Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-12-24
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 décembre 1922 24 décembre 1922
Description : 1922/12/24 (N19005). 1922/12/24 (N19005).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7554003g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
4 NIVOSE, AN 131. — 1T 19005
le wméto : QUINZE CENTIMES
DIMANCHE 24 DECEMBRE 1922. — N* 1900$
Fontfatown (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
kj «Mil (Nbwb
SŒf» A a-crOns.*** 8S » 80 » 10 »
FBAITCB A Colonies.* 41 a 22 » 11 »
ttRAKÂdrtsw toutes les o&mlllllnÍettfi.
au Directeur
ffêdactear en chef:
RAYMOND LANGE
POUR LA PU BLiciirÉ, SADRESSF-R
AUX BUREAUX DU JOURNAL
ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
REDACTION # ADMINISTRATION :
- sas, boulevard - de - Strasbourg. PARIS-X*
Directeur : EDMOND DU MESNIL
t TÉLÉPHONES:
Rédaction et Admfojtfration : Nord 24-90,24-91. — Après 10 bem da soir : Rtnette 84-18
TRIBUNE LIBRE
t!"'!'!!' !! !! M! <. m .!t
Autour des Réparations
O
Par la faute des négociateurs outrecui-
dants de Versailles, pour avoir commis les
pires erreurs au triple point de vue mili-
taire, politique et économique, nous en
sommes aujourd'hui, quatre ans après
l'armistice, au point mort au point de vue
des réparations. Et la confusion ne fait
que s'accroître dans les esprits, touchant
des revendications mal définies, ne pro-
cédant encore d'aucun programme cons-
jtructif bien établi.
Pour nous en tenir à l'essentiel, nous
n'avons su ni désarmer l'Allemagne, ni
Jrompre son unité, funeste à la paix de
l'Europe, ni transformer sa dette publi-
que en une dette commerciale mobilisa-
ble. Nous en sommes encore à fixer sé-
rieusement le montant de cette dernière,
primitivement évaluée par MM. Klotz et
Tardieu à 500 milliards; et nos vaines
iexigences ne nous ont conduits encore, de
imenaces en menaces jamais exécutées,
* Que de moratorium en moratorium.
Tous ceux qui, quatre ans durant, fi-
rent profession de réclamer l'occupation
W militaire » de la Ruhr, y renoncent
soudain, Tardieu lui-même comme Dau-
det et comme Hervé. Politique de <( vel-
léitaires » et d'inconséquents qui ne sa-
vent ce qu'ils veulent ni où ils vont. M.
Francois-Marsal cependant recommande
au Sénat d'appliquer aux issues du bassin
de la Ruhr la taxe sur le chiffre d'affaires.
Excellent moyen pour en paralyser net la
production et encourager les industriels
a llemands à arrêter le travail.
Des conflits entre patrons et ouvriers
en résulteront-ils ? M. François-Marsal
n'en a cure. Ce sera d'ailleurs tout béné-
nce. à l'en croire, pour les industries al-
liées. en général, et le Comité des forges,
«n particulier.
Par ailleurs, dans le Palatinat, après
Savoir défriché des forêts entières et en--
levé des terrains immenses à l'agricul-
ture, nous nous exercerons au lancement
des bombes asphyxiantes, jusqu'à épuise-
ment d'un crédit de 13 milliards de
marks.
Ainsi donnerons-nous à la démocratie
allemande que nous n'avons su encore ni
reconnaître ni soutenir et qui souffre des
pires misères, la plus haute idée de nos
capacités économiques et militaires
- La victoire, à vrai dire, ne confère-
t-elle pas d'autres devoirs et d'autres res-
ponsabilités ?
Nous persistons à réclamer à l'Allema-
e le règlement de sa dette, ce qui
n'est que justice; mais nous avons suc-
cessivement repoussé les deux modalités
de réparations qui s'offraient à elle : ré-
parations en nature et en main-d' œuvre.
Le Bloc national y était furieusement op-
posé. Pour les paiements en espèces, nous
avons attendu que la dépréciation du
mark-papier les aient rendus impossi-
bles.
Si bien que, d'une part, les accords de
Wiesbaden et ceux de Stinnes-Lubersac
ont été conclus trop tard; et que, de
l'autre, l'effondrement même du mark in-
terdit aux industriels allemands d'offrir
aux régions dévastées des marchandises.
Le Reich ne pourrait, en effet, les leur
rembourser qu'en aggravant à l'infini son
déficit.
Systématiquement, la grande industrie
allemande a repris ses méthodes commer-
ciales déloyales d'avant-guerre, pour re-
conquérir à tout prix, à coup de dum-
ping, les marchés qui lui avaient échappé.
Pourquoi ne nous y sommes-nous pas op-
posés ?
En vendant aux pays à change élevé,
les exportateurs allemands ont réalisé
plusieurs milliards d'excellentes « devi-
ses » anglaises, américaines, suédoises ou
hollandaises. Mais ces milliards sont en
dépôt dans des banques étrangères. Com-
ment pourrions-nous les saisir ?
Ne nous leurrons d'aucune illusion à
cet égard. Seule la stabilisation du mark,
flui ne se réalisera pas en un jour. f,..,.
rentrer ces « devises » en Allemagne et
.rendra de nouveau possibles les verse-
ments en espèces et les réparations en
.pâture. Alors, suivant le mot de Delaisi,
;Ies mandataires cesseront d'attendre sous
l'orme.
Fixer définitivement le montant de la
dette allemande, compenser les dettes in-
teralliées, établir le contrôle internatio-
nal des Etats en faillite, ouvrir enfin des
crédits internationaux et les faire admi -
nistrer par la Société des nations, sont les
seuls moyens d'assurer la reconstruction
des régions dévastées, de l' Aïkmagne
^désorganisée et de l'Europe.
L'exemple tout récent de l'Autriche est
à cet égard des plus significatifs. Pour sa
restauration, un emprunt de 650 millions
de couronnes a été contracté et une nou-
velle banque d'émission créée, afin de
mettre un terme à l'émission indéfinie de
billets sans couverture. Le déficit du bud-
get est ainsi couvert jusqu'à la fin de
1922, grâce à l'émission de Bons du tré-
sor garantis par les revenus des douanes
et des tabacs. Un programme de réfor-
mes enfin a été arrêté, qui est destiné à
assurer l'équilibre du budget, dès la fin
de 1924.
Résultat : la couronne autrichienne,
après s'être stabilisée, remonte aujour-
d'hui sensiblement; on peut dire qu'elle
revient de loin.
Pourquoi, comme le demande notre
ami Georges Scelle, le contrôle de la So-
ciété des nations ne s'appliquerait-i! pas
également à l'Allemagne et ne résoudrait-
il pas le problème mondial des répara-
tions ?
P.-René CHAVAGNES,
Secrétaire général de la Ligut
de la République.
—————————— ") et'- ( —
EDITORIAL
Finissons-en
Noël passera sans que la
conférence de Lausanne ait
fait un seul pas effectif
dans la voie des refllisa-
tions. Lord Curzon devra.
en maugréant, se contenter,
le soir du Réveillon, d'un
pudding helvétique ; le houx aux baies
rouges du canton de Vaud lui rappellera
bien mal le jyMt symbolique des tradi-
tions d'Albion.
Cependant que la paix orientale res-
tera encore dans les limbes !
Depuis plus de cinq semaines qu'est
réunie la conférence, elle a, purement et
simplement, piétiné sur place. Discus-
sions, palabres, contradictions, consulta-
tions n'ont abouti qu'au néant et à l'in-
capacité• Aucune solution précise : de-ci,
de-là, quelques esquisses, quelques pro-
jets, des idées générales, des vues d'en-
semble ; mais pas un acte, pas un con-
trat, pas un article de traité..
