Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-01-05
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 janvier 1920 05 janvier 1920
Description : 1920/01/05 (N17923). 1920/01/05 (N17923).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7555196s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
iS NIVOSE, AN 128 — N- 17 523.
fce numéro y DIX CENTTKEBf
LUNDIS JANVIER 1S28 - N* "&
AUGUSTE VACQUERIE
Fondafeur 0869)
TELEPHONE
Nord : 21-90, 24-91
Après 10 h. du soir : GUTENBERG 00-70
POUR LA PUBLICITE
S'adrc('!' au RAPPEL-PUBLIC/TB
28, M de SLrasbourg. — PARIS
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus
EDMOND DU MESNIL
f
1 D/r0cf0ur -
ABONNEMENTS '---
- - l'n an Six mais Trois mois
SEINE & S.-ET-OISE.. 25 » 13 » 7 »
FEAKCE & COLONIES.. 28 » 15 » 8 .»
ETRANGER 35 » 18 » 10 >»
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tous les bureaux de potte.
REDACTION ET ADMINISTRATION
38, Boulevard de Strasbourg. — PAIn
TRIBUNE LIBRB
,————— .» — -
Politique de production
< —————— * ;
1 La Chambre s'est attaquée
au budget, pièce de résistan-
cc«
Ce Le timbre à 0 fr. 25, le té-
léphone hors de prix et l'aug-
mentation excessive des ta-
rifs de chemins de fer devraient être
disqualifiés. Ces mesures, en effet, ne
rapporteront rien au Trésor.
Hé quoi ! au moment où il faut refai-
re, améliorer, développer notre outil-
lage économique, on cherche à imposer
des restrictions par tous les moyens.
Le téléphone devrait être installé dans
les plus modestes maisons. Tout le
monde l'aurait s'il était à bon compte.
On préfère se plaindre de l'embouteil-
lage des lignes ! En 1871, après nos
désastres, on mit le timbre à 0 fr. 25 et
la vente baissa à tel point qu'il fallut
revenir, en Mte, à la vignette à-O fr. 15.
Nous verrons encore cera, mais nous
préférerions que l'expérience d'autre-
fois servît à quelque chose.
Autrement grave est l'augmentation
du tarif des chemins de fer et nous sup-
plions les Chambres de repousser cette
catastrophe. Il y va de la richesse du
pays, simplement. On est en train de
t'assassiner.
Les transports chers vont faire re-
bondir les prix des denrées alimentaires
comme de tout ce qui exige du rail. Or,;
il y a encore des travailleurs insuffi-
samment payés ; ceux-là vont être obli-
gés de réclamer des augmentations pour
pouvoir joindre les deux bouts. Mais,
en même temps, toutes les corpora-
tions « organisées » manifesteront des
exigences plus ou moins vives. Gageons
que les typographes, par exemple,
prendront iii,,.éorcv anche de leur récent
éehec. L'industrie, qui a besoin de
connaître ses prix de revient pour pro-
duire, va être soumise à une période
d'incertitude ruineuse. Les merçantis
cacheront des stocks, pour les lâcher au
-mmiciit opportun. JÆ cours des choses
•sera à des hauteurs vertigineuses et
nous DEVRONS tous y monter.
Mais le nouveau prix des transports
de marchandises aura d'autres consé-
quences, plus tragiques.
Actuellement, les usines de transfor-
mation sont fort éloignées des lieux de
production. Mais si la matière première
est. grevée de frais importants par le
chemin de fer, fatalement on devra res-
treindre la circulation. Le caoutchouc
de l'Afrique et du Brésil ne pourra plus
être travaillé à Clermont-Ferrand, le
coton en Alsace, J'acier dans toute la
France. Autour des ports, on ramas-
sera toutes les manufactures aujour-
d'hui dispersées dans la nation. Les
manufacturiers du Nord, pendant la
guerre, avaient installé des succursales
dans le Centre et le Midi. Ils devront
les fermer pour résister à la concur-
rence.
Or, -en 1914, on s'est aperçu de Fin-
convénient effroyable qu'il y avait à
posséder toutes les installations indus-
trielles dans des centres trop vulnéra-
bles. Nous n'avions guère de liauts-
fourneaux qu'à Briey et nous avons
failli en perdre la guerre. Le Nord nous
a cruellement manqué, après l'invasion
et nous avons dû faire des tours de
force pour suppléer à son outillage. Eu
49.18, -lors des aventures de la grosse
Berlha, on déménagea, précipitam-
ment. la plupart des usines dé la capi-
tale. Pour que la richesse, la main-
d'œuvre, la sécurité - soient également
réparties, il faut, évidemment, que les
transports restent il. bon marcbé. Que
deviendront les ouvriers de ces manu-
factures amenées à clore leurs portes ?
Si le service des transports marchait,
iroyez-vous donc que nous connaîtrions
lm déficit aussi énorme. Les marchan-
dises ne peuvent être expédiées. Depuis
des semaines, Narbonne et Béziers ont
leurs gares fermées et l'on nous ferait
croire que l'augmentation des tarifs
suffira à faire courir wagons et locomo-
tives 1 Allons donc 1 Les moyens prévus
sont misérables.
Que l'on augmente le prix du trans-
port des voyageurs, soit, mais loucher
ix celui des marchandises est miséra-
ble.
Nous avions espéré, avec Je retour de
l'Alsace à la France, avec notre con-
trôle, au moins temporaire, sur les
pays rhénans, que notre pays serait la
flaque tournante de l'Europe, la patrie
«lu transit, si profitable, et qui .nous au-,
fait permis de refaire une marine mar-
chande en nous donnant du fret en
abondance. J/nugmcntatjcn des tarifs
lu; dans t}'œuf.) ce facteur de notre re-
naissance.
Le Trésor a besoin d'argent, évidem-
Il font recourir l'impôt direct pour
ment. et pour
équilibrer ïe budget.
Nous savons tous que nous pouvons
fiayer, personnellement des sommes
pîih* , rmuorlontes. L'impôt • indirect,
10..
ïwfci/mmâ, fié$&€&& mieox, mais ii
a fait prendre des habitudes de dépen-
ses scandaleuses. Il faut oser demander
au contribuable ce qu'il peut donner et
non pas proposer des mesures de sui-
cide.
Dans le discours prononcé à la Cham-
bre du baisemain par M. Léon Blum,
du Conseil d'Etat et du parti socialiste,
il y a quelques idées intéressantes, cel-
le-ci, notamment r
cc En payant comme contribuables,
nous ne paierons que notre quote-part
exacte, tandis comme consomma-
teurs, nous paierons plusieurs fois la
surtaxe parce que chaque intermédiaire
prélèvera un bénéfice supplémentaire,
basé sur la surtaxe.»
C'est trop juste. Si l'on ne sait pas
nous demander 200 francs, par exem-
pie, que nous pourrions payer par men-
sualités, nous devrons débourser 1.500
francs, sans grande utilité pour l'Etat.
Nous regrettons de n'avoir pas trou-
vé ces idées dans le rapport de M. An-
dré Lefèvre, esprit d'ailleurs distingué,
mais qui croit encore aux restrictions.
Presque tous les- Français se privent
pour vivre. Il s'agit, à cette heure, de
produire. - - ,,-
--J, MAURICE PRIVAT.
EDITORIAL
Piplomatie secrète
M. Ribot n'a guère paru
goûter beaucoup l'occasion
qui lui était offerte de pren-
dre la parole. L'ancien prési-
dent du Conseil, dont l'inté-
rêt est évidemment de faire
oublier le rôle un peu terne qu'il a joué,
préfère avec raison imiter de Conrart le
silence vrudent..
Nombre de Français Estiment sans
doute que le fardeau qui pèse aujour-
d'hui sur leurs épaules serait inoins
lourd et que la France serait mieux en
état de soutenir ses revendications ii
l'heure présente, si un terme avait été
mis plus tôt à l'effroyable ltécatombfJ.,
Ce seul point de vue ne permet pas de
passer outre aux révélations ciues, dit-
on, à M. de La Rochefoucauld et à ses
amis sur la tentative de paix séparée
de l'Autriche dont te prince Sixte de
Bourbon fut le truchement en 1917.
Le débat est loiii d'être clos. Il s'é-
largit. Ainsi, nous n'apprenons pas
sans trouble que le sort de l'Autriche et
aussi celui de la Russie ont terni un ins-
tant dans nos mains. Vn grand poli-
tique comme la France en a eu au
cours de son histoire se serait trouvé
alors au pouvoir, il est probable qu'il
se serait gardé de laisser passer cet ins-
tant inespéré sans en tirer tout le parti
possible. !Zvïdent ljîous
Notre intérêt le plus f(h'ident mous
commandait d'abattre la puissance mi-
litaire de l'Allemagne assez à temps
pour ne pas sortir de la guerre épuisés
matériellement et diminués politique-
ment au s.eul profit des Anglo-Saxons.
