Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-02-16
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 16 février 1876 16 février 1876
Description : 1876/02/16 (A6,N1531). 1876/02/16 (A6,N1531).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
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de chaque mais.
BULLiETIlXr
Paris, 15 février 1876.
Hier, à minuit, a été close la période
des réunions publiques électoralei. Les
dernières entrevues entre candidats et
électeurs présentent done un intérêt excep-
tionnel.
M. Gambetta a prononcé à Bordeaux
un discours-programme d'une très-grande
importance. Il y a montré, avec l'élévation
et la chaleur qui lui sont habituelles, ce
que la constitution de 1875 contient en
germe, la situation qu'elle crée au pays,
les devoirs qu'elle impose et les avantages
qu'elle présente. Reprenant le mot fameux
du fondateur de la troisième République :
« Le succès sera au plus sage 1 » il a adjuré
le parti républicain de s'en tenir avec per-
sévérance à la méthode intelligente, pru-
dente et avisée qu'il a adoptée depuis cinq
ans, et à laquelle il doit le succès éclatant
qui ne tardera pas à devenir triomphe dé-
finitif et indiscuté. Il nous souvient, à ce
propos, d'un autre mot de M. Thiers :
« Rien ne s'oppose à ce que la République
devienne, en un temps donné, une réalité
glorieuse. > Une moitié de cette prédic-
tion s'est réalisée. La République est dé-
sormais une réalité. Il dépend des élec-
teurs, de leur intelligence, de leur fermeté,
de lui donner ce prestige qui la désignera
à l'admiration sympathique de l'Europe.
M. de Vogué, ambassadeur de France à
Conatantinople, est parti pour son poste,
muni, dit-on, d'instructions détaillées de
M. le ministre des affaires étrangères. Il
y trouvera le ministère ottoman modifié
par suite de remaniements dent nos lec-
teurs trouveront ailleurs le détail. Quant
à l'iradé portant proclamation des réfor-
mes proposées par la note Andrassy, c'est
dimanche, 13 février, qu'il a été signé par
le sultan et communiqué aux ambassa-
deurs des six puissances.
Au moment même où la Porte a tant à
faire dans ses possessions européennes, un
nouvel embarras turgit pour elle en Tur-
quie d'Asie. Des troubles graves ont éclaté
à Angora. Un conflit sanglant a eu lieu
entre les Arméniens-Hasseumstes, (catho-
liques ultramontains), et les Arméniens-
Kupélianistes, qui sont une secte ana-
logue à celle des vieux-catholiques. Les am-
bassadeurs ont fait des représentations à
ce sujet au gouvernement ottoman.
Une réunion préparatoire de députés es-
pagnols a eu lieu à Madrid. M. Canovas
del Castillo y a prononcé un discours où
il exprime l'espoir de voir se terminer
bientôt la guerre civile, et la résolution
de travailler de tout son pouvoir à relever
le crédit si ébi anlé de l'Espagne.
: * —————————
Savez-vous quels sont les patrons les
plus ardents de la candidature de M.
Thiers dans le IX e arrondissement ?
Savez-vous que les plus chauds défen-
seurs de l'ancien président de la Répu-
blique sont les « hommes de désordre, »
les survivants de la Commune ? Certes,
vous ne vous en seriez jamais doutés,
n'est-ce pas ? Eh bien, lisezJe Français,
le journal de M. Buffet, et vous serez
édifiés. Le Français consacre un ar-
ticle tout entier à la démonstration de
cette double vérité ; à savoir : 10 que les
hommes du 18 mars soutiennent de
tous leurs vœux et de tous leurs
efforts la candidature de M. Thiers ; 2°
qu'en agissant ainsi, ils font preuve*
d'une grande perspicacité, car ils voient
en M. Thiers, « l'homme le plus capa-
ble de travailler avec succès au ren-
versement du gouvernement fondé par
les votes du 24 mai et du 20 novembre. »
Il fallait s'y attendre. Hier on se
contentait de parler des électeurs du
quartier Rochechouart, on prenait la
peine de les inviter à une réunion or-
ganisée par les soins des amis de M.
Daguin ; et comme ils se sont abstenus,
on les traite aujourd'hui de commu-
nards. Le Français pourrait-il nous
dire quel argument les amis de M. Da-
guin comptaient invoquer dimanche
dernier, si les électeurs du quartier
•
Ttoi e, hôchouart avaient répondu à leur
appel, pour les déterminer à choisir
M. Daguin de préférence à M. Thiers?
Sans doute l'article du Français que
nous avons sous les yeux n'est qu'un
résumé des discours qu'on avait pré-
parés, et qu'y voyons-nous? Le souve-
nir de la lutte que M. Thiers dut enga-
ger contre Paris. Telle est la politique
conservatrice de l'organe du candidat
de Castelsarrasin; on n'a pu réussir à
faire tourner au profit de M. Daguin
les rancunes, les haines, qui peuvent
sommeiller encore dans les cœurs ; on
essaie, du moins, de les réveiller con-
tre M. Thiers ; et pour cela on diffame
le candidat, on calomnie les électeurs.
La belle besogne, et que M. Buffet doit
en être fier!
Un mot encore : le Français parle
du gouvernement fondé paf les votes
dû 24 mai et du 20 novembre. Qu'est..
cela? Le Français perd-il la tête? où
a-t-il rencontré un Don Quichotte assez
niais pour livrer bataille à ces moulins
à vent ? Le 24 mai ! le 20 novembre !
Il y a beaux jours que tout cela n'est
plus qu'un souvenir. Nous ne connais-
sons qu'un gouvernement, celui du
25 février, qui a fait de la France une
République et de M. le maréchal de Mac-
Mahon le président de cette République
jusqu'en 1880. Or, ce gouvernement-là
n'a qu'une sorte d'ennemis : ce sont les
prétendus conservateurs, qui feignent
d'en ignorer l'existence et parlent en-
core du 24 mai et du 20 novembre!
Ceux-là sont des .factieux. Qu'ils jouis-
sent de leur reste ; ils n'en ont plus que
pour quelques jours.
E. S.
————— ————
La Liberté a tous les courages; elle
écrit à propos de la réunion de Valen-
tino :
Les journaux les plus hostiles à la candida-
ture de M. Raoul Dnval sont obligés de re-
connaître qfriLa remporté hier, à la salle Va-
lentino, un de ses plus beaux, un de ses
plus légitimes succès oratoires.
Mieux inspirés, le Pays et Y Ordre n'ont
pas voulu souffler mot de ce succès-là.
— ♦ :
Oa nous communique une circulaire
adressée par M. Caillaux aux agents de
son admimnistration. Elle contraste fort
malheureusement avec les instructions
adressées à leurs subordonnés par M. Wal-
lon, M. Léon Say, M. Dufaure, voire M. le
vicomte de Meaux. Sous une forme qui,
d'ailleurs, n'est pas trop maladroite, M.
Caillaux a trouvé moyen d'insinuer aux
fonctionnaires du ministère des travaux
publics que « le gouvernement a le droit
de plaider devant les électeurs la cause de
la politique qu'il sert, et de faire connaî-
tre les candidats sur lesquels il désire que
les suffrages se portent de préférence. »
D'autre part, il ne manque point de les
avertir des risques qu'ils courraient « en
exerçant une action contraire aux préfé-
rences que le gouvernement a toujours le
droit d'avouer et de soutenir. » Elles sont
jolies, les préférences « avouées et soute-
nues » par M. Caillaux et son chef de file,
M. Buffet I Mais ne nous arrêtons pas plus
longtemps à la circulaire de M. le ministre
des travaux publics, c'est un document
que nous pouvons nous borner à enregis-
trer. Le voici :
Paris, le 6 février 1876.
Monsieur, les élections pour le choix des
députés doivent avoir lien à la fin de ce
mois et je tiens à rappeler, à cette occasion,
aux fonctionnaires et agents dépendant du
ministère des travaux publics la réserve
qu'ils doivent garder.
Si le gouvernement revendique à juste ti-
tre, comme l'a fait en son nom devant l'As-
semblée nationale, dans la séance du 15 no-
vembre 1875, M. le vice-président du conseil,
ministre de l'intérieur, le droit de plaider
devant les électeurs, loyalement et haute-
ment, la cause de la politique qu'il sert, et
de faire connaître les candidats sur lesquels
il désire que les suffrages se portent de pré-
férence, les fonctionnaires qui relèvent de
lui ont le devoir rigoureux de s'abstenir de
toute intervention dans un sens opposé. Ce
devoir s'impose particulièrement aux fonc-
tionnaires et agents attachés au ministère
des travaux publics, que l'objet même de
leurs travaux, la nature des fonctions qu'ils
remplissent quelquefois pour le compte des
départements et des communes, doivent te-
nir en dehors des agitations de la politique
et détourner de prendre une part active à la
lutte électorale.
