Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-01-16
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 16 janvier 1876 16 janvier 1876
Description : 1876/01/16 (A6,N1500). 1876/01/16 (A6,N1500).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75574209
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
8lxlém« Axm" - N8 1SSOO
Prix du Numéro A Paris : 15 Centlm.. — Dêpartemuti : 80 0.:11.*1.
Dimanolie 16 Janylvr 1870
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S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit 1,
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At.a • i
PARIS
Trois mois 13 fr.
Six mois. 25
Un an. 50
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
DÉPARTEMENTS
Trois mois 16 flr.
Six mois. 32 jt
Un an 62
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CERF et
H 6, place de la Bourse, 6 .;
Rédaoteur en chef-Gérant: E. ABOUT
, PARIS -
Trois mois.,., 13 fr.
Si :: mois 2&
Un an. 50
DÉPARTEMENTS
Trois mois. J6 Jr.
Six mois. 32
Un .an..-., 62
Anno, chez MM. LAGRANGE, CERF et C"
•MO«»àS>. 6, elaee de la Bourse, 6 l't- 1-
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Imp. A. Caux ET CU, rue Bergère, 20, à Paris --
y *m& * f?»- ■ -— -sir
bulletin r
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0 1*'
Paris, 15 janvier 1876.
Le manifeste du président de la Républi-
que est aujourd'hui le sujet des apprécia-
tions et des discussions de toute la preste.
Les organes qui marquent à cet endroit la
déception ou la désapprobation la plus ma-
nifeste sont les feuilles légitimistes et bo-
napartistes. C'ept ce qui arrive toutes les
fois que le chef de la République fran-
çaise, prenant la parole, fait disparaître,
par la seule constatation des faits et des
lois, les chimères de révision à bref délai
dont aiment À se bercer les partis monar-
chiques. Les journaux qu'on est convenu
d'appeler orléanistes, bien qu'ils s'en dé-
fendent quelquefois, et les journaux répu-
blicains s'accordent dans l'approbation et
se félicitent de la manière dent la crise
s'est terminée. -
Car elle est terminée, cette crise. Tous
les renseignements concordent sur ce point,
et aussi sur cet autre point assez curieux
que tous les ministres conserveront, cha-
cun à part soi, leur liberté d'action pro-
pre. C'est là-dessus, paraît-il, qu'on s'est
accordé au sein du cabinet, s'il n'y a pas
quelque ironie à appeler cela un accord.
Après tout, c'est peut être le seul dont le
cabinet actuel, toat compte fait, était sus-
ceptible. < <
Ainsj,il est bien entendu que, d'une part,
M. Léon Say reste sur la liste Boucher et
Feray, dans le département de Seine-et-
Oise, et que,d'autre part,M. le ministre de
l'intérieur envoie à M. le préfet de ce dé
partement une lettre officieuse pour lui
bien faire remarquer que cette liste, en-
core que contenant le nom de M. Léon
Say, n'a point les sympathies du gouver-
nement. Ce que l'on pourrait conclure de
tout ceci, c'est qu'il n'y a plus, à propre-
ment parler, de cabinet jusqu'aux élec-
tions ; mais, en quelque sorte, un groupe
de ministres unis par des rapports de cour-
toisie et des liens de sympathie personnelle
plus ou moins vive. Plus que jamais le
pays doit se persuadèr qu'il n'a à compter
que sur la constitution, sur le maré-
chal qui en est le gardien, et sur lui-
même. M. Léon Say a adressé aux fonc-
tionnaires de l'administration qu'il dirige
une circulaire ayant pour but de leur re
commander la plus stricte neutralité dans
la lutte électorale qui va s'ouvrir.
Peu de nouvelles étrangères. La pres-
sion des puissances européennes sur le gou-
vernement turc continue, pression douce,
officieuse et amicale. Ainsi le Lloyd an-
nonce que la Porte,qui, d'abord, avait ab-
solument refusé de prendre connaissance
de la note Andrassy, s'est décidé à rece-
voir la communication officieuse sur les
conseils « amicaux » de l'Autriche et de la
Russie. Il ne faut point sourire de ce qua-
lificatif. En l'état où se se trouve la Tur-
quie, elle n'a mieux à faire que de croire
à l'amitié de ceux qui lui offrent une pro-
tection gênante, mais que lei événements
ont montrée nécessaire. 1
1 L'ETRANGER
DANS LE DÉPARTEMENT DES VOSGES
Nous pensions, dans notre ignorance,
avec tous les autres Français, que
l'occupation étrangère avait fini en
septembre 1873. Il nous semblait que
cette pauvre nation, saignée à blanc,
mutilée, rançonnée et humiliée, avait
au moins la triste conbolation de se
dire, après tant de malheurs : Je suis
chez moi! - fi'
Eh bien! nous étions dans l'erreur,
et M. le vice-président du conseil
daigne aujourd'hui nous désabuser par
l'organe du plus particulier de ses offi-
cieux. Tous les étrangers ne sont pas
partis; il en reste des milliers chez
nous, sur ce territoire restreint que la
guerre nous a laissé, en deçà de la
nouvelle et déplorable frontière. Le
plus beau, le plus éelairé, le plus vail-
ant, le plus patriote de nos départe-
ment de l'Est n'est pas évacué; il four-
mille d'intrus, qui n'attendent pas
même leurs lettres de naturalisation
pour s'impatroniser chez nous et impo-
ser le joug de leurs idées aux bons
Français des Vosges. * ',,,>
C'est le Vosgien qui nous révèle cette
énormité ; or, l'autorité du Vosgien ne
saurait être mise en doute. Elle a pour
garant le Comité conservateur, le pré-
fet d'Epinal et M. Buffet lui-même. -
Il semble que la Providence, elle-
même ait mis le Vosgien sur la piste
de cette invasion. Voici comment les
choses se sont passées. Un petit nom-
bre d'électeurs sénatoriaux, rarœ aves,
et quelques maires de l'ordre moral
s'étaient donné la joie de prôner les
candidatures de MM. Buffet, Grandjean
et Moageot. Le Vosgien avait publié la
liste de ces adhésions, liste un peu
courte, hélas ! comme les ponts de M.
Ducros sur la Marne, et qui, par con-
séquent, risque fort de ne pas atteindre
son but. - C!'
« Aussitôt le Mémorial des Vosges,
journal républicain, répondit par une
autre liste de députés, de conseillers
généraux, de conseillers d'arrondisse-
ment, de conseillers municipaux, de
maires, de mauufacturiers, de gros
cultivateurs et de bons propriétaires
qui adhéraient de préférence à la can-
didature de MM. Claude, George et
'J~ *' -~ —'r-
1 ~l., il - -..
tîlwiïdtfC Cette liste parut imposante à
bien des gens, dont nous sommes ; le
Vosgien prit son air le plus dédaigneux
et lui reprocha. devinez quoi? D'être
interminable! Mais, innocent V oS{Jlen!
les listes interminables sont les gros
bataillons de la politique, et la victoire
appartient aux gros bataillons.
Battu sur un terrain qu'il a choisi
lui-même, le journal de M. Buffet n'ima-
gine rien de mieux que de crier à la
trahison : les battus n'en font jamais
d'autres. Selon lui, les amis de MM.
Claude, George et Claudot sont des
Français de contrebalide, des hommes
qui n'ont pas le droit d'exprimer une
opinion politique et de se dire républi-
cains. Claude, George et Claudot, ces
patriotes qu'on aime et qu'on acclame
dans tout le département, pourraient
bien être, en somme, les candidats de
l'étranger !
Ecoutez le Vosgien! C'est lui qui
parle, dans un de ces petits entrefilets
où excelle le Français, ce Vosgien de
Paris : tJtJlt ><» up "1,,- xuoq jh a.
Une des singularités les plus frappantes à
sigaaler dans cette série de noms qui a été
publiée par notre confrère, c'ei-t la présence,
au nomore des adhérents, d'un nombreux
état-major d'industriel d'hommes qui sont
parmi nous depuis deux ou trois ans à peite,
qui ont apporté dans notre département cer-
taine richesse, mais qui sont par trop peu
naturalisés dans le pays pour prétendre y
faire la loi. Les Vogieús ne sauraient souf-
frir qu'on vicie à ce point leurs élections et
qae des étrangers, pour lesquels oa a d'ail-
leurs toutes sortes d'égards, vieonent impo-
ser le joug de lears idees à toute une popu-
lation.
J .J J"
Lecteur, as-tu débrouillé ce chaos?
As-tu bien saisi la pensée qui s'enve-
loppe par un restant de pudeur dans
ces périphrases? As-tu compris que ces
étrangers qu'on expulse moralement de
la vie politique, ces intrus mal natura-
lisés qu'on accuse de vicier nos élec-
tions par l'esprit républicain qu'ils y
apportent, s'appellent de leur vrai nom
les annexés ?
Ainsi donc, en janvier 1876, moins
de cinq ans après l'annexion de l'Al-
sace et de la Lorraine à l'empire alle-
mand, il s'est trouvé, en France, un
journal assez peu français pour outra-
ger, d'un trait de plume, ces deux ou
trois cent mille citoyens qui ont tout
sacrifié à leur pays ! - _H'" --,
Volontaires de l'année terrible, sol-
dats, gardes mobiles, mobilisés, francs-
tireurs, braves gens qui, après avoir
versé votre sang pour la France, avez
fièrement refusé de porter le casque
prussien, savez-vous ce que vous êtes
aux yeux du Vosgien, journal officieux
de M. Buffet?
