Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-02-12
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 12 février 1876 12 février 1876
Description : 1876/02/12 (A6,N1527). 1876/02/12 (A6,N1527).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7557447z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
loixièrau Annbe - N8 1887
Prix du Num4bru à Paris : 15 Centimes - Départements : SO Centimes
Samedi 13 Février 1878
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
63, rue de LaCayette. 58
Les lettres non affranchies seront refusées
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 13 fr
Six mois. 25
Un an 50
1 DÉPARTEMENTS
Trois mois 16 ft"«
Six mois. 32
Un an 62
ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
M, rue de Lafinyette, 58 -.;
Les manuscrits non insérés né seront pas rOHfII
1
ABONNEMENTS *
PARIS
Trois mois.,.., 13 fr.
Six mois. 25
lIn an .;. 50
DÉPARTEMENTS
Trois mois.; 16 flf.
Six mois 32
Un an 62 *
JOURNAL REPUBLICAIN CONSERVATEUR
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CERF^Tt"^
0, place de la Bourse, 6 ..(!t.>
('f
Rédacteur en chef-Gérant: E. ABOtrôv i
Annonce, chez MM. LAGRANGE, CERF et G1*
6, place de la Bourse, 6
Imp. A, Chaix et C", rue Bergère, 30, à Paris
'--,' IIp 11
BULLETIN
Paris i 11 février 1876.
Le Journal officiel d'hier a publié la dé-
mission de M. Léon Renault et la nomina-
tion de son successeur. C'est M. Voisin,
député de Seine-et-Marne, qui prend la
place de M. Renault. M. Voisin est un
jeune magistrat dont la carrière a com-
mencé sous l'empire et s'est continuée sous
la République. Il appartenait aux groupes
indécis et flottants qui ondoyaient entre
le centre gauche et le centre droit. Sa no-
mination est donc de nature à ne provo-
voquer, dans aucun parti, ni protestata-
tions ni enthousiasme. Elle est accueillie
sans émotion et enregistrée généralement
sans commentaires. Il semble manifeste
que le ministère, en s'arrêtant à cette
nomination, a cherché surtout à ne pas
accuser les divisions dont il est travaillé
et qu'un choix plus significatif dans un
gens ou dans l'autre eussent fait éclater.
On peut dire qu'il y a réussi. Les commen-
taires de la presse portent beaucoup plus
sur le préfet de police démissionnaire que
sur son successeur. Les bonapartistes,
cemme on pouvait s'y attendre, font écla-
ter à ce propos une joie bruyante. Les or-
ganes officieux du ministère gardent,
à ce sujet, une réserve cauteleuse ou y
trouvent une occasion d'exercer leur furie
sur le parti républicain, qui ne croyait
guère être mêlé si intimement à cette
affaire.
A l'occasion du passage de la préfec-
ture'de police en d'autres mains, le gou-
vernement a opéré un remaniement dans
cette branche de l'administration. La di-
rection de la sureté générale a été détachée
de la préfecture de police et transportée
au ministère de l'intérieur.
Oil trouve également dans le Journal
officiel d'hier un document d'une certaine
importance. C'est le rapport de M. le
ministre du commerce, relatif à la prépa-
ration de nouveaux traités de commerce
avec l'Italie.
Une déclaration qu'on remarquera, sans
y ajouter une foi absolue, est celle que M.
de Bismarck vient d'être amené à faire
dans le Reichatag, au cours de la discus-
sion sur le code pénal. Le grand-chance-
lier a protesté de la ferme intention où
serait le gouvernement prussien de ne
troubler en rien la paix du monde. « Nous
sommes satisfaits de ce que nous avons, »
a dit l'orateur. On peut lai donner raison
sur ce point. On serait satisfait à moins.
Cependant la satisfaction de la Prusse ne
s'applique et ne peut s'appliquer qu'à ses
possessions territoriales. Pour ce qui est
de sa situation économique, elle a lieu,
comme on sait, d'éprouver le sentiment
contraire, et là, précisément, est la cause
de la modération que la Prusse montre ac-
tuellement dans ses desseins, à supposer
qu'elle soit lifière, ce que personne n'est
dans l'obligation de croire.
Le gouvernement anglais vient de pu-
blier la correspondance relative à l'achat
du canal de Suez. Cette correspondance va
du 15 novembre 1875 au 8 janvier 1876.
Nous en publions ailleurs une sorte de ta-
ble des matières.
r¥-
—_—.— ————————-
Et Bazaine?
Il n'en manquait plus qu'un à la
collection pour qu'elle fût complète;
c'était le baron Haussmann. Un groupe
important d'électeurs (c'est la formule
consacrée) lui a offert la candidature
dans le premier arrondissement de Pa-
ris. Il l'a acceptée, et maintenant on
peut dire que le suffrage universel n'a
plus rien à désirer ; l'empire se pré-
sente à lui sous toutes ses formes, in-
carné dans quatre candidats-types :
M. de Maupas dans l'Aube, M. Rouher
en Corse, M. le baron Haussmann à
Paris, M. Emile Ollivier dans le Var.
M. de Maupas, c'est le crime de Dé-
cembre. 11 était préfet de police, et c'est
à lui qu'incomba l'honnête mission da
prendre toutes les mesures nécessaires
pour assurer le succès du coup d'Etat.
C'est lui qui, la veille au soir, réunit
les commissaires de police et leur don-
na l'ordre d'arrêter les représentants
du peuple entre trois et quatre heures
du matin ; c'est lai qui fut le principal
agent des Saint-Arnaud et des Morny,
et l'unique excuse qu'il puisse invoquer
aujourd'hui auprès des électeurs, c'est
que pendant cette nuit sinistre, il cla-
qua des dents et sua la peur. Un de
nos confrères rappelait ce matin que
M. de Maupas envoyait dépêches sur
dépêches à M. de Morny pour lui de-
mander des instructions, et que M. de
Morny lui répondit : « Couchez-vous,
j.-f.! » Le mot est vrai; mais on ne
sait peut-être pas à quoi il fait allusiQn.
L'histoire est assez édifiante pour va-
loir d'être contée. M. de Maupas avait
si grand peur qu'il était allé trouver un
ami, directeur d'un hôpital de Paris,
pour lui faire part de ses craintes. —
C'en est fait de moi, lui dit-il, si le
coup manque, et je n'ai d'espoir qu'en
vous. — Parlez, que puis-je faire? —
Préparez-moi un lit et un bonnet de
coton; à la première alerte, j'arrive,
je me glisse dans les draps, j'enfonce
mon bonnet de coton sur mes oreilles,
fe.ot&i ni connu, je laisse passer la
rasque.
M. de Morpy avait eu vent de la
chose, et c'est ce qui explique sa ré
ponse : « Allez vous coucher, J.-f.! »
M. Rouher, c'est l'empire après le
crime. C'est l'empire de la compression
à outrance à l'intérieur, des folles équi-
pées à l'extérieur. M. Rouher, répu-
blicain de 1848, résume à souhait tou-
tes les trahisons, toutes les perfidies,
tous les mensonges, toutes les audaces,
qui ont permis au second empire dt
confisquer pendant dix-huit ans les li-
bertés de la France. Digne successeur
de M. Billault, c'est lui qui soutint à la
tribune, jusqu'au mois de janvier 1870,
la politique déshonorante que les Buf-
fet et les Broglie ne se souviennent
plus d'avoir flétrie avec les Thiers, les
Jules Simon et les Jules Favre. C'est
lui qui glorifia l'expédition du Mexique
en l'appelant la plus grande pensée du
règne ; e'est lui qui permit à l'Allema-
gne de jeter un premier défi à la
France, en envahissant les duchés au
mépris des traités ; c'est lui qui refusa
d'ouvrir les yeux sur le péril que nous
faisait courir l'unité allemande; et
c'est à lui que M. Thiers lança un jour
cette apostrophe prophétique, à propos
de notre politique en Allemagne: «Vous
n'avez plus de fautes à commettre. »
Il en restait une encore, la dernière,
et ce fut M. Emile Ollivier qui s'en
chargea. La politique des Billault et
des Rouher commençait à indigner
les consciences. Longtemps assoupie,
l'opinion publique se réveillait, et l'em-
pire comprit qu'il fallait céder quelque
chose, sadf à tout reprendre à l'occa-
sion. M. Emile Ollivier, craignant que
cette occasion se fît trop longtemps at-
tendre, résolut de la faire naître. Le
plébiscite de 1870 n'eut pas d'autre
cause, et personne n'ignore que du plé-
biscite sortit la guerre. La guerre!
C'était un véritable coup de fortune
pour l'empire. Consolidé par le plébis-
cite, il allait trouver dans de nouvelles
victoires sur ces champs de bataille
une occasion de reconquérir un peu de
la popularité qu'il sentait l'abandonner
et c'est le prince - impérial qui en re-
cueillerait le bénéfice. Mais le motif du
conflit entre la Prusse et PAllemagae
menace de disparaître. Comment se
tirer de là ? L'empereur veut la guerre ;
l'impératrice l'exige; l'avenir de la
dynastie est à ce prix. Soit ; M. Emile
Ollivier fera un mensonge, et la guerre
deviendra inévitable. On sait le reste.
