Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-07-09
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 juillet 1922 09 juillet 1922
Description : 1922/07/09 (N18837). 1922/07/09 (N18837).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75538369
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
# - -. - - '1 - -
-. - - .---. ---------.- -. ----'--.- --..- .,,---
sso MESSIDOR, AN 130. - r 18837 Xe numéro ; QUINZE CENTIMES - -- - --- DIMANCHE 9 JUILLET 1922. — 18837
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
un à Sii mois troll aoil
SEINE & S.-ET-OISE. 38 » 20 » 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 » 22 » 11 »
ETRANGER. 49 » 25 » 13 »
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TRI B ü NE LIBRE
L'article 18 du Traité de Versailles
1 t <' Q)o!>- -
Un banquier que ses échéances taqui-
naient fort m'a dit l'autre jour à brûle-
poiirpoint : « Connaissez-vous l'article
18, annexe II, partie VIII du traité de
Versailles ? »
— Non, répondis-je. Mais pourquoi
tette question ? Il y a tant d'articles, tant
de chapitres, tant d'annexes dans le traité
.de Versailles que M. Tardieu lui-même
ne s'y retrouve point. On y compte, en
effet, 440 articles, non compris celui que
vous tne citez, ni les annexes. Ces der-
nières ne sont en quelque sorte que du
hors texte, et croyez-vous qu'elles soient
bien importantes ?
- —^ Comment importantes! Ecoutez
plutôt. L'article 18 de l'annexe en ques-
tion dit textuellement ceci :
« Les mesures que les puissances al-
liées et associées auront le droit de pren-
dre èiî cas de manquement volontaire
par l'Allemagne et que l'Allemagne s'en-
gage à ne pas considérer comme des ac-
tes , d'hostilité peuvent comprendre des
: actes de prohibitions et de représailles
économiques et financières et, en général,
telles autres mesures que les gouverne-
ments respectifs pourront estimer néces-
sitées par les circonstances. »
Cela sonne-t-il clair à vos oreilles ?
<— Euh! Je n'ai rien compris. N'en
soyez pas étonné. Il y a dans votre arti-
cle des subtilités qu'un financier ou un
politicien percevrait aisément, mais
qui m'échappent à moi simple électeur.
Et mon ignorance est dans la norme des
ch oses.
9
— Merci. Je n'en userai donc avec
vous qu'avec plus de modération. Voilà
ce que signifie, au vrai, cet article 18 :
« Vous êtes créancier - de l' Allemagne
pour une somme que formellement elle
s'est engagée à vous payer. Entre vous,
la paix esf ievèntiéàusiabsoluë et totale
qu'avant le conflit qui vous a séparés.
Par cela même, l'Allemagne a acquis le
droit d'installer chez vous des négociants,
des industriels, de participer financière-
ment et commercialement à toutes vos
affaires, si le cœur vous en dit ou le be-
soin vous y oblige.
Supposons que l'Allemagne acquitte
sa dette, alors tout va bien. Le négoce
rend ses bénéfices, et les participations
financières leurs dividendes.
Mais si elle ne l'acquitte pas, tout se
gâte. L'article 18 surgit alors et s'im-
pose dans toute sa sévérité. Vous ne vous
en doutiez pas, n'est-ce pas ? Représail-
les, cela sonne vague à, l'oreille. A la pra-
tique cela sonne sec.
Si sec même, qu'en, cas de non-paie-
ment par l'Allemagne, non-paiement
reconnu volontaire, tous les capitaux,
tous les biens placés par elle en France
bu dans des affaires françaises sont im-
médiatement saisis et confisqués.
- Eh bien! mais c'est parfait, c'est
admirable. Pas d'argent allemand en
Erance! La France aux Français! Que
Voulez-vous de mieux ?
— Attendez, vous êtes trop pressé.
\"a France n'est pas seule à avoir signé le
raité de Versailles et à en avoir accepté
Intégralement le contenu. Les alliés l'ont
signé avec elle, et se sont engagés à faire
respecter aussi bien l'article 18 que l'ar-
ticle 246 qui prescrit à l'Allemagne de
rendrfe au roi, d'Angleterre,le crâne du
sultan Makaoua, dérobé en Afrique
- Orientale. >
tc Mais cet engagement, tout au moins
en ce qui concerne l'article 18, ils ne l'ont
pas tenu. Successivement l'Angleterre,
l'Italie, le Japon, la Tchécoslovaquie, la
Belgique et même le Libéria tfnt renoncé
aux droits de saisie et de confiscation que
ledit article leur octroyait.
« Pourquoi ces renonciations, pourquoi
ces abdications ?
« Ici nous touchons au vif du sujet.
« Les capitaux allemands, représentés
plus souvent par des devises étrangères
k que par des marks, se sont expatriés dès
la fin de la guerre. Où allaient-ils ? Chez
les alliés ? Que 'non point, l'article 18
veillait. Alors, chez les neutres! Et c'est
ainsi que vous avez vu se former des
compagnies mixtes, telles que la Compa-
gnie hispano-allemande des Zeppelins
pour la traversée de l'Atlantique Sud.
« Dire que cette exportation de capi-
taux a été du goût des Alliés serait exa-
gérer le désintéressement humain. Aussi
se sont-ils empressés, hormis la France.
de se dessaisir d'un privilège qui ne leur
, apportait en somme que des déboires.
— Comment des déboires ? Alors
pourquoi avoir inséré cet article dans le
traité.
- Pourquoi, je l'ignore! Reprenons,
si vous le voulez, notre comparaison du
début.
< Vous avez un débiteur. Celui-ci, **
présente chez vous avec un portefeuille
bien garni. Comme il n'acquitte pas sa
dette, vous le menacez de saisir ce porte-
feuille et son contenu, et vous le lui dites
au moment où il s'apprête à franchir le
seuil de votre porte. Que fait-il ? Il n'en-
tre pas, ou bien s'il entre, c'est après
avoir, sous vos yeux, confié le porte-
feuille à un de ses amis contre lequel
vous ne pouvez rien.
« De toute manière, vous êtes joué.
« Et l'argent que vous auriez pu voir,
placé chez vous, accroître vos revenus
ou vous alléger de vos charges, eh bien !
vous le voyez grossir le magot du voisin
N'est-ce pas pénible ?
(( Il y aurait encore beaucoup à dire.
Mais est-il besoin de tant de développe-
ments pour apercevoir l'inanité d'une me-
sure qui, sous couleur de mettre de l'ar-
gent dans votre poche, le met en réalité
dans celle des autres.
(( A quand donc l'abrogation de l'ar-
ticle 18, annexe II, partie VIII du traité
de Versailles ? »
Robert CHENEVIER.
ÉDITORIAL
à
France et Italie
JI. Schanzer sait qu'on
n'est jamais si bien servi
que par soi-même. Aussi
n'a-t-il pas voulu regagner
Rome, sans avoir mis lui-
même le président du Con-
seil français au courant
des -paul'parlers italo-anglais.
La France ne saurait qu'être recon-
naissànte au ministre des Affaires étran-
gères d'Italie d'une attention si délicàte
et,'naturellement, tout à fait désintéres-
sée
Des bruits fâcheux avaient couru. en
effet, ces jours derniers, sur le but pour-
suivi à Londres par le ministre italien.
Et l'on était en droit de se demander ce
que. dans tout cela. devenait notre pays.
M Schanzer ne manquera pas, nous en
sommes s'llrs, de rassurer pleinement
M. Poincaré.
L'entente entre les cabinets de Rome
et de Londres s'était étroitement resser-
rée au cours de la Conférence de Gênes.
En maintes occasions, M. Lloyd Geor-
ge avait trouvé en son collègue italien un
écho fidèle à ses propres désirs. Et l'on
fI,'a pas oublié qu'il a fallu toute l'habi-
leté, la diplomatie de M. Barthou pour
faire front à certaines tendances trop ac-
commodantes vis-à-vis des Soviets. M.
Schanzer espérait-il lier d'une façon
plus définitive le sort de la diplomatie
italienne à la politique britannique? Jus-
qu'à preuve du contraire, il n'est pas dé-
fendu de 'le penser. La manœuvrp. a-t-elle
.éussie? Il est permis d'en douter. ,.
La France, ainsi, se fut trouvée prise
entre l'arbre et l'écorce. Nous avons tout
lieu de croire que l'Angleterre ne s'est
pas prêtée à un tel petit jeu dangereux.
M. Schanzer, qui est habile> ne man-
quera pas, nous en sommes sûrs, d'ap-
porter à M. Poincaré les témoignages de
son attachement à l'amitié. franco-ita-
lienne. Acceptons-en l'augure.
