Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-12-09
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 09 décembre 1876 09 décembre 1876
Description : 1876/12/09 (A6,N1824). 1876/12/09 (A6,N1824).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
dixième Année — ftt 1824
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Prix du Numéro à Pari. 1 16 aentime8 — Départements : 20 OenUm-
Samedi 9 Décem re 1876
T f MNNN NNNBMNMMTn ~O~JtN BBNMNNHNNNBt ~tt~~N tNNtB BBBBBNtt
——— tMNMNMMN NYNtNM~Mt TY~ ~!ïPfT
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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Trois mois t3 fr.
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Un an. 50 x
DEPARTEMENTS
Trois mois 16 fr.
Six mois. 32 s
Un an. 62 »
AMOHCES : Chez MM. LAGRANGE, CERF etC"
9f place de la Bourte, 8
BULLETIN
Paris, 8 décembre 1876.
Le Sénat, dans sa séance d'hier, a discuté
la proposition de loi de M. E. Arago, rela-
tive à l'organisation du ministère des af-
faires étrangères.
La Chambre des députés a abordé la dis-
cussion générale du budget des recettes.
Une proposition tendant à ce que cette dis-
cussion soit remise jusqu'après la constitu-
tion du nouveau cabinet a été repoussée par
298 voix contre 200.
La crise ministérielle n'est pas terminée.
Le bruit court que les anciens ministres re-
prendraient leur démission.
Les nouvelles d'Orient sont insignifiantes
aujourd'hui. On mande cependant de Bu-
charest que l'ordre a été donné de transfé-
rer les archivés de l'Etat à Tirgavésti et que
l'armée roumaine commence son mouve-
ment de concentration. La Gazette daugg-
bourg annonce en outre que le ministre de
la guerre de Roumanie a arrêté, d'accord
avec le commandant en chef de l'armée
russe, un ordre de marche rigoureusement
déterminé pour le passage des troupes
russes le long du Danube. Des prix minima
ont été fixés pour toutes les fournitures né-
cessitées par les besoins de l'armée.
Une correspondance adressée de Berlin
au Lloyd de Pesth confirme aussi le bruit
d'une alliance russo-roumaine. Si les Russes
viennent à pénétrer sur le territoire rou-
main, dit le correspondant, les troupes de
la principauté se joindront aux arrivants.
Le gouvernement de Bucharest ne formule-
rait même, le cas échant, aucune protesta-
tion contre l'invasion russe.
: Quant à là conférence préliminaire, nous
n'en avons aucune nouvelle, bien que le
marquis de Salisbury soit à Constantmople
depuis quelques jours déjà. Or, comme le
terme de l'armistice approche, chaque jour
de retard diminue l'espoir de voir les déli-
bérations de la conférence aboutir à un ré-
sultat sérieux. On sait, d'ailleurs, que la
Porte est bien résolue à considérer l'occu-
pation comme un cas de guerre à l'égard
de la Russie, alors même qu'une décision
unanime de la conférence autoriserait cette
occupation. Quant à l'armistice, il est au
moins douteux qu'il puisse être prolongé.
:' Le Nord se déclare très-satisfait du dis-
cours prononcé par M. de Bismarck. Il
trouve que le chancelier a parlé aussi clai-
rement qu'on pouvait le désirer. Quant aux
appréciations de la presse anglaise, basées
jusqu'à présent sur une analyse bien incom-
plète de ce discours, elles sont très-côntra-
arctoires et chaque journal voit dans le dis-
cours de Berlin ce qu'il désire y voir.
: Les journaux russes signalent une cer-
taine-agitation parmi les populations mu-
sulmanes de la Russie. Le Ruski Mir no-
tamment, annonce que pendant le dernier
carême du ramazan, dans les villages du
gouvernement de Kazan, peuplé de Tartares
mahométans, ces derniers étaient convain-
cfis qu!Allah, par l'intercession de Mahomet,
aiderait. le sultan à vaincre non-seulement
les Serbes, mais encore les Russes; et qu'à
la fin de la dernière semaine, le calife arri-
- verait jusqu'à Kazan, s'en emparerait et y
fêterait le Courban-Baïram, à la tète de tous
les sujets mahométans de la Russie.
La crise ministérielle continue à Athènes.
M. Coumoundouros a donné sa démission
et M. Deligeorgis a été chargé de former
un cabinet.
Bourse de Paris
Clfttnre le 6 déc. le 7 Mc. H»nme B«lue
» 0/0
f'&mptaat.. 70 40 70 3* 10
m cour 70 2h 70 22 1/2 02 1/2
4 1/2 0/0
Comptant.. 100 25 10025
SO/O
"Comptant.. 104 30 10425 05.
Plu cour ..104 37 1/2 104 25 .12 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR
Emprunt 3 0/0. 70 fr. 30, 35. 32 1/2.
Emprunt 5 0/0. 104 fr. 0,28 3/4, 85,311/4.
ïfi C/ .turc. i 10 fr. 6Y65. ^v ; t
Banque Ottomane 359 fr. 37.
Extérieure 14 fr. 1/4.
,? Egypte 27,4 fr. 37.
z. '.A. GRISE
Nous sommes entrés dans une nouvelle
phase, etîl sëmble pourtant que nous soyons
'u plus éloignés que jamais du dénouement.
M. le président de la République, ainsi que
nous l'avons annoncé, a conféré mercredi
soir avec MM. Grévy, d'Audiffret-Pasquier
et Dufaure. L'heure avancée à laquelle s'est
terminée cette conférence ne nous a pas
* permis d'en rendre compte hier. Il nous
faut donc y revenir, car c'est le point de
départ des négociations engagées dans la
journée d'hier.
Tout d'abord nous devons relever une
erreur commise par nos confrères et par
nous. M. Andral, que l'on avait mis au nom-
bre des conseillers appelés par M. le maré-
chal de Mac-Mahon, n'asei s ta i t pas à la réu-
nion. M. Dufaure, qui est président du con-
seil d'Etat, avait fait observer que M. An-
dral n'était que vice-président et que, dès
lors, sa présence ne s'expliquerait pas.
M. le président de la République n'avait
donc en face de lui que le président du, Sé-
nat, le président de la Chambre et le pré-
sident démissionnaire du conseil. On n'a
pas oublié que le maréchal avait précédem-
ment consulté MM. Grévy et d'Audiffret-
Pasqûter. Tous deux lui avaient exposé
qu'il était nécessaire de prendre le mmis-
tère dans la gauche; mais, avaïjt de se dé-
-<• ckier, le président d^la République .avait
voulu que les présidents .délibérassent
avec lui.
*
* *
Il a été facile de voir dès le commence-
ment de l'entrevue que le président éprou-
vait une grande répugnance à aller jusqu'à
la gauche; il n'a pas dissimulé sonjésir
de ne pas changer de ministres, oiï dans
tous les cas de choisir des hommes qui res-
sembleraient de très-prés à ceux qui ve-
naient de donner Jeur démission.
M.'-Gté-.y,en-iexposant au maréchal la
gituaiitftt de la Chambre des dépUê, g tenté
1 Ir ., -4,
dBHhrTpersuader qu'il fallait appeler un
membre de hi gauclie républicaine à la pré-
sidence du conseil. C'est seulement lorsqu'il
vit l'impossibilité où il était de convaincre
le chef de l'Etat qu'il se rangea à l'avis de
M. d'Audiffret-Pasquier, qui voulait qu'on
demandât au cabinet actuel de rester en
fonctions. Former un cabinet qui ne serait
que la reproduction de l'ancien paraissait
très-dangereux à M. le président de la
Chambre. Une crise ministérielle serait
chaque jour à craindre ; mieux valait, sui-
vant lui, le statu quo.
M. Dufaure qui était là, fut consulté ; il
résista, mais néanmoins, comme il ne pou-
vait engager ses collègues, il demanda qu'on
attendît au lendemain. Le conseil devait se
réunir à une heure à Versailles. Mais en
présence de la solution proposée par MM.
Grévy et d'Audiffret-Pasquier, une dépêche
fut envoyée pour annoncer que le cabinet
tiendrait séance le matin à l'Elysée. On
voulait ainsi aller aussi vite que possible.
*
* *
Le conseil s'est, en effet, réuni à neuf
heures du matin. M. le maréchal de Mac-
Mahon a exposé aux ministres ce qu'il at-
tendait d'eux, et la délibération s'est enga-
gée. Elle n'a pas duré longtemps. D'un
commun accord on a reconnu qu'il serait
impossible de gouverner si l'on n'avait pas
l'appui de la majorité républicaine. Aussi
fut-il décidé qu'on prierait M. Grévy de con-
férer avec les bureaux des trois groupes.
Les ministres étaient convoqués à neuf heu-
res du soir pour connaître le sentiment des
gauches et prendre une résolution qui se-
rait communiquée au président par les soins
de M. Dufaure.
*
* *
A peine la séance était-elle levée que M.
Grévy a informé les présidents des groupes
de gauche qu'il avait une communication à
leur faire. Ceux-ci se sont rendus dans le
cabinet du président, et là, il leur a été rendu
compte de la conférence tenue la veille. M.