M. Emile Ollivier, c'est l'invasion, c'est
la ruine, c'est le démembrement de la
France.
Reste M. Haussmann. Celui-là, c'est
l'empire socialiste, l'empire agioteur,
tripoteur, l'empire aux spéculations vé-
reuses, l'empire du faux luxe, de la
prospérité factice. M. Haussmann est
l'homme aux comptes fantastiques ;
c'est à lui que les Parisiens doivent de
larges rues qu'ils pensaient avoir
payées ; mais leur illusion s'est envo-
lée dès qu'ils ont eu un conseil munici-
pal élu à la place d'une commission
aux ordres de M. le préfet ; c'est à lui
que la population laborieuse doit de
s'être vue refoulée jusque dans les com-
munes suburbaines, grâce à l'augmen-
tation excessive des loyers et de tous les
objets de consommation.
M. Haussmann se présente non pas
aux électeurs du 1er arrondissement,
mais à M. le président de la Républi-
que. En effet, ce n'est pas aux élec-
teurs, mais à M. le maréchal de Mac-
Mahon qu'il adresse sa profession de
foi. Le procédé est nouveau et nous
sommes curieux de savoir quel accueil
lui sera fait par les électeurs du 1er ar-
rondissement.
On le voit, comme nous le disions en
commençant, la collection est complète.
Et pourtant, non! A côté de MM. de
Maupas, Rouher, Emile Oliivier et
Haussmann, on cherche un cinquième
personnage, sans qui l'empire ne sau-
rait être personnifié dans toutes ses
formes et sous toutes ses faces. Vous
avez déjà deviné qu'il s'agit de Bazaine.
On ne comprend pas l'empire sans Ba-
zaine. Le 2 Décembre et Sedan, c'est
l'édifice ; Metz en est le couronnement.
Quel dommage que Bazaine ne jouisse
plus de ses droits civils! Rien ne man-
que plus à sa gloire, mais )1 manque à
la collection de candidats-modèles of-
ferts par la faction bonapartiste au
suffrage universel.
E. SCHNERB.
—————— —
Voici en qaelg termes le candidat da
Castelsarrasin est recommandé par 1'0 -
dre, journal de MM. Dugué (de la Fau-
connerie) et Rouher :
Il est bien que la suffrage universel ré-
pare, envers le viee-président du conseil des
ministres, les impardonnables erreurs du
suffrage restreint. M. BQffet, par son carac-
tère, son expérience et ses capacitéS, est un
des hommes les plus dignes d'êtra chargés
du mandat législatif. Et, vu les circonstan-
ces? que nous traversons, il n'est pas ua par-
tisan da l'ordre social qui ne soit convaincu
des services que, dans une Assemblée déli-
bérante, M. Buffet peut et doit rendre à la
cause conservatrice. -
.-
On nous écrit du Cher que M. Buffet se
présente dans la première circonscription
de Bourges. C'est assurément son droit.
Nous comprenons que M.le ministre del'in-
térieur, dans l'impossibilité où il est de se
faire Hounner par ses coacifoyenrdes' Vos-
ges, accueille toute-q leg candidatures qui
lui sont offtJrtei. Nous trouvons très-natu-
rel que M. Touraiigin, candidat; bonapar-
tiste, s'efface devant un homme qui a rendu
et rend tant de services à l'empire; mais ce
que nous ne pouvons admettre, ce sont les
procédés électoraux de M. le vice-président
du conseil. Son préfet, M. Sauras, vient en
effet d'adresser aux sous-préfets du dépar-
tement la dépêche suivante :
« Un comité conservateur, composé de
conseillers généraux, conseillers d'arron-
dissement et de délégués des communes
de la première circonscription de Bourges,
vient d'acclamer la candidature de M. le
ministre de l'intérieur.
» Je m'empresse de vous annoncer ce
choif patriotique, qui exercera, je l'es-
père, une heureuse influence feur le carac-
tère conservateur des autres élections du
département. » -
On ne peut contester le courage de M.
le préfet Lauras. Il reste fidèle à ,son mi-
nistre jusqu'à la dernière minute et s'as-
socie à son impopularité. Mais, en cette
circonstance, il oublie trop que ses fonc-
tions lui interdisent de se mêler à la lut-
te électorale. Il transmet une nouvelle à
ses sous-préfets, c'est-à-dire qu'il leur
donne un ordre, il juge une candidature et
la trouve patriotique; cela rappelle vrai-
ment trop les pratiques de l'empire.
Nous n'attendons pas de M. le ministre
de l'intérieur qu'il désavoue son préfet..M.
Buffet se présente avec l'appui des bona-
partistes et il a montré que les procédés
de l'empire ne lui répugnaient pas. L'opi-
nion publique jugera cette conduite et les
électeurs du Cher prouveront leur patrio-
tisme en ne tenant aucun compte de « ce
choix patriotique» et en rendant M.Baffet
aux loisirs de la vie privée.
RAYMOND.
■
Comme on s'y attendait, le Journal
officiel d'hier matin a publié le décret
qui nomme M. Voisin préfet de police,
en remplacement de M. Léon Renault,
dont la démission est acceptée. Pour le
bonapartisme, c'est la revanche du dé-
cret qui remplaca M. l'amiral La Ron-
cière dans le commandement de l'esca"
dre de la Méditerranée. L'automne der-
nier, on révoquait les auteurs de mani-
festations impérialistes ; ce sont aujour-
d'hui les auteurs de manifestations
constitutionnelles qui sont révoqués.
Simple rapprochement qui donne la
mesure du chemin parcouru en six mois
par M. le vice-président du conseil. -
La faction bonapartiste exulte donc.
Après cette destitution, ses applaudis-
sements ne pouvaient manquer -- d'écla-
ter ; ils sont frénétiques. « Mesure d'or-
dre, de moralité politique, satisfaction
donnée à la conscience publique, » dit
la liberté. LI Ordre est plus vif encore,
et bravement il envoie sa ruade « au
Marat de la prochaine Commune. »
C'est M. Léon Renault qu'il désigne
ainsi. Quant au Pays, il suppute les
chaness que la destitution de M. Re-
nault doit donner à son candidat, M.
le prince de Wagram : « Il est avéré
aujourd'hui, dit-il, que le gouverne-
ment répudie M. Léon Renault, qu'il
repousse avec dégoût ses services. Les
sélecteurs qui donneront leurs voix à M.
Renault sauront qu'ils votent pour un
ennemi du gouvernement; il aura les
suffrages des amis de M. Valentin : il
mérite cette honte, mais il est impos-
sible que ceux qui restent fidèles au
gouvernement du maréchal accordent
leurs voix à un homme que le maréchal
vient de chasser. »
C'est ce que nous verrons. M. le prince
de Wagram et le Comité national au-
ront fort à faire pour compromettre en
tout ceci le nom de M. le président de
la République et pour l'exploiter. Il ne
s'agit nullement ici du < maréchal »,
que l'on respecte, mais de M. le vice-
président du conseil, dont la politique
est depuis longtemps connue et jugée.
Sans doute, il ne suffisait point à M.
Buffet d'avoir été rejeté par ses com-
patriotes dans le département des
Vosges, et de courir, à Castelsarrasin.
au-devant d'une défaite qui, nous écrit-
on, n'est pas moins certaine. Il lui faut
encore un éclatant échec à Corbeil pour
le contenter. Qu'il n'en doute point, il
l'obtiendra sans peine, et nous le ver-
rons, le 20 au soir, encore battu dans
la personne de M. le prince de Wa-
gram, son protégé.
Du successeur de M. Léon Renault à
la préfecture de police, nous avons peu
de chose à dire. Nous pouvions trouver
pis, et le nom de M. Dllcros, l'ancien
préfet du Rhône, avait un moment été
prononcé. M. Buffet a craint de mettre
en la place de M. Renault un trop
franc impérialiste ; et c'est sur M. Félix
Voisin que son choix s'est arrêté. M.
Voisin est un membre du centre droit
qui a siégé d'abord au centre gauche ;
nous ignorons ce que sera sa prochaine
opinion politique, et il ne nous est pas'
permis de la préjuger. Mais il importe
peu, puisqu'un second décret enlève au
nouveau préfet de police la direction
de la sûreté généralê, en autres termes
la police politique, et que, par un troisiè-
me décret, c'est au ministère de l'inté-
rieur qu'elle est transférée.
M. Buffet s'impose un rude surcroît
de besogne, lui qui n'a jamais pu trou-
ver le temps de lire le rapport Savary
et les dépositions de M. Léon Renault,
— il l'a déclaré! Autre réflexion : il est
candidat des comités bonapartistes. On
ne doute point qu'il ne mette son de-
voir fort au-dessus des intérêts de sa
candidature. Mais enfin, s'il est candi-
dat des comités bonapartistes, corn -
ment fera-t-il pour s'acquitter du de-
voir délicat de les surveiller?
RUG. Likbert.