Mais n'oublions pas de répéter aima-
blement à notre hôte que si la France
est prête à collaborer avec tous ses alliés
pour le maintien et la consolidation de
la paix du monde, elle ne saurai! jamais
admettre que ce fût au mépris de ses
intérêts.
Raymond LANGE.
—. ! > ( ———————,
Les victimes françaises
de l'attentat du Zappeion
Le vapeur Rollon, qui ramène les corps des
soldats français lâchement assassinés à Athè-
nes, est attendu incessamment à Marseille.
C'est le croiseur Metz, escorté de deux tor-,
pill-eurs, qui est chargé de transporter les
glorieuses 'dépouilles à Toulon, -où les obsè-
ques auront probablement lieu le 16 juillet.
A l'entrée en rade du croiseur et au mo-
ment du débarquement, les honneurs seront
rendus, puis les coirps seront déposés dans
une chapelle ardente dressée cour de l'Hor-
loge (dans l'Arsenal).
Le jour des obsèques, les cercueils seront
transportés sur la place d'Armes.
A 10 heures, le cortège se mettra en mar-
che et se rendra à l'Arsenal de terre, où les
corps seront provisoirement déposés et où
des discours seront prononcés.
Le deuil sera conduit par le ministre de
la marine en personne, accompagné du pré-
fet du Var, des sénateurs, députés, conseil-
lers généraux du département, des officiers
généraux de l'armée de terre et de mer et
des autorités locales.
Les troupes participant aux obsèques se-
ront fournies par l'escadre de la Méditerra-
née, le 5" arrondissement, la direction des
écoles do la Méditerranée et par les 4e et
8' régiment d'infanterie coloniale.
Dans l'après-midi du même jour, trois cor-
tèges se formeront à l'Arsenal de terre pour
escorter respectivement divers corps ; au
dépositoire de la gare, au cimetière de Tou-
lon, au cimetière de Lagoubran,
On dit.
En Passant
Les royautés légumineuses
On n'aima jamais tant les royautés que ùous
notre République démocratique. Evidemment,
fia doit faire plaisir &. 'Léon Daudet ! Mais les
têtes couronnées que l'on fête avec un excès
un peu ridicule ne sont évidemment pas assez
aristocratiques pour notre confrère d'Action
Française.
Nous souffrons d'une épidémie de reineCL.
Nous avions, depuis bien des années, celles da
la Mi-Carême : passons : ce sont les traditions
Qui font la force d'un pays. Mais, en notre s.
cle mercantile, la concurrence ne perd jamais
ses droits. Et les jeunes souveraines de tout ce
qu'on veut, ont poussé comme des champignons.
Reine de Montmartre, reine de Mulhouse, do
Carpentras ; reine des Etudiants, reine dos
Forains, reine des Cheminots, du Muguet, d"
1 Boucherie, que sais-je encore !
Et voilà, pour clore la liste, montant aujour-
d'hui même sur son trône, la reine de l'Asper-
ge ! En Argenteuil, trônant sur un char de-
vant une immense botte de ces glorieuses Ii
liacêes, Sa Majesté Asperge première, qu'on a
dû, sans doute, choisir longue-et maigre e.
eâle, répondra aux acclamations de ses sujets.
« Un cortège imposant d'harmonies, dé trompet-
tes, de clairons et de bigophones l'accompagne-
ra - c'est l'invitation qui le promet, — on
prononcera des discours, on dira des poèmes à
le, gloire de l'asperge et même les bons répu-
blicains no manqueront pas d'assister au bal
de la Reine ».
Voilà donc "Asperge adoptée par la Répu-
blique !
J'ignore si Léon Daudet aime ce légume déli-
cat, mais il lui est désormais interdit d'en
manger, sans commettre un crime de Ièse-m:i-
jesté.
Et il ne lui reste plus qu'à choisir un autre
produit de notre terre maternelle et à. lui faire
sef dévotions. Les révolutionnaires adopteront
sans doute les carottes rouges ou les tomates ;
je vois très bien les radicaux chanter les radis
roses ; aux royalistes,, les navets, les patates
ou les haricots blancs !
o JIM.
Aujourd'hui
La vie chère en Cafrerie
A cause de la vie chère les Cafres sont de
moins en moins polyuanes.
- Le coût des denrées, des vases et des verro-
teries est si élevé que les Betjouanas ne peu-
vent plus s'offrir plusieurs femmes.
-. j-usqtt'it quatre paires
de boeufs !
On ne peut plus se marier en Cafrerie !
: Quelques tribus ont essayé d'acheter des
fiancées à crédit, mais cette innovation n'a
pas bienréussi et les Cafres tes- plus riches
n'ont plus qu'une femme. les autres restent
célibataires.
+-<::>'
L'homme assis -
Un jeunè Espagnol de Barcelone a eu l'idée
d'un pari bizarre que la police a interrornpu.
Ce jeune homme avait parié 1.000 pesetas
avec des amis qu'il passerait huit jours as-
sis sur une chaise dà la promenade des Gra-
cia, sauf deux heures par jour consacrées
à ses affaires. (Les affaires, on le voit, pren-
nent peu de temps qn Espagne.)
Au cours de la première journée, une foule
nombreuse a défilé devant cet original, mais
la police n'a pas permis au jeune parieur
de continuer son expériencemoins reposante
qu'on serait tenté de le croire au premier
abord.
-<::>+-<::>
Notre ami le tigre
On sait que l'île de Sumatra vit spéciale.
ment du commerce de l'huile de palme. 1
Or. les sangliers n'ont aucun respect pour
les troncs d'arbres Qui produisent l'huile, et
sont même friands de leur écorce.
Aussi le gouverneur de Sumatra vient-il
de prendre un déqret d'une grande sagesse.
Le tigre étant llennemi du sanglier, animal
néfaste, le gouverneur de Sumatra interdit la
chasse au tigre, ajin que les tigres extermi-
nent les sanUlÍerssans plus tarder.
S'il est des contrées où l'on veille pour
nrotéger le gibier, il en est d'autres où l'on
orotège les animaux féroces.
Le Tapin.
Le pavillon allemanddans nos ports
Pour la première fois depuis la déclara-
tion de guerre, l'on vient de voir, dans le
port de Saïgon, un navire allemand faisant
flotter le pavillpn du Reich.
C'est notre confrère de Cochinchine, l'Opi-
nion, qui signale le fait et s'en inquiète.
On sait la rapidité avec laquelle la flotte
commerciale allemande a été reconstituée.
La réapparition de ses unités dans nos ports
préoccupe à juste titre les compagnies de
navigation françaises, dont les navires fré-
quentant les ports allemands sont l'objet d'un
oycottage systématique.
Donnant, donnant, si l'Allemagne n'ac-
cueille pas favorablement notre pavillon,
pourquoi nous montrer plus généreux ? Et
l'Opinion demande à la Chambre de com-
merce de Saïgon de s'occuper de cette ques-
tion.
« Renouer des relations économiques, dit
notre confrère, c'est bien ; mais être, com-
me avant la guerre, les dupes éternelles d'un
adversaire astucieux et roublard, vraiment
nous espérons que la pénible expérience,
payée d'un prix si cher, nous évitera dans
l'avenir ce rôle que nous avons antérieure-
ment tenu avec une naïveté désarmante qui
n'est plus de mise aujourd'hui. »
——————————————— ? c— -
La valse des changes
Après un calme relatif, la danse des chan-
ges a repris : pourquoi ? Mystère. Il n'y a nulle
raison politique : il vaut donc mieux ne pas
chercher les autres, car on trouverait facile-
ment trace du rôle inlassable des mercantis.
En trois jours, la livre sterling est montée
de 3 fr. 50. Même hausse, quoique moins forte,
pour le dollar.
Notre pautre franc ne peut pas soutenir, la
lutte et l'on devine la difficulté des relations
commerciales avec l'Angleterre et l'Amérique.
M. Lloyd George se plaint du marasme des
affaires britanniques. Ne pourra.it-il jeter un
regard sur les manœuvres des gens d'affaires
qui, faisant passer leurs intérêts avant les in-
térêts nationaux, troublent, au point de le ren-
dre impossible, l'essor économique des peu-
ples.
Par contre, le mark dégringole avec une l'a.
pidité non moins vertigineuse. Mais là, au
moins, il y a une raison. Des bruits fâcheux
ont été lancés sur unno.uvea.n moratorium qui
serait demandé par l'Allemagne. pour l'échéan-
ce de juillet. La Reichsbank continue, d'autre
part, à faire marcher la machine à billets et
à inonder l'Allemagne de papier-monnaie. La
circulation fiduciaire dépasse actuellement
169 milliards.
