Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-19
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 août 1925 19 août 1925
Description : 1925/08/19 (N19999). 1925/08/19 (N19999).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
2 FRUCTIDOR, AN 133. — N° 19.999 ---- ---- L< VftmênX VINGT CENTIMES MERCREDI 19 AOUT 1925. — No 19.999
Fondateurs (1869) .*
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS:
Ma Ma* twto mm
SEINS & S.-ET-OMB 40 » 21 * 11 »
FRANCS BT COLONIES 45 « 23 » 12 »
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àdroggor 1toutes tes communications
au Directeur
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VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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Rédaction et Aénfaislralion : Nord 24-90,24-91. — Après 10 heures do soir: tome 04-ft
TRIBUNE LIBRE
Dettes et solidarité
.——-———— » ■ c ■ —
Depuis plus d'une semaine les experts
financiers belges discutent à Washing-
ton avec les experts américains, du rè-
glement de lia dette belge. Discussion
qui jusqu'ici n'a abouti à aucun résul-
tat, puisque les propositions belges ont
été rejetées par, les Américains et que
les contre-propositions américaines ont
été repoussées par les Belges.
De notre côté, nous sommes entrés en
conversation avec les Britanniques, con-
versations qui ne paraissent pas avoir
.ab ou ti.
Ainsi donc, l'on en est au même point
aujourd'hui qu'il y a cinq ans, en ce
qui concerne les dettes interalliées de
guerre. Sauf cependant que l'on com-
mence à causer, sans se comprendre, il
est vrai.
Que pense la France de ses dettes
envers les pays anglo-saxons, ses créan-
ciers pour plus de 150 milliards, capital
et intérêts bloqués ?
Reportons-nous à l'inventaire de M.
Clémentel, le premier du genre, d'un
.genre qui mériterait d'être cultivé.
M. Oléinentel écrivait :
« La guerre a exigé un appel général
à toutes les forces et à toutes les ressour-
ces des pays alliés et leur fusion inti-
me en un bloc dont la parfaite unité
permettait seule de résister aux violents
.assauts d'un commun ennemi. L'unité
de commandement, une étroite fraterni-
té entre nos armées ont opposé, sur tou-
te l'étendue du front, une muraille hu-
maine homogène aux- efforts de l'assail-
lant. Si nos trésoreries ne pouvaient
comporter la même unité de direction,
leur entente a, du moins, réalisé l'é-
troite mise en commun de leurs res-
sources respectives et les concours ré-
ciproques qu'elles se sont prêtés ont
seuls permis la recherche et le groupe-
ment des sommes nécessaires à- tous
pour la poursuite des hostilités jusqu'à
la victoire.
« Les petits pays ont trouvé, auprès
des Etats puissants, soit un aval de
ieurs engagements, soit les avances,
dont ils avaient un besoin urgent, quand
l'insuffisance de- leurs ressources pro-
pres n'assurait plus l'approvisionne-
ment de leurs caisses. e
« Les dettes intlliées traduisent des
échanges de ressources et enregistrent
des mouvements qui portaient d'un pays
à l'autre les fonds que chacun, dans sa
sphère propre, avait pu recueillir. Si
l'on abandonne le terrain juridique pour
élever à des vues plus hautes de coo-
pération et d'équité, une, rigoureuse jus-
lice semblerait commander t'addition
générale des dépenses de la guerre et
îeur répartition entre les Etats alliés,
proportionrnellement à la richesse de
chacun et sans tenir compte des enga-
gements particuliers que des nécessités
monventaivèes ont imposés. Ainsi seule-
ment serait récùlisée l'égallité entre tous
dans la somme des sacrifices.
« Et si, dans la balance où se mesu-
rera la contribution de chaque Etat à la
victoire commune, ne peut être pesé le
iSang qui fut versé, du moins la France
peut-elle espérer que le rang qu'eille oc-
cupe sur la longue liste des deuils et
des dévastations lui donnera droit à de
légitimes ménagements dans un domai-
ne où l'octroi de compensations doit être
envisagé.
« Un grand nombre de Français de
toutes conditionsCç.t de toutes opinions,
notamment dans les milieux parlemen-
taires, basent, au surplus, la légitimité
de ces compensations sur les droits de
la. France à d'amicales demandes recon-
ventionnelles à l'égard de ses propres
créanciers. Ils font ressortir qu'en fait,
d'Angleterre et les Etats-Unis, venus cer-
tes avec toutes leurs forces pour porter
secours au droit menacé en la personne
de la Belgique et de la France, eurent
en même temps pour objectif de ne
poser au monde la tyrannie de sa do-
mination et son hégémonie. Le choix,
disent-ilst du territoire français comme
champ de bataille, champ de bataille
sur lequel se déroulèrent pendant qua-
tre ans les sanglantes péripéties de la
guerre, a valu à nos amis et alliés des
économies de temps, d'hommes et d'ar-
gent et a engendré, par contre, chez
(nous un surcroît considérable de dom-
mages, auquel il est équitable qu'ils
participent. Une ample créance devrait
illaître, ajoutent-ils, de ce chef en faveur
de notre pays, pour la réparation des
ruines et des pertes qu'il a subies du
ifait des armées ailliées.
« Enfin, certains ajoutent que les tré-
soreries des Etats-Unis et de l'Angle-
terre ont en caisses d'importantes taxes
sur les bénéfices réalisés du fait de nos
achats et commandes divers dans cha-
cun des pays prêteurs et qu'il serait
équitable que le montant de ces recet-
tes soit défalqué du chiffre de notre
dette. »
M. Clémentel n'a pas insisté sur ce
point particulier qui cependant a son
importance. Heureusement nos experts
n'auront pas à observer la même réser-
ve discrète.
Plus loin, M. Clémentel poursuit :
« La France connaît la cordialité des
liens qui, en dépit de certaines diver-
gences momentanées, bientôt effacées,
plont cessé de l'unir à l'Angleterre. Elle
lie saurait oublier quelles preuves de
solidarité, on pourrait dire de fraterni-
té, la Grande-Bretagne, avec le concours
de ses plus lointains Dominions, lui a
données dès le lendemain de la déclara-
tionÈ de guerre jusqu'à la victoire,; j
tée au prix de si lourds sacrifices com-
muns. Elle est convaincue que le règle-
ment de sa dette de guerre envers l'An-
gleterre sera réalisé de telle sorte qu'il
résultera de ce règlement un resserre-
ment nouveau des liens d'amitié qui
sont précieux aux deux peuples, que
rien, après les dures épreuves suppor-
tées pour une cause commune, ne sau-
rait séparer ni aujourd'hui ni dans l'a-
venir.
A l'extinction des dettes réglées en
équité, compte tenu de tous les éléments
qui les affectent selon les termes mêmes
du dernier accord de Paris, termes con-
firmés par le Premier ministre de Gran-
de-Bretagne dans son discours de clô-
ture de la, Conférence de Londres, ter-
mes dans lesquels se retrouve la pensée
qui inspira la proposition de Bonar Law
et de Lord Curzon, elle consacrera son
patient et courageux effort. Ainsi se jus-
tifiera lIa confiance que tous les prêteurs
du monde ont mis dans la parole d'un
peuple qui n'a cessé depuis dix ans de
donner les preuves de son énergie et de
son abnégation.
Est-ce la le Langage d'un peuple dé-
faillant et qui se refuse à reconnaître
ses dettes et à les acquitter ? Non. Sans
aucun doute.
Alors que penser des créanciers in-
transigeants qui répondent à ces fermes
paroles : l'argent n'a pas d'odeur, sauf
quand il est allemand. Payez-nous, mê-
me si l'Allemagne ne vous paye pas.
