Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-09-10
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1922 10 septembre 1922
Description : 1922/09/10 (N18900). 1922/09/10 (N18900).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7553899t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
23 FRUCTIDOR. AN 130. « e 1890*
Le fiuméro^ QUINZE CENTIMES
DIMANCHE 10 SEPTEMBRE 1922. - N' 18009
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
- ABONNEMENTS
toi III"" treh 0»10
8aA ft S.-ET-OIOT. 38 » 20 » 10 »
Pnancs & COLONIES.. 41 > 22 > 11 >
ETBANcaEB. 49 > 25 > 13 »
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TRIBUNE LIBRE ,', .-
-
PATRIE ET RÉPUBLIQUE
■ i —■ ■" 1 ——————
CEn manière d'hommage à la mémoire de
Marcel Sembat, nous reproduisons ici
un des plus curieux passages de son
livre retentissant : « Faites un Roi, si-
non faites la Paix ». C'est celui où il
prenait prétexte d'une polémique entre
M. Charles Maurras, directeur de
l'Action française et notre directeur
Edmond du Mesnil, pour définir sa
conception de la Patrie et de la Répu-
blique.]
Pendant que j'achevais de relire ces
pages, un débat s' élevait entre- M. Ed-
mond Du Mesnil dans le <( Rappel » et
M. Charles Maurras dans « l'Action Fran-
çaise». Ecoutons-les : D'accord, ils di-
sent : « La patrie avant tout». Mais,
ajoute le premier, (( dans le cadre de la
République ».
Et si ce cadre abîme le tableau ? ques-
tionne Charles Maurras.
En ce cas, concède M. Edmond Du
Mesnil, je le relègue au grenier.
Dispute excellente. Elle montre que ces
problèmes de la patrie et de la Républi-
que se posent chaque jour de façon plus
pressante et plus impérieuse, et elle pré-
cise les termes.
Patrie, république, nationalisme, guer-
re et paix, voilà des mots, en effet, qu'il
faut définir chaque jour plus exactement.
Le souci de M. Edmond Du Mesnil est
celui de tout Français d'aujourd'hui. Il
l'avoue, d'autres ne l'avouent pas, c'est
la différence. Tous se demandent, à voix
haute ou en secret, si la Patrie et la Répu-
blique ne sont pas de principe contraire.
La Patrie telle que l'entendent les na-
tionalistes ? Sans hésiter, il faut répondre
que oui!
Oui. il y a contradiction entre la Répu-
blique et la patrie des nationalistes. M.
Driant demandait un jour à la Chambre
une définition du nationalisme. M. Jules
Delafosse s'est mis en tête de le satis-
faire. C'est un homme précieux. Savez-
vous à qui il emprunte les éléments de sa
définition ? à notre ami Raffin-Dugens,
ancien maître d'école et député de l'Isère.
Mon vieux Raffin, tu as formé là un ex-
cellent élève. Les nationalistes, avait dit
Raffin. sont des patriotes qui ne peuvent
aimer leur patrie qu'en haïssant les pays
voisins ; et M. Delafosse lui accorde qu'en
effet « le patriotisme est fait d'antago-
nisme et non de fraternité ».
« Par cela même, continue-t-il, qu'on
aime son pays plus que les autres, on
l'aime contre les autres, en ce sens qu'un
pays n'est grand et fort que par relation
et que tout accroissement que gagnent
ses voisins le diminue. »
Que pensez-vous d'un artiste, d'un
peintre, d'un littérateur qui se sent dimi-
nué par le succès d'un autre ? Cela existe,
certes, c'est fréquent. Dans le monde po-
litique aussi, on se jalouse. Est-ce un vice
ou une règle morale ? Que pensez-vous
de la grandeur d'âme, de la puissance
intérieure et du génie de l'homme qui
sent ainsi ?
Dès que l'Allemagne et l'Italie « furent
constituées en grands Etats, la France se
sentit menacée, par conséquent dimi-
nuée. le patriotisme ainsi entendu est
une affection égoïste et jalouse ».
Egoïste et jalouse ! Voilà les propres
expressions de M. Jules Delafosse. Eh
bien! Ne faisons pas de morale! Lais-
sons de côté la noblesse de ces senti-
ments-là. Mais nous avons le droit de
traduire et d'énoncer en psychologues,
en sociologues, que le nationalisme, ainsi
défini, se ramène à « la conscience d'une
déchéance», de même que défini par
Maurras, qui voulut rectifier Delafosse,
il se ramène à la (( conscience d'une op-
pression ». Si la France n'est ni déchue
ni opprimée, il n'a pas de raison d'être.
Il y a donc une sorte de patrie que la
grandeur d'autrui diminue, fait déchoir et
dont l'effort doit être d'abaisser les voi-
sins ? Voilà ce que j'appelle, d'accord
avec M. Delafosse, la patrie des nationa-
listes. Voilà la patrie guerrière, le patrio-
tisme belliqueux.
Je le répète : cette patrie-là est en
contradiction avec la République.
La patrie qu'admet la République, la
patrie dont elle est le couronnement,
c'est une patrie qui éprouve à l'égard de
est une pt.e, qUI eprOUve à l'égard de
l' Europe civilisée les mêmes sentiments
que la Normandie, l'Auvergne et la Pro-
vence éprouvent pour la France; et que
la Bavière, la Saxe et la Prusse éprouvent
pour l' Allemagne. Dans une Europe orga-
nisée, la grandeur de chaaue Davs, loi»
de nuire aux autres, serait nécessaire à
la prospérité générale.
Pourquoi cette patrie-là périrait-elle ?
En quoi blesse-t-elle les intérêts de l'hu-
manité ? Elle les sert, au contraire. Le
sol et le climat, l'histoire et la langue
composent à chaque patrie une figure
particulière et une âme originale. Cette
originalité, loin de menacer la civilisation
humaine, la crée. Elle ne menace donc
pas l'avenir. L'avenir la menace-t-elle ?
Pourquoi ? La Bavière, Etat allemand,
dépérit-elle ? Ne reste-t-elle pas très dif-
férente de la Prusse ? Pourquoi la Fran-
ce, Etat européen, ne resterait-elle pas
très différente de l' Allemagne ? N'a-t-elle
pas, comme l' Allemagne, son peuple à
part, et sa langue à elle ? Si nous réusis-
sons à organiser la paix et l'Europe, il
me semble que voilà la République, la
patrie et l'internationale en parfait ac-
cord.
Marcel SEMBAT.
) --ta (
EDITORIAL
De Smyrne à Constanlinople
Le désastre grec est con-
.sommé. Les troupes de
Tino, qui fuient devant les
hommes d'Angora, se ven-
gent sur les femmes et les
enfan(s. Les villages d'Ana..
tolie sont incendiés par les
fuyards. Ces soldats-là sont dignes de
leur roi qui assassina nos marins.
Avec les Grecs, le ridicule se mêle à
l'horreur. Le nouveau généralissime des
armées hellènes, désigné par Constan-
tin, a appris sa nomination dans le
camp de Mustapha-Kemal où il était
prisonnier avec tout son èiat-major.
Les Turcs se sont chargés de l'ap-
prendre eux-mêmes à Smyrne, où leurs
avant-gardes sont sur le point de péné-
trer. ,
Le gouvernement grec, après avoir
vainement mendié une intervention des
puissances, pour obtenir un armistice,
est demeuré seul, face à face avec les
Turcs. Mieux avisés que nous en 1918,
les Turcs ont compris qu'on n'inter.
rompt pas — par une suspension d'ar-
mes — le vol de la victoire.
