Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-09-01
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 01 septembre 1876 01 septembre 1876
Description : 1876/09/01 (A6,N1726). 1876/09/01 (A6,N1726).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7557285z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
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JOURNAL iÉPBBLIfiàM CONSERV ATEIm
RÉDACTION
Wadresser au Secrétaire de la EédacîîOiS
de 2 heures à minuit
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[\1b10NNEMEMY$
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Trois Kio-i3..o,.S3 fr.
Six mois.».« 2 £
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Trois moig. 16 fï
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Six mois.», Sy-:-
Un an o.,.,., ,,S2-. "Y.
iissBa®®©®®, chex MM,. LAGRANGE, GÊMSBÎ O
®« rolme-i dqs Isa filosura), ti r. t
ABMINIBTBATIOB
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BULLETIN
Parlst le 31 août 1876.
M. le ministre de l'intérieur adresse sous
forme de circulaire aux préfets une pre-
mière instruction relative à l'exécution
de la loi sur la nomination des maires par
les conseils municipaux. Nous apprécions
plus loin cette circulaire.
Le gouvernement ottoman s'est enfin dé-
cidé à expédier à ses agents diplomatiques
une dépêche relative aux diverses batail-
les qui ont eu lieu autour d'Alexinatz.
Comme il fallait s'y attendre, les Turcs,
d'après la dépêîhe officielle de Constanti-
nople, ont été vainqueurs sur tous les
points. Or, nous savoos, de façon à n'en
pouvoir douter, qu'ils ont été battus.
Nous allons assister d'ci à quelques
jours à une nouvelle révolution à Constan-
tinople. Le sultan Moarai va être prochai-
nement déposé et son frère Abdul Hamid
le remplacera sur le trône. On compte que
cette révolution sera toute pacifique et se-
ra acceptée facilement par la population.
Ce changement de souverain doit avoir
lieu dans un bref délai, car les ministres
veulent qu'il soit accompli avant le com-
mencement du mois de Rhamadan, le 20 sep-
tembre. D'ailleuri il parait que Mourad V
ne reconnaît même plus les personnes de
son entourage.
Les négociations continuent en vue de
la paix. D'après le Daily News, les mi
nistres turcs sa sont réunis en conseil pour
examiner les propositions de paix que cha-
cune des puissances a fait connaître sépa-
rément au grand-vizir. Sur la demande de
la Russie, la Porte a abandonné une pre-
mière prétention, c'est-à-dire que la Serbie
demande directement la paix, La Raesie
s'oppose aussi à ce que les baie. de la paix
soient décidées avant la conclusion d'un ar-
mistice. La Porta cédera-t-elle encore &ur
ce point ? Il sembla, d'ailleurs, que la Rus-
sie reprend tout son ascendant à Constan-
tinople, et nous appelons l'attention toute
particulière de nos lecteurs sur une lettre
de notre correspondant qui indiqua les
évolutions qui se produisent actuellement
dang ce tens.
D'après la Pail Mail Gazette, 1 Autriche
serait invitée à prendre de nouveau l'ini-
tiative d/Õs propositions à soumettre à la
Turquie &t à la Serbie. Les négociations
commencée* par les puissances garantes
se bornent simplement, pour le présent, à
obtenir la suspension des hostilité:;. On
craint toutefois que dit grenier divergen-
ces d'opinioa ne se produisent lotaqad les
détails de la paix viendront à être discu-
ta. Uns conférence est conddérB& comme
le feêui moyen d'arriver à un règlement.
■ ■ - ——■ --il..- ■■
bourse de paris
C¡ô&ure le 29 août le 80 août. Marnée BalijilO
3 O/O
Comptant 72 05. 72 0a.,'. * f-
Fin cour. 72 05. »2 10. 05
« a/jb O/O
Comptant 104 50 14 50
< G O/O *
Comptant 115 85 J. H580 f. 05
Finemr. m 02 1.2 105 9; 12 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR
Emprunt 50 0 105 fr. 92 1/2, 97 1/2,
90 1/4,
5 0/0 tare 13 fr., 13 fr. 05.
Egyptien., 243 fr. 75, 244 37 1/2,
24312.
*&—
Le ministre de l'intérieur vient d'adres-
ser à MM. les préfets la circulaire sui-
vante :
Versailles, le 29 août 1876.
Monsieur la préfet,
La loi du 12 août 1876, qui a été publiée au
Journal officiel du 13, après avoir abrogé dans
son article 1er les articles 1 et 2 de la loi du
20 janvier 1874 relatifs à la nomination des
maireg et adjointe. porte (article 2) que
« provisoirement et jusqu'au vote de la loi
organique municipale. le conseil munioipsl
élira le maire et les adjoints parmi ses mem
bres, dans toutes les communes 9, à l'excep-
tion des villes qui sont chefs lieux dt dépar-
tement, d'arrondissement eu de canton.
Le gouvernement, se conformant aux in-
tentions du légisiateer, désira que cette dis
position soit exécutée dans le plus bref délai
possible.
« Je vous indiquerai prochainement la dte
à laquelle il devra être procédé au renouyel
lement des administrations municipales dans
les communes où elles seront désormais nom-
méss à l'élection, etjs voas transmettrai en
même temps des instructions complètes sur
la forme des opérations et sur les conditions
d'éligibilité que devront remplir les candi
data aux fonctions de maire ou d'adjoint.
Mai*, dès à présent, il importe de mettra
partout les conseils municipaux en état de
remplit régulièrement l'attribution qui vient
de leur être restituée,
Par ce seul fait de l'abrogation des artistes
1 et 2 de la loi da 20 janvier 1874, la loi du
14 avril 1871, dont l'effet avait été provisoi-
rement bczpenou, tOit remise en vigueur en
ce qui touche la constitution das mnntcl;ll'
lités. fet sauf les poiats qui ont été, dans la
dernière lof, l'objet de dispositions nouvel-
les. Or aux termes de l'article 9 in fine de la
loi du 14 avril 1871, « avant da procéder à
la nomination dzs maires, il doit être pourvu
aux vasaness existant dans le conseil muni-
cipal. »
Vous aurez dono. monsieur le préfet. à
prendre un arrêté pour convoquer les élec-
teurs à l'effet de pourvoir aux vacances dans
les eommuiies où le coeseil, devant bientôt
être appelé à élire les magistrats municipaux,
ne erait Pfj,6 entièremsat au complsi».
Cetw5 convocation devra être faite ponr le
même jour dans toutes les eommunes de vo
tre département où elle serait cécesssira, et
au plnl tard pour la dimanche 17 septembre.
Vous anrfz sois de prendre votre arrêté au
mçins dix jours avant la rénnioa des collèges
; tèdiorinxt et vous veillerez à ce qu'il re-
çoive une large publicité.
Vous n'aurez point à vous préoccuper des
modifications apportées au sectionnement
des communes par le conseil général dans sa
deM!ôre session; dans le cas, en effet, où l'on
procède à des élections partielles elles ne
peuvent avoir lieu que conformément au sec-
tionnement d'après lequel se sont faites les
dernières élections générales ( Loi du 5 mai
1855 ar. 28.)
Les listes électorales qui serviront aux
prouhaines opérations ont été arrêtées le
31 mars dernier. Les seules modifications qui
pourront être apportées à ces listes sont cel-
les qui auraient été ordonnées par décisions
du juge de paix, à la suite de réclamations
formées dans les délais légaux. Les maires
conservent, en outre, le droit de rayer les
noms des électeurs qui seraient désedés ou
qui auraient été privés da leurs droits civils
et politiques par jugement ayant force de
chose jugée. (Décret réglementaire du 2 fé
VI ler 1852, art. 8) Un tableau rectificatif
contenant ces modifications devra être publié
cinq jours avant le vote.
Sans revenir ici, monsieur le préfet, sur les
règles relatives à la forme des opérations
électorales, réglés qui sont familières aux
administrations municipales, et qui, d'ail-
leurs, ont été résumées dans des instructions
récentes, je me bornerai à vous rappeler que,
lorsqu'un second tour de scrutin est néces-
saire, l'assemblée électorale est de plein droit
convoquée pour le dimanche suivant, mais
qu'il peut être procédé aux deux tours de
scrutin le même jour (loi du 5 mai 1855,
art. 44). Vons penserez sans doute, monsieur
le préfet, que ce dernier mode ast préférable
lorsqu'il s'agit de communes peu importantes
ou d'un nombre restreint de vacances. Dans
tous les cas, les électeurs devroat en être
prévenus par l'arrêté de oonvocation.
En ce qui toache les réclamations qui pour-
raient être formées contre les élections, dans
le cas où vous auriez à user des droits don-
nés à l'administration par l'article 46 de la
loi da 5 mai 1855, vous le feriez d'urgence.
Je déaire, en effet, que lea opérations qui se
rattachent à ces élections partielles soient
promptement terminées. Pour le même mo-
tif, les conseils de préfecture devroat exami-
ner immédiatement les protestations qui leur
seraient adressées, et rendre leurs décisions
dans le plus bref délai possible.
Je n'ai prévu que le cas où il existerait des
vacances dans le sein de l'assemblée commu-
nale ; si, par suite de dissolution ou de toute
autre cause, cartaises localités do votre dé-
partement se trouvaient, sans conseil mu-
nicipal, vous me signaleriez CM situations
et je vous transmettrais des instructions spé-
ciales.
