Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-10-17
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 79956 Nombre total de vues : 79956
Description : 17 octobre 1921 17 octobre 1921
Description : 1921/10/17 (N18574). 1921/10/17 (N18574).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7553081c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
23 Vendémiaire, An 130. — N° 18574,
Le numéro; ï jQUINZE CENTIMES , Lundi 17 Octobre 1921. — N° 1S574.
Fondateurs (1869) 8
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
- * -. ABONNEMENTS -
Un an Six mois Trois mois
SEINE. & S.-ET-OISE. 38 n, 29 » 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 » 22 » 11 »
Etranger 49 » 25 » 13 »
Ad resser toutes les communications
au directeur.
Rédacteur en ehofft
RAYMOND LANGE
Í
Pour la Publicité, s'adresser
aux bureaux du journal.
i
; ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
ADMINISTRATION & REDACTION :
Boulevard de Strasbourg, 38 - PARIS
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TELEPHONES:
Redaction et admlftlstrtnn : Hor 24-90, 24-91.- Après 10 6. Au soir : Gutenberg 00-70
1
TRIBUNE LIBRE 1
ENRICHIR LA FRANCE
- 'f
On hésite trop en France
à saisir le grand public du
problème financier. On a
tort. Toutes les données es-
sentielles de la puissance
se traduisent en des chif-
fres. Les nombres enfer-
ment ides idées. (Tout rai-
sonnement qui les néglige'"
demeure artificiel. Le ministère des fi-
nances. si horriblement archaïque est
.ou devrait être le réduit central de notre
organisation nationale, surtout dans une
politique de production. Qui pourrait
nier, les conséquences formidables du
système adopté par les Allemands pour
• leur crédit ? Sans un bon outillage fi-
nancier,-point de marché commercial
digne de ce nom. La richesse ne crée
poirt, à elle seule, la grandeur, mais
lle en constitue la solide armature.Elle
représente du travail réalisé ; le travail
!st une richesse en formation. Un pays
moderne doit vendre le plus possible et
j'acheter que le minimum.
Pour une nation comme pour un indi- !
vidu, une bonne utilisation du crédit
Vidu, l'outil essentiel de l'émancipation.
est
Etudier une balance commerciale ; dé-
composer le mécanisme du change ;
mesurer les progrès du commerce exté-
rieur ; analyser le fonctionnement de
ia traite ; comprendre le régime de la
banque, ce sont là des obligations, non
seulement pour des spécialistes, mais
pour tout Français intelligent-
Nôtre pays a beaucoup souffert, par
exemple, de l'indifférence de l'opinion
à l'égard du problème bancaire. Ici,
plus que partout ailleurs, le désordre
et le hasard ont régné. Nul plan d'en-
semble, malgré les avis constamment
renouvelés de tous les agents autorisés
de la richesse nationale et, par exem-
Dle, des Chambres de commerce. Nos
industriels et nos commerçants opé-
raient, en général, avec les seules res-
sources de leur initiative contre des
5oncurrences que soutenaient des systè-
mes solides et cohérents. Il en sera de
même tant que l'opinion éclairée ne
consentira pas à se passionner pour ces
questions vitales. Le plus modeste fran-
çais doit saisir le lien de ces problèmes
avec le problème général de notre puis-
sance. La façon dont nous organisons
les crédits par acceptation réagira sur
toute la reconstitution de la fortune
privée ou publique.
La fortune de la France était avant
ta guerre d'environ 300 milliards de
francs. Les revenus nationaux s'éle-
vaient, en chiffre rond, à 30 milliards
de francs. Quant à la dette publique,
plie atteignait en capital, au 1r janvier
1944, 33.637 millions, imposant une
dépense annuelle de 1.159.724-000 fr.
Le capital de la Grande-Bretagne a
*té fixé, le 10 août 1916, par M, Mac
Kenna, chancelier de l'Echiquier, du]
chiffre de 15 milliards de livres sterling,
soit environ i378 milliards (de francs
'revenu : 60 milliards de francs ; dette
oublique, en capital : 16 milliards 1/2).
Dn estimait la fortune italienne à 65
milliards de francs. Les Etats-Unis, avec
îme population d'au moins 102 millions
fhabitants, avaient, en 1912, d'après le
Statistical abstmct, une fortune natio-
nale correspondant à 972 milliards de
francs. Cette fortune devait dépassent
1.000 milliards au moment de leur en-
trée dans le conflit, avec un revenu an-
nuel probable de 130 milliards de
francs.
Quant à l'Allemagne, sa population,
ta 1914, compte 67.810.000 habitants.
Le budget de l'Empire, pour 1914-1915,
ne dépasse pas 4.532.574.383 (rancs.
En déduisant la valeur des biens qui
composent le-domaine de l'Etat, la for-
:une publique allemande avant les hosti-
lités. pouvait être chiffrée à 370 mil-
liards de francs (53 milliards de revenus
°n 1913). La dette de l'Empire et celle
3es Etats confédérés représentaient envi-
ron 26 milliards de francs- La fortune
publique de l'Autriche-Hongrie était es-
îimée à 154 milliards.
Il faut faire, sur la valeur absolue de
ses chiffres, de fortes réserves. Mais,
Jans l'ensemble, ils fournissent des in-
dications assez exactes pour étayer le
le raisonnement. Et l'on doit louer un
économiste, comme M. du Vivier du
Rtreel, d'avoir combattu la légende re-
doutable, en vertu de laquelle la France
demeurait le pays le plus riche du jnon-
de. Formule agréable aux vaniteux et
aux paresseux. Mais formule inexacte.
Tout Français, simplement prévoyant
et sensé, doit affirmer qu'après la
guerre il faut sous peine de nous expo-
ser aux plus grands dangers, enrichir
rapidement la France, tripler ses reve-
nus par une politique d'ensemble com-
portant, tout au moins, l'approvisionne-
ment facile en matières premières, le
perfectionnement technique de la main-
d'œuvre et de l'outillage, la mobilisa-
tion des capitaux, une organisation in-
dustrielle et commerciale de nature à
i
fortifier les initiatives au lieu de les
paralyser.
Certes, l'Allemagne doit payer (et
payer le plus possible ; malgré ses ré-
criminations et ses mensonges, elle se
trouve dans une situation économique
meilleure que la nôtre. Comme l'a dit
justement M Raoul Péret : « Le soldat
allemand, en rentrant chez lui, a retrou-
vé sa place à l'usine, à l'atelier ; ceux-
ci étaient debouts. les hauts-fourneaux
ne sont pas éteints. Partout, même aux
moments les plus critiques de la guerre,
l'activité économique s'est poursuivie au
delà du Rnin. »
Pratiquer donc à l'égard de l'Alle-
magne une politique financière de sévé-
rité, c'est faire non acte de cruauté,
mais de prévoyance- Elle ou nous, ce
dilemme' se pose ainsi sous une forme
impitoyable. Même lorsqu'elle aura réa-
lisé sa créance - sur l'Allemagne, -- la Fran-
ce subira des obligations redoutables,
comparée aux puissances neutres du
monde,à celles qui n'auront pas souf-
fert de la guerre. Elle portera, dans son
économie nationale, une surcharge infi-
niment dangereuse-
Edouard HERRIOT.
aéputé, maire de Lyon.
EDITORIAL
Inaugurations
'J'ignore si M. Barihou est
allé présider à l'inaugura-
tion de la staiue de Dérou-
lède en qualité d'ancien
ministre de M. Clemen-
ceau r; mais je crois bien
que le Tiqre 'de Sai7ite-Her-
mine a perdu une belle oc-
casion de mettre enfin ses actes en ac-
cord avec ses paroles.
