Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-08-31
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 31 août 1876 31 août 1876
Description : 1876/08/31 (A6,N1725). 1876/08/31 (A6,N1725).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
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4 centimes par jour, soit 1 fr. fC par
mois. LU ir. ",';.;.. -,:. ,..
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aeb •:% £ r Paris, le 30 août 1876. 1
( On n'a reçu hier qu'une seule dépêche
reletive aux opérations militaires. Cette
dépêche venue da Belgrade nous apprend
que, dans la journée du 28, un engagement
a eu lieu sur toute la ligne de la région
d'Alexinatz. Les Turcs ont été partout re-
pouslés. On ne manquera pas de remar-
quer le silence que garde le gouvernement
turc sur les événements accomplis depuis
quelques jours sur le théâtre de la guerre.
Ce silence seul suffirait pour prouver que
les troupes ottomanes ont été complète-
ment battues. ..;..
La Correspondance politique de Vienne
annonce, sur la foi d'un télégramme de Bel-
grade, que la Turquie ayant l'intention de
subordonner la question de l'armiatice à la
connaissance des bases d'une paix éven-
tuelle, les grandes puissances cherchent à
t'entendre sur les points préliminaires es-
sentiels de cette paix. Le résultat de leur
décision serait simultanément communiqué
aux deux parties belligérantes, après quoi
les puissances insisteraient pour obtenir une
trêve. Il est probable que les puissances
se seront bientôt mises d'accord pour régler
les conditions de la paix entre la Serbie et
la Turquie. Le statu quo ante bellum pa-
t rait tout indiqué.
-t1 La. Porte acceptera-t-elle ces conditions 1
< Il est permis d'en douter. D'abord, elle
veut que la Serbie lui demande directe-
ment la paix, et l'on comprend faci!ement
que le prince Milan, dont l'armée est vie-
torieuse, ne véuille pas consentir à faire
cette'démarche. Elle veut, en outr. que
les Monténégrins évacuent préalablement
l'Herzégovine. Or, le prince Nikita, victo-
rieux, lui aussi, ne veut naturellement pas
perdre le fruit de ses victoires avant que
les bases de la paix soient bien définiel.
f Peut-être serait-il comparativement facile
d'amener une entante sur ces questions de
forme. Mais la Porte ne semble pas devoir
borner là ses prétentions. Elle insiste, dit-
on, sur l'occupation de plusieurs forteres-
ses en Serbie, sur une indemnité de guerre
considérable et sur des garanties qui res-
tent encore à déterminer. ,.
,"" Or, la Russie, tout au moins, ne peut
consentir à ces prétentions. Nous avons de-
puis longtemps, et à bien des reprises, ap-
pelé l'attention de nos lecteurs sur l'état
de l'opinion publique en Russie. Nos ren-
aeirnementa particuliers nous permettent
d'affirmer que la surexcitation en faveur
des Serbes atteint dans ce moment des pro-
portions inquiétantes pour le gouverne-
ment. Car, renseignements sont confirmés
par une lettre de Saim-Pétert bourg adres-
sée à. la Correspondance politique de
Vienne.
« L'excitation des esprits en faveur des
chrétiens et des Slaves de Turquie, écrit-
on à la feuille officieuse de Vienne, prend
des proportions extraordinaires et se ma-
nifeste d'une telle façon qu'elle ne peut
plus être calmée par des décrets ou des
meaures administratives, parce qu'elle est
générale. On va jusqu'à la limite de la lé-
galité, on fait tout ce qui ne tombe pas
précisément sous le coup de la loi ; enfin
on fait le possible pour rappeler au gou-
vernement qu'il existe dans les masses
des idées religieuses essentiellement dis-
tinctes de tous les memoranday de toutes
les entrevues princières et négociations di-
plomatiques. Tout ce que l'empereur fait
et ne fait pas a évidemment pour but d'é-
pargner à son pays et à son peuple les du-
res épreuves de la guerre. Cependant la
guerre n'est pas en dehors de toute prévi-
sion. Si la Turquie rep ouasait toute mé
diation des grandes pui ssances européen-
nes, agissant isolément ou de concert, (et si
l'on se met à son point de vue, ce n'est pas
impossible), alors se présenterait le cas
déjà commenté sur tous les tons, de la
forcer à accepter la médiation. »
Ce sont là évidemment des symptômes
qu'aucun gouvernement ne saurait négli-
ger ; et si la Turquie n'accepte pas de suite
les propositions des puissances, le cabinet
de Saint-Pétersbourg se verra probable-
ment forcé d intervenir.
* D'après une dépêche de Constantiqople
adressée au Standard, le sultan Mourad V
serait prochainement déposé et remplacé
par Abdul-Hamid.
————— ————— é
BOURSE DE PARIS P
ao .,t." -
Clôture le 28 août. le 29 août. Rau.lle Baisse
3 O/O
Comptant 72 25 72 05 20 f,
l'incour. 72271/2 7205 22 1/2
4 i/Z 0/0 jIf-
Comptant 104 26 10450 25 .: cI.
'• « OlO
Comptant 106 20 IC5 85 35
Fia cour. Î06 33 106 02 12 27 1/2
PETITE BOURSE DU som
Emprunt 5 0 0 105 fr. 95 97 1/2, 83 3/4,
87 1.2
5 0/0 turc 13 fr. 10, 13 fr.
Egyptien. 242 fr. 50, 241 25. f
d,
: ————— )
Les deux élections du 27 août, dont
l'une peut être précieuse dans l'avenir
pour le parti républicain, ont déjà un
avantage immédiat et certain : elles
établissent nettement les situations de
ce qu'il reste des partis, montrent claire-
ment sous l'impulsion de quel esprit se
meut le pays, et elles devraient, à notre
sens, porter le dernier coup à bien des
illusions encore vivaces, si les illu-
sions politiques n'étaient de cette es-
sence qui plie et ne rompt pas.
Nos adversaires se sont livrés entre
eux à l'étude des'chiffres, et les rappro-
chements, les comparaisons qu'ils ont
pu faire ne les ont amenés qu'à cette
déduction désolante : « Le parti de
l'empire est condamné par son principe
et par ses doctrines à être un parti de
révolution. Nous avons entendu des re-
présentants du parti impérial se décla-
rer hautement conservateurs et catho-
liques. Une telle déclaration peut té.
moigner en leur faveur, mais elle ne
doit point tromper l'opinion sur les vé-
ritables tendances du parti. Lorsque
le parti bonapartiste essaye de se mon-
trer conservateur et catholique, il nous
fait assister à la déroute de son armée ;
les soldats refusent de suivre les chefs.
C'est un résultat logique et dont nous
ne nous plaignons pas. Mais il faut le
mettre en lumière. » Ainsi parle l'or-
gane principal de la légitimité. Et l'or-
gane bonapartiste qui s'est le plus com-
promis en cette affaire avoue timide-
ment l'effet, tout en niant la cause.
Ce jugement nous paraît tout à fait
équitable, n'en déplaise aux < conser-
vateurs » bonapartistes : ils sont de
simples révolutionnaires, comme nous.
La différence est que nous nous van-
tons de notre origine, et qu'ils en rou-
gissent. Ils ont bien tort ; il n'y a que
cela qui fasse leur petite forcé. Et la
preuve, c'est que, lorsqu'ils veulent se
déguiser en « vieille souche » At -e -
marcher de front le t - &alrâ
marcher de front le t^u9 et l'autel, Us
ne parvienD!::' qil)À effaroucher la
foul. jrt,ôvôiutioûl1 àires, ils ont voulu
Se faire grands catholiques pour attirer
h eux le clergé et se faire une clientèle
nouvelle; la nouvelle clientèle n'est pas
venue, mais l'ancienne s'est en allée.
Jouant du cléricalisme, ils ont poussé en
avant un abbé dans la contrée considérée
comme la plus catholique de France, et,
s'ils ont recueilli des voix, ce sont
celle des révolutionnaires, justement
parce que leur abbé était l'antithèse
d'un clérical breveté. Conservateurs ils
ne donnent, et ils ne trouvent des par-
tisans que parce qu'on les sait hâbleurs
et qu'ils ne sont pas pris au mot ; le
jour où leur nouveau jeu sera pris au
sérieux, ils n'auront plus de raison
d'être. j, -., .j" '!'
La France est révolutionnaire. >ae
Les partisans de la monarchia légi-
time s'en indignent et leur amertume
s'exhale en longs reproches contre les
partis. Ils s'en prennent aux orléanis-
tes, ils s'en prennent aux bonapartistes.