L'Italie n'eût jamais connu également
les jours sombres de Caporetto. La dé-
fection de l'Autriche ■— il n'y a pas
d'autre nom à donner à l'acte mûre-
ment consenti par Charles 1er — devait
avancer l'heure de la capitulation alle-
mande. La paix serait peut-être faite,
à l'heure qu'il est. C'eût été de la bonne
politique française. Un seul - homme
semble avoir eu, à ce moment-là, dans
les conseils du gouvernement, nncj nette
vision de ce que nous réservait l'avenir :
M. Deschanel. En - irne minute aussi
grave, le chef de l'Etat, au contraire, ne
se résout pas à risquer le moindre geste
qui le mette en désaccord avec le proto-
cole et s'efface derrière le premier mi-
nistre.
Tout cela est le passé et il n'y a plus
lieu de revenir sur le passé, nous disent
les défenseurs de la doctrine officieuse.
L'Italie, d'ailleurs, l'Italie de Somino,
ne voulut rien savoir et c'est sur elle
que Von est convenu de faire reposer la
responsabilité de la fin de non-recevoir
opposée à la tentative de paix séparée
de 1917. En allant à Saint-Jean-de-
Maurienne, on pouvait savoir à quoi
toute l'affaire allait aboutir : à un en-
terrement.
Laissons de côté la personnalité de
M. Ribot mise hors de cause, du reste,
par un vote de la, commission de la
Chambre à laquelle les documents pu-
bliés par notre confrère de l'Opinion'
avaient été soumis. ':
Une question se pose. Si on savait
que l'on s'engageait dans unê impassey
pourquoi n'a t on pas coupé court plus
tôt à une tentative qui, dans l'esprit de
ceux auxquels elle s'adressait, ne de-
vait avoir aucune suite ? Ou bien y eut-
il tout d'abord des velléités de notre
part de ne pas se dérober à des tracta-
tions dont on attendait cependant miel-
aue résultat ? -
On di t.
.n — «»>, —
Autrefois
Gratitude -
Un chirurgien se mettant à genoux, à
Saint-Denis, devant la statue de Charles
VIII, un abbé lui dit :
— Vous vous méprenez. Vous rendez à. un
roi un'hommage qui riesi d-â qu'à un saint.
- C'est le moindre hommage que je lui
dois, répxmditril- Quel saint fit - de -plus
grands miracles ? Il a apporté mi mal, en
France, qui a guéri et guérira, éternelle-
ment, les chirurgiens de la pativre-lé,
Chapeaux !
Lorsque le duc de Morhy si mit dans ht
politique, il fit venirtses fournisseurs et eut
de longues conférences avec eux.
On ne sait ce qu'il dit à soît. tailleur, mais
on connaît la réponse que lui fit son eliape-
lift f - .,
- J'aï compris, monsieur le duc, il vous
faut lin chapeau sérieux avec de la gaieté
dans les bords !
- ** ,= -
Légèreté :
a» 3^" H
'Après, son expédition d'Afrique, Charles-
Quintonvoya à l'Arétin une chaîne d'or pour
achctTf son\i'[encc. Arétin dit, en la pesant ;
— Elle est bien légère f our une si grasse
soUise !
-----
Aujourd'hui
Démarches
On ïbisait à Van des candidals au Sénat,
dans la Seine Fre g ci)let.Ae se
- Alors M. de Freychicf, ne se représente
pas. -
- Oui, répondit-il, on (t.[at les dém(Ú'chcs
*
-
Un livre
La Renaissance consacrê ce petit icltô à
notre excellente colloboratrice Jlcmiette Cha-
rasson, dont nous publions en deuxième page
la « Vie Littéraire vï
« Les poètes, bien souvent, n'obtiennent
pas la récotnpense de leur talent et 4.1e recueil-
lent pas les lauriers qui leur sont duss. Aussi
es amis des. lettres sont-ils, toujours heu-
reux de signaler le succès d'un- uovrage en
ers. En écrivant ces lignes, nous pensons
CM recueil de Mlle Henriette Charasson :
Attente; ce volume, dont la première édi-
tion fut rapidement épuisée, va reparaître,
ces jours-ci, aux étalages des. libraires. A lin
moment, il avait été question Se décerner
à son auteur le prix Femina-Vie Heureuse.
Et, certes, s'il était entré dans les intentions
ûàl M?acco)'d.cr .ectle récompense à une
femme-poète, mille ne l'aurait mieux meviice
que Mlle Charasson. !
Souvenir de fi Aô yes il
A Salorbes, M. Clemenceau aperçut dans
un groupe un (le ses anciens adversaires qui
applaudissait plus tort que les autres, et
allant vers lui, fonçant presque, le président
lui dit ï
- On ne crie donc plus 1 Aa yes n,
maintenant ?
Et Vautre de répondre ?
—r Ah mais non ! Et 'lfUiS; tout Urpiomle
peut se : t romper.
Et les deux hommes se serrèrent la main.
Maintenant ils avaient peut-être tort tous
les '(/.eux.
- Le Tapin.
Le prochain ministère
.♦»—.
Il se confirme quo M. Miller&nd formera
le prochain cabinet, aussito, aussitôt que M. Cle-
menceau aura donne sa démission.
Parmi les ministres qui ne feraient pas
pavtio de la comibinaison Millerand on cite
les noms de MM. I'ICIIOB, Pams, 'NaH, Louis
Dubois, Georges Leygues.
— -*&*• -
Nous n'avons même pas
une politique aérienne
— —■ -----
Lisez ceci :
L'Allemagne construit 1
A Leipzig, des tracteurs agricoles en série
qui, en cinq minules, peuvent se transfor-
mer en tanks munis de canons.
A « l'Automohilo Aviatik »; des aémbu-9
qui peuvent emporter 13 passagers, 6 hom-
mes tl'c'lujp'agc', DÓvdo})pmcllt 1,000 cno-
vanx, 4 hélices, vitesse 125 à l'heure.
Chez Zeppelin, des ."biplans transportant
50. voyageurs, vitesse J80 à a rayon
cachou, 3.500 kilomètres- • ,
Et maintenant comparez h cette mise au.
peint du colonel Girod, dans Matin :
« Il n'y a actuellement devant les Cham-
bres aùtiïn projet de pOHtique aérienne.
It Quelle est la situation? Personne no
nie que nous ne soyons dans le marasme,
né de l'incertitude. Des moteurs ? Les cons-
tructeunvinquiets, n'en livrent pfcus. n faut,
au minimum, uno commande de cent. Qui
voudrait s'y engager ? Et comment voler
sans moteurs ? -
» L'aviation civile ? En France ? Les
transports Paris-Londres, Paris-Bruxelles,
Paris-Bordeaux ? Louables initintivees, ffûrts
mrltants., mais sculoment ça. II y n MO
Anglais inscrits sur Paris-Londres et il y
a. 3 Français !
:1 L'a'çiaticuv coloniale ? nien, ou presque
rien, au budget-généra). Quant aux budgets
locaux : TI»do- £ hine donne 600.000 francs,
Madagascar 200.000 francs ; pour l'A. O. F,,
elle dit crûment : « Vous voulez que j'nie
do l'aviation ? Alors, donnez-m'en. Moi, pas
un radis !» ,
f L'aviation militaire ? Elle est, pMy to
moment au nloins, amplement pourvue, an
point que ses cadres n'oût plus grande be-
sogne -a accomplir et connaissent, après
tant Je labeurs et d'exploits, les douceurs
inappréciables du.iaïoicnte et de la béati-
tude.
Or l'aviation, C'est la garantie de la faix
si la Franco la possède.
Sinon !
Nous avons perdu bien du temps. Souvè-
nons-nous qu'à la déclaration de guerre les
Allemands possédaisè une aviation et qilb
nous étions impuissants à km* interdire
notre ciel.
I J) une ik&rietïHçJ
Le Règne du désordre,
- .,,,ts-
Une source de richesse
Notre collaborateur Maurice PrivaL a, le
premier, montré ici et dans son ouvrage Si
j'étais minisire du commerce que la voie
sacrée des tranchées serait un lieu de pèle-
rinage mondial et qu'il convenait de la pré-
parer. Il réclamait des hôtellerie-s et la nomi-
nation de mutilés comme gardiens de ces
terres de sang et d'horreur.
M. André Lefèvre. parmi les moyens de
relever notre change, signale avec raison le
développement du tourisme dans les régions
libérées.
