Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-01-06
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 janvier 1922 06 janvier 1922
Description : 1922/01/06 (N18654). 1922/01/06 (N18654).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
lg-. V- '-,
16 Nivôse, An 130. — N° 18654 Le numéro : QUINZE CENTIMES s Vendredi 6 janvier 1922. — N° ifiSC -
Fondateurs (1869)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Un ao Six mois Trcîsmoia
SEINE & S.-ET-OISE. 38 n 20 D 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 » 22 » 11 »
ETRANGER. 49 » 25 » 13 »>
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TRIBUNE LIBRE
La bataille de Cannes.
Le nom n'est pas trop
fort pour qualifier ce qui
va se passer là-bas. A plus.
de deux mille ans d'inter-
valle, c'est en ce lieu que
la Civilisation occidentale
va être contrainte de se
défendre contre la Mercante cosmopo-
lite.
Abandonnée par les Etats-Unis, sour-
noisement menacée par l'Allemagne pan-
germaniste, en butte aux ricanements
haineux de l'Italie, et peut-être même
de l'Espagne et de la Russie, la France
de M. Briand, sans autre appui que la
fidèle Belgique, est isolée en face de
l'Angleterre qui lui refusera son allian-
ce, ou qui en demandera un prix inac-
ceptable.
M. Briand est trop habile homme
pour avoir, dans une interview reten-
tissante, exposé son pays à une humi-
liation gratuite. A la veille du jour où
l'argent de l'étranger va créer en
France l'organe attitré 'de la politique
anglaise, il n'est pas mauvais de faire
taille rase de ses néfastes projets :
m Si M. Lloyd George dénonce une fois
de, plus l'impérialisme français, écrit
M. Emile Buré dans l'Eclair du 4 jan-
vier 1922, nous espérons que M. Briand
ne lui répondra plus en larmoyant, car
il doit maintenant comprendre que la
France, qui a tant et tant cédé déjà,
ne satisfera pas ses ennemis et ses
rivaux si elle ne va pas jusqu'à l'abdi-
cation totale. »
Ce qu'on va nous demander de con-
sentir, en effet, toute la presse le sait
et le dit : réduire les payements que
l'Allemagne nous doit à un demi-mil-
liard pour 1922, moins encore les
années suivantes ,
Ouvrir la Russie à l'Allemagne pour
absorber-sa production industrielle et
la détourner des autres débouchés, que
reprendrait l'industrie britannique ;
Enfin, retenez bien ceci : il nous fau-
drait évacuer la rive gauche du Rhin,
en échange d'une promesse d'interven-
tion de l'Angleterre au cas où nous
serions attaqués ; ce cas sera spécifié
sous de telles réserves que cette pro-
messe deviendra comme nulle et non
avenue.
Voilà ce qui est, certain dans les
requêtes de nos excellents Carthaginois.
Mais il est probable qu'ils nous deman-
deront en plus notre flotte sous-marine,
ou d'accepter une réglementation telle
pour son utilisation, en temps de guer-
re. que cette flotte sera comme inexis-
tante. Il est déjà question à Washing-
ton de nous faire renoncer totalement
à l'usage de nos croiseurs immersibles
contre les bâtiments de commerce,
même en sauvegardant les vies humai-
lies.
Nous aurons sans doute à revenir sur
ce sujet. Donc, ce que les Anglais de-
manderont, ou plutôt vont exiger, c'est
la réduction à zéro de nos créances,
l'ouverture de la Russie à la colonisa-
tion allemande, et l'évacuation de la
rive gauche du Rhin par les troupes
françaises.
Et cela ne nous sera pas demandé
gentiment ; je le répète, cela sera exi-
I}tL.. N'oublions pas qu'en Allemagne
an a distribué six millions de livrets
mililaires, qu'il y a des armes cachées
dans tous les coins.
L'Angleterre assisterait volontiers,
nssise aux fauteuils d'orchestre, au
spectacle de deux grandes puissances
continentales en venant aux mains et
s'entre-déchirant pour ses beaux yeux.
Elle leur fournira même, avec volupté,
du pétrole, du charbon, des vivres et
des armes, le tout au prix fort, au prix
de guerre ; la voilà bien, la solution
de la crise économique et du chômage
anglais ! Certes, nous serions vain-
queurs. Mais au prix de quelles fati-
gues, de quelles épreuves, de quelles
misères, de quel épuisement ?.
@@@ -
Pourtant, nous sommes à bout de
concessions.
L'article de M. Saint-Brice qui, dans
le Journal du 4, dénonce une fois de
plus la politique égoïste d'Albion ; ceux
de MM. René d'Aral dans le Gaulois,
Bainville dans l'Action Française, Phi-
louze dans le Cablogramme, Gaston
Jèze dans l'Ere Nouvelle, montrent que,
sans distinction d'opinion politique,
tout le monde commence, chez nous, à
voir clair. Qu'on tâche, enfin, de voir
grand et d'agir avec fermeté. Il y a
une , autre politique à suivre que celle
de l'agenouillement perpétuel devant le
Moloch de la nouvelle Carthage.
Il faut créer à la France un parti en
Allemagne ci nous concilier les citoyens
des Etats-Unis d'origine germanique.
Le discours de M, Briand. la veille
de son départ de Washington, fut, à
cet égard, d'une réelle habileté. Et il en
recueillit les fruits quand la presse de
M. Hearst. lors de la discussion sur les
sous-marins, marcha comme un seul
homme sur ce thème : « Il y a encore
au monde une nation qui n'est pas as-
servie à l'Angleterre, c'est la France ! »
En Allemagne aussi, les éléments de
ce parti existent, prêts à recommencer
la lutte pour la liberté des mers. Ces
éléments, ce sont les coloniaux, les
industriels non inféodés à Stinnes
(groupe Rathenau et autres), les an-
ciens Tirpitziens, les membres de l'an-
cienne Ligue maritime. Déjà Hambourg,
Brème, Lubeck et Stettin reprennent
leur prospérité. On construit à force
dans tous les chantiers de l'Allemagne.
Rendez à ces gens-là les colonies alle-
mandes, pour en extraire les matières
premières qui leur manquent, pour y
déverser le trop plein de leur popula-
tion, vous créez pour l'avenir la sou-
pape de sûreté qui a fonctionné de 1890
à 1914, vous abaissez largement la ten-
sion politique entre la France et l'Alle-
magne, vous fortifiez le gouvernement
modéré de Wirth et les hommes de
bonne volonté comme Rathenau.
Et il n'y a pas d'erreur possible : les
concessions que vous réclamez, que
vous exigez à votre tour, n'apparaissent
pas au peuple allemand comme ayant
été imposées à la France par l'Angle-
terre. -
La politique anti-allemande et har-
gneuse de Clemenceau a fait son temps.
Nous savons tous maintenant que l'en-
.nemi le plus redoutable, le plus acharné
de la France, n'est pas VAllemagne.
CATON (d'Armorique).
EDITORIAL
L J
Faux départ
Il n'en faut pas démor-
dre. L'œuvre de la paix
demeure inféconde, parce
que le ver était dans le
fruit de Versailles.
