Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-01-09
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 janvier 1922 09 janvier 1922
Description : 1922/01/09 (N18657). 1922/01/09 (N18657).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7553348s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
Vf ÏVîvôse, An 130. - N8 18657 Xfe tmawro : QUINZE CENTIMES Lundi 9 Jàhvier 1922. — N° 18657
irendatouo-a (1869)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
ABONNEMENTS
Un an Six mois Trcîsmola
SEINE & S.-ET-OISE. 38 » 20 » 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 » 22 » 11 »
ETRANGER. 49 » 25 » 13 »
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TRIBUNE LIBRE
*
La réforme de l'Enseignement
.4>
L'opinion des intéressés
Chose étrange ! Dans les
discussions âpres et docto-
rales que suscite la réforme
de l'enseignement, nul
n'a songé à demander
J'avis de ceux qu'elle con..
cerne : des élèves - ou
mieux encore de ceux qui
viennent de quitter les bancs du lycée.
Leur opinion ne serait pas empreinte
de la majesté qui s'attache à celle des
autorités vénérables et contradictoires.
Surtout la pitié méprisante que cer-
taines de ces autorités semblent éprou-
ver pour les victimes des programmes
de 1902 pourrait faire douter que ces
malheureux soient encore capables de
discerner les causes de leur état misé-
rable. Mais je conclus à l'affirmative
en me rappelant l'attitude des soldats
instruits selon ces programmes.
Et c'est ainsi que je fus amené à
interroger un 'jeune, ¡s'il en fut, qui
passa son deuxième baccalauréat en
juillet dernier.
« Ah ! je n'ai pas beaucoup de ten-
dresse pour ces fameux programmes,
ane répondit-il ! Il faudrait avoir oublié
le surmenage qu'ils m'imposèrent. Mal-
gré la plus savante application du sys-
tème Taylor, mes camarades et moi
venions à peine à bout d'un travail
auquel nous consacrions nos journées
presque entières. Réveillé à 7 heures,
\}ngt minutes plus tard j'étais à la
tâche. Il fallait la quitter pour me ren-
dre au lycée. ■ Mais, chaque seconde
étant précieuse, je n'y allais pas à
pied ; je prenais le tramway. Et, sitôt
ussis, j'ouvrais un livre pour apprendre
iiuelque leçon. Je sortais de classe à
1 t heures et demie pour y rentrer à
2 heures ; cet intervalle ne restait pas
inoccupé. Que seraient devenus la pré-
paration à terminer, le devoir à reco-
pier ? Le déjeuner, commencé dans le
t'egret de quitter mes cahiers, achevé
dans l'impatience de les retrouver, était
Il valé en trois bouchées. Mais le véri-
table effort ne commençait qu'à partir
[le 4 heures, presque ininterrompu jus-
qu'à '0 ou 11 heures du soir ; alors,
harassé, j'allais rêver de quelque équa-
tion.
« Il faut être juste ; nous n'avions
mlas de classe le jeudi et le dimanche.
Et un professeur bienveillant nous re-
commandait de consacrer ces heures au
sport. Certains suivaient ses conseils.
Par une coïncidence bizarre, il les con-
signait régulièrement le lundi et le
vendredi.
« Ce bon maître reconnaissait, d'ail-
leurs. implicitement l'impossibilité de
mener de vair nos études, la culture
physique et le travail personnel. Où
aurions-nous trouvé les minutes néces-
saires pour lire ? Quoi d'étonnant si la
plupart de mes camarades ne connais-
saient de la. littérature française que
quelques extraits et les biographies
apprises dans les manuels ? Quoi d'éton-
nant s'ils avaient visité le Louvre deux
fois dans leur vie ?
« Mailtenant, je vais faire un aveu.
Tous ne s imposaient pas ce labeur. J'y
étais en partie soumis par l'ambition
déplorable d'obtenir des prix, voire un
prix spécial, ou une mention au bacca-
lauréat. Et, sans doute, j'avais tort.
Mais je suivais simplement la voie où
l'Université semble appeler tous les
élèves, puisqu'elle réserve ses récom-
penses à ceux qui la prennent.
« Je reconnais aussi que le surmenage
ne fut aussi excessif que dans cette
classe de première C (latin-sciences), où
un programme grandiose et fantastique
entasse sur la littérature française de-
puis le Moyen Age l'histoire franco-
européenne de 1715 à 1815, y adjoint
la géographié détaillée de la France et
de ses colonies, réserve le principal
morceau aux mathématiques, avec la
géométrie de l'espace, la géométrie
descriptive, la géométrie cotée, la tri-
gonométrie, l'algèbre, superpose à
l'étude de l'optique et de l'électricité
la chimie des métaux et la chimie orga-
nique, sans négliger la version de Cicé*
ron ou de Lucrèce, la littérature latine,
ni oublier les langues vivantes. »
- Il faudrait alléger les program-
mes ? demandai-je.
— Et diminuer le nombre des heures
(de cours, reprit-il. Mais il faudra renon-
cer à ce vain rêve tant que les classes
compteront quarante élèves. Avec un tel
effectif, nous étions interrogés une fois
par mois ou par trimestre, pendant une
dizaine de minutes. Quant aux deyoirs,
beaucoup de professeurs, s'autorisant
de l'abondance des copies, on laissaient
tomber une bonne partie aux oubliettes,
Re qui était dur, après tous les efforts
qu'elles avaient coûté. Il ne faut rien
pousser au noir, et la tête de la classe
restait en contact assez étroit avec cer-
tains maîtres ; ceux-là dirigèrent vrai-
ment notre esprit, et nous leur gardons
le plus reconnaissant souvenir. Mais
combien, parmi nous, jouissaient de
cette collaboration indispensable ?
« Sur ces quarante élèves, il y en
avait bien une huitaine qui n'étaient
pas à leur place ; mais les examens de
passage ne sont qu'une fiction. »
A ces mots, j'interrompis pour émet-
tre les objections traditionnelles : j'ex-
posai que le classement du lycée est, le
plus souvent, démenti par la vie. Com-
bien de grands hommes ont raconté leur
enfance de cancre ? C'est le cas pour
Anatole France.
Mais mon ami s'échauffait : « Com-
ment, on n'entreprendrait pas une ré-
forme indispensable, sous prétexte de
!a rendre excessive ! Grâce à ces beaux
arguments, on voit dans chaque classe
un groupe d'élèves qui montrent à tout
ce qui se passe autour d'eux la plus
impassible indifférence. Est-ce mau.
vaise volonté ou stupidité réelle ? Nul
ne le sait ! On croit qu'ils sommeiIlènt.
ils ont une certaine utilité, puisque, de
temps en temps, ils égaient leurs cama-
rades par quelque énormité. Après avoir
ainsi, six ou sept ans durant, usé sur
les bancs un nombre considérable de
fonds de culottes, ils se font refuser
trois ou quatre fois de suite au bacca-
lauréat, pour renoncer enfin, ou réussir
par miracle. »
Je voulais parler à mon ami de l'en-
seignement du latin. -
ec Ah ! non, s ecria-t-il, assez de mau-
vais souvenirs : programmes à la ma-
nière de Gargantua, heures de cours
trop nombreuses, classes surpeuplées,
examens de passage absents. J'en ai
mal à la tête. C'en est trop ! Le reste,
une autre fois. »
François TERVAL.
La Politique Etrangère
Premier bilan
Deux jours de - Confé-
rence : deux points mar-
qués par M. Lloyd George.
Pour un succès, c'est un
succès.
Le Premier anglais te-
nait à son effet personnel:
il voulait sa Conférence économique *
comme un enfant têtu, il risquait de
rager, de crier, de bouder, si on ne
satisluisait pas son caprice. Pour éviter
des pleurs et des grincements de dents,
l'assemblée de Cannes a cédé. M. Lloyd
George aura sa Conférence, et il a pu
dire que ce jour était un splendid day.
