Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-02-01
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1922 01 février 1922
Description : 1922/02/01 (N18680). 1922/02/01 (N18680).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
12 Pluviôse, An 130. — N° 18680
Le numéro : QUINZE CENTIMES
Mercredi l'r février 1922. — N° 18580
Fondatour* i
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
ABONNEMENTS
Un an Sis mois Treamois
SEINE & S.-KT-OISE. 38 » 20 » 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 Ils 22 » 11 »
ETRANGER 49 » 25 » 13 1.
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RAYMOND LANGE
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TRIBUNE LIBRE
Il faut aller à Gênes.
♦
La Conférence de Gênes,
nar les circonstances dans
lesquelles elle a été convo-
quée, par l'ampleur de son
programme, domine toute
la situation actuelle. Il est
puéril de nier son - impor-
tance, il est maladroit de sembler la
dédaigner.
Le monde entier en a adopté le prin-
cipe avec de grosses espérances. Seule,
la France officielle prend une attitude
renfrognée et boudeuse.
Nous ne méconnaissons certes pas la
valeur de l'argument dont se sert M.
Poincaré pour justifier ses réserves, ses
réticences, sa froideur : « L'on va re-
mettre en question les droits de la
France. Le traité de Versailles nous
accorde une procédure pour obtenir nos
réparations ; appliquons cette procé-
dure. Toute discussion réduirait nos
garanties, nos moyens de coercition. »
Ce raisonnement est juste, impeccable
môme. mais en apparence seulement.
Il ne semble pas que le traité de Ver-
sailles nous ait apporté satisfaction. M.
Franklin-Büuillon déclarait à la Cham-
bre des députés, avec une admirable
prescience : « Il contient le minimum
de paix dans le maximum d'anarchie. »
Le principal signataire du) traité, M.
Georges Clemenceau, avait démontré
que son œuvre « ne valait que ce que
vaudrait l'accord des Alliés ». Sans
l'accord des Alliés, le traité ne vaut plus
rien. et c'est po.ùr maintenir cet ac-
cord entre les Alliés que, de Versailles,
nous parvînmes à Cannes, en passant
par Spa, par Hythe, par Paris et par
Londres.
Il est étrange de voir aujourd'hui les
amis de Clemenceau — M. Tardieu en
tète — stigmatiser les « reculades » .de
M. Briand qui se faisait le véritable dé-
fenseur du traité de Versailles en main-
tenant l'accord entre les Alliés.
La procédure du traité de Versailles,
qui devait aboutir à nous faire obtenir
nos réparations, est sans cesse remise
sur le chantier : commission des répa-
rations ou Conseil suprême se plaisent
à la bouleverser. Quoi qu'il en soit,
pour reprendre la forte parole de Pain-
levé, « la France a obtenu un minimum
de réparations, dans lun maximum de
haines »-
Le traité de Versailles, « perpétuel
devenir » nécessairement, a conduit
à Cannes ;. il nous conduit aujourd'hui
à Gênes.
A Gênes, on va essayer d'établir
« une paix stable et durable ». Toutes
les nations sont convoquées ; tous les
litiges seront évoqués ; toutes les ques-
tions — politiques, ethnographiques,
économiques — seront soulevées.
Il est de l'intérêt primordial1 de la
France de s'y trouver présente. Le prin-
cipe de nos réparations n'est pas en
jeu. L'Angleterre déclare que nous re-
cevrons tout notre dû ; l'Italie s'asso-
cie à ces paroles ; la Belgique nous
soutient comme nous la soutenons ;
l'Allemagne, par la voix de son chan-
celier, M. Wirth, reconnaît la nécessité
de réparer « loyalement », de recons-
truire les régions dévastées.
Ce qu'on sera obligé d'étudier à Gê-
nes, ce sont les modalités nécessaires
à l'accomplissement de cette recons-
truction. Les modalités prévues à Ver-
sailles ont fait fiasco. Il faut chercher
autre chose.
Cet autre chose, on peut le trouver
à Gênes, par une étude objective,
loyale: de la situation. M. Poincaré,
journaliste, a milité en faveur d!e la
priorité belge (priorité, d'ailleurs, in-
contestée) ; pourquoi np S'associerait-il
pas aux déclarations de M. Theunis,
ministre catholique des finances de Bel"
gique ? « La reconstruction de l'Euro-
pe, a-t-il dit en substance, est intime-
ment liée au problème des réparations.
La reconstruction de l'Europe est né-
oessaire à la Belgique, qui est tribu-
taire, économiquement, de l'étranger
et qui ne peut vivre et prospérer que si
les relations commerciales internatio-
nales redeviennent normales. »
Pour la France, la situation est iden-
tique : la reconstruction de l'Europe
est nécessaire à la France.
Tout le monde est avec la France
lorsqu'elle demande son dû, tout son
dû, rien que son dû ; tout le monde est
prêt à l'aider à recouvrer ses créances.
Mais le monde est douloureusement
étonné lorsque la France s'isole, menace
et ne semble plus mener cette politique
de paix qui fit sa gloire et qui fera
encore sa gloire demain. Même notre
grande amie l'Amérique nous demande
des comptes. La motion Mac Cormick
reflète le sentiment général d'une opi-
nion stupéfaite. Qu'adtviendrait-il dg
nous, si les Etats-Unis exigeaient sinon
le paiement de nos dettes, tout au moins
le paiement des intérêts de ces dettes ?
Non ! Nous devons à nouveau inspirer
confiance au monde. Gênes est une « oc-
casion » (Daily News, 10 janvier) pour
nous. Nous y rencontrerons les Russes
et nous y montrerons que nous ne pour-
suivrons plus la « politique à méta-
phore » qui nous fit sombrer avec De-
nikine, avec Koltchak, avec Wrangel.
Nous y montrerons que les « révolus
tionnaires » n'ont rien qui puisse effa-
roucher le pays des révolutions et qu'on
peut causer avec Lénine aussi bien
qu'avec Horthy.
Mais ce que nous devons surtout af-
firmer à Gênes, c'est notre volonté de
paix et de réconciliation ; sans sacri-
fier à des rêves idéologiques lune partie
de notre 'dû légitime, nous pouvons
préconiser cette formule : « la Récon-
ciliation dans les Réparations ».
Les réparations ne se feront que par
collaboration. La collaboration est le
premier pas vers cette réconciliation
que nous devons appeler de toute notre
volonté nationale, d'e tout notre amour
de l'humanité.
Alfred JACQUE.
P.-S. - Il parait que la Turquie n'est
pas' invitée à Gênes. Cela ne peut être qu'un
oubli. Bien qu'il soit regrettable, il n'est
pas encore trop tard pour le réparer.
A. J.
,.
EDITORIAL
L'entente avec la Russie
L'évolution est, je le
crois bien. une loi univer-
selle.' Mais. à entendre
mon bon confrère Emile
Buré, les Bolcheviks seuls
n'y seraient pas soumis.