Comment ! voilà un vieux aiable. qui,
se faisant ermite, prêche à tout bout de
champ la réconciliation, l'oubli du pas-
sé, l'amour de tous les Français récon-
ciliés dans le reniement des idéals de
- jeunesse, et son cœur amolli, bonasse
et indulgent ne l'a pas incité à la céré-
monie patriotique - de Metz ? -: -
Pourtant quelle occasion unique d'af-
firmer par la noblesse d'un geste la sin-
cérité des mots. Jusqu'ici la grande
sérénité crépusculaire de M. Clemenceau
a surtout pardonné à ceux qu'il a atta-
qués et abaltus. Sa générosité, bien
connue, lui a suggéré l'oubli des coups
qu'il a donnés. Mais ceux qu'il a reçus ?
Car jamais Parlement français n'as-
sista a une exécution plus complète,
plus terrible que celle 'de M. Clemenceau
par Paul Déroulède.
Quand l'impétueux tribun, tout vi-
brant d'indignation généreuse, dénonça
hautement au Parlement « l'homme qui
par son épée et son pistolet terrorisait
les majorités, » comme un agent de l'An-
gleterre, pas une main — sauf celle de
Pichon, « ce jeune commandité de Cor-
nélius Ilerz » — ne se tendit vers M. Cle-
menceau. Ce fut dans le silence op-
pressant d'une assemblée unanimement
figée d'horreur, que l'accusé sortit d'u-
ne Chambre, où le suffrage universel ne
consentit jamais 'à le renvoyer.
Ce jour-là, en présence d'un adversai-
re d'une qualité et d'une taille redouta-
bles, AI. Clemenceau ne recouvrit pas
l'usage du vieux tonnerre en zinc 'dont
il se plaisait à terroriser les fantoches
mzM~~e~. *. -
Il est fâcheux que la censure liait pas
autorisé une reproduction du réquisi-
toire de Paul Déroulède, au momenf où
s'assem.blait la conférence de la paix.
Une telle publication eut éclairé bien des
mémoires. et placé Tipperary un peu
plus loin de Versailles.
Quoi qu'il en soit, puisque M. Clemen-
ceau n'a pas assisté à l'inauguration de
la statue 'de Paul Déroulède, je suppose
qu'il ne nous fera pas la mauvaise
plaisanterie de quitter le monde 'des
tigres, sans avoir fait un pèlerinage
expiatoire au monument de Jules Ferry,
Il est vrai qu'on ne saurait trop en
vouloir a ce vieux « Perd la Victoire- »,
de fuir les inaugurations des monuments
des autre'" - --
Sa modestie Voblige a ne penser qu'au
sien.
EDMOND DU MESNIL.
La, Pensée des Autres
—•—
Déroulède n'aura pas entendu le chant
du Départ, ni l'Hosanna de la Victoire.
Mais il n'aura pas entendu non plus la
plainte des treize cent mille hommes qui
sont morts et qui ne sont pas obéis.
STEPHANE LAUZANNU.
(Le Matin.
LE FAIT DU JOUR
- LA RENTREE DE M-..BLOC-NATIONAL' .!
On dit.
10 8
En Passant
Petits budgets
A côté du Budget, du gros Budget avec un
grand B, le Budget national en un mot, —
Que M. Paul Doumer s'entend si bien à main-
tenir en déficit, — il existe une foule de pe
tits budgets moins solennels, et généralement
ignorés de l'infortuné contribuable.
Ainsi, connaissez-vous le budget intérieur de
la Chambre des députés ?
Non ? C'est un tort,. Et vous vous délecte
rez à la seule lecture de ses divers chapitres.
Avant la guerre, il se r résentait ainsi :
Buvette Fr. 35.175
Epées et uniformes d'huissiers 38.000
W.-C. 9.420
Destruction des souris 2ÜO
Ficelle 1.800
Allumettes 1.000
Brosses et Miroirs : 30.000
Papier à lettres. ; 'Ti.CtiO
Trente huit mille francs d'épées pour armer
abreuver la France d'éloquence parlementaire :
c'est un ren.
Trente nuit mille .francs d'épées pour armer
les huissiers : c'est peu de chose. Estimons-
nous heureux qu'on ne leur donne pas des mi-
trailleuses ni d'artillerie jourde.
Deux cents francs pour détruire les souris:
c'est un rien dans un PaJ:!is où six cents rats
vivent paisiblement, dans un f;omage.
Soixante quatorze mille francs de papier à
lettre : c'est une vétille pour des parlementaires
obligés de répondre à tant de requêtes des
électeurs et à tant de déclarations des élec-
trices.
Mais', dix mille francs de brosses dans une
assemblée où l'on compte une aussi belle col-
lection de calvities : cela donne à rêver
Quant aux neuf mille quatre cent vingt francs
de w.-c. : on en demeure stupide.
Non seulement le contribuable est dans
l'obligation d'indemniser, de nourrir d'abreu-
ver, de brosser ses chers députes, de leur
payer leurs voyages en chemin de fer et de les
protéger contre les souris, mais il doit encore
acquitter le prix de leur w.-c. !
Et ils.- consomment ainsi pour neuf mille
quatre cent vingt francs !
Ce n'est pas, Dieu possible, le Bloc National
doit se nourrir de pruneaux d'Agen.
Jean d'Aigremont..
Autrefois
Le poireau -
Lorsque M. Méline s'avisa de créer l ordre
du Mérite agricole, plus connu sous le nom
de « poireau », il y eut une grande promo-
tion inaugurale.
Le général Rousseau, alors secrétaire gé-
néral de la Grande Chancellerie de la Lé-
gion d'Honneur, s'était fait inscrire sur la
première liste pour une cravate, de Com-
wictïidcuT» v.
Cette liste tomba sous les yeux du géné-
ral Faidherbe, Grand Chancelier.
— Comment, Rouseau, vous qui avez tous
les ordres militaires français et étrangers
vous désirez le Mérite agricole ?
— Mon Dieu oui, mou général, c'est un
ordre nouveau, original ; Vinsigne esi ra-
vissant, le ruban d'une couleur délicieuse.
— Mais il est réservé aux agriculteurs.
— Sans doute ; mais Cincinnalus.
— Bien, bien, lit le Grand Chancelier ;
voits avez peut-être raison.
Et ïï biffa sur la liste lnom du général.
Rousseau et y inscrivit. le sien.
Aujourd'hui
Cornélius réincarné
Voici qu'on parle d'un nouveau journal
clemenciste, et aussitôt de surgir, un com-
manditaire. étranger. Naturellement.
Cornélius Herz étnnt mort d'une attaque
de Panama, on prétend, dans les milieux
spirites, qu'il est réincarné en M., BazUe
Zahrot, milliardaire grec, naturalisé An-
glais.
Comme Cornélius Herz M. Bazile Zahrof
passe pour un agent zélé de r Angleterre.
Alors, tout s'explique. Aoh ! yes.
IZZ*>
Pointe d'ail
Quel est celui de nos ministres qui a un
tel goût pour l'ail et l'échalotte, qu'il en
arrive à incommoder tous ses collègues,
dès qu'il prend la parole au Conseil des
minisires.
Récemment, il ctott arrivé en retard à.
Rambouillet, et il entra tout essoufflé dans
la salle du Conseil.
- Je m'excuse, M. le Président, dU-il »
M Millerand, fai eu une panne d'auto.
pour essayer de rattraper le. temps, fai
couru à perdre haleine. -
— Quelle chance ! murmura. M. Loucheur.
à M. Briand. - -
Le Tapin.
LIRE EN 2e PAGE :
Le discours de M. Painlevé à avignon.
L'inauguration du monument Déroulède
à Metz. -
Un petit milliard
; s'il vous plaît !
— —1
Dites donc, Monsieur D ou mer, toujours
pas de nouvelles de notre pauvre petit mil-
liard?
Vous savez bien, ce milliard des Boches
qui est tombé dans les poches de nos bons
omis les Alliés, après votre fameux accord
du 13 août ?
Il est vrai que M. Briand a renié voibre
signature ; il est non moins vrai que vous
avez dû aller à Londres essayer de repêcher
votre galle ; il est encore vrai que vous
avez reçu des assurances cordiales, très
cordiales, infiniment cordiales, dont votre
cœur fut ému.