Il ne saurait y avoir délégation de cré-
ance. Débrouillez-vous. »
Hélas ! c'est ce que nous avons fait
en 1914, heureusement pour l'Angleter-
re et aussi pour l'Amérique.
R. ROUGEMONT.
EDITORIAL
a lté messa est.T. »
-.-
Le congrès socialiste, qui
avait commencé en tête de
Gorgone, finit en queue de
poisson.
La flamme des déclara-
tions incendiaires s'est étein-
te ; la virulence des vœux
révolutionnaires s'est apaisée.
La motion finale, votée selon les ri-
tes, ne casse rien, comme disent les
bonnes gens.
Elle semble volontairement impréci-
se et incolore ; elle se comptait dans
les sous-entendus et les grisailles.
Son auteur a manifestement voulu
s'évader de son sujet. Il a frôlé toutes
les questions sans se prononcer caté-
goriquement sur aucune. On reconnaît
la manière évasive, tortillée, finassière
'de M. Léon Blum, dont la casuistique
est si dissolvante, qu'il finit par se di-
luer lui-même.
Toutefois, si j'ai bien compris, les
socialistes renoncent à la politique de
soutien continu, tout en se réservant
de soutenir momentanément, en un ins-
tant et sur un point déterminés, un ca-
binet enclin à recevoir leur consigne.
Tout de même les socialistes repous-
sent la participation au pouvoir, tout
en se réservant de prendre le pouvoir
avec une participation subalterne des
radicaux.
Distinguo ! mes chers frères.
Le Socialisme ne veut pas s'embour-
geoiser ; mais il admet la socialisation
des bourgeois.
M. Blum ne participerait pas à un
ministère où M. Herriot serait prési-
dent du Conseil ; mais il daignerait
accueillir la collaboration de M. Her-
riot. dans un cabinet dont lui, Blum,
serait le président
C'est, comme vous voyez, le fin du
fin en attendant que tant de finasserie
soit la fin de la fin.
Au demeurant, au cours même du
congrès, M. Léon Blum qui — n'en dé-
plaise à ce pauvre M. Renaudel — est
le vrai chef du Socialisme S. F. I. O.,
a fait des déclarations sur la politique
de la France, où son internationalisme
foncier l'emporte une fois de plus sur
tout point de vue national.
Il est plaisant à ce propos que l'es-
prit rabbinique qui survit en M. Léon
Blum le conduise aux mêmes conclu-
sions d'utopie que l'abbé de Saint-
Pierre, chevauchant la chimère de la
Paix Universelle !
Le néo-messianisme de M. Léon
Blum serait un phénomène intellectuel
amusant à considérer, si le talent et la
culture incontestables du leader socia-
liste ne tendaient à la dissolution des
forces françaises, en présence de peu-
ples hostiles, qui tous conservent ou
renforcent leurs armements.
L'aveuglement des radicaux est-il
donc à ce point, qu'ils ne s'aperçevront
pas que, tel le personnage de la Danse
Macabre, M. Léon Blum, couronné de
roses et jouant de la flpte. les entraîne
vers l'ossuaire où s'achèvera leur imbé-
cile destin j5 -
- Edmond du MESNIL*
L'éloquence ne suffit pas longtemps à
conduire les événements.
René GOBLET.
La prochaine offensive
contre Abd el Krim
Le maréchal Pétain est parti pour le Maroc
m 0 «
Le maréchal Pétain, accompagné de son
chef d'état-major, le général Georges, des
colonels x Laura et Vincent et du capitaine
Millescamps, son officier d'ordonnance, est
parti hier soir, à 19 h. 45, pour Marseille.
Il embarque ce matin à la première heure
pour le Maroc et sera à Rabat samedi.
Le second voyage du généralissime des
armées françaises et coloniales au Maroc
sera infiniment plus important que le pre-
mier. Il va. sur place, se rendre compte de
l'exécution des mesures qu'il a prescrites
lors de son premier voyage et diriger en
personne des opérations importantes, dont
l'opération du général Boichut au nord de
Taza ne constitue que le lever de rideau.
Avant son départ de Paris, le maréchal
Pétain a c'onféré avec M. Painlevé.
! Déclarations de M. Painlevé
La conversation entre le président du
Conseil et le maréchal Pétain a duré près
d'une heure. A la suite de cet entretien, M.
Painlevé nous a fait les déclarations suivan-
tes : -
c Le maréchal Pétain retourne au Maroc
comme il avait été convenu à la suite de son
premier voyage. Il fera, cette 'fois, dans ce
LiiiLJit: rcut jvut nu*»
Tirailleurs en ligne dans le Djebel-Sarsar
pays, un séjour de plus longue durée car il
va arrêter, au cours d'entretiens avec le ma-
réchal Lyautey et le général Naulin, le plan
définitif d'opérations offensives dont les
préparatifs s'achèvent en ce moment.
« Il surveillera et contrôlera l'exécution
de ces préparatifs dont il a indiqué les di-
rectives. Il s'agit plus particulièrement de
l'équipement du front, dç, la rapidité des
moyens de transport, etc. qui sont, en ef-
fet, une chose capitale dans les opérations
à prévoir. ,
c Il importe de construire des routes de
pénétration et des routes de rocades acces-
sibles aux convois de ravitaillement et aux
autos-mitrailleuses. Il faut enfin procurer à
notre artillerie les mulets sans lesquels elle
est presque partout inutilisable et choisir les
terrains d'opération qui permettront l'em-
ploi des tanks.
« Bref, tous les moyens seront accumulés
et rationnellement employés pour rendre
l'offensive prochaine aussi rapide, aussi ef.
ficace et en même temps aussi peu coûteuse
en vies humaines que possible.
c Il convient de remarquer que la plupart
de ces travaux, si pénibles à accomplir, se-
ront singulièrement utiles à notre sécurité
dans l'avenir car ils permettront de garder
la frontière nord de notre zone avec le mi-
nimum d'effectifs.
« Malgré les fatigues d'une dure campa-
gne et d'une chaleur momentanément
très lourde, les troupes sont dans un magni-
fique état moral. Elles ont pleine confiance
de l'ascendant partout repris sur l'adver-
saire; elles attendant avec impatience le
moment où tous les moyens d'action néces-
saires seront à pied d'oeuvre. C'est alors
qu'elles recevront les directives du grand
chef qui va traverser la mer pour les rejoin-
dre et en qui elles ont la plus absolue con-
fiance. >
Le président du Conseil, en terminant
cette déclaration, a indiqué que le maréchal
Pétain rencontrerait demain, à Algésiras, le
général Primo de Rivera avec lequel il va
discuter de la coopération active des trou-
pes des deux nations.
Ajoutons que M. Painlevé, accompagné de
son chef de cabinet M. Appell, a tenu à se
rendre à la gare de Lyon pour y saluer le
maréchal Pétain au moment de son départ.
Il lui a déclaré :
« Je vous prie d'être mon. interprète au-
près de notre chère armée d'Afrique. Il n'est
pas une heure où je ne pense à elle. Je ne
puis choisir un plus heureux interprète
pour lui transmettre ma pensée. »
Une action de grande envergure
Casablanca, 18 août. — A l'ouest, le calme
est général.
Vers Ouezzun, la situation s'améliore de
jour en jour. Ainsi que l'indique le commu-
niqué officiel, les postes de Bou-Ganous et
Skiffa ont été ravitaillés sans encombre.
A l'est de Terroual, l'ennemi semble se
fortifier vers le nord.
Au centre, le calme persite également.
Les mehallas sont au repos après un efficace
nettoyage dg* la rive sud de l'Ouergha.