Des étrangers !
Juges de paix, maîtres d'école, gar-
des forestiers, pauvres petits fonction-
naires qui avez mieux aimé solliciter
et attendre longtemps, hélas ! un em-
ploi dans votre pays que d'accepter les
offres éblouissantes du vainqueur, il
y a dans les Vosges un journaliste aux
ordres du préfet de M. Buffet qui vous
flétrit du nom - d'étragers).f -'J.
Paysans qui vous êtes déracinés du
sol natal, sans savoir où ni quand vous
-trouveriez quelques arpents de terre à
labourer; ouvriers qui avez dit un
adieu déchirant à la tombe de vos pè-
res et au berceau de vos enfants ; hom-
mes de toute condition qui avez re-
noncé à vos plus tendres souvenirs, à
vos plus chères habitudes pour conser-
ver le nom de Français, sachez que
vous avez été de grands sots, car les
agents électoraux de M. le vice-prési-
dent du conseil ne vous trouvent pas
suffisamment naturalisés dans votre
patrie ! * < 1 < J "¡
La loi, qui est bonne Française, a dé-
cidé que les émigrés de l'Alsace et de
la Lorraine n'auraient pas vingt-quatre
heures de stage à subir pour retrouver
partout la plénitude de leurs droits ci-
vils et politiques. Le journal de M.
Buffet décide, dans son patriotisme of-
ficieux, qu'un citoyen de l'Alsace ou de
la Lorraine allemande transporté depuis
deux ou trois ans dans les Vosges, Lor-
raine française, n'y a pas encore droit
de cité. * * * -'i/'-- i}*r
1 Lorsque les départements de la
Seine, de Seine-et-Oise, et beaucoup
d'autres, se sont fait un pieux devoir
d'envoyer à l'Assemblée nationale un
certain nombre d'annexés par cela seul
qu'ils étaient annexés et qu'ils ne pou-
vaient être élus dans leur pays natal,
la feuille officieuse d'un département
qui a subi l'invasion, qui a frisé l'an-
nexion et qui figure encore comme alle-
mandsurles cartes ambitieuses deBerlin,
le Vosgien, journal lorrain, marchande
la qualité de Français aux Lorrains
expulsés de Metz, de Thionville, de
Bitche, de Dieuze et de Phalsbourg,
comme aux Alsaciens chassés de Stras-
bourg, de Saverne, de Colmar, de Mul-
house ! Il daigne constater que ces gens-
là ont apporté quelque richesse dans
le département; mais ni leurs capitaux
ni le travail de leurs bras n'ont encore
racheté la faute originelle. -t-. or -
Et quelle faute, s'il vous plaît? Le
malheur. Vœ victis! Ce n'est pas, à
vrai dire, que les Alsaciens et les Lor-
rains annexés aient été plus vaincus
que les autres Français, mais l'Alle-
magne les a choisis pour payer la ran-
çon des autres, et le Vosgien estime
qu'on ne les a pas taxés assez cher.
En février 1871, M. de Bismarck,qui
possédait et entendait garder trois dé-
- ,. V (!.U ;«*r .GC'
partements et demi de l'Alsace et de là
Lorraine, permit aux annexés de voter
librement aux élections générales. En
janvier 1876, un journal de préfecture
s'étonne que des émigrés qui ont tout
sacrifié à la patrie osent manifester une
opinion.Mais quand donc, je vous prie,
ont ils cessé d'être Francais? Ils le sont
¡t'autant plus, ce me semble, que la
conservation de ce beau titre leur a
coûté plus cher. r..
Ces malheureux n'ont qu'un seul tort :
ils se souviennent, lorsque certains
parlementaires au cœur léger, protec-
teurs et protégés de l'empire, ont tout
oublié sans rien apprendre. Ils se rap-
pellent, nos annexés, l'article 5 de
la constitution impériale qui disait :
« L'empereur est responsable devant
le peuple français. » Ils ont toujours
présent à la mémoire le vote souve-
rain par lequel l'Assemblée de Bordeaux
a déclaré Napoléon III «responsable de
l'invasion, de la ruine et du démembre-
ment de la France. » Ils seront jusqu'au
dernier jour les témoins saignants et
implacables d'un acte de criminelle
ambition qui condamne à jamais le cé-
sarisme et repousse tout autre gouver-
ment que la République. Voilà pour-
quoi le journal de la préfecture des
Vosges les traite en étrangers, et c'est
aussi pourquoi la généreuse population
de ce département s'éclaire à leur rude
expérience et se réchauffe à leurs pas-
sions.
-ln O épi'! ABOUT. J
-- —————— —————— *
La fraction la. plus avancée du conseil
municipal de Paris a tenu ces jours der-
niers une réunion privée dans laquelle
une liste de candidats au Sénat a été diis-
cutée et votée. Elle comprend six noms,
bien que Paris n'ait que 5 sécateurs à
élire. Ce sont, par ordre de suffrages obte-
nus : MM. Victor Hugo, Louis Blanc, Pey-
rat, Floquet, Freycinet, Tolain. *
Nous avons à peine beioin. de faire re-
marquer que cette manifestation isolée ne
lie en aucune façon le corps électoral, et
que nous la mentionnons uniquement à ti-
tre d'information. C'est seulement après
l'élection des délpgllés, et dans une assem-
blée générale, qu'un débat sérieux et ap-
profondi pourra donner lieu à la formation
d'une liste. :Ttof
—————— ♦ ——————
Le Journal des nébats publie là note
suivante : t "J. "'t.",
A la suite du conseil des ministres tenu
ce matin à l'Elysée, M. Léon Say a repris
ses fonctions de ministre des finances.
Nous sommes autorisés à affirmer de non-
veau que M. Léon Say ne changera ritn aux
conditions dans lesquelles il s'est présen é
aux suffrages des électeurs sénatoriaux de
Seine-et-Oue par la circulaire commune qu'il
a signée avec MM. Feray et Gilbert-Boucher.
n -0. - r"'
M. Léon Say vient d'adresser aux fonc-
tionnaires de son administration, à l'occa-
sioa "deî élections prochaines, la circulaire
suivante : ; nI&¡'
,¡ MM. les directeurs généraux,
MM. les trésoriers-payeurs généraux,
Les élections pour le choix des sénateurs
et des députés vont, pendant la dernière moi-
tié du mois de janvier et pendant toat le
mois de février, préoccuper un grand nom-
bre de personnes. Leur importance est, en
effet, capitale, puisqu'elles ont pour objet d'e
compléter le gouvernement et d'assurer le
fonctionnement régulier de la constitution ;
elles peu veut, en coaséqoence, amener une
certaine agitation dans les esprits.
, Il faut que l'administratioades finances ne
soit. a aucun degré, mêlée à cette agItation.
Chargés de veiller à la rentrée exacte de
l'impôt et à l'acquittement régulier des dé-
pendes publiques, les agents des lfoences
doivent, tout en conservant l'entière liberté
de leurs votes, se renfermer scrupuleusement
dans le rô!e qui leur est réservé. Je vous prie
de donner des instructions dans ca sens aux
agents qui soat placés sous vos ordres. ;
Vous aurez à leur faire savoir qu'ils ne
doivent assister à aucune réunion, ni appo-
ser leur nom au bas d'aucune circulaire ou
d'aucune affiche; ils ne doivent prendre part,
enfin, à aucune mauifdtatiùn lorsque les ré-
sumais seront proclamés.
e'et à ce prix seulement qu'ils pourront
conserver auprès des contribuables une au-
torité qu'il leur est si nécessaire de pouvoir
exercer, dans l'intérêt des finanças da 1 Etat.
Rscevez l'assurance de mi considération
distinguée et de mon attachement.
«s t ft Le ministre des finances, ib:
J'" r 1 T LÉ. ON SAY..
i tW. , corres-
-f! ♦ ——————————————
Le Corrézien reçoit d'un de ses corres-
pondants de Paris la copie de la circulaire
ministérielle snivanfe, dont il garantit
l'authenticité et l'exactitude: -.. m
"V al 'fi fcàflAin Paris, le 6 janvier 1876.
O4
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE J
ET DU COMMERCE
- ,. h
Cabinet du ministre.
Circulaire no 118. ,.. ',L
Monsieur le préfet, ',..,..
Durant la période électorale, il importe
que les fonctionnai tes et agents du gouverne-
ment, quels qu'ils soient, ne méconnaisstnr.
pas les résolutions qu'il a hautement mani-
festées et qai consistent, avant tout, à res-
pecter et à protégea* la liberté des suffrages.
J'ai pleine confiance que ceux qui relèvent
du ministère de l'agriculture et du commerce
ne manqueront pas à ce de voir. Ils n'abuse-
ront pas de l'influence qu'ils peuvent tenic
de leur emploi pour poser, contrairement à
nos iatentions, ilor le cnOIX des électeurs.
