Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-07-31
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 31 juillet 1876 31 juillet 1876
Description : 1876/07/31 (A6,N1695). 1876/07/31 (A6,N1695).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
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LE 1 SIÈCLE
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
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Un an.»*.».* 50
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frais de poste, calculés à raison de
4 centimes par jour, soit 1 fr. 20 par
mois.
BULLETIN"
Paris, le 30 juillet i876.
La Chambre des député. a continué hier
la discussion du budget des dépenses du
ministère,de l'instruction publique.
Les nouvelles du théâtre de la guerre
font toujours défaut. Nous avons reçu, il
est vrai, une dépêche officielle de Belgrade
relative à divers engagements sur le Ti-
mok, d'après laquelle les Serbes auraient
eu l'avantage; mais nous attendrons pour
y ajouter une foi absolue des nouvelles di-
rectes de notre correspondant. Il semble
évident, toutefois, que les résultats de la
campagne n'ont pas été de nature à satis-
faire l'opinion publique en Serbie. Il n'est
bruit, ainsi qu'on le verra aux dépêches,
que de troubles à Belgrade. On prétend
que le prétendant Karageorgewitch veut
profiter de l'excitation, du malaise, des in.
quiétudes causés par les événements mili-
taires pour détrôner le prinee Milan.
D'après certains télégrammes, que nous
soupçonnons fort d'exagération, le pré-
tendant aurait adressé une proclamation
aux Serbes ; cette proclamation aurait été
affichée à Belgrade et la guerre civile se.
rait sur le point de commencer. On ajouta
que Karageorgewitch serait soutenu par
la Turquie, et que,l'il arrivait au trône,mon
premier acte serait de faire la paix. Ajou-
tons que cas nouvelles sont démenties par
des correspondants ordinairement bien
renseignés. Notre collaborateur Liébert se
trouve en ce moment à Belgrade et il n'au-
rait pas manqué de nous prévenir si un
événement important s'était produit. Aussi
n'accordons nous qu'une confiance bien
limitée aux bruits que l'on fait circuler.
Il règne évidemment à Belgrade une cer-
taine agitation bien naturelle, étant don-
nées les circonstances ; mais cette agita-
tion n'a aucunement, jusqu'à présent tout
au moins, le caractère qu'on veut lui attri-
baer.
Il règne toujours une grande incertitude
relativement à l'armée monténégrine. Il
est à peu près certain, aujourd'hui, qu'elle
a essuyé un échec assez grave. On ajoute
qu'elle se reforme dans les environs de
Grahovo. La nouvelle de cet échec, d'a-
près une dépêche de Barlin adressée à la
Pail. Mall Gazette, aurait produit un dé-
sappointement considérable à la cour de
Russie, où l'on faisait ouvertement des
vœux pour le prince Nikita.
Le mêma correspondant affirme que dif-
férentt diplomates russes présents à Berlin
auraient déclaré qu'il deviendrait impos-
sible à l'empereur Alexandre de contenir
l'esprit belliqueux de son peuple si lea
Turcs envahissaient la Serbie. Cette nou-
velle est confirmée par un télégramme
adressé de Russie à la Gazette d'Augs-
bourg.
« Il ne faut pas, dit la feuille allemande,
que le principe de non-iatervention, qui
est encore maintenu à cette heure, nous
fasse illusion sur les véritables desseins de
la Russie. Quelque sincère que soit l'ar
mour du ezar pour la paix, il est certain
que, si la fortune des armes continue d'être
défavorable aux Slaves, la Russie, en pré-
sence de l'agitation croissante qui règne
dans les esprits, ne pourra guère échapper
à la nécessité d'une intervention armée.
Mais cette agitation, loin de chercher à
l'apaiser, on l'entretient chaque jour,
ainsi que cela ressert du langage des jour-
naux de Saint-Pétersbourg, qui ne se pri-
vent guère de déclarer en toute occasion
que la destruction de la Turquie est le but
de la politique de la Russie et qui, par ce
motif, alors même que l'on déclare officiel-
lement que la guerre est localisée, excitent
la Roumanie et la Grèce à prendre les
armes. »
En même temps, on discute plus que ja-
mais l'annexion de la Bosnie à l'Autriche.
On fait même courir le bruit que le gou-
vernement autrichien serait résolu à cette
annexion. Nous ne croyons guère à, cette
nouvelle. On sait trop bien à la cour d'Au-
triche que cette aw^ifm serait le signal
d'une insurrection en Hongrie.
P. S. — Nous recevons à la dernière
heure plusieurs dépêches nous annonçant
que les Monténégrins viennent de battre
complètement les Turcs.
BOURSE DE PARÎB
CUttara U 28 juillet, le 29 Juillet. Juan»* apimp
» O/O
Eomptant 70 10 70 35 25
Fin cour. 70 25 7045 20
, ,. Ge
Comptent 100 50 100 25 •/• 25
m 0/0
Comptant 107 05 IÛ7 05 .,.,
Fin eour. 107 05 .(. 107 02 1/2 02 IjjS
PKTiTt BouMN vu SOIE
Bmprastf m.. 106 fr. 92 112, 107 021/2,
106971/2.
5 0/0 turs , il fr. 45.
Extérieure. 14 fr 1/2.
BrrpUen , 201 fr. 87.
Banque Ottomane. 350 fr. Demandée.
————————— +»
Il y a trois semaines environ, nous
disions, à propos de la loi des maires
que le gouvernement réclamait de la
Chambre comme seule transaction pos-
sible avec le Sénat : « Mais une trans-
action ne peut se faire qu'avec une
partie dont on connaît exactement les
prétentions! Or, qui connaît exacte-
ment les prétentions du Sénat ? » Nous
voudrions bien savoir qui, même après
la conférence de deux heures et demie
tenue entre la commission sénatoriale
de la loi municipale et MM. de Mar-
eère et Dnfaure, oserait formuler avec
certitude les prétentions du Sénat.
Tout ce qui a été débité du côté de MM.
les commissaires se résume en une né-
gation.
M. le ministre de l'intérieur et M. le
garde des sceaux ont vigoureusement
bataillé en faveur de la loi telle qu'elle
a été votée par la Chambre. Nous ne
saurions leur faire un mérite de cette
vigueur, puisque, en somme, ayant
servi d'intermédiaires, et d'intermé-
diaires actifs, trop actifs peut-être,
pour établir les bases d'une entente, ils
se doivent à eux-mêmes, ayant la signa-
ture d'une des parties en poche, d'obte-
nir la signature de l'autre partie. Mais
rien que la façon dont la majorité de
la commission a été recrutée indique,
à notre sens, la mauvaise volonté que
le Sénat « conservateur » entend appor-
ter à tout accord.
Nous n'oserions faire à la droite du
Sénat l'injure de croire qu'elle est com-
piétement bonapartiste ; aussi la nomi-
nation des cinq ex-personnages de
l'empire qui représentent cette droite
dans la commission municipale doit-
elle avoir une cause particulière qu'il
n'est pas mauvais de rechercher. Pour
notre part, nous penchons à supposer
que MM. de Broglie et consorts, après
avoir voté la loi de 1871, puis la loi de
1874 avec promesse de la transformer
au plus vite, devaient se sentir quelque
peu pris d'un vertueux embarras en
face de la loi de 1876. Gênés pour la
repousser, désireux de lui faire échec,
ils ont dû chercher, pour faire une be-
sogne qui leur répugnait tout en les sé-
daisant, des gens de bonne volonté.
Les bonapartistes sont gens a tout
faire. Ceux là étaient nouveaux dans
ce vieux débat politique, et, d'ailleurs,
ils ne sont jamais embarrassés pour
soutenir les thèses les plus opposées,
toujours au nom du même principe de
conservation sociale. M. le président
de la commission municipale vient de
nous en fournir un nouvel exemple,
tout à fait attendu par nous, s'il faut
l'avouer. Au Sénat, M. de Parieu ne
voit pas en somme pourquoi l'on chan-
gerait la loi de 1874. et c'est pourquoi
il repousse la loi de 1876. A la Cham-
bre, M. Raoul Duval, félicité par M.
Rouher, repoussait la loi de 1876, parce
qu'elle se rapprochait encore trop de la
loi de 1874. Janus moderne, le bona
partisme a actuellement une face de
député et une face sénatoriale, et encore
grime-t-il à l'infini chacune de ses faces.
Chaque fois que le ministère se trou-
vera en présence de ce masque chan-
geant, quels que soient les arguments
prodigués, ils glisseront sur cette en-
veloppe qui ne cache pas tel ou tel
principe de gouvernement, mais une
simple négation, la négation de l'état
de choses existant.