Et ils ne veulent pas s'apercevoir que,
lorsque les orléanistes en vue revien-
nent à la légitimité, ils perdent immé-
diatement le peu d'adhérents qu'ils pos-
sèdent ; ils ne veulent pas voir que
les bonapartistes, dès qu'ils déploient
le drapeau « catholique, > sont ins-
tantanément abandonnés par leurs sol-
dats. , .k
Il nous semble qu'il y a là cependant
un enseignenfent.Que signifie ce mouve-
ment de reflux rapide et bien marqué
qui sévit Sur les partis à certaines
heures r Que la France se refuse à
être légitimiste. La révolution n'est pas
née du bonapartisme ou de l'orléanis-
me, c'est l'orléanisme et le bonapar-
tisme qui sont nés de la révolution.
Quand les branches se détachent du
tronc, elles dépérissent et meurent ;
mais le tronc n'en reste pas moins là et
ne s'en porte pas plus mal ; on dit
même que l'opération lui profite et lui
donne de la vigueur en faisant monter
la sève. -
Oui, la France est révolutionnaire,
non pas dans le sens brutal que certains
fils dégénérés de la révolution ont
voulu donner à ce mot, mais révolu-
tionnaire dans la bonne acception,
c'est-à-dire conservatrice des princi-
pes de la révolution, fermement atta-
chée aux doctrines que combattent,
MM.de Mun et de Lucinge soucieuse de
conserver, pour chacun de ses citoyens,
le droit au suffrage universel, comme
de garder, pour chacun de ses enfants,
le droit au lopin de terre de l'héritage
paternel. >
- Et ce ne sont pas des luttes électo-
rales du genre de celles qui ont li6U
en Bretagne qui sont susceptibles de'
faire changer d'avis à la France. Qaand
on voit, ici, [des membres du clergé
abusant, dans un intérêt politique, des
foudres célestes confiées à leur discré-
tion, et sonffiant la haine au nom d'une
religion de pardon ; là, un gentilhomme
comme M. deKergariou, menaçant ses te-
nanciers et ceux de ses voisins de leur en.
lever le pain quotidien, s'ils ne votent
pas pour le candidat de son choix;
quand on voit ces scènes d'un autre
âge, ceux qui regardent de loin comment
sont traités les pauvres hères qui sont
encore sous la domination de la noblesse
et du clergé n'ont pas grande envie
d'y revenir, — et ceax qui y sont ne
pensent qu'aux moyens d'y échapper.
La situation n'est pas embrouillée;
il n'y a qu'à mettre la tête à la fenêtre
pour voir ce qui se passe. Mais que
voulez-vous attendre de gens qui, se
calfeutrant dans leur gentilhommière,
connaissent assez peu le pays pour écrire
encore à l'heure actuelle : « Au mois
d'octobre 1873, la France attendait avec
le tressaillement d'une immense espé-
rance le Roi qui était à ses portes 1 »
Eh mais, vous oubliez les chassepots
qui seraient partis tout seuls? , *
.16 '.jmio. ,. PAUL LAFÀRGUB, *
, t, '„ ♦ ——
Budget du Ministère de l'Intérieur
Connaissez-vous M, Parent? C'est un
avocat ; l'aigle du barreau de Chambéry,
que ses compatriotes ont eu le bon esprit
d'envoyer d'abord à l'Assemblée nationale,
et depuis à la Chambre des députés.
Ses nouveaux collègues l'oat nommé
metjaWë de la commission du budget, et
cette commission, pas bête, loi a confié le
rapport sur le ministère de l'intérieur. Il
est fait, ce rapport, et je vous prie de croire
qu'il ejit dodu. Il n'a pas beaucoup moins
de 200 pages bien remplies. Ah ! c'est que
M. Parent est un rude pio iheur, allez 1
Je ne vous le donne pas pour un grand
orateur ; son langage manque d'élegànce,
et sous ce rapport le ramage de M. le rap-
porteur ressemble à son plumage. Il n'a
pas non plus cette fougue entraînante qui
sou'ève les masses et qui remue lei cœar*.
Non le pathétique n'est pas son affaire. Et
si jamais vous aviez le tort grave d'aisas-
siaer M. votre père, ce n'est pas M. Pa
rent que je vous conseillerais de prendre
pour avceat,car jedoute fort qu'il parvienne
à faire couler les larmes de MM. les jurés
et à les apitoyer sur votre malheureux
sort. Mais si par hasard vous aviez un bon
petit procès anodin et qu'en face de vous
se trouvât un adversaire astucieux, fécond
en moyens dilatoires et en exceptions,
n'hésitez pas, conflez-vous à M. Parent:
c'est votre homme. .,
ne la prendra pas sans vert.
Qilâûl M. Parant s'est mis en, tête de me-
Dr à Bien Uaê âffàire, il va droit au but,
tenace comme un Berrichon, perspicace
comme un Normand, curieax et fin comme
une femme, savant comme tous les codes
réunis, honoête comm* un Savoyard qu'il
eJ 1 - H
DaDiandez plutôt aux chefs de service du
minist è re de l'intérieur ce qu'ils en pensent.
Ils ont eu beau le trémousser, l'anguille lai
est restée entre le8 mains ; et il ne faut pas
v@as figurer que ne I\jt ehoitot facile que de
pénétrer dans une ae nos administrations,
d'en découvrir les mYitèril, et, quand on
les a trouvés, d'en extirper les abud.
Le ministère de l'intérieur, particulière-
ment, est un, des plus difficiles à êaisir
dans tous les détails de ses nombreux ser-
victil. Il comprend, en effet, les administra-
tions départementales et communales, les
télégraphes, les prisons et colonies péni-
tentiairps, 18, ét.aMi*ssargents de bienfai-
aaaée, les aliénés, les enfants assistés, la
construction et l'entretien des bâtiments
affectés aux cours d'appel, la sûreté géné-
rale, etc., de diro que, comme partout ail-
leurs, l'administration de l'intérieur tend
à s'affranchir des conditions résultant pour
olle du travail de la commission de3 servi-
ces admnbtratiflS.,. < ,0.'-<-, -là.,
Au lieu. de se conformer aux conclusions
de cettecommistioa et de subir les réduc-
tions de personnel qui en sont la consé-
quence, elle denlande ndn lédleinant, à
maintenir l'ancien état de choies, mais
encore elle propose de nouvelles augmen-
tations. M. Parent a déjoaé ces oalculs,
et il refuse avec la commission dont il ait
l'organe d'accorder les crédits demandés
en Ittpplélfients. La réduction sur le cha-
pitre 1", qui n'est en apparence que de
2,000 fr., est en réalité de 30,000 fr. envir
ron, parce qu'elle porte en majeure partie
sur une demande d8 crédit supplémentaire
faite en dehors et depuis le dépôt du bud-
get de 1877.
Ce crédit était motivé par la création d'un
bureau de comptabilité-matière, en confor-
mité de la loi du 6 juin 1843 rendue exé-
cutoire par ordonnancé royale du 26 août
1844. C'est plaisir de voir comme les lois
sont exécutées par nos fonctionnaires lors-
qu'elle s'appliquent àeuxl C'est aujourd'hui
que l'on s'avise de demander le crédit né-
cessaire à la création d'un service prescrit
par une loi vieille de 30 ans ! La commis-
sion du budget, tout en exigeant que la
comptabilité-matière, qui est un des élé-
ments essentiels de toute bonne adminis-
tration, soit scrupuleusement tenue au mi-
nistère de l'intérieur, comme partout
ailleurs, parce qu'il y a actuellement un
personnel trèl-Juffisant à l'administration
centrale, refuse l'augmentation deman-
dée.
Le chapitre 3, qui est relatif aux traite-
ments des fonctionnaires administratifs des
départements, soulève la grosse question de
la suppression des sons-préfeciures. La
commission du budget ne pouvait y échap-
per puisqu'elle était saisie d'un amende-
ment à ce sujet présenté par M. Vernha..
Elle a refusé, cependant, de se prononcer,
ne pensant pas qu'une aussi grosse ques-
tion pût être ainsi tranchée par un amen-
dement au budget. « La suppression des
sous-préfectures, dit M. Parent, entraîne
une modification profonde dans la division
organique du territoire et dans notre ré-
gime administratif; par voie de consé-
quence, elle entraîne aussi la révision
d'une partie de notre législation qu'il fau
drait mettra en harmonie avec l'état de
choses nouveau: qui serait créé ; c'est donc
directement par un projet de loi, que la
Charnue doft être saisie d'une question de
.,. - ,.';'
cette natigre, afin qu'elle puis m être exami-
née dans^toutes ses conséquences par des
commissions choisies spécialement pour
une étude aussi considérable. »
Les mêmes considérations ne s'appliquent
pas aux deux sous-préfectures de Sceaux
et de Saint Denis qui se trouvent daos une
situation toate particulière et dont la par-
faite inutilité a été depuis longtemps re-
connue ; la commission du projet en pro-
pose la Muppreuion, conformément à un
amendement de M. Benjamin Raspail.