A l'est, une opération très importante est
menée par quatre colonnes mobiles, partant
l'une du bas Leben, ayant pour objectif
l'Oued el Ahmar; la deuxième du camp Des-
roches vers Nisd et les autres du centre
vers l'Oued Amelil. Elles représentent l'ef-
fectif d'un corps d'armée et d'une brigade
sous le commandement du général Boichut.
L'opération vise à dégager entièrement le
pays Tsoul et à libérer de toute menace la
route de Taza en même temps que de recti-
fier notre front.
Les Conseils généraux
AVEYRON. — M. Monsservin, sénateur,
réélu président, a prié ses concitoyens de
souscrire généreusement à l'emprunt-or pour
soutenir l'effort de nos soldats au Maroc,
collaborer à l'assainissement des finances et
tromper les espérances et les desseins de
Berlin et de Mcscou. « Que chacun fasse
acte de bon Français. En même temps qu'un
geste patriotique, chacun fera une bonne
affaire ! *
Le président a fait ensuite adopter une
adresse « aux vaillants soldats de la France,
qui défendent si courageusement, sur la
terre marocaine, la cause de la civilisation
et le respect des traités -
DORDOGNE. — Le Conseil général de la
Dordogne a décidé, à l'unanimité, d'envoyer
une adresse aux habitants du département
pour les inviter à souscrire à l'emprunt.
Sur la proposition de M. Sireyjol, séna-
teur, il a décidé également à l'unanimité
d'adresser à M. Painlevé et au gouverne-
ment l'expression de sa confiance pour sa
politique d'assainissement financier et de fé-
liciter M. Georges Bonnet, sous-secrétaire
d'Etat à la présidence du Conseil, nouvel élu
au Conseil général, pour l'œuvre qu'il a ac-
complie, notamment comme commissaire gé-
néral de l'emprunt.
OHARENTE-INFERIEURE, — Le docteur
Coyrard, sénateur, radical-socialiste, a été
réélu président. Après avoir salué la mé-
moire du docteur Bonneau, vice-président,
décédé depuis la dernière session, il a sou-
haité la bienvenue aux nouveaux élus, parmi
lesquels M. André Hesse, ministre des co-
lonies, conseiller général d'Ars-en-Ré. Il a
ensuite déploré le chiffre impressionnait
des abstentions aux dernières élections can-
tonales et en a trouvé les causes dans la
non-distribution des cartes électorales nou-
velles, les travaux des champs, les résultats
escomptés d'avance, l'intérêt relatif que les
populations apportent à ce genre de consul-
tations, la situation confuse, l'incertitude et
les difficultés de l'heure présente.
JURA. — M. Charles Dumont, sénateur,
ancien ministre des finances, radical-socia-
liste, a été réélu président à l'unanimité.
-
M, Caillaux à Londres
Nous avons déjà indiqué que M. Caillaux,
ministre des finances, se rendrait prochaine-
ment à Dondres pour y discuter la question
de* la consolidation de la dette française en-
vers l'Angleterre.
Bien que la date ne soit pas définitive-
ment fixée, on peut considérer que ce voyage
aura lieu au cours de la semaine prochaine.
.—. ♦ ■>♦<» > ■ —
Le pacte de garantie
La réponse au Reich
La réponse française' à la note allemande
du 20 juillet est entre les mains de notre
ambassadeur à Berlin. Mais elle ne sera re-
'mise que lorsque les sentiments des cabi-
nets de Bruxelles et de Rome se seront ma-
nifestés, ce qui ne saurait tarder.
Une dépêche de Bruxelles annonce que la
note française a recueilli le plein assenti-
ment du gouvernement belge.
L'expression de cet accord sera transmise
aujourd'hui au Quai d'Orsay.
On prévoit que la réponse de l'Italie ne
saurait tarder. Dans ces conditions, la note
française pourra être remise samedi à M.
Stresemann, --.-' q_. -
LE CONGRES DE LA SALLE JAPY
Le parti socialiste
fait cavalier seul
————— .e
Par 2.210 voix contre 559, le congrès de la S. F. 0.
a voté la motion de M. Léon Blum qai condamne la
participation ministérielle et consacre la rupture du Cartel
-——.—— ————
On sait que le congrès socialiste avait dé-
signé, comme d'habitude, une commission
des résolutions chargée de lui rapporter le
texte d'une motion sur la politique générale
du parti en ce qui touche la politique de sou-
tien et le principe de la participation minifà
térielle.
Cette commission s'était mise aisément
d'accord sur certaines questions : la guerre
du Maroc, au sujet de laquelle ses membres
demandent la publication des conditions de
paix prévues par l'accord franco-espagnol.
tout en se prononçant contre l'évacuation
immédiate qui provoquerait les pires com-
plications et les pires dangers; l'inscription
à l'ordre du jour des prochains congrès d'un
programme coloniaF socialiste; la convoca-
tion prochaine des Chambres, suggérée par
M. Pressemane, et, enfin, le dépôt sur le bu-
reau de la Chambre d'un projet de loi éta-
blissant la représentation proportionnelle
intégrale, afin d'obliger les 45 députés so-
cialistes qui ont récemment voté contre le
principe de ce mode de scrutin à rentrer
dans la discipline du parti.
En ce qui concerne cependant la politique
générale du parti — participation et soutien
— la commission, n'ayant pu se mettre d'ac-
cord, a dû se réunir de nouveau pour élabo-
rer le texte définitif de sa majorité qu'elle
a rapporté hier matin au congrès, réuni sous
la présidence de M. Compère-Morel.
La motion unique présentée par la com-
mission relative aux événements du Maroc,
à la nécessité de la convocation des Cham-
bres et à l'étude d'un programme colonial,
est adoptée à l'unanimité.
Pour ce qui est du principe de la partici-
pation ministérielle et de la politique de
soutien, deux mictions sont soumises à l'as-
semblée : l'une par les 26 membres de la
majorité de la commission, parmi lesquels
on compte M. Léon Blum; l'autre par les
5 membres de sa minorité, parmi lesquels
M. Pierre Renaudel.
L'a motion Renaudel
M. Blum, rapporteur de la résolution, ex-
plique très brièvement que dès l'ouverture
de la séance, la commission se trouve en
présence d'une résolution Renaudel dont ta
plus grande partie apparaît pouvoir être ac-
ceptée. La majorité ne pouvait accepter sa
conclusion relative à la participation. « Nous
avons donc proposé une résolution commu'
ne sur cette première partie, dit M. Léon
Blum. Renaudel nous a dit qu'il ne pouvait
accepter de résolution commune, parce que
toute résolution d'ensemble laisserait sup-
poser que ses amis et lui ne diffèrent de la
majorité que sur la question ministérielle.
Devant cet argument qui m'a paru invinci.
ble, nous nous sommes inclinés et vous vous
trouvez devant deux textes. Vous vous pro-
noncerez. »
M. Renaudel, au nom de la minorité de la
commission, donne lecture de la résolution
du Var. Elle est très longue, énumère l'en-
semble des événements politiques qui se
sont déroulés depuis le 11 mai et rappelle
la fidélité de la politique de soutien appor-
tée à M. Herriot.
Sur la participation, la motion Renaudel
Contient la déclaration suivante :
Le parti sait aussi la gravité des circons-
tances et qu'elles peuvent réclamer de véri-
tables mesures de salut public et social.