Mais il ne s'agit pas de votre cœur, mais
de notre bourse.
Quelles sommes ces assurances cordiales
y ont-elles fait rentrer ?
Les Chambres étaient en vacances au mo-
ment de votre! trait de génie. Les voici qui
rentrent. Il faudrait s'expliquer.
Les Anglais ont pris les colonies alleman-
des qui valaient des dizaines de milliards,
ils ont pris deux millions de tonnes de na-
vires allemands à 15 livres la tonne ; ils
ont pris — sans avoir de dommages de
guerre - 22 et demi pour cent des 132
milliards d'indemnité.
C'est coquet.
Et si, en plus de tout ce que les Anglais
s'attribuent, nos ministres leur abandonnent
le reste, on en vient à se demander non
plus si le Boche paiera, mais si le Français
touchera jamais une obole.
Et le Bloc National « bleu liorizon » do
trouver ça très bien..
l'affaire Vilgrain
M. Vilgrain, quim partie de la bonde Cleo,
menceau, n'est pas l'homme entre deux
ûges et entre deux maîtresses. Il est l'hom-
me entre deux justices : la civile et la mili-
taire.
La justice civile .recherche, ou est censée
rechercher si M. Vilgrain a commis le délit
d'accaparement et le crime de « pacte de
famine :. La justice militaire enquête pour
savoir si M. Vilgrain est coupable de s'être
mutilé soi-même et d'avoir déserté devant
l'ennemi, ,-
Un joli devoir de vacances.
La justice civile a fo.it preuve d'une man-
suétude adorable, et d'une discrétion inu-
sitée. Son moulin n'est vraiment pas allô
trop vite. La meunière cVonne peut-être des
distractions au magistrat instrudeur.
Et puis M. Clemenceau, appelé comme
témoin, a déclaré « couvrir son collabora.-
teur ». C'est l'histoire d'Ali-Gaga et des qu.a-
r&nte collaborateurs.
Et puis M. Vilgrain a pour avocats d'an-
ciens et de i'uluis minisires qui « couvrent ))
de leurs rotes prétextes leurs écharpas de
législateurs.
Mais on aurait tort ce croire que ces cho-
ses «finiront par des chants et des apothéo-
ses. »
L'impudence inouïe de la Aferdmtc finira
par exaspérer les plus veules.
Délà oiv entend un bruit de bottes. Cest
le conseil do guerre qui s'assemble.
Et si la justice défaille, on fera surgir
les justiciers !
Circulez !
Armés d'un bâton blanc, d'un revolver,
et d'un coupe-choux, nos braves garcdeils
de la paix s'époumonent à cirier aux Pari-
siens : « Circulez ! Circulez ! »
- Eli ! Monsieur l'agent, ce n'est pas
nous qu'il faudrait faire circuler, c'est les
autobus, automobiles, auto-cars, sJde-cars,
camicns, camionnettes et tramways, quii
emplissent boulevards, avenues, Tucs et
places, d'un trottoir à l'aulrc. 1.
M. Leullier. notre nouveau et très sym-
pathique préfet, de police, s'évertue à trou-
ver des remèdes à tous nos maux.
Hélas ! il est vcnu: trop tard parmi nous
pour emipêcher les causes qui ont produit
ce si malheureux effets.
On ne circule plus dans Paris parce que
les voies y sont obstruées par de véritables
trains, par des autobus formidables, qu'on
ne: voit dans aucune autre ville de France
ni d'Europe.
Èt si la Compagnie générale des omni-
bus à obtenu contre le Bien public un aussi
monstrueux privilège, c'est aue son prési-
dent, feu le flibustier Etienne, vice-prési-
dent de la Oiamibre (s. v. p. nétait un pro-
digieux distributeur cie pots-de-vin.
j Or, à l'Hôtel de Villo do Paris aussi, des
- dieux ont soif. »
POLITIQUE ETRANGERE
LA PAROLE EST A L'ALLEMAGNE
- ■■ «
La conférence des Ambassadeurs doit aujourd'hui arrêter
le mode de transmission de la décision de Genève
De scène en scène et d'échelon en éche-
lon, la décision de Genève fait son petit
bonhomme de chemin : elle le fait jusqu'ici
paisiblement, sans heurt, avec la sérénité
de la justice dont elle est inspirée-
Nous avons eu l'acte de Genève, l'acte de
Paris et Londres. Nous en sommes à l'acte,
de Berlin.
Enfin, nous allons savoir ce que valaient
les foudres dont on nous menaçait. Batotté
entre le clan dis t rameur s de sabres et dei
buveurs - de sang et lé groupe des socia-
listes qui veulent la résurrection dans la
paix, le ministère du chancelier. Wirlh se
[nainJtendl'a-Hl au pouvoir Z
A observer objectivement les faits, il ne
semble pas qu'il y ait lieu de s'émouvoir
outre mesure. L'on a joué à la Wilhelmsbras-
se et dans la presse pangermanisie la gran-
de scène de l'émotion et du bluff. Et l'effet
a été complètement manqué.
L'on se trouve donc aujourd'hui devant le
fait. La décision du Conseil de la Société
des Nations subsiste, malgré les grince-
ments de dents de Berlin ; forte de l'auto.
rité de ceux qui l'émirent, forte aussi de la
tacite ralificaton qu'elle reçut des cabinets
alliés.
Le gouvernement allemand aura-t-il la
folle audace de se dresser dans un mou-
vement de vaine révolte ?
C'est peu probable. Ce serait mal con-
naître la psychologie allemande, qui sait s'e
faire souple dès que s'avère une volonté
précite.
Encore ne faudrait-il pas néanmoins que
le conseil des ambassadeurs perdît en vai-
nes discussions de forme un temps pré-
cieux. Les grands Premiers l'ont, d'un com-
mun accord, investi d'un rôle actif.
Ce n'est point en lanternant et en pala-
brant qu'il saura- faire figure de réalisateur.
*
III *
M. Gounaris, président dii Conseil de
Grèce, a décidé d'éclairer la religion des
Alliés et particulièrement de la France. Il
viendra dans ce but à Paris à la fin de la
semaine, flanqué de son ministre des Af-
faires étrangères.
il veut tdter le terrain avant de commen-
cer une nouvelle campagne militaire.
Réussira-t-il à convaincre M. Briand que
l'armée hellénique s'est couverte de gloire
et que Constantin es! fait pour ceindre la
couronne impériale de Byzance ? C'est dou.
teux. ;
Les dents longues vont mal avec- les
courts moyens.
Raymond LANGE.
» ■■ ■ - ■■ f ■ - 1 ■
Les hésitations de la Conférence
des Ambassadeurs
A la suite de la réunio. tenue hier par la
conférence, des ambassadeurs, le chargé
d'affaires de la Grande Bretagne à Paris a
cemandô à son gouvernement des instruc-
tions sur la façon dont celui ci comprend
l'exécution des « recommandations » ce
Genève, désormais ll'an,:for(:.ées en déci-
sion du Conseil suprême..
Il s'agit de savoir ei l'on doit 'subordon-
ner la notification du tracé de la frontière
germaro-polonaise en Haute-Silesie au rè-
glement économique à intervenir dans le
bassin industriel partagé entre la Pologne
et l'Allemagne.
Le tracé de la frontière est une décision
des principales puissances alliées, prise en
vertu du traité de Versailles (article 88), et
devant laquelle l'Allemagne et la Pologne
doivert s'inclinqr. Le règlement économi-
que, au contraire, ne peut faire que l'objet
de conseils pressants, dans l'intérêt com-
mun de la Pologne et de l'Allemagne Var-
sovie et Berlin serait-nt. invités à désigner
des plénipotentiaires chargés de discuter
entre eux. un accord économique dort les
lases pourraient être la Il recommanda-
tion » formulée l)il,r le conseil de la Société
des nations.
