Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-29
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 mars 1925 29 mars 1925
Description : 1925/03/29 (N19831). 1925/03/29 (N19831).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
9 GERMINAL m iz. -- N9VtJSSh # Le Numéro: VINGT CENTIMES DIMANCHE 29 MARS 1925. — Ir 19.831 *
Fondateurs (1869):
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS:
Ci H Six noii Trsli BOU
SEÎNB & S.-ET-OISE 40' 21 a la 1
FRANCE ET COLONIES 45 - 23 » 12 »
ETBANGER 75 s 38' 209
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Fondateurs fl8es)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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- - - -
TRIBUNE LIBRE
LES IDÉES
du Dr Hellpach
,
Si le Dr Jarres est l'outsider favori
He la course à la présidence du Reich,
il faut convenir que ses concurrents
(ne manquent pas d'ehvergure.
Le Dr Marx, le candidat du centre
catholique, n'a jamais brillé par son
énergie, mais c'est un homme cons-
biencieux.qui a des qualités d'ordre et
de méthode. Braun, le leader socia-
liste, bien que n'étant pas une bril-
lante lumière de la social-démocratie,
a de solides qualités et a été choisi
parce qu'il n'est justement pas un fou-
gueux républicain, mais un pondéré,
Jpartisân d'une évolution démocratique
sans à-coups. *
Quant au Dr Hellpach, président
"de l'Etat de Bade, et en même temps
ministre de l'Instruction publique de
Cet Etat, et processeur à 'l'Université,
llil mérite de retenir notre attention.
L'Etat de Bade passe pour la plus
"démocratique des réubliques fédé-
rées allemandes, et le Dr Hellpach est
3e meilleur démocrate de cette démo-
cratie. C'est un homme énergique,
très capable et qui, si nous le jugions
par son passé, nous paraîtrait le can-
didat le plus sympathique et le plus
désigné pour donner une solution sa-
tisfaisante aux problèmes franco-alle-
anands. Hellpach d'ailleurs, a maté sé-
vèrement les étudiants revanchards de
Bade et s'est signalé surtout à l'atten-
tion des démocrates allemands et
français, par son discours-programme
du 1er janvier 1925, lors de la récep-
tion du gouvernement badois. Déjà à
cette époque, le Dr Hellpach, en un
rvaste tour d'horizon, exposait ses idées
sur l'avenir de la démocratie alleman-
de. Au moment où il est présenté par
Iles démocrates allemands pour la pre-
mière magistrature de l'Empire, il ést
t>on clé résuiner sesiopmions. Ses ré-
tflexions sur la crise intérieure de l'Al-
flemagne sont des plus intéressantes.
Cette crise, selon lui, découvre des ca-
ractères fondamentaux et durables du
jpariementarisme allemand. i
En Allemagne, dit-il, des combinaisons
ifranches comme celles qui existent en
!Angleterre et en France ne sont pas pos-
sibles. Les seules qui soient praticables
ont celles qui cachent les différences,
établissent des transitions, compensent
Ses divergences. Ce sont des coalitions
(faites pour l'action, qui réunissent les
oppositions politiques les plus pronon-
cées, soit qu'elles prennent la forme du
bloc bourgeois ou celle de la grande coa-
Dition. Ou bien ce sont des gouvernements
ide minorité qui prétendent se placer au-
idessus des partis,au moins partiellement,
jet où les fauteuils les plus importants
isont occupés par des ministres « Spécia-
listes ». :
j Où conduira ce développement ?
1 HeMpach voit deux hemins qui
^s'ouvrent.
Le premier mène aux gouverne-
men'ls-directoires" doublés de parle-
ments fantômes. Ces parlements sont
lunis à la raison par la pression exté-
rieure et la peur dé la dissolution. Cela
aboutirait à la suppression automati-
gque du régime démocratique, à l'avè-
nement d'un nouvel Etat autoritaire
iet bureaucratique. Oh reviendrait ainsi
& cette structure politique qui a valu
là l'Allemagne, en partie au moins, la
(guerre, la défaite et l'effondrement
id'après-guerre. Il ne resterait de la Ré-
publique qu'une sorte d'ornementa-
tion qui ne réussirait qu'a donner le
échange.
Notons l'importance de ces paroles
feu moment où la formule du cabinet
H* au-dessus des partis]>; semble devoir
S'emporter. -
Le deuxième chemin, déclare le Dr
ffîellpach, mène à la démocratie directe,
Pelle qu'elle est réalisée en Suisse et dans
tles Etats-Unis. Dans, cette démocratie, le
Parlement ne constituerait pas exclusivel
ment la pépinière des chefs. Il serait
Complété par l'élite intellectuelle, admi-
mistrative et politique de la nation qui se-
rrait restée en dehors du Parlement. Le
ipeuple allemand n'a peut-être pas d'autre
ichoix que d'aller ce chemin. Tard venu
dans la Société des Nations, il né peut at-
tendre qu'une tradition parlementaire ait
imuri ses hommes politiques. Il devra
prendre les meilleurs où il les trouvera.
Au surplus, là Constitution de Wei-
ânar a entr'ouvert elle-même la porte
qui conduit à la- 'démocratie directe,
en instituant, par son article 41, l'é-
lection directe du président de la Ré-
publique par .le peuple. Cette élection
est la grande épreuve politique natio-
nale. Ilemagne aura à la subir en
L'Allemagne aura à la subir en
H925. « Puisse chacun de nous avoir
conscience de ce qu'il y a de difficile,
mais aussi de grand, dans une Répu-
blique. Et puisse la lutte électorale" se
maintenir dans des limites qui per-
mettent à un homme d'honneur de po-
ser sa candidature.
Sans doute,nous ne pourrions qu'ap-
plaudir de telles déclarations, et sou-
haiter vivement la réussite du Dr
HelJpaeh. (
Mais. mais, trois mois ont passé
depuis, de graves événements se sont
produits, le redressement économique
a provoqué la réaction nationaliste.
Le Dr Hellpach a suivi le mouvement.
Et l'on est singulièrement déçu quand
on rapproche les belles paroles du
1er janvier de celles que le même a
prononcées le 26 mars à Berlin et
dont nous pouvons tirer ceci :
La première étape de notre politique
extérieure doit être la libération du Rhin
moyen, de l'Oder supérieur et de la Vis-
tule supérieure. Ce sont là nos désirs,
mais leur réalisation n'est possible que
par le choix éclairé et raisonné des
moyens politiques. Notre plus prochain
but national est la réunion de tous les
Germains en un seul empire. L'Autriche
doit se joindre soit à l'empire allemand,
soit à un autre groupement d'Etats qui
ferait renaître l'ancienne Autriche-Hon-
grie. Certains croient que cette dernière
solution constituerait une garantie de sé-
curité. Pour les convaincre que ce serait
en réalité un danger, il est nécessaire de
causer et de discuter. C'est pourquoi il
faut que l'Allemagne devienne membre
de la Société des Nations, non par en-
thousiasme, mais par raison, d'opportu-
nité.
Nous voilà loin de compte, docteur!