A un gouvernement qui serait prêt à les
proposer en même temps qu'à poursuivre
les réalisations précises actuellement ré-
clamées, à un gouvernement qui marquera
sa volonté d'écarter les dangers de guerre
par l'acceptation de l'organisatwn méthodi-
que de la paix, le parti socialiste refuserait-
il un concours pouvant aller jusqu'à sa par-
ticipation gouvernementale 1
C'est une question qu'il ne veut pas plus
écarter qu'il n'écarte l'hypothèse d'une ac-
tion révolutionnaire contre un gouvernement
de réaction violente.
Ce sont les circonstances elles-mêmes qui
pourraient dicter sur ces points sa déciiions
définitive.
M. Renaudel veut dire pourquoi il a tenu
à avoir une résolution distincte.
— Chacun, ici, dit-il, devrait dire nettement
sa. pensée. Est-ce que tous les signataires de la
motion de la majorité sont partisans de la
politique de soutien ?' Non. De là les limi-
tations dont on l'entoure. Par exemple, on s'est
élevé û maintes reprises contre les accords
de groupe à groupe pour l'élaboration d'ordres
du jour communs aux groupements de la ma-
jorité. Est-ce qu'ils persisteront à critiquer
l'action du groupement socialiste à ce pro-
pos ?
— Oui, interrompt M. Zyromaki.
— Bien. Voilà qui justifie le maintien d'une
motion de minorité qui ne soit pas une motoin
équivoque attestée par ton interruption.
M. Renaudel ajoute qu'il pose la question
de participation, aussi bien pour le parti
que pour l'opinion. Il prend date, car la ma-
jorité qui va se prononcer contre la partici-
pation est trop considérable pour être signi-
ficative. La question restera donc posée
après le rejet de sa proposition. Si les cir-
constances qu'elle prévoit se réalisent, il est
assuré qu'alors une majorité non moins con-
sidérable la votera.
Les deux motions, mises aux voix, celle
de M. Blum fut adoptée par 2.210 mandats
contre 559 à la motion Renaudel.
La motion de la majorité
Voici texte de la résolution adoptée :
La mission du parti socialiste est de grou-
per et d'instruire les travailleurs en parti in-
ternational de classe. Mais l'accomplissement
de cette mission ne le rend pas indifférent au
mouvement des faits politiques. Il n'a ja-
mais oublié et n'oublie pas que de l'état des
institutions et de l'opinion publique dépen.
dent , réciïiïattôn des réformes impnéàia'
tes exigées par la classe ouvrière et, dan.
une large mesure, le succès de son propre
effort d'organisation et d'éducation. Il s'est
toujours efforcé d'exercer, sur l'évolution des
faits politiques, l'action la mieux appropriée
aux circonstances et la plus favorable aux
intérêts du prolétariat. Il continuera d'agir en
ce sens, et d'employer à cette fin toute sa
puissance parlementaire.
Il affirme d'autant plus nettement cette
résolution à l'heure où le Bloc national, c'est.
à-dire la forme de réaction la plus dange-
reuse pour les libertés ouvrières et pour la
paix internationaleu bien que trois fois vain-
cu dans les luttes électorales, tente au Parle-
ment un retour offensif. S'il juge impossible
de continuer son soutien parlementaire au co*
'binet actuel, c'est précisément parce qu'il
n'entend pas faiblir dans la lutte engagée
contre la réaction, et qu'il veut rester fidèle
4 la volonté exprimée par le suffrage univer*
sel.
Pour les mêmes raisons, il est prêt à aider
de son appui tout gouvernement qui tenterait
un effort vigoureux pour faire aboutir les me-
sures réclamées par le prolétariat — notam.
ment en ce qui concerne l'organisation de la
paix, l'assainissement financier, la justice fis-
cale, les assurances sociales, la réforme mili-
taire, la refonte de l'enseignement — et qui
ne reculerait pas dans cet effort devant la ré-
sistance des forces associées du grand capi-
talisme et du conservatisme politique.
L'appui du parti, dans ce cas, prendrait, la
forme du soutien parlementaire, tel qu'il a
été défini par la résolution de Grenoble, dont
l'objet était, tout en assurant à cette tacti-
que sa pleine efficacité, de préserver l'en-
tière indépendance du parti, et l'expression
complète de sa pensée sur tous les problèmes
et sur tous les sujets.
Par contre, il continue dfécarter la parti.,
ëipation- éventuelle du parti socialiste à 1
gouvernement constitué par d'autres partis.
Indépendamment des difficultés qui découlent,
du caractère même de l'action Socialiste, la
participation, dans l'état actueZ j du parti et
dans l'ensemble des circonstances politiques.
ne pourrait que nuire à l'intérét des travail..
levirs et du socialisme lui-même, sans fadU
ter d'ailleurs en aucun cas et dans aucune me"
sure la tâche d'un gouvernement démocra«
tique.
Le congrès rappelle aux élus que les divi..
sions de vote, toujours nuisibles à la pro.
pagande et à la cohésion morale des militants
sont moins admissibles encore quand .le parti
pratique la politique de soutien dont l'unité
de vote est, en fait, la condition nécessaire.
Il rappelle enfin à tâks ses organismes élus
et militants que le socialisme n'a jamais en.
tendu se laisser englober ou absorber dans
aucun bloc ou cartel permanent de partis po.
litiqu es, et qu'il est plus que jamais néces-
saire, pour prévenir des confusions dont pro.
fiteraient seuls ses adversaires, de préser-
ver le caractère distinct de sa popagande
comme de son action électorale, le respect
absolu de son indépendance comme de 8e
règles propres d'organisation.
La réforme électorale
Après le vote s'est posée la question du
mode de scrutin. La commission proposant
la motion que. l'ton sait en faveur de la re-
présentation proportionnelle, tout en envisa
geant le retour au scrutin d'arrondissement
si la représentation proportionnelle échoue,
divers orateurs, entre autres M. Lebas, ont
formulé les réserves auxquelles on s'attend
dait. La motion de la commission a cepea*
dant été adoptée par 2.199 voix contre 595,
et 38 abstentions.
Le congrès a terminé ses travaux après
avoir adopté un ordre du jour de protesta-
tion contre l'exécution de Botwin en Polo*
gne, et contre les poursuites dont divers mi- -
litants, socialistes ou communistes, sont
l'objet en Pologne et ailleurs. i
Les idiomes locaux
dans l'Enseignement
M. de Monzie prend position contre
l'emploi du patois par les instituteurs
Plusieurs groupements régionalistes ont
saisi à nouveau le ministre de l'instruction
publique de requêtes tendant à autoriser les
maîtres de l'enseignement à utiliser les
idiomes locaux (basque, breton gascon, lan-
gue d'oc, etc.), pour l'enseignement du fran-
çais dans les écoles primaires.
M. de Monzie vient à son tour de prendre
position. Il fait tenir ses instructions aux
recteurs en une longue circulaire où, après
avoir refait l'historique de la question, il es-
time ne pas devoir donner suite aux sugges-
tions des congrès afin de ne pas encourager
les divisions linguistiques.
« Est-il donc vrai, écrit le ministre de l'ins-
truction publique, que le dialecfe local puisse
servir à enseigner le français. Ce n'est, à cet-
te heure l'avis d'aucun pédagogue qualifie.