« Ils sont condamnés à
lutter jusqu'au bout de leur force, jus-
qu'au bout de leur ruse. Nul ne peut
croire sérieusement que de pareilles
gens soient susceptibles de se repren-
dre. » -
Vous voyez d'ici ce qui leur restera
à faire. Quand ils n'auront plus 'de dents
pour tenir leur couteau de la manière
que vous savez, ils n'auront plus qu'à
l'avaler, et J.-L. Bonnet sera bien ras-
suré.
Le tout est de savoir quand « leurs
forces » seront au bout ou à bout. Là-
dessus, Emile Buré, qui sait tant de
choses, ne me donne pas des précisions
qui me satislassent.
Je me suis donc renseigné auprès 'd'un
ami russe, de passage à Paris. Je veux
dire un Russe de l'ancien régime, et qui
servit avec fidélité le gouvernement du
tsar.
Car les Russes du vieux style sont un
peu comme les Arméniens. Quand ils
ont tous été massacrés, ils reviennent
nous raconter leurs petites histoires.
Or, mon Russe n'est pas du tout de
l'avis d'Emile Buré. Il pense que le
gouvernement des Soviets — pour qui
il n'éprouve aucune ¡tendresse — n'est
nullement sur le point de s'effondrer. Il
prétend que sa force et son autorité ne
cessent de croître, et qu'il prend des
racines nationales depuis que les ar-
mées rouges ont repoussé l'aqression
des Polonais. « l'ennemi héréditaire et
haï ».
Il ajoute que le gouvernement des
Soviets est, à l'heure actuelle, le seul
possible en Russie, le seul capable de
la gouverner par la discipline de fer qui
lui convient et de contenir l'anarchie
asiatique.
Il conclut que notre République a
boudé contre Vintérêt français en sacri-
fiant aux vréjugés conservateurs.
Les principaux chefs des Soviets sont
loin de méconnaître le génie de la Révo-
lution françaiRe. Ils seraient disposés
à m'arquer à la France des sentiments
d'autant moins hostiles que notre pays
est le seul qui. géographiquement, ne
leur inspire aucune crainte J annexions
territoriales ou de vasselage économi-
que.
Ainsi s'exprime mon Russe. Mais
Emile Buré vous dira qu'il ne connaît
rien aux choses de son pays.
Il est donc beaucoup plus sage et plus
adroit de pousser la. Russie dans les
bras de l'Allemagne et d'offrir aux Bo-
ches des richesses inestimables pour
leur industrie et leur commerce,. et un
réservoir d'hommes inépuisable pour les
« stosstruppen , de l'avenir.
Car sombre la paix et périsse la Fran-
ce. plutôt que de traiter « avec l'odieux
l régime des Soviets »
EBMOND DU MES"
;1 On dit.
En Passant
Un métier nouveau
Le jeune Serge de Lenz qui déjà défraya
la chronique est un artiste : s'il cambriola,
c'est par un dilettantisme précieux d'amateur
de bibelots, d'homme de goût raffiné ; et les
interrogatoires auxquels, il est soumis ap-
portent la preuve, de la plus déconcertante
tranquillité et d'une sérénité angélique. Il
volait des couverts d'argent pour s'offrir la
joie d'une, table bien servie il s'emparait
d'une * fourrure de prix pour la volupté
qu'éprouvent des doigts sensibles à palpet
une. matière très douce et très souple ; les
bibelots l'attiraient pour le plaisir qu'y troi-
vaient ses yeux.
Le cambriolage, pour lui, était devenu un
sport , il en opérait un chaque matin, avec
une , régularité mathématique, tout comme
un musicien qui s'exerce, par métier, à des
harmonies ; quotidiennes, tout, comme un
homme de lettres qui, chaque matin, éc.it
quelques pages pour que ne se rouille point
sa plunie.- Et ensuite, avec la satisfaction
du devoir accompli, il jouissait passivement
du fruit de ses larcins.
Nous ne, le suivrons pas dans un plaidoyer
qui,joint une telle candeur à autant de noir-
ceur. Mais il faut avouer que les moyens de
défense dont usent certains coupables sont en
train d'évoluer de singulière façon. Jadis, les
accusés cherchaient à rejeter les charges les
accablant : aujourd'hui, ils les acceptent et
bien. plus. ils s'en parent. Une arrestation
est un accident de métier et passe au compte
profits et pertes. Récemment une femme dé-
clarait avoir tué son mari par pur patrio-
tisme. celui-ci ne partageant point ses idées
Sur la grandeur de la France. Son acte de-
venait un détail, un incident. Pour un peu,
elle ,eût demandé une décoration pour cou-
ronner son courage civique. Le crime pas-
sionnel auquel étaient sensibles certains ju-
rys., cède ? la place au sacrifice à une idée,
à une cause ou à une habitude.
On a des principes ou on n'en a pas :
on a un métier ou on n'en a pas ; il y a
des risques professionnels.
Et cela prouve tout simplement que les
fautes les plus grosses sont devenues mon-
naie courante, que l'on s'habitue à en sentir
le voisinage constant, à les considérer toutes
naturelles, comme les hauts et les bas d'une
vie tourmentée.
Et ce n'çst pas pas précisément à l'honneur
de , notre Société. IIM.
Aujourd'hui
Charité bien ordonnée.
Benoît XV était très marchandeur, et m..
me chicaneur, au besoin.
A Bologne il avait acheté une maison ha-
bitée par une famille nombreuse dont le
voisinage le gênait. Le futur pape, au mo-
ment de payer, prétendit que le prix convenu
était trop élevé. Il ne céda que devant la
menace de poursuites.
Une autre anecdote éclaire ce côté de son
caractère.
Le clergé et la noblesse de Bologne lui
offrirent par souscription une automobile
quand il fut nommé cardinal de cette ville.
Il restait 5.000 livres une fois la voiture
achetée.
On lui demanda à quelle couvre il pré-
férait que cette somme soit remise.
— Donnez-la moi, déclara-t-il simplement,
je me suis endetté. Ça sera le moyen de me
rattraper un peu..
0
Le portrait
Benoît XV avait horreur de poser aevtmt
les photographes, les peintres ou les sculp-
teurs.
Il était cependant fort ami des artistes
et pour, faire plaisir à un sculpteur armé-
nien (il était le protecteur attitré des églises
orientales) il consentit à lui consacrer quel-
Ques : heures
L'œuvre une fois achevée, il s'exclama :
— Je ne me serais, jamais cru aussi laid 7
LE TAPIN.
Comment l'administration
lutte contre la vie chère
M.. Chéron s'est aperçu, après quelques
jours de ministère, qu'il y avait un écart
singulier entre le prix des denrées chez le
producteur et chez le détaillant. Il y a
longtemps que quiconque en sait autant —r
et pour cause — et nul n'ignores les béné-
fices immodérés que font les intermédiaires
successifs, qui ne font, en général, que se
croiser les bras.
: Aussi, le ministre de l'Agriculture vient-
il de prendre; un décret. Mesure louable )
Seulement, le décret ne changera rien du
tout.