Ce carnaval perpétuel, inventé par
un parti qui a la prétention de se faire
prendre au sérieux par le pays, si
triste qu'il soit au peint de vue de la
marche des araires, a cependant un bon
côté : à force de se déguiser sous une
foule d'accoutrements de circonstance,
le bonapartisme finira par faire oublier
sa véritable forme. Méconnaissable, ce
serait déjà un bonheur pour lui; mais
oublié, ce serait le bonheur pour tous.
P. L.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 29 juillet 1876.
Budget de l'instruction publique (troi-
sième journée).
Ce paisible budget, qui n'avait encore
rencontré sur sa route que des faces gra-
cieule., qui ne s'était heurté jusqu'ici qu'à
des soarire., a croisé en route aujour-
d'hui des mines rébarbatives.
Un retour sur le chapitre 7 (Facultés)
nous a valu un incident de deux heures et
demie. Il vaut la peine d'être conté, rien
que comme exemple de la fragilité des cho-
ses d'ici-bas.
La commission du budget, tout en main-
tenant en principe les facultés de théolo-
gie, avait cru devoir supprimer deux de
ces facultés pour des raisons spéciales que
tout le monde comprendra: luxe de pro-
fesseurs et manque d'élèves. Les faculté
d'Aix et Bordeaux avaient donc été sacri-
fiées. Hier, au moment où l'exécution al-
lait s'opérer, le ministre recevait une let-
tre de Mgr Donntr.ttarchevêque de Bordeaux,
qui affirmait l'existence dur» nombre res-
pectable d'élèves, nombre certainement
bien plus considérable A Bordeaux qu'à
Rouen, et qui, au nom de l'équité, deman-
dait grâce pour son enfant de prédilection.
Immédiatement il y avait eu sursis ; et,
ce iiïiein, après plus ample Informé, la
commflfeion rendait la Faculté de Bordeaux
à iVxistence.
Enhardi sans doute par ce mouvement de
clémence, M. Waddington se risque à ten-
ter le sauvetage d'Aix, et, tout en ne par-
lant que de Bordeaux, il insinue qu'il serait
bon de ne pas toucher aux facultés de
théologie,qui sont, pour la plupart, le point
de iépltrt de toutes nos grandes Facultés,
qui ont pour elles la tradition et restent le
refuge des derniers vestiges de l'esprit galli-
can français.
En voulant nous prendre par les senti-
ments, M. le ministre a émis une assertion
peut-être un peu risquée. Un député à
barbe blanche dresse l'oreille. C'eut M.
Guichard, qui, à propos de l'élection de
M. de Mun, vient de se livrer à un im
portant travail juridique sur les lois qui
régissent las devoirs du clergé envers
la société civile « Si M. le ministre de
l'ioltruction publique et M. le garde des
sceaux, riposte M. Guichard, veulent bien
nous promettre que les lois qui régissent
les rapports entre l'Eglise et l'Etat sont
exécutées,nous n'hésiterons pas dans notre
vote. Mais oseraient ils venir affirmer qu'il
en soit toujours ainsi? »
L'interrogation est nette. Les deux mi-
nistres ne bougent pas. Il se produit comme
un petit sentiment de froid dans la salle,
justement parce que la question est brû-
lante.
M. Bardoux, rapporteur, pour réchauffer
ce silence, donne quelques explications au
nom de la commission ; mais M. Guichard
n'est pas homme à se laisser couper la voie
nous le nez. Il réitère sa question aux mi-
nistres.
M. Waddington, serré de près, et se sen-
tant à bout d'haleine, cherche à ruier ;
il a le malheur de se rabattre sur une cer-
taine Faculté de théologie de Poitiers, com-
posée de professeurs étrangers, qui échappe
à son autorité parce qu'elle n'est qu'une
dépendance du séminaire.
— Mais c'est une éaormité légale que
vient d'avancer là M. Waddington 1 réplique
M. Guichard.
Et M. Lockroy, prenant la tête de la
chasse, s'attache particulièrement à la
piste de M. Dafaure et pousse un « à vue »
retentissant : « L'enseignement qui se
donne dan* les séminaires relève, non de
1 Inftruction pubhque, mais de la Justice
et des Cultes. Et M. la garde des sceaux
est armé pour ne pas permettre qu'oa en-
seigne autre chose que la loi. » M. Wad-
dington vient d'opérer un change : faisant
chaer un collègue tout frais, il se dérobe.
M. Dafaure, poussé à bout, fait tête.
La droite, nous devons le confesser,
est enchantée de cet intermède. Nous
entendons même de ce côté des « klss !
kis* 1 » lout-à fait pleins de dignité.
Heureusement M. Dafaure n'a pas envie
d'en découdre aujourd'hui. Il remet à la
discussion da budget des Cultes la bataille
sur les séminaires, et tâche seulement d'en-
lever le vote des Facultés de théologie. Il
y dépense un peu trop d'ardeur. Ce n'est
pa,à notre avis, le bon moyen d'arriver à
ses fias.
Mais, an moins, nous voilà revenus à la
question.
Un amendement de MM. Talandier et
consorts réclamant la suppression de toutes
les Facultés théologiques est repoussé par
365 voix contre 63. Allonl,Aix seul court
de grands risques !
On va voter lorsque M. Paul Bert, un
des hommes les plus compétents en la ma-
tière, demande la suppression de la Facul-
té de théologie de Rouen, qui, seule, isolée,
ne faisant pt. partie d'un groupement,
n'a aucune raison d'être. Bt la commission
est de sen avis, la lettre de Mgr Donnet a
produit ce miracle fort explicable !
Le coup est imprévu; les Rouennais,qui
n'étaient pas menais hier et qui se voient
condamnés aujourd'hui,sont atterrés.
— Un instant, que diable t intervient
M. Raoul Daval,ancien député de 1 Saine-
Inférieure: Rouen n'a peut-être pas la
quantité, mais il a la qualité 1
— Ah 1 c'est vrai, ajoate doucement M,
Paul Bert, j'oubliais de vous dire que
Rouen compte quinze élèves et hait pro-
fesseurs.
— Permettez 1 permettez! intervient
M. Anisson-Duperron (de la Saine Infé-
rieure), qui se précipite tout effaré, on ne
prend pas ainsi au dépourvu les députés
d'un département 1
Gémissements inutiles.L'ajournement est
repoussé et la suppression de la Faculté de
Roun décrétée par 289 voix contre 160.
C'ett Bordeaux qui va être enchanté ;
mais c'est Rouen qui ne sera pas content 1
La discussion s'est arrêtée au chapi-
tre 32.
PAUL LAFARGUE.
Echos de la Cliambre
Les bureaux de la Chambre ont sommi
hier différentes commissions qui sont ainsi
composédo.
Nommination d'une commission chargée
d'examiner la proposition Barni, relative à
la liberté-des cours et conférences.
MM. Madier-Montjau, Drumel, Talandier,
Bernard-Lavergne, Pascal Duprat, Spuller,
Maigne, Rat.ier, Joarnault, Btirnl et Millaud.
Tous les commissaires élus sont favorables
au proj et.
Commission chargée d'eximiaer la propo-
sition Raoul Duval ayant Pour objet l'inter-
diction de toutes les fonctions publiques sa-
lariées aux membres du génat et de la Cham-
bre des députéS.
MM. GiUiot, Logerotte. Roger-Marvaise,
Ferry, de Choiseul, Allain-Targé, Salomon,
Mention, Viette, Gatinen et Chantemille.
La majorité de la commission (7 contre 4)
est favorable au projet Raoul Duval.
*
* *
Commission pour l'examen de la proposi-
tion de loi de M. Le Cerne, tendant a modi-
fier la loi du 10 décembre 1874, sur l'hypo-
thèque maritime :
MM. Le Cesne, de Pompéry, Labadié, Deu-
sy, Roudier, Dupouy, Allègre, Ratier, Des-
seanx, Houyet, Lousialot.
Jf.1tJf.
Commission pour l'examen de la proposi-
tion de loi de MM. Ganivet, Roy de Lonlay et
plusieurs de leurs collègues tendant à ren
dre exclusivement obligatoire l'alcoomètre
centésimal de Gay-Luosac, et à le soumettre
à une vérifioa&ion ofâcielle :
Mtf. Bruaeaa, Hugot, Allemand, GrosGu-
ria, Cliaimé, Cotte Simiot. Vacher, Léon Re-
nard, Bouquet, Roy de Loulay.