S'inspirant de la formule de la Révo-
lution française, ils ne veulent pas trai-
ter avec un ennemi qui foule le sol de
la patrie envahie.
Leurs conditions tiennent en une phra-
se lapidaire : Restitution de tous les ter-
ritoires qui leur ont été arrachés.
Cependant, l'Anatolie balayée des en-
vahisseurs grecs, Smyrne reconquise :
voici Constantinople. C'est toute la ques-
tion des Détroits qui se pose, et la l'ur
quie noh plus en présence de la Grèce,
mais des alliés.
La revendication turque sur la Thrace
et sur les Détroits ne saurait être discu-
tée entre Turcs et Grecs, mais entre
Turcs, Français, Italiens et Anglais, soit
qu'on rafistole tant bien que mal ce pau-
vre traité de Sèvres, soit qu'on envisage
toute autre convention.
Il faut souhaiter que M. Lloyd George,
qui a poussé les Grecs dans cet horrible
guêpier, ne ressente pas trop vivement
par ricochet, les rudes coups portés (}
ses malheureux partenaires.
S'il n'apporte pas au règlement de la
question d'Orient, en accord avec la
France et l'Italie, l'ardent souci d'un
bon Européen, s'il entend jouer avec la
Turquie le même petit jeu qu'avec l'Al-
lemagne, il y aura — hélas 1- de mau-
vais jours encore pour la Paix.
t Edmond DU MESNIL
.i •-<
Le président de la République
reçoit les gens de mer
H fait appel à leur sentiment du devoir
pour accepter le nouveau décret
Le président de la République, assisté de
M. Rio, sous-eecrétalre d'Etat de la marine
marchande, a reçu hier après-midi les délé-
gués de l'Interfédération des gens, de mer.
M. Mas a développé en leur nom les ar-
guments contre le projet de décret sur les
huit heures dans la marine marchande.
M. Millerand a fait appel au sentiment
du devoir dont les gens de mer ont donné
tant de preuves au coure des huit dernières
années, .pour leur demander de comprendre
et de faire comprendre autour d'eux, la
grandeur de l'intérêt national qu'il s'agit de
sauvegarder.
La mesure en question, rendue inévita-
ble par le refus des nations étrangères de
suivre la France dans l'application à la ma:
rine marchande de la journée de huit heu-
res, ne constitue à aucun degré Un recul sur
une législation socia.le aux principes de la-'
quelle le cabinet et le président de la Répu-
bliaue sont fortement attachés.
On dit.
En Passant
la mer pour tous
Bien des baigneurs que les temps de vacan-
ces ont conduits en quelque plage bretonne ou
normande ont été émus des libertés que pren-
nent certaines municipalités en accaparant un
bout de plage et er. faisant leur un morceau
de mer. pour le,simple prétexte qu'il bafgne les
rives de leur cité. Il y a là un abns scandaleux
et une marque nouvelle da ce mercantilisme
éhonté qui sévit par notre siècle utilitaire.
La mer immense, mouvante, cap^'cieuse. c?t
a tout le monde. Empêcher Je braves gosses
fie barb( tter dans Ic-au parcs ..:'J' les auteurs
de leurs jours ne peuvent ou ne veulent préa-
lablement acquî'ter t'ndroit c!„- l'Cage est rili-
':u:. odieux et 'll;;ire.
C'est comme si demain un exploiteur féroce
nous voulait mesurer l'air que nous respirons.
Nous n'avons déjà plus beaucoup de libertés :
si même les plus simples, les plus courantes
nous sont encore refusées, c'est mettre mora-
lement les hommes en cage et n'accorder le
droit à la vie qu'à ceux dont le portefeuille est
garni.
Le droit à l'eau doit êtit accordé à chacun.
Il n'y a pas de catégorie sociale qui puisse, en
face de la grande bleue, se targuer d'un pri-
vilège quelconque. Il n'y a pas une mer de
première classe et une mer de seconde classe :
il y a la mer tout court.
Mais les municipalités si jalouses de leurs
droits ont peut-être une excuse. Peut-être
n'ont-elles cherché qu'à donner un attrait
nouveau à cette mer dont, en certaines plages
on va jusqu'à oublier l'existence. Il n'est, hé-
las, que trop certain que lorsqu'à Deauville,
i: faudra payer très cher le droit de faire trem-
pette, tout le monde ressentira un soudain be-
soin de se plonger dans l'onde salée.
Mais, en attendant, au nom des simples bra-
Ves gens qui ne cherchent pas, eux, les plai-
sirs compliqués, réclamons simplement le droit
à l'eau, qu'on leur refuse.
i. JIM.
- .-.--. '*'Y
Aujourd'hui
Un rendre modèle - "-..
Marcel Sembat n'était pas seulement * le
meilleur des époux, il était aussi le modèle
des gendres.
Il avait un véritable culte pour sa belle-
mère, qu'il entourait de la plus respectueuse
affection.
Un jour, on le vit arriver tout èssoufflé à
une réunion publique, où il était attendu de
puis un moment déjà.
Il se hâta vers la tribune et là, sans préam.
bule, il déclara :
, -- Je suis un gendre qui adore sa belle-
pière, comme elle était un peu souffrante, je
suis resté auprès d'elle, voilà pourquoi je suis
rn retard. La révolution, n'est-ce pas, peut
bien être retardée d'un quart d'heure t
Le fauteuil sacré
Devenu ministre, Marcel Sembat ne négli-
gea pas davantage sa belle-mère, qui conti-
nua de vivre à son foyer.
Il fut obligé de recevoir de hauts person-
nages de la République et leurs dignes épou-
ses.
Comme Vune de ces dames, majestueuse
et digne, après avoir été saluée protocolaire-
ment par le maître de la maison, se dirigeait
vers un vaste fauteuil, Marcel Sembat, brus-
quement, l'arrêta d'un geste suppliant :
— Pas celui-là, madame, c'est le fauteuil
de ma belle-mère
Le Tapin.
LIRE EN DERNIERE HEURE :
LES DELEGUES BELGES ONT ECHOUE
DANS LEUR MISSION
Pourquoi n'y a-t-il pas un mutilé
dans les Commissions de réforme ?
Les mutilés formulent aujourd'hui une re-
vendication qui nous paraît, ma foi, fort légi-
time. Ils demandent qu'un des leurs fasse
partie des commissions de réforme. Après
tout, pourquoi pas ? *
Le système fonctionne déjà en Belgique, et
il donne toute satisfaction. Jamais les méde-
cins militaires belges n'ont songé à se plain-
dre de la collaboration qui leur était ainsi
Imposée. D'autre part,' les commissions pari-
taires qui fonctionnent entre patrons et ou-
vriers comprennent un certain nombre de ces
derniers, et, dans ce cas encore, la collabo-
ration est féconde. ,
Un argument qui, de plus, milite en faveur
de cette innovation dans les commissions de
réforme, est que les mutilés ne pourraient
plus que difficilement critiquer les décisions
des médecins militaires, un des leurs partici-
pant aux débats. -
Par contre, de quelle nature serait cette
participation ? Le mutilé assistant aurait-il
voix délibérative ou voix consultative ? Le
point est important. Il vaut donc qu'on y ré-
fléchisse.
M. Maginot, dont la sollicitude active pour
les mutilés n'a jamais été en défaut ne pour-
rait-il leur accorder satisfaction ? Si, sans
aucun doute. Et dès lors, les réformes se pas-
seraient dans une atmosphère de confiance,
sans pour cela que la vigilance médicale soit
un instant relâchée.