Mais là ne s'est point borné son suc-
cès ; passés aux faits urgents, aux réa-
lités immédiates, les Alliés lui ont don-
né une seconde occasion de victoire.
Sur la proposition anglaise, on recevra
les Allemands à Cannes et l'on causera
directement.
En adhérant à telle proposition, M.
Briand. n'a, sans doute, pas voulu qu'au
reproche d'impérialisme que font de-
puis quelque temps à la France ses
meilleurs amis, se puisse ajouter celui
d'une intransigeance hautaine.
Evidemment, les Allemands ne seront
pas tout à fait encore sur pied d'égalité
avec leurs vainqueurs. Mais. de même-
que Cannes est sur la route de Gênes,
ce sera un acheminement singulière-
ment prometteur vers la conversation
générale.
Peu à peu, bribe par bribe, s'éva-
nouissent les derniers éclats de la Vie*
toire. Comme une statue sans vie, elle
trône dans un lointain brumeux. On la
respecte encore par une vieille tradi-
tion, mais la foi n'y est plus.
Pour M. Lloyd George, il n'y a plus
d'ennemis, il n'y a plus de vaincus, il
n'y a plus de vainqueurs ; il n'y a que
des gens d'affaires, momentanément sé-'
parés par des intérêts divergents, mais'
que rapprochent à nouveau des intérêts
parallèles.
Et c'est cette mentalité singulière qui
aboutit à ce triste résultat que l'on pa-
voise, en même temps et pour la même
raison, à Londres et à Berlin. - *
Raymond LANGE..
On dit,..
En Passant
Les écraseurs
M. Leullier s'occupe sérieusement du pro-
blème de la circulation. Qu'il soit assuré de
la reconnaissance unanime des Parisiens.
Mais le sympathique préfet de police est-il
bien sûr de ne pas chercher la cause du mal,
là où elle n'est pas.
Il nous promet toutes sortes de merveilles.
Des bandes rouges, c'est très joli ; des
agents transformés, en statues équestres,
c'est magnifique ; des traiteaux d'où les ser-
gents de ville dirigeront la marche des voi-
tures, c'est admirable ; des signaux rouges,
bleus, verts, c'est enthousiasmant ! Mais un
tout petit décret ferait mieux notre affaire.
« Tout chauffeur qui aura causé la mort
d'un individu (Crainquebille ou une marqui-
se) sera condamné à un ou deux ans de pri-
son. »
Je crois fermement, que, lorsque réunis, au
garage, ces messieurs demanderont des nou-
velles des absents et qu'il leur sera répondu
— sale affaire, « c'est en prison »,— le chauf-
feur ralentira avec beaucoup de respect pour
laissef passer, sans se presser, la petite vieil.
le effarée, aux yeux implorants.
Seulement, j'ose espérer que la vie humaine
n'aura pas plusieurs tarifs.
Dernièrement l'écraseur d'une dame noble
était condamné à un an de prison après avoir
été arrêté le jour même de l'accident. C'est
juste.
Le même jour, un autre chauffeur tuait
une marchande de quatre saisons. Laissé en
liberté, il ne tut pas inquiété.
Sans prendre à témoin la République, se
peut-il que nous laissions passer de sembla-
bles faits sans nous indigner ?
La cause du mal ? L'excès de vitesse ; M.
Leullier, c'est là qu'il faut frapper.
Quel concert de louanges vous entendrez
le jour où nous pourrons entreprendre le
voyage de la gare Saint-Lazare à l'Opéra
sans que la prudence nous oblige à faire
notre testament !
Ch. RABETT.
Autrefois
Une ville anglaise
Si M. Lloyd George semble avoir une pré-
dilection pour Cannes, c'est qu'il ne sort
pas tout à fait de son pays quand il y vient.
Cette petite ville a toujours attiré les An-
glais.
Lord Brougham, à qui elle doit sa noto-
riété, passait un jour par là, allant en Ita-
lie. Il fut arrêté à la frontière, à cause d'une
épidémie, et choisit Cannes pour se repo-
ser. Des amis vinrent le rejoindre, que la
petite cité enchanta et, depuis 1834, les An-
glais sont restés fidèles à la ville découverte
par lord Brougham.
cr..I3I
Aujourd'hui
Travail pénible
C'est une histoire de Marseillais.
Marius, assis sur une borne du quai de
la Joliette, donnait les signes de la plus
grande fatigue, à tel point qu'un passant
s'approcha de lui et lui demanda quel tra-
vail il faisait.
— Porter des oranges du bateau sur le
quai, porter du charbon du quai sur le ba-
teau, c'est fatigant !
— En effet ! Et depuis combien de temps
faites-vous cela ?
— Je commence demain ! soupira le Mar-
seillais exténué.
LE TAPIN.
L'administration da roi Pétaad
Et plus nous allons, et plus la gabegie
et l'incurie règnent en maîtresses dans les
bunaaux de l'Etat. Elle coûte cependant as-
sez cher aux contribuables, cette a.dminis.
tration aux effectifs si pléthoriques qu'il
faut, pour les caser; une trentaine d'im-
meubles de rapport en outrlei des vastes mi-
nistères que' compte Paris.
Malgré le nombre imposant de nos fonc-
tionnaires, — irresponsables, il est vrai -
le Char de l'Etat grince et s'embourbe. Tout
va. de mal en pis, tout marche de travers.
Les lettres, au lieu d'être portées à leurs
destinataires, sont retrouvées dans un tas
d'ordures par un journaliste. Les dépêches
mettent quatre heures et demie pour ac-
complir le trajet du central télégraphique,
rue de Grenelle, au bureau de la place de
la Bourse î
Mais voici mieux, si possible. Les servi;
ces chargés, en Alsace et en Lorraine, de
l'assiette et eu recouvrement des con tribu*
tions, taxes, impôts et revenus publics ont
été récemment rattachés, par décret, au
ministère des finances. Cette décision pro-
voaue un gros émoi dans tels pays annexés
où la presse se lit l'écho du mécontente-
ment général. La présidence du Conseil fil
alors publier ce communiqué :
A la date du 5 janvier, M. le sous-secré-
taire d'Etat à a présidence du conseil a fait
savoir à M. 1-e commissaire général de la
République à Strasbourg qu'il avait prescrit
de différer provisoirement jusqu'à réception du
compte-rendu sommaire de la session du con-
seil consultatif. la publication du décret rat-
tachant au ministère des finances les services
chargés de J'assiette et du recouvrement des
contributions, taxes, impôts et revenus pu-
bics: mais que, par suite de l'oubli de son
ordre. le service central d'Alsace et de Lorraine
l'a fait paraître à l'Officiel du 4, sous la aate,
d'ailleurs inexacte. du 22 décembre, qui sera
rectifiée dans le numéro du 5, conformément
à l'original du décret. 1! lui fait également sa-
voir (qu'il regrette cette lPubIicalon préma-
turée, mais qu'il estime que le décret s'imposait
en raison des engagements pris par le gouver-
nement pour empêcher les. Chamlbres de prendre
des décisions plus radicales en ce qui concerne
îes services de Strasbourg et qu'il n'aurait pas
vouilu en tout cas, attendre la prochaine session
du conseil consultatif.
- Oubli d'un ordre, erreur de date, et avec
ça ? Ah ! la belle administration que l'ad-
ministration française.
Les instituteurs démissionnaires
sont-ils 95 ou 300 ?
Le Syndicat national des institutrices et
instituteurs et la Fédération de l'enseigne-
ment avaient annoncé qu'une. grand nom-
bre d'instituteurs étaient démissionnaires
des conseils départementaux. Il s'agissait
comme nous l'avons indiqué, de protester
contre la révocation d'une institutrice faite
contrairement à l'avis du consul- départe
mental. En l'espèce Marthe Bigot, institu-
trice parisienne d'opinion communiste. Les
nouvelles élections doivent se faire sur ce
principe. déjà admis dans les autres ensei.
gnements : Aucune révocation ne sera pos-
sible désormais sans avis favorable du
Conseil.
