Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-08-15
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 août 1924 15 août 1924
Description : 1924/08/15 (N19605). 1924/08/15 (N19605).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
< 27 THERMIDOR, AN 132. — N° 19.605
Ntwàéro s QtTÎNZE CaEWTEMES
VENDREDI 15 AOUT 1924. — N' 19.605
Fondateurs (1 S9) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS:
tea M mh MM
SEINE & S.-ET-OISB 40* 21* IL »
FRANCE ET COLONIES 45 » 23 » 12 *
ETRANGER A « 75' 38 » 20 »
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RMaeliin tl Adaiusiraliao : lord 24-90,24-91. - Après 10 fcesres dl soir : Lame 04-31
, TiRIBUN E LIBRE
Au pays de lean - François Herriot
..1.
, Deux nids perdus dans la verdure à
flanc de coteau, face aux plus belles sa-
pinières des Vosges qui grimpent des
deux côtés de la vallée du Rabodeau,
tels sont les villages du Puid et du Ver-
tnond, berceau de la famille Herriot.
I La gare la plus proche où le chemin de
jFer apporte souvent des nouvelles et des
jdoctrines pernicieuses est à plus de huit
kilomètres. Le vent de la montagne vos-
jgi enne purifie tout au passage, et la foi
patriotique demeure intacte au cœur des
caillants paysans lorrains qui gardent la
tombe de Jean-François Herriot, grand-
toère du présideRt du conseil.
i C'est une bien pauvre tombe, dont la
|pierre, portant une croix en bas-relief,
penche d'un côté. Malgré les parasites
,végétaux qui rongent, sans gêne aucune,
a dalle funéraire, on lit encore — mais
pour combien de temps ? — cette ins-
cription : « Jean-François Herriot, mé-
hulle militaire, 1801-1874. Concession
perpétuelle ». -
A Le cimetière qui avoisine la vieille
jéglise de grès rouge recueille les habi-
tant du Puid et du Vermond morts dans
Ra paix de ces montagnes. C'est une com-
piune nécropole.
Quelque deux cents mètres la sépa-
rent de la maison où vécut Jean-Fran-
jçois, caporal retraité ; je les franchis
pour parler un peu de ce brave homme,
jqui fut un homme brave, à ceux qui l'ont
£ onnu.
Et il me faut passer devant ce bâti-
ment où l'Allemand avait, en 1914, ins-
itallé sa kommandantur. Le dessin d'une
norme croix de fer est demeuré sur le
imur, avec, au-dessous, cette inscription :
j<< Willa Sorgenfrei ». '-
Cinq ans l'ennemi y habita et le corps
idu vieux médaillé militaire dut frémir
Idans sa tombe. - >
Mais voici, toute pimpante, blanchie
jà la chaux, avec un énorme poirier cou-
vrant d'un superbe espalier la façade en-
tière, la maison de Jean-François, la mai-
son où naquit le père du président du
conseil. Ce père y fut élevé face à la fron-
tière, dans des traditions du plus pur pa-
triotisme, qui firent de lui un des plus
brillants officiers de l'armée française.
M. Edouard Herriot vit ainsi le jour à
IITroyes, où son père s'en était allé tenir
garnison.
En contre-bas de la maison familiale
habite Eugène Jeandel, vieillard de 74
ans, qui connut bien Jean-François et son
fils : « C'était un bien brave bomme que
le grand-père, nous dit-il On l'appelait
« le vieux caporal ». Sa vie ne fut pas
pans soucis. Remarié, il dut vendre l'im-
pieuble où étaient nés ses enfants et il
mourut là, un peu plus bas encore, dans
pette cabane. »
Hélas ! La maison mortuaire du vieux
caporal n'est plus qu'un poulailler. Tris-
te sort des lieux les plus sacrés. Les
plus sacrés, car je vous dirai tout à
'l'heure les dernières paroles de ce brave
'Lorrain, les paroles dont se souvient cer-
tainement encore, aux heures critiques
d'aujourd'hui, celui qui tient à Londres,
dans ses mains, les destinées de la
France.
,., Le vieil Eugène Jeand el, un ancien
soldat, lui aussi, devint mon guide à tra-
vers le pays. Il me présenta les Herriot
restés au berceau de la race : Prosper,
qui habite aux « Trois-Maisons » ; Mme
Samuel, logée à cinq minutes dès prés
où Jean-François, vieux et pauvre, me-
nait paître ses chèvres, au lieu dit « le
Rupt du Voué ».
Et nous retournâmes au cimetière, en
pèlerinage, devant la pierre moussue qui
recouvre les restes du grand-père Her-
riot. L'on apercevait au loin le « Mont
Pelé », qui est proche de la Roche-Mère-
Henry, et où, durant cinq ans, les sol-
dats français barrèrent la route à l'en-
vahisseur. Pas un sapin n'a été épargné
par la mitraille. Plus loin, c'est le célè-
bre monument de la Fontenelle où dor-
ment tant des nôtres. Et après s'être re-
cueilli, face à ce paysage triste et glo-
rieux, Eugène Jeandel me dit :
« J'ai assisté là-bas, dans la cabane,
aux derniers moments du vieux caporal
Herriot. Le matin de sa mort, il me chu-
chota ses dernières volontés :
« — Mon brave ami, me dit-il, j'ai
connu 1870 et l'affreuse duplicité des
Allemands. Que Dieu préserve la
France d'une nouvelle guerre. Mais
si Dar tnalheur. la catastrophe se re-
nouvelait, je sais que mes enfants et
mes petits-enfants feraient leur devoir,
qu'ils sauraient maintenir haut et ferme
notre drapeau, sans se soucier des fadai-
ses des communards et autres révolution-
naires. France d'abord ! Et gare à la
ruse allemande. Tels furent toujours mes
principes, et 1870 me donna raison ;
ce seront ceux de mes descendants. Et
cette pensée adoucira mon agonie !
« Le pauvre vieux mourut quatre heu-
res après. II est là, sous cette pierre. Son
petit-fils tient à Londres le drapeau fran-
çais. Qu'il pense aux derniers mots de
son grand-père, le médaillé militaire du
Vermont !
« Monsieur, dites-lui bien que vous
m'avez vu et rappelez-lui que là-bas, à
la ligne bleue des Vosges, les paysans de
son pays d'origine comptent sur lui, sur
son patriotisme et sur l'énergie qui doit
toujours animer un fils et un petit-fils
de soldat. »
J'ai promis à Eugène Jeandel, le vieil
ami de Jean-François, de rapporter fi-
dèlement ses paroles. Et voilà qui est
fait. Autour de la tombe sacrée, tous les
habitants du Puid et du Vermont espè-
rent en celui qui est presque leur enfant.
Puisse M. Herriot ne pas les décevoir
à l'heure suprême où se jouent les desti-
nées de la patrie !
René PAROD.
^-j!- *-—— ,. i ! , ,a
Notre Directeur, M. Edmond du Mesnil,
en villégiature aux Eaux, s'excuse auprès de
ses chers lecteurs, de ne pouvoir donner son
Editorial quotidien jusqu'au 1" septembre.
LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Dans un cercle
« L'opinion a le vertige. Elle ne com-
prend plus, » écrivait hier un journal
suisse rendant compte des sentiments
qui animent l'opinion publique en
France devant les débats de Londres.