Quant aux communes dont la conseil est
suspendu et momentanément ramplacé par
une commission municipale, il conviendra
d'attendre, soar y faire l'appiioaiioa de
la loi nouvelle, que l'effet de la suspension ait
cessé.
Telles sont, monsieur le préfet, les indica
tioins générales que je crois utiie de vous
doisneranjourd'hui. Si sur des cas particu-
liers, il VO;8 paraissait nécessaire da consul-
ter œoa adinisistration, des instructions c -m-
plémentaires vous seraient immédi&teaiûiil
adressées.
Recevez, monsieur le préfet, l'assurance do
ma considération très distinguée.
Le ministre de Vin teneur,
E. DE MAltCÈIUI.
La nouvelle loi relative à la nomination
des maires n'a été gî âoe à la vélocité qu'il
a fallu ( chacun fie souvient mwz pour quels
motifs ! ) déployer pour son adoption,
qu'une sorte de sommaira de loi pour ainsi
dire, n'entrant pas dans OUtï les détails
que comportait la matière. Le rejet de
l'amendement Hémon en particulier (re-
nouvellement de tous les conseili munici-
paux de France) laifJiÜt pendante cette
question : Davra-i on, dans les commîmes
qui ne sent point chefs lisux de départe-
ment , d'arrondissement ou de canton,
pourvoir aux vacances exiltant dans cha-
que conseil municipal, avant da procéder à
la nomination du maire et des adjoints ?
A notre sens, la simple équité tranchait
la question. Il nous semblait tout à fait
étrange qu'une petite commune, où le nom-
bre deg conseillers municipaux peut être
estimé à douze en moyenne, n'eût pas,
quand le droit de nommer son maire et ses
adjointe lui était rendu, la faculté de com-
pléter sa douzaine de cooieillers, chargée
d'élire son administrateur en chef. La loi
du 20 janvier 1874 déclarait bien, dans son
article 2, qu'il serait procédé désormais à
la nomination des maires et adjoints sans
qu'il y eût lieu de pourvoir aux vacances
qui existaient dans les conseils munici-
paux; mais justement, comme la loi de
1874 enlevait aux conseils municipaux le
droit de nommer leurs maires et adjoints, il
devait lui paraître superflu da s'inquiéter
de l'exercice équitable d'un droit qui était
supprimé..
En outre, pour cette fois, l'équité ne
tournait pas le dos à la légalité; les deux
marchaient coude à coude. La loi nouvelle,
abrogeant la loi « provisoire » de janvier
1874, remettait en-vigueur, ipso facto, les
dispositions de la loi du 14 avril 1871 qui
n'étaient pas incompatibles avec les sien-
nes ; or, la loi de 1871 déclare « qu'a-
vant de procéder à la nomination des mai
res, il doit être pourvu aux vacance
exiitant dans 16 conseil municipal. »
Par une circulaire adressée aux préfets,
M. le ministre de l'intérieur vient de tran
cher la question dans le gens libéral et de
remplir la lacune laissée par la loi par l'in-
terprétation honnête que nous venons d'ex-
poser. Ce ne peut être une surprise pour
perÀonne, car, dans une dea dernières séan-
ces du Sénat, M. de Marcère, incité par la
verve réactionnaire de MM. Beffet et Bru-
net, avait répondu, au nom du gouverne-
ment : »
c Nous avons en tfxte précis dans la loi
de 1871 On dit : Mais cette loi a été abrogée !
voi'à 1'0bjfct.ion.E bien ! cette loi n'a pas été
abi'()ge;voHà la réponte ; cette loi n'a été que
suspendue. La loi de 1874 n'eu prononce pas
en effet l'abrogation Je na répéterai pas l'a-
dage que M. Raoul Duval rappelait tout à
l'heure au Sénat ; mai?, tant qu'une loi n'a
pas été abrogée, elle subsiste, et dès lors elle
peut (itre appliquée. Voilà la vérité. CÜta loi
de 1874 était une loi suspensive pobr un temps
déteimioé, pour d{)x ass, des libertés com-
munales. t
M. le ministre de l'intérieur a fait son
devoir ; aux lecteurs de faire 1e leur fet de
profiter d*s vacances qui existent dam Us
conseils municipaux pour renforcer le nou-
veau corps électoral sénatorial de parti-
sans de la constitution auj-i sages que dé-
terminés.
P. L.
-♦ —————————
Dans sa circulaire, M. le ministre de
l'intérieur demande aux préfets de lui si-
gnaler les cas où, « par suite de dissolu-
tion ou de toute autre cause, certaines lo-
calités we trouvent In$ conseil munici-
pal. » M. le ministre se réserve de trans-
mettre, pour ces cas, des instructions spé-
ciales à ses fonctionnaires.
Le fait est que le cas est embarrassant
et que l'arbitraire menace fort, en cette
occurrence, de remplacer la règle. Ea ef-
fet, nous ne voyons qu'un précédent oa
plutôt qu'une similitude : « Le1 conseils
municipaux dissous sont? de par 1% loi
électorale sénatoriale autorisés à se réunir
pour nommer le délégué sénatorial. » Ce
sont les bons conservateurs qui ont rédigé
cet article bourre de péril social. Da teiie
sorte qu'eu jugeant par assimilation, ce
sont ivjs conseillers municipaux dLsous
pour cause d'incompatibilité avec l'or ire
moral qui seraient appelés à élire le madré!
Ces bons conservateurs n'en font jamais
d'autres.
P. L.
Y * LA , "-'-"-"" M
SITUATION A CONSTANTINOPLE
Toutes les communications qui nous par-
viennent de Constantinople s'accordent à
étabiir que la situation intérieure s'assom
brit de plus en plus. Financièrement, la
crise est arrivée à un tel degré que des
expédients héroïques pourraient seuls ap-
porter un soulagement momentané. La
dernière lettre de notre correspondant ex-
pliquait le mécanisme de la création du
caïmé.
Grâce aux 3 millions de livres qui vont
être mis en circulation, la Banque d'Etat
va he trouver dans unt) position meilleure ;
mais la Banque n'est pas le seul établise
ment financier de Galata que la gène du
trésor ait jeté dans la détresse. Tous, à
l'exception de deux où trois, ont perdu
une grande, partie de leur capital, et le peu
qui leur ratte se trouve entre kg mains du
gouvernement.
L'exemple de la Banque ottomane a ex
cité l'envie des autres institutions de cré-
dit; on fait maintenant, à leur instigation,
datH les journaux de ia jocalité et dans le
public, une catnpagae active pour amener
le gouvernement à consentir à une nou velle
émission de 5 millions de livres destiné à
combler le découvert qui pèse tir Galdta.,
C'est là le promis? symptôme da ia f:O..i'
sitPHé d'étendre la ressource du icilla ?. Si
le gouvernement cède aux sollicitations dts
banquiers, il sembla difficile qu'i ia longue
il n'en vienne pas à sa montrer moins re-
belle à b'} propres tentations : « Charité
bien ordonné^ » Or, comme le premier
pas ©ht la seul qui coûte, ii y a lieu de
craindre iériâusêment una véritable ava-
lanche da papier-monnais. Financièrement
donc, c'est la période des assignais qui
s'ouvre devant la Pùrtû.
Politiquement, c'eut pis encore ; c'est
l'inconnu avec toutes ses inc«rdtudes, tou-
tes ses appréhensions, toutes ses terreurs.
On peut en juger par les extraits ci après
d'una lettre particalièra, écrite de Cons-
tantinople, 24 août, par un homme qui l'é
tait signalé jsuqu ici par ton enthousiasme
pour la dernière révolution.
« Le rôle de défenseur des Ttiret devient
chaque jour plus difficile, et je comprends
que beaucoup d'hommes politiques en Oc
cident veuillent en finir avec le règne du
fanatisme et de l'ignorance. -.
> Sans revenir sur la pénurie da trézor,
sur l'abandon des principe libéraux, sar
toutes nos illusions à jamais perdues, je
me bornerai à vous rapporter deux faits
caractéristiques.
» A la réc^ptioa du rapport 3a M. Ba-
ring, sir H. Elliot a déclaré à M. Milhat
Pacha qu'il avait été trompé, f t q IJ,'il le
déplorait bien moins pour lui-même que
pour le gouvernement turc, à qui tous ces
mensonges nuisaient plus qu'on ne pour-
rait le dire. Le lendemain, l'ambassadeur
remettait au grand-vizir une lettre de lord
Derby exprimant cette pensée très-juste
« qu'un nouveau massacre, ki petit qu'il
pât, être, serait plus fatal aux Tares qu'une
grande bataille perdue. »
» Le « nouveau manacre » ne s'est pas
fait attendre. L'autre jour, un village de la
Thrace, non loin de Rodosto, presque aux
portes de Constlintinople, a été livré au pil-
lage, à l'incendie, à une tuerie féroce. Des
bachi bouzouks l avaient envahi, deman-
dant da l'argent, des femmes et du raki.
La population a résisté ; mais elle a suc-
combé sana le nombre. Les musulmans
d'un village voisin étaient venus secon-
der les bachi - boazouks. Un villageois
benâ qui s'est échappé s'est réfugié chez
un Anglais ; celui-ci l'a conduit à l'ambas-
sade d'Angleterre. L'ambassadeur l'a re-
cueilli et le fait loigner à bord du station-
nais anglais. Sir H. Elliot se rë.mue beau-
coup en faveur des victime?. A quoi abot.
tira t il avec le p: rti pris de noicaaîance
qui règne ici ?