Grévy, tout en se contentant de faire un ré-
cit, a néanmoins soutenu qu'il fallait accepter
la rentrée du cabinet. Il s'est appuyé sur-
tout sur l'état d'esprit dans lequel se trou-
vait le maréchal, qui ne veut pas, en ce mo-
ment, aller plus loin que M. Dufaure.
Après avoir reçu la communication du
président de la Chambre, les bureaux des
groupes se sont réunis pour délibérer. Au-
cun parti définitif n'a été pris. Cependant
on a. chargé les trois présidents, MM. Le-
père, Albert Grévy et Germain de voir les
ministres avant le conseil du soir. On veut
savoir dans quelles conditions le cabinet
rentrerait en fonctions, la majorité républi-
caine ayant, par une délibération récente, in-
diqué la ligne de conduite que devait suivre
le cabinet.
Elle est d'avis d'agir envers M. Dufaure
et ses collègues comme - s'ils n'avaient pas
fait partie du ministère démissionnaire. On
leur exposera le programme de la gauche,
on leur dira à quelles conditions ils pour-
ront compter sur le concours de la majo-
rité, et c'est seulement s'ils acceptent ces,
bases de négociations qu'on se prononcera.
Rien n'est donc fait à l'heure actuelle,
puisque tout est subordonné à la résolution
des ministres. Voudront-ils rester? Il en
est évidemment qui ne demandent qu'à mar-
cher d'accord avec la majorité. Mais tous
ne sont pas dans les mêmes sentiments.
On avait parlé d'une lettre qui paraîtrait
aujourd'hui au Journal officiel et dans la-
quelle M. le président de la République ex-
poserait les motifs qui lui font demander à
M. Dufaure et à ses collègues de reprendre
leurs portefeuilles. Nous croyons qu'on
n'en est pas encore là ; mais à l'heure ac-
tuelle il est certain que le président de la
République espère conserver les ministres
actuels. C'est de beaucoup la solution qu'il
préfère. Et même, au dire de ceux qui l'ont
vu ces jours-ci, il serait décidé à ne pas faire
autre chose.
-'--,--
Tout est à recommencer. De toutes
les combinaisons de ces derniers jours,
il ne reste plus rien ; et l'on assure que
MM. d'Audiffret-Pasquier et Grévy, après
avoir vainement exhorté le président
de la République à constituer un cabi-
net « vraiment constitutionnel et parle-
mentaire », ont dû se résigner, en déses-
poir de cause, à conseiller un expé-
dient. Il s'agirait tout simplement de
supposer qu'il y a eu malentendu, et
de ressusciter l'ancien cabinet tout en-
tier.
Disons-le tout de suite ; de tous les
ministères dont il a été question depuis
huit jours, celui de l'honorable M. Du-
taure est, à coup sûr, le plus en harmo-
nie avec la situation du Parlement pris
dans son ensemble. Certes, il était loin
de satisfaire tout le monde, mais il ne
mécontentait définitivement personne ;
et la preuve, c'est que la Chambre s'est
toujours défendue de vouloir le ren-
verser, et que le Sénat, qu'on eût cru
plus rassis, ne l'a fait choir que par er-
reur et le plus innocemment du monde.
Mais bien des choses se sont passées
depuis le jour où le ministère a donné
sa démission. Que le Sénat consente à
regarder comme nul et non avenu son
vote dans la question des poursuites,
cela le regarde ; mais prétendrait-on ne
pas tenir plus de compte de l'ordre du
jour Laussedat, voté par 360 voix dans
la Chambre, et accepté par M. le minis-
tre de l'intérieur au nom du gouverne-
ment? Nous savons bien que quatre mi-
nistres sur neuf ont protesté contre la
déclaration de l'honorable M. de Mar-
cère; mais il n'en demeure pas moins ac-
quis que sur une question de la plus haute
gravité la Chambre a témoigné de sa
volonté inébranlable de ne point céder,
et qu'une partie du ministère Dufaure
s'est séparée sur ce point, et non sans
éclat, de la majorité parlementaire. c
On peut répondre, à la vérité, qu'il
faut s'en tenir au résultat, et qu'en dé-
finitive le cabinet. tout entier était d.'ac-
cord sur le¡l.point important*, le re-
trait de la loi sur les honneurs militai-
res. Comment oublier, pourtant, les dé-
clarations si nettes, si résolues, et si
loyales aussi de M. le ministre de la
guerre devant la commission? Nous
sommes débarrassés, il est vrai, de
l'incroyable projet de loi présenté
par le gouvernement dans une heure
de trouble ; mais nous restons en
face du décret de messidor, que le
général Berthaut a déclaré vouloir in-
terpréter à la façon des généraux du
Barail et de Cissev. Ainsi, d'un côté les
déclarations du ministre de la guerre
de l'autre la volonté de la Chambre net-
tement formulée dans l'ordre du jour
Laussedat. Il nous semble bien difficile,
dans ces conditions, de parler sérieuse-
ment d'une restauration complète du
ministère Dufaure.
Si le vote hostile du Sénat a été le ré-
sultat d'une inadvertance, le vote de
confiance de la Chambre a été parfaite-
ment réfléchi. Or, il s'est trouvé cer-
tains ministres qui ont repoussé cette
confiance avec de grandes démonstra-
tions de colère, et l'on conviendra que
ce serait beaucoup leur demander de
l'accepter maintenant, ou de vouloir
bien nous faire l'honneur de s'en passer.
E. SCHNERB.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 7 décembre 1876.
On affirmait, quand nous sommes arrivés
à Versailles, que la Chambre ne tiendrait
séance aujourd'hui que pour décider qu'elle
n'en tiendrait pas. Le bruit s'était répandu,
en effet, que la majorité républicaine trou-
vant peu rationnel d'aborder le budget des
recettes en présence d'un cabinet sinon
mort, au moins en léthargie, ajournerait
la discussion après la formation du nou-
veau ministère. Il n'en a rien été. Malgré
M. Marion, qui demandait la remise à sa-
medi, malgré M. Jules Ferry, qui tenait
pour lundi, malgré ou plutôt à cause de M.
Albert Joly, dont la parole a trahi les
bonnes intentions, la Chambre s'est rangée
à l'avis de M. Léon Say, et par 298 voix
contre 200 a décidé de commencer immé-
diatement l'examen du budget des recettes.
Il faut dire que le ministre des finances
paraissait y tenir beaucoup : trois fois il est
monté à la tribune, après M. Marion, après
M. Ferry, et surtout après M. Joly. Cette
intervention obstinée, et parfaitement justi-
fiée d'ailleurs par le désir, assez naturel
chez un ministre des finances, de prendre
Eart à la discussion d'un budget qu'il a éla-
boré, n'a pas peu contribué à forcer les vo-
tes d'une bonne partie de la gauche. Nous
devons ajouter que plusieurs députés répu-
blicains, et non des moins ardents, ont
voulu saisir au passage cette occasion, la
dernière peut-être, de donner à M. Léon
Say un témoignage de sympathique con-
fiance.
Soit dit sans offenser l'aimable M. Cunéo
d'Ornano, qui a cru devoir se mêler au dé-
bat et qui s'imagine sans doute avoir décidé
de la victoire. Tout au plus a-t-il introduit
dans la discussion un élément de gaîté inat-
tendu quand il a plaidé, sans à-propos du
reste, la cause des marchands de joujoux,
que l'ajournement du budget des recettes
empêcherait de s'approvisionner. M. Cunéo
d'Ornano a peur pour ses étrennes. C'est
de son âge,et M. Janvier de la Motte, junior,
adepte heureusement muet de cette politi-
que de bébés, a bien fait d'applaudir le ba-
bil de son camarade.
Un autre député bonapartiste, beaucoup
plus vieux, celui-dà, mais qui a su rester
jeune dans ses interruptions, M. Haentjens,
a décoché à M. le ministre des finances une
phrase qui voulait évidemment faire rire.
On a ri, en effet, mais de M. Haentjens.
Et comme les meilleures plaisanteries
ont une fin, la Chambre a abordé sans plus
tarder la discussiondu budget des recettes.
M. Louis Legrand, député de Valencien-
nes, a consacré un excellent discours à la
glorification de la betterave, de la chicorée,
et de la sucrerie.
Quand il a eu terminé, M. Louis Legrand
n'avait pas l'air d'avoir fini, et je me trom-
perais fort si la betterave et la chicorée ne
reparaissaient pas au cours de cette dis-
cussion.
EMMANUEL ARÈNE.
COURRIER DU SÉNAT
La Chambre haute a discuté la prise en
considération d'un projet de loi relatif à des
réformes à introduire dans le ministère des
affaires étrangères; mais il faut bien le dire,
malgré le talent déployé par les orateurs,
les sénateurs ont l'esprit préoccupé de toute
autre chose. On est peu en séance et beau-
coup dans les couloirs.
M. Dufaure, qui est venu effectuer le dé-
pôt du budget des dépenses, est particuliè-
rement entouré. Ce sont surtout les mem-
bres de la droite qui lui font bon accueil.
Ils le supplient tous de reprendre la pré-
sidence du conseil et lui proposent un
vote de confiance immédiat. Excellent
moyen de rendre la Chambre des dépu-
tés. sympathique au replâtrage ministériel'
qui se prépare !..
