Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-12-04
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 04 décembre 1876 04 décembre 1876
Description : 1876/12/04 (A6,N1819). 1876/12/04 (A6,N1819).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
dixième Année — ne 1819 Prix du Numéro à Paris - 16 Centime. — Départements : 20 Centimes Lundi 4 Décembre 1876
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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Adresser les Lettres et Mandats à l'Administrateur
ra© de Lafayette, 5S:
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PARIS
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Un ao. G&s\s
t -. -.;¡,..VNNv--, 1 {<
ANNON'CES-ChëzMM. LAGRANGE, CERi )
fc4 «j place de la JBdArie, « 7 :',;' î
1
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
E» 53, rue ele Lafayette
Les Lettres non affranchies seront refusées.
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DEPARTEMENTS
Trois mois 16 fr.
Six mois 83 »
Un an. 62 »
ANNONCES : Chez MM. LAGRANGE, CERF et Cio
e, ptaee de la Bourse, a
Aussitôt après la Nouvelle en
cours dè publication.; nous com-
mencerons un roman par Henri
Gréville, intitulé :
SONIA
:èP"t..J.TX;N
Parts, S décembre -i 876*.
"1 osfuro qiio M. Je gànio'cW' sceaux a
remis sa démission entre les mains de M..
le président de là République. -
Le Sénat a tenu hier une courte séance.
L'ordre du jour appelait la discussion de
l'interpellation de M- de Belcastei. En l'ab-
sence de M. Dufaure, l'honorable sénateur
a transformé son interpellation en question.
M. le ministre de l'instruction publique
s'est chargé de répondre.
A la Chambre des députés, M. de Marcère
a annoncé que le gouvernement retire le
projet de loi qu'il avait déphasé relativement
aux honneurs funèbres.
Le grand-duc Nicolas, a quitté Saint-Pé-
tersbourg le 1er décemb re pour aller pren-
dra le commandement en chef de l'armée
du Sud. Les préparatifs, sont bailleurs pous-
sés très-activement en Russie, où l'on a fort
peu d'espoir dans la Téussite de la confé-
rence. Le grand-duc, -en quittant Saint-Pé-
tersbourg, a prononcé une allocution dont le
télégraphe ne nous a pas encore transmis
le texte. Par contre, le Daily News reçoit
de son correspondant de Vienne le texte de
l'ordre du jour que le commandant russe de
la flotte de la mer Moire vient d'adresser,
aux marins placés sous ses ordres. « Vous
êtes destinés, s'èccie le commandant, à
combattre les ennemis de notre religion,
les oppresseurs de nos frères. Montrez que
vous combattez p our une cause sacrée !
Rappelez, par votre courage, la gloire que
les marins de la. mer Noire ont acquise à
Sébastopol. »
Le Bersagliera prétend donner des ren-
seignements asserz complets sur l'entrevue
du marquis de Salisbury avec le ministre
des affaires étrangères d'Italie. M. Melegari,
d'après cette feuille, aurait manifesté le désir
qu'a le gouvernement italien d'agir d'un
commun accord avec toutes les puissances
et particulièrement avec l'Angleterre. Cét
accord, M. Melegari ne le croit pas impos-
sible si les puissances exercent sur la Porte
une pression morale de nature à lui persua-
der de se soumettre âtdrtites les mesures que
les puissances croiront nécessâifes pour
garantir l'exécution des réformes indispen-
sables, et pour assurer aux provinces chré-
tiennes une administration économique et
avantageuse. • <
4 PaMif lp: ,n:wuI:t:S proposées, M: Mele-
~p;arT tairait, ocsaitV ixceupatlôn railHaire, à
irt en
principe. Il aurait en outre fait observer
qu'en substance, les points à discuter n'é-
taient pÜs assez difficiles à résoudre pour
exclure la possibilité de conserver la paix,
qui est la base de la politique italienne.
Lord Salisbury à accueilli ces déclarations
avec satis faction et a exprimé au nom da
son gouve rnement les sentiments sincères
de confiance et d'amitié de l'Angleterre
pour l'Italie.
La cohv-ersation, ajoute le Bersagliere,
a été très-Ê ympathiqne et très-cordiale.
- —
Bourse
Cldture le 1" déc. le Mec. Hkttsse Bsr««e
3 O/O ',"
Comptant.. 70 10 ./„ 69 75 35
Fin cour 70 05 .f. 69 80 , .1. 25
4t 1/8 O/O
Comptant.. 100 60 100 59 10
S O/O • ■
Comptant.. 104 25 103 90 35
Fin cou* 104 20 1. 103 92 1/2 27 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR
'-l -
Emprunt 3 0/0. 69 fr. 871/2. P0, 611/4, 65.
Emrunt 5 0/0. 104 fr. (5, 103 fr. 90.
5 01 turc 10 fr. 70, 65.
Egypte 253 fr. 12, 252 50, 25375,
253 fr. 12.
LA CRISE MINISTÉRIELLE
- —\
M. le président du,conseil a remis sa dé-
mission entre les jnaios de M. le maréchal
de Mac-Mahon. La note suivante publiëe
par l'agencé Havas ne peut laisser subsister
aucun douté sur la réalité de là crise :
A la suite des derniers votes de la Chambre
des députés et du Sénat, M. le président du
conseil n'ayant trouvé une majorité pour ap-
puyer ses demandes ni dans l'une ni dans
l'autre Chambre, a manifesté, dans le conseil
tenu aujourd'hui sous la présidence de M. le
maréchal de Mac-Mahon, 1 intention de se re-
tirer du cabinet.
Les ministres ont, de leur côté, manifesté
l'intention de remettre leurs portefeuilles entre
les mains de M. le président de la République
dans le cas où M. Dufaure se retirerait.
M. lé présideqt de la République a vivement
insisté auprès de M. le garde des sceaux pour
qu'il restât au pouvoir.
-• Aufctffié''ré'fs'olutîtrnnitive n'a été prise.
t;e mjn»ét»ses fee \'éUr\D'i\te HOU-
- - -- ■-
;'J;1n f'!t''Ui~ ri."
,..; hJIYt,>} !:(!kn'ïl b personnel* nous
permettent d'aiïinuer qu'hier matin M. Du-
faure a déclaré au président de la Républi-
que qu'il lui était impossible de -teonservér
son portefeuille. Il s'appuyait, comme le dit
l'agence IJavas, sur cette considération
qu'il n'avait plus de majorité, ni au Sénat,
ni à la Chambre des députés. Les autres
ministres ont donné également leur démis-
sion pour se conformer aux réglés parle-
mentaires.
M. le président de la République a prié
M. Dufaure de rester en fonctions tout au
inoins jusqu'à la fin de la discussion du
budget, mais le garde des sceaux adèclgré
ne f>as vouloir accepter citié iîtuatiôri. Néan-
moins il n'a pas insisté pour que sa démis-
sion parût immédiatement au Journal offi-
ciel; il a été convenu qu'un nouveau conseil
serait tenu aujourd'hui à deux heures, au
ministère de la justice. -'
Dans le conseil où M. Dufaure a donné
sa démission on a discuté l'attitude que
devrait prendre le gouvernement au sujet
de la loi sur les honneurs militaires, A la
majorité de 5 voix contre 4 il a été résolu
qu'on retirerait le projet de loi. M. Dufaure
6t M. le général Berthàut ont vivement ré-
sisté, mais ils ont dû s'incliner devant l'o-
pinion de la majorité.
On assure que les déclarations faites par
M. de Marcère au sujet de l'application du
décret de messidor n'auraient pas été con-
certées en conseil; M. le ministre de l'in-
térieur se serait contenté de prendre au
dernier moment l'avis d'un certain nombre
de ses collègues.
Notië croyons pouvoir affirmer que M. le
maréchal de Mac-Mahon n'a encore appelé
personne pour recueillir la succession de
M. Dufaure. Toutes les combinaisons mi-
ses en avant ne reposent donc sur aucun
fondement. M. le président de la Républi-
que attendra, dans tous les cas le résultat
dé la réunion qui doit avoir lieu aujour-
d'hui. -,
Il paraît certain que M. Dufaure ne re-
viendra pas sur sa détermination puisque
dès hier il a refusé de se rendre au Sénat,
où l'attendait l'interpellation de M. de Bel-
cafefèl,*jmai$ordinairement le chef.de l'Etat
consulte les ministres sortants sur les hom-
mes politiques qu'il doit appeler pour for-
mer le nouveau cabinet. Tout porte à croire
qu'il ne dérogera pas à cette habitude.
