Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-02-08
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 février 1922 08 février 1922
Description : 1922/02/08 (N18687). 1922/02/08 (N18687).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
-1
Il Pluviôse, An UI. — Ne 18887 - ï* ïXUaèrti : QUINZE CENTIMES Mercredi 8 février 1922. — N° 18687
PsmrafMft 11869) 8
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Un aa Six mois Treîamola
SEINE & S.-ET-OISE.,. 38 » 20 » 10 »
FRANCS & COLONIES.. 41 » 22 » 11 la
ETRANGE» 49 » 25 » t -
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V
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RAYMOND LANGE
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TRIBUNE LIBRE
0
A un mois de Gênes
b ;
40-
La Conférence de Gênes
se prépare activement. Voi-
ci un mois qu'on en parle.
Dans un mois elle se réu-
nira. Une double question
se pose immédiatement :
au'est-ce aui a été fait jus-
qu'à présent ? que reste-t-il à faire ?
Les convocations ont été lancées.
Tous les pays d'Europe, sauf la Turquie
- qui, par une étrange aberration, ne
fut pas invitée — ont accepté l'invita-
tion qui leur fut adressée. Les Etats-
tms. conviés une nouvelle fois à parti-
ciper à la restauration de l'Europe, se
dérobent une nouvelle fois.
Les gouvernements forment les délé-
gations, choisissent des experts, prépa-
- rent des rapports. Les pays neutres
croient en Gênes parce qu'ils y voient
le moyen de relever le niveau économi-
que européen et de souffrir moins de la
la crise du change élevé. Les pays de
la Petite-Entente croient en Gênes parce
que le problème du Centre européen et
du proche Orient y sera évoqué d'ans
toute son ampleur. Les pays vaincus
croient en Gênes parce qu'ils y voient
- a tort ou à raison — un correctif
éventuel apporté aux traités qui les di-
minuent. La Russie croit en Gênes parce
qu'elle y voit enfin la possibilité de re-
nouer les relations avec l'Europe occi-
dentale, relations dont elle proclame
l'imperieuse nécessité. L'Italie croit en
Gênes parce qu'elle sent fortement le
besoin de la création d'une unité euro-
péenne, solidaire et pacifique. La Belgi-
que croit en Gênes, ainsi que je l'ai
montré dans mon précédent article.
L'Angleterre croit en Gênes parce que
Lloyd George en est l'instigateur, parce
jfuie c'est l'occasion, tant espérée, de
susciter de nouveaux courants commer-
ciaux, de nouveaux débouchés d'acti-
vité. Le peuple français, enfin, croit en
Gênes parce qu'il sait que le problème
Ses réparations est lié au problème de
la reconstruction générale de l'Europe.
Depuis un mois que la Conférence est
convoquée, les pays se sont préparés à
accepter — avec ou sans leurs gouver-
nements — la Conférence de Gênes et
toutes les conséquences qui peuvent en
decouIer.
Que reste-t-il à faire, d'ici le 8 mars ?
ii reste à étudier, sous tous leurs aspects
européens, tous les problèmes qui se-
ront évoqués à Gênes, afin de leur don-
ner une solution européenne. Il reste
à créer l'atmosphère de Gênes ; car si
la Conférence tient ses assises dans un
milieu où règne la méfiance, la suspi-
cion, où de lourds entêtements peuvent
prendre le pas sur le désir réciproque
de compréhension, son œuvre est mort-
née, son œuvre est vouée à la stérilité.
En France, plus que partout ailleurs,
il faut adapter la mentalité française
au nouveau climat européen. Il faut,
pour cela, montrer l'importance primor-
diale de la Conférence ; il faut répondre
aux arguments abondamment fournis et
qui tendraient à prouver qu'elle ne peut
avoir que des conséquences néfastes. On
a reproché à Gênes d'être l'œuvre des
gouvernements et non le fruit d'activités
diplomatiques. Le grief ne mérite' pas
d'être relevé : six gouvernements de
guerre, quatre gouvernements de paix
ont affirmé — d'accord en cela avec le
peuple - leur foi en la diplomatie pu-
blique, leur méfiance de la diplomatie
secrète. On a reproché à Gênes de porter
atteinte aux prérogatives de la S. d. N.
de Genève. L'objection serait très grave
si elle était entièrement fondée. La Con-
férence de Gênes — à laquelle partici-
peront le gouvernement allemand et le
gouvernement russe, qui ne sont pas
admis à la S. d. N. —; prendra des me-
sures directement obligatoires, tandis
que l'Assemblée de Genève ne peut
émettre que des avis, ne peut donner
que des recommandations. Genève sera
le prolongement inévitable de Gênes :
elle n'en peut tenir lieu.
L'opinion française a surtout craint
que le problème des réparations ne fût
remis en question et réglé contrairement
aux traités. Les déclarations de tous les
hommes d'Etat étrangers sont là pour
la rassurer. La France recevra son dû.
Lue des questions, discutées à Gênes se-
ra justement -de voir par quels moyens
elle peut le recevoir, intégralement et
rapidement.
La Conférence de Gênes, au lieu d'ê-
tre une entrave, une gêne à l'action
de la France, sera un auxiliaire puis-
sant de sa restauration dans une Europe
restaurée. -
La Ligue de la République l'a com-
pris. La première de toutes les grandes
associations démocratiques françaises,
elle a affirmé avec force la liaison qui
existe entre le problème aies réparations
et celui de la reconstruction européen-
N
ne ; elle a rappelé l'incontestable prio-
rité de nos régions dévastées ; elle a
demandé que la S. d. N. ait à connaître
I des décisions qui doivent être prises à
Gênes.
La « Ligue de la République », sur ce
terrain, sonne aussi la cloche. Puisse-
t-elle réveiller définitivement les esprits
endormis ou indifférents !
Au moment où la Conférence mondiale
de Washington se, dissout en un fiasco
complet, il faut que l'Europe montre à
l'Amérique et à l'Asie qu'une Confé-
rence européenne peut faire de grandes
choses pour l'apaisement universel.
Alfred JACQUE.
m ■ T" f
EDITORIAL
Le rata de Ratti
Nous avons donc un
nouveau pape.
Quand je Idis nous, c'est
façon de parler. Car, per-
sonnellement. je n'en use
pas. Je laisse à d'autres le
soin de chercher la direc-
tion de u.ar conscience et le salut de
leur âme auprès d'un chef étranger.
Ceux-là se réjouiront sans doute d',ap-
prendre que le nouvel élu du Conclave
n'est pas un ennemi juré de notre pays.
Mais le serait-il que nos bonnes qens
croiraient encore en son infaillibilité,
recevraient humblement ses enseiqne-,
ments et baiseraient dévotieusement sa
mule.
Grand bien leur lasse, et que le nom
du Seigneur soit béni !
Mais que penser de notre pauvre hu-
manité qui, au lendemain, et peut-être
à la veille, des. pires catastrophes, se
plaît à demeurer en contemplation kle-
vant un tuyau de cheminée, d'où sortent
des fumées noires et blanches, marquant
son attachement à des rites désuets qui
conservent leur apparence à de vieilles
choses mortes.