Mais, d'autre part, le traité prescrit que
la commission interalliée d'Onpeln doit ces-
ser ses fonctions dans le celai d'ur- mois
après la notification de la ligne frontière ;
les troupes interalliées doivent en consé-
quence évacuer, dans le même délai, l'an-
cien territoire plébiscitaire.
Deux thèses sont donc en présence : les
uns demandent qu'or: en finisse s'ans au-
tre dé!ai avec le règlement du problème
naut-silesiien, qu'on notifie imméciatemenf
la nouvelle frontière, puisque le tracé en
est fixé définitivement, et qu'on invite ea
même temps Polonais et Aliemancs à dis.
enter sans tarder un accord économique,
Les autres, craignart que Velui-icx ne
puisse intervenir avant l'expiration du dé
iai d'un mois prescrit pour l'évacuation des
troupes ailiées, demandent que la noliiica.
tion de la frontière n'ait lieu Qu'après la
signature de l'accord économique.
C'est entre ces deux manières Ce voii
que la conférence des ambassadeurs aura à
se pron oncer.
Il faut souhaiter, en tous cas, qu'elle sa-
che prendre une décision précise.
LORD ROBERT CECIL
ET LA SOCIETE DES NATTONS
Pariant de la Société des nations devant
un nombreux auditoire, lord Rotert Cecil
a déclaré que lq besoin du moment était
le rétablissement ce l'atmosphère de paix.
Le contrôle de la fabrication des armes est
une nécessité urgente et l'orateur espère
que dans le courarl de l'année prochaine
un pian d- contrôle général sera ètabli.
Répondant à certaines questions, lord
Robert Cecil a dit qui! avant été toujours
d'avis que rAllemagr.e devrait être admise
à faire partie du la Société ces nations.
Il Quant aux belchevistes, a ajouté l'ora-
teur, je ne vois pas commuent la Société
pourrait s'entendre avec eux ».
Un auditeur ayant demardé quand ces-
serait d'exister le Conseil suprême, lord
Robert Cecil a répondu : « le plus tôt sera
lo mieux. )
LES ACCORDS DE WIESBADEN
ET LA COMMISSION DES REPARATIONS
La commission dos réparation^,
avoir étuaio en de nombreuses réunions
officieuses les accorcs de Wiesbaden suc
les réparafiors en nature,, fâégera aujour-
d'hui en séance plénière pour prendre une
décision définitive à ce sujet. Outre les
représentants *d-3 îa France, de la Grande-
Bretagne, des Etats-Unis, de l'Italie et do'
la Belgique, le délégué nlloinanc auprès de
la commission des réparations assistera a
la séance.
————— 0 - —————-
Un discours de M. Gounaris
A la séance d'ouverture de l'Assemblée
natioirale d'Athènes, M. Gounaris, prési-
dent du Conseil a prononcé un grand dis-
COUFS dans lequel il a exposé ia situation-
militaire de la Créée, autour de laquelle
doit évoluer l'oricntnion politique eu pays. "I -
« La Grèce, a dit M. Goumaris, a mené V
avec les grandes puissances de l'Entente
la lutte commune contre la Turquie. Lors-
qu'elle a ertrepris de continuer seule la
lutte contre le gouvernement révolution-
naire d'Angora qui ne voulait pas se sou-
mettre aux vainqueurs, e!!e agissait en
vertu d'un, mandat de ces puissances pour
imposer la victoire aux kémalis'.es et assu-
rer non seulement ses propres intérêts,
mais aussi les intérêts de tous ceux qui
avaient combattu ensemble contre la Tiuv
quie. -.
« Dar s ces conditions, on comprend ia
nécessité d'un contact plus étroit avec lea-
puissances de l'Entente au moment où
nous avions entrepris des démarches pour
créer mi base en vue de la solution du
problème turc ».
iS'inspirant de cette idée, le présider t du
Conseil grec a décskïé d'aller avec le mi..
nistro des affaires étrangères dans les ca.
pitales des tnois grandes puissances da
l'Entente afin de communiquer d'une fa-
çon plus complète avec les gouvcl'ilCluents
alliés. leur exposer sen point de vue sur ia
situation et pour prer dre connaissance d'ea
opinions des alliés.
En raison de l'absence à I.oncres de M.
Lloyd George et de iord C'n?f:u, M. GOlJ/o;
naris ne se rendra, en Angleterre que vers
la fin du mois d'ocloire. Il sera reçu par
M. Briand entre le la et le '22. L'Assem.
Née nationale a voté la confiance au gqUo
vernement par 227 voix sur 2K) votants.
LE PARLEMENT
VEILLE I3JE> MENTRÉE
.-.---. - .#. t --
C'est demain que les Chambres reprennent leurs trauaux. - Ea<-
discussion immédiate des interpellations. - En attendant le budget
La session ordinaire do
Hlir ayant pris fin en juil-
let dernier, c'est demain
mardi qw: s'ouvre, sur con-
vocation du Gouvernement,
la session extraordinaire du
Parlement. Elle durera jus-
qu'en janvier. Son program-
me est particulièrement
chargé, tant au point do
vue de la politique ex-
térieure qu'au point de vue financier. ,
• .-+--
AU PALAIS-BOURBON
Bien que l'élection du bureau n'ait lieu,
chaque année, qu'au début de la session
ordinaire, la Chambre des députés aura tout
d'abord à compléter le sien, un poste de
vice-président étant rendu vacant par la
démission de M. Arthur Groussicr, qui se
retire pour raisons de santé.
M. Arthur Groussicr appartient au parti
socialiste unifié. Il -est probable que c'est
un député du parti radical qui le remplacera
au fa-uteuil. On met en avant les candidatu-
res de MM. llerriot, député du Rhône, et
Renard, député de la Nièvre. Il est toute-
fois peu probable qu'ils soient concurrents
et l'accord se fera sur un seul de ces deux
noms.
La Chambre devra établir ensuite son
,,.1.A\1 "de travail, autrement dit son ordre du
jour ; celui qui était en vigueur a la fin da
la session ordinaire est devenu caduc par.
le fait de l'a séparation.
Les sujets sont multiples qui s'offrent aux
délibérations des députes. Ils peuvent pour-
tant être classés, par affinité, en quatre
grandes catégories dont l'ordre sera déter.
miné par l'urgence qu'elles présentent.
Il y a d'abord les interpellations, très
nombreuses, comme nous allons le voir -
puis la discussion -sur le régime des che-
mins de fer, retour du Sénat ; là loi sur, -
les loyers, qui réclame un texto définitif ;
enfin le budget de l'année prochaine.
LES INTERPELLATIONS
Les interpellations sont aussi variées qutf
nombreuses. Il en est ainsi à chaque. l'en..
trée ; les 'dépulés rapportent de leurs dé-
parlements ..rIes motifs de mécontentement
mûris pendant les vacances. Mais, par oeiô
même qu'elles répondent à des préoccupa.'
tions très diverses, ces interpellations affec-
tent des caractères fort différents.
Il est certain que, parmi les quarante cf
quelques demandes d'interpeller actuelle-
ment annoncées (et la liste n'est pas close),
celles qui ont trait, par exemple, a la ré-
pression du duel, aux accidents ferroviai-
res. à la poursuite des malfaiteurs, aux fu-
sillés de Vingré ou aux chèques délivrés pap
l'Œil de Moscou, sont, pour le pav», d'ué
intérêt moins immédiat que celles qui vfe
scnl la politique extérieure du gouvern®»
Le numéro; ï jQUINZE CENTIMES , Lundi 17 Octobre 1921. — N° 1S574.
Fondateurs (1869) 8
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
- * -. ABONNEMENTS -
Un an Six mois Trois mois
SEINE. & S.-ET-OISE. 38 n, 29 » 10 »
FRANCE & COLONIES.. 41 » 22 » 11 »
Etranger 49 » 25 » 13 »
Ad resser toutes les communications
au directeur.