*
« *
Commission pour l'examen de la proposi.
sition de M. WlUon et plasieurs de ses col-
lègaes, tendant à modifier la loi du 27 juillet
1870 concernant les granda travaux pablios :
MM. Bitnoist, Gninot, WiboD, Dubois (COte-
d'Or), Brossard, Bd (François), Gadin, Da-
nelle Bernardin, Nadaud, Marmottan, Ma-
rion.
*
* Jf
Commission pour l'examen de la proposi-
tion de M. Labant, ayant pour objet de mo-
difier l'article 70 de la loi du 10 aodt 1871 sur
les conseils généraux.
MM. Marty, Laisant, Lasserre, de Tillan-
court, Camille Sée, baron Reille, Armez, Le-
grand, Galpin, Montagut, Mir.
*
U «
La commission chargés de la proposition
Lisbonne, tendant à restituer aux conseils
généraux le droit de vérifier les pouvoirs de
leurs membres, a entendu aujourd'hui le rap-
port de M. Fouillée.
La commission qui paraît décidée à adop-
ter la proposition Lisbonne, a décidé cepen-
dant qu'elle entendrait M. le garde des sceaux
avant de se prononcer.
♦
Commission du budget
M. le ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts a exposé hier à la com-
mi&ttion du budget l'état des négociations
relative. à la réorganisation de l'Opéra-
Comique. Diverses combinaisons propo-
sées n'ont pu aGoutir, par suite du manque
de garanties pécuniaires qu'offraient les
divers candidats. La question était com
piiquée du rachat du matériel de ce théâ-
tre, qui nécessitait un débours immédiat
de 300,000 fr.
Il était urgent cependant d'arriver à
une solution ; car, aux termes de leurs en-
gagements, les artistes seront libres le
1er août et les principaux d'entre eux se
disposaient à signer d'autres engagement.,
soit pour les départements, soit pour l'é-
tranger ; et, une fois la troupe dispersée,
il devenait fort difficile d'en reconstituer
une pour la saison prochaine.
Dans cette situation, M. Perrin, qui a
dirigé l'Opéra-Comique pendant quelques
mois pour le compte de M. du Locle, son
nevea, a présenté M. Carvalho, auquel il
cède le matériel moyennant certaines
conditions débattues et acceptées de part
et d'autre. Da plus, un contrat pawsé avec
des commanditaires sérieux, et qu'ont ré-
digé MM. Denormandie et Hérold, séna-
teura,asiura une administraiteu sérieuse et
offrant toute garantie.
M. Carvalho sera exclusivement chargé
de la partie artistique.
Mais les commanditaires n'acceptent le
contrat qu'à la condition de recevoir la
subvention annuelle de 240,000 francs qui
existait autrefois. M. le ministre estime
que le supplément de 40 000 francs, ajouté
au crédit déjà voté, n'est pas de nature à
faire échouer la combinaison. Ce sacrifice
n'est que momentané, car l'immeuble de
l'Opéra-Comique doit faire retour à l'Etat
le 1er janvier 1880, de telle sorte que, par
une diminution de loyer, l'on pourra ac
corder à la nouvelle administration l'équi-
valent de l'augmentation qui est nécessaire
aujourd'hui.
La commission a accepté la proposition
de M. le ministre, et pour ne pas déranger
le crédit total affecté aux beaux-arts, une
somme de 40,000 fr. a été diminuée d'un
commun accord du crédit alloué pour les
bâtiments historiques.
+ ————
Les Pnrjugés de l'Ecole primaire
J'ai conté l'autre jour l'histoire de
cette composition de style donnée à un
grand nombre d'écoles primaires de
Paris qui concouraient ensemble : on
avait demandé aux jeunes garçons quel
est l'état qu'il leur plaisait mieux d'em-
brasser, et les raisons de leur choix.
Presque tous avaient sans hésitation
répondu : employés du gouvernement,
quelques-uns même se servant du terme
de bureaucrates qui nous a étonnés,
car je ne le croyais pas si connu dans
la classe ouvrière. Vous vous rappelez
les réflexions que nous avait inspi-
rés cette étrange unanimité.
Voulez-vous me permettre de conti-
nuer ces études morales sur l'école pri-
maire? Elles me semblent tout aussi
curieuses que beaucoup des problèmes
politiques qui passionnent nos Assem-
blées délibérantes.
La question, cette fois, n'a pas la
même importance, il s'en faut. Elle a
été proposée aux écoles de filles con-
courant ensemble pour les examens du
certificat d'études primaires.
Voici le sujet de rédaction, tel qu'il
a été dicté :
< Une jeune fille écrit à son amie
pour l'inviter à passer à la campagne
avec elle une partie des vacances. Plai-
sirs variés qu'on se promet. Le travail
ne sera pas oublié. »
Je ne saurais trop louer le choix de
ce sujet de composition. Il est appro-
prié à l'âge de ces enfants, qui flotte
entre dix ou douze ans. Il n'y a pas
une des concurrentes qui ne doive trou-
ver sur un suj et pareil quelque chose
de personnel à dire, et qui ne puisse
l'exprimer dans le langage qui lui est le
plus familier.
Les répons- faites à cette question
lèvent un coin du voile qui nous dérobe
les mœurs des classes ouvrières, et sont
fécondes %n révélations piquantes.
Presque toutea 00$ petites filles sont
Bées à Paris, et bien peu ont eu occasion
de quitter, même pour un jour, le pavé
de leur faubourg. Les ruisseaux de
Montmartre ou de Montrouge ont borné
i'horizon de leur vie. Leurs parents ne
wnt pas assez riches pour les avoir me-
nées jamais en villégiature, il est tout
naturel qu'elles ignorent absolument en
quoi peuvent bien consister « les plai-
sirs variés de la campagne, » sur les-
quels le texte de la composition les in-
vitait à s'expliquer. -
C'est à ce point de vue que leurs ré-
ponses sont amusantes. Pour la plu-
part d'entre elles, la campagne, c'est le
parc Monceaux, le bois de Boulogne et
le bois de Vincennes ; les sucres d'orge
achetés dans ces lieux de délices et
le classique coco bu comme rafraîchis-
sement. Le nec plus uttra des plaisirs
rêvés par une de ces jeunes imagina-
tions, c'est un déjeuner sur l'herbe à
Nogent.
Il paraît que quelques-unes ont poussé
jusqu'à Versailles un jour des grandes
eaux, et elles en ont rapporté un éblouis -
sement dans les yeux.
Deux ou trois avaient été en excur-
sion à Fontainebleau. De quoi croyez-
vous bien qu'elles parlent ? De la forêt,
des beaux arbres, des rochers brûlés
du soleil, des vipères, des touristes
rencontrés en chemin ? Pas du tout :
elles n'ont vu que le palais. Il estévi-
dent que le père de famille leur a fait
visiter toutes les curiosités du palais
de Fontainebleau; elles ont écouté le
gardien, qui leur a montré la salle où
l'empereur a signé son acte d'abdica-
tion, et eltes ne manquent pas de rap-
peler ce souvenir.
Les plus audacieuses ont entrepris
un voyage à Orléans. Mais ce sont de
petites madrées : elles avaient à placer
quelques phrases sur Jeanne d'Arc, et
elles n'ont choisi la capitale de M. Dtt-
panloup que pour écrire de mémoire
l'histoire de l'héroïne de Vaucouleurs.
La plupart se proposent de jouer aux
dames, aux dominos, aux jonchets.
C'est là, vous l'avouerez, une singu-
lière façon de comprendre la campagne.
Mais ce sont les jeux, ou qu'elles
jouent elles-mêmes ou qu'elles voient
jouer sur le pas àe leur porte, à la vi-
trine du café d'en face. D'autres n'ou-
blient pas la corde sautée, la raquette
et les volants, les grâces, ces jeux de
petite fille dont elles s'amusent, les
soirs d'été, sur la voie publique, alors
à peu près déserte.
Il paraît que les très rares élèves
dans les copies desquelles il est réelle-
ment question de la campagne ont
complètement divagué.
Elles font des rêves des Mille et une
Nuits, se représentent commandant à
un personnel de vingt domestiques, ou
bien encore gardant de jolis moutons
blancs, gentiment frisés, comme les
bergères de Florian.
Ces compositions, en général, ont été
trouvées faibles : ces enfants ne lisent
rien et vivent dans un milieu où les
conversations sont vulgaires. On m'as-
sure, en revanche, que les autres de-
voirs sont meilleurs. L'orthographe est
bonne, l'écriture correcte, et cette an-
née, les filles ont pour le moins résolu
aussi bien leurs problèmes d'arithméti-
que que les garçons. La couture, qui
joue un grand rôle dans les examens,
est souvent exécutée avec une rare per-
fection.