Dans la question de la Thrace, après
avoir longtemps erré sans parvenir à un
accord, l'on décida de, remettre à plua
tard la solution nécessaire.
Pour le régime des Détroits, au mo-
ment d'arriver au but, les Turcs, encore,
demandèrent un délai et l'on attend tou-
jours une décision. Ismet pacha se réfu-
gie dans le maquis de discussions cam,,,,
pliquées, et les conversations privées
qu'il a avec les représentants de l'En-
tente n'ont pas jusqu'alors donné de ré-
sultats plus positifs que les séances de
eomrnission..
Il faudrait, cepehdant. en sortir. i
jouer avec la bonne volonté de l'opinion
européenne, on risque aussi de la lasser.
La faculté de patience, même de diplo-
mates, habitués aux compositions, a des
limites. Un jour prochain, Lord Curzon
en sera quitte pour, à nouveau, frapper
du pping sur la table et rappeler aux dé-
légués ottomans que les marchandages
sans dignité ont trop duré. Sans doute,
y aura-t-il encore une minute d'émotion.
nous entendrons des pleurs et des grin-
cements de dents.
Pourquoi, hélas, en arriver là, a.lor
que les alliés ont donné tant de preuves
d'une large conciliation et qu'avec un
peu de bonne volonté, on arriverait si
bien à contenter tout le monde. et même
le Grand Turc ?
Raymond LANGE.
-——————— ) - -.-
Comment ils senf reconnaissants !
Malgré toutes les bassesses et les platitudes
du Bloc national, le Vatican continue à se
moquer des intérêts de la France, et ne perd
pas une occasion de prendre nettement posi-
tion contre nous.
Depuis des années, la France assumait la
protection des chrétiens en Chine, et le gou-
vernement chinois n'était en relation avec le
Vatican que par notre intermédiaire.
Malgré les instances réitérées de Guillau-
me II, Léon XIII, Pie X et Benoist XV s'é-
taient toujours refusés à changer cet état de
choses.
Pie XI a voulu passer outre. Malgré les o,
nervations de notre représentant au Vatican,
41 vient de nommer à Pékin un délégué apos-
tolique pour la « protection et l'honneur de la
religion catholique ».
C'est littéralement dêaaerabrer notaja in-
fluence en Chine.
Si c'est là tout le résultat obtenu par M.
Jonnart au « poste d'écoute » de Rome, est-ce
bien la peine de maintenir un représentant di-
plomatique?
Et le Bloc national avalera cette couleuvre
en rendant grâces & Sa Sainteté !
Les arbres qui s'illumineront cette nuit
l'arrivée des sapins sur le quai (aux Pleurs 1
On dit.
En Passant
Une vague de puritanisme passe sur l'Amé-
rique sèche, qui bientôt va se consumer dans
l'ascétisme le plus complet. Une dépêche de
New-York annonce qu'une ligue vient de se
former, ayant pour tfut de poursuivre avec
ac harnement. ce-senre de marchandage aimatfie
au'on appelle le flirt.
Les membres de cette digue ne paient au-
cune cotisation ; ils doivent seulement s'en-
gager à. faire chacun cina nouveaux prosé-
Svtes et portent comme insigne un îézard percé
d'une épingle {?).
On ne badine 'pas avec le flirt au pays du
tanso !
.Au fait, qu'est-ce que le flirt ?
Le « conter fleurette » de nos grands pa-
rrnts n'était-il rien d'autre que le « flirt » de
nos .enfants ?
A entendre nos mères soupirer : « De mon
temps Ses femmes étaient plus réservées. »
Et nos pères : « De mon temps, les hom-
mes étaient plus respectueux », nous finis-
sens par croire que les jeunes gens - d'aujour-
cVhtu; sont beaucoup plus « avancés. » (style
militaire), que ne l'étaient nos. parents, puis-
qu'ils semblent, de très bonne heure, ne plus
t-ten ignorer de la « carte du tendre (stytie
géographique).
Le grand philosophe1, François de Curel, con-
sidère ces coquetteries entre l'homme et la
femme commo les jeux de la biche et du cerf.
II. nous accorde un peu plus de ruse (un peu
(plus d'hypocrisie aussi) , mais il affirme que
ce n'est pas autrement différent, ni surtout
d'un ordre supérieur aux préoccupations des
hôtes de la forêt.
Cependant. le flirt peut parfois n'être qu'une
sympathie intellectuelle jjuste assez fragile
oour être agréablement troublante et à (peine
;:¡.ngereÙse.
Oui., mais. où s'arrête le flirt. ?
Le flirt anglais ressemble, dit-on, aux ro-
b{;S de l'année dernière, qui commençaient tard
et finissaient tôt.
Quant au flirt français, je persiste à croire
qu'il occupe son temps à. de spirituels et ga-
flants bavardages, rien de plus. ou presque.
Si le flirt, en Amérique, est devenu un pé-
ril pour la morale publique, c'est probable-
ment que l'art de la conversation y est dé-
laissé.
Ch. RABETT.
Aujourd'hui
Autopsies de mouettes.
.La. semaine dernière, des mouettes ont été
trouvées mortes. Comme elles ne semblaient
pas mortes de leur mort. naturelle, les An-
glais (ceci se passait en Angleterre), pensè-
rent qu'il serait intéressant de pratiquer des
autopsies.
Albion défend ses oiseaux ! Qu'y a-t-il de
risible à cela f
On défend aussi le souvenir des animaux
victimes de la guerre, puisque la municipalité
de Westminster a décidé d'cxarniner un pro-
jet tendant à élever un monument aux ani-
maux victimes de la guerre. Pourquoi pas ?
Victimes de la crise des logements.
Ce sont les célibataires autrichiens.
La crise du logement est tellement aiguë à
Vienne qu'on a décidé d'interdire aux céliba-
taires d'occuper un appartement ou une mai-
son.
L'hôtel et la pension de famille sont les
seuls gttes autorisés. à moins qu'ils ne con-
sentent à prendre femme dans un délai de
15 4ours.
Les agents obligent îles locataires céUba-
tairas à vi4er les lieux si dans les 15 jours
qui suivent leur première visite, ils n'ont
convolé en justes noces.
Tous les célibataires viennois épousent leur
lionne ou leur cuisinière.
Et voici qui parait devoir remédier à la
crise de la dépopulation. Qu'on y songe.
Reverrons-nous le Barathre ?
Noire spirituel confrère, Scaferlati, remar-
que dans rEclair :
Beverrons-nous le Barathre !
On sait que les Lacédémonien-s y jetaient
à leur naissance, les sujets malingres ou in-
désirables.
Deux savants, l'un Suisse, Vautre Allemand,
semblent avoir une mentalité assez Spartiate.
En effet, le professeur Hoche, de Fribourg,
soutient la thèse que l'Etat devrait faire dis-
paraître les individus dont l'existence est inu.
tile ou nuisible, par exemple les fous incura-
bles.
Le député Borchardt, dans la Revue de
Droit pénal allemand, soutient la même thèse
au point de vue juridique.
On ne sait pas si ces messieurs ont classé
le kaiser parmi les fous incurables et dange-
reux.
Ve Tapin.
AU LUXEMBOURG
----.,:
Le Bloc National contre les Préfets
En ce temps là, « r Aisne dévastée » était
sinon heureuse du moins hors classe, il s'agit
de sa préfecture.
Successivement de hors classe, après les
premiers efforts de reconstruction, la préfec-
ture ne fut plus que de lre classe, puis enfin
seulement de 2e classe; alors on y nomma un
bon fonctionnaire républicain. M. Bourrienne
qui avait été sept ans sous-préfet de Roanne,
à la grande satisfaction des républicains de
la Loire, et après préfet des Landes à la
même satisfaction.
