Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-02-26
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 février 1923 26 février 1923
Description : 1923/02/26 (N19069). 1923/02/26 (N19069).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7554707j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
8 VENTOSE, AN 131. — N° 19069
Le mtrniro : QUINZE GEHTIHE8
LUNDI 26 FEVRIER 1923. — N° 1906M
Fondateur* (18$9) t
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENT
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TRIBUNE LIBRE
Un député qui parle franc
CXZ^OO
tJn livre singulièrement attachant, c'est
fcelui que la fantaisie de M. Noblemaire
intitule : « Carnet de route au pays des
'parlementaires » (Hachette, 1923).
La fantaisie ? Oui, et ce n'est pas le
moindre charme du volume. Voilà un par-
lementaire qui ne pontifie pas. Il a gardé
la mauvaise habitude de dire ce qu'il
pense, sans s'être enquis auparavant de
ce qu'en pense l'électeur. Homme du
monde et homme de lettres, penseur, écri-
yam) voire poète, et tout de même admi-
nistrateur du P.-L.-M., il a tour à tour des
envolées d'idéaliste, des propos parisiens,
des réticences de diplomate, des émotions
de chrétien, des doutes de philosophe,
toutes les réserves d'un conservateur et
tout l'élan d'un républicain. Quand un
homme public de cette valeur et de cette
liberté d'esprit livre sa pensée, il faudrait
êtte bien indifférent pour ne pas la re-
cueillir.
Le premier morceau, « De la Politi-
que », devrait s'appeler « Examen de
conscience du Bloc national ». C'est le
développement d'un article qui était déjà
vrai à la fin de 1921. L'auteur y rappelle
les débuts « d'une campagne électorale
magistralement menée et copieusement fi-
aahcée » qui avait su tirer grand parti de
deux « facteurs occasionnels » : l'homme
au couteau entre les dents et la motion
Bracke. Les candidats n'avaient quune
idée commune : ils juraient de « se con-
sacrer aux affaires du pays ». Hélas ! dit
M. Noblemaire, « qu'il y eut loin de la
coupe aux lèvres» !
Il y a seulement trois ans, le Bloc natio-
nal triomphant semblait bâti tout au moins
d'un fort béton lié par un indestructible ci-
ment. Comment si peu de temps a-t-il pu suf-
fire pour que le monolithe se révélât mo-
saïque encore à peu près jointe, mais déjà
de-ci, de-là, terriblement craquelée ?.
S'il ne se forme pas très vite tttle majorité
teompacte, gagnant en clarté ce qu'elle n'au-
rait plus en obscure et équivoque quantité,
que faut-il pronostiquer pour la Chambre
de 1924 ?. La nôtre devra se décider — et
il est déjà tard! — à être une Chambre de
démocrates, sans quoi la prochaine pourrait
bien être une Chambre de révolutionnaires.
avec une droite de cent monarchistes. Car
le pays aime avant tout la franchise et la
clarté.
Pour l'Entente Arago nous n'avons certes
que de cordiaux sentiments. Et pour déclarer,
comme j'allais le faire, que l'on n'aime guère
sa politique, encore eût-il fallu ne pas réflé-
chir qu'elle n'en a jamais eu et que c'est cela
que ses électeurs lui reprochent le plus!
Malgré cette bonne raison de ne pas
demander des comptes à la majorité ac-
tuelle, l'auteur lui en demande. Avec un
franc parler dont il ne s'excuse pas, il
l'interroge sur tous les chapitres de son
programme, et il n'y trouve que le néant.
Politique financière : « l'opinion pu-
blique ne se paie pas de mots ; la vague
a ffirmation d'une vague sympathie pour
de vagues principes ne lui suffit pas. Elle
attend impatiemment que le Parlement
somme le gouvernement de voir un peu
plus loin que ne fait un négociant en
passe difficile, lequel imagine que tout
est sauvé, quand il a assuré sa prochaine
échéance. Et quel programme nous mon-
tre la discussion du budget de 1923, si
ce n'est celui de l'autruche se cachant la
tête sous l'aile ? »
Politique économique : ici il faut lire
un vif tableau de ce qu'avaient fait es-
pérer les grands industriels, les grands
commerçants, les grands propriétaires,
les grands patrons «( car quelle Cham-
bre en présenta jamais si riche carte d'é-
chantillons ? ») Et en regard le résultat,
cruellement négatif dans son ensemble et
dans ses détails, dont quelques-uns na-
vrants, comme l'impunité des grands pro-
fiteurs. Au total, « entre un budget alle-
mand de banqueroutier qui ne paie pas et
un budget français de gribouille, qui ne
S'équilibre que par l' emprunt, toute loi
économique s'a va à vau-l'eau ».
Politique étrangère : là encore, là sur-
tout, il fallait avoir le courage de choisir.
Choix entre une politique de force, contre
une Allemagne supposée tout entière déloya-
le et revancharde, pouvant conduire à subir,
peut-être à provoquer une nouvelle guerre.
- et une politique de coopération n'aban-
donnant quoi que ce soit de nos sécurités et
de notre droit, mais ne niant pas « a priori »
l'espoir de l'affermissement d'institutions réel-
lement démocratiques dans le Reich. Choix,
e,n un mot, entre la politique d'occupation de
''A Ruhr, de l'Elbe, de lOder .et la politique
Je Wiesbaden. Mais abandon d'un artificiel
tirage des deux, de l'affirmation verbale de
:.,
4. :.-..p r
la première et de la pratique, paralysée par
cette affirmation même, de la seconde.
D'où, comme conclusion, un éloquent
appel à « une majorité républicaine
sans mélange laïque, sans sectarisme,
libérale sans jobarderie, nettement an-
tirévolutionnaire et antifaciste, progres-
sivement mais hardiment évolutiOnniste:
elle est en puissance dans le Parlement,
mais, si elle ne peut pas être balayée par
la réaction populaire, il faut qu'elle se
dégage au plus vite ».
Il y eut un moment où I on put croire
que cet appel allait être entendu. Ce fut
la fameuse séance du 20 février 1920
où M. Noblemaire fit cette magnifique dé-
claration contre la « conception périmée
et fossile d'une sorte de patronat de
droit divin », suivie, dit l' « Officiel » de
« vifs applaudissements sur tous les
bancs ». Il était permis de croire que
dans l'orateur dont elle proposait d'affi-
cher le discours, la majorité avait recon-
nu un chef qu'elle se disposait à suivre.
Cette illusion aussi devait s'évanouir ra-
pidement. Et du jour où ce « chef » lais-
sa entendre ( 16 avril) qu'il « se ralliait
entièrement au principe d'un prélève-
ment exceptionnel sur la fortune, dont il
ne désespérait pas de trouver la moda-
lité », la raison reprit ses droits, et les
belles ardeurs s éteignirent.
Elles ne se ranimèrent que modérément
quand M. Noblemaire soutint, comme
rapporteur, la reprise des relations avec
le Vatican. La place nous manque pour
aborder la question. Constatons seule-
ment qu'après avoir laissé entrevoir à
nos négociateurs confiants des perspecti-
ves de conciliation, l'Eglise, aussitôt le
vote acquis, en est revenue à ses plus in-
transigeantes prétentions. Si bien que le
catholique loyal qu'est M. Noblemaire,
tout en demandant aux laïques un effort
de libéralisme, prie en même temps le
Vatican, dans le clair-obscur d'une méta-
phore diplomatique, de « voir les bran-
ches vides soit des fruits qui nous avaient
été promis, soit des fruits qui ont été
ravis. Sans quoi, ajoute-t-il, la « reprise »
ne serait-elle pas à reprendre ? »
Il faudrait tout un autre article pour
parler du reste de l'ouvrage. Félicitons
au moins le représentant de la France
pour les admirables pages qui le termi-
nent. Son courageux discours du 1er oc-
tobre 1921 sur la limitation des arme-
ments et sa conférence de La Haye (8
juillet 1922) sont le plus beau et le plus
fort des plaidoyers en faveur de la So-
ciété des nations qui ne sera, comme il le
dit, pleinement bienfaisante que lors-
qu'elle sera en fait et en droit la Ligue
universelle des peuples.