M. William pualid, dans l'Europe Nou-
velle, analyse les propositions faites aux
Chambres Ü c sujet :
On organiserait, en maintenant en état de
combat pendant quelques années, certains points
du front sur lesquels s'exerça au cours des
combats une vérituble fureur niveilatrice. Or,
cette proposition ne parait pas avoir obtenu
toute l'attention qu'elle méritait. Il y aurait.
parait-tl, d'après l'auteur de la proposition,
près dé 2 millions d'Américains inscrits pour
prendre' passaga sur les navires desnnés à les
amener visiter notre front, et l'importation de
dollars et la créance de ce chéT sur l'Amérique
ne manquerait pas d'être fort importante. Cal-
culons à un minimum d'un millier de dollars
par mdividu la somme qu'il dépenserait en
France. Ceci équivaudrait à une exportation de
dix milliards de francs, et même en la départis-
sant sur deux années, ee serait une créance de
5 milliards de francs var an, venant en atté-
nuation sérieuse de notre dette vis-à-vis de
l'Amérique. Notre change y trouverait son
avantage.
Mais à cet effet, il faudrait que notre tou-
risme fùt mieux organisé qu'il ne l'a été jusqu'à
présent et ce n'est pas le rapport du directeur
de l'Office nntional du tourisme, paru, à l'Offi-
ciel du 26 mars 1919, qui nous fait beaucoup
espérer. D'abord les ressources du tourisme
sont insuffisantes. Les crédits mis à la disposi-
tion de l'Office atteignent à peine 500.000 francs.
La taxe de séjour dont on attend beaucoup
alimentera sans doule cet organe en ressources
qui lui font actuellement défaut. Mais c'est
surtout le crédit hôtelier qu'il faut organiser,
crédit d'une nature spéciale, eu égard au besoin
particulier de crédits à court terme qu'a l'hôte-
lier, en vue d'effectuer ses achats au commen-
cement de chaque saison. Or, les solutés de
crédit, telles que le Crédit Foncier, ne voulant
prêter que sur des gages solides, n'acceptent
pas l'aléa de l'industrie hôtelière qui emprun-
terait pour bâtir en escomptant les bénéfices
d'une entreprise à créer.
De tonte urgence, il faut s'inquiéter de
ces ressources. Ce n'est pas tout de créer des
impôts, il faut, surtout, mettre en valeur
les richesses de la France, même les plus
tristement célèbres. Il faut faire produire
de l'argent. L'organisation de la zone de
guerre est une des mesures les plus immé-
diatement intéressantes à ce point de vue.
D'urgence, il faut faire quelque chose.
VEtat et les départements libérés ont une
grande et utile œuvre à remplir.
OUI MAIS C'EST TOUJOURS A L'ŒUVRE
QU'ON RECONNAIT L'ARTISAN
M. Lugné-Poë dirige le théâtre de l'Œu-
vre, qui s'est installé dans la sal;e Berlioz,
rue de Clichy. Samedi soir quelques cen-
taines de Parisiens étaient accourus à la
répétition générale de Maison de Poupée. II.
y avait des abonnés et des invités. Sans un
moi d'excuse/ oû leur dit :
— C'est pour demain ; le service du 3 est
remis au 4 janvier ; on reçoit aujourd'hui
les coupons du 31 dcembrc.
Et l'on renvoya, purement et simplement*
ceux qui s'étaient déplacés. M. Ancey, l'ad-
ministrateur, ne trouva pas un mot de poli-
tesse vis-à-vis de ses « créanciers n. C'est
tout juste s'il ne reprochait pas aux mécon-
tents de s'être trempés. Il y a là un mélange
de suffisance et de goujaterie qu'il convient
de flétrir. L'Œuvre connaissait les adresses
de ses invités. L'administration de M. Lu-
gné-Poë aurait dù les prévenir. Elle négligea
tous ses devoirs. Elle montra un sens du
désordre qu'il faut vaincre, à tout prix, si
nous voulons profiter de la victoire.
M Lugné-Poé et ses employés nous ont
donné. en vérité, un spectacle pénible et
gros de conséquence. On sait, en effet, que
le théâtre de TŒuvre joue fréquemment ù
l'étranger. Il représentait l'art français en
Allemagne, en Autriche, en Hussie, en Scan-
dinavie. Or quand on est incapable d'admi-
nistrer, à Paris, on l'est plus encore à
l'étranger. Le scandale de samedi soir s'est
l'épété, certainement, ailleurs, causant à la
Franco plus do maux que cent campagnes
de presse. Les ministères de l'instruction
publique et des affaires étrangères ont
subventionné: les tournées Lugné-Poô. Ils
croyaient encourager l'art de chez nou3. En
nIHú, elles montraient l'ilote ivre ! Après
avoir vu l'organisation modèle, de Lugné-
Poë, comment croire que nous u'étions pas
un peuple fin» avec qui il fallait, s'interdire
les affaires,, sous tous les prétextes. Les en-
couragements donnés par le budget à }'Œu-
vré t'taicnt payés en mauvaise renommée.
Mieux vaut ne rien faire que s'offrir des
ambassadeurs de cette qualité. Une propa-
gande faite par des maisons semblables est
plus dangereuse qu'une catastrophe.
Sans doute M..AivcCy efcses contrôleurs se
trouveront des excuses. Tout mauvais eas
est niable, dit-on. Mais Je fait qu'ils n'ont
pas su trouver un mot pour dire ù leurs
invités h mille pardons » les accuse irré-
médiablement.
M. Lugné-Poë est un artiste de talent qui
a une administration de malotrus.
Jn. France n'a pas besoin d'être déconsi-
dérée par oes gens-là.
Les conflits de demain
» Il.
jLes élections sénatoriales approchenf. lia
Campagne électorale est ouverte. Be "bonne»
nouvelles nous arrivent de tous les départe-
ments. Le scrutin du 11 janvier sera cer-
t'aincirfient Un beau succès pour le parti radi-
cal et radical-socialiste. Partout les rèpubli-
caïns se ressaisissent. U est donc prenable
et même cérfain que le Sénal nouveau sera
fortement oïiénté Õ. gauche. Et déjà on pré-
voit des conflits entre fa Haute Asseïufrhée
c! fa Chambre des députés,
11 sera difficifr ite gouyéînèFj defflaïn,
L'ACTUALITE
, » ■ ■
ba Seine monte encore, :
mais soyons optimistes
, , > mtm < —> }
Aujourd'hui, si le soleil persiste, 1
la -- catastrophe séra évitée
L ; — —— —.—.
Dans la traversée de Paris, la Seine a
fait encore Un nouveau bondi d'une trentaine
êe centimètres, mais à Melun et à Monte-
reau elle est en baisse. D'autre part, les
pluies ont cessé depuis deux jours. Le gai
soleil qui illumine, Paiis incite a l'opti-
misme.
Si le temps sec et froid persisté, nous éfvi-
teroans la catastrophe. D'après les prévisions
officielles, la Seine sera probablement étale
aujourd'hui, le restera pendant deux ou
trois jours, puis commencera à baisser. voi-
ci les cotes enregistrées hier 5
Montcreau w m .tmi » » 3 m. 81
Melun.,. 4 m. 50
Mantes 7 m. 0-4
Corbeil « 4m. 09
Bezons.v. 6 i-n, 7<>
Pont d'Austerlitz .:8£ 6 ni. 50
La Tournclle e: 6 rn. 42
Pont Royal. .<« -. 7 m. a5
Les accidents
On isi&nale" dai nouveaux accidents. La
passefelle établie quai de la Gare a été sou-
levée par la violence des eaux et emportée
sur une longueur de douze mètres environ.
Le service des ponts et chaussées va essayer
de rétablir cette passerelle. En attendant, un.
service de bachotage assure le f.'t:v.itaiJlc.
des riverains à cet endroit. ! ,
En ce qui. concerne la rue Leblanc, la si-
tuation ne s'est pas modifiée. Il y a toujours
huit centimètres d'eau sur la chaussée. Deux
boulangeries, l'une avenue Félix-Faure, l'au-
tre rue Balard, ont dû cesser leurs fabrica-
tions, l'eau ayant envahi les sous-sols.
Au Muséum d'hisloire naturelle, la situa-
tien est stationnaire. Les eaux n'ont pu être
évacuées. Les ours pataugent dans l'eau ;
les fosses sont inondées jusqu'à une hau-
teur de vingt centimètres.
Sur instructions télégraphiques du minis-
trc de la marine, le port de Lorient dirigera.
ce soir sur "Paris toutes les embarcations
disponibles, avec un détachement de marins
pour assurer, comme en 1910, les communi-
cations dans les quartiers inondés.
Les quartiers inondés
Boulevard de la Gare, on touche les ou-
vertures du parapet supplémentaire qu'on
a élevé au dernier îiiomeit.
A la porte d'Ivry, la chaussée est com-
plètement envahie.
Rue Watt, on termine ?e harrage, pendant,
qu« des équipes installent dès passerêllcs.de
bois pour; la circulation. :
Le quai de Bercy est en partie impratica-
ble. Pr £ s du pont Nàtioau)!, un service de
bateaux assure le passage des piétons.
Tous les- immeubles avoisînant-les quais,
entre la- rtio DcUiphinc. et la rue de Seine Oint
d*i l'eau dans les caves : les. Iiabitants bou-
chent les so-uipiraux au "moyen de briques.