Cela ne faisait pas l'affaire de MM. Touron,
Desjardins et consorts. Cee" messieurs exi-
gèrent qu'on débarquât M. Bourrienne.
M. Maunoury, ministre de. l'intérieur, se
'refusa d'abord à sacrifier ce collaborateur,
mais sur les injonctions directes du Bloc
National il demanda 'à l'intéressé lui-même
sa demande de mutation.
M. Bourrienne, à peine installé depuis
quelques jours, s'y refusa : alors parut un dé-
cret (Officiel d'hier, 23 décembre) décidant
que la préfecture de l'Aisne ne serait plus
que de S4 classe et on y nomme un. nouveau
titulaire en remplacement de >1. Bourrienne
.«'appelë à d'autres fonctions », autres fonc-
tions non définies, parce qu'on ne lui a
rien offert.
M. Fernand Merlin, sénateur. de la Loire;
où, M. Bourrienne fut son préfet, posera à
la prochaine séance du Sénat une question
au ministre de l'intérieur sur le déplacement
,l'office de son préfet, parce que républicain.
De son côté, M. Ringuier, député de l'Aisne,
a déposé une demande d'interpellation « sur
les raisons qui ont motivé le mouvement pré-
fectoral du 22 décembre et le déclassement
dev3a préfecture ie l'Aisne, a
—————————— ) -.- - ( -,
Notre appel est entendu!
A plusieurs reprises, par !la plume autori-
sée de notre collaborateur Pierre d'Hugues,
nous avons demandé qu'un digne hommage
soit rendu à un des plus valeureux soldats
de la grande guerre, Henri Collignon, ancien
préfet, conseiller d'Etat, commandeur de la
Légion d'honneur, engagé volontaire à 59 ans,
mort au champ d'honneur en allant relever,
sous le feu, un camarade blessé.
Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, l'Union
nationale des combattants s'est occupée de
consacrer d'une façon durable le magnifique
exemple de ce grand entre les grands. Par une
lettre adressée, il y a une dizaine de jours, au
président du Conseil municipal, MM. V. Beau-
regard et Ch. Bertrand, secrétaires généraux
de l'U. N. C., demandent qu'une des premières
mes qui soient ouvertes à Paris porte le nom
d'Henri Collignon.
« Les anciens combattants, diilent-Hs, esti-
ment que cet admirable exemple ne fut pas
glorifié comme il eût convenu et comptent sur
la Ville de Paris pour lui assurer une juste
consécration. »
M. Hébrard de Villeneuve, vice-président du
Conseil d'Etat, s'est associé, au nom de cette
Assemblée", à un vœu si légitime.
Souhaitons qu'il soit réalisé.
Notre appel n'aura pas été vain.
-————————— ) amo <
DESCENTE CELESTE
UN AVION ATTERRIT
devant le Grand-Palais
A la grande stupéfaction des quelques rares
passants qui se trouvaient hier matin, vers
8 h. 30. avenue Alexandre III, un avion, qui
volait depuis quelques instants à faible hau-
teur, a atterri devant le Grand Palais.
Parti vers 8 h. 15 de son port d'attache d'Is-
sy-les-Moulineaux sur son-petit biplan Caudron
à ailes repliables, l'aviateur Jean Becheler sur-
volait bientôt les Champs-Elysées et, après un
brusque virage au-dessus du faubourg Saint-
Honoré, traversait l'avenue des Champs-Ely-
sées à quelque 11) mètres d'altitude. Bien que
fortement secoué par les remous, l'appareil
s'engageait ensuite dans l'avenue Alexan-
dre III, la survolait pendant quelques mètres,
puis se posait d'une façon impeccable face à
la porte d'entrée du Salon de Œ'Aérona'Utique.
Aidé dun camarade, l'audacieux aviateur
pliait en quelques minutes les ailes de son ap-
pareil, qu'il garait le long du trottoir, parmi
d'autres voitures.
C'est évidemment un beau tour de force.
Mais Jean Becheler, en atterrissant en pleine
ville, avait enfreint les règlements .de police.
Un gardien de la paix le lui fit comprendre
par un procès-verbal dressé sur-le-champ et
par la défense de repartir en empruntant la
voie des airs. Ce fut sur un modeste camion
que l'appareil regagna son hangar.
L'ECHEANCE APPROCHE:
H. Cuno nous ofirira-t-il des milliards
ou de simples promesses?.
oo%oo —————————
Nous le saurons la semaine prochaine. — En attendant
le Chancelier confère avec les chefs de parti
Berlin, 2S décembre. — Les ministres d'Em-
pire des affaires étrangères, des finances et
de l'économio publique se sont entretenus
hier avec les chefs de tous les partis politi-
ques, depuis les nationalistes jusqu'aux so-
cialistes. Ils les ont mis au courant des pro-
*
iets du gouvernement dans la question des
réparations. Jusqu'ici, aucun résultat positif
n'a été atteint et une décision n'interviendra
pas avant le milieu de la semaine prochaine.
1 tes représentants du - gouvernement rece-
vront, le 28 décembre, les chefs socialistes et
l'on assure qu'à cette occasion, les syndicats
auraient établi un programme commun en
vue de ces entretiens.
!La question la plus difficile à Tésoudre res-
te toujours, selon le « Vorwaerts D. celle de
la somme et des garanties à fournir. Les con-
flits d'intérêts au sein de l'industrie consti-
tuent une grosse difficulté ; 'on déclare tou-
tefois qu'une partie de la grosse industrie a
abandonné sa résistance absolue à une solu-
tion provisoire des réparations, tandis que le
groupe Stinnes maintient toujours son point
de vue que sen) le règlement définitif de tout
le Droblème est acceptable.
LES DISPONIBILITES DE LA GRANDE
INDUSTRIE
Berlin, 25 décembre. —• Le « Vorwaerts »
écrit, au sujet de la question des réparations,
que seule l'industrie allemande peut offrir des
garanties suffisantes. Non seulement, elle pos-
aède des ressources en nature, mais aussi des
réserves en devises en deçà et au delà des
frontières allemandes. Contrairement à la
grande masse de la population allemande,
elle n'a supporté jusqu'à présent aucun sacri-
fice dans les réparations et elle a réalisé des
bénéfices importants par les livraisons en na-
ture, en exploitant les conditions favorables
d'exportation et en adaptant les prix des pro
duits fabriqués en Allemagne aux prix mon-
diaux,/et même en les dépassant.
On déclare, d'autre part, que le gouverne-
ment, avant de se prononcer définitivement,
attend d'importants rapports de l'étranger.
notamment de l'ambassadeur d'Allemagne à
Washington.
UN EMPRUNT POUR LA FRANCE
Londres, 23 décembre. — Le correspondant
du « Daily News » à 'Berlin dit que dans les
milieux gouvernementaux et industriels alle-
mands, on se montre de plus en plus convain-
cus qu'il faut offrir de l'argent à la France.
Ceci explique ila raison pour laquelle on
estime aujourd'hui que la totalité du produit
de l'emprunt intérieur que se propose d'émet-
tre l'Allemagne, doit être offert ù la France
et non plus, comme il avait d'abord été sug-
géré, qu'une partie de cette somme doit être
réservée à la stabilisation du mark.
Par contre, ajoute le correspondant, le gou-
vernement et les chefs de l'industrie alle-
mande ont discuté à nouveau le discours de
M. Poincaré au Sénat et ils paraissent unani-
mes à estimer que l'Allemagne doit combat-
tre résolument les demandes de la France en
ce qui concerne les gages productifs.
