Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-06-21
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juin 1914 21 juin 1914
Description : 1914/06/21 (N16199). 1914/06/21 (N16199).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
N° 16,199. — 3 MESSIDOR, AN 122.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
DIMANCHE 2f aUIN 1914. — N° 16,199.
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AUGUSTEVACQUERIE
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FRIBUNE LIBRE
.:.:,.
Hommes et Partis
-
La logique des choses l'a
donc emporté sur le capri-
ce des hommes. Je suis de
ceux qui n'ont pas approu-
vé le départ de M. Doumer-
gue et qui considéraient que
l'ancien président du Conseil était,
quoi qu'il en pensât, parfaitement en
situation de guider la nouvelle majo-
rité à travers les difficultés qui se pres-
sent autour d'elle. Mais, dès lors que-
M. Doumergue avait décidé de s'en al-
ler, il était évident que tout indiquait
M. Viviani au choix de M. Poincaré.
Ce n'est assurément de la faute ni de
l'un ni de l'autre si une première ten-
tative s'est heurtée à un insuccès mo-
mentané. De légères malfaçons ont dé-
terminé un effondrement inattendu
dans l'édifice qui s'était construit.
Mais l'accident a fait peu de victimes.
Et tout s'est réparé du mieux du mon-
de.
II fallait qu'il en fut ainsi, et ceux-
là mêmes qui n'ont pas comme nous
des raisons pour se réjouir de l'avè-
nement de l'éminent député de la Creu-
se, sont bien otages de reconnaître que
tout imposait M. Viviani à la tête des
conseils du gouvernement, et que lui
seul, peut-être, apparaissait capable,
à l'heure actuelle, de saisir et de
maintenir une majorité dans la Cham-
bre nouvelle.
Son talent incontesté lui conférait
une haute notoriété, qui le désignait
naturellement aux fonctions directri-
ces qu'il a assumées. Et, d'autre part,
cette circonstance qu'il n'était engagé
de sa personne dans aucun des conflits
qui ont mis aux prises les fractions" di-
verses du parti républicain, faisait en
quelque sorte de lui un homme nou-
veau.
La hardiesse même de sa pensée ou
'de son programme pouvait soulever la
contradiction sans déchaîner les colè-
res, sans ameuter les passions ; et les
principes indispensables au maintien
de l'autorité légale pouvaient trouver
en lui un interprète énergique sans se
heurter aux méfiances ou aux préven-
tions d'une assemblée encore toute
bouillante des batailles livrées et des
promesses prodiguées.
On a fait remarquer, non sans mali-
gnité, que le Cabinet éphémère auquel
succède celui de M. Viviani se propo-
sait de réaliser les mêmes réformes et
de maintenir les mêmes principes que
son successeur, et que, cependant, 4a
Chambre ne lui a même pas accordé le
loisir de montrer sa bonne volonté.
Certes, nul n'est plus convaincu que
moi de la loyauté avec laquelle l'hono-
rable M. Ribot se promettait de rem-
plir lçs engagements auxquels il avait
souscrit ; nul ne rend un plus sincère
hommage an courage désintéressé avec
lequel il avait accepté une mission plei-
ne de difficultés. Mais comment l'eut-
il menée à bien sans la collaboration
des partis de gauche ? Et cet appui se
refusait.
Voilà bien, dit-on, le vice du régime
parlementaire, du système des partis.
La même chose sera bonne ou mauvai-
se, approuvée ou réprouvée, selon
l'homme qui la proposera. N'est-ce
pas une absurdité ?
Oui, si vous formulez les choses
sous cette forme sommaire. Mais de-
puis quand un gouvernement n'a-t-il
d'autre mission que de se prononcer
sur tel ou tel problème préalablement
posé et défini ? Cela, c'est la tâche lé-
gislative ou administrative d'une heu-
re. C'est un simple moment de la vie
politique de la nation. Mais, à côté de
ces points précis, sur lesquels le gou-
vernement peut prendre telle ou telle
position, il lui reste une tâche infini-
ment plus complexe à remplir, une tâ-
ohe permanente, une tâche de tous les
instants : gouverner. Et gouverner
c'est incliner la marche des affaires
publiques dans un sens qui doit tou-
jours être en principe celui du bien de
l'Etat, mais qui, en pratique, varie se-
lon l'orientation générale de la pensée
de celui qui gouverne.
Or, en démocratie, cette orientation
générale ne fait que refléter, en les am-
plifiant, les tendances, les volontés de
tel parti ou de tel autre.
Qu'est-ce que les partis ? Ce sont des
groupements de citoyens qui, sur l'en-
semble des questions intéressant la vie
publique du pays, ont pris parti et ont
mis en commun leurs énergies pour
faire triompher les solutions auxquel-
les ils se sont arrêtés, parce qu'ils les
jugeaient bonnes. Il est légitime que
ces groupements tendent à affirmer
leur vitalité et à la développer 4 il est
donc juste qu'ils prétendent qu'a-
vant tout leurs vues soient partagées
par les hommes du pouvoir, et rien ne
serait plus inconséquent de leur part
que de consentir à donner pour sanc-
tion à leur activité, alors qu'ils l'ont
exercée dans un certain sens, l'avène-
ment d'une autorité appelée, suivant
toutes présomptions, à la contrecar-
rer.
Que cet état de choses présente par-
fois des inconvénients, qu'il fasse sur-
gir des ostracismes abusifs, ou des ex-
clusives injustifiées, cela ne fait pas
de doute. Il peut y avoir à la tête des
partis des têtes bien faites, ou des im-
béciles. Mais, le compte fait du bien et
du mal, il n'est pas possible de mécon-
naître que, si l'on veut mettre de l'or-
dre et de la netteté dans la besogne
parlementaire, c'est à l'encadrement
solide des individus qu'il faut aller, dût
l'indépendance de chacun en souffrir
quelque peu. Reste à organiser les ca-
dres ; à doter les groupes ainsi créés
d'une vie profonde, et non de cette
existence parasite qui végète autour
d'un homme et s'évanouit avec lui.
Cette organisation-là, une seule ré-
forme nous y amènera, parce qu'elle
nous y contraindra : la représentation
proportionnelle.
T. STEEG,
Sénateur. ancien ministre.
———————————— ————————————
Politique Étrangère
-. -—'
LA MISSION NAVALE RUSSE
Le Gouvernement russe
vient d'envoyer «n France
une mission navale dirigée
par l'amiral Roussine. Cette
mission qui traverse Paris se
rend à Toulon pour assister
aux manœuvres navales et aux tirs de
Varmée de mer.
Comme pour la combinaison des for-
ces de terre, France et Russie appli-
quent, depuis 1912, leur système d'ac-
cord aux forces navales. La mission
actuelle est en fonction de ce dernier
accord.
La Russie, qui est en train de restau,.
rer sa marine, ruinée il y a dix ans,
après les aventures de Port-Arthur et
de Tsou-Shima, organise une flotte de
cuirassés dans la Baltique, une autre
dans la mer Noire, une division de croi-
seurs dans les mers d'Extrême-Orient.