Ferdinand BUISSON,
Député de Paris.
—————————— ; -.- — <: —
Le toupet de M. Mandel
L'ineffable M. Mandel reste inconsolable
d-e n'avoir pas, depuis trois ans, attrapé le
morceau de portefeuille qu'il avait espéré au
moment où la dictature du Tigre nous dota
de la Chambre du Bloc national. Et, dans
l'amertume de son regret, il n'est sarcasmes
et critiques qu'il n'épargne à nos gouvernanb"
Bien que son étoile ait sensiblement pâli
dans la Gironde, ce phraseur prolifique tente
encore de placer des discours. Seulement il
choisit bien mai ses occasions. Inauguraut
hier, à Sou lac, un monument aux morts, i'
sest livré à une charge mesquine contre les
hommes qui, courageusement, assurent, en Al-
lemagne, le reepect de la France.
Au pied d'un monument du souvenir, l'on
conçoit combien ce manque de tact émut ceux
qui l'entendirent, tout remplis qu'ils étaieta
de la mémoire des fils, des époux et des frères
qui avaient donné leur vie pour la Franee-
il osa parler de « ces procéduriers qui
pour avoir tour à tour plaidé les dossiers.119
plus divers, ont eu, avant la guerre, l'illusioji
de noue « gouverner ».
« Procédurier », certes, il ne le fut jamais
Ses moyens d'action. et de police, lorsqu'il
voulut, dans l'ombre du Tigre, gouverner je
France, ne s'embarrassaient pas de formali-
tes.
A l'heure où tous les bons Français doi-
vent s'unir pour soutenir la cause nationale,
nous ne noue étonnons pas de voir le Man-
del prêcher la discorde.
Il reste toujours le même, ne manquant pas
une occasion r, faire une gaffe gigantesques
Il faut, d'aineurs, l'en féliciter, car il s'est,
hier, un peu plus aliéné les électeurs.
Et il s'en apercevra eo 1925 !
—————————— ) -+- <:
Le pétrole aux Etats-Unis
New-York, 25 février. — L'industrie du
pétrole aux Etats-Unis est évaluée à 8 mil-
liards de dollars, soit, au cours du jour, près
de 133 milliards de francs. C'est aujourd'hui
une des plus importantes d'Amérique.
A la suite de l'enquête faite par les au-
torités fédérales, on a pu constater que 40 0/0
de cet énorme capital est entre les mains de
la Standard Oil Company, c'est-à-dire le trust,
et 60 0/0 appartient aux compagnies indé-
pendantes.
Ôn dit.
En Passant
Une femme héroïque
« Trois femmes pour un mari », dit un ga.
refrain-
Pourquoi pas : « Trois maris pour une fem-
me ? » pensa. Valentine Doinel.
Elle commença par épousèr. il y a quelques
années, un nommé Faurel. puis elle l'aban-
donna.
Et d'un.
De passage dans la bonne vi-Ile de Brest,
fdI0 rencontra un brave homme. M. Le Bris.
Elle se servit des papiers de sa sœur et con-
vola, pour la seconde fois, en « justes noces ».
Et de deux. M
Valentine Doinel partit alors pour Bordeaux,
où, toujours munie des papiers de sa sœur,
elle accorda sa main à iM. Perrot.
Et de trois.
Valentine Doinel, déjà lasse de ce dernier
mari, songeait à partir pour un quatrième
Dort de mer, quand, sur mandat du oarquet
de Brest, on vint la déranger dans ses pré-
paratifs.
Elle ne cacha pas son étonnement. à ceux
oui la prièrent de les suivre sans résistance.
Que lui reprochait-on ?
Elle n'avait fait que suivre les conseils don-
nés chaque jour par les journaux : « Mariez-
vous ! Faites des enfants ! » Après un loyal
essai, elle en avait fait un second, puis un
troisième, mais jamais elle n'avait pu obéir
au second commandement. De quoi était-elle
coupable ? Sinon d'avoir voulu servir son
cays avec un héroïque entêtement.
La police ne semble pas avoir compris ses
excellentes raisons. Elle sera jugée pour trl-
gamie.
Quanid c'était si simple de divorcer trois
fois, ou, mieux encore, de ne jamais passer à
la mairie et prendre deux, trois, quatre
amants.
Il y a des femmes qui compliquent la vie
A plaisir.
Mais, tout de même, les mœurs des gens
dits « civilisés » sont vraiment curieuses.
Oh. RABETT.
Aujourd'hui
Prohibition !
Prohibition, tu n'es qu'un mot !
Depuis que l'Amérique est 8e, un flot
d'alcool la submerge.
Rien qu'entre les îles Bahamor et les Etats-
Unis, plus de 9 millions de litrès de whisky y
ont été importés.
Cinquante navires sont employés à ce trafic
et tous les contrebandiers des îles Bahamor
ont déià fait fortune
Le mieux, n'est-il pas Vennemi du bien f
Que cela l
On discutait un jour, à VAcadémie les titres
d'un candidat, M. Frédéric Masson deman-
dait :
— Pourquoi ne l'élirions-nous pas f
— Tl a contre lui ses ouvrages, répartit un
académicien.
— Oh ! c'est si peu de chose ! reprit M.
Masson, en souriant.
Et le candidat fut élu.
Le fervent lecteur.
Tous les journaux ont leurs fidèles lecteurs,
mais combien peuvent se vanter d'avoir un
lecteur aussi fervent que celui dont le Daily
Telegraph de New-York raconte l'histoire.
Ce lecteur assidu, M. San Radges, de To-
peka (Kansas), a exprimé ses dernières vo-
lontés dans son testament : un certain jour-
nal quotidien devra être déposé chaque jour
sur sa tombe pendant vingt ans.
M. Radges a pris un abonnement de 20 ans
à ce journal, en donnant son caveau comme
adresse.
Détail intéressant : à l'intérieur du ca
veau, une lumière électrique devra toujours
être allumée. (Pour lui permettre de lire son
journal, sans doute).
A moins que toute cette histoire ne se ter-
mine par le lancement d'un nouveau journal
américain.
Le Tapin.
, VICTOIRE REPUBLICAINE
M. Mariette est élu
aux En¡ants-Rouges
Voici le résultat du scrutin de ballottage de
l'élection municipale qui a eu lieu hier, à Pa-
ris, dans le quartier des Enfants-Rouges (38 ar-
rondissement) :
Inscrits : 4.061. Votants : 2.602. Blancs et
nuls : 41.
Ont obtenu :
MM.
Moriette, radical-socialiste, 1.565 voix, Elu.
Henri Pichon, républicain de gauche, 856.
Marty, communiste, 84.
Pierre Pichon, socialiste indépendant, 21.
Forey, socialiste intransigeant, 16.
Lacabane, radical-socialiste féministe, 14.
Justinart, communiste, 2.
Divers : 3.
La lutte aura été chaude pour l'élection mu-
nicipale du quartier dw Enfants-Rouges, mais
elle n'aura pas été vaine. La cause républicai-
ne triomphe, malgré la coalition des éléments
bloc-nationaux.
On se rappelle, d'ailleurs, que M. Moriette
qui arrive aujourd'hui bon premier, avait déjà
eu, lors d'un premier scrutin, une majorité
d'une voix. Cette faible avance avait sembjé
insuffisante à ceux qui avaient intérêt à met-
tre en doute le succès du candidat de gauche.
Et l'élection avait été annulée.
Aujourd'hui, plus d'annulation possible. La
victoire est précise, certaine, indéniable. Il ne
faut que s'en féliciter.
Après les fouilles de Louqsor
Une robe « au Pharaon »
Les modes féminines suivent l'actualité. En
Angleterre, les robes « au Pharaon » sont
le dernier cri de l'élégance.