A Javel, on renctnec à se servir de pom-
pes d'épuisement.
Rue Leblanc, on comptait hier malin huit
centimètres d'eau sur la chaussée.
Quai de Passy, le flot arrive a hauteur de
la rue ; il à fallu surélever les murs en
briques qui bouchent certains passages.
Enfin, à Auteuil, des pompes fonctionnent
sans interruption, rue des Pâtures et Féli-
cien-David, tandis que des ouvriers exécu-
tent des travaux destinés à protéger les pu.
tics basses du quartier, sérieusement îrxnfc.
cées. r
Des tramways cessent leur .service
La Compagnie des Tramways-Sud l 'diy
cesser hier matm son service, "- par StÙte
de la fermeture de l'usine de P01 t.àO'-An-
glais qui lui fournit le courant, — sauf sur,
les lignes Passy. Montpannasse et Montpar-
passe-Placeo Pereire ; celui des chemins de
fer Nogcntais est complètement suspendu,
l'usine de la Maltournée étant inondée.
La Compagnie générale parisienne de
Tramways a dû également, depuis Iner.
matin, cesser son service sur tes lignes sui-
vantes : Fontcnay-Hôtcl de Ville, Ctamat't-
Maisons-Alfort, Oharentotn-Bastille, (:hàtclet-'
Vitry-Gare, Chûtelet-Vitrypairie, GhàttJct-
Choisy-le-RDi, Les Halles-Mmlakoff, Chûtclef-
Villejuif, Chàtelet-Arcueil-Cachan et Mont-
parnasse-Bastille..
D'autre part les tramways de la lignei
Bonneuil-Ooncorde, qui suivent les quais de
la rive gauche, sont toujours arrêtés, pari
suite de l'envahissement par les eaux du quai
de la Gare. -
Enfin, le chemin de 1er du bois de non.
logno,_ comiposé de trains-tramways allant de
la porte Maillot ù Sures nés, a cessé de fonc-
tionner, les moteurs de ses voitures motrice*
élaiit submergés en passant auprès du d
min dit-du Bordfcdc-PEau..
Les gares, le métro
La gare d'Orsay est fermée. Les royageuv
pour les grands parcours peuvent, toutefois,
y prendre leurs billets, mais se rendront eux-
mêmes à la gare d'Austerlitz par leurs pro-
pres moyens.
A la station du Champ-de-Mars, où le ser-
vice de voyageurs est interrompu, le tr.a!itJ
fonctionne normalement pour les trains de
marchandises. Plus de 200 wagons de char-
bon destinés à la Société du gaz ont été dé-
chargés samedi ; dans la matinée d'hier,
plusieurs trains de chartbon sont entrés tiï
gare. Cependant, vers onze heures du matin,
une Assure et des lézardes s'étllnt: prOth:Jit'c;
dans le .parapet bordant la Seine entre le,
pont Mirabeau et le pont de Grcnelle, à loi
hauteur du piquet 17, toutes les lac01110ti
de la gare du Champ-dc-Mars ont été diri-
gées, par mesuix; de précaution, sur la sta-
tion Hoiri Martin et la gare des Batigincllc?.
Au Métro et au Nord-Sud, on constate dt
infiltrations 00 plusieurs endroit, mais ce
fait n'a rien d'akrmant.
Des usines ferment
L'une lk'g eonséquenees les ,!tus ffchcv. ses
de la crue est la fermeture de nombreuïes
usinés, e'n-vabics par les eaifxf A Ivry ét à1
Vilry .notamment, toutes les usijifpâîscécs
à proximité des quais pnt dû ts'arrétér et îi-
cc.!i(Jr leur personnel.
D'après ur.e statistique comrnuniquéic A 1«
préfecture de i^oîice par )e •commissaire d
policetlrait dès nxuntenant près de Ïa,C~).
Autre conséquence de la crue : ph^icurs
quartiers de Paris, notamment veux de î&:
Gare, de Javel et de Grenelle, ont vu îeur^
communicalions téléphoniques ccniplètemcnf
inteîTompucs.
Voir lia suite en deuxième pngê.
LE DERNIER SCRUTIN %f. e
Les Élections Sénatoriales
Hier après-midi s'est tenu, à la mairie du
4111 arrondissement, le côugrès auquel- avaient
été conviés) en vue du scrutin do dimanche
prochain, 'tous les délégués sénatoriaux du
département de la. Seine, à l'exclusion des
socialistes unjfié.
Rappelons que le département: de la Seine
doit élire dix Scnatcut's.
Parmi les sortants, il y ; en a six qui se
représentent. Ce sont MM. Charles Dencr,
Magny, Mascuraud, Ranson, Steeg et Paul
Strauss. M. d3 Freycinct, en raison de son
grand Age, no sollicite pas le renouvellement
de son mandat. l £ s trois autres sont décè-
des : MM. Léon Barbier, Gervais et Poirrier.
En outre des six sortants candidats, il y a
Un nombre fort important de concurrents,
parmi lesquels MM. J.Quis' Dausçet, prési-
dent du Conseil générai de la Seine ; Roba-
glia et Bellan, conseillers municipaux et gé-
néraux ; Brisson, conseiller général, maire
do Nogcnl ; Marin, conseiller général, maire
do Saint-Maur 5 Dccros, maire des Lilas ;
J.-L. Bonnet, président de la fédération ra-
dicale de la Seine; André DcrtJlelot, ancien
f,ipt té, 1l1 '), inislratcur délégué du Métropo-
litain ; Famiot, l'amiral Bicnnimé, Georges
De&plas, Alexis Muzc); anciens députés ;
Raphaël-Georges Lévy, membre de Tlnsti-
tul ; Ilelbrcnncr, maîlro dos requêtes a'tl
Conseil d'Etat ; le commandant Rivière.
Avant la réunion de tous les congressistes
en séance plénière, les délégués (te l'arron-
dissement de Sceaux, ceux de l'arrondisse-
ment de Saint-Denis et ceux de Paris avaient
tenu une séance séparée, afin de se mettre
préalablement d'accord sur la. part de re-
présentation à donner à Paris et à la ban-
lieue,
LES DÉSIGNATIONS
La séance du Congrès tfufa plusieurs î)é;a.
res. Si h discussion fut as-sez .brève ]pour h
fmainlien. sur la liste des eandîdats, des sé-
nateurs sortajils, il n'en fut pas de mémo
ftoand i) s'agil de ch^isif les quatre autres
,>ioms devant compléter cette liste. I.es éonV
péti leurs étaient nûmhrc)JX ; la plu pari
» voient, au s'b}ùa Congrus* v.,uiÊans
«Wterminés qui expisèrcnt ')Qnguf'm,'l' t loi
titres et les Puériles de leurs carididnîs.
Le vote donna les résutats suivan ls :
Sur 579 votants, ont dbfenu -,
MM. Ch. Dclowîe, sén. oort. 42S vo'J
Strauss, sén. sù-vl 4M —
Mogny, sén. sort. 3*>l —
Stecg, sén. sort. 3": -
Daussct' '^û-i -
Maseuraud, son. sort. 33B -
Beîl'holot 23S -
Biirieî 22S -
Jlanson, sén. sort. 2.1 S -
R. Georges Lévy.i?03 -
Viennent eaisuile I .,
MM. Rc-haglia jç,t; ',",oh
fMhmtw er i 89 -
Demandant Rtvi~'e. lfil -
Boinnct .(. 174 -
Maiinr 10',.,. 1G4 —.
DANS LES DEPARTEMENTS
RHONE. — In liste des pandtdais cei
groupements républicains modérés l)'f)Ur :i>(
élections eénatçriaJes est composée com.r^
suit :
MM. Gouytl, conseiller généra!, ancier
sénateùr ; Duqnaire, conseiller général :
Imullkr, conseiller générât ; Btfssy. (¡ne.i(':
1er général, et Soignetl, président do '*
Chambre de commerce do Lyon., présida t
de l'Associaliun nationale pour î'cvfpar^3>a(
économique.
MEURTHE ET MOSELLE. - l - 5;
A eu lieu, hier après-midi, dans la .salit ••!«<
m'Agricullttre, à Nancy, pour désigner b
trois candidats qui doivent fleurei sur ,:"
liste d'union aux élections sé.'iaiorialee.
M. Chapuis, sénat eu y sortant, .-vinsi qt>«f
•M; Albert I'ebrun, ancien ministre, ,..nt PJ" sr
la parole pour'rendre compte dz !•: ;r man-
dat et exposer leur programme. lis ont étfl
Chargés de représenter parliouîièrenïeut >c«;
arrondissements de Tout at do Brky.
Les délégués do la région de Lraioviilc ont
consenti n.rabandf.n de letrs rev< .dieftiion*!