M. Chéron demande en effet aux préfets
de relevelr tous les dix jours les prix
moyens des denrées, d'une part, à la pro-
duction, Vautre, part, dhez le détaillant
Et puis les chiffres seront transmis au
ministère de l'Agriculture, qui en f..-a des
conserves.
Un. point, c'est tout. Ce n'est pas plus dif-
ficile que ça. Seulement, on ne vcit pas
très bien comment Les statistiques exami-
nées, étudiées, épluchées par les plus ho-
norables fonctionnaires et même par un
ministre — et de l'Agriculture — feront en
quoi que ce soit baisser le prix de la vie.
M. Chéron n'a oublié qu'une chose, c'est
de prévoir cies sanctions, en cas de diffé-
rence exagérée entre les cours !
Mitis on ne peut pas pensetr à tout ! Et
puis, il ne faut tout de même pas faire de
peine à ces bons commerçants Moc-natio-
naleux de Normandie.
La réunion ajournée
Le Daihj News, dit apprendre que la date
de la réunion des ministres des affaires
étrangères qui doit avoir lieu à Paris est
fixée au 9 février.
Si d'un côté ou de l'autre des divergen-
ces par trop grandes entre les gouverne-
ments français et anglais se produisaient,
certains organes de la presse, ne parlent
de rien moins que de la possibilité de ne
pas réunir la conférence des ministres .des
affaires étrangères.
M Mérillon, procureur général
près la Cour de Cassation
M.Louis Barthou, garde des sceaux; a
fait approuver un décret aux termes du-
quel :
M. Mérillon, président de Chambre à la
cour de cassation, est nommé procureur
général près ladite cour en remplacement
de M. Bulot, décédé.
M. Blondel, avocat général près la cour
de- cassation, est nommé président de cham-
bre près ladite cour, en remplacement de
M. Mérillon.
M. Wattine, avocat général à la couf
d'appel de Paris, est nommé avocat général
près la cour de cassation en remplacement
de M. Blondel.
M. Peignot, substitut du procureur géné.
ral près Ta cour d'appel de Paris, est
nommé avocat général près ladite cour,
en remplacement de M. Wattine.
M Durand, substitut du procureur de la
République près le tribunal de première
instance de la Seine, est nommé substitut
du procureur général de la cour d'appel
de Paris, en remplacement de M. Peignot.
NOS FEUILLETONS
Nous commencerons prochainement lai
publication de
CHA TEA U- GAILLARD
Roman de Claude VIGNON
dans lequel l'auteur a voulu incarner
le type de Don Juan dans la société
moderne.
La princesse Marv d'Angleterre, future vicomtesse de Lascelles, prenant .part
à une chasse au renard dans les domaines de son fiancé
POLITIQUE ETRANGÈRE
Les gouvernements alliés devront répondre
à la note allemande
LA COMMISSION DES RÉPARATIONS LEUR TRANSMET SES POLWOIRS
M. Lloyd George semble moins pressé de se rendre à Gênes
En transmettant aux gou-
vernements alliés la note al-
lemande qui lui avait été
adressée personnellement, la
commission des réparations
pose à nouveau le problème
même de son utilité.
il ne faut pas voir, en effet, dans l'ini-
tiative prise hier, le maladroit désir de se
dégager d'une situation embarrassante ; il
faut remonter plus haut, aux jours mal-
heureux de la conférence de Cannes, pour
trouver l'origine d'un véritable conflit d'at-
tributions. A çe, moment, les propositions
allemandes qui, régulièrement, ne devaient
être faites qu'à la commission des répara-
tions. ont été d'office examinées par le Con-
seil suprême. La commission était donc
traitée comme quantité négligeable : elle
s'en est souvenue.
Elle ne se dérobe pas, néanmoins; mais
elle pose le problème, pour maintenant et
pour l'avenir, en demandant aux gouverne-
ments s'ils entendent traiter eux-mêmes la
question ou la faire règler par ceux qui, à
l'origine, avaient mission de le faire, en
l'espèce. les membres de la commission des
réparations.
Faut-il aiouter, aussi, que la procédure
suivie équivaut un peu à un aveu d'impuis-
sance. Ce n'est point révéler un grand secret
que de dire qu'entre M. Louis Dubois, dé-
légué français, et sir John BradburlJ, délé-
gué britannique existe, quant à la réponse
à faire à l'Allemagne une profonde diver-
gence d'opinion. N'arrivant pas à se mettre
d'accord, les délégués ont jugé plus élégant
de faire régler le problème par leurs gou-
vernements. tout en restant, éventuellement
à leur disposition.
La commission des réparations a été créée
par le traité de Versailles ; elle comprend
un représentant de chacun des Etats alliés
et devait, par sa constitution durable et ad-
ministrative, règler tous les problèmes des
réparations. Il serait à souhaiter qu'elle con-
servât toutes ses attributions, toute l'autorité
aussi que lui conféra le pacte de paix. Les
Conseils suprêmes ont bien assez de pain
sur la planche, bien assez, surtout, de rai-
sons de discussions pour ne pas charger en-
core leurs programmes des questions ré-
servées à une autre juridiction.
Raymond LANGE.
—————
LA LETTRE DE LA C. D. R.
La Commission des Réparations a adres-
sé en date eu 30 janvier la lettre suivante
aux gouvernements :
<( Le 13 janvier 1922, la Commission ces
Réfparations a pris à Cannes une décision
en vertu de laquelle ie gouvernement alle-
mand devait « dans les 15 joi-rs soumettre
à la. Commission un p-ojet ce réforme,
avec des garanties rippropriéeis rour son
budget 'et sa circulation fiduciaire, ainsi
qu'un programme complet de paiements en
espèces et des livraisons en nabure pour
l'année 1922 ».
ce La même décision spécifie que « quand
le projet et le programme dont il est ques-
tion ci-dessus auront été reçus par la Com-
mission des Réparations, ils seront trans-
mis immédiatement par la Commission aux
(gouvernements ailiés, -lui seront ainsi dans
la situation ou bien de traiter la question
eux-mêmes ou bien .e la renvever à la
Commission des Réparations pour être ré-
solue par celle-ci. »
<( En exécution de cette décision, le gou-
vernement allemand a fait tenir à la Com-
mission des Réparations, un rapport ac-
compagné de quatre annexes que la Com-
mission a l'honneur de transmettre en co-
pies au gouvernement ainsi qu'aux autres
gouvernements alliés représentés à la Com-
mission.
« La Commission des Réparations serait
reconnaissante aux gouvernements alliés
de vouloir bien faire savoir s'ils entendent
traiter eux-mêmes la question ou bien la
renvoyer à la Commission des Réparations
pour être résolue par celle-ci.
«Signé : Dubois,
« John Bradbury. »
♦
La Conférence de Gênes
M. LLOYD GEORGE SERAIT
FAVORABLE A L'AJOURNEMENT
Notre correspondant de Londres nous
téléphone :
A mesure que la date .prévue pour l'ou
verture de la conférence de Gênes se rap
proche, cette réunion internationale semble
plutôt perdre du crédit auprès du public, et
le délai demandé par lord Curzon pour la
réunion qui doit s'occuper des problème
d'Orient a augmenté le scepticisme.