L'économie résultant de cette suppression
est évaluée à 14,000 franci. -
En ce qui concerne le traitement des pré-
fets, qui sont divisés en 3 classes, la précé-
dente administration avait essayé de glisser
en sourdine quelques modifications au
règlement fixé par la commission du bud-
get de 1872; mais sur les observations du
rapporteur de la commission actuelle, le
nouveau ministre a envoyé une situation
au 19 juin 1876,dans laquelle le nombre nor-
mal des ciaMe< a été rétabli; elle comprend,
outre le préfet de la Saine et le préfet de
police: j/àl
11 préfats de pe classe, à 35 000 fr.
31 — de 28 — à 24,000 fr.
43 — de 3e — à 18,000 fr.
La dépense totale pour ces fonctionnai-
res, y compris les préfets de la Saine et de
police, est de 2,100,000 francs.
Les loui-prélets, au nombre de 275, sont
ainsi lytyartis :
51 de lre classe à 7,000 fr.
56 de 28 classe à 6.000 fr.
168 de 3' classe à 4,500 fr.
Dont la dépense totale est de 1,449,000 fr.
Le gouvernement proposait de porter le
traitement des sous-préfets de Ire classe
de 7,000 à 8,000 francs. La commission du
budget a refusé cette augmentation et a
maintenu les traitements tels qu'ils Ont été
fixés en 1872 par la commisaion de 1873.
La commission du budget refuse égale
ment de porter de 7,000 à 8,000 francs le
traitement des secrétaires généraux de 1 r.
classe, comme le demandait le gouverne
ment.
Par contre, elle accepte le relèvement
de 8,000 à 10,000 francs proposé pour les
conseillers de préfecture du département
de la Seine.
Le nombre des préfectures de chaque
clause a été fixé par un décret du tt mars
1852; mais ce même décret, comme correc-
tif a ia limitation qu'il imposait, permet-
tait d'accorder un avancement sur place,
désigné tous le nom de classe personnelle.
Ce décret fut modifié par un autre dé-
cret du 27 juillet 1855,portant facilité d'as
corder une augmentation de traitement de
5,000 francs aprèl ciuq ans de réJiàenc-J,
mais sans élévation de claue.
L'application de tfes dernières disposi-
tions a doniélieu à des infractions que M.
Parent ^découvertes et signalées. Ainsi,
daux. préiati dé clause qui ont re
çu. l'avancement personnel lî^a^et pour
un traitement de lre classe à 35,000 franco,
taniis qu'il ne devrait êtr que de 29,000 f.
(24,000 plus 5,00Q fr.) Deux préfets de 3°
classe (18,000 fr.) çcfêtrfttf* %4iOQQ )Çr3 a.u
lieu de 23,000 fr, qui leur revieaneni: iegi-
timement (18,000 plus 5 000 f.)Ladifférence
totale, qui est de 14.000 fr., ett portée par
la Cotumission du budget en déduction du
crédit total.
Ce n est pas tout. Le rapporteur, M. Pa-
rente décoivert que pour masquer ces peti-
tes infractions aux lois adminiitrative",l'on
lie démandait aucun* augmentation de cré-
dit, et que l'élasticité du chap. 3 pernléttsit
de les faire en catimini. AlllSi, la commis-
sion demande qu'à l'avenir non seulement
les crédits pour classes personnelles figu-
rent au budget, mais encore que les décrets
accordant un avancement de cette nature
soient publiés dans le Journal officiel,
avec les juatification" au même titre et
pour les même. motifs que les décrets de
nomination.
Le gouvernement, au surplus, a déclaré
qu'il s'efforcera de diminUér le nombre des
classes perionnelles. Ainsi moit-il ! <-
Le chapitre IV est intéressant. Le mon.
tant de son crédit est de 6,225,700 fr. et il
porte la rubrique de : Abonnement pour
frais d'administration de préfectures et
ae sous préfectures.
Le montant de ce fonds d'abonnement
est réparti entre le personnel et le matériel
des préfectures et lons-préfecturel. Or, les
économies réalisés sur la partie affectée au
matériel dnt été jusqu'ici encaissées par
MM. les préfets et sous-préfets. L'on com-
prend, dès lors, l'intérêt qu'ont ces fonc-
tionnaires à diminuer le plus possible le
montant de la part de crédit afférente au
pefsoahel et d'augmenter celle du ma-
tériel.
M. Philippe, qui, en qualité de préfet
de la Haute-Savoie, a mis la main à la
pâte et connaît la matière, a proposé un
amendement aux termes duquel « doréna-
vant la partie réservée aux dépenses de
matériel sur le fonds d'abonnement des
préfectures et sous-préfectures ne sera
plus mise à la disposition des préfets et
sous-préfets que sous forme d'ouverture de
crédita.» Les dépenses faites seront manda-
tées directement au nom des fournisseurs,
et les économies réalisées resteront acqui-
ses au Tréior. Ces économies sont estimées
par M. Philippe à 200,000 fr. par an.
La commission du budget propose l'a-
doption de cet amendement, dont le dispo-
sitif devra prendre place dans la loi des
finances. Et patatras ! encore un bon petit
abus qui disparaît.
Mais la commission du budget,sagement
et généreusement inspirée, se propose d'u-
tiliser cette économie ; elle propose de
l'appliquer à l'amélioration du sort des
petits employés des préfectures et sous-
prefecturet). * >
Cette question a déjà été examinée à
plusieurs reprises depuis 1871, et la com-
mission du budget de 1876 avait accordé
une augmentation de 198,000 fr. exclusive-
ment réservée au surélèvement du traite-
ment des employés. M. Parent a voulu
connaitre l'emploi fait par l'administration
d ce supplément de crédit. (Ja vous ai
bien dit qu'il était trèiHurieux.) Voici ce
qui lui a été répondu :
¡ En ce qui concerne les 198,000 francs
1 votés pour 1876, la répartition est prépa-
rée, mais elle ne sera définitivement arrê-
tée que quand le gouvernement saura qu'il
peut compter sur la seconde partie du
crédit demandé pour le budget de 1877;
elle ne coarfa que du 1er j aillet 1876, le
gouvernement ne disposant cette année que
de 198,000 francs. n fllut vous dire que dès
l'année dernière, l'admiubtration deman-
dait un crédit total de 396,000 francs, et,
comme on ne lui en a donné que la moitié,
il attend le surplus nour faire sa réDar-
tition.
Donnez toujours cette moitié, lui dit-on.
Pourquoi faire? répond-elle. Je ne veux pas
être généreuse à demi : tout ou rien, voilà
mt devise f
Il faut aussi vous dire, pour que vous
sachiez tout, que l'administration n'est
nullement dispoiée à concentrer ses bien-
faits sur les pfJtHs employés et qu'elle en-
tend les généraliser. Cela résuite d'une
note assez longue et très-alambiquée qui
figure dans le rapport de M. Parent.
AUitoi l'honorable rapporteur n'est il pas
content du tout et exprime i il son mécon-
tentement par une mélancolique réflexion :
« Il est à regretter,dit-il,que votre commis-
sion ait été dans l'impossibilité de pouvoir
se rendre un compte exact de l'améliora-
tion produite dans la situation des petits
employés par la répartition du crédit de
198,000 fr. déjà voté en 1876. » -
Pais il ajoute, comme correctif, que les
préfets ont toute autorité sur leur person-
nel, sur l'organisation des cadres et des
bureaux, sur la division des services, que
leur autorité presque sans limite s'exerce
sur près de 3,100 fonctionnaires,et qu'il est
temps de faire ces««r cet état de choses et
d'assurer aux employés départementaux
toute l'indépendance compatible avec le
service et le fonctionnement d'une bonne
administration.
En résumé, le crédit demandé pour le
chapitre IV qui, est de 6 225,700 francs,eit
réduit par la commission du budget à
6,000,500 fr.
(A suivre.) f
LA STRATÉGiE COMTRE ROME
C'est ainsi que l'abbé Michaud inti-
tule un nouvel ouvrage qu'il dîrige
contre ce qu'il appelle le romanisme,
et ce que nous avons, nous, l'habitude
de nommer le cléricalisme. L'abbé Mi-
chaud appartient à ce petit groupe de
prêtres qui n'ont pas voulu accepter
le dogme nouveau de l'infaillibilité du
pape et leâ doctrines da Syllabus, et
qui se sont séparés du catholicisme mo-
derne. Ils prétendent au contraire que
c'est le catholicisme qui s'est séparé
d'eux ; qu'ils sont demeurés fermes
dans la tradition religieuse, qu'ont ré-
pudiée le pape et les évêques, réunis
en concile. A la bonne heure, et je n'ai
aucun goût à chicaner sur les mots. Le
fait est qu'if y a divorce et que les
vieucs catholiques se trouvent dans une
asêè2 cruelle position, repoussés avec
horreur par l'Eglise contemporaine,
mollement soutenus par les libres-pen-
seurs, raillés par la masse des indiffé-
rente, qui ne se soucient point de ces
questions et ne comprennent pas l'im-
portance qu'on y attache.