L'administratien entend respaoter entière-
ment la liberté qu'ils ont, comme électeurs,
de disposer de leurs suffrages et d'accorder
leur vote suivant leur conscience, mais elle
a le droit d'exiger qu'ils ne fassent, en aucun
eas, usage de l'autorité et de l'influence qu'ils
tiennent de leurs fonctions pour exercer une
action contraire aux préférences que le gouver-
nement a toujours le droit d'avouer et de soute-
nir.
Tel est, monsieur, la ligne de conduite
que je recommande à votre attention et à
celle des fonctionnaires et agents placés sous
vos ordres. Elle est évidemment conforme
aux - règles les plus élémentaires de la hié-
rarchie ; elle est dans l'intérêt du corps au-
quel vous appartenez et dans celui des ser-
vices divers auxquels il peut être appelé à
concourir, et je ne doute pas qu'elle ne soit
d'accord avec vos vues et vos sentiments
personnels.
Recevez, monsieur, l'assurance de ma con-
sidération très-distinguée.
Le ministre des travaux publics,
E. CAILLAUX.
—————————————
M. Mathieu-Bodôt, ancien ministre des
finances, n'a jamais eu grande consistan-
ce en politique, et ce n'est pas nous qui at-
tacherons de l'importance aux actes de M.
Matht8u-Bodet.N ous serions pourtant assez
curieux de savoir quelle est son idée lors-
qu'il fait patronner sa candidature par un
prétendu comité conservateur de la Cha-
rente, qui présente en même temps que
lui MM. Ganivet, Marteil, Laroche-Jou-
bert, Boreau-Lajanadie et Champvalüer,
— heureux mélange de bonapartisme et
de centre droit. M. Matiàme on
ne pour un partisan loyal et sincère de la
constitution du 25 février. M. Ganivet,
cependant, est un homme de l'appel au
peuple : M. de Champvallier se défend
comme un diable, en sa circulaire, d'avoir
voté la République, c'est-à-dire la consti
tution, etc. M. Mathieu-Bodet, s'il est vrai-
ment candidat constitutionnel, se fourvoie
dans de drôles de sociétés.
;
LA QUESTION CUBAINE
Une correspondance de Madrid, où les
contradictions les plus étranges se croisent
d'un bout à l'autre, a été publiée dans le
Journal des Débats, et quoique l'auteur
donne coraplaisamment le nom de Consi-
dérations à quelques divagations sur la
question cubaine, elle ne mériterait pas
certainement l'honneur d'une réfutation,
si elle ne se trouvait dans un journal aussi
considéré.
Il est bon de prévenir en passant les
Débats que le « London Times » lui-même
y fut pris dans les premiers mois de 1873,
et qu'il se laissa aller à publier une cor-
respondance du même style écrite par un
Italien de vie interlope qui passa trois mois
dans les tavernes de la Havane et servit
aux Anglais, pour des scènes de la vie so-
ciale à Cuba, les aventures qu'il avait tra-
mées dans les mauvais lieux. Cette corres-
pondance fut vertement réfutée dans un
journal de Paris,* ElAmericano » (numéro
du 1er février 1874 et suivants), par M.
Gabriel Nunez, dans une série de lettres
portant pour titre : « La Perle des An-
tilles, » et où il est facile de reconnaître
déjà que ces nègres sauvages dont parle
le correspondant des Débats manient leur
langue et la plume aussi gentiment que le
plus délicat auteur comique de Madrid,
fût il ministre ou commissaire royaL
Il est facile de jeter au .veut un recueil
d'assertions trompeuses. La bonne foi avec
laquelle on reçoit d'habitude tout ce qui
vient de l'étranger leur prépare bon ac-
cueil, et.i l'on a le bonheur de les glisser
dans les colonnes d'un journal respecta-
ble, c'est plus qu'il ne faut pour loger ces
mensonges chez ceux qui veulent savoir
sans travail un peu de tout, et qui sont
tout heureux d'orner leur cerveau d'opi-
nions de confection exotique. -
A peu. près tout ce qu'avance le corres-
pondant des Débats est parfaitement faux.
« L'Espagne devient plus modérée, »
dit-il. Le décret du général Valmaseda,
prescrivant de courir sus à l'insurgé, or-
donnant la chasse aux préfets et aux sous-
préfets, mettant à prix toutes les têtes et
organisant la délation, est du 14 décembre
1875. C'est le plus cruel qui ait été rendu
depuis le commencement de la guerre, et
nous défions qu'on cite un seul ordre des
nègres sauvages insurgés qui, comme ce-
lui-là, déshonore un général civilisé.
Le correspondant des Débats a pourtant
dû le lire, le 12 janvier, dans la Epoca,
qui a tâché de l'ensevelir dans le remplis-
sage de ses dernières colonnes, et aussi
dans El Diario, de Cadix, du 15 janvier.
La proclamation du général Jovellar, à
son arrivée à la Havane, ne fait pas pres-
sentir la moindre modification à ces me-
sures, et ne parle que de continuer la
guerre avec la même vigueur, la même
énergie, ce qui a toujours signifié, à Cuba,
la même cruauté.
L'Espagne est parvenue à mettre la
main sur un gouvernement très-fort, etc.»
Félicitons-la et qu'elle le tienne bien ; mais
à Cuba, ce gouvernement est aussi faible
aujourd'hui et sera aussi impuissant de-
main qu'il a été cruel pendant les sept der-
nières années. On sait le met du général
cubain : « Envoyez à la fois 50,000 hom-
mes ; vous vous convaincrez plus tôt de
votre impuissance. » Ce sauvage est telle-
ment nègre qu'il en est blond et il a les yeux
bleus. Il s'appelle Rolof. Les Espagnols le
connaissent beaucoup..
Il est faux de dire que les Cubains aient
réclamé l'intervention des puissances
étrangères. Ils n'ont jamais demandé que
d'assujettir la guerre, —ces sauvages ! -
aux lois des peuples civilisés. Les géné-
raux espagnols, Létona entre autres, ont
dit : « On ne répond aux insurgés qu'à
coups de fusil. » N'ayant pu l'obtenir du
gouvernement espagnol,. les Cubains ont
essayé de se faire reconnaître comme belli-
gérants et l'ont obtenu de plusieurs peu-
ples de l'Amérique du ioud, le Pérou, le
Chili, Salvador, Guatemala, l'Equateur.
Mais j'arrive à la grande considération
inspirée par un amour farouche de l'huma-
nité ou par la plus candide bonne foi :
« Il ne faut pas perdre de vue, dit le
correspondant, que l'Espagne combat, à
Cuba, contre des nègres. » -
Ce qui fait la grandeur de la Révolution
cubaine, c'est qu'à la fois les plus riches»
propriétaires et les esclaves les plus sou-
mis se sont lancés, à 1s, voix de Cespédèi, il
la conquête de l'indépendance. « Nous ne
trouvons pas d'eilpions, décriait un jour Jo-
vellar désespéré, si cher que nous 189
payions ! » L'ensemble a été sublima, et
demandez à quelles familles appartiennent
les Aguilera, les Agramonte, les Varoua,
les Marmol, les Garcia, les Goicouria, leg
Cisneros et tant d'autres, propriétaires et
négociants connus dans le commerce du
monde, avocats, médecins, ingénieurs,
professeurs, écrivains sortis des plus hau-
tes universités européennes. Un seul noir,
Caoba, est arrivé jusqu'ici à figurer parmi
les chefs cubinil, et ce vaillant patriote a
été porté avee joie au poste qu'il occupe;
car la République cubaine se charge de re-
lever cette race que la monarchie espa-
gnole a indignement avilie. Ces hommes
que l'Espagne importait chaque année et
qu'elle tenait à l'attache pour les lancer
sur les créoles se sont jetés comme des
frères dans les bras ouverts des créoles.
Les nègres, continue le correspondant,
constituent la massa du pays ; ils y tout
dans Uiile proportion énorme comparative-
ment aux autres races. La plupart ne sont
pas originaux du pays ; ils y ont été trans-
portés (par les gouverneurs espagnols) à
des époques plus ou moins récentes (quel
fnupe J). Ca sont des sauvages dans tou-
Ia rigueur du mot. »
Le dernier recensement de 1862 donne :
Blancs 764,750
De couleur, libres 225,930 soit : 990,688
Escla7es 368,550
Sur ces derniers, il n'y en a probable
ment pas 100,000 qui ne soient pas nés
dans le pays. D'après les informations de
La Pezuela sur Cuba, on peut supposer
que la population s'élève aujourd'hui à
1,500,000 habitants, sans que le nombre
des noirs ait augmenté. Il y aurait donc
1,131,450 blancs ou de couleur contre
368,550 noirs.