UN MESSAGE DU CHANCELIER CUNO
Berlin, 23 décembre. — Le chancelier Cuno
a rédigé à l'occasion de Noël un message au
peuple allemand où il préconise l'union dans
les heures difficiles actuelles.
L'an prochain, dit-il, décidera. si la force
économique de l'Allemagne sera sauvée de la
débâcle ou rendue utilisable pour nous et
pour le monde, ou si elle sera bâillonnée par
une contrainte servant à des buts politiques
at cela au préjudice du débiteur comme de ses
créanciers. Cette violence serait contraire au
traité de Versailles et aucun gouvernement
soutenu par la volonté du peuple ne peut l'ac-
cepter. Nous sommes décidés pour notre part
à supporter de lourds sacrifices en biens et
en argent en faveur de la liberté de nos coni
patriotes, et de notre garantie du droit, ainsf
Que de notre collaboration pacifique avec les
autres peuples. L'Allemagne ne peut consen-
tir à rien qui mette les pays rhénans davan-
tage au pouvoir de l'étranger que ce n'est le
cas à l'heure actuelle.
DEPART DE M. CUNO POUR HAMBOURG
Berlin, 23 décembre. — Le chancelier est
parti pour Hambourg, pour les fêtes de Noël
Les pourparlers entamés continueront et
l'on espère arriver pour le 23 à des projets
ayant un caractère à peu près concret. Les
chefs de partis sont convoqués à nouveau
pour le 27. On distingue toujours les parti-
sans de la solution définitive du problème
des réparations, à l'exclusion (rê toute autre
solution et ceux qui accepteraient une solu-
tion provisoire.
La grande métallurgie demeure intransi-
geante, tandis que les usines qui importent
des matières premières étrangères ou des pro-
duits demi-ouvrés, sont moins absolues.
L'AMERIQUE NOUS INVITERAIT
A FAIRE DES SUGGESTIONS
Washington, 23 décembre. — Une haute au-
torité américaine vient de démentir formel-
lement les informations suivant lesquelles les
Etats-Unis, l'Angleterre et l'Allemagne négo-
cieraient un accord tendant à la nomination
d'une commission américaine qui fixerait le
chiffre des réparations.
« Le gouvernement des Etats-Unis, a-t-elle
dit, n'a en aucune façon fait une telle sug-
gestion, ni aucune proposition à d'autres
gouvernements, iparticulièrement à la Fran-
ce.
« S'il est admis que la question des répa-
rations est cause de la situation actuelle de
l'Europe, elle ne peut être résolue par les gou-
vernements intéressée qu'en tenant compta
de leurs droits souverains et des droits qui
leur ont été conférés par les traités.
« Il est ridicule de dire que les Etats-Unis
ont proposé à la France qu'une commission.
américaine fixerait ce qu'elle doit recevoir
de l'Allemagne. Si la France faisait elle-mê-
me des suggestions, le cas serait différent. »
Cette personnalité a insisté sur ila distinc-
tion qu'il est nécessaire de faire entre le plan
que des hommes d'affaires ou des organisa-
tions peuvent proposer et une action de gou-
vernement. Présentement, le gouvernement
américain ne se trouve en face d'aucune con.
joncture demandant son action à ce sujet.
-————————— + -
Les troubles en Belgique
Bruxelles, 23 décembre. — La soirée d'hier
a. été assez agitée dans la capitale. Plusieurs
bagarres ont éclaté entre étudiante et contre-
manifestants, notamment sur l'avenue du
'Boulevard et -rue Neuve. La police a mis sa-
bre au clair pour disperser la foule. Un étu-
diant a été grièvement blessé. Plusieurs ar-
restations ont été opérées. L'agitation eest
Drolongée dans la soirée.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
Un tamponnement à Saint-Denis
Deux morts et neufs blessés
UN ENTRACTE
LA CONFÉRENCE DE LAUSANNE
est suspendue
C'est pour permettre aux Turcs de recevoir
les instructions d'Angora
Lausanne. 23 décembre. — La conférence
de la paix est pratiquement suspendue de-
puis ce matin.
Le marquis Garroni a quitté Lausanne ;
M. Bompard a pris le train de 13 h. 15 pour
Paris, où M. Barrère le suivra de quelques
heures. Seul des représentants des puissan-
ces invitantes lord Curzon est resté à Lau-
sanne où il a été rejoint par lady Curzon.
Néanmoins, les experts demeurent à leur
poste, car on désire vivement que les séan-
ces de commissions et de sous-commissions
soient reprises dès mardi prochain.
Les chefs des délégations alliées ont fait
comprendre à Ismet pacha qu'ils avaient hâte
d'aboutir à un résultat.
La délégation turque attend de nouvelles
instructions d'Angora sur tous les points en-
core en litige.
La question des minorités
Lausanne, 23 décembre. — Dans la séance
de ce matin, la sous-commission des mino-
rités a continué l'examen des articles restés
en suspens.
Le délégué du gouvernement turc a ac-
cepté le principe de l'amnistie, mais a pré-
senté une objection de principe parce qu'il
ne veut pas accorder l'amnistie aux musul-
mans (il s'agit de ceux qui se sont compro-
mis avec les Alliés). Il refuse d'incorporer
dans l'amnistie les délits de droit commun,
même lorsqu'ils sont en connexité avec les
événements politiques.
Le texte a été renvoyé aux juristes et sera
repris ensuite par la sous-commission.
Des deux questions les plus importantes,
celle de l'exemption du service militaire n'a
pas été abordée aujourd'hui ; quant au con-
trôle de la Société des Nations sur les ga-
ranties à accorder aux minorités, le délégué
turc continue à refuser le contrôle prévu
par l'amendement britannique dont nous
avons parlé hier.
La prochaine séance de la sous-commission
aura lieu mardi après-midi.
LES DOUZIEMES PROVISOIRES
UNE RÉDUCTION SUR LA PART
des Sinistrés
Cj jj-JCL-A
Très justement ils protestent et prennent
M. Poincaré pour arbitre
Le groupe interparlementaire des départe-
ments dévastés a tenu, hier, au Sénat, une
séance exceptionnelle, sous la présidence de
M. Hayez.
Tous les membres présents ont manifesté
leur émotion au sujet des dispositions du
projet de douzièmes provisoires applicables
aux dépenses recouvrables, concernant les
nouveaux crédits pour les indemnités à payer
aux sinistrés. Le projet comporte en effet une
réduction de quatre milliards environ, par
rapport aux crédits de l'exercice 1922, et le
paiement des intérêts, ainsi que des indemni-
tés mobilières ou obligatoires décennales
au lieu de l'être en espèces.
M. Grousseau a rendu compte des déclara-
tions faites devant la commission des régions
libérées de la Chambre par le ministre des
Finances.
M. Louis Marin a fait connaître la résis-
tance que rencontre ce projet à la Commission
des finances de la Chambre.
A l'unanimité, le groupe a reconnu que les
premières conséquences des dispositions en-
visagées par le gouvernement seraient une
abrogation tacite des règles de la loi de 1918
sur les paiements des dommages et un ralen-
tissement considérable dans la reconstitution
des pays saccagés par l'ennemi.
Sur la proposition de M. Plichon et aprèll
observations de M. Lucien Hubert, Montt
feu illard, Henri Merlin, Accambray, il a éf 4
décidé qu'une délégation se rendrait le soir
même auprès de M. Poincaré pour lui signa.
1er la gravité de la situation, et demander
que le projet en question se borne à dêterml.
ner la faculté d'emprunt à conférer au Crédit
National pour les besoins de la reconstitution.