N'y a-t-il pas là une êyjçlente volonté de
Taire faillite et de pouvoir ainsi tranquille-
ment repousser toutes les prétentions dès
Alliés ?
Mais ceux-ci continuer ont-ils à se laisser
faire ?
La question des Réparations
L'Allemagne demanderait un nouveau
moratorium
Le gouvernement du Reich, en raison de la
situation créée par la baisse rapide du mark,
va officiellement demander à la Commission
des réparations le bénéfice du moratorium
pour les paiements en espèces. Le gou-vernè.
ment de Berlin serait disposé à verser enco-
re, y compris l'échéance de juillet,- la somme
de 330 millions de marks or pour l'année
1922, à la condition d'êtrr dispensé de ver-
sements en 193 et 1924. Pour compenser cet-
te réduction de ses obligations, le Reich pro-
poserait de porter, durant cette période, le
chiffre des prestations en nature à 2 milliards
au lieu de 1.450 millions.
A la commission des réparations, on a'a
encore été saisi d'aucune demande de ce gen-
re, mais nous annonçons un peu plus loin
que deux experts allemands sont attendus à
Paris, où ils communiqueront certaines « sug-
gestions » à la C. D. R.
EN DEUXIEME PAGE :
Les dernières séances de la Chambre et du
, Sénat. — Une amnistie tronquée. — La
session parlementaire est close.
GRISE IKtlKTISTÉRIELLE
La démission du cabinet polonais
Varsovie, 8 juillet. — La Diète a terminé la
discussion de la déclaration ministérielle faite
par M. Sliwinski, président du. Conseil.
La motion suivante' a été adoptée par
201 voix contre 195, soit ii six voix de majo-
rité' :
« La Diète n'approuve pas l'exposé de M.
Sliwinski et refuse sa confiance au gouverne-
ment. » •
En conséquence, immédiatement après la
séance de la Diète, le président du Conseil a
remis au cheif de l'Etat la démission du ca-
liinet.
**
Dans la déclaraion qu'il a lue, le président
du Conseil avait notamment défini ainsi sa
politique extérieure:
La Pologne, comme le monde entier, a
surtout besoin de la paix; elle continuera
à travailler pacifiquement.
Pour bien montrer les tendances pacifi-
ques du gouvernement, la classe 1S99 sera
libérée avant la récolte. Tous les engage-
ments contractés par l'Etat seront stricte-
ment Axécutés. Les accords et les traités sont
sacrés. La nation tout entière regarde d'a-
bord du côté de la France. Le resserrement
continuel des liens d'amitié franco-polonais
nst aussi bien une nécessité pour les intérêts
vitaux du pays aue le résultat des vifs sen-
timents du peuple polonais.
Se basant sur l'alliance avec la. France,
le gouvernement tendra également à fortifier
l'alliance avec la Roumanie et à consolider les
relations amicales avec la Petite-Entente »>t
les Etats baltes.
Le gouvernement suivra xine politique
étrangère toute pacifique lui permettant d'a-
méliorer les relations économiques du pays.
La maréchal Pilsudski semble devoir se
trouver dans une situation assez embarras-
sante. C'est lui qui mit eu demeure le prési-
de se retirer. La crise dura assez longtemps.
Sous le régime constitutionnel provisoire au-
quel est encore soumise la Pologne, c'est la
commission centrale de la Diète qui a le droit
de désigner le 'chef de gouvernement. Mais
après de longues discussions, elle s'en remit
pour ie choix au maréchal Pilsudski, qui dési-
gna M. Sliwinski. La démission de celui-ci va
sans doute nécessiter des négociations poli-
tiques délicates.
Un nouveau parti politique
Varsovie, 9 juillet. — Un nouveau parti po-
litique vient d'être fondé !à Varsovie ot a pris
if* titre d'Union Nationale de l'Etat. Son pro-
gramme est basé sur les principes suivants:
La Diète actuelle, dont le rôle principal
a été le vote de là Constitution, .doit être dis-
soute et les élections à la nouvelle Diète doi-
vent 4tre ordonnées prochainement. La majo-
rité de lu nouvelle Diète doit être composée
des partis du centre; l'Union Nationale tra-
vaillera à la formation d'un bloc dont la tâche
principale sera d'éviter entre les partis poli-
tiques, les frottements toujours préjudicia-
bles à l'Etat.
Au sujet des minorités nationales, le nou-
veau groupement politique estime que la Pn.
logne doit assurer aux minorités nationale*
et confessionnelles le respect de leurs be-
soins nationaux en échange d'une collabora-
tion loyale pour le bien de l'Etat.
Quant à la politique extérieure le program-
me du nouveau parti politique préconise la
nécessité do raffermir la paix et de resserrer
les alliances existantes.
En vue de la défense nationale les effectifs
de l'armée doivent être maintenus en nombre
suffisant et dotés de tout le matériel techni-
que moderne.
L'Union Nationale entend soutenir la politi-
que pacifique de l'Etat et recommande la
stricte exécution des traités conclus.
POLITIQUE ETRANGERE
Les entretiens de Paris vont succéder
aux conversations de Mres
L'arrivée de M. Schanzer. - Le ministre des Affaires étrangères italien 1
sera reçu aujourd'hui par M. Poincaré 1
La Conférence de La Haye compromise par les Russes
M. Schanzer, ministre des affaires étrangè-
res d'Italie, venant de Londres, est arrivé à
Paris, hier soir à 18 h. 25.
11 a été reçu à la gare du Nord par le comte
Sforza, ambassadeur d'Italie, M. Galli, expert
italien pour lesquestions orientales, et M. de
Fouquières, au nom du président du Conseil.
M. Schanzer ne tient pas à faire de décla-
rations. Il dit seulement :
« J'ai eu, pendant mon séjour en Angleterre,
à diverses reprises, avec M. Lloyd George et
lord;Balifour, des conversations. Elles ont
principalement rou-lé sur l,a Méditerranée et
l'Orient dont on ne s'est pas occupé depuis la
Conférence de Parie où' on décida d'envoyer
une offre de médiation aux Grecs et aux Turcs,
«t qui est pourtant un problème qui sollicite
la France, la Grande-Bretagne et l'Italie. Je
verrai M. Poincaré demain matin, et je suis
fort heureux de le rencontrer. Je lui dirai ce
que furent mes conversations de Londres.
J'entendrai avec plaisir la thèse française et
nous aviserons aux moyens de parer aux éven-
tualités qui se peuvent présenter, de la meil-
leure manière et dans le meilleur accord.
— On vous prête, monsieur le ministre,
l'intention de demander qu'on remette en août
ou même plus tard la conférence franco-an-
glo-italienne qui devait se tenir en juillet.
« Nous verrons demain avec M. Poincaré
Quel moment sera le plus opportun pour dé-
battre des sujets qui nous inquiètent commu-
nément. »
LA QUESTION D'ORIENT
Londres, 8 juillet. — Suivant le Daily. Te-
legraph, M. Schanzer fera, remarquer à M.
Poincaré que la fin de ce mois serait une date
un peu prématurée pour la réunion de la
Conférence Tripartite envisagée.
« D'un autre j&W, ajoute ce journal, le
tUo 'indre serait "atal aux minorités
•i'Ajitf-HSÏiueure, et si les Alliés persistaient
ft"ne pas s'associer à la Grande-Bretagne,
":our faire accepter aux Turcs les proposi-
tions de Paris, il faudrait abandonner celles-
ci, et la Grande-Bretagne reprendrait sa
uleine liberté d'action. >>
- L'OPINION BRITANNIQUE
Londres, 8 juillet. — Dans son éditorial,
Io Times déplore la fadeur du communiqué
publié sur les conversations que M. Schanzer
iii. eues à Londres.
î En effet, dit-il, de nombreuses questions
intéressantes n'ont été qu'effleurées, et on
a aiourné sine die une discussion plus ap-
profondie. »
Ce journal appelle l'attention sur l'impor-
tance des relations avec l'Italie et dit que
« c'est en étroite union avec la France et
l'Italie qu'il sera seulement possible d'arri-
ver au règlement des problèmes du bassin
méditerranéen, et de résoudre la question
des rapports avec le monde mahométan. »
- Il blâme la façon dont est conduite la po-
litique étrangère de la Grande-Bretagne, et
Q'pn prend au gouvernement de-manquer oc-
casion sur occasion d'atteindre progressive-
ment une solution de ces problèmes en se
plaçant du point de vue de l'unité nécessaire
'le l'Entente.