Vopinion publique, en
France a été faussée par
l'affirmation téméraire du ministre des
finances de M. Clemenceau : « VAlle-
gne paiera ! », alors que le misérable
traité ne nous donnait en propre ni
garantie de paiement, ni moyen cer-
tain de contrainte.
Un autre lascar de la bande à Cle-
menceau avouait, d'ailleurs, dans le
même temps : « Le traité ne vaudra que
par l'accord des Alliés ». Comme les
Alliés ont des points de vue divergents
et des intérêts immédiats opposés : con-
cluez.
Et maintenant c'est l'opinion publi-!
que mondiale (lui est faussée par une
,abominable gageure. On lui représente
la France comme une gêneuse atrabi-
laire qui, en rabâchant sa rengaine des
réparations, empêche seule la reconsti-
tution économique du monde et la res-
tauration du Paradis sur terre.
La France, qui lut si cruellement
mutilée, revêtirait peu 'à peu l'aspect
de ces grands blessés. qu'on disait
voués à l'admiration éternelle et à la
reconnaissance inaltérable des foules.
- Oui, me disait avec mélancolie
l'un d'eux : au début. nous étions les
« héros », et maintenant nous sommes
presque les em.deurs !
Aussi M. Lloyd George aurait-il une
idée ingénieuse. Pour achever de nous
attirer les sympathies des peuples, il
serait disposé à reviser les accords
financiers du 13 août dernier, où s'il-
lustra la néfaste incompétence de M.
Doumer. Et la transaction envisagée
aurait pour effet de ne pas arracher un
mark de plus aux Allemands, mais de
soutirer quelques millions aux Belges
sur leur créance privilégiée.
Ainsi, on obtiendrait de nous je ne
sais quelle concession nouvelle, en nous'
jetant une obole, soustraite à la sébille
de nos plus chers camarades de lutte.
de souffrance el de gloire.
Nous n'avons guère plus qu'une ami-
tié sincère dans le monde : la Belgique.
Si on la sacrifiait ?
Toul de même, nous n'allons liaS OM-
blier les forts de Liège pour la prome-
nade des Anglais !
EDMOND DU MESNIL.
- LE FAIT DU JOUR - f'
uE JOUR DES ROIS, JOUR DU PETIT TERME
--. M' sieu, c'est le propriétaire qui vient pour d'la galette.
On dit.
En Passant
Pitié pour les Parisiens !
L'heure d'Elé (l'heure Honorat) permettait à
l'Etat de réaliser une notable économie. On a
donc pensé à !a supprimer.
Pendez-vous, brave Honorât : les paysans ne
sympathisent nas avec votre heure, les parisiens
en supporteront les conséquences !
De son côté, la Compagnie des Autobus,
d'accord avec la ville, rêve d'alléger le porte-
monnaie, déjà trop plat, du pauvre citadin 1
(Car il est bien entendu que seuls, les pari-
siens doivent avoir Je triste honneur de crou-
ler sous !e poids des impôts, tandis que le
paysan croule sous le poids des granges.).
L'autobus, ce mastodonte-bolide va donc aug-
mente ses tarifs et réduire le nombre des
places en seconde, afin d'obliger les modestes
employés à voyager comme des bourgeois.
Le monstre obèse et dangereux coûtait déjà
6,35 centimes, une somme pour les petites
bourses ; surtout quand il s'agit de la répéter
plusieurs fois par jour. -
Seulement voila, tant d'étourdis, de mala-
droits et d'impotents sont écrasés* par l'autobus
emballé que, sans doute, la Compagnie n'arri-
verait jamais à payer les indemnités aux fa-
milles de ss victimes, si les rescapés, ses
clients, -- méritoires — n'acceptaient pas sa
nouvelle combinaison.
Bientôt les Parisiens qui vont à pied seront
munis d'un taximètre, modèle réduit, gracieuse-
ment offert par l'Etat. Mis bien en évidence
sur le nombril ils seront facilement vérifiés
par des inspecteurs qui relèveront la somme
marquée au compteur, délivreront un coupon
et toutes les semaines ces contribuables in-
trépides, iront verser « l'impôt du marcheur ».
Le « footing » étant devenu un sport difficile
par ces temps d'encombrements, il est juste que
ceux qui peuvent encore s'offrir ce luxe aient
aussi leur « taxe 0).
Au fait, je voudrais bien savoir ce qui ne
paiera pas en J022, ce sera beaucoup plus
simple que de savoir ce qui paiera.
Ah ! Parisiens, mps frères, si vous étiez
sages vous iriez aux champs mener la grande
vie.
4mmim
Autrefois
« Le truc a
Ubu-Roi, cette joyeuse farce, est-elle due
à Alfred Jarry ou à d'autres ? v
Ceci est le sujet de la discussion à la
mode.
Que le livre ait êlé écrit par des collé-
giens, qu'il ait eut un succès prodigieux à
l'époque, que çe soit véritablement l'œuvre
d'Alfred Jarry.
Saura-t-on jamais Vexacte vérité. ?
Ce qui est certain. c'est que Jarry fut
tout sa. vie un maître larceur.
Ainsi, quand il arriva au régiment, il fit
croire qu'il ne savait ni lire ni écrire et
s'exprima tellement bizarrement, qu'on la
classa avec les illettrés. Il finit par être
réformé pour « imbécilité précoce ».
Aujourd'hui
Blancs et noirs ,- -"
La haine du noir n'est pas prêt se s'é-
teindre en Amérique.
Ainsi, en Floride, un ecclésiastique an-
glais, fort respecté, se permit tout récem-
ment de prêcher le rapprochement entre
blancs et noirs et parla même du mariage.
Les nègres se précipitèrent sur lui et lui
lièrent les matns.
Se tournant alors vers les blancs. il ré-
clama d'eux l'exemple de la charité chré-
tienne.
Mal lui en prit. Les blancs le fustigèrent.
l'enduisirent cle goudron — et, supplice rat.
line, - le roulèrent dans les plumes.
Que conclure ? ,
LE TAPIN.
Election sénatoriale
Le collège électoral sénatorial du dépar-
tement de la Moselle se réunira au. chef-
lieu le dimanche 26 février, pour procéder
6 l'élection d'un sénateur, en remplacement
du chanoine: Collin, décédé.
Les conseils municipaux des communes
comprises dans le département sont convo-
quées pour le, dimanche' 22 janvier à l'effet
de nommer leurs délégués et suppléants en
vue de cette élection.
La vente au détail en territoires occupés
, 1" L
Bruxelles, 5 janvier. - La Haute corn-.
mission interalliée ides. territoires rhénans a
décidé de prolonger. ; jusqu'au 31 janvier,
1922, dans les mêmes conditions, l'autorisa-
tion d'appliquer en territoires occupés l'or-
donnance de politique allemande interdisant
la vente au détail aux étrangers ne résidant
pas dans ces territoires. •
Outrecuidance allemande
L'on sait que, par le traité de Versailles,
l'Angl'eterrc a été grassement servie en co-
toniés allemandes.
Aujourd'hui que l'Allemagne, grâce à la
continuelle zizanie des Alliés se relève avec
une rapidité inquiétante, tout le clan pan-
germaniste réclame à cor et à cris le retour
de certaines colonies. La Taeglisclie Runds-
chau, organe du parti populiste soulève la
question et affirme que certains milieux an-
glais se rendent, compter des erreurs commi-
ses dans la répartition des colonies alle-
mandes.