M. Poincaré prend acte
La délégation a été reçue dans faprè.
midi par M. Poincaré :
M. Lucien Hubert, sénateur des Ardenn
et vice-président du groupé, a exposé an pré-
sident du Conseil l'émotion causée parmi les
le wméto : QUINZE CENTIMES
DIMANCHE 24 DECEMBRE 1922. — N* 1900$
Fontfatown (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
kj «Mil (Nbwb
SŒf» A a-crOns.*** 8S » 80 » 10 »
FBAITCB A Colonies.* 41 a 22 » 11 »
ttRAK
au Directeur
ffêdactear en chef:
RAYMOND LANGE
POUR LA PU BLiciirÉ, SADRESSF-R
AUX BUREAUX DU JOURNAL
ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
REDACTION # ADMINISTRATION :
- sas, boulevard - de - Strasbourg. PARIS-X*
Directeur : EDMOND DU MESNIL
t TÉLÉPHONES:
Rédaction et Admfojtfration : Nord 24-90,24-91. — Après 10 bem da soir : Rtnette 84-18
TRIBUNE LIBRE
t!"'!'!!' !! !! M! <. m .!t
Autour des Réparations
O
Par la faute des négociateurs outrecui-
dants de Versailles, pour avoir commis les
pires erreurs au triple point de vue mili-
taire, politique et économique, nous en
sommes aujourd'hui, quatre ans après
l'armistice, au point mort au point de vue
des réparations. Et la confusion ne fait
que s'accroître dans les esprits, touchant
des revendications mal définies, ne pro-
cédant encore d'aucun programme cons-
jtructif bien établi.
Pour nous en tenir à l'essentiel, nous
n'avons su ni désarmer l'Allemagne, ni
Jrompre son unité, funeste à la paix de
l'Europe, ni transformer sa dette publi-
que en une dette commerciale mobilisa-
ble. Nous en sommes encore à fixer sé-
rieusement le montant de cette dernière,
primitivement évaluée par MM. Klotz et
Tardieu à 500 milliards; et nos vaines
iexigences ne nous ont conduits encore, de
imenaces en menaces jamais exécutées,
* Que de moratorium en moratorium.
Tous ceux qui, quatre ans durant, fi-
rent profession de réclamer l'occupation
W militaire » de la Ruhr, y renoncent
soudain, Tardieu lui-même comme Dau-
det et comme Hervé. Politique de <( vel-
léitaires » et d'inconséquents qui ne sa-
vent ce qu'ils veulent ni où ils vont. M.
Francois-Marsal cependant recommande
au Sénat d'appliquer aux issues du bassin
de la Ruhr la taxe sur le chiffre d'affaires.
Excellent moyen pour en paralyser net la
production et encourager les industriels
a llemands à arrêter le travail.
Des conflits entre patrons et ouvriers
en résulteront-ils ? M. François-Marsal
n'en a cure. Ce sera d'ailleurs tout béné-
nce. à l'en croire, pour les industries al-
liées. en général, et le Comité des forges,
«n particulier.
Par ailleurs, dans le Palatinat, après
Savoir défriché des forêts entières et en--
levé des terrains immenses à l'agricul-
ture, nous nous exercerons au lancement
des bombes asphyxiantes, jusqu'à épuise-
ment d'un crédit de 13 milliards de
marks.
Ainsi donnerons-nous à la démocratie
allemande que nous n'avons su encore ni
reconnaître ni soutenir et qui souffre des
pires misères, la plus haute idée de nos
capacités économiques et militaires
- La victoire, à vrai dire, ne confère-
t-elle pas d'autres devoirs et d'autres res-
ponsabilités ?
Nous persistons à réclamer à l'Allema-
e le règlement de sa dette, ce qui
n'est que justice; mais nous avons suc-
cessivement repoussé les deux modalités
de réparations qui s'offraient à elle : ré-
parations en nature et en main-d' œuvre.
Le Bloc national y était furieusement op-
posé. Pour les paiements en espèces, nous
avons attendu que la dépréciation du
mark-papier les aient rendus impossi-
bles.
Si bien que, d'une part, les accords de
Wiesbaden et ceux de Stinnes-Lubersac
ont été conclus trop tard; et que, de
l'autre, l'effondrement même du mark in-
terdit aux industriels allemands d'offrir
aux régions dévastées des marchandises.
Le Reich ne pourrait, en effet, les leur
rembourser qu'en aggravant à l'infini son
déficit.
Systématiquement, la grande industrie
allemande a repris ses méthodes commer-
ciales déloyales d'avant-guerre, pour re-
conquérir à tout prix, à coup de dum-
ping, les marchés qui lui avaient échappé.
Pourquoi ne nous y sommes-nous pas op-
posés ?
En vendant aux pays à change élevé,
les exportateurs allemands ont réalisé
plusieurs milliards d'excellentes « devi-
ses » anglaises, américaines, suédoises ou
hollandaises. Mais ces milliards sont en
dépôt dans des banques étrangères. Com-
ment pourrions-nous les saisir ?
Ne nous leurrons d'aucune illusion à
cet égard. Seule la stabilisation du mark,
flui ne se réalisera pas en un jour. f,..,.
rentrer ces « devises » en Allemagne et
.rendra de nouveau possibles les verse-
ments en espèces et les réparations en
.pâture. Alors, suivant le mot de Delaisi,
;Ies mandataires cesseront d'attendre sous
l'orme.
Fixer définitivement le montant de la
dette allemande, compenser les dettes in-
teralliées, établir le contrôle internatio-
nal des Etats en faillite, ouvrir enfin des
crédits internationaux et les faire admi -
nistrer par la Société des nations, sont les
seuls moyens d'assurer la reconstruction
des régions dévastées, de l' Aïkmagne
^désorganisée et de l'Europe.
L'exemple tout récent de l'Autriche est
à cet égard des plus significatifs. Pour sa
restauration, un emprunt de 650 millions
de couronnes a été contracté et une nou-
velle banque d'émission créée, afin de
mettre un terme à l'émission indéfinie de
billets sans couverture. Le déficit du bud-
get est ainsi couvert jusqu'à la fin de
1922, grâce à l'émission de Bons du tré-
sor garantis par les revenus des douanes
et des tabacs. Un programme de réfor-
mes enfin a été arrêté, qui est destiné à
assurer l'équilibre du budget, dès la fin
de 1924.
Résultat : la couronne autrichienne,
après s'être stabilisée, remonte aujour-
d'hui sensiblement; on peut dire qu'elle
revient de loin.
Pourquoi, comme le demande notre
ami Georges Scelle, le contrôle de la So-
ciété des nations ne s'appliquerait-i! pas
également à l'Allemagne et ne résoudrait-
il pas le problème mondial des répara-
tions ?
P.-René CHAVAGNES,
Secrétaire général de la Ligut
de la République.
—————————— ") et'- ( —
EDITORIAL
Finissons-en
Noël passera sans que la
conférence de Lausanne ait
fait un seul pas effectif
dans la voie des refllisa-
tions. Lord Curzon devra.
en maugréant, se contenter,
le soir du Réveillon, d'un
pudding helvétique ; le houx aux baies
rouges du canton de Vaud lui rappellera
bien mal le jyMt symbolique des tradi-
tions d'Albion.
Cependant que la paix orientale res-
tera encore dans les limbes !
Depuis plus de cinq semaines qu'est
réunie la conférence, elle a, purement et
simplement, piétiné sur place. Discus-
sions, palabres, contradictions, consulta-
tions n'ont abouti qu'au néant et à l'in-
capacité• Aucune solution précise : de-ci,
de-là, quelques esquisses, quelques pro-
jets, des idées générales, des vues d'en-
semble ; mais pas un acte, pas un con-
trat, pas un article de traité..