Toutes ces petites filles, ajoute la
personne de qui je tiens ces renseigne-
ments, se distinguaient par une tenue
excellente. Elles étaient convenable-
ment habillées; leur maintien modeste
et réservé faisait plaisir à voir.
J'imagine que dans peu de temps les
tramways, se multipliant, aideront les
enfants de la classe ouvrière à se fami-
liariser avec les choses de la campa-
gne. Il est bien probable que la popu-
lation qui habite en ce moment l'an-
cienne banlieue parisienne transpor-
tera ses pénates plus loin, en dehors
de l'octroi, dans des maisons pourvues
de jardins, au milieu de vrais villages.
Nous verrons se faire sous nos yeux
cette révolution qui commence à peine.
Révolution très-souhaitable 1 Ces pau-
vres enfants nés du pavé de la rue,
ont généralement des visages malin-
gres et souffreteux qui n'indiquent pas
des constitutions robustes. Ils ont be-
soin de grand air, et il leur faut d'au-
tres jardins qu'un pot de réséda sur une
fenêtre au quatrième étage.
Je voudrais bien que dans quinze ans
on redonnât le même sujet de compo-
sition aux élèves de nos écoles primai-
res parisiennes, et je serais curieux de
comparer les réponses. Il est probable
qu'il y aurait de grandes différences.
Francisque SARCBY.
— —
On a pu lire dans plusieurs journaux,
qui l'ont reproduite, une lettre que le gé-
néral Khérédine vient de faire adresser par
le bey de Tanis au consul général de
France, et dans laquelle il se plaint de
l'ensemble avec laquelle toute la prosie
européenne engage le bey à se métier de
l'ambition et de l'ingratitude de son mi-
niltre, et prétend qu'il faut attribuer à ces
conseils la forte baisse subie par les va-
leurs tunisiennes.
Nous avons lu cette lettre avec un pro-
fond étonnement. En tout pays, le premier
devoir d'un ministre est de défendre la
couronne. Ici, l^rôlsf est renversé, et c'est
le souverain qui vient se compromettre,
pour défendre la personne d'un anoien es-
clave, dont il lui a plu de faire un ml'
nistre.
Sans vouloir suivre Khérédinesur le ter-
rain financier où il paraît vouloir entraî-
ner la question, et auquel nous voulons
rester complètement étrMtgers, il BOP geo
Ta permis de dire qu'il sait, comme nous,
qu'il faut attribuer les véritables causes de
cette baisse aux bruits qui ont couru du
départ d'envoyés tunisiens chargés de por"
ter au nouveau sultan un tribut de plu-
sieurs millions, et de l'embarquement de
régiments exigés par ce souverain de son
vassal, € le gouverneur de Tunis, »
Il faut bien que le bey fasse les frais du
firman que son ambitieux ministre a signé
à Constantinople.
LA GUERRE
Pépéehss ds Mare* slave
Belgrade, 28 juillet, soir.
Le rapport sur les combats livrés il Paadfl*
ranlo, les 18, M et 20 juillet, vieat d'être iMl-
blié.
Le 18 il n'y a qu'une esoarmouche ; le IP,
l'engagement est trôs-vif : le colonel Mire"
"Witoh prend le eommend^raent des erbeft8
Le feu croisé de l'artillerie serbes produit et
grands ravages parmi les Turcs, qui ne peu-
vent avancer malgré les renforts qui leur
viennent de Pirot et d'Ak Palanka.
L'arrivée de la nuit empoche les Serbes de
profiter de leur avantage. Les deux armées
conservent letfrs positions antérieures.
Le 20, le combat recommenee avec fareur
sur toute la Jigne. Bientôt tes Tnrcs, batta.,
reoulent en désordre jusqu'à Pirot et Ak-Pa-
lanka, sans môme s'arrêter à Babina Otava.
Les Serbes ont pris une quantité considé-
rable de munitions et d'obus Krupp et un dra-
peau Ils ont infligé aux Turcs des pertes
sensibles. - ,"
Raguse, 28 juillet, soir.
Moukhtar Pacha concentre son armée 4
Bilek et à Colay.
Hier, le colonel Aintich a repoussé Dervich
Pacha qui marchait pour renforcer Slsnitza.
Les Arnsutea tares venant de Gusigne de
Plava, de R igovo et de la forteresse de Be-
rano, ont sttaquê Sekular au nord-est du
Monténégro, II* ont été repoussés, laissant
120 morts sur le terrain.
LlIIs Monténégrins n'ont perdu que S7
hommes.
Onze officiers turcs venant d'Albanie, et se
dirigeant vers Mostar, ont été retenus par
des autorités autriobieftees, en vertu de la
neutralité de la localité par laquelle ils pas-
saient. (La localité est probablement un port
en Dalmatie.)
Cettigne, 29 juillet.
Les Tares, ayant attaqué hier les Kaceis et
le* Monténégrins près de Medun, ont été oom*
plétement défaits et ont perdu des canons, des
armes et des munitions.
Belgrade, 20 juillet.
Les Turcs, violemment assaillis par l'artil-
lerie serbe, ont quitté Velliki-lzvor et ont
établi lenr camp a quatre kilomètres plus
prôs de Widdin.
Dépéelteei de source turque.
Raguse, 29 juillet.
Hier matin à six heures,Monkhtar.Pacha a
attaqué les Monténégrins à Verbiza près de
Bagnani dans l'intention de leur couper la
retraite vers le Monténégro. Sa première at.
taque a été repoussée Le combat continue.
On prétend qu un général turc a été fait pri-
sonnier.
Dépêches de sources diverses
Vienne, 29 juillet.
La presse autrichienne est d'opinion que
l'abdication de Mourad et l'avènement d'Ab-
dul Hamil n'auraient aucune influence sur la
politique générale.
Le Fremdenblatt déclare que la Russie est
seule à vouloir empêcher l'annexion de la
Bosnie à l'Autriche, et qu'elle sera incapable
de faire prévaloir sa voloaté contre l'Europe
entière.
Londres, 29 juillet.
Le Daity-ÀVows croit savoir que M. Bruce
va modifier la motion qu'il s'était proposé de
présenter sur la question d'Orient. Il veut
lui ôter le earaetère de parti. Oa croit par
conséquent qu'il n'y aura pas de vote a la
suite du débat annoncé.
Les principaux membres du parti libéral
ont examiné hier, avec lord Granville, l'atti-
tude qu'ils devront prendre à l'égard de cette
motion.
Le ':pail.:NtlwI, d'après une dépêche reçue
de Vienne,' le 29 juillet, aanonoe que la Grèce
se dispose a protester contre la violence et
les excès commis par le* troupes irrégulières
turques en Epire et en Thessalie.
Le Jloming-Post reçoit de Berlin le télé-
gramme suivant :
« Les puissances discutent sérieusement le
projet de provoquer une conférence interna-
tionale européenne dans le but d'examiner les
meilleurs moyens de résoudre la question d'O.
rient. )
Londres, 29 juillet.
Le Timn publie la dépêehe suivante :
Vienne, 28 juillet.
La France, l'Angleterre, l'Allemagne et la
Bunie ont fait connaître leur opinion sur le
mémoire roumain.
< Le gouvernement français blime, de la
manière la plus catégorique, la démarche de
la Roumanie, démarche qu'il considère, non-
seulement comme inopportune, mais même
comme pernicieuse et dangereuse.
> Les cabinets anglais et allemand pensent
qu'on pourrait accédera quelquas-uas des
déairs de la Roumanie, mais la Porte devrait
rester juge de ce qui convient le mieux aux
intérêts de la Turquie
» Kabonli Pacha annonce que le mémoire
aurait été accueilli trôs-froidement à Saint-
Pétersbourg. »
Le Standard publie la nouvelle suivante en
date de Vienne, 28 juillet :
< Les principaux commandements de Far-
mée serbe vont être donnés a des Russes, et
le plan des'opérations sera totalement chaité.
Le prince Milan oeamendera l'armée de
l'Ouest ; les Serbes » ooncentr«t dans la val-
lée de la Morava.
» On persiste à penser que l'intervention
des puissances se produira le 8 août. a
Londres, 29 iluiiet
LH bruits relatifs à un projet de coavoea-
Prix du MiuBérv k Paris s la centimes. - Bépartcaient* < 90 Centbae*
Lundi St lalflM tout
LE 1 SIÈCLE
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
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1 (
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Trois mois.. « 13 fr.
Six mois. 25
Un an.»*.».* 50
DÉPARTSMSNTS
Trois mois. 16 tr,
Six mois 82
Un an..62
ADMINISTRATION
Adresser lettres et œandatb a rAdmuùsùtWW
*BD rue CIO "tfyeue, SIB -*
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Trois mois. 13 fr.