-
Voici les réflexions qu'inspire au Moni-
teur universel la retraite de M. Léon
Renault :
En résumé, le parti bonapartiste, qui avait
perdu l'équilibre par les élections sénatoria-
les da 30 janvier, le retrouve aujourd'hui par
la retraite d'an fractionnaire éaainent qui
inspirait la plus légitima condance à tous les
amis du maréchal et de la constitution. En
présence d'un pareil fait, M: Buffet ne s'éioa-
nera pas que noas trouvions sa politique ex-
clusive et dangereuse : exclusive, elle l'est
tellement que personne, dans les rangs de
ses alliés naturels, ne la comprend plus;
dangereuse, elle conduit le gouvernement à
ne soutenir désormais que les candidats de
l'appel au peuple,
M. Buffet n'a donc plus que lesorianes
bonapartistes pour soutenir sa politique.
Si cela lui suffit, il n'est vraiment pas dif-
ficile.
La Démission de M. Léon Renault
Le Journal officiel publie le décret sui-
vant:
«
Le président de la République française.
Vu l'article 3 de la loi du 25 avril 1872.
portant que les membres de l'Assemblée na-
tionale pourront être chargés de missions
extraordinaires et temporaires à l'intérieur
ou à l'étranger ;
Sur la proposition du vice-président du
conseil, ministre de l'intérieur,
Décrète :
Art. 1er. — M. Voisin (Félix), député à l'As-
semblée nationale, est chargé des fonctions
de préfet de police, en remplacement de M.
Léon Renault, dont la démission est acceptée.
Art. 2. — Le, vice-président du conseil, mi-
nistre de l'intérieur, est chargé de l'exécution
du présent décret.
Fait à Paris, le 9 février 1876.
MARÉCHAL DE MAC-MAHON,
DUC DE MAGENTA.
Par le président de la République :
Le vies-président du conseil,
ministre de l'intérieur,
BUFFET.
Ce décret est suivi de deux autres dé-
crets à la même date et ainsi conçus :
1. — Le décret du 17 février 1874 est abro-
gé. La direction de la sûreté générale, dont
le préfet de police était chagé par délégation,
rentre sous l'autorité immédiate du ministre
do l'intérieur.
2. — M. de Boislisle, chef de bnreau au
ministère de l'intérieur, est nommé directeur
do la sûreté générale.
Nous empruntons au Temps les explica-
tions suivantes :
L'agence Havas nous a transmis dès hier
lanoavelle de la démission de M. Léon Renault;
mais cette communication ne nous a été faite
qu'à la dernière heure, en sorte qu'il ne cous
a pas été possible d'appeler l'attention de ces
lecteurs sur l'explication inadmissible, don-
née par le rédacteur de la note, da la retraite
de M. le préfet de police. D'après l'écrivain
officieux, M. Léon Renault aurait considéré
a que sa situation de candidat dans le départ
tement de Seino-et-Oise pouvait paraître
incompatible avec les fonctions de préfet de
police. 11 Ce mot il' » incompatible » semble
imaginé tout exprès pour venir à l'appui de
la théorie aussi audacieuse que peu juridi-
que soutenue par les feuilles bonapartistes
att profit dela candidature de M. le prince
de Wagram. Un journal qui se distingue à la
fois par les sympathies qu'il professe pour
le'parti de l'empire et par les renseignements
qu'il trouve au ministère de l'intérienr a
déjà pris acte de la note de l'agence Havas
comme si elle provenait de M. Léoa Renaul t
lui-même et non de la direction de la presse
Nous traitons plus loin la question de droit,
qui ne peut du reste faire aucun doute. 1
Sur la question de fait, le Journal des Dé j
bats dit aujourd'hui : « M. Léon Renault a
donné sa démission par ce seul motif que fi
situation de fonctionnaire jie lui permettais
pins de çonserver la liberté d'action et de pa |
rôle dont il avait besoin comme candidat., >1
Cette version est exacte, mais incomplète]
Voici, si nos informations sont exactes, toata
la vérité : j
Le caractère nettement constitutioanel et
républicain que M. Léon Renault avait dès le
debout donné à sa candidature avait sans doute
effarouché M. Buffet ; mais M. le vaca-prési-t
dent, du conseil, encore tout meurtri de son
récent échec dans l'affaire Léon Say, n'avait
pas osé ouvrir les hostilités coatre M. le pré.
fet de police ; il attendait fUll prétexte, et c
prétexte a été la lettre, parfaitement mesura
et irréprochable, que M. Valentin a adresséi
aux électeurs de Corbeil pour leur constiller
de donner la préférence à M. Léon Renault
sur M. le prince de Wagràm. Il faut croirè
que M. Buffet, ayant à choisir pour défendre
l'ordre existant entre M. Léon Renault et M
le prince de Wagraio, n'eût pas hésité à
prendre M. le prince de Wagram.
Quoi qu'il en soit. M. Léon Renault aurait
été, assure t-on, interrogé sur la question d.
savoir s'il ïie jugerait pas convenable de rer
pausser l'appui d'un « radical » comme M. Va,;.
lentill. Ce titre de c radical » appliqué a M.
Valentin a dû quelque peu étonner la popu-
lation lyonnaise, qui a assisté en 1871 à l'mt
sorreation de la Gaiilotiére, réprimée par
M. Valentin avec la décision, l'énergie, là
bravoure personnelle que l'on sait,
M: Léon Renault aurait Répondu qu'il avait
fait ses preuves de dévouement à l'ordre pu-
blic et au maréchal de Mac-Mahon ; que par-
sonae ne pouvait se méprendre au caractère
exclusivement constitutionnel et anti-bona-
partiste de la recommandation de M. Valen-
tin; qu'il se prepesait de siéger à la Chambre
des députés sui d'autees bancs que ceux de la
gauche proprement dite; mais qu'il ne pou-
vait pas ne pas être reconnaissant à M. Va-
lentin d'avoir mis l'intérêt de l'ordre répa
tUC:;:.ÍIl existant au-dessus de dissidences d'o-
pinion devenues jseeocdairas dans l'arrondis-
sement de Corbeil en face d'une candidature
nettement plébiscitaire; qu'enfin lui deman-
der une protestation contre l'intervention na-
turelle et louable de M. Valentin, c'était en
quelque aorte lui demander sa démission ; il
offrait en conséquence cette démission à M. le
vice-président da conseil, qui l'aurait aussi-
tôt acceptée.
On remarquera que les décrets de ce matin
retirent, à la préfecture de police e service
de la sûreté générale, et On ne rappellera que
la réunion des deux services dans la même
mah¡ a permis à M. Léon Renault de suivre
de près les mas œuvres bonapartistes dont
M. Bilfret n'a pas en le temps;, comme on sait,
de lire ie volumineux dossier.
On peut regarder cette singulière aventure
comme une seconde édition de l'affaire de M.
Léon Say. Elle aurait eu très-probablement
les mêmes conséquences si, d'une part, M.
Bnffet n'avait pas choisi pour rengager l'é-
poque de l'absence simultanée de MM. Léon
Say, Decazes et Wallon, et si, d'autre part,
M. Léon Renault lui-même n'avait tenu à pré-
venir toute possibilité de crise ministérielle
par les motifs exclusivement personnels qu'il
a officiellement donnés de sa retraite.
L'Echo universel publie également di-
vers renseignements que nous reprodui-
Ions:
La démission de M. Léon Renault a été
donnée mardi soir et acceptée mercredi ma-
tin par le maréchal-président, après le con-
seil auquel assistaient tous les ministres,
sauf MM. Léon Say, Decazes et de Meaux.
Si nos renseignements sont exacts, au len-
demain de la lettre adressée par M. le séna-
teur Valentin aux électeurs de Corbeil pour
recommander la candidature de M. le préfet
de police, des instances anraient. été faites au-
près de M. Léon Renault pour l'amener à
protester contre le pMronage d'un hOrJlme
qui, bien qu'ayant dompté à la Guillotière
l'émeute des commimalistes lyonnais, était
considéré dans les sphères gouvernementales
comme appartenant au parti radical.
On a même parlé d'une démarche faite au-
près du maréchal président par des officiers
généraux, qui auraient cru devoir invoquer
contre l'honorable M. Valentin ses antécé-
dents de 1848, en le représentant comme un
pertuïbateur de la discipline de l'armée.
Nous ignorons jusqu'à quel point ce détail
peut être considéré comme exact.
Quoi qu'il en soit, M. Léon Renault, obéis-
sant à un vif désir de conciliation, aurait
consenti à adresser aux électeurs de Corbeil
une circulaire dans laquelle il aurait de nou-
veau affirmé ses sentiments conservateurs,
qui pourraient être difficilement révoqués en
doute.
Mais il semble que le texte de cette lettre
n'ait pas para satisfaisant à M. le vice-prési-
dent du conseil.
Après y avoir introinit toutes les modifica-
tions qu'il j ogealt compatibles avec ses opi:
nions et sa dignité d'une part, et d'autre part
avec son intention d'éviter à la veille des
élections un. 'changement dans le haut per-
sonnel administratif, M. Léon Renault n'apas
cru pouvoir aller ausfi loin qu'on l'exigeait
de lui
Il a mieux aimé donner sa démission. Le
maréchal-président a essayé en quelques pa-
roles très-affectueuses de lui démontrer la
nécessité desuivre la voie que loi traçait M.
le ministre de l'intérieur, en insistant sur le
déplaisir qu'il aurait à se priver du concours
d'un auxiliaire aussi précieux.