Or le chiffre de démissionnaires indiqué
était 300. Hier soir, le ministère de l'ins-
tiiutct'ion; pahl!': que communiquait la note
suivante où l'on remarquera ces mots ;
« parvenus jusqu'ici » :
« (Contrairement aux chiffres donnés par
différents journaux, quant aux démissions
ce conseillers, départementaux du corps
enseignant, survenues à la suite de la lVv-
cation de Mlle Marthe Bigot, les renseigne-
ments parvenus jusqu'ici au ministère de
l'Instruction publique donnent 95 démis-
sions au. lieu de 300 annoncées. »
Demain : rentrée parlementaire
Le programme des travaux. — Les interpellations.
La constitution fixe au deuxième mardi
de janvier la date d'ouverture de la session
ordinaire du Parlement français. C'est dono,
demain que la Chambre et le Sénat repren
dront leurs travaux.
Dans ces deux assemblées la premiers
séance, présidée par les doyens d'âge sera
consacrée à l'élection du bureau définitif.
AU. PALAIS-BOURBON
A la Chambre, c'est M. Siegfried, député
de la Seine-Inférieure, âgé de 85 ans, qui
prendra place au fauteuil présidentiel.
Après le discours d'usage, la Chambre
désignera, au scrutin secret, son président
pour l'exercice 1922.
D'ores et déjà, on peut prévoir que M,
Raoul Péret sera réélu sans concurrent.
Les quatre vice-présidents soriants : MM.
Arago, Raiberti, André Lefèvre. et Puech
seront également réélus.
MM. Saumande, Lenail et Duclaux-Mon
teil, questeurs, étant seuls candidats, il ns
peut y avoir de difficultés. Il n'y aura drf
changements que parmi les secrétaires
Deux sont rééligibles : MM. Taurines eii
Saget, six ne se représentent pas. Ce sont
MM. Maurisson, Barety, Erlich, Barthéle.
my, Payer et Paul Simon.
MM. iTaponnier, Bellet, et About briguent
la succession de M. Maurisson, du groupe
de l'Entente.
Ce groupe se réunit aujourd'hui pour de-
signer son candidat parmi ces .trois:
L'ORDRE DU JOUR
Après le discours de M. Raouil Péret, la
Chambre fixera son onçre du jour.
En premier lieu, elle voudra sans' doute
discuter Je budget des dépenses ''l'e;CO'liVI:U'
bles, pour lequel un douzième provisoire a
été. voté.
Il importe donc d'avoir mis ce budget sur
pied avant le 31 janvier, mais il est vrai-
semblable que cette discussion sera longue
et épineuse, car elle évoquera la politique
à suivrie vis-à-vis de l'Allemagne pour lil'
recouvrement de notre créance.
Presque tous les députés des régions U
bérées prendront la parole.
Les projets relatifs à la réorganisation
da l'armée seront ensuite mis en tête,
Mais comme ils sont fonction de ce qui
se nasse à Cannes, il est probable que la
Chambre voudra attendre la clôture de ta
conférence avant d'ien commencer la dis-
cussion. Elle s'ajournerait au mardi 17 ou
au jeudi 19.
LES INTERPELLATIONS
La Chambre, provisoirement satisfaite
des explications, fournies le 27 décembre
dernier par le président au Conseil sur cer-
tains points traités à la Conférence de
Washington et à l'entrevue de Londres, a
consenti à ajourner après le retour de Can-
nes les interpellations déposées en fin de
session. Elle a hâte d'être renseignée sur
les graves résolutions quii ont pu être pri-
ses par le Conseil Suprême, en os qui con-
cerne le contrôle des firmes allemandes,
les échéances de janvier et février, la re-
constitution économique de l'Europe cen-
trale, la conférence générale projetée pour
le mois de mars en Italile, l'accord d'Ango-
ra. les accords de Wiesbaden, celui du 13
aoùt, la question des sous-marins, l'allian-
ce'à quatre du Pacifique, etc.
Le débat sera très long. Treize interpella-
teurs sont inscrits : MM. Sembat, Bellet,
Margaine, de Chappedelaine, Engerand, Ca-
chin, de Baudry d'Asson, Messier, Marcel
Habert, Le Cour Grandmaison, Méritan,
Magne et Bonnet. D'autres interventions
sont à prévoir.
L'assaut contre le ministère sera ruce.
Les impatiences, longtemps contenues, se
déchaîneront avec fracas. Mais il est trop
tôt pour risquer sur l'existence du ca.Linêl,
un pronostic quelconque.
LA COMMEMORATION DE L'ARMISTICE
Par la loi du 9 novembre 1921, le Parle-
ment a décidé, on s'en souvient., quel « l'an-
niversaire de l'armistice, féte do la Vic-
toire et de la Paix; sera célébré le 11 no-
vembre, si c'est un dimanche, et, dans le
cas contraire, le dimanche suivant ».
Or, depuiis la promulgation de cette loi,
il s'est produit un fait nouveau ; les grou-
pements des anciens combattants ont,
d'une façon unanime, fait connaître par
des déclarations qù'à leur avis, aucune
date autre que celle eu 11 novembre ne
pouvait être annuellement attribuée à la
commémoration de l'armistice.
- Ía. §uit& çn 20 page).
LA CONFÉRENCE DE CANNES
On demanderait à l'Allemagne pour 1922
sept cents millions de marks-or
Le gouvernement de Berlin a composé la délégation qui doit partir
à Cannes. — Elle sera présidée par M. Rathenau, ,'.
——— « ———
La décision prise par le Conseil Suprême
de procéder à l'audition de représentants al-
lemands n'a provoqué aucun étonnement
dans les milieux de -la Conférence où elle
était prévue dès l'ouverture de la session.
La venue de M. Rathenau à Cannes avait
même, on se le rappelle, été annoncée.
A plusieurs reprises déjà, les Alliés ont eu
recours à la même procédure, conforme du
reste aux stipulations du traité, à Spa et à
Londres notamment.
Il est vraisemblable que le gouvernement
allemand sera tenu au courant officieusement
des intentions des Alliés afin de le mettre en
mesure de donner à ses délégués à Cannes
Il
M. Harvey, ambassadeur des Etats-Unis,
à côté d'un délégué japonais
les instructions nécessaires pour qu'ils pré-
sentent à la Conférence les précisions atten-
dues sur .la capacité de paiement du; Reich
et leS mesures: qu'il compte prendre en vue
de l'assainissement de sa situation financière.
Au préalable, • le Conseil, Suprême se sera
mis d'accord sur la'ligne de conduite à tenir
dans toute la question des réparations et des
garanties à exiger de l'Allemagne.
Les délégués du Reich ne pourront proba-
blement pas être entendus avant»mercredi ou
jeudi. ; D'ici - là, les conversations, d'experts
qui se poursuivent activement auront certai-
nement abouti. Actuellement, en effet, l'écart
entre les thèses en présence et quant aux ver-
sements. à exiger de l'Allemagne en 1922,
ne serait plus que de 200 millions de marks
or.
LES EXPERTS AU TRAVAIL
Cannes, 8 janvier. -. Le hall de l'hôtel
où sont installées les délégations ne pré-
sente pas ce matin l'animation accoutu-
mée. Les représentants alliés profitent du
repos dominical pour oxcursionner le long
de la Riviera qui, depuis plusieurs jours,
jouit d'un temps splenaide. Les journa-
listes eux-mêmes, dont l'activité ne s'est
pas ralentie un selul instant jusqu'ici, dé-
laissent leurs obligations professionnelles
pour aller visiter les sites des environs.