Six mois.ia.4i.„..4 25
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BÉPARTOODOrti
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Six mols. 12
Un an.QHo e
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Ammomeea, chez MM. LAGRANGE. CERF M G*
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«asumeee, chez MM. LAGRANGB, CERF et cbq
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let sont priés de le renouveler
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la réception du Journal*
Toute demande de changement d'a-
dresse doit être accompagnée de l'une
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bandes.
Toute demande de changement d'a-
dresse de Paris pour les départements
doit être accompagnée, en outre des
60 centimes ci-dessus, du montant des
frais de poste, calculés à raison de
4 centimes par jour, soit 1 fr. 20 par
mois.
BULLETIN"
Paris, le 30 juillet i876.
La Chambre des député. a continué hier
la discussion du budget des dépenses du
ministère,de l'instruction publique.
Les nouvelles du théâtre de la guerre
font toujours défaut. Nous avons reçu, il
est vrai, une dépêche officielle de Belgrade
relative à divers engagements sur le Ti-
mok, d'après laquelle les Serbes auraient
eu l'avantage; mais nous attendrons pour
y ajouter une foi absolue des nouvelles di-
rectes de notre correspondant. Il semble
évident, toutefois, que les résultats de la
campagne n'ont pas été de nature à satis-
faire l'opinion publique en Serbie. Il n'est
bruit, ainsi qu'on le verra aux dépêches,
que de troubles à Belgrade. On prétend
que le prétendant Karageorgewitch veut
profiter de l'excitation, du malaise, des in.
quiétudes causés par les événements mili-
taires pour détrôner le prinee Milan.
D'après certains télégrammes, que nous
soupçonnons fort d'exagération, le pré-
tendant aurait adressé une proclamation
aux Serbes ; cette proclamation aurait été
affichée à Belgrade et la guerre civile se.
rait sur le point de commencer. On ajouta
que Karageorgewitch serait soutenu par
la Turquie, et que,l'il arrivait au trône,mon
premier acte serait de faire la paix. Ajou-
tons que cas nouvelles sont démenties par
des correspondants ordinairement bien
renseignés. Notre collaborateur Liébert se
trouve en ce moment à Belgrade et il n'au-
rait pas manqué de nous prévenir si un
événement important s'était produit. Aussi
n'accordons nous qu'une confiance bien
limitée aux bruits que l'on fait circuler.
Il règne évidemment à Belgrade une cer-
taine agitation bien naturelle, étant don-
nées les circonstances ; mais cette agita-
tion n'a aucunement, jusqu'à présent tout
au moins, le caractère qu'on veut lui attri-
baer.
Il règne toujours une grande incertitude
relativement à l'armée monténégrine. Il
est à peu près certain, aujourd'hui, qu'elle
a essuyé un échec assez grave. On ajoute
qu'elle se reforme dans les environs de
Grahovo. La nouvelle de cet échec, d'a-
près une dépêche de Barlin adressée à la
Pail. Mall Gazette, aurait produit un dé-
sappointement considérable à la cour de
Russie, où l'on faisait ouvertement des
vœux pour le prince Nikita.
Le mêma correspondant affirme que dif-
férentt diplomates russes présents à Berlin
auraient déclaré qu'il deviendrait impos-
sible à l'empereur Alexandre de contenir
l'esprit belliqueux de son peuple si lea
Turcs envahissaient la Serbie. Cette nou-
velle est confirmée par un télégramme
adressé de Russie à la Gazette d'Augs-
bourg.
« Il ne faut pas, dit la feuille allemande,
que le principe de non-iatervention, qui
est encore maintenu à cette heure, nous
fasse illusion sur les véritables desseins de
la Russie. Quelque sincère que soit l'ar
mour du ezar pour la paix, il est certain
que, si la fortune des armes continue d'être
défavorable aux Slaves, la Russie, en pré-
sence de l'agitation croissante qui règne
dans les esprits, ne pourra guère échapper
à la nécessité d'une intervention armée.
Mais cette agitation, loin de chercher à
l'apaiser, on l'entretient chaque jour,
ainsi que cela ressert du langage des jour-
naux de Saint-Pétersbourg, qui ne se pri-
vent guère de déclarer en toute occasion
que la destruction de la Turquie est le but
de la politique de la Russie et qui, par ce
motif, alors même que l'on déclare officiel-
lement que la guerre est localisée, excitent
la Roumanie et la Grèce à prendre les
armes. »
En même temps, on discute plus que ja-
mais l'annexion de la Bosnie à l'Autriche.
On fait même courir le bruit que le gou-
vernement autrichien serait résolu à cette
annexion. Nous ne croyons guère à, cette
nouvelle. On sait trop bien à la cour d'Au-
triche que cette aw^ifm serait le signal
d'une insurrection en Hongrie.
P. S. — Nous recevons à la dernière
heure plusieurs dépêches nous annonçant
que les Monténégrins viennent de battre
complètement les Turcs.
BOURSE DE PARÎB
CUttara U 28 juillet, le 29 Juillet. Juan»* apimp
» O/O
Eomptant 70 10 70 35 25
Fin cour. 70 25 7045 20
, ,. Ge
Comptent 100 50 100 25 •/• 25
m 0/0
Comptant 107 05 IÛ7 05 .,.,
Fin eour. 107 05 .(. 107 02 1/2 02 IjjS
PKTiTt BouMN vu SOIE
Bmprastf m.. 106 fr. 92 112, 107 021/2,
106971/2.
5 0/0 turs , il fr. 45.
Extérieure. 14 fr 1/2.
BrrpUen , 201 fr. 87.
Banque Ottomane. 350 fr. Demandée.
————————— +»
Il y a trois semaines environ, nous
disions, à propos de la loi des maires
que le gouvernement réclamait de la
Chambre comme seule transaction pos-
sible avec le Sénat : « Mais une trans-
action ne peut se faire qu'avec une
partie dont on connaît exactement les
prétentions! Or, qui connaît exacte-
ment les prétentions du Sénat ? » Nous
voudrions bien savoir qui, même après
la conférence de deux heures et demie
tenue entre la commission sénatoriale
de la loi municipale et MM. de Mar-
eère et Dnfaure, oserait formuler avec
certitude les prétentions du Sénat.
Tout ce qui a été débité du côté de MM.
les commissaires se résume en une né-
gation.
M. le ministre de l'intérieur et M. le
garde des sceaux ont vigoureusement
bataillé en faveur de la loi telle qu'elle
a été votée par la Chambre. Nous ne
saurions leur faire un mérite de cette
vigueur, puisque, en somme, ayant
servi d'intermédiaires, et d'intermé-
diaires actifs, trop actifs peut-être,
pour établir les bases d'une entente, ils
se doivent à eux-mêmes, ayant la signa-
ture d'une des parties en poche, d'obte-
nir la signature de l'autre partie. Mais
rien que la façon dont la majorité de
la commission a été recrutée indique,
à notre sens, la mauvaise volonté que
le Sénat « conservateur » entend appor-
ter à tout accord.
Nous n'oserions faire à la droite du
Sénat l'injure de croire qu'elle est com-
piétement bonapartiste ; aussi la nomi-
nation des cinq ex-personnages de
l'empire qui représentent cette droite
dans la commission municipale doit-
elle avoir une cause particulière qu'il
n'est pas mauvais de rechercher. Pour
notre part, nous penchons à supposer
que MM. de Broglie et consorts, après
avoir voté la loi de 1871, puis la loi de
1874 avec promesse de la transformer
au plus vite, devaient se sentir quelque
peu pris d'un vertueux embarras en
face de la loi de 1876. Gênés pour la
repousser, désireux de lui faire échec,
ils ont dû chercher, pour faire une be-
sogne qui leur répugnait tout en les sé-
daisant, des gens de bonne volonté.
Les bonapartistes sont gens a tout
faire. Ceux là étaient nouveaux dans
ce vieux débat politique, et, d'ailleurs,
ils ne sont jamais embarrassés pour
soutenir les thèses les plus opposées,
toujours au nom du même principe de
conservation sociale. M. le président
de la commission municipale vient de
nous en fournir un nouvel exemple,
tout à fait attendu par nous, s'il faut
l'avouer. Au Sénat, M. de Parieu ne
voit pas en somme pourquoi l'on chan-
gerait la loi de 1874. et c'est pourquoi
il repousse la loi de 1876. A la Cham-
bre, M. Raoul Duval, félicité par M.
