Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-04-19
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 avril 1914 19 avril 1914
Description : 1914/04/19 (N16136). 1914/04/19 (N16136).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7552473w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2013
ille- le.fa. - 38 OERKIM. au û*. tinqi centimes LE NUMERO
DIMANCHE 19 AVRIL Mt4. — N°' 18,131.
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- 1 TRIBUNE LIBRE ,
m
Chaires ou Tributfês
Les hommes de notre géné-
ration, ceux du moins qu'a
façonnés la discipline ratio-
naliste du siècle dernier, en
ont reçu une si forte emprein-
te que tout fanatisme de sec-
te leur est devenu pour ainsi dire met
'cevable. Ils ont, pour les doctrines ou
les croyances, qu'ils les partagent ou ne
les partagent point, une sorte de respect
instinctif, qui ne procède pas toujours
d'un sentiment d'estime ou de vénéra-
tion, mais d'une aversion naturelle pour
toute limitation, pour toute restriction
de la liberté de pensée d'autrui.
Cet état d'âme a assurément sa no-
blesse ; il ne va pas sans être une fai-
blesse, tout au moins en matière politi-
que. Il nous rend inaptes à certaines
mesures, et il nous désarme pour cer-
tains combats ; nous aurions fait de mé-
diocres iconoclastes, et, sur le point d'a-
battre le marteau destructeur sur quel-
que dieu condamné, nous nous serions
attendris sur la beauté de sa statue, et
nous l'aurions épargnée.
Quand on jugera avec impartialité
l'œuvre laîque des années passées, on
s'étonnera des clameurs discordantes
qu'elle a soulevées, tant il apparaîtra
clairement que les républicains ne s'y
sont résolus que sous la pression des
nécessités vitales de salut public. Il ap-
paraîtra plus clairement encore qu'en
dépit des passions soulevées et bouillon-
nantes, et par la force même de leurs
principes, il s'en sont tenus dans leur
œuvre de sauvegarde et de réforme, au
strict essentiel, à ce qui ne pouvait pas
ne pas être accompli. Ils ont durement
frappé et dispersé la ligue de forces oc-
cultes qui tramait son intrigue contre la
République ; mais là, on se trouvait
en matière politique. La question reli-
gieuse ne s'est vraiment et pleinement
posée qu'au moment de l'abrogation du
Concordat, et la loi qui a consacré et
organisé le régime nouveau témoigne
pour tout esprit non prévenu de l'invin-
cible volonté de libéralisme qui nous a
inspirés. Et ce phénomène étonnant s'est
produit que l'institution ecclésiastique
libre de toute attache avec l'Etat a,
sous une période d'anticléricalisme mi-
litant, vu défendre légalement contre
toute entrave ses assises et son fonc-
tionnement, alors qu'il a fallu près de
dix ans encore pour que l'institution
scolaire, « pierre angulaire du régime»,
se vît accorder à son tour une législation
tutélaire, identique à celle qui proté-
geait les cérémonies religieuses.
Soit ! — Mais on nous a montré, on
nous montre tous les jours comment on
interprète notre longanimité. Allez dans
les sanctuaires, asiles suprêmes de la
spiritualité française, comme dit Bar-
rès ; allez entendre ce qui s'y débite
sous prétexte de prêche ou d'édifica-
tion 1 Ce sont, en ce moment-ci surtout,
des déclamations furibondes, des diffa-
mations personnelles, des injures au ré-
gime, des menaces aux fidèles s'ils se
permettent d'être à la fois des croyants
sincères et de libres citoyens 1 — C'est
une stupéfaction pour certaines gens
d'esprit infiniment modéré de constater
les excès de langage, les empiètements
abusifs dont nos églises, édifices pu-
blics, édifices d'Etat, son impunément
le théâtre.
« Nous sommes libres dans notre chai-
re, nous disent les prédicateurs, comme
vous dans vos réunions publiques ou
dans vos journaux ». — Pour ce qui est
des questions de foi, sans doute. Mais
non pour nous inonder de vos violences
et de vos diatribes. Hors de l'église, dis
courez à votre guise. La loi ne vous le
défend plus. Mais dans l'église, gardez
obéissance à la loi qui vous interdit de
vous mêler aux querelles des partis, aux
agitations de la politique.
Nous vous avons promis la paix du
culte ; nous vous l'assurons légalement
Mais ce n'est pas OlIr vous fournir
te moyen de nous faire la guerre. Il faut
choisir. Ou vos assemblées, comme nous
le pensions, n'ont d'autre but que de
faire la communion des âmes dans un
idéal supraterrestre : dans ce cas, ne
sortez pas du domaine qui vous est pro-
pre. Il est assez large pour que vous
puissiez vous y mouvoir sans avoir be-
soin d'en redescendre vers les choses
d'ici bas ; ou vos réunions ne sont que
des réunions politiques, des réunions -
bliques. Alors, ne nous demandez pas
d'en faire respecter la solennité ; et ne
vous plaignez pas d'y rencontrer, quel-
que jour, des contradicteurs, que vous
qualifierez de perturbateurs, et des
commissaires de police pour maintenir
l'ordre et dresser, le cas échéant, des
procès verbaux contre vous.
T. STEEC,
Sénateur. ancien ministre.
LA POLITIQUE
i ■ • # » ■—
L AUTRE PROBLEMË
-
Deux mots encore sur le
sermon de M. Léon Bourgeois,
qui restera comme le meilleur
de ce Carême électoral.
M. Léon Bourgeois n'a pas
seulement posé le problème
de la revision constitutionnelle, mais
aussi du fonctionnarisme et de l'Etat.
La situation du « prolétariat adminis-
tratif » est devenue intolérable. Il y a
en France plus de huit cent mille fonc-
tionnaires dont l'excessive modicité de
traitement n'est, au vrai, qu'un, salaire
de famine.
La brigue, la faveur, Varbitraire ont
engendré des mœurs de clientèle. La
sécurité de la fonction et la dignité du
fonctionaire sont devenues trop souvent
des enjeux électoraux. Un pouvoir lai-
ble, éphémère et incertain n'a pas su
défendre contre l'empiètemeni de la po-
litique les sollicitations et les menaces
des coteries, les droits et les devoirs
respectifs des fonctionnaires et de l'Etat
républicain.
Les fonctionnaires, las d'un régime
odieux, abandonnés par la pusillanimité
du gouvernement, leurrés par les pro-
messes des parlementaires, ont formé
des associations, des groupements, des
syndicats, pour défendre leurs intérêts
méconnus et soutenir leurs justes re-
vendications.
L'esprit corporatif, aboli par la Rêva.
lution au nom de l'intérêt général, se
ranime partout. Partout, les intérêts
particuliers méconnus par l'incohéren-
ce d'un pouvoir sans compétence et
sans continuité, se coalisent et se dres-
sent.
Se dressent contre qui ?
Contre l'intérêt général ? C'est le pé-
ril funeste qu'il faut éviter.
La pensée de Robespierre demeure
vivante : « Pas de factions contre la
Nation. »
Un régime politique où le Bien publie
est dominé par les clans, où l'intérêt
national est subordonné aux exigences
des individus ou des coteries, est voué à
Vanarchie, préface de la dictature.
La cause si juste des petits fonction-
naires, que le Rappel s'honore de dé-
fendre avec toute la passion d'un dé-
vouement sincère, ne manquera pas de
se heurter à cet écueil redoutable. sour-
noisement dressé par ses ennemis.