Sans doute, en période électorale, il
faut faire de la surenchère et flatter
les passions du populaire. 'Tout de
même, était-il nécessaire, pour ache-
ver de nous ouvrir les yeux, que le
plus démocrate des démocrates alle-
mands se camoufle en pangerma-
niste 1
, Georges WAGNER.
EDITORIAL 1-
Travail pour le Roi de Prusse
J'entends, avec plaisir,
d'aucuns de" mes confrères
du « Cartel » jeter des cris
de ralliement, et sonner
l'alerte.
« Garde à vous !. Ser-
rons les rangs !. Ne nous
laissons pas surprendre par une offen-
sive sournoise !. L'éternel enneîni
n'aura pas tJÍBison de nous !.
Redoublons d'énergie et d'audace!.
Nous ne capitulerons pas !. Tous à
l'assaut !. -
Holà ! voilà des confrères, pensai-je,
qui ont longuement médité le discours
de M. Edouard Herriot sur la sécurité
de la France.
Sans doute, ont-ils un peu tardé là
se mettre au diapason; mais la vigueur
de leur appel rachète leur lenteur à
s'émouvoir.
Quoi qu'il en soit,voici la presse fran-
çaise unanime dans sa protestation
contre les armements de l'Allemagne.
Las ! excusez ma bévue et ma myo-
pie intellectuelle. En lisant plus attenti-
vement les vibrants Articles de mes
confrères du « Cartel », je vois que leurs
propos s'adressent non pas à l'impéria-
lisme allemand, mais au Sénat fran-
çais. *
Il pasaît que c'est le moment de souf-
fler le feu de nos dissensions intérieures
comme de nos discordes religieuses.
Sus à l'Etat laïque ! clame celui-ci.
Sus aux institutions républicaints ! crie
celui-là. Sus au Sénat ! hurle ce troi-
sième. Sus à la propriété ! vocifère cet
autre.
Cependant que Ils partisans se dé-
fient à tous des carrefours ; que lès états-
majors des partis transforment chaque
dimanche la France en réunion publi-
que; que les agitations dès périodes
électorales sont devenues chroniques ;
que les représentants du peuple s'inju-
rient bassement, se prennent aux che-
veux, échangent des horions, et achè-
vent de discréditer la Chambre, M.
Edouard Herriot ne cesse de dire : « Je
veux faire la paix ! Je veux faire la
paix ! a
Mais le Boche,lui,veut faire la guerre,
et le spectacle de notre désordre poli-
tique et de notre désarroi moral n'est
pas - hélas ! —pour le décourager !
Edmond du MESNIL.
EN TROISIEME PAGE i
Nos écrivains définis
par eux-mêmes
par Gaston PICARD
Morgenrot, Morgenrot, I I
wahlt schwarz-weiss-rot,
I das macht den Franzmann Tod. I I
Wahlt am 29 ten Dr. Jarres
a l': ::,:'::: "::::: '-; :.<. ,, '::,:-: -: :>
Le Matin a reproduit ce fac-similé d'un tract électoral, qui vient d'être
répandu en Allemagne à plusieurs millions d'exemplaires, à l'occasion de l'é-
lection présidentielle.
La traduction exacte de cet appel est la suivante i
* Aurore ! Aurore!
Choisissez Noir-Blanc-Rouge
Ça tuera l'homme français
Choisissez le 29 Mars le Dr Jarres
(Le « Noir-Blanc-Rouge* » qu'il s'agit de choisir ici est la couleur imphiale.
Le docteur Jarres est le candidat de la réaction pangermaniste. Quant au « çà
tuera l'homme français », c'est-à-dire le Français, c'est la preuve évidente de la
sincérité pacifique allemande, et de son désarmement moral /)
Ces Messieurs
M. Yves Le Febvre, dans la Terre des
Prêtres, ayant mis en scène un vicaire séduc-
teur, le clergé breton vient de l'assigner en
200.000 francs de dommages et intérêts.
On conviendra que la prétention est exa-
gérée.
Ou la liberté n'est qu'un mot, ou tout écri-
vain a le droit strict de camper soit un milieu,
soit un personnage, suivant sa façon de voir,
de sentir et de penser. -
Il se rencontre dans toutes les catégories
sociales de braves gens et des scélérats. Dé-
cr ire les uns et les autres, démonter les roua-
ges de la machine humaine pour saisir les mo-
biles, les causalités, les conséquences, c'est
l'apanage incontestable de quiconque écrit.
Les collectivités qui prétendraient contrôler,
à leur profit, l'exactitude de la vision d'un
artiste réussiraient tout juste à faire que la
satire fût généralisée dans l'esprit public,
alors qu'elle n'est qu'exceptionnelle chez le
romancier.
Le clergé de Bretagne a été bien mal con-
seillé. En fait de dommages et intérêts, il ris-
que fort de ne retirer de l'aventure qu'une
forte dose de ridicule.
——.———————— * 81+48
L'ELECTION ALLEMANDE
Qui remplacera
M. Ebert ?
C'est aujourd'hui que les électeurs alle-
mands sont appelés à élire un président de
la République en remplacement de M. Ebert,
décédé.
Les feuilles de Berlin "ont lancé hier ma-
tin leurs derniers manifestes électoraux: On
peut, constater dans la lutte électorale un cer-
tain fléchissement provoqué sans doute par
l'idée que, probablement, le plébiscite d'au-
jourd'hui ne pourra être qu'un prélude, car il
est d'ores et déjà certain qu'aucun des can-
didats en présence n'obtiendra la majorité
absolue au premier tour de scrutin.
La lutte se concentre non pas seulement
autour de deux noms, suivant l'avis du « Vcr-
waerts » d'hier matin, mais bien autour de
quatre candidatures, celles de. Jarres, Marx,
Otto Braum et Hellpach.
Pronostics
Au prêmier tour, la masse des nationalistes
- à part les enragés du racisme et quelques
« paysans bavarois > — donnera tout entière
pour le Dr Jarres. Sur les 29. millions d'é-
lecteurs ou électrices, cela représente selon
les uns, 8 millions de voix; selon d'autres,
10 millions. Or, la majorité absolue sera en-
tre 13 et 14 millions. Il n'y a donc pas de
chances pour que le nationaliste Jarres, can-
didat de la « schwerindustrie » et du gros ca-
pital, sorte victorieux des urnes dans la jour-
née de demain.
A gauche, M. Braun recueillera sans doute
dans les 5 millions de voix, peut-être 6 mil-
lions. On en attribue deux à M. Marx, un
peu plus 'au Dr Hellpach. Le reste réparti sur
les candidats racistes, bavarois, communis-
tes. -
Aucune majorité absolue ne se dégagera
donc à gauche.