Ce journal étranger a raison. L'opinion
française comprend de moins en moins
pourquoi nous avons renoncé systéma-
tiquement à nos garanties politiques,
consenti à la diminution sensible de
notre créance-réparations, pour nous
trouver finalement en présence d'une
Allemagne qui exige de voir nos trou-
pes quitter la Ruhr, non dans un an,
mais dans six mois et même trois, c'est-
à-dire le 10 juillet prochain.
Les négociations engagées à Londres
entre les délégués français et les repré-
sentants du Reich tournent actuelle-
ment dans un cercle.
— Nous n'évacuerons militairement
la Ruhr, disent les nôtres, que dans un
an, après que vous aurez commencé
d'exécuter sérieusement le plan Dawes.
Nous verrons alors si vous avez effectué
le placement des obligations ferroviai-
res et industrielles. Nous vous jugerons
à vos actes et vous traiterons en consé-
quence.
Et eux, les Allemands, de répondre :
— Impossible :l. Nous ne pouvons pas
exécuter le plan Dawes si nous sommes
gênés dans la Ruhr par la présence de
vos soldats. Pour commencer, les ban-
quiers américains et anglais refuseront
de souscrire à l'emprunt de 800 millions
de marks-or, si les prêteurs qu'ils re-
présentent s'aperçoivent de la menace
qui, ne fût-ce que de loin, pèse toujours
sur leurs éventuelles garanties. »
Tel est le cercle. qui n'a rien de ma-
gique, car on peut le franchir. Les ban-
quiers ont déjà pris toutes leurs pré-
cautions, ij compris la mise sous d'étroi-
tes bandelettes de la C. D. R. et tout le
système compliqué d'arbitrages qui li-
mite notre indépendance d'action. Nous
avons cédé sur presque tous les points.
Reste celui que nous venons d'exposer.
Les Allemands se sont avisés, hier, que
les « bons amis » britanniques ne les
y soutenaient pas. Et les voici tout su-
cre et miel. « Oignez vilain. »
Au fond, ces gens-là sont très satis-
faits et je les vois bien rire d'aise. lIé-
las 1. pour nous !. j'en appelle à
Nietzsche : « Il y a de la glace dans leur
rire !. »
G. PEYTAVI DE FAUGERES.
On attend Pelletier d'Oisy
pour le 21 août
Pelletier d'Oisy, le héros du magnifique
raid aérien Paris-Shanghai, arrivera en
France le 21 août. C'est avec impatience que
le pays attend le retour de cet intrépide
aviateur à qui un accueil enthousiaste sera
fait.
Mais les fêtes organisées à Paris, en l'hon-
neur de Pelletier d'Oisy et de son mécani-
cien Besin n'auront lieu qu'après la période
des vacances, c'est-à-dire dans la deuxième
quinzaine d'octobre. Elle comprendront :
une réception à l'Hôtel de Ville, une récep-
tion à la Sorbonne, des galas et un banquet.
La France résume tout pour moi, liberté
de la raison, progrès et justice, république:
tout cela, c'est la France. Voilà pourquoi
il n'y a rien, il ne peut rien y avoir
au-dessus de la France.
GAMBETTA. ---
Il fallait y penser.
Saviez-vous — nous avouons que nous
l'ignorions — qu'au cas où telle personne,
née dans telle commune, meurt dans une
autre commune, le décès n'est pas mathé-
matiquement enregistré dans la commune
où la personne est née ?
Si bien, qu'il faut parfois se livrer à
des recherches compliquées pour retrou-
ver l'identité de la personne décédée.
Une toute petite formalité simplifierait
tout. Il suffirait que le maire de la commu-
ne où a été enregistré le décès avertisse
le maire de la commune du lieu de nais-
sance, coinme cela se pratique pour les
mariages. Mention en serait portée sur
l'acte de naissance. Rien de plus logique.
Or, le conseil d'arrondissement de Senlis
vient de s'occuper de cette question et il
a émis le vœu, à l'unanimité, que les mu-
nicipalités soient tenues de signaler tous
les décès aux lieux de naissance, afin
qu'une mention de ces décès soit portée
en marge des actes de naissance sur les
registres de l'état civil.
Un bon point au conseil d'arrondisse-
ment de Senlis.
Nous soumettons aux pouvoirs publics
une autre petite réforme, préconisée aus-si
par un conseil d'arrondissement.
Pourquoi s'entête-t-on à monter les gen-
darmes sur des chevaux. ? Quand il y
a des bicyclettes ? Si on modernisait un
peu tout ça ?
Et puis encore une question :
— Si les gendarmes se mettaient en
« bourgeois » est-ce qu'ils n'auraient pas
plus de chance de rencontrer, sous ce
costume « inoffensif », le voleur en fuite ?
On ne se méfie pas du brave type qui
passe en « bécane » sur une route. Tan-
dis qu'au loin la silhouette du gendarme
à cheval, ça ne passe pas inaperçu et si
l'on ne tient pas à le saluer on peut tou-
jours faire un détour.
Nous offrons ces suggestions au conseil
d'arrondissement de Senlis qui semble prêt
à apporter quelques réformes dans la rou-
tine administrative.
—————————— 81"
Toujours pratiques
messieurs les Anglais
Voici une nouvelle fort suggestive et qui
démontre que, prévoyant déjà certains effets
de l'application du plan Dawes sur le déve-
loppement de l'industrie allemande et des
exhortations du Reich, les Anglais se met-
tent en garde. C'est toujours une bonne leçon
à prendre de ces chers voisins dont l'idéalis-
me n'est jamais aussi admirable et désinté-
ressé que lorsqu'il s'agit d'autrui.
Le gouvernement britannique vient de réta-
blir la taxe de 26 p. 100 sur les produits im-
portés d'Allemagne.
Il convient de se souvenir que cette taxa
fortement protectionniste — on s'en doute
un peu — qui frappait les produits alle-
mands, fut réduite, le 25 février dernier à
5 p. 100. Le gouvernement travailliste of-
frait ce joli cadeau aux exportateurs alle-
mands. Le « Daily Express », qui fut tou-
jours ardemment protectionniste et « préfé-
rentialiste », soulignait dès cette époque le
tort qu'une telle mesure allait causer à l'in-
dustrie nationale, désormais fortement con-
currencée par la camelote boche. Sir Robert
Horne prononça même ette parole : « L'effet
de cette mesure sera d'inonder le pays de
marchandises allemandes. »
A la vérité, la concurrence ne pouvait en-
core être trs efficace. Mais voici Je plan
Dawes à la veille d'être appliqué, l'Allema-
gne attendant la manne de l'emprunt de 800
millions de marks-or, possédant déjà un ou-
tillage industriel de premier ordre et, les
dents forts longues, espérant à la conquête
des marchés extérieurs. Menace grave pour
les producteurs anglais. Ohé ! messieurs du
gouvernement ! Il ne s'agit plus de faire les
farauds. Vite, remettez en vigueur la taxe
de 2'6 p. 100.
M. MacDonald, de qui le cœur généreux n'est
point indifférent aux intérêts de son pays,
s'est donc empressé de rétablir la taxe. Fait-
il pas mieux que de se plaindre ?.
'1.'! .u"" UI.,..U' Il liN. U 1" u. S Il. "11 ,,,",,,,,.,, "U' JI os".
EN TROISIEME PAGE ;
Lettres, Arts, Sciences. — La Vie politique
et sociale.
Ça ne me regarde pas!
Si vous avez l'intention de télégraphier
à Marseille, je souhaite que vous n'ayez
pas une nouvelle importante à annoncer.
Je le souhaite, mais je suppose que vous
ne vous amusez pas à télégraphier pour
dire qu'il pleut.
