Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-02-03
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 février 1922 03 février 1922
Description : 1922/02/03 (N18682). 1922/02/03 (N18682).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
14 Pluviôse, An 130. — N° 1868
Le numéro : QUINZE CENTIMES
Vendredi S février 19122. — N° f8682
frantrietours (1369) t
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
ABONNEMENTS
Un an Six mois Tre-amoib
SEINE & S.-ET-OISE. 38 s, 20 » le »
FRANCE & COLONIES.. 4i I 22 » 11 a
ETRANGER. 49 » 25 » 13 ob
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RAYMOND LANGE
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1 TRIBUNE LIBRE
Le pacte franco-britannique
Le pacte franco-britan
nique sera-t-il conclu ? De
toutes les préoccupations
de l'heure présente, c'est,
à coup sûr, la plus impor-
tante et la plus grave.
C'est que de la réponse qui
sera taite a cette question
dépend, en grande partie, l'avenir des
deux pays que la Manche devrait unir
au lieu de les séparer. Bientôt, semble
t-il, nous serons fixés. L'ambassadeur
de France à Londres, M. de Saint-Au-
laire en a déjà entretenu le secrétaire
d'Etat britannique aux affaires étran"
gères, et celui-ci ne tardera pas à pas-
ser le détroit pour continuer la conver-
sation avec le ministre des affaires
étrangères français, qui est en même
temps président du Conseil, M. Ray-
mond Poincaré.
Qu'on soit, de part et d'autre, éga-
lement animé du désir d'aboutir, ce
serait, je crois, faire injure aux gou-
vernants des deux nations que d'en
douter. Ce qui importe surtout, c'est
que l'on soit bien pénétré, des deux
côtés, de la nécessité de ce pacte, si
l'on veut assurer et sauvegarder l'ave-
nir. Pour cela, il faut que disparaissent
ces sentiments de défiance, résultat de
plusieurs siècles d'histoire, qui ont
dressé l'une contre l'autre l'Angleterre
et la France. Si nous conservons, ici
comme là-bas, la mentalité née d'une
trop longue rivalité, il ne faut garder
aucune illusion : impossible d'établir
jamais entre nous cette entente loyale
et franche qui a pour fondement néces-
saire la confiance réciproque. A des
temps nouveaux doit répondre un esprit
nouveau.
Les événements sont souvent plus
forts que les hommes et dominent toutes
les volontés. Qui aurait pu supposer
que Fachoda serait le prélude du rap-
prochement franco-britannique ? Les
ambitions germaniques ne tardèrent pas
à dessiller les yeux du gouvernement
nnglais. A partir du jour où le kaiser
prononça ces paroles, tant de fois ci-
tées : « Notre avenir est sur l'eau » et
« Le trident doit être dans notre poing o,
la Grande-Bretagne comprit que le dan-
ger pour elle ne venait plus du côté de
la France, mais du côté de l'Allemagne.
L'Entente cordiale devint possible. Elle
a été scellée au cours de la plus grande
pierre qu'ait jamais connu le monde.
Tous les hommes d'Etat véritablement
dignes de ce nom, des deux côtés du
détroit, s'accordent à dire que rien ne
saurait désormais la briser.
Ce qui est certain, c'est que les mê-
mes causes qui l'ont provoquée, indé-
pendamment du sang versé en commun,
devraient l'affermir et la consolider tous
les jours. La sécurité des deux puis-
sances sera mieux garantie et la paix
de l'Europe en dépend. Il suffit, peur
s'en convaincre, de jeter un coup d'ceil
sur l'Allemagne.
Car la mentalité allemande a-t-elle
chanzé ? Sans doute il y a, de l'autre
côté du Rhin, un courant marqué d'as-
piration démocratique que nous devons
chercher a tavoriser et a développer de
toutes nos forces. Qui oserait affirmer
qu'il est assez puissant pour étouffer
les sentiments impérialistes si fortement
ancrés dans l'âme germanique ? C'est
du temps seul qu'il faut attendre un
changement aussi profond. Quant au
désarmement de l'Allemagne, n'est-il
pas plus apparent que réel ? Les dé-
couvertes faites par la commission de
contrôle, tantôt sur un point, tan-
tôt sur un autre, presque chaque semai-
ne, de fusils, de canons, de munitions,
soigneusement cachés avec ou sans la
complicité du Reich, paraissent l'indi-
quer. Et que dire de l'insolence tudes-
que ? N'est-ce pas hier que les asso-
ciations pangermanistes lançaient, com-
me un défi aux Alliés, le cri : « Ne
touchez pas aux criminels de guerre !
tous les anciens soldats se lèveront pour
leur faire un rempart de leur corps » ?
Toute une partie — et non la moindre
— de l'Allemagne a soif de revanche.
Ceux-là seuls ne le voient pas qui fer-
ment volontairement les yeux à l'évi-
dence.
Que l'Angleterre et la France soient
unies par un pacte qui les liera l'une
à l'autre à l'heure du danger, et les
plus farouches partisans de la guerré
sur les bords de la Sprée y regarderont
à deux fois avant de déchaîner un nou-
veau conflit. N'est-ce pas aujourd'hui
une vérité incontestée que si l'impérial
cabotin et son entourage n'avaient pas
été convaincus que le Royaume-Uni
observerait la neutralité, ils n'auraient
pas ouvert si précipitamment les hosti-
lités, ni contre la Russie, ni contre la
France ? Dissipons tous les doutes ;de la
caste militaire allemande. Qu'elle sache
bien, une. fois pour toutes, qu'en cas
d'agression germanique les deux gran-
des démocraties occidentales combat-
tront de nouveau côte à côte.
Le Grande-Bretagne et la France y
ont un égal intérêt : intérêt plus immé-
diat Dour la France, j'en conviens, mais
non moins certain et non moins grand,
quoique plus lointain, pour l'Angleter-
re. Après comme avant la guerre, grâce
à la paix boiteuse de Versailles, le
Royaume-Uni ne saurait rester indiffé-
rent à l'éventualité d'un écrasement de
la France dans un duel avec l'Allema-
gne. C'en serait fait à tout jamais de la
puissance britannique. Ce ne sont pas
les cuirassés anglais qui empêcheraient
une invasion allemande de la Grande-
Bretagne. Et Londres pris, c'est l'Angle-
terre frappée à mort : finis Carthaginis.
En présence d'un tel danger, combien
mesquines apparaissent toutes les autres
considérations ! Que pèsent les objec-
tions tirées de la menaoe, soit des sous-
marins français contre les côtes anglai-
ses, soit des dreadnoughts anglais con-
tre les côtes françaises ? Cuirassés d'un
côté, sous-marins de l'autre, ne doivent
je mais être appelés à combattre les una
contre les autres.
Quelles que soient, au surplus, les
difficultés pendantes entre les deux
giandes nations victorieuses — hélas 1
et si éprouvées, — il sera relativement
aisé de les surmonter, si l'on y apporte,
de part et d'autre, ce large esprit de
conciliation qui permit le rapproche-
ment franco-britannique au lendemain
même de Fachoda. ,
M. Lloyd George a bien voulu recon-
naître, dans maints discours, la posi-
tion particulière de la France en face
d'une Allemagne toujours militariste et
impérialiste. Nous livrons à ses médi-
tations ce mot du leader socialiste an-
glais, Robert Blatchford :« Le problè-
me de la défense britannique consiste
dans la défense de la France ».