Et c'est alors, si l'on veut sortir de cette
impasse et si l'on veut, chez les républi-,
cains, éviter que le Dr Jarres ne soit élu avec
une majorité relative au deuxième tour, fin
avril, qu'il faudra obtenir le désistement des
candidats de gauche en faveur d'un candidat
républicain unique. D'autant plus que la droi-
te, avec son candidat unique, avec sa forte or-
ganisation, les mots d'ordre et de discipline
de ses adhérents, l'appui matériel très puis-
sant de la grande industrie, jouera serré et
se battra sur des positions avantageuses. ,
.1 Ce que serait une candidature Jarres vic-
torieuse, on peut le conjecturer en se réfé-
rant aux déclarations du maire de Duisbourg
et à ses projets de revanche. Les débuts se-
raient certes cauteleux et prudent, mais, peu'
à peu, la morgue des nationalistes ne tarde-
rait pas à grandir. Qui peut, prévoir les consé-
quences - - -
Le budget au Sénat
Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, c'est
demain que le Sénat abordera la discussion
générale dû-budget.
Pour prendre part à cette discussion, vingt-
deux sénateurs se sont déjà fait inscrire, no-
r M. Raymond POINCARE
tomment MM. Dausset, Bonnevay, de Las Ca-
ses, Henry Chéron, de Dion, Charles Dumont.
Lors de la discussion générale du budget
du ministère des affaires étrangères, MM.
Gourju et Poincaré doivent intervenir, et sur
l'article 9, relatif à l'ambassade auprès du
Vatican, MM. Boivin-Champeaux, Jonnart,
ltaiberti, Henry Chéron et Jenouvrier sont
déjà inscrits pour prendre la parole.
—————-—— t - 8H-48 - < —.——————-—
M. Doumergue inaugure
le nouveau Carnavalet
ICI
M. Doumergue a inauguré, hier après-midi,
les nouvelles salles du musée Carnavalet. M.
Naudin, préfet deJa Seine et M. Maurice
Quentin, entourés des membres du bureau
du conseil municipal, ont reçu le Président
de la République devant l'Arc de Nazareth.
Puis la visite a commencé.
Le Président de la République a admiré
les galeries complètement renouvelées par
um travail continu d'un an. Le conservateur,
M. Robiquet, lui a fait les honneurs du bâti-
ment neuf qui est venu s'ajouter aux ailes
anciennes.
M. Maurice Quentin a remercié M. Dou-
mergue d'avoir bien voulu visiter le premier
le Carnavalet rapeuni,' suivant en cela
l'exemple que lui ont donné, en 1898, M. Fé-
lix Faure, M. Falilières en 1911 et, en 1914,
M .Poincaré. Mais, tandis qu'il ne s'agissait
alors que de minimes améliorations, c'est
presque un nouveau musée que M, Doumer-
gue a inauguré hier.
Après M. Quentin, le préfet de la Seine
parle du nouvel immeuble dû à l'architecte
Fongauld. Il remercie, en terminant, M. Va-
namaker, généreux donateur américain, à
qui l'on doit, dans la salle des plans en re-
lief, les admirables reconstitutions de M. Hoff-
bauer.
—————————————————— t
L'affaire de l'emprunt de Noyon
Arrestation de M. de Camelis
A la suite d'une perquisition opérée par
M. Gabrielli, inspecteur de la police mobile,
accompagné de M. Israël, expert comptable
à Paris, le juge d'instruction de Compiègne a
fait arrêter M. de Camelis, administrateur dé-
légué de la Banque Industrielle et Métropole,
11 bis, rue Scribe, à Paris, principal inculpé
dans l'affaire de l'emprunt dit de la Ville de
Noyon, qui avait, jusqu'à présent, été laissé
en liberté provisoire, sous caution de 131.000
francs.
Cette affaire est appelée à un gros retentis,
sement car l'emprunt était de 30 millions, et
actuellement il existe un découvert de 30 mil-
lions, pour lequel aucune garantie n'est don-
née. D'autres arrestations sont imminentes.
L'ACTUALITÉ
:
Violentes bagarres
au Quartier Latin
..e
54 agents blessés. — 30 arrestations
M. Georges Scelle n'a pu faire son cours
..c- i
Journée de chahut et de bataille, hier, au
Quartier Latin.
Le chahut a abouti au résultat escompté
par les manifestants : M. Georges Scelle, pro-
fesseur de droit international, nommé récem-
ment par le minisre, n'a pu faire son cours.
Quant à la bataille, elle a été parfois d'une
violence extrême, les adversaires ont échan-
gé force horions, la police a même « trin-
qué », les blessés sont nombreux et les ar-
restations aussi.
Après cette vue d'ensemble, passons aux
diverses péripéties.
11 heures. - La Faculté de droit est déjà
envahie par une foule bruyante d'étudiants.
Certains; ont pris la précaution d'apporter
des vivres dans leurs serviettes ou dans leurs
poches. On ne sait pas ce qui peut arriver.
L'amphithéâtre 4, où M. George Scelle doit
faire son cours, est bondé, Les protestataires
y tiennent un meeting, ce qui provoque la
venue du doyen, M. Barthélémy qui cher-
che en vain à ramener le calme 4ans tlés
esprits. On refuse de l'écouter.
Midi. — On chuchote que ce n'est pas à
l'amphithéâtre 4, mais à l'amphithéâtre 8, au
deuxième étage, que M. Georges Scelle doit
faire son cours.
Afin de n'être pas pris au dépourvu, les
manifestants ont décidé de ne pas quitter la
Faculté. Ils gardent, par pelotons, l'entréedes
amphithéâtres disponibles. Beaucoup ont ap-
porté des sandwiches et l'un d'eux promène
ostensiblement un litre de vin dans la poche
de son veston.
Le déjeuner se généralise. L'état de siège
commence. Les étudiants royalistes ont mis
des. ferrures aux portes des amphithéâtres
qu'ils ont barricadées, afin d'empêcher M.
Scelle d'entrer.
L'effervescence est grande. M. Berthêlemy
revient, et il apprend que les manifestants ont
apporté des bombes à la fumée pour les faire
éclater au cas où la police entrerait à. la
Faculté.
Et, précaution définitive, ils ont posé une
chaîne. sur la porte d'entrée qu'ils surveil-
lent.
- Arrivée du service d'ordre
:t heure de Vaprès-midi. - Des détache-
ments de gardiens de la paix prennent leur
faction, non seulement aux abords de la Fa-
culté de droit, mais derrière le Panthéon,
et, dans la rue de Médicis, devant la grille
du Luxembourg. Toutes les portes de la Fa-
culté sont verrouillées et barricadées avec
des bancs, sauf la porte principale, rue Saint-
Jacques, qui, gardée par de nombreux étu-
diants chargés du service d'ordre, s'entre-
bâille à peine pour laisser pénétrer les étu-
diants. sur présentation de leur carte dûment
timbrée.
A l'intérieur, un double cordon est ménagé
dans la salle des Pae-Perdus, entre la porte
d'entrée et l'escalier qui conduit aux amphi-
théâtres. Des jeunes hommes font la haie, au
nombre d'une centaine.
2 heures. — M. Berthélemy, doyen de la
Faculté, entre. Il est respectueusement salué
par les élèves.
Si tous les étudiants, dont la carte est ré-
gulièrement établie, peuvent franchir le seuil
de la Faculté, seuls ceux qui ont opté pour
le cours de M. Scelle ont le droit de pénétrer
dans l'amphithéâtre du rez-de-chaussée, où
ce cours va avoir lieu.