Ainsi, dans les mers australes, au-
dessus de l'emplacement d'îlots disparus
depuis des siècles. des bandes d'oiseaux
migrateurs planent encore à la recher-
che du rocher où se posaient leurs loin-
tains ancêtres. x
Quoi qu'il en soit, Raymond Lange
vous a fort bien dit hier ce qu'il con-
venait de penser de leur Seigneur Ratti,
ci-devant archevêque de Milan, devenu
pape sous le pseudonyme et le numéro
de Pie Xl.
C'est, paraît-il, un archiviste fort stu-
tâieitct, une manière de rati de biblio-
thèque, grand érudit et amateur de
vieux livres, de manuscrits et de pa-
limpsestes.
On le dit à tendances libérales, dans
la mesure où un pape conservateur des
dogmes peut se montrer « moderniste ».
Sa première hardiesse a été de donner
sa bénédiction urbi et orbi du haut du
balcon extérieur du Vatican, alors que,
depuis un demi-siècte, ses prédécesseurs
la donnaient d'un balcon intérieur. Dis-
tinguo d'une importance considérable,
paraît-il, et qui présage une réconcilia-
tion entre le Quirinal et le Vatican.
Vous verrez que c'est encore nous qui
serons les dupes de « l'expédition ro-
maine » et que cette paix-là se fera aussi
à nos dépens:
S'il est vrai, d'ailleurs, que le nouveau
pape échappe à l'influence des cardi-
naux boches et des Jésuites, c'est très
inquiétant pour lui. Il fera bien de ré-
fléchir à la mort étrange de Pie X et
du cardinal Rampolla, qui évoquent les
couplets de déranger qu'entendit fre-
donner mon enfance :
Un pape les abolit :
II est mort dans les coliques ;
Un autre les rétablit.
Nous en ferons des reliques
En fait, ceux qui s opposaient aux des-
seins de l'illustrissime compagnie de Jé-
sus ont une .tendance fâcheuse à passer
directement de leur chaise percée au
paradis.
En vérité. je vous le dis, que pèse un
chef de la Chrétienté en face de son chef
de cuisine !
Si j'étais que de Pie XI, je ferais rdonc
goûter tous mes aliments et breuvages
au cardinal jésuite avant que de les
absofber.
Et je me "dirais, chaque matin, après
ma petite prière : « RaUi, gare au
rata ! »
EDMOND DU MESNIL
Lire en deuxième page :
La loi sur le recrutement de l'armée.
— M. Poincaré devant la commis-
sion de la Chambra -
On dit.
Autrefois -
Une histoire de bretelles
Un disciple de Rossini vient de léguer
au musée de l'Opéra une paire de bretel-
les ayant appartenu à son maître.
Ces ( fameuses » bretelles ont une his-
toire ; une histoire d'amour.
Une douce et blonde jeune fille d'un can
ton de Suisse, admiratrice fervente de Ros-
sini les avait brodées dévotieusement puis
les lui avait fait parvenir accompagnées
d'une lettre enthousiaste du plus pur lyris-
me.
On ne dit pas que les pauvres bretelles
furent portées en souvenir. mais il faut
espérer qu'elles eurent au moins un regard
attendri du maître Rossini.
Benoît XV. champion de tennis
Benoît XV archevêque de Bologne aimait
à jouer au tennis chaque lois qu'il en trou-
vait l'occasion.
Rendant un jour une visite au député M.
Grece, il arriva au moment où une partie
s' engageait. Il n'hésita pas à enlever son
camdil violet et délibérément prit une ra-
quette. Il gagna la partie.
Jeune llOrmne, habitant Picgli, il s'entraî-
nait chaque jour à ce sport qui lui laisaii
fort.
Devenu pape, il n'abandonna. pas son jeu
favori et dans les jardins du Vatican il se
délassait souvent en jouant au tennis.
v Aujourd'hui
La cérémonie du mariage
Le mariage de la princesse Mary est
un grand evènement. Les élégantes an-
glaises ne parlent que ae sa, robe. re-
couverte de dentelle ancienne d'inestima-
ble valeur, dit la chronique.
La traine faite à ce manteau de cour sera
incrus tée\ de dentelles d'argent véritable
représentant les divers attributs d'Angle-
terre et d'Ecosse.
Quant au rite du mariage il inaugurera
la nouvelle formule d'exhortation à la
bonne conduite conjugale. tout récemment
arrêtée.
L'ancienne formule était rédigée en des
termes tels qu'ils ne pouvaient être em-
ployés qu'au, temps de la proverbiale in-
nocence anglaise.
Les temps sqpt changés. les Anglaises
moins prudes, plus averties, on a craint
de le s scandaliser
Ironie !
Peau de baleine
Jusqu'ici la baleine ne servait guère
qu'aux corsets de femme. et comme les
femmes ne portent plus de corsets, la ba.
leine n'était plus d'une très grande utilité.
Mais un Américain a trouve un procédé
pour en tanner la peau. Les expériences ont
donné d'excellents résultats et bientôt le sou-
lier en peau de baleine sera de la dernière
élégance.
Voilà une nouvelle qui va; réjouir es' pê-
cheurs d'Audierne qui viennent de pécher
une baleine de 10.000 kilos.
LE TAPIN.
Mme Curie est élue membre
de l'Académie de Médecine
Sansavodr fait acte ce candidate, Mme
Curie a été élue, hier soir, membre de
l'Académie de Médecine. C'est une élection
qui honore autant ceux qui ont pris part
au vote que celle qui en est l'objet.
, Le tilre (i d'associée libre » conféré à
Mme Curie, devant laquelle toutes les, can-
didatures s'étaient effacées, fut de tout
temps l'apanage des grands savants tels
que Gay-Lussae, François AraglO, Pasteur,
Ghevreul, etc., qui, n'étant pas docteurs en
médecine, ne pouvaient être nommés mem-
bres titulaires de l'Académie de Médecine.
Dans cette savante compagnie, Mme Cu-
rie hérite du siège laissé vacant par le ce-
cès de M. Edmond Perrier, directeur du
Muséum.
Le prix du pain baisse
mais doit baisser encore
Sur les instances pressantes du préfet
de la Seine, le syndicat de la boulangerie
a daigné abaisser de cinq centimes le prix
du pain à Paris. Encore la mesure ne Sfrra-
t-elle appliquée que dans quelques jours.
Et cependant, les bénéfices réalisés par
les boulangers et la diminution du prix des
farines ne justifient nullement tant d'em-
barras.
11 n'y a pas une seule raison solide pour
maintenir les prix imposés jusqu'alors. Le
fléchissement des cours des farines se pour-
suit avec une régularité impressionnante,
les frais de panification ont, eux aussi, ten-.
dance .a diminuer. Alors ?
L'exemple de la province est, d'ailleurs,
typique. A Orléans, depuis le 30 janvier,
ta municipalité a pris le décret suivent :
A partir de mercredi 1er février 1922 et jusqu'à
nouvél ordre, le prix du pain est fixé à : 1.S5 les
2 kilos ; 0.92 le Kilo ; 0.47 la livre.
En conséquence, les personnes qui achèteront
le pain au kilo paieront. une première fois 0.95
et une deuxième fois 0.90.
Un ticket sera remis par le boulanger au mo-
ment de l'achat.
Il en sera de même pour les personnes qui
achèteront le pain à la livre.
Elles .paieront une première fois 0.50 ; une
deuxième fois 0.45.
Un ticket leur sera également remis.