- » Lq second fait que j'ai à voag signaler,
c'est un revirement du gouvernement en
faveur ds la Russie, L'attitude da Parle-
ment anglais et les remontrances de &ir
H E liot sot pour beaucoup dans ce chan-
gement de direction. Lea Tarcs ne veulent
pas qu'on trouble leur laef. Le gouverne-
ment vient da supprimer le Phare du Bos.
phore peu? des articles dans lesquels ce
journal accarait la Russie de complicité
dans la prise d'armes des Bulgares. Certes,
rien -ne saurait être plus significatif que
cette mesure, !omqu'on serge titi. service
immense qu'une telle démonstration pour-
rait rendre à la Porte ottomane.
« Ce qui complète la signification delà
mesure prise contrôle Phare du Bosphore,
cé font les bienveillances insolite* da la
Sublime Porte pour les frogmans de Rusuie,
lès facilités apportée à la lJ,bliOll de tous
les difft!rd'ailleurs : les Tare*, e sentant i* .lés du
cô é de l'Occident, préoccapeai dVbla-
nir leur pardon en se jetant dans les bras
ou aux genoux de la RUillde.
» La préviiion d'un changement de règne
ne diminuerait pas cette tendance que je
vous signale vers la Russie. Au contraire,
le prince Abdul Hamii qui, très-vraisem-
blablement" sera iultan avant quinze jours,
n'y mettra aucun obstacle; et, non moins
vraisemblablement, Mahmocd Pacha sera
le grand vizir qu'il choisira pour négocier
l'entente nécessaire avec les puissances
du Nord, et trouver le rnodus vlvendi le
moins incommode à adopter avec le général
Ignatieff et son gouvernement. »
Ainai, comme nous le précisions il y a
quelques jours, cette révolution faite con-
tre Mahmoud-Pacha et dirigée contre la
Russie aboutirait à un nouveau vizirat de
Mahmoud et à une recrudescence de l'in-
fluence russe à Constantinople t
LA GUERRE
Oépèelu8 de âtotavee$!»««
Cettigne, 30 août.
Le jours al Glas Czernagora repouspe tonte
médiation étrangère et dit que la Serbie et
Ig Montenegro ne déposeront tes arrees que
lorsque les provinces slavas seront délivrées
du joug de la Taïquie.
Belgrade, 30 août.
Les ambassadeurs à Constantinople ont
reçu les instructions nécessaires pour traiter
avec la Porte la question do l'armistice. La
solution est imminente, à moins que h. Tor-
quie ne veuille prendre Alexinatz.. Maif on
doute ici qce les troupes torques réussissent
à s'en emparer. -
DQPkes de souirees dl'lCU¡'ii!iililt!
Ragase. 31 août.
Ua détachement monténégrin a arrêté prè
de Zalom un courrier turc allant d" Mostar
à Trébigne et portant six iet'Ms officieuses
et des dépêches expédiées de Constantinople.
Parmi ces dernières, figure une dépêche du 16
août dans laquelle la grand-visir, après avoir
pris cote de la défaite de Verbiiza, s'attache
à tranquilliser Ali-Pacha en déclarant que
tel était le destin,
Le grand-vizir ajoote que le gonvernement
afilig a tenu immôdi&ttmâRt conseil, Il cons-
tate que 40 batail oas de nizams et 8 batail-
lons de bashi-buuzoeks sont encore dispo i
bléS et partent d.) Podgaritza pour envahir
le Monténégro. Le grand-vizir invite Ali-
Pacha à faira promptemeat part de c?tte
nouvelle à Moukh*ar-Pacha et à toute l'ar-
mée poar ranimer le conrteo des soldats. Il
nnon08 en terminant oiie Djeladia-Paoha se
rend de ia B >gnie à Trebigne avec dix ca-
lions.
Dans une lettre dasée da Mostar, le 14 aobt,
AH Pacha annonce au commandant de Gatoh
ko qua Niksitch réolama des vivres dans
le plus bref délai. Dans tins lettre da 16 a:ût
le colonel Ism^iUga crit de Motar ao. coca
mandant de Gatcbko qce Monkhtu-Pacha
est encore a Trabigne, que Moustafa Pacha
et Djelladin-Paaha uont à Stolatz et qie Dar-
viûh-Pacha et Cbefket-Pacba sont arrivés en
Herzégovine, le premier avec 20,000 hommes
et le seconi avec dix bataillons.
Raguse, 30 août.
Monkhlar-Pacha Q&t parti de Trebigne pour
débloquer Bilek.
Le Daily-News pablie la dépêche suivante
de Vienne, 29 août :
« Les ministres se sont réanis à Constanti-
nople pour examiner les propositions de paix
que ehaouns des puissances a fait connaitre
séparément au grand visir.
» La Russie s'étant opposée à la condition
pesée par la Porte quj la Serbie sollicitât la
paix direetemant, la Porte a abandonné ses
exigences sur ce point,
Pesth, 29 août.
Le bruit court que si la guerre continue.
M. Nieolitch; actuellement ministre de la
guerre, sera nommé commandant de l'armée
serbe sur l'Ybar, en remplacement de Toholak-
Antich. Dans ce cas on pense que Milan ko
wich succéderait à M. Nioolitch au ministère
de la guerre.
Raguse, 29 août.
Ce matin, Djelladin Pacha, avec six tabors
et dix canons, a quitté Stolatz. a traversé
Glinbigne et est arrivé à Trébigne sans ren-
contrer de résistance Il a campé à Mustaci,
localité située au nord-ouest de Trébigne.
Aujourd'hui, Peler Vukolich bombarde
Bilek.
On dit qu'un combat a commencé hier,
près de Podgoritza tt qu'il continue aujour-
d'hui.
On télégraphie, le 29, de Berlin à la Gazette
de Cologne î
1 On annonce de bonne fOnrc que les né-
gooiations qui ont eu lieu à Vienne entre les
ambassadeurs des grand.es puissances ne coa-
oernent jusqu'à présent que la voie à suivre
pour arriver a un armistice, et que l'on t'a
encore discuté aucune proposition concernant
la conclusion de la paix. Les ambassadeurs
attendent des instructions da leurs gouverne-
ment- qui ont entamé à ce sojf t 3es négocia-
tions d'une manière différente.
Le Daily News publie le3 dêpê-shâs sui-
vantes :
Belgrade, 29 août.
La poursuite des Turcs par les Serbes n'a
bsS eu pour résultat une action sérieuse La
lutte était terminés avant que Horvatovitch
rejoig-ùtt Teharnaïeff, et ce dernier est re-
tourné à Alexinatz dimanche soir. L'aile gau-
che turque conserve toujours tes retranche
ment, l'or la rive gauche de la Morava, t't le
corps de la rive droite n'a p8 racolé
plas loin que Burgovatz, où il se tient der-
riêre des ouvrages en terre. Dapuis sameii,
il n'y a pas eu r10 combats importants. Le
colonel lord Liodsay t le docteur Mao Cor-
mack, avea huit autres méiecias sont arri-
vés ici aujourd'hui.
Belgrade, 29 %cût
Oa m'asaure, flans que je pDj, e vérifier
l'exactitude da 1% nouvéHo, qu'aa ferantetice
de deux jours est conciu pour enterrer les
morts. Il est certain que la Russia ne tra-
vaille pas du tout à la paix et ne poassa pas
aux négociation qui, dir,"-oU, anraiênt été en-
gagées depuis nue semaine. On dit que sa-
medi dernief le goavercement serbe a de-
mandé avis à Saint Pétersborg et qu'il lui a
été conseidô par voie diplomatique de retar-
der les négociations.
On disentf4 beaucoup la question de savoir
si le prince Nikita avait appris la victoire de
Teborinaïeff, lorsqu'il a convoqnê leq consuls,
mardi dernier à 6 heures du soir.
Vienne, 29 août.
Le gouvernement turc renonce à demander
la destruction des forteresses de Belgrade et
de Semendria.
Les dépêches d'Alexinatz du correspondait
du Daily-News confirment la nouvelle du suc-
cès des Serbes, le â5 acftt.
Le correspoadant ds Belgrade du Daily-
News lni télégraphie à la date da 29 août,
que le 28, les agents diplomatiques ont remis
à M. Ristitch, de la part de leurs gouverne-
ments respectifs, une note identique disant
que les puissances se chargeaient de la
question de médiation et avaient ordonné à
leurs ambassadeurs d'assurer la cessation
des hostilités. Les puissances essaient de
maintenir le gouvernement, serbe eoas l'im-
pression de la défaite, tandis que le parti de
la guerre s'efforce de temporiser, espérant
que de nouvelles victoires permettront à la
Serbie d'obtenir de meilleures conditions de
paix.
Le prince Miln, dans ses cessions avec
les diplomate*, a manifesté le désir de com
prendre le Mootenfgro dans toute action mé-
diatrice relative à la Serbie.
Le Times publie une dépêche de Cettigne,
datée du 29, d'après laquelle Dervisoh-Pacha
serait arriva la veille à Podgoritza, à la tête
de 12 bataillone. On croit qu'il n'attaquera
pas les Kutchi, mais qu'il se dirigera vers
Bielopawtitzi. On prétend que les catholiques
albanais désertent en masse l'armée turque.
Vienne, 30 août.