Toutefois, les experts financiers ont cf
matin une réunion qui sera suivie, à la fin
de l'après-midi, d'une entrevue des? minis-
tres spécialement c'hargés du problème ctea
réparations.
11 semble que toutes les délégations soient
acquises maintenant à une augmentation
c.es versements en espèces à réclamer de
l'Allemagne en 1922. Le mémorandum de
Londres prévoyait un paiement de W) mil
lions de marks or. Il serait porté à 700 mil
lions. Le point encore tein discussion actuel-
lement est la répartition de ceftte somme
entre lei puissances intéressées.
La France réclame pour sa part 300
millions de marks or sur lesquels, quant à
présent elle est déjà assurée de recevoil
environ la moitié. La plus grande partie
du reliquat serait attribuée à la Belgique,
en vertu de son droit de priorité.
LES « PREMIERS » CONFERENT
Cannes, 8 janvier.. — M. Briand a con-
féré longuement, à la fin (.;-el l'après-miai,
avec M. Lloyd George, a la villa Valetta.
L'entretien a porté sur les conditions dans
*
lesquelles un accord franco-britannique
pourrait, être. conclu en vus d'assuner lu
maintien de la paix en Europe.
M. Briand déjeunera demain avec le pre-
mier ministre anglais, au Golf Club et
il. poursuivra les conversations engagées
à ce sujet, qui, quoique n'étant pas encore
très avanctées, se présentent sous les aut.
Dices les plus favorables.
M. LOUIS DUBOIS A CANNES
Cannes, 8 janvier. — M. Louis Dubois.
président da la commission des répara
lions, arrivera demain à Cannes, où l'on.
déjà précédé sir John Bradbury, le mar-
quis Savago Raggi et M. Delacroix, ses
collègues britannique, italien et belge à 1q
même commission, qui, ainsi, sera au com-
plet e't en mesure de prêter aux gouverna
ments alliés le concours de cet organisme
en conformité avec le traité de Versailles.
INVITATION A L'ALLEMAGNE
Berlin, 8 janvier. — L'ambassadeur de
France a fait connaître ce matin, à 11
heures, à M. Wirth, en sa qualité de mi-
nistre allemand des affaires étrangères, le
texte du télégramme suivant, adressé à.
l'amtassade de France à Bêcliu par le
président du Conseil Suprême, avec mis
tion d'en retransmettre le contenu au gou-
vernement allemand. o
« Le Conseil Suprême aura sans doute
besoin d'entendre vos représentants dana
te courant de la semaine prochaine (du 8
au 15 janvier) : afin de gagner du temps,
nous suggérons que vos représentants se
rendent à Paris afin de s'y tenir prêts à
répondre à notre appel.
« Signé : Briand. »
A la suite de cette convocation, un Con-
seil de Cabinet s'est tenu dans l'après-mi-
di. Il s'iest occupé de la composition de la
délégation qui serait placée sous la direc-
tion politique de M. Rathenau et se com-
poserait da secrétaire du ministère d'Em-
pire des finances, M. Schrœder, ou seené-
taire d'Etat au ministère de l'Economie pu-
blique, M. Hirscth, eu secrétaire d'Etat
Bergmann. du secrétaire d'Etat, M. Fis-
cher, président de la « kriegslastenkommis-
sion », du directeur ministériel Trendelen-
berg et du secrétaire de délégation.. M.
Mardius.
LA PRIORITE BELGE
L' (c Etoile Belge » et la « Nation » pu.
blient les déclarations suivantes de M. Jas-
par, ministre des affaires étrangères d.,
Belgique, délégué à la Conférence de Can-
nes, sur la situation générale ;
Parlant de, la priorité telge.J M. Jaspar,
p. dit :
lIOn nous demande de renoncer à un pri-
vilège reconnu par tous nos allilés, nous ne
pouvons le faire. Nous pourrions, puisque
l'accord de Wiesbaden accorde à la Fran-
ce 1.250 millions en prestations en naturs,
demander que ces prestations soient tra-
duites en espèces et qu'on prit là-dessus
ce qui reste du sur la priorité belge. Nous
lie lte, rfiaisjons pas. Nous reconnaissons
l'accord de Wiesbaden à cause de la situa-
tion particulière de la France. Mais il faut
aussi que l'on reconnaisse nos besoins, nos
nécessités, étant donné ce que l'on consi<
dère que l'Allemagne peut payer en 192i
et en traduisant que tout oa qui peut ve
nir en espèces doit être pour nous.
- Alors, Monsieur 'le ministre, la Fran
ce ne pouvant abandonner uo centime cer
sommes qui devaient lui échoir en 1922'
avant la réduction des versements alle-
mands, oil yoyez-vous la possibilité d'ac-
cord ?
— Concluez voos-mêmes, répond M. Jas-
par. Les Ailemands vont venir^ ajoute la
ministre.
— Pas avant l'entent des alliés, inter-
rompons-nous.
M. Jaspar népond : « C'est vrai. Et alors
nous avons appuyé la thèse de M. Briand.
« Les Allemands vont venir et peut-être
verrons-nous s'ils peuvent payer davanta-
ge, quie quelques-uns estiment et que par-
ticulièrement les Anglais ne le supposent,
de la somme de deux milliards qu'actuelle-
ment on considère qu'ils peuvent seule-
ment donner en 1922 et la porter plus haut.
Peut-être pourrait-on satisfaire la Belgi-
que en même temps qua la France de-
meurerait satisfaite. Sans cela, c'est uno
impasse. -
« Nous ne pouvons rien abdiquer nr la
France non plus --
« Quant aux prestations en nature dont.
on voulait nous satisfaire, nous ne pouvons
accepter que des quantités minimes - de
charbon et rien d'autre, la Belgique étant
un pays principalement exportateur. » -
La visite en France
de la British Légion :
Les anciens combattants anglais '£
affirment leur volonté de né
jamais « lâcher » la France
Nantes, 8 janvier. — La Conférence orga-
nisée par l'Union des combattants: à l'occa-
sion de la visite des délégués de la British
Légion, a eu lieu hier matin à Nantes. Les
délégués des ministres de la guerre, de la
marine et des pensions, les autorités civiles
et militaires locales et un nombreux publw
y assistaient.
Des discours ont été prononcés'successi-
vement par MM. Mlinié, président de
l'Union des combattants de Nantes ; Tis
seyre et Bertrand, dies combattants de Pa-
ris, Tcutscb, et par M. Dudley Taylor, de
la British Légion.
M. Tisseyre a rappelé; l'amitié nouée sur
les champs de bataille entre les combattants
anglais .pt français et s'est élevé contre la
pensée que cette amitié puisse être ébranlée
par les nuages qui se sont élevés après la
victoire. « La présence ici des combattants
anglais est un gage de la solidarité et de
la durée de cette amitié. Elle est une certi-
lude que la France -pourra, toujours compter
sur l'Angleterre. Le veste n'est que de la
politique, et la politique ne divisera jamais
les combattants. »
M. Tisseyre, évoquant la pa:rt6c!patioh
de délégués allemands à la Conférence de
Cannes, annoncée, ce matin par les jour-
naux, déclare que les combattants n'accep-
tent cette participation qu'à la condition des
vainqueurs et en particulier des deux na-
tions alliées, l'Àngleterre, et la France.