Rédacteur en ehofft
RAYMOND LANGE
Í
Pour la Publicité, s'adresser
aux bureaux du journal.
i
; ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
ADMINISTRATION & REDACTION :
Boulevard de Strasbourg, 38 - PARIS
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TELEPHONES:
Redaction et admlftlstrtnn : Hor 24-90, 24-91.- Après 10 6. Au soir : Gutenberg 00-70
1
TRIBUNE LIBRE 1
ENRICHIR LA FRANCE
- 'f
On hésite trop en France
à saisir le grand public du
problème financier. On a
tort. Toutes les données es-
sentielles de la puissance
se traduisent en des chif-
fres. Les nombres enfer-
ment ides idées. (Tout rai-
sonnement qui les néglige'"
demeure artificiel. Le ministère des fi-
nances. si horriblement archaïque est
.ou devrait être le réduit central de notre
organisation nationale, surtout dans une
politique de production. Qui pourrait
nier, les conséquences formidables du
système adopté par les Allemands pour
• leur crédit ? Sans un bon outillage fi-
nancier,-point de marché commercial
digne de ce nom. La richesse ne crée
poirt, à elle seule, la grandeur, mais
lle en constitue la solide armature.Elle
représente du travail réalisé ; le travail
!st une richesse en formation. Un pays
moderne doit vendre le plus possible et
j'acheter que le minimum.
Pour une nation comme pour un indi- !
vidu, une bonne utilisation du crédit
Vidu, l'outil essentiel de l'émancipation.
est
Etudier une balance commerciale ; dé-
composer le mécanisme du change ;
mesurer les progrès du commerce exté-
rieur ; analyser le fonctionnement de
ia traite ; comprendre le régime de la
banque, ce sont là des obligations, non
seulement pour des spécialistes, mais
pour tout Français intelligent-
Nôtre pays a beaucoup souffert, par
exemple, de l'indifférence de l'opinion
à l'égard du problème bancaire. Ici,
plus que partout ailleurs, le désordre
et le hasard ont régné. Nul plan d'en-
semble, malgré les avis constamment
renouvelés de tous les agents autorisés
de la richesse nationale et, par exem-
Dle, des Chambres de commerce. Nos
industriels et nos commerçants opé-
raient, en général, avec les seules res-
sources de leur initiative contre des
5oncurrences que soutenaient des systè-
mes solides et cohérents. Il en sera de
même tant que l'opinion éclairée ne
consentira pas à se passionner pour ces
questions vitales. Le plus modeste fran-
çais doit saisir le lien de ces problèmes
avec le problème général de notre puis-
sance. La façon dont nous organisons
les crédits par acceptation réagira sur
toute la reconstitution de la fortune
privée ou publique.
La fortune de la France était avant
ta guerre d'environ 300 milliards de
francs. Les revenus nationaux s'éle-
vaient, en chiffre rond, à 30 milliards
de francs. Quant à la dette publique,
plie atteignait en capital, au 1r janvier
1944, 33.637 millions, imposant une
dépense annuelle de 1.159.724-000 fr.
Le capital de la Grande-Bretagne a
*té fixé, le 10 août 1916, par M, Mac
Kenna, chancelier de l'Echiquier, du]
chiffre de 15 milliards de livres sterling,
soit environ i378 milliards (de francs
'revenu : 60 milliards de francs ; dette
oublique, en capital : 16 milliards 1/2).
Dn estimait la fortune italienne à 65
milliards de francs. Les Etats-Unis, avec
îme population d'au moins 102 millions
fhabitants, avaient, en 1912, d'après le
Statistical abstmct, une fortune natio-
nale correspondant à 972 milliards de
francs. Cette fortune devait dépassent
1.000 milliards au moment de leur en-
trée dans le conflit, avec un revenu an-
nuel probable de 130 milliards de
francs.
Quant à l'Allemagne, sa population,
ta 1914, compte 67.810.000 habitants.
Le budget de l'Empire, pour 1914-1915,
ne dépasse pas 4.532.574.383 (rancs.
En déduisant la valeur des biens qui
composent le-domaine de l'Etat, la for-
:une publique allemande avant les hosti-
lités. pouvait être chiffrée à 370 mil-
liards de francs (53 milliards de revenus
°n 1913). La dette de l'Empire et celle
3es Etats confédérés représentaient envi-
ron 26 milliards de francs- La fortune
publique de l'Autriche-Hongrie était es-
îimée à 154 milliards.
Il faut faire, sur la valeur absolue de
ses chiffres, de fortes réserves. Mais,
Jans l'ensemble, ils fournissent des in-
dications assez exactes pour étayer le
le raisonnement. Et l'on doit louer un
économiste, comme M. du Vivier du
Rtreel, d'avoir combattu la légende re-
doutable, en vertu de laquelle la France
demeurait le pays le plus riche du jnon-
de. Formule agréable aux vaniteux et
aux paresseux. Mais formule inexacte.
Tout Français, simplement prévoyant
et sensé, doit affirmer qu'après la
guerre il faut sous peine de nous expo-
ser aux plus grands dangers, enrichir
rapidement la France, tripler ses reve-
nus par une politique d'ensemble com-
portant, tout au moins, l'approvisionne-
ment facile en matières premières, le
perfectionnement technique de la main-
d'œuvre et de l'outillage, la mobilisa-
tion des capitaux, une organisation in-
dustrielle et commerciale de nature à
i
fortifier les initiatives au lieu de les
paralyser.
Certes, l'Allemagne doit payer (et
payer le plus possible ; malgré ses ré-
criminations et ses mensonges, elle se
trouve dans une situation économique
meilleure que la nôtre. Comme l'a dit
justement M Raoul Péret : « Le soldat
allemand, en rentrant chez lui, a retrou-
vé sa place à l'usine, à l'atelier ; ceux-
ci étaient debouts. les hauts-fourneaux
ne sont pas éteints. Partout, même aux
moments les plus critiques de la guerre,
l'activité économique s'est poursuivie au
delà du Rnin. »
Pratiquer donc à l'égard de l'Alle-
magne une politique financière de sévé-
rité, c'est faire non acte de cruauté,
mais de prévoyance- Elle ou nous, ce
dilemme' se pose ainsi sous une forme
impitoyable. Même lorsqu'elle aura réa-
lisé sa créance - sur l'Allemagne, -- la Fran-
ce subira des obligations redoutables,
comparée aux puissances neutres du
monde,à celles qui n'auront pas souf-
fert de la guerre. Elle portera, dans son
économie nationale, une surcharge infi-
niment dangereuse-
Edouard HERRIOT.
aéputé, maire de Lyon.
EDITORIAL
Inaugurations
'J'ignore si M. Barihou est
allé présider à l'inaugura-
tion de la staiue de Dérou-
lède en qualité d'ancien
ministre de M. Clemen-
ceau r; mais je crois bien
que le Tiqre 'de Sai7ite-Her-
mine a perdu une belle oc-
casion de mettre enfin ses actes en ac-
cord avec ses paroles.
Comment ! voilà un vieux aiable. qui,
se faisant ermite, prêche à tout bout de
champ la réconciliation, l'oubli du pas-
sé, l'amour de tous les Français récon-
ciliés dans le reniement des idéals de
- jeunesse, et son cœur amolli, bonasse
et indulgent ne l'a pas incité à la céré-
monie patriotique - de Metz ? -: -
Pourtant quelle occasion unique d'af-
firmer par la noblesse d'un geste la sin-
cérité des mots. Jusqu'ici la grande
sérénité crépusculaire de M. Clemenceau
a surtout pardonné à ceux qu'il a atta-
qués et abaltus. Sa générosité, bien
connue, lui a suggéré l'oubli des coups
qu'il a donnés. Mais ceux qu'il a reçus ?
Car jamais Parlement français n'as-
sista a une exécution plus complète,
plus terrible que celle 'de M. Clemenceau
par Paul Déroulède.