Cependant l'employé consciencieux à
qui vous tendrez votre télégramme vous
répondra :
, —- Ça va mettre du temps, les communi-
cations sont à peu près interrompues entre
Paris et Marseille, et cela, depuis quelques
jours.
- Et pourquoi ne peut-on plus télégra-
phier à Marseille ?
— Parce que, il y a plus de huit jours,
des orages ont avarié 400 mètres de lignes.
Qu'on les répare ! direz-vous. En huit
jours ce -n'est pas un travail de galérien.
Oui, mais, voilà où la situation se
complique :
Marseille ne veut pas entendre parler
de ces travaux, ça ne la regarde pas.
La réfection à opérer dépend, prétend-elle
du secteur lyonnais.
Or, Lyon fait la sourde oreille :
— Que Marseille se débrouille !
Si Lyon et Marseille persistent dans cette
attitude, le service télégraphique sera in-
terrompu sur une ligne extrêmement im-
portante, à cause de querelles de ville à
ville.
Toujours les cloisons entre les services,
les cloisons de paperasseries administrati-
ves ! Les plus difficiles à démolir.
Il est inadmissible que cette situation se
prolonge. Elle n'a que trop duré. Il est
temps que Lyon et Marseille se mettent
d'accord.
—,—.—.——————— -
L'Amérique sèche
Elle renforce la flotte de surveillance
New-York, 14 août. — La « Chicago Tri-
,bune » annonce que dans quelques semaines
la « flotte sèche » des Etats-Unis sera ren-
forcée.
Plusieurs torpilleurs et soixante-quinze nou-
veaux bateaux patrouilleurs vont se mettre en
campagne. Cette augmentation n'est que le
commencement de la mise en œuvre d'un plan
qui prévoit une flotte de vingt torpilleurs et
trois cent vingt patrouilleurs, avec des aéro-
planes comme éclaireurs. La réalisation de ce
vaste projet, qui ne se fera qu'au cas où les
mesures qui viennent d'être prises seraient in-
suffisantes, présente une grosse difficulté : le
recrutement de gardes-côtes.
De grandes affiches multicolores décorent
New-York et tous les grands ports. Elles dé-
crivent les charmes de la vie romanesque des
gardes-côtes sur terre et sur mer, et se termi-
nent par cette, invitation : « Le service des
gardes-côtes demande des hommes énergiques,
aimant, les aventures, Grandes chances d'a-
vancement. Engagements d'un an. »
Jusqu'ici, les bureaux de recrutement n'ont
pas eu trop à faire, et un employé interrogé
à ce sujet a déclaré que les jeunes Américains
peuvent trouver toutes les aventures qu'ils dé-
sirent en pratiquant eux-mêmes la .fraude des
liqueurs et les nombreuses industries qui en
sont nées.
.,..
Des malfaiteurs attaquent
un train à Marseille
Ils enlèvent une somme importante
Marseille, 14 août. — Un train de mar-
chandises, se rendant de la gare d'Arenc,
près des quais maritimes, à la gare princi-
pale (gare Saint-Charles), a été attaqué, la
nuit dernière, par des bandits masqués. Ces
derniers avaient enduit les rails de graisse,
pour faire patiner le convoi. Ils sautèrent
dans le fourgon de tête, tinrent en respect
le conducteur-chef et un wagonnier, et s'em-
parèrent d'une caisse de recettes provenant
de la gare d'Arenc.
Puis ils sautèrent sur la voie ferrée, près
d'un pont, dans le quartier de la Belle-de-
Mai, à deux kilomètres de la gare de voya-
geurs.
Le montant- du vol est évalué à 9.000 -fr.
de numéraire et à 234.000 fr. de chèques bar-
rés, par conséquent inutilisables.
Les Investigations policières tendent à se
resserrer autour de certains individus qui
connaissaient parfaitement le trafic de cette
ligne locale.
— Rosalie, surveillez donc votre ragoût qui s'éclipse.
C'est Pas le ragoût qui s'éclipse, Madame, c'est la lune..t
e , LE PROBLEME DE LA RUHR
.-.,_' -., 4
La formule française d'évacuation
est acceptée par tous les alliés
Mais les Allemands ne donneront leur répense qu'aujourd'hui
Le chancelier Marx a télégraphié au président Ebert
■ :> t c —————.
Londres, 14 août. — La matinée a été assez
mouvementée à la Conférence.
A 9 h. 30, les six chefs des délégations al-
liées se sont rencontrés à Downing Street.
M. Herriot a mis ses collègues au courant
des conversations qu'il avait eues la veille,
ainsi que les délégués belges, avec les re-
présentants du Reich.
Tous les plénipotentiaires alliés ont re-
connu que la France, en acceptant l'évacua-
tion militaire de la Ruhr dans un délai d'un
an, faisait preuve -d'un grand esprit de con-
ciliation, et que le gouvernement allemand
devait absolument adhérer à cette condition.
Les représentants du Reich furent alors
mandés téléphoniquement à Downing Street,
où ils arrivèrent à 10 h. 30.
A la demande de M. Herriot, M. MacDo-
nald, assisté de M. Kellogg, ambassadeur des
Etats-Unis à Londres, mit au courant MM.
Marx et Stresemann des dispositions unani-
mes des Alliés. L'entrevue a eu lieu dans le
jardin de la résidence du premier ministre.
Les plénipotentiaires allemands parurent
tout à fait décontenancés par l'appel qui leur
était ainsi adressé en laveur de l'acceptation
du maintien des troupes franco-belges dans
la Ruhr pendant les douze premiers mois
de la mise en exécution du plan des experts.
Finalement, ils demandèrent à réfléchir à
nouveau, promettant une réponse pour midi.
Ce nouveau délai leur fut accordé.
Après que les ministres allemands eurent
regagné leur hôtel, M. MacDonald, rendit
compte de sa démarche aux premiers délé-
gués alliés, qui attendaient dans son cabinet
le Tésultat de l'entretien, et qui s'y sont l'éu-
nia à nouveau à midi 30 pour recevoir les
délégués du Reich.
Encore un nouveau délai : ;
La réunion que les ministres ont eue, à
midi 30, avec les plénipotentiaires allemands,
a été très brève. Ceux-ci ont demandé à ne
faire connaître leur réponse que cet après-
midi, sans doute pour attendre une commu-
nication de Berlin.
A 15 h., les ministres français, belges et al-
lemands se rencontreront à Downing Street,
et, à 17 heures, aura lieu une réunion des
.quatorze délégués alliés et allemands, si ceux-
ci ont fait connaître leur point de vue quant
à l'évacuation militaire de la Ruhr.
Oa croit généralement que les délégués
allemands accepteront finalement le délai
d'un an, mais en réclamant dans l'intervalle
la réduction des contingents d'occupation
franco-belges.
M. Marx chez M. Herriot
A 14 h. 30, le chancelier Marx s'est rendu à
l'hôtel de la délégation française où il a
demandé à conférer avec M. Herriot avant la
séance de l'après-midi entre les ministres
alliés et allemands.
Prévenu aussitôt, le président du Conseil
français, qui déjeunait chez des amis per-
sonnels, est revenu à son hôtel et a reçu le
chancelier.
Durant 45 minutes le chancelier allemand
expliqua au président du Conseil français
que les décisions à prendre par le Reich
étaient si graves qu'il avait l'intention d'en-
voyer M. Luther à Berlin pour s'entretenir
avec le président Ebert et les aiitres mi-
nistres allemands et aussi sonder les partis
politiques du Reichstag. A cela M. Herriot
répondit qu'il n'y voyait aucun inconvénient
mais qu'il insistait à nouveau sur le point
qu'il ne saurait être nullement question de
faire un .marchandage quelconque.
