13 PRAIRIAL, AN 134. Nil 20.283
Il Ifiimfat i VINGT GEMIUEES
MARDI I* JUIN im. — Nil 20.283
Fondateurs (1869):
VICTOR HUGO »
AUGUSTE V ACQUER18
ABONNEMENTS:
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Fondateur (1869) -
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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I TRIBUNE LIBRE 4 -
Pauvre cher Parlement
,' V
——.—————— .Ie
Il n'a pas de chance. lill rentre pour
discuter de la pluie et du beau temps,
pour brouiller, il est vrai, toutes les
questions, compliquer tous les problè-
mes, éloigner toutes les solutions et
vorlà 'la livre qui monte de quatre
points !
B n'a pas de chance. Et le pays s'en
aperçoit.
Le pays écoute avec sympathie le.
ministre des finances déclarer que cette
nouvelle baisse du franc est liée à la
discussion parlementaire.
Il' écoute avec sympathie M. Briand
et son conseil refuser d'envisager une
aggravation des charges d'impôts, toute
innovation fiscale et toute controverse
doctrinale.
[Voilà de bons principes, se dit-il.
« Le CdnseU compte sur les Chambres
pour reporter à une date ultérieure ce
débat de durée. » Mais parfaitement
et pour une raison très simple, c'est
q'une assemblée est incapable de gou-
verner, et que ce qu'il faut aujourd'hui,
c'est gouverner avec promptitude et
avec énergie.
Qu'il s'écarte donc, ce Parlement,
qu'il tâche de se faire oublier.
Ce n'est pas nous qui le disons, c'est
M. Briand et le Conseil des ministres';
vos controverses nous font plus de mal
que de. bien.
De là à dire : Si vous n'étiez pas re-
venus dans votre hémicycle, 'le franc
serait encore à. 47, il n'y a qu'un pas.
Et nous avons Site droit de le franchir.
Je sais bien qu'il y a une trentaine
de. lunatiques essayant d'entraîner trois
cents têtes faibles et qui parlent de ren-
■ vfîrèer le ministère pour mettre au pi-
* ptemier veilu, oracle de
nadte" «epremier venu, x. , oracle de
cofeité, grand homme de petite cha-
p-ne..
; Et le pire, c'est qu'ils peuvent réussir.
Rien de plus facile.
Au fond, lè vrai malheur c'est que si
la Chambre, inconsciente du danger que
présentent ses ridicules débats, voulait
à tout prix mettre son grain de sel
dans l'affaire et se déclarait, par exem-
ple, en permanence, nul ne pourrait l'en
pmpçcher.
Le ministère s'en irait.
Parbleu, mais le président appellerait
quelqu'un pour en former un autre.
ïlt 'la vie continuerait, la sale petite
vie quotidienne, Qle. Palais-Bourbon em-
pêchant tout effort de rénovation.
Ah ! si île Parlement pouvait perdre
toute confiance en lui-même ! S'il pou-
yàit se tenir bien tranquille et se taire
comme un homme qui a dilapidé le
bien de ses enfants, que l'on garde par
*■ charité et qui n'ose lever les yeux sur
des siens ! *
Mais l'amour-propre d'une assem-
blée, d'un parti, d'une faction, est p'lus
violent encore que IF amour-propre des
Individus.
Ce défaitiste inconscient qu'est le
Parlement français n'aura pas le cou-
rage de se frapper la poitrine et de se
retirer dans le silence.
S II continuera de parader.
En vain Briand le supplie-t-il de se
taire.En vain Raou'l Péret avoue-t-il qu'il
y a corrélation entre la chûte du franc et
la rentrée des Chambres. En vain les
événements crient au Pansement : C'est
toi qui. es glà cause du mai
En vain !
Le Parlement se cramponne. Animé
par l'esprit de parti, il veut siéger, dis-
cuter, discutailler, politicail'ler. Je veux
renverser des ministères, en acclamer
d'autres, avoir des séances « histùd-
ques » comme i'1 dit.
Il veut se répandre dans des couloirs,
boije, fumer, rire, crier, se faire inter-
viewer, toucher soixante ou cent millle
francs multipliés par cinq cent quatre-
vingts, ce qui fait, par an, un joli total,
en somme-vivre la bonne vie,
Et c'est tout.
Dire que cela piaît au peuple serait
fortement exagéré, Industriels et ou-
vriers, propriétaires et paysans, retrai-
tés et rentiers, employés, anciens com-
battants, tout ce monde-là méprise déjà
l'esprit-de, parti et dédaigne 'le Parle-
ment.
11 est inutiiBe, voilà ce qu'ils disaient
du Parlement.
Depuis quelques jours ils compren-
nent qu'il est nuisible.
ir Jamais on n'a vu ie Français laisser
brûler sa. maison sans chercher à étein-
dre le feu.
Jamais on ne l'a vu accepter qu'un
incapable, fût-il capitaine de pompiers,
empêchât les secours.
Le Français, ouvrier, paysan ou bour-
geois, dans ces cas-là, met l'incapable
de côté et prend sa place.
Pierre DOMINIQUE.
\r\V\VV\V1VVVVV\YVVV\\VVVV\VV\\W\\VV\VA_V\\M\i
ERRATA
101
Dans l'article de M. Jules Hayaux, paru
hier, il fallait lire culture obligatoire et non
obligatoire., les parlementaires rencontre-
raient des résultances et non des résistances;
chambardeurs au lieu de chamberlains.
De même, Jean Goldsky avait écrit les pué-
riles rivalité* des chamDbrouillons et non les
puériles réalités, le bloc des énergies et des
volontés, etc. -
Souhaitons que. suivant la formule, les lec-
teurs aient rectifié d'eux-mêmes.
MMWWVWWWMAMVMAVVVVVVVWVVllMVVVVVVlWl
EDITORIAL
Contre la National
Ces basses manœuvres de
la politicaillerie, aux heures
graves que nous vivons, sont
profondément écœurantes.
Sans doute la loi du Salut
Public n'exclut-elle pas la
confrontation des idéals.
Mais précisément ce qui soulève ici le
cœur et provoque la nausée, c'est qu'au-
cune lueur d'idéal n'éclaire les cerveaux
bornés et les égoïsmes épais de ces bé-
litres.