Quels que fessent ses sentiments de res-
pectueuse déférence à l'égard de M. le duc
de Mr.genta, l'honorable préfet de police a
persisté dans sa résolution.
La démission de M. Léon Renault et son iac-
ceptation parle maréchal sont donc, à l'heure
qu'il est, un fait accompli.
1 La préfet est suivi dans sa retraite pardon
chef de cabinet, M. Georges Patinot, qui s'é-
tait créé dans le monde de la politique et du
journalisme des relations solides, des affec-
tions durables et qui, dans les délicates
fonctions dont il était chargé, a montré un
tact, une courtoisie et une habileté dignes de
tous éloges.
Le chef du secrétariat particulier, M. Be-
zançon, est également démissioünaire. M. Be-
zançOn, qui appartenait à l'administration
depuis onze ans, a cru devoir se retirer en
même temps que is fonctionnaire dont il avait
été le collaborateur dévoué.
On vient de voir par la note de l'agence
Havas que le service de la sûreté générale,
qui, depuis 1873, ressortissait à !a préfecture
de police, va rentrer dans les attritutions du
ministère de l'intérieur.
Le directeur actnel, M. Amable Burin des
Rosiers, bien qu'ayant des relations ancien-
nes et excellentes avec M. Buffet, a mieux
aimé renoncer à sa situation que de se sépa-
rer de l'honorable M. Léon Renault.
—— ——————— ——————————-
Les candidats réactionnaires semblent,
sur beaucoup de points, disposés à adopter
une tactique tellement habile qu'elle en
devient maladroite. Ils s'efforcent de pas-
ser pour républicaimJ, disant à leurs amis :
« Votez pour moi, sans prendre garde à
mes déclarations. Vous savez bien que je
ne veux pas la République. » Et aux ré-
publicains : « Votez pour moi. Ma profes-
sion de foi vous prouva assez que ja suis
des vôtres. »
A l'appui de ces allégations, nous pou-
vons citer un exemple frappant warmi tous
les autres ! Celui de la première circon-
scription de Nantes.
Là, deux candidats sont en présence :
M. Laisant, porté par les comités républi-
cains et par l'unanimité de la démocratie
nantaise, soutenu par le Phare de la Loire;
M. Polo, patronné par Y Union bretonne
et par l'Espérance du peuplé, c'est-à-dire
par le parti bonapartiste et celui du droit
divin.
M. Laisant avait publié une profession
de foi nettement républicaine. Après quel-
ques jours de profonde méditation, ce bon
M. Polo, pour faire connaître le fond de sa
pensée aux électeurs nantaig, ne trouva
rien de mieux que de reproduire, en la dé-
marquant un peu, la profession de foi de
son concurrent.
Qu'on en juge !
Profession de foi de Profession de foi de
M. Laisant M. Polo.
.,.
La constitution da Appliquer sincère-
25 février est aujour- ment et sans arrière-
d'hui la loi de notre pensée la constitution
pays. J0 la défendrai qui vient d'être votée;
contre toutes les en- considérer ia clause
treprises des divers de révision comme un
partis monarchiques, moyen d'amélioration
La-clause de révision et non de destruction,
qu'elle contient ne etc.
saurait être invoquée r
pour la détruire, mais
seulement pour l'a-
méliorer.
Je m'attacherai à Je sais né à Nantes.
l'étude des affaires du Dans la répart.ition
département, et. en des grands, travaux
particulier, da Nan- d'utilité publique, no-
tes, ma ville natale, tre ville a été jusqu'à
dont les intérêts ont présent sacrinée.
été trop négligés jus
qu'à ce jour.
Ces citations suffisent. Avouons cepen-
dant que M. Polo a su introduire un peu
d'originalité dans sa profession de foi. Il y
a délicatement touché la question des su-
cres, passée sous silence par M. Laisant.
Nous doutons que cela suffise à lui conci-
lier les sympathies politiques des républi-
cains de Nantes. Ils n'hésiteront pas entre
le candidat de la démocratie et celui dont
les déclarations républicaines ne sauraient
tromper personne.
Un bon point toutefois à M. Polo.
11 sait copier, il sait même paraphraser
'les œuvres d'autrui; nous sommes heu-
reux de le voir marcher sur les traces
d'un républicain; les électeurs voudront'
lui créer des loisirs pour la continuation
de ses études démocratiques. En atten-
dant, il importe surtout que nos amis des
autres départements s'attachent à décou-
vrir tous les Polos clérico-monarchistes gri-
més en républicains et que, le 20 février
prochain, ils leurs disent en bon fran-
çais :
« A bas les masques 1 »
LE CANDIDAT D'ÉTAMPES
M. Th. Charpentier, vice-président du
conseil générai de Seine-et-Oise, sollicite
les suffrages des électeurs de l'arrondisse-
ment d'Etampes.
Une notice sur M. Charpentier est pres-
que superflue : né à Etampes, qu'il a tou-
jours habité et dont il a été maire à plu-
sieurs reprises, il est connu de presque
tous les habitants de l'arrondissement, qui
ont pu apprécier sa franchise, sa droiture,
son déi'intéressement, ses opinions libé-
rales.
Il n'y a pas en M. Charpentier l'étoffe
d'un ambitieux, d'un courtisan, mais bien
celle d'un brave campagnard, celle d'un
bon citoyen dont la haute capacité se ca-
che derrière la plus grande modestie.
M. Charpentier siège au conseil général
depuis 1848 ; il y a été mon collègue et ce-
lui de M. Gilbert Boucher ; il est notre ami
et partage complètement nos opinions po-
litiques.
Comme nous, il adhère sans réserve à la
constituiion et respectera scrupuleusement
les pouvoirs qu'elle a coaférés au maréchal
da Mac-Mahon, président de la Républi-
que.
Comma nous, il ne voit dans la clause de*
révision qu'un moyen d'améliorer lé gou-
vernement républicain et non de le dé-
truire.
1 Avecnouë, enfin, il veut, comme il le dit
dans sa circulaire, préserver notre pays
de nouvelles révolutions.
Les. électeurs de l'arrondissement d'E-
tampai, si cruellement éprouvé par la der-
nière invasion, gavent que ca que dit
M. Charpentier, il le fera.
En nommant M. Charpèntier, ils enver-
ront à la Chambre un républicain consér-
voteur dont la fermeté ne se démentira
jamais. *
FERAY, sénateur.
— ———
ÉLECTIONS DE LA SEINE
IIIe arrondissement.
Nous recevons communication des pièces
suivantes :
République françdise
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DU 20 FÉVRIER
3e circonscription de la Seine
(Comité républicain radical)
Au citoyen Eugène Spuller, rédacteur en chef
de la RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Citoyen,
Les lois constitutionnelles votées par
l'Assemblée nationale ont reconnu la Ré-
publique comme le gouvernement légal de
la France
La République est maintenant fondée.
Il appartient au suffrage universel de l'af-
fermir et de la défendre. L'œuvre des
Chambres nouvelles doit consister à proté-
ger les institutions républicaines contre
leurs ennemis secrets eu déclarés, à prépa-
rer les réformes qui sont depuis longtemps
réclamées par la démocratie, comme la
conséquence même du gouvernement ré-
publicain.
Appelés à élira un représentant de nos
opinions et de nos principes, nous avons
résolu de vous offrir le mandat de député.
Notre programme est calui da tous les
républicains.
Nous demandons que les mandataires da
pays exigent du gouvernement de la Répu-
blique qu'il garantisse à tous les Français,
comme aux citoyens d'un grand Etat libre,
lei libertés proclamées en 1789 et conte-
nues dans la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen: liberté civile et
individuelle ; liberté de la presse pleine et
entière ; liberté et exercice du droit de.
réunion et d'association ; libertés commu-
nales ; responsabilité des fonctinnnaires;
gouvernement du pays par le pays
Après les malheurs qui nous ont acca-
blés, instruits par les leçons de l'expé-
rience et de l'infortune, nous Pensonâ; que
sans délai il faut travailler à réparer nos
désastres, en abordant résolûment les. ré-
formes nécessaires. Au premier rang de
ces réformes, nous mettons : 1° la réorga-
nisation de notre système d'impôts, au
point de vue d'une meilleure répartition
des charges jusqu'à présent supportées par
le travail ; 2° le perfectionnement de notre
organisme militaire, par l'application sé-
vère du principe de l'égalité entre tous
les citoyens ; 3° enfin et avant toutes cho-
ies, l'établissement complet d'un enseigne-
ment national, richement doté, hautement
protégé, reposant sur le principe de l'in-
struction obligatoire, gratuite et laïque,
afin de résister aux envahissements du
cléricalisme, ce parti politique qui menace
la société issue de la Révolution française
dans ses principes et dans ses lois, et dont
il importe de réprimer immédiatement les
tentatives audacieuses.