De ces derniers, ôtons 100,000 Africains,
les vrais sauvages du correspondant, dont
au moins 50,000 femmes et vieillards. Res-
tent 50,000 hommes valides, qui nécessai
rement doivent se rendre maîtres de Cuba
et faire l'île nègre, pour parler le français
(nègre) du correspondant espagnol. C'est
donc que ces 50,0c 0 sauvages valent mieux
que les 150,000 Espagnols qui jusqu'ici
n'ont pu dominer l'insurrection !
Il faut de plus supposer que, pour com-
pléter les dix à quinze millions d'hommes
que Cuba peut contenir, les nouveaux ha-
bitants qui l'envahiront, une fois qu'elle
sera ouverte, avec ses institutions libres,
à tous les peuples et à toutes les indus-
tries, ne viendront Di de Koúkou ni de
Moukaranga. Les Africains n'ont pas l'ha-
bitude d:abandonner le sol natal, s'ils n'en
sont arrachés par les négriers, et ce com-
merce exclusivement espagnol, qui n'a pu
être arrêté que par le cri révolutionnaire
de Yara (1868) et qui jusque-là s'était con-
tinué malgré le traité de 1817 avec l'An-
gleterre et malgré les 400,000 livres ster-
ling d'indemnité reçues par l'Espagne pour
le faire cesser, ce commerce repreudrait
dès demain, si par impossible Insurrec-
tion cubaine venait à être vaincue. C'est
ainsi seulement que Cuba deviendrait une
île nègre, au lieu de l'île verte et féconde
qu'en ferait l'indépendance.
Continuons : « Et la guerre là-bas se ré-
duit, pour les insurgés, à incendier des
ingenios,c'est-à-dire des propriétés rurales,
et à consommer toute sorte de violences et
de massacres, &t, pour l'armée, à les em-
pêcher. » — Le correspondant espagnol
est peu ait courant de ce qu'il écrit. Rap-
pelons-lui avec bienveillance que les insur-
gés sont entrés à Manzanillo, à Holguin, à
Nuevitas, à Santa Cr-oz, à Puerto Principe,
à Cienfuegos, malgré le télégramme espa-
gnol, Santo-Espiritu, etc., qu'il doit con-
naître, lui, journaliste, l'importance de
ces villes ; que les Espagnols ont été obli-
gés d'abandonner à peu près tous les forts
construits par eux dans l'Ïntérieur,at qu'il
suffit de prendre le premier eompte-rendu
espagnol des opérations de la guerre pour
voir que partout les monarchistes sont sur
la défensive.
Leur principal journal se plaint de voir si
peu de troupes — n'a-t-on pas envoyé derniè-
rement 25,000 hommes1- à las Villas. C'est
là cependant que le gros de l'armée espa-
gnole est massé, et on ne la croit pas ca-
pable de résister (Diario de la Marina, 18
janvier 1876). Quant aux massacres, par-
lons-en un peu. Ce sont les nègres sauva-
ges qui se sont rendus coupables des assas-
sinats des étudiants en médecine, des jeu-
nes gens du Virginius, de la famille Mora,
de la mort de Mercédès Varona, l'héroïque
jeune fille du Canneguey, et de l'exécution
de six mille autres prisonniers. Tout le
monde connait ces horreurs.
Ildevient inutile de répondre aux insul-
tes infligées par le correspondant des Dé-
bats aux peuples de Saint-Domingue, qu'il
a l'air de confondre en un seul ; mais puis-
qu'il les trouve si méprisables, rappelons-
lui que, dans ces derniers temps, le gou-
vernement espagnol a recherché mielleu-
sement leur amitié, signant un traité avec
la République dominicaine et envoyant des
chevaux andaloux 6t des croix d'Isabelle
la Catholique aux membres du gouverne-
ment d'Haïti.
Les Cubains doivent être très-reconnais-
sants à ce savant correspondant pour la
grande concession qu'il leur fait en
avouant qu' « il y a peut-être encore des
abus dans l'adminiltrattoil de la colonie ; »
— tout le sang répandu ne suffirait pas à
effacer ce peut-être; — mais pour l'aboli-
tion de l'esclavage à Porto-Rico, il con-
viendra que la lutte a été rude et qu'il a
fallu de grands efforts pour forcer l'Espa-
gne à lâcher sa proie. Les propriétaires de
Porto Rico attendent encore l'indemnité,
quoique depuis trois ",an, Q.L.l tire de leur
poche un excédant d'impôt de 700,000 pias-
tres par an, fOIlS prétexte d; les payer.
Cette pauvre Espagne ! Elle a toujours
crié à chacune des Ripubliaues ud.-aUlé-
ricaines, qui lui sont échappée* l'use après
l'autre : « Arrête ! fille ingrat, ta v*s te
perdre dans l'anarchie. » - « Ei vous,
marâtre, dans la monarchie, » ont ré-
pondu les Républiques en la quittant.
L'expérience est concluante : les peu-
ples de l'Amérique prospèrent.
Et l'Espagne, comment va-t-elle ?
C. VARONA.
ÉLECTIONS DE LA SEINE
VIe arrondissement
Le comité qui lioutient la candidature
de M. Dent'ert-Rochereau nous adresse la
note suivante :
€ M. le docteur Robinet, candidat répu-
blicain, a écrit à M. le colouel Denfert pour
lui annoncer son désiîàtement.»
Le comité constitué pour soutenir la can-
didature du colonel Denfert-Rocherean est
établi rue Jacob, 11. Les conscriptions et les
communications y seroafc rfeues de neuf
heures du matin a neuf heures du soir.
VIII" arrondissement.
SALLE DE LA RÉUNION. ,
La réunion est présidée par M. le doc-
teur Gounard; M. Laserve, député, est dé-
signé comme assesseur.
M. Gambetta, dans une improvisation
chaleureuse, a soutenu la candidature de
M. Victor Chauffour.
L'orateur, après quelques considéra-
tions élevées et éloquentes sur le grand
acte national qui s'accomplit en ce moment
en France, avec tant de calme et de roa-
Ijedé, repousse en quelques paroles dédai-
gneuses la candidature qui se réclame du
i plébiscite et celle qui se réclame du Vati-
can. Puis il examine avec soin la candida-
ture de M. le duc Decszes.
Tout en rendant justice au grand mérite
de M. le ministre des affaires étrangères,
il retrace sa carrière politique, rappelle
! ses votes, se demande quel est le parti qui
;le soutient, et regrette de ne pas trouver
dans son passé d'es gages qui puissent plei-
nement rassurer sur tia conduite à venir.
M. Gambetta a ensuite énergiquement
défendu la candidature de M. Chauffeur ;
il a, en quelques traits éloquents, rappelé
sa vie et les services qu'il a rendus à la dé-
mocratie. L'orateur a remporté un succès
d'enthousiasme. Son discours a été fré-
quemment interrompu par les applaudis-
sements et s'est terminé au milieu des ac-
clamations. 1
Après le discours de M. Gambetta, le
président a demandé si quelqu'un désirait
prendre la parole.
Un électeur a demandé à M.. Chauffour
s'il était partisan de la République transi-
geante ou de laRépublique intransigeante.
Le candidat a répondu qu'il était parti-
san de la politique de transaction.
M. Desprez, membre du comité bonapar-
tiste, est venu soutenir la candidature de
M. Raoul Duval, Il a été écouté dans le
plus profond silence. Et cependant, il a
mis au service de sa cause bien peu de ta-
lent et bien peu de tact. Il s'est attaqué à
la personne de M. le duc Decazes, et a pro-
féré contre lui des insultes que l'auditoire
a sévèrement blâmées. -'
Cela a permis à M. Charles Ferry une
excellente eatrés en matière pour com-
battre la candidature de M. le duc De-
cazes. Il a constaté qu'on pouvait être
adversaire politique d'un homme tbDS pour
cela l'insulter et le diffamer. Le discours
de M. Ferry a plu beaucoup à l'auditoire.
Il à: 'démontré qu'il fallaiit se méfier des
candidats qui se prétendent républicains
et qui ne le sont pas. Il a montré que M.
le duc Decazes s'était associé à la politique
de M. Bufiet, et a recueilli da nombreux
applaudissements quand il a rappelé la
révocation du préfet de police, M. Léon
Renault.
M. Charles Ferry, en attaquant la can-
didature de M. le duc Decazes, répondait
à M. Saléta, qui était venu soutenir M.
Decazes. M. Saléta a pu. développer beà
idées au milieu du silence le plus complet.
Il a montré tn quoi tes deux candidatures
se ressemblaient et en quoi eUes différaient.
Le point de contact principal, a-t il dit,
est la haine de l'empire.
Dès qu'il fat bien reconnu que personne
ne demandait plus la parole, le président a
appelé à la tribune M. Carnot, sénateur,
ancien maire élu du VIIIe arrondissement,
Celui-ci a prononcé quelques paroles dans
lesquelles il a appuyé M. Victor Chauffour,
et a recueilli de nombreux applaudisse-
ments.