—————————— > -.- (
Ce qu'on trouve en Prusse
Les organisations ouvrières en Prusse
Orientale viennent de dénoncer toute une sé-
rie de nouveaux dépôts darmes cachés avec
la connivence des autorités locales. Une par-
tie de ces armes-provenait des forts de
Kœnigsberg, où on avait à dessein remplacé
les travailleurs d'état par des soldats de la
Reichswehr.
Les dernières découvertes portent sur 600
fusils, 10.350 baïonnettes, 11.000 cartouches,
4 mitrailleuses, etc.
Le prince Georges de Grèce, héritier
de la couronne
Les Hôpitaux de Paris
Nos infirmières sont d'un admirable dévouement, nous dit M. Mourier
Il est des hommes que le souci de la cri-
tique décourage et entrave dans leurs efforts.
Il en est qui, en présence de l'hostilité ma-
nifeste de leurs concitoyens renoncent à la
poursuite d'une tâche cependant salutaire.
C'est peut-être que chez eux la foi n'est point
placée aussi haut que l'esprit et que le cœur
défaille quand manque l'approbation.
Mais il en est d'autres qui, courbés quo-
tidiennement sur une tâche sévère et doulou-
reuse, puisent dans la nécessité de leur mis-
sion la force d'âme propre à l'accomplisse-
ment des grandes choses. Il eu est, qui,
abreuvés de toutes critiques, méconnus par
toute publicité, ne demandent pas d'autres
récompenses que la satisfaction du devoir
rempli et de la conscience apaisée. Ceux-là
sont trop rares pour être méconnus. Ayant,
selon la belle expression du poète, « attelé
leur charrue à une étoile », Ils méritent qu'un
peu de la reconnaissance humaine leur soit
rendue, en hommage.
Et. par exemple, qui, à Paris, peut se tar-
guer de connaître l'Assistance Publique telle
qu'elle est, d'en avoir, en toute indépendance
de pensée, pénétré le mécanisme de gestion,
et mesuré l'effort consciencieux ? Depuis trop
longtemps, cette administration d'intérêt col-
lectif est méconnue sans raison, critiquée
Sans fondement. Lui restituer, aux regards de
t'opinion, sa juste valeur est accomplir œu-
vre d'équité. Tentons cette œuvre.
LE PERSONNEL DES HOPITAUX (
Nul n'était plus qualifié que M. Mourier,
directeur de l'Assistance Publique, pour nous
parler du personnel des hâpitaux de Paris,
pour nous en dire les mérites et nous expo-
ser le fonctionnement des services complexes
de l'Assistance. A toutes nos questions, M.
Mourier a répondu affablement, avec cepen-
dant une pointe de joie (la joie que l'on a
à parler de ceux qui sont dignes), lorsque
nous l'avons questionné sur son personnel.
—r Ah ! mon personnel ! Il est admirable
de dévouement et d'affection. Nulle misère
ne le rebute. Je dirais même que ce sont les
plus malheureux, les plus souffrants que mes
infirmières aiment le plus. J'en connais de
ces femmes qui, véritables sœurs laïques, re-
fusent, malgré leur fatigue d'une année char-
gée, de prendre leurs vacances, parce que des
malades ont besoin, de leurs soins. J'en cou-
pais qui, depuis des années de fonction, ac-
complissent leur humble et fastidieuse tâche
sans un .murmure et sans une plainte. Et
cependant, combien y a-t-il de maladies re-'
butantes, pour ne pas dire dangereuses !
Mais nos inifrmières sont animées d'un véri-
taible esprit d'apostolat. Elles, dispensent sans
compter leurs forces pour sauver les forces
de ceux qui s'en vont.
Et du haut en bas de l'échelle, c'est par-
tout dans notre personnel le même esprit de
dévouement. Tout le monde s'emploie avec
zèle, activité à donner aux malades qui nous
sont confiés la joie, le plaisir du séjour au-
tant que la santé. Ah ! certes, la tâche est
lourde. Nous la remplissons, de notre mieux,
et n'aspirons qu'à faire chaque jour davan-
tage. Mais il est jue de dire que si les
moyens moraux ne nous manquent pas, tous
les moyens matériels nous sont fournis de
par la générosité du Conseil municipal.
L'AIDE DE LA VILLE DE PARIS
L'Assistance Publique est une organisation
autonome qui devrait vivre avec ses propres
ressources. Mais celles-ci sont insuffisantes.
Alors, que fait-elle ? A chaque fin d'année,
clôture d'exercice, elle se retourne vers le
Conseil municipal qui lui boucle le budget.
n 1920, par exemple, le Conseil municipal
,nous a donné 143 millions ; en 1921, 123 mil-
lions ; en 1922, 108 millions. Voyez donc l'im-
portance de ces subventions.
Et à côté de cellesi. il en est d'autres,
véritables dons gracieux. Pour être moins
importantes, elles n'en sont que plus utiles.
C'est grâce à elles que nous pouvons créer
des services, coûteux certes, mais qui permet-
tent de soigner l'indigent avec toutes les res-
sources de la science dont le riche bénéficie
naturellement.
Ces services, vous les verrez, si vous visi-
tez nos hôpitaux. Du reste, il vaut toujours
mieux se rendre compte par soi-même et voir
de ses propres yeux que par les yeux d'au-
trui. Vous jaugerez les efforts à leur propre
valeur. Peut-être vous paraîtront-ils moins
intenses que je ne le crois moi-même. Je
vous ai dit mon sentiment. A vous de dire
le vôtre ! »
C'est entendu. Je visiterai les hôpitaux de
PariiL
R. CHENEVIER.
LE DESASTRE GREC
Les Turcs ont occupé Smyrne
————.. .c>
Pour conclure l'armistice ils réclament l'évacuation complète
de l'Asie Mineure et de la Thrace par les troupes helléniques
Un quai de Smyrne
Les hauts-commissaires alliés à Constan-
tinople ont fait une démarche auprès du re-
présentant de Kemal pacha pour lui remet-
tre la demande d'armistice formulée par le
gouvernement hellénique. Cette demande est
arrivée à Angora ; l'Assemblée nationale
juge inopportune l'intervention des Alliés
pour la conclusion de l'armistice.
On dit qu'une proposition directe faite
par le généralissime hellénique au haut com-
mandement turc serait le seul et le meil-
leur moyen de conclure l'armistice.
Les Turcs exigeront dans les conditions
d'armistice : l'évacuation complète de l'Asie
Mineure et de la Thrace, y compris Constan-
tinople par les troupes helléniques ; l'éloi-
gnement immédiat 'de la flotte grecque des
eaux turques ; la reconnaissance des dom-
mages causés par les Grecs et l'engagement
aux réparations.
L'ENTREE A SMYRNE t
Une dépêche d'Angora, datée du 9 septem"
brannonce que la ville de Smyrne a été
occupée par les troupes nationaliste.
Dans la matinée, la cavalerie turque se
trouvant déjà dans la banlieue de Smyrne,
les populations musulmanes étaient parties à
la rencontre de l'armée nationaliste.