"à la condition c)lpl'c:!:se que leur rri)ntlissc-..
ment ebtiendrait lo premier siège v -i'.ajU allli
Luxemboarg. Ul nouveau vote a "jmpIMt
la Jjsio pof te nom de. M. llonri M-eng:.ill'.
1ïîâtre tk Nancj t QWi avant
fce numéro y DIX CENTTKEBf
LUNDIS JANVIER 1S28 - N* "&
AUGUSTE VACQUERIE
Fondafeur 0869)
TELEPHONE
Nord : 21-90, 24-91
Après 10 h. du soir : GUTENBERG 00-70
POUR LA PUBLICITE
S'adrc('!' au RAPPEL-PUBLIC/TB
28, M de SLrasbourg. — PARIS
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EDMOND DU MESNIL
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1 D/r0cf0ur -
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ETRANGER 35 » 18 » 10 >»
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tous les bureaux de potte.
REDACTION ET ADMINISTRATION
38, Boulevard de Strasbourg. — PAIn
TRIBUNE LIBRB
,————— .» — -
Politique de production
< —————— * ;
1 La Chambre s'est attaquée
au budget, pièce de résistan-
cc«
Ce Le timbre à 0 fr. 25, le té-
léphone hors de prix et l'aug-
mentation excessive des ta-
rifs de chemins de fer devraient être
disqualifiés. Ces mesures, en effet, ne
rapporteront rien au Trésor.
Hé quoi ! au moment où il faut refai-
re, améliorer, développer notre outil-
lage économique, on cherche à imposer
des restrictions par tous les moyens.
Le téléphone devrait être installé dans
les plus modestes maisons. Tout le
monde l'aurait s'il était à bon compte.
On préfère se plaindre de l'embouteil-
lage des lignes ! En 1871, après nos
désastres, on mit le timbre à 0 fr. 25 et
la vente baissa à tel point qu'il fallut
revenir, en Mte, à la vignette à-O fr. 15.
Nous verrons encore cera, mais nous
préférerions que l'expérience d'autre-
fois servît à quelque chose.
Autrement grave est l'augmentation
du tarif des chemins de fer et nous sup-
plions les Chambres de repousser cette
catastrophe. Il y va de la richesse du
pays, simplement. On est en train de
t'assassiner.
Les transports chers vont faire re-
bondir les prix des denrées alimentaires
comme de tout ce qui exige du rail. Or,;
il y a encore des travailleurs insuffi-
samment payés ; ceux-là vont être obli-
gés de réclamer des augmentations pour
pouvoir joindre les deux bouts. Mais,
en même temps, toutes les corpora-
tions « organisées » manifesteront des
exigences plus ou moins vives. Gageons
que les typographes, par exemple,
prendront iii,,.éorcv anche de leur récent
éehec. L'industrie, qui a besoin de
connaître ses prix de revient pour pro-
duire, va être soumise à une période
d'incertitude ruineuse. Les merçantis
cacheront des stocks, pour les lâcher au
-mmiciit opportun. JÆ cours des choses
•sera à des hauteurs vertigineuses et
nous DEVRONS tous y monter.
Mais le nouveau prix des transports
de marchandises aura d'autres consé-
quences, plus tragiques.
Actuellement, les usines de transfor-
mation sont fort éloignées des lieux de
production. Mais si la matière première
est. grevée de frais importants par le
chemin de fer, fatalement on devra res-
treindre la circulation. Le caoutchouc
de l'Afrique et du Brésil ne pourra plus
être travaillé à Clermont-Ferrand, le
coton en Alsace, J'acier dans toute la
France. Autour des ports, on ramas-
sera toutes les manufactures aujour-
d'hui dispersées dans la nation. Les
manufacturiers du Nord, pendant la
guerre, avaient installé des succursales
dans le Centre et le Midi. Ils devront
les fermer pour résister à la concur-
rence.
Or, -en 1914, on s'est aperçu de Fin-
convénient effroyable qu'il y avait à
posséder toutes les installations indus-
trielles dans des centres trop vulnéra-
bles. Nous n'avions guère de liauts-
fourneaux qu'à Briey et nous avons
failli en perdre la guerre. Le Nord nous
a cruellement manqué, après l'invasion
et nous avons dû faire des tours de
force pour suppléer à son outillage. Eu
49.18, -lors des aventures de la grosse
Berlha, on déménagea, précipitam-
ment. la plupart des usines dé la capi-
tale. Pour que la richesse, la main-
d'œuvre, la sécurité - soient également
réparties, il faut, évidemment, que les
transports restent il. bon marcbé. Que
deviendront les ouvriers de ces manu-
factures amenées à clore leurs portes ?
Si le service des transports marchait,
iroyez-vous donc que nous connaîtrions
lm déficit aussi énorme. Les marchan-
dises ne peuvent être expédiées. Depuis
des semaines, Narbonne et Béziers ont
leurs gares fermées et l'on nous ferait
croire que l'augmentation des tarifs
suffira à faire courir wagons et locomo-
tives 1 Allons donc 1 Les moyens prévus
sont misérables.
Que l'on augmente le prix du trans-
port des voyageurs, soit, mais loucher
ix celui des marchandises est miséra-
ble.
Nous avions espéré, avec Je retour de
l'Alsace à la France, avec notre con-
trôle, au moins temporaire, sur les
pays rhénans, que notre pays serait la
flaque tournante de l'Europe, la patrie
«lu transit, si profitable, et qui .nous au-,
fait permis de refaire une marine mar-
chande en nous donnant du fret en
abondance. J/nugmcntatjcn des tarifs
lu; dans t}'œuf.) ce facteur de notre re-
naissance.
Le Trésor a besoin d'argent, évidem-
Il font recourir l'impôt direct pour
ment. et pour
équilibrer ïe budget.
Nous savons tous que nous pouvons
fiayer, personnellement des sommes
pîih* , rmuorlontes. L'impôt • indirect,
10..
ïwfci/mmâ, fié$&€&& mieox, mais ii
a fait prendre des habitudes de dépen-
ses scandaleuses. Il faut oser demander
au contribuable ce qu'il peut donner et
non pas proposer des mesures de sui-
cide.
Dans le discours prononcé à la Cham-
bre du baisemain par M. Léon Blum,
du Conseil d'Etat et du parti socialiste,
il y a quelques idées intéressantes, cel-
le-ci, notamment r
cc En payant comme contribuables,
nous ne paierons que notre quote-part
exacte, tandis comme consomma-
teurs, nous paierons plusieurs fois la
surtaxe parce que chaque intermédiaire
prélèvera un bénéfice supplémentaire,
basé sur la surtaxe.»
C'est trop juste. Si l'on ne sait pas
nous demander 200 francs, par exem-
pie, que nous pourrions payer par men-
sualités, nous devrons débourser 1.500
francs, sans grande utilité pour l'Etat.
Nous regrettons de n'avoir pas trou-
vé ces idées dans le rapport de M. An-
dré Lefèvre, esprit d'ailleurs distingué,
mais qui croit encore aux restrictions.
Presque tous les- Français se privent
pour vivre. Il s'agit, à cette heure, de
produire. - - ,,-
--J, MAURICE PRIVAT.
EDITORIAL
Piplomatie secrète
M. Ribot n'a guère paru
goûter beaucoup l'occasion
qui lui était offerte de pren-
dre la parole. L'ancien prési-
dent du Conseil, dont l'inté-
rêt est évidemment de faire
oublier le rôle un peu terne qu'il a joué,
préfère avec raison imiter de Conrart le
silence vrudent..
Nombre de Français Estiment sans
doute que le fardeau qui pèse aujour-
d'hui sur leurs épaules serait inoins
lourd et que la France serait mieux en
état de soutenir ses revendications ii
l'heure présente, si un terme avait été
mis plus tôt à l'effroyable ltécatombfJ.,
Ce seul point de vue ne permet pas de
passer outre aux révélations ciues, dit-
on, à M. de La Rochefoucauld et à ses
amis sur la tentative de paix séparée
de l'Autriche dont te prince Sixte de
Bourbon fut le truchement en 1917.
Le débat est loiii d'être clos. Il s'é-
largit. Ainsi, nous n'apprenons pas
sans trouble que le sort de l'Autriche et
aussi celui de la Russie ont terni un ins-
tant dans nos mains. Vn grand poli-
tique comme la France en a eu au
cours de son histoire se serait trouvé
alors au pouvoir, il est probable qu'il
se serait gardé de laisser passer cet ins-
tant inespéré sans en tirer tout le parti
possible. !Zvïdent ljîous
Notre intérêt le plus f(h'ident mous
commandait d'abattre la puissance mi-
litaire de l'Allemagne assez à temps
pour ne pas sortir de la guerre épuisés
matériellement et diminués politique-
ment au s.eul profit des Anglo-Saxons.