Henri MICHEL
Ancien sénateur.
Ancien Rapporteur du budget de la Marina.
La Politique Etrangère
L'affaire de Petersdorff
Les jours se suivent et
ne se ressemblent pas.
Certains avaient pu, et
avec raison, voir dans
l'arrivée au pouvoir de
Walter Rathenau l'indice
d'une évolution démocra-
tique permettant quelques espérances.
C'était trop beau. La vieille réaction
allemande, ienace et rancunière, ria
pas voulu que cela soit. Sans retard,
elle a répondu en sortant les amies
qu'elle continue de ~lourbir dans l'om-
bre. Deux soldais français tués, vinflt
blessés : voilà le bilan que nous offre
aujourd'hui l'œuvre 'de pacification
germanique.
La liste s'allonge des victimes fran-
çaises de la vindicte allemande. Il y a
deux ans, un sous-officier était assas-
siné en plein Berlin ; il y a un an, déjà
en Haute-Silésie, nos soldats tombaient
dans un quet-apens ; il y a quelques
mois, le commandant Montalègre payait
de sa vie la mission de paix qu'il tentait
de remplir. Chaque fois, des explica-
tions furent demandées el lurent même
données avec Vimprécision \chère aux
documents diplomatiques: les ambas-
sadeurs échangèrent des visites ; on se
corna des carles) il y eut quelques tré-
molos hypocrites et menteurs. Et les
officines de vengeance, rassurées par
cette passivité platonique, continuèrent
leurs manœuvres. Les Orgesch se multi-
plièrent. La paix était signée, mais la
guerra continua.
Car c'est bel et bien — et quoi qu en
dise Vagence Wolff — à une attaque
rangée, systématique, organisée, qu'ont
eu à répondre nos troupes. Une bande
armée, furieuse de se voir dépossédée
des, munitions qu'elle conservait, sen-
tant qu'elle ne pourrait plus s'en servir
contre nous, a voulu les employer quand
même. Et nous retrouvons l Allemagne
belliqueuse et non résignée, celle qui,
sourdement et sans trêve, lutte contre la
République allemande.
Si le gouvernement de Berlin était
bien inspiré. il sentirait que c'est à lui
de châtier d'importance ces perpétuels
fauteurs de trouble qui demain, peut-
être, se tourneront contre lui. Il a, au-
jourd'hui, une occasion de nous montrer
au'il repousse toute collaboration avec
les éléments militaristes qui ne sonqent
qu'à la guerre. Espérons qu'il le com-
prendra.
-. Raymond LANCE.
RÉPARATIONS ALLEMANDES
200.000 petits poissons venant
d'Allemagne par train spécial
Leur entrée dans les flots de la Somme
L'application de l'accord de Wiesbaden
aura eu des prémisses singulières. En ef-
fet, l'Allemagne vient déjà de réparer en
nature une de ses dévastations qui, pour
n'être pas la plus importante), n'en est pas
moins fort douloureuse. Il s'agit du dépois
sonnement systématique des rivières de la
Somme par les Allemands. Les effets fâ..
cheux viennent d'en être amortis par l'en-
voi de deux cent mille petits poissons pro-
venant d'un étang saxon. Soigneusement
transportés, ils sont aujourd'hui dans les
eaux de la Somme, Et voilà la première
réparation en nature que nous consentent
nos ex-ennemis.
Il faut avouer qu'elle n'est pas banale.
On dit.
Autrefois
Louis XIV collaborateur de Molière
Comme Louis XIV faisait campagne en
Lorraine, il avait pris l'habitude de se con-
tenter d'un seul repas. Un jour, une veille
de fêle. il quitta ïèvêqv.e de Rodez qui
avait été son précepteur en lui so/uhaitant
bon appétit.
Le prélat ne manqua point de faire ob-
server au roi qu'un jour de jeûne il se
contenterait d'une sommaire collation.
Un courtisan réprima un sourire qui n'é-
chappa point au roi.
L'évêque parti, Louis XIV interrogea le
courtisan en présence de Molière. officier
de la Chambre.
— Sire, répondit le jeune homme. c'est
que le comte de Rodez vient de dîner et
ce repas somptueux comportait tant et tant
de plats.
A chaque mets annoncé, le Roi s'écriait :
— Le pauvre homme
Molière se servit du bon mot dans Tar-
tuffe.
Aujourd'hui
La passion de Benoît XV
Tout comme un simple mortel Benoît XV
avait des passions, une surtout dont il se
moquait lui-même en disant :
- u J'ai la manie de lai pierre. »
Il aimait construire et taisait en général
de grosses dépenses, mais il se sauvait de
ses mauvaises affaires en revendant fou-
jours fort cher les immeubles qu'il avait fait
construire avec passion.
Il aimait aussi les bons cigares et les
faisait venir du nord du vieux Brabant.
Seuls ses intimes les connaissaient.
<î>
Pas prophète 1
Nul n'est prophète en son pays, dit le vieil
adaqe.
L.e marquis de Curzon, semble en effet ne
pas l'être.
Lors de son dernier voyage à Londres, M.
Poincaré fut invité à diner, spontanément,
par le roi George qui ne consulta point ses
ministres.
Le marquis de Curzon, ministre des affai-
res étrangères de la Grande-Bretagne en fit
le reproche au roi *
M. Poincaré n'est plus que sénateur. Votre
Majesté ne peut se mettre à inviter tous les
sénateurs de passage à Londres.
M. Poincaré devait, quelques semaines
plus tard, devenir président du Conseil
LE TAPIN.
Le mystère des poilus inconnus
Nous avons annoncé, il y a quelque
temps, que, parrmi les prisonniers revenus
d'Allemagne, s'en trouvaient. quelques-uns
atteints de folie au cours de leur captivité
et dont nul ne pouvait préciser l'identité.
L'on s'étonnera à bon droit que l'orga-
nisation allemande, qui se dit si parfaite,
nous ait rendu des hommes malades sans
avoitf même l'humanité de nous dire qui ils
étaient. Mais nous en avons tant vu ! »
Or. sur les six malheureux inconnus,
nous pouvons annoncer qu'à la suite de la
publicité donnée à cette situation lamenta.
ble, trois déjà ont été reconnus. Grâce aux
efforts de tous, aux recherches effectuées,
l'on peut espérer être fixé prochainement
sur Le sort des trois autres. L'on ne fait,
chez nous, jamais appel en vain à Fhum.
nité.
La France à la Conférence de Gênes
Le ministère des affaires étrangères nous
a communiqué hier la note suivante :
Contrairémeni à une information publiée par
certains journaux, il n'est pas exact que le gou-
vernement français ait fait connaitre hier par
un télégramme adressé a Rome, qu'il acceptait
l'invitation de participer à la Conférence de
Gènes.
Comme l'a expliqué le Président du Conseil à
la Chambre des Députes, M. Bonomi, en convo-
quant la conférence, n'a fait qu'exécuter une
décision prise à Cannes par les puissances alliées
y compris la France, et c'est au nom du Conseil
Suprême qu'il a envoyé les invitations. C'est
également à Cannes qu'a été arrêté l'ordre du'
jour. Ni sur l'un, ni sur l'autre point, le gou-
vernement français n'avait donc plus d'accep-
tation à donner.