La crise commande le concert des
techniciens, l'appèl aux compétences ;
ils écartent tous les concours indispen-
sables au Bien Public.
La crise commande la continuité du
pouvoir ; ils cherchent chaque jour à
provoquer la chute des ministères.
La crise commande l'union nationale
pour restaurer le crédit ; ils créent la
panique en entretenant la discorde ci-
vile.
Les plus petites rancunes excitent les
plus gros appétits au cours de ces escar-
mouches sans gloire et sans honneur, où
d'aucuns ne s'imaginent le pouvoir que
sous la forme d'un râtelier.
Un des hommes les plus avertis de ce
temps, et qui a vécu l'histoire parlemen-
taire depuis près d'un demi-siècle, me
faisait l'honneur de m'écrire hier.
« Ce qui m'attriste le plus pour la Ré-
publique et pour la France, au déclin de
ma vie, c'est de voir la décadence de la
valeur intellectuelle et morale des politi-
ciens d'à-présent. 1
« Depuis l'Assemblée nationale le ni-
veau parlementaire va s'abaissant, et ja-
mais une Chambre française ne fit preu-
ve d'un esprit politique, d'un sens na-
tional, aussi affaiblis que celle-ci.
« L'esprit public — sans quoi il n'est
pas de démocratie — est ignorant ou
détaché de la plupart des problèmes es-
sentiels de la politique extérieure et in-
térieure.
« Il ne faut pas désespérer, c'est en-
tendu, mais il faut réagir et sans délai. »
C'est le bon sens et la clairvoyance
mêmes. Dans le même temps où de si
nombreuses et si redoutables difficultés
sont soulevées, qui exigent toiîte la pré-
sence d'esprit et toutes les forces d'un
gouvernement, il est inconcevable, il est
criminel que des « trublions » malfai-
sants ne s'appliquent qu'à harceler les
bons ouvriers penchés sur leur tâche, et
à énerver l'action du Pouvoir.
Le président du Conseil fera bien au-
jourd'hui de placer hardiment et coûte
que coûte chacun en face de son devoir
et de sa responsabilité.
La bataille parlementaire n'est plus po-
litique, elle devient nationale.
Il faut que l'équivoque soit débridép et
que le pays s'aperçoive enfin quels sont
les politiciens qui se dressent contre la
Nation.
Edmond du MESNIL.
L'attentat contre Severing
Berlin, 31 mai. — La commission du règle-
ment parlementaire au Reichstag de Prusse
a décidé, contre toutes les voix communis-
tes, de proposer à la séance plénière qui aura
lieu demain, la levée de l'immunité parle-
mentaire du député raciste Wullé, inculpé
d'avoir participé en 1923 à un projet d'atten-
tat organisé par la société Vehme germani-
que contre le ministre prussien de l'intérieur
Severing. En votant cette mesure, les com-
munistes ont déclaré qu'ils ne croyaient pas
à l'innocence de Wullé, mais qu'ils ne vou-
laient pas se faire les compilées d'une comé-
die judiciaire.
EN POLOGNE
Le maréchal Pilsudski
élu Président
refuse cette fonction
080'
L'Assemblée Nationale devra voter
, à nouveau aujourd'hui
Varsovie, 31 mai. - Ce matin à 10 heures,
l'assemblée nationale convoquée pour élire
le nouveau président de la République (on
sait que M. Woyceiwoski, ancien président
de la République, avait démissionné à la sui-
te du coup d'Etat de Pilsudski) a élu, par
292 voix contre 193 et 61 abstentions, le ma-
Maréchal PILSUDSKI
réchal Pilsudski président de la République
polonaise.
Quelques heures après la proclamation du
résultat, le maréchal a faitconnattre qu'il re-
fusait la présidence.
En conséquence, l'assemblée nationale se
réunira à nouveau demain pour élire un pré-
sident de la République.
On croit que son choix se portera sur M.
Moscicki ou M. Wiechowsky.
Les motifs du refus
Le maréchal Pilsudski a adressé à M. Ro-
tàj une lettre dans laquelle il donne les rai-
sons suivantes de son refus :
Une autre personnalité que moi-même est
nécessaire pour exercer les fonctions de pré-
sident de la République, Il ne m'est pas per-
mis de vivre sans me livrer à un travail ac-
tif et je me souviens du sort qui fut réservé
au président Narutowicz et je ne peux pas
oublier les attaques brutales dont mes en-
fants ont été victimes. Je demande le pardon
de tous ceux qui se sont rangés derrière moi,
mais ma conscience ne peut me. permettre
d'accepter cette haute fonction.
UNE ELECTION
--
Ainsi que nous l'avions fait prévoir,
M. Càvillon vient d'être élu sénateur de
la Somme. Nous 'lui adressons toutes
nos félicitations.
; DU BERGER A LA BERGERE
L'idylle Billiet-Renaudel
, -
M. Billict, sénateur de la Seine, vient de re.
cevoir de M. Pierre Renaudel la lettre sui-
vante :
Monsieur le sénateur,
Puis-je vous demander si l'écho que vous
avez publié d'ans Le Réveil Economique du
12 mai 1926, sous le titre « le Cartel à Mon-
te-Carlo » et qui est rédigé si. habilement,
a, en ce qui me concerne, une signification,
et laquelle ?
J'espère que vous voudrez bien, ici, ne pas
mêler les genres et tenir compte que ce n'est
pas le président de la commission d'enquête
maia l'homme public et privé qui vous inter-
roge. 'il
Pierre REXAUDEL,
M. Billiet a répondu :
Paris, le 20 mai 1926.
Monsieur le député,
C'est bien volontiers que j'accepte de ré-
pondre à M. Pierre Renaudel, député et hom-
me privé, momentanément dépouillé d'une ma-
gistrature à laquelle on dit qu'il va, du reste,
de lui-même, renoncer définitivement.
Quand vous m'aurez expliqué, Monsieur le
député, quelle signification ont, à mon sujet,
dans votre esprit, les articles parus dans le
journal Le Quotidien :
Le 18 avril 1924, sous le titre : « La Vie
du véritable Arton dédiée au sénateur Bil-
liet. »
Le 19 avril 1924 : « Les Marchés de M.
Billiet » et « Comment les gendarmes mirent
la main au collet du corrupteur Arton », dé-
dié au sénateur Billiet.