L'AMITIE FRANCO BRITANNIQUE
Le major Dudley Taylor prenant ensui-
la parole développe à son tour cette pensée
qu'aucun nuage ne doit porter atteinte à l'a.
mitié franco-britannique qui sera vainement
combattue par deux forces combinées, la
propagande boche et l'ignorance. « Si les
Boches, dit-il, osaient encore violer la terre '.:.
sacrée où reposent nos morts couchés prèsr
de ceux de nos alliés, le peuple britannique
se lèverait comme un seul nomme car un
peuple qui a produit deux millions d'énga-
gés volontaires avant que le sôrjyicç obliga.
irendatouo-a (1869)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
ABONNEMENTS
Un an Six mois Trcîsmola
SEINE & S.-ET-OISE. 38 » 20 » 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 » 22 » 11 »
ETRANGER. 49 » 25 » 13 »
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RAYMOND LANGB
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TRIBUNE LIBRE
*
La réforme de l'Enseignement
.4>
L'opinion des intéressés
Chose étrange ! Dans les
discussions âpres et docto-
rales que suscite la réforme
de l'enseignement, nul
n'a songé à demander
J'avis de ceux qu'elle con..
cerne : des élèves - ou
mieux encore de ceux qui
viennent de quitter les bancs du lycée.
Leur opinion ne serait pas empreinte
de la majesté qui s'attache à celle des
autorités vénérables et contradictoires.
Surtout la pitié méprisante que cer-
taines de ces autorités semblent éprou-
ver pour les victimes des programmes
de 1902 pourrait faire douter que ces
malheureux soient encore capables de
discerner les causes de leur état misé-
rable. Mais je conclus à l'affirmative
en me rappelant l'attitude des soldats
instruits selon ces programmes.
Et c'est ainsi que je fus amené à
interroger un 'jeune, ¡s'il en fut, qui
passa son deuxième baccalauréat en
juillet dernier.
« Ah ! je n'ai pas beaucoup de ten-
dresse pour ces fameux programmes,
ane répondit-il ! Il faudrait avoir oublié
le surmenage qu'ils m'imposèrent. Mal-
gré la plus savante application du sys-
tème Taylor, mes camarades et moi
venions à peine à bout d'un travail
auquel nous consacrions nos journées
presque entières. Réveillé à 7 heures,
\}ngt minutes plus tard j'étais à la
tâche. Il fallait la quitter pour me ren-
dre au lycée. ■ Mais, chaque seconde
étant précieuse, je n'y allais pas à
pied ; je prenais le tramway. Et, sitôt
ussis, j'ouvrais un livre pour apprendre
iiuelque leçon. Je sortais de classe à
1 t heures et demie pour y rentrer à
2 heures ; cet intervalle ne restait pas
inoccupé. Que seraient devenus la pré-
paration à terminer, le devoir à reco-
pier ? Le déjeuner, commencé dans le
t'egret de quitter mes cahiers, achevé
dans l'impatience de les retrouver, était
Il valé en trois bouchées. Mais le véri-
table effort ne commençait qu'à partir
[le 4 heures, presque ininterrompu jus-
qu'à '0 ou 11 heures du soir ; alors,
harassé, j'allais rêver de quelque équa-
tion.
« Il faut être juste ; nous n'avions
mlas de classe le jeudi et le dimanche.
Et un professeur bienveillant nous re-
commandait de consacrer ces heures au
sport. Certains suivaient ses conseils.
Par une coïncidence bizarre, il les con-
signait régulièrement le lundi et le
vendredi.
« Ce bon maître reconnaissait, d'ail-
leurs. implicitement l'impossibilité de
mener de vair nos études, la culture
physique et le travail personnel. Où
aurions-nous trouvé les minutes néces-
saires pour lire ? Quoi d'étonnant si la
plupart de mes camarades ne connais-
saient de la. littérature française que
quelques extraits et les biographies
apprises dans les manuels ? Quoi d'éton-
nant s'ils avaient visité le Louvre deux
fois dans leur vie ?
« Mailtenant, je vais faire un aveu.
Tous ne s imposaient pas ce labeur. J'y
étais en partie soumis par l'ambition
déplorable d'obtenir des prix, voire un
prix spécial, ou une mention au bacca-
lauréat. Et, sans doute, j'avais tort.
Mais je suivais simplement la voie où
l'Université semble appeler tous les
élèves, puisqu'elle réserve ses récom-
penses à ceux qui la prennent.
« Je reconnais aussi que le surmenage
ne fut aussi excessif que dans cette
classe de première C (latin-sciences), où
un programme grandiose et fantastique
entasse sur la littérature française de-
puis le Moyen Age l'histoire franco-
européenne de 1715 à 1815, y adjoint
la géographié détaillée de la France et
de ses colonies, réserve le principal
morceau aux mathématiques, avec la
géométrie de l'espace, la géométrie
descriptive, la géométrie cotée, la tri-
gonométrie, l'algèbre, superpose à
l'étude de l'optique et de l'électricité
la chimie des métaux et la chimie orga-
nique, sans négliger la version de Cicé*
ron ou de Lucrèce, la littérature latine,
ni oublier les langues vivantes. »
- Il faudrait alléger les program-
mes ? demandai-je.
— Et diminuer le nombre des heures
(de cours, reprit-il. Mais il faudra renon-
cer à ce vain rêve tant que les classes
compteront quarante élèves. Avec un tel
effectif, nous étions interrogés une fois
par mois ou par trimestre, pendant une
dizaine de minutes. Quant aux deyoirs,
beaucoup de professeurs, s'autorisant
de l'abondance des copies, on laissaient
tomber une bonne partie aux oubliettes,
Re qui était dur, après tous les efforts
qu'elles avaient coûté. Il ne faut rien
pousser au noir, et la tête de la classe
restait en contact assez étroit avec cer-
tains maîtres ; ceux-là dirigèrent vrai-
ment notre esprit, et nous leur gardons
le plus reconnaissant souvenir. Mais
combien, parmi nous, jouissaient de
cette collaboration indispensable ?
« Sur ces quarante élèves, il y en
avait bien une huitaine qui n'étaient
pas à leur place ; mais les examens de
passage ne sont qu'une fiction. »
A ces mots, j'interrompis pour émet-
tre les objections traditionnelles : j'ex-
posai que le classement du lycée est, le
plus souvent, démenti par la vie. Com-
bien de grands hommes ont raconté leur
enfance de cancre ? C'est le cas pour
Anatole France.
Mais mon ami s'échauffait : « Com-
ment, on n'entreprendrait pas une ré-
forme indispensable, sous prétexte de
!a rendre excessive ! Grâce à ces beaux
arguments, on voit dans chaque classe
un groupe d'élèves qui montrent à tout
ce qui se passe autour d'eux la plus
impassible indifférence. Est-ce mau.
vaise volonté ou stupidité réelle ? Nul
ne le sait ! On croit qu'ils sommeiIlènt.
ils ont une certaine utilité, puisque, de
temps en temps, ils égaient leurs cama-
rades par quelque énormité. Après avoir
ainsi, six ou sept ans durant, usé sur
les bancs un nombre considérable de
fonds de culottes, ils se font refuser
trois ou quatre fois de suite au bacca-
lauréat, pour renoncer enfin, ou réussir
par miracle. »
Je voulais parler à mon ami de l'en-
seignement du latin. -
ec Ah ! non, s ecria-t-il, assez de mau-
vais souvenirs : programmes à la ma-
nière de Gargantua, heures de cours
trop nombreuses, classes surpeuplées,
examens de passage absents. J'en ai
mal à la tête. C'en est trop ! Le reste,
une autre fois. »
François TERVAL.
La Politique Etrangère
Premier bilan
Deux jours de - Confé-
rence : deux points mar-
qués par M. Lloyd George.
Pour un succès, c'est un
succès.
Le Premier anglais te-
nait à son effet personnel:
il voulait sa Conférence économique *
comme un enfant têtu, il risquait de
rager, de crier, de bouder, si on ne
satisluisait pas son caprice. Pour éviter
des pleurs et des grincements de dents,
l'assemblée de Cannes a cédé. M. Lloyd
George aura sa Conférence, et il a pu
dire que ce jour était un splendid day.