Qui songe à mettre en œuvre le breton, le
basque ou le flamand pour faciliter l'intelli-
gence du français ? Faudra-t-il édicter des
règles différentes selon les régions et classer
les idiomes d'après les services qu'ils seraient
susceptibles de rendre à la pédagogie primai-
re. Comment, au surplus, accorder une telle
proposition avec les méthodes générales de
l'enseignement, avec la méthode directe dont
il est usé pour apprendre l'allemand ou l'an-
glais ? Se servira-t-on du languedocien com-
me truchement du français, tandis que le mot
d'ordre moderne est l'apprentissage du fran*
QAIS par le français Î Les objections rala*
Fondateurs (1869) .*
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS:
Ma Ma* twto mm
SEINS & S.-ET-OMB 40 » 21 * 11 »
FRANCS BT COLONIES 45 « 23 » 12 »
EIBANOEB ; ; 788 38' 20'
àdroggor 1toutes tes communications
au Directeur
ranaaieure r joùsj :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
POUR LA PUBLICITÉ, S'ADRESSER
AUX BUREAUX DU JOURNAL
ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
38, feoixle^rsurci de S-trsisloo-ujrGr» 3?~&_IRICS-3C*
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES :
Rédaction et Aénfaislralion : Nord 24-90,24-91. — Après 10 heures do soir: tome 04-ft
TRIBUNE LIBRE
Dettes et solidarité
.——-———— » ■ c ■ —
Depuis plus d'une semaine les experts
financiers belges discutent à Washing-
ton avec les experts américains, du rè-
glement de lia dette belge. Discussion
qui jusqu'ici n'a abouti à aucun résul-
tat, puisque les propositions belges ont
été rejetées par, les Américains et que
les contre-propositions américaines ont
été repoussées par les Belges.
De notre côté, nous sommes entrés en
conversation avec les Britanniques, con-
versations qui ne paraissent pas avoir
.ab ou ti.
Ainsi donc, l'on en est au même point
aujourd'hui qu'il y a cinq ans, en ce
qui concerne les dettes interalliées de
guerre. Sauf cependant que l'on com-
mence à causer, sans se comprendre, il
est vrai.
Que pense la France de ses dettes
envers les pays anglo-saxons, ses créan-
ciers pour plus de 150 milliards, capital
et intérêts bloqués ?
Reportons-nous à l'inventaire de M.
Clémentel, le premier du genre, d'un
.genre qui mériterait d'être cultivé.
M. Oléinentel écrivait :
« La guerre a exigé un appel général
à toutes les forces et à toutes les ressour-
ces des pays alliés et leur fusion inti-
me en un bloc dont la parfaite unité
permettait seule de résister aux violents
.assauts d'un commun ennemi. L'unité
de commandement, une étroite fraterni-
té entre nos armées ont opposé, sur tou-
te l'étendue du front, une muraille hu-
maine homogène aux- efforts de l'assail-
lant. Si nos trésoreries ne pouvaient
comporter la même unité de direction,
leur entente a, du moins, réalisé l'é-
troite mise en commun de leurs res-
sources respectives et les concours ré-
ciproques qu'elles se sont prêtés ont
seuls permis la recherche et le groupe-
ment des sommes nécessaires à- tous
pour la poursuite des hostilités jusqu'à
la victoire.
« Les petits pays ont trouvé, auprès
des Etats puissants, soit un aval de
ieurs engagements, soit les avances,
dont ils avaient un besoin urgent, quand
l'insuffisance de- leurs ressources pro-
pres n'assurait plus l'approvisionne-
ment de leurs caisses. e
« Les dettes intlliées traduisent des
échanges de ressources et enregistrent
des mouvements qui portaient d'un pays
à l'autre les fonds que chacun, dans sa
sphère propre, avait pu recueillir. Si
l'on abandonne le terrain juridique pour
élever à des vues plus hautes de coo-
pération et d'équité, une, rigoureuse jus-
lice semblerait commander t'addition
générale des dépenses de la guerre et
îeur répartition entre les Etats alliés,
proportionrnellement à la richesse de
chacun et sans tenir compte des enga-
gements particuliers que des nécessités
monventaivèes ont imposés. Ainsi seule-
ment serait récùlisée l'égallité entre tous
dans la somme des sacrifices.
« Et si, dans la balance où se mesu-
rera la contribution de chaque Etat à la
victoire commune, ne peut être pesé le
iSang qui fut versé, du moins la France
peut-elle espérer que le rang qu'eille oc-
cupe sur la longue liste des deuils et
des dévastations lui donnera droit à de
légitimes ménagements dans un domai-
ne où l'octroi de compensations doit être
envisagé.
« Un grand nombre de Français de
toutes conditionsCç.t de toutes opinions,
notamment dans les milieux parlemen-
taires, basent, au surplus, la légitimité
de ces compensations sur les droits de
la. France à d'amicales demandes recon-
ventionnelles à l'égard de ses propres
créanciers. Ils font ressortir qu'en fait,
d'Angleterre et les Etats-Unis, venus cer-
tes avec toutes leurs forces pour porter
secours au droit menacé en la personne
de la Belgique et de la France, eurent
en même temps pour objectif de ne
mination et son hégémonie. Le choix,
disent-ilst du territoire français comme
champ de bataille, champ de bataille
sur lequel se déroulèrent pendant qua-
tre ans les sanglantes péripéties de la
guerre, a valu à nos amis et alliés des
économies de temps, d'hommes et d'ar-
gent et a engendré, par contre, chez
(nous un surcroît considérable de dom-
mages, auquel il est équitable qu'ils
participent. Une ample créance devrait
illaître, ajoutent-ils, de ce chef en faveur
de notre pays, pour la réparation des
ruines et des pertes qu'il a subies du
ifait des armées ailliées.
« Enfin, certains ajoutent que les tré-
soreries des Etats-Unis et de l'Angle-
terre ont en caisses d'importantes taxes
sur les bénéfices réalisés du fait de nos
achats et commandes divers dans cha-
cun des pays prêteurs et qu'il serait
équitable que le montant de ces recet-
tes soit défalqué du chiffre de notre
dette. »
M. Clémentel n'a pas insisté sur ce
point particulier qui cependant a son
importance. Heureusement nos experts
n'auront pas à observer la même réser-
ve discrète.
Plus loin, M. Clémentel poursuit :
« La France connaît la cordialité des
liens qui, en dépit de certaines diver-
gences momentanées, bientôt effacées,
plont cessé de l'unir à l'Angleterre. Elle
lie saurait oublier quelles preuves de
solidarité, on pourrait dire de fraterni-
té, la Grande-Bretagne, avec le concours
de ses plus lointains Dominions, lui a
données dès le lendemain de la déclara-
tionÈ de guerre jusqu'à la victoire,; j
tée au prix de si lourds sacrifices com-
muns. Elle est convaincue que le règle-
ment de sa dette de guerre envers l'An-
gleterre sera réalisé de telle sorte qu'il
résultera de ce règlement un resserre-
ment nouveau des liens d'amitié qui
sont précieux aux deux peuples, que
rien, après les dures épreuves suppor-
tées pour une cause commune, ne sau-
rait séparer ni aujourd'hui ni dans l'a-
venir.
A l'extinction des dettes réglées en
équité, compte tenu de tous les éléments
qui les affectent selon les termes mêmes
du dernier accord de Paris, termes con-
firmés par le Premier ministre de Gran-
de-Bretagne dans son discours de clô-
ture de la, Conférence de Londres, ter-
mes dans lesquels se retrouve la pensée
qui inspira la proposition de Bonar Law
et de Lord Curzon, elle consacrera son
patient et courageux effort. Ainsi se jus-
tifiera lIa confiance que tous les prêteurs
du monde ont mis dans la parole d'un
peuple qui n'a cessé depuis dix ans de
donner les preuves de son énergie et de
son abnégation.
Est-ce la le Langage d'un peuple dé-
faillant et qui se refuse à reconnaître
ses dettes et à les acquitter ? Non. Sans
aucun doute.
Alors que penser des créanciers in-
transigeants qui répondent à ces fermes
paroles : l'argent n'a pas d'odeur, sauf
quand il est allemand. Payez-nous, mê-
me si l'Allemagne ne vous paye pas.