Le 22 avril 1924 : « Demandez aux can-
didats. »
Le 26 avril 1924 : « D'Arton à Billiet. »
Le 2 mai 1924 : « Billiet accuse Billiet et
demande son arrestation. »
Le 8 mai 1924 : « Arton 104-Billiet 379. »
.Le 16 juillet 1924 : « Il faut que la lumière
soit faite sur l'origine et l'emploi de la caisse
de corruption électorale de M. Billiet, de
l'Union des Intérêts économiques. »
Le 30 décembre 1924 : « Dépêchez-vous,
Arton. »
Le 21 février 1925 : « Si l'appel de M. Her-
riot avait été écouté, la démocratie se défen-
drait. »
Le 4 mars 1925 : « Il n'y aura pas d'in-
flation. »
Enfin, quand vous m'aurez également dit
quelle signification peut bien avoir votre ar-
ticle paru dans la France de Bordeaux et du
Sud-Ouest du samedi 2 février 1925, intitulé :
« L'Heure de M. Billiet est-elle revenue ? »,
je verrai si je dois entamer, avec vous, une
polémique au sujet d'un écho dîéjà publié et
dans lequel vous n'êtes pas personnellement
mie en cause.
Mais, puisque vous me fournissez l'occa-
sion, sur laquelle je ne comptais plus, de cor-
respondre avec vous, et maintenant que je
vous ai, je l'espère, donné satisfaction en ou-
bliant un moment, sur votre demande, votre
qualité de président de la Commission d'en-
quête, permettez-moi de vous demander, avant
que vous ayez abandonné cette fonction, où
en sont les travaux de votre Commission ?
Le service de la distribution du Sénat m'a
remis, en novembre 1925, comme à tous mes
collègues, un volume de 224 pages, imprimé
aux frais de la République, et portant le nu-
méro 2098. Ce volume, qui contient les procès-
verbaux de la Commission d'enquête, porte
cette indication : « Tome Ier ». Nous espé-
rons donc, mes collègues et moi, lire la suite
ae vos intéressants travaux, mais, jusqu'ici,
notre curiosité n'a pas encore été satisfaite.
Je ne doute pas vous ayez l'intention
avant de vous retirer, d'appeler à votre barre
les représentants des partis politiques que
vous n'avez pas encore entendus. En tout
cas, en ce qui me concerne, jj serais désireux
de vous voir aboutir.
Mis en cause par votre parti, traduit par
vos soins devant les tribunaux et condamné
par eux, pour avoir refusé de prêter serment
entre vos mains, je pense, au moins, avoir le
droit de vous demander, avant votre démis-
sion, de faire connaître vos conclusions.
Veuillez agréer, monsieur le député, mes
salutations distinguées.
BILLIET.
Nous ignorons si M. Renaudel a l'habitude
de tourner sept fois sa langue dans sa bouche
avant de parler. (Et dans l'affirmative il a
dû se rompre le filet depuis longtemps.)
Mais à coup sûr, il ne tourne pas sept fois
sa plume dans son encrier avant d'écrire, car
il s'éviterait des ripostes .aussi cinglantes.
La vérité est que M. Renaudel ne sait plus
comment sortir de Vimpasse ridicule et
odieuse où il s'est fourvoyé.
« Sa » commission d'enquête n'ayant en-
quêté sur Men, et laissé dans l'ombre tous
les « Partis » sur la caisse noire desquels
elle devait projeter des torrents de lumière,
aboutit naturellement au plus lamentable des
fiascos.
M. Renaudel tond les chiens, coupe les
clMts, étrille les sénateurs. mais c'est un
beau farceur et le voilà infiniment ridi-
cule. --
LA PACIFIC A TION DU MAROC
Le mouvement de soumission
s'accentue dans le Riff
■ *
Jamais je n'ai douté de la victoire, mais j'ai voulu que cette
victoire laissât en nous d'autant pilus de fierté joyeuse qu'il y aurait
moins d'amertume chez les vaincus.
Th. STEEG.
Le mouvement de soumission se poursuit
sur tout le front. Quelques notables compro-
mis se sont enfuis de leurs tribus et ont ga-
gné la zone internationale. Les précautions
sont prises tant par nous que par les Espa-
gnols pour qu'ils ne puissent pas prolonger
désormais la guerre pour leur profit.
Sidi el Mekki el Ouezzoni serait chez les
Ghomara, qui ont rappelé tous les contingents
qu'ils avaient sur le front pour défendre l'ac-
cès de leur territoire à la France et à l'Es-
pagne.
El Kheriro serait chez les Beni-Hozmar.
( 1Ii caïd Bou Drea aurait l'intention de se
réfugier à Tanger.
Bou Lahia serait chez les Beni-Arous et
dirigerait les opérations sur le front ouest
espagnol..
Un discours de M. Steeg
Fez, 31 mai. — Au vin d'honneur qui lui a
été offert par la population française de Fez.
M. Steeg a prononcé un discours d-ans lequel,
après avoir rappelé les angoisses et les pé-
rils de ces mois passés, la ténacité et la bra-
voure de nos troupes, il a refait l'historique
rapide de la campagne du Riff.
M. Steeg a continué en rappelant les dé-
marches d'Abd el '.Krim, l'adhésion de la
France et de l'Espagne, la rupture des pour-
parlers. et la marche irrésistible de l'armée
qui a précipité l'effondrement en bloc des
Riffains qu'une action politique continue
avait profondément désagrégés.
Le résident général a terminé en ces ter-
mes :
Oui, de tout mon cœur, j'ai servi la paix.
Je l'ai servie dans l'intérêt de la France, dans
l'intérêt du Maroc ; jamais je n'ai douté de la
victoire, mais j'ai voulu que cette victoire
laissât en nous d'autant plus de fierté joyeuse
qu'il y aurait moins d'amertume chez le
vaincu. J'ai voulu que, pour la grande tâche
de progrès, de rayonnement intellectuel, so-
cial et moral, les ènfiemik d'hier puissent ve.
nir à nous confiants, pour être les loyaux et
fidèles collaborateurs de demain.
Télégrammes de félicitations
Des télégrammes de félicitations continuent
à parvenir à M. Steeg, de tous les points du
Maroc, de France et ealgérie.