J'avoue que je me sens une certaine
Sympathie pour ce petit nombre d'hon
nêtes gens, qui ont eu le cœur assez
haut, l'âme assez fermé, l'esprit assez
éclairé, pour garder leur antique foi à
travers les réprobations et les calom-
nies, sans Compensation aucune. Je doute
pour ma part qu'iis arrivent jamais à
constituer une église : on est en France
trop sceptique ou trop moutonnier pour
qu'ils puissent, en se détachant de la
hiérarchie ecclésiastique, garder quel-
que empire sur un grand nombre de
fidèles. Mais la sincérité des convictions
est toujours respectable, surtout quand
elle s'amrme parle martyre.
Il est très-vrai qu'aujourd'hui le mar-
tyre a changé de forme. On ne brûle
plus les mécréants sur un bûcher.
Mais la fin cruelle d'un Servet est peut-
être préférable à une vie désormais en
butte aux injurieux soupçons, assaillie
de toutes les hontes et de tous les ennuis
qui sont dans notre civilisation mo-
derne le partage des déclassés. La pire
des bohèmes, c'est assurément la bohème
religièUsG. I JI
M. l'abbé Michaud, qui a le titre de
docteur en théologie, est, sans aucun
doute un écrivain de grand talent. J'ai
déjà parlé dans ce journal de son der-
nier livre, qui fat interdit par le gou-
vernement de l'ordre moral: De l'état
présent de VEglise catholique romaine
en France. Son nouvel ouvrage est un
excellent pamphlet qui a toute les qua-
lités du genre ; il est sobre, il est clair,
il est vif ; c'est l'esprit qui manque un
peu; mais l'abbé Michaud ne s'en pi-
que point, et je crois même qu'il le tient
en médiocre estime. Il croit que l'on
s'en peut aisément passer dans la polé-
mique,
Toute la première partie de l'Etude
stratégique contre Rome m'a beaucoup
amusé, et je compte qu'elle intéressera
tous ceux qui voudront bien le lire.
L'auteur trace à grands traits, à l'aide
de documents précis, le tableau des pro-
grès immenses qu'a faits dans toute
l Europe et même aux Etats-Unis le
jésuitisme contemporain. Ces progrès
sont tels qu'en les voyant ainsi ramas-
sés en un petit nombre de pages, j'en
ai moi-même été frappé de surprise, et
cependant je lis à peu près depuis deux
ans tout ce qui paraît sur cette ques-
tion. Mais on ne se rend jamais bien
compte d'une chose lorsqu'on ne la
!
voit que dispersée en une foule de
menus faits ; c'est une lumière diffuse
qui enveloppe tout l'être, mais qui ne
pénètre dans les yeux que si elle se
rassemble et s'aiguise en un rayon.
En face de cette coalition dont les
forces croissent tous les jours, et qui
menace d'engloutir la civilisation mo-
derne, M. l'abbé Michaud assure que
la société laïque a partout désarmé.
Elle est, dit-il, infestée dans tous les
Etats d'Europe et d'Amérique d'un faux
libéralisme qui la conduira à l'impuis-
sance. 1
L'abbé Michaud passe tour à tour
en 'revue les efforts qu'a faits dans
tous les pays du monde ce pseudo-libé-
ralisme pour arrêter les progrès du
monstre et il se plaît à en montrer l'ina-
nité. ,.\n..
Ah! l'abbé Michaud est dur pour
nous, quand il en arrive au pseudo-li-
bérali/sme français, et nous avons notre
compte. -
« La presse libérale sceptique, nous
dit il, est surtout représentée par le
Journal des Débats. la presse libérale
indifférente par le Temps, la presse li-
bérale positiviste par le AIXE SiècleJ
Telles sont les principales feuilles qui
réflètent lé mieux ce parti libéral, que
nous accusons, non de libéralisme, mais
de libéralisme insuffisant et illogique. »
Et partant de là, il prend à partie le
Journal des Débats, Qui oublieux du
temps où il disait aux jésuites : « On ne
vous doit que l'expulsion » réclame
pour eux à présent l'impunité et la li-
berté. Il s'attaque ensuite au T mps,
.qui voudrait que l'on traitât le jésui-
tisme par l'indifférence et le mépris, qui
se console des progrès de l'Eglise ul-
tramontaine, en remarquant qu'elle est
privée de l'appui qu'elle trouvait dan.
les institutions politiques. Il se récrie
sur ce mot : il énumère tous les privi-
léges dont elle est comblée : qu'on lui
en ôte un seul, dit-il, et elle crie à la
persécution ; et vous voilà prie de pitié,
et votre libéralisme niais fait le jeu de
vos pères ennemis.
Pour le XIXe Siècle.
« Le XIXa Siècle, écrit l'abbé, ne
peut qu'être félicité pour la persévé-
rance avec laquelle il lutte contre le
romanisme. S'il suffisait d'avoir de l'es-
prit pour bien faire, le XJX,, Siècle se-
rait au premier rang. Mais l'esprit n'est
que peu de chose eu ce monde, même
contre l'errenr. k
» Le X J X G Siècle excelle à railler
les insanités auxquelles les romanistes -
se laissent aller, seit dans le vertige
du désespoir, soit dans le vertige du
succès; à faire ressortir le grotesque
de leurs hurlements mystiques, dont le
ton semblerait- excessif, même à la
halle; à consoler ses lecteurs sur les
souffrances du martyr du Vatican,
« martyr martyrisant plus que marty-
risé »; mais ce n'est pas là guerroyer
au centre de l'action. Il faut bien avouer
que le XIXe Siècle n'est jamais à ce
centre. Il préfère perdre gaîment. sa
poudre, soit à gauche, soit à droite,
suivant le caprice du jour. Il est ma-
nifeste que les adversaires sérieux du
romanisme doivent employer contre lui
d'autres moyens d'action. >
Et quels sont-ils, ces moyeus d'action ?
Une citation prise au hasard, car je
pourrais extraire du volume plus de cin-
quante passages où la même idée se
trouve exprimée, vous indiquera aisé-
ment la pensée de l'auteur.
« L'emploi de la force en matière
religieuse est, dit-on, toujours blâma-
ble, et il est d'un vrai libéral de le blâ-
mer en toute circonstance.
» Nous sommes aussi de cet aviSy
quand il s'agit d'une matière exclusive-
ment religieuse. Mais nous ne voulons
pas être du nombre de ces naïfs qur,
ignorant les matières religieuses, s'i-
maginent qu'elles sont effectivement
religieuses toutes les fois que les ro-
manistes le leur disent. Que de fois la
religion n'a-t-elle que l'apparence, et la:
politique la réalité ! Que de fois, sous
prétexte d'intérêts purement spirituels,
ne manipule-ton s les intérêts pure-
ment temporels, relevant de l'Etat !
» Or, dans de telles circonstances, il
est d'un vrai libéral de défendre les
droits de l'Etat et de trouver légitime
l'emploi de la force par qui de droit, si
besoin est. Il est clair qu'alors il n'y a
pas emploi de la force en matière reli-
gieuse, mais bien en matière temporelle
et politique. >
Sans doute. sans doute. et en
logique pure, l'abbé Michaud a raison.
Mais la vie humaine n'est pas une géo-
métrie idéale, qui se compose de lignes
imaginaires mises en jeu par des rai-
sonnements abstraits. Il faut considérer
j'effet que ferait cet emploi de la force
sur la masse de la nation, qui, elle, n'a
pas l'esprit assez subtil pour compren-
dre ces distinctions entre le spirituel et
le temporel.
Supposez qu'on fourre un évêque en
prison ; on aura beau répéter sur tous
les tons que si on l'a condamné, ce n'est
point, comme prélat, mais comme ci-
toyen manquant aux lois de son pays :
l'abbé Michaud croit-il que ces raisons
toucheront la foule ? Elle attendra à
genoux aux portes du cachot la bénédic-
tion de l'oint du Seigneur et criera à la
persécution. M. Bismarck est tout-puis-
gant ; il a derrière lui tout un peuple
de protestants ; voyez pourtant quels
tracas lui donnent ses démêlés avec le
v
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S'adresser au Secrétaire de la Rédactlu
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1 Toute demande de changement d'a-
dresse de Paris pour les départements
doit être accompagnée, en outre des
60 centimes ci-dessus, du montant des
frais de poste, calculés à raison de
4 centimes par jour, soit 1 fr. fC par
mois. LU ir. ",';.;.. -,:. ,..