En somme, la réunion a été très-boane,
l'ordre le plus parfait y a régné. Toutes
les opinions ont pu se faire jour librement.
L'auditoire écoutait silencieux même les
théories qui lui déplaisaient le plus.
XIe arrondissement
C'est de « l'antre du lion » que nous
sortons. Vous savez bien 1 ce fameux an-
tre où le sieur de Cassagnac donna naguè-
re une représentation. Mais le lion, ce
jour-là, avait été sévèrement consigné à la
porte ; tandis, qu'aujourd'hui, il avait en-
vahi, dès sept heures du soir, l'immense
salle mise par le docteur Métivier à sa dis-
position. Il s'agissait d'entendre M. Gam-
betta, candidat du comité républicain pour
le 20 arrondissement.
M. Gambetta, reterri dans une réunha
du 8e arrondissement, n'a pu arriver qu'à
neuf heures et demie. La salle contenait,
au bas mot, deux mille personnes, et pen-
dant cette longue attente, on eût vaine-
ment cherché à surprendre un signe d'im-
patience. On savait que M. Gambetta s'oc
cupait, ailleurs, des intérêts de la Répu-
blique. On attendait, causant à voix baee,
et c'est seulement quand le candidat fit
son entrée qu'une immense acclamation
de : vive la République ! vive Gambetta 1
sortit de toutes les poitrine*.
M. le docteur Métivier présidait la réu-
nion. Il a ouvert la téanB ea donnant lec-
ture d'une adresse du comité républicain
du 20° arrondissement à M. Gambetta.
Nous reviendrons à loisir sar ce document
dont l'importance est capitale; c'est l'acte
d'adhésion de la dé a ocrât!© à la politique
de transaction dont M. Gambetta est
l'organe le plus autorisé. Après cette lec-
ture M. Gambetta a pris la parole et
présenté un parallèle saisissant entre ce
qu'il appelle la politique de résultats et la
politique de sentiments. Il a fait compren-
dre la nécessité de résoudre les problèmes
l'un après l'autre au lieu d'en exiger la so-
lution immédiate à coups de décrets ; il a
montré le parti républicain xux prises avec
toutes les diffieultés, tous les obstacles, et
parvenant à en triompher à force da pa-
tience et de sagesse. Et cette foule « belle-
villoise » si calomniée a prouvé par els
applaudissôments enthousiastes qu'elle
avait a8sèz des faiseurs de programmet.,
toujours prêts à tout promettre, sauf à ne
pag tenir.
Inutile d'ajouter qu'a la fin de la séance
le nom de M. Gambetta a éié une dernière
fois acclamé, et qu'on s'est séparé aux cris*
de: vive la République!
Circonscription de Neuilly.
Les électeurs de la circonscription de
Neuilly ont offert la candidature à M.
Bamberger.
M. Bamberger a adressé aux électeurs
de la circonscription de Neuilly la circu-
laire suivante :
Mes chers concitoyens,
Un grand nombre d'électeurs de la cir-
conicription de Neuilly ont bien voulu of-
frir la candidature à un Strasbourgeois,
député de Metz, doublement annexé au-
jourd'hui.
Le touchant appel que vous adressent
les habitants de Metz, cette pauvre ville
livrée par un traître, témoigné de la fidé-
lité avec laquelle j'ai accompli le mandat
qu'ils m'avaient confié.
Membre de l'Assemblée nationale de
1871, j'ai provoqué te vote de déchéance
des Bonapartes et obtenu par mes effort.
la mise en accusation de Bazaine.
Je me suis associé à tous les votes
qui ont pu contribuer à consolider dé-
finitivement la République, seule forme
de gouvernement qui púiue donner à no*
tre patrie les trois bases de la prospérité
publique, la liberté, l'ordre et la paix. - ,
J'adhère de tout cœur au programme
Laurent Pichat, dont les idées m'avalent
déjà inspiré lorsque je me présentai de-
vant les électeurs de Mefz.
J'ai pris l'habitude de rendre compte
tous les ans à mes électeurs, par la voie
de la presse, de mon opinion sur la session
écoulée et surtout de mes yotes, lijrant
ainsi loyalement au jugement de tous mes
actes et ma conduite. -
Si vous me faites l'honneur de m'accor-
der vos suffrages, jG persévérerai dans
cette voie, que je crois la plUJ digne et du
représentant chargé de l'élaboration des
lois et des électeurs qui l'ont choisi.
Travailler à la prospérité du pays, ame-
ner à aimer la République ceux qui, bien
à tort, la redoutent encore, tel sera le but
constant de mes efforts. - i
Républicai'n déjà sous l'empiré, ma vie
entière sera consacrée à la défense des
grands principes de la Révolution fran-
çaise.
E l. BAMBERGER,
Représentant de Metz, député sortant.
Les habitants de Metz ont envoyé l'a-
dresse suivante aux électeurs de la circon-
scription de Neuilly :
Chers concitoyens, ':'
Nous venons d'apprendre avec une émo-
tion bien vive qu'un graad nombre d'entre
veus se proposent de porter à la députation
le docteur Ed. Bamberger, représentant de
Metz à l'Assemblée nationale.
Jusqu'à ce jour, le lien qui rattachait
notre pauvre Metz à la France ne noux
semblait pas tout à fait brisé ; — nous
a y ions comme toutes les villes françaises
notre député à l'Assemblée nationale.
Strasbourg est au Sénat uar Valentin.
Mulhouse par Scheurer-Kestner.
Faites que Metz soit à la Chambje des
députés par Bamberger, et vous aurez ac-
compli un grand acte de patriotisme.
Nous ne vous parlerons ni de la dé-
chéance de l'empire, ni de la condamna-
tion de Bazaine provoquées par notre cou-
rageux représentant. Nous nous adressons
à des sentiments encore plus élevés et nous
vous disons :
Faites que Metz reste française par sa
représentation !
Nous voulons contribuer aux frais de
l'élection d'un député que nous considérons
comme le nôtre et vous adressons un pre-
mier envoi de mille francs.
Recevez, chers concitoyens, avec l'ex-
pression de notre inaltérable attachement
à la République française, l'assuranee de
nos sentiments fraternels.
(Suivent un grand nombre de signatures.)
Les adhésions et les souscriptions en fa-
veur de la de la candidature de M. Bam-
bèrgèr dans la circonscription de Neuilly
seront reçues au siège du comité, 54, ave-
nue de Neuilly, à Neuilly, de neuf heures
du matin à cinq heures du soir.
M. Bamberger se tiendra à la disposition •
de ses électeurs, au même local, tous les
jours, de une heure à trois heures de l'a-
près-midi.
• :— ♦
Le Catéchisme de l'abbé Gaume
Une honorable institutrice, à qui je"
dois déjà nombre de renseignements
sur l'éducatjpu donnée aux jeunes fitl«?,
a bien voulu .m'envoyer quelques ré-
flexions à propos d'un article que j'ai
écât, il y a quelques jours, sur le Ca-
téchisme de l'abbé Marotte. J'y avais
incidemment parlé de celui de l'abbé 1
Gaume.
« Je ne puis croire, avais-je dit, que
ce livre, qui, en dépit de ses quarante
éditions, n'est qu'un tissu de ridicules
fadaises, soit véritablement devenu,
entre les mains du clergé français, le
texte de l'enseignement religieux dis-
tnbné aux générations qui s'élèvent.
J'ahne mieux petlser que les prélats qui
ont revêtu de leur estampille épisco-
pale cette platitude soi-disant dévote..
n'en avaient jamais lu un traître mot,
et que le souverain-pontife, quand on a
soumis l'ouvrage do l'abbé Gaume à sa
haute approbation, avait des affaires
plus pressées que d'en prendre connais-
sance. »
C'est sur ce point que m correspon-
dante, retirée aujourd'hui de l'ensei-
gnement, mais dont la famille tout en-
tière y est encore consacrée, m'entre-
prend et ma malmène.
Pour ce qui regarde le souverain-
pontife, m'éorit-eile, il peut se faire
monsieur, que vous ayez deviné juste.
Mais pour ce qui est de nosseigneurs
les évêques, vous êtes complètement
dans l'erreur.
- Le Catéchisme dé l'abbé Gaume, ce
tissu de ridicules fadaises, comme vous
l'appelez si justement, est le manuel
d'enseignement religieux le plus en
usage dans les maisons d'éducation et
dans les cours où l'on prépare les jeu-
nes filles à passer les examens.
Le cours dinstruction religieuse
destiué à ces jeunes personnes se
compose des ouvrages suivants :
Prix dm Numéro À Parla : 15 0«ntim«i — DépartemeBti : SO 0«nllm®i
Mercredi 16 Février lors
i JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR ,'. :
RÉDACTION
* S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
i 53, rue de Lafayette. 53
Les lettres non affranchies seront refusées
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vrier sont priés de le renou-
veler immédiatement, s'ils ne
veulent point éprouver de
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Par suite du nouveau traité
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tous les pays d'Europe, la PRIXCH
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IL Or janvier, fixés comme suit 1
3 mois. , 17 francs.