Les Chambres de cominerce de Marseille et
de Bordeaux, le conseil municipal de Tlem.
cen, les commissions municipales de Marra-
kech, de Casablanca et de Rabat ont expri-
mé à M. Steeg leurs félicitations, en priant
le résident général de transmettre aux trou-
pes l'hommage de leur reconnaissance et de
leur admiration.
Le grand vizir El Mokri a adressé à M".
Steeg le télégramme suivant :
A l'occasion de la victoire complète qui est
un grand bienfait pour le Maroc et une gloire
pour la France, je prie Votre Excellence, à
qui en ret ient le plus grand mérite, de rece.
voir mes mncères félicitations. (Signé) • El
Mokri.
M. Violette, gouverneur général de l'Algé-
rie, a adresa tî ce télégramme à M. Steeg :
Le présiden des délégations me prie de vous
transmettre X« télégramme suivant adopté à
l'unanimité par les délégations :
« Nous sommes heureux que l'ancien gou-
verneur dont rassemblée élue algérienne con-
serve le respectueux souvenir ait présidé de
façoii si heur en xe au triomphe de nos armet
et- à l'influence française au Maroc.
« Nous vous (Adressons nos plus affectueu-
ses félicitations. »
En vous transmettant ce télégramme, je
suis heureux de vous renouveler mes félici-
tations personnelles et l'expression de la joie
sincère que fai éprouvée et dont je vous ai dé-
jà, donné un témoignage à vous et au général
Boichut, qui, lui aussi, ainsi que ses vaillantes
troupes, méritent lJadmira.tion de l'Algérie et
de la France.
En réponse au télégramme du président
du Conseil daté du 30 mai, M. Steeg a adressé
à M. Aristide Briand la dépêche suivante :
(( J{; vous exprime ma gratitude heureuse.
L hommage que vous voulez bien rendre à
mes collaborateurs ce aux membres de la
Mission sanitaire me touchent plus encore.
M. Parent et les médecins l'accompagnant ont
été les magnifiques pionniers dè la cause
française. Ils ont montré notre Patrie sous
son aspect de force, de science et de bonté.
« Grâce à eux, gi-dc-o à l'armée et à ses
chefs, grâce aux officierç vaillants et ingé-
nieux du service des renseignements, les ad-
versaires d'hier deviendront sans amertume
les loyaux et fidèles collaborateurs de de-
main.
« Je vous prie d'associer vos collègues dit
gouvernement à ma reconnaissance dé-
vouée. »
L'arrivée d'Abd el Urim à Taza
Fez, 31 mai. — Bleu qQ.'ucne cérémonie
ne fût prévue pour l'arrivée d'Abd el Krim,
Ces huit heures au matin unB feule nombreu-
se stationnait devant la tente dix général Mar-
ty au camp Girardot.
A 11 heures, Abd el Krim arrive au haut
Taza. Dans la voiture qui l'amène se trouxe
le commandant Laffaix. L'automobile avance
jusqu'à la porte conduisant à l'intérieur des
remparts, elle s'arrête et Abd el K/im des-
cend. Les voitures suivantes trrivent trans-
portant Bougibar, cousin d'Abd el Krim, et
un serviteur de confiance. Le petit cortège
s'avance dans la ruelle et s'arrrètd devant la
porte de la maison des hôtes où se trouve le
pacha qui reçoit Abd el Krim. 'A îssitôc tou-
tes les portes sont fermées et toiat le monde
expulsé.
Abd el Krim, habillé d'une djelaba marron
foncé à rayures grises, s'appuie sur une can-
ne. Il a la physionomie souriante. -'
Le retard dans l'arrivée du convoi pro-
vient de ce que les tribus n'ont pas voulu
prêter leur aide pour le transport des biens
du chef rebelle. Ce sont les troupes du colo-
nel Giraud et les goumiers avec 200 mulets
du train des équipages qui ont assuré ce
transport.
Toute la smala et la famille d'Abd el Krim
sous la garde d'Haddou sont maintenant en
sécurité.
Un geste d'Abd el Krim
Avant sa reddition, Abd el Krim a fait re-
mettre en liberté 85 prisonniers Djeballa dé-
tenus à Chechaouen, et dont certains sont ar.
rivés à Tanger.
La suite d'Abd el Krim, encore incomplè-
tement dénombrée, se composerait d'envi-
ron 200 personnes, parmi lesquelles le caïd
Haddou, qui serait rentré hier.
Un mouvement offensif des troupes
espagnoles
Fez, 31 mai. — Dans la zone espagnole, nos
alliés ont commencé un mouvement offensif
en partant d'une ligne nord-sud, allaiit de la
pointe de Bou Sikour (15 kilomètres à l'ouest
d'Alhucémas) à Targuist où ils sont en liai-
son avec nos troupes.
L'objectif des trouipes espagnoles serait
l'opeupation de la ligne : Pénon de Vêlez,
Se ad a, Toufist, Targuist.
Aux dernières nouvelles, la résistance ren-
contrée serait assez forte. Les Espagnols
comptent s'emparer, grâce à ce mouvement
offensif, de Aft Kamara et. Painès, situés au
nord, en pays Bou Kaya.
Une dictature militaire
au Portugal
Lisbonne, .31 mai. — Le commandant Men-
dès Cabecadas a pris possession de la prési-
dence du Conseill des ministres et du minis-
tère de l'intérieur. Il est probable que le gé-
néral Gomès Costa, qui est attendu aujour-
d'hui à Lisbonne avec sa division, prendra
le portefeuille de la guerre, et le comman-
dant Filomeno Camara le portefeuille de la
marine.
Un télégramme de Lisbonne à l'Exchange
Telegrqtph dit que les cheifs du mouvement
militaire ont, entre autres intentions, celle
de dissoudre le parlement et de faire révo-
quer toutes les lois contraires à l'intérêt na-
tional.
Lisbonne a été pris sans coup férir
Lisbonne a été prise sans coup férir. La
nouvelle du succès du mouvement révolution-
naire a été reçue avec enthousiasme dans
tout le pays.
Les autorités militaires ont pris possession
de tous les bureaux de poste et de télégra-
phe.
Le président du Conseil démissionnaire
a disparu et toutes les recherches pour le re-
trouver ont- été vaines.