Quand l'impétueux tribun, tout vi-
brant d'indignation généreuse, dénonça
hautement au Parlement « l'homme qui
par son épée et son pistolet terrorisait
les majorités, » comme un agent de l'An-
gleterre, pas une main — sauf celle de
Pichon, « ce jeune commandité de Cor-
nélius Ilerz » — ne se tendit vers M. Cle-
menceau. Ce fut dans le silence op-
pressant d'une assemblée unanimement
figée d'horreur, que l'accusé sortit d'u-
ne Chambre, où le suffrage universel ne
consentit jamais 'à le renvoyer.
Ce jour-là, en présence d'un adversai-
re d'une qualité et d'une taille redouta-
bles, AI. Clemenceau ne recouvrit pas
l'usage du vieux tonnerre en zinc 'dont
il se plaisait à terroriser les fantoches
mzM~~e~. *. -
Il est fâcheux que la censure liait pas
autorisé une reproduction du réquisi-
toire de Paul Déroulède, au momenf où
s'assem.blait la conférence de la paix.
Une telle publication eut éclairé bien des
mémoires. et placé Tipperary un peu
plus loin de Versailles.
Quoi qu'il en soit, puisque M. Clemen-
ceau n'a pas assisté à l'inauguration de
la statue 'de Paul Déroulède, je suppose
qu'il ne nous fera pas la mauvaise
plaisanterie de quitter le monde 'des
tigres, sans avoir fait un pèlerinage
expiatoire au monument de Jules Ferry,
Il est vrai qu'on ne saurait trop en
vouloir a ce vieux « Perd la Victoire- »,
de fuir les inaugurations des monuments
des autre'" - --
Sa modestie Voblige a ne penser qu'au
sien.
EDMOND DU MESNIL.
La, Pensée des Autres
—•—
Déroulède n'aura pas entendu le chant
du Départ, ni l'Hosanna de la Victoire.
Mais il n'aura pas entendu non plus la
plainte des treize cent mille hommes qui
sont morts et qui ne sont pas obéis.
STEPHANE LAUZANNU.
(Le Matin.
LE FAIT DU JOUR
- LA RENTREE DE M-..BLOC-NATIONAL' .!
On dit.
10 8
En Passant
Petits budgets
A côté du Budget, du gros Budget avec un
grand B, le Budget national en un mot, —
Que M. Paul Doumer s'entend si bien à main-
tenir en déficit, — il existe une foule de pe
tits budgets moins solennels, et généralement
ignorés de l'infortuné contribuable.
Ainsi, connaissez-vous le budget intérieur de
la Chambre des députés ?
Non ? C'est un tort,. Et vous vous délecte
rez à la seule lecture de ses divers chapitres.
Avant la guerre, il se r résentait ainsi :
Buvette Fr. 35.175
Epées et uniformes d'huissiers 38.000
W.-C. 9.420
Destruction des souris 2ÜO
Ficelle 1.800
Allumettes 1.000
Brosses et Miroirs : 30.000
Papier à lettres. ; 'Ti.CtiO
Trente huit mille francs d'épées pour armer
abreuver la France d'éloquence parlementaire :
c'est un ren.
Trente nuit mille .francs d'épées pour armer
les huissiers : c'est peu de chose. Estimons-
nous heureux qu'on ne leur donne pas des mi-
trailleuses ni d'artillerie jourde.
Deux cents francs pour détruire les souris:
c'est un rien dans un PaJ:!is où six cents rats
vivent paisiblement, dans un f;omage.
Soixante quatorze mille francs de papier à
lettre : c'est une vétille pour des parlementaires
obligés de répondre à tant de requêtes des
électeurs et à tant de déclarations des élec-
trices.
Mais', dix mille francs de brosses dans une
assemblée où l'on compte une aussi belle col-
lection de calvities : cela donne à rêver
Quant aux neuf mille quatre cent vingt francs
de w.-c. : on en demeure stupide.
Non seulement le contribuable est dans
l'obligation d'indemniser, de nourrir d'abreu-
ver, de brosser ses chers députes, de leur
payer leurs voyages en chemin de fer et de les
protéger contre les souris, mais il doit encore
acquitter le prix de leur w.-c. !
Et ils.- consomment ainsi pour neuf mille
quatre cent vingt francs !
Ce n'est pas, Dieu possible, le Bloc National
doit se nourrir de pruneaux d'Agen.
Jean d'Aigremont..
Autrefois
Le poireau -
Lorsque M. Méline s'avisa de créer l ordre
du Mérite agricole, plus connu sous le nom
de « poireau », il y eut une grande promo-
tion inaugurale.
Le général Rousseau, alors secrétaire gé-
néral de la Grande Chancellerie de la Lé-
gion d'Honneur, s'était fait inscrire sur la
première liste pour une cravate, de Com-
wictïidcuT» v.
Cette liste tomba sous les yeux du géné-
ral Faidherbe, Grand Chancelier.
— Comment, Rouseau, vous qui avez tous
les ordres militaires français et étrangers
vous désirez le Mérite agricole ?
— Mon Dieu oui, mou général, c'est un
ordre nouveau, original ; Vinsigne esi ra-
vissant, le ruban d'une couleur délicieuse.
— Mais il est réservé aux agriculteurs.
— Sans doute ; mais Cincinnalus.
— Bien, bien, lit le Grand Chancelier ;
voits avez peut-être raison.
Et ïï biffa sur la liste lnom du général.
Rousseau et y inscrivit. le sien.
Aujourd'hui
Cornélius réincarné
Voici qu'on parle d'un nouveau journal
clemenciste, et aussitôt de surgir, un com-
manditaire. étranger. Naturellement.
Cornélius Herz étnnt mort d'une attaque
de Panama, on prétend, dans les milieux
spirites, qu'il est réincarné en M., BazUe
Zahrot, milliardaire grec, naturalisé An-
glais.
Comme Cornélius Herz M. Bazile Zahrof
passe pour un agent zélé de r Angleterre.
Alors, tout s'explique. Aoh ! yes.
IZZ*>
Pointe d'ail
Quel est celui de nos ministres qui a un
tel goût pour l'ail et l'échalotte, qu'il en
arrive à incommoder tous ses collègues,
dès qu'il prend la parole au Conseil des
minisires.
Récemment, il ctott arrivé en retard à.
Rambouillet, et il entra tout essoufflé dans
la salle du Conseil.
- Je m'excuse, M. le Président, dU-il »
M Millerand, fai eu une panne d'auto.
pour essayer de rattraper le. temps, fai
couru à perdre haleine. -
— Quelle chance ! murmura. M. Loucheur.
à M. Briand. - -
Le Tapin.
LIRE EN 2e PAGE :
Le discours de M. Painlevé à avignon.
L'inauguration du monument Déroulède
à Metz. -
Un petit milliard
; s'il vous plaît !
— —1
Dites donc, Monsieur D ou mer, toujours
pas de nouvelles de notre pauvre petit mil-
liard?
Vous savez bien, ce milliard des Boches
qui est tombé dans les poches de nos bons
omis les Alliés, après votre fameux accord
du 13 août ?
Il est vrai que M. Briand a renié voibre
signature ; il est non moins vrai que vous
avez dû aller à Londres essayer de repêcher
votre galle ; il est encore vrai que vous
avez reçu des assurances cordiales, très
cordiales, infiniment cordiales, dont votre
cœur fut ému.
Mais il ne s'agit pas de votre cœur, mais
de notre bourse.
Quelles sommes ces assurances cordiales
y ont-elles fait rentrer ?
Les Chambres étaient en vacances au mo-
ment de votre! trait de génie. Les voici qui
rentrent. Il faudrait s'expliquer.
Les Anglais ont pris les colonies alleman-
des qui valaient des dizaines de milliards,
ils ont pris deux millions de tonnes de na-
vires allemands à 15 livres la tonne ; ils
ont pris — sans avoir de dommages de
guerre - 22 et demi pour cent des 132
milliards d'indemnité.