La réunion de l'après-midi
Comme l'entretien entie M. Herriot et le
chancelier Marx s'était prolongé au delà de
16 heures, la réunion tripartite Avançais,
belges et allemands) n'a été ouverte qu'à
15 h. 30.
Dès l'ouverture de la séance, le Dr Marx
répéta alors devant les délégués belges ce
qu'il avait déjà dit quelques minutes aupa-
ravant à M. Herriot au Hyde-Park Hôtel et
ajouta qu'il se voyait dans l'obligation d'en-
voyer un délégué à Berlin. Il proposa en con-
séquence que la conférence ne reprît ses dé-
libérations que lundi prochain seulement.
M. Herriot ne souleva aucune objection,
mais il se rendit auprès de M. MacDonald
à qui il exposa la situation.
Immédiatement, le Premier britannique
déclara qu'il ne comprenait pas qu'il fût né-
cessaire d'ajourner la conférence pendant si
longtemps et il se rendit aussitôt auprès du
chancelier Marx.
Après quelques minutes d'entretien entre
les deux hommes d'Etat, on annonçait qu'au-
cun ministre allemand n'irait à Berlin et
çue le chancelier venait d'adresser un nou-
veau et long télégramme au président Ebert,
en lui demandant une réponse définitive pour
vendredi matin, afin qu'elle puisse être com-
muniquée au cours de la réunion tripartite
qui doit avoir lieu à Downing Street, vers
10 heures.
Sur ce, la réunion internationale se mit à.
siéger et ;l'on adopta encore quelques points
de détail relatifs à la mise à exécution dV"-
plan Dawes.
L'impressioa générale à Londres
L'impression générale à Londres est que, en:
définitive, les délégués allemands accepteront
toutes les propositions françaises et, qu'en..
agissant comme Ils l'ont fait jusqu'ici, ils
n'avaient d'autre but que de se concilier l'o-
pinion publique de leur pays et, surtout, de
ne pas donner l'impression d'avoir cédé trop
rapidement aux propositions de M. Herriot.
On dit même que le chancelier Marx aurait
déclaré au président du Conseil français
qu'il comprenait fort bien qu'un certain délai
était nécessaire pour l'évacuation militaire
de la Ruhr.
Les relations commerciales franco-allemandes
Londres, 14 août. — M. Seydoox, sous-
directeur des relations commerciales au mi-
nistère des affaires étrangères, poursuivra
cet après-midi, avec les experts allemands,
les négociations relatives à l'établissement
d'un morlus vivendi franco-allemand jusqu'à
la conclusion d'un accord commercial entre
les deux pays.
M. Serruys, directeur au ministère du com-
merce, qui est arrivé à Londres cette nuit,
assistera M. Seydoux dans le règlement tech-
nique de la question.
La politique française à Londres
Lausanne, 14 août. — On lit dans la « Ga,
zette de Lauzanne », sous le titre : « Les con..
cessions de M. Herriot > :
« La France a abandonné l'essentiel des
positions que les prédécesseurs de M. Her-
riot considéraient comme vitales. Il se peut
que cette politique, si elle prive la France de
ses moyens d'action sur les Alliés et de pres-
sion sur l'Allemagne, lui rende en retour la
confiance des autres nations. n se peut sue
M. Herriot obtienne le mois prochain, à Ge-
nève, ce que MM. Clemenceau, Briand et
Poincaré n'obtinrent ni à Paris ou à Cannes,
ni à. Londres : un pacte international de sé-
curité et d'assistance mutuelle. En ce cas,
les concessions présentes seraient plus que
justifiées. Pour l'heure, elles sont sImple"
ment alarmantes.
« Cette volonté de liquider les questions
qui empoisonnent les relations internationa-
les depuis quatre ans est fort louable. Les
petits Etats ne peuvent que s'en réjouir et
le prestige de la S.D.N. y gagner. Mais si
l'on contemple le chemin parcouru depuis
1919, et même seulement depuis l'entrée en
1923 des troupes franco-belges en Ruhr, quel
changement ne constate-t-on pas? Quelle évo-
lution, quelle révolution de toutes nos con.
c'eptions, quelle modification substantielle^
des rapports franco-allemands. >
CONSEIL DE CABINET
la rentrée des Chambres
aura lieu mercredi
C'est du moins la date envisagée
par les minisires restés à Paris
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat se
60nt réunis,, hier matin, en Conseil de cabi-
net au Quai d'Orsay, sous la présidence de
M. René Renoult, garde des Sceaux, prési-
dent du Conseil par intérim.
Le Conseil a décidé que, conformément aux
déclarations spontanément faites aux Cham-
bres par le président du Conseil, le gouver-
nement se présenterait devant le Parlement
aussitôt après la clôture de la Conférence.
La date de mercredi 20 août a été envisa-
gée ; toutefois, le Conseil a confié à M. René
Renoult, président du Conseil par intérim, la
mission de prendre une décision définitive à
ce sujet, d'accord avec les présidents des
deux Chambres dès la fin de la Conférence.
Jaurès au Pan&éon
Le Conseil a chargé le ministre de l'Ins'
truction publique de préparer la cérémonie
du transfert des cendres de Jaurès au Pan-
théon à une date voisine de la rentrée sco-
laire et de la rentrée parlementaire.
Le Conseil a ensuite procédé à l'expédition
des affaires courantes.
1 • ■ .i ■ M.
; La poule aux œufs d'or
Saint-Etienne, 14 août. — M. Francis Ter-
raillon, propriétaire à Cottance, en éventrant
une poule qu'il avait achetée au marché, a
trouvé dans l'intestin de l'animal un diamant
paraissant avoir une certain* valeur.
LE CRIME DE VERSAILLES
Deux individus suspects
sont arrêtés s
Les résultats de l'autopiie réduisent à néant
la version du suicide
Les inspecteurs de la sûreté, poursuivant
leurs investigations au sujet du, crime de
Versailles, ont vérifié, hier matin, les billet..
provenant de la gare de Paris-Montparnasse,
qui .ont été reçus à la gare de Versailles'
rive gauche. Aucun de ces billets ne porte de
traces suspectes permettant de guider les
recherches des policiers.
D'autre part, le chef de brigade de la
Bourdinière, commune située non loin de
Chartres, a signalé à la gendarmerie de Ver-
sailles qu'hier soir il avait arrêté, sur la
grand'route, deux individus dépourvus de pa-
piers d'identité et dont le signalement pour-,
rait correspondre à celui fourni par les té-
moins de la gare de Versailles. Les deux-hom-
mes ont dit se nommer Louis Loyer, et An-
dré Romain. Ils ont prétendu venir de Ver-
sailles où ils travaillaient dans une verre-
rie. Or, cette verrerie n'existe pas à Ver-
sailles.
Signalons enfin que le chef de gare do
Velsailles-Matelot a avisé le commissaire de
police de la disparition de deux ouviers algé-
riens. - :,-.;"":".::,,: -
Il apptyaît, dès maintenant, que la vie.
time, lorsqu'elle fut assassinée, n'avàit. guère
d'argent sur elle, puisqu'elle avait été obli-
gée d'emprunter 20 francs. Le butin des crie
minels n'a pu être bien grand. -
La police d'assurance
Ce matin, les inspecteurs de la première,
brigade mobile se sont transportés au domi.