A LA CHAMBRE
M. Briand s'expliquera
cet après-midi
sur son « communiqué »
Deux interpellations sur la politique
générale ont été déposées
La situation créée par la déclaration fa ii,
samedi par le gouvernement et qui avait pro-
voqué dans les groupes de gauche et particu-
lièrement chez les radicaux-socialistes ulJe
profonde émotion semble s'éclaircir.
Le président du Conseil aura l'occasion de
s'expliquer clairement demain. Elle lui est
fournie par M. Hulin, député radical-sceia-
liste, qui se trouvait, on s'en souvient, eu
tête de ceux qui, jeudi dernier, ont attaqué o
gouvernement.
M. Huiin se propose, en effet, d'interpéllo:•
le gouvernement sur la situation exacte ] '1
communiqué de samedi dernier et sur l'onell-
tation politique qui semble en découler.
Interrogé dans les couloirs, M. Hulin s'e«t
défendu de toute hostilité contre le cabinet.
« Ma demande d'interpellation, a-t-il dit, n';)
d'autre but que de, provoquer de la part du
gouvernement des explications qui puissent
rassurer ses amis. »
Une autre interpellation a été déposée par
M. Jacquier, député radical-socialiste de la
Haute-Savoie. Elle porte sur la politique g{ l! -
raie du gouvernement. C'est cette dernièr
interpellation , qui sera vraisemblablemt n -
acceptée par le. gouvernement et qui permet-
tra au président du Conseil de faire une dé-
claration à la Chambre.
M. Briand montrera que le gouvernement
a équilibré le budget, fait face à l'échéance d .i
20 mai, assuré le redressement du franc > se poursuit, rétabli la paix au Maroc et re-
dressé la situation en Syrie.
Dans ces conditions, un long débat sur .a
situation financière serait plus dangereux
qu'opportun.
A la commission des finances
Une heure avant l'ouverture de la sêall\"
de la Chambre, M. Raoul Péret, déférant au
désir qui lui a été exprimé par la Commis-
sion des finances, se rendra devant celle-ci.
Le questionnaire qui lui a été remis èt
que nous avons résumé hier contient, 'en som-
me, tous les problèmes sur lesquels porterait
le débat public réclamé par les groupes de
gauche. Le Gouvernement soutient que ce
débat publie est dangereux pour l'instant, li
a trouvé une majorité à la Chambra lJtl.
faire prévaloir ce point de vue. Mais tl sciU
difficile d'empêcher que les explications cm
le ministre des finances fournira à la Clim.
mission ne fassent surgir en fait tout le d-
bat avec toutes ses conséquences politique.
C'est pourquoi, d'Une manière ou d'une au-
tre, la Chambre sera forcément amenée à
revenir, ne fût-ce que pour le confirmer, sur
son précédent vote.
"1
Le voyage à Genève
de MM. Briand et Chamberlain
Genève, 31 mai. — On annonce que M.
Austen Chamberlain arrivera au plus tard
lundi prochain à Genève pour prendre part
aux travaux du Conseil de la Société dos 1
Nations qui commenceront le même Jour et
dureront environ une semaine. Quant à M.
Aristide Briand, on croit savoir ici qu'il en-
tre dans ses intentions de venir à cette mê-
me occasion et de se rencontrer avec sou
collègue britannique et les autres membres
du Conseil. Mais le voyage du président du
Conseil français, ministre des Afôaires étran-
gères, est évidemmdht subordonné à la situa-
tion politique en France et en particulier
aux débats parlementaires qui se dérouleront
cette semaine. Si M. Briand était finalement
empêché de venir lui-même au Conseil de la
Société des Nations, il se ferait remplacer
par M. Paul-Boncour.
"———— —.
LA DEFENSE DU FRANC
Le Comité des experts
est constitué
a.
On propose une loterie au profit
de la caisse d'amortissement
Le « Journal Officiel > publie ce matin un
décret donnant la composition du comit
d'experts.
Ce comité est composé comme suit :
Président, M. Sergent, ancien soussecrè-
taire d'Etat aux finances et ex-sous-gouver-
neur honoraire de la Banque de France.
Membres : MM. Duchemin, président de la
Confédération de la production française;
Fougère, président de l'Association nationa-
le d'expansion économique; Gaston Jèze, pro-
fesseur de la Faculté de droit de Paris;'
Lewandowsky, administrateur directeur du
Comptoir d'Escompte; Masson, directeur gé-
néral du Crédit Lyonnais; Moreau, directeur
général de la Banque de l'Algérie; Oudot, di-
recteur de la Banque de Paris et des Pays-
Bas; de Peyerimhoff, président du Comité
central des houillères de France; Philippe,
banquier; Picard, sous-gouverneur de la
Banque de, France; Rist; professeur à,
la Faculté de droit de Paris, et Joseph
Simon, vice-président de la Société Générale.
Une suggestion
La Ohamibre syndicale d'industrie automo-
bile a étudié un projet de loterie nationale
au profit de la caisse d'amortissement. Les
lots seraient fournis gratuitement par les
maisons françaises de l'automobile, et le prix
des bisllets mis à la portée des bourses les
pflus modestes.
Ce projet a été exposé, hier matin, à M.
Raoul Péret, ministre des Finances, par le
président de la Chambre syndicale de l'indus-
trie automobile qu'accompagnait M. le mar-
quis de. Dion, sénateur, ainsi que M. Mou-
profit, chef du cabinet du ministre de l'ins-
truction publique, qui est un des promoteurs
de ce projet. M. Raoul Péret, après avoir
remercié la délégation, a promis de soumet-
tre la question à une des prochaines réu-
Il Ifiimfat i VINGT GEMIUEES
MARDI I* JUIN im. — Nil 20.283
Fondateurs (1869):
VICTOR HUGO »
AUGUSTE V ACQUER18
ABONNEMENTS:
ba «t a* Mh
9mmm >&hwOB» 40 28 9 II-
Fmamo* wa Ooumrm» 48 • 29 • II-
Enumn * » 79* M* 20*
Ainntr ttut*» (ts coaurmâtott»*»
aa Olreetêar
Fondateur (1869) -
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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■ ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS.