D'après des rapports parvenus ici, le com-
bat qui a eu lieu près de Popovo entre les
Turcs et les Monténégrins se ser&it terminé
a l'avantaga des Turcs. Il se livrerait, an mo
ment du départ d" ia dépêche, nne nouvelle
et sanglante bataiite près da Bilek à laquelle
dit on, preni part le sénateur Vukotitob, à la
tête de 8,000 Monténégrins.
—
A.' Berlin, 30 août.
Le Reichsanseiger pa dit autorisé à déclarer
qae l'assertion de certains journaux d'après
laquelle le maté^lr-d de Molske aurait félicité
Abdal Kerim Pcha, g¿ti1èraluI8Ï¡ne des trol-
paâ turques de son plan da amnpagae, est
uae pure invention.
t
3épée2i«s de source turque
Le ministre des affaires étrangères à l'ambas-
sadeur ottoman, à Parts,
t Constantinople, 29 août,
, 6 h- 40 soir.
Certains journaux ont fait courir la bruit
que 1'afmée irapér:a!fi aurait fubi un éshee à
Alexinatz. Cette itouvellt- est entièrement
(Sontrouvée ; h troupes impériales ont en
jusqu'ici une séri.a de succès non interrom-
pas; l'armée de Nisch, qui da Garga?*owfltz
est arrivée sons Alaxifistz, a enlevé un à nn
les divers reiranchements élevés autour de
cetG ville et a prh un canon aux Serbes.
Les farces considérables serbes, marées sur
O8 points, ort été battues et jetées sur lu
grandes fortifications d'Alexinatz proprement
dit, où elles sont réfugiées. L'armée impé-
riale sa trouve, aujonrd hui, devant ces forti
fications et a pris des maures pour s'en em-
parer ; d'un autre côté Sa divisios d'Ali-Saïb-
P&oha, qui a attaqué Alexinatz par la Mo-
rava, a sOeGe8ivemnt enlevé toutes les po-
sitions fortifiées des Ssrbas et facilite ainsi
sa jonction avea l'arm4e de Nifc.
Constantinople, 30 août.
Oa considère ici 14 prise d'Alexinatz comme
imminente.
Constantinople, 30 acût.
Le conseil des ministres s'est réuni aujour-
d'hui pour examiner 1 s communications des
puissances relatives à l'armistioe.
Raguse, 30 août.
On signale chez les Mirdites une a2ez
vive agitation hostile aux Turcs. ;
Les villages turcs voisins du territoire mir-
dite ont demandé a Scutari une garnison
de nfzams pour les défendre contre une at-
taque éventuelle. Cette garnison leur a été
envoyée. ,
Le prince des Mirdites est retenu à Scu-
tari par Darvich-Pacba. *
On ne confirme pas qu'un combat ait eu
lieu près de Podgoritza.
Le bombardement de B Lk continue.
---.----+-- ------
LA SÉPARATION DE CORPS
Ua de nos collaborateurs, M. Laery,
a rendu compte l'autre jour d'op ou-
vrage de statistique composé par M.
Yvernès et ayant pour titre : l'A mi-
nistration de la justice civ le et COin-
merciale en Europe.
A l'artiole qui traite de la séparation
de corps, je trouve les réflexions sui-
vantes :
« II faut le dire sans détour : le nom-
bre des demandes en séparation croît
régulièrement en France, depuis un an
jusqu'à vingt ans de mariage, au fur
et à mesure que disparaissent les char-
mes physiques de la femme.
Moins d'un an da mariage 1 0^0
de un à cinq 18
de cinq à dix 28 --
de dix à vingt 35 "I
Plus de vingt ans 18
« Point de beauté physique, point de
jeunesse chez la femme, point de ma-
riage supportable, telle est la conclusion
forcée de c&s chiffras. » -
Ainsi parle M. Yvernès ; la statisti-
que qu'il publie est justa assurément;
mais la conclusion qu'il en tire, Join
d'être forcée, comme il le dit, me paraît
des plus fausses. J'oserai presque dire
qu'elle est impertinente pour l'un et
l'autre sexe.
Comme on pourrait m'objecter que je
n'ai qu'une médiocre compétence en ces
matières, n'ayant pas moi même tâté
du mariage, j'ai demandé à une fort
aimable femme, qui, elle, hélas ! n'a
pas eu trop à s'en louer, ce qu'elle
pensait et de cette statistique et de
cette conclusion.
—Si cela était vrai,me disait-elle, les
hommes seraient encore ptus méprisa-
bles qu'ils ne sont.
- Tous! m'écriai-je avec un h&ut-
le-corps.
—La proportion est plus considérable
encore de cinq à dix Eb! mon Dieu!
ce n'est pas que la femme ait vieilli et
que ses charmes se soient fanés. La
beauté physique n'est qu'un des moin-
dres éléments du bonheur dans le ma-
riage : on se biape si vite sur le plaisir
qu'elle donne 1
- Votre statisticien n'a pas pris garde
à un point qui vaut pourtant que l'on y
prête attention. C'est que la plupart
des séparations qui sont demandées et
obtenues de dix à vingt ans, qui pren
nent rang à cette date dans la statisti-
que officielli, remontent plus haut dans
la vie; elles ont leurs racines dans une *
époque bien antérieure.
Voyez vous ! on ne sait pas combien
est obstinée en France la persévérance
des femmes à maintenir l'union conju-
gale. Ce n'est pas seulement fidélité au
devoir, sentiment religieux, c'est en-
core, c'ebt surtout qu'il y a là pour elles
une question de vie et de mort.
Vous n'imaginez pas de quelles dif-
ficultés ad hérissé, de quelles humilia-
tions, de quels chagrins, de quels dé-
sespoirs est rempli pour une femme
honnête un procès en séparation de
corps. Et à quoi aboutit il ? pas même à
lui rendre sa liberté Elle ne peut signer
le moindre acte, conclure l'affaire la
plus simple, sans' demander l'autori-
sation à ce mari qui l'a forcée à se pas-
ser de sa protection. Séparée de lui, elle
n'en est pas moins sa femme.
Jeune, que fera-t-elle de cette pré-
tendue liberté, que lai rend une loi
barbare? Elle n'a d'autre rossourc?q ;e
dA se retirer chez ses parents, avec qui
f l'e n'est peut-être pas toujours d'accord,
qu'ont aigris quelquefois contre elle bq
ennuis, les chagrins et le3 tr^c&ss r"'
suscités par les querelb s de son mau-
vais ménage.
Ce sont là les bienfaits que 1* sépa-
ration da corps promet &ux femmes.
On conçoit qu'elles reculent et s'y
reprennent à dix [Oid avant de faire le
gcand saut.
Elle attend donc; ses amits lui con-
seillent de patienter. L'Eglise lukoi--
doime de chercher ua secours d&ns la
religion, ne souffrir en ikn,-e) de
prier.
Ces incertitudes durent une dizsiae
d'années, quelquefois douze ùu quinze.
La femme espère toujoars qu'une dr-
coustarce imprévue amènera quelque
heureux changement. Elle a des enfants
et craint de rompre officiellement avec *
leur père. Ena sait bien que la seule
demande en séparation creuse un abîme
entre elle et son mari, entre elle et le
monde.
Et si elle perd ion procès !
La voilà donc, s'il lui est impossible
de réintégrer le domicile conjugal, sur
le pavé, sans moyens d'existence, éloi-
gnée de ses enfants, ave j tous les in-
convénients de la séparation légale
sans en avoir les faibles avantages.
A ce tableau que lui offre l'avenir,
elle tressaille, elle hésite. Ce n'est
guère qu'à trente-cinq ou quarante ans
qu'elle se décide.
A cet âge, elle a le plus souvent ac-
quis plus de maturité, de jugement et -
d'énergie. Elle calcule avec plus de
sang-froid les bons et les mauvais cô-
tes de la détermination qu'elle songe à
prendre. Aussi, les choses vont se gâ-
tant de plus en plus ; elle veut sauver
ou pour elle ou pour ses enfanta ls
débris d'une fortune qui serait dévorée
tout entière par le mari, si elle restait
à la portée de ses mains prodigues.
Cette demi-liberté de l'épouse déparée
de corps, si embarrassante pour une
femme de vingt à trente ans, est plus
facile à porter à mesure que la femme
avance en âge. Le monde lui fait plus
de concessions, d'autant mieux que le
mari, se gênant de moins en moin-, a
tourné contre lui l'opinion publique, un
petit cercle où vit le ménage. *-
Entre trente ans et quarante ans la
femme qui est trop malheureuse en
ménage commence à n'avoir plus de
réserve à garder : eUe se décide à frap-
per le grand -cOtTp. 1
La considération de beauté physique.
entre pour peu de chose aujourd hai
dans la conclusion des mariages ; com-
ment aurait-elle une si funeste influence
sur tes scéparations de corps ? Les mo-
tifs en sont biea plus profonds. La vé-
rité. c'est qu'un mariage de convenance
contient presque toujours en germe une
boane séparation de corps.
Les mariages de couvenaace, qui
gont ainsi appelés parce qu'ils ne con-
viennent à aucune de.* deux parties
contractantes, se font presque toujours
entre fiancés qui ne se connaissent pas.