A-Marseille, le prix est fixé à 0 fr. 95 et
le pain doit être vendu au poids quelle
que soit sa forme. ; même prix à Dijon, à
Maçon. A Elbeuf enfin, nous trouvons le
taux minimum : 83 centimes.
L'on ne voit donc pas pourquoi le syndi-
cat de la boulangerie parisienne se fait tant
tirer l'oreille.
Le pain sera, à la date du 10. à 95 centi-
mes à Paris : c'est bien. mais ce n'est
qu'un commencement, et il faudra qu'j>
baisse encore.
Moins que sur toute autre denrée, l'on ne
saurait tolérer un mercantilisme coupable !
Contre la vie chère
i
La commission des spéculations de la
Chambre a entendu hier M. Chéron, minis
tre de l'agriculture : 1) sur la réorganisa-
tion du service des mercuriales pour cons
tater et faire connaître les écarts entre
les prix à la production et à lai consomma
tion ; 2) sur le projet de loi tendant à don-
ner aux préfets les pouvoirs nécessaires
pour la taxation de certaines denrées ; 3)
sur la réorganisation des marchés de La
Valette et l'introduction de la viande frai.
che ; 4} sur son programme d'accroisse-
ment de la production et de l'organisation
de la concurrence en vue de rabaissement
du coût de la vie.
M. Chéron a annoncé qu'il déposerait
prochainement sur le bureau de la Cham-
bre un projet de loi sur la taxation de den-
rées de première nécessité. Il a ajouté que le
problème ne pourra être définitivement ré-
solu que par l'application d'une série de
mesures qui réorganiseront le marché.
M. Alexandre Bérard
victime d'un accident
Notre amï, M. Alexandre Bérard, vice
président du Sénat, a été victime d'un ac
ci dent, à la station du métro du Châtelet.
M Alexandre Bérard descendait l'esca-
lier'de communication qui conduit sur le
quai « Porte d'Orléans », lorsqu'il fitn
faux-pas et. roula jusqu'au sol
Relevé aussitôt, M. Alexandre Bérarû
portait une blessure ,au front et'se plai
gnait d'une vive douleur à l'épaule.
A l'Hôtel-Eieu où on le transporta, l'in-
terne de service, après l'avoir examiné,
constata que M. Alexandre Bérard s'étaii
luxé l'épaule droite et qu'il avait une pe-
tite plaie au front, La luxation a été aussi
tôt réduite et à Hi heures, le vice-président
du Sénat a été reconduit à son domicile.
Dès qu'il eut connaissance de l'accident,
le président de la République a chargé le
commandant Derindeger, -ce sa maison mi-
litaire, d'aller prendre des nouvelles de M.
Alexandre Biérard.
Ajoutons que l'état de santé du vice-pré-
sident du Sénat n'inspire pas d'inquiétu-
des. #
Quand Mgr Ratti ( +) sortit du Consistoire qui le faisait cardinal en juin 1921 1
f
i POLITIQUE ETRANGÈRE
1
La rentrée du Parlement britannique
*
Le discours du roi sur la situation politique
Le discours du trône qui
m,a,rque la rentrée du Par-
lement britannique apporte
rarement des précisions sur
la situation politique. Celui
au'a vrononcé hier le Roi
Georges V se maintient dans --- la tradition
et n'éclairera d'aucun jour nouveau les dé-
bats prochains.
La situation du Parlement anglais est,
cependant, assez particulière. La Cham-
bre actuelle ne sait même pas si d'ici quel-
ques mois elle aura, encore, la charge de
contrôler les affaires de l'Etat. Avant la
conférence de Cannes, l'on prêtait au gou-
vernement l'intention de procéder à des
élections nouvelles. Devant le fiasco de la
conférence, M. Lloyd George semble avoir,
pour le moment du moins, abandonné cette
idée.
Le Roi d'Angleterre n'a pas voulu s'arrê-
ter aux problèmes angoissants qui trou-
blent actuellement l'horizon britannique.
Une simple allusion au chômage qui main-
tient. dans le marasme profond la popula-
tion ouvrière : et cela, pour conclure à des
vaux en la réussite de la conférence de
Gênes dont Londres attend tout spéciale-
ment des avantages non pas tant exté-
rieurs que simplement économiques et
personnels. A peine un mot de l'Irlande
où l'apaisement est loin d'être définitive-
ment obtenu ; rien sur l'Egypte qui s'agite,
pas ptus que sur les Indes où le voyage
du prince de Galles semble avoir ravivé
les haines de races au lieu ae les cal-
mer. Le Transvaal, lui-même, qui, jusqu'a-
lors était fidèle prononce le mot de répu-
blique à la faveur d'excitations grévistes..
Il serait difficile _de trouver situation plus
embrouillée et plus inquiétante.
Malgré tant de rmages, M. Lloyd George
conserve un front serein. Le ministre ver-
satile dont l'autorité semblait avoir été ren-
forcée après le succès relatif des pour-
parlers d'Irlande sera l'objet d'attaques sé-
rieuses de la part de ses adversaires li-
béraux et socialistes. Il mira à répondre
dans tes jours prochains à une série d'in-
terpellations sur la politique générale qui
orienteront la politique future du Cabinet
et décideront vraisemblablement du sort
des élections proçhaines.
BuœoDd LANGE.
L'OUVERTURE DU PARLEMENT
———
Londres, >7 février. - L'ouverture du
Parlement pour laquelle on aurait désiré
le gai soleil pour éclairer le défilé des caros-
ses à 8 chevaux du cortège se rendant à
Westminster a eu lieu sous un jour trcsi
gris sur lequel planait même, dit 1 oppo-
sition, l'ombre de la guillotine.
L'opinion anglaise fait aujourd'hui des
prévisions sur la stabilité du cabinet, sur
la durée de cette session parlementaire et
sur les travaux qu'elle aura à remplir.
Dans l'opposition, on dit que les cham-
bres ne savent point s'il leur sera permis
de s'acquitter de la tâche qu'elles se sont
proposées ou si elles laisseront ce soin à
un nouveau parlement qui pourrait être
élu dans deux ou trois mois. L'opposition
envisage la possibilité d'une dissolution et
dit-que M. Lloyd George tient son sort dans
ses propres mains et qu'il n'a pas l'air
de trop savoir s'il prolongera la situation
actuelle.
Dans ces mêmes milieux, on constate que
le discours du roi, bien que mentionnant
la question d'Irlande, le budget, le chûmaga
et la réforme de la chambre des Lords, ne
jettera pas une bien grande lumière sur la
politique extérieure de cette session parle-
mentaire. -
L'opinion ministérielle, elle, prévoit que
l'action du gouvernement sera gênée im-
médiatement par les critiques des libéraux
et des socialistes et dit qu'il est difficile
de prédire si les débats sur l'adresse pour-
ront être terminés cette semaine en raison
du grand désir de discuter les questions
des Indes, d'Egypte, d'Irlande, la politique
étrangère générale et plusieurs amende-
ments.
La cérémonie a eu lieu avec la pompe ha-
bituelle. Tous les ambassadeurs et minis-
tres plénipotentiaires présents à .Londres,
le conseiller de l'ambassade de France en
l'absence de l'ambassadeur, assistaient en
grand uniforme, à l'ouverture du Parle-
ment.