Mais là ne s'est point borné son suc-
cès ; passés aux faits urgents, aux réa-
lités immédiates, les Alliés lui ont don-
né une seconde occasion de victoire.
Sur la proposition anglaise, on recevra
les Allemands à Cannes et l'on causera
directement.
En adhérant à telle proposition, M.
Briand. n'a, sans doute, pas voulu qu'au
reproche d'impérialisme que font de-
puis quelque temps à la France ses
meilleurs amis, se puisse ajouter celui
d'une intransigeance hautaine.
Evidemment, les Allemands ne seront
pas tout à fait encore sur pied d'égalité
avec leurs vainqueurs. Mais. de même-
que Cannes est sur la route de Gênes,
ce sera un acheminement singulière-
ment prometteur vers la conversation
générale.
Peu à peu, bribe par bribe, s'éva-
nouissent les derniers éclats de la Vie*
toire. Comme une statue sans vie, elle
trône dans un lointain brumeux. On la
respecte encore par une vieille tradi-
tion, mais la foi n'y est plus.
Pour M. Lloyd George, il n'y a plus
d'ennemis, il n'y a plus de vaincus, il
n'y a plus de vainqueurs ; il n'y a que
des gens d'affaires, momentanément sé-'
parés par des intérêts divergents, mais'
que rapprochent à nouveau des intérêts
parallèles.
Et c'est cette mentalité singulière qui
aboutit à ce triste résultat que l'on pa-
voise, en même temps et pour la même
raison, à Londres et à Berlin. - *
Raymond LANGE..
On dit,..
En Passant
Les écraseurs
M. Leullier s'occupe sérieusement du pro-
blème de la circulation. Qu'il soit assuré de
la reconnaissance unanime des Parisiens.
Mais le sympathique préfet de police est-il
bien sûr de ne pas chercher la cause du mal,
là où elle n'est pas.
Il nous promet toutes sortes de merveilles.
Des bandes rouges, c'est très joli ; des
agents transformés, en statues équestres,
c'est magnifique ; des traiteaux d'où les ser-
gents de ville dirigeront la marche des voi-
tures, c'est admirable ; des signaux rouges,
bleus, verts, c'est enthousiasmant ! Mais un
tout petit décret ferait mieux notre affaire.
« Tout chauffeur qui aura causé la mort
d'un individu (Crainquebille ou une marqui-
se) sera condamné à un ou deux ans de pri-
son. »
Je crois fermement, que, lorsque réunis, au
garage, ces messieurs demanderont des nou-
velles des absents et qu'il leur sera répondu
— sale affaire, « c'est en prison »,— le chauf-
feur ralentira avec beaucoup de respect pour
laissef passer, sans se presser, la petite vieil.
le effarée, aux yeux implorants.
Seulement, j'ose espérer que la vie humaine
n'aura pas plusieurs tarifs.
Dernièrement l'écraseur d'une dame noble
était condamné à un an de prison après avoir
été arrêté le jour même de l'accident. C'est
juste.
Le même jour, un autre chauffeur tuait
une marchande de quatre saisons. Laissé en
liberté, il ne tut pas inquiété.
Sans prendre à témoin la République, se
peut-il que nous laissions passer de sembla-
bles faits sans nous indigner ?
La cause du mal ? L'excès de vitesse ; M.
Leullier, c'est là qu'il faut frapper.
Quel concert de louanges vous entendrez
le jour où nous pourrons entreprendre le
voyage de la gare Saint-Lazare à l'Opéra
sans que la prudence nous oblige à faire
notre testament !
Ch. RABETT.
Autrefois
Une ville anglaise
Si M. Lloyd George semble avoir une pré-
dilection pour Cannes, c'est qu'il ne sort
pas tout à fait de son pays quand il y vient.
Cette petite ville a toujours attiré les An-
glais.
Lord Brougham, à qui elle doit sa noto-
riété, passait un jour par là, allant en Ita-
lie. Il fut arrêté à la frontière, à cause d'une
épidémie, et choisit Cannes pour se repo-
ser. Des amis vinrent le rejoindre, que la
petite cité enchanta et, depuis 1834, les An-
glais sont restés fidèles à la ville découverte
par lord Brougham.
cr..I3I
Aujourd'hui
Travail pénible
C'est une histoire de Marseillais.
Marius, assis sur une borne du quai de
la Joliette, donnait les signes de la plus
grande fatigue, à tel point qu'un passant
s'approcha de lui et lui demanda quel tra-
vail il faisait.
— Porter des oranges du bateau sur le
quai, porter du charbon du quai sur le ba-
teau, c'est fatigant !
— En effet ! Et depuis combien de temps
faites-vous cela ?
— Je commence demain ! soupira le Mar-
seillais exténué.
LE TAPIN.
L'administration da roi Pétaad
Et plus nous allons, et plus la gabegie
et l'incurie règnent en maîtresses dans les
bunaaux de l'Etat. Elle coûte cependant as-
sez cher aux contribuables, cette a.dminis.
tration aux effectifs si pléthoriques qu'il
faut, pour les caser; une trentaine d'im-
meubles de rapport en outrlei des vastes mi-
nistères que' compte Paris.
Malgré le nombre imposant de nos fonc-
tionnaires, — irresponsables, il est vrai -
le Char de l'Etat grince et s'embourbe. Tout
va. de mal en pis, tout marche de travers.
Les lettres, au lieu d'être portées à leurs
destinataires, sont retrouvées dans un tas
d'ordures par un journaliste. Les dépêches
mettent quatre heures et demie pour ac-
complir le trajet du central télégraphique,
rue de Grenelle, au bureau de la place de
la Bourse î
Mais voici mieux, si possible. Les servi;
ces chargés, en Alsace et en Lorraine, de
l'assiette et eu recouvrement des con tribu*
tions, taxes, impôts et revenus publics ont
été récemment rattachés, par décret, au
ministère des finances. Cette décision pro-
voaue un gros émoi dans tels pays annexés
où la presse se lit l'écho du mécontente-
ment général. La présidence du Conseil fil
alors publier ce communiqué :
A la date du 5 janvier, M. le sous-secré-
taire d'Etat à a présidence du conseil a fait
savoir à M. 1-e commissaire général de la
République à Strasbourg qu'il avait prescrit
de différer provisoirement jusqu'à réception du
compte-rendu sommaire de la session du con-
seil consultatif. la publication du décret rat-
tachant au ministère des finances les services
chargés de J'assiette et du recouvrement des
contributions, taxes, impôts et revenus pu-
bics: mais que, par suite de l'oubli de son
ordre. le service central d'Alsace et de Lorraine
l'a fait paraître à l'Officiel du 4, sous la aate,
d'ailleurs inexacte. du 22 décembre, qui sera
rectifiée dans le numéro du 5, conformément
à l'original du décret. 1! lui fait également sa-
voir (qu'il regrette cette lPubIicalon préma-
turée, mais qu'il estime que le décret s'imposait
en raison des engagements pris par le gouver-
nement pour empêcher les. Chamlbres de prendre
des décisions plus radicales en ce qui concerne
îes services de Strasbourg et qu'il n'aurait pas
vouilu en tout cas, attendre la prochaine session
du conseil consultatif.
- Oubli d'un ordre, erreur de date, et avec
ça ? Ah ! la belle administration que l'ad-
ministration française.
Les instituteurs démissionnaires
sont-ils 95 ou 300 ?
Le Syndicat national des institutrices et
instituteurs et la Fédération de l'enseigne-
ment avaient annoncé qu'une. grand nom-
bre d'instituteurs étaient démissionnaires
des conseils départementaux. Il s'agissait
comme nous l'avons indiqué, de protester
contre la révocation d'une institutrice faite
contrairement à l'avis du consul- départe
mental. En l'espèce Marthe Bigot, institu-
trice parisienne d'opinion communiste. Les
nouvelles élections doivent se faire sur ce
principe. déjà admis dans les autres ensei.
gnements : Aucune révocation ne sera pos-
sible désormais sans avis favorable du
Conseil.