Ceux qui estiment, avec une incons-
cience impudente, qu'un député ne sau-
rait se contenter de moins de 5,000
francs, où un fonctionnaire doit se féli-
citer de 1,500 francs, ne repousseront
jamais de front les revendications légi-
times du « prolétariat administratif »!
Ils les dénatureront, ils les déligure-
ront, ils leur prêteront l'aspect d'une
menace pour le contribuable et d'un pé-
ril pour l'Etat.
Brel, ils s'emploieront à ameuter con-
tre les serviteurs de la Nation la Nation
elle-même, sournoisement alarmée et
sciemment égarée.
C'est contre ce danger que je voudrais
prémunir les associations de fonction-
naires.
Leur cause ne sera forte qu'autant
qu'elle s'appuiera sur l'opinion publi-
que, et leur succès certain qu'autant
qu'il n'apparaîtra pas comme une me-
nace révolutionnaire de la corporation
contre la collectivité.
Au cours de la prochaine législature,
les fonctionnaires devront affirmer leurs
droits et obtenir la solution d'un pro-
blème angoissant, trop longtemps diffé-
rée.
Mais, dans une démocratie, ôiï VEtat
doit être la synthèse du Bien publie, il
n'est vas de droit corporatif viable ni
durable s'il méconnaît le devoir natio-
nal.
La démonstration à faire — et nous
la ferons — est que les services publies
n'ont qu'à gagner à la collaboration vi-
gilante et dévouée de fonctionnaires, at-
tachés à une fonction qui saura sauve-
garder leur dignité morale et assurer
kur bien-être matériel.
EDMOND OU MFSNIfc.
LIRE EN 2* PAGE:
LA CHRONIQUE ELECTORALE
présentée par départements
LE FAIT DU JOUR
m M. Joseph ïetiiMBCh. fait une tournée élec
torafe éttRB Jes. Alpes-M^itimes., D e
(Les journaux)
LE CHIMPANZÉ DE FRANCFORT
il- Encore un qui ne serait paslu, si les femmes votaient 1
Les 0n~0it -
--.- ";.
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui dimanche:
Lever du soleil, 4 h. 56 du matin
Coucher du soleil, 6 h. 46 du soir;
Lever de la lune, 2 h. 59 du matin;
Coucher de la lune, o h. 36 du soif.,
Courses à Paris (Prix Hocquart),
AUJOUM MM
Pour faire fortune
Lorsque le roi du pétrole s'adonne à
son sport préféré, c'est-à-dire au golf, il
ne faut pas lui parler « business ». Il n'ai-
me pas discuter les affaires au moment
où il recherche le meilleur moyen de
pousser son jeu.
Certain jour, à Foresthill, une de ses
propriétés, située près de Cleveland, il
avait invité un financier qui ne cessait de
lui poser des questions au sujet des va-
leurs en Bourse.
— Et celle-ci est-elle bonne ? Et celle-là
montera-t-elle ?
A la fin, M. Rockefeller, qui n'avait
point répliqué, dit simplement :
- Il en est des valeurs en Bourse com-
me des œufs.
— C'est entendu, il y en a d'excellents
et de gâtés. -
— Eh bien 1 mon cher, c'est la même
chose pour les actions ; il y a celles qui
montent et celles qui ne valent rien. A
nous de choisir 1
Et Ténigmatique magnat se remit à sa
partie sans vouloir livrer davantage à
l'importun le secret de faire fortune.
Braves gens
--.-
LES SAUVETEURS
Alors que les colonnes de l'actualité sont
consacrées aux exploits des apaches et
flUX facéties journalières de sa majesté
« browing », il est réconfortant de feuille-
ter l'organe de la Société centrale de sau-
vetage des naufragés ; Les annales du sau-
vetage maritime.
Depuis le mois de janvier, les canots de
la société ont effectué 20 sorties au cours
desquelles 26 personnes ont été sauvées
alors que les menus engins sauvaient d'une
mort certaine 61 autres. existences humai-
nes.
Depuis la création de la société et de ses
diverses stations, 21.358 personnes et 1.583
navires ont été secourus avec ses engins.
Qu'on songe à l'audace et au sang-froid
que doivent déployer ces obscurs sauve-
teurs pour amracher leurs semblables aux
flots meurtriers 1 Que d'actes sublimes ac-
complis au milieu des éléments en furie 1
Ge sont des modestes, tous ces vieux
iMhpe de mer qui n'ont pour eux que la sa-
tisfaction du devoir accompli. Car c'est
bien peu de chose, en vérité, que les quel-
ques médailles ou gratifications que, puavi-
monieusiement, on leur octroie et après
combien de UlVetagœ la croix d'honneur
est-elle placée sur leur poitrine ?
H nous plaît de constates ici les qualités
d'pbstination dans te devoir, (j'ailmégatiofl
et de courage dont font preuve ces hommes
héroïques pour qui la vie est bien peu de
chose.
Allons, il y a encore de braves gens et
&s gens braves en notre pays 1
.1 CONTRE L'ÀLCOOLISME
H.
Les Enfants du Dimanche
.111#
Un joli nom, n'est-ce pas ? A l'entendre,
on croit voir passer la ribambelle des peti- ;
tes filles en robe blanche ceinturée de rose,,
des garçannete jambes nues sous leur cos-
tume marin. En réalité, ce nom si pimpant
signifie dégénérescence, tuberculose, crime;
et folie.
Pauvres enfants du dimanche, conçus
dans la terreur, sous le geste menaçant
d'un homme abrutri d'alcool 1 Je suis «Ilée,
lies voir dans les hospices où on les soigne,
dans leS "leb où on tache de leur re~
une âme, devant les tribunaux où on les
juge, dans les .prisons, et les patronages
où ils subissent la peine d'une faute dont
ils ne furent responsables qu'à demi.
A Bicetre, sur les tkKJ pupilles de l'hos-
piiee, 75 pour oent, garçons ou filles, sont
issasi de parents alcooliques. Quelle vision.
Dante n'a rien imaginé de pareil 1 Pendant
des semaines, jen ai eu l'obsession. Je re-
voyais les .paraplégiques, larves humaines
qui ne peuvent se traîner qu'à l'aide de
leurs mains : les épileptiques, au front en-
touré a un bouri'ekH Ú'c,:j.w.u a amoim ieu« b
chutes ; les hydrocéphales, dont le miséra-
ble eorps ploie sous une tête difforme;
les microcéphales, à tête d'oiseau dont les
oreilles dépassent Je pauvre petit crâne
sans pensées. J'entendais les cris inarticu-
lés des idiots, leurs piurases sans suite ou
toujours pareilles : « Crie, vive la France,
madame, crie, vive la France 1 » Et sur-
tout, je revoyais les salles où sont lets ita-
teaux, les infantiles et les tristes êtres voués
à la paralysie agitadbte, qui lie i aube au
eoir ne connaissent pas de repos 1
Tous ne tombent pas à une aussi com-
plète déchéance, mais tous sont des cer
didat» à la tuberculose, à la folie, au cri-
me. Caractères answibies, liatuuua incons-
ciemment perverses, véritables agents de
contamination physique ou morale, ils
créent ara milieu de nous un danger per-
manent Us portent en eux des impulsions
toujours prêtes à surgir. Un mot, un geste,
une gravure, une lecture douteuse suffiront
à en faire tout à coup des criminels.
— Pourquoi as-tu fait cela ?. demande
chaque fois à ses jeunes prévenais le pné
sident Flory, arax gtéancoa de la huitième
chambre.