Nous pouvons ajouter ceci :
M. Poincaré se préoccupe de constituer
des commissions d'experts qui auront à
étudier les questions inscrites à l'ordre du
jour de la Conférence de Gênes, de façon
A ce que les délégués de ia France, si toù-
tefois là Conférence a lieu, soient en me-
sure de prendre part à toutes les discus-
sions et de proposer leurs solutions.
g.. - 11
POUR LES REPARATIONS
Le Labour Party indépendant a désigné
son Président M. Wallhead et M. Ben Ri-
ley pous assister à la conférence sur les
réparations convoquée par le parti socialiste
français, qui doit se tenir à Paris les 4 et
5 février.
1 UNE CRISE MINISTÉRIELLE
Le Cabinet italien démissionne
- » ——————— ♦
Au cours de la réunion qu'il a tenue hier
matin à 11 heures, le Conseil des minis-
tres italien, après avoir examiné la situa
tion parlementaire, a décidé de présenter sa
démission au Roi.
En conséquence, M. Bonomi, président
du Conseil, a annoncé à la Chambre la dé
mission du cabinet. Cette crise ministérielle
est la conséquence de la décision du groupe
de la démocratie sociale de passer à l'oppo-
sition.
QUI PRENDRA LA PRESIDENCE ?
Selon la Epoca, M. Bonomi a bien fait
de se retirer en évitant une discussion
stérile, bien que la plupart des critiques
venues si rudes ces jours derniers at-
teignissent certains ministres plus que io
président du Conseil, L'Epoca qui n'excint
pas la possibilité que M. Bonomi puisse
être chargé de reconstituer le nouveau ca-
binet, préconise cependant la candidaiire
de'M. Denicola, laquelle d'après les délia
rations de M. Turati serait bien vue T'ur
les socialistes modérés. Le Popolo ïion-nno
dit que M. Giolitti a beaucoup de p-jrlisans
mais a contre lui, le parti populaire ou p ? ut-
mieux dire don Sturzo, aussi parle-t-on
avec plus d'insistance de M. Denicola ou de
M. Orlando. Le Popolo Rorriano recueii'e
comme étant Thypothèse la plus courante
celle qui est favorable à la constitution
d'un ministère de nuance libérale avec M.
( riando et dans lequel en ~errent e.¡I.r
autres MM. Federzoni et Musse-lint
La Tribuna écrit que la crise est due à
l'action de la démocratie qui l'a détermi-
née pour la résoudre à son avantage et
enlever au groupe populaire la fonction d'ar-
bitre du cabinet dont il avait peut-être
abusé ces derniers temps.
Pour le Giornale d'Italia, après avoir enu-
mérés les griefs faits au cabinet Du-ju-
mi, dit que le facteur déterminant de la
crise réside surtout dans les C.N: l iti -"Ib
du groupe populaire qui, après avoir acca-
paré trois portefeuilles des plus impor-
tants, fil soumis le ministère au SLjGhr» rn,
cessant de ses prétentions et au onilr'Ie
exaspérant de don SLufso
Il Mondo considère la rc :onsti lu tu ;n du
cabinet Bonomi aussi peu V'I bah e 'ilM le
retour de MM. Gializzi et 011'1'lll) Il ne
croit pas que M. Denicola juge ie, rjcmcnt
venu d'accepter la mission -le former un
cabinet et relève l'abstention de M Nitti.
Le journal conclut. à la possibilité J'une
solution intermédiaire qui porier^it M- de
Nava à la présidence du Corlseil,
L'ACTUALITÉ
Il faut prendre d'énergiques sanctions
* contre les assassins de nos soldats
♦ -.
NOS MINISTRES ONT DÉLIBÉRÉ SUR LES INCIDENTS DE HAUTE-SILÉSIE ,_
Oppeln, 2 février. — La bande armée aN
lemanide qui a attaqué à la grenade, à Pe*
tersdorff, près Gleiwitz, le cm;t'l',le(îlPlH
d'une compagnie française du 27e bataillon
de chasseurs à pied, était à l'effectif d'una
compagnie ; elle était commandée et 01'
ganisée militairement.
La commission interalliée avait faJit pro-
céder, le 30 janvier, à des perquisitions
au domicile d'un affilié de l'Orgesch, où se
trouvaient des armes cachées.
Dans la nuit du 30 au 31 janvier, un cer.
tain nombre de civils se sont rendus de*
vant le cantonnement des Français et, pour
se venger, ont jeté des (grenades et ont tiré
avec des mitrailleuses sur les soldais eg"
dormis.
L'attaque a eu lieu à 3 heures du matin.
Les assaillants ont été repoussés grâce à
la vig,i'Ianc des sentinelles et ont laissé
deux morts sur le terrain.
Les pertes françaises sont de vingt bles-
sés, dont deux sont considérés comme per-
dus.
La commission de gouvernement a im-
médiatement pTOclamé l'état de siètge à
Gleiwitz et dans les localités voisines.
Il est à remarq,uer que, la veille, un dé-
pôt d'armes important, contenant des fu-
sils, des mitrailleuses, des munitions et
des grenades, avait été saisi dans la loca-
lité de Petersdorff.
D'autre part, à Oberglogau, ancien siège
du commandement du igénéral Hoefer, lea
autorités alliées avaient déjà capturé des
approvisionnements militaires considéra-
bles, des équipements, des habillements et
des harnachements, à l'e-ffectif de deux re..
giments.
Là aussi, une bande armée allemande,
munie de camions, a attaqué un poste de
policiers qui gardaient un de ces dépôts
et est parvenue à enlever des selles et dea
harnachements correspondant à l'effectif
d'une batterie. Ces attentats mettent en lu-
mière les .dangers quie font courir à l'ordre,
en Haube-Silésie, les organisations militai-
res secrètes allemandes.
A PARTS, ON DELIBERE
Le Conseil de cabinet s'est réuni hier
matin, à 10 heures, au ministère des affai-
res étrangères, sous la présidence de M.
Raymond Poincaré.
Le président du Conseil a entretenu ses
collègues des graves iik;id £ r}ls de Gleiwitz
et d'Oberglogau.
A la ,suite du grave incident qui vient
de se produire en Haute-Silésie, notre am-
bassadeur à Berlin, M. Charles Laurent, qui
devait venir à Paris, a différé son voyage.
Il a immédiatement demandé au gouver-
nement allemand les explications et répara-
tions nécessaires.
ENQUETE ET PERQUISITIONS
Oppeln, 2 février. — L'enquête poursui-
vie au sujet de l'agression dfet Petersdorff
continue activement à Gleiwitz où l'état de
siège a été proclamé depuis deux jours.
D'après les renseignements recueillis les
forces aliema'ndes ent perdu 2 tués au cours
de l'attaque.
On continue également les perquisitions.
Plusieurs arrestations ont été opérées. !Un
individu qui résistait aux ordres ces for-
ces de police a été tué.
Les perquisitions qui ont été opérées
ont fait découvrir l'existence de plusieurs
dépôts (:'armcg ; le plus important a été
trouvé aux ateliers d'Etat des ohemins de
1er où il y avait des approvisionnements
dui matériel de gue, des équipements,
minenwerfer, plusieurs centaines db fusils
et plusieurs mitrailleuses.