Or le chiffre de démissionnaires indiqué
était 300. Hier soir, le ministère de l'ins-
tiiutct'ion; pahl!': que communiquait la note
suivante où l'on remarquera ces mots ;
« parvenus jusqu'ici » :
« (Contrairement aux chiffres donnés par
différents journaux, quant aux démissions
ce conseillers, départementaux du corps
enseignant, survenues à la suite de la lVv-
cation de Mlle Marthe Bigot, les renseigne-
ments parvenus jusqu'ici au ministère de
l'Instruction publique donnent 95 démis-
sions au. lieu de 300 annoncées. »
Demain : rentrée parlementaire
Le programme des travaux. — Les interpellations.
La constitution fixe au deuxième mardi
de janvier la date d'ouverture de la session
ordinaire du Parlement français. C'est dono,
demain que la Chambre et le Sénat repren
dront leurs travaux.
Dans ces deux assemblées la premiers
séance, présidée par les doyens d'âge sera
consacrée à l'élection du bureau définitif.
AU. PALAIS-BOURBON
A la Chambre, c'est M. Siegfried, député
de la Seine-Inférieure, âgé de 85 ans, qui
prendra place au fauteuil présidentiel.
Après le discours d'usage, la Chambre
désignera, au scrutin secret, son président
pour l'exercice 1922.
D'ores et déjà, on peut prévoir que M,
Raoul Péret sera réélu sans concurrent.
Les quatre vice-présidents soriants : MM.
Arago, Raiberti, André Lefèvre. et Puech
seront également réélus.
MM. Saumande, Lenail et Duclaux-Mon
teil, questeurs, étant seuls candidats, il ns
peut y avoir de difficultés. Il n'y aura drf
changements que parmi les secrétaires
Deux sont rééligibles : MM. Taurines eii
Saget, six ne se représentent pas. Ce sont
MM. Maurisson, Barety, Erlich, Barthéle.
my, Payer et Paul Simon.
MM. iTaponnier, Bellet, et About briguent
la succession de M. Maurisson, du groupe
de l'Entente.
Ce groupe se réunit aujourd'hui pour de-
signer son candidat parmi ces .trois:
L'ORDRE DU JOUR
Après le discours de M. Raouil Péret, la
Chambre fixera son onçre du jour.
En premier lieu, elle voudra sans' doute
discuter Je budget des dépenses ''l'e;CO'liVI:U'
bles, pour lequel un douzième provisoire a
été. voté.
Il importe donc d'avoir mis ce budget sur
pied avant le 31 janvier, mais il est vrai-
semblable que cette discussion sera longue
et épineuse, car elle évoquera la politique
à suivrie vis-à-vis de l'Allemagne pour lil'
recouvrement de notre créance.
Presque tous les députés des régions U
bérées prendront la parole.
Les projets relatifs à la réorganisation
da l'armée seront ensuite mis en tête,
Mais comme ils sont fonction de ce qui
se nasse à Cannes, il est probable que la
Chambre voudra attendre la clôture de ta
conférence avant d'ien commencer la dis-
cussion. Elle s'ajournerait au mardi 17 ou
au jeudi 19.
LES INTERPELLATIONS
La Chambre, provisoirement satisfaite
des explications, fournies le 27 décembre
dernier par le président au Conseil sur cer-
tains points traités à la Conférence de
Washington et à l'entrevue de Londres, a
consenti à ajourner après le retour de Can-
nes les interpellations déposées en fin de
session. Elle a hâte d'être renseignée sur
les graves résolutions quii ont pu être pri-
ses par le Conseil Suprême, en os qui con-
cerne le contrôle des firmes allemandes,
les échéances de janvier et février, la re-
constitution économique de l'Europe cen-
trale, la conférence générale projetée pour
le mois de mars en Italile, l'accord d'Ango-
ra. les accords de Wiesbaden, celui du 13
aoùt, la question des sous-marins, l'allian-
ce'à quatre du Pacifique, etc.
Le débat sera très long. Treize interpella-
teurs sont inscrits : MM. Sembat, Bellet,
Margaine, de Chappedelaine, Engerand, Ca-
chin, de Baudry d'Asson, Messier, Marcel
Habert, Le Cour Grandmaison, Méritan,
Magne et Bonnet. D'autres interventions
sont à prévoir.
L'assaut contre le ministère sera ruce.
Les impatiences, longtemps contenues, se
déchaîneront avec fracas. Mais il est trop
tôt pour risquer sur l'existence du ca.Linêl,
un pronostic quelconque.
LA COMMEMORATION DE L'ARMISTICE
Par la loi du 9 novembre 1921, le Parle-
ment a décidé, on s'en souvient., quel « l'an-
niversaire de l'armistice, féte do la Vic-
toire et de la Paix; sera célébré le 11 no-
vembre, si c'est un dimanche, et, dans le
cas contraire, le dimanche suivant ».
Or, depuiis la promulgation de cette loi,
il s'est produit un fait nouveau ; les grou-
pements des anciens combattants ont,
d'une façon unanime, fait connaître par
des déclarations qù'à leur avis, aucune
date autre que celle eu 11 novembre ne
pouvait être annuellement attribuée à la
commémoration de l'armistice.
- Ía. §uit& çn 20 page).
LA CONFÉRENCE DE CANNES
On demanderait à l'Allemagne pour 1922
sept cents millions de marks-or
Le gouvernement de Berlin a composé la délégation qui doit partir
à Cannes. — Elle sera présidée par M. Rathenau, ,'.
——— « ———
La décision prise par le Conseil Suprême
de procéder à l'audition de représentants al-
lemands n'a provoqué aucun étonnement
dans les milieux de -la Conférence où elle
était prévue dès l'ouverture de la session.
La venue de M. Rathenau à Cannes avait
même, on se le rappelle, été annoncée.
A plusieurs reprises déjà, les Alliés ont eu
recours à la même procédure, conforme du
reste aux stipulations du traité, à Spa et à
Londres notamment.
Il est vraisemblable que le gouvernement
allemand sera tenu au courant officieusement
des intentions des Alliés afin de le mettre en
mesure de donner à ses délégués à Cannes
Il
M. Harvey, ambassadeur des Etats-Unis,
à côté d'un délégué japonais
les instructions nécessaires pour qu'ils pré-
sentent à la Conférence les précisions atten-
dues sur .la capacité de paiement du; Reich
et leS mesures: qu'il compte prendre en vue
de l'assainissement de sa situation financière.
Au préalable, • le Conseil, Suprême se sera
mis d'accord sur la'ligne de conduite à tenir
dans toute la question des réparations et des
garanties à exiger de l'Allemagne.
Les délégués du Reich ne pourront proba-
blement pas être entendus avant»mercredi ou
jeudi. ; D'ici - là, les conversations, d'experts
qui se poursuivent activement auront certai-
nement abouti. Actuellement, en effet, l'écart
entre les thèses en présence et quant aux ver-
sements. à exiger de l'Allemagne en 1922,
ne serait plus que de 200 millions de marks
or.
LES EXPERTS AU TRAVAIL
Cannes, 8 janvier. -. Le hall de l'hôtel
où sont installées les délégations ne pré-
sente pas ce matin l'animation accoutu-
mée. Les représentants alliés profitent du
repos dominical pour oxcursionner le long
de la Riviera qui, depuis plusieurs jours,
jouit d'un temps splenaide. Les journa-
listes eux-mêmes, dont l'activité ne s'est
pas ralentie un selul instant jusqu'ici, dé-
laissent leurs obligations professionnelles
pour aller visiter les sites des environs.
