Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-04-19
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 avril 1922 19 avril 1922
Description : 1922/04/19 (N18757). 1922/04/19 (N18757).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
29 Germinal, An 130. — N° 18757 Le numéro : QUINZE CENTIMES MERCREDI 19 avril 1922. - No 18757
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VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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TRIBUNE LIBRE
Le coup de foudre prévu
Je ne prétends être ni
prophète, ni devin, ni sor-
cier, ni diseur de « pronos-
tications », ni même grand
clerc en diplomatie.
Mais le bon sens éclairant
ma petite jugeotte, j'ai de-
puis longtemps prévu et
annoncé ce fameux « coup de foudre »
qui vient d'éberluer à Gênes nos diplo-
mates à œillères.
Les Russes dans les bras des Alle-
mands, une surprise ?
Ah 1 comme vous l'avez bien voulu,
messieurs nos petits « grands hommes »,
qui conduisez les peuples vers de nou-
velles catastrophes.
Prétendre instituer la paix dans le
monde en « ignorant » la Russie, était
proprement imbécile. Non seulement la
France ne devait pas « ignorer » son
ancienne alliée, mais elle devait tout ten-
ter pour se rapprocher d'elle.
La forme du gouvernement de la Rus-
sie ? Que nous importait !
La République des Soviets, gouver-
nement de fait, comptait des hommes
avec qui un Richelieu n'eût pas manqué
de négocier. L'intérêt français, en
effet, commandait d'empêcher à tout
prix l'union entre la Russie et l'Alle-
magne.
L'Allemagne contenue entre la France
et la Russie, c'était une garantie sé-
rieuse de paix.
L'Allemagne alliée de la Russie :
c'est une menace sérieuse de guerre.
Dès l'armistice conclu, il était possi-
ble de l'écarter.
Mais pour renouer le lien franco-
russe, il fallait une générosité d'inten-
tion, une hauteur de vues, une largeur
de conception, dont se montra incapa-
ble l'égoïsme aveugle des conservateurs.
Trêve d'hypocrisie ! Les hommes qui
gouvernaient la Russie avec une auto-
rité grandissante, depuis l'effondrement
honteux du tsarisme, n'étaient pas
sourds aux paroles qui venaient de
France. Les plus remarquables d'entre
eux étaient nourris de l'esprit de la
Révolution française ; ils étaient férus
des exemples de 1793 ; et leur instinct
national les poussaient de préférence
vers la France lointaine — dont ils n'a-
vaient à redouter ni colonisation, ni em-
prise territoriale - plutôt que vers l'Al-
lemagne proche, dont ils redoutaient la
caporalisation et le besoin de conqueres
(drang nach Oosten), ou que vers
l'Angleterre, rivale traditionnelle, exé-
crée des confins de l'Inde aux rives des
Détroits.
A tous égards, la Russie formait dans
notre jeu diplomatique un atout considé-
relile. Nos Maîtres aveuglés par l'esprit
de classe, hypnotisés devant la sotte
image du « couteau entre les dents »,
l'ont perdu sans même jouer la partie.
Dès sa naissance, sur les tréteaux de
Ba-Tu-Clan le Bloc National, cet enfant
monstrueux que Millerand a eu de Cle-
menceau, n'a voulu considérer la Rus-
sie soviétique que du point de vue bor-
aé des préjugés réactionnaires.
Derrière le paravent bolcheviaue,
grossièrement peinturluré par les zéla-
teurs du Comité des intérêts économi-
ques, le Bloc National s'est obstiné à ne
pas voir la Russie, qui sacrilia huit mil-
lions d'hommes à la grande guerre cor-
tre l'hégémonie boche.
L'histoire diplomatique de notre
pays a rarement connu pareil trait
d'aberration.
Et, non seulement la France trompée
par ses mauvais bergers n'a rien tenté
loyalement pour tendre la main à la
Russie nouvelle, par-dessus la tête
abaissée des Allemands, mais elle n'a
rien omis pour éloigner et pour exaspé-
rer son ancienne alliée.
Sous le prétexte d'ébranler l'autorité
de Lénine — aujourd'hui plus grande
que jamais — on a affamé la Russie
par le blocus ; on l'a fait saigner par
des généraux ou amiraux de grand! che-
min; on l'a pillée, morcelée, humiliée ;
on a systématiquement repoussé toutes
les ouvertures de ses délégués officiels
ou officieux.
Enfin, pour couronner ce chef-d'œuvre
d'habileté politique, on a traité la Russie
à Gênes comme une pestiférée. lui im-
posant des quarantaines diplomatiques,
et des méthodes vexatoires, qui devaient
fatalement la rejeter dans les bras de
l'Allemagne.
-. Ainsi, les diplomates improvisés de
l'Entente ont par leur légèreté, leur
ignorance, leur obstination aidé à la réa-
lisation de la pire éventualité qui pût
1 à mon sens — menacer le concert
occidental et la paix du monde.
Voici l'immense réservoir des riches-
ses, des forces et des hommes russes
largement ouvert aux Allemands.
Ils sauront y puiser !
L'Allemagne avec son esprit de mé-
thode, son sens de l'organisation, son
goût de la discipline ne tardera pa^ à
coloniser le sol et à caporaliser les popu-
lations veules de la Russie.
Les cadres d'officiers et de sous-offi-
ciers boches — secrètement reformés
— vont offrir aux années rouges une
armature qui a fait ses preuves.
Si le pangermanisme prévaut, si le
militarisme prussien s'affirme, si l'es-
prit de revanche des « Junker » continue
de souffler, ne risquons-nous pas de voir
les hordes asiatiques, approvisionnées,
armées, dressées, encadrées par les Bo-
ches, ramener sur l'Occident l'horrible
cortège de la guerre ?
J'ai toujours pensé qu'il convenait
avant tout d'écarter de notre avenir
cette redoutable conjecture.
J'ai été traité de « bolchevisite »
et pour conj urer le « péril russe » on
n'a rien trouvé mieux que d'encorbeil-
1er J. - L. Bonnet.
Cependant la politique étrangère du
Bloc National en est venue à son abou-
tissement fatal.
Le Russe n'a plus son couteau entre
les dents, il l'a confié au poing du
Boche.
C'est là que vous vouliez en venir.
Plutôt une nouvelle guerre qu'un « bou-
leversement social ».
Vous devez être contents ? Votre sort
est rempli.
Reste celui de la France, qu'il n'est
que temps de préserver !
EDMOND DU MESNIL.
* -- - ---7
'-' i EDITORIAL
1 ,'
: Échange de politesses
Le Saint-Siège est, lJa-
rait-il, fort marri des com-
mentaires qui, dans quel-
ques journaux français,
accueillirent la lettre du
Pape à Varchevêque de
1 Gênes. Une dépêche, Ùzs-
pirée par les antichambres vaticanes-
ques, met sur le compte de « déforma-
tions subies par le texte authentique »
l'adhésion non dissimulée que Pie XI
donnait à la thèse allemande des répa
rations et du désarmement.