Le Temp's fait observer très judicieu-
sement que « la flotte de la Baltique a
une importance décisive pour le dispo-
sitif terrestre de la Russie sur sa fron-
tière occidentale H: Notre confrère sou-
ligne : « Plus elle est capable de pré-
server la sécurité des côtes, plus elle
laisse de jeu aux divisions échelcHnées
de Saint-Pétersbourg au réduit polo-
nais. Cette flotte, en cas de guerre, coo-
pérerait directement à l'effort de l'ar-
mée. Il importe donc à la paix euro-
péenne qu'elle soit à la hauteur de sa
tâche. »
En fait, on pourrait presque "dire que
la flotte de la Baltique est une sorte de
corps d'armée dépendant des forces
russes de Pologne.
Il n'en est que plus intéressant de
constater que l'Alliance franco-russe a
finalement évolué vers l'entente narvale.
)Je 1892 à 1912, durant vingt ans, les
deux Gouvernements français et russe
ont méconnu l'importance de la coordi-
nation des forces nawales. Constatons
avec satisfaction qu'ils en sat venus à
une plus saye appréciation des choses.
Souhaitons qu'il soit bientôt possible
à nos marins de voir évoluer dans
les eaux de Cronstadt une flotte russe
qui puisse jouer un rôle aussi impor.
tant que celui de lai flotte française à
Toulon.
Pour le moment, le foiids de rësistan-
ce de l'armée mavale russe est composé
par les 4 dreadnoughts lancés en 1914.
Le programme de 1912 prévoit 4 navi-
res plus importants que ces dread-
nouqhts, 4 croiseurs, 18 torpilleurs de
haute mer et 12 sows-marins. Mltis le
programme est loin d'être exécuté.
L'examen des affaires maritimes rus-
ses ne doit pas nous faire oublier que
l'Angleterre, de son côté multiplie son
activité navale en Méditerranée. Pen-
dant que kt Russie se renforce sur la
Baltique, le Gouvernement de Londres
se propose d'envoyer une flotte de
dreadmoughts en Méditerranée.
Il serait injuste de dire que les puis-
sances de la Triple Alliance font seules
montre de ténacité et d'énergie.
Marc LAURET..
'?'
LE FAIT DU JOUR
UN VEINARD
La sorcière. — Monsieur le comte a une ligne de chance incroyable: il pourrait même habi-
ter six mois Paris sans être écrasé ni enseveli.
Les On = Dit
--:+-.
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui dimanche.
Lever du soleil à 3 heures 49 du matin.
Coucher du soleil à 7 heures 56 du soir.
Lever de la lune à 1 heure 35 du matin.
Coucher de la lune à 6 heures 31 du soir.
Courses à Auteuil (grand steeple-chase).
AUTREFOIS
Le Rappel du 21 juin 1878 :
La Roumanie a présenté à M. de Bis-
marck une demande d'admission au Congrès
afin d'être entendue sur toutes les questions
du traité de San Stefano qui l'intéressent.
— Une collision entre deux steamers à
l'entrée du Havre a fait de nombreuses vic-
times.
— Par arrêté préfectoral, le directeur con-
gréganiste De Berre a été révoqué pour avoir
outragé la République devant ses élèves réu-
nis.
Le cas de Ninon
Comme la reine voulait mettre Ninon de
Lenclos aux Filles Repenties, quelqu'un
dit :
- Cela n'est pas juste ; elle n'est ni fille,
ni repentie.
AUJOURD'HUI
La vie chère
Un éditeur iparisien qui, bon psycholo-
gue, sait que les superstitions ont encore
de nombreux fidèles, a eu l'idée de réim-
primer, pour le répandre dans les campa-
gnes, un petit livre qui jouissait d'un grand
crédit au seizième siècle : La maison rus-
tique, de Liébaut.
Entre autres avis, voilà celui que notre
vieil auteur noue donne pour connaître les
variations prochaines du prix du blé. Vous
commencez par bien nettoyer l'âtre de vo-
tre cheminée le premier jour de janvier.
Allumez-y ensuite quelques charbons, puis,
prenant au hasard douze grains de blé,
faites jeter dans le feu, par une jeune fille
ou par un jeune garçon, l'un de ces grains.
S'il brûle sans sauter, le prix des mar-
chés ne variera pas pendant tout le mois ;
s'il saute un peu, le prix du blé baissera ;
beaucoup, il atteindra le minimum.
Le premier de février, vous ferez de mê-
me pour le second grain, et ainsi de suite
pour les douze.
L'ingénieux Liébaut donne également le
moyen de boire beaucoup sans s'enivrer.
C'est à la portée de tous, puisqu'il s'agit,
au nremier coup, de prononcer un vers
d'Homère,mais notre collaborateur Hayaux
nous en voudrait de révéler le texte de ce
vers.
Pour nos lectrices
Demain lundi, au PRINTEMPS, conti-
nuation, avec de nouveaux rabais, de la
Grande Mise en Vente annuelle des SOL-
DES D'ETE. Dans tous les rayons, ainsi
qu'aux expositions extérieures de la rue
du Havre et du boulevard Haussmann,
OCCASIONS EXCEPTIONNELLES.
Injustice distributive
Sur les murs de la commune du Bous.
cat, on a lu le singulier avis suivant ;
VACCINATION
« Des séances de vaccinations publiques
et gratuites auront lieu le dimanche 14
juin et le mercredi 17 juin courant, salle
des Iris, place de la Mairie.
« La séance du 14 est spécialement ré-
servée aux jeunes gens de 20 à 21 ans ;
celle du 17 aux enfants « de tout âge ».
« Cette dernière aura lieu avec le con-
cours de la génisse vaccinifère. »
Avec quel « concours » furent donc vac-
cinés les jeunes gens ? Est-ce parce qu'ils
ne sont pas des « enfants de tout âge »
qu'ils n'eurent pas droit à la génisse ?
GRACE I
Nous réclamions, hier, du Parlement une
amnistie large et complète. La Ligue des
Droits de l'Homme rappelle fort à propos,
au Gouvernement, une mesure de clé-
mence qu'il lui appartient de prendre.
Des militaires condamnés pour avoir
protesté contre le maintien de la classe
sous les drapeaux, la plupart dût été gra-
ciés et libérés.,
Huit pourtant semblent avoir été oubliés
et parmi eux Achille Debas, qui attendait
Avec impatience sa libération pour venir
en aide à une famille de dix-sept enfants.
Pour coupables qu'ils aient été, les mu-
tins ont expié leur faute. L'heure est ve-
nue de la leur remettre.
Nous comptons bien que le Gouverne-
ment fera son devoir, sûr de l'approba-
tion de toute la démocratie.
♦
L'Election sénatoriale
Pas d'équivoque 1
De tous côtés, les nouvelles qui nous
parviennent attestent les. progrés de la
candidature de Marcel Brossé.
Rappelons que la situation est la sui-
vante :
,Quatre candidats sont en présence :
MM. Semanaz, candidat du parti socia-
liste : Brossé, candidat du parti radical -
Tissier, candidat des républicains de au..
che ; Magny, candidat des républicains.
de droite.
Chaque parti se comptera au premier
touir sur le nom de son candidat et la
discipline républicaine départagera les
candidats au second tour.