Rouher, repoussait la loi de 1876, parce
qu'elle se rapprochait encore trop de la
loi de 1874. Janus moderne, le bona
partisme a actuellement une face de
député et une face sénatoriale, et encore
grime-t-il à l'infini chacune de ses faces.
Chaque fois que le ministère se trou-
vera en présence de ce masque chan-
geant, quels que soient les arguments
prodigués, ils glisseront sur cette en-
veloppe qui ne cache pas tel ou tel
principe de gouvernement, mais une
simple négation, la négation de l'état
de choses existant.
Ce carnaval perpétuel, inventé par
un parti qui a la prétention de se faire
prendre au sérieux par le pays, si
triste qu'il soit au peint de vue de la
marche des araires, a cependant un bon
côté : à force de se déguiser sous une
foule d'accoutrements de circonstance,
le bonapartisme finira par faire oublier
sa véritable forme. Méconnaissable, ce
serait déjà un bonheur pour lui; mais
oublié, ce serait le bonheur pour tous.
P. L.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 29 juillet 1876.
Budget de l'instruction publique (troi-
sième journée).
Ce paisible budget, qui n'avait encore
rencontré sur sa route que des faces gra-
cieule., qui ne s'était heurté jusqu'ici qu'à
des soarire., a croisé en route aujour-
d'hui des mines rébarbatives.
Un retour sur le chapitre 7 (Facultés)
nous a valu un incident de deux heures et
demie. Il vaut la peine d'être conté, rien
que comme exemple de la fragilité des cho-
ses d'ici-bas.
La commission du budget, tout en main-
tenant en principe les facultés de théolo-
gie, avait cru devoir supprimer deux de
ces facultés pour des raisons spéciales que
tout le monde comprendra: luxe de pro-
fesseurs et manque d'élèves. Les faculté
d'Aix et Bordeaux avaient donc été sacri-
fiées. Hier, au moment où l'exécution al-
lait s'opérer, le ministre recevait une let-
tre de Mgr Donntr.ttarchevêque de Bordeaux,
qui affirmait l'existence dur» nombre res-
pectable d'élèves, nombre certainement
bien plus considérable A Bordeaux qu'à
Rouen, et qui, au nom de l'équité, deman-
dait grâce pour son enfant de prédilection.
Immédiatement il y avait eu sursis ; et,
ce iiïiein, après plus ample Informé, la
commflfeion rendait la Faculté de Bordeaux
à iVxistence.
Enhardi sans doute par ce mouvement de
clémence, M. Waddington se risque à ten-
ter le sauvetage d'Aix, et, tout en ne par-
lant que de Bordeaux, il insinue qu'il serait
bon de ne pas toucher aux facultés de
théologie,qui sont, pour la plupart, le point
de iépltrt de toutes nos grandes Facultés,
qui ont pour elles la tradition et restent le
refuge des derniers vestiges de l'esprit galli-
can français.
En voulant nous prendre par les senti-
ments, M. le ministre a émis une assertion
peut-être un peu risquée. Un député à
barbe blanche dresse l'oreille. C'eut M.
Guichard, qui, à propos de l'élection de
M. de Mun, vient de se livrer à un im
portant travail juridique sur les lois qui
régissent las devoirs du clergé envers
la société civile « Si M. le ministre de
l'ioltruction publique et M. le garde des
sceaux, riposte M. Guichard, veulent bien
nous promettre que les lois qui régissent
les rapports entre l'Eglise et l'Etat sont
exécutées,nous n'hésiterons pas dans notre
vote. Mais oseraient ils venir affirmer qu'il
en soit toujours ainsi? »
L'interrogation est nette. Les deux mi-
nistres ne bougent pas. Il se produit comme
un petit sentiment de froid dans la salle,
justement parce que la question est brû-
lante.
M. Bardoux, rapporteur, pour réchauffer
ce silence, donne quelques explications au
nom de la commission ; mais M. Guichard
n'est pas homme à se laisser couper la voie
nous le nez. Il réitère sa question aux mi-
nistres.
M. Waddington, serré de près, et se sen-
tant à bout d'haleine, cherche à ruier ;
il a le malheur de se rabattre sur une cer-
taine Faculté de théologie de Poitiers, com-
posée de professeurs étrangers, qui échappe
à son autorité parce qu'elle n'est qu'une
dépendance du séminaire.
— Mais c'est une éaormité légale que
vient d'avancer là M. Waddington 1 réplique
M. Guichard.
Et M. Lockroy, prenant la tête de la
chasse, s'attache particulièrement à la
piste de M. Dafaure et pousse un « à vue »
retentissant : « L'enseignement qui se
donne dan* les séminaires relève, non de
1 Inftruction pubhque, mais de la Justice
et des Cultes. Et M. la garde des sceaux
est armé pour ne pas permettre qu'oa en-
seigne autre chose que la loi. » M. Wad-
dington vient d'opérer un change : faisant
chaer un collègue tout frais, il se dérobe.
M. Dafaure, poussé à bout, fait tête.
La droite, nous devons le confesser,
est enchantée de cet intermède. Nous
entendons même de ce côté des « klss !
kis* 1 » lout-à fait pleins de dignité.
Heureusement M. Dafaure n'a pas envie
d'en découdre aujourd'hui. Il remet à la
discussion da budget des Cultes la bataille
sur les séminaires, et tâche seulement d'en-
lever le vote des Facultés de théologie. Il
y dépense un peu trop d'ardeur. Ce n'est
pa,à notre avis, le bon moyen d'arriver à
ses fias.
Mais, an moins, nous voilà revenus à la
question.
Un amendement de MM. Talandier et
consorts réclamant la suppression de toutes
les Facultés théologiques est repoussé par
365 voix contre 63. Allonl,Aix seul court
de grands risques !
On va voter lorsque M. Paul Bert, un
des hommes les plus compétents en la ma-
tière, demande la suppression de la Facul-
té de théologie de Rouen, qui, seule, isolée,
ne faisant pt. partie d'un groupement,
n'a aucune raison d'être. Bt la commission
est de sen avis, la lettre de Mgr Donnet a
produit ce miracle fort explicable !
Le coup est imprévu; les Rouennais,qui
n'étaient pas menais hier et qui se voient
condamnés aujourd'hui,sont atterrés.
— Un instant, que diable t intervient
M. Raoul Daval,ancien député de 1 Saine-
Inférieure: Rouen n'a peut-être pas la
quantité, mais il a la qualité 1
— Ah 1 c'est vrai, ajoate doucement M,
Paul Bert, j'oubliais de vous dire que
Rouen compte quinze élèves et hait pro-
fesseurs.
— Permettez 1 permettez! intervient
M. Anisson-Duperron (de la Saine Infé-
rieure), qui se précipite tout effaré, on ne
prend pas ainsi au dépourvu les députés
d'un département 1
Gémissements inutiles.L'ajournement est
repoussé et la suppression de la Faculté de
Roun décrétée par 289 voix contre 160.
C'ett Bordeaux qui va être enchanté ;
mais c'est Rouen qui ne sera pas content 1
La discussion s'est arrêtée au chapi-
tre 32.
PAUL LAFARGUE.
Echos de la Cliambre
Les bureaux de la Chambre ont sommi
hier différentes commissions qui sont ainsi
composédo.
Nommination d'une commission chargée
d'examiner la proposition Barni, relative à
la liberté-des cours et conférences.
MM. Madier-Montjau, Drumel, Talandier,
Bernard-Lavergne, Pascal Duprat, Spuller,
Maigne, Rat.ier, Joarnault, Btirnl et Millaud.
Tous les commissaires élus sont favorables
au proj et.
Commission chargée d'eximiaer la propo-
sition Raoul Duval ayant Pour objet l'inter-
diction de toutes les fonctions publiques sa-
lariées aux membres du génat et de la Cham-
bre des députéS.
MM. GiUiot, Logerotte. Roger-Marvaise,
Ferry, de Choiseul, Allain-Targé, Salomon,
Mention, Viette, Gatinen et Chantemille.
La majorité de la commission (7 contre 4)
est favorable au projet Raoul Duval.
*
* *
Commission pour l'examen de la proposi-
tion de loi de M. Le Cerne, tendant a modi-
fier la loi du 10 décembre 1874, sur l'hypo-
thèque maritime :
MM. Le Cesne, de Pompéry, Labadié, Deu-
sy, Roudier, Dupouy, Allègre, Ratier, Des-
seanx, Houyet, Lousialot.
Jf.1tJf.