Une fois de plus, les traducteurs ont
bon dos ! La langue pontificale a, sans
doute, des mystères impénétrables pour
les mécréants que nous sommes. Nous,
avons, en France, l'habitude d appeler
« chat 1) un chat: sans doute, n'est-ce
point la coutume autour de Saint-Pierre
de Rome et y a-t-il dans les propos ec-
clésiastiques des nuances et des souples-
ses qui nous échappent ! Mais, dusslons-
nous augmenter encore le trouble de la
diplomatie du Vatican, on ne nous fera
tout de même pas dire qu'en regrettant
les réparations imposées Pie XI avait
pour but de soutenir la cause des Alliés,
en général, et de la France en particu-
lier
En critiquant les y forêts de baïon-
nettes » qui continuent de se dresser sur
le monde. le Pape n'a tout de même pas
eu dessein d'encourager noire défense
contre Vennemi qui toujours guette. Et
quoi qu'en pense mon distingué confrère,
M. Havard de la Montagne, qui, dans
l'Action Française, s'étonnait que M.
Herbette el moi-même ayons pu sérieu-
sement admettre une telle idée, je per-
siste à trouver l'intervention papale
inopportune, pour ne pas dire inami-
cale.
La réponse, (tailleurs, ne s'est point
fait attendre.
Dimanche dernier, au saint jour de
Pâques, quatre fauteuils dorés, au pre-
mier rang de la cathédrale de Gênes, re
cevaient les postérieurs confortables de
quatre personnages dignes et corpulents,
qlÛ avaient sorti leurs redingotes et leurs
chapeaux hauts de forme : le chancelier
Wirth et trois de MS acolytes, peut-être
même l Israélite Bathenau. Et l'arche-
vêque, flanqué de tout le clergé, les
accueillait au spuil de l'église avec les
honneurs que méritent des soutiens dé-
voués de la catholicité intégrale.
Après cette petite cérémonie. le com-
muniqué du Vatican vient un peu comme
Mars en Carême. Les Allemands n'ont
pas seulement lié partie avec les Rus-
ses. ils ont mis dans leur jeu le Saint-
Siege, qui a répondu.
Une fois de plus, bravo M. Jonnart,
et, n'est-ce pas, vive le Bloc National !
Raymond LANQ.
On dit.
En Passant
Les Exploiteurs
Il y a toute une classe de gens-pour qui
un objet n'est bien que s'il est cher.
Le commerçant qui est un habile observa-
teur a compris quel parti-il pouvait tirer'de
ces poires vaniteuses.
Un rapide coup d'œil aux étalages des bou-
levards fixe le passant sur ce point.
En effet, tels, souliers. d'un acajou fasci-
nant valent 140 francs chez X ; — vous trou-
verez exactement les mêmes pour 80 francs
chez. Y., — ce pyjama somptueux vaut 120
francs chez X, — le même ne. vous coûtera
que 75 francs chez Y.
Et la réflexion cynique de ce - tailleur en
vogue est assez, significative:
Un- client se plaignait, : « Non, vraiment
1,200 francs un veston, vous exagérez! »
— <; La preuve, cher monsieur, que je
n'exagère pas, c'est que, j'ai plus de clients
que je ne le désire. »
Les poires vaniteuses, sont, en partie- res-
ponsables de la Vie chère, - puisqu'elles per-
mettent aux, exploiteurs de maintenir les prix'
ridicules.
La Régie-a sans doute pensé, qu'elle aussi,
pouvait essayer de, ce système qui a réussi
à tant de nos , contemporains.
Mais la Régie, c'est; l'Etat' — et tout le
monde sait que l'Etat n'est pas' psycholo-
gue.
La Régie s'est mise à vendre des « élégan-
tes» à 1 fr. 50 au prix des « gauloises »: à
1 f r. - 70.
Or, les fumeurs qui achètent, des .cigaret-
tes gauloises et des élégantes ne sont pas de
la racs des « poires vaniteuses », ils ont pesé;
goûté et comparé les' « gauloises » et les
« élégantes » ; ils. ont trouvé. qu'elles avaient
même poids, même goût, seul : le prix diffé-
rait. Ils ont réclamé.
La Régie a encaissé les réclamations —et
l'argent. •
A quoi bon s'étonner que les-particuliers
exploitent autant que possible ceux qui 'ne
demandent pas mieux que d'être exploités, si
l'Etat,'lui, se permet de frauder sur de mo-
destes paquets de cigarettes ?
L'exemple ne manquera pas d'être suivit
— Quelle meilleure référence^ à donner?'
«-La Régie fait--ainsi! »
Ch RABETT.
QttJ@
Aujourd'hui
Les jetons de Vincennes .-
La Monnaie de Paris a ouvert hier une
annexe à Vincennes afin (Vaugmenter , la
frappe des jetons.
Applaudissons celle sage mesure car les
coupons deviennent, de plus en plus sordi-
des.
Les jetons de Vincennes seront exacte-
ment les mêmes que ceux de Paris. Les
collectionneurs ne pourront, pas ajouter une
pièce à leur collection.,
Le yacht des gourmets
C'est une idée amusante, que vient d'a-
voir le Club des Cents qui est composé,
comme on le sait, de gourmets notoires.
Ils vont transformer le yacht, qui a ap-
partenu au maréchal Joffre, en Cercle.
nautique.
Ce yacht aura le pont de la Concorde pour
attache. On y viendra diner et déjeuner et,
bien entendu, le cuisinier qui y régnera en
maître sera digne de ses clients.
Le Tapin.
Incurie
Les diverses administrations que l'Eu.
rope nous envie — c'est un cliché, mais on
fait ce qu'on peut o.-nt tout de même,
après s'être lait longtemps tiré l'oreille,
abanc.JonnÓ les immeubles dans lesquels, au
cours de la guerre, elles s'étaient confor-
tablement installées. Ce n'alla pas sans
pleurs et grincements de dents. Les aima-
bles fonctionnaires qui avaient pignon sur
rue dans les plus belles maisons de Paris
n'ont pas été sans regimber avant de re-
gagner les antres auix cartons verts des
ministères. Mais le Parlement diminuai;
les crédits et il fallait bien déguerpir.
Ce fut aors qu'on s'aperçuit des ruines
qu'avait pu sur son passage accumuler
l'armée des gratte-papiers. La Commission
des finances de la Chambre et celle du Sé-
oat eurent à s'occuper récemment de l'in-
demnité réclamée par l'Hôtel Carlton, en-
tre autres, qui, en réparation des domma-
ges et dégâts causés, demande simple-
rnnt 865.000 francs.
On avait eu l'imprudence de laisser: dans
les combles de l'hôtel des chaises, des
fauteuils, des tapis, des pendues, et même
des tables de toilette, et. quand le proprié-
taire voulut. reprendre son bien, adieu,
mobiliers, tentures, seaux hygiéniques.