De là des mariages mal assortis. Le
mai couve longtemps. Il éciate plus ou
moins tôt suivant que la vie conjugale
est plus ou moins tolérable. il couve
Pris te âlu-udru b Parle t la CJ..&iitJca. — .'pm. 1 M Ç*Mttm«
Vendredi I« /Septembre ##te
C?. |y*|| E | |j |-jj ^| lj|
JOURNAL iÉPBBLIfiàM CONSERV ATEIm
RÉDACTION
Wadresser au Secrétaire de la EédacîîOiS
de 2 heures à minuit
S) irse de I
[\1b10NNEMEMY$
S>AMS
Trois Kio-i3..o,.S3 fr.
Six mois.».« 2 £
Un aD. OO.e.ClOe.OO.ÓOoo W
Trois moig. 16 fï
DÉP}.J:I;!:&iKl'X$
Six mois.», Sy-:-
Un an o.,.,., ,,S2-. "Y.
iissBa®®©®®, chex MM,. LAGRANGE, GÊMSBÎ O
®« rolme-i dqs Isa filosura), ti r. t
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%ano«i^« chez MM. LAftRANGiS, Clfl&F t* tl-
($. ,.laM.d.. Kft Hooiros.. (t
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'-
BULLETIN
Parlst le 31 août 1876.
M. le ministre de l'intérieur adresse sous
forme de circulaire aux préfets une pre-
mière instruction relative à l'exécution
de la loi sur la nomination des maires par
les conseils municipaux. Nous apprécions
plus loin cette circulaire.
Le gouvernement ottoman s'est enfin dé-
cidé à expédier à ses agents diplomatiques
une dépêche relative aux diverses batail-
les qui ont eu lieu autour d'Alexinatz.
Comme il fallait s'y attendre, les Turcs,
d'après la dépêîhe officielle de Constanti-
nople, ont été vainqueurs sur tous les
points. Or, nous savoos, de façon à n'en
pouvoir douter, qu'ils ont été battus.
Nous allons assister d'ci à quelques
jours à une nouvelle révolution à Constan-
tinople. Le sultan Moarai va être prochai-
nement déposé et son frère Abdul Hamid
le remplacera sur le trône. On compte que
cette révolution sera toute pacifique et se-
ra acceptée facilement par la population.
Ce changement de souverain doit avoir
lieu dans un bref délai, car les ministres
veulent qu'il soit accompli avant le com-
mencement du mois de Rhamadan, le 20 sep-
tembre. D'ailleuri il parait que Mourad V
ne reconnaît même plus les personnes de
son entourage.
Les négociations continuent en vue de
la paix. D'après le Daily News, les mi
nistres turcs sa sont réunis en conseil pour
examiner les propositions de paix que cha-
cune des puissances a fait connaître sépa-
rément au grand-vizir. Sur la demande de
la Russie, la Porte a abandonné une pre-
mière prétention, c'est-à-dire que la Serbie
demande directement la paix, La Raesie
s'oppose aussi à ce que les baie. de la paix
soient décidées avant la conclusion d'un ar-
mistice. La Porta cédera-t-elle encore &ur
ce point ? Il sembla, d'ailleurs, que la Rus-
sie reprend tout son ascendant à Constan-
tinople, et nous appelons l'attention toute
particulière de nos lecteurs sur une lettre
de notre correspondant qui indiqua les
évolutions qui se produisent actuellement
dang ce tens.
D'après la Pail Mail Gazette, 1 Autriche
serait invitée à prendre de nouveau l'ini-
tiative d/Õs propositions à soumettre à la
Turquie &t à la Serbie. Les négociations
commencée* par les puissances garantes
se bornent simplement, pour le présent, à
obtenir la suspension des hostilité:;. On
craint toutefois que dit grenier divergen-
ces d'opinioa ne se produisent lotaqad les
détails de la paix viendront à être discu-
ta. Uns conférence est conddérB& comme
le feêui moyen d'arriver à un règlement.
■ ■ - ——■ --il..- ■■
bourse de paris
C¡ô&ure le 29 août le 80 août. Marnée BalijilO
3 O/O
Comptant 72 05. 72 0a.,'. * f-
Fin cour. 72 05. »2 10. 05
« a/jb O/O
Comptant 104 50 14 50
< G O/O *
Comptant 115 85 J. H580 f. 05
Finemr. m 02 1.2 105 9; 12 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR
Emprunt 50 0 105 fr. 92 1/2, 97 1/2,
90 1/4,
5 0/0 tare 13 fr., 13 fr. 05.
Egyptien., 243 fr. 75, 244 37 1/2,
24312.
*&—
Le ministre de l'intérieur vient d'adres-
ser à MM. les préfets la circulaire sui-
vante :
Versailles, le 29 août 1876.
Monsieur la préfet,
La loi du 12 août 1876, qui a été publiée au
Journal officiel du 13, après avoir abrogé dans
son article 1er les articles 1 et 2 de la loi du
20 janvier 1874 relatifs à la nomination des
maireg et adjointe. porte (article 2) que
« provisoirement et jusqu'au vote de la loi
organique municipale. le conseil munioipsl
élira le maire et les adjoints parmi ses mem
bres, dans toutes les communes 9, à l'excep-
tion des villes qui sont chefs lieux dt dépar-
tement, d'arrondissement eu de canton.
Le gouvernement, se conformant aux in-
tentions du légisiateer, désira que cette dis
position soit exécutée dans le plus bref délai
possible.
« Je vous indiquerai prochainement la dte
à laquelle il devra être procédé au renouyel
lement des administrations municipales dans
les communes où elles seront désormais nom-
méss à l'élection, etjs voas transmettrai en
même temps des instructions complètes sur
la forme des opérations et sur les conditions
d'éligibilité que devront remplir les candi
data aux fonctions de maire ou d'adjoint.
Mai*, dès à présent, il importe de mettra
partout les conseils municipaux en état de
remplit régulièrement l'attribution qui vient
de leur être restituée,
Par ce seul fait de l'abrogation des artistes
1 et 2 de la loi da 20 janvier 1874, la loi du
14 avril 1871, dont l'effet avait été provisoi-
rement bczpenou, tOit remise en vigueur en
ce qui touche la constitution das mnntcl;ll'
lités. fet sauf les poiats qui ont été, dans la
dernière lof, l'objet de dispositions nouvel-
les. Or aux termes de l'article 9 in fine de la
loi du 14 avril 1871, « avant da procéder à
la nomination dzs maires, il doit être pourvu
aux vasaness existant dans le conseil muni-
cipal. »
Vous aurez dono. monsieur le préfet. à
prendre un arrêté pour convoquer les élec-
teurs à l'effet de pourvoir aux vacances dans
les eommuiies où le coeseil, devant bientôt
être appelé à élire les magistrats municipaux,
ne erait Pfj,6 entièremsat au complsi».
Cetw5 convocation devra être faite ponr le
même jour dans toutes les eommunes de vo
tre département où elle serait cécesssira, et
au plnl tard pour la dimanche 17 septembre.
Vous anrfz sois de prendre votre arrêté au
mçins dix jours avant la rénnioa des collèges
; tèdiorinxt et vous veillerez à ce qu'il re-
çoive une large publicité.
Vous n'aurez point à vous préoccuper des
modifications apportées au sectionnement
des communes par le conseil général dans sa
deM!ôre session; dans le cas, en effet, où l'on
procède à des élections partielles elles ne
peuvent avoir lieu que conformément au sec-
tionnement d'après lequel se sont faites les
dernières élections générales ( Loi du 5 mai
1855 ar. 28.)
Les listes électorales qui serviront aux
prouhaines opérations ont été arrêtées le
31 mars dernier. Les seules modifications qui
pourront être apportées à ces listes sont cel-
les qui auraient été ordonnées par décisions
du juge de paix, à la suite de réclamations
formées dans les délais légaux. Les maires
conservent, en outre, le droit de rayer les
noms des électeurs qui seraient désedés ou
qui auraient été privés da leurs droits civils
et politiques par jugement ayant force de
chose jugée. (Décret réglementaire du 2 fé
VI ler 1852, art. 8) Un tableau rectificatif
contenant ces modifications devra être publié
cinq jours avant le vote.
Sans revenir ici, monsieur le préfet, sur les
règles relatives à la forme des opérations
électorales, réglés qui sont familières aux
administrations municipales, et qui, d'ail-
leurs, ont été résumées dans des instructions
récentes, je me bornerai à vous rappeler que,
lorsqu'un second tour de scrutin est néces-
saire, l'assemblée électorale est de plein droit
convoquée pour le dimanche suivant, mais
qu'il peut être procédé aux deux tours de
scrutin le même jour (loi du 5 mai 1855,
art. 44). Vons penserez sans doute, monsieur
le préfet, que ce dernier mode ast préférable
lorsqu'il s'agit de communes peu importantes
ou d'un nombre restreint de vacances. Dans
tous les cas, les électeurs devroat en être
prévenus par l'arrêté de oonvocation.
En ce qui toache les réclamations qui pour-
raient être formées contre les élections, dans
le cas où vous auriez à user des droits don-
nés à l'administration par l'article 46 de la
loi da 5 mai 1855, vous le feriez d'urgence.
Je déaire, en effet, que lea opérations qui se
rattachent à ces élections partielles soient
promptement terminées. Pour le même mo-
tif, les conseils de préfecture devroat exami-
ner immédiatement les protestations qui leur
seraient adressées, et rendre leurs décisions
dans le plus bref délai possible.
Je n'ai prévu que le cas où il existerait des
vacances dans le sein de l'assemblée commu-
nale ; si, par suite de dissolution ou de toute
autre cause, cartaises localités do votre dé-
partement se trouvaient, sans conseil mu-
nicipal, vous me signaleriez CM situations
et je vous transmettrais des instructions spé-
ciales.