1: :B"ULLETXN" ■<*?
* j IlIt
•ï- ( , * t..« : mfàw\ \t,\
aeb •:% £ r Paris, le 30 août 1876. 1
( On n'a reçu hier qu'une seule dépêche
reletive aux opérations militaires. Cette
dépêche venue da Belgrade nous apprend
que, dans la journée du 28, un engagement
a eu lieu sur toute la ligne de la région
d'Alexinatz. Les Turcs ont été partout re-
pouslés. On ne manquera pas de remar-
quer le silence que garde le gouvernement
turc sur les événements accomplis depuis
quelques jours sur le théâtre de la guerre.
Ce silence seul suffirait pour prouver que
les troupes ottomanes ont été complète-
ment battues. ..;..
La Correspondance politique de Vienne
annonce, sur la foi d'un télégramme de Bel-
grade, que la Turquie ayant l'intention de
subordonner la question de l'armiatice à la
connaissance des bases d'une paix éven-
tuelle, les grandes puissances cherchent à
t'entendre sur les points préliminaires es-
sentiels de cette paix. Le résultat de leur
décision serait simultanément communiqué
aux deux parties belligérantes, après quoi
les puissances insisteraient pour obtenir une
trêve. Il est probable que les puissances
se seront bientôt mises d'accord pour régler
les conditions de la paix entre la Serbie et
la Turquie. Le statu quo ante bellum pa-
t rait tout indiqué.
-t1 La. Porte acceptera-t-elle ces conditions 1
< Il est permis d'en douter. D'abord, elle
veut que la Serbie lui demande directe-
ment la paix, et l'on comprend faci!ement
que le prince Milan, dont l'armée est vie-
torieuse, ne véuille pas consentir à faire
cette'démarche. Elle veut, en outr. que
les Monténégrins évacuent préalablement
l'Herzégovine. Or, le prince Nikita, victo-
rieux, lui aussi, ne veut naturellement pas
perdre le fruit de ses victoires avant que
les bases de la paix soient bien définiel.
f Peut-être serait-il comparativement facile
d'amener une entante sur ces questions de
forme. Mais la Porte ne semble pas devoir
borner là ses prétentions. Elle insiste, dit-
on, sur l'occupation de plusieurs forteres-
ses en Serbie, sur une indemnité de guerre
considérable et sur des garanties qui res-
tent encore à déterminer. ,.
,"" Or, la Russie, tout au moins, ne peut
consentir à ces prétentions. Nous avons de-
puis longtemps, et à bien des reprises, ap-
pelé l'attention de nos lecteurs sur l'état
de l'opinion publique en Russie. Nos ren-
aeirnementa particuliers nous permettent
d'affirmer que la surexcitation en faveur
des Serbes atteint dans ce moment des pro-
portions inquiétantes pour le gouverne-
ment. Car, renseignements sont confirmés
par une lettre de Saim-Pétert bourg adres-
sée à. la Correspondance politique de
Vienne.
« L'excitation des esprits en faveur des
chrétiens et des Slaves de Turquie, écrit-
on à la feuille officieuse de Vienne, prend
des proportions extraordinaires et se ma-
nifeste d'une telle façon qu'elle ne peut
plus être calmée par des décrets ou des
meaures administratives, parce qu'elle est
générale. On va jusqu'à la limite de la lé-
galité, on fait tout ce qui ne tombe pas
précisément sous le coup de la loi ; enfin
on fait le possible pour rappeler au gou-
vernement qu'il existe dans les masses
des idées religieuses essentiellement dis-
tinctes de tous les memoranday de toutes
les entrevues princières et négociations di-
plomatiques. Tout ce que l'empereur fait
et ne fait pas a évidemment pour but d'é-
pargner à son pays et à son peuple les du-
res épreuves de la guerre. Cependant la
guerre n'est pas en dehors de toute prévi-
sion. Si la Turquie rep ouasait toute mé
diation des grandes pui ssances européen-
nes, agissant isolément ou de concert, (et si
l'on se met à son point de vue, ce n'est pas
impossible), alors se présenterait le cas
déjà commenté sur tous les tons, de la
forcer à accepter la médiation. »
Ce sont là évidemment des symptômes
qu'aucun gouvernement ne saurait négli-
ger ; et si la Turquie n'accepte pas de suite
les propositions des puissances, le cabinet
de Saint-Pétersbourg se verra probable-
ment forcé d intervenir.
* D'après une dépêche de Constantiqople
adressée au Standard, le sultan Mourad V
serait prochainement déposé et remplacé
par Abdul-Hamid.
————— ————— é
BOURSE DE PARIS P
ao .,t." -
Clôture le 28 août. le 29 août. Rau.lle Baisse
3 O/O
Comptant 72 25 72 05 20 f,
l'incour. 72271/2 7205 22 1/2
4 i/Z 0/0 jIf-
Comptant 104 26 10450 25 .: cI.
'• « OlO
Comptant 106 20 IC5 85 35
Fia cour. Î06 33 106 02 12 27 1/2
PETITE BOURSE DU som
Emprunt 5 0 0 105 fr. 95 97 1/2, 83 3/4,
87 1.2
5 0/0 turc 13 fr. 10, 13 fr.
Egyptien. 242 fr. 50, 241 25. f
d,
: ————— )
Les deux élections du 27 août, dont
l'une peut être précieuse dans l'avenir
pour le parti républicain, ont déjà un
avantage immédiat et certain : elles
établissent nettement les situations de
ce qu'il reste des partis, montrent claire-
ment sous l'impulsion de quel esprit se
meut le pays, et elles devraient, à notre
sens, porter le dernier coup à bien des
illusions encore vivaces, si les illu-
sions politiques n'étaient de cette es-
sence qui plie et ne rompt pas.
Nos adversaires se sont livrés entre
eux à l'étude des'chiffres, et les rappro-
chements, les comparaisons qu'ils ont
pu faire ne les ont amenés qu'à cette
déduction désolante : « Le parti de
l'empire est condamné par son principe
et par ses doctrines à être un parti de
révolution. Nous avons entendu des re-
présentants du parti impérial se décla-
rer hautement conservateurs et catho-
liques. Une telle déclaration peut té.
moigner en leur faveur, mais elle ne
doit point tromper l'opinion sur les vé-
ritables tendances du parti. Lorsque
le parti bonapartiste essaye de se mon-
trer conservateur et catholique, il nous
fait assister à la déroute de son armée ;
les soldats refusent de suivre les chefs.
C'est un résultat logique et dont nous
ne nous plaignons pas. Mais il faut le
mettre en lumière. » Ainsi parle l'or-
gane principal de la légitimité. Et l'or-
gane bonapartiste qui s'est le plus com-
promis en cette affaire avoue timide-
ment l'effet, tout en niant la cause.
Ce jugement nous paraît tout à fait
équitable, n'en déplaise aux < conser-
vateurs » bonapartistes : ils sont de
simples révolutionnaires, comme nous.
La différence est que nous nous van-
tons de notre origine, et qu'ils en rou-
gissent. Ils ont bien tort ; il n'y a que
cela qui fasse leur petite forcé. Et la
preuve, c'est que, lorsqu'ils veulent se
déguiser en « vieille souche » At -e -
marcher de front le t - &alrâ
marcher de front le t^u9 et l'autel, Us
ne parvienD!::' qil)À effaroucher la
foul. jrt,ôvôiutioûl1 àires, ils ont voulu
Se faire grands catholiques pour attirer
h eux le clergé et se faire une clientèle
nouvelle; la nouvelle clientèle n'est pas
venue, mais l'ancienne s'est en allée.
Jouant du cléricalisme, ils ont poussé en
avant un abbé dans la contrée considérée
comme la plus catholique de France, et,
s'ils ont recueilli des voix, ce sont
celle des révolutionnaires, justement
parce que leur abbé était l'antithèse
d'un clérical breveté. Conservateurs ils
ne donnent, et ils ne trouvent des par-
tisans que parce qu'on les sait hâbleurs
et qu'ils ne sont pas pris au mot ; le
jour où leur nouveau jeu sera pris au
sérieux, ils n'auront plus de raison
d'être. j, -., .j" '!'
La France est révolutionnaire. >ae
Les partisans de la monarchia légi-
time s'en indignent et leur amertume
s'exhale en longs reproches contre les
partis. Ils s'en prennent aux orléanis-
tes, ils s'en prennent aux bonapartistes.