Il ne saurait y avoir délégation de cré-
ance. Débrouillez-vous. »
Hélas ! c'est ce que nous avons fait
en 1914, heureusement pour l'Angleter-
re et aussi pour l'Amérique.
R. ROUGEMONT.
EDITORIAL
a lté messa est.T. »
-.-
Le congrès socialiste, qui
avait commencé en tête de
Gorgone, finit en queue de
poisson.
La flamme des déclara-
tions incendiaires s'est étein-
te ; la virulence des vœux
révolutionnaires s'est apaisée.
La motion finale, votée selon les ri-
tes, ne casse rien, comme disent les
bonnes gens.
Elle semble volontairement impréci-
se et incolore ; elle se comptait dans
les sous-entendus et les grisailles.
Son auteur a manifestement voulu
s'évader de son sujet. Il a frôlé toutes
les questions sans se prononcer caté-
goriquement sur aucune. On reconnaît
la manière évasive, tortillée, finassière
'de M. Léon Blum, dont la casuistique
est si dissolvante, qu'il finit par se di-
luer lui-même.
Toutefois, si j'ai bien compris, les
socialistes renoncent à la politique de
soutien continu, tout en se réservant
de soutenir momentanément, en un ins-
tant et sur un point déterminés, un ca-
binet enclin à recevoir leur consigne.
Tout de même les socialistes repous-
sent la participation au pouvoir, tout
en se réservant de prendre le pouvoir
avec une participation subalterne des
radicaux.
Distinguo ! mes chers frères.
Le Socialisme ne veut pas s'embour-
geoiser ; mais il admet la socialisation
des bourgeois.
M. Blum ne participerait pas à un
ministère où M. Herriot serait prési-
dent du Conseil ; mais il daignerait
accueillir la collaboration de M. Her-
riot. dans un cabinet dont lui, Blum,
serait le président
C'est, comme vous voyez, le fin du
fin en attendant que tant de finasserie
soit la fin de la fin.
Au demeurant, au cours même du
congrès, M. Léon Blum qui — n'en dé-
plaise à ce pauvre M. Renaudel — est
le vrai chef du Socialisme S. F. I. O.,
a fait des déclarations sur la politique
de la France, où son internationalisme
foncier l'emporte une fois de plus sur
tout point de vue national.
Il est plaisant à ce propos que l'es-
prit rabbinique qui survit en M. Léon
Blum le conduise aux mêmes conclu-
sions d'utopie que l'abbé de Saint-
Pierre, chevauchant la chimère de la
Paix Universelle !
Le néo-messianisme de M. Léon
Blum serait un phénomène intellectuel
amusant à considérer, si le talent et la
culture incontestables du leader socia-
liste ne tendaient à la dissolution des
forces françaises, en présence de peu-
ples hostiles, qui tous conservent ou
renforcent leurs armements.
L'aveuglement des radicaux est-il
donc à ce point, qu'ils ne s'aperçevront
pas que, tel le personnage de la Danse
Macabre, M. Léon Blum, couronné de
roses et jouant de la flpte. les entraîne
vers l'ossuaire où s'achèvera leur imbé-
cile destin j5 -
- Edmond du MESNIL*
L'éloquence ne suffit pas longtemps à
conduire les événements.
René GOBLET.
La prochaine offensive
contre Abd el Krim
Le maréchal Pétain est parti pour le Maroc
m 0 «
Le maréchal Pétain, accompagné de son
chef d'état-major, le général Georges, des
colonels x Laura et Vincent et du capitaine
Millescamps, son officier d'ordonnance, est
parti hier soir, à 19 h. 45, pour Marseille.
Il embarque ce matin à la première heure
pour le Maroc et sera à Rabat samedi.
Le second voyage du généralissime des
armées françaises et coloniales au Maroc
sera infiniment plus important que le pre-
mier. Il va. sur place, se rendre compte de
l'exécution des mesures qu'il a prescrites
lors de son premier voyage et diriger en
personne des opérations importantes, dont
l'opération du général Boichut au nord de
Taza ne constitue que le lever de rideau.
Avant son départ de Paris, le maréchal
Pétain a c'onféré avec M. Painlevé.
! Déclarations de M. Painlevé
La conversation entre le président du
Conseil et le maréchal Pétain a duré près
d'une heure. A la suite de cet entretien, M.
Painlevé nous a fait les déclarations suivan-
tes : -
c Le maréchal Pétain retourne au Maroc
comme il avait été convenu à la suite de son
premier voyage. Il fera, cette 'fois, dans ce
LiiiLJit: rcut jvut nu*»
Tirailleurs en ligne dans le Djebel-Sarsar
pays, un séjour de plus longue durée car il
va arrêter, au cours d'entretiens avec le ma-
réchal Lyautey et le général Naulin, le plan
définitif d'opérations offensives dont les
préparatifs s'achèvent en ce moment.
« Il surveillera et contrôlera l'exécution
de ces préparatifs dont il a indiqué les di-
rectives. Il s'agit plus particulièrement de
l'équipement du front, dç, la rapidité des
moyens de transport, etc. qui sont, en ef-
fet, une chose capitale dans les opérations
à prévoir. ,
c Il importe de construire des routes de
pénétration et des routes de rocades acces-
sibles aux convois de ravitaillement et aux
autos-mitrailleuses. Il faut enfin procurer à
notre artillerie les mulets sans lesquels elle
est presque partout inutilisable et choisir les
terrains d'opération qui permettront l'em-
ploi des tanks.
« Bref, tous les moyens seront accumulés
et rationnellement employés pour rendre
l'offensive prochaine aussi rapide, aussi ef.
ficace et en même temps aussi peu coûteuse
en vies humaines que possible.
c Il convient de remarquer que la plupart
de ces travaux, si pénibles à accomplir, se-
ront singulièrement utiles à notre sécurité
dans l'avenir car ils permettront de garder
la frontière nord de notre zone avec le mi-
nimum d'effectifs.
« Malgré les fatigues d'une dure campa-
gne et d'une chaleur momentanément
très lourde, les troupes sont dans un magni-
fique état moral. Elles ont pleine confiance
de l'ascendant partout repris sur l'adver-
saire; elles attendant avec impatience le
moment où tous les moyens d'action néces-
saires seront à pied d'oeuvre. C'est alors
qu'elles recevront les directives du grand
chef qui va traverser la mer pour les rejoin-
dre et en qui elles ont la plus absolue con-
fiance. >
Le président du Conseil, en terminant
cette déclaration, a indiqué que le maréchal
Pétain rencontrerait demain, à Algésiras, le
général Primo de Rivera avec lequel il va
discuter de la coopération active des trou-
pes des deux nations.
Ajoutons que M. Painlevé, accompagné de
son chef de cabinet M. Appell, a tenu à se
rendre à la gare de Lyon pour y saluer le
maréchal Pétain au moment de son départ.
Il lui a déclaré :
« Je vous prie d'être mon. interprète au-
près de notre chère armée d'Afrique. Il n'est
pas une heure où je ne pense à elle. Je ne
puis choisir un plus heureux interprète
pour lui transmettre ma pensée. »
Une action de grande envergure
Casablanca, 18 août. — A l'ouest, le calme
est général.
Vers Ouezzun, la situation s'améliore de
jour en jour. Ainsi que l'indique le commu-
niqué officiel, les postes de Bou-Ganous et
Skiffa ont été ravitaillés sans encombre.
A l'est de Terroual, l'ennemi semble se
fortifier vers le nord.
Au centre, le calme persite également.
Les mehallas sont au repos après un efficace
nettoyage dg* la rive sud de l'Ouergha.