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Aucun changement n'aétè apporté
aux prix d'abonnement pour Paris
et les Départements, qui restent ainsi
fixés :
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6 mois..25 — 32 —
12 mois.. 50 — 62 —
Les abonnements pour la France
et l'étranger partent du Ier et du 1S
de chaque mais.
BULLiETIlXr
Paris, 15 février 1876.
Hier, à minuit, a été close la période
des réunions publiques électoralei. Les
dernières entrevues entre candidats et
électeurs présentent done un intérêt excep-
tionnel.
M. Gambetta a prononcé à Bordeaux
un discours-programme d'une très-grande
importance. Il y a montré, avec l'élévation
et la chaleur qui lui sont habituelles, ce
que la constitution de 1875 contient en
germe, la situation qu'elle crée au pays,
les devoirs qu'elle impose et les avantages
qu'elle présente. Reprenant le mot fameux
du fondateur de la troisième République :
« Le succès sera au plus sage 1 » il a adjuré
le parti républicain de s'en tenir avec per-
sévérance à la méthode intelligente, pru-
dente et avisée qu'il a adoptée depuis cinq
ans, et à laquelle il doit le succès éclatant
qui ne tardera pas à devenir triomphe dé-
finitif et indiscuté. Il nous souvient, à ce
propos, d'un autre mot de M. Thiers :
« Rien ne s'oppose à ce que la République
devienne, en un temps donné, une réalité
glorieuse. > Une moitié de cette prédic-
tion s'est réalisée. La République est dé-
sormais une réalité. Il dépend des élec-
teurs, de leur intelligence, de leur fermeté,
de lui donner ce prestige qui la désignera
à l'admiration sympathique de l'Europe.
M. de Vogué, ambassadeur de France à
Conatantinople, est parti pour son poste,
muni, dit-on, d'instructions détaillées de
M. le ministre des affaires étrangères. Il
y trouvera le ministère ottoman modifié
par suite de remaniements dent nos lec-
teurs trouveront ailleurs le détail. Quant
à l'iradé portant proclamation des réfor-
mes proposées par la note Andrassy, c'est
dimanche, 13 février, qu'il a été signé par
le sultan et communiqué aux ambassa-
deurs des six puissances.
Au moment même où la Porte a tant à
faire dans ses possessions européennes, un
nouvel embarras turgit pour elle en Tur-
quie d'Asie. Des troubles graves ont éclaté
à Angora. Un conflit sanglant a eu lieu
entre les Arméniens-Hasseumstes, (catho-
liques ultramontains), et les Arméniens-
Kupélianistes, qui sont une secte ana-
logue à celle des vieux-catholiques. Les am-
bassadeurs ont fait des représentations à
ce sujet au gouvernement ottoman.
Une réunion préparatoire de députés es-
pagnols a eu lieu à Madrid. M. Canovas
del Castillo y a prononcé un discours où
il exprime l'espoir de voir se terminer
bientôt la guerre civile, et la résolution
de travailler de tout son pouvoir à relever
le crédit si ébi anlé de l'Espagne.
: * —————————
Savez-vous quels sont les patrons les
plus ardents de la candidature de M.
Thiers dans le IX e arrondissement ?
Savez-vous que les plus chauds défen-
seurs de l'ancien président de la Répu-
blique sont les « hommes de désordre, »
les survivants de la Commune ? Certes,
vous ne vous en seriez jamais doutés,
n'est-ce pas ? Eh bien, lisezJe Français,
le journal de M. Buffet, et vous serez
édifiés. Le Français consacre un ar-
ticle tout entier à la démonstration de
cette double vérité ; à savoir : 10 que les
hommes du 18 mars soutiennent de
tous leurs vœux et de tous leurs
efforts la candidature de M. Thiers ; 2°
qu'en agissant ainsi, ils font preuve*
d'une grande perspicacité, car ils voient
en M. Thiers, « l'homme le plus capa-
ble de travailler avec succès au ren-
versement du gouvernement fondé par
les votes du 24 mai et du 20 novembre. »
Il fallait s'y attendre. Hier on se
contentait de parler des électeurs du
quartier Rochechouart, on prenait la
peine de les inviter à une réunion or-
ganisée par les soins des amis de M.
Daguin ; et comme ils se sont abstenus,
on les traite aujourd'hui de commu-
nards. Le Français pourrait-il nous
dire quel argument les amis de M. Da-
guin comptaient invoquer dimanche
dernier, si les électeurs du quartier
•
Ttoi e, hôchouart avaient répondu à leur
appel, pour les déterminer à choisir
M. Daguin de préférence à M. Thiers?
Sans doute l'article du Français que
nous avons sous les yeux n'est qu'un
résumé des discours qu'on avait pré-
parés, et qu'y voyons-nous? Le souve-
nir de la lutte que M. Thiers dut enga-
ger contre Paris. Telle est la politique
conservatrice de l'organe du candidat
de Castelsarrasin; on n'a pu réussir à
faire tourner au profit de M. Daguin
les rancunes, les haines, qui peuvent
sommeiller encore dans les cœurs ; on
essaie, du moins, de les réveiller con-
tre M. Thiers ; et pour cela on diffame
le candidat, on calomnie les électeurs.
La belle besogne, et que M. Buffet doit
en être fier!
Un mot encore : le Français parle
du gouvernement fondé paf les votes
dû 24 mai et du 20 novembre. Qu'est..
cela? Le Français perd-il la tête? où
a-t-il rencontré un Don Quichotte assez
niais pour livrer bataille à ces moulins
à vent ? Le 24 mai ! le 20 novembre !
Il y a beaux jours que tout cela n'est
plus qu'un souvenir. Nous ne connais-
sons qu'un gouvernement, celui du
25 février, qui a fait de la France une
République et de M. le maréchal de Mac-
Mahon le président de cette République
jusqu'en 1880. Or, ce gouvernement-là
n'a qu'une sorte d'ennemis : ce sont les
prétendus conservateurs, qui feignent
d'en ignorer l'existence et parlent en-
core du 24 mai et du 20 novembre!
Ceux-là sont des .factieux. Qu'ils jouis-
sent de leur reste ; ils n'en ont plus que
pour quelques jours.
E. S.
————— ————
La Liberté a tous les courages; elle
écrit à propos de la réunion de Valen-
tino :
Les journaux les plus hostiles à la candida-
ture de M. Raoul Dnval sont obligés de re-
connaître qfriLa remporté hier, à la salle Va-
lentino, un de ses plus beaux, un de ses
plus légitimes succès oratoires.
Mieux inspirés, le Pays et Y Ordre n'ont
pas voulu souffler mot de ce succès-là.
— ♦ :
Oa nous communique une circulaire
adressée par M. Caillaux aux agents de
son admimnistration. Elle contraste fort
malheureusement avec les instructions
adressées à leurs subordonnés par M. Wal-
lon, M. Léon Say, M. Dufaure, voire M. le
vicomte de Meaux. Sous une forme qui,
d'ailleurs, n'est pas trop maladroite, M.
Caillaux a trouvé moyen d'insinuer aux
fonctionnaires du ministère des travaux
publics que « le gouvernement a le droit
de plaider devant les électeurs la cause de
la politique qu'il sert, et de faire connaî-
tre les candidats sur lesquels il désire que
les suffrages se portent de préférence. »
D'autre part, il ne manque point de les
avertir des risques qu'ils courraient « en
exerçant une action contraire aux préfé-
rences que le gouvernement a toujours le
droit d'avouer et de soutenir. » Elles sont
jolies, les préférences « avouées et soute-
nues » par M. Caillaux et son chef de file,
M. Buffet I Mais ne nous arrêtons pas plus
longtemps à la circulaire de M. le ministre
des travaux publics, c'est un document
que nous pouvons nous borner à enregis-
trer. Le voici :
Paris, le 6 février 1876.
Monsieur, les élections pour le choix des
députés doivent avoir lien à la fin de ce
mois et je tiens à rappeler, à cette occasion,
aux fonctionnaires et agents dépendant du
ministère des travaux publics la réserve
qu'ils doivent garder.
Si le gouvernement revendique à juste ti-
tre, comme l'a fait en son nom devant l'As-
semblée nationale, dans la séance du 15 no-
vembre 1875, M. le vice-président du conseil,
ministre de l'intérieur, le droit de plaider
devant les électeurs, loyalement et haute-
ment, la cause de la politique qu'il sert, et
de faire connaître les candidats sur lesquels
il désire que les suffrages se portent de pré-
férence, les fonctionnaires qui relèvent de
lui ont le devoir rigoureux de s'abstenir de
toute intervention dans un sens opposé. Ce
devoir s'impose particulièrement aux fonc-
tionnaires et agents attachés au ministère
des travaux publics, que l'objet même de
leurs travaux, la nature des fonctions qu'ils
remplissent quelquefois pour le compte des
départements et des communes, doivent te-
nir en dehors des agitations de la politique
et détourner de prendre une part active à la
lutte électorale.