POUR LA PAIX EN ORIENT
Angora présentera des contre-propositions
I ■ ■ ■ 1 O"
On télégraphie de Péra, 24 février, à l'a-
gence l'Information :
Une grande activité règne à Angora. La ré-
ponse détaillée aux propositions alliées a été
préparée par le Conseil des ministres et pré-
sentée à l'Assemblée. Aujourd'hui, la discus-
sion commence en séance secrète. Elle dure-
ra trois jours.
Je crois savoir que la contre-proposition
turque approuve les points essentiels qu'a
acceptés Ismet pacha, demande que l'on fasse
certaines petite modifications à l'ensemble
du traité, que l'on en exclue les clauses éco-
nomiques et que l'on ajourne la question de
Mossoul.
Après les trois jours de discussion annon-
cés, les décisions prises seront proclamées.
L'impression générale est optimiste.
A L'ASSEMBLEE NATIONALE
Constantinople, 25 février. — La discus-
sion, en séance secrète, des décisions que
va prendre Angora au sujet du projet de
traité présenté par les Alliés à Lausanne,
se poursuit et va, probablement, se continuer
encore pendant plusieurs jours.
Il ne semble pas que l'accord se fasse entre
les divers éléments de l'Assemblée nationale,
avec la plus grande facilité.
La presse semble, en grande partie, pous-
ser aux mesures extrêmes et à l'opposition
systématique. Plus d'un organe sort un cer-
tain nombre de clichés sur la souveraineté,
de la Turquie, l'esclavage économique, etc.,
à quoi se laisse prendre assez facilement cette
population ignorante des choses occidentales
et inexpérimentée dans les affaires poli-
tiques.
Il en résulte que plusieurs députés se lais-
sent intimider. Il ne leur en coûte pas d'a-
vouer, ds, l'intimité, qu'ils seraient dispo-
sées à suivre une politique de concessions et
d'accords, mais, dans la pratique, ils crai-
gnent leurs électeur.
A l'Assemblée nationale, les partisans de.,
Y : *
la résistance ont, à leur tête, le président de
la commission des affaires étrangères, Youn-
nous Nadi, encouragé par Araloff, envoyé des
Soviets et soutenu par le parti des HodjM,
Oeux-la. Drétendent que les délégués alliés à
Lausanne ne représentaient que des inté-
rêts financiers et n'avaient pour but que d'en-
chaîner la Turquie pour l'avantage de quel-
ques mercantis étrangers.
Le groupe « Union du Progrès », tout en
étant de l'opposition, n'en fait pas moins
échec aux vues pacifiques de Mustapha Ke-
mal et d'Ismet pacha en déclarant que la Tur-
quie n'admettra aucune forme de servage
économique ou financier.
Au milieu de ce chaos, Mustapha Kemal,
Ismet pacha, Fevzi pacha, chef de l'état-ma-
jor général, et les autres ministres, n'qa
préparent pas moins, dans le secret, leur pro-
jet de réponse aux propositions alliées et, en
attendant, l'Assemblée nationale a voté sans
débat un budget de 3.700.000 livres turques
pour la. défense nationale.
UN QUI NE CROIT PAS A LA PAIX
Constantinople, 25 février. — Le Yenighune,
organe extrémiste d'Angora, dit, dans un lea-
der, qu'il est impossible d'arriver à la paix
par des modifications, grandes ou petites, des
points qui ont été arrêtés à Lausanne :
:1 « Des nouvelles conversations et des tran-
sactions sont absolument nécessaires. Nous
ne pouvons pas abandonner Karagatch, ni
nous désintéresser du sort de la Thrace occi-
dentale. Un retard d'un an dans le règlement
de la question de Mossoul ne signifie nulle-
ment que l'Angleterre pourra disposer de
cette région. La formule proposée dans les
questions judiciaires et financières est inad-
missible. D'autre part, les Grecs sont respon-
sables des dévastations commises en Asie
Mineure. Dans le cas où nos revendications
ne seraient pas reconnues, l'étendue de nos
înouvements ne sera plus limitée aux desi-
ta minima.
LES SANCTIONS FRAN CO-BELGES
POUR RENFORCER NOTRE BARRIÈRE DOUANIÈRE
nous occupons de nouvelles régions
OŒOO-
Douze milliards de marks-papier destinés aux cheminots grévistes sont saisis
ainsi qu'une presse à imprimer des billets de banque
——————— o ———————
Le fait marquant de la journée d'hier est
l'occupation par les troupes françaises des
pédoncules de la rive droite du Rhin, c'est-à..
dire des portions de territoires situées entre
les têtes de pont occupées sur la rive droite
par les Alliés depuis l'armistice, la région de
Koenisgswinter, entre la tête de pont britan-
nique de Cologne et la tête de pont de Co-
blence, et la région de Caub, entre la tête ds
pont de Coblence et celle de Mayence.
L'opération a été commencée hier matin et
s'est terminée vers 14 heures, sans incident.
Cetfe mesure avait pour but de placer entre
nos mains la voie ferrée qui relie la rive
droite du Rhin, de Cologne à Mayence et qui
passait, jusqu'à présent, tantôt en territoire
occupé, tantôt en territoire inoccupé, rendant
le contrôle douanier sinon illusoire, du moins
difficile. On avait déjà constaté cet incon-
vénient lors du fonctionnement de la barrière
douanière de 1921 et l'occupation des pédon-
citles est une des conséquences logiques de
l'établissement d'un nouveau cordon douanier
en Rhénanie.
UNE BONNE PRISE
On a saisi dans le rapide Berlin-Cologne,
une somme de 12 milliards de marks papier,
représentant environ 9 millions de francs, et
des planches pour l'impression de billets de
5.000 marks.
La saisie, qui a été opérée par le poste
français d'Hengsten, au sud de Dortmund,
n'a donné lieu à aucun incident. Les liasses
de marks et les planches à imprimer ont été
trouvées dans un fourgon ; les unes et les
autres étaient à destination de Cologne. Les
quatre convoyeurs, interrogés, ont déclaré
que les sommes étaient destinées à des paye-
ments pour les troupes anglaises.
Une -enquête est actuellement en cours
pour déterminer quelle était la destination
de ces fonds qui ont été laissés provisoire-
ment eu dépôt à l'état-major de l'armée. Il
s'agit de savoir s'ils n'étaient pas destinés,
au moins pour la majeure partie, à la caisse
de* cheminots grévistes. Une dépêche de
Berlin à l'agence l'Information, d,it IL ce
sujet :
« Les milieux compétente prétendent que
cette opération n'a pu avoir lieu qu'à la
suite d'une trahison, car toutes les précau-
tions avaient été prises pour faire parve-
nir sûrement cette somme à destination. La
fureur est grande, mais on assure que les
Français ne pourront pas fabriquer d'argent
allemand parce qu'ils n'ont ni le papier ni
les numéros d'émission.
« Ces milliards étaient destinés à la zone
de Cologne et la Reichsbank cessera de faire
ses envois dans cette région si la somme sai-
sie ne lui est pas restituée.
« On cherche aussi à intéresser les An-
glais à cet incident, et l'on va même jusqu'à
affirmer que les Britanniques ne tarderont
pas à faire une démarche pour obtenir la
restitution des milliards, et ensuite empê-
cher le retour de pareilles opérations. »
LES ARRESTATIONS
Dusseldorf, 25 février. — Les autorités
belges de Duisbourg se sont aperçues qu'un
appareil téléphonique avait été branché se-
crètement sur une ligne militaire. Après des
recherches, on découvrit que cette appareil
appartenait au consul de Lettonie à Duis-
bourg. Ce consul était un Allemand. Il a été
arrêté ainsi que deux de ses complices.
Une perquisition a été opérée la nuit der-
nière à Essen au journal Das Freie Wort: 160
kilos de tracts ont été saisis ; le directeur,
qui était absent, n'a pu être arrêté.
Une patrouille, assaillie dans les rues d'Es-
sen, a arrêté tous ses agresseurs. A Ober-
hausen, une sentinelle, attaquée par pliu-
sieurs Allemands, dont un policier, *a tiré et
blessé un de ses agresseurs.