L'Italie n'eût jamais connu également
les jours sombres de Caporetto. La dé-
fection de l'Autriche ■— il n'y a pas
d'autre nom à donner à l'acte mûre-
ment consenti par Charles 1er — devait
avancer l'heure de la capitulation alle-
mande. La paix serait peut-être faite,
à l'heure qu'il est. C'eût été de la bonne
politique française. Un seul - homme
semble avoir eu, à ce moment-là, dans
les conseils du gouvernement, nncj nette
vision de ce que nous réservait l'avenir :
M. Deschanel. En - irne minute aussi
grave, le chef de l'Etat, au contraire, ne
se résout pas à risquer le moindre geste
qui le mette en désaccord avec le proto-
cole et s'efface derrière le premier mi-
nistre.
Tout cela est le passé et il n'y a plus
lieu de revenir sur le passé, nous disent
les défenseurs de la doctrine officieuse.
L'Italie, d'ailleurs, l'Italie de Somino,
ne voulut rien savoir et c'est sur elle
que Von est convenu de faire reposer la
responsabilité de la fin de non-recevoir
opposée à la tentative de paix séparée
de 1917. En allant à Saint-Jean-de-
Maurienne, on pouvait savoir à quoi
toute l'affaire allait aboutir : à un en-
terrement.
Laissons de côté la personnalité de
M. Ribot mise hors de cause, du reste,
par un vote de la, commission de la
Chambre à laquelle les documents pu-
bliés par notre confrère de l'Opinion'
avaient été soumis. ':
Une question se pose. Si on savait
que l'on s'engageait dans unê impassey
pourquoi n'a t on pas coupé court plus
tôt à une tentative qui, dans l'esprit de
ceux auxquels elle s'adressait, ne de-
vait avoir aucune suite ? Ou bien y eut-
il tout d'abord des velléités de notre
part de ne pas se dérober à des tracta-
tions dont on attendait cependant miel-
aue résultat ? -
On di t.
.n — «»>, —
Autrefois
Gratitude -
Un chirurgien se mettant à genoux, à
Saint-Denis, devant la statue de Charles
VIII, un abbé lui dit :
— Vous vous méprenez. Vous rendez à. un
roi un'hommage qui riesi d-â qu'à un saint.
- C'est le moindre hommage que je lui
dois, répxmditril- Quel saint fit - de -plus
grands miracles ? Il a apporté mi mal, en
France, qui a guéri et guérira, éternelle-
ment, les chirurgiens de la pativre-lé,
Chapeaux !
Lorsque le duc de Morhy si mit dans ht
politique, il fit venirtses fournisseurs et eut
de longues conférences avec eux.
On ne sait ce qu'il dit à soît. tailleur, mais
on connaît la réponse que lui fit son eliape-
lift f - .,
- J'aï compris, monsieur le duc, il vous
faut lin chapeau sérieux avec de la gaieté
dans les bords !
- ** ,= -
Légèreté :
a» 3^" H
'Après, son expédition d'Afrique, Charles-
Quintonvoya à l'Arétin une chaîne d'or pour
achctTf son\i'[encc. Arétin dit, en la pesant ;
— Elle est bien légère f our une si grasse
soUise !
-----
Aujourd'hui
Démarches
On ïbisait à Van des candidals au Sénat,
dans la Seine Fre g ci)let.Ae se
- Alors M. de Freychicf, ne se représente
pas. -
- Oui, répondit-il, on (t.[at les dém(Ú'chcs
*
-
Un livre
La Renaissance consacrê ce petit icltô à
notre excellente colloboratrice Jlcmiette Cha-
rasson, dont nous publions en deuxième page
la « Vie Littéraire vï
« Les poètes, bien souvent, n'obtiennent
pas la récotnpense de leur talent et 4.1e recueil-
lent pas les lauriers qui leur sont duss. Aussi
es amis des. lettres sont-ils, toujours heu-
reux de signaler le succès d'un- uovrage en
ers. En écrivant ces lignes, nous pensons
CM recueil de Mlle Henriette Charasson :
Attente; ce volume, dont la première édi-
tion fut rapidement épuisée, va reparaître,
ces jours-ci, aux étalages des. libraires. A lin
moment, il avait été question Se décerner
à son auteur le prix Femina-Vie Heureuse.
Et, certes, s'il était entré dans les intentions
ûàl M?acco)'d.cr .ectle récompense à une
femme-poète, mille ne l'aurait mieux meviice
que Mlle Charasson. !
Souvenir de fi Aô yes il
A Salorbes, M. Clemenceau aperçut dans
un groupe un (le ses anciens adversaires qui
applaudissait plus tort que les autres, et
allant vers lui, fonçant presque, le président
lui dit ï
- On ne crie donc plus 1 Aa yes n,
maintenant ?
Et Vautre de répondre ?
—r Ah mais non ! Et 'lfUiS; tout Urpiomle
peut se : t romper.
Et les deux hommes se serrèrent la main.
Maintenant ils avaient peut-être tort tous
les '(/.eux.
- Le Tapin.
Le prochain ministère
.♦»—.
Il se confirme quo M. Miller&nd formera
le prochain cabinet, aussito, aussitôt que M. Cle-
menceau aura donne sa démission.
Parmi les ministres qui ne feraient pas
pavtio de la comibinaison Millerand on cite
les noms de MM. I'ICIIOB, Pams, 'NaH, Louis
Dubois, Georges Leygues.
— -*&*• -
Nous n'avons même pas
une politique aérienne
— —■ -----
Lisez ceci :
L'Allemagne construit 1
A Leipzig, des tracteurs agricoles en série
qui, en cinq minules, peuvent se transfor-
mer en tanks munis de canons.
A « l'Automohilo Aviatik »; des aémbu-9
qui peuvent emporter 13 passagers, 6 hom-
mes tl'c'lujp'agc', DÓvdo})pmcllt 1,000 cno-
vanx, 4 hélices, vitesse 125 à l'heure.
Chez Zeppelin, des ."biplans transportant
50. voyageurs, vitesse J80 à a rayon
cachou, 3.500 kilomètres- • ,
Et maintenant comparez h cette mise au.
peint du colonel Girod, dans Matin :
« Il n'y a actuellement devant les Cham-
bres aùtiïn projet de pOHtique aérienne.
It Quelle est la situation? Personne no
nie que nous ne soyons dans le marasme,
né de l'incertitude. Des moteurs ? Les cons-
tructeunvinquiets, n'en livrent pfcus. n faut,
au minimum, uno commande de cent. Qui
voudrait s'y engager ? Et comment voler
sans moteurs ? -
» L'aviation civile ? En France ? Les
transports Paris-Londres, Paris-Bruxelles,
Paris-Bordeaux ? Louables initintivees, ffûrts
mrltants., mais sculoment ça. II y n MO
Anglais inscrits sur Paris-Londres et il y
a. 3 Français !
:1 L'a'çiaticuv coloniale ? nien, ou presque
rien, au budget-généra). Quant aux budgets
locaux : TI»do- £ hine donne 600.000 francs,
Madagascar 200.000 francs ; pour l'A. O. F,,
elle dit crûment : « Vous voulez que j'nie
do l'aviation ? Alors, donnez-m'en. Moi, pas
un radis !» ,
f L'aviation militaire ? Elle est, pMy to
moment au nloins, amplement pourvue, an
point que ses cadres n'oût plus grande be-
sogne -a accomplir et connaissent, après
tant Je labeurs et d'exploits, les douceurs
inappréciables du.iaïoicnte et de la béati-
tude.
Or l'aviation, C'est la garantie de la faix
si la Franco la possède.
Sinon !
Nous avons perdu bien du temps. Souvè-
nons-nous qu'à la déclaration de guerre les
Allemands possédaisè une aviation et qilb
nous étions impuissants à km* interdire
notre ciel.
I J) une ik&rietïHçJ
Le Règne du désordre,
- .,,,ts-
Une source de richesse
Notre collaborateur Maurice PrivaL a, le
premier, montré ici et dans son ouvrage Si
j'étais minisire du commerce que la voie
sacrée des tranchées serait un lieu de pèle-
rinage mondial et qu'il convenait de la pré-
parer. Il réclamait des hôtellerie-s et la nomi-
nation de mutilés comme gardiens de ces
terres de sang et d'horreur.
M. André Lefèvre. parmi les moyens de
relever notre change, signale avec raison le
développement du tourisme dans les régions
libérées.
M. William pualid, dans l'Europe Nou-
velle, analyse les propositions faites aux
Chambres Ü c sujet :
On organiserait, en maintenant en état de
combat pendant quelques années, certains points
du front sur lesquels s'exerça au cours des
combats une vérituble fureur niveilatrice. Or,
cette proposition ne parait pas avoir obtenu
toute l'attention qu'elle méritait. Il y aurait.
parait-tl, d'après l'auteur de la proposition,
près dé 2 millions d'Américains inscrits pour
prendre' passaga sur les navires desnnés à les
amener visiter notre front, et l'importation de
dollars et la créance de ce chéT sur l'Amérique
ne manquerait pas d'être fort importante. Cal-
culons à un minimum d'un millier de dollars
par mdividu la somme qu'il dépenserait en
France. Ceci équivaudrait à une exportation de
dix milliards de francs, et même en la départis-
sant sur deux années, ee serait une créance de
5 milliards de francs var an, venant en atté-
nuation sérieuse de notre dette vis-à-vis de
l'Amérique. Notre change y trouverait son
avantage.