Une des portes de cet amphithéâtre est fer-
mée ; l'autre est gardée par des étudiants ap-
partenant aux groupes les plus divers, mais
tous désireux d'éviter que le çours de
Scelle ne donne lieu à une manifestation d'or-
dre purement politique. Ils procèdent à un
filtrageminlltieux et n'hésitent pas à expul-
ser les indésirables qu'ils connaissent. Il sem-
ble pourtant qu'un certain nombre d'étudiants,
qui ont opté pour le cours de M. Scelle, et
qui se trouvent dans,la salle, ont l'intention
de manifester contre le professeur ; mais ils
veulent que leur démonstration ait un caraco
tère purement universitaire. --
Premier incident
Vers deux heures et demie, des étudiants d6
la Ligue d'action universitaire républicaine
et socialiste se rassemblent, place du Pan-
théon, aux cris de : « Conspuez Daudet 1 *
Des étudiants d'Action française courent aus-
sitôt dans leur direction en criant : « Cons-
puez Herriot ! » Un étudiant républicain.
coiffé d'un bonnet rouge, se porte à leur ren-
contre ; une bagarre éclate. Des agents l-Q.,
terviennent pour, séparer les manifestanta.
Cet incident a déblayé momentanéhieht l
abords de la Faculté. ■
L'arrivée de M. Georges Scelle
A ce moment, M. Scelle, dont l'arrivée S
passé, presque inaperçue à-l'extérieur, gagne
le secrétariat de. la Faculté, en attendant
l'heure où son cours -doit commencer.
Les trois cents étudiants réunis dans l'am-
phithëâtre, ainsi que ceux qui se trouvent
dans les autres salles, observent, contraIre-
ment à ee que nousf avaient dit précédemment
quelques-uns d'entre eux le calme le plus aib*
solu..
Aussitôt après l'entrée de M. Scelle, la por*-
te. de la faculté de la rue Saint-Jacques est
fermée ; et c'est en vain, maintenait, quç
des étudiants, même munis de la carte rose»
spécialement établie pour le cours, frappent"
et sonnent. ,',
M. Guichard, directeur de la police mtffil*
ctpale, vient prendre la direction du service
d'ordre ; il établit de forts barrages d'agenti%
et de gardes municipaux autour de la facultê4
Une bagarre place du Panthéon
heures.-,--- Devant le. Panthéon, sépara
par un cordon d'agents près des fenêtres, deui
groupes sont en présence : l'un, composé
d'une centaine d'étudiants appartenant .à dèft
groupes de gauche, est réuni derrière les
grilles, sur les marches du monument ; l'au-
tre camp, 500 à 600 étudiants affiliés à là
Ligue républicaine nationale, à la Ligue des)
patriotes ou aux groupements d'Action fran-
çaise, est massé dans le haut de la rue Souf-
flot, entre la mairie du .cinquième et la bh
bliothèque Sainte-Geneviève. Ces derniers Disoq -
nifestent contre le communisme, contre le so-
cialisme, contre M. Scelle, tandis que lenra
adversaires déploient, au-dessus de leurs tê-
tes, des journaux de gauche.
Des horions sont échangés. La police Inter.
vient et, sans partialité, conduit au poste leHj
plus enragés des batailleurs de droite et da
gauche.
M. Morain, préfet de police, improvise alorsj
un discours et, haranguant la foule des anta-
gonistes, les exhorte au calme et à la znodé*
ratioum
Le bagarre cesse., mais lec cris continueut.
Le cours de M. Scelle n'aura
pas lieu
3 lieuree 10.- - Tous les alentours de 1à1
Faculté sont évalués par d'importants ren-
forts de police. Cette opération donne lieu;
à plusieurs arrestations. Une dizaine d'étu-
diants sont blessés, dont notre confrère duS
Soir, Carco.
La Faculté est mise en état de siège* LeI
cris et les coups de eifflet. redoublent.
M. Berthélemy, doyen de la Faculté; an..
nonce aux étudiants que le cours de M,
Georges Scelle n'aura pas lieu.
Les élèves applaudissent et sortent en un!
monôme qui se. grossit des étudiants restés
dehors.
(La suite en deuxième pager t
Les prestations en nature.
et le pacte de garantie
-
Déclarations de M. Herriot aux commissions sénatoriales
des affaires étrangères et des finances
'————— a -' ,- .-- -
M. Herriot a été entendu hier par les com-
missions sénatoriales des finances et des af-
faires étrangères, réunies en séance plénière.
Le président du Conseil a entretenu les
deux commissions du point de vue du gou-
vernement sur l'Office des prestations en na-
ture à recevoir de l'Allemagne en vertu du
traité de paix. Il a exposé les motifs- pour-
lesquels il a cru devoir ,eema;nder la-créa-,
tion d'un Office autonome commercial. « C'est
une mise au point, dit-il, de tout ce qui a
été fait jusqu'ici. » *
M. Henry Bérenger, rapporteur général, ctè
la commission des finances, a- critiqué la
création de cet office dont il ne voit pas Tu-
tilité et dont il craint l'autonomie.
Répondant aux critiques de M. Bérenger,
le président du Conseil justifie la création de
l'office. Il déclare notamment : 1
« On a tâtonné au début, puisque nous n'a-
vons pas pu recevoir ce qui nous revenait. Il
faut ou renoncer aux prestations, ou s'or-
ganiser pour recevoir.
« Problème très difficile : il faudra de la-
technique et du doigté pour mener cette en-
treprise immense.
Il ne faut pas se borner à attendre der-
rière les guichets; il faut que l'organisme
fasse des programmes, des, récherches, des
commandes. Il faut un Office vraiment com-
mercial, vraiment souple; ce qui ne l'empê-
chera pas d'être contrôlé sévèrement.
Quant aux fonctionnaires qu'on emproien;
il faut qu'ils soient bien payés, si l'on veut
être bien servis; il faut des hommes abso-
lument qualifiés.
Sur ce point, M. Herriot répond que lea
prestations serviront à l'exécution d'un vas-
te programme de travaux publics en France
et aux colonies. 'c, - -., -, :.:
, .,
II s'agit,, en l'espèce, de concilier tous leS
intérêts : ceux de l'industrie française, de lai
main d'oeuvre française et du Trésor fran-
çais. -
- M. Lazare Weillerr - N'existe-t-ll pas en-
tre la France et l'iVlgleterre"une conventioa
nous interdisant de réexporter les prestations
en nature ?
M. Herriot. — Oui, c'est dans le plan Dàt
wo.' -
Le président du conseil rappelle les dlffi-*
cultes énormes qu'il a trouvées à ce sujet &
Londres. La bataille fut très dure à gagner.