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38, boulevard de StrauEÛaoxxr-or, 19 A T^TR.y
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TELEPHONES «
RMMtim et Adninistrabos : Nord 24-90,24-91. — Après 10 heures du soir: Louvre 04.36
I TRIBUNE LIBRE 4 -
Pauvre cher Parlement
,' V
——.—————— .Ie
Il n'a pas de chance. lill rentre pour
discuter de la pluie et du beau temps,
pour brouiller, il est vrai, toutes les
questions, compliquer tous les problè-
mes, éloigner toutes les solutions et
vorlà 'la livre qui monte de quatre
points !
B n'a pas de chance. Et le pays s'en
aperçoit.
Le pays écoute avec sympathie le.
ministre des finances déclarer que cette
nouvelle baisse du franc est liée à la
discussion parlementaire.
Il' écoute avec sympathie M. Briand
et son conseil refuser d'envisager une
aggravation des charges d'impôts, toute
innovation fiscale et toute controverse
doctrinale.
[Voilà de bons principes, se dit-il.
« Le CdnseU compte sur les Chambres
pour reporter à une date ultérieure ce
débat de durée. » Mais parfaitement
et pour une raison très simple, c'est
q'une assemblée est incapable de gou-
verner, et que ce qu'il faut aujourd'hui,
c'est gouverner avec promptitude et
avec énergie.
Qu'il s'écarte donc, ce Parlement,
qu'il tâche de se faire oublier.
Ce n'est pas nous qui le disons, c'est
M. Briand et le Conseil des ministres';
vos controverses nous font plus de mal
que de. bien.
De là à dire : Si vous n'étiez pas re-
venus dans votre hémicycle, 'le franc
serait encore à. 47, il n'y a qu'un pas.
Et nous avons Site droit de le franchir.
Je sais bien qu'il y a une trentaine
de. lunatiques essayant d'entraîner trois
cents têtes faibles et qui parlent de ren-
■ vfîrèer le ministère pour mettre au pi-
* ptemier veilu, oracle de
nadte" «epremier venu, x. , oracle de
cofeité, grand homme de petite cha-
p-ne..
; Et le pire, c'est qu'ils peuvent réussir.
Rien de plus facile.
Au fond, lè vrai malheur c'est que si
la Chambre, inconsciente du danger que
présentent ses ridicules débats, voulait
à tout prix mettre son grain de sel
dans l'affaire et se déclarait, par exem-
ple, en permanence, nul ne pourrait l'en
pmpçcher.
Le ministère s'en irait.
Parbleu, mais le président appellerait
quelqu'un pour en former un autre.
ïlt 'la vie continuerait, la sale petite
vie quotidienne, Qle. Palais-Bourbon em-
pêchant tout effort de rénovation.
Ah ! si île Parlement pouvait perdre
toute confiance en lui-même ! S'il pou-
yàit se tenir bien tranquille et se taire
comme un homme qui a dilapidé le
bien de ses enfants, que l'on garde par
*■ charité et qui n'ose lever les yeux sur
des siens ! *
Mais l'amour-propre d'une assem-
blée, d'un parti, d'une faction, est p'lus
violent encore que IF amour-propre des
Individus.
Ce défaitiste inconscient qu'est le
Parlement français n'aura pas le cou-
rage de se frapper la poitrine et de se
retirer dans le silence.
S II continuera de parader.
En vain Briand le supplie-t-il de se
taire.En vain Raou'l Péret avoue-t-il qu'il
y a corrélation entre la chûte du franc et
la rentrée des Chambres. En vain les
événements crient au Pansement : C'est
toi qui. es glà cause du mai
En vain !
Le Parlement se cramponne. Animé
par l'esprit de parti, il veut siéger, dis-
cuter, discutailler, politicail'ler. Je veux
renverser des ministères, en acclamer
d'autres, avoir des séances « histùd-
ques » comme i'1 dit.
Il veut se répandre dans des couloirs,
boije, fumer, rire, crier, se faire inter-
viewer, toucher soixante ou cent millle
francs multipliés par cinq cent quatre-
vingts, ce qui fait, par an, un joli total,
en somme-vivre la bonne vie,
Et c'est tout.
Dire que cela piaît au peuple serait
fortement exagéré, Industriels et ou-
vriers, propriétaires et paysans, retrai-
tés et rentiers, employés, anciens com-
battants, tout ce monde-là méprise déjà
l'esprit-de, parti et dédaigne 'le Parle-
ment.
11 est inutiiBe, voilà ce qu'ils disaient
du Parlement.
Depuis quelques jours ils compren-
nent qu'il est nuisible.
ir Jamais on n'a vu ie Français laisser
brûler sa. maison sans chercher à étein-
dre le feu.
Jamais on ne l'a vu accepter qu'un
incapable, fût-il capitaine de pompiers,
empêchât les secours.
Le Français, ouvrier, paysan ou bour-
geois, dans ces cas-là, met l'incapable
de côté et prend sa place.
Pierre DOMINIQUE.
\r\V\VV\V1VVVVV\YVVV\\VVVV\VV\\W\\VV\VA_V\\M\i
ERRATA
101
Dans l'article de M. Jules Hayaux, paru
hier, il fallait lire culture obligatoire et non
obligatoire., les parlementaires rencontre-
raient des résultances et non des résistances;
chambardeurs au lieu de chamberlains.
De même, Jean Goldsky avait écrit les pué-
riles rivalité* des chamDbrouillons et non les
puériles réalités, le bloc des énergies et des
volontés, etc. -
Souhaitons que. suivant la formule, les lec-
teurs aient rectifié d'eux-mêmes.
MMWWVWWWMAMVMAVVVVVVVWVVllMVVVVVVlWl
EDITORIAL
Contre la National
Ces basses manœuvres de
la politicaillerie, aux heures
graves que nous vivons, sont
profondément écœurantes.
Sans doute la loi du Salut
Public n'exclut-elle pas la
confrontation des idéals.
Mais précisément ce qui soulève ici le
cœur et provoque la nausée, c'est qu'au-
cune lueur d'idéal n'éclaire les cerveaux
bornés et les égoïsmes épais de ces bé-
litres.
La crise commande le concert des
techniciens, l'appèl aux compétences ;
ils écartent tous les concours indispen-
sables au Bien Public.
La crise commande la continuité du
pouvoir ; ils cherchent chaque jour à
provoquer la chute des ministères.