A l'est, une opération très importante est
menée par quatre colonnes mobiles, partant
l'une du bas Leben, ayant pour objectif
l'Oued el Ahmar; la deuxième du camp Des-
roches vers Nisd et les autres du centre
vers l'Oued Amelil. Elles représentent l'ef-
fectif d'un corps d'armée et d'une brigade
sous le commandement du général Boichut.
L'opération vise à dégager entièrement le
pays Tsoul et à libérer de toute menace la
route de Taza en même temps que de recti-
fier notre front.
Les Conseils généraux
AVEYRON. — M. Monsservin, sénateur,
réélu président, a prié ses concitoyens de
souscrire généreusement à l'emprunt-or pour
soutenir l'effort de nos soldats au Maroc,
collaborer à l'assainissement des finances et
tromper les espérances et les desseins de
Berlin et de Mcscou. « Que chacun fasse
acte de bon Français. En même temps qu'un
geste patriotique, chacun fera une bonne
affaire ! *
Le président a fait ensuite adopter une
adresse « aux vaillants soldats de la France,
qui défendent si courageusement, sur la
terre marocaine, la cause de la civilisation
et le respect des traités -
DORDOGNE. — Le Conseil général de la
Dordogne a décidé, à l'unanimité, d'envoyer
une adresse aux habitants du département
pour les inviter à souscrire à l'emprunt.
Sur la proposition de M. Sireyjol, séna-
teur, il a décidé également à l'unanimité
d'adresser à M. Painlevé et au gouverne-
ment l'expression de sa confiance pour sa
politique d'assainissement financier et de fé-
liciter M. Georges Bonnet, sous-secrétaire
d'Etat à la présidence du Conseil, nouvel élu
au Conseil général, pour l'œuvre qu'il a ac-
complie, notamment comme commissaire gé-
néral de l'emprunt.
OHARENTE-INFERIEURE, — Le docteur
Coyrard, sénateur, radical-socialiste, a été
réélu président. Après avoir salué la mé-
moire du docteur Bonneau, vice-président,
décédé depuis la dernière session, il a sou-
haité la bienvenue aux nouveaux élus, parmi
lesquels M. André Hesse, ministre des co-
lonies, conseiller général d'Ars-en-Ré. Il a
ensuite déploré le chiffre impressionnait
des abstentions aux dernières élections can-
tonales et en a trouvé les causes dans la
non-distribution des cartes électorales nou-
velles, les travaux des champs, les résultats
escomptés d'avance, l'intérêt relatif que les
populations apportent à ce genre de consul-
tations, la situation confuse, l'incertitude et
les difficultés de l'heure présente.
JURA. — M. Charles Dumont, sénateur,
ancien ministre des finances, radical-socia-
liste, a été réélu président à l'unanimité.
-
M, Caillaux à Londres
Nous avons déjà indiqué que M. Caillaux,
ministre des finances, se rendrait prochaine-
ment à Dondres pour y discuter la question
de* la consolidation de la dette française en-
vers l'Angleterre.
Bien que la date ne soit pas définitive-
ment fixée, on peut considérer que ce voyage
aura lieu au cours de la semaine prochaine.
.—. ♦ ■>♦<» > ■ —
Le pacte de garantie
La réponse au Reich
La réponse française' à la note allemande
du 20 juillet est entre les mains de notre
ambassadeur à Berlin. Mais elle ne sera re-
'mise que lorsque les sentiments des cabi-
nets de Bruxelles et de Rome se seront ma-
nifestés, ce qui ne saurait tarder.
Une dépêche de Bruxelles annonce que la
note française a recueilli le plein assenti-
ment du gouvernement belge.
L'expression de cet accord sera transmise
aujourd'hui au Quai d'Orsay.
On prévoit que la réponse de l'Italie ne
saurait tarder. Dans ces conditions, la note
française pourra être remise samedi à M.
Stresemann, --.-' q_. -
LE CONGRES DE LA SALLE JAPY
Le parti socialiste
fait cavalier seul
————— .e
Par 2.210 voix contre 559, le congrès de la S. F. 0.
a voté la motion de M. Léon Blum qai condamne la
participation ministérielle et consacre la rupture du Cartel
-——.—— ————
On sait que le congrès socialiste avait dé-
signé, comme d'habitude, une commission
des résolutions chargée de lui rapporter le
texte d'une motion sur la politique générale
du parti en ce qui touche la politique de sou-
tien et le principe de la participation minifà
térielle.
Cette commission s'était mise aisément
d'accord sur certaines questions : la guerre
du Maroc, au sujet de laquelle ses membres
demandent la publication des conditions de
paix prévues par l'accord franco-espagnol.
tout en se prononçant contre l'évacuation
immédiate qui provoquerait les pires com-
plications et les pires dangers; l'inscription
à l'ordre du jour des prochains congrès d'un
programme coloniaF socialiste; la convoca-
tion prochaine des Chambres, suggérée par
M. Pressemane, et, enfin, le dépôt sur le bu-
reau de la Chambre d'un projet de loi éta-
blissant la représentation proportionnelle
intégrale, afin d'obliger les 45 députés so-
cialistes qui ont récemment voté contre le
principe de ce mode de scrutin à rentrer
dans la discipline du parti.
En ce qui concerne cependant la politique
générale du parti — participation et soutien
— la commission, n'ayant pu se mettre d'ac-
cord, a dû se réunir de nouveau pour élabo-
rer le texte définitif de sa majorité qu'elle
a rapporté hier matin au congrès, réuni sous
la présidence de M. Compère-Morel.
La motion unique présentée par la com-
mission relative aux événements du Maroc,
à la nécessité de la convocation des Cham-
bres et à l'étude d'un programme colonial,
est adoptée à l'unanimité.
Pour ce qui est du principe de la partici-
pation ministérielle et de la politique de
soutien, deux mictions sont soumises à l'as-
semblée : l'une par les 26 membres de la
majorité de la commission, parmi lesquels
on compte M. Léon Blum; l'autre par les
5 membres de sa minorité, parmi lesquels
M. Pierre Renaudel.
L'a motion Renaudel
M. Blum, rapporteur de la résolution, ex-
plique très brièvement que dès l'ouverture
de la séance, la commission se trouve en
présence d'une résolution Renaudel dont ta
plus grande partie apparaît pouvoir être ac-
ceptée. La majorité ne pouvait accepter sa
conclusion relative à la participation. « Nous
avons donc proposé une résolution commu'
ne sur cette première partie, dit M. Léon
Blum. Renaudel nous a dit qu'il ne pouvait
accepter de résolution commune, parce que
toute résolution d'ensemble laisserait sup-
poser que ses amis et lui ne diffèrent de la
majorité que sur la question ministérielle.
Devant cet argument qui m'a paru invinci.
ble, nous nous sommes inclinés et vous vous
trouvez devant deux textes. Vous vous pro-
noncerez. »
M. Renaudel, au nom de la minorité de la
commission, donne lecture de la résolution
du Var. Elle est très longue, énumère l'en-
semble des événements politiques qui se
sont déroulés depuis le 11 mai et rappelle
la fidélité de la politique de soutien appor-
tée à M. Herriot.
Sur la participation, la motion Renaudel
Contient la déclaration suivante :
Le parti sait aussi la gravité des circons-
tances et qu'elles peuvent réclamer de véri-
tables mesures de salut public et social.
A un gouvernement qui serait prêt à les
proposer en même temps qu'à poursuivre
les réalisations précises actuellement ré-
clamées, à un gouvernement qui marquera
sa volonté d'écarter les dangers de guerre
par l'acceptation de l'organisatwn méthodi-
que de la paix, le parti socialiste refuserait-
il un concours pouvant aller jusqu'à sa par-
ticipation gouvernementale 1
C'est une question qu'il ne veut pas plus
écarter qu'il n'écarte l'hypothèse d'une ac-
tion révolutionnaire contre un gouvernement
de réaction violente.