Dans la question de la Thrace, après
avoir longtemps erré sans parvenir à un
accord, l'on décida de, remettre à plua
tard la solution nécessaire.
Pour le régime des Détroits, au mo-
ment d'arriver au but, les Turcs, encore,
demandèrent un délai et l'on attend tou-
jours une décision. Ismet pacha se réfu-
gie dans le maquis de discussions cam,,,,
pliquées, et les conversations privées
qu'il a avec les représentants de l'En-
tente n'ont pas jusqu'alors donné de ré-
sultats plus positifs que les séances de
eomrnission..
Il faudrait, cepehdant. en sortir. i
jouer avec la bonne volonté de l'opinion
européenne, on risque aussi de la lasser.
La faculté de patience, même de diplo-
mates, habitués aux compositions, a des
limites. Un jour prochain, Lord Curzon
en sera quitte pour, à nouveau, frapper
du pping sur la table et rappeler aux dé-
légués ottomans que les marchandages
sans dignité ont trop duré. Sans doute,
y aura-t-il encore une minute d'émotion.
nous entendrons des pleurs et des grin-
cements de dents.
Pourquoi, hélas, en arriver là, a.lor
que les alliés ont donné tant de preuves
d'une large conciliation et qu'avec un
peu de bonne volonté, on arriverait si
bien à contenter tout le monde. et même
le Grand Turc ?
Raymond LANGE.
-——————— ) - -.-
Comment ils senf reconnaissants !
Malgré toutes les bassesses et les platitudes
du Bloc national, le Vatican continue à se
moquer des intérêts de la France, et ne perd
pas une occasion de prendre nettement posi-
tion contre nous.
Depuis des années, la France assumait la
protection des chrétiens en Chine, et le gou-
vernement chinois n'était en relation avec le
Vatican que par notre intermédiaire.
Malgré les instances réitérées de Guillau-
me II, Léon XIII, Pie X et Benoist XV s'é-
taient toujours refusés à changer cet état de
choses.
Pie XI a voulu passer outre. Malgré les o,
nervations de notre représentant au Vatican,
41 vient de nommer à Pékin un délégué apos-
tolique pour la « protection et l'honneur de la
religion catholique ».
C'est littéralement dêaaerabrer notaja in-
fluence en Chine.
Si c'est là tout le résultat obtenu par M.
Jonnart au « poste d'écoute » de Rome, est-ce
bien la peine de maintenir un représentant di-
plomatique?
Et le Bloc national avalera cette couleuvre
en rendant grâces & Sa Sainteté !
Les arbres qui s'illumineront cette nuit
l'arrivée des sapins sur le quai (aux Pleurs 1
On dit.
En Passant
Une vague de puritanisme passe sur l'Amé-
rique sèche, qui bientôt va se consumer dans
l'ascétisme le plus complet. Une dépêche de
New-York annonce qu'une ligue vient de se
former, ayant pour tfut de poursuivre avec
ac harnement. ce-senre de marchandage aimatfie
au'on appelle le flirt.
Les membres de cette digue ne paient au-
cune cotisation ; ils doivent seulement s'en-
gager à. faire chacun cina nouveaux prosé-
Svtes et portent comme insigne un îézard percé
d'une épingle {?).
On ne badine 'pas avec le flirt au pays du
tanso !
.Au fait, qu'est-ce que le flirt ?
Le « conter fleurette » de nos grands pa-
rrnts n'était-il rien d'autre que le « flirt » de
nos .enfants ?
A entendre nos mères soupirer : « De mon
temps Ses femmes étaient plus réservées. »
Et nos pères : « De mon temps, les hom-
mes étaient plus respectueux », nous finis-
sens par croire que les jeunes gens - d'aujour-
cVhtu; sont beaucoup plus « avancés. » (style
militaire), que ne l'étaient nos. parents, puis-
qu'ils semblent, de très bonne heure, ne plus
t-ten ignorer de la « carte du tendre (stytie
géographique).
Le grand philosophe1, François de Curel, con-
sidère ces coquetteries entre l'homme et la
femme commo les jeux de la biche et du cerf.
II. nous accorde un peu plus de ruse (un peu
(plus d'hypocrisie aussi) , mais il affirme que
ce n'est pas autrement différent, ni surtout
d'un ordre supérieur aux préoccupations des
hôtes de la forêt.
Cependant. le flirt peut parfois n'être qu'une
sympathie intellectuelle jjuste assez fragile
oour être agréablement troublante et à (peine
;:¡.ngereÙse.
Oui., mais. où s'arrête le flirt. ?
Le flirt anglais ressemble, dit-on, aux ro-
b{;S de l'année dernière, qui commençaient tard
et finissaient tôt.
Quant au flirt français, je persiste à croire
qu'il occupe son temps à. de spirituels et ga-
flants bavardages, rien de plus. ou presque.
Si le flirt, en Amérique, est devenu un pé-
ril pour la morale publique, c'est probable-
ment que l'art de la conversation y est dé-
laissé.
Ch. RABETT.
Aujourd'hui
Autopsies de mouettes.
.La. semaine dernière, des mouettes ont été
trouvées mortes. Comme elles ne semblaient
pas mortes de leur mort. naturelle, les An-
glais (ceci se passait en Angleterre), pensè-
rent qu'il serait intéressant de pratiquer des
autopsies.
Albion défend ses oiseaux ! Qu'y a-t-il de
risible à cela f
On défend aussi le souvenir des animaux
victimes de la guerre, puisque la municipalité
de Westminster a décidé d'cxarniner un pro-
jet tendant à élever un monument aux ani-
maux victimes de la guerre. Pourquoi pas ?
Victimes de la crise des logements.
Ce sont les célibataires autrichiens.
La crise du logement est tellement aiguë à
Vienne qu'on a décidé d'interdire aux céliba-
taires d'occuper un appartement ou une mai-
son.
L'hôtel et la pension de famille sont les
seuls gttes autorisés. à moins qu'ils ne con-
sentent à prendre femme dans un délai de
15 4ours.
Les agents obligent îles locataires céUba-
tairas à vi4er les lieux si dans les 15 jours
qui suivent leur première visite, ils n'ont
convolé en justes noces.
Tous les célibataires viennois épousent leur
lionne ou leur cuisinière.
Et voici qui parait devoir remédier à la
crise de la dépopulation. Qu'on y songe.
Reverrons-nous le Barathre ?
Noire spirituel confrère, Scaferlati, remar-
que dans rEclair :
Beverrons-nous le Barathre !
On sait que les Lacédémonien-s y jetaient
à leur naissance, les sujets malingres ou in-
désirables.
Deux savants, l'un Suisse, Vautre Allemand,
semblent avoir une mentalité assez Spartiate.
En effet, le professeur Hoche, de Fribourg,
soutient la thèse que l'Etat devrait faire dis-
paraître les individus dont l'existence est inu.
tile ou nuisible, par exemple les fous incura-
bles.
Le député Borchardt, dans la Revue de
Droit pénal allemand, soutient la même thèse
au point de vue juridique.
On ne sait pas si ces messieurs ont classé
le kaiser parmi les fous incurables et dange-
reux.
Ve Tapin.
AU LUXEMBOURG
----.,:
Le Bloc National contre les Préfets
En ce temps là, « r Aisne dévastée » était
sinon heureuse du moins hors classe, il s'agit
de sa préfecture.
Successivement de hors classe, après les
premiers efforts de reconstruction, la préfec-
ture ne fut plus que de lre classe, puis enfin
seulement de 2e classe; alors on y nomma un
bon fonctionnaire républicain. M. Bourrienne
qui avait été sept ans sous-préfet de Roanne,
à la grande satisfaction des républicains de
la Loire, et après préfet des Landes à la
même satisfaction.