Toutefois, les experts financiers ont cf
matin une réunion qui sera suivie, à la fin
de l'après-midi, d'une entrevue des? minis-
tres spécialement c'hargés du problème ctea
réparations.
11 semble que toutes les délégations soient
acquises maintenant à une augmentation
c.es versements en espèces à réclamer de
l'Allemagne en 1922. Le mémorandum de
Londres prévoyait un paiement de W) mil
lions de marks or. Il serait porté à 700 mil
lions. Le point encore tein discussion actuel-
lement est la répartition de ceftte somme
entre lei puissances intéressées.
La France réclame pour sa part 300
millions de marks or sur lesquels, quant à
présent elle est déjà assurée de recevoil
environ la moitié. La plus grande partie
du reliquat serait attribuée à la Belgique,
en vertu de son droit de priorité.
LES « PREMIERS » CONFERENT
Cannes, 8 janvier.. — M. Briand a con-
féré longuement, à la fin (.;-el l'après-miai,
avec M. Lloyd George, a la villa Valetta.
L'entretien a porté sur les conditions dans
*
lesquelles un accord franco-britannique
pourrait, être. conclu en vus d'assuner lu
maintien de la paix en Europe.
M. Briand déjeunera demain avec le pre-
mier ministre anglais, au Golf Club et
il. poursuivra les conversations engagées
à ce sujet, qui, quoique n'étant pas encore
très avanctées, se présentent sous les aut.
Dices les plus favorables.
M. LOUIS DUBOIS A CANNES
Cannes, 8 janvier. — M. Louis Dubois.
président da la commission des répara
lions, arrivera demain à Cannes, où l'on.
déjà précédé sir John Bradbury, le mar-
quis Savago Raggi et M. Delacroix, ses
collègues britannique, italien et belge à 1q
même commission, qui, ainsi, sera au com-
plet e't en mesure de prêter aux gouverna
ments alliés le concours de cet organisme
en conformité avec le traité de Versailles.
INVITATION A L'ALLEMAGNE
Berlin, 8 janvier. — L'ambassadeur de
France a fait connaître ce matin, à 11
heures, à M. Wirth, en sa qualité de mi-
nistre allemand des affaires étrangères, le
texte du télégramme suivant, adressé à.
l'amtassade de France à Bêcliu par le
président du Conseil Suprême, avec mis
tion d'en retransmettre le contenu au gou-
vernement allemand. o
« Le Conseil Suprême aura sans doute
besoin d'entendre vos représentants dana
te courant de la semaine prochaine (du 8
au 15 janvier) : afin de gagner du temps,
nous suggérons que vos représentants se
rendent à Paris afin de s'y tenir prêts à
répondre à notre appel.
« Signé : Briand. »
A la suite de cette convocation, un Con-
seil de Cabinet s'est tenu dans l'après-mi-
di. Il s'iest occupé de la composition de la
délégation qui serait placée sous la direc-
tion politique de M. Rathenau et se com-
poserait da secrétaire du ministère d'Em-
pire des finances, M. Schrœder, ou seené-
taire d'Etat au ministère de l'Economie pu-
blique, M. Hirscth, eu secrétaire d'Etat
Bergmann. du secrétaire d'Etat, M. Fis-
cher, président de la « kriegslastenkommis-
sion », du directeur ministériel Trendelen-
berg et du secrétaire de délégation.. M.
Mardius.
LA PRIORITE BELGE
L' (c Etoile Belge » et la « Nation » pu.
blient les déclarations suivantes de M. Jas-
par, ministre des affaires étrangères d.,
Belgique, délégué à la Conférence de Can-
nes, sur la situation générale ;
Parlant de, la priorité telge.J M. Jaspar,
p. dit :
lIOn nous demande de renoncer à un pri-
vilège reconnu par tous nos allilés, nous ne
pouvons le faire. Nous pourrions, puisque
l'accord de Wiesbaden accorde à la Fran-
ce 1.250 millions en prestations en naturs,
demander que ces prestations soient tra-
duites en espèces et qu'on prit là-dessus
ce qui reste du sur la priorité belge. Nous
lie lte, rfiaisjons pas. Nous reconnaissons
l'accord de Wiesbaden à cause de la situa-
tion particulière de la France. Mais il faut
aussi que l'on reconnaisse nos besoins, nos
nécessités, étant donné ce que l'on consi<
dère que l'Allemagne peut payer en 192i
et en traduisant que tout oa qui peut ve
nir en espèces doit être pour nous.
- Alors, Monsieur 'le ministre, la Fran
ce ne pouvant abandonner uo centime cer
sommes qui devaient lui échoir en 1922'
avant la réduction des versements alle-
mands, oil yoyez-vous la possibilité d'ac-
cord ?
— Concluez voos-mêmes, répond M. Jas-
par. Les Ailemands vont venir^ ajoute la
ministre.
— Pas avant l'entent des alliés, inter-
rompons-nous.
M. Jaspar népond : « C'est vrai. Et alors
nous avons appuyé la thèse de M. Briand.
« Les Allemands vont venir et peut-être
verrons-nous s'ils peuvent payer davanta-
ge, quie quelques-uns estiment et que par-
ticulièrement les Anglais ne le supposent,
de la somme de deux milliards qu'actuelle-
ment on considère qu'ils peuvent seule-
ment donner en 1922 et la porter plus haut.
Peut-être pourrait-on satisfaire la Belgi-
que en même temps qua la France de-
meurerait satisfaite. Sans cela, c'est uno
impasse. -
« Nous ne pouvons rien abdiquer nr la
France non plus --
« Quant aux prestations en nature dont.
on voulait nous satisfaire, nous ne pouvons
accepter que des quantités minimes - de
charbon et rien d'autre, la Belgique étant
un pays principalement exportateur. » -
La visite en France
de la British Légion :
Les anciens combattants anglais '£
affirment leur volonté de né
jamais « lâcher » la France
Nantes, 8 janvier. — La Conférence orga-
nisée par l'Union des combattants: à l'occa-
sion de la visite des délégués de la British
Légion, a eu lieu hier matin à Nantes. Les
délégués des ministres de la guerre, de la
marine et des pensions, les autorités civiles
et militaires locales et un nombreux publw
y assistaient.
Des discours ont été prononcés'successi-
vement par MM. Mlinié, président de
l'Union des combattants de Nantes ; Tis
seyre et Bertrand, dies combattants de Pa-
ris, Tcutscb, et par M. Dudley Taylor, de
la British Légion.
M. Tisseyre a rappelé; l'amitié nouée sur
les champs de bataille entre les combattants
anglais .pt français et s'est élevé contre la
pensée que cette amitié puisse être ébranlée
par les nuages qui se sont élevés après la
victoire. « La présence ici des combattants
anglais est un gage de la solidarité et de
la durée de cette amitié. Elle est une certi-
lude que la France -pourra, toujours compter
sur l'Angleterre. Le veste n'est que de la
politique, et la politique ne divisera jamais
les combattants. »
M. Tisseyre, évoquant la pa:rt6c!patioh
de délégués allemands à la Conférence de
Cannes, annoncée, ce matin par les jour-
naux, déclare que les combattants n'accep-
tent cette participation qu'à la condition des
vainqueurs et en particulier des deux na-
tions alliées, l'Àngleterre, et la France.
L'AMITIE FRANCO BRITANNIQUE
Le major Dudley Taylor prenant ensui-
la parole développe à son tour cette pensée
qu'aucun nuage ne doit porter atteinte à l'a.
mitié franco-britannique qui sera vainement
combattue par deux forces combinées, la
propagande boche et l'ignorance. « Si les
Boches, dit-il, osaient encore violer la terre '.:.
sacrée où reposent nos morts couchés prèsr
de ceux de nos alliés, le peuple britannique
se lèverait comme un seul nomme car un
peuple qui a produit deux millions d'énga-
gés volontaires avant que le sôrjyicç obliga.
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