L'administratien entend respaoter entière-
ment la liberté qu'ils ont, comme électeurs,
de disposer de leurs suffrages et d'accorder
leur vote suivant leur conscience, mais elle
a le droit d'exiger qu'ils ne fassent, en aucun
eas, usage de l'autorité et de l'influence qu'ils
tiennent de leurs fonctions pour exercer une
action contraire aux préférences que le gouver-
nement a toujours le droit d'avouer et de soute-
nir.
Tel est, monsieur, la ligne de conduite
que je recommande à votre attention et à
celle des fonctionnaires et agents placés sous
vos ordres. Elle est évidemment conforme
aux - règles les plus élémentaires de la hié-
rarchie ; elle est dans l'intérêt du corps au-
quel vous appartenez et dans celui des ser-
vices divers auxquels il peut être appelé à
concourir, et je ne doute pas qu'elle ne soit
d'accord avec vos vues et vos sentiments
personnels.
Recevez, monsieur, l'assurance de ma con-
sidération très-distinguée.
Le ministre des travaux publics,
E. CAILLAUX.
—————————————
M. Mathieu-Bodôt, ancien ministre des
finances, n'a jamais eu grande consistan-
ce en politique, et ce n'est pas nous qui at-
tacherons de l'importance aux actes de M.
Matht8u-Bodet.N ous serions pourtant assez
curieux de savoir quelle est son idée lors-
qu'il fait patronner sa candidature par un
prétendu comité conservateur de la Cha-
rente, qui présente en même temps que
lui MM. Ganivet, Marteil, Laroche-Jou-
bert, Boreau-Lajanadie et Champvalüer,
— heureux mélange de bonapartisme et
de centre droit. M. Matiàme on
ne pour un partisan loyal et sincère de la
constitution du 25 février. M. Ganivet,
cependant, est un homme de l'appel au
peuple : M. de Champvallier se défend
comme un diable, en sa circulaire, d'avoir
voté la République, c'est-à-dire la consti
tution, etc. M. Mathieu-Bodet, s'il est vrai-
ment candidat constitutionnel, se fourvoie
dans de drôles de sociétés.
;
LA QUESTION CUBAINE
Une correspondance de Madrid, où les
contradictions les plus étranges se croisent
d'un bout à l'autre, a été publiée dans le
Journal des Débats, et quoique l'auteur
donne coraplaisamment le nom de Consi-
dérations à quelques divagations sur la
question cubaine, elle ne mériterait pas
certainement l'honneur d'une réfutation,
si elle ne se trouvait dans un journal aussi
considéré.
Il est bon de prévenir en passant les
Débats que le « London Times » lui-même
y fut pris dans les premiers mois de 1873,
et qu'il se laissa aller à publier une cor-
respondance du même style écrite par un
Italien de vie interlope qui passa trois mois
dans les tavernes de la Havane et servit
aux Anglais, pour des scènes de la vie so-
ciale à Cuba, les aventures qu'il avait tra-
mées dans les mauvais lieux. Cette corres-
pondance fut vertement réfutée dans un
journal de Paris,* ElAmericano » (numéro
du 1er février 1874 et suivants), par M.
Gabriel Nunez, dans une série de lettres
portant pour titre : « La Perle des An-
tilles, » et où il est facile de reconnaître
déjà que ces nègres sauvages dont parle
le correspondant des Débats manient leur
langue et la plume aussi gentiment que le
plus délicat auteur comique de Madrid,
fût il ministre ou commissaire royaL
Il est facile de jeter au .veut un recueil
d'assertions trompeuses. La bonne foi avec
laquelle on reçoit d'habitude tout ce qui
vient de l'étranger leur prépare bon ac-
cueil, et.i l'on a le bonheur de les glisser
dans les colonnes d'un journal respecta-
ble, c'est plus qu'il ne faut pour loger ces
mensonges chez ceux qui veulent savoir
sans travail un peu de tout, et qui sont
tout heureux d'orner leur cerveau d'opi-
nions de confection exotique. -
A peu. près tout ce qu'avance le corres-
pondant des Débats est parfaitement faux.
« L'Espagne devient plus modérée, »
dit-il. Le décret du général Valmaseda,
prescrivant de courir sus à l'insurgé, or-
donnant la chasse aux préfets et aux sous-
préfets, mettant à prix toutes les têtes et
organisant la délation, est du 14 décembre
1875. C'est le plus cruel qui ait été rendu
depuis le commencement de la guerre, et
nous défions qu'on cite un seul ordre des
nègres sauvages insurgés qui, comme ce-
lui-là, déshonore un général civilisé.
Le correspondant des Débats a pourtant
dû le lire, le 12 janvier, dans la Epoca,
qui a tâché de l'ensevelir dans le remplis-
sage de ses dernières colonnes, et aussi
dans El Diario, de Cadix, du 15 janvier.
La proclamation du général Jovellar, à
son arrivée à la Havane, ne fait pas pres-
sentir la moindre modification à ces me-
sures, et ne parle que de continuer la
guerre avec la même vigueur, la même
énergie, ce qui a toujours signifié, à Cuba,
la même cruauté.
L'Espagne est parvenue à mettre la
main sur un gouvernement très-fort, etc.»
Félicitons-la et qu'elle le tienne bien ; mais
à Cuba, ce gouvernement est aussi faible
aujourd'hui et sera aussi impuissant de-
main qu'il a été cruel pendant les sept der-
nières années. On sait le met du général
cubain : « Envoyez à la fois 50,000 hom-
mes ; vous vous convaincrez plus tôt de
votre impuissance. » Ce sauvage est telle-
ment nègre qu'il en est blond et il a les yeux
bleus. Il s'appelle Rolof. Les Espagnols le
connaissent beaucoup..
Il est faux de dire que les Cubains aient
réclamé l'intervention des puissances
étrangères. Ils n'ont jamais demandé que
d'assujettir la guerre, —ces sauvages ! -
aux lois des peuples civilisés. Les géné-
raux espagnols, Létona entre autres, ont
dit : « On ne répond aux insurgés qu'à
coups de fusil. » N'ayant pu l'obtenir du
gouvernement espagnol,. les Cubains ont
essayé de se faire reconnaître comme belli-
gérants et l'ont obtenu de plusieurs peu-
ples de l'Amérique du ioud, le Pérou, le
Chili, Salvador, Guatemala, l'Equateur.
Mais j'arrive à la grande considération
inspirée par un amour farouche de l'huma-
nité ou par la plus candide bonne foi :
« Il ne faut pas perdre de vue, dit le
correspondant, que l'Espagne combat, à
Cuba, contre des nègres. » -
Ce qui fait la grandeur de la Révolution
cubaine, c'est qu'à la fois les plus riches»
propriétaires et les esclaves les plus sou-
mis se sont lancés, à 1s, voix de Cespédèi, il
la conquête de l'indépendance. « Nous ne
trouvons pas d'eilpions, décriait un jour Jo-
vellar désespéré, si cher que nous 189
payions ! » L'ensemble a été sublima, et
demandez à quelles familles appartiennent
les Aguilera, les Agramonte, les Varoua,
les Marmol, les Garcia, les Goicouria, leg
Cisneros et tant d'autres, propriétaires et
négociants connus dans le commerce du
monde, avocats, médecins, ingénieurs,
professeurs, écrivains sortis des plus hau-
tes universités européennes. Un seul noir,
Caoba, est arrivé jusqu'ici à figurer parmi
les chefs cubinil, et ce vaillant patriote a
été porté avee joie au poste qu'il occupe;
car la République cubaine se charge de re-
lever cette race que la monarchie espa-
gnole a indignement avilie. Ces hommes
que l'Espagne importait chaque année et
qu'elle tenait à l'attache pour les lancer
sur les créoles se sont jetés comme des
frères dans les bras ouverts des créoles.
Les nègres, continue le correspondant,
constituent la massa du pays ; ils y tout
dans Uiile proportion énorme comparative-
ment aux autres races. La plupart ne sont
pas originaux du pays ; ils y ont été trans-
portés (par les gouverneurs espagnols) à
des époques plus ou moins récentes (quel
fnupe J). Ca sont des sauvages dans tou-
Ia rigueur du mot. »
Le dernier recensement de 1862 donne :
Blancs 764,750
De couleur, libres 225,930 soit : 990,688
Escla7es 368,550
Sur ces derniers, il n'y en a probable
ment pas 100,000 qui ne soient pas nés
dans le pays. D'après les informations de
La Pezuela sur Cuba, on peut supposer
que la population s'élève aujourd'hui à
1,500,000 habitants, sans que le nombre
des noirs ait augmenté. Il y aurait donc
1,131,450 blancs ou de couleur contre
368,550 noirs.