D'après le New-York Herald, on laisse
rait entendre que M. Lloyd George serait
maintenant disposé à accepter un ajourne
ment de la conférence de Gênes, afin di
permettre' à la France et à l'Angleterre de
conclure un accord sur la question d'Onert,
la question de Tanger et les autres ques
tions qui les divisent.
Le premier ministre et son entourage
oenseraient aussi que la conclusion d'un
accord au sujet de ces litiges serait la
meilleur moyen de décider l'Amérique à cij
voyer des délégués à Gênes.
LA DELEGATION RUSSE
A une réunion du comité exécutif cen
tral pan-russe qui s'est tenu à Moscou, le
27 janvier dernier, quelques délégués onj
exprimé l'opinion que si Lénine devait ai.
ler à Gênes, ce devrait être sous conditions
préliminaires, étant donné qu'on n'a obtenu
aucune garantie de la part des alliés.
Le comité a procédé ensuite à l'élection
des membres de la délégation russe à m.
conférence de Gênes. Elle comprendra M,
Lénine, comme président de la délégation,
(M. Tchitehérine le remplacerait éventuelle
ment), MM. Krassinc, Litvinoff, Joffe, V»
roskû TIalwwski. président des Soviets d'A
zerbedjanî ; Narimanov, président des So
viets de Géorgie ; Odevani, commissaire du
ravitaillement et du commerce pour l'Arme
nie ; Becksadjen, président des Soviets ù.
Bokhava ; Hodgaga, commissaire étranger
de la République d'Extrême-Orient et troib
représentants des syndicats.
ELLE RECLAMERA DES INDEMNITES
Une information de presse annonce que
Lénine,. président de la délégation russe
à la conférence de Gênes, bien que ne de
vant pas quitter la Russie, conservera ce-
pendant officiellement de Moscou, la direc-
tion de la délégation pour autant que '18
permettront les communications télégraphi
ques et radiotélégraphiques.
Les commissaires du pèuple sont actuel
lement occupés à établir le montant des
dommages causés à la Russie par suite de
l'aide apportée par l'Entente aux entrepri-
ses de Denikine, Koltchak, Youdenilch et
Wrangel. Le gouvernement des Soviets se
propose de demander à Gênes l'indemnisa-
tion de ces dommages.
RADEK PRECONISE UN ACCORD
ENTRE LA FRANCE ET LA RUSSIE
Radek a accordé au correspondant ber-
linois du New York Herald une interview
au cours de laquelle il a déclaré que r Eu..
rope ne pouvait revivre sans l'aide de rAmé.
riqua.
Le principal souci de Ja Russie a été et resta
la paix avec l'Angleten\î, celle-ci ayant été la
première à cesser de combattre les soviets et
à conclure un traité de commerce.
Quant à la France, elle n'est plus actueJle-
ment pour la Russie le pays des parfums. Elle
a maintenant beaucoup plus à lui offrir. La *
France est dans une puissante situation inclus
trielle depuis qu'elle a recouvré l'Alsace et la
Lorraine.
Il est aussi absurde de dire que M. Briand était
l'homme de Moscou que d'affirmer que M. 'Poin-
dre est son ennemi. La Russie n'a pas oubli'
que M. Poincaré n'a jamais encouragé t'aven-
ture de Wraneei.
Quant à l'Allemagne, elle est désarmée. Le
seule guerre qu'elle pourrait encore entrepren-
dre serait une guerre de rage et de désespoir
contre les exigences exorbitantes de la France.
Ellle ne constituerait pas une menace pour le
monde.
La Russie entretient naturellement des rela
tions commerciales étroites avec l'Allemagne î
mais les soviets s'opposent -à un monopole-
allemand en Russie, aussi bien d'ailleurs qu'à
un monopole britannique. Les relations russo-
allemandes ne prendront un caractère anti-
français que si la France devient antirusse.
Enfin, dit Radek, vous pouvez venir en Rus-
sie avec vos capitaux pour donner du travail
au peuple russe, c'est ainsi que vous rendrez
service à la Russie. Aucun gouvernement ne
pourrait rester au pouvoir en 'Rrussie s'il ne
sauvegardait pas de pareils services rendus au
peuple russe. Les formules ne provoquent pat
des faits ; ce sont les faits qui détermiprnt les
formules. Tous les arrangements pour garantir
les propriétés, tels que les cours civiles, vien,
dront naturellement à leur heure.
L'idée russe peut être résumée comme suit :
Nous sommes opposés a un consortium, mais non
pas à plusieurs consortiums. Cela ne siifi rms
que nous voulions entraver de tels efforts. Mai
nous avons des intérêts légitimes à sauvegarder,
exactement comme les autres nations. Nos mi-
nes de pétrole sont près de nos ports, il ne
serait pas avantageux pour nous d'accorder
des concessions pétrolifères aux puissances na-
vales. Et d'un autre côté. il ne serait pas à
notre avantage de permettre aux pllissa'Tices
terrestres de reconstruire nos chemins de fer.
LA CHAMBRE
— —
Contribuables français,
payez pour l'Allemagne
Vote du budget
des dépenses recouvrables
Pour inléressante qu'elle ait été à cer-
tains points de vue, la séance d'hier fut
cependant particulièrement terne.
Après avoir entendu un éloquent éloge
funèbre de M. Montprofit, député de Maine-
eL-Loire, par le président Raoul Péret, la
Chambre aborda la discussion du projet
de loi portant fixation du budget spècitil,
pour l'exercice 1922, des dépenses recou-
vrables en exécution des traités de paix, et
cetfei discussion n'eut rien de passionnant.
La discussion générale sur l'ensemble de
ce budget fut réservée. Elle aura lieu plus.
tard. ce qui peut paraître une méthode bi-
zarre de travail. Quoi qu'il en soit, oui
passa tout de suite à la discussion des cha-
pitres de dépenses. *
Les 15 premiers chapitres s'appliquent
aux services relevant du ministère des
finances. Ils furent adoptés sans le moindre
débat.
Adoptés, également sans débat, les trois
chapitres suivants, concernant les services
du ministère de la justice, ainsi que le cha-
pitre 19 (services du ministère de la guer-
te), relatif à la restauration et à la recons-
truction de; bâtiments ou d'établissements
militaires endommagés ou détruits dans les
régions dévastées.
Sur le chapitre 20 (destruction' et enlève-
ment des munitions dans les mêmes ré-
gions), M. Desjardins fait remarquer qu'à
l'heure actuelle ces opérations sont loin
d'être terminées, et M. Maginot, ministre
de la guerre, déclare qu'il faut encore deux
ans pour que les travaux nécessaires soient
achevés.
Les autres chapitres sont adoptés, sans
grandes observations, jusqu'au n° 28 inclus.
Les chapitres 23 à 27, concernant les ser-
vices do l'instruction publique, sont réser-
vés et ceux relatifs aux beaux-arts sont
votés.