Les réexportations sont interdites par les ac-
cords de Londdes à toutes les nations signât
taires. -;
Les critiques de M. Doumer
Prenant la parole, M. Doumer dit qu'il fait*
dra que ce soit le gouvernement qui donne
l'impulsion à l'office. Le sénateur de, la Cor-
sé. trouve que l'organisme àcroer est inu-
tile. nue ce sera un organisme paraeitaift. Il
Fondateurs (1869):
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS:
Ci H Six noii Trsli BOU
SEÎNB & S.-ET-OISE 40' 21 a la 1
FRANCE ET COLONIES 45 - 23 » 12 »
ETBANGER 75 s 38' 209
Adresser toutes les communications'
au Directeur
Fondateurs fl8es)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
POUR LA PUBLICITÉ, S'ADRESSER
Al/X BUREAUX DU JOURNAL
ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
RÉDACTION & ADMINISTRATION:
SB, JDo-iale-vsircL de Strasbourg, PARIs-xe
Directeur : EDMOND DU MESNIL
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Rédaction et Administration : Nord 24-90,24-91. - Après 10 heures du soir: Louvre 04-36
- - - -
TRIBUNE LIBRE
LES IDÉES
du Dr Hellpach
,
Si le Dr Jarres est l'outsider favori
He la course à la présidence du Reich,
il faut convenir que ses concurrents
(ne manquent pas d'ehvergure.
Le Dr Marx, le candidat du centre
catholique, n'a jamais brillé par son
énergie, mais c'est un homme cons-
biencieux.qui a des qualités d'ordre et
de méthode. Braun, le leader socia-
liste, bien que n'étant pas une bril-
lante lumière de la social-démocratie,
a de solides qualités et a été choisi
parce qu'il n'est justement pas un fou-
gueux républicain, mais un pondéré,
Jpartisân d'une évolution démocratique
sans à-coups. *
Quant au Dr Hellpach, président
"de l'Etat de Bade, et en même temps
ministre de l'Instruction publique de
Cet Etat, et processeur à 'l'Université,
llil mérite de retenir notre attention.
L'Etat de Bade passe pour la plus
"démocratique des réubliques fédé-
rées allemandes, et le Dr Hellpach est
3e meilleur démocrate de cette démo-
cratie. C'est un homme énergique,
très capable et qui, si nous le jugions
par son passé, nous paraîtrait le can-
didat le plus sympathique et le plus
désigné pour donner une solution sa-
tisfaisante aux problèmes franco-alle-
anands. Hellpach d'ailleurs, a maté sé-
vèrement les étudiants revanchards de
Bade et s'est signalé surtout à l'atten-
tion des démocrates allemands et
français, par son discours-programme
du 1er janvier 1925, lors de la récep-
tion du gouvernement badois. Déjà à
cette époque, le Dr Hellpach, en un
rvaste tour d'horizon, exposait ses idées
sur l'avenir de la démocratie alleman-
de. Au moment où il est présenté par
Iles démocrates allemands pour la pre-
mière magistrature de l'Empire, il ést
t>on clé résuiner sesiopmions. Ses ré-
tflexions sur la crise intérieure de l'Al-
flemagne sont des plus intéressantes.
Cette crise, selon lui, découvre des ca-
ractères fondamentaux et durables du
jpariementarisme allemand. i
En Allemagne, dit-il, des combinaisons
ifranches comme celles qui existent en
!Angleterre et en France ne sont pas pos-
sibles. Les seules qui soient praticables
ont celles qui cachent les différences,
établissent des transitions, compensent
Ses divergences. Ce sont des coalitions
(faites pour l'action, qui réunissent les
oppositions politiques les plus pronon-
cées, soit qu'elles prennent la forme du
bloc bourgeois ou celle de la grande coa-
Dition. Ou bien ce sont des gouvernements
ide minorité qui prétendent se placer au-
idessus des partis,au moins partiellement,
jet où les fauteuils les plus importants
isont occupés par des ministres « Spécia-
listes ». :
j Où conduira ce développement ?
1 HeMpach voit deux hemins qui
^s'ouvrent.
Le premier mène aux gouverne-
men'ls-directoires" doublés de parle-
ments fantômes. Ces parlements sont
lunis à la raison par la pression exté-
rieure et la peur dé la dissolution. Cela
aboutirait à la suppression automati-
gque du régime démocratique, à l'avè-
nement d'un nouvel Etat autoritaire
iet bureaucratique. Oh reviendrait ainsi
& cette structure politique qui a valu
là l'Allemagne, en partie au moins, la
(guerre, la défaite et l'effondrement
id'après-guerre. Il ne resterait de la Ré-
publique qu'une sorte d'ornementa-
tion qui ne réussirait qu'a donner le
échange.
Notons l'importance de ces paroles
feu moment où la formule du cabinet
H* au-dessus des partis]>; semble devoir
S'emporter. -
Le deuxième chemin, déclare le Dr
ffîellpach, mène à la démocratie directe,
Pelle qu'elle est réalisée en Suisse et dans
tles Etats-Unis. Dans, cette démocratie, le
Parlement ne constituerait pas exclusivel
ment la pépinière des chefs. Il serait
Complété par l'élite intellectuelle, admi-
mistrative et politique de la nation qui se-
rrait restée en dehors du Parlement. Le
ipeuple allemand n'a peut-être pas d'autre
ichoix que d'aller ce chemin. Tard venu
dans la Société des Nations, il né peut at-
tendre qu'une tradition parlementaire ait
imuri ses hommes politiques. Il devra
prendre les meilleurs où il les trouvera.
Au surplus, là Constitution de Wei-
ânar a entr'ouvert elle-même la porte
qui conduit à la- 'démocratie directe,
en instituant, par son article 41, l'é-
lection directe du président de la Ré-
publique par .le peuple. Cette élection
est la grande épreuve politique natio-
nale. Ilemagne aura à la subir en
L'Allemagne aura à la subir en
H925. « Puisse chacun de nous avoir
conscience de ce qu'il y a de difficile,
mais aussi de grand, dans une Répu-
blique. Et puisse la lutte électorale" se
maintenir dans des limites qui per-
mettent à un homme d'honneur de po-
ser sa candidature.
Sans doute,nous ne pourrions qu'ap-
plaudir de telles déclarations, et sou-
haiter vivement la réussite du Dr
HelJpaeh. (
Mais. mais, trois mois ont passé
depuis, de graves événements se sont
produits, le redressement économique
a provoqué la réaction nationaliste.
Le Dr Hellpach a suivi le mouvement.
Et l'on est singulièrement déçu quand
on rapproche les belles paroles du
1er janvier de celles que le même a
prononcées le 26 mars à Berlin et
dont nous pouvons tirer ceci :
La première étape de notre politique
extérieure doit être la libération du Rhin
moyen, de l'Oder supérieur et de la Vis-
tule supérieure. Ce sont là nos désirs,
mais leur réalisation n'est possible que
par le choix éclairé et raisonné des
moyens politiques. Notre plus prochain
but national est la réunion de tous les
Germains en un seul empire. L'Autriche
doit se joindre soit à l'empire allemand,
soit à un autre groupement d'Etats qui
ferait renaître l'ancienne Autriche-Hon-
grie. Certains croient que cette dernière
solution constituerait une garantie de sé-
curité. Pour les convaincre que ce serait
en réalité un danger, il est nécessaire de
causer et de discuter. C'est pourquoi il
faut que l'Allemagne devienne membre
de la Société des Nations, non par en-
thousiasme, mais par raison, d'opportu-
nité.