Quant aux communes dont la conseil est
suspendu et momentanément ramplacé par
une commission municipale, il conviendra
d'attendre, soar y faire l'appiioaiioa de
la loi nouvelle, que l'effet de la suspension ait
cessé.
Telles sont, monsieur le préfet, les indica
tioins générales que je crois utiie de vous
doisneranjourd'hui. Si sur des cas particu-
liers, il VO;8 paraissait nécessaire da consul-
ter œoa adinisistration, des instructions c -m-
plémentaires vous seraient immédi&teaiûiil
adressées.
Recevez, monsieur le préfet, l'assurance do
ma considération très distinguée.
Le ministre de Vin teneur,
E. DE MAltCÈIUI.
La nouvelle loi relative à la nomination
des maires n'a été gî âoe à la vélocité qu'il
a fallu ( chacun fie souvient mwz pour quels
motifs ! ) déployer pour son adoption,
qu'une sorte de sommaira de loi pour ainsi
dire, n'entrant pas dans OUtï les détails
que comportait la matière. Le rejet de
l'amendement Hémon en particulier (re-
nouvellement de tous les conseili munici-
paux de France) laifJiÜt pendante cette
question : Davra-i on, dans les commîmes
qui ne sent point chefs lisux de départe-
ment , d'arrondissement ou de canton,
pourvoir aux vacances exiltant dans cha-
que conseil municipal, avant da procéder à
la nomination du maire et des adjoints ?
A notre sens, la simple équité tranchait
la question. Il nous semblait tout à fait
étrange qu'une petite commune, où le nom-
bre deg conseillers municipaux peut être
estimé à douze en moyenne, n'eût pas,
quand le droit de nommer son maire et ses
adjointe lui était rendu, la faculté de com-
pléter sa douzaine de cooieillers, chargée
d'élire son administrateur en chef. La loi
du 20 janvier 1874 déclarait bien, dans son
article 2, qu'il serait procédé désormais à
la nomination des maires et adjoints sans
qu'il y eût lieu de pourvoir aux vacances
qui existaient dans les conseils munici-
paux; mais justement, comme la loi de
1874 enlevait aux conseils municipaux le
droit de nommer leurs maires et adjoints, il
devait lui paraître superflu da s'inquiéter
de l'exercice équitable d'un droit qui était
supprimé..
En outre, pour cette fois, l'équité ne
tournait pas le dos à la légalité; les deux
marchaient coude à coude. La loi nouvelle,
abrogeant la loi « provisoire » de janvier
1874, remettait en-vigueur, ipso facto, les
dispositions de la loi du 14 avril 1871 qui
n'étaient pas incompatibles avec les sien-
nes ; or, la loi de 1871 déclare « qu'a-
vant de procéder à la nomination des mai
res, il doit être pourvu aux vacance
exiitant dans 16 conseil municipal. »
Par une circulaire adressée aux préfets,
M. le ministre de l'intérieur vient de tran
cher la question dans le gens libéral et de
remplir la lacune laissée par la loi par l'in-
terprétation honnête que nous venons d'ex-
poser. Ce ne peut être une surprise pour
perÀonne, car, dans une dea dernières séan-
ces du Sénat, M. de Marcère, incité par la
verve réactionnaire de MM. Beffet et Bru-
net, avait répondu, au nom du gouverne-
ment : »
c Nous avons en tfxte précis dans la loi
de 1871 On dit : Mais cette loi a été abrogée !
voi'à 1'0bjfct.ion.E bien ! cette loi n'a pas été
abi'()ge;voHà la réponte ; cette loi n'a été que
suspendue. La loi de 1874 n'eu prononce pas
en effet l'abrogation Je na répéterai pas l'a-
dage que M. Raoul Duval rappelait tout à
l'heure au Sénat ; mai?, tant qu'une loi n'a
pas été abrogée, elle subsiste, et dès lors elle
peut (itre appliquée. Voilà la vérité. CÜta loi
de 1874 était une loi suspensive pobr un temps
déteimioé, pour d{)x ass, des libertés com-
munales. t
M. le ministre de l'intérieur a fait son
devoir ; aux lecteurs de faire 1e leur fet de
profiter d*s vacances qui existent dam Us
conseils municipaux pour renforcer le nou-
veau corps électoral sénatorial de parti-
sans de la constitution auj-i sages que dé-
terminés.
P. L.
-♦ —————————
Dans sa circulaire, M. le ministre de
l'intérieur demande aux préfets de lui si-
gnaler les cas où, « par suite de dissolu-
tion ou de toute autre cause, certaines lo-
calités we trouvent In$ conseil munici-
pal. » M. le ministre se réserve de trans-
mettre, pour ces cas, des instructions spé-
ciales à ses fonctionnaires.
Le fait est que le cas est embarrassant
et que l'arbitraire menace fort, en cette
occurrence, de remplacer la règle. Ea ef-
fet, nous ne voyons qu'un précédent oa
plutôt qu'une similitude : « Le1 conseils
municipaux dissous sont? de par 1% loi
électorale sénatoriale autorisés à se réunir
pour nommer le délégué sénatorial. » Ce
sont les bons conservateurs qui ont rédigé
cet article bourre de péril social. Da teiie
sorte qu'eu jugeant par assimilation, ce
sont ivjs conseillers municipaux dLsous
pour cause d'incompatibilité avec l'or ire
moral qui seraient appelés à élire le madré!
Ces bons conservateurs n'en font jamais
d'autres.
P. L.
Y * LA , "-'-"-"" M
SITUATION A CONSTANTINOPLE
Toutes les communications qui nous par-
viennent de Constantinople s'accordent à
étabiir que la situation intérieure s'assom
brit de plus en plus. Financièrement, la
crise est arrivée à un tel degré que des
expédients héroïques pourraient seuls ap-
porter un soulagement momentané. La
dernière lettre de notre correspondant ex-
pliquait le mécanisme de la création du
caïmé.
Grâce aux 3 millions de livres qui vont
être mis en circulation, la Banque d'Etat
va he trouver dans unt) position meilleure ;
mais la Banque n'est pas le seul établise
ment financier de Galata que la gène du
trésor ait jeté dans la détresse. Tous, à
l'exception de deux où trois, ont perdu
une grande, partie de leur capital, et le peu
qui leur ratte se trouve entre kg mains du
gouvernement.
L'exemple de la Banque ottomane a ex
cité l'envie des autres institutions de cré-
dit; on fait maintenant, à leur instigation,
datH les journaux de ia jocalité et dans le
public, une catnpagae active pour amener
le gouvernement à consentir à une nou velle
émission de 5 millions de livres destiné à
combler le découvert qui pèse tir Galdta.,
C'est là le promis? symptôme da ia f:O..i'
sitPHé d'étendre la ressource du icilla ?. Si
le gouvernement cède aux sollicitations dts
banquiers, il sembla difficile qu'i ia longue
il n'en vienne pas à sa montrer moins re-
belle à b'} propres tentations : « Charité
bien ordonné^ » Or, comme le premier
pas ©ht la seul qui coûte, ii y a lieu de
craindre iériâusêment una véritable ava-
lanche da papier-monnais. Financièrement
donc, c'est la période des assignais qui
s'ouvre devant la Pùrtû.
Politiquement, c'eut pis encore ; c'est
l'inconnu avec toutes ses inc«rdtudes, tou-
tes ses appréhensions, toutes ses terreurs.
On peut en juger par les extraits ci après
d'una lettre particalièra, écrite de Cons-
tantinople, 24 août, par un homme qui l'é
tait signalé jsuqu ici par ton enthousiasme
pour la dernière révolution.
« Le rôle de défenseur des Ttiret devient
chaque jour plus difficile, et je comprends
que beaucoup d'hommes politiques en Oc
cident veuillent en finir avec le règne du
fanatisme et de l'ignorance. -.
> Sans revenir sur la pénurie da trézor,
sur l'abandon des principe libéraux, sar
toutes nos illusions à jamais perdues, je
me bornerai à vous rapporter deux faits
caractéristiques.
» A la réc^ptioa du rapport 3a M. Ba-
ring, sir H. Elliot a déclaré à M. Milhat
Pacha qu'il avait été trompé, f t q IJ,'il le
déplorait bien moins pour lui-même que
pour le gouvernement turc, à qui tous ces
mensonges nuisaient plus qu'on ne pour-
rait le dire. Le lendemain, l'ambassadeur
remettait au grand-vizir une lettre de lord
Derby exprimant cette pensée très-juste
« qu'un nouveau massacre, ki petit qu'il
pât, être, serait plus fatal aux Tares qu'une
grande bataille perdue. »
» Le « nouveau manacre » ne s'est pas
fait attendre. L'autre jour, un village de la
Thrace, non loin de Rodosto, presque aux
portes de Constlintinople, a été livré au pil-
lage, à l'incendie, à une tuerie féroce. Des
bachi bouzouks l avaient envahi, deman-
dant da l'argent, des femmes et du raki.
La population a résisté ; mais elle a suc-
combé sana le nombre. Les musulmans
d'un village voisin étaient venus secon-
der les bachi - boazouks. Un villageois
benâ qui s'est échappé s'est réfugié chez
un Anglais ; celui-ci l'a conduit à l'ambas-
sade d'Angleterre. L'ambassadeur l'a re-
cueilli et le fait loigner à bord du station-
nais anglais. Sir H. Elliot se rë.mue beau-
coup en faveur des victime?. A quoi abot.
tira t il avec le p: rti pris de noicaaîance
qui règne ici ?