A Oberhausèn, une sentinelle a été atta-
quée par plusieurs individus, dont un poli-
cier en civil. La sentinelle tira et blessa un
des agresseurs. j
A Bochum, où l'on avait arrête zô conseil-
lers municipaux, 19 furent relâchés quel-
ques heures après. Les quatre conseillers
restant sous les verrous seront vraisembla-
blement expulsés. Une perquisition a été faite
à la chambre de commerce ; auctne arres-
tation n'a été opérée.
A Wetter, le bourgmestre a été arrêté hier
pour la façon dont il a reçu des ordres qui
lui sont communiqués par les autorités fran-
çaises.
çaises. LA GREVE DES P. T. T.
Mayence, 25 février. — Certains symptô-
mes permettent de croire que la grève des
P. T. T. ne durera plus bien longtemps.
Dans les milieux grévistes, on parle même
de la reprise du travail pour demain.
D'autre part, on croit savoir que la circu-
lation qui avait été interdite à Mayence, de
9 heures du soir à 6 heures du matin, serait
à bref délai rendue libre, étant donné le
calme et l'attitude de la population et l'arrêt
complet du sabotage.
A Witten se sont tenues plusieurs réu-
nions des principales organisations ouvriè-
res, au cours desquelles il a été décidé que
les ouvriers ne feraient pas dès maintenant
la grève générale, mais resteraient dans l'ex-
pectative, et devraient refuser d'entrer en
pourparlers avec les Français. On a quel-
ques renseignements au sujet des chômeurs
de cette région : dans une des usines les
plus importantes, il y a actuellement 8.000
chômeurs ; dans une autre, 2.500 ; dans une
des usines Mannesmann, on compte de 400
à 500 chômeurs et 4-00 dans une autre usine.
SABOTAGE
Dusseldorf, 25 février. — Entre Capel et
Coblentz, sur la ligne de Mayence, plusieurs
rails ont été enlevés la nuit dernière. Cet
acte de sabotage a été constaté à temps et
il n'y a pas eu d'accident.
- L'ATTITUDE DES SYNDICATS
Dusseldorf, 25 février.— L'organisation
centrale des syndicats de Berlin a envoyé
des délégués auprès des syndicats ouvriers
de Dusseldorf, pour les inviter à observer une
plus grande retenue _danp leurs rapports avec
les Français. On semble donc trouver à Ber-
lin que les syndicats ouvriers de Dusseldorf
sont trop francophiles.
UN APPEL DES SOCIALISTES
Berlin, 25 février. — Le Yorwaerts an-
nonce que la fédération allemande des mi-
neurs, le syndicat chrétien des mineurs d'Al-
lemagne, le syndicat libéral des mienurs ont
adressé un appel aux travailleurs du monde.
entier, protestant contre les « mauvais trai-
tements infligés dans les régions occupées. »
Cet appel demande aux travailleurs de soute-
nir dans leur lutte leurs camarades de la
Ruhr.
La zone britannique
LES POURPARLERS DE COLOGNE
Le gouvernement britannique a tenu, s:
medi, un conseil de cabinet, qui ne s'est oc-
cupé que de questions intérieures. Il devait,
aborder l'examen de la demande français
relative à l'utilisation des voies ferrées dans
la zone de Cologne, mais il n'a pas reçu as-
sez tôt les renseignements complémentaires
sollicités du général Godley. Il faut donc pré-
voir que l'on n'aura pas avant aujourd'hui
ou demain la réponse britannique aux de-
mandes du gouvernement français, le cabi-
net ne se réunissant pas avant lundi.
Cependant, les conversations d'ordre tech-
nique continuent à Cologne, entre les experts
militaires anglais et français, et de Paris
à Londres, entre les chancelleries.
M. de Montille, conseiller à l'ambassade de,
France, a fait deux visites au Foreign Office,
mais les milieux officiels continuent d'obser-
ver la discrétion la plus absolue sur tout -ce
qui concerne les pourparlers franco-britaa-
niques.
Un télégramme Havas, de Londres, dDnn,3
à ce sujet, les renseignements suivants :
« Les modalités de circulation des trains
militaires français dans la zone anglaisé ne
sont pas encore complètement mises au
point.
« La question de capacité des convois sem-
ble 89 poser dans le sens que voici : avant *
l'occupation de la Ruhr, les autorités fran-
çaises avaient le droit d'attacher des wa-
gong militaires aux trains ordinaires qui tra-
versent la zone anglaise, an nombre d'envi-
ron dix par jour. La base sur laquelle untf
entente pourrait s'établir serait constituée
par une extension du droit dont bénéficiaient
avant l'occupation, les transports de troupes
françaises et de matériel, c'est-à-dire que
dix trains seraient mis à la disposition des
autorités françaises et seraient exclusive-
ment réservés aux transports militaires, à
raison de cinq dans un sens et cinq dans
l'autre.
Le point principal qui fera encore l'objet
de l'examen des deux gouvernements sera
celui de savoir si des wagons militaires fran-
çais pourront continuer, d'être attachés aux
trains réguliers civils.
« Quant à l'emploi d'une voie spéciale ré-
servée au seul usage des dix trains militai-
res français, il ne semble pas qu'on s'y soit
arrêté, tout au moins pour le moment.
Le gouvernement britannique a été cjolli-
citéé dfexaminer une isuggestion qui con-
siste, pour établir l'exploitation de la ligne
Neuss-Duren, à donner aux Français l'utili-
sation d'une ligne à voie unique qui se trou-
ve à l'est de cette dernière.
« Les Anglais font remarquer que la li-
gne Neuss-Durren peut être exploitée par les
Français pour les trains militaires comme
pour les trains de charbon des réparations.
- ) .- < ———————
A LA SANTE
Les détenus politiques
se plaignent
Ils adressent an garde des sceaux une lettre
protestant contre les procédé* arbitraires
dont ils sontTobjet
Le8 détenus politiques de la Santé vien-
nent d'adresser au ministre de la Justice, la
lettre suivante :
Prison de la Santé, 25 février.
Monsieur le ministre,
Depuis quelques jours, les détenus politi-
ques de la Santé sont en butte à des vexa-
tions répétées. On tend à la suppression du
régime reconnu Jusqu'ici par tous les gouver-
nements. Tantôt c'est la direction de la pri-
son qui impose aux visiteurs des formes de
contrôle dont on dispense même les condam-
nés de droit commun. Aujourd'hui, c'est le
Parquet qui réduit arbitrairement le nombre
des visiteurs et se réserve de leur attribuer,
sous certaines conditions, des permis indivi-
duels.
De pareilles mesures restrictives ne se jus-
tifient ni ne s'excusent. Sans remonter jus-
qu'à l'Empire dont l'attitude envers les ad-
versaires qu'il enfermait pourrait être donnée
en modèle, on ne retrouve en ces dernières
années que de très rares exemples de res-
trictions imposées aux détenus politiques.
Le premier date de 1910. C'était le moment
où les royalistes, les Pujo, les Del Sarte,
étaient arrêtés. Afin de marquer, disaient-ils,
leur mépris pour la République, ils détrui-
saient tout dans la prison et poussaient le
vandalisme jusqu'à arracher les maigres
plantes de la cour où nous tournons en rond.
Pour ces faits, ces messieurs furent frappés
par votre administration. Ils se plaignirent
violemment contre les àtteintes portées en
leur personne au droit des prisonniers politi-
ques. Or, c'est eur l'ordre et les menaces de
ces mêmes royalistes que votre ministère
prend aujourd'hui contre nous les mesures
qui les frappaient alors.