L'Administration était passée par là 1
il y ,eùt des enquêtes. Mais tant de gens
avaient passé entre les murs du luxueux
hôtel, , devenu succursale de ministère !
Comment trouver les coupables ? Comment
appliquer des sanctions ?
Mêmes plaintes à l'Hôtel Claridge, à
Magic-Citv ou ont disparu jusqu'à un im-
mense parquet et des balustrades'! Et par-
tout, même absence de responsables !
Aurait-il donc été si difficile d'éloigner
des mains trop avides les objets qui- n'a-
vaient. rien à voir avec l'Administration
du ravitaillement, ou celle des régions li-
bérées ?
Car, à moins qu'on ait alimenté la > po-
pulation de morceaux de bois, ou consolé
les régions libérées avec des services de
table on ne peut s'expliquer ce
mystère. autrement que par une incurie
organisée et un inadmissible laisser aller.
- En attendant, c'est nous qui payons les
pots cassés — au propre et aui figuré
L'AMNISTIE
M. Louis Martin, sénateur du Yar, vient
d'adresser à M. Raymond Poincaré, prési-
dent du Conseil, une lettre dans laquelle,
après avoir rappelé que la -Chambre, a ac-
cordé au gOJu\emem(-:nL un délai d'un an
qui va finir ces jours-ci pour donner à cer-
taines mesures de grâce le plein effet ce
l'amnistie. Il lui demande d'user, pendant
le très court laps de temps qui lui reste
encore, de la grâce amnistiante en faveur
des mutins de la mer Noire.
La convocation des Chambres (?)
On annonçait hier que le président d'u
Conseil avait envisagé la question de
convoquer d'urgence le Parlement. Rien
n'a encore été décidé à ce sujet, mais
en présence des événements qui se pro-
duisent à Gênes, il n'est pas, invraisem-
blable que les Chambres soient invitées
a interrompre leurs vacances.
On se rappelle, d'ailleurs, que notre
ami, M. Herriot, était intervenu dans
ce sens à la séance de clôture - de- la
Chambre.
Le Président de la République
est arrivé à Alger
(Lire nos de pêche en 2e page)
Le palais d'hiver du gouvernement
Dans le médaillon: M. Steeo, gouvcrneUt' général
L'ACTUALITE
- - - - - u
La France demande l'annulation
du traité germano-russe
«'e
Les chefs alliés à Gênes décident de ne plus traiter
les affaires russes avec les Allemands
M. Raymond Poincaré a réuni hier matin
les ministres présents à Paris pour délibé-
rer au sujet des événements de Gênes.
A cette séance, qui a duré de neui heures
et demie à dix heures et demie, assistaient
MM. Maurice Maunoury. Dior, Reibel, Pey-
ronnet. Paul Strauss et Paul Laffont.
M. Poincaré a mis ses collègues au cou-
rant des communications reçues de Gènes,
et de la réponse qu'il avait l'intention d'a-
dresser à M. Barthou, réponse qui a été
unanimement approuvée.
A Vis sue de cette réunion, des instructions
ont été envoyées à la délégation française
de Gênes. Le gouvernement français cons-
tate que le traité germano-bolcheviste viole
l'article 260 (et par conséquent aussi l'arti-
cle 236) du traité de Versailles, ainsi que
les principes posés par la résolution de Can-
nes. La délégation française doit donc pro-
poser que les alliés, dans la déclaration que
M. Lloyd George a suggéré d'adresser aux
délégations allemande et soviétique, exigent
l'annulation du traité signé dimanche à Ra-
pallo. Si une difficulté imprévue se produi-
sait, la délégation française devrait natu-
rellement en référer à son gouvernement.
M. Poincaré a télégraphié d'autre part au
président de la République, pour l"informa
des nouvelles qui sont arrivées de Gênes et
des instructions qui y ont été envoyées.
L'article 260 du traité de Versailles préci-
se que l'Allemagne doit transférer à la com-
mission des réparations « tous droits ou in-
térêts de ressortissants allemands dans tou-
te entreprise d'utilité publique ou dans tou-
te concession en Russie, Chine, Autriche,
Hongrie, Bulgarie » et la totalité des droits
et intérêts qu'elle-même peut posséder.
L'article 236 décide que « l'Allemagne ac-
cepte que ses ressources économiques soient
directement affectées aux réparations ».
LA RÉUNION DES CHEFS
DES DÉLÉGATIONS ALLIÉES
La réunion des chefs des délégations al-
liés (ltaJie, Fronce, Grande-Bretagne, Bel-
gique, Japon) auxquels 's'étaient joints les
représentants de la Petite Entente (Polo-
gne, Tchéco-Siovaquio, Roumanie, Yougo-
Slavie) a commencé hier matin au castei
Raccio où résice M. Facta, président de la
Conférence.
La Petite Entente a accueilli avec une
vive satisfaction l'invitation qui lui a été
faite de prendre part à cette importante
entrevue et M. Bénès, premier ministre
de Ïchéco-Slovaquie, s'est fait l'interprète
de ses sentiments en venant remercier
M. Barthou de son initiative.
Cette réunion n'a pas été interrompue à
l'heure du déjeuner, un lunch ayant, été pré-
paré pour les délégués, dans la villa de
M. Facta.
D'après les premiers renseignements, M
Lloyd George aurait pris la parole le pre-
mier au début de la réunion et, cans un
discours énergique, aurait déclaré que les
responsabilités encourues du fait du pacte
germano-russe, étaient partagées entre les
Allemands et les Russes, mais qu'elles pe
soient davantage, à son avis, sur le Reich,
dont les représentants ont signé, le traité
de Versailles, auquel la Russie est demeu-
rée étrangère. 11 aurait envisagé la possi-
bilité d'exercer une pression sur l'Allema-
gne pour la faire revenir sur sa décision.
M. Schanzer aurait insisté suir la néces-
sité c'assurer la continuation des travaux
de la conférence, estimant, à son avis, que
le départ d'un des contractants du traité
germano-russe entraînerait immanquable-
ment le départ de l'autre.
Une longue et vive discussion, bien que
toujours très courtoise, s'est engagée alors
à laquelle ont pris part surtout MM. Lloyd
George, Barthou, Schunzer, Theunis, Be-
nes,
M. Skirmuon, ministre des affaires étran-
gères de Pologne, a prononcé alors des
paroles élevées envisageant toutes les éven-
tualités possibles, au cas où l'Allemagne et
la Russie viendraient à sortir de l'a confé-
rence.
Il a montré que la Pologne serait vrai-
semblablement exposée à des représailles,
mais a céclaré que son pays était prêt
i à supporter les conséquences de sa posi
tion géographique et politique.
Tous les représentants de la Petite En*
tente se sont montrés très fermes et très
unis.