Commission pour l'examen de la proposi-
tion de loi de MM. Ganivet, Roy de Lonlay et
plusieurs de leurs collègues tendant à ren
dre exclusivement obligatoire l'alcoomètre
centésimal de Gay-Luosac, et à le soumettre
à une vérifioa&ion ofâcielle :
Mtf. Bruaeaa, Hugot, Allemand, GrosGu-
ria, Cliaimé, Cotte Simiot. Vacher, Léon Re-
nard, Bouquet, Roy de Loulay.
*
« *
Commission pour l'examen de la proposi.
sition de M. WlUon et plasieurs de ses col-
lègaes, tendant à modifier la loi du 27 juillet
1870 concernant les granda travaux pablios :
MM. Bitnoist, Gninot, WiboD, Dubois (COte-
d'Or), Brossard, Bd (François), Gadin, Da-
nelle Bernardin, Nadaud, Marmottan, Ma-
rion.
*
* Jf
Commission pour l'examen de la proposi-
tion de M. Labant, ayant pour objet de mo-
difier l'article 70 de la loi du 10 aodt 1871 sur
les conseils généraux.
MM. Marty, Laisant, Lasserre, de Tillan-
court, Camille Sée, baron Reille, Armez, Le-
grand, Galpin, Montagut, Mir.
*
U «
La commission chargés de la proposition
Lisbonne, tendant à restituer aux conseils
généraux le droit de vérifier les pouvoirs de
leurs membres, a entendu aujourd'hui le rap-
port de M. Fouillée.
La commission qui paraît décidée à adop-
ter la proposition Lisbonne, a décidé cepen-
dant qu'elle entendrait M. le garde des sceaux
avant de se prononcer.
♦
Commission du budget
M. le ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts a exposé hier à la com-
mi&ttion du budget l'état des négociations
relative. à la réorganisation de l'Opéra-
Comique. Diverses combinaisons propo-
sées n'ont pu aGoutir, par suite du manque
de garanties pécuniaires qu'offraient les
divers candidats. La question était com
piiquée du rachat du matériel de ce théâ-
tre, qui nécessitait un débours immédiat
de 300,000 fr.
Il était urgent cependant d'arriver à
une solution ; car, aux termes de leurs en-
gagements, les artistes seront libres le
1er août et les principaux d'entre eux se
disposaient à signer d'autres engagement.,
soit pour les départements, soit pour l'é-
tranger ; et, une fois la troupe dispersée,
il devenait fort difficile d'en reconstituer
une pour la saison prochaine.
Dans cette situation, M. Perrin, qui a
dirigé l'Opéra-Comique pendant quelques
mois pour le compte de M. du Locle, son
nevea, a présenté M. Carvalho, auquel il
cède le matériel moyennant certaines
conditions débattues et acceptées de part
et d'autre. Da plus, un contrat pawsé avec
des commanditaires sérieux, et qu'ont ré-
digé MM. Denormandie et Hérold, séna-
teura,asiura une administraiteu sérieuse et
offrant toute garantie.
M. Carvalho sera exclusivement chargé
de la partie artistique.
Mais les commanditaires n'acceptent le
contrat qu'à la condition de recevoir la
subvention annuelle de 240,000 francs qui
existait autrefois. M. le ministre estime
que le supplément de 40 000 francs, ajouté
au crédit déjà voté, n'est pas de nature à
faire échouer la combinaison. Ce sacrifice
n'est que momentané, car l'immeuble de
l'Opéra-Comique doit faire retour à l'Etat
le 1er janvier 1880, de telle sorte que, par
une diminution de loyer, l'on pourra ac
corder à la nouvelle administration l'équi-
valent de l'augmentation qui est nécessaire
aujourd'hui.
La commission a accepté la proposition
de M. le ministre, et pour ne pas déranger
le crédit total affecté aux beaux-arts, une
somme de 40,000 fr. a été diminuée d'un
commun accord du crédit alloué pour les
bâtiments historiques.
+ ————
Les Pnrjugés de l'Ecole primaire
J'ai conté l'autre jour l'histoire de
cette composition de style donnée à un
grand nombre d'écoles primaires de
Paris qui concouraient ensemble : on
avait demandé aux jeunes garçons quel
est l'état qu'il leur plaisait mieux d'em-
brasser, et les raisons de leur choix.
Presque tous avaient sans hésitation
répondu : employés du gouvernement,
quelques-uns même se servant du terme
de bureaucrates qui nous a étonnés,
car je ne le croyais pas si connu dans
la classe ouvrière. Vous vous rappelez
les réflexions que nous avait inspi-
rés cette étrange unanimité.
Voulez-vous me permettre de conti-
nuer ces études morales sur l'école pri-
maire? Elles me semblent tout aussi
curieuses que beaucoup des problèmes
politiques qui passionnent nos Assem-
blées délibérantes.
La question, cette fois, n'a pas la
même importance, il s'en faut. Elle a
été proposée aux écoles de filles con-
courant ensemble pour les examens du
certificat d'études primaires.
Voici le sujet de rédaction, tel qu'il
a été dicté :
< Une jeune fille écrit à son amie
pour l'inviter à passer à la campagne
avec elle une partie des vacances. Plai-
sirs variés qu'on se promet. Le travail
ne sera pas oublié. »
Je ne saurais trop louer le choix de
ce sujet de composition. Il est appro-
prié à l'âge de ces enfants, qui flotte
entre dix ou douze ans. Il n'y a pas
une des concurrentes qui ne doive trou-
ver sur un suj et pareil quelque chose
de personnel à dire, et qui ne puisse
l'exprimer dans le langage qui lui est le
plus familier.
Les répons- faites à cette question
lèvent un coin du voile qui nous dérobe
les mœurs des classes ouvrières, et sont
fécondes %n révélations piquantes.
Presque toutea 00$ petites filles sont
Bées à Paris, et bien peu ont eu occasion
de quitter, même pour un jour, le pavé
de leur faubourg. Les ruisseaux de
Montmartre ou de Montrouge ont borné
i'horizon de leur vie. Leurs parents ne
wnt pas assez riches pour les avoir me-
nées jamais en villégiature, il est tout
naturel qu'elles ignorent absolument en
quoi peuvent bien consister « les plai-
sirs variés de la campagne, » sur les-
quels le texte de la composition les in-
vitait à s'expliquer. -
C'est à ce point de vue que leurs ré-
ponses sont amusantes. Pour la plu-
part d'entre elles, la campagne, c'est le
parc Monceaux, le bois de Boulogne et
le bois de Vincennes ; les sucres d'orge
achetés dans ces lieux de délices et
le classique coco bu comme rafraîchis-
sement. Le nec plus uttra des plaisirs
rêvés par une de ces jeunes imagina-
tions, c'est un déjeuner sur l'herbe à
Nogent.
Il paraît que quelques-unes ont poussé
jusqu'à Versailles un jour des grandes
eaux, et elles en ont rapporté un éblouis -
sement dans les yeux.
Deux ou trois avaient été en excur-
sion à Fontainebleau. De quoi croyez-
vous bien qu'elles parlent ? De la forêt,
des beaux arbres, des rochers brûlés
du soleil, des vipères, des touristes
rencontrés en chemin ? Pas du tout :
elles n'ont vu que le palais. Il estévi-
dent que le père de famille leur a fait
visiter toutes les curiosités du palais
de Fontainebleau; elles ont écouté le
gardien, qui leur a montré la salle où
l'empereur a signé son acte d'abdica-
tion, et eltes ne manquent pas de rap-
peler ce souvenir.
Les plus audacieuses ont entrepris
un voyage à Orléans. Mais ce sont de
petites madrées : elles avaient à placer
quelques phrases sur Jeanne d'Arc, et
elles n'ont choisi la capitale de M. Dtt-
panloup que pour écrire de mémoire
l'histoire de l'héroïne de Vaucouleurs.
La plupart se proposent de jouer aux
dames, aux dominos, aux jonchets.
C'est là, vous l'avouerez, une singu-
lière façon de comprendre la campagne.
Mais ce sont les jeux, ou qu'elles
jouent elles-mêmes ou qu'elles voient
jouer sur le pas àe leur porte, à la vi-
trine du café d'en face. D'autres n'ou-
blient pas la corde sautée, la raquette
et les volants, les grâces, ces jeux de
petite fille dont elles s'amusent, les
soirs d'été, sur la voie publique, alors
à peu près déserte.
Il paraît que les très rares élèves
dans les copies desquelles il est réelle-
ment question de la campagne ont
complètement divagué.
Elles font des rêves des Mille et une
Nuits, se représentent commandant à
un personnel de vingt domestiques, ou
bien encore gardant de jolis moutons
blancs, gentiment frisés, comme les
bergères de Florian.
Ces compositions, en général, ont été
trouvées faibles : ces enfants ne lisent
rien et vivent dans un milieu où les
conversations sont vulgaires. On m'as-
sure, en revanche, que les autres de-
voirs sont meilleurs. L'orthographe est
bonne, l'écriture correcte, et cette an-
née, les filles ont pour le moins résolu
aussi bien leurs problèmes d'arithméti-
que que les garçons. La couture, qui
joue un grand rôle dans les examens,
est souvent exécutée avec une rare per-
fection.
Toutes ces petites filles, ajoute la
personne de qui je tiens ces renseigne-
ments, se distinguaient par une tenue
excellente. Elles étaient convenable-
ment habillées; leur maintien modeste
et réservé faisait plaisir à voir.
J'imagine que dans peu de temps les
tramways, se multipliant, aideront les
enfants de la classe ouvrière à se fami-
liariser avec les choses de la campa-
gne. Il est bien probable que la popu-
lation qui habite en ce moment l'an-
cienne banlieue parisienne transpor-
tera ses pénates plus loin, en dehors
de l'octroi, dans des maisons pourvues
de jardins, au milieu de vrais villages.
Nous verrons se faire sous nos yeux
cette révolution qui commence à peine.
Révolution très-souhaitable 1 Ces pau-
vres enfants nés du pavé de la rue,
ont généralement des visages malin-
gres et souffreteux qui n'indiquent pas
des constitutions robustes. Ils ont be-
soin de grand air, et il leur faut d'au-
tres jardins qu'un pot de réséda sur une
fenêtre au quatrième étage.
Je voudrais bien que dans quinze ans
on redonnât le même sujet de compo-
sition aux élèves de nos écoles primai-
res parisiennes, et je serais curieux de
comparer les réponses. Il est probable
qu'il y aurait de grandes différences.
Francisque SARCBY.
— —
On a pu lire dans plusieurs journaux,
qui l'ont reproduite, une lettre que le gé-
néral Khérédine vient de faire adresser par
le bey de Tanis au consul général de
France, et dans laquelle il se plaint de
l'ensemble avec laquelle toute la prosie
européenne engage le bey à se métier de
l'ambition et de l'ingratitude de son mi-
niltre, et prétend qu'il faut attribuer à ces
conseils la forte baisse subie par les va-
leurs tunisiennes.
Nous avons lu cette lettre avec un pro-
fond étonnement. En tout pays, le premier
devoir d'un ministre est de défendre la
couronne. Ici, l^rôlsf est renversé, et c'est
le souverain qui vient se compromettre,
pour défendre la personne d'un anoien es-
clave, dont il lui a plu de faire un ml'
nistre.
Sans vouloir suivre Khérédinesur le ter-
rain financier où il paraît vouloir entraî-
ner la question, et auquel nous voulons
rester complètement étrMtgers, il BOP geo
Ta permis de dire qu'il sait, comme nous,
qu'il faut attribuer les véritables causes de
cette baisse aux bruits qui ont couru du
départ d'envoyés tunisiens chargés de por"
ter au nouveau sultan un tribut de plu-
sieurs millions, et de l'embarquement de
régiments exigés par ce souverain de son
vassal, € le gouverneur de Tunis, »
Il faut bien que le bey fasse les frais du
firman que son ambitieux ministre a signé
à Constantinople.
LA GUERRE
Pépéehss ds Mare* slave
Belgrade, 28 juillet, soir.
Le rapport sur les combats livrés il Paadfl*
ranlo, les 18, M et 20 juillet, vieat d'être iMl-
blié.
Le 18 il n'y a qu'une esoarmouche ; le IP,
l'engagement est trôs-vif : le colonel Mire"
"Witoh prend le eommend^raent des erbeft8
Le feu croisé de l'artillerie serbes produit et
grands ravages parmi les Turcs, qui ne peu-
vent avancer malgré les renforts qui leur
viennent de Pirot et d'Ak Palanka.
L'arrivée de la nuit empoche les Serbes de
profiter de leur avantage. Les deux armées
conservent letfrs positions antérieures.
Le 20, le combat recommenee avec fareur
sur toute la Jigne. Bientôt tes Tnrcs, batta.,
reoulent en désordre jusqu'à Pirot et Ak-Pa-
lanka, sans môme s'arrêter à Babina Otava.
Les Serbes ont pris une quantité considé-
rable de munitions et d'obus Krupp et un dra-
peau Ils ont infligé aux Turcs des pertes
sensibles. - ,"
Raguse, 28 juillet, soir.
Moukhtar Pacha concentre son armée 4
Bilek et à Colay.
Hier, le colonel Aintich a repoussé Dervich
Pacha qui marchait pour renforcer Slsnitza.
Les Arnsutea tares venant de Gusigne de
Plava, de R igovo et de la forteresse de Be-
rano, ont sttaquê Sekular au nord-est du
Monténégro, II* ont été repoussés, laissant
120 morts sur le terrain.
LlIIs Monténégrins n'ont perdu que S7
hommes.
Onze officiers turcs venant d'Albanie, et se
dirigeant vers Mostar, ont été retenus par
des autorités autriobieftees, en vertu de la
neutralité de la localité par laquelle ils pas-
saient. (La localité est probablement un port
en Dalmatie.)
Cettigne, 29 juillet.
Les Tares, ayant attaqué hier les Kaceis et
le* Monténégrins près de Medun, ont été oom*
plétement défaits et ont perdu des canons, des
armes et des munitions.
Belgrade, 20 juillet.
Les Turcs, violemment assaillis par l'artil-
lerie serbe, ont quitté Velliki-lzvor et ont
établi lenr camp a quatre kilomètres plus
prôs de Widdin.
Dépéelteei de source turque.
Raguse, 29 juillet.
Hier matin à six heures,Monkhtar.Pacha a
attaqué les Monténégrins à Verbiza près de
Bagnani dans l'intention de leur couper la
retraite vers le Monténégro. Sa première at.
taque a été repoussée Le combat continue.
On prétend qu un général turc a été fait pri-
sonnier.
Dépêches de sources diverses
Vienne, 29 juillet.
La presse autrichienne est d'opinion que
l'abdication de Mourad et l'avènement d'Ab-
dul Hamil n'auraient aucune influence sur la
politique générale.
Le Fremdenblatt déclare que la Russie est
seule à vouloir empêcher l'annexion de la
Bosnie à l'Autriche, et qu'elle sera incapable
de faire prévaloir sa voloaté contre l'Europe
entière.
Londres, 29 juillet.
Le Daity-ÀVows croit savoir que M. Bruce
va modifier la motion qu'il s'était proposé de
présenter sur la question d'Orient. Il veut
lui ôter le earaetère de parti. Oa croit par
conséquent qu'il n'y aura pas de vote a la
suite du débat annoncé.
Les principaux membres du parti libéral
ont examiné hier, avec lord Granville, l'atti-
tude qu'ils devront prendre à l'égard de cette
motion.
Le ':pail.:NtlwI, d'après une dépêche reçue
de Vienne,' le 29 juillet, aanonoe que la Grèce
se dispose a protester contre la violence et
les excès commis par le* troupes irrégulières
turques en Epire et en Thessalie.
Le Jloming-Post reçoit de Berlin le télé-
gramme suivant :
« Les puissances discutent sérieusement le
projet de provoquer une conférence interna-
tionale européenne dans le but d'examiner les
meilleurs moyens de résoudre la question d'O.
rient. )
Londres, 29 juillet.
Le Timn publie la dépêehe suivante :
Vienne, 28 juillet.
La France, l'Angleterre, l'Allemagne et la
Bunie ont fait connaître leur opinion sur le
mémoire roumain.
< Le gouvernement français blime, de la
manière la plus catégorique, la démarche de
la Roumanie, démarche qu'il considère, non-
seulement comme inopportune, mais même
comme pernicieuse et dangereuse.
> Les cabinets anglais et allemand pensent
qu'on pourrait accédera quelquas-uas des
déairs de la Roumanie, mais la Porte devrait
rester juge de ce qui convient le mieux aux
intérêts de la Turquie
» Kabonli Pacha annonce que le mémoire
aurait été accueilli trôs-froidement à Saint-
Pétersbourg. »
Le Standard publie la nouvelle suivante en
date de Vienne, 28 juillet :
< Les principaux commandements de Far-
mée serbe vont être donnés a des Russes, et
le plan des'opérations sera totalement chaité.
Le prince Milan oeamendera l'armée de
l'Ouest ; les Serbes » ooncentr«t dans la val-
lée de la Morava.
» On persiste à penser que l'intervention
des puissances se produira le 8 août. a
Londres, 29 iluiiet
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