Après quatre-vingts ans de révolutf om
successives, nous sommes convaincu^ qua
-•■i
*
Prix du Num4bru à Paris : 15 Centimes - Départements : SO Centimes
Samedi 13 Février 1878
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
63, rue de LaCayette. 58
Les lettres non affranchies seront refusées
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 13 fr
Six mois. 25
Un an 50
1 DÉPARTEMENTS
Trois mois 16 ft"«
Six mois. 32
Un an 62
ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
M, rue de Lafinyette, 58 -.;
Les manuscrits non insérés né seront pas rOHfII
1
ABONNEMENTS *
PARIS
Trois mois.,.., 13 fr.
Six mois. 25
lIn an .;. 50
DÉPARTEMENTS
Trois mois.; 16 flf.
Six mois 32
Un an 62 *
JOURNAL REPUBLICAIN CONSERVATEUR
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CERF^Tt"^
0, place de la Bourse, 6 ..(!t.>
('f
Rédacteur en chef-Gérant: E. ABOtrôv i
Annonce, chez MM. LAGRANGE, CERF et G1*
6, place de la Bourse, 6
Imp. A, Chaix et C", rue Bergère, 30, à Paris
'--,' IIp 11
BULLETIN
Paris i 11 février 1876.
Le Journal officiel d'hier a publié la dé-
mission de M. Léon Renault et la nomina-
tion de son successeur. C'est M. Voisin,
député de Seine-et-Marne, qui prend la
place de M. Renault. M. Voisin est un
jeune magistrat dont la carrière a com-
mencé sous l'empire et s'est continuée sous
la République. Il appartenait aux groupes
indécis et flottants qui ondoyaient entre
le centre gauche et le centre droit. Sa no-
mination est donc de nature à ne provo-
voquer, dans aucun parti, ni protestata-
tions ni enthousiasme. Elle est accueillie
sans émotion et enregistrée généralement
sans commentaires. Il semble manifeste
que le ministère, en s'arrêtant à cette
nomination, a cherché surtout à ne pas
accuser les divisions dont il est travaillé
et qu'un choix plus significatif dans un
gens ou dans l'autre eussent fait éclater.
On peut dire qu'il y a réussi. Les commen-
taires de la presse portent beaucoup plus
sur le préfet de police démissionnaire que
sur son successeur. Les bonapartistes,
cemme on pouvait s'y attendre, font écla-
ter à ce propos une joie bruyante. Les or-
ganes officieux du ministère gardent,
à ce sujet, une réserve cauteleuse ou y
trouvent une occasion d'exercer leur furie
sur le parti républicain, qui ne croyait
guère être mêlé si intimement à cette
affaire.
A l'occasion du passage de la préfec-
ture'de police en d'autres mains, le gou-
vernement a opéré un remaniement dans
cette branche de l'administration. La di-
rection de la sureté générale a été détachée
de la préfecture de police et transportée
au ministère de l'intérieur.
Oil trouve également dans le Journal
officiel d'hier un document d'une certaine
importance. C'est le rapport de M. le
ministre du commerce, relatif à la prépa-
ration de nouveaux traités de commerce
avec l'Italie.
Une déclaration qu'on remarquera, sans
y ajouter une foi absolue, est celle que M.
de Bismarck vient d'être amené à faire
dans le Reichatag, au cours de la discus-
sion sur le code pénal. Le grand-chance-
lier a protesté de la ferme intention où
serait le gouvernement prussien de ne
troubler en rien la paix du monde. « Nous
sommes satisfaits de ce que nous avons, »
a dit l'orateur. On peut lai donner raison
sur ce point. On serait satisfait à moins.
Cependant la satisfaction de la Prusse ne
s'applique et ne peut s'appliquer qu'à ses
possessions territoriales. Pour ce qui est
de sa situation économique, elle a lieu,
comme on sait, d'éprouver le sentiment
contraire, et là, précisément, est la cause
de la modération que la Prusse montre ac-
tuellement dans ses desseins, à supposer
qu'elle soit lifière, ce que personne n'est
dans l'obligation de croire.
Le gouvernement anglais vient de pu-
blier la correspondance relative à l'achat
du canal de Suez. Cette correspondance va
du 15 novembre 1875 au 8 janvier 1876.
Nous en publions ailleurs une sorte de ta-
ble des matières.
r¥-
—_—.— ————————-
Et Bazaine?
Il n'en manquait plus qu'un à la
collection pour qu'elle fût complète;
c'était le baron Haussmann. Un groupe
important d'électeurs (c'est la formule
consacrée) lui a offert la candidature
dans le premier arrondissement de Pa-
ris. Il l'a acceptée, et maintenant on
peut dire que le suffrage universel n'a
plus rien à désirer ; l'empire se pré-
sente à lui sous toutes ses formes, in-
carné dans quatre candidats-types :
M. de Maupas dans l'Aube, M. Rouher
en Corse, M. le baron Haussmann à
Paris, M. Emile Ollivier dans le Var.
M. de Maupas, c'est le crime de Dé-
cembre. 11 était préfet de police, et c'est
à lui qu'incomba l'honnête mission da
prendre toutes les mesures nécessaires
pour assurer le succès du coup d'Etat.
C'est lui qui, la veille au soir, réunit
les commissaires de police et leur don-
na l'ordre d'arrêter les représentants
du peuple entre trois et quatre heures
du matin ; c'est lai qui fut le principal
agent des Saint-Arnaud et des Morny,
et l'unique excuse qu'il puisse invoquer
aujourd'hui auprès des électeurs, c'est
que pendant cette nuit sinistre, il cla-
qua des dents et sua la peur. Un de
nos confrères rappelait ce matin que
M. de Maupas envoyait dépêches sur
dépêches à M. de Morny pour lui de-
mander des instructions, et que M. de
Morny lui répondit : « Couchez-vous,
j.-f.! » Le mot est vrai; mais on ne
sait peut-être pas à quoi il fait allusiQn.
L'histoire est assez édifiante pour va-
loir d'être contée. M. de Maupas avait
si grand peur qu'il était allé trouver un
ami, directeur d'un hôpital de Paris,
pour lui faire part de ses craintes. —
C'en est fait de moi, lui dit-il, si le
coup manque, et je n'ai d'espoir qu'en
vous. — Parlez, que puis-je faire? —
Préparez-moi un lit et un bonnet de
coton; à la première alerte, j'arrive,
je me glisse dans les draps, j'enfonce
mon bonnet de coton sur mes oreilles,
fe.ot&i ni connu, je laisse passer la
rasque.
M. de Morpy avait eu vent de la
chose, et c'est ce qui explique sa ré
ponse : « Allez vous coucher, J.-f.! »
M. Rouher, c'est l'empire après le
crime. C'est l'empire de la compression
à outrance à l'intérieur, des folles équi-
pées à l'extérieur. M. Rouher, répu-
blicain de 1848, résume à souhait tou-
tes les trahisons, toutes les perfidies,
tous les mensonges, toutes les audaces,
qui ont permis au second empire dt
confisquer pendant dix-huit ans les li-
bertés de la France. Digne successeur
de M. Billault, c'est lui qui soutint à la
tribune, jusqu'au mois de janvier 1870,
la politique déshonorante que les Buf-
fet et les Broglie ne se souviennent
plus d'avoir flétrie avec les Thiers, les
Jules Simon et les Jules Favre. C'est
lui qui glorifia l'expédition du Mexique
en l'appelant la plus grande pensée du
règne ; e'est lui qui permit à l'Allema-
gne de jeter un premier défi à la
France, en envahissant les duchés au
mépris des traités ; c'est lui qui refusa
d'ouvrir les yeux sur le péril que nous
faisait courir l'unité allemande; et
c'est à lui que M. Thiers lança un jour
cette apostrophe prophétique, à propos
de notre politique en Allemagne: «Vous
n'avez plus de fautes à commettre. »
Il en restait une encore, la dernière,
et ce fut M. Emile Ollivier qui s'en
chargea. La politique des Billault et
des Rouher commençait à indigner
les consciences. Longtemps assoupie,
l'opinion publique se réveillait, et l'em-
pire comprit qu'il fallait céder quelque
chose, sadf à tout reprendre à l'occa-
sion. M. Emile Ollivier, craignant que
cette occasion se fît trop longtemps at-
tendre, résolut de la faire naître. Le
plébiscite de 1870 n'eut pas d'autre
cause, et personne n'ignore que du plé-
biscite sortit la guerre. La guerre!
C'était un véritable coup de fortune
pour l'empire. Consolidé par le plébis-
cite, il allait trouver dans de nouvelles
victoires sur ces champs de bataille
une occasion de reconquérir un peu de
la popularité qu'il sentait l'abandonner
et c'est le prince - impérial qui en re-
cueillerait le bénéfice. Mais le motif du
conflit entre la Prusse et PAllemagae
menace de disparaître. Comment se
tirer de là ? L'empereur veut la guerre ;
l'impératrice l'exige; l'avenir de la
dynastie est à ce prix. Soit ; M. Emile
Ollivier fera un mensonge, et la guerre
deviendra inévitable. On sait le reste.