L'heure du déjeuner étant venue, les dé-
légués italiens ont demandé une suspen-
sion de séance et MM. Facta et Schanzer
en ont profité pour conférer avec leurs ccil
lègues du Cabinet mandés en automobile.
La discussion a repris à 2 h. 30.Le textei
définitif de la résolution a été acopté avec
l'assentiment des délégués italiens, puis!
les délégués ont échangé leurs vues sur la
situation générale.
Au moment où la réunion prenait Un,
MM. Motta, délégué de la Suisse, et Bran-
ting, délégué de la Suède, sont arrivés à
la villa de M. Facta, où on les a mis au
courant de la décision ces aliiés. lis se sont
déclarés en pariait accord avec eux.
L'ATTITUDE DE LA FRANCE
On mande de Gènes, 18 avril, à l'agence
Havas, :
Il semble logique de penser que la France
qui est venue à Gênes sans arrière-pensée,
avec le désir sincère d'aider au succès de lq
conférence. ne voudra pas, par une déci.
sion hâtive et irrévocable, en compromettre
définitivement l'issue.
Il ne faut donc pas s'attendre à ce qu'elle
cesse immédiatement sa collaboration à
l'œuvre entreprise en commun sans avoir,
au préalable, tenté de la poursuivre encora
si les événements en offrent la possibilité el
dans les limites compatibles avec la sau-
vegarde de sa dignité et de ses intérêts.
Or. il est évident que ces résultats ne peu.
vent être obtenus que si la situation nou-
velle créée par la conclusion d'un traité
germano-russe se trouve modifiée immédia.
tement, par exemple, par l'annulation pure
et simple de cet accord du consentement
des deux parties.
Si donc la France demande aujourd'hui à
ses alliés de se joindre à elle pour exiger
l'annulation du traité germano-russe, elle ne
ferait, en somme, que prendre une fois de
plus en mains, la défense du traité de Ver-
sailles qui est incontestablement violé pat
.plusieurs clauses de cet accord.
LA PRESSE ALLEMANDE
Les journaux allemands déclarent que
la conclusion d'un accord germano-russe
n'a rien de particulier, étant donné que
les pourparlers étaient déjà avancés à
Berlin.
M. Théodor Wolff télégraphie de Gnes
au Tageblatt : « L'accord germano-russe
ne porte atteinte à aucun des principes de
la-conférence et ce seront uniquement les
critiques aveugles qui pourront essayer
d'en défigurer le texte.
Si les Allemands s'entendent avec la
Russie, les autres puissances devront en
faire autant et l'Allemagne aura servi
ainsi les intérêts de la conférence.
Pendant que les homms d'Etat alliés dë.
fendent leurs intérêts auprès de la déléga-
tion russe, la délégation allemande a aus-
si défendu les siens. — C'est bien son
droit. »
Le Vorwaerts exprime l'avis que la si,
gnature de l'accord n'était peut-être paa
très opportune au moment actuel et qu'on
eût mieux fait d'attendre.
Un traité germano-russe avant été recon-
nu nécessaire, non seulement par la clas-
se ouvrière allemande, mais aussi par les
industriels allemands, l'on peut s'attendre
à ce que son approbation soit générale en
Allemagne. Mais quelle sera l'impression à
l'étranger ? C'est la question qui se pose.
Le correspondant de la Gazette de
Francfort à Gênes télégraphie : « Les né-
gociations relatives à la conclusion d'uni
accord germano-russe avaient déjà été me.
nées à bonne fin à Berlin, lors du passage
des délégués des soviets. La signature
avait été ajournée parce que le gouverne-
ment allemand voulait aller à Gênes les
mains libres. Mais maintenant que les
puissances alliées ont abandonné la confé-
rence, et négocié séparément pendant plu-
sieurs jours au cours des négociations
russw, le gouvernement allemand ne voit
plus aucune raison d'hésiter.
+
L'exclusion de l'Allemagne
Voici le texte (le la résolution qui a été
votée hier soir par les représentants des
puissances alliées et adressée immédiate.
ment au chancelier de l'empire allemand,
président de la délégation allemande.
Cette résolution porte les signatures de
MM. Lloyd George (Grande-Bretagne), Louis
Barthou (France), Fada (Italie), lsliii (Ja-
pon), Theunis (Belgique). Jicnès (lchéco-
slovaquie), Skirmunt (Pologne), Ninchildl.
(Y oUf/o-Sla nie). Diamandi remplaçant M.
Bratiano (Roumanie).
Monsieur le président,
Les puissances soussignées ont appris
avec étonnement que, dans la première pha.
se des travaux de la conférence, l'Allema-
gne, siiiis en avoir référé aux autres puis-
sances qui y sont, représentées a conclu en
secret nu traité avec le gouvernement des
Soviets.
Les questions auxquelles s'applique ce
traité lonl, en ce moment, même, l'objet do
négociations cuire les représentants de la
Russie el ceux de toutes les autres puis-
sances invitées à ia conférence y compris
l'Allemagne. Il y a une semaine à peine, le
chancelier allemand lui-même déclarait à la
séance d'ouverture que la délégation alle-
rhande collaborerait avec les autres puis-
sances à la solution de ces questions dans
un esprit d'absolue loyauté et de solidarité.
En conséquence, les puissances suussi-
gnées ont le devoir d'exprimer en toute fran-
chise leur opinion à la délégation allemande.
Lu conclusion d'un pareil accord, alors
que siège la conférence, est une violation
des çondilions que l'Allemagne a pris l'en.
gagement d'observer lorsau'elle y est en:"
trée.
En invitant l'Allemagne à venir à Gênes
et en lui offrant d'être représentée dans tou-
tes les commissions sur un pied d'égalité,
les puissances invitantes ont témoigné qu'el-
les étaient prêtes à écarter les souvenirs
de la guerre et elles ont donné à l'Allema-
gne l'occasion de collaborer loyalement
avec ceux qui furent ses ennemis à l'œuvre
européenne de la conférence. A cette offre,
inspirée d'un esprit de bonno volonté et dé
solidarité, l'Allemagne a répondu par un
acte qui détruit l'esprit de confiance mu-
tuelle indispensable à la coopération inter-
nationale, esprit que cette conférence a pouI1
but principal d'établir.
Dans toute conférence, des conversations
officieuses entre les parties sont permises
et souvent désirables ; de pareils échanges
de vues sont profitables tant, qu'ils sont dcs-
tinés à faciliter rœnYr commune et tant
que tes résultats sont soumis à la confé-
rence pour faire l'objet de discussions et
de décisions collectives. Ce n'est pas ce qu'a
fait la délégation allemande.