A d'autres moments, en 1913 et en 1920,
lorsque le quartier affecté aux politiqnga
compta jusqu'à 50 détenue, l'administratif
Le mtrniro : QUINZE GEHTIHE8
LUNDI 26 FEVRIER 1923. — N° 1906M
Fondateur* (18$9) t
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENT
•»• kM Mb*
ir.:--. - - -
am ft S.-KrOm.« 38 » 10 10 >
Fb«ci é Couonaa».* 41 » 22 » Il »
49 > 25 » 11 »
Aértsmt toutes les commanieatieaê
au Directeur
Bêéaotêwr «o chef :
RAYMOND LANGE
POUR LA PUBLICITÉ, SADRESSER
AUX BUREAUX DU JOURNAL
ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
RÉDACTION * ADMINISTRATION :
t es, bouleva.rd de Strasbourg. 'PA.RiS-X-
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES :
Rédacttw et JdmijiitriHm : Nord - 24-M, 24-91, — Après fG foins A soir : Roqiette 84-93
TRIBUNE LIBRE
Un député qui parle franc
CXZ^OO
tJn livre singulièrement attachant, c'est
fcelui que la fantaisie de M. Noblemaire
intitule : « Carnet de route au pays des
'parlementaires » (Hachette, 1923).
La fantaisie ? Oui, et ce n'est pas le
moindre charme du volume. Voilà un par-
lementaire qui ne pontifie pas. Il a gardé
la mauvaise habitude de dire ce qu'il
pense, sans s'être enquis auparavant de
ce qu'en pense l'électeur. Homme du
monde et homme de lettres, penseur, écri-
yam) voire poète, et tout de même admi-
nistrateur du P.-L.-M., il a tour à tour des
envolées d'idéaliste, des propos parisiens,
des réticences de diplomate, des émotions
de chrétien, des doutes de philosophe,
toutes les réserves d'un conservateur et
tout l'élan d'un républicain. Quand un
homme public de cette valeur et de cette
liberté d'esprit livre sa pensée, il faudrait
êtte bien indifférent pour ne pas la re-
cueillir.
Le premier morceau, « De la Politi-
que », devrait s'appeler « Examen de
conscience du Bloc national ». C'est le
développement d'un article qui était déjà
vrai à la fin de 1921. L'auteur y rappelle
les débuts « d'une campagne électorale
magistralement menée et copieusement fi-
aahcée » qui avait su tirer grand parti de
deux « facteurs occasionnels » : l'homme
au couteau entre les dents et la motion
Bracke. Les candidats n'avaient quune
idée commune : ils juraient de « se con-
sacrer aux affaires du pays ». Hélas ! dit
M. Noblemaire, « qu'il y eut loin de la
coupe aux lèvres» !
Il y a seulement trois ans, le Bloc natio-
nal triomphant semblait bâti tout au moins
d'un fort béton lié par un indestructible ci-
ment. Comment si peu de temps a-t-il pu suf-
fire pour que le monolithe se révélât mo-
saïque encore à peu près jointe, mais déjà
de-ci, de-là, terriblement craquelée ?.
S'il ne se forme pas très vite tttle majorité
teompacte, gagnant en clarté ce qu'elle n'au-
rait plus en obscure et équivoque quantité,
que faut-il pronostiquer pour la Chambre
de 1924 ?. La nôtre devra se décider — et
il est déjà tard! — à être une Chambre de
démocrates, sans quoi la prochaine pourrait
bien être une Chambre de révolutionnaires.
avec une droite de cent monarchistes. Car
le pays aime avant tout la franchise et la
clarté.
Pour l'Entente Arago nous n'avons certes
que de cordiaux sentiments. Et pour déclarer,
comme j'allais le faire, que l'on n'aime guère
sa politique, encore eût-il fallu ne pas réflé-
chir qu'elle n'en a jamais eu et que c'est cela
que ses électeurs lui reprochent le plus!
Malgré cette bonne raison de ne pas
demander des comptes à la majorité ac-
tuelle, l'auteur lui en demande. Avec un
franc parler dont il ne s'excuse pas, il
l'interroge sur tous les chapitres de son
programme, et il n'y trouve que le néant.
Politique financière : « l'opinion pu-
blique ne se paie pas de mots ; la vague
a ffirmation d'une vague sympathie pour
de vagues principes ne lui suffit pas. Elle
attend impatiemment que le Parlement
somme le gouvernement de voir un peu
plus loin que ne fait un négociant en
passe difficile, lequel imagine que tout
est sauvé, quand il a assuré sa prochaine
échéance. Et quel programme nous mon-
tre la discussion du budget de 1923, si
ce n'est celui de l'autruche se cachant la
tête sous l'aile ? »
Politique économique : ici il faut lire
un vif tableau de ce qu'avaient fait es-
pérer les grands industriels, les grands
commerçants, les grands propriétaires,
les grands patrons «( car quelle Cham-
bre en présenta jamais si riche carte d'é-
chantillons ? ») Et en regard le résultat,
cruellement négatif dans son ensemble et
dans ses détails, dont quelques-uns na-
vrants, comme l'impunité des grands pro-
fiteurs. Au total, « entre un budget alle-
mand de banqueroutier qui ne paie pas et
un budget français de gribouille, qui ne
S'équilibre que par l' emprunt, toute loi
économique s'a va à vau-l'eau ».
Politique étrangère : là encore, là sur-
tout, il fallait avoir le courage de choisir.
Choix entre une politique de force, contre
une Allemagne supposée tout entière déloya-
le et revancharde, pouvant conduire à subir,
peut-être à provoquer une nouvelle guerre.
- et une politique de coopération n'aban-
donnant quoi que ce soit de nos sécurités et
de notre droit, mais ne niant pas « a priori »
l'espoir de l'affermissement d'institutions réel-
lement démocratiques dans le Reich. Choix,
e,n un mot, entre la politique d'occupation de
''A Ruhr, de l'Elbe, de lOder .et la politique
Je Wiesbaden. Mais abandon d'un artificiel
tirage des deux, de l'affirmation verbale de
:.,
4. :.-..p r
la première et de la pratique, paralysée par
cette affirmation même, de la seconde.
D'où, comme conclusion, un éloquent
appel à « une majorité républicaine
sans mélange laïque, sans sectarisme,
libérale sans jobarderie, nettement an-
tirévolutionnaire et antifaciste, progres-
sivement mais hardiment évolutiOnniste:
elle est en puissance dans le Parlement,
mais, si elle ne peut pas être balayée par
la réaction populaire, il faut qu'elle se
dégage au plus vite ».
Il y eut un moment où I on put croire
que cet appel allait être entendu. Ce fut
la fameuse séance du 20 février 1920
où M. Noblemaire fit cette magnifique dé-
claration contre la « conception périmée
et fossile d'une sorte de patronat de
droit divin », suivie, dit l' « Officiel » de
« vifs applaudissements sur tous les
bancs ». Il était permis de croire que
dans l'orateur dont elle proposait d'affi-
cher le discours, la majorité avait recon-
nu un chef qu'elle se disposait à suivre.
Cette illusion aussi devait s'évanouir ra-
pidement. Et du jour où ce « chef » lais-
sa entendre ( 16 avril) qu'il « se ralliait
entièrement au principe d'un prélève-
ment exceptionnel sur la fortune, dont il
ne désespérait pas de trouver la moda-
lité », la raison reprit ses droits, et les
belles ardeurs s éteignirent.
Elles ne se ranimèrent que modérément
quand M. Noblemaire soutint, comme
rapporteur, la reprise des relations avec
le Vatican. La place nous manque pour
aborder la question. Constatons seule-
ment qu'après avoir laissé entrevoir à
nos négociateurs confiants des perspecti-
ves de conciliation, l'Eglise, aussitôt le
vote acquis, en est revenue à ses plus in-
transigeantes prétentions. Si bien que le
catholique loyal qu'est M. Noblemaire,
tout en demandant aux laïques un effort
de libéralisme, prie en même temps le
Vatican, dans le clair-obscur d'une méta-
phore diplomatique, de « voir les bran-
ches vides soit des fruits qui nous avaient
été promis, soit des fruits qui ont été
ravis. Sans quoi, ajoute-t-il, la « reprise »
ne serait-elle pas à reprendre ? »
Il faudrait tout un autre article pour
parler du reste de l'ouvrage. Félicitons
au moins le représentant de la France
pour les admirables pages qui le termi-
nent. Son courageux discours du 1er oc-
tobre 1921 sur la limitation des arme-
ments et sa conférence de La Haye (8
juillet 1922) sont le plus beau et le plus
fort des plaidoyers en faveur de la So-
ciété des nations qui ne sera, comme il le
dit, pleinement bienfaisante que lors-
qu'elle sera en fait et en droit la Ligue
universelle des peuples.
