunal cor-
rectionnel d'Agen. Le procureur de la Ré-
publique, dans son réquisitoire, conclut à
une condamnation à cent francs d'amende ;
mais le tribunal, trouvant cette peine in-
suffisante, a prononcé une amende de deux
cenu francs contre M. le maire d'Agen.
M. de Maupas ayant déposé une plainte
contre le journal l'Aube au sujet des an-
ciennes dépêches qu'il a publiées, la cause
sera plaidée vendredi prochain à Troyes.
M. Léon Renault, nouvellement inscrit au
tableau des avocats, défendra l'Aube.
D'après las nouvelles reçues des stations
météorologiques, de nouvelles montées sont
à craindre sur la Seine et ses affluents :
1 1° La Seine, à Paris, dont la crue a été
signalée déjà les 15 et 16 février, s'élèvera
probablement d'ici à lundi prochain 21 fé-
vrier à la cote 3 m. 30 à l'échelle du pont
d'Austerlitz.
2" La Marne atteindra probablement
lundi prochain la cote 3 m. 90 à l'échelle
du pertuis de Damery, éprouvant ainsi une
montée totale de 3 m. 30..
39 L'Aisne atteindra probablement à
l'échelle de Pontavert la cote maximum
3 m. 10, soit une montée totale de 2 m. 50.
4° L'Oise atteindra probablement à l'é.
chelle de Venette,. près Compiègne, la
cote maximum de 4 m. 20, soit une mon-
tée totale de 2 m. 10.
50 Peur la Saine en amont de la Marne,
il n'y a aucune indication nouvelle à ajou-
ter aux annonces antérieures.
Les juges au tribunal de première ins-
tance d'Alexandrie se sont réunis, le 31
janvier, en assemblée générale, et ont pro-
cédé aux nominations suivantes :
M. Janssen a été élu vice-président du
tribunal de première instance; M. Mo-
riondo, substitut du vice-président ; M.Bar-
gehr, juge délégué pour les affaires som-
maires et pour celles en conciliation ; M.
Haachman, juge délégué pour les contra-
ventions et pour la partie concernant l'as-
sistance judiciaire et juge délégué pour les
adjudications.
Le même jour, les membres du tribunal
de première instance d'Alexandrie ont
nommé M. Stoppelar, vice-président du tri-
bunal, et M. Hagens, substitut du vice-
président. M. Hagens a été nommé aussi
juge pour les affaires sommaires et de con-
ciliation ; M. Stoppelar, juge des référés;
et M. Sacopoulo, juge pour les contraven-
tions et juge d'instruction.
Le fameux agent Régnier, l'un des col-
laborateurs de Bazaine dans la livraison de
Metz à la Prusse, est, paraît-il, à Leipsick.
Il vient d'y publier une brochure intitulée :
le Procès de Trianon, interdite en France.
On mande de Boulogne-sur-Mer, 19 fé-
vrier :
« Le pont tournant sur la jetée ouest du
port de Boulogne s'est effondré subitement.
Trente personnes qui s'y trouvaient à ce
moment sont tombées dans l'eau. Deux ont
été noyées. »
Le Journal officiel publie les renseigne-
ments qui suivent sur l'accident de Calais :
Un terrible accident est survenu, le 17
de ce mois, au milieu des travaux de la
commission d'expérience que préside à
Calais M. le colenel d'artillerie de Mont-
luisant. Un projectile de gros calibre a
fait prématurément explosion dans le puits
d'éclatement où se trouvaient encore, oc-
cupés des préparatifs de l'expérience, le
capitaine dé TEstourbeillon, de l'artillerie
de la marine, le sous-chef artificier Just,
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