Et ils ne veulent pas s'apercevoir que,
lorsque les orléanistes en vue revien-
nent à la légitimité, ils perdent immé-
diatement le peu d'adhérents qu'ils pos-
sèdent ; ils ne veulent pas voir que
les bonapartistes, dès qu'ils déploient
le drapeau « catholique, > sont ins-
tantanément abandonnés par leurs sol-
dats. , .k
Il nous semble qu'il y a là cependant
un enseignenfent.Que signifie ce mouve-
ment de reflux rapide et bien marqué
qui sévit Sur les partis à certaines
heures r Que la France se refuse à
être légitimiste. La révolution n'est pas
née du bonapartisme ou de l'orléanis-
me, c'est l'orléanisme et le bonapar-
tisme qui sont nés de la révolution.
Quand les branches se détachent du
tronc, elles dépérissent et meurent ;
mais le tronc n'en reste pas moins là et
ne s'en porte pas plus mal ; on dit
même que l'opération lui profite et lui
donne de la vigueur en faisant monter
la sève. -
Oui, la France est révolutionnaire,
non pas dans le sens brutal que certains
fils dégénérés de la révolution ont
voulu donner à ce mot, mais révolu-
tionnaire dans la bonne acception,
c'est-à-dire conservatrice des princi-
pes de la révolution, fermement atta-
chée aux doctrines que combattent,
MM.de Mun et de Lucinge soucieuse de
conserver, pour chacun de ses citoyens,
le droit au suffrage universel, comme
de garder, pour chacun de ses enfants,
le droit au lopin de terre de l'héritage
paternel. >
- Et ce ne sont pas des luttes électo-
rales du genre de celles qui ont li6U
en Bretagne qui sont susceptibles de'
faire changer d'avis à la France. Qaand
on voit, ici, [des membres du clergé
abusant, dans un intérêt politique, des
foudres célestes confiées à leur discré-
tion, et sonffiant la haine au nom d'une
religion de pardon ; là, un gentilhomme
comme M. deKergariou, menaçant ses te-
nanciers et ceux de ses voisins de leur en.
lever le pain quotidien, s'ils ne votent
pas pour le candidat de son choix;
quand on voit ces scènes d'un autre
âge, ceux qui regardent de loin comment
sont traités les pauvres hères qui sont
encore sous la domination de la noblesse
et du clergé n'ont pas grande envie
d'y revenir, — et ceax qui y sont ne
pensent qu'aux moyens d'y échapper.
La situation n'est pas embrouillée;
il n'y a qu'à mettre la tête à la fenêtre
pour voir ce qui se passe. Mais que
voulez-vous attendre de gens qui, se
calfeutrant dans leur gentilhommière,
connaissent assez peu le pays pour écrire
encore à l'heure actuelle : « Au mois
d'octobre 1873, la France attendait avec
le tressaillement d'une immense espé-
rance le Roi qui était à ses portes 1 »
Eh mais, vous oubliez les chassepots
qui seraient partis tout seuls? , *
.16 '.jmio. ,. PAUL LAFÀRGUB, *
, t, '„ ♦ ——
Budget du Ministère de l'Intérieur
Connaissez-vous M, Parent? C'est un
avocat ; l'aigle du barreau de Chambéry,
que ses compatriotes ont eu le bon esprit
d'envoyer d'abord à l'Assemblée nationale,
et depuis à la Chambre des députés.
Ses nouveaux collègues l'oat nommé
metjaWë de la commission du budget, et
cette commission, pas bête, loi a confié le
rapport sur le ministère de l'intérieur. Il
est fait, ce rapport, et je vous prie de croire
qu'il ejit dodu. Il n'a pas beaucoup moins
de 200 pages bien remplies. Ah ! c'est que
M. Parent est un rude pio iheur, allez 1
Je ne vous le donne pas pour un grand
orateur ; son langage manque d'élegànce,
et sous ce rapport le ramage de M. le rap-
porteur ressemble à son plumage. Il n'a
pas non plus cette fougue entraînante qui
sou'ève les masses et qui remue lei cœar*.
Non le pathétique n'est pas son affaire. Et
si jamais vous aviez le tort grave d'aisas-
siaer M. votre père, ce n'est pas M. Pa
rent que je vous conseillerais de prendre
pour avceat,car jedoute fort qu'il parvienne
à faire couler les larmes de MM. les jurés
et à les apitoyer sur votre malheureux
sort. Mais si par hasard vous aviez un bon
petit procès anodin et qu'en face de vous
se trouvât un adversaire astucieux, fécond
en moyens dilatoires et en exceptions,
n'hésitez pas, conflez-vous à M. Parent:
c'est votre homme. .,
ne la prendra pas sans vert.
Qilâûl M. Parant s'est mis en, tête de me-
Dr à Bien Uaê âffàire, il va droit au but,
tenace comme un Berrichon, perspicace
comme un Normand, curieax et fin comme
une femme, savant comme tous les codes
réunis, honoête comm* un Savoyard qu'il
eJ 1 - H
DaDiandez plutôt aux chefs de service du
minist è re de l'intérieur ce qu'ils en pensent.
Ils ont eu beau le trémousser, l'anguille lai
est restée entre le8 mains ; et il ne faut pas
v@as figurer que ne I\jt ehoitot facile que de
pénétrer dans une ae nos administrations,
d'en découvrir les mYitèril, et, quand on
les a trouvés, d'en extirper les abud.
Le ministère de l'intérieur, particulière-
ment, est un, des plus difficiles à êaisir
dans tous les détails de ses nombreux ser-
victil. Il comprend, en effet, les administra-
tions départementales et communales, les
télégraphes, les prisons et colonies péni-
tentiairps, 18, ét.aMi*ssargents de bienfai-
aaaée, les aliénés, les enfants assistés, la
construction et l'entretien des bâtiments
affectés aux cours d'appel, la sûreté géné-
rale, etc., de diro que, comme partout ail-
leurs, l'administration de l'intérieur tend
à s'affranchir des conditions résultant pour
olle du travail de la commission de3 servi-
ces admnbtratiflS.,. < ,0.'-<-, -là.,
Au lieu. de se conformer aux conclusions
de cettecommistioa et de subir les réduc-
tions de personnel qui en sont la consé-
quence, elle denlande ndn lédleinant, à
maintenir l'ancien état de choies, mais
encore elle propose de nouvelles augmen-
tations. M. Parent a déjoaé ces oalculs,
et il refuse avec la commission dont il ait
l'organe d'accorder les crédits demandés
en Ittpplélfients. La réduction sur le cha-
pitre 1", qui n'est en apparence que de
2,000 fr., est en réalité de 30,000 fr. envir
ron, parce qu'elle porte en majeure partie
sur une demande d8 crédit supplémentaire
faite en dehors et depuis le dépôt du bud-
get de 1877.
Ce crédit était motivé par la création d'un
bureau de comptabilité-matière, en confor-
mité de la loi du 6 juin 1843 rendue exé-
cutoire par ordonnancé royale du 26 août
1844. C'est plaisir de voir comme les lois
sont exécutées par nos fonctionnaires lors-
qu'elle s'appliquent àeuxl C'est aujourd'hui
que l'on s'avise de demander le crédit né-
cessaire à la création d'un service prescrit
par une loi vieille de 30 ans ! La commis-
sion du budget, tout en exigeant que la
comptabilité-matière, qui est un des élé-
ments essentiels de toute bonne adminis-
tration, soit scrupuleusement tenue au mi-
nistère de l'intérieur, comme partout
ailleurs, parce qu'il y a actuellement un
personnel trèl-Juffisant à l'administration
centrale, refuse l'augmentation deman-
dée.
Le chapitre 3, qui est relatif aux traite-
ments des fonctionnaires administratifs des
départements, soulève la grosse question de
la suppression des sons-préfeciures. La
commission du budget ne pouvait y échap-
per puisqu'elle était saisie d'un amende-
ment à ce sujet présenté par M. Vernha..
Elle a refusé, cependant, de se prononcer,
ne pensant pas qu'une aussi grosse ques-
tion pût être ainsi tranchée par un amen-
dement au budget. « La suppression des
sous-préfectures, dit M. Parent, entraîne
une modification profonde dans la division
organique du territoire et dans notre ré-
gime administratif; par voie de consé-
quence, elle entraîne aussi la révision
d'une partie de notre législation qu'il fau
drait mettra en harmonie avec l'état de
choses nouveau: qui serait créé ; c'est donc
directement par un projet de loi, que la
Charnue doft être saisie d'une question de
.,. - ,.';'
cette natigre, afin qu'elle puis m être exami-
née dans^toutes ses conséquences par des
commissions choisies spécialement pour
une étude aussi considérable. »
Les mêmes considérations ne s'appliquent
pas aux deux sous-préfectures de Sceaux
et de Saint Denis qui se trouvent daos une
situation toate particulière et dont la par-
faite inutilité a été depuis longtemps re-
connue ; la commission du projet en pro-
pose la Muppreuion, conformément à un
amendement de M. Benjamin Raspail.
