Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-10-06
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 octobre 1923 06 octobre 1923
Description : 1923/10/06 (N19291). 1923/10/06 (N19291).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
15 TEmmimzi AN 132. ir 19291 &n&&6 : fcïïïNzimNi^ samedi 6 octobre 1923. --N° tmt
Fondateurs (1869) :
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AUGUSTE VACQUERIE
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TRIBUN E LIBRE
: LETTRE DE BELGIQUE
- C>O
La grâce des Boches assassins. - La crise du parlemenfarisme
Les cléricaux et l'école publique
Bruxelles, 2 octobre. - (De notre cor-
respondant particulier.) —, L'opinion pu-
blique était en grande majorité pour
l-exécution des boches assassins du lieu-
tenant Graff. c'est indiscutable. Il a donc
fallu au ministre de la justice et au roi
tjuelque caractère pour ne pas céder aux
suggestions si compréhensibles des prin-
cipaux organes de la population. On ne
peut les en blâmer, au contraire. Nous ne
sommes plus en guerre et si nous travail-
lons à la paix réelle, nous devons nous
efforcer de détruire la mentalité de guer-
re. L'attitude prise par notre ays, le
grandira encore moralement. Après Jules
Destrée, Vandervelde avait cru néces-
saire d'écrire une lettre ouverte au roi.
Son avis était tout au moins inutile. Per-
sonne ne doutait de son opinion à cet
égard.
On fut bien lent à se prononcer et
peut-être croyait-on ainsi laisser s'apaiser
les premiers moments de colère, mais le
calcul était mauvais. On n'accuse déjà
que trop et le gouvernement et les Cham-
bres législatives de lenteurs qui agacent
les citoyens et que d'aucuns prétendent
être voulues. Car chez nous aussi, il y a
une crise du parlementarisme. Celle-ci ne
s'avère pas trop parce que, grâce au ca-
ractère volontaire du premier ministre
Theunis, notre ministère prend de temps
à autre une petite allure dictatoriale qui
donne satisfaction au public.
; Il n'en est pas moins vrai qu'il est ac-
tuellement connu de .tous qu'il existe
- dans nos Chambres législatives une pro-
portion énorme d'incapables, d'ignorants,
de propres à rien, et que le malheur est
que ces incompétents veulent quand mê-
me « iaire quelque chose ».
Aussi les influences extra-parlementai-
res se font-elles sentir de plus en plus, ce
qui est un réel danger pour la démocratie.
De plus, )ès réactionnaires ne manquent
pas d'en profiter pour discréditer le ré-
gime. Les partis politiques auront à s'oc-
cuper activement de la recherche d hom-
mes compétents et consciencieux si l'on
yeut éviter que le régime parlementaire
s'en aille plus encore à la dérive.
Que voulez-vous ? Il en est tant qui,
pour avoir mordillé quelques brins de ga-
zettes,
Se croient appelés à régir l'Univers, *
Et ne sont au fond que des ânes tout clairs.
Et c'est cela qui frappe tout le monde :
ïe premier primaire venu n'a qu'à monter
sur la table, gueuler plus fort que les au-
tres, dans certains milieux, on en fait un
sénateur ou un député et le voilà subi-
tement au courant de tout, décidant sans
hésiter des plus graves questions, résol-
vant sans sourciller les problèmes les plus
ardus, prophétisant à tort et à travers.
Nous l'avons bien vu dans la question de
la Ruhr. Ce qu'il y en avait des antiruh-
ristes qui, comme des perroquets d'une
même volière, répétaient les grands mots
de quelques chefs et ramenaient tout à
l'occupation de la Ruhr. Maintenant les
yoilà bien dépités. Le franc belge bais-
sait.. c'était la Ruhr, le franc remonte.
c'est encore la Ruhr, mais malheureuse-
ment pour eux, en sens contraire.
Quand nos chefs de parti auront-ils
la loyauté et le courage de dire à leurs
troupes que les choses de la politique ne
sont pas simples et qu'il est nécessaire
de jouir d'un esprit plus ou moins ency-
clopédique pour les bien comprendre et
juger Î. Croient-ils qu'ils se diminueraient
en pratiquant cette franchise ?
Pourquoi donner l'illusion au peuple
que le premier venu est en état de tran-
cher toutes lès questions ? N'est-ce pas
mettre à chaque instant en péril l'intérêt
bien. entendu de la collectivité ?
Jadis, nous nous complaisions à dénon-
cer toutes les hypocrisies de la société
actuelle. D nous faudra y ajouter l'hypo-
crisie politique. Et celle-ci n'est pas la
moindre car elle s'en prend à la racine
! même de l'évolution démocratique de la
société.
Combien sont-ils les mandataires pour
qui le bien public constitue le seul mobile,
le guide unique?
m
C'est la rentrée des écoles. Les cléri-
caux mettent toujours la même rage à dis-
créditer l'école neutre et n'épargnent au-
cun sacrifice pour en éloigner les enfants.
Les sociétés de libre pensée réagissent,
naturellement.
Qui disait que le cléricalisme avait dé-
sarmé ?
Dr Modeste TERWAGNE. -,
- Ancien membre
dtt la Ch&mbre des représentants.
- —
LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
LA CRISE ALLEMANDE
'1"
Tandis que la, vie politique et économi-
que est bouleversée, il parait que l'on
s'amuse fort, à Berlin. On y danse, on y
boit, non pas compte le voulait Montai-
gne, « à la française, à deux repas et
modérément », mais comme on sait boire
là-bas! Autant d'indices d'un esprit
public désabusé et désemparé.
Essayons de voir autre chose et de sai-
sir le sens et les ten-dances des événe-
ments actuels. La position du cabinet
Stresemann deuxième manière est dif-
ficile.' Durpoint de vite parlementaire, on
toit mal comment il pourra gouverner.
La « grande coalition » est dissoute. La
« petite coalition » (centre, populistes et
démodràteéj, qll,f'sout'iClidr(til dès lot.s le
chancelier, ne dispose pas, au ReiclUJútg,
d'une majorité suffisante. Les socialistes
sont irréductibles sur l'application de la
loi des huit heures. Ils accusent la grosse
industrie, appui du cabinet remanié,
d'avoir placé en devises les profits de ses
exportations et de vouloir faire suppor-
ter aux ouvriers, par un travail plus in-
tensif, plus prolongé et à peine plus ré-
munéré, tout le poids de la situation fi-
nancière. On doit donc s'attendre à une
opposition sérieuse des socialistes à la
nouvelle combinaison. -
Si M. Stresemann se trouve acculé, ce
sera la dictature. Mais n'est-ce pas déjà
la dictature que lui accorderaient le
vote des pleins pouvoirs et lamiso en vi-
gueur de l'article 48 de la Constitution
de Weimar ?.
Dictature ou gouvernement parlemen-
taire, directoire ou nÛnMtère, peu im-
porte le nom pourvu que l'ordre se ré-
tablisse à l'intérieur et dans les rapports
extérieurs. C'est ce qui importe le plus
à la grande industrie elle-même, et M.
Stinnes, homme d'affaires, doit bien
connaître l'interdépendance qui relie
plus étroitement qu'on ne le croit le mi-
nerai de Lorraine aux fours à coke de la
Ruhr. Il s'agit ici d'intérêts dont la claire
notion doit faire comprendre aux indus-
triels allemands la nécessité d'achemi-
ner vers la solution le problème des ré-
parations.
D'autre part, les déclarations de lord
Curzon à la Conférence des Dominions
peuvent exercer sur les négociations fll-
tures entre le Reich d'une part, et, de
l'auire, la France et la Belgique, une in-
fluence considérable. Berlin regarde at-
tentivement vers Londres et vers Paris.
Directoire ou ntinistère, le gouvernement
allemand ne définira pas son attitude
avant d'avoir écouté et médité les échos
de la voix qui parle sur les bords de la
Tamise.
G. PEYTAVI DE FAUGERES.
.n. i i,
L'« espionnée » renaîtrait-elle ?