La crise commande l'union nationale
pour restaurer le crédit ; ils créent la
panique en entretenant la discorde ci-
vile.
Les plus petites rancunes excitent les
plus gros appétits au cours de ces escar-
mouches sans gloire et sans honneur, où
d'aucuns ne s'imaginent le pouvoir que
sous la forme d'un râtelier.
Un des hommes les plus avertis de ce
temps, et qui a vécu l'histoire parlemen-
taire depuis près d'un demi-siècle, me
faisait l'honneur de m'écrire hier.
« Ce qui m'attriste le plus pour la Ré-
publique et pour la France, au déclin de
ma vie, c'est de voir la décadence de la
valeur intellectuelle et morale des politi-
ciens d'à-présent. 1
« Depuis l'Assemblée nationale le ni-
veau parlementaire va s'abaissant, et ja-
mais une Chambre française ne fit preu-
ve d'un esprit politique, d'un sens na-
tional, aussi affaiblis que celle-ci.
« L'esprit public — sans quoi il n'est
pas de démocratie — est ignorant ou
détaché de la plupart des problèmes es-
sentiels de la politique extérieure et in-
térieure.
« Il ne faut pas désespérer, c'est en-
tendu, mais il faut réagir et sans délai. »
C'est le bon sens et la clairvoyance
mêmes. Dans le même temps où de si
nombreuses et si redoutables difficultés
sont soulevées, qui exigent toiîte la pré-
sence d'esprit et toutes les forces d'un
gouvernement, il est inconcevable, il est
criminel que des « trublions » malfai-
sants ne s'appliquent qu'à harceler les
bons ouvriers penchés sur leur tâche, et
à énerver l'action du Pouvoir.
Le président du Conseil fera bien au-
jourd'hui de placer hardiment et coûte
que coûte chacun en face de son devoir
et de sa responsabilité.
La bataille parlementaire n'est plus po-
litique, elle devient nationale.
Il faut que l'équivoque soit débridép et
que le pays s'aperçoive enfin quels sont
les politiciens qui se dressent contre la
Nation.
Edmond du MESNIL.
L'attentat contre Severing
Berlin, 31 mai. — La commission du règle-
ment parlementaire au Reichstag de Prusse
a décidé, contre toutes les voix communis-
tes, de proposer à la séance plénière qui aura
lieu demain, la levée de l'immunité parle-
mentaire du député raciste Wullé, inculpé
d'avoir participé en 1923 à un projet d'atten-
tat organisé par la société Vehme germani-
que contre le ministre prussien de l'intérieur
Severing. En votant cette mesure, les com-
munistes ont déclaré qu'ils ne croyaient pas
à l'innocence de Wullé, mais qu'ils ne vou-
laient pas se faire les compilées d'une comé-
die judiciaire.
EN POLOGNE
Le maréchal Pilsudski
élu Président
refuse cette fonction
080'
L'Assemblée Nationale devra voter
, à nouveau aujourd'hui
Varsovie, 31 mai. - Ce matin à 10 heures,
l'assemblée nationale convoquée pour élire
le nouveau président de la République (on
sait que M. Woyceiwoski, ancien président
de la République, avait démissionné à la sui-
te du coup d'Etat de Pilsudski) a élu, par
292 voix contre 193 et 61 abstentions, le ma-
Maréchal PILSUDSKI
réchal Pilsudski président de la République
polonaise.
Quelques heures après la proclamation du
résultat, le maréchal a faitconnattre qu'il re-
fusait la présidence.
En conséquence, l'assemblée nationale se
réunira à nouveau demain pour élire un pré-
sident de la République.
On croit que son choix se portera sur M.
Moscicki ou M. Wiechowsky.
Les motifs du refus
Le maréchal Pilsudski a adressé à M. Ro-
tàj une lettre dans laquelle il donne les rai-
sons suivantes de son refus :
Une autre personnalité que moi-même est
nécessaire pour exercer les fonctions de pré-
sident de la République, Il ne m'est pas per-
mis de vivre sans me livrer à un travail ac-
tif et je me souviens du sort qui fut réservé
au président Narutowicz et je ne peux pas
oublier les attaques brutales dont mes en-
fants ont été victimes. Je demande le pardon
de tous ceux qui se sont rangés derrière moi,
mais ma conscience ne peut me. permettre
d'accepter cette haute fonction.
UNE ELECTION
--
Ainsi que nous l'avions fait prévoir,
M. Càvillon vient d'être élu sénateur de
la Somme. Nous 'lui adressons toutes
nos félicitations.
; DU BERGER A LA BERGERE
L'idylle Billiet-Renaudel
, -
M. Billict, sénateur de la Seine, vient de re.
cevoir de M. Pierre Renaudel la lettre sui-
vante :
Monsieur le sénateur,
Puis-je vous demander si l'écho que vous
avez publié d'ans Le Réveil Economique du
12 mai 1926, sous le titre « le Cartel à Mon-
te-Carlo » et qui est rédigé si. habilement,
a, en ce qui me concerne, une signification,
et laquelle ?
J'espère que vous voudrez bien, ici, ne pas
mêler les genres et tenir compte que ce n'est
pas le président de la commission d'enquête
maia l'homme public et privé qui vous inter-
roge. 'il
Pierre REXAUDEL,
M. Billiet a répondu :
Paris, le 20 mai 1926.
Monsieur le député,
C'est bien volontiers que j'accepte de ré-
pondre à M. Pierre Renaudel, député et hom-
me privé, momentanément dépouillé d'une ma-
gistrature à laquelle on dit qu'il va, du reste,
de lui-même, renoncer définitivement.
Quand vous m'aurez expliqué, Monsieur le
député, quelle signification ont, à mon sujet,
dans votre esprit, les articles parus dans le
journal Le Quotidien :
Le 18 avril 1924, sous le titre : « La Vie
du véritable Arton dédiée au sénateur Bil-
liet. »
Le 19 avril 1924 : « Les Marchés de M.
Billiet » et « Comment les gendarmes mirent
la main au collet du corrupteur Arton », dé-
dié au sénateur Billiet.