- Je ne sais pas. une idée comme ça.
J'ai été Irappée de la fréquence de cette
réponse. En effet, te malheureux enfant ne
zait pas que, pour expliquer sa condu^o. i;
lui faudrait remonter — ou plutôt fedes..
.tll-même avant sa naissance, son pène l'eut;
foisonna.
Au Sauvetage de Penlance, M. Henry
Rollet m'a déclaré que 70 à 80 peur cent
des enfants recuieillia proviennent de fa-
ïïtjiles désunies dans lesquelles la mère
« faU, la noce » et où le pere s'adonne à la
boitsson,
A da prison Saint-Paul, à Lyon, le doc-
teur Fribourg-Blanc note que, sur 100 én-
lants eÀ<:U1J..iiUt, 4u irui UJIL <1 V^uy
l'alcoolisme de leum parents. « Maàs, ajou-
te-t-il, combien d'autres dont nous n'avons
pu établir d'une façon sûre l'hérédo-akoo-
tisme en portaient cependant les stigmates
taIDs).
« La grande majorité des enfants coupa-
Mes' qu o.u nous envoie, m'écrit M. Marcel
Quetin, directeur de la Colome agricole de
Sainte-Foy, appartient à des familles- où
i'aicoolisme a laal ses ravages : misère ins-
tallée au foyer, ménages désunis, violences
qui ioiH iUiï à eiiiiUH et i-c jcuéiu eJoi jjawat:
à tous les dall.geJ de la rue, affaiblusse-
ment atavique de la volonté et de la cons-
cience mome, dégénérescence 'p'J'y H.J. u
manifeste ; voilà ce que je suis amené à
constater ici ». Kt M. Paul-Emile Brun, di-
recteur de la colonie agricole de Mettray,
après une lamentable statistique des mé-
faits de l'alcool et de 6ies tristes victimes,
conclut : « L'alcool sous toutes ses formes
est la cause des délits, des crimes et sur-
tout de la dégénéaesoence ph'TJSlque et mo-
rale de .la jeune population internée dans
nos colonies n.
Ce n'est pas- tout. Lee enfants issus de
parents alcooliques sont plus que d'autres
l £ dlU%> pal' le luiRIîàltî jKuwull.immuniser, leur hérédité les rend plue sen-
lâbies à l'aicool. Certains de ces malheu-
reux avouent qu'il leur en faut bien peu
pour tomber dans une complète ivresse.
Leur volonté amoindrie est incapable * c
lutter contae la passion qui les mine. Fruits
tarés de l'alcoolisme, iLs engendreront des
fils encore plus tarés qu'eux 1
En effet, de toutes les cellules de notre
corps, les reproductrices sont celles que
l'alooolisme chronique altère le plus rap
dement. Malheureusement, la faculté de re-
production ne s'en trouve pas amoindrie.
Le docteur Colombier a démontré le pou-
voir pmLil'iquie aes aicooLiquios. La fUlJH, il
est vrai, décime vite ces tristes produits.
Néanmoins, la moyenne des enfants survi-
vants dans les famUles d'alcooliques dépas-
se la moyenne des enfants dans les fnruti-
les saines. Or, notez ceci : Pour la première
fois en France, cette année, le nombre ces
familles ayant un seul enfant a été supé-
rieur à celui des autrea familles. Supposez
qwie cet état de choses se maintienne, et ti-
fiez-ea vous-même la terrifiante conclusion 1
Marylie Markovitch.
f L'ACTUALITÉ
¡.-
Les Rapports
Austro-I taliens
* ♦ —^
Après l'entrevue dAbbazja. — Un commué
niqué qui ne nous apprend rien. — De
quoi ont parlé les deux ministres?
Vienne, 18 avril. — Le comte Berchtold
et le marquis di San Giuliano ont terminé
leurs promenades, visites, excursions et dé-
jeuners diplomatiques.
Comme conclusions à ces entretiens, ils-
communiquent aujourd'hui la note suivante
à la presse :
La visite que le ministre des affaires étran-
gères d'itaiie vient de rendre ces jours der-
nietrs à Abbazta à son eoftègue fustro-hoiMroiB
a de nouveau fourni aux deux hommes d Etat
rheureuse occasion d'un échange de vues pro-
longé et approfondi sur Jes questions qui tou-
chent spécialement aux rapports entre l'Italie
et l'Autriche-Howgrie.
Dans les conversations entre le maMWs de
San-GiulitHio et le comte Berchtold s'est mani-
festée une fois de plus la parfaite identité de
vues qui a déjà été profitable aussi bien aux
intérêts des deux puissances alliées qu'à la
solution pacifique des nombreux problèmes sou-
levés par la dernière crise balkanaque.
Ayant constaté les effets satisfaisants de cette
politique, les deux ministres, s'inspirant d'une
entière confiance mutuelle, sont résolus à se
maintenir d'accord avec l'Allemagne dans la.
ligne de conduite actuelle et, par suite, à join-
dre leurs efforts pour rendre de plus en plus
vive la sympathie que trouvent dans l'opinion
pubiâepue lesæpp.orts intimes existant entre îes
deux gouvernements.
Ainsi, ces messieurs déclarent grave-
ment qu'ils ont « échangé des vues sur les
questions qui touchent spécialement aux
rapports entre l'Italie et l'Autriche-Hon-
grie u.
On s'en doutait un peu.
Par ailleurs, ils proclament leur fidélité
à la Triple Alliance, ce qui n'est pas non
plus une nouveauté.
LA PENETRATION EN ASIE-MINEURE
Quant à savoir exactement ce qu'ils ont
dit, on en est réduit aux indiscrétions de
la presse des deux pays.
A Vienne, comme à Rome d'ailleurs, on
déclare qu'un des points importants des
conversations d'Abbazia est la question de
la pénétration pacifique en Asie-Mineure.
La plupart des journaux viennois, inquiets
de la campagne de presse italienne contre
les aspirations autrichiennes en Silicie, con-
sacrent aujourd'hui plusieurs colonnes à
affirmer l'importance pour l'Autriche-Hon-
grie de l'acquisition d'une zone d'influence
en Asie-Mineure.
La Nouvelle Presse Libre déclare que
plusieurs maisons austro-hongroises ont de-
mandé au. gouvernement turc des conces-
sions pour l'exploitation des richesses natu-
relles de la Silicie et qu'elles sont appuyées
dans leur demande par le gouvernement
austro-hongrois. Celui-ci agit, à cet effet,
en accord parfait avec le gouvernement ita-
lien.
La Zeit estime que l'Angleterre, maltresse
de Chypre, a aussi des intérêts sur la côte
d'en face, c'est-à-dire la côte de Silicie où
l'Italie réclame également sa place.
« Mais, dit-elle, tandis que les Anglais né-
gocient depuis longtemps à Constantinople
la concession de grands domaines fores-
tiers du vilayet d'Adana, et tandis que l'lta
lie a obtenu la concession de la construc-
tion d'un chemin de fer d'Adalia à Mer-
sina et d'Adalia vers l'intérieur de JAna-
tolie, le seul acte du gouvernement austro-
hongrois a été de faire inscrire au budget
de 1914 un crédit de 46.000 couronnes pour
la création d'un vice-consulat à Adana. »
Au résumé, le conflit de rivalité d'influen-
ce aurait été aplani dans les entretiens
d'Abbazia. Voici quels seraient les terrains
d'entente de la zone d'influence économique
allemande commence à l'est d'Alexandrette
et s'étend jusqu'au delà d'Alaja ; de son
côté, l'Italie aspire à des concessions qui
vont d'Adalia au golfe de Koss. Or, la
zone d'aspiration autrichienne serait juste-
ment entre les zones allemande et italienne.
L'Allemagne et l'Italie seraient prêtes à
faire quelques concessions à cet égard.
LE « FRONT a AUSTRO-ITALIEN
Une autre question fort importante (pour
l'Autriche du moins) est celle de la sécurité
de sa frontière italienne. L'Autriche et l'Ita-
lie sont alliées, sous l'égide de l'Allema-
gne, mais ies deux pays n'ont jamais t-'c..sé
de se méfier mutuellement l'un de ralltre.
En 1910, alors qu'au lendemain de l'an-
nexion de la Bosnie-Herzégovi-ne, les rela-
tions austro-italiennes étaient des plus ten-
dues, le ministre de la guerre autrichien a
déclaré aux Délégations que l'Autriche-Hon-
grie « devait être toujours prête à soutenir
une guerre sur trois fronts ». Il faisait clai-
rement allusion au front russe, au front
serbe et au front italien. Ce point de vue
est demeuré encore aujourd'hui le fonde-
ment de la politique militaire de l'Autriche-
Hongrie.
Le développement des armements russes
l'oblige cependant à un redoublement d'ef-
forts pour faire face utilement à l'ennemi
sur le premier de ces fronts, et les ren-
forcements d'effectifs, sans doute même la
création de nouveaux corps d'armée ré-
pondront de ce côté à l'effort russe. Le front
serbe est devenu autrement menaçant qu'il
ne l'était en 1910 : la Serbie sortait de la
crise de l'annexion, humiliée et en appa-
rence isolée. Elle sort aujourd'hui de la
crise balkanique avec un territoire pres-
que doublé, et devenue l'un des membres
du puissant groupement de la Triple-En-
tente balkanique. Entre ces deux fronts du
nord et du sud s'est ajouté à l'est le front
roumain, depuis le revirement des senti-
ments et de la politique de la Roumanie.
C'est sur quatre fronts que l'Autriche-
Hongrie doit maintenant faire face à uïiq
attaque possible. Mais elle n'a pour oota
ni atsez d'hommes ni assez d'argent U
faudra quelle puisse dégarnir ie front ita..
ben et transporter du lyrol méirdional, vé-.
ritabie camp retranché, aux frontières de
l'est une partie appréciable des régiments
et du matériel tenus en réserve contra
l'Italie. 1
LES SUJETS ITALIENS DE L'AUTRICHE
L'amitié italienne, que le déve-loppemeu
du péril slave rend de plus en plus necessai-
re pour i'Autriche-Hongne, est possible si
celle-ci consent à traduire sa bonne volon..
té autrement que par des articles de jour-
naux officieux, et a reruplir, a propos des
revendications nationales de ses sujets ità,
liens, les conditions moyennant lesquelles
l'Italie serait prête à changer d'attitude.
Maia il faudrait pour cela que le parti
militaire autrichien renonçât à son rêve de
reconquérir Venise et que la situation des
italiens habitant l'Empire fût modifiée. La
presse italienne populaire n'a pas caché
là-d-essus les sentiments du peuple italien.
1-a NOuvelle Presse libre ayant dit que cette
question ne pouvait pas être abordée dans
une discussion internationale, car elle est
essentiellement de politique intérieure, lo
Messaggero, le Secolo et les autres jour-
naux répondent que cette question depoütio-
que intérieure intéresse cependant la :
litique internationale, puisqu'eUe intéressa
même la solidité de l'alliance. Le Secolo a
même publié un article plein d'amertuma
constatant que la Triple AUiance n'a eu •.
jusqu ici pour ntalie d'autre résultat que.
d'écarter les amis qu'elle pouvait avoir -
Europe.
EN ALLEMAGNE
Cologne, 17 avril. — un télégraphie 48
Berim a la Gazette de Cologne Jesp..
ciations suivantes au sujet de l'entrevue
d'Abbazia : ,
4
« Les ministres ont eu le temps de aisez-
ter les questions, grandes ou petites, qui
s'imposent à la couaborution toujours ptua ';.-
cordiale de 1'1 lalie et de l'Autiicne-llorigrie
dans les Balkans et l'Adriatique. Ils ont eu la
temps de se confirmer dans cette convi-etioib
que la création de l'Albanie, le maintien dà
l'équilibre dans l'Adriatique, le règlement
de la question des débouchés commerciaux
ouverts sur le littoral de cette mei- exigent..
que ies relations entre les deux pays se dé.-
veloppent d'une façon continue. Ils ont cous*
taté qu'en présence de ces questions vitales
celles qui touchent à fneste et à runivensi-
té sont pour les deux pays de peu d'impoli
tance. Une bonne volonté réciproque sufting.
à en amener le règlement.
fi Les termes chaleureux des commentai-
res formulés à Rome et à Vienne sur l'en- -,
trevue des deux hommes d'Etat. ont trouvé
leur écho dans toutes les partie de fAUe-
magne.
« Les efforts de la presse française lOOur
faire dou.ter de la solidJé de l'alliance entre
Vienne et Rome et pour faire croire à ua
accord méditerranéen de Ja Triplice sont
vains. Il n'y a pas d'acéord de cette nature.
La politique méd terrsnèemie de la Tripliee
se règle sur celle des autres puissance
ayant des intérêts dans la Mêclitcranée.
Toute autre conduite serait en contradic-
tion avec le principe fondamental de la Tri.
pliee qui P.Rt <1a rosier !o;!I r' a dédénsive, mais
sur une défensive vigilante ».
EN ANGLETERRE
Londres. 17 avriL - Le Daily Graphie
déclare:
tt 11 va sans dire que ni l'Angleterre ni la
France n'ont le droit ou le des de suppo-
ser aux légitimes activités de la Triple AJ.
liance dans lu Méditei ranee ou dans les
pays baignés par cette mer. Mais ces acti-
vités doivent être sunu** de nutre côté
avec une égalé vigilaïKe el une égale éner-
J..{JC, si nous ne vouions pus voir menacer
la liberté d'une mer si muijspensuble aux in-
térêts et aux resjjonsabihtés des puissances
de l'Entente cordial \*r,in ne doutona pas
que ia question ne sokt envisagée actuelle-
ment avec toute l'importon-ee qu'elle mérite
pur Je Foreign Office aussi bien que par le
quai d'Orsay mais il ne serait peut-être pus
mauvais que l'opinion pnbiiotie en fût as-
surée par quelque allusion dans les toasts
qui seront pronuucès la semaine prochaine
à Paris 11.
11 ,, , ————»
Les Etats-Unis
adresbent un ultimatum
au Mexique
Washington, 18 avril. — Le- gouverna-
ment « tait savoir nier au geiieru» U dcn.
par l'intermédiaire du cltar^u u ailuires oes
Etats-Unis, qu'il n'udii'eU.a.i, pub ue tergi-
versaltonci au sujet (Ïu ;,-u;ut Le zl cuu^ia
de canon devront être tiret.. Le genc-rul
Huerta doit accepter sans c'.dit uns la de-
mande du contre-amiral Muyo ; aucun dejat
n'a été établi.
On a télégraphié hier soir aux cuirassé!? -
qui ae trouvent au sud de III ¡'llJrtae de se
rendre ru: Mexique
Le cabinei n examiné cette nuit la situai
iviii. âa réunion a duré trois heures.
L'attitude du président Huerta
New-York. 18 Avril. — Le New-York Tf-
'aDeas apprend d'une source digne de foi, que
DIMANCHE 19 AVRIL Mt4. — N°' 18,131.
Fondaient*:
AUGUSTEVACQUERIE
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lictii Trios mois Six mois tu a
Paris. 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements. 2 — 6 — ii — 20 —
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Fondatear î
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De 9 heures du soir à a heures du matin : 143-93
- 1 TRIBUNE LIBRE ,
m
Chaires ou Tributfês
Les hommes de notre géné-
ration, ceux du moins qu'a
façonnés la discipline ratio-
naliste du siècle dernier, en
ont reçu une si forte emprein-
te que tout fanatisme de sec-
te leur est devenu pour ainsi dire met
'cevable. Ils ont, pour les doctrines ou
les croyances, qu'ils les partagent ou ne
les partagent point, une sorte de respect
instinctif, qui ne procède pas toujours
d'un sentiment d'estime ou de vénéra-
tion, mais d'une aversion naturelle pour
toute limitation, pour toute restriction
de la liberté de pensée d'autrui.
Cet état d'âme a assurément sa no-
blesse ; il ne va pas sans être une fai-
blesse, tout au moins en matière politi-
que. Il nous rend inaptes à certaines
mesures, et il nous désarme pour cer-
tains combats ; nous aurions fait de mé-
diocres iconoclastes, et, sur le point d'a-
battre le marteau destructeur sur quel-
que dieu condamné, nous nous serions
attendris sur la beauté de sa statue, et
nous l'aurions épargnée.
Quand on jugera avec impartialité
l'œuvre laîque des années passées, on
s'étonnera des clameurs discordantes
qu'elle a soulevées, tant il apparaîtra
clairement que les républicains ne s'y
sont résolus que sous la pression des
nécessités vitales de salut public. Il ap-
paraîtra plus clairement encore qu'en
dépit des passions soulevées et bouillon-
nantes, et par la force même de leurs
principes, il s'en sont tenus dans leur
œuvre de sauvegarde et de réforme, au
strict essentiel, à ce qui ne pouvait pas
ne pas être accompli. Ils ont durement
frappé et dispersé la ligue de forces oc-
cultes qui tramait son intrigue contre la
République ; mais là, on se trouvait
en matière politique. La question reli-
gieuse ne s'est vraiment et pleinement
posée qu'au moment de l'abrogation du
Concordat, et la loi qui a consacré et
organisé le régime nouveau témoigne
pour tout esprit non prévenu de l'invin-
cible volonté de libéralisme qui nous a
inspirés. Et ce phénomène étonnant s'est
produit que l'institution ecclésiastique
libre de toute attache avec l'Etat a,
sous une période d'anticléricalisme mi-
litant, vu défendre légalement contre
toute entrave ses assises et son fonc-
tionnement, alors qu'il a fallu près de
dix ans encore pour que l'institution
scolaire, « pierre angulaire du régime»,
se vît accorder à son tour une législation
tutélaire, identique à celle qui proté-
geait les cérémonies religieuses.
Soit ! — Mais on nous a montré, on
nous montre tous les jours comment on
interprète notre longanimité. Allez dans
les sanctuaires, asiles suprêmes de la
spiritualité française, comme dit Bar-
rès ; allez entendre ce qui s'y débite
sous prétexte de prêche ou d'édifica-
tion 1 Ce sont, en ce moment-ci surtout,
des déclamations furibondes, des diffa-
mations personnelles, des injures au ré-
gime, des menaces aux fidèles s'ils se
permettent d'être à la fois des croyants
sincères et de libres citoyens 1 — C'est
une stupéfaction pour certaines gens
d'esprit infiniment modéré de constater
les excès de langage, les empiètements
abusifs dont nos églises, édifices pu-
blics, édifices d'Etat, son impunément
le théâtre.
« Nous sommes libres dans notre chai-
re, nous disent les prédicateurs, comme
vous dans vos réunions publiques ou
dans vos journaux ». — Pour ce qui est
des questions de foi, sans doute. Mais
non pour nous inonder de vos violences
et de vos diatribes. Hors de l'église, dis
courez à votre guise. La loi ne vous le
défend plus. Mais dans l'église, gardez
obéissance à la loi qui vous interdit de
vous mêler aux querelles des partis, aux
agitations de la politique.
Nous vous avons promis la paix du
culte ; nous vous l'assurons légalement
Mais ce n'est pas OlIr vous fournir
te moyen de nous faire la guerre. Il faut
choisir. Ou vos assemblées, comme nous
le pensions, n'ont d'autre but que de
faire la communion des âmes dans un
idéal supraterrestre : dans ce cas, ne
sortez pas du domaine qui vous est pro-
pre. Il est assez large pour que vous
puissiez vous y mouvoir sans avoir be-
soin d'en redescendre vers les choses
d'ici bas ; ou vos réunions ne sont que
des réunions politiques, des réunions -
bliques. Alors, ne nous demandez pas
d'en faire respecter la solennité ; et ne
vous plaignez pas d'y rencontrer, quel-
que jour, des contradicteurs, que vous
qualifierez de perturbateurs, et des
commissaires de police pour maintenir
l'ordre et dresser, le cas échéant, des
procès verbaux contre vous.
T. STEEC,
Sénateur. ancien ministre.
LA POLITIQUE
i ■ • # » ■—
L AUTRE PROBLEMË
-
Deux mots encore sur le
sermon de M. Léon Bourgeois,
qui restera comme le meilleur
de ce Carême électoral.
M. Léon Bourgeois n'a pas
seulement posé le problème
de la revision constitutionnelle, mais
aussi du fonctionnarisme et de l'Etat.
La situation du « prolétariat adminis-
tratif » est devenue intolérable. Il y a
en France plus de huit cent mille fonc-
tionnaires dont l'excessive modicité de
traitement n'est, au vrai, qu'un, salaire
de famine.
La brigue, la faveur, Varbitraire ont
engendré des mœurs de clientèle. La
sécurité de la fonction et la dignité du
fonctionaire sont devenues trop souvent
des enjeux électoraux. Un pouvoir lai-
ble, éphémère et incertain n'a pas su
défendre contre l'empiètemeni de la po-
litique les sollicitations et les menaces
des coteries, les droits et les devoirs
respectifs des fonctionnaires et de l'Etat
républicain.
Les fonctionnaires, las d'un régime
odieux, abandonnés par la pusillanimité
du gouvernement, leurrés par les pro-
messes des parlementaires, ont formé
des associations, des groupements, des
syndicats, pour défendre leurs intérêts
méconnus et soutenir leurs justes re-
vendications.
L'esprit corporatif, aboli par la Rêva.
lution au nom de l'intérêt général, se
ranime partout. Partout, les intérêts
particuliers méconnus par l'incohéren-
ce d'un pouvoir sans compétence et
sans continuité, se coalisent et se dres-
sent.
Se dressent contre qui ?
Contre l'intérêt général ? C'est le pé-
ril funeste qu'il faut éviter.
La pensée de Robespierre demeure
vivante : « Pas de factions contre la
Nation. »
Un régime politique où le Bien publie
est dominé par les clans, où l'intérêt
national est subordonné aux exigences
des individus ou des coteries, est voué à
Vanarchie, préface de la dictature.
La cause si juste des petits fonction-
naires, que le Rappel s'honore de dé-
fendre avec toute la passion d'un dé-
vouement sincère, ne manquera pas de
se heurter à cet écueil redoutable. sour-
noisement dressé par ses ennemis.
Ceux qui estiment, avec une incons-
cience impudente, qu'un député ne sau-
rait se contenter de moins de 5,000
francs, où un fonctionnaire doit se féli-
citer de 1,500 francs, ne repousseront
jamais de front les revendications légi-
times du « prolétariat administratif »!
Ils les dénatureront, ils les déligure-
ront, ils leur prêteront l'aspect d'une
menace pour le contribuable et d'un pé-
ril pour l'Etat.
Brel, ils s'emploieront à ameuter con-
tre les serviteurs de la Nation la Nation
elle-même, sournoisement alarmée et
sciemment égarée.
C'est contre ce danger que je voudrais
prémunir les associations de fonction-
naires.
Leur cause ne sera forte qu'autant
qu'elle s'appuiera sur l'opinion publi-
que, et leur succès certain qu'autant
qu'il n'apparaîtra pas comme une me-
nace révolutionnaire de la corporation
contre la collectivité.
Au cours de la prochaine législature,
les fonctionnaires devront affirmer leurs
droits et obtenir la solution d'un pro-
blème angoissant, trop longtemps diffé-
rée.
Mais, dans une démocratie, ôiï VEtat
doit être la synthèse du Bien publie, il
n'est vas de droit corporatif viable ni
durable s'il méconnaît le devoir natio-
nal.
La démonstration à faire — et nous
la ferons — est que les services publies
n'ont qu'à gagner à la collaboration vi-
gilante et dévouée de fonctionnaires, at-
tachés à une fonction qui saura sauve-
garder leur dignité morale et assurer
kur bien-être matériel.
EDMOND OU MFSNIfc.
LIRE EN 2* PAGE:
LA CHRONIQUE ELECTORALE
présentée par départements
LE FAIT DU JOUR
m M. Joseph ïetiiMBCh. fait une tournée élec
torafe éttRB Jes. Alpes-M^itimes., D e
(Les journaux)
LE CHIMPANZÉ DE FRANCFORT
il- Encore un qui ne serait paslu, si les femmes votaient 1
Les 0n~0it -
--.- ";.
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui dimanche:
Lever du soleil, 4 h. 56 du matin
Coucher du soleil, 6 h. 46 du soir;
Lever de la lune, 2 h. 59 du matin;
Coucher de la lune, o h. 36 du soif.,
Courses à Paris (Prix Hocquart),
AUJOUM MM
Pour faire fortune
Lorsque le roi du pétrole s'adonne à
son sport préféré, c'est-à-dire au golf, il
ne faut pas lui parler « business ». Il n'ai-
me pas discuter les affaires au moment
où il recherche le meilleur moyen de
pousser son jeu.
Certain jour, à Foresthill, une de ses
propriétés, située près de Cleveland, il
avait invité un financier qui ne cessait de
lui poser des questions au sujet des va-
leurs en Bourse.
— Et celle-ci est-elle bonne ? Et celle-là
montera-t-elle ?
A la fin, M. Rockefeller, qui n'avait
point répliqué, dit simplement :
- Il en est des valeurs en Bourse com-
me des œufs.
— C'est entendu, il y en a d'excellents
et de gâtés. -
— Eh bien 1 mon cher, c'est la même
chose pour les actions ; il y a celles qui
montent et celles qui ne valent rien. A
nous de choisir 1
Et Ténigmatique magnat se remit à sa
partie sans vouloir livrer davantage à
l'importun le secret de faire fortune.
Braves gens
--.-
LES SAUVETEURS
Alors que les colonnes de l'actualité sont
consacrées aux exploits des apaches et
flUX facéties journalières de sa majesté
« browing », il est réconfortant de feuille-
ter l'organe de la Société centrale de sau-
vetage des naufragés ; Les annales du sau-
vetage maritime.
Depuis le mois de janvier, les canots de
la société ont effectué 20 sorties au cours
desquelles 26 personnes ont été sauvées
alors que les menus engins sauvaient d'une
mort certaine 61 autres. existences humai-
nes.
Depuis la création de la société et de ses
diverses stations, 21.358 personnes et 1.583
navires ont été secourus avec ses engins.
Qu'on songe à l'audace et au sang-froid
que doivent déployer ces obscurs sauve-
teurs pour amracher leurs semblables aux
flots meurtriers 1 Que d'actes sublimes ac-
complis au milieu des éléments en furie 1
Ge sont des modestes, tous ces vieux
iMhpe de mer qui n'ont pour eux que la sa-
tisfaction du devoir accompli. Car c'est
bien peu de chose, en vérité, que les quel-
ques médailles ou gratifications que, puavi-
monieusiement, on leur octroie et après
combien de UlVetagœ la croix d'honneur
est-elle placée sur leur poitrine ?
H nous plaît de constates ici les qualités
d'pbstination dans te devoir, (j'ailmégatiofl
et de courage dont font preuve ces hommes
héroïques pour qui la vie est bien peu de
chose.
Allons, il y a encore de braves gens et
&s gens braves en notre pays 1
.1 CONTRE L'ÀLCOOLISME
H.
Les Enfants du Dimanche
.111#
Un joli nom, n'est-ce pas ? A l'entendre,
on croit voir passer la ribambelle des peti- ;
tes filles en robe blanche ceinturée de rose,,
des garçannete jambes nues sous leur cos-
tume marin. En réalité, ce nom si pimpant
signifie dégénérescence, tuberculose, crime;
et folie.
Pauvres enfants du dimanche, conçus
dans la terreur, sous le geste menaçant
d'un homme abrutri d'alcool 1 Je suis «Ilée,
lies voir dans les hospices où on les soigne,
dans leS "leb où on tache de leur re~
une âme, devant les tribunaux où on les
juge, dans les .prisons, et les patronages
où ils subissent la peine d'une faute dont
ils ne furent responsables qu'à demi.
A Bicetre, sur les tkKJ pupilles de l'hos-
piiee, 75 pour oent, garçons ou filles, sont
issasi de parents alcooliques. Quelle vision.
Dante n'a rien imaginé de pareil 1 Pendant
des semaines, jen ai eu l'obsession. Je re-
voyais les .paraplégiques, larves humaines
qui ne peuvent se traîner qu'à l'aide de
leurs mains : les épileptiques, au front en-
touré a un bouri'ekH Ú'c,:j.w.u a amoim ieu« b
chutes ; les hydrocéphales, dont le miséra-
ble eorps ploie sous une tête difforme;
les microcéphales, à tête d'oiseau dont les
oreilles dépassent Je pauvre petit crâne
sans pensées. J'entendais les cris inarticu-
lés des idiots, leurs piurases sans suite ou
toujours pareilles : « Crie, vive la France,
madame, crie, vive la France 1 » Et sur-
tout, je revoyais les salles où sont lets ita-
teaux, les infantiles et les tristes êtres voués
à la paralysie agitadbte, qui lie i aube au
eoir ne connaissent pas de repos 1
Tous ne tombent pas à une aussi com-
plète déchéance, mais tous sont des cer
didat» à la tuberculose, à la folie, au cri-
me. Caractères answibies, liatuuua incons-
ciemment perverses, véritables agents de
contamination physique ou morale, ils
créent ara milieu de nous un danger per-
manent Us portent en eux des impulsions
toujours prêtes à surgir. Un mot, un geste,
une gravure, une lecture douteuse suffiront
à en faire tout à coup des criminels.
— Pourquoi as-tu fait cela ?. demande
chaque fois à ses jeunes prévenais le pné
sident Flory, arax gtéancoa de la huitième
chambre.
- Je ne sais pas. une idée comme ça.
J'ai été Irappée de la fréquence de cette
réponse. En effet, te malheureux enfant ne
zait pas que, pour expliquer sa condu^o. i;
lui faudrait remonter — ou plutôt fedes..
.tll-
foisonna.
Au Sauvetage de Penlance, M. Henry
Rollet m'a déclaré que 70 à 80 peur cent
des enfants recuieillia proviennent de fa-
ïïtjiles désunies dans lesquelles la mère
« faU, la noce » et où le pere s'adonne à la
boitsson,
A da prison Saint-Paul, à Lyon, le doc-
teur Fribourg-Blanc note que, sur 100 én-
lants eÀ<:U1J..iiUt, 4u irui UJIL <1 V^uy
l'alcoolisme de leum parents. « Maàs, ajou-
te-t-il, combien d'autres dont nous n'avons
pu établir d'une façon sûre l'hérédo-akoo-
tisme en portaient cependant les stigmates
taIDs).
« La grande majorité des enfants coupa-
Mes' qu o.u nous envoie, m'écrit M. Marcel
Quetin, directeur de la Colome agricole de
Sainte-Foy, appartient à des familles- où
i'aicoolisme a laal ses ravages : misère ins-
tallée au foyer, ménages désunis, violences
qui ioiH iUiï à eiiiiUH et i-c jcuéiu eJoi jjawat:
à tous les dall.geJ de la rue, affaiblusse-
ment atavique de la volonté et de la cons-
cience mome, dégénérescence 'p'J'y H.J. u
manifeste ; voilà ce que je suis amené à
constater ici ». Kt M. Paul-Emile Brun, di-
recteur de la colonie agricole de Mettray,
après une lamentable statistique des mé-
faits de l'alcool et de 6ies tristes victimes,
conclut : « L'alcool sous toutes ses formes
est la cause des délits, des crimes et sur-
tout de la dégénéaesoence ph'TJSlque et mo-
rale de .la jeune population internée dans
nos colonies n.
Ce n'est pas- tout. Lee enfants issus de
parents alcooliques sont plus que d'autres
l £ dlU%> pal' le luiRIîàltî jKuwull.
lâbies à l'aicool. Certains de ces malheu-
reux avouent qu'il leur en faut bien peu
pour tomber dans une complète ivresse.
Leur volonté amoindrie est incapable * c
lutter contae la passion qui les mine. Fruits
tarés de l'alcoolisme, iLs engendreront des
fils encore plus tarés qu'eux 1
En effet, de toutes les cellules de notre
corps, les reproductrices sont celles que
l'alooolisme chronique altère le plus rap
dement. Malheureusement, la faculté de re-
production ne s'en trouve pas amoindrie.
Le docteur Colombier a démontré le pou-
voir pmLil'iquie aes aicooLiquios. La fUlJH, il
est vrai, décime vite ces tristes produits.
Néanmoins, la moyenne des enfants survi-
vants dans les famUles d'alcooliques dépas-
se la moyenne des enfants dans les fnruti-
les saines. Or, notez ceci : Pour la première
fois en France, cette année, le nombre ces
familles ayant un seul enfant a été supé-
rieur à celui des autrea familles. Supposez
qwie cet état de choses se maintienne, et ti-
fiez-ea vous-même la terrifiante conclusion 1
Marylie Markovitch.
f L'ACTUALITÉ
¡.-
Les Rapports
Austro-I taliens
* ♦ —^
Après l'entrevue dAbbazja. — Un commué
niqué qui ne nous apprend rien. — De
quoi ont parlé les deux ministres?
Vienne, 18 avril. — Le comte Berchtold
et le marquis di San Giuliano ont terminé
leurs promenades, visites, excursions et dé-
jeuners diplomatiques.
Comme conclusions à ces entretiens, ils-
communiquent aujourd'hui la note suivante
à la presse :
La visite que le ministre des affaires étran-
gères d'itaiie vient de rendre ces jours der-
nietrs à Abbazta à son eoftègue fustro-hoiMroiB
a de nouveau fourni aux deux hommes d Etat
rheureuse occasion d'un échange de vues pro-
longé et approfondi sur Jes questions qui tou-
chent spécialement aux rapports entre l'Italie
et l'Autriche-Howgrie.
Dans les conversations entre le maMWs de
San-GiulitHio et le comte Berchtold s'est mani-
festée une fois de plus la parfaite identité de
vues qui a déjà été profitable aussi bien aux
intérêts des deux puissances alliées qu'à la
solution pacifique des nombreux problèmes sou-
levés par la dernière crise balkanaque.
Ayant constaté les effets satisfaisants de cette
politique, les deux ministres, s'inspirant d'une
entière confiance mutuelle, sont résolus à se
maintenir d'accord avec l'Allemagne dans la.
ligne de conduite actuelle et, par suite, à join-
dre leurs efforts pour rendre de plus en plus
vive la sympathie que trouvent dans l'opinion
pubiâepue lesæpp.orts intimes existant entre îes
deux gouvernements.
Ainsi, ces messieurs déclarent grave-
ment qu'ils ont « échangé des vues sur les
questions qui touchent spécialement aux
rapports entre l'Italie et l'Autriche-Hon-
grie u.
On s'en doutait un peu.
Par ailleurs, ils proclament leur fidélité
à la Triple Alliance, ce qui n'est pas non
plus une nouveauté.
LA PENETRATION EN ASIE-MINEURE
Quant à savoir exactement ce qu'ils ont
dit, on en est réduit aux indiscrétions de
la presse des deux pays.
A Vienne, comme à Rome d'ailleurs, on
déclare qu'un des points importants des
conversations d'Abbazia est la question de
la pénétration pacifique en Asie-Mineure.
La plupart des journaux viennois, inquiets
de la campagne de presse italienne contre
les aspirations autrichiennes en Silicie, con-
sacrent aujourd'hui plusieurs colonnes à
affirmer l'importance pour l'Autriche-Hon-
grie de l'acquisition d'une zone d'influence
en Asie-Mineure.
La Nouvelle Presse Libre déclare que
plusieurs maisons austro-hongroises ont de-
mandé au. gouvernement turc des conces-
sions pour l'exploitation des richesses natu-
relles de la Silicie et qu'elles sont appuyées
dans leur demande par le gouvernement
austro-hongrois. Celui-ci agit, à cet effet,
en accord parfait avec le gouvernement ita-
lien.
La Zeit estime que l'Angleterre, maltresse
de Chypre, a aussi des intérêts sur la côte
d'en face, c'est-à-dire la côte de Silicie où
l'Italie réclame également sa place.
« Mais, dit-elle, tandis que les Anglais né-
gocient depuis longtemps à Constantinople
la concession de grands domaines fores-
tiers du vilayet d'Adana, et tandis que l'lta
lie a obtenu la concession de la construc-
tion d'un chemin de fer d'Adalia à Mer-
sina et d'Adalia vers l'intérieur de JAna-
tolie, le seul acte du gouvernement austro-
hongrois a été de faire inscrire au budget
de 1914 un crédit de 46.000 couronnes pour
la création d'un vice-consulat à Adana. »
Au résumé, le conflit de rivalité d'influen-
ce aurait été aplani dans les entretiens
d'Abbazia. Voici quels seraient les terrains
d'entente de la zone d'influence économique
allemande commence à l'est d'Alexandrette
et s'étend jusqu'au delà d'Alaja ; de son
côté, l'Italie aspire à des concessions qui
vont d'Adalia au golfe de Koss. Or, la
zone d'aspiration autrichienne serait juste-
ment entre les zones allemande et italienne.
L'Allemagne et l'Italie seraient prêtes à
faire quelques concessions à cet égard.
LE « FRONT a AUSTRO-ITALIEN
Une autre question fort importante (pour
l'Autriche du moins) est celle de la sécurité
de sa frontière italienne. L'Autriche et l'Ita-
lie sont alliées, sous l'égide de l'Allema-
gne, mais ies deux pays n'ont jamais t-'c..sé
de se méfier mutuellement l'un de ralltre.
En 1910, alors qu'au lendemain de l'an-
nexion de la Bosnie-Herzégovi-ne, les rela-
tions austro-italiennes étaient des plus ten-
dues, le ministre de la guerre autrichien a
déclaré aux Délégations que l'Autriche-Hon-
grie « devait être toujours prête à soutenir
une guerre sur trois fronts ». Il faisait clai-
rement allusion au front russe, au front
serbe et au front italien. Ce point de vue
est demeuré encore aujourd'hui le fonde-
ment de la politique militaire de l'Autriche-
Hongrie.
Le développement des armements russes
l'oblige cependant à un redoublement d'ef-
forts pour faire face utilement à l'ennemi
sur le premier de ces fronts, et les ren-
forcements d'effectifs, sans doute même la
création de nouveaux corps d'armée ré-
pondront de ce côté à l'effort russe. Le front
serbe est devenu autrement menaçant qu'il
ne l'était en 1910 : la Serbie sortait de la
crise de l'annexion, humiliée et en appa-
rence isolée. Elle sort aujourd'hui de la
crise balkanique avec un territoire pres-
que doublé, et devenue l'un des membres
du puissant groupement de la Triple-En-
tente balkanique. Entre ces deux fronts du
nord et du sud s'est ajouté à l'est le front
roumain, depuis le revirement des senti-
ments et de la politique de la Roumanie.
C'est sur quatre fronts que l'Autriche-
Hongrie doit maintenant faire face à uïiq
attaque possible. Mais elle n'a pour oota
ni atsez d'hommes ni assez d'argent U
faudra quelle puisse dégarnir ie front ita..
ben et transporter du lyrol méirdional, vé-.
ritabie camp retranché, aux frontières de
l'est une partie appréciable des régiments
et du matériel tenus en réserve contra
l'Italie. 1
LES SUJETS ITALIENS DE L'AUTRICHE
L'amitié italienne, que le déve-loppemeu
du péril slave rend de plus en plus necessai-
re pour i'Autriche-Hongne, est possible si
celle-ci consent à traduire sa bonne volon..
té autrement que par des articles de jour-
naux officieux, et a reruplir, a propos des
revendications nationales de ses sujets ità,
liens, les conditions moyennant lesquelles
l'Italie serait prête à changer d'attitude.
Maia il faudrait pour cela que le parti
militaire autrichien renonçât à son rêve de
reconquérir Venise et que la situation des
italiens habitant l'Empire fût modifiée. La
presse italienne populaire n'a pas caché
là-d-essus les sentiments du peuple italien.
1-a NOuvelle Presse libre ayant dit que cette
question ne pouvait pas être abordée dans
une discussion internationale, car elle est
essentiellement de politique intérieure, lo
Messaggero, le Secolo et les autres jour-
naux répondent que cette question depoütio-
que intérieure intéresse cependant la :
litique internationale, puisqu'eUe intéressa
même la solidité de l'alliance. Le Secolo a
même publié un article plein d'amertuma
constatant que la Triple AUiance n'a eu •.
jusqu ici pour ntalie d'autre résultat que.
d'écarter les amis qu'elle pouvait avoir -
Europe.
EN ALLEMAGNE
Cologne, 17 avril. — un télégraphie 48
Berim a la Gazette de Cologne Jesp..
ciations suivantes au sujet de l'entrevue
d'Abbazia : ,
4
« Les ministres ont eu le temps de aisez-
ter les questions, grandes ou petites, qui
s'imposent à la couaborution toujours ptua ';.-
cordiale de 1'1 lalie et de l'Autiicne-llorigrie
dans les Balkans et l'Adriatique. Ils ont eu la
temps de se confirmer dans cette convi-etioib
que la création de l'Albanie, le maintien dà
l'équilibre dans l'Adriatique, le règlement
de la question des débouchés commerciaux
ouverts sur le littoral de cette mei- exigent..
que ies relations entre les deux pays se dé.-
veloppent d'une façon continue. Ils ont cous*
taté qu'en présence de ces questions vitales
celles qui touchent à fneste et à runivensi-
té sont pour les deux pays de peu d'impoli
tance. Une bonne volonté réciproque sufting.
à en amener le règlement.
fi Les termes chaleureux des commentai-
res formulés à Rome et à Vienne sur l'en- -,
trevue des deux hommes d'Etat. ont trouvé
leur écho dans toutes les partie de fAUe-
magne.
« Les efforts de la presse française lOOur
faire dou.ter de la solidJé de l'alliance entre
Vienne et Rome et pour faire croire à ua
accord méditerranéen de Ja Triplice sont
vains. Il n'y a pas d'acéord de cette nature.
La politique méd terrsnèemie de la Tripliee
se règle sur celle des autres puissance
ayant des intérêts dans la Mêclitcranée.
Toute autre conduite serait en contradic-
tion avec le principe fondamental de la Tri.
pliee qui P.Rt <1a rosier !o;!I r' a dédénsive, mais
sur une défensive vigilante ».
EN ANGLETERRE
Londres. 17 avriL - Le Daily Graphie
déclare:
tt 11 va sans dire que ni l'Angleterre ni la
France n'ont le droit ou le des de suppo-
ser aux légitimes activités de la Triple AJ.
liance dans lu Méditei ranee ou dans les
pays baignés par cette mer. Mais ces acti-
vités doivent être sunu** de nutre côté
avec une égalé vigilaïKe el une égale éner-
J..{JC, si nous ne vouions pus voir menacer
la liberté d'une mer si muijspensuble aux in-
térêts et aux resjjonsabihtés des puissances
de l'Entente cordial \*r,in ne doutona pas
que ia question ne sokt envisagée actuelle-
ment avec toute l'importon-ee qu'elle mérite
pur Je Foreign Office aussi bien que par le
quai d'Orsay mais il ne serait peut-être pus
mauvais que l'opinion pnbiiotie en fût as-
surée par quelque allusion dans les toasts
qui seront pronuucès la semaine prochaine
à Paris 11.
11 ,, , ————»
Les Etats-Unis
adresbent un ultimatum
au Mexique
Washington, 18 avril. — Le- gouverna-
ment « tait savoir nier au geiieru» U dcn.
par l'intermédiaire du cltar^u u ailuires oes
Etats-Unis, qu'il n'udii'eU.a.i, pub ue tergi-
versaltonci au sujet (Ïu ;,-u;ut Le zl cuu^ia
de canon devront être tiret.. Le genc-rul
Huerta doit accepter sans c'.dit uns la de-
mande du contre-amiral Muyo ; aucun dejat
n'a été établi.
On a télégraphié hier soir aux cuirassé!? -
qui ae trouvent au sud de III ¡'llJrtae de se
rendre ru: Mexique
Le cabinei n examiné cette nuit la situai
iviii. âa réunion a duré trois heures.
L'attitude du président Huerta
New-York. 18 Avril. — Le New-York Tf-
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