L'état des blessés français est générale
ment satisfaisant, Toutefois, on a à âpiJo-
ifcir une première victime. *
M- Poincaré a fait parvenir à la compa-
gme du 27* bataillon de chasseurs, victime
de l'agression de Petersoorff, les félicita-
tions du gouvernement.
SAISIE D'UN WAGON DE GRENADES
Oppeln, 2 flévrier. — Dgis autorités inter-
alliées ont saisi, aujx environs immédiats
de la ville d'Oppeln, un wagon de grenades
à main, qui parait provenir d'Allemagne.
LES NEGOCIATIONS SUR LE PARTAGE
Kattowitz, 2 février. — Le ministre Ois-
ehowski, plénipotentiaire du gouvernement
Dolonais, a quitté ce soir la Haute-Silésie
pour se rendre à Varsovie.
M. Olschowski a rendo visite hier au gé-
néral Le Rond et s'est entretenu longuement
avec lui sur la convention économique ger-
mano-polonaise et sur la prise de posses-
sion ce la Haute-Silésie par la Pologne.
Il partira mardi prochain pour Genève,
afin de prendref part aux négociations offi-
cielles qui commenceront le 10 février, sous
la présidence de M. Calonder.
Des négociations ont été 'engagées avec
la délégation allemande au sujet de la ques-
tion du transit sur la ligne de chemin de
fer Berlin-Cracovie-Kattowitz. Ces négocia-
tions ont pour but la conclusion d'une con-
vention qui remplacera l'accord conclu en
son temps entre la gouvernement polonais
et la commission interalliée d'Oppeln.
—————
Le Conclave est ouvert
LES PRONOSTICS --.
Rome, 2 février. — Le Conclave est com-
mencé. Le cardinal camerlingue a clos lui-
même et cadenassé cette porte contre'la-
quelle viennent se briser tous les bruits du
rnondei et les échos des vaines discussions.
Quatre « papabili » semblent concentrer
sur eux une grande partie de l'attention
des membres du Sacre Collège.
Ces cardinaux « papabili » sont, à droite,
le catriarche 'de Venise, le cardinal La
Fontaine ; au centre droit, le cardinal Laur
renti : au centre gauche, le cardinal Ratti,
archevêque de Milan, et, à gauche, le car-
dinal Gasparri.
En ce qui concerne le choix d'un car-
dinal secrétaire d'Etat, on est porté à croi-
re. dans les milieux religieux, que les car-
dinaux La Fontaine et Laurenti porteraient
leur choix sur le cardinal Merry del Val et
le cardinal Raiti sur le cardinal Gasparri.
On note encore qiïe le groupe Merry dej
Val se présente au Conclave très homo-
gène, tandis que l'autre groupe est partagé
en diverses tendances.
Il sera, dit-on, difficile notamment de
confondre les votes des cardinaux alle-
mands avec celui du cardinal Mercr&r otf
ceux des cardinaux polonais qui appartien-
nent tous à la tendance de gauche.
Cela dit. il convient de rappeler, dàneore
une fois le proverbe qui court les rues de
Rome et que les journaux ont répété à
l'envi ces jours derniers : « Qui entre pape
au Conclave, en sort cardinal ».
Le cardinal Merry del Val croit que le
Conclave peut durer cinq ou six jours.
LA CHAMBRE ,-
Le budget des dépenses recouvrables
»
Les doléances des régions dévastées
Après avoir adopté une
proposition de résolution de
M. Cornudet, teocant à mo
dilitir l'article 112 du rè-
glement, ce uuii amènera.
peut-être, le résultat envia-
ble d'albréger les discours
oes honorables avides de
réclame, let quelques autres
projets de loi d'ordre se-
condaire. la Chambre a 're-
pris, ~la discussion du projet de loi
portant, fixation du budget spécial, pour
l'année 1922, des dépenses recouvrables en
exécution des traités de paix.
C'est à la discussion générale du budget
concernant les services du ministère oes
Régions libérées qu'a été consacrée toute
la séance quia été occupée par quatre ora-
teurs
LES PRISONNIERS DE GUERRE
Le premier, M. Pasqual, député du Nord,
s'est attaché à appeler l'attention du gou-
vernement sur la siluation faite aux pri-
sonniers de guerre, aux prisonniers civils.
aux otages, aux victimes de la guerre ap-
partenant aux régions libérées.
M. Pasqual est, lui-même, un ancien
prisonnier de guerre, ot. bien qu'il ait oc-
cupé la tribune pendant près d'une heure
et demie, il a su se faire écouter par tous
ses collègues avec l'attention sympathique
que lui méritent son passé et son carac-
tère-
Après avoir constaté ce que. le Parlement
a or..éjà fait en. faveur de ceux dont il se
fait rinteinpièlfa ipelrsé'v'èliant, iï examine
celles de leurs revendications qui n'ont pas
encore reçu satisfaction et la liste en 'est
longue. Après des considérations très dé-
veloppées et fort intéressantes. Railleurs,
l'orateur conclut à la nécessité de rendre
justice à toutes les victimes de la guerre
en régions envahies, et, lorsqu'il descend
de }¡i-tl'îli'une. il est accueilli par les très
vifs applaudissements de l'asemblée.
UNE SERIE DE CRITIQUES
M. Deguise, qui remplace M. Pasqual, se
livre, lui. à une très vive critique dp l'ad-
ministration ueg régions libérées.
Après avoir montré toutes lés vexations
auxquelles sont exposés las malheureux iha-
bitants des régions libérées, l'orateur exa-
mine les ressources dont disposent les si-
nistrés et il reprochie au gouvernement
qui a conclu l'armistice (le gouvernement
de M. Clemenceau !) de n'avoir pas exigé
de l'Allemagne. prêbe, alors, à tous leSsa:"
crifices pour obtenir la paix. les à ou 10
milliards qui auraient constitué le premier
apport indispensable à la reconstitution et
à la réparation des dommages.
Une courte allusion aux accords do
Wiesbaden, dont il souhaile l'application,
et l'orateur traile la question, .(i::;et dé-
licate, ce la main-d'œuvre allemande, et
il conclut en souhaitant que les sinistrés
ne supportent pas les frais de la paix
après avoir fait les frais de la guerre et
qu'ils obtiennent le maximum d'indemni-
té avec le minimum de paperasserie.
Avec M. Desjardins, nous entendons en-
core une assez vlvle critique de l'adminis-
tration qui préside aux destinées des ré-
gions libépées. Il se plaint de la surabon-
dance des fonctionnaires affectés aux <.i-
vers services de cette administration, fonc-
tionnaires dont le nombre a augmenté
alors que diminuait le rendement-
Quant à la liquidation des services
d'Etat, 'elle Slel poursuit, selon l'orateur,
dans de déplorables conditions et il cite,
à l'appui de son affirmation, de nombreux
faits qui font impression sur la Chambre.
Il conclut en céclarant qu'il a confiance
dans le ministre pour La voir assurer l'an
prochain, la disparition définitive des ser-
vices dont l'inutilité est apparue si fla-
grante.