« Alors que la conférence siégeait et que
l'Allemagne était représentée à la com-
mission et à la sous-commission chargées
de négocier une paix européenne avec la
Russie sur la base des stipulations de
Cannes, les représentants allemands dans
cette commission ont, derrière le dos de
leurs collègues, conclu en seciet un traité
avec la Russie et cela sur les questions
mêmes qu'ils s'étaient engagés à examin
ner en collaboration loyale avec les repré-
sentants des autres nations. Ce traité
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
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SEINE & S.-ET-OISE. 38 a 20 » 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 » 22 » 11 »
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TRIBUNE LIBRE
Le coup de foudre prévu
Je ne prétends être ni
prophète, ni devin, ni sor-
cier, ni diseur de « pronos-
tications », ni même grand
clerc en diplomatie.
Mais le bon sens éclairant
ma petite jugeotte, j'ai de-
puis longtemps prévu et
annoncé ce fameux « coup de foudre »
qui vient d'éberluer à Gênes nos diplo-
mates à œillères.
Les Russes dans les bras des Alle-
mands, une surprise ?
Ah 1 comme vous l'avez bien voulu,
messieurs nos petits « grands hommes »,
qui conduisez les peuples vers de nou-
velles catastrophes.
Prétendre instituer la paix dans le
monde en « ignorant » la Russie, était
proprement imbécile. Non seulement la
France ne devait pas « ignorer » son
ancienne alliée, mais elle devait tout ten-
ter pour se rapprocher d'elle.
La forme du gouvernement de la Rus-
sie ? Que nous importait !
La République des Soviets, gouver-
nement de fait, comptait des hommes
avec qui un Richelieu n'eût pas manqué
de négocier. L'intérêt français, en
effet, commandait d'empêcher à tout
prix l'union entre la Russie et l'Alle-
magne.
L'Allemagne contenue entre la France
et la Russie, c'était une garantie sé-
rieuse de paix.
L'Allemagne alliée de la Russie :
c'est une menace sérieuse de guerre.
Dès l'armistice conclu, il était possi-
ble de l'écarter.
Mais pour renouer le lien franco-
russe, il fallait une générosité d'inten-
tion, une hauteur de vues, une largeur
de conception, dont se montra incapa-
ble l'égoïsme aveugle des conservateurs.
Trêve d'hypocrisie ! Les hommes qui
gouvernaient la Russie avec une auto-
rité grandissante, depuis l'effondrement
honteux du tsarisme, n'étaient pas
sourds aux paroles qui venaient de
France. Les plus remarquables d'entre
eux étaient nourris de l'esprit de la
Révolution française ; ils étaient férus
des exemples de 1793 ; et leur instinct
national les poussaient de préférence
vers la France lointaine — dont ils n'a-
vaient à redouter ni colonisation, ni em-
prise territoriale - plutôt que vers l'Al-
lemagne proche, dont ils redoutaient la
caporalisation et le besoin de conqueres
(drang nach Oosten), ou que vers
l'Angleterre, rivale traditionnelle, exé-
crée des confins de l'Inde aux rives des
Détroits.
A tous égards, la Russie formait dans
notre jeu diplomatique un atout considé-
relile. Nos Maîtres aveuglés par l'esprit
de classe, hypnotisés devant la sotte
image du « couteau entre les dents »,
l'ont perdu sans même jouer la partie.
Dès sa naissance, sur les tréteaux de
Ba-Tu-Clan le Bloc National, cet enfant
monstrueux que Millerand a eu de Cle-
menceau, n'a voulu considérer la Rus-
sie soviétique que du point de vue bor-
aé des préjugés réactionnaires.
Derrière le paravent bolcheviaue,
grossièrement peinturluré par les zéla-
teurs du Comité des intérêts économi-
ques, le Bloc National s'est obstiné à ne
pas voir la Russie, qui sacrilia huit mil-
lions d'hommes à la grande guerre cor-
tre l'hégémonie boche.
L'histoire diplomatique de notre
pays a rarement connu pareil trait
d'aberration.
Et, non seulement la France trompée
par ses mauvais bergers n'a rien tenté
loyalement pour tendre la main à la
Russie nouvelle, par-dessus la tête
abaissée des Allemands, mais elle n'a
rien omis pour éloigner et pour exaspé-
rer son ancienne alliée.
Sous le prétexte d'ébranler l'autorité
de Lénine — aujourd'hui plus grande
que jamais — on a affamé la Russie
par le blocus ; on l'a fait saigner par
des généraux ou amiraux de grand! che-
min; on l'a pillée, morcelée, humiliée ;
on a systématiquement repoussé toutes
les ouvertures de ses délégués officiels
ou officieux.
Enfin, pour couronner ce chef-d'œuvre
d'habileté politique, on a traité la Russie
à Gênes comme une pestiférée. lui im-
posant des quarantaines diplomatiques,
et des méthodes vexatoires, qui devaient
fatalement la rejeter dans les bras de
l'Allemagne.
-. Ainsi, les diplomates improvisés de
l'Entente ont par leur légèreté, leur
ignorance, leur obstination aidé à la réa-
lisation de la pire éventualité qui pût
1 à mon sens — menacer le concert
occidental et la paix du monde.
Voici l'immense réservoir des riches-
ses, des forces et des hommes russes
largement ouvert aux Allemands.
Ils sauront y puiser !
L'Allemagne avec son esprit de mé-
thode, son sens de l'organisation, son
goût de la discipline ne tardera pa^ à
coloniser le sol et à caporaliser les popu-
lations veules de la Russie.
Les cadres d'officiers et de sous-offi-
ciers boches — secrètement reformés
— vont offrir aux années rouges une
armature qui a fait ses preuves.
Si le pangermanisme prévaut, si le
militarisme prussien s'affirme, si l'es-
prit de revanche des « Junker » continue
de souffler, ne risquons-nous pas de voir
les hordes asiatiques, approvisionnées,
armées, dressées, encadrées par les Bo-
ches, ramener sur l'Occident l'horrible
cortège de la guerre ?
J'ai toujours pensé qu'il convenait
avant tout d'écarter de notre avenir
cette redoutable conjecture.
J'ai été traité de « bolchevisite »
et pour conj urer le « péril russe » on
n'a rien trouvé mieux que d'encorbeil-
1er J. - L. Bonnet.
Cependant la politique étrangère du
Bloc National en est venue à son abou-
tissement fatal.
Le Russe n'a plus son couteau entre
les dents, il l'a confié au poing du
Boche.
C'est là que vous vouliez en venir.
Plutôt une nouvelle guerre qu'un « bou-
leversement social ».
Vous devez être contents ? Votre sort
est rempli.
Reste celui de la France, qu'il n'est
que temps de préserver !
EDMOND DU MESNIL.
* -- - ---7
'-' i EDITORIAL
1 ,'
: Échange de politesses
Le Saint-Siège est, lJa-
rait-il, fort marri des com-
mentaires qui, dans quel-
ques journaux français,
accueillirent la lettre du
Pape à Varchevêque de
1 Gênes. Une dépêche, Ùzs-
pirée par les antichambres vaticanes-
ques, met sur le compte de « déforma-
tions subies par le texte authentique »
l'adhésion non dissimulée que Pie XI
donnait à la thèse allemande des répa
rations et du désarmement.