Nous voilà loin de compte, docteur!
Sans doute, en période électorale, il
faut faire de la surenchère et flatter
les passions du populaire. 'Tout de
même, était-il nécessaire, pour ache-
ver de nous ouvrir les yeux, que le
plus démocrate des démocrates alle-
mands se camoufle en pangerma-
niste 1
, Georges WAGNER.
EDITORIAL 1-
Travail pour le Roi de Prusse
J'entends, avec plaisir,
d'aucuns de" mes confrères
du « Cartel » jeter des cris
de ralliement, et sonner
l'alerte.
« Garde à vous !. Ser-
rons les rangs !. Ne nous
laissons pas surprendre par une offen-
sive sournoise !. L'éternel enneîni
n'aura pas tJÍBison de nous !.
Redoublons d'énergie et d'audace!.
Nous ne capitulerons pas !. Tous à
l'assaut !. -
Holà ! voilà des confrères, pensai-je,
qui ont longuement médité le discours
de M. Edouard Herriot sur la sécurité
de la France.
Sans doute, ont-ils un peu tardé là
se mettre au diapason; mais la vigueur
de leur appel rachète leur lenteur à
s'émouvoir.
Quoi qu'il en soit,voici la presse fran-
çaise unanime dans sa protestation
contre les armements de l'Allemagne.
Las ! excusez ma bévue et ma myo-
pie intellectuelle. En lisant plus attenti-
vement les vibrants Articles de mes
confrères du « Cartel », je vois que leurs
propos s'adressent non pas à l'impéria-
lisme allemand, mais au Sénat fran-
çais. *
Il pasaît que c'est le moment de souf-
fler le feu de nos dissensions intérieures
comme de nos discordes religieuses.
Sus à l'Etat laïque ! clame celui-ci.
Sus aux institutions républicaints ! crie
celui-là. Sus au Sénat ! hurle ce troi-
sième. Sus à la propriété ! vocifère cet
autre.
Cependant que Ils partisans se dé-
fient à tous des carrefours ; que lès états-
majors des partis transforment chaque
dimanche la France en réunion publi-
que; que les agitations dès périodes
électorales sont devenues chroniques ;
que les représentants du peuple s'inju-
rient bassement, se prennent aux che-
veux, échangent des horions, et achè-
vent de discréditer la Chambre, M.
Edouard Herriot ne cesse de dire : « Je
veux faire la paix ! Je veux faire la
paix ! a
Mais le Boche,lui,veut faire la guerre,
et le spectacle de notre désordre poli-
tique et de notre désarroi moral n'est
pas - hélas ! —pour le décourager !
Edmond du MESNIL.
EN TROISIEME PAGE i
Nos écrivains définis
par eux-mêmes
par Gaston PICARD
Morgenrot, Morgenrot, I I
wahlt schwarz-weiss-rot,
I das macht den Franzmann Tod. I I
Wahlt am 29 ten Dr. Jarres
a l': ::,:'::: "::::
Le Matin a reproduit ce fac-similé d'un tract électoral, qui vient d'être
répandu en Allemagne à plusieurs millions d'exemplaires, à l'occasion de l'é-
lection présidentielle.
La traduction exacte de cet appel est la suivante i
* Aurore ! Aurore!
Choisissez Noir-Blanc-Rouge
Ça tuera l'homme français
Choisissez le 29 Mars le Dr Jarres
(Le « Noir-Blanc-Rouge* » qu'il s'agit de choisir ici est la couleur imphiale.
Le docteur Jarres est le candidat de la réaction pangermaniste. Quant au « çà
tuera l'homme français », c'est-à-dire le Français, c'est la preuve évidente de la
sincérité pacifique allemande, et de son désarmement moral /)
Ces Messieurs
M. Yves Le Febvre, dans la Terre des
Prêtres, ayant mis en scène un vicaire séduc-
teur, le clergé breton vient de l'assigner en
200.000 francs de dommages et intérêts.
On conviendra que la prétention est exa-
gérée.
Ou la liberté n'est qu'un mot, ou tout écri-
vain a le droit strict de camper soit un milieu,
soit un personnage, suivant sa façon de voir,
de sentir et de penser. -
Il se rencontre dans toutes les catégories
sociales de braves gens et des scélérats. Dé-
cr ire les uns et les autres, démonter les roua-
ges de la machine humaine pour saisir les mo-
biles, les causalités, les conséquences, c'est
l'apanage incontestable de quiconque écrit.
Les collectivités qui prétendraient contrôler,
à leur profit, l'exactitude de la vision d'un
artiste réussiraient tout juste à faire que la
satire fût généralisée dans l'esprit public,
alors qu'elle n'est qu'exceptionnelle chez le
romancier.
Le clergé de Bretagne a été bien mal con-
seillé. En fait de dommages et intérêts, il ris-
que fort de ne retirer de l'aventure qu'une
forte dose de ridicule.
——.———————— * 81+48
L'ELECTION ALLEMANDE
Qui remplacera
M. Ebert ?
C'est aujourd'hui que les électeurs alle-
mands sont appelés à élire un président de
la République en remplacement de M. Ebert,
décédé.
Les feuilles de Berlin "ont lancé hier ma-
tin leurs derniers manifestes électoraux: On
peut, constater dans la lutte électorale un cer-
tain fléchissement provoqué sans doute par
l'idée que, probablement, le plébiscite d'au-
jourd'hui ne pourra être qu'un prélude, car il
est d'ores et déjà certain qu'aucun des can-
didats en présence n'obtiendra la majorité
absolue au premier tour de scrutin.
La lutte se concentre non pas seulement
autour de deux noms, suivant l'avis du « Vcr-
waerts » d'hier matin, mais bien autour de
quatre candidatures, celles de. Jarres, Marx,
Otto Braum et Hellpach.
Pronostics
Au prêmier tour, la masse des nationalistes
- à part les enragés du racisme et quelques
« paysans bavarois > — donnera tout entière
pour le Dr Jarres. Sur les 29. millions d'é-
lecteurs ou électrices, cela représente selon
les uns, 8 millions de voix; selon d'autres,
10 millions. Or, la majorité absolue sera en-
tre 13 et 14 millions. Il n'y a donc pas de
chances pour que le nationaliste Jarres, can-
didat de la « schwerindustrie » et du gros ca-
pital, sorte victorieux des urnes dans la jour-
née de demain.
A gauche, M. Braun recueillera sans doute
dans les 5 millions de voix, peut-être 6 mil-
lions. On en attribue deux à M. Marx, un
peu plus 'au Dr Hellpach. Le reste réparti sur
les candidats racistes, bavarois, communis-
tes. -
Aucune majorité absolue ne se dégagera
donc à gauche.