LES CONTRIBUTIONS DE GUERRE
Quelques mots de M. Ringuier au su-
jet Cifeis travailleurs civils, et M. Philippo
teaux, député des Ardennes, monte à la
tribune. Il vient traiter la question spéciale
des contributions de guerre imposées à cer-
taines communes de son département par
les Allemands et, en termes d'unie éloquen-
ce sobre mais prenante, il cépeint les souf-
frances endurées, pendant l'occupation par,
ses malheureux compatriotes. SÇIQÛ Fora-
Le numéro : QUINZE CENTIMES
Vendredi S février 19122. — N° f8682
frantrietours (1369) t
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
ABONNEMENTS
Un an Six mois Tre-amoib
SEINE & S.-ET-OISE. 38 s, 20 » le »
FRANCE & COLONIES.. 4i I 22 » 11 a
ETRANGER. 49 » 25 » 13 ob
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RAYMOND LANGE
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1 TRIBUNE LIBRE
Le pacte franco-britannique
Le pacte franco-britan
nique sera-t-il conclu ? De
toutes les préoccupations
de l'heure présente, c'est,
à coup sûr, la plus impor-
tante et la plus grave.
C'est que de la réponse qui
sera taite a cette question
dépend, en grande partie, l'avenir des
deux pays que la Manche devrait unir
au lieu de les séparer. Bientôt, semble
t-il, nous serons fixés. L'ambassadeur
de France à Londres, M. de Saint-Au-
laire en a déjà entretenu le secrétaire
d'Etat britannique aux affaires étran"
gères, et celui-ci ne tardera pas à pas-
ser le détroit pour continuer la conver-
sation avec le ministre des affaires
étrangères français, qui est en même
temps président du Conseil, M. Ray-
mond Poincaré.
Qu'on soit, de part et d'autre, éga-
lement animé du désir d'aboutir, ce
serait, je crois, faire injure aux gou-
vernants des deux nations que d'en
douter. Ce qui importe surtout, c'est
que l'on soit bien pénétré, des deux
côtés, de la nécessité de ce pacte, si
l'on veut assurer et sauvegarder l'ave-
nir. Pour cela, il faut que disparaissent
ces sentiments de défiance, résultat de
plusieurs siècles d'histoire, qui ont
dressé l'une contre l'autre l'Angleterre
et la France. Si nous conservons, ici
comme là-bas, la mentalité née d'une
trop longue rivalité, il ne faut garder
aucune illusion : impossible d'établir
jamais entre nous cette entente loyale
et franche qui a pour fondement néces-
saire la confiance réciproque. A des
temps nouveaux doit répondre un esprit
nouveau.
Les événements sont souvent plus
forts que les hommes et dominent toutes
les volontés. Qui aurait pu supposer
que Fachoda serait le prélude du rap-
prochement franco-britannique ? Les
ambitions germaniques ne tardèrent pas
à dessiller les yeux du gouvernement
nnglais. A partir du jour où le kaiser
prononça ces paroles, tant de fois ci-
tées : « Notre avenir est sur l'eau » et
« Le trident doit être dans notre poing o,
la Grande-Bretagne comprit que le dan-
ger pour elle ne venait plus du côté de
la France, mais du côté de l'Allemagne.
L'Entente cordiale devint possible. Elle
a été scellée au cours de la plus grande
pierre qu'ait jamais connu le monde.
Tous les hommes d'Etat véritablement
dignes de ce nom, des deux côtés du
détroit, s'accordent à dire que rien ne
saurait désormais la briser.
Ce qui est certain, c'est que les mê-
mes causes qui l'ont provoquée, indé-
pendamment du sang versé en commun,
devraient l'affermir et la consolider tous
les jours. La sécurité des deux puis-
sances sera mieux garantie et la paix
de l'Europe en dépend. Il suffit, peur
s'en convaincre, de jeter un coup d'ceil
sur l'Allemagne.
Car la mentalité allemande a-t-elle
chanzé ? Sans doute il y a, de l'autre
côté du Rhin, un courant marqué d'as-
piration démocratique que nous devons
chercher a tavoriser et a développer de
toutes nos forces. Qui oserait affirmer
qu'il est assez puissant pour étouffer
les sentiments impérialistes si fortement
ancrés dans l'âme germanique ? C'est
du temps seul qu'il faut attendre un
changement aussi profond. Quant au
désarmement de l'Allemagne, n'est-il
pas plus apparent que réel ? Les dé-
couvertes faites par la commission de
contrôle, tantôt sur un point, tan-
tôt sur un autre, presque chaque semai-
ne, de fusils, de canons, de munitions,
soigneusement cachés avec ou sans la
complicité du Reich, paraissent l'indi-
quer. Et que dire de l'insolence tudes-
que ? N'est-ce pas hier que les asso-
ciations pangermanistes lançaient, com-
me un défi aux Alliés, le cri : « Ne
touchez pas aux criminels de guerre !
tous les anciens soldats se lèveront pour
leur faire un rempart de leur corps » ?
Toute une partie — et non la moindre
— de l'Allemagne a soif de revanche.
Ceux-là seuls ne le voient pas qui fer-
ment volontairement les yeux à l'évi-
dence.
Que l'Angleterre et la France soient
unies par un pacte qui les liera l'une
à l'autre à l'heure du danger, et les
plus farouches partisans de la guerré
sur les bords de la Sprée y regarderont
à deux fois avant de déchaîner un nou-
veau conflit. N'est-ce pas aujourd'hui
une vérité incontestée que si l'impérial
cabotin et son entourage n'avaient pas
été convaincus que le Royaume-Uni
observerait la neutralité, ils n'auraient
pas ouvert si précipitamment les hosti-
lités, ni contre la Russie, ni contre la
France ? Dissipons tous les doutes ;de la
caste militaire allemande. Qu'elle sache
bien, une. fois pour toutes, qu'en cas
d'agression germanique les deux gran-
des démocraties occidentales combat-
tront de nouveau côte à côte.
Le Grande-Bretagne et la France y
ont un égal intérêt : intérêt plus immé-
diat Dour la France, j'en conviens, mais
non moins certain et non moins grand,
quoique plus lointain, pour l'Angleter-
re. Après comme avant la guerre, grâce
à la paix boiteuse de Versailles, le
Royaume-Uni ne saurait rester indiffé-
rent à l'éventualité d'un écrasement de
la France dans un duel avec l'Allema-
gne. C'en serait fait à tout jamais de la
puissance britannique. Ce ne sont pas
les cuirassés anglais qui empêcheraient
une invasion allemande de la Grande-
Bretagne. Et Londres pris, c'est l'Angle-
terre frappée à mort : finis Carthaginis.
En présence d'un tel danger, combien
mesquines apparaissent toutes les autres
considérations ! Que pèsent les objec-
tions tirées de la menaoe, soit des sous-
marins français contre les côtes anglai-
ses, soit des dreadnoughts anglais con-
tre les côtes françaises ? Cuirassés d'un
côté, sous-marins de l'autre, ne doivent
je mais être appelés à combattre les una
contre les autres.
Quelles que soient, au surplus, les
difficultés pendantes entre les deux
giandes nations victorieuses — hélas 1
et si éprouvées, — il sera relativement
aisé de les surmonter, si l'on y apporte,
de part et d'autre, ce large esprit de
conciliation qui permit le rapproche-
ment franco-britannique au lendemain
même de Fachoda. ,
M. Lloyd George a bien voulu recon-
naître, dans maints discours, la posi-
tion particulière de la France en face
d'une Allemagne toujours militariste et
impérialiste. Nous livrons à ses médi-
tations ce mot du leader socialiste an-
glais, Robert Blatchford :« Le problè-
me de la défense britannique consiste
dans la défense de la France ».