LE DISCOURS DU TRONE
Dans le discours qu'il a prononcé à l'ou-
verture du Parlement, le roi, faisant allu-
sion d'abord à la Conférence de Washing-
ton, remarque que le traité pour le maintien
de la paix dans le Pacifique remplace l'al-
liance anglo-japonaise : toutefois, les liens
qui unissaient les deux pays resteront, aussi
cordiaux en même temps que les relations
avec les Etats-Unis entreront dans une
nouvelle phase d'amiLié qui deviendra en-
core plus étroite
Après avoir enregistré l'accord de Was-
hington au sujet du désarmement et rendu
hommage -à l'initiative du président des
Etats-Unis, le discours poursuit :
Le .problème du .paiement des rcparalioils ù
obtenir de l'Allemagne d'une manière plus con-
forme n l'interêt général exige une attention
soulenué de la part, de mes ministres et de nos
Alliés. Le gouvernement allemand, à la requête
de? Alliés, a soumis lui-même des propositions j
qui sont à l'étude. Des discussions ont été ré
comment entamons et elles se poursuivent ac-
tuellenient entre mon gouvernement et les gou-
vernement.s de France et de Belgique en vue
de la conclusion d'un accord envisageant une
action commune dans l'éventualité d'une atta-
que non provoquée, de la part de l'Allemagne.
La situation dans Je Proche-Orient continue
à retenir l'attention anxieuse de mon gouver-
nement et j'ai le sincère espoir que les pro-
chaines discussions qui vont s'engager à Paris
entre les Alliés 'pourront aboutir à bref délai
à. une solution qui terminera le conflit d'uno
manière honorable pour toutes les parties inté-
ressée3.
Llel discours souligne ensuite la nécessi-
té d'arriver à une compression des dé-
penses et. il ajoute que dans le budget qui
va être déposé on devra s'efforcer de ré-
duire les dépenses publiques à lm minimum
compatible! avec la sécurité de l'Etat et avee
le bon fonctionnement des services.
Le discours, après voir mentionné que
le Parlement sera invité à discuter les me-
sures qui pourront paraître nécessaires
pour rendrei effectif l'accord anglo-irlan-
dais, poursuit •
Le .grand chômage qui persiste parmi mon
peuple me cause la plus profonde inquiétude
et continue à être l'objet des préoccupations sé-
rieuses de mes ministres. Seul le remède à
cette affligeante situation réside - d-ans l'apaise-
ment des rivalités et des suspicions internationa-
les et dans l'amélioration des conditions dans
lesquelles le commerce se fait dans le monde
entier. Pour ces raisons, j'accueille avec plaisir
les arrangements qui ont été pris en vue de la
réunion d une conférence internationale à Gènes
au cours de laquelle j'espère qu'il sera possible
d'établir en Europe une paix basée sur la justice
et d'aboutir au règlement de nombreuses ques-
tions ;mportantes issues de la nécessité urgente
de la reconstruction financière et économique.
En terminant, le discours du trône énu-
mère les projets de loi qui seront déposes
au cours de la session actuelle notamment
le projet de réforme de la Chamrbe des
Lords et le règlement des différends pou-
vant survenir entre les deux chambres, le
till relatif à l'établissement d'une corpora-
tion commerciale internationale, etc.
LA DISCUSSION
Un débat s'est engagé immédiatement
après le discours du trône. Le député tra..
vailliste Clynes, exprime l'espoir de voir
d'autres conférences suivre la conférence
de Washington, afin d'aboutir au désar-
mement du monde. Il demande quelle est
la position du cabinet à l'égard de la po
litique française ; s'il existe une politique
nette représentant l'opinion du cabinet oQ
si cette politique est liée de telle façon
aux désirs et aux aspirations français
qu'elle soit sujette à des compromis ou
des concessions pouvant ne pas être en
harmonie avec les intérêts de l'Angleterre.
« Ce n'est pas que le parti travailliste ne
soit pas animé du plus haut sentiment -d'ad-
miration possible pour les qualités du peu-
ple français, mais il veut être libre d'adop-
ter une ligne de conduite qui soit la mieux
appropriée non seulement au bien de la
France, mais à celui du monde entier. En
conséquence, dit-il, il nous faut envisager,
le pacte d'alliance sous un angle aussi lar-
ge que possible, et le parti travailliste, est
convaincu que la sécurité et 18t prospérité
francaises peuvent être assurées d'une
meilleure façon en obtenant la bonne opi,
nion du monde ou en s'assurant par une
association des peuples cette force et cette
garantie contre les agressions futures que
l'on ne peut trouver au même degré dans
un simple accord entre la France et un ou
deux autres pays. »
Sir Donald Mac Lean, qui remplace M.
Asquith, empêché, fait ensuite, au nom des
libéraux indépendants, un discours dans le-
quel il critique le gouvernement. Il de-
mande à M. Lloyd George de procéder le
plus tôt possible à des élections générales
afin que le pays soit en mesure de pronon-
cer son verdict sur la conduite du gouver-
nemént.
M. de Nicola se récuse
M. de Nicola, qui avait accepté de cons-
tituer le nouveau cabinet italien, a échoué
dans sa mission. Il s'est heurté aux exigèn
ces excessives de divers groupes parle-
mentaires pour l'attribution des portefeuil-
les.
M. de Nicola s'est donc récusé auprès du
roi qui va reprendre ses consultations.
LA CHAMBRE
Une âpre discussion
sur les régions dévastées
M. Loucheur répond aux attaques i
) dont il a été l'objet
r -
Les déclarations de M. Reibel
Quand a été mis à l'or-
dre du jour le débat sur le
budget des dépenses re-
couvrables (ou irrécouvra-
bles ?) la Chambre avait
décidé de, supprimer, ou,
1 j du moins, d' ajourner la dis-
cussion générale pour en
tamer de suite la. discussion
des chapitres &es dépenses.
Cela marcha bien pour un
certfin nombre de ministères, mais quand
on arriva au budget des services des ré-
gions libérées, il parut nécessaire à un
grand nombre d'orateuirs d'instituer, sur
ce budget, une discussion générale (si j'ose
dire, particulière) et cette discussion spé-
ciale n'a pas rempli moins de quatre séan-
ces dont la dernière fut, enfin, celle d'hier.
Nous avons entendu, tout d'abord, M.
Marcel Hbert. L'honorable et très sympa-
thique député de la Seine n'appartient pas
aux régions libérées. Mais son patriotisme
s'intéresse à tout ce qui concerne la nation
et c'est comme député de la France qu'il
veut s'associer h ses collègues des régions
libérées et réclamer, avec eux, les amÓIio-
rations et les réparations auxquelles celles-
ci (j'nt droit. Nul ne peut oublier les crimes
commis par l'envahisseur : c'est l'a Fiance
tout. entière qui a contracté vis-à-vis de ces
régions une dette sacrée que nul ne pourra
jamais oublier et qu'il faut payer jusqu'au
dernier centime. La nation tout entière est
intéressée à leur résurrection.