Ntwàéro s QtTÎNZE CaEWTEMES
VENDREDI 15 AOUT 1924. — N' 19.605
Fondateurs (1 S9) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS:
tea M mh MM
SEINE & S.-ET-OISB 40* 21* IL »
FRANCE ET COLONIES 45 » 23 » 12 *
ETRANGER A « 75' 38 » 20 »
âûnastr toute, les communications
au Directeur
Bêdacîaar en Chef :
YVES PLESSIS
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ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
38, b01.11e"V"card de Strasbourg. F-A-IRIS-IX*
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES :
RMaeliin tl Adaiusiraliao : lord 24-90,24-91. - Après 10 fcesres dl soir : Lame 04-31
, TiRIBUN E LIBRE
Au pays de lean - François Herriot
..1.
, Deux nids perdus dans la verdure à
flanc de coteau, face aux plus belles sa-
pinières des Vosges qui grimpent des
deux côtés de la vallée du Rabodeau,
tels sont les villages du Puid et du Ver-
tnond, berceau de la famille Herriot.
I La gare la plus proche où le chemin de
jFer apporte souvent des nouvelles et des
jdoctrines pernicieuses est à plus de huit
kilomètres. Le vent de la montagne vos-
jgi enne purifie tout au passage, et la foi
patriotique demeure intacte au cœur des
caillants paysans lorrains qui gardent la
tombe de Jean-François Herriot, grand-
toère du présideRt du conseil.
i C'est une bien pauvre tombe, dont la
|pierre, portant une croix en bas-relief,
penche d'un côté. Malgré les parasites
,végétaux qui rongent, sans gêne aucune,
a dalle funéraire, on lit encore — mais
pour combien de temps ? — cette ins-
cription : « Jean-François Herriot, mé-
hulle militaire, 1801-1874. Concession
perpétuelle ». -
A Le cimetière qui avoisine la vieille
jéglise de grès rouge recueille les habi-
tant du Puid et du Vermond morts dans
Ra paix de ces montagnes. C'est une com-
piune nécropole.
Quelque deux cents mètres la sépa-
rent de la maison où vécut Jean-Fran-
jçois, caporal retraité ; je les franchis
pour parler un peu de ce brave homme,
jqui fut un homme brave, à ceux qui l'ont
£ onnu.
Et il me faut passer devant ce bâti-
ment où l'Allemand avait, en 1914, ins-
itallé sa kommandantur. Le dessin d'une
norme croix de fer est demeuré sur le
imur, avec, au-dessous, cette inscription :
j<< Willa Sorgenfrei ». '-
Cinq ans l'ennemi y habita et le corps
idu vieux médaillé militaire dut frémir
Idans sa tombe. - >
Mais voici, toute pimpante, blanchie
jà la chaux, avec un énorme poirier cou-
vrant d'un superbe espalier la façade en-
tière, la maison de Jean-François, la mai-
son où naquit le père du président du
conseil. Ce père y fut élevé face à la fron-
tière, dans des traditions du plus pur pa-
triotisme, qui firent de lui un des plus
brillants officiers de l'armée française.
M. Edouard Herriot vit ainsi le jour à
IITroyes, où son père s'en était allé tenir
garnison.
En contre-bas de la maison familiale
habite Eugène Jeandel, vieillard de 74
ans, qui connut bien Jean-François et son
fils : « C'était un bien brave bomme que
le grand-père, nous dit-il On l'appelait
« le vieux caporal ». Sa vie ne fut pas
pans soucis. Remarié, il dut vendre l'im-
pieuble où étaient nés ses enfants et il
mourut là, un peu plus bas encore, dans
pette cabane. »
Hélas ! La maison mortuaire du vieux
caporal n'est plus qu'un poulailler. Tris-
te sort des lieux les plus sacrés. Les
plus sacrés, car je vous dirai tout à
'l'heure les dernières paroles de ce brave
'Lorrain, les paroles dont se souvient cer-
tainement encore, aux heures critiques
d'aujourd'hui, celui qui tient à Londres,
dans ses mains, les destinées de la
France.
,., Le vieil Eugène Jeand el, un ancien
soldat, lui aussi, devint mon guide à tra-
vers le pays. Il me présenta les Herriot
restés au berceau de la race : Prosper,
qui habite aux « Trois-Maisons » ; Mme
Samuel, logée à cinq minutes dès prés
où Jean-François, vieux et pauvre, me-
nait paître ses chèvres, au lieu dit « le
Rupt du Voué ».
Et nous retournâmes au cimetière, en
pèlerinage, devant la pierre moussue qui
recouvre les restes du grand-père Her-
riot. L'on apercevait au loin le « Mont
Pelé », qui est proche de la Roche-Mère-
Henry, et où, durant cinq ans, les sol-
dats français barrèrent la route à l'en-
vahisseur. Pas un sapin n'a été épargné
par la mitraille. Plus loin, c'est le célè-
bre monument de la Fontenelle où dor-
ment tant des nôtres. Et après s'être re-
cueilli, face à ce paysage triste et glo-
rieux, Eugène Jeandel me dit :
« J'ai assisté là-bas, dans la cabane,
aux derniers moments du vieux caporal
Herriot. Le matin de sa mort, il me chu-
chota ses dernières volontés :
« — Mon brave ami, me dit-il, j'ai
connu 1870 et l'affreuse duplicité des
Allemands. Que Dieu préserve la
France d'une nouvelle guerre. Mais
si Dar tnalheur. la catastrophe se re-
nouvelait, je sais que mes enfants et
mes petits-enfants feraient leur devoir,
qu'ils sauraient maintenir haut et ferme
notre drapeau, sans se soucier des fadai-
ses des communards et autres révolution-
naires. France d'abord ! Et gare à la
ruse allemande. Tels furent toujours mes
principes, et 1870 me donna raison ;
ce seront ceux de mes descendants. Et
cette pensée adoucira mon agonie !
« Le pauvre vieux mourut quatre heu-
res après. II est là, sous cette pierre. Son
petit-fils tient à Londres le drapeau fran-
çais. Qu'il pense aux derniers mots de
son grand-père, le médaillé militaire du
Vermont !
« Monsieur, dites-lui bien que vous
m'avez vu et rappelez-lui que là-bas, à
la ligne bleue des Vosges, les paysans de
son pays d'origine comptent sur lui, sur
son patriotisme et sur l'énergie qui doit
toujours animer un fils et un petit-fils
de soldat. »
J'ai promis à Eugène Jeandel, le vieil
ami de Jean-François, de rapporter fi-
dèlement ses paroles. Et voilà qui est
fait. Autour de la tombe sacrée, tous les
habitants du Puid et du Vermont espè-
rent en celui qui est presque leur enfant.
Puisse M. Herriot ne pas les décevoir
à l'heure suprême où se jouent les desti-
nées de la patrie !
René PAROD.
^-j!- *-—— ,. i ! , ,a
Notre Directeur, M. Edmond du Mesnil,
en villégiature aux Eaux, s'excuse auprès de
ses chers lecteurs, de ne pouvoir donner son
Editorial quotidien jusqu'au 1" septembre.
LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Dans un cercle
« L'opinion a le vertige. Elle ne com-
prend plus, » écrivait hier un journal
suisse rendant compte des sentiments
qui animent l'opinion publique en
France devant les débats de Londres.