Henri MICHEL
Ancien sénateur.
Ancien Rapporteur du budget de la Marina.
La Politique Etrangère
L'affaire de Petersdorff
Les jours se suivent et
ne se ressemblent pas.
Certains avaient pu, et
avec raison, voir dans
l'arrivée au pouvoir de
Walter Rathenau l'indice
d'une évolution démocra-
tique permettant quelques espérances.
C'était trop beau. La vieille réaction
allemande, ienace et rancunière, ria
pas voulu que cela soit. Sans retard,
elle a répondu en sortant les amies
qu'elle continue de ~lourbir dans l'om-
bre. Deux soldais français tués, vinflt
blessés : voilà le bilan que nous offre
aujourd'hui l'œuvre 'de pacification
germanique.
La liste s'allonge des victimes fran-
çaises de la vindicte allemande. Il y a
deux ans, un sous-officier était assas-
siné en plein Berlin ; il y a un an, déjà
en Haute-Silésie, nos soldats tombaient
dans un quet-apens ; il y a quelques
mois, le commandant Montalègre payait
de sa vie la mission de paix qu'il tentait
de remplir. Chaque fois, des explica-
tions furent demandées el lurent même
données avec Vimprécision \chère aux
documents diplomatiques: les ambas-
sadeurs échangèrent des visites ; on se
corna des carles) il y eut quelques tré-
molos hypocrites et menteurs. Et les
officines de vengeance, rassurées par
cette passivité platonique, continuèrent
leurs manœuvres. Les Orgesch se multi-
plièrent. La paix était signée, mais la
guerra continua.
Car c'est bel et bien — et quoi qu en
dise Vagence Wolff — à une attaque
rangée, systématique, organisée, qu'ont
eu à répondre nos troupes. Une bande
armée, furieuse de se voir dépossédée
des, munitions qu'elle conservait, sen-
tant qu'elle ne pourrait plus s'en servir
contre nous, a voulu les employer quand
même. Et nous retrouvons l Allemagne
belliqueuse et non résignée, celle qui,
sourdement et sans trêve, lutte contre la
République allemande.
Si le gouvernement de Berlin était
bien inspiré. il sentirait que c'est à lui
de châtier d'importance ces perpétuels
fauteurs de trouble qui demain, peut-
être, se tourneront contre lui. Il a, au-
jourd'hui, une occasion de nous montrer
au'il repousse toute collaboration avec
les éléments militaristes qui ne sonqent
qu'à la guerre. Espérons qu'il le com-
prendra.
-. Raymond LANCE.
RÉPARATIONS ALLEMANDES
200.000 petits poissons venant
d'Allemagne par train spécial
Leur entrée dans les flots de la Somme
L'application de l'accord de Wiesbaden
aura eu des prémisses singulières. En ef-
fet, l'Allemagne vient déjà de réparer en
nature une de ses dévastations qui, pour
n'être pas la plus importante), n'en est pas
moins fort douloureuse. Il s'agit du dépois
sonnement systématique des rivières de la
Somme par les Allemands. Les effets fâ..
cheux viennent d'en être amortis par l'en-
voi de deux cent mille petits poissons pro-
venant d'un étang saxon. Soigneusement
transportés, ils sont aujourd'hui dans les
eaux de la Somme, Et voilà la première
réparation en nature que nous consentent
nos ex-ennemis.
Il faut avouer qu'elle n'est pas banale.
On dit.
Autrefois
Louis XIV collaborateur de Molière
Comme Louis XIV faisait campagne en
Lorraine, il avait pris l'habitude de se con-
tenter d'un seul repas. Un jour, une veille
de fêle. il quitta ïèvêqv.e de Rodez qui
avait été son précepteur en lui so/uhaitant
bon appétit.
Le prélat ne manqua point de faire ob-
server au roi qu'un jour de jeûne il se
contenterait d'une sommaire collation.
Un courtisan réprima un sourire qui n'é-
chappa point au roi.
L'évêque parti, Louis XIV interrogea le
courtisan en présence de Molière. officier
de la Chambre.
— Sire, répondit le jeune homme. c'est
que le comte de Rodez vient de dîner et
ce repas somptueux comportait tant et tant
de plats.
A chaque mets annoncé, le Roi s'écriait :
— Le pauvre homme
Molière se servit du bon mot dans Tar-
tuffe.
Aujourd'hui
La passion de Benoît XV
Tout comme un simple mortel Benoît XV
avait des passions, une surtout dont il se
moquait lui-même en disant :
- u J'ai la manie de lai pierre. »
Il aimait construire et taisait en général
de grosses dépenses, mais il se sauvait de
ses mauvaises affaires en revendant fou-
jours fort cher les immeubles qu'il avait fait
construire avec passion.
Il aimait aussi les bons cigares et les
faisait venir du nord du vieux Brabant.
Seuls ses intimes les connaissaient.
<î>
Pas prophète 1
Nul n'est prophète en son pays, dit le vieil
adaqe.
L.e marquis de Curzon, semble en effet ne
pas l'être.
Lors de son dernier voyage à Londres, M.
Poincaré fut invité à diner, spontanément,
par le roi George qui ne consulta point ses
ministres.
Le marquis de Curzon, ministre des affai-
res étrangères de la Grande-Bretagne en fit
le reproche au roi *
M. Poincaré n'est plus que sénateur. Votre
Majesté ne peut se mettre à inviter tous les
sénateurs de passage à Londres.
M. Poincaré devait, quelques semaines
plus tard, devenir président du Conseil
LE TAPIN.
Le mystère des poilus inconnus
Nous avons annoncé, il y a quelque
temps, que, parrmi les prisonniers revenus
d'Allemagne, s'en trouvaient. quelques-uns
atteints de folie au cours de leur captivité
et dont nul ne pouvait préciser l'identité.
L'on s'étonnera à bon droit que l'orga-
nisation allemande, qui se dit si parfaite,
nous ait rendu des hommes malades sans
avoitf même l'humanité de nous dire qui ils
étaient. Mais nous en avons tant vu ! »
Or. sur les six malheureux inconnus,
nous pouvons annoncer qu'à la suite de la
publicité donnée à cette situation lamenta.
ble, trois déjà ont été reconnus. Grâce aux
efforts de tous, aux recherches effectuées,
l'on peut espérer être fixé prochainement
sur Le sort des trois autres. L'on ne fait,
chez nous, jamais appel en vain à Fhum.
nité.
La France à la Conférence de Gênes
Le ministère des affaires étrangères nous
a communiqué hier la note suivante :
Contrairémeni à une information publiée par
certains journaux, il n'est pas exact que le gou-
vernement français ait fait connaitre hier par
un télégramme adressé a Rome, qu'il acceptait
l'invitation de participer à la Conférence de
Gènes.
Comme l'a expliqué le Président du Conseil à
la Chambre des Députes, M. Bonomi, en convo-
quant la conférence, n'a fait qu'exécuter une
décision prise à Cannes par les puissances alliées
y compris la France, et c'est au nom du Conseil
Suprême qu'il a envoyé les invitations. C'est
également à Cannes qu'a été arrêté l'ordre du'
jour. Ni sur l'un, ni sur l'autre point, le gou-
vernement français n'avait donc plus d'accep-
tation à donner.