M. Emile Ollivier, c'est l'invasion, c'est
la ruine, c'est le démembrement de la
France.
Reste M. Haussmann. Celui-là, c'est
l'empire socialiste, l'empire agioteur,
tripoteur, l'empire aux spéculations vé-
reuses, l'empire du faux luxe, de la
prospérité factice. M. Haussmann est
l'homme aux comptes fantastiques ;
c'est à lui que les Parisiens doivent de
larges rues qu'ils pensaient avoir
payées ; mais leur illusion s'est envo-
lée dès qu'ils ont eu un conseil munici-
pal élu à la place d'une commission
aux ordres de M. le préfet ; c'est à lui
que la population laborieuse doit de
s'être vue refoulée jusque dans les com-
munes suburbaines, grâce à l'augmen-
tation excessive des loyers et de tous les
objets de consommation.
M. Haussmann se présente non pas
aux électeurs du 1er arrondissement,
mais à M. le président de la Républi-
que. En effet, ce n'est pas aux élec-
teurs, mais à M. le maréchal de Mac-
Mahon qu'il adresse sa profession de
foi. Le procédé est nouveau et nous
sommes curieux de savoir quel accueil
lui sera fait par les électeurs du 1er ar-
rondissement.
On le voit, comme nous le disions en
commençant, la collection est complète.
Et pourtant, non! A côté de MM. de
Maupas, Rouher, Emile Oliivier et
Haussmann, on cherche un cinquième
personnage, sans qui l'empire ne sau-
rait être personnifié dans toutes ses
formes et sous toutes ses faces. Vous
avez déjà deviné qu'il s'agit de Bazaine.
On ne comprend pas l'empire sans Ba-
zaine. Le 2 Décembre et Sedan, c'est
l'édifice ; Metz en est le couronnement.
Quel dommage que Bazaine ne jouisse
plus de ses droits civils! Rien ne man-
que plus à sa gloire, mais )1 manque à
la collection de candidats-modèles of-
ferts par la faction bonapartiste au
suffrage universel.
E. SCHNERB.
—————— —
Voici en qaelg termes le candidat da
Castelsarrasin est recommandé par 1'0 -
dre, journal de MM. Dugué (de la Fau-
connerie) et Rouher :
Il est bien que la suffrage universel ré-
pare, envers le viee-président du conseil des
ministres, les impardonnables erreurs du
suffrage restreint. M. BQffet, par son carac-
tère, son expérience et ses capacitéS, est un
des hommes les plus dignes d'êtra chargés
du mandat législatif. Et, vu les circonstan-
ces? que nous traversons, il n'est pas ua par-
tisan da l'ordre social qui ne soit convaincu
des services que, dans une Assemblée déli-
bérante, M. Buffet peut et doit rendre à la
cause conservatrice. -
.-
On nous écrit du Cher que M. Buffet se
présente dans la première circonscription
de Bourges. C'est assurément son droit.
Nous comprenons que M.le ministre del'in-
térieur, dans l'impossibilité où il est de se
faire Hounner par ses coacifoyenrdes' Vos-
ges, accueille toute-q leg candidatures qui
lui sont offtJrtei. Nous trouvons très-natu-
rel que M. Touraiigin, candidat; bonapar-
tiste, s'efface devant un homme qui a rendu
et rend tant de services à l'empire; mais ce
que nous ne pouvons admettre, ce sont les
procédés électoraux de M. le vice-président
du conseil. Son préfet, M. Sauras, vient en
effet d'adresser aux sous-préfets du dépar-
tement la dépêche suivante :
« Un comité conservateur, composé de
conseillers généraux, conseillers d'arron-
dissement et de délégués des communes
de la première circonscription de Bourges,
vient d'acclamer la candidature de M. le
ministre de l'intérieur.
» Je m'empresse de vous annoncer ce
choif patriotique, qui exercera, je l'es-
père, une heureuse influence feur le carac-
tère conservateur des autres élections du
département. » -
On ne peut contester le courage de M.
le préfet Lauras. Il reste fidèle à ,son mi-
nistre jusqu'à la dernière minute et s'as-
socie à son impopularité. Mais, en cette
circonstance, il oublie trop que ses fonc-
tions lui interdisent de se mêler à la lut-
te électorale. Il transmet une nouvelle à
ses sous-préfets, c'est-à-dire qu'il leur
donne un ordre, il juge une candidature et
la trouve patriotique; cela rappelle vrai-
ment trop les pratiques de l'empire.
Nous n'attendons pas de M. le ministre
de l'intérieur qu'il désavoue son préfet..M.
Buffet se présente avec l'appui des bona-
partistes et il a montré que les procédés
de l'empire ne lui répugnaient pas. L'opi-
nion publique jugera cette conduite et les
électeurs du Cher prouveront leur patrio-
tisme en ne tenant aucun compte de « ce
choix patriotique» et en rendant M.Baffet
aux loisirs de la vie privée.
RAYMOND.
■
Comme on s'y attendait, le Journal
officiel d'hier matin a publié le décret
qui nomme M. Voisin préfet de police,
en remplacement de M. Léon Renault,
dont la démission est acceptée. Pour le
bonapartisme, c'est la revanche du dé-
cret qui remplaca M. l'amiral La Ron-
cière dans le commandement de l'esca"
dre de la Méditerranée. L'automne der-
nier, on révoquait les auteurs de mani-
festations impérialistes ; ce sont aujour-
d'hui les auteurs de manifestations
constitutionnelles qui sont révoqués.
Simple rapprochement qui donne la
mesure du chemin parcouru en six mois
par M. le vice-président du conseil. -
La faction bonapartiste exulte donc.
Après cette destitution, ses applaudis-
sements ne pouvaient manquer -- d'écla-
ter ; ils sont frénétiques. « Mesure d'or-
dre, de moralité politique, satisfaction
donnée à la conscience publique, » dit
la liberté. LI Ordre est plus vif encore,
et bravement il envoie sa ruade « au
Marat de la prochaine Commune. »
C'est M. Léon Renault qu'il désigne
ainsi. Quant au Pays, il suppute les
chaness que la destitution de M. Re-
nault doit donner à son candidat, M.
le prince de Wagram : « Il est avéré
aujourd'hui, dit-il, que le gouverne-
ment répudie M. Léon Renault, qu'il
repousse avec dégoût ses services. Les
sélecteurs qui donneront leurs voix à M.
Renault sauront qu'ils votent pour un
ennemi du gouvernement; il aura les
suffrages des amis de M. Valentin : il
mérite cette honte, mais il est impos-
sible que ceux qui restent fidèles au
gouvernement du maréchal accordent
leurs voix à un homme que le maréchal
vient de chasser. »
C'est ce que nous verrons. M. le prince
de Wagram et le Comité national au-
ront fort à faire pour compromettre en
tout ceci le nom de M. le président de
la République et pour l'exploiter. Il ne
s'agit nullement ici du < maréchal »,
que l'on respecte, mais de M. le vice-
président du conseil, dont la politique
est depuis longtemps connue et jugée.
Sans doute, il ne suffisait point à M.
Buffet d'avoir été rejeté par ses com-
patriotes dans le département des
Vosges, et de courir, à Castelsarrasin.
au-devant d'une défaite qui, nous écrit-
on, n'est pas moins certaine. Il lui faut
encore un éclatant échec à Corbeil pour
le contenter. Qu'il n'en doute point, il
l'obtiendra sans peine, et nous le ver-
rons, le 20 au soir, encore battu dans
la personne de M. le prince de Wa-
gram, son protégé.
Du successeur de M. Léon Renault à
la préfecture de police, nous avons peu
de chose à dire. Nous pouvions trouver
pis, et le nom de M. Dllcros, l'ancien
préfet du Rhône, avait un moment été
prononcé. M. Buffet a craint de mettre
en la place de M. Renault un trop
franc impérialiste ; et c'est sur M. Félix
Voisin que son choix s'est arrêté. M.
Voisin est un membre du centre droit
qui a siégé d'abord au centre gauche ;
nous ignorons ce que sera sa prochaine
opinion politique, et il ne nous est pas'
permis de la préjuger. Mais il importe
peu, puisqu'un second décret enlève au
nouveau préfet de police la direction
de la sûreté généralê, en autres termes
la police politique, et que, par un troisiè-
me décret, c'est au ministère de l'inté-
rieur qu'elle est transférée.
M. Buffet s'impose un rude surcroît
de besogne, lui qui n'a jamais pu trou-
ver le temps de lire le rapport Savary
et les dépositions de M. Léon Renault,
— il l'a déclaré! Autre réflexion : il est
candidat des comités bonapartistes. On
ne doute point qu'il ne mette son de-
voir fort au-dessus des intérêts de sa
candidature. Mais enfin, s'il est candi-
dat des comités bonapartistes, corn -
ment fera-t-il pour s'acquitter du de-
voir délicat de les surveiller?
RUG. Likbert.