Ferdinand BUISSON,
Député de Paris.
—————————— ; -.- — <: —
Le toupet de M. Mandel
L'ineffable M. Mandel reste inconsolable
d-e n'avoir pas, depuis trois ans, attrapé le
morceau de portefeuille qu'il avait espéré au
moment où la dictature du Tigre nous dota
de la Chambre du Bloc national. Et, dans
l'amertume de son regret, il n'est sarcasmes
et critiques qu'il n'épargne à nos gouvernanb"
Bien que son étoile ait sensiblement pâli
dans la Gironde, ce phraseur prolifique tente
encore de placer des discours. Seulement il
choisit bien mai ses occasions. Inauguraut
hier, à Sou lac, un monument aux morts, i'
sest livré à une charge mesquine contre les
hommes qui, courageusement, assurent, en Al-
lemagne, le reepect de la France.
Au pied d'un monument du souvenir, l'on
conçoit combien ce manque de tact émut ceux
qui l'entendirent, tout remplis qu'ils étaieta
de la mémoire des fils, des époux et des frères
qui avaient donné leur vie pour la Franee-
il osa parler de « ces procéduriers qui
pour avoir tour à tour plaidé les dossiers.119
plus divers, ont eu, avant la guerre, l'illusioji
de noue « gouverner ».
« Procédurier », certes, il ne le fut jamais
Ses moyens d'action. et de police, lorsqu'il
voulut, dans l'ombre du Tigre, gouverner je
France, ne s'embarrassaient pas de formali-
tes.
A l'heure où tous les bons Français doi-
vent s'unir pour soutenir la cause nationale,
nous ne noue étonnons pas de voir le Man-
del prêcher la discorde.
Il reste toujours le même, ne manquant pas
une occasion r, faire une gaffe gigantesques
Il faut, d'aineurs, l'en féliciter, car il s'est,
hier, un peu plus aliéné les électeurs.
Et il s'en apercevra eo 1925 !
—————————— ) -+- <:
Le pétrole aux Etats-Unis
New-York, 25 février. — L'industrie du
pétrole aux Etats-Unis est évaluée à 8 mil-
liards de dollars, soit, au cours du jour, près
de 133 milliards de francs. C'est aujourd'hui
une des plus importantes d'Amérique.
A la suite de l'enquête faite par les au-
torités fédérales, on a pu constater que 40 0/0
de cet énorme capital est entre les mains de
la Standard Oil Company, c'est-à-dire le trust,
et 60 0/0 appartient aux compagnies indé-
pendantes.
Ôn dit.
En Passant
Une femme héroïque
« Trois femmes pour un mari », dit un ga.
refrain-
Pourquoi pas : « Trois maris pour une fem-
me ? » pensa. Valentine Doinel.
Elle commença par épousèr. il y a quelques
années, un nommé Faurel. puis elle l'aban-
donna.
Et d'un.
De passage dans la bonne vi-Ile de Brest,
fdI0 rencontra un brave homme. M. Le Bris.
Elle se servit des papiers de sa sœur et con-
vola, pour la seconde fois, en « justes noces ».
Et de deux. M
Valentine Doinel partit alors pour Bordeaux,
où, toujours munie des papiers de sa sœur,
elle accorda sa main à iM. Perrot.
Et de trois.
Valentine Doinel, déjà lasse de ce dernier
mari, songeait à partir pour un quatrième
Dort de mer, quand, sur mandat du oarquet
de Brest, on vint la déranger dans ses pré-
paratifs.
Elle ne cacha pas son étonnement. à ceux
oui la prièrent de les suivre sans résistance.
Que lui reprochait-on ?
Elle n'avait fait que suivre les conseils don-
nés chaque jour par les journaux : « Mariez-
vous ! Faites des enfants ! » Après un loyal
essai, elle en avait fait un second, puis un
troisième, mais jamais elle n'avait pu obéir
au second commandement. De quoi était-elle
coupable ? Sinon d'avoir voulu servir son
cays avec un héroïque entêtement.
La police ne semble pas avoir compris ses
excellentes raisons. Elle sera jugée pour trl-
gamie.
Quanid c'était si simple de divorcer trois
fois, ou, mieux encore, de ne jamais passer à
la mairie et prendre deux, trois, quatre
amants.
Il y a des femmes qui compliquent la vie
A plaisir.
Mais, tout de même, les mœurs des gens
dits « civilisés » sont vraiment curieuses.
Oh. RABETT.
Aujourd'hui
Prohibition !
Prohibition, tu n'es qu'un mot !
Depuis que l'Amérique est 8e, un flot
d'alcool la submerge.
Rien qu'entre les îles Bahamor et les Etats-
Unis, plus de 9 millions de litrès de whisky y
ont été importés.
Cinquante navires sont employés à ce trafic
et tous les contrebandiers des îles Bahamor
ont déià fait fortune
Le mieux, n'est-il pas Vennemi du bien f
Que cela l
On discutait un jour, à VAcadémie les titres
d'un candidat, M. Frédéric Masson deman-
dait :
— Pourquoi ne l'élirions-nous pas f
— Tl a contre lui ses ouvrages, répartit un
académicien.
— Oh ! c'est si peu de chose ! reprit M.
Masson, en souriant.
Et le candidat fut élu.
Le fervent lecteur.
Tous les journaux ont leurs fidèles lecteurs,
mais combien peuvent se vanter d'avoir un
lecteur aussi fervent que celui dont le Daily
Telegraph de New-York raconte l'histoire.
Ce lecteur assidu, M. San Radges, de To-
peka (Kansas), a exprimé ses dernières vo-
lontés dans son testament : un certain jour-
nal quotidien devra être déposé chaque jour
sur sa tombe pendant vingt ans.
M. Radges a pris un abonnement de 20 ans
à ce journal, en donnant son caveau comme
adresse.
Détail intéressant : à l'intérieur du ca
veau, une lumière électrique devra toujours
être allumée. (Pour lui permettre de lire son
journal, sans doute).
A moins que toute cette histoire ne se ter-
mine par le lancement d'un nouveau journal
américain.
Le Tapin.
, VICTOIRE REPUBLICAINE
M. Mariette est élu
aux En¡ants-Rouges
Voici le résultat du scrutin de ballottage de
l'élection municipale qui a eu lieu hier, à Pa-
ris, dans le quartier des Enfants-Rouges (38 ar-
rondissement) :
Inscrits : 4.061. Votants : 2.602. Blancs et
nuls : 41.
Ont obtenu :
MM.
Moriette, radical-socialiste, 1.565 voix, Elu.
Henri Pichon, républicain de gauche, 856.
Marty, communiste, 84.
Pierre Pichon, socialiste indépendant, 21.
Forey, socialiste intransigeant, 16.
Lacabane, radical-socialiste féministe, 14.
Justinart, communiste, 2.
Divers : 3.
La lutte aura été chaude pour l'élection mu-
nicipale du quartier dw Enfants-Rouges, mais
elle n'aura pas été vaine. La cause républicai-
ne triomphe, malgré la coalition des éléments
bloc-nationaux.
On se rappelle, d'ailleurs, que M. Moriette
qui arrive aujourd'hui bon premier, avait déjà
eu, lors d'un premier scrutin, une majorité
d'une voix. Cette faible avance avait sembjé
insuffisante à ceux qui avaient intérêt à met-
tre en doute le succès du candidat de gauche.
Et l'élection avait été annulée.
Aujourd'hui, plus d'annulation possible. La
victoire est précise, certaine, indéniable. Il ne
faut que s'en féliciter.