C'est coquet.
Et si, en plus de tout ce que les Anglais
s'attribuent, nos ministres leur abandonnent
le reste, on en vient à se demander non
plus si le Boche paiera, mais si le Français
touchera jamais une obole.
Et le Bloc National « bleu liorizon » do
trouver ça très bien..
l'affaire Vilgrain
M. Vilgrain, quim partie de la bonde Cleo,
menceau, n'est pas l'homme entre deux
ûges et entre deux maîtresses. Il est l'hom-
me entre deux justices : la civile et la mili-
taire.
La justice civile .recherche, ou est censée
rechercher si M. Vilgrain a commis le délit
d'accaparement et le crime de « pacte de
famine :. La justice militaire enquête pour
savoir si M. Vilgrain est coupable de s'être
mutilé soi-même et d'avoir déserté devant
l'ennemi, ,-
Un joli devoir de vacances.
La justice civile a fo.it preuve d'une man-
suétude adorable, et d'une discrétion inu-
sitée. Son moulin n'est vraiment pas allô
trop vite. La meunière cVonne peut-être des
distractions au magistrat instrudeur.
Et puis M. Clemenceau, appelé comme
témoin, a déclaré « couvrir son collabora.-
teur ». C'est l'histoire d'Ali-Gaga et des qu.a-
r&nte collaborateurs.
Et puis M. Vilgrain a pour avocats d'an-
ciens et de i'uluis minisires qui « couvrent ))
de leurs rotes prétextes leurs écharpas de
législateurs.
Mais on aurait tort ce croire que ces cho-
ses «finiront par des chants et des apothéo-
ses. »
L'impudence inouïe de la Aferdmtc finira
par exaspérer les plus veules.
Délà oiv entend un bruit de bottes. Cest
le conseil do guerre qui s'assemble.
Et si la justice défaille, on fera surgir
les justiciers !
Circulez !
Armés d'un bâton blanc, d'un revolver,
et d'un coupe-choux, nos braves garcdeils
de la paix s'époumonent à cirier aux Pari-
siens : « Circulez ! Circulez ! »
- Eli ! Monsieur l'agent, ce n'est pas
nous qu'il faudrait faire circuler, c'est les
autobus, automobiles, auto-cars, sJde-cars,
camicns, camionnettes et tramways, quii
emplissent boulevards, avenues, Tucs et
places, d'un trottoir à l'aulrc. 1.
M. Leullier. notre nouveau et très sym-
pathique préfet, de police, s'évertue à trou-
ver des remèdes à tous nos maux.
Hélas ! il est vcnu: trop tard parmi nous
pour emipêcher les causes qui ont produit
ce si malheureux effets.
On ne circule plus dans Paris parce que
les voies y sont obstruées par de véritables
trains, par des autobus formidables, qu'on
ne: voit dans aucune autre ville de France
ni d'Europe.
Èt si la Compagnie générale des omni-
bus à obtenu contre le Bien public un aussi
monstrueux privilège, c'est aue son prési-
dent, feu le flibustier Etienne, vice-prési-
dent de la Oiamibre (s. v. p. nétait un pro-
digieux distributeur cie pots-de-vin.
j Or, à l'Hôtel de Villo do Paris aussi, des
- dieux ont soif. »
POLITIQUE ETRANGERE
LA PAROLE EST A L'ALLEMAGNE
- ■■ «
La conférence des Ambassadeurs doit aujourd'hui arrêter
le mode de transmission de la décision de Genève
De scène en scène et d'échelon en éche-
lon, la décision de Genève fait son petit
bonhomme de chemin : elle le fait jusqu'ici
paisiblement, sans heurt, avec la sérénité
de la justice dont elle est inspirée-
Nous avons eu l'acte de Genève, l'acte de
Paris et Londres. Nous en sommes à l'acte,
de Berlin.
Enfin, nous allons savoir ce que valaient
les foudres dont on nous menaçait. Batotté
entre le clan dis t rameur s de sabres et dei
buveurs - de sang et lé groupe des socia-
listes qui veulent la résurrection dans la
paix, le ministère du chancelier. Wirlh se
[nainJtendl'a-Hl au pouvoir Z
A observer objectivement les faits, il ne
semble pas qu'il y ait lieu de s'émouvoir
outre mesure. L'on a joué à la Wilhelmsbras-
se et dans la presse pangermanisie la gran-
de scène de l'émotion et du bluff. Et l'effet
a été complètement manqué.
L'on se trouve donc aujourd'hui devant le
fait. La décision du Conseil de la Société
des Nations subsiste, malgré les grince-
ments de dents de Berlin ; forte de l'auto.
rité de ceux qui l'émirent, forte aussi de la
tacite ralificaton qu'elle reçut des cabinets
alliés.
Le gouvernement allemand aura-t-il la
folle audace de se dresser dans un mou-
vement de vaine révolte ?
C'est peu probable. Ce serait mal con-
naître la psychologie allemande, qui sait s'e
faire souple dès que s'avère une volonté
précite.
Encore ne faudrait-il pas néanmoins que
le conseil des ambassadeurs perdît en vai-
nes discussions de forme un temps pré-
cieux. Les grands Premiers l'ont, d'un com-
mun accord, investi d'un rôle actif.
Ce n'est point en lanternant et en pala-
brant qu'il saura- faire figure de réalisateur.
*
III *
M. Gounaris, président dii Conseil de
Grèce, a décidé d'éclairer la religion des
Alliés et particulièrement de la France. Il
viendra dans ce but à Paris à la fin de la
semaine, flanqué de son ministre des Af-
faires étrangères.
il veut tdter le terrain avant de commen-
cer une nouvelle campagne militaire.
Réussira-t-il à convaincre M. Briand que
l'armée hellénique s'est couverte de gloire
et que Constantin es! fait pour ceindre la
couronne impériale de Byzance ? C'est dou.
teux. ;
Les dents longues vont mal avec- les
courts moyens.
Raymond LANGE.
» ■■ ■ - ■■ f ■ - 1 ■
Les hésitations de la Conférence
des Ambassadeurs
A la suite de la réunio. tenue hier par la
conférence, des ambassadeurs, le chargé
d'affaires de la Grande Bretagne à Paris a
cemandô à son gouvernement des instruc-
tions sur la façon dont celui ci comprend
l'exécution des « recommandations » ce
Genève, désormais ll'an,:for(:.ées en déci-
sion du Conseil suprême..
Il s'agit de savoir ei l'on doit 'subordon-
ner la notification du tracé de la frontière
germaro-polonaise en Haute-Silesie au rè-
glement économique à intervenir dans le
bassin industriel partagé entre la Pologne
et l'Allemagne.
Le tracé de la frontière est une décision
des principales puissances alliées, prise en
vertu du traité de Versailles (article 88), et
devant laquelle l'Allemagne et la Pologne
doivert s'inclinqr. Le règlement économi-
que, au contraire, ne peut faire que l'objet
de conseils pressants, dans l'intérêt com-
mun de la Pologne et de l'Allemagne Var-
sovie et Berlin serait-nt. invités à désigner
des plénipotentiaires chargés de discuter
entre eux. un accord économique dort les
lases pourraient être la Il recommanda-
tion » formulée l)il,r le conseil de la Société
des nations.
Mais, d'autre part, le traité prescrit que
la commission interalliée d'Onpeln doit ces-
ser ses fonctions dans le celai d'ur- mois
après la notification de la ligne frontière ;
les troupes interalliées doivent en consé-
quence évacuer, dans le même délai, l'an-
cien territoire plébiscitaire.