Ce journal étranger a raison. L'opinion
française comprend de moins en moins
pourquoi nous avons renoncé systéma-
tiquement à nos garanties politiques,
consenti à la diminution sensible de
notre créance-réparations, pour nous
trouver finalement en présence d'une
Allemagne qui exige de voir nos trou-
pes quitter la Ruhr, non dans un an,
mais dans six mois et même trois, c'est-
à-dire le 10 juillet prochain.
Les négociations engagées à Londres
entre les délégués français et les repré-
sentants du Reich tournent actuelle-
ment dans un cercle.
— Nous n'évacuerons militairement
la Ruhr, disent les nôtres, que dans un
an, après que vous aurez commencé
d'exécuter sérieusement le plan Dawes.
Nous verrons alors si vous avez effectué
le placement des obligations ferroviai-
res et industrielles. Nous vous jugerons
à vos actes et vous traiterons en consé-
quence.
Et eux, les Allemands, de répondre :
— Impossible :l. Nous ne pouvons pas
exécuter le plan Dawes si nous sommes
gênés dans la Ruhr par la présence de
vos soldats. Pour commencer, les ban-
quiers américains et anglais refuseront
de souscrire à l'emprunt de 800 millions
de marks-or, si les prêteurs qu'ils re-
présentent s'aperçoivent de la menace
qui, ne fût-ce que de loin, pèse toujours
sur leurs éventuelles garanties. »
Tel est le cercle. qui n'a rien de ma-
gique, car on peut le franchir. Les ban-
quiers ont déjà pris toutes leurs pré-
cautions, ij compris la mise sous d'étroi-
tes bandelettes de la C. D. R. et tout le
système compliqué d'arbitrages qui li-
mite notre indépendance d'action. Nous
avons cédé sur presque tous les points.
Reste celui que nous venons d'exposer.
Les Allemands se sont avisés, hier, que
les « bons amis » britanniques ne les
y soutenaient pas. Et les voici tout su-
cre et miel. « Oignez vilain. »
Au fond, ces gens-là sont très satis-
faits et je les vois bien rire d'aise. lIé-
las 1. pour nous !. j'en appelle à
Nietzsche : « Il y a de la glace dans leur
rire !. »
G. PEYTAVI DE FAUGERES.
On attend Pelletier d'Oisy
pour le 21 août
Pelletier d'Oisy, le héros du magnifique
raid aérien Paris-Shanghai, arrivera en
France le 21 août. C'est avec impatience que
le pays attend le retour de cet intrépide
aviateur à qui un accueil enthousiaste sera
fait.
Mais les fêtes organisées à Paris, en l'hon-
neur de Pelletier d'Oisy et de son mécani-
cien Besin n'auront lieu qu'après la période
des vacances, c'est-à-dire dans la deuxième
quinzaine d'octobre. Elle comprendront :
une réception à l'Hôtel de Ville, une récep-
tion à la Sorbonne, des galas et un banquet.
La France résume tout pour moi, liberté
de la raison, progrès et justice, république:
tout cela, c'est la France. Voilà pourquoi
il n'y a rien, il ne peut rien y avoir
au-dessus de la France.
GAMBETTA. ---
Il fallait y penser.
Saviez-vous — nous avouons que nous
l'ignorions — qu'au cas où telle personne,
née dans telle commune, meurt dans une
autre commune, le décès n'est pas mathé-
matiquement enregistré dans la commune
où la personne est née ?
Si bien, qu'il faut parfois se livrer à
des recherches compliquées pour retrou-
ver l'identité de la personne décédée.
Une toute petite formalité simplifierait
tout. Il suffirait que le maire de la commu-
ne où a été enregistré le décès avertisse
le maire de la commune du lieu de nais-
sance, coinme cela se pratique pour les
mariages. Mention en serait portée sur
l'acte de naissance. Rien de plus logique.
Or, le conseil d'arrondissement de Senlis
vient de s'occuper de cette question et il
a émis le vœu, à l'unanimité, que les mu-
nicipalités soient tenues de signaler tous
les décès aux lieux de naissance, afin
qu'une mention de ces décès soit portée
en marge des actes de naissance sur les
registres de l'état civil.
Un bon point au conseil d'arrondisse-
ment de Senlis.
Nous soumettons aux pouvoirs publics
une autre petite réforme, préconisée aus-si
par un conseil d'arrondissement.
Pourquoi s'entête-t-on à monter les gen-
darmes sur des chevaux. ? Quand il y
a des bicyclettes ? Si on modernisait un
peu tout ça ?
Et puis encore une question :
— Si les gendarmes se mettaient en
« bourgeois » est-ce qu'ils n'auraient pas
plus de chance de rencontrer, sous ce
costume « inoffensif », le voleur en fuite ?
On ne se méfie pas du brave type qui
passe en « bécane » sur une route. Tan-
dis qu'au loin la silhouette du gendarme
à cheval, ça ne passe pas inaperçu et si
l'on ne tient pas à le saluer on peut tou-
jours faire un détour.
Nous offrons ces suggestions au conseil
d'arrondissement de Senlis qui semble prêt
à apporter quelques réformes dans la rou-
tine administrative.
—————————— 81"
Toujours pratiques
messieurs les Anglais
Voici une nouvelle fort suggestive et qui
démontre que, prévoyant déjà certains effets
de l'application du plan Dawes sur le déve-
loppement de l'industrie allemande et des
exhortations du Reich, les Anglais se met-
tent en garde. C'est toujours une bonne leçon
à prendre de ces chers voisins dont l'idéalis-
me n'est jamais aussi admirable et désinté-
ressé que lorsqu'il s'agit d'autrui.
Le gouvernement britannique vient de réta-
blir la taxe de 26 p. 100 sur les produits im-
portés d'Allemagne.
Il convient de se souvenir que cette taxa
fortement protectionniste — on s'en doute
un peu — qui frappait les produits alle-
mands, fut réduite, le 25 février dernier à
5 p. 100. Le gouvernement travailliste of-
frait ce joli cadeau aux exportateurs alle-
mands. Le « Daily Express », qui fut tou-
jours ardemment protectionniste et « préfé-
rentialiste », soulignait dès cette époque le
tort qu'une telle mesure allait causer à l'in-
dustrie nationale, désormais fortement con-
currencée par la camelote boche. Sir Robert
Horne prononça même ette parole : « L'effet
de cette mesure sera d'inonder le pays de
marchandises allemandes. »
A la vérité, la concurrence ne pouvait en-
core être trs efficace. Mais voici Je plan
Dawes à la veille d'être appliqué, l'Allema-
gne attendant la manne de l'emprunt de 800
millions de marks-or, possédant déjà un ou-
tillage industriel de premier ordre et, les
dents forts longues, espérant à la conquête
des marchés extérieurs. Menace grave pour
les producteurs anglais. Ohé ! messieurs du
gouvernement ! Il ne s'agit plus de faire les
farauds. Vite, remettez en vigueur la taxe
de 2'6 p. 100.
M. MacDonald, de qui le cœur généreux n'est
point indifférent aux intérêts de son pays,
s'est donc empressé de rétablir la taxe. Fait-
il pas mieux que de se plaindre ?.
'1.'! .u"" UI.,..U' Il liN. U 1" u. S Il. "11 ,,,",,,,,.,, "U' JI os".
EN TROISIEME PAGE ;
Lettres, Arts, Sciences. — La Vie politique
et sociale.
Ça ne me regarde pas!
Si vous avez l'intention de télégraphier
à Marseille, je souhaite que vous n'ayez
pas une nouvelle importante à annoncer.
Je le souhaite, mais je suppose que vous
ne vous amusez pas à télégraphier pour
dire qu'il pleut.