Avant de quitter Londres, M..Schanzer
'est borné à souligner la très grande cor-
dialité qui a présidé à ses pourparlers avec
M. Lloyd George..
Il a ajouté que des décisions nettes ne
sont pas encore intervenues. Mais les con-
versations se poursuivront lors de son re-
tour à Londres pour assister à la conféren -
ce interal'liée qui examinera la question du
Proche-Orient.
LA QUESTION DU PROCHE ORIENT
D'après le correspondant diplomatique
du « Daily Herald :), un nouveau projet do
règlement de la question du Proche Orient
serait actuellement discuté à Downing
Street. Il comporterait notamment l'éva-
cuation de Smyrne et de la Thrace par les
Grecs et la cession à ces derniers par les
Anglais de l'île de Chypre à titre de com-
pensation.
Le correspondant croit que des garan-
ties adéquates seraient assurées pour la
protection de la population musulmane, éva-
luée à 20 0/0. Le hllt-commissaire britan-
nique serait actuellement en route pour
Londres, où il viendrait pour prendre part
aux négociations de transfert.
La Conférence de La Haye
La Haye, 7 juillet. — Depuis l'arrivée de
M. Krassine, la délégation russe a singuliè-
rement accentué son intransigeance des der-
niers jours. On en conclut que M. Krassine
08t arrivé porteur d'instructions plus rigides
Ide Moscou. On s'attendait à cette réaction et
on savait qu'elle se produirait le jour où
l'expertise de Gênes, par son caractère mê-
me d'information, viendrait contrarier la po-
litique. des Soviets, en permettant, à la lu-
mière des documents irréfutables, d'aperce-
voir le désordre et la fragilité de l'adminis-
tration de Moscou.
C'est ce qui explique le ton insolent adopté
ces derniers jours par les délégués des So-
viets à La Haye et leurs procédés d'intimi-
dation. On n'est pas éloigné de croire que,
désespérant d'arriver à leur fin qui est. d'ob-
tenir immédiatement des crédits importants,
ies Soviets envisagent la possibilité d'une
rupture prochaine dont ils assumeraient vo-
lontiers les responsabilités aux yeux des ey-
t.t'émistes de leur pays.
Les délégués de. tous les pays et en parti-
culier les délégués français ont réussi à écar-
ter les suites des incidents dé ces derniers
jours, mais il ne tient pas à eux seuls qu'ils
ne se reproduisent, et les Russes sont réso-
lus à les créer. Le souci prédominant dans
les délégations, en présence du danger mena-
çant, est d'empêcher qu'une fissure ne .se
glisse dans le bloc des puissances représen-
tées.
VERS LA RUPTURE
La. Haye, 8 juillet. — Personne n'a oublié les
incidents auxquels ont donné lieu à Gênes les
importants débats sur le régime, en principe,
de la propriété considérée dans son rapport
avec les Soviets. Depuis hier, la question est
à nouveau posée devant la Conférence et il 1
semble qu'on soit revenu au point central de I
la discussion de Gênes.
Il nous a paru intéressant de demander à
M. dattier, chef de la délégation belge, en rai- •
son de la position prise par la Belgique dans
ces débats à Gênes, comment il7 envisage la
situation après les dernières déclarations des
Soviets.
M. Cattier a répondu, ;,. a le copeidère l.ç
succès de la Conférence comme compromis.
Pour ne parler que de nos deux pays, il me
semble impossible que la France et la Belgi-
que puissent accepter la thèse du gouverné-
ment soviétique qui peut se résumer comme
suit : -
« La nationalisation est, pour les Soviets un
principe et un fait sur lesquels il leur est
impossible de revenir ni aujourd'hui, ni de-
main. ni jamais. Si les capitalistes l'admet.-
tent, les Soviets consentiront à envisager 'avec
eux la participation sous la- fôrm'3'.soifc- de
concc:ssion, soit de baux, soit de sociétés mix.
tes, mais la condition sine qua .von de o-èÍ,t,
participation doit être la recoyiiaissanYoe :<'5e
la nationalisation. -
« Cette thèse, je le répète, dit M. Cattier.
est inacceptable. Au demeurant, les Soviets
nous ont ramenés au point où nous étions à
Gênes. Ils sont même allé*; en deçà, puisqu'ils ,
ont déclaré ici qu'ils considéraient lés crédits
comme le paiement, de l'indemnité pour "les F
expéditions contre-rêvolutionnai.res.
« Dans ces conditions, il importe, à. mon 1
sens, de leur laisser jusqu'au b'out la respou- 1
sa-bilité de la rupture, de .même qu'il importe
de maintenir avec un soiji jaloux la solidarité
de toutes les puissances représentées à La
Haye en face des exigences inadmigibleis des
Soviets. - - •
« Nous, npus-réunirons lundi,,-..terminér M.
Cattier,.. pour délibérer en' commun et" -pour
adopter avec a.pptii_ de nos gouvernements une
attitude comnyine. » - 't
CONFERENCE DE-M. HOBLEMAIRE I
La Haye, 8 juillet. - Répondant à l'invita- I
tion de l'Association « La Hollande à l'Etran- I
ger », le député français M. Nohlemaire a par- I
lé aujourd'hui à La Haye de la. reconstruc-
tion économique de l'Europe.
L'orateur a exalté les principes de la So-
ciété des-Nations et a défendu ardemment k
point de vue français dans la question des
réparations.
Parmi les auditeurs, on remarquait M-M. van
Karnebeeke, ministre des aîfaires étrangères ;
Loudon, ministre de Hollande à Padè-;-;:A!- iI
.phand, membre de la délégation française à la I
Conférence internationale. ,'', ,,
LB dernier salutde Paris I
à son préfet de police
Les obsèques de M. Robert Lénifier
ont été célébrées hier matin.
C'est devant une nombreuse assistance <
qu'ont eu lieu, hier matin, les obaèquM so-
lennelles de M. Robert Leullier, préfet de po-
lice. M
Le cercueil avait été exposé dans la cour i
de la caserne de la Cité, sous le porche Saint-
Michel, transformé en chapelle ardente. A
10 heures, on le plaçait sur le char funèbre,
qui était recouvert de nombreuses et-magni-
fiques couronnes.
Plusieurs discours ont été prononcés.
M. Peuch, président du Conseil municipal.
a loué la tâche trop lourde que M. LeuJliei
s'était tracée :
« En toute circonstance, a-t-il dit, M. Leul
lier s'efforçait, d'appliquer, jusqu'à l'extrême
limite du possible, les méthodes de concilia-
tion et de collaboration. C'est ainsi que, pour
obtenir que la baisse des prix de détail sui-
vît exactement celle des prix de gros, ou
pour assurer la qualité des denrées par un
exemplaire répression des fraudes, il recher-
chait l'appui des organisations commercia-
les, il s'adressait de la façon la plus persé-
vérante à la raison, à la conscience, au sens
de l'intérêt public avant de faire appel aux
rigueurs de la loi. »
M. Robaglia, président du Conseil général
de la Seine, a rendu à M. Leullier un -mêiii
hommage :
M. Liard, secrétaire général de la ,préfec-
ture de police, a retracé la carrière de M.
Leullier. Il a rappelé fl»es heureuses et éner
giques juitiatives dans le Pas-de-Calais et ex
posé le programme de réformes qu'il avai
arrêté. t
Discours de M. Maunomry *
M. Maurice Maunoury, ministre de l'inté-
rieur, a pris ensuite la parole, ayant peine
à maîtriser son émotion :
Six mois d'une collaboration continue et
que des relations presque quotidiennes ren-
daient chaque jour plus confiante, a dit tout
d'abord le ministre de l'intérieur, m'ont per-
mis d'apprécier les éminentes qualités de Ro-
bert Leullier. Au moment où sa dépouille
mortelle va quitter définitivement cette mai-
son, qu'il a fidèlement servie, grandement
honorée et profondément aimée, je veux lu
rendre un ultime hommage en rappelant ici
ses vertus.