Après les fouilles de Louqsor
Une robe « au Pharaon »
Les modes féminines suivent l'actualité. En
Angleterre, les robes « au Pharaon » sont
le dernier cri de l'élégance.
POUR LA PAIX EN ORIENT
Angora présentera des contre-propositions
I ■ ■ ■ 1 O"
On télégraphie de Péra, 24 février, à l'a-
gence l'Information :
Une grande activité règne à Angora. La ré-
ponse détaillée aux propositions alliées a été
préparée par le Conseil des ministres et pré-
sentée à l'Assemblée. Aujourd'hui, la discus-
sion commence en séance secrète. Elle dure-
ra trois jours.
Je crois savoir que la contre-proposition
turque approuve les points essentiels qu'a
acceptés Ismet pacha, demande que l'on fasse
certaines petite modifications à l'ensemble
du traité, que l'on en exclue les clauses éco-
nomiques et que l'on ajourne la question de
Mossoul.
Après les trois jours de discussion annon-
cés, les décisions prises seront proclamées.
L'impression générale est optimiste.
A L'ASSEMBLEE NATIONALE
Constantinople, 25 février. — La discus-
sion, en séance secrète, des décisions que
va prendre Angora au sujet du projet de
traité présenté par les Alliés à Lausanne,
se poursuit et va, probablement, se continuer
encore pendant plusieurs jours.
Il ne semble pas que l'accord se fasse entre
les divers éléments de l'Assemblée nationale,
avec la plus grande facilité.
La presse semble, en grande partie, pous-
ser aux mesures extrêmes et à l'opposition
systématique. Plus d'un organe sort un cer-
tain nombre de clichés sur la souveraineté,
de la Turquie, l'esclavage économique, etc.,
à quoi se laisse prendre assez facilement cette
population ignorante des choses occidentales
et inexpérimentée dans les affaires poli-
tiques.
Il en résulte que plusieurs députés se lais-
sent intimider. Il ne leur en coûte pas d'a-
vouer, ds, l'intimité, qu'ils seraient dispo-
sées à suivre une politique de concessions et
d'accords, mais, dans la pratique, ils crai-
gnent leurs électeur.
A l'Assemblée nationale, les partisans de.,
Y : *
la résistance ont, à leur tête, le président de
la commission des affaires étrangères, Youn-
nous Nadi, encouragé par Araloff, envoyé des
Soviets et soutenu par le parti des HodjM,
Oeux-la. Drétendent que les délégués alliés à
Lausanne ne représentaient que des inté-
rêts financiers et n'avaient pour but que d'en-
chaîner la Turquie pour l'avantage de quel-
ques mercantis étrangers.
Le groupe « Union du Progrès », tout en
étant de l'opposition, n'en fait pas moins
échec aux vues pacifiques de Mustapha Ke-
mal et d'Ismet pacha en déclarant que la Tur-
quie n'admettra aucune forme de servage
économique ou financier.
Au milieu de ce chaos, Mustapha Kemal,
Ismet pacha, Fevzi pacha, chef de l'état-ma-
jor général, et les autres ministres, n'qa
préparent pas moins, dans le secret, leur pro-
jet de réponse aux propositions alliées et, en
attendant, l'Assemblée nationale a voté sans
débat un budget de 3.700.000 livres turques
pour la. défense nationale.
UN QUI NE CROIT PAS A LA PAIX
Constantinople, 25 février. — Le Yenighune,
organe extrémiste d'Angora, dit, dans un lea-
der, qu'il est impossible d'arriver à la paix
par des modifications, grandes ou petites, des
points qui ont été arrêtés à Lausanne :
:1 « Des nouvelles conversations et des tran-
sactions sont absolument nécessaires. Nous
ne pouvons pas abandonner Karagatch, ni
nous désintéresser du sort de la Thrace occi-
dentale. Un retard d'un an dans le règlement
de la question de Mossoul ne signifie nulle-
ment que l'Angleterre pourra disposer de
cette région. La formule proposée dans les
questions judiciaires et financières est inad-
missible. D'autre part, les Grecs sont respon-
sables des dévastations commises en Asie
Mineure. Dans le cas où nos revendications
ne seraient pas reconnues, l'étendue de nos
înouvements ne sera plus limitée aux desi-
ta minima.
LES SANCTIONS FRAN CO-BELGES
POUR RENFORCER NOTRE BARRIÈRE DOUANIÈRE
nous occupons de nouvelles régions
OŒOO-
Douze milliards de marks-papier destinés aux cheminots grévistes sont saisis
ainsi qu'une presse à imprimer des billets de banque
——————— o ———————
Le fait marquant de la journée d'hier est
l'occupation par les troupes françaises des
pédoncules de la rive droite du Rhin, c'est-à..
dire des portions de territoires situées entre
les têtes de pont occupées sur la rive droite
par les Alliés depuis l'armistice, la région de
Koenisgswinter, entre la tête de pont britan-
nique de Cologne et la tête de pont de Co-
blence, et la région de Caub, entre la tête ds
pont de Coblence et celle de Mayence.
L'opération a été commencée hier matin et
s'est terminée vers 14 heures, sans incident.
Cetfe mesure avait pour but de placer entre
nos mains la voie ferrée qui relie la rive
droite du Rhin, de Cologne à Mayence et qui
passait, jusqu'à présent, tantôt en territoire
occupé, tantôt en territoire inoccupé, rendant
le contrôle douanier sinon illusoire, du moins
difficile. On avait déjà constaté cet incon-
vénient lors du fonctionnement de la barrière
douanière de 1921 et l'occupation des pédon-
citles est une des conséquences logiques de
l'établissement d'un nouveau cordon douanier
en Rhénanie.
UNE BONNE PRISE
On a saisi dans le rapide Berlin-Cologne,
une somme de 12 milliards de marks papier,
représentant environ 9 millions de francs, et
des planches pour l'impression de billets de
5.000 marks.
La saisie, qui a été opérée par le poste
français d'Hengsten, au sud de Dortmund,
n'a donné lieu à aucun incident. Les liasses
de marks et les planches à imprimer ont été
trouvées dans un fourgon ; les unes et les
autres étaient à destination de Cologne. Les
quatre convoyeurs, interrogés, ont déclaré
que les sommes étaient destinées à des paye-
ments pour les troupes anglaises.
Une -enquête est actuellement en cours
pour déterminer quelle était la destination
de ces fonds qui ont été laissés provisoire-
ment eu dépôt à l'état-major de l'armée. Il
s'agit de savoir s'ils n'étaient pas destinés,
au moins pour la majeure partie, à la caisse
de* cheminots grévistes. Une dépêche de
Berlin à l'agence l'Information, d,it IL ce
sujet :
« Les milieux compétente prétendent que
cette opération n'a pu avoir lieu qu'à la
suite d'une trahison, car toutes les précau-
tions avaient été prises pour faire parve-
nir sûrement cette somme à destination. La
fureur est grande, mais on assure que les
Français ne pourront pas fabriquer d'argent
allemand parce qu'ils n'ont ni le papier ni
les numéros d'émission.
« Ces milliards étaient destinés à la zone
de Cologne et la Reichsbank cessera de faire
ses envois dans cette région si la somme sai-
sie ne lui est pas restituée.
« On cherche aussi à intéresser les An-
glais à cet incident, et l'on va même jusqu'à
affirmer que les Britanniques ne tarderont
pas à faire une démarche pour obtenir la
restitution des milliards, et ensuite empê-
cher le retour de pareilles opérations. »
LES ARRESTATIONS
Dusseldorf, 25 février. — Les autorités
belges de Duisbourg se sont aperçues qu'un
appareil téléphonique avait été branché se-
crètement sur une ligne militaire. Après des
recherches, on découvrit que cette appareil
appartenait au consul de Lettonie à Duis-
bourg. Ce consul était un Allemand. Il a été
arrêté ainsi que deux de ses complices.
Une perquisition a été opérée la nuit der-
nière à Essen au journal Das Freie Wort: 160
kilos de tracts ont été saisis ; le directeur,
qui était absent, n'a pu être arrêté.