— ♦ :
C'est chose faite. Nous n'avons plus
de cabinet. L'honorable M. Dufaure a
remis sa démission aux. mains du pré-
sident de la République, et ses collè-
gues, autant par déférence que pour se
conformer aux usages parlementaires,
ont suivi son exemple. Il faut reconnaî-
tre qu'il ne restait plus guère d'autre
issue à M. le président du conseil pour
sortir de l'impasse où il s'était volontai-
rement engagé. On se souvient de son
étonnante attitude devant la Chambre,
lors du débat sur la proposition Gati-
neau. Il avait gardé le silence, comme
s'il s'était réservé pour le Sénat. Or, il
se trouve justement que le Sénat a pris
la balle au bond et n'a voulu pour rien
au monde laisser échapper l'occasion
d'un conflit avec la Chambre. Et du
même coup, M. Dufaure s'est trouvé
entre la majorité du Sénat qui lui a re-
fusé ce qu'il demandait, et celle de la
Chambre à qui il avait dédaigné de faire
connaître son avis. La situation n'était
plus tenable.
Dès hier, comme il arrive toujours
en pareille circonstance, une foule de
combinaisons étaient mises en Í-I17Ant,.
- - - ----- - 1
nous n'en voulons examiner aucune
parce que nous est,
parce que nous estimons qu'avant de
prononcer un nom il convient de s'en-
tendre, s'il est possible, sur lés condi-
tions auxquelles la majorité parlemen-
taire peut et doit accorder sa confiance.
Et une psireille entente préalable nous
paraît d'autant plus nécessaire que
l'expérience de ces dix derniers mois
en a'fait sentir le défaut plus vivement.
A ce propos, nous avons entendu pro-
noncer dans quelques groupes le gros
mot de programme. Qu'en y prenne
garde ; « souvent la peur d'un mal fait
tomber dans un pire », et si l'on s'avise,
comme il en a été question, de rédiger un
programme de toutes pièces, outre qu'on
ne trouvera sans doute aucun homme
sçrieux qui l'accepte, on ruinera par
avance dans l'esprit du maréchal-prési-
dent tout candidat qui l'accepterait. Et
d'ailleurs, est-ce qu'un programme est
possible en ce moment? Nous n'en con-
naissons qu'un et il tient en trois mots :
Consolider la République. Quant aux
moyens, c'est affaire à l'homme qui sera
choisi, ou si l'on veut à toute force,
même sur ce point, lui dicter un pro-
gramme, il doit être encore plus court
que le premier, et tenir en un mot : op-
portunisme.
Et puisque nous venons de pronon-
cer ce mot, pourquoi ne pas rappeler
qu'en effet M. Gambetta, le chef de la
politique opportuniste, a tracé le vrai.
le seul programme du parti républicain
à l'heure actuelle? « Quel mandat, di-
» sait-il récemment à ses électeurs de
» Belleville, quel mandat le pays a-t-il
» donné aux élus,? quels vœux a-t-il ma-
» nisfestés? quelle ligne de conduite
» leur a-t-il tracée ? Mais, messieurs,
» nous sommes encore pour ainsi dire
» tout chauds de cette épreuve du suf-
» frage universel. De tous les côtés, que
» nous a-t-on dit? On nous a dit : AVANT
» TOUT, SAUVEZ LA RÉPUBLIQUE ; affirmez-
» la, developpez-la, améliorez-la, mais
> surtout gardez-la d'une main vigi-
» lante Ne commettez aucune faute ; ne
» vous laissez pas éblouir par le triom-
» plie, ni exaspérer par les lenteurs que
» vous pourrez avoir à subir dans la
» réalisation de vos vœux. Soyez pa-
» tients, soyez persévérants; soyez mo-
» dérés, ce qui n'empêche pas d'être
» énergiques et fidèles. »
Voilà le vrai ; hors de là, il n'y a que
présomption et folie se traduisant en
des phrases sonores pour amuser les
badauds ou duper les crédules.
Avant tout, sauver la République, la
défendre envers et contre tous, contre
ses amis trop bruyants, s'il le faut, tel
est le programme, et nous pensons
qu'il ne sera pas difficile de trouver
parmi les républicains « patients, per-
sévérants et modérés, » mais en même
temps « énergiques et. fidèles » un
homme qui soit *,, d'yne
autorité suffisante pour succéder à l'ho-
norable M. Dufaure dans la présidence
du conseil.
« Nous irons toujours assez vite, di-
sait encore M. Gambetta, que nous ai-
mons à citer toutes les fois qu'il s'agit
de donner un bon conseil aux républi-
cains; nous irons toujours assez vite,
si nous savons ne pas .prendre l'ombre
pour la proie. » L'ombre, est-il besoin
de le dire ? serait un de ces program-
mes comme en vit éclore en si grand
nombre le mois de février dernier. La
proie, c'est la constitution, c'est la Ré-
publique. Le successeur de M. Dufaure
aura fait assez s'il exige que, du haut
en bas de l'échelle administrative, nos
institutions soient non pas seulement
respectées, mais servies avec le dévoû-
ment qui leur est dû ; et s'il a l'énergie
nécessaire pour ne point souffrir qu'au-
cune influence vienne entraver sa li-
berté d'action et déplacer les responsa-
bilités.
Quant à la majorité républicaine, s'il
lui est donné de voir à la tête du cabinet
un homme résolu à ne déroger en aucun
cas et sous aucun prétexte aux règles
du gouvernement parlementaire, c'est
à elle qu'il appartiendra de le soutenir
avec plus de suite, plus de résolution,
et peut-être aussi quelquefois plus d'ab-
négation, qu'elle n'en a montré dans des
circonstances récentes. Un ministère
n'est fort qu'à la condition d'avoir der-
rière lui une majorité solide et, consé-
quemment, unie. Il ne faut pas qu'un
chef du cabinet puisse jamais craindre
d'inVoquer pour argument devant ceux
qui combattent ses projets ou sa poli-
tique les vœux de sa majorité ; et la
majorité, à son tour, doit pouvoir cons-
tamment compter sur son ministère.
Mais pour cela il importe que le pro-
chain cabinet ne suive point l'exemple
de celui que présidait M. Dufaure; il
faut qu'il - consente à entretenir avec
les groupes de la majorité des relations
fréquentes," et qu'on ne soit plus expo-
sé, en séance, à ces surprises dont la
présente session n'a été que trop rem-
plie.
Peu importe qui remplira ce pro-
gramme; mais nous croyons ferme-
ment que c'est le seul dont la France ré-
publicaine ait souci pour l'instant. Plus
tard, on deviendra plus exigeant ; mais
il convient de ne pas oublier que pour
réformer une loi il faut l'accord des deux
Chambres, tandis que pour réformer le
personnel et donner à la République
des serviteurs républicains, il suffit de
l'énergie d'un ministre.
E. SCHNERB.
———— =
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 2 décembre 1876.
M. Raymond Bastid, qui a ouvert la séan-
ce par un discours, d'ailleurs très-étudié,
sur la question des chemins de fer, voudra
bien m'excuser si je passe, par-dessus lui,
au, gros événement de la journée : l'inter-
pellation Laussedat et le vote qui l'a suivie.
Quand je dis interpellation, c'est bien par
manière de parler, car M. Laussedat s'est
simplement borné à lire à la tribune un or-
dre du jour des mieux motivés, qui a eu le
rare mérite de contenter, à première vue,
tout le monde et le gouvernement. Jamais
on ne vit plus parfait accord entre l'inter-
pellant et l'interpellé: une vraie fête de fa-
mille, où les droitiers figuraient les invités
grincheux.
Je me hâte d'ajouter, pour compléter le
plaisir du lecteur, que la fête a été donnée
au profit de la liberté de conscience. Il
s'agissait, en effet, de cette grave question
des honneurs militaires, autour de laquelle
il s'est fait tant de bruit depuis quelques
jours, question si simple, si facile à résoudre,
et qui cependant par la singulière attitude du
ministère, ou du moins de certains minis-
tres, avait été transformée en une compli-
cation gouvernementale. Nous avons tenu
nos lecteurs au courant des différentes pé-
ripéties par où a passé cette affaire. Ils sa-
vent qu'après le discours de M. Floquet,
déjà vieux d'une semaine, le ministre de
l'intérieur s'était chargé du dépôt d'un pro-
jet de loi pour lequel M. Dufaure peut har-
diment réclamer des droits d'auteur. Ce
projet de loi, dont l'unique avantage était
de mettre les légionnaires d'accord en les
mécontentant tous, sans distinction, n'ob-
tint aucun succès auprès de la Chambre,
même pas un succès d'estime. La commis-
sion nommée pour l'examiner le repoussa
avec un ensemble remarquable, et M. Bris-
son, rapporteur juste et sévère, fut char-
gé de le combattre à la tribune.
On l'attendait aujourd'hui, M. Brisson.
C'est M. de Marcère qui est venu à sa place.
En quelques mots très-nets, très-clairs et
très-applaudis, le ministre de l'intérieur a
retiré, au nom du gouvernement, ce projet
de loi mort-né que son père seul regrettera.