Mais à cet effet, il faudrait que notre tou-
risme fùt mieux organisé qu'il ne l'a été jusqu'à
présent et ce n'est pas le rapport du directeur
de l'Office nntional du tourisme, paru, à l'Offi-
ciel du 26 mars 1919, qui nous fait beaucoup
espérer. D'abord les ressources du tourisme
sont insuffisantes. Les crédits mis à la disposi-
tion de l'Office atteignent à peine 500.000 francs.
La taxe de séjour dont on attend beaucoup
alimentera sans doule cet organe en ressources
qui lui font actuellement défaut. Mais c'est
surtout le crédit hôtelier qu'il faut organiser,
crédit d'une nature spéciale, eu égard au besoin
particulier de crédits à court terme qu'a l'hôte-
lier, en vue d'effectuer ses achats au commen-
cement de chaque saison. Or, les solutés de
crédit, telles que le Crédit Foncier, ne voulant
prêter que sur des gages solides, n'acceptent
pas l'aléa de l'industrie hôtelière qui emprun-
terait pour bâtir en escomptant les bénéfices
d'une entreprise à créer.
De tonte urgence, il faut s'inquiéter de
ces ressources. Ce n'est pas tout de créer des
impôts, il faut, surtout, mettre en valeur
les richesses de la France, même les plus
tristement célèbres. Il faut faire produire
de l'argent. L'organisation de la zone de
guerre est une des mesures les plus immé-
diatement intéressantes à ce point de vue.
D'urgence, il faut faire quelque chose.
VEtat et les départements libérés ont une
grande et utile œuvre à remplir.
OUI MAIS C'EST TOUJOURS A L'ŒUVRE
QU'ON RECONNAIT L'ARTISAN
M. Lugné-Poë dirige le théâtre de l'Œu-
vre, qui s'est installé dans la sal;e Berlioz,
rue de Clichy. Samedi soir quelques cen-
taines de Parisiens étaient accourus à la
répétition générale de Maison de Poupée. II.
y avait des abonnés et des invités. Sans un
moi d'excuse/ oû leur dit :
— C'est pour demain ; le service du 3 est
remis au 4 janvier ; on reçoit aujourd'hui
les coupons du 31 dcembrc.
Et l'on renvoya, purement et simplement*
ceux qui s'étaient déplacés. M. Ancey, l'ad-
ministrateur, ne trouva pas un mot de poli-
tesse vis-à-vis de ses « créanciers n. C'est
tout juste s'il ne reprochait pas aux mécon-
tents de s'être trempés. Il y a là un mélange
de suffisance et de goujaterie qu'il convient
de flétrir. L'Œuvre connaissait les adresses
de ses invités. L'administration de M. Lu-
gné-Poë aurait dù les prévenir. Elle négligea
tous ses devoirs. Elle montra un sens du
désordre qu'il faut vaincre, à tout prix, si
nous voulons profiter de la victoire.
M Lugné-Poé et ses employés nous ont
donné. en vérité, un spectacle pénible et
gros de conséquence. On sait, en effet, que
le théâtre de TŒuvre joue fréquemment ù
l'étranger. Il représentait l'art français en
Allemagne, en Autriche, en Hussie, en Scan-
dinavie. Or quand on est incapable d'admi-
nistrer, à Paris, on l'est plus encore à
l'étranger. Le scandale de samedi soir s'est
l'épété, certainement, ailleurs, causant à la
Franco plus do maux que cent campagnes
de presse. Les ministères de l'instruction
publique et des affaires étrangères ont
subventionné: les tournées Lugné-Poô. Ils
croyaient encourager l'art de chez nou3. En
nIHú, elles montraient l'ilote ivre ! Après
avoir vu l'organisation modèle, de Lugné-
Poë, comment croire que nous u'étions pas
un peuple fin» avec qui il fallait, s'interdire
les affaires,, sous tous les prétextes. Les en-
couragements donnés par le budget à }'Œu-
vré t'taicnt payés en mauvaise renommée.
Mieux vaut ne rien faire que s'offrir des
ambassadeurs de cette qualité. Une propa-
gande faite par des maisons semblables est
plus dangereuse qu'une catastrophe.
Sans doute M..AivcCy efcses contrôleurs se
trouveront des excuses. Tout mauvais eas
est niable, dit-on. Mais Je fait qu'ils n'ont
pas su trouver un mot pour dire ù leurs
invités h mille pardons » les accuse irré-
médiablement.
M. Lugné-Poë est un artiste de talent qui
a une administration de malotrus.
Jn. France n'a pas besoin d'être déconsi-
dérée par oes gens-là.
Les conflits de demain
» Il.
jLes élections sénatoriales approchenf. lia
Campagne électorale est ouverte. Be "bonne»
nouvelles nous arrivent de tous les départe-
ments. Le scrutin du 11 janvier sera cer-
t'aincirfient Un beau succès pour le parti radi-
cal et radical-socialiste. Partout les rèpubli-
caïns se ressaisissent. U est donc prenable
et même cérfain que le Sénal nouveau sera
fortement oïiénté Õ. gauche. Et déjà on pré-
voit des conflits entre fa Haute Asseïufrhée
c! fa Chambre des députés,
11 sera difficifr ite gouyéînèFj defflaïn,
L'ACTUALITE
, » ■ ■
ba Seine monte encore, :
mais soyons optimistes
, , > mtm < —> }
Aujourd'hui, si le soleil persiste, 1
la -- catastrophe séra évitée
L ; — —— —.—.
Dans la traversée de Paris, la Seine a
fait encore Un nouveau bondi d'une trentaine
êe centimètres, mais à Melun et à Monte-
reau elle est en baisse. D'autre part, les
pluies ont cessé depuis deux jours. Le gai
soleil qui illumine, Paiis incite a l'opti-
misme.
Si le temps sec et froid persisté, nous éfvi-
teroans la catastrophe. D'après les prévisions
officielles, la Seine sera probablement étale
aujourd'hui, le restera pendant deux ou
trois jours, puis commencera à baisser. voi-
ci les cotes enregistrées hier 5
Montcreau w m .tmi » » 3 m. 81
Melun.,. 4 m. 50
Mantes 7 m. 0-4
Corbeil « 4m. 09
Bezons.v. 6 i-n, 7<>
Pont d'Austerlitz .:8£ 6 ni. 50
La Tournclle e: 6 rn. 42
Pont Royal. .<« -. 7 m. a5
Les accidents
On isi&nale" dai nouveaux accidents. La
passefelle établie quai de la Gare a été sou-
levée par la violence des eaux et emportée
sur une longueur de douze mètres environ.
Le service des ponts et chaussées va essayer
de rétablir cette passerelle. En attendant, un.
service de bachotage assure le f.'t:v.itaiJlc.
des riverains à cet endroit. ! ,
En ce qui. concerne la rue Leblanc, la si-
tuation ne s'est pas modifiée. Il y a toujours
huit centimètres d'eau sur la chaussée. Deux
boulangeries, l'une avenue Félix-Faure, l'au-
tre rue Balard, ont dû cesser leurs fabrica-
tions, l'eau ayant envahi les sous-sols.
Au Muséum d'hisloire naturelle, la situa-
tien est stationnaire. Les eaux n'ont pu être
évacuées. Les ours pataugent dans l'eau ;
les fosses sont inondées jusqu'à une hau-
teur de vingt centimètres.
Sur instructions télégraphiques du minis-
trc de la marine, le port de Lorient dirigera.
ce soir sur "Paris toutes les embarcations
disponibles, avec un détachement de marins
pour assurer, comme en 1910, les communi-
cations dans les quartiers inondés.
Les quartiers inondés
Boulevard de la Gare, on touche les ou-
vertures du parapet supplémentaire qu'on
a élevé au dernier îiiomeit.
A la porte d'Ivry, la chaussée est com-
plètement envahie.
Rue Watt, on termine ?e harrage, pendant,
qu« des équipes installent dès passerêllcs.de
bois pour; la circulation. :
Le quai de Bercy est en partie impratica-
ble. Pr £ s du pont Nàtioau)!, un service de
bateaux assure le passage des piétons.
Tous les- immeubles avoisînant-les quais,
entre la- rtio DcUiphinc. et la rue de Seine Oint
d*i l'eau dans les caves : les. Iiabitants bou-
chent les so-uipiraux au "moyen de briques.
A Javel, on renctnec à se servir de pom-
pes d'épuisement.