Mais, ce qu'il y a de plus extraordinaire
et vraiment d'un peu violent, c'est que ce
c'est point, aux colonies prises par les An-
glais qu'on en veut, mais bien aux quelques
morceaur de territoirei accordés à la France
et à la Belgique.
Dans les territoires acquis par la France,
écrit la Taeglische Rundschau, on commen-
ce à reconnaître qu'il serait désirable de
réintroduire l'administration allemande !
Et le journal continue en prenant à par-
tie également la Belgique et en demandant
la rétrocession de la partie de l'Afrique Oc-
cidentale allemande rattachée- au Congo
belge. •
Il faut avouer que, même en s'attendant
il@à la part de Berlin à toutes les audaces,
celle-là dépasse tout de même Un peu les
limites ! * , r la
Pour améliorer la circulation
nifférentes expériences relatives à la cir-
eulation vont être faites dans Paris, con-
formément aux avis favoirables donnés par
le conseil municipal -et d'accord avec les
déclarations de M. Leullier, préfet de police.
Ces essais concernent : 1° l'institution de
zones de sécurité appelées à remplacer le.s
fameuses bandes rouges ; 2° l'emploi do
gardes achevai, chargés de diriger les mou-
vements des voitures : 3° le « routage » des
camions et véhicules à marche lente ; 4° la
circulation à sens unique des tramways
place de l'Etoile ; 5° l'installation de signaux
dans les voies les plus passantes. C'est ce
dernier point qui constitue la plus impor-
tante des réformes envisagées et dont s'oc-
cupe activement le comité consultatif de la
circulation.
Selon les résultats obtenus, un nouveau
débat sera institué à la tribune du conseil
municipal sur cette question.
L'AFFAIRE VILGRAIN
On annonce que le dossier de l'affaire
Vilgrain sera vraisemblablement transmis
samedi prochain par le capitaine-rappor-
teur au général Penet, commandant le 201
corps d'armée, dont la décision sera con-
nue deux jours plus tard.
On déclare que si M. Ernest Vilgrain
est appelé, à comparaître devant le conseil
'de guerre, la salle habituelle du conseil
serait, en raison du nombre des témoins a
entendre, trop petite et qu'une démarche
serait faite auprès du procureur général
en vue d'obtenir que l'enceinte réservée à
la cour d'assises soit exceptionnellement
mise à la disposition des juges militaires.
Les grands hommes écrivent
Quel fantaisiste a donc dit : « N'écrivez
jamais 1 »
En tous cas les hommes d'Etat de ces der-
nières années d'histoire ne semblent pas sui-
vre, son conseil. Guillaume de Hohenzollern
publie des impressions d'avant-guerre pour
prouver que l'Allemagne est blanche des
fautes qu'on lui impute. Hindenburg livre
des souvenirs, ; tous les roitelets détrônés
et ministres à la retraite secouent la pous-
gitre du passé ; il n'est pas jusqu'à un an-
cien président de la République qui livre
très généreusement à la foule les fruits de
son expérience politique.
Et le président Wilson lui-même qu'on
disait malade et bien fatigué ressuscite pour
donner chaque semaine au New-York, Times
ses « Mémoires secrets » touchant la. con-
férence de Pari,.
Un membre de la Chambre des représen-
tants a fait connaître, à Ohio, qu'il présen-
terait une motion à l'effet d'empêcher cette
publication, en faisant ressortir qu'il, s'agit
de communications d'un fonctionnaire secret
et que le président Wilson, pendant la dis-
cussion du traité de paix s'est refusé d'e
soumettre, ces documents au Sénat.
D'autre part, la nouvelle d'après laquelle.
Wilson recevrait pour cette publication des
honoraires extrêmement élevés fait une-fâ-
cheuse impression et suscite dans toute la
presse américaine des commentaires irom-
ques.
POLITIQUE ETRANGERE
Le Conseil Suprême examine ce matin
la reconstitution de l'Europe
LA RÉUNION PRÉPARATOIRE DES EXPERTS FINANCIERS
Après l'entretien très cordial que MM.
Briand et Loucheur ont eu avec- M. Lloyd
George et sir Robert Horne.à la villa Maletta,
il ne semble pas que les idées échangées ré-
comment à Londres par' les deux premiers
ministres aient subi de modification isen-,
sible.
Le chef du gouvernement britannique se-
rait toujours animé dû désir de voir aborder
en premier lieu le problème de la reconsti-
tution- économique de l'Europe qui, suivant
lui, dominerait toute la question des répa-
rations. ■ • 1
Du côté français on reconnaît volontiers
que, dans une certaine mesure, la thèse bri-
tannique est fôlidéé: La crise économique
dont souffre le monde entier a eu .des réper-
cussions aussi en France où, pour ne citer
que ce seul exemple, nos exportations de
produits sidérurgiques se sont considérable-
ment ralenties..
Mais cette œuvre de reconstruction ne peut
s'accomplir que par étapes et elle demandera
de longs délais avant de donner les résultats
qu'on en attend. La France est résolue à
s'y associer, d'accord avec ses alliés. Toute-
fois, notre opinion publique estime que la
question des réparations dues par l'Allema-
gne doit rester indépendante des résolutions
d'ordre plus général qui pourraient être pri-
ses à cet égard. La France a'sur l'Allemagne
une créance dont le montant et les modali-
tés de paiements ont été fixés entre alliés
et acceptés par le Reich. De son règlement
dépend pour une large part l'équilibre bud-
gétaire du pays. Dans ces conditions, il
semble impossible qu'on demande à la Fran-
ce de consentir des sacrifices sur ce qui doit
lui revenir.
Enfin, il semble que la délégation britan-
nique soit hostile à toute procédure suppo-
sant, à l'égard de l'Allemagne, une mesure
éventuelle de contrainte. Elle n'accepterait
de renforcement des moyens de contrôle fi-
nancier sur le Reich que sous la condition
qu'il ne porte pas atteinte à sa souveraineté.
AVANT LE CONSEIL SUPRÊME
Par un train spécial v;efnant de Paris
sont arrivés, hier matin à Cannes, M. Dou-
mer, ministre des finances ; MM. Theunis
et Jaspar, président du conseil et ministre
des affaires étrangères de Bèlgique ; M.
Raineri, ministre italien des régions libé-
rées ; M. Salvago Raggi, représentant de
l'Italie à la commission ces réparations ;
le vicomte Ishii, ambassadeur du Japon à
Paris, ainsi que de nombreux experts.
Ils ont été salués sur le quai de la gare
par M. Loucheur et les autorités locales.
LA PREMIERE REUNION DES EXPERTS
Cannes, 5 janvier. — Ce matin, à 11 h. 30,
a eu lieu la première réunion des experts.
Y assistaient*: pour la France, MM. Lou-
cheur et Doumer ; pour la Grande-Breta-
A Cannes : Sir Robert Kindersley
Sir Worthington Evans et sa fille 1
gne, sir Laming Worthington Evans et siti
Robert Horne ; pour l'Italie, MM. Haineri
et Salvaggo Raggi ; pour la Belgique, MM.