L'économie résultant de cette suppression
est évaluée à 14,000 franci. -
En ce qui concerne le traitement des pré-
fets, qui sont divisés en 3 classes, la précé-
dente administration avait essayé de glisser
en sourdine quelques modifications au
règlement fixé par la commission du bud-
get de 1872; mais sur les observations du
rapporteur de la commission actuelle, le
nouveau ministre a envoyé une situation
au 19 juin 1876,dans laquelle le nombre nor-
mal des ciaMe< a été rétabli; elle comprend,
outre le préfet de la Saine et le préfet de
police: j/àl
11 préfats de pe classe, à 35 000 fr.
31 — de 28 — à 24,000 fr.
43 — de 3e — à 18,000 fr.
La dépense totale pour ces fonctionnai-
res, y compris les préfets de la Saine et de
police, est de 2,100,000 francs.
Les loui-prélets, au nombre de 275, sont
ainsi lytyartis :
51 de lre classe à 7,000 fr.
56 de 28 classe à 6.000 fr.
168 de 3' classe à 4,500 fr.
Dont la dépense totale est de 1,449,000 fr.
Le gouvernement proposait de porter le
traitement des sous-préfets de Ire classe
de 7,000 à 8,000 francs. La commission du
budget a refusé cette augmentation et a
maintenu les traitements tels qu'ils Ont été
fixés en 1872 par la commisaion de 1873.
La commission du budget refuse égale
ment de porter de 7,000 à 8,000 francs le
traitement des secrétaires généraux de 1 r.
classe, comme le demandait le gouverne
ment.
Par contre, elle accepte le relèvement
de 8,000 à 10,000 francs proposé pour les
conseillers de préfecture du département
de la Seine.
Le nombre des préfectures de chaque
clause a été fixé par un décret du tt mars
1852; mais ce même décret, comme correc-
tif a ia limitation qu'il imposait, permet-
tait d'accorder un avancement sur place,
désigné tous le nom de classe personnelle.
Ce décret fut modifié par un autre dé-
cret du 27 juillet 1855,portant facilité d'as
corder une augmentation de traitement de
5,000 francs aprèl ciuq ans de réJiàenc-J,
mais sans élévation de claue.
L'application de tfes dernières disposi-
tions a doniélieu à des infractions que M.
Parent ^découvertes et signalées. Ainsi,
daux. préiati dé clause qui ont re
çu. l'avancement personnel lî^a^et pour
un traitement de lre classe à 35,000 franco,
taniis qu'il ne devrait êtr que de 29,000 f.
(24,000 plus 5,00Q fr.) Deux préfets de 3°
classe (18,000 fr.) çcfêtrfttf* %4iOQQ )Çr3 a.u
lieu de 23,000 fr, qui leur revieaneni: iegi-
timement (18,000 plus 5 000 f.)Ladifférence
totale, qui est de 14.000 fr., ett portée par
la Cotumission du budget en déduction du
crédit total.
Ce n est pas tout. Le rapporteur, M. Pa-
rente décoivert que pour masquer ces peti-
tes infractions aux lois adminiitrative",l'on
lie démandait aucun* augmentation de cré-
dit, et que l'élasticité du chap. 3 pernléttsit
de les faire en catimini. AlllSi, la commis-
sion demande qu'à l'avenir non seulement
les crédits pour classes personnelles figu-
rent au budget, mais encore que les décrets
accordant un avancement de cette nature
soient publiés dans le Journal officiel,
avec les juatification" au même titre et
pour les même. motifs que les décrets de
nomination.
Le gouvernement, au surplus, a déclaré
qu'il s'efforcera de diminUér le nombre des
classes perionnelles. Ainsi moit-il ! <-
Le chapitre IV est intéressant. Le mon.
tant de son crédit est de 6,225,700 fr. et il
porte la rubrique de : Abonnement pour
frais d'administration de préfectures et
ae sous préfectures.
Le montant de ce fonds d'abonnement
est réparti entre le personnel et le matériel
des préfectures et lons-préfecturel. Or, les
économies réalisés sur la partie affectée au
matériel dnt été jusqu'ici encaissées par
MM. les préfets et sous-préfets. L'on com-
prend, dès lors, l'intérêt qu'ont ces fonc-
tionnaires à diminuer le plus possible le
montant de la part de crédit afférente au
pefsoahel et d'augmenter celle du ma-
tériel.
M. Philippe, qui, en qualité de préfet
de la Haute-Savoie, a mis la main à la
pâte et connaît la matière, a proposé un
amendement aux termes duquel « doréna-
vant la partie réservée aux dépenses de
matériel sur le fonds d'abonnement des
préfectures et sous-préfectures ne sera
plus mise à la disposition des préfets et
sous-préfets que sous forme d'ouverture de
crédita.» Les dépenses faites seront manda-
tées directement au nom des fournisseurs,
et les économies réalisées resteront acqui-
ses au Tréior. Ces économies sont estimées
par M. Philippe à 200,000 fr. par an.
La commission du budget propose l'a-
doption de cet amendement, dont le dispo-
sitif devra prendre place dans la loi des
finances. Et patatras ! encore un bon petit
abus qui disparaît.
Mais la commission du budget,sagement
et généreusement inspirée, se propose d'u-
tiliser cette économie ; elle propose de
l'appliquer à l'amélioration du sort des
petits employés des préfectures et sous-
prefecturet). * >
Cette question a déjà été examinée à
plusieurs reprises depuis 1871, et la com-
mission du budget de 1876 avait accordé
une augmentation de 198,000 fr. exclusive-
ment réservée au surélèvement du traite-
ment des employés. M. Parent a voulu
connaitre l'emploi fait par l'administration
d ce supplément de crédit. (Ja vous ai
bien dit qu'il était trèiHurieux.) Voici ce
qui lui a été répondu :
¡ En ce qui concerne les 198,000 francs
1 votés pour 1876, la répartition est prépa-
rée, mais elle ne sera définitivement arrê-
tée que quand le gouvernement saura qu'il
peut compter sur la seconde partie du
crédit demandé pour le budget de 1877;
elle ne coarfa que du 1er j aillet 1876, le
gouvernement ne disposant cette année que
de 198,000 francs. n fllut vous dire que dès
l'année dernière, l'admiubtration deman-
dait un crédit total de 396,000 francs, et,
comme on ne lui en a donné que la moitié,
il attend le surplus nour faire sa réDar-
tition.
Donnez toujours cette moitié, lui dit-on.
Pourquoi faire? répond-elle. Je ne veux pas
être généreuse à demi : tout ou rien, voilà
mt devise f
Il faut aussi vous dire, pour que vous
sachiez tout, que l'administration n'est
nullement dispoiée à concentrer ses bien-
faits sur les pfJtHs employés et qu'elle en-
tend les généraliser. Cela résuite d'une
note assez longue et très-alambiquée qui
figure dans le rapport de M. Parent.
AUitoi l'honorable rapporteur n'est il pas
content du tout et exprime i il son mécon-
tentement par une mélancolique réflexion :
« Il est à regretter,dit-il,que votre commis-
sion ait été dans l'impossibilité de pouvoir
se rendre un compte exact de l'améliora-
tion produite dans la situation des petits
employés par la répartition du crédit de
198,000 fr. déjà voté en 1876. » -
Pais il ajoute, comme correctif, que les
préfets ont toute autorité sur leur person-
nel, sur l'organisation des cadres et des
bureaux, sur la division des services, que
leur autorité presque sans limite s'exerce
sur près de 3,100 fonctionnaires,et qu'il est
temps de faire ces««r cet état de choses et
d'assurer aux employés départementaux
toute l'indépendance compatible avec le
service et le fonctionnement d'une bonne
administration.
En résumé, le crédit demandé pour le
chapitre IV qui, est de 6 225,700 francs,eit
réduit par la commission du budget à
6,000,500 fr.