Une fois de plus, les traducteurs ont
bon dos ! La langue pontificale a, sans
doute, des mystères impénétrables pour
les mécréants que nous sommes. Nous,
avons, en France, l'habitude d appeler
« chat 1) un chat: sans doute, n'est-ce
point la coutume autour de Saint-Pierre
de Rome et y a-t-il dans les propos ec-
clésiastiques des nuances et des souples-
ses qui nous échappent ! Mais, dusslons-
nous augmenter encore le trouble de la
diplomatie du Vatican, on ne nous fera
tout de même pas dire qu'en regrettant
les réparations imposées Pie XI avait
pour but de soutenir la cause des Alliés,
en général, et de la France en particu-
lier
En critiquant les y forêts de baïon-
nettes » qui continuent de se dresser sur
le monde. le Pape n'a tout de même pas
eu dessein d'encourager noire défense
contre Vennemi qui toujours guette. Et
quoi qu'en pense mon distingué confrère,
M. Havard de la Montagne, qui, dans
l'Action Française, s'étonnait que M.
Herbette el moi-même ayons pu sérieu-
sement admettre une telle idée, je per-
siste à trouver l'intervention papale
inopportune, pour ne pas dire inami-
cale.
La réponse, (tailleurs, ne s'est point
fait attendre.
Dimanche dernier, au saint jour de
Pâques, quatre fauteuils dorés, au pre-
mier rang de la cathédrale de Gênes, re
cevaient les postérieurs confortables de
quatre personnages dignes et corpulents,
qlÛ avaient sorti leurs redingotes et leurs
chapeaux hauts de forme : le chancelier
Wirth et trois de MS acolytes, peut-être
même l Israélite Bathenau. Et l'arche-
vêque, flanqué de tout le clergé, les
accueillait au spuil de l'église avec les
honneurs que méritent des soutiens dé-
voués de la catholicité intégrale.
Après cette petite cérémonie. le com-
muniqué du Vatican vient un peu comme
Mars en Carême. Les Allemands n'ont
pas seulement lié partie avec les Rus-
ses. ils ont mis dans leur jeu le Saint-
Siege, qui a répondu.
Une fois de plus, bravo M. Jonnart,
et, n'est-ce pas, vive le Bloc National !
Raymond LANQ.
On dit.
En Passant
Les Exploiteurs
Il y a toute une classe de gens-pour qui
un objet n'est bien que s'il est cher.
Le commerçant qui est un habile observa-
teur a compris quel parti-il pouvait tirer'de
ces poires vaniteuses.
Un rapide coup d'œil aux étalages des bou-
levards fixe le passant sur ce point.
En effet, tels, souliers. d'un acajou fasci-
nant valent 140 francs chez X ; — vous trou-
verez exactement les mêmes pour 80 francs
chez. Y., — ce pyjama somptueux vaut 120
francs chez X, — le même ne. vous coûtera
que 75 francs chez Y.
Et la réflexion cynique de ce - tailleur en
vogue est assez, significative:
Un- client se plaignait, : « Non, vraiment
1,200 francs un veston, vous exagérez! »
— <; La preuve, cher monsieur, que je
n'exagère pas, c'est que, j'ai plus de clients
que je ne le désire. »
Les poires vaniteuses, sont, en partie- res-
ponsables de la Vie chère, - puisqu'elles per-
mettent aux, exploiteurs de maintenir les prix'
ridicules.
La Régie-a sans doute pensé, qu'elle aussi,
pouvait essayer de, ce système qui a réussi
à tant de nos , contemporains.
Mais la Régie, c'est; l'Etat' — et tout le
monde sait que l'Etat n'est pas' psycholo-
gue.
La Régie s'est mise à vendre des « élégan-
tes» à 1 fr. 50 au prix des « gauloises »: à
1 f r. - 70.
Or, les fumeurs qui achètent, des .cigaret-
tes gauloises et des élégantes ne sont pas de
la racs des « poires vaniteuses », ils ont pesé;
goûté et comparé les' « gauloises » et les
« élégantes » ; ils. ont trouvé. qu'elles avaient
même poids, même goût, seul : le prix diffé-
rait. Ils ont réclamé.
La Régie a encaissé les réclamations —et
l'argent. •
A quoi bon s'étonner que les-particuliers
exploitent autant que possible ceux qui 'ne
demandent pas mieux que d'être exploités, si
l'Etat,'lui, se permet de frauder sur de mo-
destes paquets de cigarettes ?
L'exemple ne manquera pas d'être suivit
— Quelle meilleure référence^ à donner?'
«-La Régie fait--ainsi! »
Ch RABETT.
QttJ@
Aujourd'hui
Les jetons de Vincennes .-
La Monnaie de Paris a ouvert hier une
annexe à Vincennes afin (Vaugmenter , la
frappe des jetons.
Applaudissons celle sage mesure car les
coupons deviennent, de plus en plus sordi-
des.
Les jetons de Vincennes seront exacte-
ment les mêmes que ceux de Paris. Les
collectionneurs ne pourront, pas ajouter une
pièce à leur collection.,
Le yacht des gourmets
C'est une idée amusante, que vient d'a-
voir le Club des Cents qui est composé,
comme on le sait, de gourmets notoires.
Ils vont transformer le yacht, qui a ap-
partenu au maréchal Joffre, en Cercle.
nautique.
Ce yacht aura le pont de la Concorde pour
attache. On y viendra diner et déjeuner et,
bien entendu, le cuisinier qui y régnera en
maître sera digne de ses clients.
Le Tapin.
Incurie
Les diverses administrations que l'Eu.
rope nous envie — c'est un cliché, mais on
fait ce qu'on peut o.-nt tout de même,
après s'être lait longtemps tiré l'oreille,
abanc.JonnÓ les immeubles dans lesquels, au
cours de la guerre, elles s'étaient confor-
tablement installées. Ce n'alla pas sans
pleurs et grincements de dents. Les aima-
bles fonctionnaires qui avaient pignon sur
rue dans les plus belles maisons de Paris
n'ont pas été sans regimber avant de re-
gagner les antres auix cartons verts des
ministères. Mais le Parlement diminuai;
les crédits et il fallait bien déguerpir.
Ce fut aors qu'on s'aperçuit des ruines
qu'avait pu sur son passage accumuler
l'armée des gratte-papiers. La Commission
des finances de la Chambre et celle du Sé-
oat eurent à s'occuper récemment de l'in-
demnité réclamée par l'Hôtel Carlton, en-
tre autres, qui, en réparation des domma-
ges et dégâts causés, demande simple-
rnnt 865.000 francs.
On avait eu l'imprudence de laisser: dans
les combles de l'hôtel des chaises, des
fauteuils, des tapis, des pendues, et même
des tables de toilette, et. quand le proprié-
taire voulut. reprendre son bien, adieu,
mobiliers, tentures, seaux hygiéniques.