Après cet exorde, très applaudi sur tous
les blancs, l'ancien fidèle second ce Cérou-
lède examine les critiques apportées dans
le débat contre l'administratiton des ré-
glons lbéréeg et, tout en se refusant à se
laisser aller au pessimisme exagéré et in-
justifié de M. Inqhels, il ne se dissimule
pas que des-améliorations sérieuses doi-
Il Pluviôse, An UI. — Ne 18887 - ï* ïXUaèrti : QUINZE CENTIMES Mercredi 8 février 1922. — N° 18687
PsmrafMft 11869) 8
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Un aa Six mois Treîamola
SEINE & S.-ET-OISE.,. 38 » 20 » 10 »
FRANCS & COLONIES.. 41 » 22 » 11 la
ETRANGE» 49 » 25 » t -
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TRIBUNE LIBRE
0
A un mois de Gênes
b ;
40-
La Conférence de Gênes
se prépare activement. Voi-
ci un mois qu'on en parle.
Dans un mois elle se réu-
nira. Une double question
se pose immédiatement :
au'est-ce aui a été fait jus-
qu'à présent ? que reste-t-il à faire ?
Les convocations ont été lancées.
Tous les pays d'Europe, sauf la Turquie
- qui, par une étrange aberration, ne
fut pas invitée — ont accepté l'invita-
tion qui leur fut adressée. Les Etats-
tms. conviés une nouvelle fois à parti-
ciper à la restauration de l'Europe, se
dérobent une nouvelle fois.
Les gouvernements forment les délé-
gations, choisissent des experts, prépa-
- rent des rapports. Les pays neutres
croient en Gênes parce qu'ils y voient
le moyen de relever le niveau économi-
que européen et de souffrir moins de la
la crise du change élevé. Les pays de
la Petite-Entente croient en Gênes parce
que le problème du Centre européen et
du proche Orient y sera évoqué d'ans
toute son ampleur. Les pays vaincus
croient en Gênes parce qu'ils y voient
- a tort ou à raison — un correctif
éventuel apporté aux traités qui les di-
minuent. La Russie croit en Gênes parce
qu'elle y voit enfin la possibilité de re-
nouer les relations avec l'Europe occi-
dentale, relations dont elle proclame
l'imperieuse nécessité. L'Italie croit en
Gênes parce qu'elle sent fortement le
besoin de la création d'une unité euro-
péenne, solidaire et pacifique. La Belgi-
que croit en Gênes, ainsi que je l'ai
montré dans mon précédent article.
L'Angleterre croit en Gênes parce que
Lloyd George en est l'instigateur, parce
jfuie c'est l'occasion, tant espérée, de
susciter de nouveaux courants commer-
ciaux, de nouveaux débouchés d'acti-
vité. Le peuple français, enfin, croit en
Gênes parce qu'il sait que le problème
Ses réparations est lié au problème de
la reconstruction générale de l'Europe.
Depuis un mois que la Conférence est
convoquée, les pays se sont préparés à
accepter — avec ou sans leurs gouver-
nements — la Conférence de Gênes et
toutes les conséquences qui peuvent en
decouIer.
Que reste-t-il à faire, d'ici le 8 mars ?
ii reste à étudier, sous tous leurs aspects
européens, tous les problèmes qui se-
ront évoqués à Gênes, afin de leur don-
ner une solution européenne. Il reste
à créer l'atmosphère de Gênes ; car si
la Conférence tient ses assises dans un
milieu où règne la méfiance, la suspi-
cion, où de lourds entêtements peuvent
prendre le pas sur le désir réciproque
de compréhension, son œuvre est mort-
née, son œuvre est vouée à la stérilité.
En France, plus que partout ailleurs,
il faut adapter la mentalité française
au nouveau climat européen. Il faut,
pour cela, montrer l'importance primor-
diale de la Conférence ; il faut répondre
aux arguments abondamment fournis et
qui tendraient à prouver qu'elle ne peut
avoir que des conséquences néfastes. On
a reproché à Gênes d'être l'œuvre des
gouvernements et non le fruit d'activités
diplomatiques. Le grief ne mérite' pas
d'être relevé : six gouvernements de
guerre, quatre gouvernements de paix
ont affirmé — d'accord en cela avec le
peuple - leur foi en la diplomatie pu-
blique, leur méfiance de la diplomatie
secrète. On a reproché à Gênes de porter
atteinte aux prérogatives de la S. d. N.
de Genève. L'objection serait très grave
si elle était entièrement fondée. La Con-
férence de Gênes — à laquelle partici-
peront le gouvernement allemand et le
gouvernement russe, qui ne sont pas
admis à la S. d. N. —; prendra des me-
sures directement obligatoires, tandis
que l'Assemblée de Genève ne peut
émettre que des avis, ne peut donner
que des recommandations. Genève sera
le prolongement inévitable de Gênes :
elle n'en peut tenir lieu.
L'opinion française a surtout craint
que le problème des réparations ne fût
remis en question et réglé contrairement
aux traités. Les déclarations de tous les
hommes d'Etat étrangers sont là pour
la rassurer. La France recevra son dû.
Lue des questions, discutées à Gênes se-
ra justement -de voir par quels moyens
elle peut le recevoir, intégralement et
rapidement.
La Conférence de Gênes, au lieu d'ê-
tre une entrave, une gêne à l'action
de la France, sera un auxiliaire puis-
sant de sa restauration dans une Europe
restaurée. -
La Ligue de la République l'a com-
pris. La première de toutes les grandes
associations démocratiques françaises,
elle a affirmé avec force la liaison qui
existe entre le problème aies réparations
et celui de la reconstruction européen-
N
ne ; elle a rappelé l'incontestable prio-
rité de nos régions dévastées ; elle a
demandé que la S. d. N. ait à connaître
I des décisions qui doivent être prises à
Gênes.
La « Ligue de la République », sur ce
terrain, sonne aussi la cloche. Puisse-
t-elle réveiller définitivement les esprits
endormis ou indifférents !
Au moment où la Conférence mondiale
de Washington se, dissout en un fiasco
complet, il faut que l'Europe montre à
l'Amérique et à l'Asie qu'une Confé-
rence européenne peut faire de grandes
choses pour l'apaisement universel.
Alfred JACQUE.
m ■ T" f
EDITORIAL
Le rata de Ratti
Nous avons donc un
nouveau pape.
Quand je Idis nous, c'est
façon de parler. Car, per-
sonnellement. je n'en use
pas. Je laisse à d'autres le
soin de chercher la direc-
tion de u.ar conscience et le salut de
leur âme auprès d'un chef étranger.
Ceux-là se réjouiront sans doute d',ap-
prendre que le nouvel élu du Conclave
n'est pas un ennemi juré de notre pays.
Mais le serait-il que nos bonnes qens
croiraient encore en son infaillibilité,
recevraient humblement ses enseiqne-,
ments et baiseraient dévotieusement sa
mule.
Grand bien leur lasse, et que le nom
du Seigneur soit béni !
Mais que penser de notre pauvre hu-
manité qui, au lendemain, et peut-être
à la veille, des. pires catastrophes, se
plaît à demeurer en contemplation kle-
vant un tuyau de cheminée, d'où sortent
des fumées noires et blanches, marquant
son attachement à des rites désuets qui
conservent leur apparence à de vieilles
choses mortes.