De ces derniers, ôtons 100,000 Africains,
les vrais sauvages du correspondant, dont
au moins 50,000 femmes et vieillards. Res-
tent 50,000 hommes valides, qui nécessai
rement doivent se rendre maîtres de Cuba
et faire l'île nègre, pour parler le français
(nègre) du correspondant espagnol. C'est
donc que ces 50,0c 0 sauvages valent mieux
que les 150,000 Espagnols qui jusqu'ici
n'ont pu dominer l'insurrection !
Il faut de plus supposer que, pour com-
pléter les dix à quinze millions d'hommes
que Cuba peut contenir, les nouveaux ha-
bitants qui l'envahiront, une fois qu'elle
sera ouverte, avec ses institutions libres,
à tous les peuples et à toutes les indus-
tries, ne viendront Di de Koúkou ni de
Moukaranga. Les Africains n'ont pas l'ha-
bitude d:abandonner le sol natal, s'ils n'en
sont arrachés par les négriers, et ce com-
merce exclusivement espagnol, qui n'a pu
être arrêté que par le cri révolutionnaire
de Yara (1868) et qui jusque-là s'était con-
tinué malgré le traité de 1817 avec l'An-
gleterre et malgré les 400,000 livres ster-
ling d'indemnité reçues par l'Espagne pour
le faire cesser, ce commerce repreudrait
dès demain, si par impossible Insurrec-
tion cubaine venait à être vaincue. C'est
ainsi seulement que Cuba deviendrait une
île nègre, au lieu de l'île verte et féconde
qu'en ferait l'indépendance.
Continuons : « Et la guerre là-bas se ré-
duit, pour les insurgés, à incendier des
ingenios,c'est-à-dire des propriétés rurales,
et à consommer toute sorte de violences et
de massacres, &t, pour l'armée, à les em-
pêcher. » — Le correspondant espagnol
est peu ait courant de ce qu'il écrit. Rap-
pelons-lui avec bienveillance que les insur-
gés sont entrés à Manzanillo, à Holguin, à
Nuevitas, à Santa Cr-oz, à Puerto Principe,
à Cienfuegos, malgré le télégramme espa-
gnol, Santo-Espiritu, etc., qu'il doit con-
naître, lui, journaliste, l'importance de
ces villes ; que les Espagnols ont été obli-
gés d'abandonner à peu près tous les forts
construits par eux dans l'Ïntérieur,at qu'il
suffit de prendre le premier eompte-rendu
espagnol des opérations de la guerre pour
voir que partout les monarchistes sont sur
la défensive.
Leur principal journal se plaint de voir si
peu de troupes — n'a-t-on pas envoyé derniè-
rement 25,000 hommes1- à las Villas. C'est
là cependant que le gros de l'armée espa-
gnole est massé, et on ne la croit pas ca-
pable de résister (Diario de la Marina, 18
janvier 1876). Quant aux massacres, par-
lons-en un peu. Ce sont les nègres sauva-
ges qui se sont rendus coupables des assas-
sinats des étudiants en médecine, des jeu-
nes gens du Virginius, de la famille Mora,
de la mort de Mercédès Varona, l'héroïque
jeune fille du Canneguey, et de l'exécution
de six mille autres prisonniers. Tout le
monde connait ces horreurs.
Ildevient inutile de répondre aux insul-
tes infligées par le correspondant des Dé-
bats aux peuples de Saint-Domingue, qu'il
a l'air de confondre en un seul ; mais puis-
qu'il les trouve si méprisables, rappelons-
lui que, dans ces derniers temps, le gou-
vernement espagnol a recherché mielleu-
sement leur amitié, signant un traité avec
la République dominicaine et envoyant des
chevaux andaloux 6t des croix d'Isabelle
la Catholique aux membres du gouverne-
ment d'Haïti.
Les Cubains doivent être très-reconnais-
sants à ce savant correspondant pour la
grande concession qu'il leur fait en
avouant qu' « il y a peut-être encore des
abus dans l'adminiltrattoil de la colonie ; »
— tout le sang répandu ne suffirait pas à
effacer ce peut-être; — mais pour l'aboli-
tion de l'esclavage à Porto-Rico, il con-
viendra que la lutte a été rude et qu'il a
fallu de grands efforts pour forcer l'Espa-
gne à lâcher sa proie. Les propriétaires de
Porto Rico attendent encore l'indemnité,
quoique depuis trois ",an, Q.L.l tire de leur
poche un excédant d'impôt de 700,000 pias-
tres par an, fOIlS prétexte d; les payer.
Cette pauvre Espagne ! Elle a toujours
crié à chacune des Ripubliaues ud.-aUlé-
ricaines, qui lui sont échappée* l'use après
l'autre : « Arrête ! fille ingrat, ta v*s te
perdre dans l'anarchie. » - « Ei vous,
marâtre, dans la monarchie, » ont ré-
pondu les Républiques en la quittant.
L'expérience est concluante : les peu-
ples de l'Amérique prospèrent.
Et l'Espagne, comment va-t-elle ?
C. VARONA.
ÉLECTIONS DE LA SEINE
VIe arrondissement
Le comité qui lioutient la candidature
de M. Dent'ert-Rochereau nous adresse la
note suivante :
€ M. le docteur Robinet, candidat répu-
blicain, a écrit à M. le colouel Denfert pour
lui annoncer son désiîàtement.»
Le comité constitué pour soutenir la can-
didature du colonel Denfert-Rocherean est
établi rue Jacob, 11. Les conscriptions et les
communications y seroafc rfeues de neuf
heures du matin a neuf heures du soir.
VIII" arrondissement.
SALLE DE LA RÉUNION. ,
La réunion est présidée par M. le doc-
teur Gounard; M. Laserve, député, est dé-
signé comme assesseur.
M. Gambetta, dans une improvisation
chaleureuse, a soutenu la candidature de
M. Victor Chauffour.
L'orateur, après quelques considéra-
tions élevées et éloquentes sur le grand
acte national qui s'accomplit en ce moment
en France, avec tant de calme et de roa-
Ijedé, repousse en quelques paroles dédai-
gneuses la candidature qui se réclame du
i plébiscite et celle qui se réclame du Vati-
can. Puis il examine avec soin la candida-
ture de M. le duc Decszes.
Tout en rendant justice au grand mérite
de M. le ministre des affaires étrangères,
il retrace sa carrière politique, rappelle
! ses votes, se demande quel est le parti qui
;le soutient, et regrette de ne pas trouver
dans son passé d'es gages qui puissent plei-
nement rassurer sur tia conduite à venir.
M. Gambetta a ensuite énergiquement
défendu la candidature de M. Chauffeur ;
il a, en quelques traits éloquents, rappelé
sa vie et les services qu'il a rendus à la dé-
mocratie. L'orateur a remporté un succès
d'enthousiasme. Son discours a été fré-
quemment interrompu par les applaudis-
sements et s'est terminé au milieu des ac-
clamations. 1
Après le discours de M. Gambetta, le
président a demandé si quelqu'un désirait
prendre la parole.
Un électeur a demandé à M.. Chauffour
s'il était partisan de la République transi-
geante ou de laRépublique intransigeante.
Le candidat a répondu qu'il était parti-
san de la politique de transaction.
M. Desprez, membre du comité bonapar-
tiste, est venu soutenir la candidature de
M. Raoul Duval, Il a été écouté dans le
plus profond silence. Et cependant, il a
mis au service de sa cause bien peu de ta-
lent et bien peu de tact. Il s'est attaqué à
la personne de M. le duc Decazes, et a pro-
féré contre lui des insultes que l'auditoire
a sévèrement blâmées. -'
Cela a permis à M. Charles Ferry une
excellente eatrés en matière pour com-
battre la candidature de M. le duc De-
cazes. Il a constaté qu'on pouvait être
adversaire politique d'un homme tbDS pour
cela l'insulter et le diffamer. Le discours
de M. Ferry a plu beaucoup à l'auditoire.
Il à: 'démontré qu'il fallaiit se méfier des
candidats qui se prétendent républicains
et qui ne le sont pas. Il a montré que M.
le duc Decazes s'était associé à la politique
de M. Bufiet, et a recueilli da nombreux
applaudissements quand il a rappelé la
révocation du préfet de police, M. Léon
Renault.
M. Charles Ferry, en attaquant la can-
didature de M. le duc Decazes, répondait
à M. Saléta, qui était venu soutenir M.
Decazes. M. Saléta a pu. développer beà
idées au milieu du silence le plus complet.
Il a montré tn quoi tes deux candidatures
se ressemblaient et en quoi eUes différaient.
Le point de contact principal, a-t il dit,
est la haine de l'empire.