M. Laussedat est alors monté à la tribune,
et a demandé à interpeller le gouvernement
sur la question des honneurs funèbres, dé-
clarant, à l'avance, que son interpellation
n'avait d'autre but que le dépôt d'un ordre
du jour motivé ainsi conçu :
« La Chambre, convaincue que dans l'ap-
» plication qu'il aura désormais à faire des
» décrets relatifs aux honneurs funèbres,
» le gouvernement saura faire respecter les
» deux principes de la liberté de conscience
» et de l'égalité des citoyens, passe à l'ordre
» du jour. »
Les vifs applaudissements des trois gau-
ches soulignent cet ordre du jour et de-
viennent de véritables acclamations quand
M. de Marcère, se levant de son banc, pro-
nonce ces simples paroles : « Le gouverne-
ment accepte l'ordre du jour de M. Lausse-
dat. »
Il ne restait plus qu'à voter, mais la
1
droite a voulu dire son mot. C'est M. La
Bassetière qui, en l'absence de M. Baudry
d'Asson, empêché, est venu apporter à la
tribune une protestation enrhumée contre
les empiétements de la libre-pensée. Ce
Vendéen a eu des phrases étonnantes. Celle-
ci entre autres : « Prenez garde ! Nous
avons eu déjà la tyrannie des majorités.
Voulez-vous avoir la tyrannie des minori-
tés? »
Personne n'a compris. Les légitimistes
moins que les autres, ce qui ne les a pas
empêchés d'applaudir consciencieusement.
C'est beau, la foi!
Après M. La Bassetière, c'est le scrutin
qui a parlé. 370 voix contre 35 — je dis
trente-cinq - ont voté l'ordre du jour Laus-
sedat, et consacré, par là même, ce grand
principe de la liberté de conscience dont
l'application sera désormais assurée. AU
right.
La seconde moitié de la séance a beau-
coup perdu à venir après l'auu 0. il b agissait
pourtantd'une très-intéressante question qui
en d'autres circonstances eût éveillé l'at-
tention de la Chambre. Il s'agissait des che-
mins de fer, et de l'amendement Bastid qui
s'oppose à la participation des départements
aux dépenses causées par l'ouverture des
voies nouvelles. Plusieurs orateurs se sont
passionnés pour et contre cet amendement,
au milieu de l'indifférence et de l'inatten-
tion de la Chambre.
M. Bastid, d'abord, un peu long, mais
intéressant; M. Christophle, le sympathi-
que ministre des travaux publics, qui a
soutenu la thèse de l'intervention des dé-
partements, avec l'autorité que lui donnent
la connaissance approfondie du sujet et la re-
marquable clarté de sa parole, et M. Oudoul,
et M. Sadi-Carnot, et M. Wilson, et M. Rouher
qui a prononcé un discours très-applaudi de
M. Laroche-Joubert, et en dernier lieu MM.
Germain et Gambetta, qui ont appuyé par
des arguments nouveaux la théorie de M.
Christophle et décidé finalement de l'issue
de la bataille.
250 voix contre 233 ont repoussé, sur les
six heures et demie, l'amendement de M.
Bastid, auquel il restera la consolation d'a-
voir été furieusement discuté !
EMMANUEL ARÈNE.
Éohos de la Chambre
Les bureaux de la Chambre ont nommé hier
leurs présidents et leurs secrétaires :
1er bureau, M. Leblond, président; M. Ma-
zure, secrétaire ; 2e, M. Cherpin, M. Bousquet ;
3e, M. le colonel Denfert, M. Mir; 4e, M. Du-
bois, M. Lelièvre; 5e, M. Swiney, M. Borri-
glione ; 6e, M. Coëhery, M. Rouge ; 7e, M. Les-
guillon, M. Viette; 8e, M. Thourel, M. Liou-
ville; ge, M. Lepère, M. Marcellin Pellet;
10e, M. Ferry, M. Deviolaine; 11e, M. Bernard
Lavergne, M. Horteur.
*
4 "4
Il avait été question entre les bureaux des
gauches de former une réunion générale de
tous les députés de la majorité républicaine,
dans laquelle on aurait formulé les conditions
que la majorité de la Chambre désire voir
comprises dans le programme du nouveau ca-
binet.
Ce projet de réunion paraît être momenta-
nément écarté.
*
< <
La commission du budget, à la Chambre des
éputs, est sur le point d'être saisie d'une pé-
tition importante.
On sait que le projet d'impôts en discussion
frappe d'une augmentation les patentes se rap-
portant à l'industrie séricicole.
D'après les filateurs et ouvreurs de soies, le
moment serait loin d'être opportun pour ag-
graver les charges d'un commerce fortement
ébranlé : tout au contraire, ces industriels ré-
clament avec énergie une mesure protectrice
destinée à rétablir un équilibre absolument
compromis.
Ils demandent l'application d'un droit à l'en-
trée en France sur les soies de provenance
orientale, qui nous inondent, parait-il, et ont
presque ruiné l'une de nos industries les plus
riches et celle où s'affirmait le mieux la supé-
riorité nationale.
COURRIER DU SÉNAT
M. de Belcastel était parti en guerre. Il
devait interpeller M. le président du conseil,
M. le ministre de l'intérieur et M. le minis-
tre de l'instruction publique sur un discours
prononcé à Toulon à la distribution des prix
d'une école primaire.
Le sujet était bien mince, mais, en re-
vanche, M. de Belcastel avait fait grand ta-
page. Par trois fois, il avait demandé et
obtenu l'ajournement pour cette seule rai-
Bon que M. le garde des sceaux né pouvait
se rendre au Sénat. Et aujourd'hui, quand
nous regardons le banc des ministres, nous
le voyons presque désert. Seul, M. Wadding-
ton est à. son posté. Que va faire M. de
Beléaste11 M. le président l'appelle à la
tribune; M. de Belcastel ne parait pas.
L'orateur de la droite ne paraît pas parce
qu'il est à la buvette en grande conférence
avec MM. de Broglie, Buffet et autres. La
droite avait un plan qui n'était pas bien com-
compliqué. M. de Broglie, l'homme des
conflits, trouvait l'occasion excellente pour
mettre le Sénat en désaccord avec la Cham-
bre. M. Dufaure ayant été battu à la
Chambre, M. de Broglie jugeait indispen-
sable que le Sénat lui donnât un témoignage
de sa confiance ; aussi avait-on préparé un
ordre du jour dans lequel on assurait M. le
garde des sceaux d'une majorité de droite
au Sénat. Mais par malheur M. Dufaure
n'est pas présent. On assure même qu'il est
démissionnaire. Dans tous les cas M. Du-
faure est absent et l'on se trouve en présence
de M. Waddington, ce qui change terri-
blement la thèe. La droite ne veut pas que
son ordre du jour s'applique à M. le ministre
de l'instruction publique, elle n'a pas en lui
la moindre confiance et puis. la Chambre
n'aurait pas lieu d'être mécontente et le but
serai t manqué. On délibère donc et pendant ce
temps il y a un loup dans la séance. La
scène reste vide. Enfin! voici M. de Bel-
castel. Un grand parti a été pris. L'in-
terpellation est retirée et la nécessité
d'un ordre du jour éludée. M. de Belcas-
tel se contente d'adresser une question.
Mais auparavant il demande où est M. le
garde des sceaux avec une telle insistance
qu'on pourrait croire que quelqu'un l'a ca-
ché dans un coin. Par trois fois il gémit :
« Où est M. le garde des sceaux? » La gau-
che rit un peu, elle trouve la question in-
congrue. Quant à M. Waddington, à qui s'a-
dresse l'orateur de la droite, il se contente
de dire qu'il est aux ordres du Sénat.
Et M. de Belcastel commence. Les préli-
minaires ont été plus intéressants que le
fait lui-même. M. de Belcastel prêche, il se
plaint que l'on nie la Providence et il s'attire
cette verte interruption de M. Edmond
Adam :
— Vous faites un abus immoral de la Pro-
vidence !
L'orateur donne ensuite lecture du dis-
cours prononcé à Toulon. M. le ministre
de l'instruction publique répond briève-
ment qu'il ne peut lire à l'avance tous les
discours de distribution de prix, mais qu'il
blâme le discours de Toulon, et l'incident
est vidé.
Ayant ainsi travaillé, le Sénat s'ajourne
à jeudi pour recevoir le budget.
P. DE SIENNE.
4,
Tout aura été, jusqu'au bout, étrange
et imprévu, dans cette question des
honneurs funèbres. Un ministère libé-
ral et républicain succédé aux minis-
tres de l'ordre moral. On s'attend à ce
qu'il va faire cesser une interprétation
du règlement de 1863 et du décret de
messidor an XII, contraire à l'esprit de
toutes nos lois, qui offense la justice et
irrite Inconscience publique. Le minis-
tère persiste dans les errements de ses
prédécesseurs de l'ordre moral.
Le parlement s'en émeut ; une ques-
tion est adressée par un député; on
promet des explications; on demande
qurante-huit heures pour les apporter.
Au bout de quarante-huit heures, on
apporte non pas des explications, mais
un projet de loi.
Ce projet n'est pas présenté par le
ministre de la guerre qui a refusé les
honneurs funèbres; il n'est pas présen-
té par le chef du cabinet ; il est présenté
par un ministre que la question ne
concerne aucunement, le ministre de
l'intérieur. Ce projet ne répond à au-
cune des difficultés soulevées ; pour ne
pas accorder les honneurs aux convois
civils, il propose de les refuser à tous.