- » Lq second fait que j'ai à voag signaler,
c'est un revirement du gouvernement en
faveur ds la Russie, L'attitude da Parle-
ment anglais et les remontrances de &ir
H E liot sot pour beaucoup dans ce chan-
gement de direction. Lea Tarcs ne veulent
pas qu'on trouble leur laef. Le gouverne-
ment vient da supprimer le Phare du Bos.
phore peu? des articles dans lesquels ce
journal accarait la Russie de complicité
dans la prise d'armes des Bulgares. Certes,
rien -ne saurait être plus significatif que
cette mesure, !omqu'on serge titi. service
immense qu'une telle démonstration pour-
rait rendre à la Porte ottomane.
« Ce qui complète la signification delà
mesure prise contrôle Phare du Bosphore,
cé font les bienveillances insolite* da la
Sublime Porte pour les frogmans de Rusuie,
lès facilités apportée à la lJ,bliOll de tous
les difft!rd'ailleurs : les Tare*, e sentant i* .lés du
cô é de l'Occident, préoccapeai dVbla-
nir leur pardon en se jetant dans les bras
ou aux genoux de la RUillde.
» La préviiion d'un changement de règne
ne diminuerait pas cette tendance que je
vous signale vers la Russie. Au contraire,
le prince Abdul Hamii qui, très-vraisem-
blablement" sera iultan avant quinze jours,
n'y mettra aucun obstacle; et, non moins
vraisemblablement, Mahmocd Pacha sera
le grand vizir qu'il choisira pour négocier
l'entente nécessaire avec les puissances
du Nord, et trouver le rnodus vlvendi le
moins incommode à adopter avec le général
Ignatieff et son gouvernement. »
Ainai, comme nous le précisions il y a
quelques jours, cette révolution faite con-
tre Mahmoud-Pacha et dirigée contre la
Russie aboutirait à un nouveau vizirat de
Mahmoud et à une recrudescence de l'in-
fluence russe à Constantinople t
LA GUERRE
Oépèelu8 de âtotavee$!»««
Cettigne, 30 août.
Le jours al Glas Czernagora repouspe tonte
médiation étrangère et dit que la Serbie et
Ig Montenegro ne déposeront tes arrees que
lorsque les provinces slavas seront délivrées
du joug de la Taïquie.
Belgrade, 30 août.
Les ambassadeurs à Constantinople ont
reçu les instructions nécessaires pour traiter
avec la Porte la question do l'armistice. La
solution est imminente, à moins que h. Tor-
quie ne veuille prendre Alexinatz.. Maif on
doute ici qce les troupes torques réussissent
à s'en emparer. -
DQPkes de souirees dl'lCU¡'ii!iililt!
Ragase. 31 août.
Ua détachement monténégrin a arrêté prè
de Zalom un courrier turc allant d" Mostar
à Trébigne et portant six iet'Ms officieuses
et des dépêches expédiées de Constantinople.
Parmi ces dernières, figure une dépêche du 16
août dans laquelle la grand-visir, après avoir
pris cote de la défaite de Verbiiza, s'attache
à tranquilliser Ali-Pacha en déclarant que
tel était le destin,
Le grand-vizir ajoote que le gonvernement
afilig a tenu immôdi&ttmâRt conseil, Il cons-
tate que 40 batail oas de nizams et 8 batail-
lons de bashi-buuzoeks sont encore dispo i
bléS et partent d.) Podgaritza pour envahir
le Monténégro. Le grand-vizir invite Ali-
Pacha à faira promptemeat part de c?tte
nouvelle à Moukh*ar-Pacha et à toute l'ar-
mée poar ranimer le conrteo des soldats. Il
nnon08 en terminant oiie Djeladia-Paoha se
rend de ia B >gnie à Trebigne avec dix ca-
lions.
Dans une lettre dasée da Mostar, le 14 aobt,
AH Pacha annonce au commandant de Gatoh
ko qua Niksitch réolama des vivres dans
le plus bref délai. Dans tins lettre da 16 a:ût
le colonel Ism^iUga crit de Motar ao. coca
mandant de Gatcbko qce Monkhtu-Pacha
est encore a Trabigne, que Moustafa Pacha
et Djelladin-Paaha uont à Stolatz et qie Dar-
viûh-Pacha et Cbefket-Pacba sont arrivés en
Herzégovine, le premier avec 20,000 hommes
et le seconi avec dix bataillons.
Raguse, 30 août.
Monkhlar-Pacha Q&t parti de Trebigne pour
débloquer Bilek.
Le Daily-News pablie la dépêche suivante
de Vienne, 29 août :
« Les ministres se sont réanis à Constanti-
nople pour examiner les propositions de paix
que ehaouns des puissances a fait connaitre
séparément au grand visir.
» La Russie s'étant opposée à la condition
pesée par la Porte quj la Serbie sollicitât la
paix direetemant, la Porte a abandonné ses
exigences sur ce point,
Pesth, 29 août.
Le bruit court que si la guerre continue.
M. Nieolitch; actuellement ministre de la
guerre, sera nommé commandant de l'armée
serbe sur l'Ybar, en remplacement de Toholak-
Antich. Dans ce cas on pense que Milan ko
wich succéderait à M. Nioolitch au ministère
de la guerre.
Raguse, 29 août.
Ce matin, Djelladin Pacha, avec six tabors
et dix canons, a quitté Stolatz. a traversé
Glinbigne et est arrivé à Trébigne sans ren-
contrer de résistance Il a campé à Mustaci,
localité située au nord-ouest de Trébigne.
Aujourd'hui, Peler Vukolich bombarde
Bilek.
On dit qu'un combat a commencé hier,
près de Podgoritza tt qu'il continue aujour-
d'hui.
On télégraphie, le 29, de Berlin à la Gazette
de Cologne î
1 On annonce de bonne fOnrc que les né-
gooiations qui ont eu lieu à Vienne entre les
ambassadeurs des grand.es puissances ne coa-
oernent jusqu'à présent que la voie à suivre
pour arriver a un armistice, et que l'on t'a
encore discuté aucune proposition concernant
la conclusion de la paix. Les ambassadeurs
attendent des instructions da leurs gouverne-
ment- qui ont entamé à ce sojf t 3es négocia-
tions d'une manière différente.
Le Daily News publie le3 dêpê-shâs sui-
vantes :
Belgrade, 29 août.
La poursuite des Turcs par les Serbes n'a
bsS eu pour résultat une action sérieuse La
lutte était terminés avant que Horvatovitch
rejoig-ùtt Teharnaïeff, et ce dernier est re-
tourné à Alexinatz dimanche soir. L'aile gau-
che turque conserve toujours tes retranche
ment, l'or la rive gauche de la Morava, t't le
corps de la rive droite n'a p8 racolé
plas loin que Burgovatz, où il se tient der-
riêre des ouvrages en terre. Dapuis sameii,
il n'y a pas eu r10 combats importants. Le
colonel lord Liodsay t le docteur Mao Cor-
mack, avea huit autres méiecias sont arri-
vés ici aujourd'hui.
Belgrade, 29 %cût
Oa m'asaure, flans que je pDj, e vérifier
l'exactitude da 1% nouvéHo, qu'aa ferantetice
de deux jours est conciu pour enterrer les
morts. Il est certain que la Russia ne tra-
vaille pas du tout à la paix et ne poassa pas
aux négociation qui, dir,"-oU, anraiênt été en-
gagées depuis nue semaine. On dit que sa-
medi dernief le goavercement serbe a de-
mandé avis à Saint Pétersborg et qu'il lui a
été conseidô par voie diplomatique de retar-
der les négociations.
On disentf4 beaucoup la question de savoir
si le prince Nikita avait appris la victoire de
Teborinaïeff, lorsqu'il a convoqnê leq consuls,
mardi dernier à 6 heures du soir.
Vienne, 29 août.
Le gouvernement turc renonce à demander
la destruction des forteresses de Belgrade et
de Semendria.
Les dépêches d'Alexinatz du correspondait
du Daily-News confirment la nouvelle du suc-
cès des Serbes, le â5 acftt.
Le correspoadant ds Belgrade du Daily-
News lni télégraphie à la date da 29 août,
que le 28, les agents diplomatiques ont remis
à M. Ristitch, de la part de leurs gouverne-
ments respectifs, une note identique disant
que les puissances se chargeaient de la
question de médiation et avaient ordonné à
leurs ambassadeurs d'assurer la cessation
des hostilités. Les puissances essaient de
maintenir le gouvernement, serbe eoas l'im-
pression de la défaite, tandis que le parti de
la guerre s'efforce de temporiser, espérant
que de nouvelles victoires permettront à la
Serbie d'obtenir de meilleures conditions de
paix.
Le prince Miln, dans ses cessions avec
les diplomate*, a manifesté le désir de com
prendre le Mootenfgro dans toute action mé-
diatrice relative à la Serbie.
Le Times publie une dépêche de Cettigne,
datée du 29, d'après laquelle Dervisoh-Pacha
serait arriva la veille à Podgoritza, à la tête
de 12 bataillone. On croit qu'il n'attaquera
pas les Kutchi, mais qu'il se dirigera vers
Bielopawtitzi. On prétend que les catholiques
albanais désertent en masse l'armée turque.