Cependant l'employé consciencieux à
qui vous tendrez votre télégramme vous
répondra :
, —- Ça va mettre du temps, les communi-
cations sont à peu près interrompues entre
Paris et Marseille, et cela, depuis quelques
jours.
- Et pourquoi ne peut-on plus télégra-
phier à Marseille ?
— Parce que, il y a plus de huit jours,
des orages ont avarié 400 mètres de lignes.
Qu'on les répare ! direz-vous. En huit
jours ce -n'est pas un travail de galérien.
Oui, mais, voilà où la situation se
complique :
Marseille ne veut pas entendre parler
de ces travaux, ça ne la regarde pas.
La réfection à opérer dépend, prétend-elle
du secteur lyonnais.
Or, Lyon fait la sourde oreille :
— Que Marseille se débrouille !
Si Lyon et Marseille persistent dans cette
attitude, le service télégraphique sera in-
terrompu sur une ligne extrêmement im-
portante, à cause de querelles de ville à
ville.
Toujours les cloisons entre les services,
les cloisons de paperasseries administrati-
ves ! Les plus difficiles à démolir.
Il est inadmissible que cette situation se
prolonge. Elle n'a que trop duré. Il est
temps que Lyon et Marseille se mettent
d'accord.
—,—.—.——————— -
L'Amérique sèche
Elle renforce la flotte de surveillance
New-York, 14 août. — La « Chicago Tri-
,bune » annonce que dans quelques semaines
la « flotte sèche » des Etats-Unis sera ren-
forcée.
Plusieurs torpilleurs et soixante-quinze nou-
veaux bateaux patrouilleurs vont se mettre en
campagne. Cette augmentation n'est que le
commencement de la mise en œuvre d'un plan
qui prévoit une flotte de vingt torpilleurs et
trois cent vingt patrouilleurs, avec des aéro-
planes comme éclaireurs. La réalisation de ce
vaste projet, qui ne se fera qu'au cas où les
mesures qui viennent d'être prises seraient in-
suffisantes, présente une grosse difficulté : le
recrutement de gardes-côtes.
De grandes affiches multicolores décorent
New-York et tous les grands ports. Elles dé-
crivent les charmes de la vie romanesque des
gardes-côtes sur terre et sur mer, et se termi-
nent par cette, invitation : « Le service des
gardes-côtes demande des hommes énergiques,
aimant, les aventures, Grandes chances d'a-
vancement. Engagements d'un an. »
Jusqu'ici, les bureaux de recrutement n'ont
pas eu trop à faire, et un employé interrogé
à ce sujet a déclaré que les jeunes Américains
peuvent trouver toutes les aventures qu'ils dé-
sirent en pratiquant eux-mêmes la .fraude des
liqueurs et les nombreuses industries qui en
sont nées.
.,..
Des malfaiteurs attaquent
un train à Marseille
Ils enlèvent une somme importante
Marseille, 14 août. — Un train de mar-
chandises, se rendant de la gare d'Arenc,
près des quais maritimes, à la gare princi-
pale (gare Saint-Charles), a été attaqué, la
nuit dernière, par des bandits masqués. Ces
derniers avaient enduit les rails de graisse,
pour faire patiner le convoi. Ils sautèrent
dans le fourgon de tête, tinrent en respect
le conducteur-chef et un wagonnier, et s'em-
parèrent d'une caisse de recettes provenant
de la gare d'Arenc.
Puis ils sautèrent sur la voie ferrée, près
d'un pont, dans le quartier de la Belle-de-
Mai, à deux kilomètres de la gare de voya-
geurs.
Le montant- du vol est évalué à 9.000 -fr.
de numéraire et à 234.000 fr. de chèques bar-
rés, par conséquent inutilisables.
Les Investigations policières tendent à se
resserrer autour de certains individus qui
connaissaient parfaitement le trafic de cette
ligne locale.
— Rosalie, surveillez donc votre ragoût qui s'éclipse.
C'est Pas le ragoût qui s'éclipse, Madame, c'est la lune..t
e , LE PROBLEME DE LA RUHR
.-.,_' -., 4
La formule française d'évacuation
est acceptée par tous les alliés
Mais les Allemands ne donneront leur répense qu'aujourd'hui
Le chancelier Marx a télégraphié au président Ebert
■ :> t c —————.
Londres, 14 août. — La matinée a été assez
mouvementée à la Conférence.
A 9 h. 30, les six chefs des délégations al-
liées se sont rencontrés à Downing Street.
M. Herriot a mis ses collègues au courant
des conversations qu'il avait eues la veille,
ainsi que les délégués belges, avec les re-
présentants du Reich.
Tous les plénipotentiaires alliés ont re-
connu que la France, en acceptant l'évacua-
tion militaire de la Ruhr dans un délai d'un
an, faisait preuve -d'un grand esprit de con-
ciliation, et que le gouvernement allemand
devait absolument adhérer à cette condition.
Les représentants du Reich furent alors
mandés téléphoniquement à Downing Street,
où ils arrivèrent à 10 h. 30.
A la demande de M. Herriot, M. MacDo-
nald, assisté de M. Kellogg, ambassadeur des
Etats-Unis à Londres, mit au courant MM.
Marx et Stresemann des dispositions unani-
mes des Alliés. L'entrevue a eu lieu dans le
jardin de la résidence du premier ministre.
Les plénipotentiaires allemands parurent
tout à fait décontenancés par l'appel qui leur
était ainsi adressé en laveur de l'acceptation
du maintien des troupes franco-belges dans
la Ruhr pendant les douze premiers mois
de la mise en exécution du plan des experts.
Finalement, ils demandèrent à réfléchir à
nouveau, promettant une réponse pour midi.
Ce nouveau délai leur fut accordé.
Après que les ministres allemands eurent
regagné leur hôtel, M. MacDonald, rendit
compte de sa démarche aux premiers délé-
gués alliés, qui attendaient dans son cabinet
le Tésultat de l'entretien, et qui s'y sont l'éu-
nia à nouveau à midi 30 pour recevoir les
délégués du Reich.
Encore un nouveau délai : ;
La réunion que les ministres ont eue, à
midi 30, avec les plénipotentiaires allemands,
a été très brève. Ceux-ci ont demandé à ne
faire connaître leur réponse que cet après-
midi, sans doute pour attendre une commu-
nication de Berlin.
A 15 h., les ministres français, belges et al-
lemands se rencontreront à Downing Street,
et, à 17 heures, aura lieu une réunion des
.quatorze délégués alliés et allemands, si ceux-
ci ont fait connaître leur point de vue quant
à l'évacuation militaire de la Ruhr.
Oa croit généralement que les délégués
allemands accepteront finalement le délai
d'un an, mais en réclamant dans l'intervalle
la réduction des contingents d'occupation
franco-belges.
M. Marx chez M. Herriot
A 14 h. 30, le chancelier Marx s'est rendu à
l'hôtel de la délégation française où il a
demandé à conférer avec M. Herriot avant la
séance de l'après-midi entre les ministres
alliés et allemands.
Prévenu aussitôt, le président du Conseil
français, qui déjeunait chez des amis per-
sonnels, est revenu à son hôtel et a reçu le
chancelier.
Durant 45 minutes le chancelier allemand
expliqua au président du Conseil français
que les décisions à prendre par le Reich
étaient si graves qu'il avait l'intention d'en-
voyer M. Luther à Berlin pour s'entretenir
avec le président Ebert et les aiitres mi-
nistres allemands et aussi sonder les partis
politiques du Reichstag. A cela M. Herriot
répondit qu'il n'y voyait aucun inconvénient
mais qu'il insistait à nouveau sur le point
qu'il ne saurait être nullement question de
faire un .marchandage quelconque.