Et c'est alors, si l'on veut sortir de cette
impasse et si l'on veut, chez les républi-,
cains, éviter que le Dr Jarres ne soit élu avec
une majorité relative au deuxième tour, fin
avril, qu'il faudra obtenir le désistement des
candidats de gauche en faveur d'un candidat
républicain unique. D'autant plus que la droi-
te, avec son candidat unique, avec sa forte or-
ganisation, les mots d'ordre et de discipline
de ses adhérents, l'appui matériel très puis-
sant de la grande industrie, jouera serré et
se battra sur des positions avantageuses. ,
.1 Ce que serait une candidature Jarres vic-
torieuse, on peut le conjecturer en se réfé-
rant aux déclarations du maire de Duisbourg
et à ses projets de revanche. Les débuts se-
raient certes cauteleux et prudent, mais, peu'
à peu, la morgue des nationalistes ne tarde-
rait pas à grandir. Qui peut, prévoir les consé-
quences - - -
Le budget au Sénat
Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, c'est
demain que le Sénat abordera la discussion
générale dû-budget.
Pour prendre part à cette discussion, vingt-
deux sénateurs se sont déjà fait inscrire, no-
r M. Raymond POINCARE
tomment MM. Dausset, Bonnevay, de Las Ca-
ses, Henry Chéron, de Dion, Charles Dumont.
Lors de la discussion générale du budget
du ministère des affaires étrangères, MM.
Gourju et Poincaré doivent intervenir, et sur
l'article 9, relatif à l'ambassade auprès du
Vatican, MM. Boivin-Champeaux, Jonnart,
ltaiberti, Henry Chéron et Jenouvrier sont
déjà inscrits pour prendre la parole.
—————-—— t - 8H-48 - < —.——————-—
M. Doumergue inaugure
le nouveau Carnavalet
ICI
M. Doumergue a inauguré, hier après-midi,
les nouvelles salles du musée Carnavalet. M.
Naudin, préfet deJa Seine et M. Maurice
Quentin, entourés des membres du bureau
du conseil municipal, ont reçu le Président
de la République devant l'Arc de Nazareth.
Puis la visite a commencé.
Le Président de la République a admiré
les galeries complètement renouvelées par
um travail continu d'un an. Le conservateur,
M. Robiquet, lui a fait les honneurs du bâti-
ment neuf qui est venu s'ajouter aux ailes
anciennes.
M. Maurice Quentin a remercié M. Dou-
mergue d'avoir bien voulu visiter le premier
le Carnavalet rapeuni,' suivant en cela
l'exemple que lui ont donné, en 1898, M. Fé-
lix Faure, M. Falilières en 1911 et, en 1914,
M .Poincaré. Mais, tandis qu'il ne s'agissait
alors que de minimes améliorations, c'est
presque un nouveau musée que M, Doumer-
gue a inauguré hier.
Après M. Quentin, le préfet de la Seine
parle du nouvel immeuble dû à l'architecte
Fongauld. Il remercie, en terminant, M. Va-
namaker, généreux donateur américain, à
qui l'on doit, dans la salle des plans en re-
lief, les admirables reconstitutions de M. Hoff-
bauer.
—————————————————— t
L'affaire de l'emprunt de Noyon
Arrestation de M. de Camelis
A la suite d'une perquisition opérée par
M. Gabrielli, inspecteur de la police mobile,
accompagné de M. Israël, expert comptable
à Paris, le juge d'instruction de Compiègne a
fait arrêter M. de Camelis, administrateur dé-
légué de la Banque Industrielle et Métropole,
11 bis, rue Scribe, à Paris, principal inculpé
dans l'affaire de l'emprunt dit de la Ville de
Noyon, qui avait, jusqu'à présent, été laissé
en liberté provisoire, sous caution de 131.000
francs.
Cette affaire est appelée à un gros retentis,
sement car l'emprunt était de 30 millions, et
actuellement il existe un découvert de 30 mil-
lions, pour lequel aucune garantie n'est don-
née. D'autres arrestations sont imminentes.
L'ACTUALITÉ
:
Violentes bagarres
au Quartier Latin
..e
54 agents blessés. — 30 arrestations
M. Georges Scelle n'a pu faire son cours
..c- i
Journée de chahut et de bataille, hier, au
Quartier Latin.
Le chahut a abouti au résultat escompté
par les manifestants : M. Georges Scelle, pro-
fesseur de droit international, nommé récem-
ment par le minisre, n'a pu faire son cours.
Quant à la bataille, elle a été parfois d'une
violence extrême, les adversaires ont échan-
gé force horions, la police a même « trin-
qué », les blessés sont nombreux et les ar-
restations aussi.
Après cette vue d'ensemble, passons aux
diverses péripéties.
11 heures. - La Faculté de droit est déjà
envahie par une foule bruyante d'étudiants.
Certains; ont pris la précaution d'apporter
des vivres dans leurs serviettes ou dans leurs
poches. On ne sait pas ce qui peut arriver.
L'amphithéâtre 4, où M. George Scelle doit
faire son cours, est bondé, Les protestataires
y tiennent un meeting, ce qui provoque la
venue du doyen, M. Barthélémy qui cher-
che en vain à ramener le calme 4ans tlés
esprits. On refuse de l'écouter.
Midi. — On chuchote que ce n'est pas à
l'amphithéâtre 4, mais à l'amphithéâtre 8, au
deuxième étage, que M. Georges Scelle doit
faire son cours.
Afin de n'être pas pris au dépourvu, les
manifestants ont décidé de ne pas quitter la
Faculté. Ils gardent, par pelotons, l'entréedes
amphithéâtres disponibles. Beaucoup ont ap-
porté des sandwiches et l'un d'eux promène
ostensiblement un litre de vin dans la poche
de son veston.
Le déjeuner se généralise. L'état de siège
commence. Les étudiants royalistes ont mis
des. ferrures aux portes des amphithéâtres
qu'ils ont barricadées, afin d'empêcher M.
Scelle d'entrer.
L'effervescence est grande. M. Berthêlemy
revient, et il apprend que les manifestants ont
apporté des bombes à la fumée pour les faire
éclater au cas où la police entrerait à. la
Faculté.
Et, précaution définitive, ils ont posé une
chaîne. sur la porte d'entrée qu'ils surveil-
lent.
- Arrivée du service d'ordre
:t heure de Vaprès-midi. - Des détache-
ments de gardiens de la paix prennent leur
faction, non seulement aux abords de la Fa-
culté de droit, mais derrière le Panthéon,
et, dans la rue de Médicis, devant la grille
du Luxembourg. Toutes les portes de la Fa-
culté sont verrouillées et barricadées avec
des bancs, sauf la porte principale, rue Saint-
Jacques, qui, gardée par de nombreux étu-
diants chargés du service d'ordre, s'entre-
bâille à peine pour laisser pénétrer les étu-
diants. sur présentation de leur carte dûment
timbrée.
A l'intérieur, un double cordon est ménagé
dans la salle des Pae-Perdus, entre la porte
d'entrée et l'escalier qui conduit aux amphi-
théâtres. Des jeunes hommes font la haie, au
nombre d'une centaine.
2 heures. — M. Berthélemy, doyen de la
Faculté, entre. Il est respectueusement salué
par les élèves.
Si tous les étudiants, dont la carte est ré-
gulièrement établie, peuvent franchir le seuil
de la Faculté, seuls ceux qui ont opté pour
le cours de M. Scelle ont le droit de pénétrer
dans l'amphithéâtre du rez-de-chaussée, où
ce cours va avoir lieu.