Rue Leblanc, on comptait hier malin huit
centimètres d'eau sur la chaussée.
Quai de Passy, le flot arrive a hauteur de
la rue ; il à fallu surélever les murs en
briques qui bouchent certains passages.
Enfin, à Auteuil, des pompes fonctionnent
sans interruption, rue des Pâtures et Féli-
cien-David, tandis que des ouvriers exécu-
tent des travaux destinés à protéger les pu.
tics basses du quartier, sérieusement îrxnfc.
cées. r
Des tramways cessent leur .service
La Compagnie des Tramways-Sud l 'diy
cesser hier matm son service, "- par StÙte
de la fermeture de l'usine de P01 t.àO'-An-
glais qui lui fournit le courant, — sauf sur,
les lignes Passy. Montpannasse et Montpar-
passe-Placeo Pereire ; celui des chemins de
fer Nogcntais est complètement suspendu,
l'usine de la Maltournée étant inondée.
La Compagnie générale parisienne de
Tramways a dû également, depuis Iner.
matin, cesser son service sur tes lignes sui-
vantes : Fontcnay-Hôtcl de Ville, Ctamat't-
Maisons-Alfort, Oharentotn-Bastille, (:hàtclet-'
Vitry-Gare, Chûtelet-Vitrypairie, GhàttJct-
Choisy-le-RDi, Les Halles-Mmlakoff, Chûtclef-
Villejuif, Chàtelet-Arcueil-Cachan et Mont-
parnasse-Bastille..
D'autre part les tramways de la lignei
Bonneuil-Ooncorde, qui suivent les quais de
la rive gauche, sont toujours arrêtés, pari
suite de l'envahissement par les eaux du quai
de la Gare. -
Enfin, le chemin de 1er du bois de non.
logno,_ comiposé de trains-tramways allant de
la porte Maillot ù Sures nés, a cessé de fonc-
tionner, les moteurs de ses voitures motrice*
élaiit submergés en passant auprès du d
min dit-du Bordfcdc-PEau..
Les gares, le métro
La gare d'Orsay est fermée. Les royageuv
pour les grands parcours peuvent, toutefois,
y prendre leurs billets, mais se rendront eux-
mêmes à la gare d'Austerlitz par leurs pro-
pres moyens.
A la station du Champ-de-Mars, où le ser-
vice de voyageurs est interrompu, le tr.a!itJ
fonctionne normalement pour les trains de
marchandises. Plus de 200 wagons de char-
bon destinés à la Société du gaz ont été dé-
chargés samedi ; dans la matinée d'hier,
plusieurs trains de chartbon sont entrés tiï
gare. Cependant, vers onze heures du matin,
une Assure et des lézardes s'étllnt: prOth:Jit'c;
dans le .parapet bordant la Seine entre le,
pont Mirabeau et le pont de Grcnelle, à loi
hauteur du piquet 17, toutes les lac01110ti
de la gare du Champ-dc-Mars ont été diri-
gées, par mesuix; de précaution, sur la sta-
tion Hoiri Martin et la gare des Batigincllc?.
Au Métro et au Nord-Sud, on constate dt
infiltrations 00 plusieurs endroit, mais ce
fait n'a rien d'akrmant.
Des usines ferment
L'une lk'g eonséquenees les ,!tus ffchcv. ses
de la crue est la fermeture de nombreuïes
usinés, e'n-vabics par les eaifxf A Ivry ét à1
Vilry .notamment, toutes les usijifpâîscécs
à proximité des quais pnt dû ts'arrétér et îi-
cc.!i(Jr leur personnel.
D'après ur.e statistique comrnuniquéic A 1«
préfecture de i^oîice par )e •commissaire d
police
Autre conséquence de la crue : ph^icurs
quartiers de Paris, notamment veux de î&:
Gare, de Javel et de Grenelle, ont vu îeur^
communicalions téléphoniques ccniplètemcnf
inteîTompucs.
Voir lia suite en deuxième pngê.
LE DERNIER SCRUTIN %f. e
Les Élections Sénatoriales
Hier après-midi s'est tenu, à la mairie du
4111 arrondissement, le côugrès auquel- avaient
été conviés) en vue du scrutin do dimanche
prochain, 'tous les délégués sénatoriaux du
département de la. Seine, à l'exclusion des
socialistes unjfié.
Rappelons que le département: de la Seine
doit élire dix Scnatcut's.
Parmi les sortants, il y ; en a six qui se
représentent. Ce sont MM. Charles Dencr,
Magny, Mascuraud, Ranson, Steeg et Paul
Strauss. M. d3 Freycinct, en raison de son
grand Age, no sollicite pas le renouvellement
de son mandat. l £ s trois autres sont décè-
des : MM. Léon Barbier, Gervais et Poirrier.
En outre des six sortants candidats, il y a
Un nombre fort important de concurrents,
parmi lesquels MM. J.Quis' Dausçet, prési-
dent du Conseil générai de la Seine ; Roba-
glia et Bellan, conseillers municipaux et gé-
néraux ; Brisson, conseiller général, maire
do Nogcnl ; Marin, conseiller général, maire
do Saint-Maur 5 Dccros, maire des Lilas ;
J.-L. Bonnet, président de la fédération ra-
dicale de la Seine; André DcrtJlelot, ancien
f,ipt té, 1l1 '), inislratcur délégué du Métropo-
litain ; Famiot, l'amiral Bicnnimé, Georges
De&plas, Alexis Muzc); anciens députés ;
Raphaël-Georges Lévy, membre de Tlnsti-
tul ; Ilelbrcnncr, maîlro dos requêtes a'tl
Conseil d'Etat ; le commandant Rivière.
Avant la réunion de tous les congressistes
en séance plénière, les délégués (te l'arron-
dissement de Sceaux, ceux de l'arrondisse-
ment de Saint-Denis et ceux de Paris avaient
tenu une séance séparée, afin de se mettre
préalablement d'accord sur la. part de re-
présentation à donner à Paris et à la ban-
lieue,
LES DÉSIGNATIONS
La séance du Congrès tfufa plusieurs î)é;a.
res. Si h discussion fut as-sez .brève ]pour h
fmainlien. sur la liste des eandîdats, des sé-
nateurs sortajils, il n'en fut pas de mémo
ftoand i) s'agil de ch^isif les quatre autres
,>ioms devant compléter cette liste. I.es éonV
péti leurs étaient nûmhrc)JX ; la plu pari
» voient, au s'b}ùa Congrus* v.,uiÊans
«Wterminés qui expisèrcnt ')Qnguf'm,'l' t loi
titres et les Puériles de leurs carididnîs.
Le vote donna les résutats suivan ls :
Sur 579 votants, ont dbfenu -,
MM. Ch. Dclowîe, sén. oort. 42S vo'J
Strauss, sén. sù-vl 4M —
Mogny, sén. sort. 3*>l —
Stecg, sén. sort. 3": -
Daussct' '^û-i -
Maseuraud, son. sort. 33B -
Beîl'holot 23S -
Biirieî 22S -
Jlanson, sén. sort. 2.1 S -
R. Georges Lévy.i?03 -
Viennent eaisuile I .,
MM. Rc-haglia jç,t; ',",oh
fMhmtw er i 89 -
Demandant Rtvi~'e. lfil -
Boinnct .(. 174 -
Maiinr 10',.,. 1G4 —.
DANS LES DEPARTEMENTS
RHONE. — In liste des pandtdais cei
groupements républicains modérés l)'f)Ur :i>(
élections eénatçriaJes est composée com.r^
suit :
MM. Gouytl, conseiller généra!, ancier
sénateùr ; Duqnaire, conseiller général :
Imullkr, conseiller générât ; Btfssy. (¡ne.i(':
1er général, et Soignetl, président do '*
Chambre de commerce do Lyon., présida t
de l'Associaliun nationale pour î'cvfpar^3>a(
économique.
MEURTHE ET MOSELLE. - l - 5;
A eu lieu, hier après-midi, dans la .salit ••!«<
m'Agricullttre, à Nancy, pour désigner b
trois candidats qui doivent fleurei sur ,:"
liste d'union aux élections sé.'iaiorialee.
M. Chapuis, sénat eu y sortant, .-vinsi qt>«f
•M; Albert I'ebrun, ancien ministre, ,..nt PJ" sr
la parole pour'rendre compte dz !•: ;r man-
dat et exposer leur programme. lis ont étfl
Chargés de représenter parliouîièrenïeut >c«;
arrondissements de Tout at do Brky.
Les délégués do la région de Lraioviilc ont
consenti n.rabandf.n de letrs rev< .dieftiion*!
"à la condition c)lpl'c:!:se que leur rri)ntlissc-..
ment ebtiendrait lo premier siège v -i'.ajU allli
Luxemboarg. Ul nouveau vote a "jmpIMt
la Jjsio pof te nom de. M. llonri M-eng:.ill'.
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