L'Administration était passée par là 1
il y ,eùt des enquêtes. Mais tant de gens
avaient passé entre les murs du luxueux
hôtel, , devenu succursale de ministère !
Comment trouver les coupables ? Comment
appliquer des sanctions ?
Mêmes plaintes à l'Hôtel Claridge, à
Magic-Citv ou ont disparu jusqu'à un im-
mense parquet et des balustrades'! Et par-
tout, même absence de responsables !
Aurait-il donc été si difficile d'éloigner
des mains trop avides les objets qui- n'a-
vaient. rien à voir avec l'Administration
du ravitaillement, ou celle des régions li-
bérées ?
Car, à moins qu'on ait alimenté la > po-
pulation de morceaux de bois, ou consolé
les régions libérées avec des services de
table on ne peut s'expliquer ce
mystère. autrement que par une incurie
organisée et un inadmissible laisser aller.
- En attendant, c'est nous qui payons les
pots cassés — au propre et aui figuré
L'AMNISTIE
M. Louis Martin, sénateur du Yar, vient
d'adresser à M. Raymond Poincaré, prési-
dent du Conseil, une lettre dans laquelle,
après avoir rappelé que la -Chambre, a ac-
cordé au gOJu\emem(-:nL un délai d'un an
qui va finir ces jours-ci pour donner à cer-
taines mesures de grâce le plein effet ce
l'amnistie. Il lui demande d'user, pendant
le très court laps de temps qui lui reste
encore, de la grâce amnistiante en faveur
des mutins de la mer Noire.
La convocation des Chambres (?)
On annonçait hier que le président d'u
Conseil avait envisagé la question de
convoquer d'urgence le Parlement. Rien
n'a encore été décidé à ce sujet, mais
en présence des événements qui se pro-
duisent à Gênes, il n'est pas, invraisem-
blable que les Chambres soient invitées
a interrompre leurs vacances.
On se rappelle, d'ailleurs, que notre
ami, M. Herriot, était intervenu dans
ce sens à la séance de clôture - de- la
Chambre.
Le Président de la République
est arrivé à Alger
(Lire nos de pêche en 2e page)
Le palais d'hiver du gouvernement
Dans le médaillon: M. Steeo, gouvcrneUt' général
L'ACTUALITE
- - - - - u
La France demande l'annulation
du traité germano-russe
«'e
Les chefs alliés à Gênes décident de ne plus traiter
les affaires russes avec les Allemands
M. Raymond Poincaré a réuni hier matin
les ministres présents à Paris pour délibé-
rer au sujet des événements de Gênes.
A cette séance, qui a duré de neui heures
et demie à dix heures et demie, assistaient
MM. Maurice Maunoury. Dior, Reibel, Pey-
ronnet. Paul Strauss et Paul Laffont.
M. Poincaré a mis ses collègues au cou-
rant des communications reçues de Gènes,
et de la réponse qu'il avait l'intention d'a-
dresser à M. Barthou, réponse qui a été
unanimement approuvée.
A Vis sue de cette réunion, des instructions
ont été envoyées à la délégation française
de Gênes. Le gouvernement français cons-
tate que le traité germano-bolcheviste viole
l'article 260 (et par conséquent aussi l'arti-
cle 236) du traité de Versailles, ainsi que
les principes posés par la résolution de Can-
nes. La délégation française doit donc pro-
poser que les alliés, dans la déclaration que
M. Lloyd George a suggéré d'adresser aux
délégations allemande et soviétique, exigent
l'annulation du traité signé dimanche à Ra-
pallo. Si une difficulté imprévue se produi-
sait, la délégation française devrait natu-
rellement en référer à son gouvernement.
M. Poincaré a télégraphié d'autre part au
président de la République, pour l"informa
des nouvelles qui sont arrivées de Gênes et
des instructions qui y ont été envoyées.
L'article 260 du traité de Versailles préci-
se que l'Allemagne doit transférer à la com-
mission des réparations « tous droits ou in-
térêts de ressortissants allemands dans tou-
te entreprise d'utilité publique ou dans tou-
te concession en Russie, Chine, Autriche,
Hongrie, Bulgarie » et la totalité des droits
et intérêts qu'elle-même peut posséder.
L'article 236 décide que « l'Allemagne ac-
cepte que ses ressources économiques soient
directement affectées aux réparations ».
LA RÉUNION DES CHEFS
DES DÉLÉGATIONS ALLIÉES
La réunion des chefs des délégations al-
liés (ltaJie, Fronce, Grande-Bretagne, Bel-
gique, Japon) auxquels 's'étaient joints les
représentants de la Petite Entente (Polo-
gne, Tchéco-Siovaquio, Roumanie, Yougo-
Slavie) a commencé hier matin au castei
Raccio où résice M. Facta, président de la
Conférence.
La Petite Entente a accueilli avec une
vive satisfaction l'invitation qui lui a été
faite de prendre part à cette importante
entrevue et M. Bénès, premier ministre
de Ïchéco-Slovaquie, s'est fait l'interprète
de ses sentiments en venant remercier
M. Barthou de son initiative.
Cette réunion n'a pas été interrompue à
l'heure du déjeuner, un lunch ayant, été pré-
paré pour les délégués, dans la villa de
M. Facta.
D'après les premiers renseignements, M
Lloyd George aurait pris la parole le pre-
mier au début de la réunion et, cans un
discours énergique, aurait déclaré que les
responsabilités encourues du fait du pacte
germano-russe, étaient partagées entre les
Allemands et les Russes, mais qu'elles pe
soient davantage, à son avis, sur le Reich,
dont les représentants ont signé, le traité
de Versailles, auquel la Russie est demeu-
rée étrangère. 11 aurait envisagé la possi-
bilité d'exercer une pression sur l'Allema-
gne pour la faire revenir sur sa décision.
M. Schanzer aurait insisté suir la néces-
sité c'assurer la continuation des travaux
de la conférence, estimant, à son avis, que
le départ d'un des contractants du traité
germano-russe entraînerait immanquable-
ment le départ de l'autre.
Une longue et vive discussion, bien que
toujours très courtoise, s'est engagée alors
à laquelle ont pris part surtout MM. Lloyd
George, Barthou, Schunzer, Theunis, Be-
nes,
M. Skirmuon, ministre des affaires étran-
gères de Pologne, a prononcé alors des
paroles élevées envisageant toutes les éven-
tualités possibles, au cas où l'Allemagne et
la Russie viendraient à sortir de l'a confé-
rence.
Il a montré que la Pologne serait vrai-
semblablement exposée à des représailles,
mais a céclaré que son pays était prêt
i à supporter les conséquences de sa posi
tion géographique et politique.
Tous les représentants de la Petite En*
tente se sont montrés très fermes et très
unis.
L'heure du déjeuner étant venue, les dé-
légués italiens ont demandé une suspen-
sion de séance et MM. Facta et Schanzer
en ont profité pour conférer avec leurs ccil
lègues du Cabinet mandés en automobile.