La commission nommée par l'Assem-
blée pour l'examiner ne saurait l'ac-
cepter. Les ministres comparaissent de-
vant cette commission. Il ne songent
même pas à défendre le projet déposé
à la tribune. Séance tenante, M. le garde
des sceaux propose une nouvelle com-
binaison : mais cette combinaison ne
paraît'pas plus acceptable à la commis-
sion que la première. Le décret de mes-
sidor, appliqué dans son esprit comme
dans sa lettre, suffit à régir la matière
des honneurs funèbres sans introduire
une nouvelle législation.
Hier enfin le rapport est déposé. Va-
t-il y avoir une bataille ? Le ministère
sera-t-il renversé sur cette question de
la liberté de conscience, sur laquelle il
n'est pas possible à un républicain de
transiger ? Nullement : le ministre de
l'intérieur monte à la tribune, et c'est
! pour retirer le malencontreux projet de
loi.
La question ne peut pourtant revenir
simplement au point où elle était avant
la semaine passée. Il faut que tout le
monde sache si, oui ou non, on prétend
refuser encore les honneurs militaires
à ceux qui se feront enterrer civile-
ment. Une question est posée au mi-
nistre, formulée dans un ordre du jour.
La question n'est pas écartée, l'ordre
du jour est accepté. Oui, désormais, on
ne mêlera plus les opinions religieuses
et les honneurs militaires ; tous les lé-
gionnaires sans exception jouiront des
honneurs prescrits par le décret de
messidor.
Ainsi finit e long imbroglio ; c'était
bien la peine, en vérité, de faire tant
attendre cette bonne réponse puisqu'on
devait finir par se résigner à la donner,
et combien n'eut-il pas été plus sage de
la faire tout d'abord !
Nous sommes, en ce moment, nous
ne l'ignorons pas, en pleine crise minis-
térielle : nous n'en félicitons pas moins
le cabinet dont M. de Marcère fait partie
d'avoir su si bien finir, et d'avoir voulu
que sa déclaration, la dernière peut-
être qu'ij est appelé à exprimer, soit une
reconnaissance formelle du principe de
la liberté de conscience et de l'égalité
des citoyens devant la loi.
CHARLES BIGOT.
Nouvelles d'Orient
St-Pétersbourg, 1er décembre.
Le grand-duc Nicolas Nicolaïevitch père, com-
mandant en chef de l'armée du sud, est parti a
deux heures par un train spécial pour Kicheneff
avec le grand-duc Nicolas Nicolaievitch, son
fils. Le cesarevitch et le grand duc Pierre Ni-
colaïevitch les ont accompagnés à la gare du
chemin de fer, où le général Bistrœm, com-
mandant en chef provisoire, a remis, au nom
de tous les officiers, une image sainte au grand-
duc général en chef.
Le crrand-duc a exprime ses remerciements
dans les termes les plus chaleureux, et ses pa-
roles ont été applaudies avec enthousiasme
par les officiers de la garde et de la circonscrip-
tion militaire, rassemblés à la gare.
Constantinople, 1er décembre.
M. de Chaudordy est allé rendre visite à Mid-
hat-Pacha, à Savfet-Pacha et aux ambassa-
deurs ses collègues. Il a dîné hier à l'ambassade
de Russie,
Le grand-vizir est indisposé.
Londres, 2 décembre.
Dépêches des journaux anglais.
Berlin, 1er décembre.
Il arrive tous les jours en Serbie de nouvelles
troupes russes revètues de leurs uniformes.
Des fonctionnaires russes ont déjà reçu leur
nomination pour les emplois à remplir, en
Bulgarie, après l'occupation.
Le prince Tcherkasski prépare aussi pour
cette région un projet de réorganisation de la
propriété rurale.
(Times).
Vienne, 1er décembre.
La Porte est bien aise de recevoir les protes-
tations des Grecs, des Arméniens, et des Juifs
contre les privilèges accordés aux Slaves. Elle
y trouve un argument contre les concessions
qui pourraient être demandées à la conférence.
Toutefois, elle prend des mesures contre la
Grèce, et elle fortifie Larissa et Janina.
(Times).
Berlin, 2 décembre.
La Gazette nationale, parlant du dîner parle-
mentaire qui a eu lieu hier chez le prince de
Bismarck et auquel assistaient le bureau du
Reichstag, ainsi qu'un certain nombre de dé-
putés, prétend que le chancelier a laissé entre-
voir à ses convives que, dans le cours de la
.discussion du budget en 3e lecture, il ferait sa
déclaration relative à la situation politique et a
insisté de nouveau sur l'attitude neutre que
l'Allemagne entendait conserver en face des
complications guerrières du moment.
D'après le journal cité, on aurait particuliè-
rement remarqué l'importance que M. de Bis-
marck semblait attacher aux relations de l'Al-
lemagne avec l'Autriche.
Parlant du passage du discours du trône\re-
latif aux affaires étrangères, M. de Bismarck
aurait exprimé son étonnement de ce que l'al-
lusion faite à l'Angleterre par les mots « puis-
sances amies auxquelles nous sommes liés par
l'histoire » ait pu passer inaperçue et être mal
interprétée.
Berlin, 2 décembre.
La Gazette dé la Croix, reproduisant en les
confirmant les renseignements donnés par la
Gazette nationale sur les déclarations de M. de
Bismarck pendant le dîner parlementaire d'hier
ajoute que le chancelier a exprimé l'avis qu'il
était de toute nécessité de chercher à localiser
la guerre dans le cas où elle viendrait à éclater,
et qu'il fallait par conséquent décider l'Angle-
terre à ne pas rompre avec la Russie en restant
isolés des autres puissances.
Constantinople, 2 décembre.
Les ministres se sont encore occupés hier de
la constitution, dont la promulgation solen-
nelle est imminente.
MM. de Chaudordy et de Bourgoing ont reçu
la visite du grand-vizir, de Savfet-Pacha et
d'Edhem-Pacha.
INFORMATIONS
La reine de Hollande, accompagnée de
l'une de ses dames d'honneur, s'est rendue
vendredi, vers deux heures, au palais do
l'Elysée, où elle a rendu visite au président
de la République et à Mme la maréchale de
Mac-Mahon.
La reine, qui voyage incognito sous le
nom de comtesse de Buren, a pris congé
du président de la République après s'être
entretenue avec lui pendant une demi-
heure environ.
Par de nouveaux décrets, en date des 10,
17 et 29 novembre, le président de la Répu-
blique a accordé des grâces, commutations
ou réductions de peines à cent sept indivi-
dus condamnés pour faits se rattachant A
l'insurrection de 1871.
M. le ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts fera aujourd'hui dimanche,
à dix heures, l'inauguration du musée des
plâtres et copies de l'Ecole des beaux-arts.
Ce musée sera ouvert au public tous les di-
manches.
On annonce la mort de M. Saint-Clair,
commandant du corps des sapeurs-pompiers
de Paris.
Hier, le conseil municipal a continué la
discussion relative au budget de la préfec-
ture de police.
Après un discours de M. Delpech en fa-
veur du maintien du crédit et un autre de
M. Lacroix qui en demande la suppression,
M. Thulié a déposé une proposition tendant
à la nomination d'une commission spéciale
chargée d'étudier la question.
M. Lacroix a déclaré alors retirer sa de-
mande de suppression de crédit.
L'amendement de M. Thulié a été mis aux
voix et adopté.
M. Détrie, général de brigade, promu,
est mis à la disposition du gouverneur gé-
néral civil de l'Algérie.
La commission spéciale pour la partici-
cipation de la ville dé Paris à l'Exposition
universelle vient d'être composée de la ma-
nière suivante :
M. le préfet de la Seine, président; MM.
le préfet de police. Tambour, de Bullemont;
MM. Hérisson, Viollet-le-Duc, Harant, Fer-
ré Asseline, Jobbé-Duval, conseillers muni-
cipaux; MM. Duc, Cavelier, membres
de l'académie des beaux-arts; Pelletier,
directeur de l'administration générale ;
Gréard, directeur de l'enseignement; de
Nervaux, directeur de l'assistance publique;
Alphand, directeur des travaux de Paris,
Belgrand, directeur des eaux et égouts;
Bailly, inspecteur général des travaux d'ar-
chitecture; Lecour, Baube, Michaux, Le-
roux et de Hay.
Cette commission s'est déjà réunie au
Luxembourg pour arrêter l'ordre de ses
travaux.
M. Alfred Tailliez, rédacteur du Bien
public, est sorti hier de la prison de Sainte-
Pélagie, où il vient de subir trois mois de
détention. On se souvient sans doute qu'une
« Lettre du pays des soutanes, » publiée
dans le Bien public, lui avait valu cette
condamnation.