L'occupation de la ville de Manissa par les
troupes turques vient d'être confirmée. Les
Grecs n'ont opposé jusqu'ici aucune sérieuse
résistance devant l'avance turque. Le littoral
de la mer Méditerranée vient d'être occupé à
partir de 40 kilomètres du port de la ville
de Smyrne. 1
DANS LA VILLE OCCUPEE
Les dispositions prises par les autorités
alliées, en vue de la protection de leurs re-
présentants et de leurs nationaux a Smyr-
ne, ont eu une répercussion favorable sur
l'état d'esprit de la population. -
Deux contre-torpilleurs américains sont
arrivés à Smyrne et ont débarqué quelques
éléments.
Le,détachement de marins français débar-
qué à Smyrne garde le consulat général de
France, les établissements français, la ca-
thédrale catholique et le chemin de fer.
Ces mesures provisoires, limitées à là
protection des nationaux et des établisse-
ments français, ont pour but de remédier à
la défaillance des autorités locales.
L'escadre hellénique a appareillé, avant
l'entrée des Turcs.
LA DEMOBILISATION GRECQUE
La démobilisation des troupes grecques
aura lieu aussitôt après l'évacuation de
l'Asie Mineure. Quelques jeunes classes seu-
lement seront maintenues sous les drapeaux.
En Grèce
LE CABINET CALOGEROPOULOS
Athènes, 9 septembre. — Le ministère
Calogeropoulos n'est pas encore constitué.
M. Calogeropoulos s'est assuré jusqu'ici
du concoure, de MM. Triantaphilacos Bous-
sios, Eftaxias. fi attend encore certaines ré-
ponses.
MM. Gounaris et Stratos ont déclaré qu'ils
appuieraient le nouveau ministère.
Le cabinet Calogeropoulos serait généra-
lement considéré, dans certains milieux po-
litiques, comme un ministère de circonstan-
ce. Le nouveau chef du gouvernement ne re-
présente qu'un groupe de quatre députés êt
bien qu'ayant déjà été président du conseil-
à deux reprises, on se demande s'il aura une
autorité suffisante pour assumer la lourde
narge qui lui Incombe dans les circonstan-
ces actuelles.
LES. DANCINGS D'ATHENES FERMES
Athènes, 9 septembre. — La police a or-
donné la fermeture des music-halls et dan-
cings à Athènes.
L'attitude des Alliés
UNE NOTE OFFICIEUSE
AU GOUVERNEMENT ITALIEN
Rome, 9 septembre. - L'agence Stefani
publie la note suivante :
On a annonc'é qu'une démarche avait été
faite par le gouvernement italien à Londres
et à Paris, tendant à la prompte convoca-
tion de la conférence de Venise et à une
proposition d'armistice gréco-turc. En réa-
lité, il s'agit d'une proposition italienne
tendant à ce qu'on évite les retards proba-
bles dérivant de discussions sur les différents
points de vue concernant la suspension des
hostilités et à faciliter ainsi l'apaisement
gréco-turc. M. Schanzer a représenté
Qu'ayant toujours considéré qu'il était ex-
trêmement nécessaire de faire tous ces er
forts pour rétablir la paix en Orient, il es'"
time actuellement qu'il est encore plus néll-
cessaire que les Alliés fassent tout le possi-
ble pour éviter des complications ultérieu-
res. Dans cette vue, M. Schanzer a cru utile
que les belligérants fussent Invités à. en-
voyer à Venise leurs représentants afin
d'étudier la situation et de chercher éven-
tuellement les bases de préliminaires tdf'
paix.
Concernant l'armistice, les Alliés, tout éS:
évitant de s'y immiscer directement, parce,
que les conjonctures actuelles ne paraisàgnt
pas le conseiller, devraient se limiter à re-,,
commander aux belligérants la cessation des
hostilités pour favoriser les travaux ùeaa."
conférence.
Il est clair que la réunion n'aurait ïiûfc
lement le caractère de la conférence préala-,
blement projetée, mais devrait seulement
dans l'intérêt général, servir à VrêDtt%r, le
terrain à la paix. -
*
"MAIS LA CONFERENCE ,'-
SERA-T-ELLE TENUE if
Londres, 9 septembre. - Le c Daily Ex..
nress » crott savoir que la conférence quS
devait se tenir à Venise n'aura pas lieu. Les
gouvernement britannique est convaincu que
dans la situation actuelle de l'armée grec-
que, la conférence n'aurait aucun résultat,
utile. ,..;
LES INTERETS DE L'ITALIE
Londres, 9 septembre. — Le correspond
dant du « Daily Telegraph » dit qu'à Rome
M. Nitti met ses compatriotes en garde conç
tre tout enthousiasme à l'égard des kema-
listes et le journal indique que la « Con-
sulta » s'orienterait vers une politique
plus en conformité avec la politique fcWtan-
nique sur le Proche Orient, l'Italie ayant
des concessions importantes à sauvegarder
en Anatolie et dans le Dodécanèse.
Suivant le < Daily Express >, les Turdt
auraient atteint la mer de Marmara it" Pan*
derma et la mer Egée à Bergama.
Le « Daily News » écrit que si les Grect.
et les Turcs ne sont pas en conflit sur la li-
berté des droits et Constantinople, la po-
sition en Anatolie est une question et Oons-
tantinople et la Thrace en sont une autre.,
) -.- (
APRÈS LE DRAME
LES OBSÈQUES
de -.
M. et Mme Marcel Sembat
Bonnières-sur-Seine, 9 septembre. f—t m
corps de M. et Mme Marcel Sembat reposent
maintenant dans le petit cimetière de Bon-
nières, dans la petite ville natale de Marcel
Sembat, dans l'enclos ombragé de platanes,
au pied des pentes douces qu'il aimait et quai
le soleil a, cet après-midi, timidemént doq
rées.
Le char funèbre a pris les deux cercueils
au fourgon rangé sur la voie terrée et, dès
15 heures, on entassait sur .eux les couron-
nes d'immortelles rouges, serrées, qu'avaient
envoyées le parti S.iF.I.O.; le groupe socia..
liste au Parlement, les élus socialistes de
l'Hôtel de Ville. Mais Il y avait aussi de
hautes gerbes de chrysanthèmes, de dalMas
et de glaieuls que M. et Mme Klotz. la Mai-
son des Journalistes, le « Populaire », le
« Progrès civique > et la Société des Artistes
indépendants avaient adressées au mort et &-
celle qui ne voulut pas vivre plus longtemp%
que lui.
M. et Mme Varagnac, beau-frère et belle"
sœur de M. Marcel Sembat, conduisaient la
deuil derrière la bannière rouge de la 18"
section dit parti socialiste et on comptait
dans les rangs de ceux qui lentement les
suivirent jusqu'au champ, de repos : M.