Une des portes de cet amphithéâtre est fer-
mée ; l'autre est gardée par des étudiants ap-
partenant aux groupes les plus divers, mais
tous désireux d'éviter que le çours de
Scelle ne donne lieu à une manifestation d'or-
dre purement politique. Ils procèdent à un
filtrageminlltieux et n'hésitent pas à expul-
ser les indésirables qu'ils connaissent. Il sem-
ble pourtant qu'un certain nombre d'étudiants,
qui ont opté pour le cours de M. Scelle, et
qui se trouvent dans,la salle, ont l'intention
de manifester contre le professeur ; mais ils
veulent que leur démonstration ait un caraco
tère purement universitaire. --
Premier incident
Vers deux heures et demie, des étudiants d6
la Ligue d'action universitaire républicaine
et socialiste se rassemblent, place du Pan-
théon, aux cris de : « Conspuez Daudet 1 *
Des étudiants d'Action française courent aus-
sitôt dans leur direction en criant : « Cons-
puez Herriot ! » Un étudiant républicain.
coiffé d'un bonnet rouge, se porte à leur ren-
contre ; une bagarre éclate. Des agents l-Q.,
terviennent pour, séparer les manifestanta.
Cet incident a déblayé momentanéhieht l
abords de la Faculté. ■
L'arrivée de M. Georges Scelle
A ce moment, M. Scelle, dont l'arrivée S
passé, presque inaperçue à-l'extérieur, gagne
le secrétariat de. la Faculté, en attendant
l'heure où son cours -doit commencer.
Les trois cents étudiants réunis dans l'am-
phithëâtre, ainsi que ceux qui se trouvent
dans les autres salles, observent, contraIre-
ment à ee que nousf avaient dit précédemment
quelques-uns d'entre eux le calme le plus aib*
solu..
Aussitôt après l'entrée de M. Scelle, la por*-
te. de la faculté de la rue Saint-Jacques est
fermée ; et c'est en vain, maintenait, quç
des étudiants, même munis de la carte rose»
spécialement établie pour le cours, frappent"
et sonnent. ,',
M. Guichard, directeur de la police mtffil*
ctpale, vient prendre la direction du service
d'ordre ; il établit de forts barrages d'agenti%
et de gardes municipaux autour de la facultê4
Une bagarre place du Panthéon
heures.-,--- Devant le. Panthéon, sépara
par un cordon d'agents près des fenêtres, deui
groupes sont en présence : l'un, composé
d'une centaine d'étudiants appartenant .à dèft
groupes de gauche, est réuni derrière les
grilles, sur les marches du monument ; l'au-
tre camp, 500 à 600 étudiants affiliés à là
Ligue républicaine nationale, à la Ligue des)
patriotes ou aux groupements d'Action fran-
çaise, est massé dans le haut de la rue Souf-
flot, entre la mairie du .cinquième et la bh
bliothèque Sainte-Geneviève. Ces derniers Disoq -
nifestent contre le communisme, contre le so-
cialisme, contre M. Scelle, tandis que lenra
adversaires déploient, au-dessus de leurs tê-
tes, des journaux de gauche.
Des horions sont échangés. La police Inter.
vient et, sans partialité, conduit au poste leHj
plus enragés des batailleurs de droite et da
gauche.
M. Morain, préfet de police, improvise alorsj
un discours et, haranguant la foule des anta-
gonistes, les exhorte au calme et à la znodé*
ratioum
Le bagarre cesse., mais lec cris continueut.
Le cours de M. Scelle n'aura
pas lieu
3 lieuree 10.- - Tous les alentours de 1à1
Faculté sont évalués par d'importants ren-
forts de police. Cette opération donne lieu;
à plusieurs arrestations. Une dizaine d'étu-
diants sont blessés, dont notre confrère duS
Soir, Carco.
La Faculté est mise en état de siège* LeI
cris et les coups de eifflet. redoublent.
M. Berthélemy, doyen de la Faculté; an..
nonce aux étudiants que le cours de M,
Georges Scelle n'aura pas lieu.
Les élèves applaudissent et sortent en un!
monôme qui se. grossit des étudiants restés
dehors.
(La suite en deuxième pager t
Les prestations en nature.
et le pacte de garantie
-
Déclarations de M. Herriot aux commissions sénatoriales
des affaires étrangères et des finances
'————— a -' ,- .-- -
M. Herriot a été entendu hier par les com-
missions sénatoriales des finances et des af-
faires étrangères, réunies en séance plénière.
Le président du Conseil a entretenu les
deux commissions du point de vue du gou-
vernement sur l'Office des prestations en na-
ture à recevoir de l'Allemagne en vertu du
traité de paix. Il a exposé les motifs- pour-
lesquels il a cru devoir ,eema;nder la-créa-,
tion d'un Office autonome commercial. « C'est
une mise au point, dit-il, de tout ce qui a
été fait jusqu'ici. » *
M. Henry Bérenger, rapporteur général, ctè
la commission des finances, a- critiqué la
création de cet office dont il ne voit pas Tu-
tilité et dont il craint l'autonomie.
Répondant aux critiques de M. Bérenger,
le président du Conseil justifie la création de
l'office. Il déclare notamment : 1
« On a tâtonné au début, puisque nous n'a-
vons pas pu recevoir ce qui nous revenait. Il
faut ou renoncer aux prestations, ou s'or-
ganiser pour recevoir.
« Problème très difficile : il faudra de la-
technique et du doigté pour mener cette en-
treprise immense.
Il ne faut pas se borner à attendre der-
rière les guichets; il faut que l'organisme
fasse des programmes, des, récherches, des
commandes. Il faut un Office vraiment com-
mercial, vraiment souple; ce qui ne l'empê-
chera pas d'être contrôlé sévèrement.
Quant aux fonctionnaires qu'on emproien;
il faut qu'ils soient bien payés, si l'on veut
être bien servis; il faut des hommes abso-
lument qualifiés.
Sur ce point, M. Herriot répond que lea
prestations serviront à l'exécution d'un vas-
te programme de travaux publics en France
et aux colonies. 'c, - -., -, :.:
, .,
II s'agit,, en l'espèce, de concilier tous leS
intérêts : ceux de l'industrie française, de lai
main d'oeuvre française et du Trésor fran-
çais. -
- M. Lazare Weillerr - N'existe-t-ll pas en-
tre la France et l'iVlgleterre"une conventioa
nous interdisant de réexporter les prestations
en nature ?
M. Herriot. — Oui, c'est dans le plan Dàt
wo.' -
Le président du conseil rappelle les dlffi-*
cultes énormes qu'il a trouvées à ce sujet &
Londres. La bataille fut très dure à gagner.
Les réexportations sont interdites par les ac-
cords de Londdes à toutes les nations signât
taires. -;
Les critiques de M. Doumer
Prenant la parole, M. Doumer dit qu'il fait*
dra que ce soit le gouvernement qui donne
l'impulsion à l'office. Le sénateur de, la Cor-
sé. trouve que l'organisme àcroer est inu-
tile. nue ce sera un organisme paraeitaift. Il
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