Ainsi, dans les mers australes, au-
dessus de l'emplacement d'îlots disparus
depuis des siècles. des bandes d'oiseaux
migrateurs planent encore à la recher-
che du rocher où se posaient leurs loin-
tains ancêtres. x
Quoi qu'il en soit, Raymond Lange
vous a fort bien dit hier ce qu'il con-
venait de penser de leur Seigneur Ratti,
ci-devant archevêque de Milan, devenu
pape sous le pseudonyme et le numéro
de Pie Xl.
C'est, paraît-il, un archiviste fort stu-
tâieitct, une manière de rati de biblio-
thèque, grand érudit et amateur de
vieux livres, de manuscrits et de pa-
limpsestes.
On le dit à tendances libérales, dans
la mesure où un pape conservateur des
dogmes peut se montrer « moderniste ».
Sa première hardiesse a été de donner
sa bénédiction urbi et orbi du haut du
balcon extérieur du Vatican, alors que,
depuis un demi-siècte, ses prédécesseurs
la donnaient d'un balcon intérieur. Dis-
tinguo d'une importance considérable,
paraît-il, et qui présage une réconcilia-
tion entre le Quirinal et le Vatican.
Vous verrez que c'est encore nous qui
serons les dupes de « l'expédition ro-
maine » et que cette paix-là se fera aussi
à nos dépens:
S'il est vrai, d'ailleurs, que le nouveau
pape échappe à l'influence des cardi-
naux boches et des Jésuites, c'est très
inquiétant pour lui. Il fera bien de ré-
fléchir à la mort étrange de Pie X et
du cardinal Rampolla, qui évoquent les
couplets de déranger qu'entendit fre-
donner mon enfance :
Un pape les abolit :
II est mort dans les coliques ;
Un autre les rétablit.
Nous en ferons des reliques
En fait, ceux qui s opposaient aux des-
seins de l'illustrissime compagnie de Jé-
sus ont une .tendance fâcheuse à passer
directement de leur chaise percée au
paradis.
En vérité. je vous le dis, que pèse un
chef de la Chrétienté en face de son chef
de cuisine !
Si j'étais que de Pie XI, je ferais rdonc
goûter tous mes aliments et breuvages
au cardinal jésuite avant que de les
absofber.
Et je me "dirais, chaque matin, après
ma petite prière : « RaUi, gare au
rata ! »
EDMOND DU MESNIL
Lire en deuxième page :
La loi sur le recrutement de l'armée.
— M. Poincaré devant la commis-
sion de la Chambra -
On dit.
Autrefois -
Une histoire de bretelles
Un disciple de Rossini vient de léguer
au musée de l'Opéra une paire de bretel-
les ayant appartenu à son maître.
Ces ( fameuses » bretelles ont une his-
toire ; une histoire d'amour.
Une douce et blonde jeune fille d'un can
ton de Suisse, admiratrice fervente de Ros-
sini les avait brodées dévotieusement puis
les lui avait fait parvenir accompagnées
d'une lettre enthousiaste du plus pur lyris-
me.
On ne dit pas que les pauvres bretelles
furent portées en souvenir. mais il faut
espérer qu'elles eurent au moins un regard
attendri du maître Rossini.
Benoît XV. champion de tennis
Benoît XV archevêque de Bologne aimait
à jouer au tennis chaque lois qu'il en trou-
vait l'occasion.
Rendant un jour une visite au député M.
Grece, il arriva au moment où une partie
s' engageait. Il n'hésita pas à enlever son
camdil violet et délibérément prit une ra-
quette. Il gagna la partie.
Jeune llOrmne, habitant Picgli, il s'entraî-
nait chaque jour à ce sport qui lui laisaii
fort.
Devenu pape, il n'abandonna. pas son jeu
favori et dans les jardins du Vatican il se
délassait souvent en jouant au tennis.
v Aujourd'hui
La cérémonie du mariage
Le mariage de la princesse Mary est
un grand evènement. Les élégantes an-
glaises ne parlent que ae sa, robe. re-
couverte de dentelle ancienne d'inestima-
ble valeur, dit la chronique.
La traine faite à ce manteau de cour sera
incrus tée\ de dentelles d'argent véritable
représentant les divers attributs d'Angle-
terre et d'Ecosse.
Quant au rite du mariage il inaugurera
la nouvelle formule d'exhortation à la
bonne conduite conjugale. tout récemment
arrêtée.
L'ancienne formule était rédigée en des
termes tels qu'ils ne pouvaient être em-
ployés qu'au, temps de la proverbiale in-
nocence anglaise.
Les temps sqpt changés. les Anglaises
moins prudes, plus averties, on a craint
de le s scandaliser
Ironie !
Peau de baleine
Jusqu'ici la baleine ne servait guère
qu'aux corsets de femme. et comme les
femmes ne portent plus de corsets, la ba.
leine n'était plus d'une très grande utilité.
Mais un Américain a trouve un procédé
pour en tanner la peau. Les expériences ont
donné d'excellents résultats et bientôt le sou-
lier en peau de baleine sera de la dernière
élégance.
Voilà une nouvelle qui va; réjouir es' pê-
cheurs d'Audierne qui viennent de pécher
une baleine de 10.000 kilos.
LE TAPIN.
Mme Curie est élue membre
de l'Académie de Médecine
Sansavodr fait acte ce candidate, Mme
Curie a été élue, hier soir, membre de
l'Académie de Médecine. C'est une élection
qui honore autant ceux qui ont pris part
au vote que celle qui en est l'objet.
, Le tilre (i d'associée libre » conféré à
Mme Curie, devant laquelle toutes les, can-
didatures s'étaient effacées, fut de tout
temps l'apanage des grands savants tels
que Gay-Lussae, François AraglO, Pasteur,
Ghevreul, etc., qui, n'étant pas docteurs en
médecine, ne pouvaient être nommés mem-
bres titulaires de l'Académie de Médecine.
Dans cette savante compagnie, Mme Cu-
rie hérite du siège laissé vacant par le ce-
cès de M. Edmond Perrier, directeur du
Muséum.
Le prix du pain baisse
mais doit baisser encore
Sur les instances pressantes du préfet
de la Seine, le syndicat de la boulangerie
a daigné abaisser de cinq centimes le prix
du pain à Paris. Encore la mesure ne Sfrra-
t-elle appliquée que dans quelques jours.
Et cependant, les bénéfices réalisés par
les boulangers et la diminution du prix des
farines ne justifient nullement tant d'em-
barras.
11 n'y a pas une seule raison solide pour
maintenir les prix imposés jusqu'alors. Le
fléchissement des cours des farines se pour-
suit avec une régularité impressionnante,
les frais de panification ont, eux aussi, ten-.
dance .a diminuer. Alors ?
L'exemple de la province est, d'ailleurs,
typique. A Orléans, depuis le 30 janvier,
ta municipalité a pris le décret suivent :
A partir de mercredi 1er février 1922 et jusqu'à
nouvél ordre, le prix du pain est fixé à : 1.S5 les
2 kilos ; 0.92 le Kilo ; 0.47 la livre.
En conséquence, les personnes qui achèteront
le pain au kilo paieront. une première fois 0.95
et une deuxième fois 0.90.
Un ticket sera remis par le boulanger au mo-
ment de l'achat.
Il en sera de même pour les personnes qui
achèteront le pain à la livre.
Elles .paieront une première fois 0.50 ; une
deuxième fois 0.45.
Un ticket leur sera également remis.
A-Marseille, le prix est fixé à 0 fr. 95 et
le pain doit être vendu au poids quelle
que soit sa forme. ; même prix à Dijon, à
Maçon. A Elbeuf enfin, nous trouvons le
taux minimum : 83 centimes.
L'on ne voit donc pas pourquoi le syndi-
cat de la boulangerie parisienne se fait tant
tirer l'oreille.
Le pain sera, à la date du 10. à 95 centi-
mes à Paris : c'est bien. mais ce n'est
qu'un commencement, et il faudra qu'j>
baisse encore.
Moins que sur toute autre denrée, l'on ne
saurait tolérer un mercantilisme coupable !
Contre la vie chère
i
La commission des spéculations de la
Chambre a entendu hier M. Chéron, minis
tre de l'agriculture : 1) sur la réorganisa-
tion du service des mercuriales pour cons
tater et faire connaître les écarts entre
les prix à la production et à lai consomma
tion ; 2) sur le projet de loi tendant à don-
ner aux préfets les pouvoirs nécessaires
pour la taxation de certaines denrées ; 3)
sur la réorganisation des marchés de La
Valette et l'introduction de la viande frai.
che ; 4} sur son programme d'accroisse-
ment de la production et de l'organisation
de la concurrence en vue de rabaissement
du coût de la vie.
M. Chéron a annoncé qu'il déposerait
prochainement sur le bureau de la Cham-
bre un projet de loi sur la taxation de den-
rées de première nécessité. Il a ajouté que le
problème ne pourra être définitivement ré-
solu que par l'application d'une série de
mesures qui réorganiseront le marché.
M. Alexandre Bérard
victime d'un accident
Notre amï, M. Alexandre Bérard, vice
président du Sénat, a été victime d'un ac
ci dent, à la station du métro du Châtelet.
M Alexandre Bérard descendait l'esca-
lier'de communication qui conduit sur le
quai « Porte d'Orléans », lorsqu'il fitn
faux-pas et. roula jusqu'au sol
Relevé aussitôt, M. Alexandre Bérarû
portait une blessure ,au front et'se plai
gnait d'une vive douleur à l'épaule.
A l'Hôtel-Eieu où on le transporta, l'in-
terne de service, après l'avoir examiné,
constata que M. Alexandre Bérard s'étaii
luxé l'épaule droite et qu'il avait une pe-
tite plaie au front, La luxation a été aussi
tôt réduite et à Hi heures, le vice-président
du Sénat a été reconduit à son domicile.
Dès qu'il eut connaissance de l'accident,
le président de la République a chargé le
commandant Derindeger, -ce sa maison mi-
litaire, d'aller prendre des nouvelles de M.
Alexandre Biérard.
Ajoutons que l'état de santé du vice-pré-
sident du Sénat n'inspire pas d'inquiétu-
des. #
Quand Mgr Ratti ( +) sortit du Consistoire qui le faisait cardinal en juin 1921 1
f
i POLITIQUE ETRANGÈRE
1
La rentrée du Parlement britannique
*
Le discours du roi sur la situation politique
Le discours du trône qui
m,a,rque la rentrée du Par-
lement britannique apporte
rarement des précisions sur
la situation politique. Celui
au'a vrononcé hier le Roi
Georges V se maintient dans --- la tradition
et n'éclairera d'aucun jour nouveau les dé-
bats prochains.
La situation du Parlement anglais est,
cependant, assez particulière. La Cham-
bre actuelle ne sait même pas si d'ici quel-
ques mois elle aura, encore, la charge de
contrôler les affaires de l'Etat. Avant la
conférence de Cannes, l'on prêtait au gou-
vernement l'intention de procéder à des
élections nouvelles. Devant le fiasco de la
conférence, M. Lloyd George semble avoir,
pour le moment du moins, abandonné cette
idée.
Le Roi d'Angleterre n'a pas voulu s'arrê-
ter aux problèmes angoissants qui trou-
blent actuellement l'horizon britannique.
Une simple allusion au chômage qui main-
tient. dans le marasme profond la popula-
tion ouvrière : et cela, pour conclure à des
vaux en la réussite de la conférence de
Gênes dont Londres attend tout spéciale-
ment des avantages non pas tant exté-
rieurs que simplement économiques et
personnels. A peine un mot de l'Irlande
où l'apaisement est loin d'être définitive-
ment obtenu ; rien sur l'Egypte qui s'agite,
pas ptus que sur les Indes où le voyage
du prince de Galles semble avoir ravivé
les haines de races au lieu ae les cal-
mer. Le Transvaal, lui-même, qui, jusqu'a-
lors était fidèle prononce le mot de répu-
blique à la faveur d'excitations grévistes..
Il serait difficile _de trouver situation plus
embrouillée et plus inquiétante.
Malgré tant de rmages, M. Lloyd George
conserve un front serein. Le ministre ver-
satile dont l'autorité semblait avoir été ren-
forcée après le succès relatif des pour-
parlers d'Irlande sera l'objet d'attaques sé-
rieuses de la part de ses adversaires li-
béraux et socialistes. Il mira à répondre
dans tes jours prochains à une série d'in-
terpellations sur la politique générale qui
orienteront la politique future du Cabinet
et décideront vraisemblablement du sort
des élections proçhaines.
BuœoDd LANGE.
L'OUVERTURE DU PARLEMENT
———
Londres, >7 février. - L'ouverture du
Parlement pour laquelle on aurait désiré
le gai soleil pour éclairer le défilé des caros-
ses à 8 chevaux du cortège se rendant à
Westminster a eu lieu sous un jour trcsi
gris sur lequel planait même, dit 1 oppo-
sition, l'ombre de la guillotine.
L'opinion anglaise fait aujourd'hui des
prévisions sur la stabilité du cabinet, sur
la durée de cette session parlementaire et
sur les travaux qu'elle aura à remplir.
Dans l'opposition, on dit que les cham-
bres ne savent point s'il leur sera permis
de s'acquitter de la tâche qu'elles se sont
proposées ou si elles laisseront ce soin à
un nouveau parlement qui pourrait être
élu dans deux ou trois mois. L'opposition
envisage la possibilité d'une dissolution et
dit-que M. Lloyd George tient son sort dans
ses propres mains et qu'il n'a pas l'air
de trop savoir s'il prolongera la situation
actuelle.
Dans ces mêmes milieux, on constate que
le discours du roi, bien que mentionnant
la question d'Irlande, le budget, le chûmaga
et la réforme de la chambre des Lords, ne
jettera pas une bien grande lumière sur la
politique extérieure de cette session parle-
mentaire. -
L'opinion ministérielle, elle, prévoit que
l'action du gouvernement sera gênée im-
médiatement par les critiques des libéraux
et des socialistes et dit qu'il est difficile
de prédire si les débats sur l'adresse pour-
ront être terminés cette semaine en raison
du grand désir de discuter les questions
des Indes, d'Egypte, d'Irlande, la politique
étrangère générale et plusieurs amende-
ments.
La cérémonie a eu lieu avec la pompe ha-
bituelle. Tous les ambassadeurs et minis-
tres plénipotentiaires présents à .Londres,
le conseiller de l'ambassade de France en
l'absence de l'ambassadeur, assistaient en
grand uniforme, à l'ouverture du Parle-
ment.