Theunis et Jaspar. ,
Cette première réunion s'est poursuivie
jusqu'à une heure. Aucune communication
n'a été faite à l'issue de la séance. Lcsmi.
nistres français, a.nglais, italiens et belges
auront un nouvel entretien cet après-midi
fiur cette même question des réparations.
LA JOURNEE DE M. BRIAND
Cannes, 5 janvier. — Dans la matinée,
M Briand a travaillé avec les experts. n'
a fait ensuite une promenade sur la Croi-
sette avec M. Loucheur et le docteur Cha
tain.
A 12 h. 30, il est parti en automobile
pour aller déjeuner à la. villa Menier chez
le éÙ;.llcn'r de Seine-et-Marne.
Le premier ministre français a conféré
de i à 6 heures, à la villa Valetta, avec M.
Lloyd George. Il est rentré avec. M. Lou-
cheur à 5 h. 30 de l'après-midi.
ARRIVEE DU MARQUIS
DELL A TORRETTA
Cannes, 5 janvier. - Le marquis Della
Torretta, ministre des affaires étrangères
d'Italie, est arrivé cet aprs-midi à Cannes,
ù il- h. ;j), viiï Vintirnille. -
Il a été reçu sur le quai de la gare par
MM. Armand Bernard, préfet des Alpes-
Maritimes ; Carleron, chef adjoint du ca-
binet à la présidence du Conseil ; Brugère,
secrétaire d'ambassade, et Simon, chef de
cabinet du préfet.
Le marquis Della Torretta a été conduit
directement à l'hôtel, où il était attendu
par M. Bonomi, président du Conseil
d'Italie.
M. Liebrecht, consul général d'Italie à
Nice, l'a accompagné jusqu'à Cannes.
AUJOURD'HUI. CONSEIL SUPREME
Cannes, 5 janvier. — La première séan-
ce plénière de la Conférence aura lieu de-
main vendredi, à 11 heures, au Cercle Nau-
tique, sous la présidence de M. Aristide
Briand.
Elle sera consacrée à l'examen du pro-
blème de la reconstitution économique et
financière de l'Europe. Chacune des délé-
galions exposera son point de vue.
La question des réparations n'y sera pas t'
abordée, le travail préparatoire des experte
n'étant pas assez avancé.
Il est probable que la Conférence plé-
nière donnera officiellement mandat de
poursuivre leur étude technique aux mi-
nistres français, anglais, italiens et belgéa
qui, aujourd'hui, l'ont entreprise à titre
officieux. On croit généralement qu'ils l'au-
ront terminée dans la journée de samedi.
LES REPARATIONS ET L'ALLEMAGNE:
Berlin, 5 janvier. — La Kriegslasten
Kommission a remis le 4 au soir, à la com-
mission des réparations, une note où elle
annonce ia remise de la documentation re: -
jative aux questions posées par la note l.e
la commission des réparations en date au
2 novembre.
Elle déclare présumer qu'en raison de la
connexion qui existe entre les questions
posées par la note de la commission en date
du 10 décembre et les questions que le
Conseii va discuter, le gouvernement alle-
mand ne soulèvera aucune objection ea
s'abstenant actuellement ce plus amples
déclara lions.
La presse de drte réclame la convoca-
tion de la commission parlementaire dès
affaires étrangères afin que lie gouverne-
ment puisse s'expliquer devant elle.
LA PRIORITE BELGE
L'Etoile Belge publié une interview que
son envoyé spécial a eue à Cannes avec
M. Briand au sujet de la question de la
priorité blge. M. Briand lui a déclaré en
ponctuant ses phrases avec énergie :
« Jamais la France n'a sc-ngé un seul instant
à sacrifier la priorité belge. Ll France ne pren
dra sur ce terrain aucune résolution sans être
d'accord avec la Belgique. Je l'ai dit à Londres
à l'ambassadeur de Belgique en le priant de le
faire savoir à son gouvernement. Je m'étonne
que la presse belge ait cru devoir douter de
notre bonne foi. La France a toujours estimé
que la Belgique devait joue" le rôle de grande
puissance uu sein du conseil des alliés. La
Belgique a toujours été libre ;.elle a cru devoir
lors de l'accord du 13 août, accorder à rAn
gleterre 500 millions pour les frais de son occu*.
pation. C'était agir malgré nous, c'était à
son détriment et au nôtre. Elle nous isolait.
Et au fond si elle persiste dans cette voie, elle
risque de payer en fin de compte les pots cas -
"'{'s. La presse française nV rien dit au lende-
main du 13 août qui pût nuire à notre parfaite
amitié. Permettez-mo: de regretter que la
presse belge ait, ces temps derniers, suspecté
nos intentions. Si dans la question du mo*
ratorium, la Belgique est avec nous. l'Alle-
macne ne l'obtiendra pis. Si elle consent au
moratorium. elle affaiblira sans conteste son
droit de priorité. Je le répète, tout dépend
de la Belgique. La France ne sacrifiera rien
du droit de priorité belge, sans être d'accord
avec la Belgique, c'est donc de celle-ci sur.
tout que dépend le sort de la priorité. c
M. Loucheur, qui assistait à l'entretien, a
ajouté de son côté :
« Si M. Theunis défend à Cannes, avpc autant
d'énergie qu'a Bruxelles, la priorité belge,
la priorité sera respectée et la France sera
aux côtés de vos délégués » ':"
M. Briand, se levant, dit alors avec ani-
mation :
« Nous devons marcher en parfaite commu-
nauté de vues, nous y avons le même intérêt.
Nous sommes hostiles au moratorium à ac-
corder à l'Allemagne, je l'ai dit à M. Delacroix,
p-ésident de la commission des réparations. ,
Si la Belgique est avec nous en cette question,
contre l'Angleterre et l'Italie, il n'y aura point
de moratorium. »
M. Briand parla avec un accent de sin-
cérité vraiment communicative, s'animent
et appuyant sur ses phrases, comme pour
les imprimer dans la mémoire de son inter-
locuteur : —-
La Fédération des Fonctionnaires
a quitté la C. S. T. ,-.
r- 1 -
ELLE PREFERE RESTER NEUTRE
Depuis le 1er janvier dernier, la Fédé-
ration aes fonctionnaires n'est plus adhé-
rente à la C. G. T. La chose s'est faite sans
aucun bruit et nous ne l'apprlmes nous-
même que par l'organe du syndicat de
l'Enregistrement.
L'auteur de l'information ajoutait : « La
G G. T., comme nous l'avions malheureu-
.-.ement pressenti, s'est volatilisée momen-
tanément, s'est séparélei en deux tronçons
rivaux dont la Fédération ne saurait se-ré-
clamer. Ln. Fédération nationale des fonc-
tionnaires redevient neutre. »
Des que nous avons appris la nouvelle,
nous avons demandé à l'ua dîefs militants
les plus en vue de la fédération les com-
mentaires qui s'imposaient. Après -nous,
avoir prié de taire son nom, sa situation
étant des plus délicates, ce fonctionnaire
nous dit :
u Maintenir l'adhésion à la C. G. T. réfor-
miste, c'était provoquer la. scission dans de
nombreux syndicats. Unis, en effet, pour,
nne action corporative méthodique, nous
pouvions adhérer à la C. G. T. représen-
tant seule tous les travailleurs organisés
sans compromission avec leurs exploitants.