Successivement, avec quelques modiflea'
tions de détail, lIe chapitre dix travail, des
colonies, de l'agriculture, des travaux pu-
Le numéro : QUINZE CENTIMES
Mercredi l'r février 1922. — N° 18580
Fondatour* i
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
ABONNEMENTS
Un an Sis mois Treamois
SEINE & S.-KT-OISE. 38 » 20 » 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 Ils 22 » 11 »
ETRANGER 49 » 25 » 13 1.
Adresser toutes les communications
au directeur.
Rédactaur on chel,
RAYMOND LANGE
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Redaction et administration : nord 24-90,24-91- Après h. du soir : Gutenberg 00-70
TRIBUNE LIBRE
Il faut aller à Gênes.
♦
La Conférence de Gênes,
nar les circonstances dans
lesquelles elle a été convo-
quée, par l'ampleur de son
programme, domine toute
la situation actuelle. Il est
puéril de nier son - impor-
tance, il est maladroit de sembler la
dédaigner.
Le monde entier en a adopté le prin-
cipe avec de grosses espérances. Seule,
la France officielle prend une attitude
renfrognée et boudeuse.
Nous ne méconnaissons certes pas la
valeur de l'argument dont se sert M.
Poincaré pour justifier ses réserves, ses
réticences, sa froideur : « L'on va re-
mettre en question les droits de la
France. Le traité de Versailles nous
accorde une procédure pour obtenir nos
réparations ; appliquons cette procé-
dure. Toute discussion réduirait nos
garanties, nos moyens de coercition. »
Ce raisonnement est juste, impeccable
môme. mais en apparence seulement.
Il ne semble pas que le traité de Ver-
sailles nous ait apporté satisfaction. M.
Franklin-Büuillon déclarait à la Cham-
bre des députés, avec une admirable
prescience : « Il contient le minimum
de paix dans le maximum d'anarchie. »
Le principal signataire du) traité, M.
Georges Clemenceau, avait démontré
que son œuvre « ne valait que ce que
vaudrait l'accord des Alliés ». Sans
l'accord des Alliés, le traité ne vaut plus
rien. et c'est po.ùr maintenir cet ac-
cord entre les Alliés que, de Versailles,
nous parvînmes à Cannes, en passant
par Spa, par Hythe, par Paris et par
Londres.
Il est étrange de voir aujourd'hui les
amis de Clemenceau — M. Tardieu en
tète — stigmatiser les « reculades » .de
M. Briand qui se faisait le véritable dé-
fenseur du traité de Versailles en main-
tenant l'accord entre les Alliés.
La procédure du traité de Versailles,
qui devait aboutir à nous faire obtenir
nos réparations, est sans cesse remise
sur le chantier : commission des répa-
rations ou Conseil suprême se plaisent
à la bouleverser. Quoi qu'il en soit,
pour reprendre la forte parole de Pain-
levé, « la France a obtenu un minimum
de réparations, dans lun maximum de
haines »-
Le traité de Versailles, « perpétuel
devenir » nécessairement, a conduit
à Cannes ;. il nous conduit aujourd'hui
à Gênes.
A Gênes, on va essayer d'établir
« une paix stable et durable ». Toutes
les nations sont convoquées ; tous les
litiges seront évoqués ; toutes les ques-
tions — politiques, ethnographiques,
économiques — seront soulevées.
Il est de l'intérêt primordial1 de la
France de s'y trouver présente. Le prin-
cipe de nos réparations n'est pas en
jeu. L'Angleterre déclare que nous re-
cevrons tout notre dû ; l'Italie s'asso-
cie à ces paroles ; la Belgique nous
soutient comme nous la soutenons ;
l'Allemagne, par la voix de son chan-
celier, M. Wirth, reconnaît la nécessité
de réparer « loyalement », de recons-
truire les régions dévastées.
Ce qu'on sera obligé d'étudier à Gê-
nes, ce sont les modalités nécessaires
à l'accomplissement de cette recons-
truction. Les modalités prévues à Ver-
sailles ont fait fiasco. Il faut chercher
autre chose.
Cet autre chose, on peut le trouver
à Gênes, par une étude objective,
loyale: de la situation. M. Poincaré,
journaliste, a milité en faveur d!e la
priorité belge (priorité, d'ailleurs, in-
contestée) ; pourquoi np S'associerait-il
pas aux déclarations de M. Theunis,
ministre catholique des finances de Bel"
gique ? « La reconstruction de l'Euro-
pe, a-t-il dit en substance, est intime-
ment liée au problème des réparations.
La reconstruction de l'Europe est né-
oessaire à la Belgique, qui est tribu-
taire, économiquement, de l'étranger
et qui ne peut vivre et prospérer que si
les relations commerciales internatio-
nales redeviennent normales. »
Pour la France, la situation est iden-
tique : la reconstruction de l'Europe
est nécessaire à la France.
Tout le monde est avec la France
lorsqu'elle demande son dû, tout son
dû, rien que son dû ; tout le monde est
prêt à l'aider à recouvrer ses créances.
Mais le monde est douloureusement
étonné lorsque la France s'isole, menace
et ne semble plus mener cette politique
de paix qui fit sa gloire et qui fera
encore sa gloire demain. Même notre
grande amie l'Amérique nous demande
des comptes. La motion Mac Cormick
reflète le sentiment général d'une opi-
nion stupéfaite. Qu'adtviendrait-il dg
nous, si les Etats-Unis exigeaient sinon
le paiement de nos dettes, tout au moins
le paiement des intérêts de ces dettes ?
Non ! Nous devons à nouveau inspirer
confiance au monde. Gênes est une « oc-
casion » (Daily News, 10 janvier) pour
nous. Nous y rencontrerons les Russes
et nous y montrerons que nous ne pour-
suivrons plus la « politique à méta-
phore » qui nous fit sombrer avec De-
nikine, avec Koltchak, avec Wrangel.
Nous y montrerons que les « révolus
tionnaires » n'ont rien qui puisse effa-
roucher le pays des révolutions et qu'on
peut causer avec Lénine aussi bien
qu'avec Horthy.
Mais ce que nous devons surtout af-
firmer à Gênes, c'est notre volonté de
paix et de réconciliation ; sans sacri-
fier à des rêves idéologiques lune partie
de notre 'dû légitime, nous pouvons
préconiser cette formule : « la Récon-
ciliation dans les Réparations ».
Les réparations ne se feront que par
collaboration. La collaboration est le
premier pas vers cette réconciliation
que nous devons appeler de toute notre
volonté nationale, d'e tout notre amour
de l'humanité.
Alfred JACQUE.
P.-S. - Il parait que la Turquie n'est
pas' invitée à Gênes. Cela ne peut être qu'un
oubli. Bien qu'il soit regrettable, il n'est
pas encore trop tard pour le réparer.
A. J.
,.
EDITORIAL
L'entente avec la Russie
L'évolution est, je le
crois bien. une loi univer-
selle.' Mais. à entendre
mon bon confrère Emile
Buré, les Bolcheviks seuls
n'y seraient pas soumis.
