Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-07-19
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juillet 1923 19 juillet 1923
Description : 1923/07/19 (N19212). 1923/07/19 (N19212).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
1er THERMIDOR, AN 131. — N° 19212
le BTimérn î QUINZE -- CEWTDŒS
JEUDI 19 JUILLET 1923. — N" 19212
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
hi tu Mb ib I»b
SKDFS a S.-*M)ISB. 38 » 20 » 10 »
FBANCJ: & COLONIES.. 41 » 22 > 11 »
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tMktim et ItaUstnSn : lord 24-90, 24-91. — Après 10 heures du soir : Roçwt Un
TRIBUNE LIBRE
t' .————————————————————————————
Conflits intérêts et Conflits d'idées
————————— ooasoo-
Nous n'avons pas actuellement de re-
présentation des « corps )). C'est un fait
qui s' explique historiquement. Les pre-
miers révolutionnaires, frappés des abus
des corporations de l'ancien régime, ont
cru y remédier par une législation exclu-
sivement individualiste. Autre erreur
dont il a fallu revenir au cours du dix-neu-
vième siècle.
Cette double expérience nous permet
aujourd'hui de mieux juger. La vérité
n'est ni dans le corporatisme pur, ni dans
l'individualisme absolu, mais dans leur
synthèse. La science nous convainc cha-
que jour davantage qu'il y a deux réali-
tés, la réalité de l'individu et la réalité
sociale. Il faut les équilibrer l'une par
l'autre. ;,,; .,
M. Joseph Barthélémy objecte aux
partisans d'un suffrage universel organi-
que, qu'ils répètent des aphorismes qui
traînent dans tous les manuels de droit
consttutionnel.
C'est bien possible, mais il faut avouer
que jusqu'à présent ces aphorismes n'ont
guère passé dans la pratique ! On les juge
probablement si beaux qu'on ne veut pas
les déflorer en leur faisant subir l'épreu-
ve de l'expérience. Soyons moins timides
et plus respectueux de la réalité.
*
**
Il y 4 en tait des individus et des socié-
tés ou des associations, lesquelles sont
assurément composées d'individus, mais
n'en ont pas moins des intérêts propres.
Il y a des « opinions » et des t( intérêts ».
La vérité et la justice conseillent de les
accorder. Ce serait une erreur grave, de
a part des partis de gauche, de rejeter
Jnc réforme sous le prétexte que les ad-
versaires du régime, paL.une manœuvre
habile, ont essayé d'en faire une machine
de guerre antidémocratique. Il n'y a rien
de plus démocratique que l'organisation
de la république sociale.
Seulement, attention, ne tombons pas
dans l'idylle!
Or, c'est bien vers l'idylle que paraît
pencher M. Georges Valois — qu'on ne
savait pas si florianesque ! — quand il
croit que les conflits d'intérêts se résol-
vent sans difficultés graves, tandis que
les conflits d'opinions sont toujours enve-
nimés. Cela est vrai quelquefois, quand
ces conflits sont superficiels. Mais jamais
quand ils sont profonds, car ils se résol-
vent alors nécessairement en conflits d'o-
pinions, qui sont des conflits politiques
ou philosophiques.
M. Joseph Barthélémy reprend ici ses
avantages. S'appuyant sur l'autorité dè
M. Colson, il répond à M. Bernard-Précy,
qui soutient une thèse analogue à celle
de M. Valois : « Les intérêts s'opposent
et, livrés à eux-mêmes, ils sont inconci-
liables. » Et il cite des exemples. Inconci-
liables est peut-être trop dire, mais la
conciliation n'est pas toujours facile.
Dans nos premiers articles du
« Rappel » il était dit de même que le
plus simple coup d'oeil jeté sur les rivali-
tés d'intérêts dément la thèse qu'ils s'ac-
cordent facilement. Le troisième « Cahier
des Etats Généraux » me répond en citant
l'article de M. Valois sur les « Semai-
nes » des P. T. T. Cet exemple est en ef-
fet caractéristique.
On sait qu'il y a eu deux Semaines des
P.T.T., l'une inspirée par M. Valois et
les partisans des Etats Généraux, l'autre
organisée par M. Painlevé et M. Delaisi.
II est très remarquable que, dans les dé-
tails, et sur les purs intérêts profession-
nels, ces deux « Semaines » sont arrivées
à des résultats sensiblement concordants.
C'est qu'il n'y avait pas d'intérêt politi-
que en jeu.
Pour ne parler que de la première, la
sienne, M. Georges Valois a été ravi.
« Cette exclusion de la politique des par-
tis, vous ne pouvez pas imaginer l' apaise-
ment qu'elle donne à l'esprit ». Et cin-
quante lignes d'allégresse. Bref, l'idylle.
Mais les représentants du « libéralis-
me » orthodoxe, le « Temps )) et les
« Débats )), ont été beaucoup moins sa-
tisfaits. Le congrès, dit le « Temps », a
fait preuve d'une modestie peut-être ex-
cessive ». Les (( Débats » sont plus gour-
més. La Semaine « n' a donné aucune di-
rective qui constitue le remède vraiment
efficace. En se contentant de l'industria-
lisation, elle a sacrifié à la mode. elle n'a
rien fait de plus ».
D'où vient cette sévérité ? C'est que
la Semaine des P.T.T. , même la « bon-
ne », celle qui était du bon côté de la
barricade, n'a pas osé aborder de front
la question de l'intervention plus ou
moins grande de l'Etat, c'est-à-dire la
question politique à laquelle on est iné-
vitablement conduit dès qu'on creuse le
problème. Je n'en préjuge pas ici la so-
lution. Je vois seulement dans ce fait la
vérification de la thèse précédemment po-
sée, à savoir que les conflits d'intérêts,
quand ils sont profonds, mènent aux con-
flits politiques, aux conflits de partis.
Comment les arbitrer ? C'est ce qu'il
nous reste à voir.
Georges GUY-GRAND.
-
ÉDITORIAL
- 4&
La vérité par les textes
Vous plaît-il que nous dé-
laissions aujourd'hui la po-
litique pour deviser d'un
livre remarquable
Il est intitulé : Places
fortes. Il a pour auteur le
général Lebas, ancien etou-
verneur de Lille pendant la guerre. Il
fait partie de cette très intéressante col-
lection de « Mémoires, Etudes et Docu-
ments pour servir à l'Histoire de la
Guerre Mondiale » si judicieusement
rassemblés et publiés par l'éditeur
Payot.
Il est temps, t/ est grand temps que
des témoignages véridiques, des docu-
ments authentiques, des études impar-
tiales viennent éclairer l'obscurité uù.
d'aucuns ont tenu à: dessein, jusqu'ici,
l'histoire de la grande guerre.
La CCflsure., l'état de siège, le parti
pris avaient permis d'envelopper la vé-
rité d'une gangue de légendes, d'altérer
les faits, de dénaturer les rôles et de tis-
ser avec des histoires la trame de l'His-
toire.
Il est utile, il est salutaire, il est juste
que la reconnaissance populaire n'égare
pas sa piété et sa reconnaissance dans
le culte des faux héros.
Il sied à la véracité de l'Histoire et à
l'édification de notre Peuple. que ceux-
là soient remis en pleine lumière et re-
çoivent la réparation que l'erreur, la ca-
bale ou l'injustice ont laissés misérable-
ment dans l'ombre ou dans l'oubli.
Le recul s'est produit, qui permet au-
jourd'hui de soumettre le vaste tableau
de la guerre à un examen plus précis et
à former un jugement mieux éclairé.
Je reviendrai sur le livre du général
Lebas, qui comporte un commentaire
plus étendu que ne le permet l'ditorial,
et qui traite avec une compétence im-
partiale et une documentation serrée des
problèmes les plus importants de la pré-
paration et de la conduite de la guerre.