Vienne, 30 août.
D'après des rapports parvenus ici, le com-
bat qui a eu lieu près de Popovo entre les
Turcs et les Monténégrins se ser&it terminé
a l'avantaga des Turcs. Il se livrerait, an mo
ment du départ d" ia dépêche, nne nouvelle
et sanglante bataiite près da Bilek à laquelle
dit on, preni part le sénateur Vukotitob, à la
tête de 8,000 Monténégrins.
—
A.' Berlin, 30 août.
Le Reichsanseiger pa dit autorisé à déclarer
qae l'assertion de certains journaux d'après
laquelle le maté^lr-d de Molske aurait félicité
Abdal Kerim Pcha, g¿ti1èraluI8Ï¡ne des trol-
paâ turques de son plan da amnpagae, est
uae pure invention.
t
3épée2i«s de source turque
Le ministre des affaires étrangères à l'ambas-
sadeur ottoman, à Parts,
t Constantinople, 29 août,
, 6 h- 40 soir.
Certains journaux ont fait courir la bruit
que 1'afmée irapér:a!fi aurait fubi un éshee à
Alexinatz. Cette itouvellt- est entièrement
(Sontrouvée ; h troupes impériales ont en
jusqu'ici une séri.a de succès non interrom-
pas; l'armée de Nisch, qui da Garga?*owfltz
est arrivée sons Alaxifistz, a enlevé un à nn
les divers reiranchements élevés autour de
cetG ville et a prh un canon aux Serbes.
Les farces considérables serbes, marées sur
O8 points, ort été battues et jetées sur lu
grandes fortifications d'Alexinatz proprement
dit, où elles sont réfugiées. L'armée impé-
riale sa trouve, aujonrd hui, devant ces forti
fications et a pris des maures pour s'en em-
parer ; d'un autre côté Sa divisios d'Ali-Saïb-
P&oha, qui a attaqué Alexinatz par la Mo-
rava, a sOeGe8ivemnt enlevé toutes les po-
sitions fortifiées des Ssrbas et facilite ainsi
sa jonction avea l'arm4e de Nifc.
Constantinople, 30 août.
Oa considère ici 14 prise d'Alexinatz comme
imminente.
Constantinople, 30 acût.
Le conseil des ministres s'est réuni aujour-
d'hui pour examiner 1 s communications des
puissances relatives à l'armistioe.
Raguse, 30 août.
On signale chez les Mirdites une a2ez
vive agitation hostile aux Turcs. ;
Les villages turcs voisins du territoire mir-
dite ont demandé a Scutari une garnison
de nfzams pour les défendre contre une at-
taque éventuelle. Cette garnison leur a été
envoyée. ,
Le prince des Mirdites est retenu à Scu-
tari par Darvich-Pacba. *
On ne confirme pas qu'un combat ait eu
lieu près de Podgoritza.
Le bombardement de B Lk continue.
---.----+-- ------
LA SÉPARATION DE CORPS
Ua de nos collaborateurs, M. Laery,
a rendu compte l'autre jour d'op ou-
vrage de statistique composé par M.
Yvernès et ayant pour titre : l'A mi-
nistration de la justice civ le et COin-
merciale en Europe.
A l'artiole qui traite de la séparation
de corps, je trouve les réflexions sui-
vantes :
« II faut le dire sans détour : le nom-
bre des demandes en séparation croît
régulièrement en France, depuis un an
jusqu'à vingt ans de mariage, au fur
et à mesure que disparaissent les char-
mes physiques de la femme.
Moins d'un an da mariage 1 0^0
de un à cinq 18
de cinq à dix 28 --
de dix à vingt 35 "I
Plus de vingt ans 18
« Point de beauté physique, point de
jeunesse chez la femme, point de ma-
riage supportable, telle est la conclusion
forcée de c&s chiffras. » -
Ainsi parle M. Yvernès ; la statisti-
que qu'il publie est justa assurément;
mais la conclusion qu'il en tire, Join
d'être forcée, comme il le dit, me paraît
des plus fausses. J'oserai presque dire
qu'elle est impertinente pour l'un et
l'autre sexe.
Comme on pourrait m'objecter que je
n'ai qu'une médiocre compétence en ces
matières, n'ayant pas moi même tâté
du mariage, j'ai demandé à une fort
aimable femme, qui, elle, hélas ! n'a
pas eu trop à s'en louer, ce qu'elle
pensait et de cette statistique et de
cette conclusion.
—Si cela était vrai,me disait-elle, les
hommes seraient encore ptus méprisa-
bles qu'ils ne sont.
- Tous! m'écriai-je avec un h&ut-
le-corps.
—La proportion est plus considérable
encore de cinq à dix Eb! mon Dieu!
ce n'est pas que la femme ait vieilli et
que ses charmes se soient fanés. La
beauté physique n'est qu'un des moin-
dres éléments du bonheur dans le ma-
riage : on se biape si vite sur le plaisir
qu'elle donne 1
- Votre statisticien n'a pas pris garde
à un point qui vaut pourtant que l'on y
prête attention. C'est que la plupart
des séparations qui sont demandées et
obtenues de dix à vingt ans, qui pren
nent rang à cette date dans la statisti-
que officielli, remontent plus haut dans
la vie; elles ont leurs racines dans une *
époque bien antérieure.
Voyez vous ! on ne sait pas combien
est obstinée en France la persévérance
des femmes à maintenir l'union conju-
gale. Ce n'est pas seulement fidélité au
devoir, sentiment religieux, c'est en-
core, c'ebt surtout qu'il y a là pour elles
une question de vie et de mort.
Vous n'imaginez pas de quelles dif-
ficultés ad hérissé, de quelles humilia-
tions, de quels chagrins, de quels dé-
sespoirs est rempli pour une femme
honnête un procès en séparation de
corps. Et à quoi aboutit il ? pas même à
lui rendre sa liberté Elle ne peut signer
le moindre acte, conclure l'affaire la
plus simple, sans' demander l'autori-
sation à ce mari qui l'a forcée à se pas-
ser de sa protection. Séparée de lui, elle
n'en est pas moins sa femme.
Jeune, que fera-t-elle de cette pré-
tendue liberté, que lai rend une loi
barbare? Elle n'a d'autre rossourc?q ;e
dA se retirer chez ses parents, avec qui
f l'e n'est peut-être pas toujours d'accord,
qu'ont aigris quelquefois contre elle bq
ennuis, les chagrins et le3 tr^c&ss r"'
suscités par les querelb s de son mau-
vais ménage.
Ce sont là les bienfaits que 1* sépa-
ration da corps promet &ux femmes.
On conçoit qu'elles reculent et s'y
reprennent à dix [Oid avant de faire le
gcand saut.
Elle attend donc; ses amits lui con-
seillent de patienter. L'Eglise lukoi--
doime de chercher ua secours d&ns la
religion, ne souffrir en ikn,-e) de
prier.
Ces incertitudes durent une dizsiae
d'années, quelquefois douze ùu quinze.
La femme espère toujoars qu'une dr-
coustarce imprévue amènera quelque
heureux changement. Elle a des enfants
et craint de rompre officiellement avec *
leur père. Ena sait bien que la seule
demande en séparation creuse un abîme
entre elle et son mari, entre elle et le
monde.
Et si elle perd ion procès !
La voilà donc, s'il lui est impossible
de réintégrer le domicile conjugal, sur
le pavé, sans moyens d'existence, éloi-
gnée de ses enfants, ave j tous les in-
convénients de la séparation légale
sans en avoir les faibles avantages.
A ce tableau que lui offre l'avenir,
elle tressaille, elle hésite. Ce n'est
guère qu'à trente-cinq ou quarante ans
qu'elle se décide.
A cet âge, elle a le plus souvent ac-
quis plus de maturité, de jugement et -
d'énergie. Elle calcule avec plus de
sang-froid les bons et les mauvais cô-
tes de la détermination qu'elle songe à
prendre. Aussi, les choses vont se gâ-
tant de plus en plus ; elle veut sauver
ou pour elle ou pour ses enfanta ls
débris d'une fortune qui serait dévorée
tout entière par le mari, si elle restait
à la portée de ses mains prodigues.
Cette demi-liberté de l'épouse déparée
de corps, si embarrassante pour une
femme de vingt à trente ans, est plus
facile à porter à mesure que la femme
avance en âge. Le monde lui fait plus
de concessions, d'autant mieux que le
mari, se gênant de moins en moin-, a
tourné contre lui l'opinion publique, un
petit cercle où vit le ménage. *-
Entre trente ans et quarante ans la
femme qui est trop malheureuse en
ménage commence à n'avoir plus de
réserve à garder : eUe se décide à frap-
per le grand -cOtTp. 1
La considération de beauté physique.
entre pour peu de chose aujourd hai
dans la conclusion des mariages ; com-
ment aurait-elle une si funeste influence
sur tes scéparations de corps ? Les mo-
tifs en sont biea plus profonds. La vé-
rité. c'est qu'un mariage de convenance
contient presque toujours en germe une
boane séparation de corps.
Les mariages de couvenaace, qui
gont ainsi appelés parce qu'ils ne con-
viennent à aucune de.* deux parties
contractantes, se font presque toujours
entre fiancés qui ne se connaissent pas.
De là des mariages mal assortis. Le
mai couve longtemps. Il éciate plus ou
moins tôt suivant que la vie conjugale
est plus ou moins tolérable. il couve
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