Mais, dès le premier tour, les hommes
loyaux de tous les partis tomberont d'ac-
cord pour écarter le candidat de l'équivo-
que, M. Magny.
L'heure est venue ofc les électeurs, las
des transfuges, entendent avoir, au Sénat
comme à la Chambre, des représentants
dont 1 unité de vie politique leur soit une
garantie de sincérité.
Le pays tout entier est écœuré par le
spectacle de certains politiciens qui solli.
citent les suffrages de ceux qu'ils combat-
taient la veille.
Exécuteur des œuvres de M. Combes
contre les congrégations, M. Magny est
aujourd'hui, patronné par les amis des
congréganistes.
Le sacre après l'excommunication. C'est
à la fois ridicule et odieux. Les républi-
cains laïcs que M. Magny a reniés, de
même que les conservateurs catholiques
qu'il adule devraient se mettre d'accord
pour rejeter, les uns et les autres, une
telle candidature d'équivoque.
Quant aux radicaux, leur devoir est de
voter pour M&ncel Brossé, candidat du
parti radical, et d'envoyer un sénateur ra-
dical renforcer la représentation sénato-
riale de la Seine.
—« ♦
F" avoritisme
Puisque voici M. Bienvenu-Martin rede-
venu ministre de la Justice, il sied de lui
demander des explications (sur un acte
d'arbitraire qu'il a commis au moment de
son départ.
Le 2 juin 1914, le Journal Officiel pu-
bliait un décret, signé le 31 mai par le
Garde des Sceaux: par quoi M. Félix La-
my, chef adjoint du cabinet, était nom-
mé maître des requêtes au -Conseil d'Etat.
Cette nomination fut faite — style de
Cabinet — « en testament ».
Or, ces testaments ministériels sont in-
terdits par la loi. Le 31 mai. la crise était
virtuellement ouverte, et, le 3 juin, la dé-
mission du Garde des Sceaux était offi-
cielle.
Non seulement cette nomination était il-
légale, mais elle constitue un acte de fa-
voritisme intolérable.
Deux candidats étaient en présence :
M. Lamy, né en décembre 1880, et
comptant six années de services effectifs
(sous-préfet ou- secrétaire général de 2°
- classe de 1905 à 1911).
M. d'Hugues, né en 1873, entré au con-
cours au ministère de l'Intérieur" sous-
chef de bureau au contentieux, ayant rang
de sous-préfet de première classe, seize
ans de services effectifs, et ayant été hié-
rarchiquement proposé trois fois pour le
poste de maître des requêtes.
Nous ne connaissons pas M. Lamyli
qui nous n'avons ici aucune raison d'être
personnellement désagréable. Nous som-
mes convaincus qu'il est un fonctionnai-
re très distingué, et de fait il a reçu les
palmes à vingt ans.
Au&si bien n'est-ce pas ici une question
de personnes qui se pose, mais une ques-
tion de principe.
Une fois de plus, c'es> tout le régime
d'arbitraire et de favoritisme dissolvant
de l'administration française qui est en
jeu.
Un pourvoi doit être formé contre des
nominations de ce genre.
En outre, s'il existe à la Chambre un
député qui s'intéresse à la cause des
fonctionnaires, on aimerait le voir poser
une question au Garde des Sceaux.
Attendons.
L'ACTUALITÉ
*
L'Emprunt au Sénat
4>
Le Sénat a siégé exceptionnellement
hier. Il a examiné et voté le projet d'em-
prunt après un réquisitoire de M. Touron
qui se résume en deux mots : critiques et
regrets. Critiques contre l'importance de
l'emprunt, le type de la rente qu'on va
émettre et le mode d'amortissement. Re-
grets que l'emprunt proposé par M. Bar-
thou n'ait pas été voté, regrets qu'on ait
laissé passer le moment favorable. C'é-
tait le discours des mille regrets. Le mi-
nistre des Finances a éloquemment réfuté
les arguments du sénateur de l'Aisne, et
les explications données par lui ont pleine-
ment satisfait la Haute Assemblée.
Les derniers chapitres du budget de la
guerre ont ensuite défilé, et la séance a
été levée d'assez bonne heure en raison
d'un grand dtner qu'offrait le président
du Sénat aux ministres et aux bureaux
des deux Chambres.
H. S.
LA SÉANCE
M. Antonin Dubost préside. Et M. Nou-
lens, ministre des finances, dépose le pro-
jet de loi relatif à l'emprunt en rentes
3 1/2 0/0 amortissables.
L'urgence est déclarée..
Le ministre donne lecture de l'exposé
des motifs du projet.
Le projet de loi est renvoyé à la commis-
sion des Finances. Il en revient aussitôt
et M. Aimond dépose son rapport
M. Hervey s'étonne que la Commission
propose de faire l'emprunt au taux de
à 3 1/2 0/0 sans immunité d'impôt alors
qu'elle même proclame qu'il serait infini-
ment préférable de le faire au taux de 3 oyo
avec exemption d'impôt.
M. le rapporteur général. — Il v a deux
Chambres, c'est un fait dont nous devons
tenir compte.
M. Hervey. — Pour ma part, je regrette
qu'on nous propose de voter sous le cou-
teau.
A droite. — Dites : sous le fouet.
M. Hervey. — Un projet qui aurait ap-
pelé de sérieuses modifications. Je regret-
te que la politique soit mêlée à une ques-
tion qui devrait rester purement financière.
Je voterai cependant l'emprunt qui est
indispensable, mais je tiens à dégager ma
responsabilité de l'erreur dans laquelle l'E-
tat va tomber en émettant une rente frap-
pée d'impôt.
M. Touron proteste contre la rapidité avec
laquelle le Sénat est obligé de se prononcer.
Il faudra, dit-il, trouver plus de 1.100 mil-
lions pour payer les dépenses effectuées
cette année au titre de la défense nationa-
le. Or, on ne nous propose qu'un emprunt
de 800 millions. Il s'agit donc simplement
d'améliorer la situation de la trésorerie.
La vérité c'est qu'il aurait fallu faire
immédiatement un emprunt beaucoup plus
considérable, quitte à échelonner les verse-
ments conformément aux besoins du Tré-
sor.
M. Peytral, président de la Commission
des Finances. — La situation du marché
n'est pas favorable pour un emprunt aussi
considérable.
M. Touron. — C'est cela et je regrette
qu'on ait laissé passer le moment favora-
ble. Il y a aujourd'hui une crise de con-
fiance. Je ne puis que regretter qu'on ait
provoqué cette crise.
- En ce qui concerne le taux de l'emprunt
on se trouve obligé d'émettre du 3 1/2 0/0
au lieu de 3 0/0 parce qu'on se refuse à
laisser la nouvelle rente exempte d'impôts.
Le résultat, c'est qu'il se produira un cer-
tain déclassement des rentes anciennes
3 0/0 à la suite des opérations d'arbitrage
que pratiqueront les gens avisés.
M. Ribot. — On n'emprunte que 800 mil-
lions en 3 1/2. Le déclassement ne sera
donc pas si important que vous le craignez.
En tout cas, le succès de l'emprunt est cer-
tain.
M. Touron. — Je le crois, car le gouver-
nement a dû prendre ses précautions pour
cela. Quant au déclassement il ne sera
peut-être pas considérable, mais il est cer-
tain et ce sont les petits porteurs qui en
pâtiront.
L'orateur pose encore quelques questions
relatives à la taxation des nouvelles ren-
tes.
Le ministre des Finances monte à la tri-
bune.
Les nouvelles renies, dit-il, sont exemptes
de tous les impôts qui frappent les valeurs
mobilières, sauf l'impôt de 4 0/0 sur le re-
venu. Elles ne paieront donc pas le droit de
timbre et de transmission parce que ces
droits peuvent, dans. notre pensée, être con-
sidérés comme des taxes spéciales, une
sorte de retenue tandis que l'impôt de 4 0/0
a un caractère général atteignant toutes les
valeurs sans exception.
L'Etat ne peut renoncer à imposer ses
rentes à ce dernier impôt, sans abdiquer
son droit souverain. L'immunité on ce qui
concerne les droits de timbre et de trans-
mission devraient être conservée aux nou-
velles rentes ; mais même si ces droits
étaient transformés en taxes sur le revenu
s'ajoutant à l'impôt actuel de 4 0/0.
M. le rapporteur général. — L'article 3
donne-t-il aux porteurs à l'encontre de l'E-
tat le droit de l'exemption en ce qui concer-
ne les impôts de timbre et de transmis-
sion ?
M. le ministre des Finances. — Parfai-
tement.
M. Delahaye. — Mais le parlement ne se
considérera pas comme lié par cet engage-
ment ! La Chambre de demain ne respecte-
ra pas cet engagement, même si la Cham-
bre d'aujourd'hui croit devoir le respec-
ter.
M. de Trevençuc. — Et le Sénat capitu-
lera comme toujours J
M. Touron. — Je me félicite d'avoir, paz
mon intervention, provoqué de la part def
M. le ministre des Finances des explica-
tions et éclaircissements qui me paraissent
indispensables.
En terminant, j'exprime le vœu que la
parlement ne fasse rien pour aggraver loi
crise de confiance dont je parlais tout à
l'heure, que notamment il n'inquiète pa$
les capitalistes en discutant et en votant
des projets fiscaux draconiens pour le ca-
pital au moment même où se fera l'émis*
sion du nouvel emprunt.
La discussion générale est close.
Les deux autres articles du projet de loi
sont adoptés.
Le budget de la guerre
On reprend le budget de la guerre à l'ar-
ticle 48. Des observations brèves permet-:
tent d'en finir assez rapidement. Et lal
séance est levée à six heures.
H. S.
——————————— ———————————.
Catastrophe aérienne en Autriche
Collision entre aéroplane et dirigeable
9 morts
Berlin, 20 juin. — Selon une dépêche dd
Vienne au Journal de Berlin à midi, uni
terrible accident s'est produit, ce matin,
non loin des ateliers aéronautiques de
Fischamend.
Un aéroplane est entré en collision fi
une hauteur d'environ 800 mètres, avec le
ballon dirigeable Kœrtni)j. Le gaz conte-
nu dans le dirigeable s'enflamma, et la:
nacelle s'abattit à terre. Les sept passas
gers qui s'y trouvaient furent retrouvés
carbonisés. Les deux aviateurs qui mon-
taient l'aéroplane sont tués également.
Comme à la guerre
Vienne, 20 juin. — Les journaux pir-i
blient les détails suivants sur la catastro*
phe aérienne :
L'archiduc Charles François-Joseph et de
nombreux fonctionnaires du ministère des
la guerre sont arrivés immédiatement sur,
le lieu de l'accident.
Des scènes déchirantes se sont produit
tes lorsque la femme du lieutenant Hors.
taetter, l'une des victimes, qui n'était mat
né que depuis un mois, arriva en auto-
mobile. La jeune femme arriva juste a11
moment où le ballon s'écrasait sur le sol.
Un autre lieutenant du nom de Flatz,.
était sur le point de se marier.
La Nouvelle Presse libre estime que la
catastrophe est due au fait que l'aéroplane
est entré dans les courants dair produits
par le ballon Kœrtnig. En outre, il sem-
ble que des touTbiUons ont eu une parfi,
dans l'accident.
La Reichspost tient de l'officier qui
était de service dans le voisinage d'En-
zersdorf les informations suivantes sur lai
catastrophe :
Le biplan militaire entreprenait une at-
taque contre le ballon. Le spectacle qui
s'offrait aux personnes présentes était vé..
ritablement émouvant. -
A tous égards, les passagers, tant du
dirigeable que de l'aéroplane, paraissaient
agir comme dans une guerre véritable. On
avait l'impression que laéroplane voulait
démontrer la destruction du ballon après
s'être élevé au-dessus de lui ; quand sou-
dain, une grande flamme se produisit et
enveloppa ballon et aéroplane durant plu*
sieurs secondes.
Le 14e Congrès
du Parti Radical
»♦»
IL SE TIENDRA A BREST,
LES 8, 9, 10 ET 11 OCTOBRE
Le Comité Exécutif. du Parti radical et
radical socialiste se piéoccupe f it, en ce
moment, de l'organisation du prochain
Congrès national du Parti.
On sait que celui-ci doit se tenir à Bresf.,
Il ne durera pas moins de quatre iornr,
les jeudi 8, vendredi 9 samedi 10 et di-
manche 11 octobre.
Ce Congrès aura une grande importan
ce, puisqu'il sera, en quelque si rte, 1*
premier que tiendra, le Parti radical uc JO:
fié — celui de Pau n'ayant été. en quel-
que sorte, qu'un Congres de constitution.
LA COMPOSITION DU CONGRES
Il n'est pas sans intérêt de rappeler la;
composition réglementaire du Congrès du
Parti radical.
Sont admis au Congrès i
1° Les membres du Sénat et de la Cham-
bre des députés adhérents au Parti ;
2° Les membres des Conseils généraux
et d'arrondissement appartenant au Parti
républicain radical et radical socialiste ;
3° Les délégués des Fédérations, Comi-
tés et groupes acceptant le programme
élaboré et voté aux Congrès annuels du
Par*, et justifiant d'une adhésion au Par-
ti antérieure au 8 juillet 1914. Ces délé-
gués seront munis de pouvoirs réguliers,
où il devra être fait mention formelle de
l'acceptation du règlement général et du
programme du Parti ;
4° Les rédacteurs en chef des journaux
quotidiens radicaux et radicaux socialistes
de Paris adhérents au Parti ;
5° Les rédacteurs en chef des journaux-
radicaux socialistes des départements
adhérents au Parti, ou un rédacteur spé-
cialement désigné par le rédacteur en
chef.
Les délégués doivent être membres ac-
tifs du groupe qu'ils représentent. Ils sont
nommés à raison de un par cinquante
membres.
Le groupe qui, en raison du nombre de
ses membres, a droit à plugîeutê délégués-
CINQ CENTIMES LE NUMERO
DIMANCHE 2f aUIN 1914. — N° 16,199.
Fondateur :
AUGUSTEVACQUERIE
ABONNEMENTS
Un mois Trois mois Slimois Va an
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fp.
Départements. 2 — 6 — 11 — 20 —
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AUGUSTE VACQUERIE
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SOClE TÉ GÉNÉRALE des ANNONCES
8, Place de la Bourse
E7 AUX BUREAUX DU JOURNAL
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De 9 heures du soir à 3 heures du matin : 143-93
FRIBUNE LIBRE
.:.:,.
Hommes et Partis
-
La logique des choses l'a
donc emporté sur le capri-
ce des hommes. Je suis de
ceux qui n'ont pas approu-
vé le départ de M. Doumer-
gue et qui considéraient que
l'ancien président du Conseil était,
quoi qu'il en pensât, parfaitement en
situation de guider la nouvelle majo-
rité à travers les difficultés qui se pres-
sent autour d'elle. Mais, dès lors que-
M. Doumergue avait décidé de s'en al-
ler, il était évident que tout indiquait
M. Viviani au choix de M. Poincaré.
Ce n'est assurément de la faute ni de
l'un ni de l'autre si une première ten-
tative s'est heurtée à un insuccès mo-
mentané. De légères malfaçons ont dé-
terminé un effondrement inattendu
dans l'édifice qui s'était construit.
Mais l'accident a fait peu de victimes.
Et tout s'est réparé du mieux du mon-
de.
II fallait qu'il en fut ainsi, et ceux-
là mêmes qui n'ont pas comme nous
des raisons pour se réjouir de l'avè-
nement de l'éminent député de la Creu-
se, sont bien otages de reconnaître que
tout imposait M. Viviani à la tête des
conseils du gouvernement, et que lui
seul, peut-être, apparaissait capable,
à l'heure actuelle, de saisir et de
maintenir une majorité dans la Cham-
bre nouvelle.
Son talent incontesté lui conférait
une haute notoriété, qui le désignait
naturellement aux fonctions directri-
ces qu'il a assumées. Et, d'autre part,
cette circonstance qu'il n'était engagé
de sa personne dans aucun des conflits
qui ont mis aux prises les fractions" di-
verses du parti républicain, faisait en
quelque sorte de lui un homme nou-
veau.
La hardiesse même de sa pensée ou
'de son programme pouvait soulever la
contradiction sans déchaîner les colè-
res, sans ameuter les passions ; et les
principes indispensables au maintien
de l'autorité légale pouvaient trouver
en lui un interprète énergique sans se
heurter aux méfiances ou aux préven-
tions d'une assemblée encore toute
bouillante des batailles livrées et des
promesses prodiguées.
On a fait remarquer, non sans mali-
gnité, que le Cabinet éphémère auquel
succède celui de M. Viviani se propo-
sait de réaliser les mêmes réformes et
de maintenir les mêmes principes que
son successeur, et que, cependant, 4a
Chambre ne lui a même pas accordé le
loisir de montrer sa bonne volonté.
Certes, nul n'est plus convaincu que
moi de la loyauté avec laquelle l'hono-
rable M. Ribot se promettait de rem-
plir lçs engagements auxquels il avait
souscrit ; nul ne rend un plus sincère
hommage an courage désintéressé avec
lequel il avait accepté une mission plei-
ne de difficultés. Mais comment l'eut-
il menée à bien sans la collaboration
des partis de gauche ? Et cet appui se
refusait.
Voilà bien, dit-on, le vice du régime
parlementaire, du système des partis.
La même chose sera bonne ou mauvai-
se, approuvée ou réprouvée, selon
l'homme qui la proposera. N'est-ce
pas une absurdité ?
Oui, si vous formulez les choses
sous cette forme sommaire. Mais de-
puis quand un gouvernement n'a-t-il
d'autre mission que de se prononcer
sur tel ou tel problème préalablement
posé et défini ? Cela, c'est la tâche lé-
gislative ou administrative d'une heu-
re. C'est un simple moment de la vie
politique de la nation. Mais, à côté de
ces points précis, sur lesquels le gou-
vernement peut prendre telle ou telle
position, il lui reste une tâche infini-
ment plus complexe à remplir, une tâ-
ohe permanente, une tâche de tous les
instants : gouverner. Et gouverner
c'est incliner la marche des affaires
publiques dans un sens qui doit tou-
jours être en principe celui du bien de
l'Etat, mais qui, en pratique, varie se-
lon l'orientation générale de la pensée
de celui qui gouverne.
Or, en démocratie, cette orientation
générale ne fait que refléter, en les am-
plifiant, les tendances, les volontés de
tel parti ou de tel autre.
Qu'est-ce que les partis ? Ce sont des
groupements de citoyens qui, sur l'en-
semble des questions intéressant la vie
publique du pays, ont pris parti et ont
mis en commun leurs énergies pour
faire triompher les solutions auxquel-
les ils se sont arrêtés, parce qu'ils les
jugeaient bonnes. Il est légitime que
ces groupements tendent à affirmer
leur vitalité et à la développer 4 il est
donc juste qu'ils prétendent qu'a-
vant tout leurs vues soient partagées
par les hommes du pouvoir, et rien ne
serait plus inconséquent de leur part
que de consentir à donner pour sanc-
tion à leur activité, alors qu'ils l'ont
exercée dans un certain sens, l'avène-
ment d'une autorité appelée, suivant
toutes présomptions, à la contrecar-
rer.
Que cet état de choses présente par-
fois des inconvénients, qu'il fasse sur-
gir des ostracismes abusifs, ou des ex-
clusives injustifiées, cela ne fait pas
de doute. Il peut y avoir à la tête des
partis des têtes bien faites, ou des im-
béciles. Mais, le compte fait du bien et
du mal, il n'est pas possible de mécon-
naître que, si l'on veut mettre de l'or-
dre et de la netteté dans la besogne
parlementaire, c'est à l'encadrement
solide des individus qu'il faut aller, dût
l'indépendance de chacun en souffrir
quelque peu. Reste à organiser les ca-
dres ; à doter les groupes ainsi créés
d'une vie profonde, et non de cette
existence parasite qui végète autour
d'un homme et s'évanouit avec lui.
Cette organisation-là, une seule ré-
forme nous y amènera, parce qu'elle
nous y contraindra : la représentation
proportionnelle.
T. STEEG,
Sénateur. ancien ministre.
———————————— ————————————
Politique Étrangère
-. -—'
LA MISSION NAVALE RUSSE
Le Gouvernement russe
vient d'envoyer «n France
une mission navale dirigée
par l'amiral Roussine. Cette
mission qui traverse Paris se
rend à Toulon pour assister
aux manœuvres navales et aux tirs de
Varmée de mer.
Comme pour la combinaison des for-
ces de terre, France et Russie appli-
quent, depuis 1912, leur système d'ac-
cord aux forces navales. La mission
actuelle est en fonction de ce dernier
accord.
La Russie, qui est en train de restau,.
rer sa marine, ruinée il y a dix ans,
après les aventures de Port-Arthur et
de Tsou-Shima, organise une flotte de
cuirassés dans la Baltique, une autre
dans la mer Noire, une division de croi-
seurs dans les mers d'Extrême-Orient.
Le Temp's fait observer très judicieu-
sement que « la flotte de la Baltique a
une importance décisive pour le dispo-
sitif terrestre de la Russie sur sa fron-
tière occidentale H: Notre confrère sou-
ligne : « Plus elle est capable de pré-
server la sécurité des côtes, plus elle
laisse de jeu aux divisions échelcHnées
de Saint-Pétersbourg au réduit polo-
nais. Cette flotte, en cas de guerre, coo-
pérerait directement à l'effort de l'ar-
mée. Il importe donc à la paix euro-
péenne qu'elle soit à la hauteur de sa
tâche. »
En fait, on pourrait presque "dire que
la flotte de la Baltique est une sorte de
corps d'armée dépendant des forces
russes de Pologne.
Il n'en est que plus intéressant de
constater que l'Alliance franco-russe a
finalement évolué vers l'entente narvale.
)Je 1892 à 1912, durant vingt ans, les
deux Gouvernements français et russe
ont méconnu l'importance de la coordi-
nation des forces nawales. Constatons
avec satisfaction qu'ils en sat venus à
une plus saye appréciation des choses.
Souhaitons qu'il soit bientôt possible
à nos marins de voir évoluer dans
les eaux de Cronstadt une flotte russe
qui puisse jouer un rôle aussi impor.
tant que celui de lai flotte française à
Toulon.
Pour le moment, le foiids de rësistan-
ce de l'armée mavale russe est composé
par les 4 dreadnoughts lancés en 1914.
Le programme de 1912 prévoit 4 navi-
res plus importants que ces dread-
nouqhts, 4 croiseurs, 18 torpilleurs de
haute mer et 12 sows-marins. Mltis le
programme est loin d'être exécuté.
L'examen des affaires maritimes rus-
ses ne doit pas nous faire oublier que
l'Angleterre, de son côté multiplie son
activité navale en Méditerranée. Pen-
dant que kt Russie se renforce sur la
Baltique, le Gouvernement de Londres
se propose d'envoyer une flotte de
dreadmoughts en Méditerranée.
Il serait injuste de dire que les puis-
sances de la Triple Alliance font seules
montre de ténacité et d'énergie.
Marc LAURET..
'?'
LE FAIT DU JOUR
UN VEINARD
La sorcière. — Monsieur le comte a une ligne de chance incroyable: il pourrait même habi-
ter six mois Paris sans être écrasé ni enseveli.
Les On = Dit
--:+-.
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui dimanche.
Lever du soleil à 3 heures 49 du matin.
Coucher du soleil à 7 heures 56 du soir.
Lever de la lune à 1 heure 35 du matin.
Coucher de la lune à 6 heures 31 du soir.
Courses à Auteuil (grand steeple-chase).
AUTREFOIS
Le Rappel du 21 juin 1878 :
La Roumanie a présenté à M. de Bis-
marck une demande d'admission au Congrès
afin d'être entendue sur toutes les questions
du traité de San Stefano qui l'intéressent.
— Une collision entre deux steamers à
l'entrée du Havre a fait de nombreuses vic-
times.
— Par arrêté préfectoral, le directeur con-
gréganiste De Berre a été révoqué pour avoir
outragé la République devant ses élèves réu-
nis.
Le cas de Ninon
Comme la reine voulait mettre Ninon de
Lenclos aux Filles Repenties, quelqu'un
dit :
- Cela n'est pas juste ; elle n'est ni fille,
ni repentie.
AUJOURD'HUI
La vie chère
Un éditeur iparisien qui, bon psycholo-
gue, sait que les superstitions ont encore
de nombreux fidèles, a eu l'idée de réim-
primer, pour le répandre dans les campa-
gnes, un petit livre qui jouissait d'un grand
crédit au seizième siècle : La maison rus-
tique, de Liébaut.
Entre autres avis, voilà celui que notre
vieil auteur noue donne pour connaître les
variations prochaines du prix du blé. Vous
commencez par bien nettoyer l'âtre de vo-
tre cheminée le premier jour de janvier.
Allumez-y ensuite quelques charbons, puis,
prenant au hasard douze grains de blé,
faites jeter dans le feu, par une jeune fille
ou par un jeune garçon, l'un de ces grains.
S'il brûle sans sauter, le prix des mar-
chés ne variera pas pendant tout le mois ;
s'il saute un peu, le prix du blé baissera ;
beaucoup, il atteindra le minimum.
Le premier de février, vous ferez de mê-
me pour le second grain, et ainsi de suite
pour les douze.
L'ingénieux Liébaut donne également le
moyen de boire beaucoup sans s'enivrer.
C'est à la portée de tous, puisqu'il s'agit,
au nremier coup, de prononcer un vers
d'Homère,mais notre collaborateur Hayaux
nous en voudrait de révéler le texte de ce
vers.
Pour nos lectrices
Demain lundi, au PRINTEMPS, conti-
nuation, avec de nouveaux rabais, de la
Grande Mise en Vente annuelle des SOL-
DES D'ETE. Dans tous les rayons, ainsi
qu'aux expositions extérieures de la rue
du Havre et du boulevard Haussmann,
OCCASIONS EXCEPTIONNELLES.
Injustice distributive
Sur les murs de la commune du Bous.
cat, on a lu le singulier avis suivant ;
VACCINATION
« Des séances de vaccinations publiques
et gratuites auront lieu le dimanche 14
juin et le mercredi 17 juin courant, salle
des Iris, place de la Mairie.
« La séance du 14 est spécialement ré-
servée aux jeunes gens de 20 à 21 ans ;
celle du 17 aux enfants « de tout âge ».
« Cette dernière aura lieu avec le con-
cours de la génisse vaccinifère. »
Avec quel « concours » furent donc vac-
cinés les jeunes gens ? Est-ce parce qu'ils
ne sont pas des « enfants de tout âge »
qu'ils n'eurent pas droit à la génisse ?
GRACE I
Nous réclamions, hier, du Parlement une
amnistie large et complète. La Ligue des
Droits de l'Homme rappelle fort à propos,
au Gouvernement, une mesure de clé-
mence qu'il lui appartient de prendre.
Des militaires condamnés pour avoir
protesté contre le maintien de la classe
sous les drapeaux, la plupart dût été gra-
ciés et libérés.,
Huit pourtant semblent avoir été oubliés
et parmi eux Achille Debas, qui attendait
Avec impatience sa libération pour venir
en aide à une famille de dix-sept enfants.
Pour coupables qu'ils aient été, les mu-
tins ont expié leur faute. L'heure est ve-
nue de la leur remettre.
Nous comptons bien que le Gouverne-
ment fera son devoir, sûr de l'approba-
tion de toute la démocratie.
♦
L'Election sénatoriale
Pas d'équivoque 1
De tous côtés, les nouvelles qui nous
parviennent attestent les. progrés de la
candidature de Marcel Brossé.
Rappelons que la situation est la sui-
vante :
,Quatre candidats sont en présence :
MM. Semanaz, candidat du parti socia-
liste : Brossé, candidat du parti radical -
Tissier, candidat des républicains de au..
che ; Magny, candidat des républicains.
de droite.
Chaque parti se comptera au premier
touir sur le nom de son candidat et la
discipline républicaine départagera les
candidats au second tour.
Mais, dès le premier tour, les hommes
loyaux de tous les partis tomberont d'ac-
cord pour écarter le candidat de l'équivo-
que, M. Magny.
L'heure est venue ofc les électeurs, las
des transfuges, entendent avoir, au Sénat
comme à la Chambre, des représentants
dont 1 unité de vie politique leur soit une
garantie de sincérité.
Le pays tout entier est écœuré par le
spectacle de certains politiciens qui solli.
citent les suffrages de ceux qu'ils combat-
taient la veille.
Exécuteur des œuvres de M. Combes
contre les congrégations, M. Magny est
aujourd'hui, patronné par les amis des
congréganistes.
Le sacre après l'excommunication. C'est
à la fois ridicule et odieux. Les républi-
cains laïcs que M. Magny a reniés, de
même que les conservateurs catholiques
qu'il adule devraient se mettre d'accord
pour rejeter, les uns et les autres, une
telle candidature d'équivoque.
Quant aux radicaux, leur devoir est de
voter pour M&ncel Brossé, candidat du
parti radical, et d'envoyer un sénateur ra-
dical renforcer la représentation sénato-
riale de la Seine.
—« ♦
F" avoritisme
Puisque voici M. Bienvenu-Martin rede-
venu ministre de la Justice, il sied de lui
demander des explications (sur un acte
d'arbitraire qu'il a commis au moment de
son départ.
Le 2 juin 1914, le Journal Officiel pu-
bliait un décret, signé le 31 mai par le
Garde des Sceaux: par quoi M. Félix La-
my, chef adjoint du cabinet, était nom-
mé maître des requêtes au -Conseil d'Etat.
Cette nomination fut faite — style de
Cabinet — « en testament ».
Or, ces testaments ministériels sont in-
terdits par la loi. Le 31 mai. la crise était
virtuellement ouverte, et, le 3 juin, la dé-
mission du Garde des Sceaux était offi-
cielle.
Non seulement cette nomination était il-
légale, mais elle constitue un acte de fa-
voritisme intolérable.
Deux candidats étaient en présence :
M. Lamy, né en décembre 1880, et
comptant six années de services effectifs
(sous-préfet ou- secrétaire général de 2°
- classe de 1905 à 1911).
M. d'Hugues, né en 1873, entré au con-
cours au ministère de l'Intérieur" sous-
chef de bureau au contentieux, ayant rang
de sous-préfet de première classe, seize
ans de services effectifs, et ayant été hié-
rarchiquement proposé trois fois pour le
poste de maître des requêtes.
Nous ne connaissons pas M. Lamyli
qui nous n'avons ici aucune raison d'être
personnellement désagréable. Nous som-
mes convaincus qu'il est un fonctionnai-
re très distingué, et de fait il a reçu les
palmes à vingt ans.
Au&si bien n'est-ce pas ici une question
de personnes qui se pose, mais une ques-
tion de principe.
Une fois de plus, c'es> tout le régime
d'arbitraire et de favoritisme dissolvant
de l'administration française qui est en
jeu.
Un pourvoi doit être formé contre des
nominations de ce genre.
En outre, s'il existe à la Chambre un
député qui s'intéresse à la cause des
fonctionnaires, on aimerait le voir poser
une question au Garde des Sceaux.
Attendons.
L'ACTUALITÉ
*
L'Emprunt au Sénat
4>
Le Sénat a siégé exceptionnellement
hier. Il a examiné et voté le projet d'em-
prunt après un réquisitoire de M. Touron
qui se résume en deux mots : critiques et
regrets. Critiques contre l'importance de
l'emprunt, le type de la rente qu'on va
émettre et le mode d'amortissement. Re-
grets que l'emprunt proposé par M. Bar-
thou n'ait pas été voté, regrets qu'on ait
laissé passer le moment favorable. C'é-
tait le discours des mille regrets. Le mi-
nistre des Finances a éloquemment réfuté
les arguments du sénateur de l'Aisne, et
les explications données par lui ont pleine-
ment satisfait la Haute Assemblée.
Les derniers chapitres du budget de la
guerre ont ensuite défilé, et la séance a
été levée d'assez bonne heure en raison
d'un grand dtner qu'offrait le président
du Sénat aux ministres et aux bureaux
des deux Chambres.
H. S.
LA SÉANCE
M. Antonin Dubost préside. Et M. Nou-
lens, ministre des finances, dépose le pro-
jet de loi relatif à l'emprunt en rentes
3 1/2 0/0 amortissables.
L'urgence est déclarée..
Le ministre donne lecture de l'exposé
des motifs du projet.
Le projet de loi est renvoyé à la commis-
sion des Finances. Il en revient aussitôt
et M. Aimond dépose son rapport
M. Hervey s'étonne que la Commission
propose de faire l'emprunt au taux de
à 3 1/2 0/0 sans immunité d'impôt alors
qu'elle même proclame qu'il serait infini-
ment préférable de le faire au taux de 3 oyo
avec exemption d'impôt.
M. le rapporteur général. — Il v a deux
Chambres, c'est un fait dont nous devons
tenir compte.
M. Hervey. — Pour ma part, je regrette
qu'on nous propose de voter sous le cou-
teau.
A droite. — Dites : sous le fouet.
M. Hervey. — Un projet qui aurait ap-
pelé de sérieuses modifications. Je regret-
te que la politique soit mêlée à une ques-
tion qui devrait rester purement financière.
Je voterai cependant l'emprunt qui est
indispensable, mais je tiens à dégager ma
responsabilité de l'erreur dans laquelle l'E-
tat va tomber en émettant une rente frap-
pée d'impôt.
M. Touron proteste contre la rapidité avec
laquelle le Sénat est obligé de se prononcer.
Il faudra, dit-il, trouver plus de 1.100 mil-
lions pour payer les dépenses effectuées
cette année au titre de la défense nationa-
le. Or, on ne nous propose qu'un emprunt
de 800 millions. Il s'agit donc simplement
d'améliorer la situation de la trésorerie.
La vérité c'est qu'il aurait fallu faire
immédiatement un emprunt beaucoup plus
considérable, quitte à échelonner les verse-
ments conformément aux besoins du Tré-
sor.
M. Peytral, président de la Commission
des Finances. — La situation du marché
n'est pas favorable pour un emprunt aussi
considérable.
M. Touron. — C'est cela et je regrette
qu'on ait laissé passer le moment favora-
ble. Il y a aujourd'hui une crise de con-
fiance. Je ne puis que regretter qu'on ait
provoqué cette crise.
- En ce qui concerne le taux de l'emprunt
on se trouve obligé d'émettre du 3 1/2 0/0
au lieu de 3 0/0 parce qu'on se refuse à
laisser la nouvelle rente exempte d'impôts.
Le résultat, c'est qu'il se produira un cer-
tain déclassement des rentes anciennes
3 0/0 à la suite des opérations d'arbitrage
que pratiqueront les gens avisés.