Je me propose de l'opposer, un jour
prochain, à certains chapitres de l'Hé-
catombe de Léon Daudet, et d'y trouver
de nouveaux documents irréfutables
contre sa thèse pro-Joffre, si j'ose dire.
Mais ceci sera une autre histoire.
Je me contenterai de marquer aujour-
d'hui avec quelle satisfaction je sous-
cris à l'éloge posthume décerné par le
général Lebas à ce grand chef, trop peu
connu de la foule et digne de survivre
dans la mémoire des Français : le gé-
néral Serré de Rivière.
Chargé, après la guerre de 1870, d'étu-
dier et de réaliser l'organisation défen-
sive de la France, le général Serré de
Rivière se montra l'admirable continua-
teur et l'émule de Vauban.
Il conçut un vaste dessein de fortifi-
cations permanentes, de frontières rem-
parts, de fortifications- passagères et
d'utilisation (dans les Flandres) des ri-
vières et des canaux pour « tendre »
les inondations.
Ce dessein admirable, s'il avait été
poursuivi, aurait (le général Lebas le dé-
montre) préservé la France de l'inva-
sion en 1914 et avancé l'heure de la
Victoire.
Mais l'œuvre du général Serré de Ri-
vière fut interrompue, comme fut mé-
connue l'initiative des Lanrezac, des
(talUéni, des Lebas. brimés par la ca-
bale, l'envie et la rancune des états-ma-
jors.
Ces livres de la guerre sont les plus
passionnants que je connaisse. Après les
avoir feuilletés, nous les lirons plus
avant. Et la vérité finira bien par appa-
raître.
Edand DU MESNIL.
AUTOUR D'UNE MANIFESTATION
PLUSIEURS POIDS
et plusieurs mesures
Mais les catholiques sentent la partie perdue
malgré tout le bruit qu'ils font
Un de nos confrères catholiques signale
avec amertume une « lacune » de la grande
information. Il y a eu pendant quelques
jours un congrès eucharistique nation-al qui
a amené à Paris des milliers et des milliers
de personnes, des manifestations imposan-
tes « dont l'affluence des foules et les pré-
paratifs extérieurs ne pouvaient échapper
à personne' ». Et les grands journaux d'in-
formation n'en ont pas parlé !
Parlons-en donc, nous qui sommes un
journal de parti et fort satisfaits de l'être !
Oui ! Il y a eu à Paris, sous le prétexte d'un
hommage à rendre au Saint-Sccrement, une
véritable mobilisation des forces catholi-
ques. Et il y a quelques enseignements ft tf
rer de ce déploiement de troupes, de ban-
nières et d'ambitions.
Le premier, c'est qu'il y a en république
plusieurs poids et plusieurs mesures, Cin-
quante mille catholiques, de J'avis de «'La
Croix », ont pu se masser autour de Notre-
Dame, cent mille sur les pentes de Mont-
martre, sans que le gouvernement voie d'in-
convénients à cette manifestation dont les
« préparatifs extérieurs » ne pouvaient lui
échapper. Des processions ont pu défiler sur
le parvis. des discours et des exhortations
ont pu être prononcés sur la place publi-
que, des milliers et des milliers de voix ont
pu clamer des hymnes, sans que le préfet de
police s'émeuve, sans que ses subordonnés
interviennent, sinon pour assurer la tran-
quillité des manifestants.
Que demain les socialistes ou simple-
ment les libres penseurs essaient d'en faire
autant, il se heurteront à. de solides barra-
ges et à La fermeté discourtoise des « défen-
deurs de l'ordre », en l'espèce les délézué?
du Bloc national. Et ceci est une première
leçon !
Voici la deuxième : Cent mille catholi-
ques (chiffre ultra-fort !), ça n'est pas
grand'chose sur les deux millions d'habi-
tants de Paris et surtout sur les auarante
millions de Français. Pas plus que les cinq
mille camelots du roy et même. osons i-i
dire ! — les deux cent mille communistes.
Mais tout ca fait du bruit ! Et il n'en faut
pas davantage pour troubler les dix-sept
c'nt mille Parisiens qui se taisent. Si tous
Jwj laïques de France-décidaient un jour de
descendre dans la rue. Paris serait trop Dé-
fit pour les contenir !
,..-,-V.ai.là ce que les ■catholiduès eux-mftînftV
recnnnaiMent dans leurs heures de sincéri-
té. Mais elles sont rares ! Et en l'occurren-
ce fis aiment mieux, bluffer avec d'autant
plus d'audace au'ils sentent la prochaine
nartie. la vraie, la bonne, déjà perdue pour
eux. Battus, ils le seront aux élections
prochaines. Mais en attendant ils essaient
de tirer du Bloc national tout ce qu'il peut
donner. Et ce sont de comiques objurga-
tions : « Que les chefs ouvrent les yeux! »
— 4 La France reste et devient intimement
religieuse ». - « Le peuple français accla-
me le Christ ! » — « La France ne veut
plus des lois laïques !» - De grâce, mes-
sieurs, demandez-le lui donc directement it
nettement !
Néanmoins, et ce sera la troisième et der-
nière leçon du congrès eucharistique, ces
gens-là se remuent, s'organisent ; leurdi
troupes sont disciplinées et leurs états-ma-
jors actifs. Je lis dans un compte rendu :
« Un service d'ordre admirablement assuré
par les Scouts de France, les membres de
l'Union régionale de la Seine de la Fédé-
ration des Sociétés de gymnastique des pa-
tronages et les adhérents de l'Association
catholique de la Jeunesse française réglaient
les mouvements. » Il est certain que lo
catholicisme dispose d'une « jeune garde »
solidement encadrée. Le jour où il décide-
rait de s'en servir pour résister, comme jadi*
aux inventaires, à quelque décision du pou-
voir, elle pourrait donner aux gendarmes
du fil à retordre. Je ne dis pas qu'il veuille
s'en servir, mais je dis que nous devons
pouvoir, le cas échéant, opposer nos jeunes
ses laïques aux siennes et lui ôter ainsi
toute tentation de se mettre au-dessus de
lois qu'il n'a jamais sincèrement recon-
nues.
Le congrès eucharistique méritait, je
crois, ces quelques lignes. A quand le grand
congrès laïque ?
——————————— ) -+- (
Démenti de la démission
de M. Jusserand
On dément officiellement le bruit, de source
anglaise, de la démission prochaine de M.
Jusserand, ambassadeur de France aux Etats-
Unis.
LA CHASSE AUX ABUS
LA GARDE VEILLE
*
à la porte des hôpitaux
Et les parents qui vont voir leurs malades
sont enfermés dans un pénible dilemme
Rien de plus agaçant que d'être enfermé dans
un dilemme si ce n'est d'être enfermé dans les
prisons de l'Etat pour un méfait que l'on n'a
pas commis. Car des prisons de l'Etat, que l'on
soit ou non innocent, on n'est jamais sûr d'en
sertir.
Tandis que l'on sort assez aisément d'un di-
lemme. Nous en voyons quotidiennement des exem-
ples à la tribune de la Chambre où la malice des
orateurs qui s'y succèdent, se fait un jeu d'y en-
clore des adversaires d'ailleurs peu inquiets. La
rhétorique a de telles ressources !
Mais la rhétorique ne saurait être d'aucun se-
cours aux malheureuses gens qui ont un père,
une mère, un fils, un parent quelconque soigné —
oh ! excellement, il faut le reconnaître — dans
ur. des nombreux hôpitaux de Paris.