On lit dans Y Avenir militaire :
« Divers journaux se sont inquiétés de la
situation anormale qu'occuperait, à la Fa-
culté de médecine catholique, à Lille, un
médecin-major de l'hôpital militaire.
» La position de cet officier eût été d'au-
tant plus irréguliére que ceux de ses collè-
gues qui sont professeurs dans les Facultés
de l'Etat ont dû subir la mise hors cadres.
» La démission de M. le docteur Papillon
tranche toutes les difficultés que cette posi-
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ra© de Lafayette, 5S:
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ANNONCES : Chez MM. LAGRANGE, CERF et Cio
e, ptaee de la Bourse, a
Aussitôt après la Nouvelle en
cours dè publication.; nous com-
mencerons un roman par Henri
Gréville, intitulé :
SONIA
:èP"t..J.TX;N
Parts, S décembre -i 876*.
"1 osfuro qiio M. Je gànio'cW' sceaux a
remis sa démission entre les mains de M..
le président de là République. -
Le Sénat a tenu hier une courte séance.
L'ordre du jour appelait la discussion de
l'interpellation de M- de Belcastei. En l'ab-
sence de M. Dufaure, l'honorable sénateur
a transformé son interpellation en question.
M. le ministre de l'instruction publique
s'est chargé de répondre.
A la Chambre des députés, M. de Marcère
a annoncé que le gouvernement retire le
projet de loi qu'il avait déphasé relativement
aux honneurs funèbres.
Le grand-duc Nicolas, a quitté Saint-Pé-
tersbourg le 1er décemb re pour aller pren-
dra le commandement en chef de l'armée
du Sud. Les préparatifs, sont bailleurs pous-
sés très-activement en Russie, où l'on a fort
peu d'espoir dans la Téussite de la confé-
rence. Le grand-duc, -en quittant Saint-Pé-
tersbourg, a prononcé une allocution dont le
télégraphe ne nous a pas encore transmis
le texte. Par contre, le Daily News reçoit
de son correspondant de Vienne le texte de
l'ordre du jour que le commandant russe de
la flotte de la mer Moire vient d'adresser,
aux marins placés sous ses ordres. « Vous
êtes destinés, s'èccie le commandant, à
combattre les ennemis de notre religion,
les oppresseurs de nos frères. Montrez que
vous combattez p our une cause sacrée !
Rappelez, par votre courage, la gloire que
les marins de la. mer Noire ont acquise à
Sébastopol. »
Le Bersagliera prétend donner des ren-
seignements asserz complets sur l'entrevue
du marquis de Salisbury avec le ministre
des affaires étrangères d'Italie. M. Melegari,
d'après cette feuille, aurait manifesté le désir
qu'a le gouvernement italien d'agir d'un
commun accord avec toutes les puissances
et particulièrement avec l'Angleterre. Cét
accord, M. Melegari ne le croit pas impos-
sible si les puissances exercent sur la Porte
une pression morale de nature à lui persua-
der de se soumettre âtdrtites les mesures que
les puissances croiront nécessâifes pour
garantir l'exécution des réformes indispen-
sables, et pour assurer aux provinces chré-
tiennes une administration économique et
avantageuse. • <
4 PaMif lp: ,n:wuI:t:S proposées, M: Mele-
~p;arT tairait, ocsaitV ixceupatlôn railHaire, à
irt en
principe. Il aurait en outre fait observer
qu'en substance, les points à discuter n'é-
taient pÜs assez difficiles à résoudre pour
exclure la possibilité de conserver la paix,
qui est la base de la politique italienne.
Lord Salisbury à accueilli ces déclarations
avec satis faction et a exprimé au nom da
son gouve rnement les sentiments sincères
de confiance et d'amitié de l'Angleterre
pour l'Italie.
La cohv-ersation, ajoute le Bersagliere,
a été très-Ê ympathiqne et très-cordiale.
- —
Bourse
Cldture le 1" déc. le Mec. Hkttsse Bsr««e
3 O/O ',"
Comptant.. 70 10 ./„ 69 75 35
Fin cour 70 05 .f. 69 80 , .1. 25
4t 1/8 O/O
Comptant.. 100 60 100 59 10
S O/O • ■
Comptant.. 104 25 103 90 35
Fin cou* 104 20 1. 103 92 1/2 27 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR
'-l -
Emprunt 3 0/0. 69 fr. 871/2. P0, 611/4, 65.
Emrunt 5 0/0. 104 fr. (5, 103 fr. 90.
5 01 turc 10 fr. 70, 65.
Egypte 253 fr. 12, 252 50, 25375,
253 fr. 12.
LA CRISE MINISTÉRIELLE
- —\
M. le président du,conseil a remis sa dé-
mission entre les jnaios de M. le maréchal
de Mac-Mahon. La note suivante publiëe
par l'agencé Havas ne peut laisser subsister
aucun douté sur la réalité de là crise :
A la suite des derniers votes de la Chambre
des députés et du Sénat, M. le président du
conseil n'ayant trouvé une majorité pour ap-
puyer ses demandes ni dans l'une ni dans
l'autre Chambre, a manifesté, dans le conseil
tenu aujourd'hui sous la présidence de M. le
maréchal de Mac-Mahon, 1 intention de se re-
tirer du cabinet.
Les ministres ont, de leur côté, manifesté
l'intention de remettre leurs portefeuilles entre
les mains de M. le président de la République
dans le cas où M. Dufaure se retirerait.
M. lé présideqt de la République a vivement
insisté auprès de M. le garde des sceaux pour
qu'il restât au pouvoir.
-• Aufctffié''ré'fs'olutîtrnnitive n'a été prise.
t;e mjn»ét»ses fee \'éUr\D'i\te HOU-
- - -- ■-
;'J;1n f'!t''Ui~ ri."
,..; hJIYt,>} !:(!kn'ïl b personnel* nous
permettent d'aiïinuer qu'hier matin M. Du-
faure a déclaré au président de la Républi-
que qu'il lui était impossible de -teonservér
son portefeuille. Il s'appuyait, comme le dit
l'agence IJavas, sur cette considération
qu'il n'avait plus de majorité, ni au Sénat,
ni à la Chambre des députés. Les autres
ministres ont donné également leur démis-
sion pour se conformer aux réglés parle-
mentaires.
M. le président de la République a prié
M. Dufaure de rester en fonctions tout au
inoins jusqu'à la fin de la discussion du
budget, mais le garde des sceaux adèclgré
ne f>as vouloir accepter citié iîtuatiôri. Néan-
moins il n'a pas insisté pour que sa démis-
sion parût immédiatement au Journal offi-
ciel; il a été convenu qu'un nouveau conseil
serait tenu aujourd'hui à deux heures, au
ministère de la justice. -'
Dans le conseil où M. Dufaure a donné
sa démission on a discuté l'attitude que
devrait prendre le gouvernement au sujet
de la loi sur les honneurs militaires, A la
majorité de 5 voix contre 4 il a été résolu
qu'on retirerait le projet de loi. M. Dufaure
6t M. le général Berthàut ont vivement ré-
sisté, mais ils ont dû s'incliner devant l'o-
pinion de la majorité.
On assure que les déclarations faites par
M. de Marcère au sujet de l'application du
décret de messidor n'auraient pas été con-
certées en conseil; M. le ministre de l'in-
térieur se serait contenté de prendre au
dernier moment l'avis d'un certain nombre
de ses collègues.
Notië croyons pouvoir affirmer que M. le
maréchal de Mac-Mahon n'a encore appelé
personne pour recueillir la succession de
M. Dufaure. Toutes les combinaisons mi-
ses en avant ne reposent donc sur aucun
fondement. M. le président de la Républi-
que attendra, dans tous les cas le résultat
dé la réunion qui doit avoir lieu aujour-
d'hui. -,
Il paraît certain que M. Dufaure ne re-
viendra pas sur sa détermination puisque
dès hier il a refusé de se rendre au Sénat,
où l'attendait l'interpellation de M. de Bel-
cafefèl,*jmai$ordinairement le chef.de l'Etat
consulte les ministres sortants sur les hom-
mes politiques qu'il doit appeler pour for-
mer le nouveau cabinet. Tout porte à croire
qu'il ne dérogera pas à cette habitude.
— ♦ :
C'est chose faite. Nous n'avons plus
de cabinet. L'honorable M. Dufaure a
remis sa démission aux. mains du pré-
sident de la République, et ses collè-
gues, autant par déférence que pour se
conformer aux usages parlementaires,
ont suivi son exemple. Il faut reconnaî-
tre qu'il ne restait plus guère d'autre
issue à M. le président du conseil pour
sortir de l'impasse où il s'était volontai-
rement engagé. On se souvient de son
étonnante attitude devant la Chambre,
lors du débat sur la proposition Gati-
neau. Il avait gardé le silence, comme
s'il s'était réservé pour le Sénat. Or, il
se trouve justement que le Sénat a pris
la balle au bond et n'a voulu pour rien
au monde laisser échapper l'occasion
d'un conflit avec la Chambre. Et du
même coup, M. Dufaure s'est trouvé
entre la majorité du Sénat qui lui a re-
fusé ce qu'il demandait, et celle de la
Chambre à qui il avait dédaigné de faire
connaître son avis. La situation n'était
plus tenable.