-
Voici les réflexions qu'inspire au Moni-
teur universel la retraite de M. Léon
Renault :
En résumé, le parti bonapartiste, qui avait
perdu l'équilibre par les élections sénatoria-
les da 30 janvier, le retrouve aujourd'hui par
la retraite d'an fractionnaire éaainent qui
inspirait la plus légitima condance à tous les
amis du maréchal et de la constitution. En
présence d'un pareil fait, M: Buffet ne s'éioa-
nera pas que noas trouvions sa politique ex-
clusive et dangereuse : exclusive, elle l'est
tellement que personne, dans les rangs de
ses alliés naturels, ne la comprend plus;
dangereuse, elle conduit le gouvernement à
ne soutenir désormais que les candidats de
l'appel au peuple,
M. Buffet n'a donc plus que lesorianes
bonapartistes pour soutenir sa politique.
Si cela lui suffit, il n'est vraiment pas dif-
ficile.
La Démission de M. Léon Renault
Le Journal officiel publie le décret sui-
vant:
«
Le président de la République française.
Vu l'article 3 de la loi du 25 avril 1872.
portant que les membres de l'Assemblée na-
tionale pourront être chargés de missions
extraordinaires et temporaires à l'intérieur
ou à l'étranger ;
Sur la proposition du vice-président du
conseil, ministre de l'intérieur,
Décrète :
Art. 1er. — M. Voisin (Félix), député à l'As-
semblée nationale, est chargé des fonctions
de préfet de police, en remplacement de M.
Léon Renault, dont la démission est acceptée.
Art. 2. — Le, vice-président du conseil, mi-
nistre de l'intérieur, est chargé de l'exécution
du présent décret.
Fait à Paris, le 9 février 1876.
MARÉCHAL DE MAC-MAHON,
DUC DE MAGENTA.
Par le président de la République :
Le vies-président du conseil,
ministre de l'intérieur,
BUFFET.
Ce décret est suivi de deux autres dé-
crets à la même date et ainsi conçus :
1. — Le décret du 17 février 1874 est abro-
gé. La direction de la sûreté générale, dont
le préfet de police était chagé par délégation,
rentre sous l'autorité immédiate du ministre
do l'intérieur.
2. — M. de Boislisle, chef de bnreau au
ministère de l'intérieur, est nommé directeur
do la sûreté générale.
Nous empruntons au Temps les explica-
tions suivantes :
L'agence Havas nous a transmis dès hier
lanoavelle de la démission de M. Léon Renault;
mais cette communication ne nous a été faite
qu'à la dernière heure, en sorte qu'il ne cous
a pas été possible d'appeler l'attention de ces
lecteurs sur l'explication inadmissible, don-
née par le rédacteur de la note, da la retraite
de M. le préfet de police. D'après l'écrivain
officieux, M. Léon Renault aurait considéré
a que sa situation de candidat dans le départ
tement de Seino-et-Oise pouvait paraître
incompatible avec les fonctions de préfet de
police. 11 Ce mot il' » incompatible » semble
imaginé tout exprès pour venir à l'appui de
la théorie aussi audacieuse que peu juridi-
que soutenue par les feuilles bonapartistes
att profit dela candidature de M. le prince
de Wagram. Un journal qui se distingue à la
fois par les sympathies qu'il professe pour
le'parti de l'empire et par les renseignements
qu'il trouve au ministère de l'intérienr a
déjà pris acte de la note de l'agence Havas
comme si elle provenait de M. Léoa Renaul t
lui-même et non de la direction de la presse
Nous traitons plus loin la question de droit,
qui ne peut du reste faire aucun doute. 1
Sur la question de fait, le Journal des Dé j
bats dit aujourd'hui : « M. Léon Renault a
donné sa démission par ce seul motif que fi
situation de fonctionnaire jie lui permettais
pins de çonserver la liberté d'action et de pa |
rôle dont il avait besoin comme candidat., >1
Cette version est exacte, mais incomplète]
Voici, si nos informations sont exactes, toata
la vérité : j
Le caractère nettement constitutioanel et
républicain que M. Léon Renault avait dès le
debout donné à sa candidature avait sans doute
effarouché M. Buffet ; mais M. le vaca-prési-t
dent, du conseil, encore tout meurtri de son
récent échec dans l'affaire Léon Say, n'avait
pas osé ouvrir les hostilités coatre M. le pré.
fet de police ; il attendait fUll prétexte, et c
prétexte a été la lettre, parfaitement mesura
et irréprochable, que M. Valentin a adresséi
aux électeurs de Corbeil pour leur constiller
de donner la préférence à M. Léon Renault
sur M. le prince de Wagràm. Il faut croirè
que M. Buffet, ayant à choisir pour défendre
l'ordre existant entre M. Léon Renault et M
le prince de Wagraio, n'eût pas hésité à
prendre M. le prince de Wagram.
Quoi qu'il en soit. M. Léon Renault aurait
été, assure t-on, interrogé sur la question d.
savoir s'il ïie jugerait pas convenable de rer
pausser l'appui d'un « radical » comme M. Va,;.
lentill. Ce titre de c radical » appliqué a M.
Valentin a dû quelque peu étonner la popu-
lation lyonnaise, qui a assisté en 1871 à l'mt
sorreation de la Gaiilotiére, réprimée par
M. Valentin avec la décision, l'énergie, là
bravoure personnelle que l'on sait,
M: Léon Renault aurait Répondu qu'il avait
fait ses preuves de dévouement à l'ordre pu-
blic et au maréchal de Mac-Mahon ; que par-
sonae ne pouvait se méprendre au caractère
exclusivement constitutionnel et anti-bona-
partiste de la recommandation de M. Valen-
tin; qu'il se prepesait de siéger à la Chambre
des députés sui d'autees bancs que ceux de la
gauche proprement dite; mais qu'il ne pou-
vait pas ne pas être reconnaissant à M. Va-
lentin d'avoir mis l'intérêt de l'ordre répa
tUC:;:.ÍIl existant au-dessus de dissidences d'o-
pinion devenues jseeocdairas dans l'arrondis-
sement de Corbeil en face d'une candidature
nettement plébiscitaire; qu'enfin lui deman-
der une protestation contre l'intervention na-
turelle et louable de M. Valentin, c'était en
quelque aorte lui demander sa démission ; il
offrait en conséquence cette démission à M. le
vice-président da conseil, qui l'aurait aussi-
tôt acceptée.
On remarquera que les décrets de ce matin
retirent, à la préfecture de police e service
de la sûreté générale, et On ne rappellera que
la réunion des deux services dans la même
mah¡ a permis à M. Léon Renault de suivre
de près les mas œuvres bonapartistes dont
M. Bilfret n'a pas en le temps;, comme on sait,
de lire ie volumineux dossier.
On peut regarder cette singulière aventure
comme une seconde édition de l'affaire de M.
Léon Say. Elle aurait eu très-probablement
les mêmes conséquences si, d'une part, M.
Bnffet n'avait pas choisi pour rengager l'é-
poque de l'absence simultanée de MM. Léon
Say, Decazes et Wallon, et si, d'autre part,
M. Léon Renault lui-même n'avait tenu à pré-
venir toute possibilité de crise ministérielle
par les motifs exclusivement personnels qu'il
a officiellement donnés de sa retraite.
L'Echo universel publie également di-
vers renseignements que nous reprodui-
Ions:
La démission de M. Léon Renault a été
donnée mardi soir et acceptée mercredi ma-
tin par le maréchal-président, après le con-
seil auquel assistaient tous les ministres,
sauf MM. Léon Say, Decazes et de Meaux.
Si nos renseignements sont exacts, au len-
demain de la lettre adressée par M. le séna-
teur Valentin aux électeurs de Corbeil pour
recommander la candidature de M. le préfet
de police, des instances anraient. été faites au-
près de M. Léon Renault pour l'amener à
protester contre le pMronage d'un hOrJlme
qui, bien qu'ayant dompté à la Guillotière
l'émeute des commimalistes lyonnais, était
considéré dans les sphères gouvernementales
comme appartenant au parti radical.
On a même parlé d'une démarche faite au-
près du maréchal président par des officiers
généraux, qui auraient cru devoir invoquer
contre l'honorable M. Valentin ses antécé-
dents de 1848, en le représentant comme un
pertuïbateur de la discipline de l'armée.
Nous ignorons jusqu'à quel point ce détail
peut être considéré comme exact.
Quoi qu'il en soit, M. Léon Renault, obéis-
sant à un vif désir de conciliation, aurait
consenti à adresser aux électeurs de Corbeil
une circulaire dans laquelle il aurait de nou-
veau affirmé ses sentiments conservateurs,
qui pourraient être difficilement révoqués en
doute.
Mais il semble que le texte de cette lettre
n'ait pas para satisfaisant à M. le vice-prési-
dent du conseil.
Après y avoir introinit toutes les modifica-
tions qu'il j ogealt compatibles avec ses opi:
nions et sa dignité d'une part, et d'autre part
avec son intention d'éviter à la veille des
élections un. 'changement dans le haut per-
sonnel administratif, M. Léon Renault n'apas
cru pouvoir aller ausfi loin qu'on l'exigeait
de lui
Il a mieux aimé donner sa démission. Le
maréchal-président a essayé en quelques pa-
roles très-affectueuses de lui démontrer la
nécessité desuivre la voie que loi traçait M.
le ministre de l'intérieur, en insistant sur le
déplaisir qu'il aurait à se priver du concours
d'un auxiliaire aussi précieux.