Car voici le dilemme où sont emprisonnés ceux
d'entre eux qui ont le grand bonheur de voir enfin
lèvent à. la santé leur cher malade. Aussitôt
que celui-ci entre en convalescence, le bon doc-
teur ou le chirurgien se frotte les mains, tout ré-
joui d'avoir encore sauvé une vie, et puis il con-
seille des réconfortants, notamment du bon vin
vieux, du Champagne et des mets légers ou déli-
cats qu'on prépare si bien à la maison et qu'on ne
saurait attendre de la meilleure des administra-
tions.
Malheureusement, il y a le Règlement, le ter-
rible Règlement, qui interdit l'introduction de tout
liquide et de tout aliment dans l'hôpital. Le por-
tier est inflexible et aucun talent oratoire, aucune
rhétorique ne saurait vaincre Monsieur le Direc-
teur. gardien impitoyable des prescriptions admi-
nistratives.
Le docteur ordonne et M; Lcbureau refuse.
Le papa, la maman, s'en retournent avec leur
cervelle de mouton ou leur crème à la vanille, le
cœur gres. impuissants à sortir de cette impasse.
A moins qu'ils n'aient de grandes poches et
ne parviennent, à grands risques, à passer en
fraude ce que réclame le cher malade.
Car il n'y a que la fraude et la ruse pour sor-
tit de ce dilemme-là.
Je sais bien qu'une telle rigueur est faite pour
prévenir des abus certains. Mais ne serait-ce pas
simple, puisque le docteur après tout l'ordonne,
de délivrer aux malades l'autorisation de rece-
voir de leurs parents les réconfortants dont ils
ont besoin ? Cela nécessiterait évidemment un
supplément de surveillance et de cortrôle. Mais
les employés de l'Etat et même ceux de la Ville,
ne sont pas payés pour se croiser les bras.
— - - ,) .+---_--,,-?-.-
Pour faire un jeune homme
il faut un vieux singe
Une déclaration du docteur Voronoff
Le fameux docteur Voronoff qui est, en
Amérique, « le plus grand chirurgien dans le
monde •», a parle. hier, devant les membres
de la Société Royale de Médecine, à Londres.
Il a expliqué devant la docte assemblée,
présidée par li» prince de Galles, les inconvé-
nients qu'il p-eut y avoir à greffor aux hu-
mains des glandes de jaunes singes.
n Ils ne peuvent pas, a dit le professeur.
parlant de ses chers « monkeys ». donner
aux hommes tout « le bénéfice » de leurs clan-
des, *
Le docteur a donc l'intention de n'utiliser
désormais, que les singes « pleinement déva-
looiîéa »
——————————
Un orateur arrêté
au cours d'une réunion
Toulon. 18 juillet. — Une arrestation a été
opérée de façon curieuse, au cours d'une
réunion publique donnée dans la salle de
l'ancien théâtre, .il Hyères, par M. Bernard
Gastaud, conférencier radical-socialiste. M.
Gastaud était fréquemment interrompu par
le communiste Ambroise Roos, ancien secré-
taire de la section
M. Olivier, commissaire de police, qui sur-
veillait la réunion, fit remarquer à voix basse
que si on donnait la parole à cet assistant,
il se verrait dans l'obligation de constater
sa urésence et de le mettre en état d'arres-
tation.
Les organisateurs refusèrent donc de. lais-
ser Darler Roos, mais celui-ci, s'obstirant,
cscalada la tribune ; il commençait son dis-
cours lorsque le commissaire de police lui
mit la main sur l'épaule : « Au nom de la
loi, je vous arrête ! »
Et Roos, ex-marchand de meubles, plusieurs
fois en liquidation judiciaire, fut, en effet,
appréhendé et conduit, pour banqueroute
frauduleuse, à la prison, cependant que la
réunion se terminait dau2 une confusion gé-
nérale.
Le général Gouraud. aux Etats-Unis, se rend au chevet d'un grand mutilé américain
LA QUESTION DES REPARATIONS
Le Cabinet anglais se réunit aujounlM
pour examiner la réponse â l'Allemagne
00*00
Contrairement à ce qui avait été annoncé,
le cabinet britannique ne s'est pas réuni hier
pour examiner le projet de réponse de la
Grande-Bretagne à l'Allemagne et la lettre
qui doit être adressée aux grandes puissances
alliées. On suppose que ces deux documents
ne sont pas complètement rédigés ; dans ces
conditions, le cabinet britannique ne se réu-
nira qu'aujourd'hui.
Nous avons déjà dit que c'est lord Curzon
qui. a été chargé de fixer la première forme
du projet de réponse à l'Allemagne. Il n'est
pas douteux qu'elle subira des modifications
plus ou moins importantes sous l'influence
du premier ministre et sous l'effet des con-
seils du groupe francophile du ministère :
lord Salisbury, lord Derby, etc. On fait pré-
voir qu'une seule séance du cabinet pourrait
ne pas stfffire pour coordonner les points de
vue différente à l'intérieur du ministère et
que la discussion devra probablement se
poursuivre le lendemain. Notons que, sui-
vant les milieux officiels, le projet de réponse
à l'Allemagne, même lorsqu'il aura été en-
voyé aux diverses puissances, restera secret.
C'est seulement sous sa forme définitive qu'il
sera publié, lorsqu'il aura, comme on l'es-
père, reçu l'adhésion de la France.
Au cas où je gouvernement français juge-
rait impossible de coopérer avec la Grande-
Bretagne, il paraît probable que Downing
street s'orientera vers un appel à la Société
des nations, qui serait invitée à aplanir les
difficultés qui se sont produites sur l'inter-
prétation du traité.
Les points principaux sur lesquels se pour-
suivent actuellement leB discussions sont
d'après les milieux bien informés, les sui.
vants :
a1 La question de la résistance passive de
l'AIJclllagne dans la Ruhr. — On considére-
rait qu'il ne serait pas impossible que le gou-
vernement du Reich se laissât persuader de
rapporter ces décrets touchant ia résistance
passive, si on lui fait entrevoir qu'à la suite
de cette concession le régime économique et
administratif des régions occupées par la
France et par la Belgique serait modifié dans
un sens libérai. Le gouvernement britanni-
que se proposerait en conséquence de repré-
senter au gouvernement de Berlin la néces-
sité, pour des raisons d'ordre pratique, de
mettre un t.erme..¡). un conflit qu'il a ouver-
tement soutenu. Le Daily Tclcpmph parle
d'une solution qui comporterait l'occupation
militaire invisible dès la cessation de la ré-
sistance passive et l'évacuation de la Ruhr
après le payement par l'Allemagne des deux
premiers versements qui auraient été fixés.
- b) Fixation des payements de l'Allemagne.
- On estime à'Londres que la commission
des réparations pourrait, comme elle l'a fait
l'année dernière, charger une commission de
banquiers d'étudier le problème de la capa-
cité financière de l'Allemagne. Cette com-
mission (on évite d'employer le mot « inter-
nationale ») serait donc une émanation de
la commission des réparations.
c) Le problèmç des garanties. — La ten-
dance générale du sentiment anglais est que,
puisque l'Allemagne cherche à se dérober au
payement de ce qu'elle doit, puisqu'elle s'est
mise par la ruine de sa devise dans un état
dont elle espère tirer maintenant avantage
par des moratoires ou des réductions de sa
dette, il importe d'examiner de nouveau les
moyens de la mettre en tutelle au point de
vue économique et financier. La saisie des
gages locaux et isolés, tels que la Ruhr, est con.
sidérée ici comme improductive et même rui-
neuse pour tout le monde, tandis que l'or-
ganisation d'un système de contrôle analogue
à celui qu'on a établi en Autriche, et qui en-
serrerait le Reic tout entier, est regardée
comme le seul moyen d'action qui reste aux
Alliés, et l'on) regrette qu'il n'ait pas été
adopté plus tôt.
COMMENTAIRES DE PRESSE
Londres, 18 juillet. — Les Daily Xews pu-
blient un article dans lequel ils examinent
la façon dont l'Allemagne pourrait payer sa.
dette. L'auteur de cet article suggère que,
dans sa note, la Grande-Bretagne demande à
l'Allemagne de laisser la direction des finan-
ces aliemandes à un organisme extérieur ayant
un Américain à sa tête.
Cet organisme aurait le droit d'administrer
les gages offerts par l'Allemagne. Il s'occu-
perait de la stabilisation du mark et s'effor-
cerait d'équilibrer le budget allemand avant
la fin de 1923. L'Allemagne n'ayant presque
pas de service de dette intérieure, une plus-
value qui irait s'accroissant progressivement
serait rapidement disponibre pour les répa-
rations.
Entre temps, ajoute l'auteur de cet arti-
cle, ainsi que le proposent les experts alle-
mands eux-mêmes. des prestations en nature
et notamment en charbon devraient commen-
cer immédiatement.
Le correspondant diplomatique de la West-
minster Uazettc analyse longuement le dit;-
cours de M. Poincaré à Senlis et le commen-
tant fait ces réflexions :
« La Grande-Bretagne a commis une erreur
sérieuse en suivant l'exemple des Etats-Unis
au sujet du pacte de garantie anglo-américain.
« Il n'y a guère d'Anglais qui n'admettent
pas que la presque totalité des réparations
devrait aller à ]a France et à la Belgique:
qu au point de vue de ia justice abstraite. NI.
Poincaré a raison quand il dit qu'il serait
révoltant que les vainqueurs eussent à l'M.y;.r
la presque totalité d5 dévastations dont ils
ont été les victimes, mais qu'en essayant d'ob-
tenir trop de l'Allemagne, on risque fort de
ne rien obtenir du tout; que la clef du probip.
me tout entier est en réalité la question de
la sécurité de la France et de tous et qu'une
fois que la France se sentirait en t=écnrité
elle serait disposée à faire les concessions éco-
nomiques nécessaires pour qu'un accord puis-
se intervenir sur ks réparations. »
Suivant le correspondant diplomatique de
la Westminster Gazette le projet de réponse
britannique endossera probablement le plan
du secrétaire d'Etat américain, M. Hughes,
prévoyant la constitution d'un groupe d'ex-
perts chargé* d« déterminer la capacité de
paiement dr- rAl.:em.glJC.., Ce comité devien-
drait en quelque sorte un comité consulta-
tif pour la commission des Réparations et
ainsi il resterait dans les limites du traité
de Versailles.
LEfi DECLARATIONS DE M. BALDWIN
ET LES ALLEMANDS
Berlin. 18 juillet. — Dans son article beb-
domadaire de la Gazette (Ir la C,.air. 'M.
Hoetsch écrit : « Les déclarations de M. Bald-
win constituent un progrès par rapport à la
note-réponse anglaise en date du 16 mai. La
déclaration Baldwin crée d'ailleurs une situa-
tion nouvelle; elle semble indiquer que l'An.
gleterre est disposée à assumer la responsabi-
lité de l'initiative de nouvelles conversations
destinées à hâter la solution du conflit de
la Ruhr. La période d'expectative annoncée
par M. Bonar Law en janvier est terminée. La
patience anglaise tire à sa fin. Il semble qu'à
l'heure actuelle, il s'agit plutôt d'un conflit
entre l'Angleterre c tla France que d'un con-
flit entre l'Allemagne et la France. Sans au-
cun doute, les voies de la France et de l'An-
gleterre ne sont pas parallèles. Dans ces con-
ditions, l'Allemagne ne peut faire grand chose
au point du vue de la politique extérieure.
Quant à l'entrée éventuelle de l'Allemagne
dans la Société des Nations, il faut examiner
cette question de très près car elle semble
être entrée dans une phase nouvelle.
DANS LA RUHR
i\tu,ni ml, LA un
Duren-Euskirchen
établie par les soldats français
Dusseldorf, 18 juillet. — Parmi les manifes-
tations patriotiques du 14 juillet, il en est
une qui n'a pas été signalée, mais qui mérite
d'être retenue : c'est l'inauguration de la dou-
ble voie posée par les soldats et cheminots
de France sur la ligne de Duren à Euskir-
chen.
On sait qu'il s'agit de la ligne qui nous a
été cédée par l'Angleterre, de façon à con-
tourner la zone de Cologne, et par laquelle
nous avons à évacuer 25.000 tonnes de com-
bustible par jour. Cette ligne était à voie uni-
que. M. Breaud, directeur de la Régie, n'a
pas hésité à en faire exécuter le doublement.
Or, cette ligne a 32 kilomètres de long. Les
travaux ont commencé te 8 juin et, dès le 14
juillet, on inaugurait la section de 15 kilomè-
tres de Dureu à Julich. Les cheminots de la
Régie, à cette occasion, avaient demandé le
concours des musiquee de leurs camarades
cheminots du réseau du Nord.
Le second tronçon, de 17 kilomètres, sera
terminé le 21 juillet et inauguré le jour de la
fête nationale belge.
Des travaux de cette importance, exécutés
en un mois et demi, alors qu'on escomptait
près de trois mois, font le plus grand bon-
neur à. l'ingénieur en chef du Nord, M. Loi-
Beau. chef du service de la voie.à la direction
de Duren, qui les a conduits et exécutés.
Détail intéressant : les rails qui ont servi
à exécuter le doublement de la voie ont été
enlevés à une ligne de rocade, purement mi-
litaire. dont les Allemands avaient entrepris
la construction, contrairement à une décision
de la Conférence deg ambassadeurs.
LES ACTES DE SABOTAGE
Dusseldorf, 18 juillet. — D,es fils télé-
phoniques ont été coupés et enlevés sur une
longueur de 400 mètres de Siegbourg 4
Mjjeh, à environ deux kilomètres de Sieg-
boura.
L'ASSASSINAT DE M. QUEMENEUR
A lORLMÏIlïï (IIIT
que l'inculpé Seznec
aurait plusieurs complices
Seznec est-il l'assassin du conseiller géné
rai Quémeneur dont. entre parenthèses. Il
cadavre n'a pas encore été retrouvé ? Est-il
seulement le complice d'un crime que d'au
très avaient intérêt à commettre, pour ae,
raisons d'ordre financier ou pour des mobilef
d'ordre intime ? Enfin, Seznec est-il inno
cent ?
A vrai dire, rares sont les personnes à
Morlaix qui admettent cette dernière hypo
thèse. Tant de graves présomptions pèsent
sur l'inculpé ! Mardi encore, comme nous
l'avons annoncé hier, le gardien-chef de la
prison ne découvrait-il pas, dans la doublure
du veston de Seznec, alors que celui-ci pré-
tendait être sans argent, deux billets de
mille francs.
Cette découverte prouve, tout au moins,
que Seznec a menti une fois de plus. Elle est
importante encore - du fait que les billets
portent des tâches brunes suspectes -..:.. qui
seront analysées — et qu'ils étaient accom-
pagnes de fragments de papier blanc sui
lesquels sont écrits ces mots mystérieux :
.Pour trouver ce qu'il faut faire; sortei
dans le couloir et déchirez les. deux env&
loppes.
M. Camp ion, le juge d'Instruction, auquel
le gardien-chef de la. prison a apporté sa
trouvaille, crut d'abord que ces instructions
avaient trait à une tentative d'évasion, mais
une rapide enquête eut tôt fait de dctournei
ses soupçons. Le mystérieux papier a été ca-
ché sans nul doute dans la doublure en mê-
me temps que l'argent.
Y a-t-il des complices ?
D'autre part, l'écriture n'est pas celle de
Seznec, le fait est certain, si bien qu'en peut
se demander si l'étrange document, placé
sous scellé, n'émane pas d'un complice du
garagiste. Car, à Morlaix, on n'est pas loin
de supposer que. Seznec a été surtout l'ins-
trument de plusieurs personnes — et on cita
le BTimérn î QUINZE -- CEWTDŒS
JEUDI 19 JUILLET 1923. — N" 19212
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
hi tu Mb ib I»b
SKDFS a S.-*M)ISB. 38 » 20 » 10 »
FBANCJ: & COLONIES.. 41 » 22 > 11 »
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0 TÉLÉPHONES :
tMktim et ItaUstnSn : lord 24-90, 24-91. — Après 10 heures du soir : Roçwt Un
TRIBUNE LIBRE
t' .————————————————————————————
Conflits intérêts et Conflits d'idées
————————— ooasoo-
Nous n'avons pas actuellement de re-
présentation des « corps )). C'est un fait
qui s' explique historiquement. Les pre-
miers révolutionnaires, frappés des abus
des corporations de l'ancien régime, ont
cru y remédier par une législation exclu-
sivement individualiste. Autre erreur
dont il a fallu revenir au cours du dix-neu-
vième siècle.
Cette double expérience nous permet
aujourd'hui de mieux juger. La vérité
n'est ni dans le corporatisme pur, ni dans
l'individualisme absolu, mais dans leur
synthèse. La science nous convainc cha-
que jour davantage qu'il y a deux réali-
tés, la réalité de l'individu et la réalité
sociale. Il faut les équilibrer l'une par
l'autre. ;,,; .,
M. Joseph Barthélémy objecte aux
partisans d'un suffrage universel organi-
que, qu'ils répètent des aphorismes qui
traînent dans tous les manuels de droit
consttutionnel.
C'est bien possible, mais il faut avouer
que jusqu'à présent ces aphorismes n'ont
guère passé dans la pratique ! On les juge
probablement si beaux qu'on ne veut pas
les déflorer en leur faisant subir l'épreu-
ve de l'expérience. Soyons moins timides
et plus respectueux de la réalité.
*
**
Il y 4 en tait des individus et des socié-
tés ou des associations, lesquelles sont
assurément composées d'individus, mais
n'en ont pas moins des intérêts propres.
Il y a des « opinions » et des t( intérêts ».
La vérité et la justice conseillent de les
accorder. Ce serait une erreur grave, de
a part des partis de gauche, de rejeter
Jnc réforme sous le prétexte que les ad-
versaires du régime, paL.une manœuvre
habile, ont essayé d'en faire une machine
de guerre antidémocratique. Il n'y a rien
de plus démocratique que l'organisation
de la république sociale.
Seulement, attention, ne tombons pas
dans l'idylle!
Or, c'est bien vers l'idylle que paraît
pencher M. Georges Valois — qu'on ne
savait pas si florianesque ! — quand il
croit que les conflits d'intérêts se résol-
vent sans difficultés graves, tandis que
les conflits d'opinions sont toujours enve-
nimés. Cela est vrai quelquefois, quand
ces conflits sont superficiels. Mais jamais
quand ils sont profonds, car ils se résol-
vent alors nécessairement en conflits d'o-
pinions, qui sont des conflits politiques
ou philosophiques.
M. Joseph Barthélémy reprend ici ses
avantages. S'appuyant sur l'autorité dè
M. Colson, il répond à M. Bernard-Précy,
qui soutient une thèse analogue à celle
de M. Valois : « Les intérêts s'opposent
et, livrés à eux-mêmes, ils sont inconci-
liables. » Et il cite des exemples. Inconci-
liables est peut-être trop dire, mais la
conciliation n'est pas toujours facile.
Dans nos premiers articles du
« Rappel » il était dit de même que le
plus simple coup d'oeil jeté sur les rivali-
tés d'intérêts dément la thèse qu'ils s'ac-
cordent facilement. Le troisième « Cahier
des Etats Généraux » me répond en citant
l'article de M. Valois sur les « Semai-
nes » des P. T. T. Cet exemple est en ef-
fet caractéristique.
On sait qu'il y a eu deux Semaines des
P.T.T., l'une inspirée par M. Valois et
les partisans des Etats Généraux, l'autre
organisée par M. Painlevé et M. Delaisi.
II est très remarquable que, dans les dé-
tails, et sur les purs intérêts profession-
nels, ces deux « Semaines » sont arrivées
à des résultats sensiblement concordants.
C'est qu'il n'y avait pas d'intérêt politi-
que en jeu.
Pour ne parler que de la première, la
sienne, M. Georges Valois a été ravi.
« Cette exclusion de la politique des par-
tis, vous ne pouvez pas imaginer l' apaise-
ment qu'elle donne à l'esprit ». Et cin-
quante lignes d'allégresse. Bref, l'idylle.
Mais les représentants du « libéralis-
me » orthodoxe, le « Temps )) et les
« Débats )), ont été beaucoup moins sa-
tisfaits. Le congrès, dit le « Temps », a
fait preuve d'une modestie peut-être ex-
cessive ». Les (( Débats » sont plus gour-
més. La Semaine « n' a donné aucune di-
rective qui constitue le remède vraiment
efficace. En se contentant de l'industria-
lisation, elle a sacrifié à la mode. elle n'a
rien fait de plus ».
D'où vient cette sévérité ? C'est que
la Semaine des P.T.T. , même la « bon-
ne », celle qui était du bon côté de la
barricade, n'a pas osé aborder de front
la question de l'intervention plus ou
moins grande de l'Etat, c'est-à-dire la
question politique à laquelle on est iné-
vitablement conduit dès qu'on creuse le
problème. Je n'en préjuge pas ici la so-
lution. Je vois seulement dans ce fait la
vérification de la thèse précédemment po-
sée, à savoir que les conflits d'intérêts,
quand ils sont profonds, mènent aux con-
flits politiques, aux conflits de partis.
Comment les arbitrer ? C'est ce qu'il
nous reste à voir.
Georges GUY-GRAND.
-
ÉDITORIAL
- 4&
La vérité par les textes
Vous plaît-il que nous dé-
laissions aujourd'hui la po-
litique pour deviser d'un
livre remarquable
Il est intitulé : Places
fortes. Il a pour auteur le
général Lebas, ancien etou-
verneur de Lille pendant la guerre. Il
fait partie de cette très intéressante col-
lection de « Mémoires, Etudes et Docu-
ments pour servir à l'Histoire de la
Guerre Mondiale » si judicieusement
rassemblés et publiés par l'éditeur
Payot.
Il est temps, t/ est grand temps que
des témoignages véridiques, des docu-
ments authentiques, des études impar-
tiales viennent éclairer l'obscurité uù.
d'aucuns ont tenu à: dessein, jusqu'ici,
l'histoire de la grande guerre.
La CCflsure., l'état de siège, le parti
pris avaient permis d'envelopper la vé-
rité d'une gangue de légendes, d'altérer
les faits, de dénaturer les rôles et de tis-
ser avec des histoires la trame de l'His-
toire.
Il est utile, il est salutaire, il est juste
que la reconnaissance populaire n'égare
pas sa piété et sa reconnaissance dans
le culte des faux héros.
Il sied à la véracité de l'Histoire et à
l'édification de notre Peuple. que ceux-
là soient remis en pleine lumière et re-
çoivent la réparation que l'erreur, la ca-
bale ou l'injustice ont laissés misérable-
ment dans l'ombre ou dans l'oubli.
Le recul s'est produit, qui permet au-
jourd'hui de soumettre le vaste tableau
de la guerre à un examen plus précis et
à former un jugement mieux éclairé.
Je reviendrai sur le livre du général
Lebas, qui comporte un commentaire
plus étendu que ne le permet l'ditorial,
et qui traite avec une compétence im-
partiale et une documentation serrée des
problèmes les plus importants de la pré-
paration et de la conduite de la guerre.
Je me propose de l'opposer, un jour
prochain, à certains chapitres de l'Hé-
catombe de Léon Daudet, et d'y trouver
de nouveaux documents irréfutables
contre sa thèse pro-Joffre, si j'ose dire.
Mais ceci sera une autre histoire.
Je me contenterai de marquer aujour-
d'hui avec quelle satisfaction je sous-
cris à l'éloge posthume décerné par le
général Lebas à ce grand chef, trop peu
connu de la foule et digne de survivre
dans la mémoire des Français : le gé-
néral Serré de Rivière.
Chargé, après la guerre de 1870, d'étu-
dier et de réaliser l'organisation défen-
sive de la France, le général Serré de
Rivière se montra l'admirable continua-
teur et l'émule de Vauban.
Il conçut un vaste dessein de fortifi-
cations permanentes, de frontières rem-
parts, de fortifications- passagères et
d'utilisation (dans les Flandres) des ri-
vières et des canaux pour « tendre »
les inondations.
Ce dessein admirable, s'il avait été
poursuivi, aurait (le général Lebas le dé-
montre) préservé la France de l'inva-
sion en 1914 et avancé l'heure de la
Victoire.
Mais l'œuvre du général Serré de Ri-
vière fut interrompue, comme fut mé-
connue l'initiative des Lanrezac, des
(talUéni, des Lebas. brimés par la ca-
bale, l'envie et la rancune des états-ma-
jors.
Ces livres de la guerre sont les plus
passionnants que je connaisse. Après les
avoir feuilletés, nous les lirons plus
avant. Et la vérité finira bien par appa-
raître.
Edand DU MESNIL.
AUTOUR D'UNE MANIFESTATION
PLUSIEURS POIDS
et plusieurs mesures
Mais les catholiques sentent la partie perdue
malgré tout le bruit qu'ils font
Un de nos confrères catholiques signale
avec amertume une « lacune » de la grande
information. Il y a eu pendant quelques
jours un congrès eucharistique nation-al qui
a amené à Paris des milliers et des milliers
de personnes, des manifestations imposan-
tes « dont l'affluence des foules et les pré-
paratifs extérieurs ne pouvaient échapper
à personne' ». Et les grands journaux d'in-
formation n'en ont pas parlé !
Parlons-en donc, nous qui sommes un
journal de parti et fort satisfaits de l'être !
Oui ! Il y a eu à Paris, sous le prétexte d'un
hommage à rendre au Saint-Sccrement, une
véritable mobilisation des forces catholi-
ques. Et il y a quelques enseignements ft tf
rer de ce déploiement de troupes, de ban-
nières et d'ambitions.
Le premier, c'est qu'il y a en république
plusieurs poids et plusieurs mesures, Cin-
quante mille catholiques, de J'avis de «'La
Croix », ont pu se masser autour de Notre-
Dame, cent mille sur les pentes de Mont-
martre, sans que le gouvernement voie d'in-
convénients à cette manifestation dont les
« préparatifs extérieurs » ne pouvaient lui
échapper. Des processions ont pu défiler sur
le parvis. des discours et des exhortations
ont pu être prononcés sur la place publi-
que, des milliers et des milliers de voix ont
pu clamer des hymnes, sans que le préfet de
police s'émeuve, sans que ses subordonnés
interviennent, sinon pour assurer la tran-
quillité des manifestants.
Que demain les socialistes ou simple-
ment les libres penseurs essaient d'en faire
autant, il se heurteront à. de solides barra-
ges et à La fermeté discourtoise des « défen-
deurs de l'ordre », en l'espèce les délézué?
du Bloc national. Et ceci est une première
leçon !
Voici la deuxième : Cent mille catholi-
ques (chiffre ultra-fort !), ça n'est pas
grand'chose sur les deux millions d'habi-
tants de Paris et surtout sur les auarante
millions de Français. Pas plus que les cinq
mille camelots du roy et même. osons i-i
dire ! — les deux cent mille communistes.
Mais tout ca fait du bruit ! Et il n'en faut
pas davantage pour troubler les dix-sept
c'nt mille Parisiens qui se taisent. Si tous
Jwj laïques de France-décidaient un jour de
descendre dans la rue. Paris serait trop Dé-
fit pour les contenir !
,..-,-V.ai.là ce que les ■catholiduès eux-mftînftV
recnnnaiMent dans leurs heures de sincéri-
té. Mais elles sont rares ! Et en l'occurren-
ce fis aiment mieux, bluffer avec d'autant
plus d'audace au'ils sentent la prochaine
nartie. la vraie, la bonne, déjà perdue pour
eux. Battus, ils le seront aux élections
prochaines. Mais en attendant ils essaient
de tirer du Bloc national tout ce qu'il peut
donner. Et ce sont de comiques objurga-
tions : « Que les chefs ouvrent les yeux! »
— 4 La France reste et devient intimement
religieuse ». - « Le peuple français accla-
me le Christ ! » — « La France ne veut
plus des lois laïques !» - De grâce, mes-
sieurs, demandez-le lui donc directement it
nettement !
Néanmoins, et ce sera la troisième et der-
nière leçon du congrès eucharistique, ces
gens-là se remuent, s'organisent ; leurdi
troupes sont disciplinées et leurs états-ma-
jors actifs. Je lis dans un compte rendu :
« Un service d'ordre admirablement assuré
par les Scouts de France, les membres de
l'Union régionale de la Seine de la Fédé-
ration des Sociétés de gymnastique des pa-
tronages et les adhérents de l'Association
catholique de la Jeunesse française réglaient
les mouvements. » Il est certain que lo
catholicisme dispose d'une « jeune garde »
solidement encadrée. Le jour où il décide-
rait de s'en servir pour résister, comme jadi*
aux inventaires, à quelque décision du pou-
voir, elle pourrait donner aux gendarmes
du fil à retordre. Je ne dis pas qu'il veuille
s'en servir, mais je dis que nous devons
pouvoir, le cas échéant, opposer nos jeunes
ses laïques aux siennes et lui ôter ainsi
toute tentation de se mettre au-dessus de
lois qu'il n'a jamais sincèrement recon-
nues.
Le congrès eucharistique méritait, je
crois, ces quelques lignes. A quand le grand
congrès laïque ?
——————————— ) -+- (
Démenti de la démission
de M. Jusserand
On dément officiellement le bruit, de source
anglaise, de la démission prochaine de M.
Jusserand, ambassadeur de France aux Etats-
Unis.
LA CHASSE AUX ABUS
LA GARDE VEILLE
*
à la porte des hôpitaux
Et les parents qui vont voir leurs malades
sont enfermés dans un pénible dilemme
Rien de plus agaçant que d'être enfermé dans
un dilemme si ce n'est d'être enfermé dans les
prisons de l'Etat pour un méfait que l'on n'a
pas commis. Car des prisons de l'Etat, que l'on
soit ou non innocent, on n'est jamais sûr d'en
sertir.
Tandis que l'on sort assez aisément d'un di-
lemme. Nous en voyons quotidiennement des exem-
ples à la tribune de la Chambre où la malice des
orateurs qui s'y succèdent, se fait un jeu d'y en-
clore des adversaires d'ailleurs peu inquiets. La
rhétorique a de telles ressources !
Mais la rhétorique ne saurait être d'aucun se-
cours aux malheureuses gens qui ont un père,
une mère, un fils, un parent quelconque soigné —
oh ! excellement, il faut le reconnaître — dans
ur. des nombreux hôpitaux de Paris.
Car voici le dilemme où sont emprisonnés ceux
d'entre eux qui ont le grand bonheur de voir enfin
lèvent à. la santé leur cher malade. Aussitôt
que celui-ci entre en convalescence, le bon doc-
teur ou le chirurgien se frotte les mains, tout ré-
joui d'avoir encore sauvé une vie, et puis il con-
seille des réconfortants, notamment du bon vin
vieux, du Champagne et des mets légers ou déli-
cats qu'on prépare si bien à la maison et qu'on ne
saurait attendre de la meilleure des administra-
tions.
Malheureusement, il y a le Règlement, le ter-
rible Règlement, qui interdit l'introduction de tout
liquide et de tout aliment dans l'hôpital. Le por-
tier est inflexible et aucun talent oratoire, aucune
rhétorique ne saurait vaincre Monsieur le Direc-
teur. gardien impitoyable des prescriptions admi-
nistratives.
Le docteur ordonne et M; Lcbureau refuse.
Le papa, la maman, s'en retournent avec leur
cervelle de mouton ou leur crème à la vanille, le
cœur gres. impuissants à sortir de cette impasse.
A moins qu'ils n'aient de grandes poches et
ne parviennent, à grands risques, à passer en
fraude ce que réclame le cher malade.
Car il n'y a que la fraude et la ruse pour sor-
tit de ce dilemme-là.
Je sais bien qu'une telle rigueur est faite pour
prévenir des abus certains. Mais ne serait-ce pas
simple, puisque le docteur après tout l'ordonne,
de délivrer aux malades l'autorisation de rece-
voir de leurs parents les réconfortants dont ils
ont besoin ? Cela nécessiterait évidemment un
supplément de surveillance et de cortrôle. Mais
les employés de l'Etat et même ceux de la Ville,
ne sont pas payés pour se croiser les bras.
— - - ,) .+---_--,,-?-.-
Pour faire un jeune homme
il faut un vieux singe
Une déclaration du docteur Voronoff
Le fameux docteur Voronoff qui est, en
Amérique, « le plus grand chirurgien dans le
monde •», a parle. hier, devant les membres
de la Société Royale de Médecine, à Londres.
Il a expliqué devant la docte assemblée,
présidée par li» prince de Galles, les inconvé-
nients qu'il p-eut y avoir à greffor aux hu-
mains des glandes de jaunes singes.
n Ils ne peuvent pas, a dit le professeur.
parlant de ses chers « monkeys ». donner
aux hommes tout « le bénéfice » de leurs clan-
des, *
Le docteur a donc l'intention de n'utiliser
désormais, que les singes « pleinement déva-
looiîéa »
——————————
Un orateur arrêté
au cours d'une réunion
Toulon. 18 juillet. — Une arrestation a été
opérée de façon curieuse, au cours d'une
réunion publique donnée dans la salle de
l'ancien théâtre, .il Hyères, par M. Bernard
Gastaud, conférencier radical-socialiste. M.
Gastaud était fréquemment interrompu par
le communiste Ambroise Roos, ancien secré-
taire de la section
M. Olivier, commissaire de police, qui sur-
veillait la réunion, fit remarquer à voix basse
que si on donnait la parole à cet assistant,
il se verrait dans l'obligation de constater
sa urésence et de le mettre en état d'arres-
tation.
Les organisateurs refusèrent donc de. lais-
ser Darler Roos, mais celui-ci, s'obstirant,
cscalada la tribune ; il commençait son dis-
cours lorsque le commissaire de police lui
mit la main sur l'épaule : « Au nom de la
loi, je vous arrête ! »
Et Roos, ex-marchand de meubles, plusieurs
fois en liquidation judiciaire, fut, en effet,
appréhendé et conduit, pour banqueroute
frauduleuse, à la prison, cependant que la
réunion se terminait dau2 une confusion gé-
nérale.
Le général Gouraud. aux Etats-Unis, se rend au chevet d'un grand mutilé américain
LA QUESTION DES REPARATIONS
Le Cabinet anglais se réunit aujounlM
pour examiner la réponse â l'Allemagne
00*00
Contrairement à ce qui avait été annoncé,
le cabinet britannique ne s'est pas réuni hier
pour examiner le projet de réponse de la
Grande-Bretagne à l'Allemagne et la lettre
qui doit être adressée aux grandes puissances
alliées. On suppose que ces deux documents
ne sont pas complètement rédigés ; dans ces
conditions, le cabinet britannique ne se réu-
nira qu'aujourd'hui.
Nous avons déjà dit que c'est lord Curzon
qui. a été chargé de fixer la première forme
du projet de réponse à l'Allemagne. Il n'est
pas douteux qu'elle subira des modifications
plus ou moins importantes sous l'influence
du premier ministre et sous l'effet des con-
seils du groupe francophile du ministère :
lord Salisbury, lord Derby, etc. On fait pré-
voir qu'une seule séance du cabinet pourrait
ne pas stfffire pour coordonner les points de
vue différente à l'intérieur du ministère et
que la discussion devra probablement se
poursuivre le lendemain. Notons que, sui-
vant les milieux officiels, le projet de réponse
à l'Allemagne, même lorsqu'il aura été en-
voyé aux diverses puissances, restera secret.
C'est seulement sous sa forme définitive qu'il
sera publié, lorsqu'il aura, comme on l'es-
père, reçu l'adhésion de la France.
Au cas où je gouvernement français juge-
rait impossible de coopérer avec la Grande-
Bretagne, il paraît probable que Downing
street s'orientera vers un appel à la Société
des nations, qui serait invitée à aplanir les
difficultés qui se sont produites sur l'inter-
prétation du traité.
Les points principaux sur lesquels se pour-
suivent actuellement leB discussions sont
d'après les milieux bien informés, les sui.
vants :
a1 La question de la résistance passive de
l'AIJclllagne dans la Ruhr. — On considére-
rait qu'il ne serait pas impossible que le gou-
vernement du Reich se laissât persuader de
rapporter ces décrets touchant ia résistance
passive, si on lui fait entrevoir qu'à la suite
de cette concession le régime économique et
administratif des régions occupées par la
France et par la Belgique serait modifié dans
un sens libérai. Le gouvernement britanni-
que se proposerait en conséquence de repré-
senter au gouvernement de Berlin la néces-
sité, pour des raisons d'ordre pratique, de
mettre un t.erme..¡). un conflit qu'il a ouver-
tement soutenu. Le Daily Tclcpmph parle
d'une solution qui comporterait l'occupation
militaire invisible dès la cessation de la ré-
sistance passive et l'évacuation de la Ruhr
après le payement par l'Allemagne des deux
premiers versements qui auraient été fixés.
- b) Fixation des payements de l'Allemagne.
- On estime à'Londres que la commission
des réparations pourrait, comme elle l'a fait
l'année dernière, charger une commission de
banquiers d'étudier le problème de la capa-
cité financière de l'Allemagne. Cette com-
mission (on évite d'employer le mot « inter-
nationale ») serait donc une émanation de
la commission des réparations.
c) Le problèmç des garanties. — La ten-
dance générale du sentiment anglais est que,
puisque l'Allemagne cherche à se dérober au
payement de ce qu'elle doit, puisqu'elle s'est
mise par la ruine de sa devise dans un état
dont elle espère tirer maintenant avantage
par des moratoires ou des réductions de sa
dette, il importe d'examiner de nouveau les
moyens de la mettre en tutelle au point de
vue économique et financier. La saisie des
gages locaux et isolés, tels que la Ruhr, est con.
sidérée ici comme improductive et même rui-
neuse pour tout le monde, tandis que l'or-
ganisation d'un système de contrôle analogue
à celui qu'on a établi en Autriche, et qui en-
serrerait le Reic tout entier, est regardée
comme le seul moyen d'action qui reste aux
Alliés, et l'on) regrette qu'il n'ait pas été
adopté plus tôt.
COMMENTAIRES DE PRESSE
Londres, 18 juillet. — Les Daily Xews pu-
blient un article dans lequel ils examinent
la façon dont l'Allemagne pourrait payer sa.
dette. L'auteur de cet article suggère que,
dans sa note, la Grande-Bretagne demande à
l'Allemagne de laisser la direction des finan-
ces aliemandes à un organisme extérieur ayant
un Américain à sa tête.
Cet organisme aurait le droit d'administrer
les gages offerts par l'Allemagne. Il s'occu-
perait de la stabilisation du mark et s'effor-
cerait d'équilibrer le budget allemand avant
la fin de 1923. L'Allemagne n'ayant presque
pas de service de dette intérieure, une plus-
value qui irait s'accroissant progressivement
serait rapidement disponibre pour les répa-
rations.
Entre temps, ajoute l'auteur de cet arti-
cle, ainsi que le proposent les experts alle-
mands eux-mêmes. des prestations en nature
et notamment en charbon devraient commen-
cer immédiatement.
Le correspondant diplomatique de la West-
minster Uazettc analyse longuement le dit;-
cours de M. Poincaré à Senlis et le commen-
tant fait ces réflexions :
« La Grande-Bretagne a commis une erreur
sérieuse en suivant l'exemple des Etats-Unis
au sujet du pacte de garantie anglo-américain.
« Il n'y a guère d'Anglais qui n'admettent
pas que la presque totalité des réparations
devrait aller à ]a France et à la Belgique:
qu au point de vue de ia justice abstraite. NI.
Poincaré a raison quand il dit qu'il serait
révoltant que les vainqueurs eussent à l'M.y;.r
la presque totalité d5 dévastations dont ils
ont été les victimes, mais qu'en essayant d'ob-
tenir trop de l'Allemagne, on risque fort de
ne rien obtenir du tout; que la clef du probip.
me tout entier est en réalité la question de
la sécurité de la France et de tous et qu'une
fois que la France se sentirait en t=écnrité
elle serait disposée à faire les concessions éco-
nomiques nécessaires pour qu'un accord puis-
se intervenir sur ks réparations. »
Suivant le correspondant diplomatique de
la Westminster Gazette le projet de réponse
britannique endossera probablement le plan
du secrétaire d'Etat américain, M. Hughes,
prévoyant la constitution d'un groupe d'ex-
perts chargé* d« déterminer la capacité de
paiement dr- rAl.:em.glJC.., Ce comité devien-
drait en quelque sorte un comité consulta-
tif pour la commission des Réparations et
ainsi il resterait dans les limites du traité
de Versailles.
LEfi DECLARATIONS DE M. BALDWIN
ET LES ALLEMANDS
Berlin. 18 juillet. — Dans son article beb-
domadaire de la Gazette (Ir la C,.air. 'M.
Hoetsch écrit : « Les déclarations de M. Bald-
win constituent un progrès par rapport à la
note-réponse anglaise en date du 16 mai. La
déclaration Baldwin crée d'ailleurs une situa-
tion nouvelle; elle semble indiquer que l'An.
gleterre est disposée à assumer la responsabi-
lité de l'initiative de nouvelles conversations
destinées à hâter la solution du conflit de
la Ruhr. La période d'expectative annoncée
par M. Bonar Law en janvier est terminée. La
patience anglaise tire à sa fin. Il semble qu'à
l'heure actuelle, il s'agit plutôt d'un conflit
entre l'Angleterre c tla France que d'un con-
flit entre l'Allemagne et la France. Sans au-
cun doute, les voies de la France et de l'An-
gleterre ne sont pas parallèles. Dans ces con-
ditions, l'Allemagne ne peut faire grand chose
au point du vue de la politique extérieure.
Quant à l'entrée éventuelle de l'Allemagne
dans la Société des Nations, il faut examiner
cette question de très près car elle semble
être entrée dans une phase nouvelle.
DANS LA RUHR
i\tu,ni ml, LA un
Duren-Euskirchen
établie par les soldats français
Dusseldorf, 18 juillet. — Parmi les manifes-
tations patriotiques du 14 juillet, il en est
une qui n'a pas été signalée, mais qui mérite
d'être retenue : c'est l'inauguration de la dou-
ble voie posée par les soldats et cheminots
de France sur la ligne de Duren à Euskir-
chen.
On sait qu'il s'agit de la ligne qui nous a
été cédée par l'Angleterre, de façon à con-
tourner la zone de Cologne, et par laquelle
nous avons à évacuer 25.000 tonnes de com-
bustible par jour. Cette ligne était à voie uni-
que. M. Breaud, directeur de la Régie, n'a
pas hésité à en faire exécuter le doublement.
Or, cette ligne a 32 kilomètres de long. Les
travaux ont commencé te 8 juin et, dès le 14
juillet, on inaugurait la section de 15 kilomè-
tres de Dureu à Julich. Les cheminots de la
Régie, à cette occasion, avaient demandé le
concours des musiquee de leurs camarades
cheminots du réseau du Nord.
Le second tronçon, de 17 kilomètres, sera
terminé le 21 juillet et inauguré le jour de la
fête nationale belge.
Des travaux de cette importance, exécutés
en un mois et demi, alors qu'on escomptait
près de trois mois, font le plus grand bon-
neur à. l'ingénieur en chef du Nord, M. Loi-
Beau. chef du service de la voie.à la direction
de Duren, qui les a conduits et exécutés.
Détail intéressant : les rails qui ont servi
à exécuter le doublement de la voie ont été
enlevés à une ligne de rocade, purement mi-
litaire. dont les Allemands avaient entrepris
la construction, contrairement à une décision
de la Conférence deg ambassadeurs.
LES ACTES DE SABOTAGE
Dusseldorf, 18 juillet. — D,es fils télé-
phoniques ont été coupés et enlevés sur une
longueur de 400 mètres de Siegbourg 4
Mjjeh, à environ deux kilomètres de Sieg-
boura.
L'ASSASSINAT DE M. QUEMENEUR
A lORLMÏIlïï (IIIT
que l'inculpé Seznec
aurait plusieurs complices
Seznec est-il l'assassin du conseiller géné
rai Quémeneur dont. entre parenthèses. Il
cadavre n'a pas encore été retrouvé ? Est-il
seulement le complice d'un crime que d'au
très avaient intérêt à commettre, pour ae,
raisons d'ordre financier ou pour des mobilef
d'ordre intime ? Enfin, Seznec est-il inno
cent ?
A vrai dire, rares sont les personnes à
Morlaix qui admettent cette dernière hypo
thèse. Tant de graves présomptions pèsent
sur l'inculpé ! Mardi encore, comme nous
l'avons annoncé hier, le gardien-chef de la
prison ne découvrait-il pas, dans la doublure
du veston de Seznec, alors que celui-ci pré-
tendait être sans argent, deux billets de
mille francs.
Cette découverte prouve, tout au moins,
que Seznec a menti une fois de plus. Elle est
importante encore - du fait que les billets
portent des tâches brunes suspectes -..:.. qui
seront analysées — et qu'ils étaient accom-
pagnes de fragments de papier blanc sui
lesquels sont écrits ces mots mystérieux :
.Pour trouver ce qu'il faut faire; sortei
dans le couloir et déchirez les. deux env&
loppes.
M. Camp ion, le juge d'Instruction, auquel
le gardien-chef de la. prison a apporté sa
trouvaille, crut d'abord que ces instructions
avaient trait à une tentative d'évasion, mais
une rapide enquête eut tôt fait de dctournei
ses soupçons. Le mystérieux papier a été ca-
ché sans nul doute dans la doublure en mê-
me temps que l'argent.
Y a-t-il des complices ?
D'autre part, l'écriture n'est pas celle de
Seznec, le fait est certain, si bien qu'en peut
se demander si l'étrange document, placé
sous scellé, n'émane pas d'un complice du
garagiste. Car, à Morlaix, on n'est pas loin
de supposer que. Seznec a été surtout l'ins-
trument de plusieurs personnes — et on cita
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