Dès hier, comme il arrive toujours
en pareille circonstance, une foule de
combinaisons étaient mises en Í-I17Ant,.
- - - ----- - 1
nous n'en voulons examiner aucune
parce que nous est,
parce que nous estimons qu'avant de
prononcer un nom il convient de s'en-
tendre, s'il est possible, sur lés condi-
tions auxquelles la majorité parlemen-
taire peut et doit accorder sa confiance.
Et une psireille entente préalable nous
paraît d'autant plus nécessaire que
l'expérience de ces dix derniers mois
en a'fait sentir le défaut plus vivement.
A ce propos, nous avons entendu pro-
noncer dans quelques groupes le gros
mot de programme. Qu'en y prenne
garde ; « souvent la peur d'un mal fait
tomber dans un pire », et si l'on s'avise,
comme il en a été question, de rédiger un
programme de toutes pièces, outre qu'on
ne trouvera sans doute aucun homme
sçrieux qui l'accepte, on ruinera par
avance dans l'esprit du maréchal-prési-
dent tout candidat qui l'accepterait. Et
d'ailleurs, est-ce qu'un programme est
possible en ce moment? Nous n'en con-
naissons qu'un et il tient en trois mots :
Consolider la République. Quant aux
moyens, c'est affaire à l'homme qui sera
choisi, ou si l'on veut à toute force,
même sur ce point, lui dicter un pro-
gramme, il doit être encore plus court
que le premier, et tenir en un mot : op-
portunisme.
Et puisque nous venons de pronon-
cer ce mot, pourquoi ne pas rappeler
qu'en effet M. Gambetta, le chef de la
politique opportuniste, a tracé le vrai.
le seul programme du parti républicain
à l'heure actuelle? « Quel mandat, di-
» sait-il récemment à ses électeurs de
» Belleville, quel mandat le pays a-t-il
» donné aux élus,? quels vœux a-t-il ma-
» nisfestés? quelle ligne de conduite
» leur a-t-il tracée ? Mais, messieurs,
» nous sommes encore pour ainsi dire
» tout chauds de cette épreuve du suf-
» frage universel. De tous les côtés, que
» nous a-t-on dit? On nous a dit : AVANT
» TOUT, SAUVEZ LA RÉPUBLIQUE ; affirmez-
» la, developpez-la, améliorez-la, mais
> surtout gardez-la d'une main vigi-
» lante Ne commettez aucune faute ; ne
» vous laissez pas éblouir par le triom-
» plie, ni exaspérer par les lenteurs que
» vous pourrez avoir à subir dans la
» réalisation de vos vœux. Soyez pa-
» tients, soyez persévérants; soyez mo-
» dérés, ce qui n'empêche pas d'être
» énergiques et fidèles. »
Voilà le vrai ; hors de là, il n'y a que
présomption et folie se traduisant en
des phrases sonores pour amuser les
badauds ou duper les crédules.
Avant tout, sauver la République, la
défendre envers et contre tous, contre
ses amis trop bruyants, s'il le faut, tel
est le programme, et nous pensons
qu'il ne sera pas difficile de trouver
parmi les républicains « patients, per-
sévérants et modérés, » mais en même
temps « énergiques et. fidèles » un
homme qui soit *,, d'yne
autorité suffisante pour succéder à l'ho-
norable M. Dufaure dans la présidence
du conseil.
« Nous irons toujours assez vite, di-
sait encore M. Gambetta, que nous ai-
mons à citer toutes les fois qu'il s'agit
de donner un bon conseil aux républi-
cains; nous irons toujours assez vite,
si nous savons ne pas .prendre l'ombre
pour la proie. » L'ombre, est-il besoin
de le dire ? serait un de ces program-
mes comme en vit éclore en si grand
nombre le mois de février dernier. La
proie, c'est la constitution, c'est la Ré-
publique. Le successeur de M. Dufaure
aura fait assez s'il exige que, du haut
en bas de l'échelle administrative, nos
institutions soient non pas seulement
respectées, mais servies avec le dévoû-
ment qui leur est dû ; et s'il a l'énergie
nécessaire pour ne point souffrir qu'au-
cune influence vienne entraver sa li-
berté d'action et déplacer les responsa-
bilités.
Quant à la majorité républicaine, s'il
lui est donné de voir à la tête du cabinet
un homme résolu à ne déroger en aucun
cas et sous aucun prétexte aux règles
du gouvernement parlementaire, c'est
à elle qu'il appartiendra de le soutenir
avec plus de suite, plus de résolution,
et peut-être aussi quelquefois plus d'ab-
négation, qu'elle n'en a montré dans des
circonstances récentes. Un ministère
n'est fort qu'à la condition d'avoir der-
rière lui une majorité solide et, consé-
quemment, unie. Il ne faut pas qu'un
chef du cabinet puisse jamais craindre
d'inVoquer pour argument devant ceux
qui combattent ses projets ou sa poli-
tique les vœux de sa majorité ; et la
majorité, à son tour, doit pouvoir cons-
tamment compter sur son ministère.
Mais pour cela il importe que le pro-
chain cabinet ne suive point l'exemple
de celui que présidait M. Dufaure; il
faut qu'il - consente à entretenir avec
les groupes de la majorité des relations
fréquentes," et qu'on ne soit plus expo-
sé, en séance, à ces surprises dont la
présente session n'a été que trop rem-
plie.
Peu importe qui remplira ce pro-
gramme; mais nous croyons ferme-
ment que c'est le seul dont la France ré-
publicaine ait souci pour l'instant. Plus
tard, on deviendra plus exigeant ; mais
il convient de ne pas oublier que pour
réformer une loi il faut l'accord des deux
Chambres, tandis que pour réformer le
personnel et donner à la République
des serviteurs républicains, il suffit de
l'énergie d'un ministre.
E. SCHNERB.
———— =
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 2 décembre 1876.
M. Raymond Bastid, qui a ouvert la séan-
ce par un discours, d'ailleurs très-étudié,
sur la question des chemins de fer, voudra
bien m'excuser si je passe, par-dessus lui,
au, gros événement de la journée : l'inter-
pellation Laussedat et le vote qui l'a suivie.
Quand je dis interpellation, c'est bien par
manière de parler, car M. Laussedat s'est
simplement borné à lire à la tribune un or-
dre du jour des mieux motivés, qui a eu le
rare mérite de contenter, à première vue,
tout le monde et le gouvernement. Jamais
on ne vit plus parfait accord entre l'inter-
pellant et l'interpellé: une vraie fête de fa-
mille, où les droitiers figuraient les invités
grincheux.
Je me hâte d'ajouter, pour compléter le
plaisir du lecteur, que la fête a été donnée
au profit de la liberté de conscience. Il
s'agissait, en effet, de cette grave question
des honneurs militaires, autour de laquelle
il s'est fait tant de bruit depuis quelques
jours, question si simple, si facile à résoudre,
et qui cependant par la singulière attitude du
ministère, ou du moins de certains minis-
tres, avait été transformée en une compli-
cation gouvernementale. Nous avons tenu
nos lecteurs au courant des différentes pé-
ripéties par où a passé cette affaire. Ils sa-
vent qu'après le discours de M. Floquet,
déjà vieux d'une semaine, le ministre de
l'intérieur s'était chargé du dépôt d'un pro-
jet de loi pour lequel M. Dufaure peut har-
diment réclamer des droits d'auteur. Ce
projet de loi, dont l'unique avantage était
de mettre les légionnaires d'accord en les
mécontentant tous, sans distinction, n'ob-
tint aucun succès auprès de la Chambre,
même pas un succès d'estime. La commis-
sion nommée pour l'examiner le repoussa
avec un ensemble remarquable, et M. Bris-
son, rapporteur juste et sévère, fut char-
gé de le combattre à la tribune.
On l'attendait aujourd'hui, M. Brisson.
C'est M. de Marcère qui est venu à sa place.
En quelques mots très-nets, très-clairs et
très-applaudis, le ministre de l'intérieur a
retiré, au nom du gouvernement, ce projet
de loi mort-né que son père seul regrettera.
M. Laussedat est alors monté à la tribune,
et a demandé à interpeller le gouvernement
sur la question des honneurs funèbres, dé-
clarant, à l'avance, que son interpellation
n'avait d'autre but que le dépôt d'un ordre
du jour motivé ainsi conçu :
« La Chambre, convaincue que dans l'ap-
» plication qu'il aura désormais à faire des
» décrets relatifs aux honneurs funèbres,
» le gouvernement saura faire respecter les
» deux principes de la liberté de conscience
» et de l'égalité des citoyens, passe à l'ordre
» du jour. »
Les vifs applaudissements des trois gau-
ches soulignent cet ordre du jour et de-
viennent de véritables acclamations quand
M. de Marcère, se levant de son banc, pro-
nonce ces simples paroles : « Le gouverne-
ment accepte l'ordre du jour de M. Lausse-
dat. »
Il ne restait plus qu'à voter, mais la
1
droite a voulu dire son mot. C'est M. La
Bassetière qui, en l'absence de M. Baudry
d'Asson, empêché, est venu apporter à la
tribune une protestation enrhumée contre
les empiétements de la libre-pensée. Ce
Vendéen a eu des phrases étonnantes. Celle-
ci entre autres : « Prenez garde ! Nous
avons eu déjà la tyrannie des majorités.