Une patrouille, assaillie dans les rues d'Es-
sen, a arrêté tous ses agresseurs. A Ober-
hausen, une sentinelle, attaquée par pliu-
sieurs Allemands, dont un policier, *a tiré et
blessé un de ses agresseurs.
A Oberhausèn, une sentinelle a été atta-
quée par plusieurs individus, dont un poli-
cier en civil. La sentinelle tira et blessa un
des agresseurs. j
A Bochum, où l'on avait arrête zô conseil-
lers municipaux, 19 furent relâchés quel-
ques heures après. Les quatre conseillers
restant sous les verrous seront vraisembla-
blement expulsés. Une perquisition a été faite
à la chambre de commerce ; auctne arres-
tation n'a été opérée.
A Wetter, le bourgmestre a été arrêté hier
pour la façon dont il a reçu des ordres qui
lui sont communiqués par les autorités fran-
çaises.
çaises. LA GREVE DES P. T. T.
Mayence, 25 février. — Certains symptô-
mes permettent de croire que la grève des
P. T. T. ne durera plus bien longtemps.
Dans les milieux grévistes, on parle même
de la reprise du travail pour demain.
D'autre part, on croit savoir que la circu-
lation qui avait été interdite à Mayence, de
9 heures du soir à 6 heures du matin, serait
à bref délai rendue libre, étant donné le
calme et l'attitude de la population et l'arrêt
complet du sabotage.
A Witten se sont tenues plusieurs réu-
nions des principales organisations ouvriè-
res, au cours desquelles il a été décidé que
les ouvriers ne feraient pas dès maintenant
la grève générale, mais resteraient dans l'ex-
pectative, et devraient refuser d'entrer en
pourparlers avec les Français. On a quel-
ques renseignements au sujet des chômeurs
de cette région : dans une des usines les
plus importantes, il y a actuellement 8.000
chômeurs ; dans une autre, 2.500 ; dans une
des usines Mannesmann, on compte de 400
à 500 chômeurs et 4-00 dans une autre usine.
SABOTAGE
Dusseldorf, 25 février. — Entre Capel et
Coblentz, sur la ligne de Mayence, plusieurs
rails ont été enlevés la nuit dernière. Cet
acte de sabotage a été constaté à temps et
il n'y a pas eu d'accident.
- L'ATTITUDE DES SYNDICATS
Dusseldorf, 25 février.— L'organisation
centrale des syndicats de Berlin a envoyé
des délégués auprès des syndicats ouvriers
de Dusseldorf, pour les inviter à observer une
plus grande retenue _danp leurs rapports avec
les Français. On semble donc trouver à Ber-
lin que les syndicats ouvriers de Dusseldorf
sont trop francophiles.
UN APPEL DES SOCIALISTES
Berlin, 25 février. — Le Yorwaerts an-
nonce que la fédération allemande des mi-
neurs, le syndicat chrétien des mineurs d'Al-
lemagne, le syndicat libéral des mienurs ont
adressé un appel aux travailleurs du monde.
entier, protestant contre les « mauvais trai-
tements infligés dans les régions occupées. »
Cet appel demande aux travailleurs de soute-
nir dans leur lutte leurs camarades de la
Ruhr.
La zone britannique
LES POURPARLERS DE COLOGNE
Le gouvernement britannique a tenu, s:
medi, un conseil de cabinet, qui ne s'est oc-
cupé que de questions intérieures. Il devait,
aborder l'examen de la demande français
relative à l'utilisation des voies ferrées dans
la zone de Cologne, mais il n'a pas reçu as-
sez tôt les renseignements complémentaires
sollicités du général Godley. Il faut donc pré-
voir que l'on n'aura pas avant aujourd'hui
ou demain la réponse britannique aux de-
mandes du gouvernement français, le cabi-
net ne se réunissant pas avant lundi.
Cependant, les conversations d'ordre tech-
nique continuent à Cologne, entre les experts
militaires anglais et français, et de Paris
à Londres, entre les chancelleries.
M. de Montille, conseiller à l'ambassade de,
France, a fait deux visites au Foreign Office,
mais les milieux officiels continuent d'obser-
ver la discrétion la plus absolue sur tout -ce
qui concerne les pourparlers franco-britaa-
niques.
Un télégramme Havas, de Londres, dDnn,3
à ce sujet, les renseignements suivants :
« Les modalités de circulation des trains
militaires français dans la zone anglaisé ne
sont pas encore complètement mises au
point.
« La question de capacité des convois sem-
ble 89 poser dans le sens que voici : avant *
l'occupation de la Ruhr, les autorités fran-
çaises avaient le droit d'attacher des wa-
gong militaires aux trains ordinaires qui tra-
versent la zone anglaise, an nombre d'envi-
ron dix par jour. La base sur laquelle untf
entente pourrait s'établir serait constituée
par une extension du droit dont bénéficiaient
avant l'occupation, les transports de troupes
françaises et de matériel, c'est-à-dire que
dix trains seraient mis à la disposition des
autorités françaises et seraient exclusive-
ment réservés aux transports militaires, à
raison de cinq dans un sens et cinq dans
l'autre.
Le point principal qui fera encore l'objet
de l'examen des deux gouvernements sera
celui de savoir si des wagons militaires fran-
çais pourront continuer, d'être attachés aux
trains réguliers civils.
« Quant à l'emploi d'une voie spéciale ré-
servée au seul usage des dix trains militai-
res français, il ne semble pas qu'on s'y soit
arrêté, tout au moins pour le moment.
Le gouvernement britannique a été cjolli-
citéé dfexaminer une isuggestion qui con-
siste, pour établir l'exploitation de la ligne
Neuss-Duren, à donner aux Français l'utili-
sation d'une ligne à voie unique qui se trou-
ve à l'est de cette dernière.
« Les Anglais font remarquer que la li-
gne Neuss-Durren peut être exploitée par les
Français pour les trains militaires comme
pour les trains de charbon des réparations.
- ) .- < ———————
A LA SANTE
Les détenus politiques
se plaignent
Ils adressent an garde des sceaux une lettre
protestant contre les procédé* arbitraires
dont ils sontTobjet
Le8 détenus politiques de la Santé vien-
nent d'adresser au ministre de la Justice, la
lettre suivante :
Prison de la Santé, 25 février.
Monsieur le ministre,
Depuis quelques jours, les détenus politi-
ques de la Santé sont en butte à des vexa-
tions répétées. On tend à la suppression du
régime reconnu Jusqu'ici par tous les gouver-
nements. Tantôt c'est la direction de la pri-
son qui impose aux visiteurs des formes de
contrôle dont on dispense même les condam-
nés de droit commun. Aujourd'hui, c'est le
Parquet qui réduit arbitrairement le nombre
des visiteurs et se réserve de leur attribuer,
sous certaines conditions, des permis indivi-
duels.
De pareilles mesures restrictives ne se jus-
tifient ni ne s'excusent. Sans remonter jus-
qu'à l'Empire dont l'attitude envers les ad-
versaires qu'il enfermait pourrait être donnée
en modèle, on ne retrouve en ces dernières
années que de très rares exemples de res-
trictions imposées aux détenus politiques.
Le premier date de 1910. C'était le moment
où les royalistes, les Pujo, les Del Sarte,
étaient arrêtés. Afin de marquer, disaient-ils,
leur mépris pour la République, ils détrui-
saient tout dans la prison et poussaient le
vandalisme jusqu'à arracher les maigres
plantes de la cour où nous tournons en rond.
Pour ces faits, ces messieurs furent frappés
par votre administration. Ils se plaignirent
violemment contre les àtteintes portées en
leur personne au droit des prisonniers politi-
ques. Or, c'est eur l'ordre et les menaces de
ces mêmes royalistes que votre ministère
prend aujourd'hui contre nous les mesures
qui les frappaient alors.
A d'autres moments, en 1913 et en 1920,
lorsque le quartier affecté aux politiqnga
compta jusqu'à 50 détenue, l'administratif
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