M. Ribot. — On n'emprunte que 800 mil-
lions en 3 1/2. Le déclassement ne sera
donc pas si important que vous le craignez.
En tout cas, le succès de l'emprunt est cer-
tain.
M. Touron. — Je le crois, car le gouver-
nement a dû prendre ses précautions pour
cela. Quant au déclassement il ne sera
peut-être pas considérable, mais il est cer-
tain et ce sont les petits porteurs qui en
pâtiront.
L'orateur pose encore quelques questions
relatives à la taxation des nouvelles ren-
tes.
Le ministre des Finances monte à la tri-
bune.
Les nouvelles renies, dit-il, sont exemptes
de tous les impôts qui frappent les valeurs
mobilières, sauf l'impôt de 4 0/0 sur le re-
venu. Elles ne paieront donc pas le droit de
timbre et de transmission parce que ces
droits peuvent, dans. notre pensée, être con-
sidérés comme des taxes spéciales, une
sorte de retenue tandis que l'impôt de 4 0/0
a un caractère général atteignant toutes les
valeurs sans exception.
L'Etat ne peut renoncer à imposer ses
rentes à ce dernier impôt, sans abdiquer
son droit souverain. L'immunité on ce qui
concerne les droits de timbre et de trans-
mission devraient être conservée aux nou-
velles rentes ; mais même si ces droits
étaient transformés en taxes sur le revenu
s'ajoutant à l'impôt actuel de 4 0/0.
M. le rapporteur général. — L'article 3
donne-t-il aux porteurs à l'encontre de l'E-
tat le droit de l'exemption en ce qui concer-
ne les impôts de timbre et de transmis-
sion ?
M. le ministre des Finances. — Parfai-
tement.
M. Delahaye. — Mais le parlement ne se
considérera pas comme lié par cet engage-
ment ! La Chambre de demain ne respecte-
ra pas cet engagement, même si la Cham-
bre d'aujourd'hui croit devoir le respec-
ter.
M. de Trevençuc. — Et le Sénat capitu-
lera comme toujours J
M. Touron. — Je me félicite d'avoir, paz
mon intervention, provoqué de la part def
M. le ministre des Finances des explica-
tions et éclaircissements qui me paraissent
indispensables.
En terminant, j'exprime le vœu que la
parlement ne fasse rien pour aggraver loi
crise de confiance dont je parlais tout à
l'heure, que notamment il n'inquiète pa$
les capitalistes en discutant et en votant
des projets fiscaux draconiens pour le ca-
pital au moment même où se fera l'émis*
sion du nouvel emprunt.
La discussion générale est close.
Les deux autres articles du projet de loi
sont adoptés.
Le budget de la guerre
On reprend le budget de la guerre à l'ar-
ticle 48. Des observations brèves permet-:
tent d'en finir assez rapidement. Et lal
séance est levée à six heures.
H. S.
——————————— ———————————.
Catastrophe aérienne en Autriche
Collision entre aéroplane et dirigeable
9 morts
Berlin, 20 juin. — Selon une dépêche dd
Vienne au Journal de Berlin à midi, uni
terrible accident s'est produit, ce matin,
non loin des ateliers aéronautiques de
Fischamend.
Un aéroplane est entré en collision fi
une hauteur d'environ 800 mètres, avec le
ballon dirigeable Kœrtni)j. Le gaz conte-
nu dans le dirigeable s'enflamma, et la:
nacelle s'abattit à terre. Les sept passas
gers qui s'y trouvaient furent retrouvés
carbonisés. Les deux aviateurs qui mon-
taient l'aéroplane sont tués également.
Comme à la guerre
Vienne, 20 juin. — Les journaux pir-i
blient les détails suivants sur la catastro*
phe aérienne :
L'archiduc Charles François-Joseph et de
nombreux fonctionnaires du ministère des
la guerre sont arrivés immédiatement sur,
le lieu de l'accident.
Des scènes déchirantes se sont produit
tes lorsque la femme du lieutenant Hors.
taetter, l'une des victimes, qui n'était mat
né que depuis un mois, arriva en auto-
mobile. La jeune femme arriva juste a11
moment où le ballon s'écrasait sur le sol.
Un autre lieutenant du nom de Flatz,.
était sur le point de se marier.
La Nouvelle Presse libre estime que la
catastrophe est due au fait que l'aéroplane
est entré dans les courants dair produits
par le ballon Kœrtnig. En outre, il sem-
ble que des touTbiUons ont eu une parfi,
dans l'accident.
La Reichspost tient de l'officier qui
était de service dans le voisinage d'En-
zersdorf les informations suivantes sur lai
catastrophe :
Le biplan militaire entreprenait une at-
taque contre le ballon. Le spectacle qui
s'offrait aux personnes présentes était vé..
ritablement émouvant. -
A tous égards, les passagers, tant du
dirigeable que de l'aéroplane, paraissaient
agir comme dans une guerre véritable. On
avait l'impression que laéroplane voulait
démontrer la destruction du ballon après
s'être élevé au-dessus de lui ; quand sou-
dain, une grande flamme se produisit et
enveloppa ballon et aéroplane durant plu*
sieurs secondes.
Le 14e Congrès
du Parti Radical
»♦»
IL SE TIENDRA A BREST,
LES 8, 9, 10 ET 11 OCTOBRE
Le Comité Exécutif. du Parti radical et
radical socialiste se piéoccupe f it, en ce
moment, de l'organisation du prochain
Congrès national du Parti.
On sait que celui-ci doit se tenir à Bresf.,
Il ne durera pas moins de quatre iornr,
les jeudi 8, vendredi 9 samedi 10 et di-
manche 11 octobre.
Ce Congrès aura une grande importan
ce, puisqu'il sera, en quelque si rte, 1*
premier que tiendra, le Parti radical uc JO:
fié — celui de Pau n'ayant été. en quel-
que sorte, qu'un Congres de constitution.
LA COMPOSITION DU CONGRES
Il n'est pas sans intérêt de rappeler la;
composition réglementaire du Congrès du
Parti radical.
Sont admis au Congrès i
1° Les membres du Sénat et de la Cham-
bre des députés adhérents au Parti ;
2° Les membres des Conseils généraux
et d'arrondissement appartenant au Parti
républicain radical et radical socialiste ;
3° Les délégués des Fédérations, Comi-
tés et groupes acceptant le programme
élaboré et voté aux Congrès annuels du
Par*, et justifiant d'une adhésion au Par-
ti antérieure au 8 juillet 1914. Ces délé-
gués seront munis de pouvoirs réguliers,
où il devra être fait mention formelle de
l'acceptation du règlement général et du
programme du Parti ;
4° Les rédacteurs en chef des journaux
quotidiens radicaux et radicaux socialistes
de Paris adhérents au Parti ;
5° Les rédacteurs en chef des journaux-
radicaux socialistes des départements
adhérents au Parti, ou un rédacteur spé-
cialement désigné par le rédacteur en
chef.
Les délégués doivent être membres ac-
tifs du groupe qu'ils représentent. Ils sont
nommés à raison de un par cinquante
membres.
Le groupe qui, en raison du nombre de
ses membres, a droit à plugîeutê délégués-
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