La discussion a repris à 2 h. 30.Le textei
définitif de la résolution a été acopté avec
l'assentiment des délégués italiens, puis!
les délégués ont échangé leurs vues sur la
situation générale.
Au moment où la réunion prenait Un,
MM. Motta, délégué de la Suisse, et Bran-
ting, délégué de la Suède, sont arrivés à
la villa de M. Facta, où on les a mis au
courant de la décision ces aliiés. lis se sont
déclarés en pariait accord avec eux.
L'ATTITUDE DE LA FRANCE
On mande de Gènes, 18 avril, à l'agence
Havas, :
Il semble logique de penser que la France
qui est venue à Gênes sans arrière-pensée,
avec le désir sincère d'aider au succès de lq
conférence. ne voudra pas, par une déci.
sion hâtive et irrévocable, en compromettre
définitivement l'issue.
Il ne faut donc pas s'attendre à ce qu'elle
cesse immédiatement sa collaboration à
l'œuvre entreprise en commun sans avoir,
au préalable, tenté de la poursuivre encora
si les événements en offrent la possibilité el
dans les limites compatibles avec la sau-
vegarde de sa dignité et de ses intérêts.
Or. il est évident que ces résultats ne peu.
vent être obtenus que si la situation nou-
velle créée par la conclusion d'un traité
germano-russe se trouve modifiée immédia.
tement, par exemple, par l'annulation pure
et simple de cet accord du consentement
des deux parties.
Si donc la France demande aujourd'hui à
ses alliés de se joindre à elle pour exiger
l'annulation du traité germano-russe, elle ne
ferait, en somme, que prendre une fois de
plus en mains, la défense du traité de Ver-
sailles qui est incontestablement violé pat
.plusieurs clauses de cet accord.
LA PRESSE ALLEMANDE
Les journaux allemands déclarent que
la conclusion d'un accord germano-russe
n'a rien de particulier, étant donné que
les pourparlers étaient déjà avancés à
Berlin.
M. Théodor Wolff télégraphie de Gnes
au Tageblatt : « L'accord germano-russe
ne porte atteinte à aucun des principes de
la-conférence et ce seront uniquement les
critiques aveugles qui pourront essayer
d'en défigurer le texte.
Si les Allemands s'entendent avec la
Russie, les autres puissances devront en
faire autant et l'Allemagne aura servi
ainsi les intérêts de la conférence.
Pendant que les homms d'Etat alliés dë.
fendent leurs intérêts auprès de la déléga-
tion russe, la délégation allemande a aus-
si défendu les siens. — C'est bien son
droit. »
Le Vorwaerts exprime l'avis que la si,
gnature de l'accord n'était peut-être paa
très opportune au moment actuel et qu'on
eût mieux fait d'attendre.
Un traité germano-russe avant été recon-
nu nécessaire, non seulement par la clas-
se ouvrière allemande, mais aussi par les
industriels allemands, l'on peut s'attendre
à ce que son approbation soit générale en
Allemagne. Mais quelle sera l'impression à
l'étranger ? C'est la question qui se pose.
Le correspondant de la Gazette de
Francfort à Gênes télégraphie : « Les né-
gociations relatives à la conclusion d'uni
accord germano-russe avaient déjà été me.
nées à bonne fin à Berlin, lors du passage
des délégués des soviets. La signature
avait été ajournée parce que le gouverne-
ment allemand voulait aller à Gênes les
mains libres. Mais maintenant que les
puissances alliées ont abandonné la confé-
rence, et négocié séparément pendant plu-
sieurs jours au cours des négociations
russw, le gouvernement allemand ne voit
plus aucune raison d'hésiter.
+
L'exclusion de l'Allemagne
Voici le texte (le la résolution qui a été
votée hier soir par les représentants des
puissances alliées et adressée immédiate.
ment au chancelier de l'empire allemand,
président de la délégation allemande.
Cette résolution porte les signatures de
MM. Lloyd George (Grande-Bretagne), Louis
Barthou (France), Fada (Italie), lsliii (Ja-
pon), Theunis (Belgique). Jicnès (lchéco-
slovaquie), Skirmunt (Pologne), Ninchildl.
(Y oUf/o-Sla nie). Diamandi remplaçant M.
Bratiano (Roumanie).
Monsieur le président,
Les puissances soussignées ont appris
avec étonnement que, dans la première pha.
se des travaux de la conférence, l'Allema-
gne, siiiis en avoir référé aux autres puis-
sances qui y sont, représentées a conclu en
secret nu traité avec le gouvernement des
Soviets.
Les questions auxquelles s'applique ce
traité lonl, en ce moment, même, l'objet do
négociations cuire les représentants de la
Russie el ceux de toutes les autres puis-
sances invitées à ia conférence y compris
l'Allemagne. Il y a une semaine à peine, le
chancelier allemand lui-même déclarait à la
séance d'ouverture que la délégation alle-
rhande collaborerait avec les autres puis-
sances à la solution de ces questions dans
un esprit d'absolue loyauté et de solidarité.
En conséquence, les puissances suussi-
gnées ont le devoir d'exprimer en toute fran-
chise leur opinion à la délégation allemande.
Lu conclusion d'un pareil accord, alors
que siège la conférence, est une violation
des çondilions que l'Allemagne a pris l'en.
gagement d'observer lorsau'elle y est en:"
trée.
En invitant l'Allemagne à venir à Gênes
et en lui offrant d'être représentée dans tou-
tes les commissions sur un pied d'égalité,
les puissances invitantes ont témoigné qu'el-
les étaient prêtes à écarter les souvenirs
de la guerre et elles ont donné à l'Allema-
gne l'occasion de collaborer loyalement
avec ceux qui furent ses ennemis à l'œuvre
européenne de la conférence. A cette offre,
inspirée d'un esprit de bonno volonté et dé
solidarité, l'Allemagne a répondu par un
acte qui détruit l'esprit de confiance mu-
tuelle indispensable à la coopération inter-
nationale, esprit que cette conférence a pouI1
but principal d'établir.
Dans toute conférence, des conversations
officieuses entre les parties sont permises
et souvent désirables ; de pareils échanges
de vues sont profitables tant, qu'ils sont dcs-
tinés à faciliter rœnYr commune et tant
que tes résultats sont soumis à la confé-
rence pour faire l'objet de discussions et
de décisions collectives. Ce n'est pas ce qu'a
fait la délégation allemande.
« Alors que la conférence siégeait et que
l'Allemagne était représentée à la com-
mission et à la sous-commission chargées
de négocier une paix européenne avec la
Russie sur la base des stipulations de
Cannes, les représentants allemands dans
cette commission ont, derrière le dos de
leurs collègues, conclu en seciet un traité
avec la Russie et cela sur les questions
mêmes qu'ils s'étaient engagés à examin
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