M. le garde des sceaux ne s'est pas laissé
prendre à ce piège, et dès qu'il a eu déposé
le budget, il s'est retiré.
Nous en demandons bien pardon à nos
lecteurs, mais nous n'avons suivi que très-
vaguement le débat qui s'est engagé en
séance publique. Ce qu'il y a de plus clair,
c'est que M. le ministre des affaires étran-
gères en réponse à un excellent discours
de M. Emmanuel Arago, a reconnu qu'il
fallait faire des réformes, et cependant il a
combattu la prise en considération.
M, de Saint-Vallier a soutenu la même
thèse que M: le duc Decazes et la prise
en considération a été rejetée. C'est "- -
s impie que cela. La Chambre haute n'a mme
,., ,
pas voulu examiner la question. Peut-être
conaidére-t-elle que ses nombreuses occupa-
tions ne lui permettent pas de traiter les
sujets sérieux.
Pour bien montrer que le temps faisait
défaut, on s'est ajourné à lundi prochain.
P. DE SIENNE.
ÀRCHEVÊQUEJT PLAIDEUR
Le clergé de nos jours est devenu
grand plaideur. Il n'est guère de se-
maine où les journaux du palais ne nous
entretiennent de lui. Il suit en pratique
les conseils que le Monde, l'Univers et
autres pieux journaux ne cessent de
lui donner, de traîner devant les juges
les citoyens dont il croit avoir à se plain-
dre et les libres-penseurs qui ont osé
toucher à l'aube sainte. Autrefois le
clergé les brûlait; il se contente aujour-
d'hui de les faire condamner, quand il
peut, à la prison et à l'amende : c'est
un progrès.
Il arrive pourtant que les procès ne
réussissent pas et que les juges refusent
la condamnation demandée. C'est un
malheur qui vient d'arriver àM.Forcade,
archevêque d'Aix. Le fougueux prélat
a poursuivi en diffamation, devant le
tribunal correctionnel de sa ville épis-
copale, l'une de ses ouailles, M. Daniel,
tïisripQ de Lambesc, et le tribunal a dé-
bouté monseigneur. Il en est pour la
honte et pour les dépens.
Jusque-là rien de bien étonnant, quoi-
que plusieurs en soient peut-être éton-
nés. Les procès sont des batailles, et
comme il arrive à des généraux même
illustres de perdre des batailles, il peut
arriver même à des archevêques de
perdre des procès. Mais voici où com-
mence le véritable intérêt de cette af-
faire.
Au cours du débat, deux des témoins
à charge produits par monseigneur ont
été convaincus de faux témoignage, et
condamnés séance tenante par le tribu-
nal, l'un à trois mois de psison, l'autre
à six.
Que s'est-il passé à l'audience ? Nous
l'ignorons, et nous n'avons aucun espoir
de l'apprendre puisque la loi, comme on
sait, interdit le compte-rendu des procès
en diffamation. Il nous paraît certain
que M. l'archevêque d'Aix est le pre-
mier dont la bonne foi a été surprise. Il
aura cru trop vite au témoignage d'hom-
mespeu dignes de confiance et qui peut-
être ne le poussaient à s'engager que
dans l'espoir de satisfaire quelque basse
vengeance personnelle. Il s'est trouvé
la. dupe d'un mensonge que le tribunal
n'a pas eu de peine à démasquer. Per-
sonne ne voudra croire que le parti clé-
rical, même pour se venger d'un ad-
versaire, ait été capable de susciter
sciemment contre lui de faux témoins.
Aussi la seule morale que nous vou-
lions tirer de cette regrettable affaire,
c'est un conseil de prudence à l'adresse
de MM. les membres du clergé, si tant
est que nous puissions leur offrir un bon
conseil sans les mettre en colère. Nous
leur dirons, dans leur propre intérêt,
que ceux qui les poussent sans cesse à
faire appel aux tribunaux et à solliciter
des condamnations les inspirent mal.
Quand cette condamnation leur échappe,
comme il arrive, leur considération en
souffre ; alors même qu'ils ont le bon-
heur de l'obtenir, nous doutons que la
religion y gagne beaucoup.
Le Christ ne conseillait pas à ses
disciples de rendre le mal pour le mal
et de se venger des offenses : il disait
au contraire que le juge suprême par-
donnerait dans la mesure où l'on au-
rait pardonné soi-même. Il disait : « Si
quelqu'un vous frappe, tendez encore
l'autre joue ! » Il disait : « Si l'on vous
ravit votre manteau, laissez prendre
encore votre robe. » Nous savons bien
que les docteurs modernes ont changé
tout cela; mais en fait de christianisme,
le Christ nous semble encore le meil-
leur docteur et si nous étions grands
amis du catholicisme moderne, nous lui
dirions volontiers :
« Mettez d accord votre conduite et la
doctrine que vous enseignez ; prêchez
d'exemple autant que de parole ; mon-
trez à tous la charité vivante et agis-
sante: vous attirerez à vous plus d'â-
mes et vous obtiendrez plus de res-
pect qu'en citant vos adversaires à la
barre de la justice. Ce n'est pas dans
les salles des Pas-Perdus et dans les
prétoires qu'est la place du prêtre. Les
martyrs d'il y a deux mille ans répon-
daient aux attaques et aux calomnies
par de bonnes œuvres et non par des
jugements de police correctionnelle.
Quand ils entraient dans les tribunaux,
ce n'est pas au banc de l'accusation
qu'ils s'asseyaient. Leur méthode était
la bonne, et quand il y avait de faux té-
moins dans un procès, ce n'était pas du
côté des saints, des confesseurs et des
martyrs. »
., CHARLES BIGOT.
Nouvelles d'Orient
Londres, 7 décembre.
La reine présidera samedi un conseil de mi-
nistres qui se réunira à Windsor.
Lord Derby a refusé de recevoir une députa.
tion de la société anti-esclavagiste, qui vo,,, 1 - * t
, -~~ d i
l'entretenir de l'esclavage en Tu ''le il 1, occa-
sion do ln oonfél'enQC d vonstQnlinople.
Bucharest, 7 décembre.
Une panique règne dans la population et sur-
tout dans celle des villes dau bord du Danube.
qui craignent une invasion immédiate de la
Turquie. Beaucoup de familles fuicnt.
Le Rotnanul a publié hier et aujourd'hui des
articles rassurants, déclarant que cette pani-
que est sans fondement, les relations entre la
Roumanie et la Turquie étant des meilleures.
Dépêches des journaux anglais :
Berlin, 6 décembre.
Les bureaux de la guerre à St-Pétersbourg
ont décidé de ne permettre à aucun corres-
pondant de journaux de suivre l'armée d'occu-
pation avant que la frontière ait été franchie.
Toutefois, la proposition qui avait été faite de
soumettre leurs comptes-rendus à la censure
a été rejetée par le czar.
On attend une seconde note du prince Gorts-
chakoff expliquant les causes qui motivent à
ses yeux une intervention armée.
.- (Daily News.)
Berlin, G décembre.
On télégraphie de Belgrade (source particu-
lière) :
« Le paquebot autrichien le Radebky, qui
transportait à Galatz des fugitifs bulgares
escortés par des agents de police autrichiens,
a été visité par la police serbe, qui a mis de
force les fugitifs en liberté. La réclamation du
capitaine du paquebot a été repoussée par les
autorités serbes. »
Bucharest, 7 décembre.
Quatre-vingt mille chassepots et une quan-
tité considérable de munitions ont été com-
mandés en Belgique.
Athènes, 6 décembre.
M. Comoundouros a donné sa démission.
M. Deligeorgis a demandé jusqu'à demain
pour essayer de former un nouveau ministère.
Il vient de convoquer ses amis politiques dans
ce but.
Pesth, G décembre.
Le gouvernement roumain refuse dépuis
mardi de laisser partir aucune dépêche poli-
tique.
Les archives de l'Etat ont été transférées de
Bucharest à Trigovesti.
Quatre régiments roumains et huit batteries
sont concentrés à Kalafat.
(Standard.)
Berlin, 7 décembre.
On télégraphie de Vienne que, d'après les;
avis de Pesth, les déclarations faites au Parle-'
ment allemand par le prince de Bismarck ont
produit l'impression la plus satisfaisante sur
l'esprit des diplomates réunis en ce moment
dans la capitale de la Hongrie et ont augmenté
l'espoir que l'on a de voir la paix se maintenir.
Des lettres de Constantinople assurent, con-
trairement aux nouvelles officielles, que le
conflit entre le grand-vizir et Midhat-Pacha
continue et que le grand-visir s'oppose aux
efforts de Midhat-Pacha qui voudrait promul-
guer la constitution avant la réunion de la
conférence.
Belgrade, 7 décembre.
Les comités Slaves ont fait savoir à leurs dé-
légués en Serbie que tous les officiers Russes
qui ont fait la dernière campagne en Serbie et
qui sont retournés en Russie s'empressent
maintenant de revenir à leurs postes.
Les comités ont défendu de délivrer des
passeports et de fournir de l'argent à ceux qui
veulent quitter la Serbie.
»
INFORMATIONS
Un grand dîner a eu lieu hier soir à l'E-
lysée. Les invités étaient MM. Rouland,
Dumas, membres de l'Institut ; le général
Morin, Ferdinand de Lesseps, Sainte-Claire
Deville, Saint-René Taillandier ; MM. De-
larbre, Durangel, Tardif, Dumenil, Pascal,
conseillers d'Etat; de Plœuc, Marsaud ; les
présidents de la cour de cassation et de la
cour d'appel ; M. Calvé, directeur des inva-
lides de la marine; les chefs de cabinet de
divers ministres et les directeurs des
divers ministères ; Berthier, directeur de
la Compagnie des Omnibus; Breton-Ha-
chette, Christophle, Dumaine, libraire;
Cail, Hauréau, etc.
On assure que M. Dufaure a signé ou
va signer, deux nominations importan-
tes. Outre celle de M. Ribot, aux fonc-
tions de procureur de la République, à Pa-
ris, il s'agit de l'élévation de M. Bétolaud,
bâtonnier des avocats de la Seine, au poste
de procureur général à la cour de cassa-
tton, en remplacement de M. Renouard, le
nouveau sénateur. M. Renouard, à cause de
son âge et de sa nouvelle dignité, aurait
demandé lui-même à prendre sa retraite.
Nous ne pourrions qu'applaudir à ces
choix. M. Bétolaud est un des grands avo-
cats du barreau de Paris, et nous nous
nous sommes demandé souvent pourquoi
les intérêts de la société n'étaient pas con-
fiés aux défenseurs les plus capables.
M. Ribot, très-jeune magistrat, a exereé
des fonctions à la fois très-hautes et très-
délicates avec une sagesse et un talent bien
au-dessus de son âge. Sa droiture et son
indépendance le placent d'ailleurs au pre-
mier rang parmi les magistrat du parquet.
Les différentes condamnations prononcées
contre M. Rigout, gérant des Droits de
l'Homme, portent à dix-huit mois la peine
d'emprisonnement qu'il a à subir.
Il n'est bruit dans le monde clérical, sur-
tout en Italie, que du testament du cardinal
Antonelli.
L'homme qui a été le ministre et l'ami de
Pie IX pendant trente années, l'homme qui
a été le plus inflexible défenseur du pou-
voir temporel, ne laisse pas un rouge liard
de son immense fortune ni au pape, son vé-
néré maître, ni à la caisse du denier de
Saint-Pierre.
En fait de bonnes œuvres, il lègue vingt-
cinq francs à l'hôpital du Santo-Spirito, et
vingt-cinq fra,ncs également aux Saints-
Lieux de Jérusalem.
On vient de recevoir des nouvelles de
l'observato i ré- -1
l'observatoire pic-du-Midi de Bigorre.
L'bl :'ï'nage a repris avec une nouvelle
ardeur. Le général de Nansouty et ses
compagnons - sont à leur poste. L'hô-
tellerie de Sencours est fortifiée et blindée
contre les avalanches : il y a du vin à la
cave, des consarves variées et du charbon
pour braver les frimas.
Du reste, dans la montagne comme dans
la plaine, la saison est agréable et l'hiver
ne se fait pas encore sentir. Le soleil brille
souvent et maintient une température assez
douce, puisque à l'observatoire de l'hôtelle-
rie (2366 mètres d'altitude) le thermomètre,
à midi, est toujours au-dessus de zéro, entre
3 ou 4 degrés ; au sommet du Pic (2877 mè-
tres) à la même heure, les température les
plus basses ont été, en novembre, de 5 ou (j
degrés au-dessous de zéro. Il est tombé un
peu de neige, mais elle ne tient pas, et l'as-
cension du sommet n'a pas été interrompue
un seul jour.
La Compagnie d'Orléans vient de pren-
dre une mesure dont nous devons la louer.
En présence de la cherté de la vie matérielle
à Paris, elle vient de décider que les ap-
pointements de tous les agents inférieurs,
aussi bien dans le service actif que dans les
bureaux, seraient augmentés proportion-
nellement à leurs charges de famille, qui
comprennent le père, la mère, la femme,
les enfants et les jeunes frères ou sœurs.
Samedi dernier, la commission interna-
tionale franco-espagnole a repris ses tra-
vaux, interrompus pendant quelques jours,
par suite du départ du président de la délé-
gation française, M. Le Sourd, nommé em-
ployé extraordinaire au Maroc, et qui a été
remplacé par M. le vicomte de Saint-Fer-
réol, ministre plénipotentiaire. L'affaire
mise à l'ordre du jour est relative au petit
bateau à vapeur la Gracieuse, qui, suivant
la plainte produite par son armateur; aurait
été saisi indûment le 8 mars 1874 , par
les autorités espagnoles, près du môle de
Fontarabie. La commission se réunira au
lieu ordinaire des séances, à Bayonne, pour
recevoir la déposition du sieur Larrea, ca-
pitaine de la Gracieuse. Elle se rendra en-
suite à Fontarabie pour examiner les lieux
et entendre les dires des témoins appelés à
la requête du gouvernement espagnol.
Les dossiers réclamés au gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie sont arrivés à Paris,
et on annonce que la commission extrapar-
lementaire des grâces va en commencer
l'examen..
Don Carlos, qui se trouvait à Gratz (Autri-
che), vient de partir pour l'Orient. Va-t-il
offrir ses services à la Turquie? Mais il faut
qu'il amène le curé Santa-Cruz et ses autres
bachi-bouzouks.
Nous avons eu, maintes fois, l'occasion de
signaler le déplorable effet produit par le
langage de religieux missionnaires sur
leurs auditeurs campagnards, pauvres dia-
bles à l'esprit facilement impressionnable.
Le Journal de Gand en cite un cas tout ré-
cent. « A la suite d'une mission, dit-il, et de
discours abracadabrants qui sont le menu
ordinaire de ces fêtes cléricales, un habi-
tant de Wyneghem est devenu fou : il s'est
percé les mains et un pied avec un couteau,
pour simuler des stigmates. Il allait se per-
cer l'autre pied quand on est parvenu à l'ar-
rêter, et, sans doute, se fût également percé
le flanc jusqu'à ce que mort s'en suivît.
Ce Christ d'un nouveau genre a été. con-
duit à la maison des fous. » .,'
D'importants travaux vont être prochai-
nement entrepris au palais de l'Elysée.
Leur but principal est de faciliter les com-
muuications entre les salons et la salle dite
des fêtes, qui sert de salle à manger lors des
grands dîners officiels. -
On va construire à l'Elysée une vaste ga-
lerie vitrée, sorte de jardin d'hiver, qui oc-
cupera toute la façade de la salle à manger
et communiquera directement avec lés sa-
Ions de réception.
Cette annexe sera établie de manière à ne
pas nuire aux principales lignes architec-
turales du monument.
Quant aux travaux, ils seront mis en ad-
judication dès que les Chambres auront voté
le crédit de 125,000 fr. nécessaire à leur
réalisation, crédit qui se trouve compris
dans le budget rectificatif du ministère des
travaux publics.
Les journaux d'Alsace signalent le juge-
ment suivant rendu par la cour de cassa-
tion de Leipsig dans une affaire d'option.
Un fils de cultivateurs aisés, après avoir
été émancipé par son père et avoir reçu un
curateur en la personne d'un instituteur
français, avait opté pour la France avec l'as-
sentiment de ce dernier et du conseil de fa-
mille, afin de se soustraire au service mili-
taire allemand. Cette option a été annulée
par la raison qu'un mineur émancipé ne
peut pas changer de nationalité, sans avoir
obtenu au moins l'approbation du juge de
paix.
—
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
Berlin, 7 décembre,
La Gazette nationale annonce que le conseil
fédéral s'est prononcé, dans sa séance d'hier
contre la participation du gouvernement alle-
mand à l'exposition universelle de 1878.
Washington, 7 décembre.
Le gouvernement dément qu'il ait conclu un
nouveau traité d'extradition avec l'Angleterre.
il déclare que tles difficultés qui entravaient
l'exécution de l'ancien traité n'ont pas été
écartées.
Washington, 7 décembre.
Les colléges électoraux se sont réunis hier
dans leurs Etats respectifs et ont voté pour le
président. Si l'on considérait comme légal l'ac-
te du gouvernement de l'Orégon, qtli a donné
un certificat d'élection à deux républicains et à
un démocrate, par suite de l'incapacité électo-
rale du troisième républicain, le vote donne-
rait 185 voix à M. Tilden. Mais les trois élec-
teurs républicains de l'Orégon ont traité d'il-
légal l'acte du gouverneur, se sont réunis
sans certificat et ont voté pour M. Hayes.
Rome, 6 décembre
ISItalie s'occupe des révélations faites h Ia
tribune par le prince Napoléon et confirmées
par le Temps et la République française, et fait
à ce sujet quelques rectifications en donnant
des renseignements nouveaux sur le projet
d'élancé entre la Prane) 1 Autt'iclle'"rÓlie.
î - ', f'
Prix du Numéro à Pari. 1 16 aentime8 — Départements : 20 OenUm-
Samedi 9 Décem re 1876
T f MNNN NNNBMNMMTn ~O~JtN BBNMNNHNNNBt ~tt~~N tNNtB BBBBBNtt
——— tMNMNMMN NYNtNM~Mt TY~ ~!ïPfT
ijij AiA
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Adresser les Lettres et Mandats à l'Administrateur
rue de Lafayette, ss
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ABONNEMENTS
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de 2 heures à minuit
ES, rue de Lafayette
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
PARIS
Trois mois t3 fr.
Six mois. 25)
Un an. ~o »
DEPARTEMENTS
Trois mois 1G fr
Six .,-
jf-v'V
1 t
6,. place dft la nourse., 6 I ¿:;' 1
S 4
PARIS
Trois mois 13 fr.
Six mois 25 »
Un an. 50 x
DEPARTEMENTS
Trois mois 16 fr.
Six mois. 32 s
Un an. 62 »
AMOHCES : Chez MM. LAGRANGE, CERF etC"
9f place de la Bourte, 8
BULLETIN
Paris, 8 décembre 1876.
Le Sénat, dans sa séance d'hier, a discuté
la proposition de loi de M. E. Arago, rela-
tive à l'organisation du ministère des af-
faires étrangères.
La Chambre des députés a abordé la dis-
cussion générale du budget des recettes.
Une proposition tendant à ce que cette dis-
cussion soit remise jusqu'après la constitu-
tion du nouveau cabinet a été repoussée par
298 voix contre 200.
La crise ministérielle n'est pas terminée.
Le bruit court que les anciens ministres re-
prendraient leur démission.
Les nouvelles d'Orient sont insignifiantes
aujourd'hui. On mande cependant de Bu-
charest que l'ordre a été donné de transfé-
rer les archivés de l'Etat à Tirgavésti et que
l'armée roumaine commence son mouve-
ment de concentration. La Gazette daugg-
bourg annonce en outre que le ministre de
la guerre de Roumanie a arrêté, d'accord
avec le commandant en chef de l'armée
russe, un ordre de marche rigoureusement
déterminé pour le passage des troupes
russes le long du Danube. Des prix minima
ont été fixés pour toutes les fournitures né-
cessitées par les besoins de l'armée.
Une correspondance adressée de Berlin
au Lloyd de Pesth confirme aussi le bruit
d'une alliance russo-roumaine. Si les Russes
viennent à pénétrer sur le territoire rou-
main, dit le correspondant, les troupes de
la principauté se joindront aux arrivants.
Le gouvernement de Bucharest ne formule-
rait même, le cas échant, aucune protesta-
tion contre l'invasion russe.
: Quant à là conférence préliminaire, nous
n'en avons aucune nouvelle, bien que le
marquis de Salisbury soit à Constantmople
depuis quelques jours déjà. Or, comme le
terme de l'armistice approche, chaque jour
de retard diminue l'espoir de voir les déli-
bérations de la conférence aboutir à un ré-
sultat sérieux. On sait, d'ailleurs, que la
Porte est bien résolue à considérer l'occu-
pation comme un cas de guerre à l'égard
de la Russie, alors même qu'une décision
unanime de la conférence autoriserait cette
occupation. Quant à l'armistice, il est au
moins douteux qu'il puisse être prolongé.
:' Le Nord se déclare très-satisfait du dis-
cours prononcé par M. de Bismarck. Il
trouve que le chancelier a parlé aussi clai-
rement qu'on pouvait le désirer. Quant aux
appréciations de la presse anglaise, basées
jusqu'à présent sur une analyse bien incom-
plète de ce discours, elles sont très-côntra-
arctoires et chaque journal voit dans le dis-
cours de Berlin ce qu'il désire y voir.
: Les journaux russes signalent une cer-
taine-agitation parmi les populations mu-
sulmanes de la Russie. Le Ruski Mir no-
tamment, annonce que pendant le dernier
carême du ramazan, dans les villages du
gouvernement de Kazan, peuplé de Tartares
mahométans, ces derniers étaient convain-
cfis qu!Allah, par l'intercession de Mahomet,
aiderait. le sultan à vaincre non-seulement
les Serbes, mais encore les Russes; et qu'à
la fin de la dernière semaine, le calife arri-
- verait jusqu'à Kazan, s'en emparerait et y
fêterait le Courban-Baïram, à la tète de tous
les sujets mahométans de la Russie.
La crise ministérielle continue à Athènes.
M. Coumoundouros a donné sa démission
et M. Deligeorgis a été chargé de former
un cabinet.
Bourse de Paris
Clfttnre le 6 déc. le 7 Mc. H»nme B«lue
» 0/0
f'&mptaat.. 70 40 70 3* 10
m cour 70 2h 70 22 1/2 02 1/2
4 1/2 0/0
Comptant.. 100 25 10025
SO/O
"Comptant.. 104 30 10425 05.
Plu cour ..104 37 1/2 104 25 .12 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR
Emprunt 3 0/0. 70 fr. 30, 35. 32 1/2.
Emprunt 5 0/0. 104 fr. 0,28 3/4, 85,311/4.
ïfi C/ .turc. i 10 fr. 6Y65. ^v ; t
Banque Ottomane 359 fr. 37.
Extérieure 14 fr. 1/4.
,? Egypte 27,4 fr. 37.
z. '.A. GRISE
Nous sommes entrés dans une nouvelle
phase, etîl sëmble pourtant que nous soyons
'u plus éloignés que jamais du dénouement.
M. le président de la République, ainsi que
nous l'avons annoncé, a conféré mercredi
soir avec MM. Grévy, d'Audiffret-Pasquier
et Dufaure. L'heure avancée à laquelle s'est
terminée cette conférence ne nous a pas
* permis d'en rendre compte hier. Il nous
faut donc y revenir, car c'est le point de
départ des négociations engagées dans la
journée d'hier.
Tout d'abord nous devons relever une
erreur commise par nos confrères et par
nous. M. Andral, que l'on avait mis au nom-
bre des conseillers appelés par M. le maré-
chal de Mac-Mahon, n'asei s ta i t pas à la réu-
nion. M. Dufaure, qui est président du con-
seil d'Etat, avait fait observer que M. An-
dral n'était que vice-président et que, dès
lors, sa présence ne s'expliquerait pas.
M. le président de la République n'avait
donc en face de lui que le président du, Sé-
nat, le président de la Chambre et le pré-
sident démissionnaire du conseil. On n'a
pas oublié que le maréchal avait précédem-
ment consulté MM. Grévy et d'Audiffret-
Pasqûter. Tous deux lui avaient exposé
qu'il était nécessaire de prendre le mmis-
tère dans la gauche; mais, avaïjt de se dé-
-<• ckier, le président d^la République .avait
voulu que les présidents .délibérassent
avec lui.
*
* *
Il a été facile de voir dès le commence-
ment de l'entrevue que le président éprou-
vait une grande répugnance à aller jusqu'à
la gauche; il n'a pas dissimulé sonjésir
de ne pas changer de ministres, oiï dans
tous les cas de choisir des hommes qui res-
sembleraient de très-prés à ceux qui ve-
naient de donner Jeur démission.
M.'-Gté-.y,en-iexposant au maréchal la
gituaiitftt de la Chambre des dépUê, g tenté
1 Ir ., -4,
dBHhrTpersuader qu'il fallait appeler un
membre de hi gauclie républicaine à la pré-
sidence du conseil. C'est seulement lorsqu'il
vit l'impossibilité où il était de convaincre
le chef de l'Etat qu'il se rangea à l'avis de
M. d'Audiffret-Pasquier, qui voulait qu'on
demandât au cabinet actuel de rester en
fonctions. Former un cabinet qui ne serait
que la reproduction de l'ancien paraissait
très-dangereux à M. le président de la
Chambre. Une crise ministérielle serait
chaque jour à craindre ; mieux valait, sui-
vant lui, le statu quo.
M. Dufaure qui était là, fut consulté ; il
résista, mais néanmoins, comme il ne pou-
vait engager ses collègues, il demanda qu'on
attendît au lendemain. Le conseil devait se
réunir à une heure à Versailles. Mais en
présence de la solution proposée par MM.
Grévy et d'Audiffret-Pasquier, une dépêche
fut envoyée pour annoncer que le cabinet
tiendrait séance le matin à l'Elysée. On
voulait ainsi aller aussi vite que possible.
*
* *
Le conseil s'est, en effet, réuni à neuf
heures du matin. M. le maréchal de Mac-
Mahon a exposé aux ministres ce qu'il at-
tendait d'eux, et la délibération s'est enga-
gée. Elle n'a pas duré longtemps. D'un
commun accord on a reconnu qu'il serait
impossible de gouverner si l'on n'avait pas
l'appui de la majorité républicaine. Aussi
fut-il décidé qu'on prierait M. Grévy de con-
férer avec les bureaux des trois groupes.
Les ministres étaient convoqués à neuf heu-
res du soir pour connaître le sentiment des
gauches et prendre une résolution qui se-
rait communiquée au président par les soins
de M. Dufaure.
*
* *
A peine la séance était-elle levée que M.
Grévy a informé les présidents des groupes
de gauche qu'il avait une communication à
leur faire. Ceux-ci se sont rendus dans le
cabinet du président, et là, il leur a été rendu
compte de la conférence tenue la veille. M.
Grévy, tout en se contentant de faire un ré-
cit, a néanmoins soutenu qu'il fallait accepter
la rentrée du cabinet. Il s'est appuyé sur-
tout sur l'état d'esprit dans lequel se trou-
vait le maréchal, qui ne veut pas, en ce mo-
ment, aller plus loin que M. Dufaure.
Après avoir reçu la communication du
président de la Chambre, les bureaux des
groupes se sont réunis pour délibérer. Au-
cun parti définitif n'a été pris. Cependant
on a. chargé les trois présidents, MM. Le-
père, Albert Grévy et Germain de voir les
ministres avant le conseil du soir. On veut
savoir dans quelles conditions le cabinet
rentrerait en fonctions, la majorité républi-
caine ayant, par une délibération récente, in-
diqué la ligne de conduite que devait suivre
le cabinet.
Elle est d'avis d'agir envers M. Dufaure
et ses collègues comme - s'ils n'avaient pas
fait partie du ministère démissionnaire. On
leur exposera le programme de la gauche,
on leur dira à quelles conditions ils pour-
ront compter sur le concours de la majo-
rité, et c'est seulement s'ils acceptent ces,
bases de négociations qu'on se prononcera.
Rien n'est donc fait à l'heure actuelle,
puisque tout est subordonné à la résolution
des ministres. Voudront-ils rester? Il en
est évidemment qui ne demandent qu'à mar-
cher d'accord avec la majorité. Mais tous
ne sont pas dans les mêmes sentiments.
On avait parlé d'une lettre qui paraîtrait
aujourd'hui au Journal officiel et dans la-
quelle M. le président de la République ex-
poserait les motifs qui lui font demander à
M. Dufaure et à ses collègues de reprendre
leurs portefeuilles. Nous croyons qu'on
n'en est pas encore là ; mais à l'heure ac-
tuelle il est certain que le président de la
République espère conserver les ministres
actuels. C'est de beaucoup la solution qu'il
préfère. Et même, au dire de ceux qui l'ont
vu ces jours-ci, il serait décidé à ne pas faire
autre chose.
-'--,--
Tout est à recommencer. De toutes
les combinaisons de ces derniers jours,
il ne reste plus rien ; et l'on assure que
MM. d'Audiffret-Pasquier et Grévy, après
avoir vainement exhorté le président
de la République à constituer un cabi-
net « vraiment constitutionnel et parle-
mentaire », ont dû se résigner, en déses-
poir de cause, à conseiller un expé-
dient. Il s'agirait tout simplement de
supposer qu'il y a eu malentendu, et
de ressusciter l'ancien cabinet tout en-
tier.
Disons-le tout de suite ; de tous les
ministères dont il a été question depuis
huit jours, celui de l'honorable M. Du-
taure est, à coup sûr, le plus en harmo-
nie avec la situation du Parlement pris
dans son ensemble. Certes, il était loin
de satisfaire tout le monde, mais il ne
mécontentait définitivement personne ;
et la preuve, c'est que la Chambre s'est
toujours défendue de vouloir le ren-
verser, et que le Sénat, qu'on eût cru
plus rassis, ne l'a fait choir que par er-
reur et le plus innocemment du monde.
Mais bien des choses se sont passées
depuis le jour où le ministère a donné
sa démission. Que le Sénat consente à
regarder comme nul et non avenu son
vote dans la question des poursuites,
cela le regarde ; mais prétendrait-on ne
pas tenir plus de compte de l'ordre du
jour Laussedat, voté par 360 voix dans
la Chambre, et accepté par M. le minis-
tre de l'intérieur au nom du gouverne-
ment? Nous savons bien que quatre mi-
nistres sur neuf ont protesté contre la
déclaration de l'honorable M. de Mar-
cère; mais il n'en demeure pas moins ac-
quis que sur une question de la plus haute
gravité la Chambre a témoigné de sa
volonté inébranlable de ne point céder,
et qu'une partie du ministère Dufaure
s'est séparée sur ce point, et non sans
éclat, de la majorité parlementaire. c
On peut répondre, à la vérité, qu'il
faut s'en tenir au résultat, et qu'en dé-
finitive le cabinet. tout entier était d.'ac-
cord sur le¡l.point important*, le re-
trait de la loi sur les honneurs militai-
res. Comment oublier, pourtant, les dé-
clarations si nettes, si résolues, et si
loyales aussi de M. le ministre de la
guerre devant la commission? Nous
sommes débarrassés, il est vrai, de
l'incroyable projet de loi présenté
par le gouvernement dans une heure
de trouble ; mais nous restons en
face du décret de messidor, que le
général Berthaut a déclaré vouloir in-
terpréter à la façon des généraux du
Barail et de Cissev. Ainsi, d'un côté les
déclarations du ministre de la guerre
de l'autre la volonté de la Chambre net-
tement formulée dans l'ordre du jour
Laussedat. Il nous semble bien difficile,
dans ces conditions, de parler sérieuse-
ment d'une restauration complète du
ministère Dufaure.
Si le vote hostile du Sénat a été le ré-
sultat d'une inadvertance, le vote de
confiance de la Chambre a été parfaite-
ment réfléchi. Or, il s'est trouvé cer-
tains ministres qui ont repoussé cette
confiance avec de grandes démonstra-
tions de colère, et l'on conviendra que
ce serait beaucoup leur demander de
l'accepter maintenant, ou de vouloir
bien nous faire l'honneur de s'en passer.
E. SCHNERB.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 7 décembre 1876.
On affirmait, quand nous sommes arrivés
à Versailles, que la Chambre ne tiendrait
séance aujourd'hui que pour décider qu'elle
n'en tiendrait pas. Le bruit s'était répandu,
en effet, que la majorité républicaine trou-
vant peu rationnel d'aborder le budget des
recettes en présence d'un cabinet sinon
mort, au moins en léthargie, ajournerait
la discussion après la formation du nou-
veau ministère. Il n'en a rien été. Malgré
M. Marion, qui demandait la remise à sa-
medi, malgré M. Jules Ferry, qui tenait
pour lundi, malgré ou plutôt à cause de M.
Albert Joly, dont la parole a trahi les
bonnes intentions, la Chambre s'est rangée
à l'avis de M. Léon Say, et par 298 voix
contre 200 a décidé de commencer immé-
diatement l'examen du budget des recettes.
Il faut dire que le ministre des finances
paraissait y tenir beaucoup : trois fois il est
monté à la tribune, après M. Marion, après
M. Ferry, et surtout après M. Joly. Cette
intervention obstinée, et parfaitement justi-
fiée d'ailleurs par le désir, assez naturel
chez un ministre des finances, de prendre
Eart à la discussion d'un budget qu'il a éla-
boré, n'a pas peu contribué à forcer les vo-
tes d'une bonne partie de la gauche. Nous
devons ajouter que plusieurs députés répu-
blicains, et non des moins ardents, ont
voulu saisir au passage cette occasion, la
dernière peut-être, de donner à M. Léon
Say un témoignage de sympathique con-
fiance.
Soit dit sans offenser l'aimable M. Cunéo
d'Ornano, qui a cru devoir se mêler au dé-
bat et qui s'imagine sans doute avoir décidé
de la victoire. Tout au plus a-t-il introduit
dans la discussion un élément de gaîté inat-
tendu quand il a plaidé, sans à-propos du
reste, la cause des marchands de joujoux,
que l'ajournement du budget des recettes
empêcherait de s'approvisionner. M. Cunéo
d'Ornano a peur pour ses étrennes. C'est
de son âge,et M. Janvier de la Motte, junior,
adepte heureusement muet de cette politi-
que de bébés, a bien fait d'applaudir le ba-
bil de son camarade.
Un autre député bonapartiste, beaucoup
plus vieux, celui-dà, mais qui a su rester
jeune dans ses interruptions, M. Haentjens,
a décoché à M. le ministre des finances une
phrase qui voulait évidemment faire rire.
On a ri, en effet, mais de M. Haentjens.
Et comme les meilleures plaisanteries
ont une fin, la Chambre a abordé sans plus
tarder la discussiondu budget des recettes.
M. Louis Legrand, député de Valencien-
nes, a consacré un excellent discours à la
glorification de la betterave, de la chicorée,
et de la sucrerie.
Quand il a eu terminé, M. Louis Legrand
n'avait pas l'air d'avoir fini, et je me trom-
perais fort si la betterave et la chicorée ne
reparaissaient pas au cours de cette dis-
cussion.
EMMANUEL ARÈNE.
COURRIER DU SÉNAT
La Chambre haute a discuté la prise en
considération d'un projet de loi relatif à des
réformes à introduire dans le ministère des
affaires étrangères; mais il faut bien le dire,
malgré le talent déployé par les orateurs,
les sénateurs ont l'esprit préoccupé de toute
autre chose. On est peu en séance et beau-
coup dans les couloirs.
M. Dufaure, qui est venu effectuer le dé-
pôt du budget des dépenses, est particuliè-
rement entouré. Ce sont surtout les mem-
bres de la droite qui lui font bon accueil.
Ils le supplient tous de reprendre la pré-
sidence du conseil et lui proposent un
vote de confiance immédiat. Excellent
moyen de rendre la Chambre des dépu-
tés. sympathique au replâtrage ministériel'
qui se prépare !..
M. le garde des sceaux ne s'est pas laissé
prendre à ce piège, et dès qu'il a eu déposé
le budget, il s'est retiré.
Nous en demandons bien pardon à nos
lecteurs, mais nous n'avons suivi que très-
vaguement le débat qui s'est engagé en
séance publique. Ce qu'il y a de plus clair,
c'est que M. le ministre des affaires étran-
gères en réponse à un excellent discours
de M. Emmanuel Arago, a reconnu qu'il
fallait faire des réformes, et cependant il a
combattu la prise en considération.
M, de Saint-Vallier a soutenu la même
thèse que M: le duc Decazes et la prise
en considération a été rejetée. C'est "- -
s impie que cela. La Chambre haute n'a mme
,., ,
pas voulu examiner la question. Peut-être
conaidére-t-elle que ses nombreuses occupa-
tions ne lui permettent pas de traiter les
sujets sérieux.
Pour bien montrer que le temps faisait
défaut, on s'est ajourné à lundi prochain.
P. DE SIENNE.
ÀRCHEVÊQUEJT PLAIDEUR
Le clergé de nos jours est devenu
grand plaideur. Il n'est guère de se-
maine où les journaux du palais ne nous
entretiennent de lui. Il suit en pratique
les conseils que le Monde, l'Univers et
autres pieux journaux ne cessent de
lui donner, de traîner devant les juges
les citoyens dont il croit avoir à se plain-
dre et les libres-penseurs qui ont osé
toucher à l'aube sainte. Autrefois le
clergé les brûlait; il se contente aujour-
d'hui de les faire condamner, quand il
peut, à la prison et à l'amende : c'est
un progrès.
Il arrive pourtant que les procès ne
réussissent pas et que les juges refusent
la condamnation demandée. C'est un
malheur qui vient d'arriver àM.Forcade,
archevêque d'Aix. Le fougueux prélat
a poursuivi en diffamation, devant le
tribunal correctionnel de sa ville épis-
copale, l'une de ses ouailles, M. Daniel,
tïisripQ de Lambesc, et le tribunal a dé-
bouté monseigneur. Il en est pour la
honte et pour les dépens.
Jusque-là rien de bien étonnant, quoi-
que plusieurs en soient peut-être éton-
nés. Les procès sont des batailles, et
comme il arrive à des généraux même
illustres de perdre des batailles, il peut
arriver même à des archevêques de
perdre des procès. Mais voici où com-
mence le véritable intérêt de cette af-
faire.
Au cours du débat, deux des témoins
à charge produits par monseigneur ont
été convaincus de faux témoignage, et
condamnés séance tenante par le tribu-
nal, l'un à trois mois de psison, l'autre
à six.
Que s'est-il passé à l'audience ? Nous
l'ignorons, et nous n'avons aucun espoir
de l'apprendre puisque la loi, comme on
sait, interdit le compte-rendu des procès
en diffamation. Il nous paraît certain
que M. l'archevêque d'Aix est le pre-
mier dont la bonne foi a été surprise. Il
aura cru trop vite au témoignage d'hom-
mespeu dignes de confiance et qui peut-
être ne le poussaient à s'engager que
dans l'espoir de satisfaire quelque basse
vengeance personnelle. Il s'est trouvé
la. dupe d'un mensonge que le tribunal
n'a pas eu de peine à démasquer. Per-
sonne ne voudra croire que le parti clé-
rical, même pour se venger d'un ad-
versaire, ait été capable de susciter
sciemment contre lui de faux témoins.
Aussi la seule morale que nous vou-
lions tirer de cette regrettable affaire,
c'est un conseil de prudence à l'adresse
de MM. les membres du clergé, si tant
est que nous puissions leur offrir un bon
conseil sans les mettre en colère. Nous
leur dirons, dans leur propre intérêt,
que ceux qui les poussent sans cesse à
faire appel aux tribunaux et à solliciter
des condamnations les inspirent mal.
Quand cette condamnation leur échappe,
comme il arrive, leur considération en
souffre ; alors même qu'ils ont le bon-
heur de l'obtenir, nous doutons que la
religion y gagne beaucoup.
Le Christ ne conseillait pas à ses
disciples de rendre le mal pour le mal
et de se venger des offenses : il disait
au contraire que le juge suprême par-
donnerait dans la mesure où l'on au-
rait pardonné soi-même. Il disait : « Si
quelqu'un vous frappe, tendez encore
l'autre joue ! » Il disait : « Si l'on vous
ravit votre manteau, laissez prendre
encore votre robe. » Nous savons bien
que les docteurs modernes ont changé
tout cela; mais en fait de christianisme,
le Christ nous semble encore le meil-
leur docteur et si nous étions grands
amis du catholicisme moderne, nous lui
dirions volontiers :
« Mettez d accord votre conduite et la
doctrine que vous enseignez ; prêchez
d'exemple autant que de parole ; mon-
trez à tous la charité vivante et agis-
sante: vous attirerez à vous plus d'â-
mes et vous obtiendrez plus de res-
pect qu'en citant vos adversaires à la
barre de la justice. Ce n'est pas dans
les salles des Pas-Perdus et dans les
prétoires qu'est la place du prêtre. Les
martyrs d'il y a deux mille ans répon-
daient aux attaques et aux calomnies
par de bonnes œuvres et non par des
jugements de police correctionnelle.
Quand ils entraient dans les tribunaux,
ce n'est pas au banc de l'accusation
qu'ils s'asseyaient. Leur méthode était
la bonne, et quand il y avait de faux té-
moins dans un procès, ce n'était pas du
côté des saints, des confesseurs et des
martyrs. »
., CHARLES BIGOT.
Nouvelles d'Orient
Londres, 7 décembre.
La reine présidera samedi un conseil de mi-
nistres qui se réunira à Windsor.
Lord Derby a refusé de recevoir une députa.
tion de la société anti-esclavagiste, qui vo,,, 1 - * t
, -~~ d i
l'entretenir de l'esclavage en Tu ''le il 1, occa-
sion do ln oonfél'enQC d vonstQnlinople.
Bucharest, 7 décembre.
Une panique règne dans la population et sur-
tout dans celle des villes dau bord du Danube.
qui craignent une invasion immédiate de la
Turquie. Beaucoup de familles fuicnt.
Le Rotnanul a publié hier et aujourd'hui des
articles rassurants, déclarant que cette pani-
que est sans fondement, les relations entre la
Roumanie et la Turquie étant des meilleures.
Dépêches des journaux anglais :
Berlin, 6 décembre.
Les bureaux de la guerre à St-Pétersbourg
ont décidé de ne permettre à aucun corres-
pondant de journaux de suivre l'armée d'occu-
pation avant que la frontière ait été franchie.
Toutefois, la proposition qui avait été faite de
soumettre leurs comptes-rendus à la censure
a été rejetée par le czar.
On attend une seconde note du prince Gorts-
chakoff expliquant les causes qui motivent à
ses yeux une intervention armée.
.- (Daily News.)
Berlin, G décembre.
On télégraphie de Belgrade (source particu-
lière) :
« Le paquebot autrichien le Radebky, qui
transportait à Galatz des fugitifs bulgares
escortés par des agents de police autrichiens,
a été visité par la police serbe, qui a mis de
force les fugitifs en liberté. La réclamation du
capitaine du paquebot a été repoussée par les
autorités serbes. »
Bucharest, 7 décembre.
Quatre-vingt mille chassepots et une quan-
tité considérable de munitions ont été com-
mandés en Belgique.
Athènes, 6 décembre.
M. Comoundouros a donné sa démission.
M. Deligeorgis a demandé jusqu'à demain
pour essayer de former un nouveau ministère.
Il vient de convoquer ses amis politiques dans
ce but.
Pesth, G décembre.
Le gouvernement roumain refuse dépuis
mardi de laisser partir aucune dépêche poli-
tique.
Les archives de l'Etat ont été transférées de
Bucharest à Trigovesti.
Quatre régiments roumains et huit batteries
sont concentrés à Kalafat.
(Standard.)
Berlin, 7 décembre.
On télégraphie de Vienne que, d'après les;
avis de Pesth, les déclarations faites au Parle-'
ment allemand par le prince de Bismarck ont
produit l'impression la plus satisfaisante sur
l'esprit des diplomates réunis en ce moment
dans la capitale de la Hongrie et ont augmenté
l'espoir que l'on a de voir la paix se maintenir.
Des lettres de Constantinople assurent, con-
trairement aux nouvelles officielles, que le
conflit entre le grand-vizir et Midhat-Pacha
continue et que le grand-visir s'oppose aux
efforts de Midhat-Pacha qui voudrait promul-
guer la constitution avant la réunion de la
conférence.
Belgrade, 7 décembre.
Les comités Slaves ont fait savoir à leurs dé-
légués en Serbie que tous les officiers Russes
qui ont fait la dernière campagne en Serbie et
qui sont retournés en Russie s'empressent
maintenant de revenir à leurs postes.
Les comités ont défendu de délivrer des
passeports et de fournir de l'argent à ceux qui
veulent quitter la Serbie.
»
INFORMATIONS
Un grand dîner a eu lieu hier soir à l'E-
lysée. Les invités étaient MM. Rouland,
Dumas, membres de l'Institut ; le général
Morin, Ferdinand de Lesseps, Sainte-Claire
Deville, Saint-René Taillandier ; MM. De-
larbre, Durangel, Tardif, Dumenil, Pascal,
conseillers d'Etat; de Plœuc, Marsaud ; les
présidents de la cour de cassation et de la
cour d'appel ; M. Calvé, directeur des inva-
lides de la marine; les chefs de cabinet de
divers ministres et les directeurs des
divers ministères ; Berthier, directeur de
la Compagnie des Omnibus; Breton-Ha-
chette, Christophle, Dumaine, libraire;
Cail, Hauréau, etc.
On assure que M. Dufaure a signé ou
va signer, deux nominations importan-
tes. Outre celle de M. Ribot, aux fonc-
tions de procureur de la République, à Pa-
ris, il s'agit de l'élévation de M. Bétolaud,
bâtonnier des avocats de la Seine, au poste
de procureur général à la cour de cassa-
tton, en remplacement de M. Renouard, le
nouveau sénateur. M. Renouard, à cause de
son âge et de sa nouvelle dignité, aurait
demandé lui-même à prendre sa retraite.
Nous ne pourrions qu'applaudir à ces
choix. M. Bétolaud est un des grands avo-
cats du barreau de Paris, et nous nous
nous sommes demandé souvent pourquoi
les intérêts de la société n'étaient pas con-
fiés aux défenseurs les plus capables.
M. Ribot, très-jeune magistrat, a exereé
des fonctions à la fois très-hautes et très-
délicates avec une sagesse et un talent bien
au-dessus de son âge. Sa droiture et son
indépendance le placent d'ailleurs au pre-
mier rang parmi les magistrat du parquet.
Les différentes condamnations prononcées
contre M. Rigout, gérant des Droits de
l'Homme, portent à dix-huit mois la peine
d'emprisonnement qu'il a à subir.
Il n'est bruit dans le monde clérical, sur-
tout en Italie, que du testament du cardinal
Antonelli.
L'homme qui a été le ministre et l'ami de
Pie IX pendant trente années, l'homme qui
a été le plus inflexible défenseur du pou-
voir temporel, ne laisse pas un rouge liard
de son immense fortune ni au pape, son vé-
néré maître, ni à la caisse du denier de
Saint-Pierre.
En fait de bonnes œuvres, il lègue vingt-
cinq francs à l'hôpital du Santo-Spirito, et
vingt-cinq fra,ncs également aux Saints-
Lieux de Jérusalem.
On vient de recevoir des nouvelles de
l'observato i ré- -1
l'observatoire pic-du-Midi de Bigorre.
L'bl :'ï'nage a repris avec une nouvelle
ardeur. Le général de Nansouty et ses
compagnons - sont à leur poste. L'hô-
tellerie de Sencours est fortifiée et blindée
contre les avalanches : il y a du vin à la
cave, des consarves variées et du charbon
pour braver les frimas.
Du reste, dans la montagne comme dans
la plaine, la saison est agréable et l'hiver
ne se fait pas encore sentir. Le soleil brille
souvent et maintient une température assez
douce, puisque à l'observatoire de l'hôtelle-
rie (2366 mètres d'altitude) le thermomètre,
à midi, est toujours au-dessus de zéro, entre
3 ou 4 degrés ; au sommet du Pic (2877 mè-
tres) à la même heure, les température les
plus basses ont été, en novembre, de 5 ou (j
degrés au-dessous de zéro. Il est tombé un
peu de neige, mais elle ne tient pas, et l'as-
cension du sommet n'a pas été interrompue
un seul jour.
La Compagnie d'Orléans vient de pren-
dre une mesure dont nous devons la louer.
En présence de la cherté de la vie matérielle
à Paris, elle vient de décider que les ap-
pointements de tous les agents inférieurs,
aussi bien dans le service actif que dans les
bureaux, seraient augmentés proportion-
nellement à leurs charges de famille, qui
comprennent le père, la mère, la femme,
les enfants et les jeunes frères ou sœurs.
Samedi dernier, la commission interna-
tionale franco-espagnole a repris ses tra-
vaux, interrompus pendant quelques jours,
par suite du départ du président de la délé-
gation française, M. Le Sourd, nommé em-
ployé extraordinaire au Maroc, et qui a été
remplacé par M. le vicomte de Saint-Fer-
réol, ministre plénipotentiaire. L'affaire
mise à l'ordre du jour est relative au petit
bateau à vapeur la Gracieuse, qui, suivant
la plainte produite par son armateur; aurait
été saisi indûment le 8 mars 1874 , par
les autorités espagnoles, près du môle de
Fontarabie. La commission se réunira au
lieu ordinaire des séances, à Bayonne, pour
recevoir la déposition du sieur Larrea, ca-
pitaine de la Gracieuse. Elle se rendra en-
suite à Fontarabie pour examiner les lieux
et entendre les dires des témoins appelés à
la requête du gouvernement espagnol.
Les dossiers réclamés au gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie sont arrivés à Paris,
et on annonce que la commission extrapar-
lementaire des grâces va en commencer
l'examen..
Don Carlos, qui se trouvait à Gratz (Autri-
che), vient de partir pour l'Orient. Va-t-il
offrir ses services à la Turquie? Mais il faut
qu'il amène le curé Santa-Cruz et ses autres
bachi-bouzouks.
Nous avons eu, maintes fois, l'occasion de
signaler le déplorable effet produit par le
langage de religieux missionnaires sur
leurs auditeurs campagnards, pauvres dia-
bles à l'esprit facilement impressionnable.
Le Journal de Gand en cite un cas tout ré-
cent. « A la suite d'une mission, dit-il, et de
discours abracadabrants qui sont le menu
ordinaire de ces fêtes cléricales, un habi-
tant de Wyneghem est devenu fou : il s'est
percé les mains et un pied avec un couteau,
pour simuler des stigmates. Il allait se per-
cer l'autre pied quand on est parvenu à l'ar-
rêter, et, sans doute, se fût également percé
le flanc jusqu'à ce que mort s'en suivît.
Ce Christ d'un nouveau genre a été. con-
duit à la maison des fous. » .,'
D'importants travaux vont être prochai-
nement entrepris au palais de l'Elysée.
Leur but principal est de faciliter les com-
muuications entre les salons et la salle dite
des fêtes, qui sert de salle à manger lors des
grands dîners officiels. -
On va construire à l'Elysée une vaste ga-
lerie vitrée, sorte de jardin d'hiver, qui oc-
cupera toute la façade de la salle à manger
et communiquera directement avec lés sa-
Ions de réception.
Cette annexe sera établie de manière à ne
pas nuire aux principales lignes architec-
turales du monument.
Quant aux travaux, ils seront mis en ad-
judication dès que les Chambres auront voté
le crédit de 125,000 fr. nécessaire à leur
réalisation, crédit qui se trouve compris
dans le budget rectificatif du ministère des
travaux publics.
Les journaux d'Alsace signalent le juge-
ment suivant rendu par la cour de cassa-
tion de Leipsig dans une affaire d'option.
Un fils de cultivateurs aisés, après avoir
été émancipé par son père et avoir reçu un
curateur en la personne d'un instituteur
français, avait opté pour la France avec l'as-
sentiment de ce dernier et du conseil de fa-
mille, afin de se soustraire au service mili-
taire allemand. Cette option a été annulée
par la raison qu'un mineur émancipé ne
peut pas changer de nationalité, sans avoir
obtenu au moins l'approbation du juge de
paix.
—
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
Berlin, 7 décembre,
La Gazette nationale annonce que le conseil
fédéral s'est prononcé, dans sa séance d'hier
contre la participation du gouvernement alle-
mand à l'exposition universelle de 1878.
Washington, 7 décembre.
Le gouvernement dément qu'il ait conclu un
nouveau traité d'extradition avec l'Angleterre.
il déclare que tles difficultés qui entravaient
l'exécution de l'ancien traité n'ont pas été
écartées.
Washington, 7 décembre.
Les colléges électoraux se sont réunis hier
dans leurs Etats respectifs et ont voté pour le
président. Si l'on considérait comme légal l'ac-
te du gouvernement de l'Orégon, qtli a donné
un certificat d'élection à deux républicains et à
un démocrate, par suite de l'incapacité électo-
rale du troisième républicain, le vote donne-
rait 185 voix à M. Tilden. Mais les trois élec-
teurs républicains de l'Orégon ont traité d'il-
légal l'acte du gouverneur, se sont réunis
sans certificat et ont voté pour M. Hayes.
Rome, 6 décembre
ISItalie s'occupe des révélations faites h Ia
tribune par le prince Napoléon et confirmées
par le Temps et la République française, et fait
à ce sujet quelques rectifications en donnant
des renseignements nouveaux sur le projet
d'élancé entre la Prane) 1 Autt'iclle'"rÓlie.
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