Elles se peuvent ainsi résumer : une cons*
tante et souriante bonté, l'orgueil et l'amour
de sa profession, un courage calme et indomp
table. » -,'
Le ministre a rappelé ensuite les diverses
étapes de la carrière de M. Leullier et 8i.
belle attitude pendant la guerre. U a évoqué
la citation à l'ordre du jour dont il avait
été l'objet dès 1914. Puis il a dt :
u .Dans uen ilettre .élUOijvante qu'il adres-
sait en 1915 à l'up de mts prédécesseurs, il
sollicitait l'autorisation 4e partir au front., j
a Depuis que j'appartiens â, ra4ministratioui
-. - - .---. ---------.- -. ----'--.- --..- .,,---
sso MESSIDOR, AN 130. - r 18837 Xe numéro ; QUINZE CENTIMES - -- - --- DIMANCHE 9 JUILLET 1922. — 18837
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
un à Sii mois troll aoil
SEINE & S.-ET-OISE. 38 » 20 » 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 » 22 » 11 »
ETRANGER. 49 » 25 » 13 »
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RAYMOND LANGE
POUR LA-PUBLICIT S yADRESSER
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Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES:
Rédaction et Administration : Nord 24-90, 24-91. — Après M heures du soir : Roquette 84-93
TRI B ü NE LIBRE
L'article 18 du Traité de Versailles
1 t <' Q)o!>- -
Un banquier que ses échéances taqui-
naient fort m'a dit l'autre jour à brûle-
poiirpoint : « Connaissez-vous l'article
18, annexe II, partie VIII du traité de
Versailles ? »
— Non, répondis-je. Mais pourquoi
tette question ? Il y a tant d'articles, tant
de chapitres, tant d'annexes dans le traité
.de Versailles que M. Tardieu lui-même
ne s'y retrouve point. On y compte, en
effet, 440 articles, non compris celui que
vous tne citez, ni les annexes. Ces der-
nières ne sont en quelque sorte que du
hors texte, et croyez-vous qu'elles soient
bien importantes ?
- —^ Comment importantes! Ecoutez
plutôt. L'article 18 de l'annexe en ques-
tion dit textuellement ceci :
« Les mesures que les puissances al-
liées et associées auront le droit de pren-
dre èiî cas de manquement volontaire
par l'Allemagne et que l'Allemagne s'en-
gage à ne pas considérer comme des ac-
tes , d'hostilité peuvent comprendre des
: actes de prohibitions et de représailles
économiques et financières et, en général,
telles autres mesures que les gouverne-
ments respectifs pourront estimer néces-
sitées par les circonstances. »
Cela sonne-t-il clair à vos oreilles ?
<— Euh! Je n'ai rien compris. N'en
soyez pas étonné. Il y a dans votre arti-
cle des subtilités qu'un financier ou un
politicien percevrait aisément, mais
qui m'échappent à moi simple électeur.
Et mon ignorance est dans la norme des
ch oses.
9
— Merci. Je n'en userai donc avec
vous qu'avec plus de modération. Voilà
ce que signifie, au vrai, cet article 18 :
« Vous êtes créancier - de l' Allemagne
pour une somme que formellement elle
s'est engagée à vous payer. Entre vous,
la paix esf ievèntiéàusiabsoluë et totale
qu'avant le conflit qui vous a séparés.
Par cela même, l'Allemagne a acquis le
droit d'installer chez vous des négociants,
des industriels, de participer financière-
ment et commercialement à toutes vos
affaires, si le cœur vous en dit ou le be-
soin vous y oblige.
Supposons que l'Allemagne acquitte
sa dette, alors tout va bien. Le négoce
rend ses bénéfices, et les participations
financières leurs dividendes.
Mais si elle ne l'acquitte pas, tout se
gâte. L'article 18 surgit alors et s'im-
pose dans toute sa sévérité. Vous ne vous
en doutiez pas, n'est-ce pas ? Représail-
les, cela sonne vague à, l'oreille. A la pra-
tique cela sonne sec.
Si sec même, qu'en, cas de non-paie-
ment par l'Allemagne, non-paiement
reconnu volontaire, tous les capitaux,
tous les biens placés par elle en France
bu dans des affaires françaises sont im-
médiatement saisis et confisqués.
- Eh bien! mais c'est parfait, c'est
admirable. Pas d'argent allemand en
Erance! La France aux Français! Que
Voulez-vous de mieux ?
— Attendez, vous êtes trop pressé.
\"a France n'est pas seule à avoir signé le
raité de Versailles et à en avoir accepté
Intégralement le contenu. Les alliés l'ont
signé avec elle, et se sont engagés à faire
respecter aussi bien l'article 18 que l'ar-
ticle 246 qui prescrit à l'Allemagne de
rendrfe au roi, d'Angleterre,le crâne du
sultan Makaoua, dérobé en Afrique
- Orientale. >
tc Mais cet engagement, tout au moins
en ce qui concerne l'article 18, ils ne l'ont
pas tenu. Successivement l'Angleterre,
l'Italie, le Japon, la Tchécoslovaquie, la
Belgique et même le Libéria tfnt renoncé
aux droits de saisie et de confiscation que
ledit article leur octroyait.
« Pourquoi ces renonciations, pourquoi
ces abdications ?
« Ici nous touchons au vif du sujet.
« Les capitaux allemands, représentés
plus souvent par des devises étrangères
k que par des marks, se sont expatriés dès
la fin de la guerre. Où allaient-ils ? Chez
les alliés ? Que 'non point, l'article 18
veillait. Alors, chez les neutres! Et c'est
ainsi que vous avez vu se former des
compagnies mixtes, telles que la Compa-
gnie hispano-allemande des Zeppelins
pour la traversée de l'Atlantique Sud.
« Dire que cette exportation de capi-
taux a été du goût des Alliés serait exa-
gérer le désintéressement humain. Aussi
se sont-ils empressés, hormis la France.
de se dessaisir d'un privilège qui ne leur
, apportait en somme que des déboires.
— Comment des déboires ? Alors
pourquoi avoir inséré cet article dans le
traité.
- Pourquoi, je l'ignore! Reprenons,
si vous le voulez, notre comparaison du
début.
< Vous avez un débiteur. Celui-ci, **
présente chez vous avec un portefeuille
bien garni. Comme il n'acquitte pas sa
dette, vous le menacez de saisir ce porte-
feuille et son contenu, et vous le lui dites
au moment où il s'apprête à franchir le
seuil de votre porte. Que fait-il ? Il n'en-
tre pas, ou bien s'il entre, c'est après
avoir, sous vos yeux, confié le porte-
feuille à un de ses amis contre lequel
vous ne pouvez rien.
« De toute manière, vous êtes joué.
« Et l'argent que vous auriez pu voir,
placé chez vous, accroître vos revenus
ou vous alléger de vos charges, eh bien !
vous le voyez grossir le magot du voisin
N'est-ce pas pénible ?
(( Il y aurait encore beaucoup à dire.
Mais est-il besoin de tant de développe-
ments pour apercevoir l'inanité d'une me-
sure qui, sous couleur de mettre de l'ar-
gent dans votre poche, le met en réalité
dans celle des autres.
(( A quand donc l'abrogation de l'ar-
ticle 18, annexe II, partie VIII du traité
de Versailles ? »
Robert CHENEVIER.
ÉDITORIAL
à
France et Italie
JI. Schanzer sait qu'on
n'est jamais si bien servi
que par soi-même. Aussi
n'a-t-il pas voulu regagner
Rome, sans avoir mis lui-
même le président du Con-
seil français au courant
des -paul'parlers italo-anglais.
La France ne saurait qu'être recon-
naissànte au ministre des Affaires étran-
gères d'Italie d'une attention si délicàte
et,'naturellement, tout à fait désintéres-
sée
Des bruits fâcheux avaient couru. en
effet, ces jours derniers, sur le but pour-
suivi à Londres par le ministre italien.
Et l'on était en droit de se demander ce
que. dans tout cela. devenait notre pays.
M Schanzer ne manquera pas, nous en
sommes s'llrs, de rassurer pleinement
M. Poincaré.
L'entente entre les cabinets de Rome
et de Londres s'était étroitement resser-
rée au cours de la Conférence de Gênes.
En maintes occasions, M. Lloyd Geor-
ge avait trouvé en son collègue italien un
écho fidèle à ses propres désirs. Et l'on
fI,'a pas oublié qu'il a fallu toute l'habi-
leté, la diplomatie de M. Barthou pour
faire front à certaines tendances trop ac-
commodantes vis-à-vis des Soviets. M.
Schanzer espérait-il lier d'une façon
plus définitive le sort de la diplomatie
italienne à la politique britannique? Jus-
qu'à preuve du contraire, il n'est pas dé-
fendu de 'le penser. La manœuvrp. a-t-elle
.éussie? Il est permis d'en douter. ,.
La France, ainsi, se fut trouvée prise
entre l'arbre et l'écorce. Nous avons tout
lieu de croire que l'Angleterre ne s'est
pas prêtée à un tel petit jeu dangereux.
M. Schanzer, qui est habile> ne man-
quera pas, nous en sommes sûrs, d'ap-
porter à M. Poincaré les témoignages de
son attachement à l'amitié. franco-ita-
lienne. Acceptons-en l'augure.