Il vous appartient, monsieur le préfet, d'y
tenir la main. Lés vérificateurs des poids et
MeSUrme, en particulier, sont en rapport avec
des catégories nombreuses d'électeurs : la
loi les place sous votre surveillance. Si l'at-
titude ou les actes de quelques-uns (l'entre
eux, ou de tous autres fonciioatiaires de
mon administration donnait lieu a des
plaintes que je suis loin de prévoir et qui
vous paraîtraient fondées, je vous serais
ob'i;.cé de m'avertir sans
Recevez, monsieur la préfet, l'assurance
de ma considération la plus distingué*.
h j Le ministre de l'agruultuie
et du e-'mmerc
J; Iàj C. DE MEAUX.
—————————— -
Quelqu'un doit être aujourd'hui bien
scandalisé : c'est M. Lambert Sainte-
Croix, qui fut, en février 1871, l'un
des signataires de la proposition dd dé
chéance. Mais il faut conter en deux
mots ce qui se passe dans le départe-
ment de l'Aude, où M. Lambert Sainte
Croix pose sa candidature au Sénat,
avec l'appui du préfet et en compagnie
d'un conservateur quelconque; le nom
importe peu. Eri face de cette liste Lam-
bert Sainte-Croix, il y a une liste répu-
blicaine, très-politiquement et très-ho-
norablement composée, qui l'emportera,
nous l'espérons bien. Puis une candi-
dature isolée, celle d'un ancien muet
du Corps législatif, M. Peyrusse, qui a
recouvré la parole et s'en sert aujour-
d'hui comme uu furieux.
Or, ce M. Peyrusse écrit aux élec-
teurs ceci : « Allez librement au vote ;
et si vous avez l'énergie nécessaire, si
vous aVal la conviction comme moi que
l'empire est l'obstacle le plus absolu
contre le retour de la Commune, nous
pourrons tous envisager sans crainte
l'avenir ; la France aura bientôt repris
sa sécurité, sa prospérité et sa gran-
deur. » L'empire, obstacle à la Com-
mune ! M. Amigues nous est témoin
que l'on ne s'y attendait pas ! Mais ce
que M. Lambert Sainte-Croix, concur-
rent de M. Peyrusse, doit se demander
aujourd'hui avec quelque stupeur, c'est
ce que l'on a fait du décret de déchéan-
ce, rendu à l'unanimité moins cinq
voix par l'Assemblée qui .vient de dis-
paraître ? Patienfe ! Voici de quoi ache-
ver de l'édifier.
Ea même temps qu'aux électeurs, M.
Peyrusse a écrit au préfet de l'Aude.
Et pourquoi faire ? Pour protester, au
nom du parti impérialiste, contre la can-
didature de M. Lambert Sainte-Croix :
« Quant à nous, monsieur le préfet, le
parti impérialiste, dont je suis dans
l'Aude, par mes antécédents et par mon
passé, le chef autorisé, vous déclare
hautement par mon organe qu'il consi-
dère la candidature de M. Lambert
Sainte Croix, posée dans ces conditions,
comme un défi, et que, dans aucun cas
et à aucun degré, il ne votera pour M.
Lambert Sainte-Croix. » Sur quoi, le
héraut du bonapartisme daigne ajouter
ces explications, pour que M. le préfet
n'en ignore : « M. Lambert n'était-il
pas l'ennemi de l'empire, alors que
l'empire était dans toute sa splen-
deur? N'a-t-il pas, autant qu'il a dé-
pendu de lui, contribué à le renverser?
N'a-t-il pas applaudi à sa chute ? N'a-
t-il pas été à Bordeaux l'un des promo-
teurs et des signataires de la demande
en déchéance de l'empereur et de sa
dynastie, déehéance prononcée par
l'Assemblée, sans délibération, dans un
moment d'émotion et de colère ? N'a-t-il
pas été de - ceux qui ont annulé l'élec-
tion Bourgoing, etc., etc. ? > ■>.
Il paraît, en effet, que M. Lambert
Sainte-Croix a voté l'invalidation des
pouvoirs de M. de Bourgoing. Nous
L'avions oublié. Qu'il ne s'en fâche pas !
Il a été lui-même sujet à tant d'oublis !
Quoi qu'il en soit, voilà la situation
dans toute son originalité : en dépit du
décret de déchéance, qui n'est point
abrogé, en dépit de la constitution du
25 février, qui est en vigueur, un can-
didat de Chislehurst lance hardiment
un appel vigoureux à la restauration
de l'empire, et accuse un préfet du
gouvernement de la République d'a-
voir posé « comme un défi au parti im-
périaliste » la candidature d'un enne-
mi de l'empire, « d'un des promoteurs
de la demande de déchéance, votée par
l'Assemblée dans un moment de colère
et d'émotion. » Si M. Lambert Sainte-
Croix n'est point suffoqué, c'est qu'il est
doué du caractère le mieux fait qu'il y
ait au monde. Et s'il s'indigne, cepen-
dant, il a tort, puisque c'est son parti
qui a contribué à ce qui arrive, puis-
que ce résultat était inévitable et
prévu.
- Les bonapartistes, qui poussent l'in-
solence et l'audace au degré où les
porte aujourd'hui M. Peyrusse, sont,
sinon dans leur droit, au moins dans
leur rôle. Ils profitent des avantages
qu'on leur a faits ; nous les compre-
nons. C'est à eux de voir s'il vaut
mieux, comme M. Darblay, faire de
l'impérialisme affadi, ne jurer que par
le gouvernement du maréchal et par la
sagesse du vice-président du conseil,
inonder le pays de photographies et de
circulaires où l'on s'est peint, au mo-
ral ainsi qu'au physique, le bras ar-
rondi et la bouche en cœur, ou bien,
comme le bouillant candidat de Carcas-
sonne et de Narbonne, monter sur ses
ergots, casser les vitres et chanter
pouille au gouvernement. Nous ne sa-
vons trop ce qu'en pense M. Lambert
Sainte-Croix ; mais, pour nous, la fran-
che brutalité de M. Payrusse est ce qui
nous plaît mieux. Celui-là n'a besoin
ni de perruque blonde ni de collet noir.
Il suit le conseil que V Ordre don-
nait ces jours-ci aux bonapartistes ; il
conjugue à voix haute et intelligible
le verbe : « Je suis factieux, » et crâ-
nement. Morale politique à part, il fait
bien, s'il le peut. Seulement, pourquoi
~t~t, -'" ."," J - j. - I.¡t
r !e peut-il ? et d'où lui vient sa crâné-
rie? +~ - —
Eh. ! M. Lambsrt le sait bien ; qu'il
ne fasse point le surpris ni l'effarouché.
Depuis que les bonapartistes et les
hommes de la droite et du centre droit
ont gardé l'ordre moral ensemble, les
premiers se sont cru toutes les privau-
tés permises. Et non sans raison, puis-
qu'à dater du 24 mai 1873 les droites
avaient accordé au parti impérialiste
ce qu'on appelle en style figuré les der-
nières faveurs. Faut-il rappeler le rang
qu'ils ont obtenu sous les ministères
de combat et la place qu'ils ont occu-
pée dans les «groupes conservateurs ? »
Ce serait l'histoire de deux ans et demi
à refaire. Ce qu'il y a de certain, c'est
que, devant la droite et le centre droit
compromis, les bonapartistes peuvent
à présent tout oser. „
M. Peyrusse est candidat ; mais nous
avons vu, nous voyons chaque jour des
écrivains qui n'ont point les immunités
des candidats aller bien plus loin que
M. Peyrusse. Est-ce que les journaux
impérialistes de Paris et des départe-
ments n'ont pas tous inséré, l'antre se-
maine, un article où il était dit que l'As-
semblée avait déchiré de ses propres
mains le décret de déchéance? Et sur
quoi s'appuyait l'auteur? Sur un docu-
ment parlementaire, sur un rapport
qui déchargeait l'empire de la ruine,
de l'invasion et du démembrement
de la France pour en charger le gou-
vernement de la Défense, sur ce fa-
meux rapport distribué l'avant veille
de la séparation de l'Assemblée par
les soins de M. Boreau-Lajanadie, mem-
bre du centre droit ! Que répondre à
cela? La faction bonapartiste n'est-
elle point absolument dans la logique?
Ne peut-elle, autant qu'il lui plaît, en
user et en abuser? — Mais le gouver-
nement — Et comment le gouverne-
ment interviendrait-il, quand la direc-
tion politique appartient justement à
un ministre qui ne prétend &'appuyer
que sur la droite et le centre droit?
Pour des roués, les amis de M. Lam-
bert Sainte-Croix- sont vraiment naïfs.
Comment! ils se sont associé le parti
de l'empire, ils se sont ligués avec lui
pour l'extermination de la République,
et ils ont ont été — soyons polis! —
assez simples pour croire que l'empire
n'en profiterait pas ! Jusqu'en octobre
1873, on pouvait encore les compren-
dre à la rigueur ; mais après ? Com-
ment n'ont-ils pas eu assez de clair-
voyance pour comprendre que, tout
étant rompu du côté de Frohsdorf,
c'était pour Chislehurst qu'ils travail-
laient ? Mais non ! ils ont continué de
se lancer à corps perdu dans leur « or-
dre moral, > comme des gens pris de
vertige. Si le proverbâ est vrai, il fallait
que le Ciel -leur en voulût furieuse-
ment, car il les a rendus bien fous. Et
ils le sont toujours. Notre parti n'a
rien épargné pour les ramener dans la
voie du bon sens ; à leur intention, les
gauches ont fait des prodiges de conci-
liation, de modération, de sagesse. Pei-
nes perdues ! Nos centre-droitiers n'en
ont continué que de plus belle à dauber
sur la Réoubliaue et les léoublicains.
On aurait juré qu'ils avaient des trônes
à revendre ! Et le dénouement ? Le dé-
nouement, c'est la confusion et la dé-
bandada. Ils ont fait tout le mal
qu'ils ont pu à la République ; et pour
quel résultat? Ils sont eux-mêmes inca-
pables de se sauver. Quel spectacle nous
donnent-ils ? A qui demander des nou-
velles de l'orléanisme ? Est-ce à M.
Batbie, recueilli piteusement par la
charité des impérialistes dans le Gers ?
ou bien à M. Lambert Sainte-Croix, que
les impérialistes de l'Aude couvrent pu-
bliquement de railleries et d'invectives ?
Ah! vous l'avez voulu !. Nous ne
savons pas combien il entrera afo
Sénat d'impérialistes. Nous croyons et
nous espérons qu'ils seront peu, très-
peu ; mais, quel qu'en soit le nombre,
on pourra dire que leur succès aura été
l'œuvre de la réaction monarchiste.
Les Peyrusse doivent tout aux Lam-
bert Sainte Croix. Mais ce n'est plus le
temps de récriminer contre les auteurs
d'une situation qui humilie non pas
seulement tel ou tel parti, mais la
France. Les fautes ont été commises
par les monarchistes ; c'est aux ré-
publicains, qui le peuvent mainte-
nant, de les réparer. Gardons-noas
à la fois des candidats bonapartis-
tes et de ceux qui les font! Confions
la République à ceux qui désirent son
affermissement, et non sa ruine. Il est
temps que le pays se repose des agita-
tions où l'ont entretenu les vieux par-
tis ; il est temps, surtout, si nous dé-
sirons enfin retrouver le calme, que,
grâce aux deux Chambres nouvelles,
le décret dè déchéance redevienne une
réalité. -:JH"'-
EUG. LIÉBERT.
r
———————— ————————
On lit dans le Français:
« On pouvait être certain que les jour
naux radicaux déclareraient que M. Buffet
sort de la crise, « .,inon vaincu, du moins
diminué. » C est un cliché fort en usage
depuis que M. Buffet est au pouvoir. Il
semble vraiment qu'à force de s'amoin-
drir M. le vice-président du conseil de-
vrait finir par n'être ilui rien. »
Eh I mais! c'est que c'est assez vrai,
entre nous, et M. IWffet a dû. peu goûter
cette caresse de son journal favori, qui
ressemble assez à un pavé. Il fut un temps
1 0.:1' l.;l t C, i, r d'IH J
où M. Buffet était porté au pouvoir par
toutes les gauches, et accepté* par toutes
les droites. Jamais peut être on ne vit
unanimité plus touchante. Sîvvz-vous ce
qu'il fit pour faire taire ce concert, dont ia
modestie ne se pouvais aoeomraoier ? Il
n'eat qu'à ouvrir la bouche. Le flot qui
l'apporta recula épouvaaté. Dapuis, M. le
ministre de l'intérieur n* perdit pas une
occasion de renouveler cette scèae. qui
avait été le plus beau jour de sa vie. Jouer
la 12 mars fat son rêve, son idée fixe, son
idéal. -yr.') .T". VR
Ille joua à l'occasion du rapport Savary, j
à l'occasion du discours J., S tors, à - l'occa-
iion de la candidature Siy. Et, chaque
fois, il arrivait à un rc altat identique,
qui était de mettre en p eine lumière le ca-
racfère hété ogène du cabinet.
Voilà, pardieu 1 un be&u triomphe, et M.
Buffet eat bien agrandi quand il a démon- ,
tré qu'il est à peu PTèi seul de son avis
dans le ministère qu'il eit censé Airjgeoe 1
Mais c'est ainsi que M. Buffet entend la
grandeur et la force. Les autres la placent -
dans l'union, M. Buffet la place dans l'iso-
lement. Quand il se sentira seul en France
avec sa politique. il se considérera comme
arrivé au dernier degré de la grandeur,
EHe Français dira encore : « Quelle gran-
deurrquetl puissance ! » Il est certain'-
que. comme rliSf:',lyat:f; M. B-aff t n une
A le prendre ainsi, il est ë- ù r que Nf. Bat«
A le prendre ainsi, il est que M. Buf-
fet doit en ce moment se considérer c )mme
presque parvenu au but qu'il poursuit avec
autant d'énergie que de constance. Jusqu'à
présent, après chaque équipée de M. le
vicfl-président du conseil, on dbait: « M,
Buffet Ast en désaccord avec M. Dufaure ;
M. Buffet est en désaccord avec M. Decazes,
M. Buffet est en désaccord avec M. Léon
Say ». Ces désaccords s'accumulaient, ti
bien que M. Buffet, qui avait été en prin-
cipe le cabinet tout entier, ea venait à
n'être plus que le cabinet moins M. Du-
faure, moins M. D8cazes, moins M. Baffdt.
C'est ce que nous appelions se diminuer,
et ce que le Français appelait s'agrandir
au ïdus haut degré.
Mais aujourd'hui, c'est bien une autre'
affaire. Tous les journaux bien informés
s'accordent à dire que la crise s',t termi-
née sur cette décision commune que cha-
que ministre conserverait sa liberté dic-
tion particulière. Voilà la dernière victoire
de M. Buffet. Il était le cabinet moins ceci
et moins cela, il est déformai* le cabinet
moins tous les autres Dliniiltrt='\Í, ce qui re-
vient à dire qu'il est M. Buffet tout seul,
id est rien, dit le Français. Nous trou-,
vons encore que ce rien est beaucoup rop ;
mais nous ne pouvons nous empêcher de
confesser que c'est là une manière toute <
nouvelle de s'agrandir, et ^ua peu de chef
de cabinet ont pratiquée. - ;'
C'est que M. Buffet n'est pas un chef de
cab;net comme un autre. Oh! tant s'en
faut ! Où les autres <{herchent des appuis,
M. Buffet voit des entraves, et jamais il ne
se seat si fort que quand il te tent isolé.
C'est ce genre de force qu'il a cherché de-
puis qu'il est au pouvoir bVtC la plus
louable obstination, et on lui doit cette
justice qu'il a réussi à la conquérir tu delà
peut-être de ses espétaï)c't. Avec la consti-
tation pour piédestal et ses collègues du
mini itère pour appuis, il était élevé juste
de la hauteur de son piédttital, et fort
juste de la force de lei appuis. Ingénier
sement il est dercendu du piédestal, et
soigneusement il a écarté de loi les appuis.
Qu'en reste t il à cette heure? Le compte
en est facile à faire, et nous ne-demandons
que six semaines pour qu'il éclate à tous
les yeux, même aux siens peut-être : car,
enfin, il ne faut désespérer de rien.
-,,*'" • FABRICE.
"f5. 'te
----'--'---.
D'Orléans, de Parthenay, de Joinville, de
Carpentras, etc., ie Petit National reçoit
des lettres qui l'avertissent que les préfets
et sous-préfdt-4 maintiennent contre lui l'in-
terdiction sur là voie'publique, wi < i j ■■
On lui écrit : .-
Parthe a-, le 11 j&avier 187d.
Monsieur,
Je regrette vivement d élre obligé de vous
annoncer que je n'ai pu obtenir de M. le pré-
fet des Ddux-Sévres l'autorisation de veaire
le Petit National, Il a répondu à ma demande
qu'il ne pouvait lever l'arrêté de son prédé-
cesseur; alors, M. la sous-préfet de Parthe-
nay m'a retiré l'autorisation verbale qu'il
m avait donnée. Ainsi je vous prierai donc de'"
ne plus m'envoyer votre journal; comme
vous voyez, je n3 puis le vendre sans me
compromettre. * j. V/ i, m*
Recevez, monsieur, mes salutations em-
pressées.
GUILLOT.
Ou bien encore :
r. Carpentras, le 11 janvier 1876.
Monsieur l'administratear,
M. le sous-préfet m'a fait avertir par le
commissaire de police de na pas faire poser
les affiches du Petit NLdional, qUe la vsïxtc en
était toujours interdite dans le département de
Vaucluse.
Jfl: M. BLOCH.
D'où notre confrère conclut avec raison : ,
Que la loi du 29 décambre et méconnue *
ec violée
Et que ; l'interdiction de vente sur la
voie publique subsiste après comme avant
le vote de l'amendement Jqnzé.
De notre côté, nous avons reçu du
Loiret les mêmes avis. Dans toute 1 éten-
due de ce département ou préfet a pre. erit de cacher le XIX* Siècle,
une feuilie que Mgr Dupanloup ne saurait
voir.
Jeudi prochain se réunit la commission
de permanence. Eile demandera compte
au minisiere de cette violation de la loi.
Nous ne doutons point qu'elle ne fasse
respecter lej décisions de l'Atsemblée.
.;. 1 E. L. -
•» --
Un groupe considérable d'électeurs séna-
toriaux viennent d'adresser la circulaire
suivante aux consaiibrs municipaux du
département des Bjuchas-àu-Rhône :
11!
Messiears les conseillers municipaux,
Vous êtes appelés à exercer, pour la pre-
mière fois, des prérogatives exceptionnelles
Prix du Numéro A Paris : 15 Centlm.. — Dêpartemuti : 80 0.:11.*1.
Dimanolie 16 Janylvr 1870
- ---
id '6.1d'J
le r 1
- RÉDACTION - - —
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit 1,
53, rue de Lafayette, 53
Les lettres non affranchies seront refusées
v ABONNEMENTS 1I ,.
- - ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
63, rue de Lafayette, 53 -
.-
Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus
» *————————* ,j : «riit«» «.
90 ,:Jr.' ABONNEMENTS r" h
At.a • i
PARIS
Trois mois 13 fr.
Six mois. 25
Un an. 50
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
DÉPARTEMENTS
Trois mois 16 flr.
Six mois. 32 jt
Un an 62
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CERF et
H 6, place de la Bourse, 6 .;
Rédaoteur en chef-Gérant: E. ABOUT
, PARIS -
Trois mois.,., 13 fr.
Si :: mois 2&
Un an. 50
DÉPARTEMENTS
Trois mois. J6 Jr.
Six mois. 32
Un .an..-., 62
Anno, chez MM. LAGRANGE, CERF et C"
•MO«»àS>. 6, elaee de la Bourse, 6 l't- 1-
-:;- If" -" :;:"
Imp. A. Caux ET CU, rue Bergère, 20, à Paris --
y *m& * f?»- ■ -— -sir
bulletin r
-" ---- - 1'
0 1*'
Paris, 15 janvier 1876.
Le manifeste du président de la Républi-
que est aujourd'hui le sujet des apprécia-
tions et des discussions de toute la preste.
Les organes qui marquent à cet endroit la
déception ou la désapprobation la plus ma-
nifeste sont les feuilles légitimistes et bo-
napartistes. C'ept ce qui arrive toutes les
fois que le chef de la République fran-
çaise, prenant la parole, fait disparaître,
par la seule constatation des faits et des
lois, les chimères de révision à bref délai
dont aiment À se bercer les partis monar-
chiques. Les journaux qu'on est convenu
d'appeler orléanistes, bien qu'ils s'en dé-
fendent quelquefois, et les journaux répu-
blicains s'accordent dans l'approbation et
se félicitent de la manière dent la crise
s'est terminée. -
Car elle est terminée, cette crise. Tous
les renseignements concordent sur ce point,
et aussi sur cet autre point assez curieux
que tous les ministres conserveront, cha-
cun à part soi, leur liberté d'action pro-
pre. C'est là-dessus, paraît-il, qu'on s'est
accordé au sein du cabinet, s'il n'y a pas
quelque ironie à appeler cela un accord.
Après tout, c'est peut être le seul dont le
cabinet actuel, toat compte fait, était sus-
ceptible. < <
Ainsj,il est bien entendu que, d'une part,
M. Léon Say reste sur la liste Boucher et
Feray, dans le département de Seine-et-
Oise, et que,d'autre part,M. le ministre de
l'intérieur envoie à M. le préfet de ce dé
partement une lettre officieuse pour lui
bien faire remarquer que cette liste, en-
core que contenant le nom de M. Léon
Say, n'a point les sympathies du gouver-
nement. Ce que l'on pourrait conclure de
tout ceci, c'est qu'il n'y a plus, à propre-
ment parler, de cabinet jusqu'aux élec-
tions ; mais, en quelque sorte, un groupe
de ministres unis par des rapports de cour-
toisie et des liens de sympathie personnelle
plus ou moins vive. Plus que jamais le
pays doit se persuadèr qu'il n'a à compter
que sur la constitution, sur le maré-
chal qui en est le gardien, et sur lui-
même. M. Léon Say a adressé aux fonc-
tionnaires de l'administration qu'il dirige
une circulaire ayant pour but de leur re
commander la plus stricte neutralité dans
la lutte électorale qui va s'ouvrir.
Peu de nouvelles étrangères. La pres-
sion des puissances européennes sur le gou-
vernement turc continue, pression douce,
officieuse et amicale. Ainsi le Lloyd an-
nonce que la Porte,qui, d'abord, avait ab-
solument refusé de prendre connaissance
de la note Andrassy, s'est décidé à rece-
voir la communication officieuse sur les
conseils « amicaux » de l'Autriche et de la
Russie. Il ne faut point sourire de ce qua-
lificatif. En l'état où se se trouve la Tur-
quie, elle n'a mieux à faire que de croire
à l'amitié de ceux qui lui offrent une pro-
tection gênante, mais que lei événements
ont montrée nécessaire. 1
1 L'ETRANGER
DANS LE DÉPARTEMENT DES VOSGES
Nous pensions, dans notre ignorance,
avec tous les autres Français, que
l'occupation étrangère avait fini en
septembre 1873. Il nous semblait que
cette pauvre nation, saignée à blanc,
mutilée, rançonnée et humiliée, avait
au moins la triste conbolation de se
dire, après tant de malheurs : Je suis
chez moi! - fi'
Eh bien! nous étions dans l'erreur,
et M. le vice-président du conseil
daigne aujourd'hui nous désabuser par
l'organe du plus particulier de ses offi-
cieux. Tous les étrangers ne sont pas
partis; il en reste des milliers chez
nous, sur ce territoire restreint que la
guerre nous a laissé, en deçà de la
nouvelle et déplorable frontière. Le
plus beau, le plus éelairé, le plus vail-
ant, le plus patriote de nos départe-
ment de l'Est n'est pas évacué; il four-
mille d'intrus, qui n'attendent pas
même leurs lettres de naturalisation
pour s'impatroniser chez nous et impo-
ser le joug de leurs idées aux bons
Français des Vosges. * ',,,>
C'est le Vosgien qui nous révèle cette
énormité ; or, l'autorité du Vosgien ne
saurait être mise en doute. Elle a pour
garant le Comité conservateur, le pré-
fet d'Epinal et M. Buffet lui-même. -
Il semble que la Providence, elle-
même ait mis le Vosgien sur la piste
de cette invasion. Voici comment les
choses se sont passées. Un petit nom-
bre d'électeurs sénatoriaux, rarœ aves,
et quelques maires de l'ordre moral
s'étaient donné la joie de prôner les
candidatures de MM. Buffet, Grandjean
et Moageot. Le Vosgien avait publié la
liste de ces adhésions, liste un peu
courte, hélas ! comme les ponts de M.
Ducros sur la Marne, et qui, par con-
séquent, risque fort de ne pas atteindre
son but. - C!'
« Aussitôt le Mémorial des Vosges,
journal républicain, répondit par une
autre liste de députés, de conseillers
généraux, de conseillers d'arrondisse-
ment, de conseillers municipaux, de
maires, de mauufacturiers, de gros
cultivateurs et de bons propriétaires
qui adhéraient de préférence à la can-
didature de MM. Claude, George et
'J~ *' -~ —'r-
1 ~l., il - -..
tîlwiïdtfC Cette liste parut imposante à
bien des gens, dont nous sommes ; le
Vosgien prit son air le plus dédaigneux
et lui reprocha. devinez quoi? D'être
interminable! Mais, innocent V oS{Jlen!
les listes interminables sont les gros
bataillons de la politique, et la victoire
appartient aux gros bataillons.
Battu sur un terrain qu'il a choisi
lui-même, le journal de M. Buffet n'ima-
gine rien de mieux que de crier à la
trahison : les battus n'en font jamais
d'autres. Selon lui, les amis de MM.
Claude, George et Claudot sont des
Français de contrebalide, des hommes
qui n'ont pas le droit d'exprimer une
opinion politique et de se dire républi-
cains. Claude, George et Claudot, ces
patriotes qu'on aime et qu'on acclame
dans tout le département, pourraient
bien être, en somme, les candidats de
l'étranger !
Ecoutez le Vosgien! C'est lui qui
parle, dans un de ces petits entrefilets
où excelle le Français, ce Vosgien de
Paris : tJtJlt ><» up "1,,- xuoq jh a.
Une des singularités les plus frappantes à
sigaaler dans cette série de noms qui a été
publiée par notre confrère, c'ei-t la présence,
au nomore des adhérents, d'un nombreux
état-major d'industriel d'hommes qui sont
parmi nous depuis deux ou trois ans à peite,
qui ont apporté dans notre département cer-
taine richesse, mais qui sont par trop peu
naturalisés dans le pays pour prétendre y
faire la loi. Les Vogieús ne sauraient souf-
frir qu'on vicie à ce point leurs élections et
qae des étrangers, pour lesquels oa a d'ail-
leurs toutes sortes d'égards, vieonent impo-
ser le joug de lears idees à toute une popu-
lation.
J .J J"
Lecteur, as-tu débrouillé ce chaos?
As-tu bien saisi la pensée qui s'enve-
loppe par un restant de pudeur dans
ces périphrases? As-tu compris que ces
étrangers qu'on expulse moralement de
la vie politique, ces intrus mal natura-
lisés qu'on accuse de vicier nos élec-
tions par l'esprit républicain qu'ils y
apportent, s'appellent de leur vrai nom
les annexés ?
Ainsi donc, en janvier 1876, moins
de cinq ans après l'annexion de l'Al-
sace et de la Lorraine à l'empire alle-
mand, il s'est trouvé, en France, un
journal assez peu français pour outra-
ger, d'un trait de plume, ces deux ou
trois cent mille citoyens qui ont tout
sacrifié à leur pays ! - _H'" --,
Volontaires de l'année terrible, sol-
dats, gardes mobiles, mobilisés, francs-
tireurs, braves gens qui, après avoir
versé votre sang pour la France, avez
fièrement refusé de porter le casque
prussien, savez-vous ce que vous êtes
aux yeux du Vosgien, journal officieux
de M. Buffet?
Des étrangers !
Juges de paix, maîtres d'école, gar-
des forestiers, pauvres petits fonction-
naires qui avez mieux aimé solliciter
et attendre longtemps, hélas ! un em-
ploi dans votre pays que d'accepter les
offres éblouissantes du vainqueur, il
y a dans les Vosges un journaliste aux
ordres du préfet de M. Buffet qui vous
flétrit du nom - d'étragers).f -'J.
Paysans qui vous êtes déracinés du
sol natal, sans savoir où ni quand vous
-trouveriez quelques arpents de terre à
labourer; ouvriers qui avez dit un
adieu déchirant à la tombe de vos pè-
res et au berceau de vos enfants ; hom-
mes de toute condition qui avez re-
noncé à vos plus tendres souvenirs, à
vos plus chères habitudes pour conser-
ver le nom de Français, sachez que
vous avez été de grands sots, car les
agents électoraux de M. le vice-prési-
dent du conseil ne vous trouvent pas
suffisamment naturalisés dans votre
patrie ! * < 1 < J "¡
La loi, qui est bonne Française, a dé-
cidé que les émigrés de l'Alsace et de
la Lorraine n'auraient pas vingt-quatre
heures de stage à subir pour retrouver
partout la plénitude de leurs droits ci-
vils et politiques. Le journal de M.
Buffet décide, dans son patriotisme of-
ficieux, qu'un citoyen de l'Alsace ou de
la Lorraine allemande transporté depuis
deux ou trois ans dans les Vosges, Lor-
raine française, n'y a pas encore droit
de cité. * * * -'i/'-- i}*r
1 Lorsque les départements de la
Seine, de Seine-et-Oise, et beaucoup
d'autres, se sont fait un pieux devoir
d'envoyer à l'Assemblée nationale un
certain nombre d'annexés par cela seul
qu'ils étaient annexés et qu'ils ne pou-
vaient être élus dans leur pays natal,
la feuille officieuse d'un département
qui a subi l'invasion, qui a frisé l'an-
nexion et qui figure encore comme alle-
mandsurles cartes ambitieuses deBerlin,
le Vosgien, journal lorrain, marchande
la qualité de Français aux Lorrains
expulsés de Metz, de Thionville, de
Bitche, de Dieuze et de Phalsbourg,
comme aux Alsaciens chassés de Stras-
bourg, de Saverne, de Colmar, de Mul-
house ! Il daigne constater que ces gens-
là ont apporté quelque richesse dans
le département; mais ni leurs capitaux
ni le travail de leurs bras n'ont encore
racheté la faute originelle. -t-. or -
Et quelle faute, s'il vous plaît? Le
malheur. Vœ victis! Ce n'est pas, à
vrai dire, que les Alsaciens et les Lor-
rains annexés aient été plus vaincus
que les autres Français, mais l'Alle-
magne les a choisis pour payer la ran-
çon des autres, et le Vosgien estime
qu'on ne les a pas taxés assez cher.
En février 1871, M. de Bismarck,qui
possédait et entendait garder trois dé-
- ,. V (!.U ;«*r .GC'
partements et demi de l'Alsace et de là
Lorraine, permit aux annexés de voter
librement aux élections générales. En
janvier 1876, un journal de préfecture
s'étonne que des émigrés qui ont tout
sacrifié à la patrie osent manifester une
opinion.Mais quand donc, je vous prie,
ont ils cessé d'être Francais? Ils le sont
¡t'autant plus, ce me semble, que la
conservation de ce beau titre leur a
coûté plus cher. r..
Ces malheureux n'ont qu'un seul tort :
ils se souviennent, lorsque certains
parlementaires au cœur léger, protec-
teurs et protégés de l'empire, ont tout
oublié sans rien apprendre. Ils se rap-
pellent, nos annexés, l'article 5 de
la constitution impériale qui disait :
« L'empereur est responsable devant
le peuple français. » Ils ont toujours
présent à la mémoire le vote souve-
rain par lequel l'Assemblée de Bordeaux
a déclaré Napoléon III «responsable de
l'invasion, de la ruine et du démembre-
ment de la France. » Ils seront jusqu'au
dernier jour les témoins saignants et
implacables d'un acte de criminelle
ambition qui condamne à jamais le cé-
sarisme et repousse tout autre gouver-
ment que la République. Voilà pour-
quoi le journal de la préfecture des
Vosges les traite en étrangers, et c'est
aussi pourquoi la généreuse population
de ce département s'éclaire à leur rude
expérience et se réchauffe à leurs pas-
sions.
-ln O épi'! ABOUT. J
-- —————— —————— *
La fraction la. plus avancée du conseil
municipal de Paris a tenu ces jours der-
niers une réunion privée dans laquelle
une liste de candidats au Sénat a été diis-
cutée et votée. Elle comprend six noms,
bien que Paris n'ait que 5 sécateurs à
élire. Ce sont, par ordre de suffrages obte-
nus : MM. Victor Hugo, Louis Blanc, Pey-
rat, Floquet, Freycinet, Tolain. *
Nous avons à peine beioin. de faire re-
marquer que cette manifestation isolée ne
lie en aucune façon le corps électoral, et
que nous la mentionnons uniquement à ti-
tre d'information. C'est seulement après
l'élection des délpgllés, et dans une assem-
blée générale, qu'un débat sérieux et ap-
profondi pourra donner lieu à la formation
d'une liste. :Ttof
—————— ♦ ——————
Le Journal des nébats publie là note
suivante : t "J. "'t.",
A la suite du conseil des ministres tenu
ce matin à l'Elysée, M. Léon Say a repris
ses fonctions de ministre des finances.
Nous sommes autorisés à affirmer de non-
veau que M. Léon Say ne changera ritn aux
conditions dans lesquelles il s'est présen é
aux suffrages des électeurs sénatoriaux de
Seine-et-Oue par la circulaire commune qu'il
a signée avec MM. Feray et Gilbert-Boucher.
n -0. - r"'
M. Léon Say vient d'adresser aux fonc-
tionnaires de son administration, à l'occa-
sioa "deî élections prochaines, la circulaire
suivante : ; nI&¡'
,¡ MM. les directeurs généraux,
MM. les trésoriers-payeurs généraux,
Les élections pour le choix des sénateurs
et des députés vont, pendant la dernière moi-
tié du mois de janvier et pendant toat le
mois de février, préoccuper un grand nom-
bre de personnes. Leur importance est, en
effet, capitale, puisqu'elles ont pour objet d'e
compléter le gouvernement et d'assurer le
fonctionnement régulier de la constitution ;
elles peu veut, en coaséqoence, amener une
certaine agitation dans les esprits.
, Il faut que l'administratioades finances ne
soit. a aucun degré, mêlée à cette agItation.
Chargés de veiller à la rentrée exacte de
l'impôt et à l'acquittement régulier des dé-
pendes publiques, les agents des lfoences
doivent, tout en conservant l'entière liberté
de leurs votes, se renfermer scrupuleusement
dans le rô!e qui leur est réservé. Je vous prie
de donner des instructions dans ca sens aux
agents qui soat placés sous vos ordres. ;
Vous aurez à leur faire savoir qu'ils ne
doivent assister à aucune réunion, ni appo-
ser leur nom au bas d'aucune circulaire ou
d'aucune affiche; ils ne doivent prendre part,
enfin, à aucune mauifdtatiùn lorsque les ré-
sumais seront proclamés.
e'et à ce prix seulement qu'ils pourront
conserver auprès des contribuables une au-
torité qu'il leur est si nécessaire de pouvoir
exercer, dans l'intérêt des finanças da 1 Etat.
Rscevez l'assurance de mi considération
distinguée et de mon attachement.
«s t ft Le ministre des finances, ib:
J'" r 1 T LÉ. ON SAY..
i tW. , corres-
-f! ♦ ——————————————
Le Corrézien reçoit d'un de ses corres-
pondants de Paris la copie de la circulaire
ministérielle snivanfe, dont il garantit
l'authenticité et l'exactitude: -.. m
"V al 'fi fcàflAin Paris, le 6 janvier 1876.
O4
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE J
ET DU COMMERCE
- ,. h
Cabinet du ministre.
Circulaire no 118. ,.. ',L
Monsieur le préfet, ',..,..
Durant la période électorale, il importe
que les fonctionnai tes et agents du gouverne-
ment, quels qu'ils soient, ne méconnaisstnr.
pas les résolutions qu'il a hautement mani-
festées et qai consistent, avant tout, à res-
pecter et à protégea* la liberté des suffrages.
J'ai pleine confiance que ceux qui relèvent
du ministère de l'agriculture et du commerce
ne manqueront pas à ce de voir. Ils n'abuse-
ront pas de l'influence qu'ils peuvent tenic
de leur emploi pour poser, contrairement à
nos iatentions, ilor le cnOIX des électeurs.
Il vous appartient, monsieur le préfet, d'y
tenir la main. Lés vérificateurs des poids et
MeSUrme, en particulier, sont en rapport avec
des catégories nombreuses d'électeurs : la
loi les place sous votre surveillance. Si l'at-
titude ou les actes de quelques-uns (l'entre
eux, ou de tous autres fonciioatiaires de
mon administration donnait lieu a des
plaintes que je suis loin de prévoir et qui
vous paraîtraient fondées, je vous serais
ob'i;.cé de m'avertir sans
Recevez, monsieur la préfet, l'assurance
de ma considération la plus distingué*.
h j Le ministre de l'agruultuie
et du e-'mmerc
J; Iàj C. DE MEAUX.
—————————— -
Quelqu'un doit être aujourd'hui bien
scandalisé : c'est M. Lambert Sainte-
Croix, qui fut, en février 1871, l'un
des signataires de la proposition dd dé
chéance. Mais il faut conter en deux
mots ce qui se passe dans le départe-
ment de l'Aude, où M. Lambert Sainte
Croix pose sa candidature au Sénat,
avec l'appui du préfet et en compagnie
d'un conservateur quelconque; le nom
importe peu. Eri face de cette liste Lam-
bert Sainte-Croix, il y a une liste répu-
blicaine, très-politiquement et très-ho-
norablement composée, qui l'emportera,
nous l'espérons bien. Puis une candi-
dature isolée, celle d'un ancien muet
du Corps législatif, M. Peyrusse, qui a
recouvré la parole et s'en sert aujour-
d'hui comme uu furieux.
Or, ce M. Peyrusse écrit aux élec-
teurs ceci : « Allez librement au vote ;
et si vous avez l'énergie nécessaire, si
vous aVal la conviction comme moi que
l'empire est l'obstacle le plus absolu
contre le retour de la Commune, nous
pourrons tous envisager sans crainte
l'avenir ; la France aura bientôt repris
sa sécurité, sa prospérité et sa gran-
deur. » L'empire, obstacle à la Com-
mune ! M. Amigues nous est témoin
que l'on ne s'y attendait pas ! Mais ce
que M. Lambert Sainte-Croix, concur-
rent de M. Peyrusse, doit se demander
aujourd'hui avec quelque stupeur, c'est
ce que l'on a fait du décret de déchéan-
ce, rendu à l'unanimité moins cinq
voix par l'Assemblée qui .vient de dis-
paraître ? Patienfe ! Voici de quoi ache-
ver de l'édifier.
Ea même temps qu'aux électeurs, M.
Peyrusse a écrit au préfet de l'Aude.
Et pourquoi faire ? Pour protester, au
nom du parti impérialiste, contre la can-
didature de M. Lambert Sainte-Croix :
« Quant à nous, monsieur le préfet, le
parti impérialiste, dont je suis dans
l'Aude, par mes antécédents et par mon
passé, le chef autorisé, vous déclare
hautement par mon organe qu'il consi-
dère la candidature de M. Lambert
Sainte Croix, posée dans ces conditions,
comme un défi, et que, dans aucun cas
et à aucun degré, il ne votera pour M.
Lambert Sainte-Croix. » Sur quoi, le
héraut du bonapartisme daigne ajouter
ces explications, pour que M. le préfet
n'en ignore : « M. Lambert n'était-il
pas l'ennemi de l'empire, alors que
l'empire était dans toute sa splen-
deur? N'a-t-il pas, autant qu'il a dé-
pendu de lui, contribué à le renverser?
N'a-t-il pas applaudi à sa chute ? N'a-
t-il pas été à Bordeaux l'un des promo-
teurs et des signataires de la demande
en déchéance de l'empereur et de sa
dynastie, déehéance prononcée par
l'Assemblée, sans délibération, dans un
moment d'émotion et de colère ? N'a-t-il
pas été de - ceux qui ont annulé l'élec-
tion Bourgoing, etc., etc. ? > ■>.
Il paraît, en effet, que M. Lambert
Sainte-Croix a voté l'invalidation des
pouvoirs de M. de Bourgoing. Nous
L'avions oublié. Qu'il ne s'en fâche pas !
Il a été lui-même sujet à tant d'oublis !
Quoi qu'il en soit, voilà la situation
dans toute son originalité : en dépit du
décret de déchéance, qui n'est point
abrogé, en dépit de la constitution du
25 février, qui est en vigueur, un can-
didat de Chislehurst lance hardiment
un appel vigoureux à la restauration
de l'empire, et accuse un préfet du
gouvernement de la République d'a-
voir posé « comme un défi au parti im-
périaliste » la candidature d'un enne-
mi de l'empire, « d'un des promoteurs
de la demande de déchéance, votée par
l'Assemblée dans un moment de colère
et d'émotion. » Si M. Lambert Sainte-
Croix n'est point suffoqué, c'est qu'il est
doué du caractère le mieux fait qu'il y
ait au monde. Et s'il s'indigne, cepen-
dant, il a tort, puisque c'est son parti
qui a contribué à ce qui arrive, puis-
que ce résultat était inévitable et
prévu.
- Les bonapartistes, qui poussent l'in-
solence et l'audace au degré où les
porte aujourd'hui M. Peyrusse, sont,
sinon dans leur droit, au moins dans
leur rôle. Ils profitent des avantages
qu'on leur a faits ; nous les compre-
nons. C'est à eux de voir s'il vaut
mieux, comme M. Darblay, faire de
l'impérialisme affadi, ne jurer que par
le gouvernement du maréchal et par la
sagesse du vice-président du conseil,
inonder le pays de photographies et de
circulaires où l'on s'est peint, au mo-
ral ainsi qu'au physique, le bras ar-
rondi et la bouche en cœur, ou bien,
comme le bouillant candidat de Carcas-
sonne et de Narbonne, monter sur ses
ergots, casser les vitres et chanter
pouille au gouvernement. Nous ne sa-
vons trop ce qu'en pense M. Lambert
Sainte-Croix ; mais, pour nous, la fran-
che brutalité de M. Payrusse est ce qui
nous plaît mieux. Celui-là n'a besoin
ni de perruque blonde ni de collet noir.
Il suit le conseil que V Ordre don-
nait ces jours-ci aux bonapartistes ; il
conjugue à voix haute et intelligible
le verbe : « Je suis factieux, » et crâ-
nement. Morale politique à part, il fait
bien, s'il le peut. Seulement, pourquoi
~t~t, -'" ."," J - j. - I.¡t
r !e peut-il ? et d'où lui vient sa crâné-
rie? +~ - —
Eh. ! M. Lambsrt le sait bien ; qu'il
ne fasse point le surpris ni l'effarouché.
Depuis que les bonapartistes et les
hommes de la droite et du centre droit
ont gardé l'ordre moral ensemble, les
premiers se sont cru toutes les privau-
tés permises. Et non sans raison, puis-
qu'à dater du 24 mai 1873 les droites
avaient accordé au parti impérialiste
ce qu'on appelle en style figuré les der-
nières faveurs. Faut-il rappeler le rang
qu'ils ont obtenu sous les ministères
de combat et la place qu'ils ont occu-
pée dans les «groupes conservateurs ? »
Ce serait l'histoire de deux ans et demi
à refaire. Ce qu'il y a de certain, c'est
que, devant la droite et le centre droit
compromis, les bonapartistes peuvent
à présent tout oser. „
M. Peyrusse est candidat ; mais nous
avons vu, nous voyons chaque jour des
écrivains qui n'ont point les immunités
des candidats aller bien plus loin que
M. Peyrusse. Est-ce que les journaux
impérialistes de Paris et des départe-
ments n'ont pas tous inséré, l'antre se-
maine, un article où il était dit que l'As-
semblée avait déchiré de ses propres
mains le décret de déchéance? Et sur
quoi s'appuyait l'auteur? Sur un docu-
ment parlementaire, sur un rapport
qui déchargeait l'empire de la ruine,
de l'invasion et du démembrement
de la France pour en charger le gou-
vernement de la Défense, sur ce fa-
meux rapport distribué l'avant veille
de la séparation de l'Assemblée par
les soins de M. Boreau-Lajanadie, mem-
bre du centre droit ! Que répondre à
cela? La faction bonapartiste n'est-
elle point absolument dans la logique?
Ne peut-elle, autant qu'il lui plaît, en
user et en abuser? — Mais le gouver-
nement — Et comment le gouverne-
ment interviendrait-il, quand la direc-
tion politique appartient justement à
un ministre qui ne prétend &'appuyer
que sur la droite et le centre droit?
Pour des roués, les amis de M. Lam-
bert Sainte-Croix- sont vraiment naïfs.
Comment! ils se sont associé le parti
de l'empire, ils se sont ligués avec lui
pour l'extermination de la République,
et ils ont ont été — soyons polis! —
assez simples pour croire que l'empire
n'en profiterait pas ! Jusqu'en octobre
1873, on pouvait encore les compren-
dre à la rigueur ; mais après ? Com-
ment n'ont-ils pas eu assez de clair-
voyance pour comprendre que, tout
étant rompu du côté de Frohsdorf,
c'était pour Chislehurst qu'ils travail-
laient ? Mais non ! ils ont continué de
se lancer à corps perdu dans leur « or-
dre moral, > comme des gens pris de
vertige. Si le proverbâ est vrai, il fallait
que le Ciel -leur en voulût furieuse-
ment, car il les a rendus bien fous. Et
ils le sont toujours. Notre parti n'a
rien épargné pour les ramener dans la
voie du bon sens ; à leur intention, les
gauches ont fait des prodiges de conci-
liation, de modération, de sagesse. Pei-
nes perdues ! Nos centre-droitiers n'en
ont continué que de plus belle à dauber
sur la Réoubliaue et les léoublicains.
On aurait juré qu'ils avaient des trônes
à revendre ! Et le dénouement ? Le dé-
nouement, c'est la confusion et la dé-
bandada. Ils ont fait tout le mal
qu'ils ont pu à la République ; et pour
quel résultat? Ils sont eux-mêmes inca-
pables de se sauver. Quel spectacle nous
donnent-ils ? A qui demander des nou-
velles de l'orléanisme ? Est-ce à M.
Batbie, recueilli piteusement par la
charité des impérialistes dans le Gers ?
ou bien à M. Lambert Sainte-Croix, que
les impérialistes de l'Aude couvrent pu-
bliquement de railleries et d'invectives ?
Ah! vous l'avez voulu !. Nous ne
savons pas combien il entrera afo
Sénat d'impérialistes. Nous croyons et
nous espérons qu'ils seront peu, très-
peu ; mais, quel qu'en soit le nombre,
on pourra dire que leur succès aura été
l'œuvre de la réaction monarchiste.
Les Peyrusse doivent tout aux Lam-
bert Sainte Croix. Mais ce n'est plus le
temps de récriminer contre les auteurs
d'une situation qui humilie non pas
seulement tel ou tel parti, mais la
France. Les fautes ont été commises
par les monarchistes ; c'est aux ré-
publicains, qui le peuvent mainte-
nant, de les réparer. Gardons-noas
à la fois des candidats bonapartis-
tes et de ceux qui les font! Confions
la République à ceux qui désirent son
affermissement, et non sa ruine. Il est
temps que le pays se repose des agita-
tions où l'ont entretenu les vieux par-
tis ; il est temps, surtout, si nous dé-
sirons enfin retrouver le calme, que,
grâce aux deux Chambres nouvelles,
le décret dè déchéance redevienne une
réalité. -:JH"'-
EUG. LIÉBERT.
r
———————— ————————
On lit dans le Français:
« On pouvait être certain que les jour
naux radicaux déclareraient que M. Buffet
sort de la crise, « .,inon vaincu, du moins
diminué. » C est un cliché fort en usage
depuis que M. Buffet est au pouvoir. Il
semble vraiment qu'à force de s'amoin-
drir M. le vice-président du conseil de-
vrait finir par n'être ilui rien. »
Eh I mais! c'est que c'est assez vrai,
entre nous, et M. IWffet a dû. peu goûter
cette caresse de son journal favori, qui
ressemble assez à un pavé. Il fut un temps
1 0.:1' l.;l t C, i, r d'IH J
où M. Buffet était porté au pouvoir par
toutes les gauches, et accepté* par toutes
les droites. Jamais peut être on ne vit
unanimité plus touchante. Sîvvz-vous ce
qu'il fit pour faire taire ce concert, dont ia
modestie ne se pouvais aoeomraoier ? Il
n'eat qu'à ouvrir la bouche. Le flot qui
l'apporta recula épouvaaté. Dapuis, M. le
ministre de l'intérieur n* perdit pas une
occasion de renouveler cette scèae. qui
avait été le plus beau jour de sa vie. Jouer
la 12 mars fat son rêve, son idée fixe, son
idéal. -yr.') .T". VR
Ille joua à l'occasion du rapport Savary, j
à l'occasion du discours J., S tors, à - l'occa-
iion de la candidature Siy. Et, chaque
fois, il arrivait à un rc altat identique,
qui était de mettre en p eine lumière le ca-
racfère hété ogène du cabinet.
Voilà, pardieu 1 un be&u triomphe, et M.
Buffet eat bien agrandi quand il a démon- ,
tré qu'il est à peu PTèi seul de son avis
dans le ministère qu'il eit censé Airjgeoe 1
Mais c'est ainsi que M. Buffet entend la
grandeur et la force. Les autres la placent -
dans l'union, M. Buffet la place dans l'iso-
lement. Quand il se sentira seul en France
avec sa politique. il se considérera comme
arrivé au dernier degré de la grandeur,
EHe Français dira encore : « Quelle gran-
deurrquetl puissance ! » Il est certain'-
que. comme rliSf:',lyat:f; M. B-aff t n une
A le prendre ainsi, il est ë- ù r que Nf. Bat«
A le prendre ainsi, il est que M. Buf-
fet doit en ce moment se considérer c )mme
presque parvenu au but qu'il poursuit avec
autant d'énergie que de constance. Jusqu'à
présent, après chaque équipée de M. le
vicfl-président du conseil, on dbait: « M,
Buffet Ast en désaccord avec M. Dufaure ;
M. Buffet est en désaccord avec M. Decazes,
M. Buffet est en désaccord avec M. Léon
Say ». Ces désaccords s'accumulaient, ti
bien que M. Buffet, qui avait été en prin-
cipe le cabinet tout entier, ea venait à
n'être plus que le cabinet moins M. Du-
faure, moins M. D8cazes, moins M. Baffdt.
C'est ce que nous appelions se diminuer,
et ce que le Français appelait s'agrandir
au ïdus haut degré.
Mais aujourd'hui, c'est bien une autre'
affaire. Tous les journaux bien informés
s'accordent à dire que la crise s',t termi-
née sur cette décision commune que cha-
que ministre conserverait sa liberté dic-
tion particulière. Voilà la dernière victoire
de M. Buffet. Il était le cabinet moins ceci
et moins cela, il est déformai* le cabinet
moins tous les autres Dliniiltrt='\Í, ce qui re-
vient à dire qu'il est M. Buffet tout seul,
id est rien, dit le Français. Nous trou-,
vons encore que ce rien est beaucoup rop ;
mais nous ne pouvons nous empêcher de
confesser que c'est là une manière toute <
nouvelle de s'agrandir, et ^ua peu de chef
de cabinet ont pratiquée. - ;'
C'est que M. Buffet n'est pas un chef de
cab;net comme un autre. Oh! tant s'en
faut ! Où les autres <{herchent des appuis,
M. Buffet voit des entraves, et jamais il ne
se seat si fort que quand il te tent isolé.
C'est ce genre de force qu'il a cherché de-
puis qu'il est au pouvoir bVtC la plus
louable obstination, et on lui doit cette
justice qu'il a réussi à la conquérir tu delà
peut-être de ses espétaï)c't. Avec la consti-
tation pour piédestal et ses collègues du
mini itère pour appuis, il était élevé juste
de la hauteur de son piédttital, et fort
juste de la force de lei appuis. Ingénier
sement il est dercendu du piédestal, et
soigneusement il a écarté de loi les appuis.
Qu'en reste t il à cette heure? Le compte
en est facile à faire, et nous ne-demandons
que six semaines pour qu'il éclate à tous
les yeux, même aux siens peut-être : car,
enfin, il ne faut désespérer de rien.
-,,*'" • FABRICE.
"f5. 'te
----'--'---.
D'Orléans, de Parthenay, de Joinville, de
Carpentras, etc., ie Petit National reçoit
des lettres qui l'avertissent que les préfets
et sous-préfdt-4 maintiennent contre lui l'in-
terdiction sur là voie'publique, wi < i j ■■
On lui écrit : .-
Parthe a-, le 11 j&avier 187d.
Monsieur,
Je regrette vivement d élre obligé de vous
annoncer que je n'ai pu obtenir de M. le pré-
fet des Ddux-Sévres l'autorisation de veaire
le Petit National, Il a répondu à ma demande
qu'il ne pouvait lever l'arrêté de son prédé-
cesseur; alors, M. la sous-préfet de Parthe-
nay m'a retiré l'autorisation verbale qu'il
m avait donnée. Ainsi je vous prierai donc de'"
ne plus m'envoyer votre journal; comme
vous voyez, je n3 puis le vendre sans me
compromettre. * j. V/ i, m*
Recevez, monsieur, mes salutations em-
pressées.
GUILLOT.
Ou bien encore :
r. Carpentras, le 11 janvier 1876.
Monsieur l'administratear,
M. le sous-préfet m'a fait avertir par le
commissaire de police de na pas faire poser
les affiches du Petit NLdional, qUe la vsïxtc en
était toujours interdite dans le département de
Vaucluse.
Jfl: M. BLOCH.
D'où notre confrère conclut avec raison : ,
Que la loi du 29 décambre et méconnue *
ec violée
Et que ; l'interdiction de vente sur la
voie publique subsiste après comme avant
le vote de l'amendement Jqnzé.
De notre côté, nous avons reçu du
Loiret les mêmes avis. Dans toute 1 éten-
due de ce département ou
une feuilie que Mgr Dupanloup ne saurait
voir.
Jeudi prochain se réunit la commission
de permanence. Eile demandera compte
au minisiere de cette violation de la loi.
Nous ne doutons point qu'elle ne fasse
respecter lej décisions de l'Atsemblée.
.;. 1 E. L. -
•» --
Un groupe considérable d'électeurs séna-
toriaux viennent d'adresser la circulaire
suivante aux consaiibrs municipaux du
département des Bjuchas-àu-Rhône :
11!
Messiears les conseillers municipaux,
Vous êtes appelés à exercer, pour la pre-
mière fois, des prérogatives exceptionnelles
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