Deux thèses sont donc en présence : les
uns demandent qu'or: en finisse s'ans au-
tre dé!ai avec le règlement du problème
naut-silesiien, qu'on notifie imméciatemenf
la nouvelle frontière, puisque le tracé en
est fixé définitivement, et qu'on invite ea
même temps Polonais et Aliemancs à dis.
enter sans tarder un accord économique,
Les autres, craignart que Velui-icx ne
puisse intervenir avant l'expiration du dé
iai d'un mois prescrit pour l'évacuation des
troupes ailiées, demandent que la noliiica.
tion de la frontière n'ait lieu Qu'après la
signature de l'accord économique.
C'est entre ces deux manières Ce voii
que la conférence des ambassadeurs aura à
se pron oncer.
Il faut souhaiter, en tous cas, qu'elle sa-
che prendre une décision précise.
LORD ROBERT CECIL
ET LA SOCIETE DES NATTONS
Pariant de la Société des nations devant
un nombreux auditoire, lord Rotert Cecil
a déclaré que lq besoin du moment était
le rétablissement ce l'atmosphère de paix.
Le contrôle de la fabrication des armes est
une nécessité urgente et l'orateur espère
que dans le courarl de l'année prochaine
un pian d- contrôle général sera ètabli.
Répondant à certaines questions, lord
Robert Cecil a dit qui! avant été toujours
d'avis que rAllemagr.e devrait être admise
à faire partie du la Société ces nations.
Il Quant aux belchevistes, a ajouté l'ora-
teur, je ne vois pas commuent la Société
pourrait s'entendre avec eux ».
Un auditeur ayant demardé quand ces-
serait d'exister le Conseil suprême, lord
Robert Cecil a répondu : « le plus tôt sera
lo mieux. )
LES ACCORDS DE WIESBADEN
ET LA COMMISSION DES REPARATIONS
La commission dos réparation^,
avoir étuaio en de nombreuses réunions
officieuses les accorcs de Wiesbaden suc
les réparafiors en nature,, fâégera aujour-
d'hui en séance plénière pour prendre une
décision définitive à ce sujet. Outre les
représentants *d-3 îa France, de la Grande-
Bretagne, des Etats-Unis, de l'Italie et do'
la Belgique, le délégué nlloinanc auprès de
la commission des réparations assistera a
la séance.
————— 0 - —————-
Un discours de M. Gounaris
A la séance d'ouverture de l'Assemblée
natioirale d'Athènes, M. Gounaris, prési-
dent du Conseil a prononcé un grand dis-
COUFS dans lequel il a exposé ia situation-
militaire de la Créée, autour de laquelle
doit évoluer l'oricntnion politique eu pays. "I -
« La Grèce, a dit M. Goumaris, a mené V
avec les grandes puissances de l'Entente
la lutte commune contre la Turquie. Lors-
qu'elle a ertrepris de continuer seule la
lutte contre le gouvernement révolution-
naire d'Angora qui ne voulait pas se sou-
mettre aux vainqueurs, e!!e agissait en
vertu d'un, mandat de ces puissances pour
imposer la victoire aux kémalis'.es et assu-
rer non seulement ses propres intérêts,
mais aussi les intérêts de tous ceux qui
avaient combattu ensemble contre la Tiuv
quie. -.
« Dar s ces conditions, on comprend ia
nécessité d'un contact plus étroit avec lea-
puissances de l'Entente au moment où
nous avions entrepris des démarches pour
créer mi base en vue de la solution du
problème turc ».
iS'inspirant de cette idée, le présider t du
Conseil grec a décskïé d'aller avec le mi..
nistro des affaires étrangères dans les ca.
pitales des tnois grandes puissances da
l'Entente afin de communiquer d'une fa-
çon plus complète avec les gouvcl'ilCluents
alliés. leur exposer sen point de vue sur ia
situation et pour prer dre connaissance d'ea
opinions des alliés.
En raison de l'absence à I.oncres de M.
Lloyd George et de iord C'n?f:u, M. GOlJ/o;
naris ne se rendra, en Angleterre que vers
la fin du mois d'ocloire. Il sera reçu par
M. Briand entre le la et le '22. L'Assem.
Née nationale a voté la confiance au gqUo
vernement par 227 voix sur 2K) votants.
LE PARLEMENT
VEILLE I3JE> MENTRÉE
.-.---. - .#. t --
C'est demain que les Chambres reprennent leurs trauaux. - Ea<-
discussion immédiate des interpellations. - En attendant le budget
La session ordinaire do
Hlir ayant pris fin en juil-
let dernier, c'est demain
mardi qw: s'ouvre, sur con-
vocation du Gouvernement,
la session extraordinaire du
Parlement. Elle durera jus-
qu'en janvier. Son program-
me est particulièrement
chargé, tant au point do
vue de la politique ex-
térieure qu'au point de vue financier. ,
• .-+--
AU PALAIS-BOURBON
Bien que l'élection du bureau n'ait lieu,
chaque année, qu'au début de la session
ordinaire, la Chambre des députés aura tout
d'abord à compléter le sien, un poste de
vice-président étant rendu vacant par la
démission de M. Arthur Groussicr, qui se
retire pour raisons de santé.
M. Arthur Groussicr appartient au parti
socialiste unifié. Il -est probable que c'est
un député du parti radical qui le remplacera
au fa-uteuil. On met en avant les candidatu-
res de MM. llerriot, député du Rhône, et
Renard, député de la Nièvre. Il est toute-
fois peu probable qu'ils soient concurrents
et l'accord se fera sur un seul de ces deux
noms.
La Chambre devra établir ensuite son
,,.1.A\1 "de travail, autrement dit son ordre du
jour ; celui qui était en vigueur a la fin da
la session ordinaire est devenu caduc par.
le fait de l'a séparation.
Les sujets sont multiples qui s'offrent aux
délibérations des députes. Ils peuvent pour-
tant être classés, par affinité, en quatre
grandes catégories dont l'ordre sera déter.
miné par l'urgence qu'elles présentent.
Il y a d'abord les interpellations, très
nombreuses, comme nous allons le voir -
puis la discussion -sur le régime des che-
mins de fer, retour du Sénat ; là loi sur, -
les loyers, qui réclame un texto définitif ;
enfin le budget de l'année prochaine.
LES INTERPELLATIONS
Les interpellations sont aussi variées qutf
nombreuses. Il en est ainsi à chaque. l'en..
trée ; les 'dépulés rapportent de leurs dé-
parlements ..rIes motifs de mécontentement
mûris pendant les vacances. Mais, par oeiô
même qu'elles répondent à des préoccupa.'
tions très diverses, ces interpellations affec-
tent des caractères fort différents.
Il est certain que, parmi les quarante cf
quelques demandes d'interpeller actuelle-
ment annoncées (et la liste n'est pas close),
celles qui ont trait, par exemple, a la ré-
pression du duel, aux accidents ferroviai-
res. à la poursuite des malfaiteurs, aux fu-
sillés de Vingré ou aux chèques délivrés pap
l'Œil de Moscou, sont, pour le pav», d'ué
intérêt moins immédiat que celles qui vfe
scnl la politique extérieure du gouvern®»
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Collections numériques similaires Portraits Portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Portraits"Laponie. Dunderlansdal / [mission] Rabot ; [photographie] Rabot ; [reprod. par] Molteni [pour la conférence donnée par] Rabot /ark:/12148/btv1b532904862.highres Russie. Lapon russe des bords de l'Imandra / [mission] Rabot ; [photographie] Rabot ; [reprod. par] Molteni [pour la conférence donnée par] Rabot /ark:/12148/btv1b53290382w.highres
- Auteurs similaires Portraits Portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Portraits"Laponie. Dunderlansdal / [mission] Rabot ; [photographie] Rabot ; [reprod. par] Molteni [pour la conférence donnée par] Rabot /ark:/12148/btv1b532904862.highres Russie. Lapon russe des bords de l'Imandra / [mission] Rabot ; [photographie] Rabot ; [reprod. par] Molteni [pour la conférence donnée par] Rabot /ark:/12148/btv1b53290382w.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7553081c/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7553081c/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7553081c/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7553081c/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7553081c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7553081c
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7553081c/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest