Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-07-22
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 22 juillet 1876 22 juillet 1876
Description : 1876/07/22 (A6,N1686). 1876/07/22 (A6,N1686).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
mnàèmit A. = No
Prix la Numéro à Pari. : 15 centimes. — Départements : 20 Centimes
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S'adresser au Secrétaire de la Rédactio.
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Mes lettres non affranchies seront refusées
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ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats & l'Administrâtes
M. me de LaraTe"', SS
les manuscrits nm insérât ne semai JMV rwtfgfj
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PAJU.
Trois mOis. 18 fr.
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
- Animeneam, chez MM. LAGRANGE, CEB^^ W"
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AasoneM, chez MM. LAGRANGE, CBBP et Ug
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Toute demande de changement '!'
dresse doit être accompagnée de l'une
des dernières bandes imprimées, et de
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bandes. 4 ,' 0
Toute demande de changement d'a-
dresse de Paris pour les départements
doit être accompagnée, en outre des
60 centimes ci-dessus, du montant des
frais de poste, calculés à raison de
4 centimes par jour, soit 1 fr. 20 par
mois. "( ',f
BTJLLETriDJ
Paris, le 21 juillet 1876.
Le Sénat, dans sa séance d'hier, a conti
nué la discussion de la loi sur l'enseigne-
mant supérieur. M. Laboulaya, M. Wad-
dington et M. le duc de Broglie ont succes-
sivement pris la parole.
La séance de la Chambre des députés
a été consacrée à la prise en considération
de plusieurs projets.
Le Journal officiel d'hier maUn publie
un décret relatif au service d'inspection et
d'admioiitration des affaires indigènes en
Cochinchine. Il publie aussi un décret qui
détermine les sommes à répartir entre les
chemins vicinaux ordinaires et les che-
mins vicinaux d'intérêt commun. Des ta-
bleaux annexés fixent pour chaque dépar-
tement le contingent de la somma à per-
cevoir ou à emprunter. r •*
Dr
L'armée turque et l'armée serbe font
toujours en présence sur tous les points.
Des combats insigaifiants ont lieu tous les
jours sans qu'il en résulte aucun avan-
tage marqué pour l'un ou l'autre des bel-
* ligérants. n n'y a plus à douter cependant
que les Bulgares se décident à prendre Une
part active à là lutte. La Bosnie entière
est maintenant soulevée. D'après une dé-
pêche adressée au Times par un de ses
correspondants en Serbie, 20,000 volon-
taires de la Bosnie et de la Bulgarie vien-
nent d'entrer en campagne. Le même
correspondant envoie des détails épouvanta-
bles sur les atrocités dont les troupes irré-
gulières turques ss rendent constamment
coupables.
Une dépêche de Berlin adrestée au Mor-
ning Post confirme les mauvaises nou-
velles que nous avons dFjà. données rela-
tivement à la mauvaise santé du sultan.
Hier matin, a eu lieu à Salzbourg l'en-
trevue annoncée depuis quelques jours
entre l'empereur d'Allemagne et l'ampe.
reur d'Autriche. Les embrasmdeg, les sa-
lutations cordiales qui ont eignalé l'entre-
vue de Reichstadt, se sont renouvelées,
cela va sans dire, à Salzbourg, puis les
deux empereurs ont eu un entretien d'une
demi heure. Voilà les seuls renseigne-
, ments que nous ayons jusqu'à présent sur
cette ernrevue impériale. Nous croyons,
d'ailleurs, que cette visite était toute de
courtoisie; car ni le comte Afcdrassy, ni
le prince de Bismarck n'ont accompagné
les souverains. On ne peut toutefois se de-
mander sans quelque étonnemsnt com-
ment il se fait que l'un des trois empe-
reurs ne puisse avoir une entrevue avec
l'un de ses alliés sans que le troisième
accoure bien vite pour te renseigner
sans doute sur ce qui s'est passé ou,
pour essayer de détruire l'impression qui h
a été produite. Cela ne semble pas indiquer
une confiance réciproque bien vive entre
les trois empires du Nord.
';, Cette entrevue de Salzbourg a rappelé
l'attention sur celle de Reiclutadt, car on
en est toujours à se demander ce qui a été
définitivement conclu entre la Russie et
l'Autriche. D'après la Post de Berlin, qui
est en mesure d'être bien renseignée, les
• deux souverains seraient tombés d'aecord
sur les points suivants : Non-intervention
pendant la durée de la lutte, entente avec
les puissances chrétiennes de l'Europe, dès
que la lutte t'arrêtera ou qu'elle aura
abouti à un résultat définitif. Ce qui est
: curieux, c'est que la Porte paraît devoir
être exclue des négociations qui seront ou-
vertes entre les grandes puissances en vue
d'arriver à une entente sur! une organisa-
tion positive dans la preequ'ite des Balkans.
Toutefois, l'Autriche paraîtavoir obtenu
que le traité de 1856, qui garantit l'inté-
grité de la Porte, servira de base à la con-
vention future destinée à régler le sort de
la Turquie. ; ■■ Y'f? i" ; P ',""r{
'k* Ces appréciations sont confirmées par
un télégramme que le prince Goruchakoff
vient d'expédier en clair au général Igna-
tieff. Le chancelier de l'empire russe an-
nonce à l'ambastadeur que les puissances
sont d'accord pour s'abstenir de toute in-
tervention dans la guerre entre la Tur-
quie et les principautés de Serbie et du
Monténégro, mais N qu'elles se réservent
cependant la faculté de prendre ultérieure-
ment et suivant la tournure des événe
ments telle résolution qu'elles jugeront
opportune. '"oU *• • ft.;, -
* Quelles seront ces résolutions ? Est il
powible que toutes les puissances arrivent
à s'entendre y Nous ne le croyons guère et
nous persistons à penser que la question
d'Orient nous ménage encore bisudas sur-
prises et bien des inquiétudes. '.A(
- d,:,
BOURSE DE PARÏS '•
V
Clôt**ela 19 juillet le 20 juillet s. liai.
S O/O - t
Comptant 68 65 £ 8 80 25 o..,
Fin cour. 68 60. 68 85 25. ••
* fi/S GO
Comptant 99 92 25 25 ./, '0
,I Y
Goiaptint 106 20 106 45 25
fin cour. 106 20 106 52 1/2 32 1/2
FBTITB BOURSB DU SOIR
Emprunt g 0/0.. 106 fr. 70, 61 1/4, 65.
5 0/0 taro. ; 11 fr. 07 1/2,05.
Extérieure , 13 fr. 15/16. Demandée.
Egypte 196 fr. 25.
:—: +
C'est à M. Laboulaye que les mem-
bres de la droite ont réservé l'hon-
neur de répondre au discours de M. Ju-
les Simon. Il a dû, en effet, leur sem-
bler piquant d'opposer un républicain
à un républicain, et tout autre que
M. Laboulaye eût sans doute hésité à
accepter ce rôle. Ce n'est pas, comme
il a eu grand soin de le dire, qu'on ne
puisse être à la fois partisan de la col-
lation des grades par les facultés li-
bres, et républicain. Mais nous ne
connaissons, quant à nous, qu'un
moyen d'être d'un parti, c'est d'en
être. Or, le parti républicain tout entier
se prononce pour la loi de M. Wadding-
ton, et s'il ne songe, en aucune façon"
à imposer son vote à chacun de ses
membres, il a du moins le droit de
s'étonner qu'un des siens passe avec
armes et bagages au camp opposé. On
comprend, à la rigueur, qu'un soldat
apercevant dans les rangs ennemis un
frère, un parent, un ami, mette l'arme
au pied et refuse de tirer ; mais qu'il
aille se joindre à eux pour faire le
coup de feu, cela passe la permission.
M. Laboulaye a parlé de devoir et
d'honneur; nous ne nous permettrons
certes pas de lui dire qu'il se fait de
ces grandes choses une idée fausse ;
il nous suffira de constater qu'il ne les
comprend pas tout à fait de la même
manière que ses amis politiques. S'il
est des circonstances où le devoir et
l'honneur commandent à un républi
cain de ne point combattre activement
sous son drapeau, il n'en est pas qui
l'autorisent à ne point s'incliner devant
lui quand il passe,- il n'en est pas, sur-
tout, qui lui permettent de l'incliner
devant l'ennemi.
L C'est ce que M. Laboulaye a cru
pouvoir faire. Lui seul a peut-être rai-
son contre tout le monde; lui seul,
dans le parti républicain, est peut-être
eu possession de la vérité. Soit; nul ne
conteste son droit, nul ne songe à vio-
lenter sa conscience; mais on avouera
que c'est pousser un peu loin la foi en
soi-même et ses prétentions à Infail-
libilité que de s'allier aux pires enne-
mis de son parti pour triompher de sa
résistance. On dit M. Laboulaye ambi-
tieux ; on va même jusqu'à mettre sa
conduite d'hier sur le compte de dé-
ceptions déjà anciennes, et d'espé-
rances toutes récentes. S'il en est ainsi,
nous le plaignons, car il s'apercevra
bientôt, sans doute, qu'il ne suffit pas
de perdre la confiance d'un parti pour
gagner celle du voisin. On ne - réussit,
le plus souvent, qu'à s aliéner l'une et
l'autre. ,.
L'honorable M. Waddington ne pou-
vait demeurer plus longtemps étranger
au débat ; il a pris la parole après M.
Laboulaye et fait justice de tous les
sophismes entassés à plaisir depuis
trois jours par les adversaires de la
loi. Un des arguments qui ont paru
produire le plus d'effet sur le Sénat est
celui qu'il a tiré de la loi sur la liberté
de l'enseignement secondaire et des
discussions qui en ont précédé le vote
il y a vingt-cinq ans. Alors on deman-
dait, comme aujourd'hui, la collation
de* grades. Les partisans de la loi
prétendaient que refuser aux établisse
ments libres la faculté de faire des ba-
cheliers,c'était les condamner à mourir
avant de naître. Ils ont vécu pourtant,
et bien vécu. Pourquoi les facultés
libres ne vivraient-elles pas, elles aussi,
bien que privées du droit de faire des
licenciés ou des docteurs ? L'argument
a paru topique, tt nous serions fort
étonné que bon nombre de sénateurs
ne s'en souvinssent pas au moment du
vote. - .--
Dans tous les cas, ce n'est point la
parole aigre et fielleuse du duc de Bro-
glie qui fera oublier l'impression pro-
duite par le langage simple, honnête et
convaincu du ministre de l'instruction
publique. Jamais, nous le reconnais-
sons, M. de Broglie n'a fait meilleur et
plus complet usage des qualités et des
défauts dont il possède une si riche col-
lection. Jamais nous ne l'avons vu
mieux servi par l'expression et plus
maître de se3 idées; mais aussi jamais
il n'a mis eu plus vive lumière les ten-
dances de cette politique tortueuse et
louche dont il est le plus ardent cham-
pion. ¡ 4
Dégagé de toute l'argamentation rela-
tive au point spécial de la coilation des
grades, et qui n'est, en réalité, qu'un
nors-d'oeuvre, le discours de M. le duc
de Broglie peut se résumer dans ces
simples mots : La Chambre a voté
la loi; donc le Sénat doit la repousser.
C'est le conflit élevé à la hauteur d'un
principe ; et nous ne croyons pas que le
Français ou l'Univers lui-même aient
jamais soutenu la même thèse avec
plus d'effronterie.
M. de Broglie a la bonté de reconnaî-
tre que les élections générales ont pro-
fondément modifié la majorité politique
de la Chambre. Mais n'est-ce pas une
raison de plus pour le gouvernement de
tendre la main à la minorité ? Le poëte
Barthélemy n'a-t-il pas dit, en effet, que
changer quand le devoir changs n'est
pas légèreté, mais constance ? Or, le
devoir pour un gouvernement est d'obéir
aux majorités quand elles sont en op-
position avec le pays, et de leur résis
ter quand elles sont d'accord avec lui.
N'est-ce pas le rôle qu'a joué M. de
Broglie au pouvoir, et à sa suite, tous
les ministres de l'ordre moral? N'est-
ce pas la mission dévolue au Sénat ? A
quoi servirait-il, sinon à « résister au
flot populaire » ? Si le Sénat ne mettait
point l'embargo sur tout ce qui vient
de ces écervelés, de ces brouillons de
la Chambre basse, quelle serait sa rai-
son d'être ? En un mot, sont-ce les répu-
blicains ou les monarchistes qui ont
voulu un Sénat ? Ce sont les monarchis-
tes ; îl serait donc bien étrange que le
Sénat servît aux républicains et non
aux monarchistes. Il ne faut pas que
cela soit. — » - *
M. de Broglie et ses honorables amis
savaient bien ce qu'ils faisaient en re-
poussant l'idée d'une Chambre unique,
et en confiant au suffrage restreint l'é-
lection des sénateurs. Ils se sentaient
battus devant le suffrage universel, et
voulaient se ménager un abri, une for-
teresse, — le mot a été prononcé, —
d'où ils pourraient encore guerroyer
contre le pays. Ils voulaient à la politi-
que de combat substituer la politique
des conflits pour administrer la preuve
que le régime républicain est imprati-
cable, que c'est la mobilité perpétuelle,
l'agitation incessante, le chaos per-
manent. "--H-
Tout cela, on le savait déjà, et si on
avait pu l'oublier, les organes de la
réaction se sont chargés depuis quel-
que temps de le rappeler. Mais il est
bon qu'une voix autorisée, comme celle
du duc de Broglie, ait formulé à la
tribune même du Sénat des théories
dont on pouvait rendre uniquement res
pousables les « personnalités sans man-
dat » qui dirigent la presse d'opposi
tion. Désormais, le doute n'est plus
permis ; et c'est pour cela que rien
n'est venu aujourd'hui contrarier le
sentiment d'admiration très-sincère que
nous a fait éprouver M. le duo de
Broglie. Une fois enfin, il aura rendu
service à la cause républicaine, c'est-
à-dire au pays, car rien ne sau-
rait lui profiter davantage que la dé-
monstration évidente, palpable, du but
poursuivi par ceux qui s'affublent
encore du nom de conservateurs. Oa
attribue à certain sénateur de la droite
que nous pourrions nommer un mot qui
résume à la fois et le discours de M. de
Broglie et la politique de l'opposition :
« Si je savais, disait il, qu'un conflit
dût surgir à 4 heures et demie, je tâche-
rais de gagner trente minutes et de le
faire naître à 4 heures. » - --
Avis aux sénateurs constitutionnels
qui pourraient hésiter encore sur ce
que le « devoir et l'honneur » exigent
de ceux qui ont pris l'engagement de-
vant le corps électoral d'aider à la pra-
tiqué loyale et sincère de la constitu-
tion. * ,
E. SCHNERB.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
i
- îê$#1 -
Versailles, 20 juillet 1876.
Nous sommes humiliés ; c'est la grande
pièce d'à côté qui attire la foule. Nous,
nous n'avons à offrir au public qu'un spec-
tacle coupé, composé de cinq prises en
considération et trois petites discussions
de projets. C'est plus que suffisant pour
garnir l'afficha; c'est maigre pour allécher
le public, qui n'aime plus que les « grandes
machines. »
Et pourtant M. Ganivet, grand premier
rôle bonapartiste, fait tout ce qu'il peut
pour contenter l'assistance ! Il ne ménage
pas les poses plastiques à la tribune.
M. Ganivet à l'air du Monsieur qui se pa-
vane au « pique-tête » et que les autres re
gardent, étendus de ci, de là, nonchalam-
ment drapés dans leur peignoir ou simple-
ment dans leur far niente; il s'étale, s'al-
longe, lève les bras au dessus de la tête,
et les croise superbement sur le torse, se
détire, s'admire et se rallonge au soleil.
Ce n'est qu'au bout de trois quarts d'heure
qu'il plonge pour remonter" un instant
après, au pique tête. -
Sauf les clapotementll de M. Ganivet,
c'est d'un calme admirable.
De temps à autre, une brhe souffle du
Sénat. Sur les quatre heures, la brise ap-
porte comme une clameur lointaine. On
dit que c'ast M. Labonlaye qui vient de se
noyer. Bah ! le prioce Caniche a dû lui ap-
prendre à nager entre deux eaux ! :
Présidence des conseils de .prud'hommes
par ci, création de conseils de prud'hom
mes agriculteurs par là. Nous avons vu le
moment où, grâce à M. Estignard, on al-
lait, à propos de cstte dernière prise en
considération, se prendre à bras le corps ;
on s'en est tenu à quelques passades.
Quant au travail des enfants dans les
manufactures, gros sujet qui revient enco-
re &ur l'f au après avoir été coulé à fond par
l'ancienne Assemblée, nous ftroas la grâce
de ne point vous en entretenir, puisque ces
bâtons flottants ont sombré derechef.
-*** PAUL Lafaroub.
»
Echos die la Ohambre ,¡
La Chambre des députés avait à nommer
hier un certaio nombre de commissions
Elles sont aitw composées :
le Commission pour l'examen de la propo-
sition de M. Parent sur les eaux minérales :
MM. Parent, Duffo, Laussedat, Folliet, Sar-
rieu, Liotlville, Gudin, Vacher, Cornil, Lous-
talot.
*
« «
2° Commission pour l'examen de la propo-
sition Pascal Daprat tendant à une enquête
sur les emprunts étrangers :
MM. Escarguel, Lepère, Andrieux, Labadié,
Pascal Daprat, Allain-Targé. Trystram, Da-
nelle Bernardin, E. de Ladoucetts, Drlo,
Edouard Millaud. u ¡,
*
« «
3° Commission pour l'examen de la propo-
sition de MM. Çhevandier, Davès et plusieurs
de leurs COllègUFS, tendant à étendre aux
élections des conseils généraux les disposi-
tions de la loi du 6 juin 1868 sur les réunions
publiques : ,"
MM. Plessier, Sallard, Devèl, de Tillan.
conrt, Boyeiiet. Merlin, Ninard, Noël ait,
Chevandier, Perras, Billy.
*
* «
4° Commission pour l'examen de la propo-
sition de M si.. Le Pomellec et Maiézieux,
ayant pour objet d'assurer le secret des
votes :
MM. Naquet, Bastard, Varambon, Girlod,
Davaux. Latrade, Le PomIlac, Duc .mp, ) ir-
fort de Civrao, Le Charbonnier, Maté \eu
#
M -'il
5° Commission de 22 membres chaI ée d'é-
tudier les moyens de combattre les ravages
causés par le phylloxéra :
MM Leconte (ladre), Marcellin PeUet, Bou-
teille, Victor Lefrano. Caze, de Lafflte de La-
joanenqoe, Dabois (Côte-d Or), Mallet, Rou-
dier, Joigneaux, Destremx, Coste, Allègre,
Daclaud, Lévêque, Ducamp, comte de Lur-
Saluces, Léon Itenard, Bouquet (Bouches da-
Rbône), baron Esohassériaux, Bravet, Roy de
Loulay. o.
< <
Les sénateurs et députés appartenant aux
différents groupes républicains des deux As-
semblées, résolus à donner à la question des
transports les solutions diverses que corn.
porte la situation politique et économique du
pays, ont décidé de constituer une réunion
parlementaire, ayant pour mission de réaliser
les améliorations que cette partie importante
du trafic national et international est suscep
tible de recevoir.
Cette réunion compte déjà plus de cin-
quante adhérents.
Elle a constitué son bureau de la manière
suivante :
Prési vent : M. Krawtz.
Vice-présidents : MM. Magnin et Cochery.
Secrétaires : MM. Taseiu et WUson
Qaesteurs : MM. Pâlotte, Danelie-Bernar-
din.
COURRIER DU SENAT
Il y a quelques jours, M. l'évêque d'Or-
léans rencontra un sénateur du centre
gauche, et voici, au dire de certaines per-
sonnes bien informées, le colloque qui s'en-
gagea entre eux :
M. Dupanloup annonça son intention
formelle de prendre part au débat sur l'en-
seignement supérieur, et ajouta :
-— Nous aurons besoin de vous ; vous
prendrez la parole ?
— Je ne peux pal. Mon parti est favorable
à la loi du gouvernement ; et, quoique je
sois décidé à ne pas la voter, je ne vou-
drais pas intervenir directement.
— Mais cependant, si le ministre de l'ins-
truction publique posait la question de ca-
binet et qu'il fût renversé, nous serions
enchantés de vous voir arriver aux affaIres,
et pour cela il faut que vous parliez.
— Je n'ai pas cette ambition, toutefois si
vous croyez que je puisse être utile à quel-
que chose, je monterai à la tribune; mais il
faudrait que j'y fusse provoqué ; d'ailleurs,
je ne suis pas inscrit. m
— Nous arrangerons tout cela. -
Hier, pendant le discours de M. Du-
panloup, M. Laboulaye demandait la pa-
role. Aujourd'hui, quoiqu'i Ine fût pas ins-
crit, il trouvait le moyen d'occuper la tri-
bune au débat de la séance. M. de Broglie
s'était effacé devant lui, M. de Meaux lui
avait patriotiquement cédé son tour, M.
Depeyre l'avait prié d'accepter sa place.
Phénomène bizarre ! Les orateurs qui
combattent le projet du gouvernement se
sentent mal à l'aise, il règne sur eux une
épidémie de tristesse. Hier l'évêque d'Or-
léans était dans la désolation ; aujourd'hui
c'est M, Laboulaye, dont la première
phrase contient l'expression duregret qu'il
éprouve à monter à la tribune.
M. Laboulaye n'avait pas besoin de nous
faire part de ses sentiments ; il suffisait de
le voir pour saisir le trouble de son esprit.
Lui, toujours si sûr de sa pensée et de ses
mots, il semble que sa pensée le fuie et que
les mots lui échappent. ,
La gauche a résolu d'écouter dans un si
lence pa fa t Le discours de M. Laboulaye
ne doit être interrompu que par les applau
dissements des ennemis de la liberté et de
la constitution. L'orateur le sait et n'en
irrite. Il voudrait des reproches, cela le
soulagerait un peu. Pour atteindre ce but,
il interpelle vivement M. Barthélémy Saint-
Hilaire qui disait deux mots tout bas à son
voisin. Il se plaint qu'oa l'empêche de par-
ler, alors qu'on ne dit rien ! Il ne peut
pardonner à ses amis politiques la faute
qu'il commet.
- Que dire de ce digcour. Y
Il ne contient rien de nouveau. M. La-
boulaye &'e*t abrité tout le temps derrière
les arguments de M. Dupanloup, qu'il a
répétés. C était tout ce qu'on lui deman-
dait. Peu importait à la droite ce qu'il di-
rait pourvu qu'il se compromit avec elle.
Et pourtant je me trompe, M. Laboulàye a
dépassé les espérances que ses nouveaux
amis avaient pu concevoir, car il a parlé
de la loi des maires voté par la Chambre
des députés dans des termes qui ont ravi
les ennemis du cabinet.
Quand il est descendu de la tribune, l'o-
rateur-était trèsému, le rouge lui montait
au visage. Il lui a fallu, pour regagner sa
place, traverser les bancs de la gauche im-
mobile et essuyer une triple salve d'ap.
plaudissements que lui décernait la droite.
M. Waddington a succédé à M. Labou-
laye. L'honorable ministre de l'instruction
publique a pensé que le moment était venu
pour lui d'entrer dans la discussion, et
il est venu défendre les droits de lEtat.
M. Waddington ne cherche pas à envraî
ner son auditoire, mais à le convaincra.Son
débit est froid, mais on sont qu'il est à
l'aise à la tribune. C'est vraiment un
homme d'Erat. Aucune partie de son dis-
cours n'est brillante dans le sens du mot,
mais l'ensemble est parfait.
Quelques murmures à droite ont aouli-
gné les passages principaux du discours
de M. le ministre, mais en somme on a
bien écouté. Il est du reste un fait digne
de remarque. Cette discussion dans laquelle
sont engagés des intérêts si graves M
poursuit avec un calme absolu.
M. de Broglie avait accepté la tâche de
répondre à M. Waddington ; il serait pué-
ril de nier le talent de l'ancien ministre
du 24 mai. Il en a montré beaucoup au-
jourd'hui. Son organe même si désagréable
semblait s'être assoupli. Il est venu appor-
ter des arguments des plus nouveaux. C'est
surtout pour des raisons politiques qu'il veut
rejeter la loi. Le Sénat doit selon lui résis-
ter à la Chambre des députés.
« Le Sénat et la Chambre ressemblent
à deux pendules dont les balanciers se-
raient combinés pour ne jamais marquer
la même heure. »
Voilà le fond de l'argumentation de M. de
Broglie, l'élément nouveau qu'il ajeté dans
le débat. ♦»•«#- 1 »>•
Puis, il s'est livré à une étude sur les
rapports de l'Eglise avec l'Etat. A ce mo-
ment-là, nous avons retrouvé le Bro-
glie de l'Assemblée nationale. La gauche
avait souvent invoqué contre les défenseurs
de la loi de 1875 le passé de la monarchie.
M. de Brogiie a cru produire un grand
effet en essayant de réfuter les arguments
des républicains. Il s'est livré à une période
dans laquelle ces mots :
—Voulez vous changer? revenaient com-
me un refrain. i" 1- <>4
Voûtez vous changer ? ,
C'est-àdire voulez-vous nous rendre la
monarchie ? nous l'acceptons telle qu'elle
était.
Voulez-vous changer ?
M. de Broglie était tellement content de
cette phrase qu'il raccompagnait chaque
fois d'un de ces sourires où disparaît la
moitié des mots qu'il prononce. C'est la
partie la plus faible du discours de M. de
Broglie.
Il a paru le comprendre, car après s'être
livré à la gymnastique que nécessitait la
répétition de son refrain, il a demandé à
se reposer quelques instars.
Puis il a repris la véritable tbège qu'il
soutenait : la crainte où il était de voir le
S "n&t marcher trop d'accord avec la Cham-
bre. M. de Broglie, pour ,a péroraison,
n'avait rien laissé au hasard de l'improvi-
sation.
Il avait tout préparé jusqu'aux gestes.
Cela est tellement vrai qu'une interrup-
tion partie les bancs de la gauche le trou-
b'e profondément et qu'il demande à con-
tinuer sans s'y arrêter.
La droite, naturellement, lui a feit un
grand succès, et, comme il était six heures,
on a levé la séance et renvoyé à demain.
P. DE SIENNE.
''4-"1 -:-;-_ - -
LA GUERRE
Au moment de mettre sous presse (deux heures
du matin), noua recevons de notre collaborateur
Liébert la dépêche suivante :
Attaque de dix mille Turcs sur Drina,
repoussée victorieusement par Alim-
pitch — vrai succès — pertes petites
— action engagée à 10 heures du ma-
tin et terminée à trois heures. ,'-
LETTRE DE SERBIE
.1:-
Shabatz, samedi 15, 6 h. du soir.
Voici donc enfin ma première étape vers
l'armée de la Drina. Ce matin, à six heures
et demie, nous avons quitté Belgrade. après
avoir passé deux jours à remplir mille for-
malités de posice. Nous nous sommes em-
barqués sur le petit vapeur autrichien
Diana, qai fait, le mar îi et le eamedi, le
service de Belgrade à Shabatz. Peu de pas-
sagers. A l'avant, une trentaine d'émigrés
serbes de Valachie ou de Hongrie, qui par-
taient pour rejoindre, en qualité de volon-
taires, le corps d'armée de Ranco Alim.
pitch. Beaux hommes, sveltes et bien mem-
brés, merveilleusement élégants sous leurs
pittoresques guenilles. Un seul avait un
vieux fusil, auquel il ne permettait à per-
sonne de toucher ; les autres avaient passé
dans leurs ceintures de grands diables de
pistolets turcs ou de simples poignards. Et
toujours des fleurs, fleurs au bonnet fleurs
à la boutonnière ; il y en avait même qui
avaient entouré de fleurs, à leur ceinture,
la crosse de leurs pistolets.
Ces trente hommes s'étaient assis ou
couchés sur le pont, ceux-ci dormant, ceux-
là chantant et vidant une grosse bouteille.
L'un d'eux se trouvait parier français. Il
me présenta à ses camarades, qui m'ac
cueillirent aussitôt à bras ouverts avtc
force discours, auxquels je n'entendais rien
malheureusement. On me prenait pour un
médecin, car 188 médecins manquent ici,
et c'est, parait-il, une des préoccupations
des braves gens qui partent en guerre. Je
montrai le passe-port signé par les miniiJ.
tres, et, quoique simple journaliste, je
n'en fus pas moins bkn reçu. Une bouteille
que je proposai de vider à la santé de la
Serbie fut aussitôt suivie d'une autre bue
à la santé de la France. Inutile de vous
dire que votre collaborateur a bu brave-
ment dans le même verre qui venait de
servir à cinq ou six de ses nouveaux amis.
Bien plus, il a fallu, en se quittant, échan-
ger deux douzaines et plus de baiters, dont
quelques uns reçus sur la bouche. Dans
cette matinée, j'ai appris quelques mots
de serbe qui me pourront servir dans mes
excursions militaires; par exemple que
Stoï 1 veut dire : Halte-là ! et qu'il faut
répondre : Priatè, c'est-à-dire : Ami, au
qui-vive de la sentinelle.
C'est ainsi que jusqu'à 2 heures nous
avons remonté la Save, qui coule, tantôt
trois fois large comme la Seine à Paris,
tantôt profonde et reserrée entre deux
rives boieées. Du côté de la Serbie, on a
presque toujours sous les yeux une vaste
futaie ombrageant une longue plaine; de
xemps en temps, quelques c airières. Le
paysage a tout à fait l'aspect d'un des
grands parcs anglais des environs de Lon-
dres. On aperçoit des maisonnettes isolées
ou de petits hameaux de loin en loin.
Du port de débarquement à Shabatz la
distance est courte. Ville cupide fàe
Shabatz, entièrement turque d'aspect; et
ce qui ajoute, pour un nouveau venu
comme moi, à la singularité du coup d'œil,
c'est que no3 costumes occidentaux y de-
viennent aussi rares qu'il sont communs à
Belgrade. C'est à VHôtel de Paris que nous
sommes descendus pour passer la nuit,
avant de nous diriger vers le camp de la
Drina, qui est encore à une dizaine de
lieues d'ici : je dis nous, car nous sommes
ici deux journalistes français, Bréban et
moi, et deux Anglais, M. Buwes. du Stan-
dard, avec un rédacteur du Manchester
Guardian.
Le premier personnage que nous ren-
controns est le préfet du district de Sha-
batz en personne. C'est un homme de 35 ans
environ, d'une figure énergique et ii, telli-
gente, sans autre marque distinctive qu'une
casquette d'une extrême simplicité, abso-
lument pareille à celle des employés alle-
mands du chemin de fer de Strasbourg. II
est accompagné du professeur Spouzich,
qui remplit ici, depuis la guerre, les fonc-
tions de commissaire militaire. Nous nous
présentons, nous sommes reçus avec une
cordialité qui nous parait bien douce après
certaines froideurs qui nous ont trop sou-
vent accueillis à Belgrade. Immédiatement
le préfet et M. Spouzich nous offrent de
nous faire visiter les établissements que
l'on a transformés en hôpitaux provisoires
et où les blessés des derniers combats sont
soignés.
Dans la rue la plus large et la plus
aérée de Shabalz, le drapeau blanc à la
croix rouge de la Société de Genève flotte
sur trois grands bâtiments : le palais épis-
copal, le gymnate et l'école normale ; les
bancs et les pupitres des élèves ont été en-
tassés en bâte sous un hangar dans la
cour de l'école. - -
La plupart des chambres sont de la gran-
deur de nos chambres ordinaires à deux ou
trois fenêtres, et chacune contient en
moyenne quatre ou cinq )its, si ce n'est
dans le salon de réception de l'évêché et
dans trois ou quatre salles d'études de l'é-
cole normale ot du gymnase, où l'on a
mis une douzaine de lits, qui d'ailleurs y
tiennent à l'aitte. -
Nul autre ameublement. L'air pur et la
lumière entrent partout à flots. Pas trace
de mauvaise odeur. Les ble ses sont dans
le meilleur état possible, c'est-à-dire
qu'aucune maladie n'est venue s'ajouter à
1* urg blessures. Ils sont là dans des lits
très grossiers, mais très-propres, avec des
draps bien blancs ; et chacun d'eux a sous
la main une branche de feuillage dont il se
sert pour chasser les mouches, peu nom-
breuses d'ailleurs. Les uns sont étendus,
les autres accroupis, résignés, confiants
ou même gais selon l'état de leurs bles-
sures. -': <,
Ces trois hôpitaux sont placés sous la
direction du docteur Johan Valenta, pro-
fe»s«ur honoraire à l'école de médecine de
Belgrade, qui partage son activité et son
dévouement entre les hôpitaox de Bel-
grade et Shsbatz. Il eat ici aujourd'hui
et retournera à Belgrade demain.C'est,
m'annonce-t-on, lu meilleur chirurgien du
pays. Pour moi, ce que ja mais certaine-
ment c'est que ce vieillard est un homme
de cœur et un grand patriote. Je l'admire
dans ton œuvre de charité, de patience et
de science.
— « Nous avons reçu ici, à Shabatz, m'a
dit le docteur Valenta, oepuis le commence-
ment des hostilités, 360 blasés. Nous n'en
ayons perdu que ntuf, grâce à la salubrité
de nos installations, qui ne ressemblent
point à ces immenses hôpitaux des. gran-
des villes de l'occident où des milliers de
malheureux sont entastés, et grâce aussi
à la bonne constitution de nos hommes et
à leur sobriété. Voyez-les : ils ont une
jambe, un bras malade, mais le reste du
corps est sain et parait à peine affecté.
Nous n'avons pas eu un seul cas de tétanos
ou de fièvre putride. ,..
De ces 360 blesfilé., il ne nous en reste
plus ici, aujourd'hui, que 82. Comme je
je vous l'ai dit, neuf sont morts ; 160 ont
pu être expédiés à Belgrade ; et les autres
ont été renvoyés dans leurs familles dès
qu'on a supposé qu'ils pourraient y être
soignés.
— Faites-vous beaucoup d'amputations t
ai je demandé au doctear Valenta.
— ires-peu, car nous ne faisons d'am-
putation qu'après avoir obtenu le consente-
ment formel des malade.. Je tâche de les
persuader, je leur dis : « Mon ami, il faut
» choisir, tu te laisseras couper la jambe
» ou tu mourras, » et il est très-rate que
ceux qui ne pourraient vivre qu'à l'aide
d'une amputation n'aiment pas mieux
mourir. Je sais bien qu'ailleurs on agit au-
lrement. Mais nous croyons, ici. que le
devoir est avant tout de respecter les vo-
lontés inthviduelles. No. blesgég savent ce
qu'ils font ; ils sont prévenus. Et, en
somme, j'en perds moins peut-être avec ce
système qu'en opérant ces pauvres gens
contre leur gré. Nous cherchons, nous
nous ingénions, et il nous arrive souvent
de réussir, puisqu'au bout du compte" sur
360 blessés, j'en ai perdu 9. » -
En causant ainsi, nous faisions le cour
des lits, visitant les trois ambulancJ* rune
après l'autre. Tous les soldats attachaient
sur le brave docteur Valenta un long re.
gard de reconnaissance et de confiance,
l'appelaient à voix basse près de leur lit lui
demandaient de jeter un coup dloeil &Ur
leurs plaies, et se retouchaient encouraa-éa
par sa courte vbite. Dans une petite cham-
bre de l'école Dormale, j'ai serré la main
de deux jeunes et bfaux officiers qui se dé-
solaient de leur inaction présente. Dans un
autre dortoir de sept ou huit lits, j'ai vu
Aleksa Eritsch. le brave des braves, percé
d'un coup de baïonnette au bras après avoir
pris, dans le même combat, dam la même
mêlée, un drapeau turc et deux canons C'est *
un jeune homme de 27 ou 28 ans; j'ai rare.
meut vu un regard plus franc et plus
doux. -
-« Mai., demandai-je encore au doc-
teur Valenta, je vais, en sortant d'ici,
écrire en France; puisje vous être bon à
quelque chose ? De quoi avez-vous besoin t
Qae peut-on dire? Que dois-je demander?
Sans doute des aides, d'abord, car voua me
paraissez en manquer ici. -
— Oui, des aidel, dit-il, et pourtant il y
a un grand malheur : c'est qu'ils ne parle-
Prix la Numéro à Pari. : 15 centimes. — Départements : 20 Centimes
Samedi M Jaillit ftiri
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S'adresser au Secrétaire de la Rédactio.
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itji rue de Lafayette, Së
Mes lettres non affranchies seront refusées
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Trois mois.n. 15 ts
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ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats & l'Administrâtes
M. me de LaraTe"', SS
les manuscrits nm insérât ne semai JMV rwtfgfj
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Trois mOis. 18 fr.
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Trois mois.»..».» 16 ffe
Six mois.,„„ Ï2
Un &n.a668a'.td8'" 62
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
- Animeneam, chez MM. LAGRANGE, CEB^^ W"
(t. mlaes dis ho Bourse e -
)" e., e >.. 1, I f
AasoneM, chez MM. LAGRANGE, CBBP et Ug
-7 9, plaee de la Bowpmu ®
Toute demande de changement '!'
dresse doit être accompagnée de l'une
des dernières bandes imprimées, et de
60 centimes pour frais de nouvelles
bandes. 4 ,' 0
Toute demande de changement d'a-
dresse de Paris pour les départements
doit être accompagnée, en outre des
60 centimes ci-dessus, du montant des
frais de poste, calculés à raison de
4 centimes par jour, soit 1 fr. 20 par
mois. "( ',f
BTJLLETriDJ
Paris, le 21 juillet 1876.
Le Sénat, dans sa séance d'hier, a conti
nué la discussion de la loi sur l'enseigne-
mant supérieur. M. Laboulaya, M. Wad-
dington et M. le duc de Broglie ont succes-
sivement pris la parole.
La séance de la Chambre des députés
a été consacrée à la prise en considération
de plusieurs projets.
Le Journal officiel d'hier maUn publie
un décret relatif au service d'inspection et
d'admioiitration des affaires indigènes en
Cochinchine. Il publie aussi un décret qui
détermine les sommes à répartir entre les
chemins vicinaux ordinaires et les che-
mins vicinaux d'intérêt commun. Des ta-
bleaux annexés fixent pour chaque dépar-
tement le contingent de la somma à per-
cevoir ou à emprunter. r •*
Dr
L'armée turque et l'armée serbe font
toujours en présence sur tous les points.
Des combats insigaifiants ont lieu tous les
jours sans qu'il en résulte aucun avan-
tage marqué pour l'un ou l'autre des bel-
* ligérants. n n'y a plus à douter cependant
que les Bulgares se décident à prendre Une
part active à là lutte. La Bosnie entière
est maintenant soulevée. D'après une dé-
pêche adressée au Times par un de ses
correspondants en Serbie, 20,000 volon-
taires de la Bosnie et de la Bulgarie vien-
nent d'entrer en campagne. Le même
correspondant envoie des détails épouvanta-
bles sur les atrocités dont les troupes irré-
gulières turques ss rendent constamment
coupables.
Une dépêche de Berlin adrestée au Mor-
ning Post confirme les mauvaises nou-
velles que nous avons dFjà. données rela-
tivement à la mauvaise santé du sultan.
Hier matin, a eu lieu à Salzbourg l'en-
trevue annoncée depuis quelques jours
entre l'empereur d'Allemagne et l'ampe.
reur d'Autriche. Les embrasmdeg, les sa-
lutations cordiales qui ont eignalé l'entre-
vue de Reichstadt, se sont renouvelées,
cela va sans dire, à Salzbourg, puis les
deux empereurs ont eu un entretien d'une
demi heure. Voilà les seuls renseigne-
, ments que nous ayons jusqu'à présent sur
cette ernrevue impériale. Nous croyons,
d'ailleurs, que cette visite était toute de
courtoisie; car ni le comte Afcdrassy, ni
le prince de Bismarck n'ont accompagné
les souverains. On ne peut toutefois se de-
mander sans quelque étonnemsnt com-
ment il se fait que l'un des trois empe-
reurs ne puisse avoir une entrevue avec
l'un de ses alliés sans que le troisième
accoure bien vite pour te renseigner
sans doute sur ce qui s'est passé ou,
pour essayer de détruire l'impression qui h
a été produite. Cela ne semble pas indiquer
une confiance réciproque bien vive entre
les trois empires du Nord.
';, Cette entrevue de Salzbourg a rappelé
l'attention sur celle de Reiclutadt, car on
en est toujours à se demander ce qui a été
définitivement conclu entre la Russie et
l'Autriche. D'après la Post de Berlin, qui
est en mesure d'être bien renseignée, les
• deux souverains seraient tombés d'aecord
sur les points suivants : Non-intervention
pendant la durée de la lutte, entente avec
les puissances chrétiennes de l'Europe, dès
que la lutte t'arrêtera ou qu'elle aura
abouti à un résultat définitif. Ce qui est
: curieux, c'est que la Porte paraît devoir
être exclue des négociations qui seront ou-
vertes entre les grandes puissances en vue
d'arriver à une entente sur! une organisa-
tion positive dans la preequ'ite des Balkans.
Toutefois, l'Autriche paraîtavoir obtenu
que le traité de 1856, qui garantit l'inté-
grité de la Porte, servira de base à la con-
vention future destinée à régler le sort de
la Turquie. ; ■■ Y'f? i" ; P ',""r{
'k* Ces appréciations sont confirmées par
un télégramme que le prince Goruchakoff
vient d'expédier en clair au général Igna-
tieff. Le chancelier de l'empire russe an-
nonce à l'ambastadeur que les puissances
sont d'accord pour s'abstenir de toute in-
tervention dans la guerre entre la Tur-
quie et les principautés de Serbie et du
Monténégro, mais N qu'elles se réservent
cependant la faculté de prendre ultérieure-
ment et suivant la tournure des événe
ments telle résolution qu'elles jugeront
opportune. '"oU *• • ft.;, -
* Quelles seront ces résolutions ? Est il
powible que toutes les puissances arrivent
à s'entendre y Nous ne le croyons guère et
nous persistons à penser que la question
d'Orient nous ménage encore bisudas sur-
prises et bien des inquiétudes. '.A(
- d,:,
BOURSE DE PARÏS '•
V
Clôt**ela 19 juillet le 20 juillet s. liai.
S O/O - t
Comptant 68 65 £ 8 80 25 o..,
Fin cour. 68 60. 68 85 25. ••
* fi/S GO
Comptant 99 92 25 25 ./, '0
,I Y
Goiaptint 106 20 106 45 25
fin cour. 106 20 106 52 1/2 32 1/2
FBTITB BOURSB DU SOIR
Emprunt g 0/0.. 106 fr. 70, 61 1/4, 65.
5 0/0 taro. ; 11 fr. 07 1/2,05.
Extérieure , 13 fr. 15/16. Demandée.
Egypte 196 fr. 25.
:—: +
C'est à M. Laboulaye que les mem-
bres de la droite ont réservé l'hon-
neur de répondre au discours de M. Ju-
les Simon. Il a dû, en effet, leur sem-
bler piquant d'opposer un républicain
à un républicain, et tout autre que
M. Laboulaye eût sans doute hésité à
accepter ce rôle. Ce n'est pas, comme
il a eu grand soin de le dire, qu'on ne
puisse être à la fois partisan de la col-
lation des grades par les facultés li-
bres, et républicain. Mais nous ne
connaissons, quant à nous, qu'un
moyen d'être d'un parti, c'est d'en
être. Or, le parti républicain tout entier
se prononce pour la loi de M. Wadding-
ton, et s'il ne songe, en aucune façon"
à imposer son vote à chacun de ses
membres, il a du moins le droit de
s'étonner qu'un des siens passe avec
armes et bagages au camp opposé. On
comprend, à la rigueur, qu'un soldat
apercevant dans les rangs ennemis un
frère, un parent, un ami, mette l'arme
au pied et refuse de tirer ; mais qu'il
aille se joindre à eux pour faire le
coup de feu, cela passe la permission.
M. Laboulaye a parlé de devoir et
d'honneur; nous ne nous permettrons
certes pas de lui dire qu'il se fait de
ces grandes choses une idée fausse ;
il nous suffira de constater qu'il ne les
comprend pas tout à fait de la même
manière que ses amis politiques. S'il
est des circonstances où le devoir et
l'honneur commandent à un républi
cain de ne point combattre activement
sous son drapeau, il n'en est pas qui
l'autorisent à ne point s'incliner devant
lui quand il passe,- il n'en est pas, sur-
tout, qui lui permettent de l'incliner
devant l'ennemi.
L C'est ce que M. Laboulaye a cru
pouvoir faire. Lui seul a peut-être rai-
son contre tout le monde; lui seul,
dans le parti républicain, est peut-être
eu possession de la vérité. Soit; nul ne
conteste son droit, nul ne songe à vio-
lenter sa conscience; mais on avouera
que c'est pousser un peu loin la foi en
soi-même et ses prétentions à Infail-
libilité que de s'allier aux pires enne-
mis de son parti pour triompher de sa
résistance. On dit M. Laboulaye ambi-
tieux ; on va même jusqu'à mettre sa
conduite d'hier sur le compte de dé-
ceptions déjà anciennes, et d'espé-
rances toutes récentes. S'il en est ainsi,
nous le plaignons, car il s'apercevra
bientôt, sans doute, qu'il ne suffit pas
de perdre la confiance d'un parti pour
gagner celle du voisin. On ne - réussit,
le plus souvent, qu'à s aliéner l'une et
l'autre. ,.
L'honorable M. Waddington ne pou-
vait demeurer plus longtemps étranger
au débat ; il a pris la parole après M.
Laboulaye et fait justice de tous les
sophismes entassés à plaisir depuis
trois jours par les adversaires de la
loi. Un des arguments qui ont paru
produire le plus d'effet sur le Sénat est
celui qu'il a tiré de la loi sur la liberté
de l'enseignement secondaire et des
discussions qui en ont précédé le vote
il y a vingt-cinq ans. Alors on deman-
dait, comme aujourd'hui, la collation
de* grades. Les partisans de la loi
prétendaient que refuser aux établisse
ments libres la faculté de faire des ba-
cheliers,c'était les condamner à mourir
avant de naître. Ils ont vécu pourtant,
et bien vécu. Pourquoi les facultés
libres ne vivraient-elles pas, elles aussi,
bien que privées du droit de faire des
licenciés ou des docteurs ? L'argument
a paru topique, tt nous serions fort
étonné que bon nombre de sénateurs
ne s'en souvinssent pas au moment du
vote. - .--
Dans tous les cas, ce n'est point la
parole aigre et fielleuse du duc de Bro-
glie qui fera oublier l'impression pro-
duite par le langage simple, honnête et
convaincu du ministre de l'instruction
publique. Jamais, nous le reconnais-
sons, M. de Broglie n'a fait meilleur et
plus complet usage des qualités et des
défauts dont il possède une si riche col-
lection. Jamais nous ne l'avons vu
mieux servi par l'expression et plus
maître de se3 idées; mais aussi jamais
il n'a mis eu plus vive lumière les ten-
dances de cette politique tortueuse et
louche dont il est le plus ardent cham-
pion. ¡ 4
Dégagé de toute l'argamentation rela-
tive au point spécial de la coilation des
grades, et qui n'est, en réalité, qu'un
nors-d'oeuvre, le discours de M. le duc
de Broglie peut se résumer dans ces
simples mots : La Chambre a voté
la loi; donc le Sénat doit la repousser.
C'est le conflit élevé à la hauteur d'un
principe ; et nous ne croyons pas que le
Français ou l'Univers lui-même aient
jamais soutenu la même thèse avec
plus d'effronterie.
M. de Broglie a la bonté de reconnaî-
tre que les élections générales ont pro-
fondément modifié la majorité politique
de la Chambre. Mais n'est-ce pas une
raison de plus pour le gouvernement de
tendre la main à la minorité ? Le poëte
Barthélemy n'a-t-il pas dit, en effet, que
changer quand le devoir changs n'est
pas légèreté, mais constance ? Or, le
devoir pour un gouvernement est d'obéir
aux majorités quand elles sont en op-
position avec le pays, et de leur résis
ter quand elles sont d'accord avec lui.
N'est-ce pas le rôle qu'a joué M. de
Broglie au pouvoir, et à sa suite, tous
les ministres de l'ordre moral? N'est-
ce pas la mission dévolue au Sénat ? A
quoi servirait-il, sinon à « résister au
flot populaire » ? Si le Sénat ne mettait
point l'embargo sur tout ce qui vient
de ces écervelés, de ces brouillons de
la Chambre basse, quelle serait sa rai-
son d'être ? En un mot, sont-ce les répu-
blicains ou les monarchistes qui ont
voulu un Sénat ? Ce sont les monarchis-
tes ; îl serait donc bien étrange que le
Sénat servît aux républicains et non
aux monarchistes. Il ne faut pas que
cela soit. — » - *
M. de Broglie et ses honorables amis
savaient bien ce qu'ils faisaient en re-
poussant l'idée d'une Chambre unique,
et en confiant au suffrage restreint l'é-
lection des sénateurs. Ils se sentaient
battus devant le suffrage universel, et
voulaient se ménager un abri, une for-
teresse, — le mot a été prononcé, —
d'où ils pourraient encore guerroyer
contre le pays. Ils voulaient à la politi-
que de combat substituer la politique
des conflits pour administrer la preuve
que le régime républicain est imprati-
cable, que c'est la mobilité perpétuelle,
l'agitation incessante, le chaos per-
manent. "--H-
Tout cela, on le savait déjà, et si on
avait pu l'oublier, les organes de la
réaction se sont chargés depuis quel-
que temps de le rappeler. Mais il est
bon qu'une voix autorisée, comme celle
du duc de Broglie, ait formulé à la
tribune même du Sénat des théories
dont on pouvait rendre uniquement res
pousables les « personnalités sans man-
dat » qui dirigent la presse d'opposi
tion. Désormais, le doute n'est plus
permis ; et c'est pour cela que rien
n'est venu aujourd'hui contrarier le
sentiment d'admiration très-sincère que
nous a fait éprouver M. le duo de
Broglie. Une fois enfin, il aura rendu
service à la cause républicaine, c'est-
à-dire au pays, car rien ne sau-
rait lui profiter davantage que la dé-
monstration évidente, palpable, du but
poursuivi par ceux qui s'affublent
encore du nom de conservateurs. Oa
attribue à certain sénateur de la droite
que nous pourrions nommer un mot qui
résume à la fois et le discours de M. de
Broglie et la politique de l'opposition :
« Si je savais, disait il, qu'un conflit
dût surgir à 4 heures et demie, je tâche-
rais de gagner trente minutes et de le
faire naître à 4 heures. » - --
Avis aux sénateurs constitutionnels
qui pourraient hésiter encore sur ce
que le « devoir et l'honneur » exigent
de ceux qui ont pris l'engagement de-
vant le corps électoral d'aider à la pra-
tiqué loyale et sincère de la constitu-
tion. * ,
E. SCHNERB.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
i
- îê$#1 -
Versailles, 20 juillet 1876.
Nous sommes humiliés ; c'est la grande
pièce d'à côté qui attire la foule. Nous,
nous n'avons à offrir au public qu'un spec-
tacle coupé, composé de cinq prises en
considération et trois petites discussions
de projets. C'est plus que suffisant pour
garnir l'afficha; c'est maigre pour allécher
le public, qui n'aime plus que les « grandes
machines. »
Et pourtant M. Ganivet, grand premier
rôle bonapartiste, fait tout ce qu'il peut
pour contenter l'assistance ! Il ne ménage
pas les poses plastiques à la tribune.
M. Ganivet à l'air du Monsieur qui se pa-
vane au « pique-tête » et que les autres re
gardent, étendus de ci, de là, nonchalam-
ment drapés dans leur peignoir ou simple-
ment dans leur far niente; il s'étale, s'al-
longe, lève les bras au dessus de la tête,
et les croise superbement sur le torse, se
détire, s'admire et se rallonge au soleil.
Ce n'est qu'au bout de trois quarts d'heure
qu'il plonge pour remonter" un instant
après, au pique tête. -
Sauf les clapotementll de M. Ganivet,
c'est d'un calme admirable.
De temps à autre, une brhe souffle du
Sénat. Sur les quatre heures, la brise ap-
porte comme une clameur lointaine. On
dit que c'ast M. Labonlaye qui vient de se
noyer. Bah ! le prioce Caniche a dû lui ap-
prendre à nager entre deux eaux ! :
Présidence des conseils de .prud'hommes
par ci, création de conseils de prud'hom
mes agriculteurs par là. Nous avons vu le
moment où, grâce à M. Estignard, on al-
lait, à propos de cstte dernière prise en
considération, se prendre à bras le corps ;
on s'en est tenu à quelques passades.
Quant au travail des enfants dans les
manufactures, gros sujet qui revient enco-
re &ur l'f au après avoir été coulé à fond par
l'ancienne Assemblée, nous ftroas la grâce
de ne point vous en entretenir, puisque ces
bâtons flottants ont sombré derechef.
-*** PAUL Lafaroub.
»
Echos die la Ohambre ,¡
La Chambre des députés avait à nommer
hier un certaio nombre de commissions
Elles sont aitw composées :
le Commission pour l'examen de la propo-
sition de M. Parent sur les eaux minérales :
MM. Parent, Duffo, Laussedat, Folliet, Sar-
rieu, Liotlville, Gudin, Vacher, Cornil, Lous-
talot.
*
« «
2° Commission pour l'examen de la propo-
sition Pascal Daprat tendant à une enquête
sur les emprunts étrangers :
MM. Escarguel, Lepère, Andrieux, Labadié,
Pascal Daprat, Allain-Targé. Trystram, Da-
nelle Bernardin, E. de Ladoucetts, Drlo,
Edouard Millaud. u ¡,
*
« «
3° Commission pour l'examen de la propo-
sition de MM. Çhevandier, Davès et plusieurs
de leurs COllègUFS, tendant à étendre aux
élections des conseils généraux les disposi-
tions de la loi du 6 juin 1868 sur les réunions
publiques : ,"
MM. Plessier, Sallard, Devèl, de Tillan.
conrt, Boyeiiet. Merlin, Ninard, Noël ait,
Chevandier, Perras, Billy.
*
* «
4° Commission pour l'examen de la propo-
sition de M si.. Le Pomellec et Maiézieux,
ayant pour objet d'assurer le secret des
votes :
MM. Naquet, Bastard, Varambon, Girlod,
Davaux. Latrade, Le PomIlac, Duc .mp, ) ir-
fort de Civrao, Le Charbonnier, Maté \eu
#
M -'il
5° Commission de 22 membres chaI ée d'é-
tudier les moyens de combattre les ravages
causés par le phylloxéra :
MM Leconte (ladre), Marcellin PeUet, Bou-
teille, Victor Lefrano. Caze, de Lafflte de La-
joanenqoe, Dabois (Côte-d Or), Mallet, Rou-
dier, Joigneaux, Destremx, Coste, Allègre,
Daclaud, Lévêque, Ducamp, comte de Lur-
Saluces, Léon Itenard, Bouquet (Bouches da-
Rbône), baron Esohassériaux, Bravet, Roy de
Loulay. o.
< <
Les sénateurs et députés appartenant aux
différents groupes républicains des deux As-
semblées, résolus à donner à la question des
transports les solutions diverses que corn.
porte la situation politique et économique du
pays, ont décidé de constituer une réunion
parlementaire, ayant pour mission de réaliser
les améliorations que cette partie importante
du trafic national et international est suscep
tible de recevoir.
Cette réunion compte déjà plus de cin-
quante adhérents.
Elle a constitué son bureau de la manière
suivante :
Prési vent : M. Krawtz.
Vice-présidents : MM. Magnin et Cochery.
Secrétaires : MM. Taseiu et WUson
Qaesteurs : MM. Pâlotte, Danelie-Bernar-
din.
COURRIER DU SENAT
Il y a quelques jours, M. l'évêque d'Or-
léans rencontra un sénateur du centre
gauche, et voici, au dire de certaines per-
sonnes bien informées, le colloque qui s'en-
gagea entre eux :
M. Dupanloup annonça son intention
formelle de prendre part au débat sur l'en-
seignement supérieur, et ajouta :
-— Nous aurons besoin de vous ; vous
prendrez la parole ?
— Je ne peux pal. Mon parti est favorable
à la loi du gouvernement ; et, quoique je
sois décidé à ne pas la voter, je ne vou-
drais pas intervenir directement.
— Mais cependant, si le ministre de l'ins-
truction publique posait la question de ca-
binet et qu'il fût renversé, nous serions
enchantés de vous voir arriver aux affaIres,
et pour cela il faut que vous parliez.
— Je n'ai pas cette ambition, toutefois si
vous croyez que je puisse être utile à quel-
que chose, je monterai à la tribune; mais il
faudrait que j'y fusse provoqué ; d'ailleurs,
je ne suis pas inscrit. m
— Nous arrangerons tout cela. -
Hier, pendant le discours de M. Du-
panloup, M. Laboulaye demandait la pa-
role. Aujourd'hui, quoiqu'i Ine fût pas ins-
crit, il trouvait le moyen d'occuper la tri-
bune au débat de la séance. M. de Broglie
s'était effacé devant lui, M. de Meaux lui
avait patriotiquement cédé son tour, M.
Depeyre l'avait prié d'accepter sa place.
Phénomène bizarre ! Les orateurs qui
combattent le projet du gouvernement se
sentent mal à l'aise, il règne sur eux une
épidémie de tristesse. Hier l'évêque d'Or-
léans était dans la désolation ; aujourd'hui
c'est M, Laboulaye, dont la première
phrase contient l'expression duregret qu'il
éprouve à monter à la tribune.
M. Laboulaye n'avait pas besoin de nous
faire part de ses sentiments ; il suffisait de
le voir pour saisir le trouble de son esprit.
Lui, toujours si sûr de sa pensée et de ses
mots, il semble que sa pensée le fuie et que
les mots lui échappent. ,
La gauche a résolu d'écouter dans un si
lence pa fa t Le discours de M. Laboulaye
ne doit être interrompu que par les applau
dissements des ennemis de la liberté et de
la constitution. L'orateur le sait et n'en
irrite. Il voudrait des reproches, cela le
soulagerait un peu. Pour atteindre ce but,
il interpelle vivement M. Barthélémy Saint-
Hilaire qui disait deux mots tout bas à son
voisin. Il se plaint qu'oa l'empêche de par-
ler, alors qu'on ne dit rien ! Il ne peut
pardonner à ses amis politiques la faute
qu'il commet.
- Que dire de ce digcour. Y
Il ne contient rien de nouveau. M. La-
boulaye &'e*t abrité tout le temps derrière
les arguments de M. Dupanloup, qu'il a
répétés. C était tout ce qu'on lui deman-
dait. Peu importait à la droite ce qu'il di-
rait pourvu qu'il se compromit avec elle.
Et pourtant je me trompe, M. Laboulàye a
dépassé les espérances que ses nouveaux
amis avaient pu concevoir, car il a parlé
de la loi des maires voté par la Chambre
des députés dans des termes qui ont ravi
les ennemis du cabinet.
Quand il est descendu de la tribune, l'o-
rateur-était trèsému, le rouge lui montait
au visage. Il lui a fallu, pour regagner sa
place, traverser les bancs de la gauche im-
mobile et essuyer une triple salve d'ap.
plaudissements que lui décernait la droite.
M. Waddington a succédé à M. Labou-
laye. L'honorable ministre de l'instruction
publique a pensé que le moment était venu
pour lui d'entrer dans la discussion, et
il est venu défendre les droits de lEtat.
M. Waddington ne cherche pas à envraî
ner son auditoire, mais à le convaincra.Son
débit est froid, mais on sont qu'il est à
l'aise à la tribune. C'est vraiment un
homme d'Erat. Aucune partie de son dis-
cours n'est brillante dans le sens du mot,
mais l'ensemble est parfait.
Quelques murmures à droite ont aouli-
gné les passages principaux du discours
de M. le ministre, mais en somme on a
bien écouté. Il est du reste un fait digne
de remarque. Cette discussion dans laquelle
sont engagés des intérêts si graves M
poursuit avec un calme absolu.
M. de Broglie avait accepté la tâche de
répondre à M. Waddington ; il serait pué-
ril de nier le talent de l'ancien ministre
du 24 mai. Il en a montré beaucoup au-
jourd'hui. Son organe même si désagréable
semblait s'être assoupli. Il est venu appor-
ter des arguments des plus nouveaux. C'est
surtout pour des raisons politiques qu'il veut
rejeter la loi. Le Sénat doit selon lui résis-
ter à la Chambre des députés.
« Le Sénat et la Chambre ressemblent
à deux pendules dont les balanciers se-
raient combinés pour ne jamais marquer
la même heure. »
Voilà le fond de l'argumentation de M. de
Broglie, l'élément nouveau qu'il ajeté dans
le débat. ♦»•«#- 1 »>•
Puis, il s'est livré à une étude sur les
rapports de l'Eglise avec l'Etat. A ce mo-
ment-là, nous avons retrouvé le Bro-
glie de l'Assemblée nationale. La gauche
avait souvent invoqué contre les défenseurs
de la loi de 1875 le passé de la monarchie.
M. de Brogiie a cru produire un grand
effet en essayant de réfuter les arguments
des républicains. Il s'est livré à une période
dans laquelle ces mots :
—Voulez vous changer? revenaient com-
me un refrain. i" 1- <>4
Voûtez vous changer ? ,
C'est-àdire voulez-vous nous rendre la
monarchie ? nous l'acceptons telle qu'elle
était.
Voulez-vous changer ?
M. de Broglie était tellement content de
cette phrase qu'il raccompagnait chaque
fois d'un de ces sourires où disparaît la
moitié des mots qu'il prononce. C'est la
partie la plus faible du discours de M. de
Broglie.
Il a paru le comprendre, car après s'être
livré à la gymnastique que nécessitait la
répétition de son refrain, il a demandé à
se reposer quelques instars.
Puis il a repris la véritable tbège qu'il
soutenait : la crainte où il était de voir le
S "n&t marcher trop d'accord avec la Cham-
bre. M. de Broglie, pour ,a péroraison,
n'avait rien laissé au hasard de l'improvi-
sation.
Il avait tout préparé jusqu'aux gestes.
Cela est tellement vrai qu'une interrup-
tion partie les bancs de la gauche le trou-
b'e profondément et qu'il demande à con-
tinuer sans s'y arrêter.
La droite, naturellement, lui a feit un
grand succès, et, comme il était six heures,
on a levé la séance et renvoyé à demain.
P. DE SIENNE.
''4-"1 -:-;-_ - -
LA GUERRE
Au moment de mettre sous presse (deux heures
du matin), noua recevons de notre collaborateur
Liébert la dépêche suivante :
Attaque de dix mille Turcs sur Drina,
repoussée victorieusement par Alim-
pitch — vrai succès — pertes petites
— action engagée à 10 heures du ma-
tin et terminée à trois heures. ,'-
LETTRE DE SERBIE
.1:-
Shabatz, samedi 15, 6 h. du soir.