Nous pouvons ajouter ceci :
M. Poincaré se préoccupe de constituer
des commissions d'experts qui auront à
étudier les questions inscrites à l'ordre du
jour de la Conférence de Gênes, de façon
A ce que les délégués de ia France, si toù-
tefois là Conférence a lieu, soient en me-
sure de prendre part à toutes les discus-
sions et de proposer leurs solutions.
g.. - 11
POUR LES REPARATIONS
Le Labour Party indépendant a désigné
son Président M. Wallhead et M. Ben Ri-
ley pous assister à la conférence sur les
réparations convoquée par le parti socialiste
français, qui doit se tenir à Paris les 4 et
5 février.
1 UNE CRISE MINISTÉRIELLE
Le Cabinet italien démissionne
- » ——————— ♦
Au cours de la réunion qu'il a tenue hier
matin à 11 heures, le Conseil des minis-
tres italien, après avoir examiné la situa
tion parlementaire, a décidé de présenter sa
démission au Roi.
En conséquence, M. Bonomi, président
du Conseil, a annoncé à la Chambre la dé
mission du cabinet. Cette crise ministérielle
est la conséquence de la décision du groupe
de la démocratie sociale de passer à l'oppo-
sition.
QUI PRENDRA LA PRESIDENCE ?
Selon la Epoca, M. Bonomi a bien fait
de se retirer en évitant une discussion
stérile, bien que la plupart des critiques
venues si rudes ces jours derniers at-
teignissent certains ministres plus que io
président du Conseil, L'Epoca qui n'excint
pas la possibilité que M. Bonomi puisse
être chargé de reconstituer le nouveau ca-
binet, préconise cependant la candidaiire
de'M. Denicola, laquelle d'après les délia
rations de M. Turati serait bien vue T'ur
les socialistes modérés. Le Popolo ïion-nno
dit que M. Giolitti a beaucoup de p-jrlisans
mais a contre lui, le parti populaire ou p ? ut-
mieux dire don Sturzo, aussi parle-t-on
avec plus d'insistance de M. Denicola ou de
M. Orlando. Le Popolo Rorriano recueii'e
comme étant Thypothèse la plus courante
celle qui est favorable à la constitution
d'un ministère de nuance libérale avec M.
( riando et dans lequel en ~errent e.¡I.r
autres MM. Federzoni et Musse-lint
La Tribuna écrit que la crise est due à
l'action de la démocratie qui l'a détermi-
née pour la résoudre à son avantage et
enlever au groupe populaire la fonction d'ar-
bitre du cabinet dont il avait peut-être
abusé ces derniers temps.
Pour le Giornale d'Italia, après avoir enu-
mérés les griefs faits au cabinet Du-ju-
mi, dit que le facteur déterminant de la
crise réside surtout dans les C.N: l iti -"Ib
du groupe populaire qui, après avoir acca-
paré trois portefeuilles des plus impor-
tants, fil soumis le ministère au SLjGhr» rn,
cessant de ses prétentions et au onilr'Ie
exaspérant de don SLufso
Il Mondo considère la rc :onsti lu tu ;n du
cabinet Bonomi aussi peu V'I bah e 'ilM le
retour de MM. Gializzi et 011'1'lll) Il ne
croit pas que M. Denicola juge ie, rjcmcnt
venu d'accepter la mission -le former un
cabinet et relève l'abstention de M Nitti.
Le journal conclut. à la possibilité J'une
solution intermédiaire qui porier^it M- de
Nava à la présidence du Corlseil,
L'ACTUALITÉ
Il faut prendre d'énergiques sanctions
* contre les assassins de nos soldats
♦ -.
NOS MINISTRES ONT DÉLIBÉRÉ SUR LES INCIDENTS DE HAUTE-SILÉSIE ,_
Oppeln, 2 février. — La bande armée aN
lemanide qui a attaqué à la grenade, à Pe*
tersdorff, près Gleiwitz, le cm;t'l',le(îlPlH
d'une compagnie française du 27e bataillon
de chasseurs à pied, était à l'effectif d'una
compagnie ; elle était commandée et 01'
ganisée militairement.
La commission interalliée avait faJit pro-
céder, le 30 janvier, à des perquisitions
au domicile d'un affilié de l'Orgesch, où se
trouvaient des armes cachées.
Dans la nuit du 30 au 31 janvier, un cer.
tain nombre de civils se sont rendus de*
vant le cantonnement des Français et, pour
se venger, ont jeté des (grenades et ont tiré
avec des mitrailleuses sur les soldais eg"
dormis.
L'attaque a eu lieu à 3 heures du matin.
Les assaillants ont été repoussés grâce à
la vig,i'Ianc des sentinelles et ont laissé
deux morts sur le terrain.
Les pertes françaises sont de vingt bles-
sés, dont deux sont considérés comme per-
dus.
La commission de gouvernement a im-
médiatement pTOclamé l'état de siètge à
Gleiwitz et dans les localités voisines.
Il est à remarq,uer que, la veille, un dé-
pôt d'armes important, contenant des fu-
sils, des mitrailleuses, des munitions et
des grenades, avait été saisi dans la loca-
lité de Petersdorff.
D'autre part, à Oberglogau, ancien siège
du commandement du igénéral Hoefer, lea
autorités alliées avaient déjà capturé des
approvisionnements militaires considéra-
bles, des équipements, des habillements et
des harnachements, à l'e-ffectif de deux re..
giments.
Là aussi, une bande armée allemande,
munie de camions, a attaqué un poste de
policiers qui gardaient un de ces dépôts
et est parvenue à enlever des selles et dea
harnachements correspondant à l'effectif
d'une batterie. Ces attentats mettent en lu-
mière les .dangers quie font courir à l'ordre,
en Haube-Silésie, les organisations militai-
res secrètes allemandes.
A PARTS, ON DELIBERE
Le Conseil de cabinet s'est réuni hier
matin, à 10 heures, au ministère des affai-
res étrangères, sous la présidence de M.
Raymond Poincaré.
Le président du Conseil a entretenu ses
collègues des graves iik;id £ r}ls de Gleiwitz
et d'Oberglogau.
A la ,suite du grave incident qui vient
de se produire en Haute-Silésie, notre am-
bassadeur à Berlin, M. Charles Laurent, qui
devait venir à Paris, a différé son voyage.
Il a immédiatement demandé au gouver-
nement allemand les explications et répara-
tions nécessaires.
ENQUETE ET PERQUISITIONS
Oppeln, 2 février. — L'enquête poursui-
vie au sujet de l'agression dfet Petersdorff
continue activement à Gleiwitz où l'état de
siège a été proclamé depuis deux jours.
D'après les renseignements recueillis les
forces aliema'ndes ent perdu 2 tués au cours
de l'attaque.
On continue également les perquisitions.
Plusieurs arrestations ont été opérées. !Un
individu qui résistait aux ordres ces for-
ces de police a été tué.
Les perquisitions qui ont été opérées
ont fait découvrir l'existence de plusieurs
dépôts (:'armcg ; le plus important a été
trouvé aux ateliers d'Etat des ohemins de
1er où il y avait des approvisionnements
dui matériel de gue, des équipements,
minenwerfer, plusieurs centaines db fusils
et plusieurs mitrailleuses.
L'état des blessés français est générale
ment satisfaisant, Toutefois, on a à âpiJo-
ifcir une première victime. *
M- Poincaré a fait parvenir à la compa-
gme du 27* bataillon de chasseurs, victime
de l'agression de Petersoorff, les félicita-
tions du gouvernement.