On pouvait lire hier dans quelques jour-
naux un « filet » où il était dit à peu .près :
« La section de topographie du service
géographique de l'armée, aux Invalides, a
été sérieusement alertée mardi dernier. Le
lieutenant-coloucl de cette section apQrçut.
ce matin-là, sur lo coffre-fort placé dans son
bureau des traces de pesée. Des malfaiteurs
avaient tenté de forcer ce coffre-fort. Com-
me celui-ci contenait des documente impor-
tants, intéressant la défense nationale, on
so demandé si l'on ne ee trouve pas en pré-
sence d'une tentativo d'espionnage.
« Pleins pouvoirs ont donc' été donnés à
la police judiciaire pour éclaîrcir cette af-
faire. s>
Que diable ces malfaiteurs « mystérieux »
cherchaient-ils à la section topographique ?
De i'argent, il n'y en a pas ; mais on peut
y trouver des cartes d'état-major do ce mo-
dèle que l'on vend trente sous dans toutes
les librairies.
La manie do « l'espionnage » qui a cou-
nu de si beaux jours durant la guerro ro-
naîtrait-elle eubitement t - •'
La veule des fonds de commerce
Un fonds de commerce est-il, oui ou non,
un capital ?
Si oui, en vertu de quelle fantaisie l'ad-
ministration des finances prétend-elle assi-
miler à un revenu le bénéfice réalisé par la
cession d'un fonds de commerce ?
C'est la question que le Parlement aura
à discuter à la rentrée si, comme on aime
à n'en pas douter, il a â cceur.de discuter
et do voter une proposition de loi déposée
par 31. Crespcl, député du Nord, proposition
qui intéresse tous les commerçants fran-
çais.
M. Crcspcl - et d'ailleurs avec lui un
certain nombre de ses collègues. - demande
que « dans les ventes do fonds do commerce
ou d'industrie, la partie, du prix afférente
aux éléments incorporels et au matériel ne
soit passible ni do l'impôt cédulaire sur los
bénéfices commerciaux, ni de l'impôt géné-
ral sur le revenu. s»
Et voici quelques arguments tirés de son
« exposé des motifs » :
« (L'administration des finances, dit-il, a,
à plusieurs' reprises, émis la prétention de
•considérer la gain provenant de la rcalisa-
tfoxr d'un fonds de commerce, comme un""C
venu commercial susceptible d'être retenu
comme base de l'impôt qui frappe les reve-
nus de cette catégorie.
e Cela revient ir dire que le produit do
la vente d'un fonds de commerce est un re-
venu puisqu'on le frappe de l'impôt cédu-
laire et de l'impôt global sur le revenu.
C'est là une interprétation abusive dont
l'étrangeté et la fausseté paraissent éviden-
tes. Le « revenu », cela va do soi, cet un
« gain » qui « rovient » a des intervalles
périodiques et plus ou moins réguliers. Or,
il n'y a rien de plus exceptionnel que le gain
dont il s'agit. On ne vend pas tous les jours
ni même tous les ans son fonds de commer-
ce, on n'en fait pas un trafic. Pour préten-
dre IQ contraire, il faudrait torturer le sens'
grammatical du « mot revenu » et même le
bon sans-
•« Un réalité, la plus-value d'un fonds de
commerce est une augmentation de capital
et non pas un revenu. Autrement, il fau-
drait dire que les plus-values réalisées d'une
année à l'autre sur un immeuble, sur une
valeur mobilière, sont également des reve-
nus.
« Cette augmentation de capital est, au
surplus, aujourd'hui fictive, car elle résulte
en réalité de la baisse de la valeur de la
monnaie. Les fonds de commerce, comme les
marchandises, comme tout ne qui se ,"cd
ou s'achète, voient leur valeur augmentée
e». raison .et en proportion même de 1 Mrnlr/.
twfcioa du "pouvoir d'achat de l'argent don-
né en échange.
« Il faut observer aussi que, sur le prix de
cession d'un fondé de commerce, on a déjà
acquitté, au moment de la réalisation de la
natation. les droits d'enregistrement. L'im-
pôt a donc déjà été payé sur lo prix do ce
fonds.
< Pourquoi le commerçant autre que celui
qui fait profession d'acheter -des fonde de
commerce pour les revendre, le commerçant
ou l'industriel qui cède, pour se retirer des
affaires, son fonds ou son entreprise, serait-
il, lui, soumis à l'impôt sur le bénéfice qu'il
peut faire dans cette réalisation ? Sa situa-
tion est la même que celle, du contribuable
exerçant une profession libérale ou titulaire
de charge ou d'office ; 'la décision doit être
la mémo dans tous les cas qui sont similai-
res, et qui ne sont pas visés par les articles
30 et 33 de la loi du 31 juillet 1917. 1;
- Il paraît malaisé de réfuter cette argu-
mentation si claire. Attendons néanmoins
les explications du ministre -des finances.
LE CHAOS ALLEMAND
Le coup de barre à droite
de M. Stresemann n'a pas réussi
, OO&OO '■
Et on envisagerait de nouveau la formation d'un Cabinet de coalition
avec le concours des Socialistes
!Sur les flots agités de la politique alle-
mande la. barque de M. Stresemann paraît
flotter à la dérive. Malgré les efforts du nau-
tonnier qui gouvernait franchement vers la
droite, la voilà ramenée brusquement vers la
gauche.
Dans l'après-midi d'hier, les dépêches de
Berlin annonçaient que le fameux ministère
Ide « têtes », ou si on veut, - le Directoire
était constitué. On donnait même la compo-
sition suivante :
M. Stresemann, chancelier, prend les af-
faires étrangères;
M. Braums est ministre du travail;
M. Gessler conserve la Iteiçlis^ehr et on
lui adjoint l'intérieur;
M. Fuchs reste ministre des territoires oc-
cupés;
M. d'Oppen prend l'agriculture et le ravi-
-taillement.
Ce dernier est le seul élément nouveau du
cabinet. Président de l'Association des agri-
culteurs du Brandebourg, on le dit très bien
avec les nationalistes.
On ajoutait : M. 'Stresemann, qui paraît
s'orienter vers une dictature patronale
soutenue par la force armée, aurait l'inten-
tion, en présentant son nouveau cabinet au
Relchstag, de réclamer le droit de légiférer
par voie d'ordonnances en toute matière. Il
exigerait notamment celui do prendre toutes
les dispositions financières nécessaires pour
la réforme monétaire et pour la réalisation
do l'hypothèque sur la propriété privée au
bénéfice- dos réparations.
En compensation de ce sacrifice exigé du
capital, il imposerait d'importantes restric-
tions au droit des syndicats ouvriers et des
associations d'entreprises, ainsi que la sup-
pression do la. journée do huit heures sans
qu'une augmentation do salaire correspondit
à l'accroissement de la durée du travail.
Au cas où ce programme ne serait pas ap-
prouvé par le reichstag, il dissoudrait ras-
semblée.
Et maintenant tout est rompu, comme nous,
l'apprennent les télégrammes. de la. soirée :
COMBINAISON MORT.NEE
Berlin, S octpbre. - Le cabinet de per-
sonnalités dont le principe était hier /soir
admis et la réalisation près d'être achevée,
ect mort dans la matinée avant d'avoir vécu.
M. Stresemann avait l'intention de conser-
vcr dans son nouveau cabinet, tous les mi-
nistres appartenant aux partis populiste, dé-
mocrate et du centre, mais de replacer les
socialistes par des personnalités du monde
Mais après tes consultations do Ja soirée, M.
Schacht, directeur de la Darmstaeater bànk.
Mais après ses consultations de lasoirée. M.
Stresemann a dû rendre compte quo pareille
combinaison ne serait pas viable et que non
seulement il se heurterait à une opposition
ouverte des nationalistes pour-qui cette solu-
tion ne serait qu'une demi-mesure, mais en-
core à une opposition résolue des socialistes
et très probablement à la. mauvaise volonté
des démocrates et du centre.
En effet, M. Gessler, démocrate, mandé
à une heure avancée de la nuit par le chan-
celier, referait d'accepter le portefeuille de
la Reichswehr, dans cette sorte do supra-
parlement. Le chancelier a prié alors les
Biefs de partis, populiste, démocrate, socia-
sto et du centre, d'examiner s'il ne serait
pas possible de reconstituer l'ancienne coa-
lition gouvernementale. Les fractions se sont
réunies séparément ce matin au Reichstag.