16 Nivôse, An 130. — N° 18654 Le numéro : QUINZE CENTIMES s Vendredi 6 janvier 1922. — N° ifiSC -
Fondateurs (1869)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Un ao Six mois Trcîsmoia
SEINE & S.-ET-OISE. 38 n 20 D 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 » 22 » 11 »
ETRANGER. 49 » 25 » 13 »>
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LE "R APPFf
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Rédaction 8t administration : Horl 24-90, 24-91.— Après 10 h. tu soir : Guitenberg 00-70
TRIBUNE LIBRE
La bataille de Cannes.
Le nom n'est pas trop
fort pour qualifier ce qui
va se passer là-bas. A plus.
de deux mille ans d'inter-
valle, c'est en ce lieu que
la Civilisation occidentale
va être contrainte de se
défendre contre la Mercante cosmopo-
lite.
Abandonnée par les Etats-Unis, sour-
noisement menacée par l'Allemagne pan-
germaniste, en butte aux ricanements
haineux de l'Italie, et peut-être même
de l'Espagne et de la Russie, la France
de M. Briand, sans autre appui que la
fidèle Belgique, est isolée en face de
l'Angleterre qui lui refusera son allian-
ce, ou qui en demandera un prix inac-
ceptable.
M. Briand est trop habile homme
pour avoir, dans une interview reten-
tissante, exposé son pays à une humi-
liation gratuite. A la veille du jour où
l'argent de l'étranger va créer en
France l'organe attitré 'de la politique
anglaise, il n'est pas mauvais de faire
taille rase de ses néfastes projets :
m Si M. Lloyd George dénonce une fois
de, plus l'impérialisme français, écrit
M. Emile Buré dans l'Eclair du 4 jan-
vier 1922, nous espérons que M. Briand
ne lui répondra plus en larmoyant, car
il doit maintenant comprendre que la
France, qui a tant et tant cédé déjà,
ne satisfera pas ses ennemis et ses
rivaux si elle ne va pas jusqu'à l'abdi-
cation totale. »
Ce qu'on va nous demander de con-
sentir, en effet, toute la presse le sait
et le dit : réduire les payements que
l'Allemagne nous doit à un demi-mil-
liard pour 1922, moins encore les
années suivantes ,
Ouvrir la Russie à l'Allemagne pour
absorber-sa production industrielle et
la détourner des autres débouchés, que
reprendrait l'industrie britannique ;
Enfin, retenez bien ceci : il nous fau-
drait évacuer la rive gauche du Rhin,
en échange d'une promesse d'interven-
tion de l'Angleterre au cas où nous
serions attaqués ; ce cas sera spécifié
sous de telles réserves que cette pro-
messe deviendra comme nulle et non
avenue.
Voilà ce qui est, certain dans les
requêtes de nos excellents Carthaginois.
Mais il est probable qu'ils nous deman-
deront en plus notre flotte sous-marine,
ou d'accepter une réglementation telle
pour son utilisation, en temps de guer-
re. que cette flotte sera comme inexis-
tante. Il est déjà question à Washing-
ton de nous faire renoncer totalement
à l'usage de nos croiseurs immersibles
contre les bâtiments de commerce,
même en sauvegardant les vies humai-
lies.
Nous aurons sans doute à revenir sur
ce sujet. Donc, ce que les Anglais de-
manderont, ou plutôt vont exiger, c'est
la réduction à zéro de nos créances,
l'ouverture de la Russie à la colonisa-
tion allemande, et l'évacuation de la
rive gauche du Rhin par les troupes
françaises.
Et cela ne nous sera pas demandé
gentiment ; je le répète, cela sera exi-
I}tL.. N'oublions pas qu'en Allemagne
an a distribué six millions de livrets
mililaires, qu'il y a des armes cachées
dans tous les coins.
L'Angleterre assisterait volontiers,
nssise aux fauteuils d'orchestre, au
spectacle de deux grandes puissances
continentales en venant aux mains et
s'entre-déchirant pour ses beaux yeux.
Elle leur fournira même, avec volupté,
du pétrole, du charbon, des vivres et
des armes, le tout au prix fort, au prix
de guerre ; la voilà bien, la solution
de la crise économique et du chômage
anglais ! Certes, nous serions vain-
queurs. Mais au prix de quelles fati-
gues, de quelles épreuves, de quelles
misères, de quel épuisement ?.
@@@ -
Pourtant, nous sommes à bout de
concessions.
L'article de M. Saint-Brice qui, dans
le Journal du 4, dénonce une fois de
plus la politique égoïste d'Albion ; ceux
de MM. René d'Aral dans le Gaulois,
Bainville dans l'Action Française, Phi-
louze dans le Cablogramme, Gaston
Jèze dans l'Ere Nouvelle, montrent que,
sans distinction d'opinion politique,
tout le monde commence, chez nous, à
voir clair. Qu'on tâche, enfin, de voir
grand et d'agir avec fermeté. Il y a
une , autre politique à suivre que celle
de l'agenouillement perpétuel devant le
Moloch de la nouvelle Carthage.
Il faut créer à la France un parti en
Allemagne ci nous concilier les citoyens
des Etats-Unis d'origine germanique.
Le discours de M, Briand. la veille
de son départ de Washington, fut, à
cet égard, d'une réelle habileté. Et il en
recueillit les fruits quand la presse de
M. Hearst. lors de la discussion sur les
sous-marins, marcha comme un seul
homme sur ce thème : « Il y a encore
au monde une nation qui n'est pas as-
servie à l'Angleterre, c'est la France ! »
En Allemagne aussi, les éléments de
ce parti existent, prêts à recommencer
la lutte pour la liberté des mers. Ces
éléments, ce sont les coloniaux, les
industriels non inféodés à Stinnes
(groupe Rathenau et autres), les an-
ciens Tirpitziens, les membres de l'an-
cienne Ligue maritime. Déjà Hambourg,
Brème, Lubeck et Stettin reprennent
leur prospérité. On construit à force
dans tous les chantiers de l'Allemagne.
Rendez à ces gens-là les colonies alle-
mandes, pour en extraire les matières
premières qui leur manquent, pour y
déverser le trop plein de leur popula-
tion, vous créez pour l'avenir la sou-
pape de sûreté qui a fonctionné de 1890
à 1914, vous abaissez largement la ten-
sion politique entre la France et l'Alle-
magne, vous fortifiez le gouvernement
modéré de Wirth et les hommes de
bonne volonté comme Rathenau.
Et il n'y a pas d'erreur possible : les
concessions que vous réclamez, que
vous exigez à votre tour, n'apparaissent
pas au peuple allemand comme ayant
été imposées à la France par l'Angle-
terre. -
La politique anti-allemande et har-
gneuse de Clemenceau a fait son temps.
Nous savons tous maintenant que l'en-
.nemi le plus redoutable, le plus acharné
de la France, n'est pas VAllemagne.
CATON (d'Armorique).
EDITORIAL
L J
Faux départ
Il n'en faut pas démor-
dre. L'œuvre de la paix
demeure inféconde, parce
que le ver était dans le
fruit de Versailles.
Vopinion publique, en
France a été faussée par
l'affirmation téméraire du ministre des
finances de M. Clemenceau : « VAlle-
gne paiera ! », alors que le misérable
traité ne nous donnait en propre ni
garantie de paiement, ni moyen cer-
tain de contrainte.