Dès qu'il fat bien reconnu que personne
ne demandait plus la parole, le président a
appelé à la tribune M. Carnot, sénateur,
ancien maire élu du VIIIe arrondissement,
Celui-ci a prononcé quelques paroles dans
lesquelles il a appuyé M. Victor Chauffour,
et a recueilli de nombreux applaudisse-
ments.
En somme, la réunion a été très-boane,
l'ordre le plus parfait y a régné. Toutes
les opinions ont pu se faire jour librement.
L'auditoire écoutait silencieux même les
théories qui lui déplaisaient le plus.
XIe arrondissement
C'est de « l'antre du lion » que nous
sortons. Vous savez bien 1 ce fameux an-
tre où le sieur de Cassagnac donna naguè-
re une représentation. Mais le lion, ce
jour-là, avait été sévèrement consigné à la
porte ; tandis, qu'aujourd'hui, il avait en-
vahi, dès sept heures du soir, l'immense
salle mise par le docteur Métivier à sa dis-
position. Il s'agissait d'entendre M. Gam-
betta, candidat du comité républicain pour
le 20 arrondissement.
M. Gambetta, reterri dans une réunha
du 8e arrondissement, n'a pu arriver qu'à
neuf heures et demie. La salle contenait,
au bas mot, deux mille personnes, et pen-
dant cette longue attente, on eût vaine-
ment cherché à surprendre un signe d'im-
patience. On savait que M. Gambetta s'oc
cupait, ailleurs, des intérêts de la Répu-
blique. On attendait, causant à voix baee,
et c'est seulement quand le candidat fit
son entrée qu'une immense acclamation
de : vive la République ! vive Gambetta 1
sortit de toutes les poitrine*.
M. le docteur Métivier présidait la réu-
nion. Il a ouvert la téanB ea donnant lec-
ture d'une adresse du comité républicain
du 20° arrondissement à M. Gambetta.
Nous reviendrons à loisir sar ce document
dont l'importance est capitale; c'est l'acte
d'adhésion de la dé a ocrât!© à la politique
de transaction dont M. Gambetta est
l'organe le plus autorisé. Après cette lec-
ture M. Gambetta a pris la parole et
présenté un parallèle saisissant entre ce
qu'il appelle la politique de résultats et la
politique de sentiments. Il a fait compren-
dre la nécessité de résoudre les problèmes
l'un après l'autre au lieu d'en exiger la so-
lution immédiate à coups de décrets ; il a
montré le parti républicain xux prises avec
toutes les diffieultés, tous les obstacles, et
parvenant à en triompher à force da pa-
tience et de sagesse. Et cette foule « belle-
villoise » si calomniée a prouvé par els
applaudissôments enthousiastes qu'elle
avait a8sèz des faiseurs de programmet.,
toujours prêts à tout promettre, sauf à ne
pag tenir.
Inutile d'ajouter qu'a la fin de la séance
le nom de M. Gambetta a éié une dernière
fois acclamé, et qu'on s'est séparé aux cris*
de: vive la République!
Circonscription de Neuilly.
Les électeurs de la circonscription de
Neuilly ont offert la candidature à M.
Bamberger.
M. Bamberger a adressé aux électeurs
de la circonscription de Neuilly la circu-
laire suivante :
Mes chers concitoyens,
Un grand nombre d'électeurs de la cir-
conicription de Neuilly ont bien voulu of-
frir la candidature à un Strasbourgeois,
député de Metz, doublement annexé au-
jourd'hui.
Le touchant appel que vous adressent
les habitants de Metz, cette pauvre ville
livrée par un traître, témoigné de la fidé-
lité avec laquelle j'ai accompli le mandat
qu'ils m'avaient confié.
Membre de l'Assemblée nationale de
1871, j'ai provoqué te vote de déchéance
des Bonapartes et obtenu par mes effort.
la mise en accusation de Bazaine.
Je me suis associé à tous les votes
qui ont pu contribuer à consolider dé-
finitivement la République, seule forme
de gouvernement qui púiue donner à no*
tre patrie les trois bases de la prospérité
publique, la liberté, l'ordre et la paix. - ,
J'adhère de tout cœur au programme
Laurent Pichat, dont les idées m'avalent
déjà inspiré lorsque je me présentai de-
vant les électeurs de Mefz.
J'ai pris l'habitude de rendre compte
tous les ans à mes électeurs, par la voie
de la presse, de mon opinion sur la session
écoulée et surtout de mes yotes, lijrant
ainsi loyalement au jugement de tous mes
actes et ma conduite. -
Si vous me faites l'honneur de m'accor-
der vos suffrages, jG persévérerai dans
cette voie, que je crois la plUJ digne et du
représentant chargé de l'élaboration des
lois et des électeurs qui l'ont choisi.
Travailler à la prospérité du pays, ame-
ner à aimer la République ceux qui, bien
à tort, la redoutent encore, tel sera le but
constant de mes efforts. - i
Républicai'n déjà sous l'empiré, ma vie
entière sera consacrée à la défense des
grands principes de la Révolution fran-
çaise.
E l. BAMBERGER,
Représentant de Metz, député sortant.
Les habitants de Metz ont envoyé l'a-
dresse suivante aux électeurs de la circon-
scription de Neuilly :
Chers concitoyens, ':'
Nous venons d'apprendre avec une émo-
tion bien vive qu'un graad nombre d'entre
veus se proposent de porter à la députation
le docteur Ed. Bamberger, représentant de
Metz à l'Assemblée nationale.
Jusqu'à ce jour, le lien qui rattachait
notre pauvre Metz à la France ne noux
semblait pas tout à fait brisé ; — nous
a y ions comme toutes les villes françaises
notre député à l'Assemblée nationale.
Strasbourg est au Sénat uar Valentin.
Mulhouse par Scheurer-Kestner.
Faites que Metz soit à la Chambje des
députés par Bamberger, et vous aurez ac-
compli un grand acte de patriotisme.
Nous ne vous parlerons ni de la dé-
chéance de l'empire, ni de la condamna-
tion de Bazaine provoquées par notre cou-
rageux représentant. Nous nous adressons
à des sentiments encore plus élevés et nous
vous disons :
Faites que Metz reste française par sa
représentation !
Nous voulons contribuer aux frais de
l'élection d'un député que nous considérons
comme le nôtre et vous adressons un pre-
mier envoi de mille francs.
Recevez, chers concitoyens, avec l'ex-
pression de notre inaltérable attachement
à la République française, l'assuranee de
nos sentiments fraternels.
(Suivent un grand nombre de signatures.)
Les adhésions et les souscriptions en fa-
veur de la de la candidature de M. Bam-
bèrgèr dans la circonscription de Neuilly
seront reçues au siège du comité, 54, ave-
nue de Neuilly, à Neuilly, de neuf heures
du matin à cinq heures du soir.
M. Bamberger se tiendra à la disposition •
de ses électeurs, au même local, tous les
jours, de une heure à trois heures de l'a-
près-midi.
• :— ♦
Le Catéchisme de l'abbé Gaume
Une honorable institutrice, à qui je"
dois déjà nombre de renseignements
sur l'éducatjpu donnée aux jeunes fitl«?,
a bien voulu .m'envoyer quelques ré-
flexions à propos d'un article que j'ai
écât, il y a quelques jours, sur le Ca-
téchisme de l'abbé Marotte. J'y avais
incidemment parlé de celui de l'abbé 1
Gaume.
« Je ne puis croire, avais-je dit, que
ce livre, qui, en dépit de ses quarante
éditions, n'est qu'un tissu de ridicules
fadaises, soit véritablement devenu,
entre les mains du clergé français, le
texte de l'enseignement religieux dis-
tnbné aux générations qui s'élèvent.
J'ahne mieux petlser que les prélats qui
ont revêtu de leur estampille épisco-
pale cette platitude soi-disant dévote..
n'en avaient jamais lu un traître mot,
et que le souverain-pontife, quand on a
soumis l'ouvrage do l'abbé Gaume à sa
haute approbation, avait des affaires
plus pressées que d'en prendre connais-
sance. »
C'est sur ce point que m correspon-
dante, retirée aujourd'hui de l'ensei-
gnement, mais dont la famille tout en-
tière y est encore consacrée, m'entre-
prend et ma malmène.
Pour ce qui regarde le souverain-
pontife, m'éorit-eile, il peut se faire
monsieur, que vous ayez deviné juste.
Mais pour ce qui est de nosseigneurs
les évêques, vous êtes complètement
dans l'erreur.
- Le Catéchisme dé l'abbé Gaume, ce
tissu de ridicules fadaises, comme vous
l'appelez si justement, est le manuel
d'enseignement religieux le plus en
usage dans les maisons d'éducation et
dans les cours où l'on prépare les jeu-
nes filles à passer les examens.
Le cours dinstruction religieuse
destiué à ces jeunes personnes se
compose des ouvrages suivants :
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