Voulez-vous avoir la tyrannie des minori-
tés? »
Personne n'a compris. Les légitimistes
moins que les autres, ce qui ne les a pas
empêchés d'applaudir consciencieusement.
C'est beau, la foi!
Après M. La Bassetière, c'est le scrutin
qui a parlé. 370 voix contre 35 — je dis
trente-cinq - ont voté l'ordre du jour Laus-
sedat, et consacré, par là même, ce grand
principe de la liberté de conscience dont
l'application sera désormais assurée. AU
right.
La seconde moitié de la séance a beau-
coup perdu à venir après l'auu 0. il b agissait
pourtantd'une très-intéressante question qui
en d'autres circonstances eût éveillé l'at-
tention de la Chambre. Il s'agissait des che-
mins de fer, et de l'amendement Bastid qui
s'oppose à la participation des départements
aux dépenses causées par l'ouverture des
voies nouvelles. Plusieurs orateurs se sont
passionnés pour et contre cet amendement,
au milieu de l'indifférence et de l'inatten-
tion de la Chambre.
M. Bastid, d'abord, un peu long, mais
intéressant; M. Christophle, le sympathi-
que ministre des travaux publics, qui a
soutenu la thèse de l'intervention des dé-
partements, avec l'autorité que lui donnent
la connaissance approfondie du sujet et la re-
marquable clarté de sa parole, et M. Oudoul,
et M. Sadi-Carnot, et M. Wilson, et M. Rouher
qui a prononcé un discours très-applaudi de
M. Laroche-Joubert, et en dernier lieu MM.
Germain et Gambetta, qui ont appuyé par
des arguments nouveaux la théorie de M.
Christophle et décidé finalement de l'issue
de la bataille.
250 voix contre 233 ont repoussé, sur les
six heures et demie, l'amendement de M.
Bastid, auquel il restera la consolation d'a-
voir été furieusement discuté !
EMMANUEL ARÈNE.
Éohos de la Chambre
Les bureaux de la Chambre ont nommé hier
leurs présidents et leurs secrétaires :
1er bureau, M. Leblond, président; M. Ma-
zure, secrétaire ; 2e, M. Cherpin, M. Bousquet ;
3e, M. le colonel Denfert, M. Mir; 4e, M. Du-
bois, M. Lelièvre; 5e, M. Swiney, M. Borri-
glione ; 6e, M. Coëhery, M. Rouge ; 7e, M. Les-
guillon, M. Viette; 8e, M. Thourel, M. Liou-
ville; ge, M. Lepère, M. Marcellin Pellet;
10e, M. Ferry, M. Deviolaine; 11e, M. Bernard
Lavergne, M. Horteur.
*
4 "4
Il avait été question entre les bureaux des
gauches de former une réunion générale de
tous les députés de la majorité républicaine,
dans laquelle on aurait formulé les conditions
que la majorité de la Chambre désire voir
comprises dans le programme du nouveau ca-
binet.
Ce projet de réunion paraît être momenta-
nément écarté.
*
< <
La commission du budget, à la Chambre des
éputs, est sur le point d'être saisie d'une pé-
tition importante.
On sait que le projet d'impôts en discussion
frappe d'une augmentation les patentes se rap-
portant à l'industrie séricicole.
D'après les filateurs et ouvreurs de soies, le
moment serait loin d'être opportun pour ag-
graver les charges d'un commerce fortement
ébranlé : tout au contraire, ces industriels ré-
clament avec énergie une mesure protectrice
destinée à rétablir un équilibre absolument
compromis.
Ils demandent l'application d'un droit à l'en-
trée en France sur les soies de provenance
orientale, qui nous inondent, parait-il, et ont
presque ruiné l'une de nos industries les plus
riches et celle où s'affirmait le mieux la supé-
riorité nationale.
COURRIER DU SÉNAT
M. de Belcastel était parti en guerre. Il
devait interpeller M. le président du conseil,
M. le ministre de l'intérieur et M. le minis-
tre de l'instruction publique sur un discours
prononcé à Toulon à la distribution des prix
d'une école primaire.
Le sujet était bien mince, mais, en re-
vanche, M. de Belcastel avait fait grand ta-
page. Par trois fois, il avait demandé et
obtenu l'ajournement pour cette seule rai-
Bon que M. le garde des sceaux né pouvait
se rendre au Sénat. Et aujourd'hui, quand
nous regardons le banc des ministres, nous
le voyons presque désert. Seul, M. Wadding-
ton est à. son posté. Que va faire M. de
Beléaste11 M. le président l'appelle à la
tribune; M. de Belcastel ne parait pas.
L'orateur de la droite ne paraît pas parce
qu'il est à la buvette en grande conférence
avec MM. de Broglie, Buffet et autres. La
droite avait un plan qui n'était pas bien com-
compliqué. M. de Broglie, l'homme des
conflits, trouvait l'occasion excellente pour
mettre le Sénat en désaccord avec la Cham-
bre. M. Dufaure ayant été battu à la
Chambre, M. de Broglie jugeait indispen-
sable que le Sénat lui donnât un témoignage
de sa confiance ; aussi avait-on préparé un
ordre du jour dans lequel on assurait M. le
garde des sceaux d'une majorité de droite
au Sénat. Mais par malheur M. Dufaure
n'est pas présent. On assure même qu'il est
démissionnaire. Dans tous les cas M. Du-
faure est absent et l'on se trouve en présence
de M. Waddington, ce qui change terri-
blement la thèe. La droite ne veut pas que
son ordre du jour s'applique à M. le ministre
de l'instruction publique, elle n'a pas en lui
la moindre confiance et puis. la Chambre
n'aurait pas lieu d'être mécontente et le but
serai t manqué. On délibère donc et pendant ce
temps il y a un loup dans la séance. La
scène reste vide. Enfin! voici M. de Bel-
castel. Un grand parti a été pris. L'in-
terpellation est retirée et la nécessité
d'un ordre du jour éludée. M. de Belcas-
tel se contente d'adresser une question.
Mais auparavant il demande où est M. le
garde des sceaux avec une telle insistance
qu'on pourrait croire que quelqu'un l'a ca-
ché dans un coin. Par trois fois il gémit :
« Où est M. le garde des sceaux? » La gau-
che rit un peu, elle trouve la question in-
congrue. Quant à M. Waddington, à qui s'a-
dresse l'orateur de la droite, il se contente
de dire qu'il est aux ordres du Sénat.
Et M. de Belcastel commence. Les préli-
minaires ont été plus intéressants que le
fait lui-même. M. de Belcastel prêche, il se
plaint que l'on nie la Providence et il s'attire
cette verte interruption de M. Edmond
Adam :
— Vous faites un abus immoral de la Pro-
vidence !
L'orateur donne ensuite lecture du dis-
cours prononcé à Toulon. M. le ministre
de l'instruction publique répond briève-
ment qu'il ne peut lire à l'avance tous les
discours de distribution de prix, mais qu'il
blâme le discours de Toulon, et l'incident
est vidé.
Ayant ainsi travaillé, le Sénat s'ajourne
à jeudi pour recevoir le budget.
P. DE SIENNE.
4,
Tout aura été, jusqu'au bout, étrange
et imprévu, dans cette question des
honneurs funèbres. Un ministère libé-
ral et républicain succédé aux minis-
tres de l'ordre moral. On s'attend à ce
qu'il va faire cesser une interprétation
du règlement de 1863 et du décret de
messidor an XII, contraire à l'esprit de
toutes nos lois, qui offense la justice et
irrite Inconscience publique. Le minis-
tère persiste dans les errements de ses
prédécesseurs de l'ordre moral.
Le parlement s'en émeut ; une ques-
tion est adressée par un député; on
promet des explications; on demande
qurante-huit heures pour les apporter.
Au bout de quarante-huit heures, on
apporte non pas des explications, mais
un projet de loi.
Ce projet n'est pas présenté par le
ministre de la guerre qui a refusé les
honneurs funèbres; il n'est pas présen-
té par le chef du cabinet ; il est présenté
par un ministre que la question ne
concerne aucunement, le ministre de
l'intérieur. Ce projet ne répond à au-
cune des difficultés soulevées ; pour ne
pas accorder les honneurs aux convois
civils, il propose de les refuser à tous.