Mais n'oublions pas de répéter aima-
blement à notre hôte que si la France
est prête à collaborer avec tous ses alliés
pour le maintien et la consolidation de
la paix du monde, elle ne saurai! jamais
admettre que ce fût au mépris de ses
intérêts.
Raymond LANGE.
—. ! > ( ———————,
Les victimes françaises
de l'attentat du Zappeion
Le vapeur Rollon, qui ramène les corps des
soldats français lâchement assassinés à Athè-
nes, est attendu incessamment à Marseille.
C'est le croiseur Metz, escorté de deux tor-,
pill-eurs, qui est chargé de transporter les
glorieuses 'dépouilles à Toulon, -où les obsè-
ques auront probablement lieu le 16 juillet.
A l'entrée en rade du croiseur et au mo-
ment du débarquement, les honneurs seront
rendus, puis les coirps seront déposés dans
une chapelle ardente dressée cour de l'Hor-
loge (dans l'Arsenal).
Le jour des obsèques, les cercueils seront
transportés sur la place d'Armes.
A 10 heures, le cortège se mettra en mar-
che et se rendra à l'Arsenal de terre, où les
corps seront provisoirement déposés et où
des discours seront prononcés.
Le deuil sera conduit par le ministre de
la marine en personne, accompagné du pré-
fet du Var, des sénateurs, députés, conseil-
lers généraux du département, des officiers
généraux de l'armée de terre et de mer et
des autorités locales.
Les troupes participant aux obsèques se-
ront fournies par l'escadre de la Méditerra-
née, le 5" arrondissement, la direction des
écoles do la Méditerranée et par les 4e et
8' régiment d'infanterie coloniale.
Dans l'après-midi du même jour, trois cor-
tèges se formeront à l'Arsenal de terre pour
escorter respectivement divers corps ; au
dépositoire de la gare, au cimetière de Tou-
lon, au cimetière de Lagoubran,
On dit.
En Passant
Les royautés légumineuses
On n'aima jamais tant les royautés que ùous
notre République démocratique. Evidemment,
fia doit faire plaisir &. 'Léon Daudet ! Mais les
têtes couronnées que l'on fête avec un excès
un peu ridicule ne sont évidemment pas assez
aristocratiques pour notre confrère d'Action
Française.
Nous souffrons d'une épidémie de reineCL.
Nous avions, depuis bien des années, celles da
la Mi-Carême : passons : ce sont les traditions
Qui font la force d'un pays. Mais, en notre s.
cle mercantile, la concurrence ne perd jamais
ses droits. Et les jeunes souveraines de tout ce
qu'on veut, ont poussé comme des champignons.
Reine de Montmartre, reine de Mulhouse, do
Carpentras ; reine des Etudiants, reine dos
Forains, reine des Cheminots, du Muguet, d"
1 Boucherie, que sais-je encore !
Et voilà, pour clore la liste, montant aujour-
d'hui même sur son trône, la reine de l'Asper-
ge ! En Argenteuil, trônant sur un char de-
vant une immense botte de ces glorieuses Ii
liacêes, Sa Majesté Asperge première, qu'on a
dû, sans doute, choisir longue-et maigre e.
eâle, répondra aux acclamations de ses sujets.
« Un cortège imposant d'harmonies, dé trompet-
tes, de clairons et de bigophones l'accompagne-
ra - c'est l'invitation qui le promet, — on
prononcera des discours, on dira des poèmes à
le, gloire de l'asperge et même les bons répu-
blicains no manqueront pas d'assister au bal
de la Reine ».
Voilà donc "Asperge adoptée par la Répu-
blique !
J'ignore si Léon Daudet aime ce légume déli-
cat, mais il lui est désormais interdit d'en
manger, sans commettre un crime de Ièse-m:i-
jesté.
Et il ne lui reste plus qu'à choisir un autre
produit de notre terre maternelle et à. lui faire
sef dévotions. Les révolutionnaires adopteront
sans doute les carottes rouges ou les tomates ;
je vois très bien les radicaux chanter les radis
roses ; aux royalistes,, les navets, les patates
ou les haricots blancs !
o JIM.
Aujourd'hui
La vie chère en Cafrerie
A cause de la vie chère les Cafres sont de
moins en moins polyuanes.
- Le coût des denrées, des vases et des verro-
teries est si élevé que les Betjouanas ne peu-
vent plus s'offrir plusieurs femmes.
-. j-usqtt'it quatre paires
de boeufs !
On ne peut plus se marier en Cafrerie !
: Quelques tribus ont essayé d'acheter des
fiancées à crédit, mais cette innovation n'a
pas bienréussi et les Cafres tes- plus riches
n'ont plus qu'une femme. les autres restent
célibataires.
+-<::>'
L'homme assis -
Un jeunè Espagnol de Barcelone a eu l'idée
d'un pari bizarre que la police a interrornpu.
Ce jeune homme avait parié 1.000 pesetas
avec des amis qu'il passerait huit jours as-
sis sur une chaise dà la promenade des Gra-
cia, sauf deux heures par jour consacrées
à ses affaires. (Les affaires, on le voit, pren-
nent peu de temps qn Espagne.)
Au cours de la première journée, une foule
nombreuse a défilé devant cet original, mais
la police n'a pas permis au jeune parieur
de continuer son expériencemoins reposante
qu'on serait tenté de le croire au premier
abord.
-<::>+-<::>
Notre ami le tigre
On sait que l'île de Sumatra vit spéciale.
ment du commerce de l'huile de palme. 1
Or. les sangliers n'ont aucun respect pour
les troncs d'arbres Qui produisent l'huile, et
sont même friands de leur écorce.
Aussi le gouverneur de Sumatra vient-il
de prendre un déqret d'une grande sagesse.
Le tigre étant llennemi du sanglier, animal
néfaste, le gouverneur de Sumatra interdit la
chasse au tigre, ajin que les tigres extermi-
nent les sanUlÍerssans plus tarder.
S'il est des contrées où l'on veille pour
nrotéger le gibier, il en est d'autres où l'on
orotège les animaux féroces.
Le Tapin.
Le pavillon allemanddans nos ports
Pour la première fois depuis la déclara-
tion de guerre, l'on vient de voir, dans le
port de Saïgon, un navire allemand faisant
flotter le pavillpn du Reich.
C'est notre confrère de Cochinchine, l'Opi-
nion, qui signale le fait et s'en inquiète.
On sait la rapidité avec laquelle la flotte
commerciale allemande a été reconstituée.
La réapparition de ses unités dans nos ports
préoccupe à juste titre les compagnies de
navigation françaises, dont les navires fré-
quentant les ports allemands sont l'objet d'un
oycottage systématique.
Donnant, donnant, si l'Allemagne n'ac-
cueille pas favorablement notre pavillon,
pourquoi nous montrer plus généreux ? Et
l'Opinion demande à la Chambre de com-
merce de Saïgon de s'occuper de cette ques-
tion.
« Renouer des relations économiques, dit
notre confrère, c'est bien ; mais être, com-
me avant la guerre, les dupes éternelles d'un
adversaire astucieux et roublard, vraiment
nous espérons que la pénible expérience,
payée d'un prix si cher, nous évitera dans
l'avenir ce rôle que nous avons antérieure-
ment tenu avec une naïveté désarmante qui
n'est plus de mise aujourd'hui. »
——————————————— ? c— -
La valse des changes
Après un calme relatif, la danse des chan-
ges a repris : pourquoi ? Mystère. Il n'y a nulle
raison politique : il vaut donc mieux ne pas
chercher les autres, car on trouverait facile-
ment trace du rôle inlassable des mercantis.
En trois jours, la livre sterling est montée
de 3 fr. 50. Même hausse, quoique moins forte,
pour le dollar.
Notre pautre franc ne peut pas soutenir, la
lutte et l'on devine la difficulté des relations
commerciales avec l'Angleterre et l'Amérique.
M. Lloyd George se plaint du marasme des
affaires britanniques. Ne pourra.it-il jeter un
regard sur les manœuvres des gens d'affaires
qui, faisant passer leurs intérêts avant les in-
térêts nationaux, troublent, au point de le ren-
dre impossible, l'essor économique des peu-
ples.
Par contre, le mark dégringole avec une l'a.
pidité non moins vertigineuse. Mais là, au
moins, il y a une raison. Des bruits fâcheux
ont été lancés sur unno.uvea.n moratorium qui
serait demandé par l'Allemagne. pour l'échéan-
ce de juillet. La Reichsbank continue, d'autre
part, à faire marcher la machine à billets et
à inonder l'Allemagne de papier-monnaie. La
circulation fiduciaire dépasse actuellement
169 milliards.