Cela ne faisait pas l'affaire de MM. Touron,
Desjardins et consorts. Cee" messieurs exi-
gèrent qu'on débarquât M. Bourrienne.
M. Maunoury, ministre de. l'intérieur, se
'refusa d'abord à sacrifier ce collaborateur,
mais sur les injonctions directes du Bloc
National il demanda 'à l'intéressé lui-même
sa demande de mutation.
M. Bourrienne, à peine installé depuis
quelques jours, s'y refusa : alors parut un dé-
cret (Officiel d'hier, 23 décembre) décidant
que la préfecture de l'Aisne ne serait plus
que de S4 classe et on y nomme un. nouveau
titulaire en remplacement de >1. Bourrienne
.«'appelë à d'autres fonctions », autres fonc-
tions non définies, parce qu'on ne lui a
rien offert.
M. Fernand Merlin, sénateur. de la Loire;
où, M. Bourrienne fut son préfet, posera à
la prochaine séance du Sénat une question
au ministre de l'intérieur sur le déplacement
,l'office de son préfet, parce que républicain.
De son côté, M. Ringuier, député de l'Aisne,
a déposé une demande d'interpellation « sur
les raisons qui ont motivé le mouvement pré-
fectoral du 22 décembre et le déclassement
dev3a préfecture ie l'Aisne, a
—————————— ) -.- - ( -,
Notre appel est entendu!
A plusieurs reprises, par !la plume autori-
sée de notre collaborateur Pierre d'Hugues,
nous avons demandé qu'un digne hommage
soit rendu à un des plus valeureux soldats
de la grande guerre, Henri Collignon, ancien
préfet, conseiller d'Etat, commandeur de la
Légion d'honneur, engagé volontaire à 59 ans,
mort au champ d'honneur en allant relever,
sous le feu, un camarade blessé.
Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, l'Union
nationale des combattants s'est occupée de
consacrer d'une façon durable le magnifique
exemple de ce grand entre les grands. Par une
lettre adressée, il y a une dizaine de jours, au
président du Conseil municipal, MM. V. Beau-
regard et Ch. Bertrand, secrétaires généraux
de l'U. N. C., demandent qu'une des premières
mes qui soient ouvertes à Paris porte le nom
d'Henri Collignon.
« Les anciens combattants, diilent-Hs, esti-
ment que cet admirable exemple ne fut pas
glorifié comme il eût convenu et comptent sur
la Ville de Paris pour lui assurer une juste
consécration. »
M. Hébrard de Villeneuve, vice-président du
Conseil d'Etat, s'est associé, au nom de cette
Assemblée", à un vœu si légitime.
Souhaitons qu'il soit réalisé.
Notre appel n'aura pas été vain.
-————————— ) amo <
DESCENTE CELESTE
UN AVION ATTERRIT
devant le Grand-Palais
A la grande stupéfaction des quelques rares
passants qui se trouvaient hier matin, vers
8 h. 30. avenue Alexandre III, un avion, qui
volait depuis quelques instants à faible hau-
teur, a atterri devant le Grand Palais.
Parti vers 8 h. 15 de son port d'attache d'Is-
sy-les-Moulineaux sur son-petit biplan Caudron
à ailes repliables, l'aviateur Jean Becheler sur-
volait bientôt les Champs-Elysées et, après un
brusque virage au-dessus du faubourg Saint-
Honoré, traversait l'avenue des Champs-Ely-
sées à quelque 11) mètres d'altitude. Bien que
fortement secoué par les remous, l'appareil
s'engageait ensuite dans l'avenue Alexan-
dre III, la survolait pendant quelques mètres,
puis se posait d'une façon impeccable face à
la porte d'entrée du Salon de Œ'Aérona'Utique.
Aidé dun camarade, l'audacieux aviateur
pliait en quelques minutes les ailes de son ap-
pareil, qu'il garait le long du trottoir, parmi
d'autres voitures.
C'est évidemment un beau tour de force.
Mais Jean Becheler, en atterrissant en pleine
ville, avait enfreint les règlements .de police.
Un gardien de la paix le lui fit comprendre
par un procès-verbal dressé sur-le-champ et
par la défense de repartir en empruntant la
voie des airs. Ce fut sur un modeste camion
que l'appareil regagna son hangar.
L'ECHEANCE APPROCHE:
H. Cuno nous ofirira-t-il des milliards
ou de simples promesses?.
oo%oo —————————
Nous le saurons la semaine prochaine. — En attendant
le Chancelier confère avec les chefs de parti
Berlin, 2S décembre. — Les ministres d'Em-
pire des affaires étrangères, des finances et
de l'économio publique se sont entretenus
hier avec les chefs de tous les partis politi-
ques, depuis les nationalistes jusqu'aux so-
cialistes. Ils les ont mis au courant des pro-
*
iets du gouvernement dans la question des
réparations. Jusqu'ici, aucun résultat positif
n'a été atteint et une décision n'interviendra
pas avant le milieu de la semaine prochaine.
1 tes représentants du - gouvernement rece-
vront, le 28 décembre, les chefs socialistes et
l'on assure qu'à cette occasion, les syndicats
auraient établi un programme commun en
vue de ces entretiens.
!La question la plus difficile à Tésoudre res-
te toujours, selon le « Vorwaerts D. celle de
la somme et des garanties à fournir. Les con-
flits d'intérêts au sein de l'industrie consti-
tuent une grosse difficulté ; 'on déclare tou-
tefois qu'une partie de la grosse industrie a
abandonné sa résistance absolue à une solu-
tion provisoire des réparations, tandis que le
groupe Stinnes maintient toujours son point
de vue que sen) le règlement définitif de tout
le Droblème est acceptable.
LES DISPONIBILITES DE LA GRANDE
INDUSTRIE
Berlin, 25 décembre. —• Le « Vorwaerts »
écrit, au sujet de la question des réparations,
que seule l'industrie allemande peut offrir des
garanties suffisantes. Non seulement, elle pos-
aède des ressources en nature, mais aussi des
réserves en devises en deçà et au delà des
frontières allemandes. Contrairement à la
grande masse de la population allemande,
elle n'a supporté jusqu'à présent aucun sacri-
fice dans les réparations et elle a réalisé des
bénéfices importants par les livraisons en na-
ture, en exploitant les conditions favorables
d'exportation et en adaptant les prix des pro
duits fabriqués en Allemagne aux prix mon-
diaux,/et même en les dépassant.
On déclare, d'autre part, que le gouverne-
ment, avant de se prononcer définitivement,
attend d'importants rapports de l'étranger.
notamment de l'ambassadeur d'Allemagne à
Washington.
UN EMPRUNT POUR LA FRANCE
Londres, 23 décembre. — Le correspondant
du « Daily News » à 'Berlin dit que dans les
milieux gouvernementaux et industriels alle-
mands, on se montre de plus en plus convain-
cus qu'il faut offrir de l'argent à la France.
Ceci explique ila raison pour laquelle on
estime aujourd'hui que la totalité du produit
de l'emprunt intérieur que se propose d'émet-
tre l'Allemagne, doit être offert ù la France
et non plus, comme il avait d'abord été sug-
géré, qu'une partie de cette somme doit être
réservée à la stabilisation du mark.
Par contre, ajoute le correspondant, le gou-
vernement et les chefs de l'industrie alle-
mande ont discuté à nouveau le discours de
M. Poincaré au Sénat et ils paraissent unani-
mes à estimer que l'Allemagne doit combat-
tre résolument les demandes de la France en
ce qui concerne les gages productifs.
UN MESSAGE DU CHANCELIER CUNO
Berlin, 23 décembre. — Le chancelier Cuno
a rédigé à l'occasion de Noël un message au
peuple allemand où il préconise l'union dans
les heures difficiles actuelles.
L'an prochain, dit-il, décidera. si la force
économique de l'Allemagne sera sauvée de la
débâcle ou rendue utilisable pour nous et
pour le monde, ou si elle sera bâillonnée par
une contrainte servant à des buts politiques
at cela au préjudice du débiteur comme de ses
créanciers. Cette violence serait contraire au
traité de Versailles et aucun gouvernement
soutenu par la volonté du peuple ne peut l'ac-
cepter. Nous sommes décidés pour notre part
à supporter de lourds sacrifices en biens et
en argent en faveur de la liberté de nos coni
patriotes, et de notre garantie du droit, ainsf
Que de notre collaboration pacifique avec les
autres peuples. L'Allemagne ne peut consen-
tir à rien qui mette les pays rhénans davan-
tage au pouvoir de l'étranger que ce n'est le
cas à l'heure actuelle.
DEPART DE M. CUNO POUR HAMBOURG
Berlin, 23 décembre. — Le chancelier est
parti pour Hambourg, pour les fêtes de Noël
Les pourparlers entamés continueront et
l'on espère arriver pour le 23 à des projets
ayant un caractère à peu près concret. Les
chefs de partis sont convoqués à nouveau
pour le 27. On distingue toujours les parti-
sans de la solution définitive du problème
des réparations, à l'exclusion (rê toute autre
solution et ceux qui accepteraient une solu-
tion provisoire.
La grande métallurgie demeure intransi-
geante, tandis que les usines qui importent
des matières premières étrangères ou des pro-
duits demi-ouvrés, sont moins absolues.
L'AMERIQUE NOUS INVITERAIT
A FAIRE DES SUGGESTIONS
Washington, 23 décembre. — Une haute au-
torité américaine vient de démentir formel-
lement les informations suivant lesquelles les
Etats-Unis, l'Angleterre et l'Allemagne négo-
cieraient un accord tendant à la nomination
d'une commission américaine qui fixerait le
chiffre des réparations.
« Le gouvernement des Etats-Unis, a-t-elle
dit, n'a en aucune façon fait une telle sug-
gestion, ni aucune proposition à d'autres
gouvernements, iparticulièrement à la Fran-
ce.
« S'il est admis que la question des répa-
rations est cause de la situation actuelle de
l'Europe, elle ne peut être résolue par les gou-
vernements intéressée qu'en tenant compta
de leurs droits souverains et des droits qui
leur ont été conférés par les traités.
« Il est ridicule de dire que les Etats-Unis
ont proposé à la France qu'une commission.
américaine fixerait ce qu'elle doit recevoir
de l'Allemagne. Si la France faisait elle-mê-
me des suggestions, le cas serait différent. »
Cette personnalité a insisté sur ila distinc-
tion qu'il est nécessaire de faire entre le plan
que des hommes d'affaires ou des organisa-
tions peuvent proposer et une action de gou-
vernement. Présentement, le gouvernement
américain ne se trouve en face d'aucune con.
joncture demandant son action à ce sujet.
-————————— + -
Les troubles en Belgique
Bruxelles, 23 décembre. — La soirée d'hier
a. été assez agitée dans la capitale. Plusieurs
bagarres ont éclaté entre étudiante et contre-
manifestants, notamment sur l'avenue du
'Boulevard et -rue Neuve. La police a mis sa-
bre au clair pour disperser la foule. Un étu-
diant a été grièvement blessé. Plusieurs ar-
restations ont été opérées. L'agitation eest
Drolongée dans la soirée.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
Un tamponnement à Saint-Denis
Deux morts et neufs blessés
UN ENTRACTE
LA CONFÉRENCE DE LAUSANNE
est suspendue
C'est pour permettre aux Turcs de recevoir
les instructions d'Angora
Lausanne. 23 décembre. — La conférence
de la paix est pratiquement suspendue de-
puis ce matin.
Le marquis Garroni a quitté Lausanne ;
M. Bompard a pris le train de 13 h. 15 pour
Paris, où M. Barrère le suivra de quelques
heures. Seul des représentants des puissan-
ces invitantes lord Curzon est resté à Lau-
sanne où il a été rejoint par lady Curzon.
Néanmoins, les experts demeurent à leur
poste, car on désire vivement que les séan-
ces de commissions et de sous-commissions
soient reprises dès mardi prochain.
Les chefs des délégations alliées ont fait
comprendre à Ismet pacha qu'ils avaient hâte
d'aboutir à un résultat.
La délégation turque attend de nouvelles
instructions d'Angora sur tous les points en-
core en litige.
La question des minorités
Lausanne, 23 décembre. — Dans la séance
de ce matin, la sous-commission des mino-
rités a continué l'examen des articles restés
en suspens.
Le délégué du gouvernement turc a ac-
cepté le principe de l'amnistie, mais a pré-
senté une objection de principe parce qu'il
ne veut pas accorder l'amnistie aux musul-
mans (il s'agit de ceux qui se sont compro-
mis avec les Alliés). Il refuse d'incorporer
dans l'amnistie les délits de droit commun,
même lorsqu'ils sont en connexité avec les
événements politiques.
Le texte a été renvoyé aux juristes et sera
repris ensuite par la sous-commission.
Des deux questions les plus importantes,
celle de l'exemption du service militaire n'a
pas été abordée aujourd'hui ; quant au con-
trôle de la Société des Nations sur les ga-
ranties à accorder aux minorités, le délégué
turc continue à refuser le contrôle prévu
par l'amendement britannique dont nous
avons parlé hier.
La prochaine séance de la sous-commission
aura lieu mardi après-midi.
LES DOUZIEMES PROVISOIRES
UNE RÉDUCTION SUR LA PART
des Sinistrés
Cj jj-JCL-A
Très justement ils protestent et prennent
M. Poincaré pour arbitre
Le groupe interparlementaire des départe-
ments dévastés a tenu, hier, au Sénat, une
séance exceptionnelle, sous la présidence de
M. Hayez.
Tous les membres présents ont manifesté
leur émotion au sujet des dispositions du
projet de douzièmes provisoires applicables
aux dépenses recouvrables, concernant les
nouveaux crédits pour les indemnités à payer
aux sinistrés. Le projet comporte en effet une
réduction de quatre milliards environ, par
rapport aux crédits de l'exercice 1922, et le
paiement des intérêts, ainsi que des indemni-
tés mobilières ou obligatoires décennales
au lieu de l'être en espèces.
M. Grousseau a rendu compte des déclara-
tions faites devant la commission des régions
libérées de la Chambre par le ministre des
Finances.
M. Louis Marin a fait connaître la résis-
tance que rencontre ce projet à la Commission
des finances de la Chambre.
A l'unanimité, le groupe a reconnu que les
premières conséquences des dispositions en-
visagées par le gouvernement seraient une
abrogation tacite des règles de la loi de 1918
sur les paiements des dommages et un ralen-
tissement considérable dans la reconstitution
des pays saccagés par l'ennemi.
Sur la proposition de M. Plichon et aprèll
observations de M. Lucien Hubert, Montt
feu illard, Henri Merlin, Accambray, il a éf 4
décidé qu'une délégation se rendrait le soir
même auprès de M. Poincaré pour lui signa.
1er la gravité de la situation, et demander
que le projet en question se borne à dêterml.
ner la faculté d'emprunt à conférer au Crédit
National pour les besoins de la reconstitution.
M. Poincaré prend acte
La délégation a été reçue dans faprè.
midi par M. Poincaré :
M. Lucien Hubert, sénateur des Ardenn
et vice-président du groupé, a exposé an pré-
sident du Conseil l'émotion causée parmi les
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