« Ils sont condamnés à
lutter jusqu'au bout de leur force, jus-
qu'au bout de leur ruse. Nul ne peut
croire sérieusement que de pareilles
gens soient susceptibles de se repren-
dre. » -
Vous voyez d'ici ce qui leur restera
à faire. Quand ils n'auront plus 'de dents
pour tenir leur couteau de la manière
que vous savez, ils n'auront plus qu'à
l'avaler, et J.-L. Bonnet sera bien ras-
suré.
Le tout est de savoir quand « leurs
forces » seront au bout ou à bout. Là-
dessus, Emile Buré, qui sait tant de
choses, ne me donne pas des précisions
qui me satislassent.
Je me suis donc renseigné auprès 'd'un
ami russe, de passage à Paris. Je veux
dire un Russe de l'ancien régime, et qui
servit avec fidélité le gouvernement du
tsar.
Car les Russes du vieux style sont un
peu comme les Arméniens. Quand ils
ont tous été massacrés, ils reviennent
nous raconter leurs petites histoires.
Or, mon Russe n'est pas du tout de
l'avis d'Emile Buré. Il pense que le
gouvernement des Soviets — pour qui
il n'éprouve aucune ¡tendresse — n'est
nullement sur le point de s'effondrer. Il
prétend que sa force et son autorité ne
cessent de croître, et qu'il prend des
racines nationales depuis que les ar-
mées rouges ont repoussé l'aqression
des Polonais. « l'ennemi héréditaire et
haï ».
Il ajoute que le gouvernement des
Soviets est, à l'heure actuelle, le seul
possible en Russie, le seul capable de
la gouverner par la discipline de fer qui
lui convient et de contenir l'anarchie
asiatique.
Il conclut que notre République a
boudé contre Vintérêt français en sacri-
fiant aux vréjugés conservateurs.
Les principaux chefs des Soviets sont
loin de méconnaître le génie de la Révo-
lution françaiRe. Ils seraient disposés
à m'arquer à la France des sentiments
d'autant moins hostiles que notre pays
est le seul qui. géographiquement, ne
leur inspire aucune crainte J annexions
territoriales ou de vasselage économi-
que.
Ainsi s'exprime mon Russe. Mais
Emile Buré vous dira qu'il ne connaît
rien aux choses de son pays.
Il est donc beaucoup plus sage et plus
adroit de pousser la. Russie dans les
bras de l'Allemagne et d'offrir aux Bo-
ches des richesses inestimables pour
leur industrie et leur commerce,. et un
réservoir d'hommes inépuisable pour les
« stosstruppen , de l'avenir.
Car sombre la paix et périsse la Fran-
ce. plutôt que de traiter « avec l'odieux
l régime des Soviets »
EBMOND DU MES"
;1 On dit.
En Passant
Un métier nouveau
Le jeune Serge de Lenz qui déjà défraya
la chronique est un artiste : s'il cambriola,
c'est par un dilettantisme précieux d'amateur
de bibelots, d'homme de goût raffiné ; et les
interrogatoires auxquels, il est soumis ap-
portent la preuve, de la plus déconcertante
tranquillité et d'une sérénité angélique. Il
volait des couverts d'argent pour s'offrir la
joie d'une, table bien servie il s'emparait
d'une * fourrure de prix pour la volupté
qu'éprouvent des doigts sensibles à palpet
une. matière très douce et très souple ; les
bibelots l'attiraient pour le plaisir qu'y troi-
vaient ses yeux.
Le cambriolage, pour lui, était devenu un
sport , il en opérait un chaque matin, avec
une , régularité mathématique, tout comme
un musicien qui s'exerce, par métier, à des
harmonies ; quotidiennes, tout, comme un
homme de lettres qui, chaque matin, éc.it
quelques pages pour que ne se rouille point
sa plunie.- Et ensuite, avec la satisfaction
du devoir accompli, il jouissait passivement
du fruit de ses larcins.
Nous ne, le suivrons pas dans un plaidoyer
qui,joint une telle candeur à autant de noir-
ceur. Mais il faut avouer que les moyens de
défense dont usent certains coupables sont en
train d'évoluer de singulière façon. Jadis, les
accusés cherchaient à rejeter les charges les
accablant : aujourd'hui, ils les acceptent et
bien. plus. ils s'en parent. Une arrestation
est un accident de métier et passe au compte
profits et pertes. Récemment une femme dé-
clarait avoir tué son mari par pur patrio-
tisme. celui-ci ne partageant point ses idées
Sur la grandeur de la France. Son acte de-
venait un détail, un incident. Pour un peu,
elle ,eût demandé une décoration pour cou-
ronner son courage civique. Le crime pas-
sionnel auquel étaient sensibles certains ju-
rys., cède ? la place au sacrifice à une idée,
à une cause ou à une habitude.
On a des principes ou on n'en a pas :
on a un métier ou on n'en a pas ; il y a
des risques professionnels.
Et cela prouve tout simplement que les
fautes les plus grosses sont devenues mon-
naie courante, que l'on s'habitue à en sentir
le voisinage constant, à les considérer toutes
naturelles, comme les hauts et les bas d'une
vie tourmentée.
Et ce n'çst pas pas précisément à l'honneur
de , notre Société. IIM.
Aujourd'hui
Charité bien ordonnée.
Benoît XV était très marchandeur, et m..
me chicaneur, au besoin.
A Bologne il avait acheté une maison ha-
bitée par une famille nombreuse dont le
voisinage le gênait. Le futur pape, au mo-
ment de payer, prétendit que le prix convenu
était trop élevé. Il ne céda que devant la
menace de poursuites.
Une autre anecdote éclaire ce côté de son
caractère.
Le clergé et la noblesse de Bologne lui
offrirent par souscription une automobile
quand il fut nommé cardinal de cette ville.
Il restait 5.000 livres une fois la voiture
achetée.
On lui demanda à quelle couvre il pré-
férait que cette somme soit remise.
— Donnez-la moi, déclara-t-il simplement,
je me suis endetté. Ça sera le moyen de me
rattraper un peu..
0
Le portrait
Benoît XV avait horreur de poser aevtmt
les photographes, les peintres ou les sculp-
teurs.
Il était cependant fort ami des artistes
et pour, faire plaisir à un sculpteur armé-
nien (il était le protecteur attitré des églises
orientales) il consentit à lui consacrer quel-
Ques : heures
L'œuvre une fois achevée, il s'exclama :
— Je ne me serais, jamais cru aussi laid 7
LE TAPIN.
Comment l'administration
lutte contre la vie chère
M.. Chéron s'est aperçu, après quelques
jours de ministère, qu'il y avait un écart
singulier entre le prix des denrées chez le
producteur et chez le détaillant. Il y a
longtemps que quiconque en sait autant —r
et pour cause — et nul n'ignores les béné-
fices immodérés que font les intermédiaires
successifs, qui ne font, en général, que se
croiser les bras.
: Aussi, le ministre de l'Agriculture vient-
il de prendre; un décret. Mesure louable )
Seulement, le décret ne changera rien du
tout.