N'y a-t-il pas là une êyjçlente volonté de
Taire faillite et de pouvoir ainsi tranquille-
ment repousser toutes les prétentions dès
Alliés ?
Mais ceux-ci continuer ont-ils à se laisser
faire ?
La question des Réparations
L'Allemagne demanderait un nouveau
moratorium
Le gouvernement du Reich, en raison de la
situation créée par la baisse rapide du mark,
va officiellement demander à la Commission
des réparations le bénéfice du moratorium
pour les paiements en espèces. Le gou-vernè.
ment de Berlin serait disposé à verser enco-
re, y compris l'échéance de juillet,- la somme
de 330 millions de marks or pour l'année
1922, à la condition d'êtrr dispensé de ver-
sements en 193 et 1924. Pour compenser cet-
te réduction de ses obligations, le Reich pro-
poserait de porter, durant cette période, le
chiffre des prestations en nature à 2 milliards
au lieu de 1.450 millions.
A la commission des réparations, on a'a
encore été saisi d'aucune demande de ce gen-
re, mais nous annonçons un peu plus loin
que deux experts allemands sont attendus à
Paris, où ils communiqueront certaines « sug-
gestions » à la C. D. R.
EN DEUXIEME PAGE :
Les dernières séances de la Chambre et du
, Sénat. — Une amnistie tronquée. — La
session parlementaire est close.
GRISE IKtlKTISTÉRIELLE
La démission du cabinet polonais
Varsovie, 8 juillet. — La Diète a terminé la
discussion de la déclaration ministérielle faite
par M. Sliwinski, président du. Conseil.
La motion suivante' a été adoptée par
201 voix contre 195, soit ii six voix de majo-
rité' :
« La Diète n'approuve pas l'exposé de M.
Sliwinski et refuse sa confiance au gouverne-
ment. » •
En conséquence, immédiatement après la
séance de la Diète, le président du Conseil a
remis au cheif de l'Etat la démission du ca-
liinet.
**
Dans la déclaraion qu'il a lue, le président
du Conseil avait notamment défini ainsi sa
politique extérieure:
La Pologne, comme le monde entier, a
surtout besoin de la paix; elle continuera
à travailler pacifiquement.
Pour bien montrer les tendances pacifi-
ques du gouvernement, la classe 1S99 sera
libérée avant la récolte. Tous les engage-
ments contractés par l'Etat seront stricte-
ment Axécutés. Les accords et les traités sont
sacrés. La nation tout entière regarde d'a-
bord du côté de la France. Le resserrement
continuel des liens d'amitié franco-polonais
nst aussi bien une nécessité pour les intérêts
vitaux du pays aue le résultat des vifs sen-
timents du peuple polonais.
Se basant sur l'alliance avec la. France,
le gouvernement tendra également à fortifier
l'alliance avec la Roumanie et à consolider les
relations amicales avec la Petite-Entente »>t
les Etats baltes.
Le gouvernement suivra xine politique
étrangère toute pacifique lui permettant d'a-
méliorer les relations économiques du pays.
La maréchal Pilsudski semble devoir se
trouver dans une situation assez embarras-
sante. C'est lui qui mit eu demeure le prési-
de se retirer. La crise dura assez longtemps.
Sous le régime constitutionnel provisoire au-
quel est encore soumise la Pologne, c'est la
commission centrale de la Diète qui a le droit
de désigner le 'chef de gouvernement. Mais
après de longues discussions, elle s'en remit
pour ie choix au maréchal Pilsudski, qui dési-
gna M. Sliwinski. La démission de celui-ci va
sans doute nécessiter des négociations poli-
tiques délicates.
Un nouveau parti politique
Varsovie, 9 juillet. — Un nouveau parti po-
litique vient d'être fondé !à Varsovie ot a pris
if* titre d'Union Nationale de l'Etat. Son pro-
gramme est basé sur les principes suivants:
La Diète actuelle, dont le rôle principal
a été le vote de là Constitution, .doit être dis-
soute et les élections à la nouvelle Diète doi-
vent 4tre ordonnées prochainement. La majo-
rité de lu nouvelle Diète doit être composée
des partis du centre; l'Union Nationale tra-
vaillera à la formation d'un bloc dont la tâche
principale sera d'éviter entre les partis poli-
tiques, les frottements toujours préjudicia-
bles à l'Etat.
Au sujet des minorités nationales, le nou-
veau groupement politique estime que la Pn.
logne doit assurer aux minorités nationale*
et confessionnelles le respect de leurs be-
soins nationaux en échange d'une collabora-
tion loyale pour le bien de l'Etat.
Quant à la politique extérieure le program-
me du nouveau parti politique préconise la
nécessité do raffermir la paix et de resserrer
les alliances existantes.
En vue de la défense nationale les effectifs
de l'armée doivent être maintenus en nombre
suffisant et dotés de tout le matériel techni-
que moderne.
L'Union Nationale entend soutenir la politi-
que pacifique de l'Etat et recommande la
stricte exécution des traités conclus.
POLITIQUE ETRANGERE
Les entretiens de Paris vont succéder
aux conversations de Mres
L'arrivée de M. Schanzer. - Le ministre des Affaires étrangères italien 1
sera reçu aujourd'hui par M. Poincaré 1
La Conférence de La Haye compromise par les Russes
M. Schanzer, ministre des affaires étrangè-
res d'Italie, venant de Londres, est arrivé à
Paris, hier soir à 18 h. 25.
11 a été reçu à la gare du Nord par le comte
Sforza, ambassadeur d'Italie, M. Galli, expert
italien pour lesquestions orientales, et M. de
Fouquières, au nom du président du Conseil.
M. Schanzer ne tient pas à faire de décla-
rations. Il dit seulement :
« J'ai eu, pendant mon séjour en Angleterre,
à diverses reprises, avec M. Lloyd George et
lord;Balifour, des conversations. Elles ont
principalement rou-lé sur l,a Méditerranée et
l'Orient dont on ne s'est pas occupé depuis la
Conférence de Parie où' on décida d'envoyer
une offre de médiation aux Grecs et aux Turcs,
«t qui est pourtant un problème qui sollicite
la France, la Grande-Bretagne et l'Italie. Je
verrai M. Poincaré demain matin, et je suis
fort heureux de le rencontrer. Je lui dirai ce
que furent mes conversations de Londres.
J'entendrai avec plaisir la thèse française et
nous aviserons aux moyens de parer aux éven-
tualités qui se peuvent présenter, de la meil-
leure manière et dans le meilleur accord.
— On vous prête, monsieur le ministre,
l'intention de demander qu'on remette en août
ou même plus tard la conférence franco-an-
glo-italienne qui devait se tenir en juillet.
« Nous verrons demain avec M. Poincaré
Quel moment sera le plus opportun pour dé-
battre des sujets qui nous inquiètent commu-
nément. »
LA QUESTION D'ORIENT
Londres, 8 juillet. — Suivant le Daily. Te-
legraph, M. Schanzer fera, remarquer à M.
Poincaré que la fin de ce mois serait une date
un peu prématurée pour la réunion de la
Conférence Tripartite envisagée.
« D'un autre j&W, ajoute ce journal, le
tUo 'indre serait "atal aux minorités
•i'Ajitf-HSÏiueure, et si les Alliés persistaient
ft"ne pas s'associer à la Grande-Bretagne,
":our faire accepter aux Turcs les proposi-
tions de Paris, il faudrait abandonner celles-
ci, et la Grande-Bretagne reprendrait sa
uleine liberté d'action. >>
- L'OPINION BRITANNIQUE
Londres, 8 juillet. — Dans son éditorial,
Io Times déplore la fadeur du communiqué
publié sur les conversations que M. Schanzer
iii. eues à Londres.
î En effet, dit-il, de nombreuses questions
intéressantes n'ont été qu'effleurées, et on
a aiourné sine die une discussion plus ap-
profondie. »
Ce journal appelle l'attention sur l'impor-
tance des relations avec l'Italie et dit que
« c'est en étroite union avec la France et
l'Italie qu'il sera seulement possible d'arri-
ver au règlement des problèmes du bassin
méditerranéen, et de résoudre la question
des rapports avec le monde mahométan. »
- Il blâme la façon dont est conduite la po-
litique étrangère de la Grande-Bretagne, et
Q'pn prend au gouvernement de-manquer oc-
casion sur occasion d'atteindre progressive-
ment une solution de ces problèmes en se
plaçant du point de vue de l'unité nécessaire
'le l'Entente.