Après une brève discussion, les démocrates
ont voté un ordre du jour ainsi conçu :
a 'La fraction démocrate du Reichstag in-
vite d'une façon preesante le. président du
Reich et le chancelier à faire des efforts
sérieux en vue de reconstituer la grande coa-
lition. Si ces efforts n'étaient pas faits, la
fraction démocrate ne serait pas en état d'ac-
corder sa confiance au nouveau ministère. ))
Cette décision a été portée immédiatement
à la connaissance de la fraction socialiste.
D'autre part, en vue de faciliter l'entente
avec les socialistes, la fraction du centre a
fait des concessions importantes et a propo-
sé notamment que la question de la durée
du travail ne serait pas mentionnée dans la
loi dite des pleins pouvoirs et que toutes
les questions de politique eociale ne soient
réglées par le gouvernement qu'en accord
avec une commission formée par le Reichstag.
En présence de l'attitude conciliante du centre
et des démocrates, le comité directeur de la
fraction socialiste a autorisé ses représen-
tants à négocier en vue de reconstituer la
grande coalition. Reste à savoir ce qui va se
passer chez les populistes. Il est certain que'
ia reconstitution de la grande coalition va
se heurter à une vive opposition chez certains
membres du parti; -bien que les éléments
d'une grande partie des populistes, se ren-
dant compte de la gravité de la crise et des
dangers qu'elle pourrait faire courir à l'unité
du ltcicb, soient disposés à retirer leurs exi-
gences inacceptables pour les socialistes, il
est douteux qu'ils entraînent la franche adhé-
sion de leurs collègues de 'l'aile droite. Ceux-
ci, mandatés par les industriels, ne parais-
sent guère disposés à cédfr sur une question
comme celle de la journée de huit heures.
Les socialistes, qui semblent désirer vi-
vement lo rétablissement de la grande coa-,
lition, devront faire d'importantes conces-
sions. - , -
Dans les couloirs du Reichstag, on esti-
me qu'une scission est inévitable chez les
populistes et le bruit court .même que plu-
sieurs députés populistes, parmi lesquels se
trouve M. Stinnes, auraient Tintent ion de
créer un nouveau parti, qui s'allierait avec
les nationalistes.
LA COALITION SE REFORME
Berlin, 5 octol.;ro.' - Après de laborieu-
ses délibérations, la fraction populiste ac-
cepte, à la fin de l'après-midi, le principo,
do la reconstitution de l'ancienne grande
coalition, mais, en ce qui concerne la loi
dite « des pleins pouvoirs », elle s'est pla-
cée sur le terrain du compromis trouvé dans
la proposition Braums-Hiiferding, relative à
la tournée de huit heures.
Le bruit court que les socialistes au-
raient déjà accepté cette solution à la con-
dition qu'il soit adjoint au ministre du tra-
vail un sous-secrétaire d'Etat membre du
parti socialiste qui serait consulté pour
l'élaboration de l'ordonnance relative à la
durée légale de la journée de travail et qui
surveillerait l'application de cette ordon-
na nee. -
Selon le « Servit, parlementaire socia-
liste », M Stresemann conservera tous los
ministreo de l' - îen cabinet, à l'exception
des titulaires des ministères de l'économie
publique et des financcs. Ces deux ministè-
res seraient réunis en un seul et confiés à
M. Schacht, directeur de la Banque de
Darmstad. Ce dernier aurait déjà accepté.
: L'ATTITUDE DE LA BAVIERE
Munich, 5 octobre. —Par un télégramme
qui Vient d'être publié dans la presse, le pré-
sident du conseil bavarois a invité le gouver-
nement du Reich à suspendre la perception
des nouveaux impôts votés par le Reichs-
tag.
D'autre part, le dictateur a obligé la suc-
cursale nurembourgeoise de la Reichsbank,
qui voulait transporter sou-dépôt d'or à Ber-
lin, à arrêter cet envoi et à décharger les
wagons déjà prêts à partir.
On considère 'que cet incident peut créer
un conflit de plus avec le Reich.
— ■■ .,.
Encore un avis à H. Chéron
Un vœu du conseil général
des Basses-Pyrénées
Sur la proposition do M. Camille Servat, le
conseil général odos Basses-Pyrénées, réuni
hors séance, a émis, 4 l'unanimité, le veen
suivant :
't. Quo, lorsque des communications éma-
nant d'un ministère sont, à grand renfort de
publicité, faites au public, le ministre qui les
fait s'entoure de renseignements assez précis
et assez incontestables pour que losdites
communications no risquent pas de troubler
inutilement la sécurité économique, du pays, »
— ■■ '■ ■ ? ç. I..
Prochaine suppression
du Commissariat général
d'Alsace-Lorraine
Strasbourg, 5 octobre. — Dans son numéro
do ce matin,, 1' « Echo d'Alsaco et de Lor-
raiu;) publie la note suivante ;
« Nous tenons do source sûro que le projet
do loi prévoyant la suppression du commissa-
riat général d'Alsace et de Lorraine pour le
ltr juillet 1924 sera soumis à la Chambre dès
la rentrée. Le gouvernement demandera la
discussion immédiate, - de façon que la loi
puisse être liquidée dans le plus bref délai
Ce projet de loi no parle par du conseil con-
sultatif; cela s'explique par le fait quo cette
institution n'a pas été créée par une lot, mais
par un décret qu'il suffira d'un décret pour
le supprimer. M. Cacaud, secrétaire général,
sera chargé, de la liquidation des services, >
KlV HONGRIE
L Impératrice Zila
songerait-elle
à restaurer ta monarchie?
New-York, G octobre. — Le correspondant
de ! la Chicago Tribune télégraphia do Ma-
drid, le 4 octobre : ,
«. Suivant des rapports, arrivés ici, l'ci-
impératrice Zita -d'Autriche, veuve du der-
nier monarque d'Habsbourg, a quitté San-
iSébastian pour Musnich, dans l'unique but
d'installer son fils sur le trône do son père.
Son intention serait de demander au kron-
prinz Rupprecht, qu'elle considère évidem-
ment conrmo devant (prochainement être le
véritable souverain de la Bavière, de l'aider
à mettre au pouvoir son jeune fils, le kron-
prinz Otto.
« Avec d'eux souverains catholiques, un
de chaque côté de l'Autriche, on paut facile-
ment imaginer les complications européen-
•netf qui en résulteraient.
« Le projet do l'ex-impératrice, de faire
ceindre à son fils la couronne do Saint-Es-
tèphe à Budapest, serait,; dit-on, fortement
appuyé financièrement par les milieux cléri-
caux et monarchistes espagnols, autrichiens,
hongrois, allemands et même français. L'in-
trépide veuve du- dernier emjpereur austro-
hongroie est, comme on le sait, une princesse
de la maison Bourbon-Parme, et, comme
telle, est toujours estimonarchistes français, malgré le rôle qu'a
joué pendant la guerre la maison d'Autriche.
« Lors ode la mort de son mari aux Ma
dères, l'état rpitoyablo où oUo se trouvait, avec
ses nombreux enfants, ainsi fiue le 'fait qu'elle
était f;ttr le point de devenir mère à nou-.
veau, excitèrent en Franco la sympathie et
la commisération générales.
« On rapporte ici quo la "brave et. ambi-
tieuse mère impératrice on exil avait créé
cet été, à San-Sébastian. une cour ou miuia.-
ture Pour son jeune fils Otto, - qui n'aura
'OJlie ans que le 20 novembre, - et l'y exer-
çait dans ses devoirs royaux, Ou sait aussi
qu'il existe encore en Hongrie un fort -cou-
rant on faveur de la restauration 'du jeune
monarque, qui porte le nom de François-
Joseph Otto - Marie -Antoine Chairles- MaXimi-
lien-Henri-SIxtie-Xavier - Fôlix-Renatus-'Louis-
Ga.ôtau-Pie-ignace. 11 naquit idailb 'la villa
Wartholz, près de ncichenau, en Autriche-,
eu 1912. y>
(11 n'est pas besoin d'ajouter que nous re-
produisons cette information sous les plus
espii'cies réserves.).
EST TA3VGrÊ3R?
L'Italie représentée
.; au règlement final
de celle délicate question
Londres, 5 octobre. — Dans les milieux bri-
tanniques, on assure que très probablement
un plein accord sera bientôt atteint quant
à la base d'une future conférence destinée
ù, régler le statut dénitif do Tanger. En ef-
fet, il avait été nécessaire, jusqu'à présent,
d'aplanir certains : obstacles tdont plusieurs
provenaient des divergences d'interprétations
données aux conventions plassées autrefois
au sujet du Maroc, par les trois puissances :
France, Grande-Bretagne et ).:tpa,gn6.
Les dernières conversations ayant, en
grande partie éclairci ces différents points,
la voio est maintenait plus libre et l'on es-
père que demain pourra avoir lieu la der-
nière séance préliminaire.
*
Et rItalie
L'Italie aurait fait part de son désir de Dû
pas être étrangère à la solution de la ques-
tion de Tanger.- On -fait valoir, dans les mi-
lieux britanniques, que; l'Italie étant uno
grande puissance méditerranéenne, il n'y a
pas de raison do ne pas l'admettre à jouer
unltôle dans l'élaboration du futur statut
do Tanger, si elle le désire.
Du reste, run article du Messaggero à cet
égard est assez suggestif. Ce journal déclare
quo l'Italie, grâce à. son activité diploma-
tique, doit assurer sa participation à la pro-
chaîne conférence -do Tanger. « Lo problè-
me, écrit-il, a un aspect militaire et écono-
mique. Pour que ce port ne soit pas trans-
formé en une nouvelle forteresse qui domi-
nerait, avec Gibraltar, l'entrée, occidentale de
la Méditerranée, il faut que l'internationa-
lisation et la neutralisation du port soient
acceptées. C'est seulement par là que tous
les pays pourront trouver, eu Tanger, un port
non gardé par des personnes intéressées et
qui permettra à, leur commerce de circuler
sans difficulté. En même tempe, Tanger pour-
ra devenir marché ouvert à la libre concur-
rence do toutes les nations.
LIRE EN DERNIERE HEURE
LE DISCOURS DE LORD CURZON
A LA CONFERENCE IMPERIALE
lui trois cRoIs milLi cgmjSBS
M. Mussolini est un homme qui aime Tes vas-
ks entreprises, on le sait du reste, On! peut lui
dénier bien des qualités, mais je doute que ses
adversaires eux-mêmes lui refusent la hardiesse,
Il a transformé son pays de fond en comble,
bouleversé des errements condamnables et chan-
gé proprement l'ordre des choses au moyen de
ses chemises noires.
Il vient de le proclamer lui-même dans une
déclaration retentissante, parue hier dans l'Echo
Je Paris, et qui ne manquera certainement pas
de susciter de nombreux commentaires. Il en avait
plusieurs centaines de mille à sa disposition, de
ces chemises noires, et je suis certain que cette
firme nouvelle dont l'Italie se réclame a dû en
faire pâiir une autre bien connue des mères de
famine en France.
Ne croyez pas cependant, bonnes gens, qUe ce
soit la seule vertu intrinsèque de ces chemise*
qui lui ait valu la victoire. C'est que dans ces
chemises, il y avait des hommes et des hommes
bien déterminés à ne pas se contenter, comme le
sage de l'antiquité, de ce seul bien pour se dé-
clarer heureux. Ils voulaient des institutions noir-
velleS, plus droites, plus nationales, plus fermes.
et ils les ont obtenues.
, Mais ils ont fait école et tous les partis en
Italie ont voulu avoir aussi leurs chemises. Leur
erreur fut de croire que tout le secret résidait
dans la vertu même de l'étoffe. Ce fut une florai-
son inouïe de chemises de toutes les couleurs :
bleues, rouges, blanches, kaki, etc., etc. Tout le
monde était en chemise et l'on pouvait du moins
savoir à coup sûr ceux qui appartenaient â l'ar-
mée rouge, à l'armée bleue, à l'armée blanche.
Tous ces gens-là se trompaient grossièrement,
ignorant que la vertu des fascistes consiste dans
la couleur noire de la chemise. M. Mussolini
vien de leur dessiller enfin les yeux. Il ne savait
plus dans ce désordre à quelles chemises se vouer
et, dans un moment d'irritation bien compréhensi-
ble, il a crié : « Plus de chemises ! ».
Il ne s'adressait qu'aux hommes, bien entendu!
Et, bien entendu aussi, cette prohibition catégo-
rique ne visait pas les chemises noires, auxquel-
les il a vraiment trop d'obligation pour se mon-
trer ingrat. ,
Il les a donc conservées en les transformant en
milices.- Il en a 300.000, ce qui est déjà coquet
comme garde du corps; mais sachez qu'il pour-
rsit du jour au lendemain, en frappant le sol
du pied, en faire surgir sur-le-champ 800.000.
Et dire qu'on accuse la France d'impérialis-
me! Je comprends maintenant pourquoi l'Italie
clame plus haut et plus fort que jamais son vieil
adage : Italia. fara da se! Elle a œ..qwH Dans
ce pays les noirs jouent et gagnent.
Ch. TARDIEU.
L'AFFAIRE DE JANINA
La commission d'enquête proteste
contre le verdict de la C. D. A.
Londres, 5 octobre. — Lo rédacteur di-
plomatique du « Daily Telegraph » ap-
prend que le président japonais et les mem-
bres français et britanniques de la mission.
d'enquête de Janina, ne sont pas satisfaits
do la décision de la Conférence des ambas-
sadeurs de mettre fin à l'enquête et deman-
dent uno audience à la Conférence pour ex-
poser leurs motifs.
Ils s'étonnent, dit le rédacteur, que lai
Conférence des ambassadeurs n'ait teûfJ. àu-
cun compte réel de leurs rapports qui cons-
tataient l'impossibilité actuelle d'identifier
les meurtriets du général Tcllin, et par
suite, libéreraient le gouvernement grec da
la. responsabilité do l'attentat.
——————————— ) .+ ———————— —.
Des torpilles éclatent
dans un appartement
à Courbevoie
Une femme est tuée
Ce n'est pas que les avertissements aient
manqué à tous ceux qui avaient dans, leur
appartement dos engins rapportés du front.
On "lur a répété cent fols de se méfier. Les
incrédules se rendront-ils cette fois à l'évi-
dence en apprenant l'horrible accident dont
vient d'être victime, à Courbevoie, Mma
veuve Gras, qui occupe un appartement au
deuxième étage de l'immeuble u* 1, rue des
Saules.
Avant-hier soir, vers 10 heures 50. on en-
tendit tout à. coup une violente explosion,
un fracas de vitres, des cris. On se précipite
chez Mme Gras, où l'on trouva. lat pauvre
femme, blesaée, expirante, au milieu, des dé*
bris d'une chambre saocagée.
M. Rauilhac, qui habite le rez^de-chaueséA,
et qui fut le premier témoin de cet accident
fait le Técit suivant :
L'accident
L'appartement du second étage, occupé par
Mme veuve Gras, rentière, âgée do 52 ans, et
ses deux petits-enfants. était envahi, lorsque
nous. arrivâmes, par une forte odeuT de pou*
dre. La cheminée do la chambre à coucher
do Mme Gras avait volé -en éclats, les vitre
étaient pulvérisées, la cloison, séparant la
chambre de ila rentière do celle de ses petits-
enfants était effondrée et, sur des murs, sur
le plafond, des projectiles avaient laissé de
longues traces. Le mobilier était en partie
détruit et, sur le parquet, Mme Gras gisail
inanimée, couverte do blessures, dont une
profonde au ventre.
Aidés de deux agents accourus sur IM.,
lieux, nous déposâmes la victime sur son
lit ; mais quelques minutes après elle ren-
dait lo dernier soupir.
Les enfants sains et saufs 7
- Par miracle, André Gras, âg £ >de neuf ans,
« Lina Marotte, âgée de dix ans, petits-en-
fants de !a rentière, étalent indemnes. Mais,
épouvantés, ils poussaient des cris déchi-
rants.
La petite Lina nous expliqua qu'au moment
où sa grand'mère faisait du feu. elle se trou-
vait auprès d'elle, qu'uno explosion s'était
produite et qu'elle aVl}it eu le temps de fg
réfugier dans 14 chambre voisine, échappant
ainsi à la mort.
M. Moreau, commissaire de police, proeé
nia à uno enquête, IL apprit que Mme rai
Fondateurs (1869) :
,. , VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
l'i t six mois Tmb Wi
fiBUTC £ S.-ET-OrSB. ■. r 38 2> 20 » 10 2>
FEAXCŒ & COLOSIES. 41 » 22 » 11 »
ExaAjrGEli 49 » 25 » 13 »
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Rédacteur en chef :
CHARLES BRIAND
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38, boule vsLrd CIO S-tra.sbourg-.J:?.A.RIS-XB
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES :
Rédaction et iMstiititD : Nord 24-90. 24-91. — Après <0 keves du soir : loquette 84-93
TRIBUN E LIBRE
: LETTRE DE BELGIQUE
- C>O
La grâce des Boches assassins. - La crise du parlemenfarisme
Les cléricaux et l'école publique
Bruxelles, 2 octobre. - (De notre cor-
respondant particulier.) —, L'opinion pu-
blique était en grande majorité pour
l-exécution des boches assassins du lieu-
tenant Graff. c'est indiscutable. Il a donc
fallu au ministre de la justice et au roi
tjuelque caractère pour ne pas céder aux
suggestions si compréhensibles des prin-
cipaux organes de la population. On ne
peut les en blâmer, au contraire. Nous ne
sommes plus en guerre et si nous travail-
lons à la paix réelle, nous devons nous
efforcer de détruire la mentalité de guer-
re. L'attitude prise par notre ays, le
grandira encore moralement. Après Jules
Destrée, Vandervelde avait cru néces-
saire d'écrire une lettre ouverte au roi.
Son avis était tout au moins inutile. Per-
sonne ne doutait de son opinion à cet
égard.
On fut bien lent à se prononcer et
peut-être croyait-on ainsi laisser s'apaiser
les premiers moments de colère, mais le
calcul était mauvais. On n'accuse déjà
que trop et le gouvernement et les Cham-
bres législatives de lenteurs qui agacent
les citoyens et que d'aucuns prétendent
être voulues. Car chez nous aussi, il y a
une crise du parlementarisme. Celle-ci ne
s'avère pas trop parce que, grâce au ca-
ractère volontaire du premier ministre
Theunis, notre ministère prend de temps
à autre une petite allure dictatoriale qui
donne satisfaction au public.
; Il n'en est pas moins vrai qu'il est ac-
tuellement connu de .tous qu'il existe
- dans nos Chambres législatives une pro-
portion énorme d'incapables, d'ignorants,
de propres à rien, et que le malheur est
que ces incompétents veulent quand mê-
me « iaire quelque chose ».
Aussi les influences extra-parlementai-
res se font-elles sentir de plus en plus, ce
qui est un réel danger pour la démocratie.
De plus, )ès réactionnaires ne manquent
pas d'en profiter pour discréditer le ré-
gime. Les partis politiques auront à s'oc-
cuper activement de la recherche d hom-
mes compétents et consciencieux si l'on
yeut éviter que le régime parlementaire
s'en aille plus encore à la dérive.
Que voulez-vous ? Il en est tant qui,
pour avoir mordillé quelques brins de ga-
zettes,
Se croient appelés à régir l'Univers, *
Et ne sont au fond que des ânes tout clairs.
Et c'est cela qui frappe tout le monde :
ïe premier primaire venu n'a qu'à monter
sur la table, gueuler plus fort que les au-
tres, dans certains milieux, on en fait un
sénateur ou un député et le voilà subi-
tement au courant de tout, décidant sans
hésiter des plus graves questions, résol-
vant sans sourciller les problèmes les plus
ardus, prophétisant à tort et à travers.
Nous l'avons bien vu dans la question de
la Ruhr. Ce qu'il y en avait des antiruh-
ristes qui, comme des perroquets d'une
même volière, répétaient les grands mots
de quelques chefs et ramenaient tout à
l'occupation de la Ruhr. Maintenant les
yoilà bien dépités. Le franc belge bais-
sait.. c'était la Ruhr, le franc remonte.
c'est encore la Ruhr, mais malheureuse-
ment pour eux, en sens contraire.
Quand nos chefs de parti auront-ils
la loyauté et le courage de dire à leurs
troupes que les choses de la politique ne
sont pas simples et qu'il est nécessaire
de jouir d'un esprit plus ou moins ency-
clopédique pour les bien comprendre et
juger Î. Croient-ils qu'ils se diminueraient
en pratiquant cette franchise ?
Pourquoi donner l'illusion au peuple
que le premier venu est en état de tran-
cher toutes lès questions ? N'est-ce pas
mettre à chaque instant en péril l'intérêt
bien. entendu de la collectivité ?
Jadis, nous nous complaisions à dénon-
cer toutes les hypocrisies de la société
actuelle. D nous faudra y ajouter l'hypo-
crisie politique. Et celle-ci n'est pas la
moindre car elle s'en prend à la racine
! même de l'évolution démocratique de la
société.
Combien sont-ils les mandataires pour
qui le bien public constitue le seul mobile,
le guide unique?
m
C'est la rentrée des écoles. Les cléri-
caux mettent toujours la même rage à dis-
créditer l'école neutre et n'épargnent au-
cun sacrifice pour en éloigner les enfants.
Les sociétés de libre pensée réagissent,
naturellement.
Qui disait que le cléricalisme avait dé-
sarmé ?
Dr Modeste TERWAGNE. -,
- Ancien membre
dtt la Ch&mbre des représentants.
- —
LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
LA CRISE ALLEMANDE
'1"
Tandis que la, vie politique et économi-
que est bouleversée, il parait que l'on
s'amuse fort, à Berlin. On y danse, on y
boit, non pas compte le voulait Montai-
gne, « à la française, à deux repas et
modérément », mais comme on sait boire
là-bas! Autant d'indices d'un esprit
public désabusé et désemparé.
Essayons de voir autre chose et de sai-
sir le sens et les ten-dances des événe-
ments actuels. La position du cabinet
Stresemann deuxième manière est dif-
ficile.' Durpoint de vite parlementaire, on
toit mal comment il pourra gouverner.
La « grande coalition » est dissoute. La
« petite coalition » (centre, populistes et
démodràteéj, qll,f'sout'iClidr(til dès lot.s le
chancelier, ne dispose pas, au ReiclUJútg,
d'une majorité suffisante. Les socialistes
sont irréductibles sur l'application de la
loi des huit heures. Ils accusent la grosse
industrie, appui du cabinet remanié,
d'avoir placé en devises les profits de ses
exportations et de vouloir faire suppor-
ter aux ouvriers, par un travail plus in-
tensif, plus prolongé et à peine plus ré-
munéré, tout le poids de la situation fi-
nancière. On doit donc s'attendre à une
opposition sérieuse des socialistes à la
nouvelle combinaison. -
Si M. Stresemann se trouve acculé, ce
sera la dictature. Mais n'est-ce pas déjà
la dictature que lui accorderaient le
vote des pleins pouvoirs et lamiso en vi-
gueur de l'article 48 de la Constitution
de Weimar ?.
Dictature ou gouvernement parlemen-
taire, directoire ou nÛnMtère, peu im-
porte le nom pourvu que l'ordre se ré-
tablisse à l'intérieur et dans les rapports
extérieurs. C'est ce qui importe le plus
à la grande industrie elle-même, et M.
Stinnes, homme d'affaires, doit bien
connaître l'interdépendance qui relie
plus étroitement qu'on ne le croit le mi-
nerai de Lorraine aux fours à coke de la
Ruhr. Il s'agit ici d'intérêts dont la claire
notion doit faire comprendre aux indus-
triels allemands la nécessité d'achemi-
ner vers la solution le problème des ré-
parations.
D'autre part, les déclarations de lord
Curzon à la Conférence des Dominions
peuvent exercer sur les négociations fll-
tures entre le Reich d'une part, et, de
l'auire, la France et la Belgique, une in-
fluence considérable. Berlin regarde at-
tentivement vers Londres et vers Paris.
Directoire ou ntinistère, le gouvernement
allemand ne définira pas son attitude
avant d'avoir écouté et médité les échos
de la voix qui parle sur les bords de la
Tamise.
G. PEYTAVI DE FAUGERES.
.n. i i,
L'« espionnée » renaîtrait-elle ?
On pouvait lire hier dans quelques jour-
naux un « filet » où il était dit à peu .près :
« La section de topographie du service
géographique de l'armée, aux Invalides, a
été sérieusement alertée mardi dernier. Le
lieutenant-coloucl de cette section apQrçut.
ce matin-là, sur lo coffre-fort placé dans son
bureau des traces de pesée. Des malfaiteurs
avaient tenté de forcer ce coffre-fort. Com-
me celui-ci contenait des documente impor-
tants, intéressant la défense nationale, on
so demandé si l'on ne ee trouve pas en pré-
sence d'une tentativo d'espionnage.
« Pleins pouvoirs ont donc' été donnés à
la police judiciaire pour éclaîrcir cette af-
faire. s>
Que diable ces malfaiteurs « mystérieux »
cherchaient-ils à la section topographique ?
De i'argent, il n'y en a pas ; mais on peut
y trouver des cartes d'état-major do ce mo-
dèle que l'on vend trente sous dans toutes
les librairies.
La manie do « l'espionnage » qui a cou-
nu de si beaux jours durant la guerro ro-
naîtrait-elle eubitement t - •'
La veule des fonds de commerce
Un fonds de commerce est-il, oui ou non,
un capital ?
Si oui, en vertu de quelle fantaisie l'ad-
ministration des finances prétend-elle assi-
miler à un revenu le bénéfice réalisé par la
cession d'un fonds de commerce ?
C'est la question que le Parlement aura
à discuter à la rentrée si, comme on aime
à n'en pas douter, il a â cceur.de discuter
et do voter une proposition de loi déposée
par 31. Crespcl, député du Nord, proposition
qui intéresse tous les commerçants fran-
çais.
M. Crcspcl - et d'ailleurs avec lui un
certain nombre de ses collègues. - demande
que « dans les ventes do fonds do commerce
ou d'industrie, la partie, du prix afférente
aux éléments incorporels et au matériel ne
soit passible ni do l'impôt cédulaire sur los
bénéfices commerciaux, ni de l'impôt géné-
ral sur le revenu. s»
Et voici quelques arguments tirés de son
« exposé des motifs » :
« (L'administration des finances, dit-il, a,
à plusieurs' reprises, émis la prétention de
•considérer la gain provenant de la rcalisa-
tfoxr d'un fonds de commerce, comme un""C
venu commercial susceptible d'être retenu
comme base de l'impôt qui frappe les reve-
nus de cette catégorie.
e Cela revient ir dire que le produit do
la vente d'un fonds de commerce est un re-
venu puisqu'on le frappe de l'impôt cédu-
laire et de l'impôt global sur le revenu.
C'est là une interprétation abusive dont
l'étrangeté et la fausseté paraissent éviden-
tes. Le « revenu », cela va do soi, cet un
« gain » qui « rovient » a des intervalles
périodiques et plus ou moins réguliers. Or,
il n'y a rien de plus exceptionnel que le gain
dont il s'agit. On ne vend pas tous les jours
ni même tous les ans son fonds de commer-
ce, on n'en fait pas un trafic. Pour préten-
dre IQ contraire, il faudrait torturer le sens'
grammatical du « mot revenu » et même le
bon sans-
•« Un réalité, la plus-value d'un fonds de
commerce est une augmentation de capital
et non pas un revenu. Autrement, il fau-
drait dire que les plus-values réalisées d'une
année à l'autre sur un immeuble, sur une
valeur mobilière, sont également des reve-
nus.
« Cette augmentation de capital est, au
surplus, aujourd'hui fictive, car elle résulte
en réalité de la baisse de la valeur de la
monnaie. Les fonds de commerce, comme les
marchandises, comme tout ne qui se ,"cd
ou s'achète, voient leur valeur augmentée
e». raison .et en proportion même de 1 Mrnlr/.
twfcioa du "pouvoir d'achat de l'argent don-
né en échange.
« Il faut observer aussi que, sur le prix de
cession d'un fondé de commerce, on a déjà
acquitté, au moment de la réalisation de la
natation. les droits d'enregistrement. L'im-
pôt a donc déjà été payé sur lo prix do ce
fonds.
< Pourquoi le commerçant autre que celui
qui fait profession d'acheter -des fonde de
commerce pour les revendre, le commerçant
ou l'industriel qui cède, pour se retirer des
affaires, son fonds ou son entreprise, serait-
il, lui, soumis à l'impôt sur le bénéfice qu'il
peut faire dans cette réalisation ? Sa situa-
tion est la même que celle, du contribuable
exerçant une profession libérale ou titulaire
de charge ou d'office ; 'la décision doit être
la mémo dans tous les cas qui sont similai-
res, et qui ne sont pas visés par les articles
30 et 33 de la loi du 31 juillet 1917. 1;
- Il paraît malaisé de réfuter cette argu-
mentation si claire. Attendons néanmoins
les explications du ministre -des finances.
LE CHAOS ALLEMAND
Le coup de barre à droite
de M. Stresemann n'a pas réussi
, OO&OO '■
Et on envisagerait de nouveau la formation d'un Cabinet de coalition
avec le concours des Socialistes
!Sur les flots agités de la politique alle-
mande la. barque de M. Stresemann paraît
flotter à la dérive. Malgré les efforts du nau-
tonnier qui gouvernait franchement vers la
droite, la voilà ramenée brusquement vers la
gauche.
Dans l'après-midi d'hier, les dépêches de
Berlin annonçaient que le fameux ministère
Ide « têtes », ou si on veut, - le Directoire
était constitué. On donnait même la compo-
sition suivante :
M. Stresemann, chancelier, prend les af-
faires étrangères;
M. Braums est ministre du travail;
M. Gessler conserve la Iteiçlis^ehr et on
lui adjoint l'intérieur;
M. Fuchs reste ministre des territoires oc-
cupés;
M. d'Oppen prend l'agriculture et le ravi-
-taillement.
Ce dernier est le seul élément nouveau du
cabinet. Président de l'Association des agri-
culteurs du Brandebourg, on le dit très bien
avec les nationalistes.
On ajoutait : M. 'Stresemann, qui paraît
s'orienter vers une dictature patronale
soutenue par la force armée, aurait l'inten-
tion, en présentant son nouveau cabinet au
Relchstag, de réclamer le droit de légiférer
par voie d'ordonnances en toute matière. Il
exigerait notamment celui do prendre toutes
les dispositions financières nécessaires pour
la réforme monétaire et pour la réalisation
do l'hypothèque sur la propriété privée au
bénéfice- dos réparations.
En compensation de ce sacrifice exigé du
capital, il imposerait d'importantes restric-
tions au droit des syndicats ouvriers et des
associations d'entreprises, ainsi que la sup-
pression do la. journée do huit heures sans
qu'une augmentation do salaire correspondit
à l'accroissement de la durée du travail.
Au cas où ce programme ne serait pas ap-
prouvé par le reichstag, il dissoudrait ras-
semblée.
Et maintenant tout est rompu, comme nous,
l'apprennent les télégrammes. de la. soirée :
COMBINAISON MORT.NEE
Berlin, S octpbre. - Le cabinet de per-
sonnalités dont le principe était hier /soir
admis et la réalisation près d'être achevée,
ect mort dans la matinée avant d'avoir vécu.
M. Stresemann avait l'intention de conser-
vcr dans son nouveau cabinet, tous les mi-
nistres appartenant aux partis populiste, dé-
mocrate et du centre, mais de replacer les
socialistes par des personnalités du monde
Mais après tes consultations do Ja soirée, M.
Schacht, directeur de la Darmstaeater bànk.
Mais après ses consultations de lasoirée. M.
Stresemann a dû rendre compte quo pareille
combinaison ne serait pas viable et que non
seulement il se heurterait à une opposition
ouverte des nationalistes pour-qui cette solu-
tion ne serait qu'une demi-mesure, mais en-
core à une opposition résolue des socialistes
et très probablement à la. mauvaise volonté
des démocrates et du centre.
En effet, M. Gessler, démocrate, mandé
à une heure avancée de la nuit par le chan-
celier, referait d'accepter le portefeuille de
la Reichswehr, dans cette sorte do supra-
parlement. Le chancelier a prié alors les
Biefs de partis, populiste, démocrate, socia-
sto et du centre, d'examiner s'il ne serait
pas possible de reconstituer l'ancienne coa-
lition gouvernementale. Les fractions se sont
réunies séparément ce matin au Reichstag.
Après une brève discussion, les démocrates
ont voté un ordre du jour ainsi conçu :
a 'La fraction démocrate du Reichstag in-
vite d'une façon preesante le. président du
Reich et le chancelier à faire des efforts
sérieux en vue de reconstituer la grande coa-
lition. Si ces efforts n'étaient pas faits, la
fraction démocrate ne serait pas en état d'ac-
corder sa confiance au nouveau ministère. ))
Cette décision a été portée immédiatement
à la connaissance de la fraction socialiste.
D'autre part, en vue de faciliter l'entente
avec les socialistes, la fraction du centre a
fait des concessions importantes et a propo-
sé notamment que la question de la durée
du travail ne serait pas mentionnée dans la
loi dite des pleins pouvoirs et que toutes
les questions de politique eociale ne soient
réglées par le gouvernement qu'en accord
avec une commission formée par le Reichstag.
En présence de l'attitude conciliante du centre
et des démocrates, le comité directeur de la
fraction socialiste a autorisé ses représen-
tants à négocier en vue de reconstituer la
grande coalition. Reste à savoir ce qui va se
passer chez les populistes. Il est certain que'
ia reconstitution de la grande coalition va
se heurter à une vive opposition chez certains
membres du parti; -bien que les éléments
d'une grande partie des populistes, se ren-
dant compte de la gravité de la crise et des
dangers qu'elle pourrait faire courir à l'unité
du ltcicb, soient disposés à retirer leurs exi-
gences inacceptables pour les socialistes, il
est douteux qu'ils entraînent la franche adhé-
sion de leurs collègues de 'l'aile droite. Ceux-
ci, mandatés par les industriels, ne parais-
sent guère disposés à cédfr sur une question
comme celle de la journée de huit heures.
Les socialistes, qui semblent désirer vi-
vement lo rétablissement de la grande coa-,
lition, devront faire d'importantes conces-
sions. - , -
Dans les couloirs du Reichstag, on esti-
me qu'une scission est inévitable chez les
populistes et le bruit court .même que plu-
sieurs députés populistes, parmi lesquels se
trouve M. Stinnes, auraient Tintent ion de
créer un nouveau parti, qui s'allierait avec
les nationalistes.
LA COALITION SE REFORME
Berlin, 5 octol.;ro.' - Après de laborieu-
ses délibérations, la fraction populiste ac-
cepte, à la fin de l'après-midi, le principo,
do la reconstitution de l'ancienne grande
coalition, mais, en ce qui concerne la loi
dite « des pleins pouvoirs », elle s'est pla-
cée sur le terrain du compromis trouvé dans
la proposition Braums-Hiiferding, relative à
la tournée de huit heures.
Le bruit court que les socialistes au-
raient déjà accepté cette solution à la con-
dition qu'il soit adjoint au ministre du tra-
vail un sous-secrétaire d'Etat membre du
parti socialiste qui serait consulté pour
l'élaboration de l'ordonnance relative à la
durée légale de la journée de travail et qui
surveillerait l'application de cette ordon-
na nee. -
Selon le « Servit, parlementaire socia-
liste », M Stresemann conservera tous los
ministreo de l' - îen cabinet, à l'exception
des titulaires des ministères de l'économie
publique et des financcs. Ces deux ministè-
res seraient réunis en un seul et confiés à
M. Schacht, directeur de la Banque de
Darmstad. Ce dernier aurait déjà accepté.
: L'ATTITUDE DE LA BAVIERE
Munich, 5 octobre. —Par un télégramme
qui Vient d'être publié dans la presse, le pré-
sident du conseil bavarois a invité le gouver-
nement du Reich à suspendre la perception
des nouveaux impôts votés par le Reichs-
tag.
D'autre part, le dictateur a obligé la suc-
cursale nurembourgeoise de la Reichsbank,
qui voulait transporter sou-dépôt d'or à Ber-
lin, à arrêter cet envoi et à décharger les
wagons déjà prêts à partir.
On considère 'que cet incident peut créer
un conflit de plus avec le Reich.
— ■■ .,.
Encore un avis à H. Chéron
Un vœu du conseil général
des Basses-Pyrénées
Sur la proposition do M. Camille Servat, le
conseil général odos Basses-Pyrénées, réuni
hors séance, a émis, 4 l'unanimité, le veen
suivant :
't. Quo, lorsque des communications éma-
nant d'un ministère sont, à grand renfort de
publicité, faites au public, le ministre qui les
fait s'entoure de renseignements assez précis
et assez incontestables pour que losdites
communications no risquent pas de troubler
inutilement la sécurité économique, du pays, »
— ■■ '■ ■ ? ç. I..
Prochaine suppression
du Commissariat général
d'Alsace-Lorraine
Strasbourg, 5 octobre. — Dans son numéro
do ce matin,, 1' « Echo d'Alsaco et de Lor-
raiu;) publie la note suivante ;
« Nous tenons do source sûro que le projet
do loi prévoyant la suppression du commissa-
riat général d'Alsace et de Lorraine pour le
ltr juillet 1924 sera soumis à la Chambre dès
la rentrée. Le gouvernement demandera la
discussion immédiate, - de façon que la loi
puisse être liquidée dans le plus bref délai
Ce projet de loi no parle par du conseil con-
sultatif; cela s'explique par le fait quo cette
institution n'a pas été créée par une lot, mais
par un décret qu'il suffira d'un décret pour
le supprimer. M. Cacaud, secrétaire général,
sera chargé, de la liquidation des services, >
KlV HONGRIE
L Impératrice Zila
songerait-elle
à restaurer ta monarchie?
New-York, G octobre. — Le correspondant
de ! la Chicago Tribune télégraphia do Ma-
drid, le 4 octobre : ,
«. Suivant des rapports, arrivés ici, l'ci-
impératrice Zita -d'Autriche, veuve du der-
nier monarque d'Habsbourg, a quitté San-
iSébastian pour Musnich, dans l'unique but
d'installer son fils sur le trône do son père.
Son intention serait de demander au kron-
prinz Rupprecht, qu'elle considère évidem-
ment conrmo devant (prochainement être le
véritable souverain de la Bavière, de l'aider
à mettre au pouvoir son jeune fils, le kron-
prinz Otto.
« Avec d'eux souverains catholiques, un
de chaque côté de l'Autriche, on paut facile-
ment imaginer les complications européen-
•netf qui en résulteraient.
« Le projet do l'ex-impératrice, de faire
ceindre à son fils la couronne do Saint-Es-
tèphe à Budapest, serait,; dit-on, fortement
appuyé financièrement par les milieux cléri-
caux et monarchistes espagnols, autrichiens,
hongrois, allemands et même français. L'in-
trépide veuve du- dernier emjpereur austro-
hongroie est, comme on le sait, une princesse
de la maison Bourbon-Parme, et, comme
telle, est toujours esti
joué pendant la guerre la maison d'Autriche.
« Lors ode la mort de son mari aux Ma
dères, l'état rpitoyablo où oUo se trouvait, avec
ses nombreux enfants, ainsi fiue le 'fait qu'elle
était f;ttr le point de devenir mère à nou-.
veau, excitèrent en Franco la sympathie et
la commisération générales.
« On rapporte ici quo la "brave et. ambi-
tieuse mère impératrice on exil avait créé
cet été, à San-Sébastian. une cour ou miuia.-
ture Pour son jeune fils Otto, - qui n'aura
'OJlie ans que le 20 novembre, - et l'y exer-
çait dans ses devoirs royaux, Ou sait aussi
qu'il existe encore en Hongrie un fort -cou-
rant on faveur de la restauration 'du jeune
monarque, qui porte le nom de François-
Joseph Otto - Marie -Antoine Chairles- MaXimi-
lien-Henri-SIxtie-Xavier - Fôlix-Renatus-'Louis-
Ga.ôtau-Pie-ignace. 11 naquit idailb 'la villa
Wartholz, près de ncichenau, en Autriche-,
eu 1912. y>
(11 n'est pas besoin d'ajouter que nous re-
produisons cette information sous les plus
espii'cies réserves.).
EST TA3VGrÊ3R?
L'Italie représentée
.; au règlement final
de celle délicate question
Londres, 5 octobre. — Dans les milieux bri-
tanniques, on assure que très probablement
un plein accord sera bientôt atteint quant
à la base d'une future conférence destinée
ù, régler le statut dénitif do Tanger. En ef-
fet, il avait été nécessaire, jusqu'à présent,
d'aplanir certains : obstacles tdont plusieurs
provenaient des divergences d'interprétations
données aux conventions plassées autrefois
au sujet du Maroc, par les trois puissances :
France, Grande-Bretagne et ).:tpa,gn6.
Les dernières conversations ayant, en
grande partie éclairci ces différents points,
la voio est maintenait plus libre et l'on es-
père que demain pourra avoir lieu la der-
nière séance préliminaire.
*
Et rItalie
L'Italie aurait fait part de son désir de Dû
pas être étrangère à la solution de la ques-
tion de Tanger.- On -fait valoir, dans les mi-
lieux britanniques, que; l'Italie étant uno
grande puissance méditerranéenne, il n'y a
pas de raison do ne pas l'admettre à jouer
unltôle dans l'élaboration du futur statut
do Tanger, si elle le désire.
Du reste, run article du Messaggero à cet
égard est assez suggestif. Ce journal déclare
quo l'Italie, grâce à. son activité diploma-
tique, doit assurer sa participation à la pro-
chaîne conférence -do Tanger. « Lo problè-
me, écrit-il, a un aspect militaire et écono-
mique. Pour que ce port ne soit pas trans-
formé en une nouvelle forteresse qui domi-
nerait, avec Gibraltar, l'entrée, occidentale de
la Méditerranée, il faut que l'internationa-
lisation et la neutralisation du port soient
acceptées. C'est seulement par là que tous
les pays pourront trouver, eu Tanger, un port
non gardé par des personnes intéressées et
qui permettra à, leur commerce de circuler
sans difficulté. En même tempe, Tanger pour-
ra devenir marché ouvert à la libre concur-
rence do toutes les nations.
LIRE EN DERNIERE HEURE
LE DISCOURS DE LORD CURZON
A LA CONFERENCE IMPERIALE
lui trois cRoIs milLi cgmjSBS
M. Mussolini est un homme qui aime Tes vas-
ks entreprises, on le sait du reste, On! peut lui
dénier bien des qualités, mais je doute que ses
adversaires eux-mêmes lui refusent la hardiesse,
Il a transformé son pays de fond en comble,
bouleversé des errements condamnables et chan-
gé proprement l'ordre des choses au moyen de
ses chemises noires.
Il vient de le proclamer lui-même dans une
déclaration retentissante, parue hier dans l'Echo
Je Paris, et qui ne manquera certainement pas
de susciter de nombreux commentaires. Il en avait
plusieurs centaines de mille à sa disposition, de
ces chemises noires, et je suis certain que cette
firme nouvelle dont l'Italie se réclame a dû en
faire pâiir une autre bien connue des mères de
famine en France.
Ne croyez pas cependant, bonnes gens, qUe ce
soit la seule vertu intrinsèque de ces chemise*
qui lui ait valu la victoire. C'est que dans ces
chemises, il y avait des hommes et des hommes
bien déterminés à ne pas se contenter, comme le
sage de l'antiquité, de ce seul bien pour se dé-
clarer heureux. Ils voulaient des institutions noir-
velleS, plus droites, plus nationales, plus fermes.
et ils les ont obtenues.
, Mais ils ont fait école et tous les partis en
Italie ont voulu avoir aussi leurs chemises. Leur
erreur fut de croire que tout le secret résidait
dans la vertu même de l'étoffe. Ce fut une florai-
son inouïe de chemises de toutes les couleurs :
bleues, rouges, blanches, kaki, etc., etc. Tout le
monde était en chemise et l'on pouvait du moins
savoir à coup sûr ceux qui appartenaient â l'ar-
mée rouge, à l'armée bleue, à l'armée blanche.
Tous ces gens-là se trompaient grossièrement,
ignorant que la vertu des fascistes consiste dans
la couleur noire de la chemise. M. Mussolini
vien de leur dessiller enfin les yeux. Il ne savait
plus dans ce désordre à quelles chemises se vouer
et, dans un moment d'irritation bien compréhensi-
ble, il a crié : « Plus de chemises ! ».
Il ne s'adressait qu'aux hommes, bien entendu!
Et, bien entendu aussi, cette prohibition catégo-
rique ne visait pas les chemises noires, auxquel-
les il a vraiment trop d'obligation pour se mon-
trer ingrat. ,
Il les a donc conservées en les transformant en
milices.- Il en a 300.000, ce qui est déjà coquet
comme garde du corps; mais sachez qu'il pour-
rsit du jour au lendemain, en frappant le sol
du pied, en faire surgir sur-le-champ 800.000.
Et dire qu'on accuse la France d'impérialis-
me! Je comprends maintenant pourquoi l'Italie
clame plus haut et plus fort que jamais son vieil
adage : Italia. fara da se! Elle a œ..qwH Dans
ce pays les noirs jouent et gagnent.
Ch. TARDIEU.
L'AFFAIRE DE JANINA
La commission d'enquête proteste
contre le verdict de la C. D. A.
Londres, 5 octobre. — Lo rédacteur di-
plomatique du « Daily Telegraph » ap-
prend que le président japonais et les mem-
bres français et britanniques de la mission.
d'enquête de Janina, ne sont pas satisfaits
do la décision de la Conférence des ambas-
sadeurs de mettre fin à l'enquête et deman-
dent uno audience à la Conférence pour ex-
poser leurs motifs.
Ils s'étonnent, dit le rédacteur, que lai
Conférence des ambassadeurs n'ait teûfJ. àu-
cun compte réel de leurs rapports qui cons-
tataient l'impossibilité actuelle d'identifier
les meurtriets du général Tcllin, et par
suite, libéreraient le gouvernement grec da
la. responsabilité do l'attentat.
——————————— ) .+ ———————— —.
Des torpilles éclatent
dans un appartement
à Courbevoie
Une femme est tuée
Ce n'est pas que les avertissements aient
manqué à tous ceux qui avaient dans, leur
appartement dos engins rapportés du front.
On "lur a répété cent fols de se méfier. Les
incrédules se rendront-ils cette fois à l'évi-
dence en apprenant l'horrible accident dont
vient d'être victime, à Courbevoie, Mma
veuve Gras, qui occupe un appartement au
deuxième étage de l'immeuble u* 1, rue des
Saules.
Avant-hier soir, vers 10 heures 50. on en-
tendit tout à. coup une violente explosion,
un fracas de vitres, des cris. On se précipite
chez Mme Gras, où l'on trouva. lat pauvre
femme, blesaée, expirante, au milieu, des dé*
bris d'une chambre saocagée.
M. Rauilhac, qui habite le rez^de-chaueséA,
et qui fut le premier témoin de cet accident
fait le Técit suivant :
L'accident
L'appartement du second étage, occupé par
Mme veuve Gras, rentière, âgée do 52 ans, et
ses deux petits-enfants. était envahi, lorsque
nous. arrivâmes, par une forte odeuT de pou*
dre. La cheminée do la chambre à coucher
do Mme Gras avait volé -en éclats, les vitre
étaient pulvérisées, la cloison, séparant la
chambre de ila rentière do celle de ses petits-
enfants était effondrée et, sur des murs, sur
le plafond, des projectiles avaient laissé de
longues traces. Le mobilier était en partie
détruit et, sur le parquet, Mme Gras gisail
inanimée, couverte do blessures, dont une
profonde au ventre.
Aidés de deux agents accourus sur IM.,
lieux, nous déposâmes la victime sur son
lit ; mais quelques minutes après elle ren-
dait lo dernier soupir.
Les enfants sains et saufs 7
- Par miracle, André Gras, âg £ >de neuf ans,
« Lina Marotte, âgée de dix ans, petits-en-
fants de !a rentière, étalent indemnes. Mais,
épouvantés, ils poussaient des cris déchi-
rants.
La petite Lina nous expliqua qu'au moment
où sa grand'mère faisait du feu. elle se trou-
vait auprès d'elle, qu'uno explosion s'était
produite et qu'elle aVl}it eu le temps de fg
réfugier dans 14 chambre voisine, échappant
ainsi à la mort.
M. Moreau, commissaire de police, proeé
nia à uno enquête, IL apprit que Mme rai
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