Juillard, préfet de Seine-et-Oise ; des dé-
légués des syndicats, des députés, des con-
seillers municipaux, des journalistes, des ar-
tistes et parmi eux, nous avons relevé ces
noms : MM. Loucheur, Thomas, RenaudeU
Blum, Levasseur, Frossard, Dormoy, Gar<
cherie, Le Trocquer, Compère-Mproi, Ri-
chard, Cadot, Bracke ; Bourderon, Marcel
Laurent, qui représentaient la C.G.T. ; Guer-
nut et Jean Bon, représentant là Ligue des
Droits de l'Homme ; le Conseil du Grand
Orient de France ; M. Jean Varenne, con-
seiller municipal du quartier des Grandet*
Carrières que représentait Marcel Sembat^
etc., etc. v
Les discoure 1
Le char s'est arrêté devant la grille dû
cimetière de Bonnières et c'est là, sur une
petite tribune basse. Que les divers orateurs
t <
Le fiuméro^ QUINZE CENTIMES
DIMANCHE 10 SEPTEMBRE 1922. - N' 18009
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
- ABONNEMENTS
toi III"" treh 0»10
8aA ft S.-ET-OIOT. 38 » 20 » 10 »
Pnancs & COLONIES.. 41 > 22 > 11 >
ETBANcaEB. 49 > 25 > 13 »
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RAYMOND LANGE
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38, iDonleTTstrd. de Stra.sbourg, 3?jfiLlRIS-2C*
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES :
Rédaction et Administration : Mord 24-90, 24-91. — Après 10 heures du soir: Roqwtte M-H --"
TRIBUNE LIBRE ,', .-
-
PATRIE ET RÉPUBLIQUE
■ i —■ ■" 1 ——————
CEn manière d'hommage à la mémoire de
Marcel Sembat, nous reproduisons ici
un des plus curieux passages de son
livre retentissant : « Faites un Roi, si-
non faites la Paix ». C'est celui où il
prenait prétexte d'une polémique entre
M. Charles Maurras, directeur de
l'Action française et notre directeur
Edmond du Mesnil, pour définir sa
conception de la Patrie et de la Répu-
blique.]
Pendant que j'achevais de relire ces
pages, un débat s' élevait entre- M. Ed-
mond Du Mesnil dans le <( Rappel » et
M. Charles Maurras dans « l'Action Fran-
çaise». Ecoutons-les : D'accord, ils di-
sent : « La patrie avant tout». Mais,
ajoute le premier, (( dans le cadre de la
République ».
Et si ce cadre abîme le tableau ? ques-
tionne Charles Maurras.
En ce cas, concède M. Edmond Du
Mesnil, je le relègue au grenier.
Dispute excellente. Elle montre que ces
problèmes de la patrie et de la Républi-
que se posent chaque jour de façon plus
pressante et plus impérieuse, et elle pré-
cise les termes.
Patrie, république, nationalisme, guer-
re et paix, voilà des mots, en effet, qu'il
faut définir chaque jour plus exactement.
Le souci de M. Edmond Du Mesnil est
celui de tout Français d'aujourd'hui. Il
l'avoue, d'autres ne l'avouent pas, c'est
la différence. Tous se demandent, à voix
haute ou en secret, si la Patrie et la Répu-
blique ne sont pas de principe contraire.
La Patrie telle que l'entendent les na-
tionalistes ? Sans hésiter, il faut répondre
que oui!
Oui. il y a contradiction entre la Répu-
blique et la patrie des nationalistes. M.
Driant demandait un jour à la Chambre
une définition du nationalisme. M. Jules
Delafosse s'est mis en tête de le satis-
faire. C'est un homme précieux. Savez-
vous à qui il emprunte les éléments de sa
définition ? à notre ami Raffin-Dugens,
ancien maître d'école et député de l'Isère.
Mon vieux Raffin, tu as formé là un ex-
cellent élève. Les nationalistes, avait dit
Raffin. sont des patriotes qui ne peuvent
aimer leur patrie qu'en haïssant les pays
voisins ; et M. Delafosse lui accorde qu'en
effet « le patriotisme est fait d'antago-
nisme et non de fraternité ».
« Par cela même, continue-t-il, qu'on
aime son pays plus que les autres, on
l'aime contre les autres, en ce sens qu'un
pays n'est grand et fort que par relation
et que tout accroissement que gagnent
ses voisins le diminue. »
Que pensez-vous d'un artiste, d'un
peintre, d'un littérateur qui se sent dimi-
nué par le succès d'un autre ? Cela existe,
certes, c'est fréquent. Dans le monde po-
litique aussi, on se jalouse. Est-ce un vice
ou une règle morale ? Que pensez-vous
de la grandeur d'âme, de la puissance
intérieure et du génie de l'homme qui
sent ainsi ?
Dès que l'Allemagne et l'Italie « furent
constituées en grands Etats, la France se
sentit menacée, par conséquent dimi-
nuée. le patriotisme ainsi entendu est
une affection égoïste et jalouse ».
Egoïste et jalouse ! Voilà les propres
expressions de M. Jules Delafosse. Eh
bien! Ne faisons pas de morale! Lais-
sons de côté la noblesse de ces senti-
ments-là. Mais nous avons le droit de
traduire et d'énoncer en psychologues,
en sociologues, que le nationalisme, ainsi
défini, se ramène à « la conscience d'une
déchéance», de même que défini par
Maurras, qui voulut rectifier Delafosse,
il se ramène à la (( conscience d'une op-
pression ». Si la France n'est ni déchue
ni opprimée, il n'a pas de raison d'être.
Il y a donc une sorte de patrie que la
grandeur d'autrui diminue, fait déchoir et
dont l'effort doit être d'abaisser les voi-
sins ? Voilà ce que j'appelle, d'accord
avec M. Delafosse, la patrie des nationa-
listes. Voilà la patrie guerrière, le patrio-
tisme belliqueux.
Je le répète : cette patrie-là est en
contradiction avec la République.
La patrie qu'admet la République, la
patrie dont elle est le couronnement,
c'est une patrie qui éprouve à l'égard de
est une pt.e, qUI eprOUve à l'égard de
l' Europe civilisée les mêmes sentiments
que la Normandie, l'Auvergne et la Pro-
vence éprouvent pour la France; et que
la Bavière, la Saxe et la Prusse éprouvent
pour l' Allemagne. Dans une Europe orga-
nisée, la grandeur de chaaue Davs, loi»
de nuire aux autres, serait nécessaire à
la prospérité générale.
Pourquoi cette patrie-là périrait-elle ?
En quoi blesse-t-elle les intérêts de l'hu-
manité ? Elle les sert, au contraire. Le
sol et le climat, l'histoire et la langue
composent à chaque patrie une figure
particulière et une âme originale. Cette
originalité, loin de menacer la civilisation
humaine, la crée. Elle ne menace donc
pas l'avenir. L'avenir la menace-t-elle ?
Pourquoi ? La Bavière, Etat allemand,
dépérit-elle ? Ne reste-t-elle pas très dif-
férente de la Prusse ? Pourquoi la Fran-
ce, Etat européen, ne resterait-elle pas
très différente de l' Allemagne ? N'a-t-elle
pas, comme l' Allemagne, son peuple à
part, et sa langue à elle ? Si nous réusis-
sons à organiser la paix et l'Europe, il
me semble que voilà la République, la
patrie et l'internationale en parfait ac-
cord.
Marcel SEMBAT.
) --ta (
EDITORIAL
De Smyrne à Constanlinople
Le désastre grec est con-
.sommé. Les troupes de
Tino, qui fuient devant les
hommes d'Angora, se ven-
gent sur les femmes et les
enfan(s. Les villages d'Ana..
tolie sont incendiés par les
fuyards. Ces soldats-là sont dignes de
leur roi qui assassina nos marins.
Avec les Grecs, le ridicule se mêle à
l'horreur. Le nouveau généralissime des
armées hellènes, désigné par Constan-
tin, a appris sa nomination dans le
camp de Mustapha-Kemal où il était
prisonnier avec tout son èiat-major.
Les Turcs se sont chargés de l'ap-
prendre eux-mêmes à Smyrne, où leurs
avant-gardes sont sur le point de péné-
trer. ,
Le gouvernement grec, après avoir
vainement mendié une intervention des
puissances, pour obtenir un armistice,
est demeuré seul, face à face avec les
Turcs. Mieux avisés que nous en 1918,
les Turcs ont compris qu'on n'inter.
rompt pas — par une suspension d'ar-
mes — le vol de la victoire.
S'inspirant de la formule de la Révo-
lution française, ils ne veulent pas trai-
ter avec un ennemi qui foule le sol de
la patrie envahie.
Leurs conditions tiennent en une phra-
se lapidaire : Restitution de tous les ter-
ritoires qui leur ont été arrachés.
Cependant, l'Anatolie balayée des en-
vahisseurs grecs, Smyrne reconquise :
voici Constantinople. C'est toute la ques-
tion des Détroits qui se pose, et la l'ur
quie noh plus en présence de la Grèce,
mais des alliés.
La revendication turque sur la Thrace
et sur les Détroits ne saurait être discu-
tée entre Turcs et Grecs, mais entre
Turcs, Français, Italiens et Anglais, soit
qu'on rafistole tant bien que mal ce pau-
vre traité de Sèvres, soit qu'on envisage
toute autre convention.
Il faut souhaiter que M. Lloyd George,
qui a poussé les Grecs dans cet horrible
guêpier, ne ressente pas trop vivement
par ricochet, les rudes coups portés (}
ses malheureux partenaires.
S'il n'apporte pas au règlement de la
question d'Orient, en accord avec la
France et l'Italie, l'ardent souci d'un
bon Européen, s'il entend jouer avec la
Turquie le même petit jeu qu'avec l'Al-
lemagne, il y aura — hélas 1- de mau-
vais jours encore pour la Paix.
t Edmond DU MESNIL
.i •-<
Le président de la République
reçoit les gens de mer
H fait appel à leur sentiment du devoir
pour accepter le nouveau décret
Le président de la République, assisté de
M. Rio, sous-eecrétalre d'Etat de la marine
marchande, a reçu hier après-midi les délé-
gués de l'Interfédération des gens, de mer.
M. Mas a développé en leur nom les ar-
guments contre le projet de décret sur les
huit heures dans la marine marchande.
M. Millerand a fait appel au sentiment
du devoir dont les gens de mer ont donné
tant de preuves au coure des huit dernières
années, .pour leur demander de comprendre
et de faire comprendre autour d'eux, la
grandeur de l'intérêt national qu'il s'agit de
sauvegarder.
La mesure en question, rendue inévita-
ble par le refus des nations étrangères de
suivre la France dans l'application à la ma:
rine marchande de la journée de huit heu-
res, ne constitue à aucun degré Un recul sur
une législation socia.le aux principes de la-'
quelle le cabinet et le président de la Répu-
bliaue sont fortement attachés.
On dit.
En Passant
la mer pour tous
Bien des baigneurs que les temps de vacan-
ces ont conduits en quelque plage bretonne ou
normande ont été émus des libertés que pren-
nent certaines municipalités en accaparant un
bout de plage et er. faisant leur un morceau
de mer. pour le,simple prétexte qu'il bafgne les
rives de leur cité. Il y a là un abns scandaleux
et une marque nouvelle da ce mercantilisme
éhonté qui sévit par notre siècle utilitaire.
La mer immense, mouvante, cap^'cieuse. c?t
a tout le monde. Empêcher Je braves gosses
fie barb( tter dans Ic-au parcs ..:'J' les auteurs
de leurs jours ne peuvent ou ne veulent préa-
lablement acquî'ter t'ndroit c!„- l'Cage est rili-
':u:. odieux et 'll;;ire.
C'est comme si demain un exploiteur féroce
nous voulait mesurer l'air que nous respirons.
Nous n'avons déjà plus beaucoup de libertés :
si même les plus simples, les plus courantes
nous sont encore refusées, c'est mettre mora-
lement les hommes en cage et n'accorder le
droit à la vie qu'à ceux dont le portefeuille est
garni.
Le droit à l'eau doit êtit accordé à chacun.
Il n'y a pas de catégorie sociale qui puisse, en
face de la grande bleue, se targuer d'un pri-
vilège quelconque. Il n'y a pas une mer de
première classe et une mer de seconde classe :
il y a la mer tout court.
Mais les municipalités si jalouses de leurs
droits ont peut-être une excuse. Peut-être
n'ont-elles cherché qu'à donner un attrait
nouveau à cette mer dont, en certaines plages
on va jusqu'à oublier l'existence. Il n'est, hé-
las, que trop certain que lorsqu'à Deauville,
i: faudra payer très cher le droit de faire trem-
pette, tout le monde ressentira un soudain be-
soin de se plonger dans l'onde salée.
Mais, en attendant, au nom des simples bra-
Ves gens qui ne cherchent pas, eux, les plai-
sirs compliqués, réclamons simplement le droit
à l'eau, qu'on leur refuse.
i. JIM.
- .-.--. '*'Y
Aujourd'hui
Un rendre modèle - "-..
Marcel Sembat n'était pas seulement * le
meilleur des époux, il était aussi le modèle
des gendres.
Il avait un véritable culte pour sa belle-
mère, qu'il entourait de la plus respectueuse
affection.
Un jour, on le vit arriver tout èssoufflé à
une réunion publique, où il était attendu de
puis un moment déjà.
Il se hâta vers la tribune et là, sans préam.
bule, il déclara :
, -- Je suis un gendre qui adore sa belle-
pière, comme elle était un peu souffrante, je
suis resté auprès d'elle, voilà pourquoi je suis
rn retard. La révolution, n'est-ce pas, peut
bien être retardée d'un quart d'heure t
Le fauteuil sacré
Devenu ministre, Marcel Sembat ne négli-
gea pas davantage sa belle-mère, qui conti-
nua de vivre à son foyer.
Il fut obligé de recevoir de hauts person-
nages de la République et leurs dignes épou-
ses.
Comme Vune de ces dames, majestueuse
et digne, après avoir été saluée protocolaire-
ment par le maître de la maison, se dirigeait
vers un vaste fauteuil, Marcel Sembat, brus-
quement, l'arrêta d'un geste suppliant :
— Pas celui-là, madame, c'est le fauteuil
de ma belle-mère
Le Tapin.
LIRE EN DERNIERE HEURE :
LES DELEGUES BELGES ONT ECHOUE
DANS LEUR MISSION
Pourquoi n'y a-t-il pas un mutilé
dans les Commissions de réforme ?
Les mutilés formulent aujourd'hui une re-
vendication qui nous paraît, ma foi, fort légi-
time. Ils demandent qu'un des leurs fasse
partie des commissions de réforme. Après
tout, pourquoi pas ? *
Le système fonctionne déjà en Belgique, et
il donne toute satisfaction. Jamais les méde-
cins militaires belges n'ont songé à se plain-
dre de la collaboration qui leur était ainsi
Imposée. D'autre part,' les commissions pari-
taires qui fonctionnent entre patrons et ou-
vriers comprennent un certain nombre de ces
derniers, et, dans ce cas encore, la collabo-
ration est féconde. ,
Un argument qui, de plus, milite en faveur
de cette innovation dans les commissions de
réforme, est que les mutilés ne pourraient
plus que difficilement critiquer les décisions
des médecins militaires, un des leurs partici-
pant aux débats. -
Par contre, de quelle nature serait cette
participation ? Le mutilé assistant aurait-il
voix délibérative ou voix consultative ? Le
point est important. Il vaut donc qu'on y ré-
fléchisse.
M. Maginot, dont la sollicitude active pour
les mutilés n'a jamais été en défaut ne pour-
rait-il leur accorder satisfaction ? Si, sans
aucun doute. Et dès lors, les réformes se pas-
seraient dans une atmosphère de confiance,
sans pour cela que la vigilance médicale soit
un instant relâchée.
—————————— > -.- (
Ce qu'on trouve en Prusse
Les organisations ouvrières en Prusse
Orientale viennent de dénoncer toute une sé-
rie de nouveaux dépôts darmes cachés avec
la connivence des autorités locales. Une par-
tie de ces armes-provenait des forts de
Kœnigsberg, où on avait à dessein remplacé
les travailleurs d'état par des soldats de la
Reichswehr.
Les dernières découvertes portent sur 600
fusils, 10.350 baïonnettes, 11.000 cartouches,
4 mitrailleuses, etc.
Le prince Georges de Grèce, héritier
de la couronne
Les Hôpitaux de Paris
Nos infirmières sont d'un admirable dévouement, nous dit M. Mourier
Il est des hommes que le souci de la cri-
tique décourage et entrave dans leurs efforts.
Il en est qui, en présence de l'hostilité ma-
nifeste de leurs concitoyens renoncent à la
poursuite d'une tâche cependant salutaire.
C'est peut-être que chez eux la foi n'est point
placée aussi haut que l'esprit et que le cœur
défaille quand manque l'approbation.
Mais il en est d'autres qui, courbés quo-
tidiennement sur une tâche sévère et doulou-
reuse, puisent dans la nécessité de leur mis-
sion la force d'âme propre à l'accomplisse-
ment des grandes choses. Il eu est, qui,
abreuvés de toutes critiques, méconnus par
toute publicité, ne demandent pas d'autres
récompenses que la satisfaction du devoir
rempli et de la conscience apaisée. Ceux-là
sont trop rares pour être méconnus. Ayant,
selon la belle expression du poète, « attelé
leur charrue à une étoile », Ils méritent qu'un
peu de la reconnaissance humaine leur soit
rendue, en hommage.
Et. par exemple, qui, à Paris, peut se tar-
guer de connaître l'Assistance Publique telle
qu'elle est, d'en avoir, en toute indépendance
de pensée, pénétré le mécanisme de gestion,
et mesuré l'effort consciencieux ? Depuis trop
longtemps, cette administration d'intérêt col-
lectif est méconnue sans raison, critiquée
Sans fondement. Lui restituer, aux regards de
t'opinion, sa juste valeur est accomplir œu-
vre d'équité. Tentons cette œuvre.
LE PERSONNEL DES HOPITAUX (
Nul n'était plus qualifié que M. Mourier,
directeur de l'Assistance Publique, pour nous
parler du personnel des hâpitaux de Paris,
pour nous en dire les mérites et nous expo-
ser le fonctionnement des services complexes
de l'Assistance. A toutes nos questions, M.
Mourier a répondu affablement, avec cepen-
dant une pointe de joie (la joie que l'on a
à parler de ceux qui sont dignes), lorsque
nous l'avons questionné sur son personnel.
—r Ah ! mon personnel ! Il est admirable
de dévouement et d'affection. Nulle misère
ne le rebute. Je dirais même que ce sont les
plus malheureux, les plus souffrants que mes
infirmières aiment le plus. J'en connais de
ces femmes qui, véritables sœurs laïques, re-
fusent, malgré leur fatigue d'une année char-
gée, de prendre leurs vacances, parce que des
malades ont besoin, de leurs soins. J'en cou-
pais qui, depuis des années de fonction, ac-
complissent leur humble et fastidieuse tâche
sans un .murmure et sans une plainte. Et
cependant, combien y a-t-il de maladies re-'
butantes, pour ne pas dire dangereuses !
Mais nos inifrmières sont animées d'un véri-
taible esprit d'apostolat. Elles, dispensent sans
compter leurs forces pour sauver les forces
de ceux qui s'en vont.
Et du haut en bas de l'échelle, c'est par-
tout dans notre personnel le même esprit de
dévouement. Tout le monde s'emploie avec
zèle, activité à donner aux malades qui nous
sont confiés la joie, le plaisir du séjour au-
tant que la santé. Ah ! certes, la tâche est
lourde. Nous la remplissons, de notre mieux,
et n'aspirons qu'à faire chaque jour davan-
tage. Mais il est jue de dire que si les
moyens moraux ne nous manquent pas, tous
les moyens matériels nous sont fournis de
par la générosité du Conseil municipal.
L'AIDE DE LA VILLE DE PARIS
L'Assistance Publique est une organisation
autonome qui devrait vivre avec ses propres
ressources. Mais celles-ci sont insuffisantes.
Alors, que fait-elle ? A chaque fin d'année,
clôture d'exercice, elle se retourne vers le
Conseil municipal qui lui boucle le budget.
n 1920, par exemple, le Conseil municipal
,nous a donné 143 millions ; en 1921, 123 mil-
lions ; en 1922, 108 millions. Voyez donc l'im-
portance de ces subventions.
Et à côté de cellesi. il en est d'autres,
véritables dons gracieux. Pour être moins
importantes, elles n'en sont que plus utiles.
C'est grâce à elles que nous pouvons créer
des services, coûteux certes, mais qui permet-
tent de soigner l'indigent avec toutes les res-
sources de la science dont le riche bénéficie
naturellement.
Ces services, vous les verrez, si vous visi-
tez nos hôpitaux. Du reste, il vaut toujours
mieux se rendre compte par soi-même et voir
de ses propres yeux que par les yeux d'au-
trui. Vous jaugerez les efforts à leur propre
valeur. Peut-être vous paraîtront-ils moins
intenses que je ne le crois moi-même. Je
vous ai dit mon sentiment. A vous de dire
le vôtre ! »
C'est entendu. Je visiterai les hôpitaux de
PariiL
R. CHENEVIER.
LE DESASTRE GREC
Les Turcs ont occupé Smyrne
————.. .c>
Pour conclure l'armistice ils réclament l'évacuation complète
de l'Asie Mineure et de la Thrace par les troupes helléniques
Un quai de Smyrne
Les hauts-commissaires alliés à Constan-
tinople ont fait une démarche auprès du re-
présentant de Kemal pacha pour lui remet-
tre la demande d'armistice formulée par le
gouvernement hellénique. Cette demande est
arrivée à Angora ; l'Assemblée nationale
juge inopportune l'intervention des Alliés
pour la conclusion de l'armistice.
On dit qu'une proposition directe faite
par le généralissime hellénique au haut com-
mandement turc serait le seul et le meil-
leur moyen de conclure l'armistice.
Les Turcs exigeront dans les conditions
d'armistice : l'évacuation complète de l'Asie
Mineure et de la Thrace, y compris Constan-
tinople par les troupes helléniques ; l'éloi-
gnement immédiat 'de la flotte grecque des
eaux turques ; la reconnaissance des dom-
mages causés par les Grecs et l'engagement
aux réparations.
L'ENTREE A SMYRNE t
Une dépêche d'Angora, datée du 9 septem"
brannonce que la ville de Smyrne a été
occupée par les troupes nationaliste.
Dans la matinée, la cavalerie turque se
trouvant déjà dans la banlieue de Smyrne,
les populations musulmanes étaient parties à
la rencontre de l'armée nationaliste.
L'occupation de la ville de Manissa par les
troupes turques vient d'être confirmée. Les
Grecs n'ont opposé jusqu'ici aucune sérieuse
résistance devant l'avance turque. Le littoral
de la mer Méditerranée vient d'être occupé à
partir de 40 kilomètres du port de la ville
de Smyrne. 1
DANS LA VILLE OCCUPEE
Les dispositions prises par les autorités
alliées, en vue de la protection de leurs re-
présentants et de leurs nationaux a Smyr-
ne, ont eu une répercussion favorable sur
l'état d'esprit de la population. -
Deux contre-torpilleurs américains sont
arrivés à Smyrne et ont débarqué quelques
éléments.
Le,détachement de marins français débar-
qué à Smyrne garde le consulat général de
France, les établissements français, la ca-
thédrale catholique et le chemin de fer.
Ces mesures provisoires, limitées à là
protection des nationaux et des établisse-
ments français, ont pour but de remédier à
la défaillance des autorités locales.
L'escadre hellénique a appareillé, avant
l'entrée des Turcs.
LA DEMOBILISATION GRECQUE
La démobilisation des troupes grecques
aura lieu aussitôt après l'évacuation de
l'Asie Mineure. Quelques jeunes classes seu-
lement seront maintenues sous les drapeaux.
En Grèce
LE CABINET CALOGEROPOULOS
Athènes, 9 septembre. — Le ministère
Calogeropoulos n'est pas encore constitué.
M. Calogeropoulos s'est assuré jusqu'ici
du concoure, de MM. Triantaphilacos Bous-
sios, Eftaxias. fi attend encore certaines ré-
ponses.
MM. Gounaris et Stratos ont déclaré qu'ils
appuieraient le nouveau ministère.
Le cabinet Calogeropoulos serait généra-
lement considéré, dans certains milieux po-
litiques, comme un ministère de circonstan-
ce. Le nouveau chef du gouvernement ne re-
présente qu'un groupe de quatre députés êt
bien qu'ayant déjà été président du conseil-
à deux reprises, on se demande s'il aura une
autorité suffisante pour assumer la lourde
narge qui lui Incombe dans les circonstan-
ces actuelles.
LES. DANCINGS D'ATHENES FERMES
Athènes, 9 septembre. — La police a or-
donné la fermeture des music-halls et dan-
cings à Athènes.
L'attitude des Alliés
UNE NOTE OFFICIEUSE
AU GOUVERNEMENT ITALIEN
Rome, 9 septembre. - L'agence Stefani
publie la note suivante :
On a annonc'é qu'une démarche avait été
faite par le gouvernement italien à Londres
et à Paris, tendant à la prompte convoca-
tion de la conférence de Venise et à une
proposition d'armistice gréco-turc. En réa-
lité, il s'agit d'une proposition italienne
tendant à ce qu'on évite les retards proba-
bles dérivant de discussions sur les différents
points de vue concernant la suspension des
hostilités et à faciliter ainsi l'apaisement
gréco-turc. M. Schanzer a représenté
Qu'ayant toujours considéré qu'il était ex-
trêmement nécessaire de faire tous ces er
forts pour rétablir la paix en Orient, il es'"
time actuellement qu'il est encore plus néll-
cessaire que les Alliés fassent tout le possi-
ble pour éviter des complications ultérieu-
res. Dans cette vue, M. Schanzer a cru utile
que les belligérants fussent Invités à. en-
voyer à Venise leurs représentants afin
d'étudier la situation et de chercher éven-
tuellement les bases de préliminaires tdf'
paix.
Concernant l'armistice, les Alliés, tout éS:
évitant de s'y immiscer directement, parce,
que les conjonctures actuelles ne paraisàgnt
pas le conseiller, devraient se limiter à re-,,
commander aux belligérants la cessation des
hostilités pour favoriser les travaux ùeaa."
conférence.
Il est clair que la réunion n'aurait ïiûfc
lement le caractère de la conférence préala-,
blement projetée, mais devrait seulement
dans l'intérêt général, servir à VrêDtt%r, le
terrain à la paix. -
*
"MAIS LA CONFERENCE ,'-
SERA-T-ELLE TENUE if
Londres, 9 septembre. - Le c Daily Ex..
nress » crott savoir que la conférence quS
devait se tenir à Venise n'aura pas lieu. Les
gouvernement britannique est convaincu que
dans la situation actuelle de l'armée grec-
que, la conférence n'aurait aucun résultat,
utile. ,..;
LES INTERETS DE L'ITALIE
Londres, 9 septembre. — Le correspond
dant du « Daily Telegraph » dit qu'à Rome
M. Nitti met ses compatriotes en garde conç
tre tout enthousiasme à l'égard des kema-
listes et le journal indique que la « Con-
sulta » s'orienterait vers une politique
plus en conformité avec la politique fcWtan-
nique sur le Proche Orient, l'Italie ayant
des concessions importantes à sauvegarder
en Anatolie et dans le Dodécanèse.
Suivant le < Daily Express >, les Turdt
auraient atteint la mer de Marmara it" Pan*
derma et la mer Egée à Bergama.
Le « Daily News » écrit que si les Grect.
et les Turcs ne sont pas en conflit sur la li-
berté des droits et Constantinople, la po-
sition en Anatolie est une question et Oons-
tantinople et la Thrace en sont une autre.,
) -.- (
APRÈS LE DRAME
LES OBSÈQUES
de -.
M. et Mme Marcel Sembat
Bonnières-sur-Seine, 9 septembre. f—t m
corps de M. et Mme Marcel Sembat reposent
maintenant dans le petit cimetière de Bon-
nières, dans la petite ville natale de Marcel
Sembat, dans l'enclos ombragé de platanes,
au pied des pentes douces qu'il aimait et quai
le soleil a, cet après-midi, timidemént doq
rées.
Le char funèbre a pris les deux cercueils
au fourgon rangé sur la voie terrée et, dès
15 heures, on entassait sur .eux les couron-
nes d'immortelles rouges, serrées, qu'avaient
envoyées le parti S.iF.I.O.; le groupe socia..
liste au Parlement, les élus socialistes de
l'Hôtel de Ville. Mais Il y avait aussi de
hautes gerbes de chrysanthèmes, de dalMas
et de glaieuls que M. et Mme Klotz. la Mai-
son des Journalistes, le « Populaire », le
« Progrès civique > et la Société des Artistes
indépendants avaient adressées au mort et &-
celle qui ne voulut pas vivre plus longtemp%
que lui.
M. et Mme Varagnac, beau-frère et belle"
sœur de M. Marcel Sembat, conduisaient la
deuil derrière la bannière rouge de la 18"
section dit parti socialiste et on comptait
dans les rangs de ceux qui lentement les
suivirent jusqu'au champ, de repos : M.
Juillard, préfet de Seine-et-Oise ; des dé-
légués des syndicats, des députés, des con-
seillers municipaux, des journalistes, des ar-
tistes et parmi eux, nous avons relevé ces
noms : MM. Loucheur, Thomas, RenaudeU
Blum, Levasseur, Frossard, Dormoy, Gar<
cherie, Le Trocquer, Compère-Mproi, Ri-
chard, Cadot, Bracke ; Bourderon, Marcel
Laurent, qui représentaient la C.G.T. ; Guer-
nut et Jean Bon, représentant là Ligue des
Droits de l'Homme ; le Conseil du Grand
Orient de France ; M. Jean Varenne, con-
seiller municipal du quartier des Grandet*
Carrières que représentait Marcel Sembat^
etc., etc. v
Les discoure 1
Le char s'est arrêté devant la grille dû
cimetière de Bonnières et c'est là, sur une
petite tribune basse. Que les divers orateurs
t <
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