SAISIE D'UN WAGON DE GRENADES
Oppeln, 2 flévrier. — Dgis autorités inter-
alliées ont saisi, aujx environs immédiats
de la ville d'Oppeln, un wagon de grenades
à main, qui parait provenir d'Allemagne.
LES NEGOCIATIONS SUR LE PARTAGE
Kattowitz, 2 février. — Le ministre Ois-
ehowski, plénipotentiaire du gouvernement
Dolonais, a quitté ce soir la Haute-Silésie
pour se rendre à Varsovie.
M. Olschowski a rendo visite hier au gé-
néral Le Rond et s'est entretenu longuement
avec lui sur la convention économique ger-
mano-polonaise et sur la prise de posses-
sion ce la Haute-Silésie par la Pologne.
Il partira mardi prochain pour Genève,
afin de prendref part aux négociations offi-
cielles qui commenceront le 10 février, sous
la présidence de M. Calonder.
Des négociations ont été 'engagées avec
la délégation allemande au sujet de la ques-
tion du transit sur la ligne de chemin de
fer Berlin-Cracovie-Kattowitz. Ces négocia-
tions ont pour but la conclusion d'une con-
vention qui remplacera l'accord conclu en
son temps entre la gouvernement polonais
et la commission interalliée d'Oppeln.
—————
Le Conclave est ouvert
LES PRONOSTICS --.
Rome, 2 février. — Le Conclave est com-
mencé. Le cardinal camerlingue a clos lui-
même et cadenassé cette porte contre'la-
quelle viennent se briser tous les bruits du
rnondei et les échos des vaines discussions.
Quatre « papabili » semblent concentrer
sur eux une grande partie de l'attention
des membres du Sacre Collège.
Ces cardinaux « papabili » sont, à droite,
le catriarche 'de Venise, le cardinal La
Fontaine ; au centre droit, le cardinal Laur
renti : au centre gauche, le cardinal Ratti,
archevêque de Milan, et, à gauche, le car-
dinal Gasparri.
En ce qui concerne le choix d'un car-
dinal secrétaire d'Etat, on est porté à croi-
re. dans les milieux religieux, que les car-
dinaux La Fontaine et Laurenti porteraient
leur choix sur le cardinal Merry del Val et
le cardinal Raiti sur le cardinal Gasparri.
On note encore qiïe le groupe Merry dej
Val se présente au Conclave très homo-
gène, tandis que l'autre groupe est partagé
en diverses tendances.
Il sera, dit-on, difficile notamment de
confondre les votes des cardinaux alle-
mands avec celui du cardinal Mercr&r otf
ceux des cardinaux polonais qui appartien-
nent tous à la tendance de gauche.
Cela dit. il convient de rappeler, dàneore
une fois le proverbe qui court les rues de
Rome et que les journaux ont répété à
l'envi ces jours derniers : « Qui entre pape
au Conclave, en sort cardinal ».
Le cardinal Merry del Val croit que le
Conclave peut durer cinq ou six jours.
LA CHAMBRE ,-
Le budget des dépenses recouvrables
»
Les doléances des régions dévastées
Après avoir adopté une
proposition de résolution de
M. Cornudet, teocant à mo
dilitir l'article 112 du rè-
glement, ce uuii amènera.
peut-être, le résultat envia-
ble d'albréger les discours
oes honorables avides de
réclame, let quelques autres
projets de loi d'ordre se-
condaire. la Chambre a 're-
pris, ~la discussion du projet de loi
portant, fixation du budget spécial, pour
l'année 1922, des dépenses recouvrables en
exécution des traités de paix.
C'est à la discussion générale du budget
concernant les services du ministère oes
Régions libérées qu'a été consacrée toute
la séance quia été occupée par quatre ora-
teurs
LES PRISONNIERS DE GUERRE
Le premier, M. Pasqual, député du Nord,
s'est attaché à appeler l'attention du gou-
vernement sur la siluation faite aux pri-
sonniers de guerre, aux prisonniers civils.
aux otages, aux victimes de la guerre ap-
partenant aux régions libérées.
M. Pasqual est, lui-même, un ancien
prisonnier de guerre, ot. bien qu'il ait oc-
cupé la tribune pendant près d'une heure
et demie, il a su se faire écouter par tous
ses collègues avec l'attention sympathique
que lui méritent son passé et son carac-
tère-
Après avoir constaté ce que. le Parlement
a or..éjà fait en. faveur de ceux dont il se
fait rinteinpièlfa ipelrsé'v'èliant, iï examine
celles de leurs revendications qui n'ont pas
encore reçu satisfaction et la liste en 'est
longue. Après des considérations très dé-
veloppées et fort intéressantes. Railleurs,
l'orateur conclut à la nécessité de rendre
justice à toutes les victimes de la guerre
en régions envahies, et, lorsqu'il descend
de }¡i-tl'îli'une. il est accueilli par les très
vifs applaudissements de l'asemblée.
UNE SERIE DE CRITIQUES
M. Deguise, qui remplace M. Pasqual, se
livre, lui. à une très vive critique dp l'ad-
ministration ueg régions libérées.
Après avoir montré toutes lés vexations
auxquelles sont exposés las malheureux iha-
bitants des régions libérées, l'orateur exa-
mine les ressources dont disposent les si-
nistrés et il reprochie au gouvernement
qui a conclu l'armistice (le gouvernement
de M. Clemenceau !) de n'avoir pas exigé
de l'Allemagne. prêbe, alors, à tous leSsa:"
crifices pour obtenir la paix. les à ou 10
milliards qui auraient constitué le premier
apport indispensable à la reconstitution et
à la réparation des dommages.
Une courte allusion aux accords do
Wiesbaden, dont il souhaile l'application,
et l'orateur traile la question, .(i::;et dé-
licate, ce la main-d'œuvre allemande, et
il conclut en souhaitant que les sinistrés
ne supportent pas les frais de la paix
après avoir fait les frais de la guerre et
qu'ils obtiennent le maximum d'indemni-
té avec le minimum de paperasserie.
Avec M. Desjardins, nous entendons en-
core une assez vlvle critique de l'adminis-
tration qui préside aux destinées des ré-
gions libépées. Il se plaint de la surabon-
dance des fonctionnaires affectés aux <.i-
vers services de cette administration, fonc-
tionnaires dont le nombre a augmenté
alors que diminuait le rendement-
Quant à la liquidation des services
d'Etat, 'elle Slel poursuit, selon l'orateur,
dans de déplorables conditions et il cite,
à l'appui de son affirmation, de nombreux
faits qui font impression sur la Chambre.
Il conclut en céclarant qu'il a confiance
dans le ministre pour La voir assurer l'an
prochain, la disparition définitive des ser-
vices dont l'inutilité est apparue si fla-
grante.
LES CONTRIBUTIONS DE GUERRE
Quelques mots de M. Ringuier au su-
jet Cifeis travailleurs civils, et M. Philippo
teaux, député des Ardennes, monte à la
tribune. Il vient traiter la question spéciale
des contributions de guerre imposées à cer-
taines communes de son département par
les Allemands et, en termes d'unie éloquen-
ce sobre mais prenante, il cépeint les souf-
frances endurées, pendant l'occupation par,
ses malheureux compatriotes. SÇIQÛ Fora-
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