(A suivre.) f
LA STRATÉGiE COMTRE ROME
C'est ainsi que l'abbé Michaud inti-
tule un nouvel ouvrage qu'il dîrige
contre ce qu'il appelle le romanisme,
et ce que nous avons, nous, l'habitude
de nommer le cléricalisme. L'abbé Mi-
chaud appartient à ce petit groupe de
prêtres qui n'ont pas voulu accepter
le dogme nouveau de l'infaillibilité du
pape et leâ doctrines da Syllabus, et
qui se sont séparés du catholicisme mo-
derne. Ils prétendent au contraire que
c'est le catholicisme qui s'est séparé
d'eux ; qu'ils sont demeurés fermes
dans la tradition religieuse, qu'ont ré-
pudiée le pape et les évêques, réunis
en concile. A la bonne heure, et je n'ai
aucun goût à chicaner sur les mots. Le
fait est qu'if y a divorce et que les
vieucs catholiques se trouvent dans une
asêè2 cruelle position, repoussés avec
horreur par l'Eglise contemporaine,
mollement soutenus par les libres-pen-
seurs, raillés par la masse des indiffé-
rente, qui ne se soucient point de ces
questions et ne comprennent pas l'im-
portance qu'on y attache.
J'avoue que je me sens une certaine
Sympathie pour ce petit nombre d'hon
nêtes gens, qui ont eu le cœur assez
haut, l'âme assez fermé, l'esprit assez
éclairé, pour garder leur antique foi à
travers les réprobations et les calom-
nies, sans Compensation aucune. Je doute
pour ma part qu'iis arrivent jamais à
constituer une église : on est en France
trop sceptique ou trop moutonnier pour
qu'ils puissent, en se détachant de la
hiérarchie ecclésiastique, garder quel-
que empire sur un grand nombre de
fidèles. Mais la sincérité des convictions
est toujours respectable, surtout quand
elle s'amrme parle martyre.
Il est très-vrai qu'aujourd'hui le mar-
tyre a changé de forme. On ne brûle
plus les mécréants sur un bûcher.
Mais la fin cruelle d'un Servet est peut-
être préférable à une vie désormais en
butte aux injurieux soupçons, assaillie
de toutes les hontes et de tous les ennuis
qui sont dans notre civilisation mo-
derne le partage des déclassés. La pire
des bohèmes, c'est assurément la bohème
religièUsG. I JI
M. l'abbé Michaud, qui a le titre de
docteur en théologie, est, sans aucun
doute un écrivain de grand talent. J'ai
déjà parlé dans ce journal de son der-
nier livre, qui fat interdit par le gou-
vernement de l'ordre moral: De l'état
présent de VEglise catholique romaine
en France. Son nouvel ouvrage est un
excellent pamphlet qui a toute les qua-
lités du genre ; il est sobre, il est clair,
il est vif ; c'est l'esprit qui manque un
peu; mais l'abbé Michaud ne s'en pi-
que point, et je crois même qu'il le tient
en médiocre estime. Il croit que l'on
s'en peut aisément passer dans la polé-
mique,
Toute la première partie de l'Etude
stratégique contre Rome m'a beaucoup
amusé, et je compte qu'elle intéressera
tous ceux qui voudront bien le lire.
L'auteur trace à grands traits, à l'aide
de documents précis, le tableau des pro-
grès immenses qu'a faits dans toute
l Europe et même aux Etats-Unis le
jésuitisme contemporain. Ces progrès
sont tels qu'en les voyant ainsi ramas-
sés en un petit nombre de pages, j'en
ai moi-même été frappé de surprise, et
cependant je lis à peu près depuis deux
ans tout ce qui paraît sur cette ques-
tion. Mais on ne se rend jamais bien
compte d'une chose lorsqu'on ne la
!
voit que dispersée en une foule de
menus faits ; c'est une lumière diffuse
qui enveloppe tout l'être, mais qui ne
pénètre dans les yeux que si elle se
rassemble et s'aiguise en un rayon.
En face de cette coalition dont les
forces croissent tous les jours, et qui
menace d'engloutir la civilisation mo-
derne, M. l'abbé Michaud assure que
la société laïque a partout désarmé.
Elle est, dit-il, infestée dans tous les
Etats d'Europe et d'Amérique d'un faux
libéralisme qui la conduira à l'impuis-
sance. 1
L'abbé Michaud passe tour à tour
en 'revue les efforts qu'a faits dans
tous les pays du monde ce pseudo-libé-
ralisme pour arrêter les progrès du
monstre et il se plaît à en montrer l'ina-
nité. ,.\n..
Ah! l'abbé Michaud est dur pour
nous, quand il en arrive au pseudo-li-
bérali/sme français, et nous avons notre
compte. -
« La presse libérale sceptique, nous
dit il, est surtout représentée par le
Journal des Débats. la presse libérale
indifférente par le Temps, la presse li-
bérale positiviste par le AIXE SiècleJ
Telles sont les principales feuilles qui
réflètent lé mieux ce parti libéral, que
nous accusons, non de libéralisme, mais
de libéralisme insuffisant et illogique. »
Et partant de là, il prend à partie le
Journal des Débats, Qui oublieux du
temps où il disait aux jésuites : « On ne
vous doit que l'expulsion » réclame
pour eux à présent l'impunité et la li-
berté. Il s'attaque ensuite au T mps,
.qui voudrait que l'on traitât le jésui-
tisme par l'indifférence et le mépris, qui
se console des progrès de l'Eglise ul-
tramontaine, en remarquant qu'elle est
privée de l'appui qu'elle trouvait dan.
les institutions politiques. Il se récrie
sur ce mot : il énumère tous les privi-
léges dont elle est comblée : qu'on lui
en ôte un seul, dit-il, et elle crie à la
persécution ; et vous voilà prie de pitié,
et votre libéralisme niais fait le jeu de
vos pères ennemis.
Pour le XIXe Siècle.
« Le XIXa Siècle, écrit l'abbé, ne
peut qu'être félicité pour la persévé-
rance avec laquelle il lutte contre le
romanisme. S'il suffisait d'avoir de l'es-
prit pour bien faire, le XJX,, Siècle se-
rait au premier rang. Mais l'esprit n'est
que peu de chose eu ce monde, même
contre l'errenr. k
» Le X J X G Siècle excelle à railler
les insanités auxquelles les romanistes -
se laissent aller, seit dans le vertige
du désespoir, soit dans le vertige du
succès; à faire ressortir le grotesque
de leurs hurlements mystiques, dont le
ton semblerait- excessif, même à la
halle; à consoler ses lecteurs sur les
souffrances du martyr du Vatican,
« martyr martyrisant plus que marty-
risé »; mais ce n'est pas là guerroyer
au centre de l'action. Il faut bien avouer
que le XIXe Siècle n'est jamais à ce
centre. Il préfère perdre gaîment. sa
poudre, soit à gauche, soit à droite,
suivant le caprice du jour. Il est ma-
nifeste que les adversaires sérieux du
romanisme doivent employer contre lui
d'autres moyens d'action. >
Et quels sont-ils, ces moyeus d'action ?
Une citation prise au hasard, car je
pourrais extraire du volume plus de cin-
quante passages où la même idée se
trouve exprimée, vous indiquera aisé-
ment la pensée de l'auteur.
« L'emploi de la force en matière
religieuse est, dit-on, toujours blâma-
ble, et il est d'un vrai libéral de le blâ-
mer en toute circonstance.
» Nous sommes aussi de cet aviSy
quand il s'agit d'une matière exclusive-
ment religieuse. Mais nous ne voulons
pas être du nombre de ces naïfs qur,
ignorant les matières religieuses, s'i-
maginent qu'elles sont effectivement
religieuses toutes les fois que les ro-
manistes le leur disent. Que de fois la
religion n'a-t-elle que l'apparence, et la:
politique la réalité ! Que de fois, sous
prétexte d'intérêts purement spirituels,
ne manipule-ton s les intérêts pure-
ment temporels, relevant de l'Etat !
» Or, dans de telles circonstances, il
est d'un vrai libéral de défendre les
droits de l'Etat et de trouver légitime
l'emploi de la force par qui de droit, si
besoin est. Il est clair qu'alors il n'y a
pas emploi de la force en matière reli-
gieuse, mais bien en matière temporelle
et politique. >
Sans doute. sans doute. et en
logique pure, l'abbé Michaud a raison.
Mais la vie humaine n'est pas une géo-
métrie idéale, qui se compose de lignes
imaginaires mises en jeu par des rai-
sonnements abstraits. Il faut considérer
j'effet que ferait cet emploi de la force
sur la masse de la nation, qui, elle, n'a
pas l'esprit assez subtil pour compren-
dre ces distinctions entre le spirituel et
le temporel.
Supposez qu'on fourre un évêque en
prison ; on aura beau répéter sur tous
les tons que si on l'a condamné, ce n'est
point, comme prélat, mais comme ci-
toyen manquant aux lois de son pays :
l'abbé Michaud croit-il que ces raisons
toucheront la foule ? Elle attendra à
genoux aux portes du cachot la bénédic-
tion de l'oint du Seigneur et criera à la
persécution. M. Bismarck est tout-puis-
gant ; il a derrière lui tout un peuple
de protestants ; voyez pourtant quels
tracas lui donnent ses démêlés avec le
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