La réunion de l'après-midi
Comme l'entretien entie M. Herriot et le
chancelier Marx s'était prolongé au delà de
16 heures, la réunion tripartite Avançais,
belges et allemands) n'a été ouverte qu'à
15 h. 30.
Dès l'ouverture de la séance, le Dr Marx
répéta alors devant les délégués belges ce
qu'il avait déjà dit quelques minutes aupa-
ravant à M. Herriot au Hyde-Park Hôtel et
ajouta qu'il se voyait dans l'obligation d'en-
voyer un délégué à Berlin. Il proposa en con-
séquence que la conférence ne reprît ses dé-
libérations que lundi prochain seulement.
M. Herriot ne souleva aucune objection,
mais il se rendit auprès de M. MacDonald
à qui il exposa la situation.
Immédiatement, le Premier britannique
déclara qu'il ne comprenait pas qu'il fût né-
cessaire d'ajourner la conférence pendant si
longtemps et il se rendit aussitôt auprès du
chancelier Marx.
Après quelques minutes d'entretien entre
les deux hommes d'Etat, on annonçait qu'au-
cun ministre allemand n'irait à Berlin et
çue le chancelier venait d'adresser un nou-
veau et long télégramme au président Ebert,
en lui demandant une réponse définitive pour
vendredi matin, afin qu'elle puisse être com-
muniquée au cours de la réunion tripartite
qui doit avoir lieu à Downing Street, vers
10 heures.
Sur ce, la réunion internationale se mit à.
siéger et ;l'on adopta encore quelques points
de détail relatifs à la mise à exécution dV"-
plan Dawes.
L'impressioa générale à Londres
L'impression générale à Londres est que, en:
définitive, les délégués allemands accepteront
toutes les propositions françaises et, qu'en..
agissant comme Ils l'ont fait jusqu'ici, ils
n'avaient d'autre but que de se concilier l'o-
pinion publique de leur pays et, surtout, de
ne pas donner l'impression d'avoir cédé trop
rapidement aux propositions de M. Herriot.
On dit même que le chancelier Marx aurait
déclaré au président du Conseil français
qu'il comprenait fort bien qu'un certain délai
était nécessaire pour l'évacuation militaire
de la Ruhr.
Les relations commerciales franco-allemandes
Londres, 14 août. — M. Seydoox, sous-
directeur des relations commerciales au mi-
nistère des affaires étrangères, poursuivra
cet après-midi, avec les experts allemands,
les négociations relatives à l'établissement
d'un morlus vivendi franco-allemand jusqu'à
la conclusion d'un accord commercial entre
les deux pays.
M. Serruys, directeur au ministère du com-
merce, qui est arrivé à Londres cette nuit,
assistera M. Seydoux dans le règlement tech-
nique de la question.
La politique française à Londres
Lausanne, 14 août. — On lit dans la « Ga,
zette de Lauzanne », sous le titre : « Les con..
cessions de M. Herriot > :
« La France a abandonné l'essentiel des
positions que les prédécesseurs de M. Her-
riot considéraient comme vitales. Il se peut
que cette politique, si elle prive la France de
ses moyens d'action sur les Alliés et de pres-
sion sur l'Allemagne, lui rende en retour la
confiance des autres nations. n se peut sue
M. Herriot obtienne le mois prochain, à Ge-
nève, ce que MM. Clemenceau, Briand et
Poincaré n'obtinrent ni à Paris ou à Cannes,
ni à. Londres : un pacte international de sé-
curité et d'assistance mutuelle. En ce cas,
les concessions présentes seraient plus que
justifiées. Pour l'heure, elles sont sImple"
ment alarmantes.
« Cette volonté de liquider les questions
qui empoisonnent les relations internationa-
les depuis quatre ans est fort louable. Les
petits Etats ne peuvent que s'en réjouir et
le prestige de la S.D.N. y gagner. Mais si
l'on contemple le chemin parcouru depuis
1919, et même seulement depuis l'entrée en
1923 des troupes franco-belges en Ruhr, quel
changement ne constate-t-on pas? Quelle évo-
lution, quelle révolution de toutes nos con.
c'eptions, quelle modification substantielle^
des rapports franco-allemands. >
CONSEIL DE CABINET
la rentrée des Chambres
aura lieu mercredi
C'est du moins la date envisagée
par les minisires restés à Paris
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat se
60nt réunis,, hier matin, en Conseil de cabi-
net au Quai d'Orsay, sous la présidence de
M. René Renoult, garde des Sceaux, prési-
dent du Conseil par intérim.
Le Conseil a décidé que, conformément aux
déclarations spontanément faites aux Cham-
bres par le président du Conseil, le gouver-
nement se présenterait devant le Parlement
aussitôt après la clôture de la Conférence.
La date de mercredi 20 août a été envisa-
gée ; toutefois, le Conseil a confié à M. René
Renoult, président du Conseil par intérim, la
mission de prendre une décision définitive à
ce sujet, d'accord avec les présidents des
deux Chambres dès la fin de la Conférence.
Jaurès au Pan&éon
Le Conseil a chargé le ministre de l'Ins'
truction publique de préparer la cérémonie
du transfert des cendres de Jaurès au Pan-
théon à une date voisine de la rentrée sco-
laire et de la rentrée parlementaire.
Le Conseil a ensuite procédé à l'expédition
des affaires courantes.
1 • ■ .i ■ M.
; La poule aux œufs d'or
Saint-Etienne, 14 août. — M. Francis Ter-
raillon, propriétaire à Cottance, en éventrant
une poule qu'il avait achetée au marché, a
trouvé dans l'intestin de l'animal un diamant
paraissant avoir une certain* valeur.
LE CRIME DE VERSAILLES
Deux individus suspects
sont arrêtés s
Les résultats de l'autopiie réduisent à néant
la version du suicide
Les inspecteurs de la sûreté, poursuivant
leurs investigations au sujet du, crime de
Versailles, ont vérifié, hier matin, les billet..
provenant de la gare de Paris-Montparnasse,
qui .ont été reçus à la gare de Versailles'
rive gauche. Aucun de ces billets ne porte de
traces suspectes permettant de guider les
recherches des policiers.
D'autre part, le chef de brigade de la
Bourdinière, commune située non loin de
Chartres, a signalé à la gendarmerie de Ver-
sailles qu'hier soir il avait arrêté, sur la
grand'route, deux individus dépourvus de pa-
piers d'identité et dont le signalement pour-,
rait correspondre à celui fourni par les té-
moins de la gare de Versailles. Les deux-hom-
mes ont dit se nommer Louis Loyer, et An-
dré Romain. Ils ont prétendu venir de Ver-
sailles où ils travaillaient dans une verre-
rie. Or, cette verrerie n'existe pas à Ver-
sailles.
Signalons enfin que le chef de gare do
Velsailles-Matelot a avisé le commissaire de
police de la disparition de deux ouviers algé-
riens. - :,-.;"":".::,,: -
Il apptyaît, dès maintenant, que la vie.
time, lorsqu'elle fut assassinée, n'avàit. guère
d'argent sur elle, puisqu'elle avait été obli-
gée d'emprunter 20 francs. Le butin des crie
minels n'a pu être bien grand. -
La police d'assurance
Ce matin, les inspecteurs de la première,
brigade mobile se sont transportés au domi.
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