LE DISCOURS DU TRONE
Dans le discours qu'il a prononcé à l'ou-
verture du Parlement, le roi, faisant allu-
sion d'abord à la Conférence de Washing-
ton, remarque que le traité pour le maintien
de la paix dans le Pacifique remplace l'al-
liance anglo-japonaise : toutefois, les liens
qui unissaient les deux pays resteront, aussi
cordiaux en même temps que les relations
avec les Etats-Unis entreront dans une
nouvelle phase d'amiLié qui deviendra en-
core plus étroite
Après avoir enregistré l'accord de Was-
hington au sujet du désarmement et rendu
hommage -à l'initiative du président des
Etats-Unis, le discours poursuit :
Le .problème du .paiement des rcparalioils ù
obtenir de l'Allemagne d'une manière plus con-
forme n l'interêt général exige une attention
soulenué de la part, de mes ministres et de nos
Alliés. Le gouvernement allemand, à la requête
de? Alliés, a soumis lui-même des propositions j
qui sont à l'étude. Des discussions ont été ré
comment entamons et elles se poursuivent ac-
tuellenient entre mon gouvernement et les gou-
vernement.s de France et de Belgique en vue
de la conclusion d'un accord envisageant une
action commune dans l'éventualité d'une atta-
que non provoquée, de la part de l'Allemagne.
La situation dans Je Proche-Orient continue
à retenir l'attention anxieuse de mon gouver-
nement et j'ai le sincère espoir que les pro-
chaines discussions qui vont s'engager à Paris
entre les Alliés 'pourront aboutir à bref délai
à. une solution qui terminera le conflit d'uno
manière honorable pour toutes les parties inté-
ressée3.
Llel discours souligne ensuite la nécessi-
té d'arriver à une compression des dé-
penses et. il ajoute que dans le budget qui
va être déposé on devra s'efforcer de ré-
duire les dépenses publiques à lm minimum
compatible! avec la sécurité de l'Etat et avee
le bon fonctionnement des services.
Le discours, après voir mentionné que
le Parlement sera invité à discuter les me-
sures qui pourront paraître nécessaires
pour rendrei effectif l'accord anglo-irlan-
dais, poursuit •
Le .grand chômage qui persiste parmi mon
peuple me cause la plus profonde inquiétude
et continue à être l'objet des préoccupations sé-
rieuses de mes ministres. Seul le remède à
cette affligeante situation réside - d-ans l'apaise-
ment des rivalités et des suspicions internationa-
les et dans l'amélioration des conditions dans
lesquelles le commerce se fait dans le monde
entier. Pour ces raisons, j'accueille avec plaisir
les arrangements qui ont été pris en vue de la
réunion d une conférence internationale à Gènes
au cours de laquelle j'espère qu'il sera possible
d'établir en Europe une paix basée sur la justice
et d'aboutir au règlement de nombreuses ques-
tions ;mportantes issues de la nécessité urgente
de la reconstruction financière et économique.
En terminant, le discours du trône énu-
mère les projets de loi qui seront déposes
au cours de la session actuelle notamment
le projet de réforme de la Chamrbe des
Lords et le règlement des différends pou-
vant survenir entre les deux chambres, le
till relatif à l'établissement d'une corpora-
tion commerciale internationale, etc.
LA DISCUSSION
Un débat s'est engagé immédiatement
après le discours du trône. Le député tra..
vailliste Clynes, exprime l'espoir de voir
d'autres conférences suivre la conférence
de Washington, afin d'aboutir au désar-
mement du monde. Il demande quelle est
la position du cabinet à l'égard de la po
litique française ; s'il existe une politique
nette représentant l'opinion du cabinet oQ
si cette politique est liée de telle façon
aux désirs et aux aspirations français
qu'elle soit sujette à des compromis ou
des concessions pouvant ne pas être en
harmonie avec les intérêts de l'Angleterre.
« Ce n'est pas que le parti travailliste ne
soit pas animé du plus haut sentiment -d'ad-
miration possible pour les qualités du peu-
ple français, mais il veut être libre d'adop-
ter une ligne de conduite qui soit la mieux
appropriée non seulement au bien de la
France, mais à celui du monde entier. En
conséquence, dit-il, il nous faut envisager,
le pacte d'alliance sous un angle aussi lar-
ge que possible, et le parti travailliste, est
convaincu que la sécurité et 18t prospérité
francaises peuvent être assurées d'une
meilleure façon en obtenant la bonne opi,
nion du monde ou en s'assurant par une
association des peuples cette force et cette
garantie contre les agressions futures que
l'on ne peut trouver au même degré dans
un simple accord entre la France et un ou
deux autres pays. »
Sir Donald Mac Lean, qui remplace M.
Asquith, empêché, fait ensuite, au nom des
libéraux indépendants, un discours dans le-
quel il critique le gouvernement. Il de-
mande à M. Lloyd George de procéder le
plus tôt possible à des élections générales
afin que le pays soit en mesure de pronon-
cer son verdict sur la conduite du gouver-
nemént.
M. de Nicola se récuse
M. de Nicola, qui avait accepté de cons-
tituer le nouveau cabinet italien, a échoué
dans sa mission. Il s'est heurté aux exigèn
ces excessives de divers groupes parle-
mentaires pour l'attribution des portefeuil-
les.
M. de Nicola s'est donc récusé auprès du
roi qui va reprendre ses consultations.
LA CHAMBRE
Une âpre discussion
sur les régions dévastées
M. Loucheur répond aux attaques i
) dont il a été l'objet
r -
Les déclarations de M. Reibel
Quand a été mis à l'or-
dre du jour le débat sur le
budget des dépenses re-
couvrables (ou irrécouvra-
bles ?) la Chambre avait
décidé de, supprimer, ou,
1 j du moins, d' ajourner la dis-
cussion générale pour en
tamer de suite la. discussion
des chapitres &es dépenses.
Cela marcha bien pour un
certfin nombre de ministères, mais quand
on arriva au budget des services des ré-
gions libérées, il parut nécessaire à un
grand nombre d'orateuirs d'instituer, sur
ce budget, une discussion générale (si j'ose
dire, particulière) et cette discussion spé-
ciale n'a pas rempli moins de quatre séan-
ces dont la dernière fut, enfin, celle d'hier.
Nous avons entendu, tout d'abord, M.
Marcel Hbert. L'honorable et très sympa-
thique député de la Seine n'appartient pas
aux régions libérées. Mais son patriotisme
s'intéresse à tout ce qui concerne la nation
et c'est comme député de la France qu'il
veut s'associer h ses collègues des régions
libérées et réclamer, avec eux, les amÓIio-
rations et les réparations auxquelles celles-
ci (j'nt droit. Nul ne peut oublier les crimes
commis par l'envahisseur : c'est l'a Fiance
tout. entière qui a contracté vis-à-vis de ces
régions une dette sacrée que nul ne pourra
jamais oublier et qu'il faut payer jusqu'au
dernier centime. La nation tout entière est
intéressée à leur résurrection.
Après cet exorde, très applaudi sur tous
les blancs, l'ancien fidèle second ce Cérou-
lède examine les critiques apportées dans
le débat contre l'administratiton des ré-
glons lbéréeg et, tout en se refusant à se
laisser aller au pessimisme exagéré et in-
justifié de M. Inqhels, il ne se dissimule
pas que des-améliorations sérieuses doi-
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