Avant de quitter Londres, M..Schanzer
'est borné à souligner la très grande cor-
dialité qui a présidé à ses pourparlers avec
M. Lloyd George..
Il a ajouté que des décisions nettes ne
sont pas encore intervenues. Mais les con-
versations se poursuivront lors de son re-
tour à Londres pour assister à la conféren -
ce interal'liée qui examinera la question du
Proche-Orient.
LA QUESTION DU PROCHE ORIENT
D'après le correspondant diplomatique
du « Daily Herald :), un nouveau projet do
règlement de la question du Proche Orient
serait actuellement discuté à Downing
Street. Il comporterait notamment l'éva-
cuation de Smyrne et de la Thrace par les
Grecs et la cession à ces derniers par les
Anglais de l'île de Chypre à titre de com-
pensation.
Le correspondant croit que des garan-
ties adéquates seraient assurées pour la
protection de la population musulmane, éva-
luée à 20 0/0. Le hllt-commissaire britan-
nique serait actuellement en route pour
Londres, où il viendrait pour prendre part
aux négociations de transfert.
La Conférence de La Haye
La Haye, 7 juillet. — Depuis l'arrivée de
M. Krassine, la délégation russe a singuliè-
rement accentué son intransigeance des der-
niers jours. On en conclut que M. Krassine
08t arrivé porteur d'instructions plus rigides
Ide Moscou. On s'attendait à cette réaction et
on savait qu'elle se produirait le jour où
l'expertise de Gênes, par son caractère mê-
me d'information, viendrait contrarier la po-
litique. des Soviets, en permettant, à la lu-
mière des documents irréfutables, d'aperce-
voir le désordre et la fragilité de l'adminis-
tration de Moscou.
C'est ce qui explique le ton insolent adopté
ces derniers jours par les délégués des So-
viets à La Haye et leurs procédés d'intimi-
dation. On n'est pas éloigné de croire que,
désespérant d'arriver à leur fin qui est. d'ob-
tenir immédiatement des crédits importants,
ies Soviets envisagent la possibilité d'une
rupture prochaine dont ils assumeraient vo-
lontiers les responsabilités aux yeux des ey-
t.t'émistes de leur pays.
Les délégués de. tous les pays et en parti-
culier les délégués français ont réussi à écar-
ter les suites des incidents dé ces derniers
jours, mais il ne tient pas à eux seuls qu'ils
ne se reproduisent, et les Russes sont réso-
lus à les créer. Le souci prédominant dans
les délégations, en présence du danger mena-
çant, est d'empêcher qu'une fissure ne .se
glisse dans le bloc des puissances représen-
tées.
VERS LA RUPTURE
La. Haye, 8 juillet. — Personne n'a oublié les
incidents auxquels ont donné lieu à Gênes les
importants débats sur le régime, en principe,
de la propriété considérée dans son rapport
avec les Soviets. Depuis hier, la question est
à nouveau posée devant la Conférence et il 1
semble qu'on soit revenu au point central de I
la discussion de Gênes.
Il nous a paru intéressant de demander à
M. dattier, chef de la délégation belge, en rai- •
son de la position prise par la Belgique dans
ces débats à Gênes, comment il7 envisage la
situation après les dernières déclarations des
Soviets.
M. Cattier a répondu, ;,. a le copeidère l.ç
succès de la Conférence comme compromis.
Pour ne parler que de nos deux pays, il me
semble impossible que la France et la Belgi-
que puissent accepter la thèse du gouverné-
ment soviétique qui peut se résumer comme
suit : -
« La nationalisation est, pour les Soviets un
principe et un fait sur lesquels il leur est
impossible de revenir ni aujourd'hui, ni de-
main. ni jamais. Si les capitalistes l'admet.-
tent, les Soviets consentiront à envisager 'avec
eux la participation sous la- fôrm'3'.soifc- de
concc:ssion, soit de baux, soit de sociétés mix.
tes, mais la condition sine qua .von de o-èÍ,t,
participation doit être la recoyiiaissanYoe :<'5e
la nationalisation. -
« Cette thèse, je le répète, dit M. Cattier.
est inacceptable. Au demeurant, les Soviets
nous ont ramenés au point où nous étions à
Gênes. Ils sont même allé*; en deçà, puisqu'ils ,
ont déclaré ici qu'ils considéraient lés crédits
comme le paiement, de l'indemnité pour "les F
expéditions contre-rêvolutionnai.res.
« Dans ces conditions, il importe, à. mon 1
sens, de leur laisser jusqu'au b'out la respou- 1
sa-bilité de la rupture, de .même qu'il importe
de maintenir avec un soiji jaloux la solidarité
de toutes les puissances représentées à La
Haye en face des exigences inadmigibleis des
Soviets. - - •
« Nous, npus-réunirons lundi,,-..terminér M.
Cattier,.. pour délibérer en' commun et" -pour
adopter avec a.pptii_ de nos gouvernements une
attitude comnyine. » - 't
CONFERENCE DE-M. HOBLEMAIRE I
La Haye, 8 juillet. - Répondant à l'invita- I
tion de l'Association « La Hollande à l'Etran- I
ger », le député français M. Nohlemaire a par- I
lé aujourd'hui à La Haye de la. reconstruc-
tion économique de l'Europe.
L'orateur a exalté les principes de la So-
ciété des-Nations et a défendu ardemment k
point de vue français dans la question des
réparations.
Parmi les auditeurs, on remarquait M-M. van
Karnebeeke, ministre des aîfaires étrangères ;
Loudon, ministre de Hollande à Padè-;-;:A!- iI
.phand, membre de la délégation française à la I
Conférence internationale. ,'', ,,
LB dernier salutde Paris I
à son préfet de police
Les obsèques de M. Robert Lénifier
ont été célébrées hier matin.
C'est devant une nombreuse assistance <
qu'ont eu lieu, hier matin, les obaèquM so-
lennelles de M. Robert Leullier, préfet de po-
lice. M
Le cercueil avait été exposé dans la cour i
de la caserne de la Cité, sous le porche Saint-
Michel, transformé en chapelle ardente. A
10 heures, on le plaçait sur le char funèbre,
qui était recouvert de nombreuses et-magni-
fiques couronnes.
Plusieurs discours ont été prononcés.
M. Peuch, président du Conseil municipal.
a loué la tâche trop lourde que M. LeuJliei
s'était tracée :
« En toute circonstance, a-t-il dit, M. Leul
lier s'efforçait, d'appliquer, jusqu'à l'extrême
limite du possible, les méthodes de concilia-
tion et de collaboration. C'est ainsi que, pour
obtenir que la baisse des prix de détail sui-
vît exactement celle des prix de gros, ou
pour assurer la qualité des denrées par un
exemplaire répression des fraudes, il recher-
chait l'appui des organisations commercia-
les, il s'adressait de la façon la plus persé-
vérante à la raison, à la conscience, au sens
de l'intérêt public avant de faire appel aux
rigueurs de la loi. »
M. Robaglia, président du Conseil général
de la Seine, a rendu à M. Leullier un -mêiii
hommage :
M. Liard, secrétaire général de la ,préfec-
ture de police, a retracé la carrière de M.
Leullier. Il a rappelé fl»es heureuses et éner
giques juitiatives dans le Pas-de-Calais et ex
posé le programme de réformes qu'il avai
arrêté. t
Discours de M. Maunomry *
M. Maurice Maunoury, ministre de l'inté-
rieur, a pris ensuite la parole, ayant peine
à maîtriser son émotion :
Six mois d'une collaboration continue et
que des relations presque quotidiennes ren-
daient chaque jour plus confiante, a dit tout
d'abord le ministre de l'intérieur, m'ont per-
mis d'apprécier les éminentes qualités de Ro-
bert Leullier. Au moment où sa dépouille
mortelle va quitter définitivement cette mai-
son, qu'il a fidèlement servie, grandement
honorée et profondément aimée, je veux lu
rendre un ultime hommage en rappelant ici
ses vertus.
Elles se peuvent ainsi résumer : une cons*
tante et souriante bonté, l'orgueil et l'amour
de sa profession, un courage calme et indomp
table. » -,'
Le ministre a rappelé ensuite les diverses
étapes de la carrière de M. Leullier et 8i.
belle attitude pendant la guerre. U a évoqué
la citation à l'ordre du jour dont il avait
été l'objet dès 1914. Puis il a dt :
u .Dans uen ilettre .élUOijvante qu'il adres-
sait en 1915 à l'up de mts prédécesseurs, il
sollicitait l'autorisation 4e partir au front., j
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