Un autre lascar de la bande à Cle-
menceau avouait, d'ailleurs, dans le
même temps : « Le traité ne vaudra que
par l'accord des Alliés ». Comme les
Alliés ont des points de vue divergents
et des intérêts immédiats opposés : con-
cluez.
Et maintenant c'est l'opinion publi-!
que mondiale (lui est faussée par une
,abominable gageure. On lui représente
la France comme une gêneuse atrabi-
laire qui, en rabâchant sa rengaine des
réparations, empêche seule la reconsti-
tution économique du monde et la res-
tauration du Paradis sur terre.
La France, qui lut si cruellement
mutilée, revêtirait peu 'à peu l'aspect
de ces grands blessés. qu'on disait
voués à l'admiration éternelle et à la
reconnaissance inaltérable des foules.
- Oui, me disait avec mélancolie
l'un d'eux : au début. nous étions les
« héros », et maintenant nous sommes
presque les em.deurs !
Aussi M. Lloyd George aurait-il une
idée ingénieuse. Pour achever de nous
attirer les sympathies des peuples, il
serait disposé à reviser les accords
financiers du 13 août dernier, où s'il-
lustra la néfaste incompétence de M.
Doumer. Et la transaction envisagée
aurait pour effet de ne pas arracher un
mark de plus aux Allemands, mais de
soutirer quelques millions aux Belges
sur leur créance privilégiée.
Ainsi, on obtiendrait de nous je ne
sais quelle concession nouvelle, en nous'
jetant une obole, soustraite à la sébille
de nos plus chers camarades de lutte.
de souffrance el de gloire.
Nous n'avons guère plus qu'une ami-
tié sincère dans le monde : la Belgique.
Si on la sacrifiait ?
Toul de même, nous n'allons liaS OM-
blier les forts de Liège pour la prome-
nade des Anglais !
EDMOND DU MESNIL.
- LE FAIT DU JOUR - f'
uE JOUR DES ROIS, JOUR DU PETIT TERME
--. M' sieu, c'est le propriétaire qui vient pour d'la galette.
On dit.
En Passant
Pitié pour les Parisiens !
L'heure d'Elé (l'heure Honorat) permettait à
l'Etat de réaliser une notable économie. On a
donc pensé à !a supprimer.
Pendez-vous, brave Honorât : les paysans ne
sympathisent nas avec votre heure, les parisiens
en supporteront les conséquences !
De son côté, la Compagnie des Autobus,
d'accord avec la ville, rêve d'alléger le porte-
monnaie, déjà trop plat, du pauvre citadin 1
(Car il est bien entendu que seuls, les pari-
siens doivent avoir Je triste honneur de crou-
ler sous !e poids des impôts, tandis que le
paysan croule sous le poids des granges.).
L'autobus, ce mastodonte-bolide va donc aug-
mente ses tarifs et réduire le nombre des
places en seconde, afin d'obliger les modestes
employés à voyager comme des bourgeois.
Le monstre obèse et dangereux coûtait déjà
6,35 centimes, une somme pour les petites
bourses ; surtout quand il s'agit de la répéter
plusieurs fois par jour. -
Seulement voila, tant d'étourdis, de mala-
droits et d'impotents sont écrasés* par l'autobus
emballé que, sans doute, la Compagnie n'arri-
verait jamais à payer les indemnités aux fa-
milles de ss victimes, si les rescapés, ses
clients, -- méritoires — n'acceptaient pas sa
nouvelle combinaison.
Bientôt les Parisiens qui vont à pied seront
munis d'un taximètre, modèle réduit, gracieuse-
ment offert par l'Etat. Mis bien en évidence
sur le nombril ils seront facilement vérifiés
par des inspecteurs qui relèveront la somme
marquée au compteur, délivreront un coupon
et toutes les semaines ces contribuables in-
trépides, iront verser « l'impôt du marcheur ».
Le « footing » étant devenu un sport difficile
par ces temps d'encombrements, il est juste que
ceux qui peuvent encore s'offrir ce luxe aient
aussi leur « taxe 0).
Au fait, je voudrais bien savoir ce qui ne
paiera pas en J022, ce sera beaucoup plus
simple que de savoir ce qui paiera.
Ah ! Parisiens, mps frères, si vous étiez
sages vous iriez aux champs mener la grande
vie.
4mmim
Autrefois
« Le truc a
Ubu-Roi, cette joyeuse farce, est-elle due
à Alfred Jarry ou à d'autres ? v
Ceci est le sujet de la discussion à la
mode.
Que le livre ait êlé écrit par des collé-
giens, qu'il ait eut un succès prodigieux à
l'époque, que çe soit véritablement l'œuvre
d'Alfred Jarry.
Saura-t-on jamais Vexacte vérité. ?
Ce qui est certain. c'est que Jarry fut
tout sa. vie un maître larceur.
Ainsi, quand il arriva au régiment, il fit
croire qu'il ne savait ni lire ni écrire et
s'exprima tellement bizarrement, qu'on la
classa avec les illettrés. Il finit par être
réformé pour « imbécilité précoce ».
Aujourd'hui
Blancs et noirs ,- -"
La haine du noir n'est pas prêt se s'é-
teindre en Amérique.
Ainsi, en Floride, un ecclésiastique an-
glais, fort respecté, se permit tout récem-
ment de prêcher le rapprochement entre
blancs et noirs et parla même du mariage.
Les nègres se précipitèrent sur lui et lui
lièrent les matns.
Se tournant alors vers les blancs. il ré-
clama d'eux l'exemple de la charité chré-
tienne.
Mal lui en prit. Les blancs le fustigèrent.
l'enduisirent cle goudron — et, supplice rat.
line, - le roulèrent dans les plumes.
Que conclure ? ,
LE TAPIN.
Election sénatoriale
Le collège électoral sénatorial du dépar-
tement de la Moselle se réunira au. chef-
lieu le dimanche 26 février, pour procéder
6 l'élection d'un sénateur, en remplacement
du chanoine: Collin, décédé.
Les conseils municipaux des communes
comprises dans le département sont convo-
quées pour le, dimanche' 22 janvier à l'effet
de nommer leurs délégués et suppléants en
vue de cette élection.
La vente au détail en territoires occupés
, 1" L
Bruxelles, 5 janvier. - La Haute corn-.
mission interalliée ides. territoires rhénans a
décidé de prolonger. ; jusqu'au 31 janvier,
1922, dans les mêmes conditions, l'autorisa-
tion d'appliquer en territoires occupés l'or-
donnance de politique allemande interdisant
la vente au détail aux étrangers ne résidant
pas dans ces territoires. •
Outrecuidance allemande
L'on sait que, par le traité de Versailles,
l'Angl'eterrc a été grassement servie en co-
toniés allemandes.
Aujourd'hui que l'Allemagne, grâce à la
continuelle zizanie des Alliés se relève avec
une rapidité inquiétante, tout le clan pan-
germaniste réclame à cor et à cris le retour
de certaines colonies. La Taeglisclie Runds-
chau, organe du parti populiste soulève la
question et affirme que certains milieux an-
glais se rendent, compter des erreurs commi-
ses dans la répartition des colonies alle-
mandes.