La commission nommée par l'Assem-
blée pour l'examiner ne saurait l'ac-
cepter. Les ministres comparaissent de-
vant cette commission. Il ne songent
même pas à défendre le projet déposé
à la tribune. Séance tenante, M. le garde
des sceaux propose une nouvelle com-
binaison : mais cette combinaison ne
paraît'pas plus acceptable à la commis-
sion que la première. Le décret de mes-
sidor, appliqué dans son esprit comme
dans sa lettre, suffit à régir la matière
des honneurs funèbres sans introduire
une nouvelle législation.
Hier enfin le rapport est déposé. Va-
t-il y avoir une bataille ? Le ministère
sera-t-il renversé sur cette question de
la liberté de conscience, sur laquelle il
n'est pas possible à un républicain de
transiger ? Nullement : le ministre de
l'intérieur monte à la tribune, et c'est
! pour retirer le malencontreux projet de
loi.
La question ne peut pourtant revenir
simplement au point où elle était avant
la semaine passée. Il faut que tout le
monde sache si, oui ou non, on prétend
refuser encore les honneurs militaires
à ceux qui se feront enterrer civile-
ment. Une question est posée au mi-
nistre, formulée dans un ordre du jour.
La question n'est pas écartée, l'ordre
du jour est accepté. Oui, désormais, on
ne mêlera plus les opinions religieuses
et les honneurs militaires ; tous les lé-
gionnaires sans exception jouiront des
honneurs prescrits par le décret de
messidor.
Ainsi finit e long imbroglio ; c'était
bien la peine, en vérité, de faire tant
attendre cette bonne réponse puisqu'on
devait finir par se résigner à la donner,
et combien n'eut-il pas été plus sage de
la faire tout d'abord !
Nous sommes, en ce moment, nous
ne l'ignorons pas, en pleine crise minis-
térielle : nous n'en félicitons pas moins
le cabinet dont M. de Marcère fait partie
d'avoir su si bien finir, et d'avoir voulu
que sa déclaration, la dernière peut-
être qu'ij est appelé à exprimer, soit une
reconnaissance formelle du principe de
la liberté de conscience et de l'égalité
des citoyens devant la loi.
CHARLES BIGOT.
Nouvelles d'Orient
St-Pétersbourg, 1er décembre.
Le grand-duc Nicolas Nicolaïevitch père, com-
mandant en chef de l'armée du sud, est parti a
deux heures par un train spécial pour Kicheneff
avec le grand-duc Nicolas Nicolaievitch, son
fils. Le cesarevitch et le grand duc Pierre Ni-
colaïevitch les ont accompagnés à la gare du
chemin de fer, où le général Bistrœm, com-
mandant en chef provisoire, a remis, au nom
de tous les officiers, une image sainte au grand-
duc général en chef.
Le crrand-duc a exprime ses remerciements
dans les termes les plus chaleureux, et ses pa-
roles ont été applaudies avec enthousiasme
par les officiers de la garde et de la circonscrip-
tion militaire, rassemblés à la gare.
Constantinople, 1er décembre.
M. de Chaudordy est allé rendre visite à Mid-
hat-Pacha, à Savfet-Pacha et aux ambassa-
deurs ses collègues. Il a dîné hier à l'ambassade
de Russie,
Le grand-vizir est indisposé.
Londres, 2 décembre.
Dépêches des journaux anglais.
Berlin, 1er décembre.
Il arrive tous les jours en Serbie de nouvelles
troupes russes revètues de leurs uniformes.
Des fonctionnaires russes ont déjà reçu leur
nomination pour les emplois à remplir, en
Bulgarie, après l'occupation.
Le prince Tcherkasski prépare aussi pour
cette région un projet de réorganisation de la
propriété rurale.
(Times).
Vienne, 1er décembre.
La Porte est bien aise de recevoir les protes-
tations des Grecs, des Arméniens, et des Juifs
contre les privilèges accordés aux Slaves. Elle
y trouve un argument contre les concessions
qui pourraient être demandées à la conférence.
Toutefois, elle prend des mesures contre la
Grèce, et elle fortifie Larissa et Janina.
(Times).
Berlin, 2 décembre.
La Gazette nationale, parlant du dîner parle-
mentaire qui a eu lieu hier chez le prince de
Bismarck et auquel assistaient le bureau du
Reichstag, ainsi qu'un certain nombre de dé-
putés, prétend que le chancelier a laissé entre-
voir à ses convives que, dans le cours de la
.discussion du budget en 3e lecture, il ferait sa
déclaration relative à la situation politique et a
insisté de nouveau sur l'attitude neutre que
l'Allemagne entendait conserver en face des
complications guerrières du moment.
D'après le journal cité, on aurait particuliè-
rement remarqué l'importance que M. de Bis-
marck semblait attacher aux relations de l'Al-
lemagne avec l'Autriche.
Parlant du passage du discours du trône\re-
latif aux affaires étrangères, M. de Bismarck
aurait exprimé son étonnement de ce que l'al-
lusion faite à l'Angleterre par les mots « puis-
sances amies auxquelles nous sommes liés par
l'histoire » ait pu passer inaperçue et être mal
interprétée.
Berlin, 2 décembre.
La Gazette dé la Croix, reproduisant en les
confirmant les renseignements donnés par la
Gazette nationale sur les déclarations de M. de
Bismarck pendant le dîner parlementaire d'hier
ajoute que le chancelier a exprimé l'avis qu'il
était de toute nécessité de chercher à localiser
la guerre dans le cas où elle viendrait à éclater,
et qu'il fallait par conséquent décider l'Angle-
terre à ne pas rompre avec la Russie en restant
isolés des autres puissances.
Constantinople, 2 décembre.
Les ministres se sont encore occupés hier de
la constitution, dont la promulgation solen-
nelle est imminente.
MM. de Chaudordy et de Bourgoing ont reçu
la visite du grand-vizir, de Savfet-Pacha et
d'Edhem-Pacha.
INFORMATIONS
La reine de Hollande, accompagnée de
l'une de ses dames d'honneur, s'est rendue
vendredi, vers deux heures, au palais do
l'Elysée, où elle a rendu visite au président
de la République et à Mme la maréchale de
Mac-Mahon.
La reine, qui voyage incognito sous le
nom de comtesse de Buren, a pris congé
du président de la République après s'être
entretenue avec lui pendant une demi-
heure environ.
Par de nouveaux décrets, en date des 10,
17 et 29 novembre, le président de la Répu-
blique a accordé des grâces, commutations
ou réductions de peines à cent sept indivi-
dus condamnés pour faits se rattachant A
l'insurrection de 1871.
M. le ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts fera aujourd'hui dimanche,
à dix heures, l'inauguration du musée des
plâtres et copies de l'Ecole des beaux-arts.
Ce musée sera ouvert au public tous les di-
manches.
On annonce la mort de M. Saint-Clair,
commandant du corps des sapeurs-pompiers
de Paris.
Hier, le conseil municipal a continué la
discussion relative au budget de la préfec-
ture de police.
Après un discours de M. Delpech en fa-
veur du maintien du crédit et un autre de
M. Lacroix qui en demande la suppression,
M. Thulié a déposé une proposition tendant
à la nomination d'une commission spéciale
chargée d'étudier la question.
M. Lacroix a déclaré alors retirer sa de-
mande de suppression de crédit.
L'amendement de M. Thulié a été mis aux
voix et adopté.
M. Détrie, général de brigade, promu,
est mis à la disposition du gouverneur gé-
néral civil de l'Algérie.
La commission spéciale pour la partici-
cipation de la ville dé Paris à l'Exposition
universelle vient d'être composée de la ma-
nière suivante :
M. le préfet de la Seine, président; MM.
le préfet de police. Tambour, de Bullemont;
MM. Hérisson, Viollet-le-Duc, Harant, Fer-
ré Asseline, Jobbé-Duval, conseillers muni-
cipaux; MM. Duc, Cavelier, membres
de l'académie des beaux-arts; Pelletier,
directeur de l'administration générale ;
Gréard, directeur de l'enseignement; de
Nervaux, directeur de l'assistance publique;
Alphand, directeur des travaux de Paris,
Belgrand, directeur des eaux et égouts;
Bailly, inspecteur général des travaux d'ar-
chitecture; Lecour, Baube, Michaux, Le-
roux et de Hay.
Cette commission s'est déjà réunie au
Luxembourg pour arrêter l'ordre de ses
travaux.
M. Alfred Tailliez, rédacteur du Bien
public, est sorti hier de la prison de Sainte-
Pélagie, où il vient de subir trois mois de
détention. On se souvient sans doute qu'une
« Lettre du pays des soutanes, » publiée
dans le Bien public, lui avait valu cette
condamnation.
On lit dans Y Avenir militaire :
« Divers journaux se sont inquiétés de la
situation anormale qu'occuperait, à la Fa-
culté de médecine catholique, à Lille, un
médecin-major de l'hôpital militaire.
» La position de cet officier eût été d'au-
tant plus irréguliére que ceux de ses collè-
gues qui sont professeurs dans les Facultés
de l'Etat ont dû subir la mise hors cadres.
» La démission de M. le docteur Papillon
tranche toutes les difficultés que cette posi-
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