Quels que fessent ses sentiments de res-
pectueuse déférence à l'égard de M. le duc
de Mr.genta, l'honorable préfet de police a
persisté dans sa résolution.
La démission de M. Léon Renault et son iac-
ceptation parle maréchal sont donc, à l'heure
qu'il est, un fait accompli.
1 La préfet est suivi dans sa retraite pardon
chef de cabinet, M. Georges Patinot, qui s'é-
tait créé dans le monde de la politique et du
journalisme des relations solides, des affec-
tions durables et qui, dans les délicates
fonctions dont il était chargé, a montré un
tact, une courtoisie et une habileté dignes de
tous éloges.
Le chef du secrétariat particulier, M. Be-
zançon, est également démissioünaire. M. Be-
zançOn, qui appartenait à l'administration
depuis onze ans, a cru devoir se retirer en
même temps que is fonctionnaire dont il avait
été le collaborateur dévoué.
On vient de voir par la note de l'agence
Havas que le service de la sûreté générale,
qui, depuis 1873, ressortissait à !a préfecture
de police, va rentrer dans les attritutions du
ministère de l'intérieur.
Le directeur actnel, M. Amable Burin des
Rosiers, bien qu'ayant des relations ancien-
nes et excellentes avec M. Buffet, a mieux
aimé renoncer à sa situation que de se sépa-
rer de l'honorable M. Léon Renault.
—— ——————— ——————————-
Les candidats réactionnaires semblent,
sur beaucoup de points, disposés à adopter
une tactique tellement habile qu'elle en
devient maladroite. Ils s'efforcent de pas-
ser pour républicaimJ, disant à leurs amis :
« Votez pour moi, sans prendre garde à
mes déclarations. Vous savez bien que je
ne veux pas la République. » Et aux ré-
publicains : « Votez pour moi. Ma profes-
sion de foi vous prouva assez que ja suis
des vôtres. »
A l'appui de ces allégations, nous pou-
vons citer un exemple frappant warmi tous
les autres ! Celui de la première circon-
scription de Nantes.
Là, deux candidats sont en présence :
M. Laisant, porté par les comités républi-
cains et par l'unanimité de la démocratie
nantaise, soutenu par le Phare de la Loire;
M. Polo, patronné par Y Union bretonne
et par l'Espérance du peuplé, c'est-à-dire
par le parti bonapartiste et celui du droit
divin.
M. Laisant avait publié une profession
de foi nettement républicaine. Après quel-
ques jours de profonde méditation, ce bon
M. Polo, pour faire connaître le fond de sa
pensée aux électeurs nantaig, ne trouva
rien de mieux que de reproduire, en la dé-
marquant un peu, la profession de foi de
son concurrent.
Qu'on en juge !
Profession de foi de Profession de foi de
M. Laisant M. Polo.
.,.
La constitution da Appliquer sincère-
25 février est aujour- ment et sans arrière-
d'hui la loi de notre pensée la constitution
pays. J0 la défendrai qui vient d'être votée;
contre toutes les en- considérer ia clause
treprises des divers de révision comme un
partis monarchiques, moyen d'amélioration
La-clause de révision et non de destruction,
qu'elle contient ne etc.
saurait être invoquée r
pour la détruire, mais
seulement pour l'a-
méliorer.
Je m'attacherai à Je sais né à Nantes.
l'étude des affaires du Dans la répart.ition
département, et. en des grands, travaux
particulier, da Nan- d'utilité publique, no-
tes, ma ville natale, tre ville a été jusqu'à
dont les intérêts ont présent sacrinée.
été trop négligés jus
qu'à ce jour.
Ces citations suffisent. Avouons cepen-
dant que M. Polo a su introduire un peu
d'originalité dans sa profession de foi. Il y
a délicatement touché la question des su-
cres, passée sous silence par M. Laisant.
Nous doutons que cela suffise à lui conci-
lier les sympathies politiques des républi-
cains de Nantes. Ils n'hésiteront pas entre
le candidat de la démocratie et celui dont
les déclarations républicaines ne sauraient
tromper personne.
Un bon point toutefois à M. Polo.
11 sait copier, il sait même paraphraser
'les œuvres d'autrui; nous sommes heu-
reux de le voir marcher sur les traces
d'un républicain; les électeurs voudront'
lui créer des loisirs pour la continuation
de ses études démocratiques. En atten-
dant, il importe surtout que nos amis des
autres départements s'attachent à décou-
vrir tous les Polos clérico-monarchistes gri-
més en républicains et que, le 20 février
prochain, ils leurs disent en bon fran-
çais :
« A bas les masques 1 »
LE CANDIDAT D'ÉTAMPES
M. Th. Charpentier, vice-président du
conseil générai de Seine-et-Oise, sollicite
les suffrages des électeurs de l'arrondisse-
ment d'Etampes.
Une notice sur M. Charpentier est pres-
que superflue : né à Etampes, qu'il a tou-
jours habité et dont il a été maire à plu-
sieurs reprises, il est connu de presque
tous les habitants de l'arrondissement, qui
ont pu apprécier sa franchise, sa droiture,
son déi'intéressement, ses opinions libé-
rales.
Il n'y a pas en M. Charpentier l'étoffe
d'un ambitieux, d'un courtisan, mais bien
celle d'un brave campagnard, celle d'un
bon citoyen dont la haute capacité se ca-
che derrière la plus grande modestie.
M. Charpentier siège au conseil général
depuis 1848 ; il y a été mon collègue et ce-
lui de M. Gilbert Boucher ; il est notre ami
et partage complètement nos opinions po-
litiques.
Comme nous, il adhère sans réserve à la
constituiion et respectera scrupuleusement
les pouvoirs qu'elle a coaférés au maréchal
da Mac-Mahon, président de la Républi-
que.
Comma nous, il ne voit dans la clause de*
révision qu'un moyen d'améliorer lé gou-
vernement républicain et non de le dé-
truire.
1 Avecnouë, enfin, il veut, comme il le dit
dans sa circulaire, préserver notre pays
de nouvelles révolutions.
Les. électeurs de l'arrondissement d'E-
tampai, si cruellement éprouvé par la der-
nière invasion, gavent que ca que dit
M. Charpentier, il le fera.
En nommant M. Charpèntier, ils enver-
ront à la Chambre un républicain consér-
voteur dont la fermeté ne se démentira
jamais. *
FERAY, sénateur.
— ———
ÉLECTIONS DE LA SEINE
IIIe arrondissement.
Nous recevons communication des pièces
suivantes :
République françdise
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DU 20 FÉVRIER
3e circonscription de la Seine
(Comité républicain radical)
Au citoyen Eugène Spuller, rédacteur en chef
de la RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Citoyen,
Les lois constitutionnelles votées par
l'Assemblée nationale ont reconnu la Ré-
publique comme le gouvernement légal de
la France
La République est maintenant fondée.
Il appartient au suffrage universel de l'af-
fermir et de la défendre. L'œuvre des
Chambres nouvelles doit consister à proté-
ger les institutions républicaines contre
leurs ennemis secrets eu déclarés, à prépa-
rer les réformes qui sont depuis longtemps
réclamées par la démocratie, comme la
conséquence même du gouvernement ré-
publicain.
Appelés à élira un représentant de nos
opinions et de nos principes, nous avons
résolu de vous offrir le mandat de député.
Notre programme est calui da tous les
républicains.
Nous demandons que les mandataires da
pays exigent du gouvernement de la Répu-
blique qu'il garantisse à tous les Français,
comme aux citoyens d'un grand Etat libre,
lei libertés proclamées en 1789 et conte-
nues dans la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen: liberté civile et
individuelle ; liberté de la presse pleine et
entière ; liberté et exercice du droit de.
réunion et d'association ; libertés commu-
nales ; responsabilité des fonctinnnaires;
gouvernement du pays par le pays
Après les malheurs qui nous ont acca-
blés, instruits par les leçons de l'expé-
rience et de l'infortune, nous Pensonâ; que
sans délai il faut travailler à réparer nos
désastres, en abordant résolûment les. ré-
formes nécessaires. Au premier rang de
ces réformes, nous mettons : 1° la réorga-
nisation de notre système d'impôts, au
point de vue d'une meilleure répartition
des charges jusqu'à présent supportées par
le travail ; 2° le perfectionnement de notre
organisme militaire, par l'application sé-
vère du principe de l'égalité entre tous
les citoyens ; 3° enfin et avant toutes cho-
ies, l'établissement complet d'un enseigne-
ment national, richement doté, hautement
protégé, reposant sur le principe de l'in-
struction obligatoire, gratuite et laïque,
afin de résister aux envahissements du
cléricalisme, ce parti politique qui menace
la société issue de la Révolution française
dans ses principes et dans ses lois, et dont
il importe de réprimer immédiatement les
tentatives audacieuses.
Après quatre-vingts ans de révolutf om
successives, nous sommes convaincu^ qua
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