Mais, ce qu'il y a de plus extraordinaire
et vraiment d'un peu violent, c'est que ce
c'est point, aux colonies prises par les An-
glais qu'on en veut, mais bien aux quelques
morceaur de territoirei accordés à la France
et à la Belgique.
Dans les territoires acquis par la France,
écrit la Taeglische Rundschau, on commen-
ce à reconnaître qu'il serait désirable de
réintroduire l'administration allemande !
Et le journal continue en prenant à par-
tie également la Belgique et en demandant
la rétrocession de la partie de l'Afrique Oc-
cidentale allemande rattachée- au Congo
belge. •
Il faut avouer que, même en s'attendant
il@à la part de Berlin à toutes les audaces,
celle-là dépasse tout de même Un peu les
limites ! * , r la
Pour améliorer la circulation
nifférentes expériences relatives à la cir-
eulation vont être faites dans Paris, con-
formément aux avis favoirables donnés par
le conseil municipal -et d'accord avec les
déclarations de M. Leullier, préfet de police.
Ces essais concernent : 1° l'institution de
zones de sécurité appelées à remplacer le.s
fameuses bandes rouges ; 2° l'emploi do
gardes achevai, chargés de diriger les mou-
vements des voitures : 3° le « routage » des
camions et véhicules à marche lente ; 4° la
circulation à sens unique des tramways
place de l'Etoile ; 5° l'installation de signaux
dans les voies les plus passantes. C'est ce
dernier point qui constitue la plus impor-
tante des réformes envisagées et dont s'oc-
cupe activement le comité consultatif de la
circulation.
Selon les résultats obtenus, un nouveau
débat sera institué à la tribune du conseil
municipal sur cette question.
L'AFFAIRE VILGRAIN
On annonce que le dossier de l'affaire
Vilgrain sera vraisemblablement transmis
samedi prochain par le capitaine-rappor-
teur au général Penet, commandant le 201
corps d'armée, dont la décision sera con-
nue deux jours plus tard.
On déclare que si M. Ernest Vilgrain
est appelé, à comparaître devant le conseil
'de guerre, la salle habituelle du conseil
serait, en raison du nombre des témoins a
entendre, trop petite et qu'une démarche
serait faite auprès du procureur général
en vue d'obtenir que l'enceinte réservée à
la cour d'assises soit exceptionnellement
mise à la disposition des juges militaires.
Les grands hommes écrivent
Quel fantaisiste a donc dit : « N'écrivez
jamais 1 »
En tous cas les hommes d'Etat de ces der-
nières années d'histoire ne semblent pas sui-
vre, son conseil. Guillaume de Hohenzollern
publie des impressions d'avant-guerre pour
prouver que l'Allemagne est blanche des
fautes qu'on lui impute. Hindenburg livre
des souvenirs, ; tous les roitelets détrônés
et ministres à la retraite secouent la pous-
gitre du passé ; il n'est pas jusqu'à un an-
cien président de la République qui livre
très généreusement à la foule les fruits de
son expérience politique.
Et le président Wilson lui-même qu'on
disait malade et bien fatigué ressuscite pour
donner chaque semaine au New-York, Times
ses « Mémoires secrets » touchant la. con-
férence de Pari,.
Un membre de la Chambre des représen-
tants a fait connaître, à Ohio, qu'il présen-
terait une motion à l'effet d'empêcher cette
publication, en faisant ressortir qu'il, s'agit
de communications d'un fonctionnaire secret
et que le président Wilson, pendant la dis-
cussion du traité de paix s'est refusé d'e
soumettre, ces documents au Sénat.
D'autre part, la nouvelle d'après laquelle.
Wilson recevrait pour cette publication des
honoraires extrêmement élevés fait une-fâ-
cheuse impression et suscite dans toute la
presse américaine des commentaires irom-
ques.
POLITIQUE ETRANGERE
Le Conseil Suprême examine ce matin
la reconstitution de l'Europe
LA RÉUNION PRÉPARATOIRE DES EXPERTS FINANCIERS
Après l'entretien très cordial que MM.
Briand et Loucheur ont eu avec- M. Lloyd
George et sir Robert Horne.à la villa Maletta,
il ne semble pas que les idées échangées ré-
comment à Londres par' les deux premiers
ministres aient subi de modification isen-,
sible.
Le chef du gouvernement britannique se-
rait toujours animé dû désir de voir aborder
en premier lieu le problème de la reconsti-
tution- économique de l'Europe qui, suivant
lui, dominerait toute la question des répa-
rations. ■ • 1
Du côté français on reconnaît volontiers
que, dans une certaine mesure, la thèse bri-
tannique est fôlidéé: La crise économique
dont souffre le monde entier a eu .des réper-
cussions aussi en France où, pour ne citer
que ce seul exemple, nos exportations de
produits sidérurgiques se sont considérable-
ment ralenties..
Mais cette œuvre de reconstruction ne peut
s'accomplir que par étapes et elle demandera
de longs délais avant de donner les résultats
qu'on en attend. La France est résolue à
s'y associer, d'accord avec ses alliés. Toute-
fois, notre opinion publique estime que la
question des réparations dues par l'Allema-
gne doit rester indépendante des résolutions
d'ordre plus général qui pourraient être pri-
ses à cet égard. La France a'sur l'Allemagne
une créance dont le montant et les modali-
tés de paiements ont été fixés entre alliés
et acceptés par le Reich. De son règlement
dépend pour une large part l'équilibre bud-
gétaire du pays. Dans ces conditions, il
semble impossible qu'on demande à la Fran-
ce de consentir des sacrifices sur ce qui doit
lui revenir.
Enfin, il semble que la délégation britan-
nique soit hostile à toute procédure suppo-
sant, à l'égard de l'Allemagne, une mesure
éventuelle de contrainte. Elle n'accepterait
de renforcement des moyens de contrôle fi-
nancier sur le Reich que sous la condition
qu'il ne porte pas atteinte à sa souveraineté.
AVANT LE CONSEIL SUPRÊME
Par un train spécial v;efnant de Paris
sont arrivés, hier matin à Cannes, M. Dou-
mer, ministre des finances ; MM. Theunis
et Jaspar, président du conseil et ministre
des affaires étrangères de Bèlgique ; M.
Raineri, ministre italien des régions libé-
rées ; M. Salvago Raggi, représentant de
l'Italie à la commission ces réparations ;
le vicomte Ishii, ambassadeur du Japon à
Paris, ainsi que de nombreux experts.
Ils ont été salués sur le quai de la gare
par M. Loucheur et les autorités locales.
LA PREMIERE REUNION DES EXPERTS
Cannes, 5 janvier. — Ce matin, à 11 h. 30,
a eu lieu la première réunion des experts.
Y assistaient*: pour la France, MM. Lou-
cheur et Doumer ; pour la Grande-Breta-
A Cannes : Sir Robert Kindersley
Sir Worthington Evans et sa fille 1
gne, sir Laming Worthington Evans et siti
Robert Horne ; pour l'Italie, MM. Haineri
et Salvaggo Raggi ; pour la Belgique, MM.