M. Chéron demande en effet aux préfets
de relevelr tous les dix jours les prix
moyens des denrées, d'une part, à la pro-
duction, Vautre, part, dhez le détaillant
Et puis les chiffres seront transmis au
ministère de l'Agriculture, qui en f..-a des
conserves.
Un. point, c'est tout. Ce n'est pas plus dif-
ficile que ça. Seulement, on ne vcit pas
très bien comment Les statistiques exami-
nées, étudiées, épluchées par les plus ho-
norables fonctionnaires et même par un
ministre — et de l'Agriculture — feront en
quoi que ce soit baisser le prix de la vie.
M. Chéron n'a oublié qu'une chose, c'est
de prévoir cies sanctions, en cas de diffé-
rence exagérée entre les cours !
Mitis on ne peut pas pensetr à tout ! Et
puis, il ne faut tout de même pas faire de
peine à ces bons commerçants Moc-natio-
naleux de Normandie.
La réunion ajournée
Le Daihj News, dit apprendre que la date
de la réunion des ministres des affaires
étrangères qui doit avoir lieu à Paris est
fixée au 9 février.
Si d'un côté ou de l'autre des divergen-
ces par trop grandes entre les gouverne-
ments français et anglais se produisaient,
certains organes de la presse, ne parlent
de rien moins que de la possibilité de ne
pas réunir la conférence des ministres .des
affaires étrangères.
M Mérillon, procureur général
près la Cour de Cassation
M.Louis Barthou, garde des sceaux; a
fait approuver un décret aux termes du-
quel :
M. Mérillon, président de Chambre à la
cour de cassation, est nommé procureur
général près ladite cour en remplacement
de M. Bulot, décédé.
M. Blondel, avocat général près la cour
de- cassation, est nommé président de cham-
bre près ladite cour, en remplacement de
M. Mérillon.
M. Wattine, avocat général à la couf
d'appel de Paris, est nommé avocat général
près la cour de cassation en remplacement
de M. Blondel.
M. Peignot, substitut du procureur géné.
ral près Ta cour d'appel de Paris, est
nommé avocat général près ladite cour,
en remplacement de M. Wattine.
M Durand, substitut du procureur de la
République près le tribunal de première
instance de la Seine, est nommé substitut
du procureur général de la cour d'appel
de Paris, en remplacement de M. Peignot.
NOS FEUILLETONS
Nous commencerons prochainement lai
publication de
CHA TEA U- GAILLARD
Roman de Claude VIGNON
dans lequel l'auteur a voulu incarner
le type de Don Juan dans la société
moderne.
La princesse Marv d'Angleterre, future vicomtesse de Lascelles, prenant .part
à une chasse au renard dans les domaines de son fiancé
POLITIQUE ETRANGÈRE
Les gouvernements alliés devront répondre
à la note allemande
LA COMMISSION DES RÉPARATIONS LEUR TRANSMET SES POLWOIRS
M. Lloyd George semble moins pressé de se rendre à Gênes
En transmettant aux gou-
vernements alliés la note al-
lemande qui lui avait été
adressée personnellement, la
commission des réparations
pose à nouveau le problème
même de son utilité.
il ne faut pas voir, en effet, dans l'ini-
tiative prise hier, le maladroit désir de se
dégager d'une situation embarrassante ; il
faut remonter plus haut, aux jours mal-
heureux de la conférence de Cannes, pour
trouver l'origine d'un véritable conflit d'at-
tributions. A çe, moment, les propositions
allemandes qui, régulièrement, ne devaient
être faites qu'à la commission des répara-
tions. ont été d'office examinées par le Con-
seil suprême. La commission était donc
traitée comme quantité négligeable : elle
s'en est souvenue.
Elle ne se dérobe pas, néanmoins; mais
elle pose le problème, pour maintenant et
pour l'avenir, en demandant aux gouverne-
ments s'ils entendent traiter eux-mêmes la
question ou la faire règler par ceux qui, à
l'origine, avaient mission de le faire, en
l'espèce. les membres de la commission des
réparations.
Faut-il aiouter, aussi, que la procédure
suivie équivaut un peu à un aveu d'impuis-
sance. Ce n'est point révéler un grand secret
que de dire qu'entre M. Louis Dubois, dé-
légué français, et sir John BradburlJ, délé-
gué britannique existe, quant à la réponse
à faire à l'Allemagne une profonde diver-
gence d'opinion. N'arrivant pas à se mettre
d'accord, les délégués ont jugé plus élégant
de faire régler le problème par leurs gou-
vernements. tout en restant, éventuellement
à leur disposition.
La commission des réparations a été créée
par le traité de Versailles ; elle comprend
un représentant de chacun des Etats alliés
et devait, par sa constitution durable et ad-
ministrative, règler tous les problèmes des
réparations. Il serait à souhaiter qu'elle con-
servât toutes ses attributions, toute l'autorité
aussi que lui conféra le pacte de paix. Les
Conseils suprêmes ont bien assez de pain
sur la planche, bien assez, surtout, de rai-
sons de discussions pour ne pas charger en-
core leurs programmes des questions ré-
servées à une autre juridiction.
Raymond LANGE.
—————
LA LETTRE DE LA C. D. R.
La Commission des Réparations a adres-
sé en date eu 30 janvier la lettre suivante
aux gouvernements :
<( Le 13 janvier 1922, la Commission ces
Réfparations a pris à Cannes une décision
en vertu de laquelle ie gouvernement alle-
mand devait « dans les 15 joi-rs soumettre
à la. Commission un p-ojet ce réforme,
avec des garanties rippropriéeis rour son
budget 'et sa circulation fiduciaire, ainsi
qu'un programme complet de paiements en
espèces et des livraisons en nabure pour
l'année 1922 ».
ce La même décision spécifie que « quand
le projet et le programme dont il est ques-
tion ci-dessus auront été reçus par la Com-
mission des Réparations, ils seront trans-
mis immédiatement par la Commission aux
(gouvernements ailiés, -lui seront ainsi dans
la situation ou bien de traiter la question
eux-mêmes ou bien .e la renvever à la
Commission des Réparations pour être ré-
solue par celle-ci. »
<( En exécution de cette décision, le gou-
vernement allemand a fait tenir à la Com-
mission des Réparations, un rapport ac-
compagné de quatre annexes que la Com-
mission a l'honneur de transmettre en co-
pies au gouvernement ainsi qu'aux autres
gouvernements alliés représentés à la Com-
mission.
« La Commission des Réparations serait
reconnaissante aux gouvernements alliés
de vouloir bien faire savoir s'ils entendent
traiter eux-mêmes la question ou bien la
renvoyer à la Commission des Réparations
pour être résolue par celle-ci.
«Signé : Dubois,
« John Bradbury. »
♦
La Conférence de Gênes
M. LLOYD GEORGE SERAIT
FAVORABLE A L'AJOURNEMENT
Notre correspondant de Londres nous
téléphone :
A mesure que la date .prévue pour l'ou
verture de la conférence de Gênes se rap
proche, cette réunion internationale semble
plutôt perdre du crédit auprès du public, et
le délai demandé par lord Curzon pour la
réunion qui doit s'occuper des problème
d'Orient a augmenté le scepticisme.