Voici donc enfin ma première étape vers
l'armée de la Drina. Ce matin, à six heures
et demie, nous avons quitté Belgrade. après
avoir passé deux jours à remplir mille for-
malités de posice. Nous nous sommes em-
barqués sur le petit vapeur autrichien
Diana, qai fait, le mar îi et le eamedi, le
service de Belgrade à Shabatz. Peu de pas-
sagers. A l'avant, une trentaine d'émigrés
serbes de Valachie ou de Hongrie, qui par-
taient pour rejoindre, en qualité de volon-
taires, le corps d'armée de Ranco Alim.
pitch. Beaux hommes, sveltes et bien mem-
brés, merveilleusement élégants sous leurs
pittoresques guenilles. Un seul avait un
vieux fusil, auquel il ne permettait à per-
sonne de toucher ; les autres avaient passé
dans leurs ceintures de grands diables de
pistolets turcs ou de simples poignards. Et
toujours des fleurs, fleurs au bonnet fleurs
à la boutonnière ; il y en avait même qui
avaient entouré de fleurs, à leur ceinture,
la crosse de leurs pistolets.
Ces trente hommes s'étaient assis ou
couchés sur le pont, ceux-ci dormant, ceux-
là chantant et vidant une grosse bouteille.
L'un d'eux se trouvait parier français. Il
me présenta à ses camarades, qui m'ac
cueillirent aussitôt à bras ouverts avtc
force discours, auxquels je n'entendais rien
malheureusement. On me prenait pour un
médecin, car 188 médecins manquent ici,
et c'est, parait-il, une des préoccupations
des braves gens qui partent en guerre. Je
montrai le passe-port signé par les miniiJ.
tres, et, quoique simple journaliste, je
n'en fus pas moins bkn reçu. Une bouteille
que je proposai de vider à la santé de la
Serbie fut aussitôt suivie d'une autre bue
à la santé de la France. Inutile de vous
dire que votre collaborateur a bu brave-
ment dans le même verre qui venait de
servir à cinq ou six de ses nouveaux amis.
Bien plus, il a fallu, en se quittant, échan-
ger deux douzaines et plus de baiters, dont
quelques uns reçus sur la bouche. Dans
cette matinée, j'ai appris quelques mots
de serbe qui me pourront servir dans mes
excursions militaires; par exemple que
Stoï 1 veut dire : Halte-là ! et qu'il faut
répondre : Priatè, c'est-à-dire : Ami, au
qui-vive de la sentinelle.
C'est ainsi que jusqu'à 2 heures nous
avons remonté la Save, qui coule, tantôt
trois fois large comme la Seine à Paris,
tantôt profonde et reserrée entre deux
rives boieées. Du côté de la Serbie, on a
presque toujours sous les yeux une vaste
futaie ombrageant une longue plaine; de
xemps en temps, quelques c airières. Le
paysage a tout à fait l'aspect d'un des
grands parcs anglais des environs de Lon-
dres. On aperçoit des maisonnettes isolées
ou de petits hameaux de loin en loin.
Du port de débarquement à Shabatz la
distance est courte. Ville cupide fàe
Shabatz, entièrement turque d'aspect; et
ce qui ajoute, pour un nouveau venu
comme moi, à la singularité du coup d'œil,
c'est que no3 costumes occidentaux y de-
viennent aussi rares qu'il sont communs à
Belgrade. C'est à VHôtel de Paris que nous
sommes descendus pour passer la nuit,
avant de nous diriger vers le camp de la
Drina, qui est encore à une dizaine de
lieues d'ici : je dis nous, car nous sommes
ici deux journalistes français, Bréban et
moi, et deux Anglais, M. Buwes. du Stan-
dard, avec un rédacteur du Manchester
Guardian.
Le premier personnage que nous ren-
controns est le préfet du district de Sha-
batz en personne. C'est un homme de 35 ans
environ, d'une figure énergique et ii, telli-
gente, sans autre marque distinctive qu'une
casquette d'une extrême simplicité, abso-
lument pareille à celle des employés alle-
mands du chemin de fer de Strasbourg. II
est accompagné du professeur Spouzich,
qui remplit ici, depuis la guerre, les fonc-
tions de commissaire militaire. Nous nous
présentons, nous sommes reçus avec une
cordialité qui nous parait bien douce après
certaines froideurs qui nous ont trop sou-
vent accueillis à Belgrade. Immédiatement
le préfet et M. Spouzich nous offrent de
nous faire visiter les établissements que
l'on a transformés en hôpitaux provisoires
et où les blessés des derniers combats sont
soignés.
Dans la rue la plus large et la plus
aérée de Shabalz, le drapeau blanc à la
croix rouge de la Société de Genève flotte
sur trois grands bâtiments : le palais épis-
copal, le gymnate et l'école normale ; les
bancs et les pupitres des élèves ont été en-
tassés en bâte sous un hangar dans la
cour de l'école. - -
La plupart des chambres sont de la gran-
deur de nos chambres ordinaires à deux ou
trois fenêtres, et chacune contient en
moyenne quatre ou cinq )its, si ce n'est
dans le salon de réception de l'évêché et
dans trois ou quatre salles d'études de l'é-
cole normale ot du gymnase, où l'on a
mis une douzaine de lits, qui d'ailleurs y
tiennent à l'aitte. -
Nul autre ameublement. L'air pur et la
lumière entrent partout à flots. Pas trace
de mauvaise odeur. Les ble ses sont dans
le meilleur état possible, c'est-à-dire
qu'aucune maladie n'est venue s'ajouter à
1* urg blessures. Ils sont là dans des lits
très grossiers, mais très-propres, avec des
draps bien blancs ; et chacun d'eux a sous
la main une branche de feuillage dont il se
sert pour chasser les mouches, peu nom-
breuses d'ailleurs. Les uns sont étendus,
les autres accroupis, résignés, confiants
ou même gais selon l'état de leurs bles-
sures. -': <,
Ces trois hôpitaux sont placés sous la
direction du docteur Johan Valenta, pro-
fe»s«ur honoraire à l'école de médecine de
Belgrade, qui partage son activité et son
dévouement entre les hôpitaox de Bel-
grade et Shsbatz. Il eat ici aujourd'hui
et retournera à Belgrade demain.C'est,
m'annonce-t-on, lu meilleur chirurgien du
pays. Pour moi, ce que ja mais certaine-
ment c'est que ce vieillard est un homme
de cœur et un grand patriote. Je l'admire
dans ton œuvre de charité, de patience et
de science.
— « Nous avons reçu ici, à Shabatz, m'a
dit le docteur Valenta, oepuis le commence-
ment des hostilités, 360 blasés. Nous n'en
ayons perdu que ntuf, grâce à la salubrité
de nos installations, qui ne ressemblent
point à ces immenses hôpitaux des. gran-
des villes de l'occident où des milliers de
malheureux sont entastés, et grâce aussi
à la bonne constitution de nos hommes et
à leur sobriété. Voyez-les : ils ont une
jambe, un bras malade, mais le reste du
corps est sain et parait à peine affecté.
Nous n'avons pas eu un seul cas de tétanos
ou de fièvre putride. ,..
De ces 360 blesfilé., il ne nous en reste
plus ici, aujourd'hui, que 82. Comme je
je vous l'ai dit, neuf sont morts ; 160 ont
pu être expédiés à Belgrade ; et les autres
ont été renvoyés dans leurs familles dès
qu'on a supposé qu'ils pourraient y être
soignés.
— Faites-vous beaucoup d'amputations t
ai je demandé au doctear Valenta.
— ires-peu, car nous ne faisons d'am-
putation qu'après avoir obtenu le consente-
ment formel des malade.. Je tâche de les
persuader, je leur dis : « Mon ami, il faut
» choisir, tu te laisseras couper la jambe
» ou tu mourras, » et il est très-rate que
ceux qui ne pourraient vivre qu'à l'aide
d'une amputation n'aiment pas mieux
mourir. Je sais bien qu'ailleurs on agit au-
lrement. Mais nous croyons, ici. que le
devoir est avant tout de respecter les vo-
lontés inthviduelles. No. blesgég savent ce
qu'ils font ; ils sont prévenus. Et, en
somme, j'en perds moins peut-être avec ce
système qu'en opérant ces pauvres gens
contre leur gré. Nous cherchons, nous
nous ingénions, et il nous arrive souvent
de réussir, puisqu'au bout du compte" sur
360 blessés, j'en ai perdu 9. » -
En causant ainsi, nous faisions le cour
des lits, visitant les trois ambulancJ* rune
après l'autre. Tous les soldats attachaient
sur le brave docteur Valenta un long re.
gard de reconnaissance et de confiance,
l'appelaient à voix basse près de leur lit lui
demandaient de jeter un coup dloeil &Ur
leurs plaies, et se retouchaient encouraa-éa
par sa courte vbite. Dans une petite cham-
bre de l'école Dormale, j'ai serré la main
de deux jeunes et bfaux officiers qui se dé-
solaient de leur inaction présente. Dans un
autre dortoir de sept ou huit lits, j'ai vu
Aleksa Eritsch. le brave des braves, percé
d'un coup de baïonnette au bras après avoir
pris, dans le même combat, dam la même
mêlée, un drapeau turc et deux canons C'est *
un jeune homme de 27 ou 28 ans; j'ai rare.
meut vu un regard plus franc et plus
doux. -
-« Mai., demandai-je encore au doc-
teur Valenta, je vais, en sortant d'ici,
écrire en France; puisje vous être bon à
quelque chose ? De quoi avez-vous besoin t
Qae peut-on dire? Que dois-je demander?
Sans doute des aides, d'abord, car voua me
paraissez en manquer ici. -
— Oui, des aidel, dit-il, et pourtant il y
a un grand malheur : c'est qu'ils ne parle-
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