Ce sont les circonstances elles-mêmes qui
pourraient dicter sur ces points sa déciiions
définitive.
M. Renaudel veut dire pourquoi il a tenu
à avoir une résolution distincte.
— Chacun, ici, dit-il, devrait dire nettement
sa. pensée. Est-ce que tous les signataires de la
motion de la majorité sont partisans de la
politique de soutien ?' Non. De là les limi-
tations dont on l'entoure. Par exemple, on s'est
élevé û maintes reprises contre les accords
de groupe à groupe pour l'élaboration d'ordres
du jour communs aux groupements de la ma-
jorité. Est-ce qu'ils persisteront à critiquer
l'action du groupement socialiste à ce pro-
pos ?
— Oui, interrompt M. Zyromaki.
— Bien. Voilà qui justifie le maintien d'une
motion de minorité qui ne soit pas une motoin
équivoque attestée par ton interruption.
M. Renaudel ajoute qu'il pose la question
de participation, aussi bien pour le parti
que pour l'opinion. Il prend date, car la ma-
jorité qui va se prononcer contre la partici-
pation est trop considérable pour être signi-
ficative. La question restera donc posée
après le rejet de sa proposition. Si les cir-
constances qu'elle prévoit se réalisent, il est
assuré qu'alors une majorité non moins con-
sidérable la votera.
Les deux motions, mises aux voix, celle
de M. Blum fut adoptée par 2.210 mandats
contre 559 à la motion Renaudel.
La motion de la majorité
Voici texte de la résolution adoptée :
La mission du parti socialiste est de grou-
per et d'instruire les travailleurs en parti in-
ternational de classe. Mais l'accomplissement
de cette mission ne le rend pas indifférent au
mouvement des faits politiques. Il n'a ja-
mais oublié et n'oublie pas que de l'état des
institutions et de l'opinion publique dépen.
dent , réciïiïattôn des réformes impnéàia'
tes exigées par la classe ouvrière et, dan.
une large mesure, le succès de son propre
effort d'organisation et d'éducation. Il s'est
toujours efforcé d'exercer, sur l'évolution des
faits politiques, l'action la mieux appropriée
aux circonstances et la plus favorable aux
intérêts du prolétariat. Il continuera d'agir en
ce sens, et d'employer à cette fin toute sa
puissance parlementaire.
Il affirme d'autant plus nettement cette
résolution à l'heure où le Bloc national, c'est.
à-dire la forme de réaction la plus dange-
reuse pour les libertés ouvrières et pour la
paix internationaleu bien que trois fois vain-
cu dans les luttes électorales, tente au Parle-
ment un retour offensif. S'il juge impossible
de continuer son soutien parlementaire au co*
'binet actuel, c'est précisément parce qu'il
n'entend pas faiblir dans la lutte engagée
contre la réaction, et qu'il veut rester fidèle
4 la volonté exprimée par le suffrage univer*
sel.
Pour les mêmes raisons, il est prêt à aider
de son appui tout gouvernement qui tenterait
un effort vigoureux pour faire aboutir les me-
sures réclamées par le prolétariat — notam.
ment en ce qui concerne l'organisation de la
paix, l'assainissement financier, la justice fis-
cale, les assurances sociales, la réforme mili-
taire, la refonte de l'enseignement — et qui
ne reculerait pas dans cet effort devant la ré-
sistance des forces associées du grand capi-
talisme et du conservatisme politique.
L'appui du parti, dans ce cas, prendrait, la
forme du soutien parlementaire, tel qu'il a
été défini par la résolution de Grenoble, dont
l'objet était, tout en assurant à cette tacti-
que sa pleine efficacité, de préserver l'en-
tière indépendance du parti, et l'expression
complète de sa pensée sur tous les problèmes
et sur tous les sujets.
Par contre, il continue dfécarter la parti.,
ëipation- éventuelle du parti socialiste à 1
gouvernement constitué par d'autres partis.
Indépendamment des difficultés qui découlent,
du caractère même de l'action Socialiste, la
participation, dans l'état actueZ j du parti et
dans l'ensemble des circonstances politiques.
ne pourrait que nuire à l'intérét des travail..
levirs et du socialisme lui-même, sans fadU
ter d'ailleurs en aucun cas et dans aucune me"
sure la tâche d'un gouvernement démocra«
tique.
Le congrès rappelle aux élus que les divi..
sions de vote, toujours nuisibles à la pro.
pagande et à la cohésion morale des militants
sont moins admissibles encore quand .le parti
pratique la politique de soutien dont l'unité
de vote est, en fait, la condition nécessaire.
Il rappelle enfin à tâks ses organismes élus
et militants que le socialisme n'a jamais en.
tendu se laisser englober ou absorber dans
aucun bloc ou cartel permanent de partis po.
litiqu es, et qu'il est plus que jamais néces-
saire, pour prévenir des confusions dont pro.
fiteraient seuls ses adversaires, de préser-
ver le caractère distinct de sa popagande
comme de son action électorale, le respect
absolu de son indépendance comme de 8e
règles propres d'organisation.
La réforme électorale
Après le vote s'est posée la question du
mode de scrutin. La commission proposant
la motion que. l'ton sait en faveur de la re-
présentation proportionnelle, tout en envisa
geant le retour au scrutin d'arrondissement
si la représentation proportionnelle échoue,
divers orateurs, entre autres M. Lebas, ont
formulé les réserves auxquelles on s'attend
dait. La motion de la commission a cepea*
dant été adoptée par 2.199 voix contre 595,
et 38 abstentions.
Le congrès a terminé ses travaux après
avoir adopté un ordre du jour de protesta-
tion contre l'exécution de Botwin en Polo*
gne, et contre les poursuites dont divers mi- -
litants, socialistes ou communistes, sont
l'objet en Pologne et ailleurs. i
Les idiomes locaux
dans l'Enseignement
M. de Monzie prend position contre
l'emploi du patois par les instituteurs
Plusieurs groupements régionalistes ont
saisi à nouveau le ministre de l'instruction
publique de requêtes tendant à autoriser les
maîtres de l'enseignement à utiliser les
idiomes locaux (basque, breton gascon, lan-
gue d'oc, etc.), pour l'enseignement du fran-
çais dans les écoles primaires.
M. de Monzie vient à son tour de prendre
position. Il fait tenir ses instructions aux
recteurs en une longue circulaire où, après
avoir refait l'historique de la question, il es-
time ne pas devoir donner suite aux sugges-
tions des congrès afin de ne pas encourager
les divisions linguistiques.
« Est-il donc vrai, écrit le ministre de l'ins-
truction publique, que le dialecfe local puisse
servir à enseigner le français. Ce n'est, à cet-
te heure l'avis d'aucun pédagogue qualifie.
Qui songe à mettre en œuvre le breton, le
basque ou le flamand pour faciliter l'intelli-
gence du français ? Faudra-t-il édicter des
règles différentes selon les régions et classer
les idiomes d'après les services qu'ils seraient
susceptibles de rendre à la pédagogie primai-
re. Comment, au surplus, accorder une telle
proposition avec les méthodes générales de
l'enseignement, avec la méthode directe dont
il est usé pour apprendre l'allemand ou l'an-
glais ? Se servira-t-on du languedocien com-
me truchement du français, tandis que le mot
d'ordre moderne est l'apprentissage du fran*
QAIS par le français Î Les objections rala*
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