D'après le New-York Herald, on laisse
rait entendre que M. Lloyd George serait
maintenant disposé à accepter un ajourne
ment de la conférence de Gênes, afin di
permettre' à la France et à l'Angleterre de
conclure un accord sur la question d'Onert,
la question de Tanger et les autres ques
tions qui les divisent.
Le premier ministre et son entourage
oenseraient aussi que la conclusion d'un
accord au sujet de ces litiges serait la
meilleur moyen de décider l'Amérique à cij
voyer des délégués à Gênes.
LA DELEGATION RUSSE
A une réunion du comité exécutif cen
tral pan-russe qui s'est tenu à Moscou, le
27 janvier dernier, quelques délégués onj
exprimé l'opinion que si Lénine devait ai.
ler à Gênes, ce devrait être sous conditions
préliminaires, étant donné qu'on n'a obtenu
aucune garantie de la part des alliés.
Le comité a procédé ensuite à l'élection
des membres de la délégation russe à m.
conférence de Gênes. Elle comprendra M,
Lénine, comme président de la délégation,
(M. Tchitehérine le remplacerait éventuelle
ment), MM. Krassinc, Litvinoff, Joffe, V»
roskû TIalwwski. président des Soviets d'A
zerbedjanî ; Narimanov, président des So
viets de Géorgie ; Odevani, commissaire du
ravitaillement et du commerce pour l'Arme
nie ; Becksadjen, président des Soviets ù.
Bokhava ; Hodgaga, commissaire étranger
de la République d'Extrême-Orient et troib
représentants des syndicats.
ELLE RECLAMERA DES INDEMNITES
Une information de presse annonce que
Lénine,. président de la délégation russe
à la conférence de Gênes, bien que ne de
vant pas quitter la Russie, conservera ce-
pendant officiellement de Moscou, la direc-
tion de la délégation pour autant que '18
permettront les communications télégraphi
ques et radiotélégraphiques.
Les commissaires du pèuple sont actuel
lement occupés à établir le montant des
dommages causés à la Russie par suite de
l'aide apportée par l'Entente aux entrepri-
ses de Denikine, Koltchak, Youdenilch et
Wrangel. Le gouvernement des Soviets se
propose de demander à Gênes l'indemnisa-
tion de ces dommages.
RADEK PRECONISE UN ACCORD
ENTRE LA FRANCE ET LA RUSSIE
Radek a accordé au correspondant ber-
linois du New York Herald une interview
au cours de laquelle il a déclaré que r Eu..
rope ne pouvait revivre sans l'aide de rAmé.
riqua.
Le principal souci de Ja Russie a été et resta
la paix avec l'Angleten\î, celle-ci ayant été la
première à cesser de combattre les soviets et
à conclure un traité de commerce.
Quant à la France, elle n'est plus actueJle-
ment pour la Russie le pays des parfums. Elle
a maintenant beaucoup plus à lui offrir. La *
France est dans une puissante situation inclus
trielle depuis qu'elle a recouvré l'Alsace et la
Lorraine.
Il est aussi absurde de dire que M. Briand était
l'homme de Moscou que d'affirmer que M. 'Poin-
dre est son ennemi. La Russie n'a pas oubli'
que M. Poincaré n'a jamais encouragé t'aven-
ture de Wraneei.
Quant à l'Allemagne, elle est désarmée. Le
seule guerre qu'elle pourrait encore entrepren-
dre serait une guerre de rage et de désespoir
contre les exigences exorbitantes de la France.
Ellle ne constituerait pas une menace pour le
monde.
La Russie entretient naturellement des rela
tions commerciales étroites avec l'Allemagne î
mais les soviets s'opposent -à un monopole-
allemand en Russie, aussi bien d'ailleurs qu'à
un monopole britannique. Les relations russo-
allemandes ne prendront un caractère anti-
français que si la France devient antirusse.
Enfin, dit Radek, vous pouvez venir en Rus-
sie avec vos capitaux pour donner du travail
au peuple russe, c'est ainsi que vous rendrez
service à la Russie. Aucun gouvernement ne
pourrait rester au pouvoir en 'Rrussie s'il ne
sauvegardait pas de pareils services rendus au
peuple russe. Les formules ne provoquent pat
des faits ; ce sont les faits qui détermiprnt les
formules. Tous les arrangements pour garantir
les propriétés, tels que les cours civiles, vien,
dront naturellement à leur heure.
L'idée russe peut être résumée comme suit :
Nous sommes opposés a un consortium, mais non
pas à plusieurs consortiums. Cela ne siifi rms
que nous voulions entraver de tels efforts. Mai
nous avons des intérêts légitimes à sauvegarder,
exactement comme les autres nations. Nos mi-
nes de pétrole sont près de nos ports, il ne
serait pas avantageux pour nous d'accorder
des concessions pétrolifères aux puissances na-
vales. Et d'un autre côté. il ne serait pas à
notre avantage de permettre aux pllissa'Tices
terrestres de reconstruire nos chemins de fer.
LA CHAMBRE
— —
Contribuables français,
payez pour l'Allemagne
Vote du budget
des dépenses recouvrables
Pour inléressante qu'elle ait été à cer-
tains points de vue, la séance d'hier fut
cependant particulièrement terne.
Après avoir entendu un éloquent éloge
funèbre de M. Montprofit, député de Maine-
eL-Loire, par le président Raoul Péret, la
Chambre aborda la discussion du projet
de loi portant fixation du budget spècitil,
pour l'exercice 1922, des dépenses recou-
vrables en exécution des traités de paix, et
cetfei discussion n'eut rien de passionnant.
La discussion générale sur l'ensemble de
ce budget fut réservée. Elle aura lieu plus.
tard. ce qui peut paraître une méthode bi-
zarre de travail. Quoi qu'il en soit, oui
passa tout de suite à la discussion des cha-
pitres de dépenses. *
Les 15 premiers chapitres s'appliquent
aux services relevant du ministère des
finances. Ils furent adoptés sans le moindre
débat.
Adoptés, également sans débat, les trois
chapitres suivants, concernant les services
du ministère de la justice, ainsi que le cha-
pitre 19 (services du ministère de la guer-
te), relatif à la restauration et à la recons-
truction de; bâtiments ou d'établissements
militaires endommagés ou détruits dans les
régions dévastées.
Sur le chapitre 20 (destruction' et enlève-
ment des munitions dans les mêmes ré-
gions), M. Desjardins fait remarquer qu'à
l'heure actuelle ces opérations sont loin
d'être terminées, et M. Maginot, ministre
de la guerre, déclare qu'il faut encore deux
ans pour que les travaux nécessaires soient
achevés.
Les autres chapitres sont adoptés, sans
grandes observations, jusqu'au n° 28 inclus.
Les chapitres 23 à 27, concernant les ser-
vices do l'instruction publique, sont réser-
vés et ceux relatifs aux beaux-arts sont
votés.
Successivement, avec quelques modiflea'
tions de détail, lIe chapitre dix travail, des
colonies, de l'agriculture, des travaux pu-
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