Theunis et Jaspar. ,
Cette première réunion s'est poursuivie
jusqu'à une heure. Aucune communication
n'a été faite à l'issue de la séance. Lcsmi.
nistres français, a.nglais, italiens et belges
auront un nouvel entretien cet après-midi
fiur cette même question des réparations.
LA JOURNEE DE M. BRIAND
Cannes, 5 janvier. — Dans la matinée,
M Briand a travaillé avec les experts. n'
a fait ensuite une promenade sur la Croi-
sette avec M. Loucheur et le docteur Cha
tain.
A 12 h. 30, il est parti en automobile
pour aller déjeuner à la. villa Menier chez
le éÙ;.llcn'r de Seine-et-Marne.
Le premier ministre français a conféré
de i à 6 heures, à la villa Valetta, avec M.
Lloyd George. Il est rentré avec. M. Lou-
cheur à 5 h. 30 de l'après-midi.
ARRIVEE DU MARQUIS
DELL A TORRETTA
Cannes, 5 janvier. - Le marquis Della
Torretta, ministre des affaires étrangères
d'Italie, est arrivé cet aprs-midi à Cannes,
ù il- h. ;j), viiï Vintirnille. -
Il a été reçu sur le quai de la gare par
MM. Armand Bernard, préfet des Alpes-
Maritimes ; Carleron, chef adjoint du ca-
binet à la présidence du Conseil ; Brugère,
secrétaire d'ambassade, et Simon, chef de
cabinet du préfet.
Le marquis Della Torretta a été conduit
directement à l'hôtel, où il était attendu
par M. Bonomi, président du Conseil
d'Italie.
M. Liebrecht, consul général d'Italie à
Nice, l'a accompagné jusqu'à Cannes.
AUJOURD'HUI. CONSEIL SUPREME
Cannes, 5 janvier. — La première séan-
ce plénière de la Conférence aura lieu de-
main vendredi, à 11 heures, au Cercle Nau-
tique, sous la présidence de M. Aristide
Briand.
Elle sera consacrée à l'examen du pro-
blème de la reconstitution économique et
financière de l'Europe. Chacune des délé-
galions exposera son point de vue.
La question des réparations n'y sera pas t'
abordée, le travail préparatoire des experte
n'étant pas assez avancé.
Il est probable que la Conférence plé-
nière donnera officiellement mandat de
poursuivre leur étude technique aux mi-
nistres français, anglais, italiens et belgéa
qui, aujourd'hui, l'ont entreprise à titre
officieux. On croit généralement qu'ils l'au-
ront terminée dans la journée de samedi.
LES REPARATIONS ET L'ALLEMAGNE:
Berlin, 5 janvier. — La Kriegslasten
Kommission a remis le 4 au soir, à la com-
mission des réparations, une note où elle
annonce ia remise de la documentation re: -
jative aux questions posées par la note l.e
la commission des réparations en date au
2 novembre.
Elle déclare présumer qu'en raison de la
connexion qui existe entre les questions
posées par la note de la commission en date
du 10 décembre et les questions que le
Conseii va discuter, le gouvernement alle-
mand ne soulèvera aucune objection ea
s'abstenant actuellement ce plus amples
déclara lions.
La presse de drte réclame la convoca-
tion de la commission parlementaire dès
affaires étrangères afin que lie gouverne-
ment puisse s'expliquer devant elle.
LA PRIORITE BELGE
L'Etoile Belge publié une interview que
son envoyé spécial a eue à Cannes avec
M. Briand au sujet de la question de la
priorité blge. M. Briand lui a déclaré en
ponctuant ses phrases avec énergie :
« Jamais la France n'a sc-ngé un seul instant
à sacrifier la priorité belge. Ll France ne pren
dra sur ce terrain aucune résolution sans être
d'accord avec la Belgique. Je l'ai dit à Londres
à l'ambassadeur de Belgique en le priant de le
faire savoir à son gouvernement. Je m'étonne
que la presse belge ait cru devoir douter de
notre bonne foi. La France a toujours estimé
que la Belgique devait joue" le rôle de grande
puissance uu sein du conseil des alliés. La
Belgique a toujours été libre ;.elle a cru devoir
lors de l'accord du 13 août, accorder à rAn
gleterre 500 millions pour les frais de son occu*.
pation. C'était agir malgré nous, c'était à
son détriment et au nôtre. Elle nous isolait.
Et au fond si elle persiste dans cette voie, elle
risque de payer en fin de compte les pots cas -
"'{'s. La presse française nV rien dit au lende-
main du 13 août qui pût nuire à notre parfaite
amitié. Permettez-mo: de regretter que la
presse belge ait, ces temps derniers, suspecté
nos intentions. Si dans la question du mo*
ratorium, la Belgique est avec nous. l'Alle-
macne ne l'obtiendra pis. Si elle consent au
moratorium. elle affaiblira sans conteste son
droit de priorité. Je le répète, tout dépend
de la Belgique. La France ne sacrifiera rien
du droit de priorité belge, sans être d'accord
avec la Belgique, c'est donc de celle-ci sur.
tout que dépend le sort de la priorité. c
M. Loucheur, qui assistait à l'entretien, a
ajouté de son côté :
« Si M. Theunis défend à Cannes, avpc autant
d'énergie qu'a Bruxelles, la priorité belge,
la priorité sera respectée et la France sera
aux côtés de vos délégués » ':"
M. Briand, se levant, dit alors avec ani-
mation :
« Nous devons marcher en parfaite commu-
nauté de vues, nous y avons le même intérêt.
Nous sommes hostiles au moratorium à ac-
corder à l'Allemagne, je l'ai dit à M. Delacroix,
p-ésident de la commission des réparations. ,
Si la Belgique est avec nous en cette question,
contre l'Angleterre et l'Italie, il n'y aura point
de moratorium. »
M. Briand parla avec un accent de sin-
cérité vraiment communicative, s'animent
et appuyant sur ses phrases, comme pour
les imprimer dans la mémoire de son inter-
locuteur : —-
La Fédération des Fonctionnaires
a quitté la C. S. T. ,-.
r- 1 -
ELLE PREFERE RESTER NEUTRE
Depuis le 1er janvier dernier, la Fédé-
ration aes fonctionnaires n'est plus adhé-
rente à la C. G. T. La chose s'est faite sans
aucun bruit et nous ne l'apprlmes nous-
même que par l'organe du syndicat de
l'Enregistrement.
L'auteur de l'information ajoutait : « La
G G. T., comme nous l'avions malheureu-
.-.ement pressenti, s'est volatilisée momen-
tanément, s'est séparélei en deux tronçons
rivaux dont la Fédération ne saurait se-ré-
clamer. Ln. Fédération nationale des fonc-
tionnaires redevient neutre. »
Des que nous avons appris la nouvelle,
nous avons demandé à l'ua dîefs militants
les plus en vue de la fédération les com-
mentaires qui s'imposaient. Après -nous,
avoir prié de taire son nom, sa situation
étant des plus délicates, ce fonctionnaire
nous dit :
u Maintenir l'adhésion à la C. G. T. réfor-
miste, c'était provoquer la. scission dans de
nombreux syndicats. Unis, en effet, pour,
nne action corporative méthodique, nous
pouvions adhérer à la C. G. T. représen-
tant seule tous les travailleurs organisés
sans compromission avec leurs exploitants.
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