Le 22 avril 1924 : « Demandez aux can-
didats. »
Le 26 avril 1924 : « D'Arton à Billiet. »
Le 2 mai 1924 : « Billiet accuse Billiet et
demande son arrestation. »
Le 8 mai 1924 : « Arton 104-Billiet 379. »
.Le 16 juillet 1924 : « Il faut que la lumière
soit faite sur l'origine et l'emploi de la caisse
de corruption électorale de M. Billiet, de
l'Union des Intérêts économiques. »
Le 30 décembre 1924 : « Dépêchez-vous,
Arton. »
Le 21 février 1925 : « Si l'appel de M. Her-
riot avait été écouté, la démocratie se défen-
drait. »
Le 4 mars 1925 : « Il n'y aura pas d'in-
flation. »
Enfin, quand vous m'aurez également dit
quelle signification peut bien avoir votre ar-
ticle paru dans la France de Bordeaux et du
Sud-Ouest du samedi 2 février 1925, intitulé :
« L'Heure de M. Billiet est-elle revenue ? »,
je verrai si je dois entamer, avec vous, une
polémique au sujet d'un écho dîéjà publié et
dans lequel vous n'êtes pas personnellement
mie en cause.
Mais, puisque vous me fournissez l'occa-
sion, sur laquelle je ne comptais plus, de cor-
respondre avec vous, et maintenant que je
vous ai, je l'espère, donné satisfaction en ou-
bliant un moment, sur votre demande, votre
qualité de président de la Commission d'en-
quête, permettez-moi de vous demander, avant
que vous ayez abandonné cette fonction, où
en sont les travaux de votre Commission ?
Le service de la distribution du Sénat m'a
remis, en novembre 1925, comme à tous mes
collègues, un volume de 224 pages, imprimé
aux frais de la République, et portant le nu-
méro 2098. Ce volume, qui contient les procès-
verbaux de la Commission d'enquête, porte
cette indication : « Tome Ier ». Nous espé-
rons donc, mes collègues et moi, lire la suite
ae vos intéressants travaux, mais, jusqu'ici,
notre curiosité n'a pas encore été satisfaite.
Je ne doute pas vous ayez l'intention
avant de vous retirer, d'appeler à votre barre
les représentants des partis politiques que
vous n'avez pas encore entendus. En tout
cas, en ce qui me concerne, jj serais désireux
de vous voir aboutir.
Mis en cause par votre parti, traduit par
vos soins devant les tribunaux et condamné
par eux, pour avoir refusé de prêter serment
entre vos mains, je pense, au moins, avoir le
droit de vous demander, avant votre démis-
sion, de faire connaître vos conclusions.
Veuillez agréer, monsieur le député, mes
salutations distinguées.
BILLIET.
Nous ignorons si M. Renaudel a l'habitude
de tourner sept fois sa langue dans sa bouche
avant de parler. (Et dans l'affirmative il a
dû se rompre le filet depuis longtemps.)
Mais à coup sûr, il ne tourne pas sept fois
sa plume dans son encrier avant d'écrire, car
il s'éviterait des ripostes .aussi cinglantes.
La vérité est que M. Renaudel ne sait plus
comment sortir de Vimpasse ridicule et
odieuse où il s'est fourvoyé.
« Sa » commission d'enquête n'ayant en-
quêté sur Men, et laissé dans l'ombre tous
les « Partis » sur la caisse noire desquels
elle devait projeter des torrents de lumière,
aboutit naturellement au plus lamentable des
fiascos.
M. Renaudel tond les chiens, coupe les
clMts, étrille les sénateurs. mais c'est un
beau farceur et le voilà infiniment ridi-
cule. --
LA PACIFIC A TION DU MAROC
Le mouvement de soumission
s'accentue dans le Riff
■ *
Jamais je n'ai douté de la victoire, mais j'ai voulu que cette
victoire laissât en nous d'autant pilus de fierté joyeuse qu'il y aurait
moins d'amertume chez les vaincus.
Th. STEEG.
Le mouvement de soumission se poursuit
sur tout le front. Quelques notables compro-
mis se sont enfuis de leurs tribus et ont ga-
gné la zone internationale. Les précautions
sont prises tant par nous que par les Espa-
gnols pour qu'ils ne puissent pas prolonger
désormais la guerre pour leur profit.
Sidi el Mekki el Ouezzoni serait chez les
Ghomara, qui ont rappelé tous les contingents
qu'ils avaient sur le front pour défendre l'ac-
cès de leur territoire à la France et à l'Es-
pagne.
El Kheriro serait chez les Beni-Hozmar.
( 1Ii caïd Bou Drea aurait l'intention de se
réfugier à Tanger.
Bou Lahia serait chez les Beni-Arous et
dirigerait les opérations sur le front ouest
espagnol..
Un discours de M. Steeg
Fez, 31 mai. — Au vin d'honneur qui lui a
été offert par la population française de Fez.
M. Steeg a prononcé un discours d-ans lequel,
après avoir rappelé les angoisses et les pé-
rils de ces mois passés, la ténacité et la bra-
voure de nos troupes, il a refait l'historique
rapide de la campagne du Riff.
M. Steeg a continué en rappelant les dé-
marches d'Abd el '.Krim, l'adhésion de la
France et de l'Espagne, la rupture des pour-
parlers. et la marche irrésistible de l'armée
qui a précipité l'effondrement en bloc des
Riffains qu'une action politique continue
avait profondément désagrégés.
Le résident général a terminé en ces ter-
mes :
Oui, de tout mon cœur, j'ai servi la paix.
Je l'ai servie dans l'intérêt de la France, dans
l'intérêt du Maroc ; jamais je n'ai douté de la
victoire, mais j'ai voulu que cette victoire
laissât en nous d'autant plus de fierté joyeuse
qu'il y aurait moins d'amertume chez le
vaincu. J'ai voulu que, pour la grande tâche
de progrès, de rayonnement intellectuel, so-
cial et moral, les ènfiemik d'hier puissent ve.
nir à nous confiants, pour être les loyaux et
fidèles collaborateurs de demain.
Télégrammes de félicitations
Des télégrammes de félicitations continuent
à parvenir à M. Steeg, de tous les points du
Maroc, de France et ealgérie.
Les Chambres de cominerce de Marseille et
de Bordeaux, le conseil municipal de Tlem.
cen, les commissions municipales de Marra-
kech, de Casablanca et de Rabat ont expri-
mé à M. Steeg leurs félicitations, en priant
le résident général de transmettre aux trou-
pes l'hommage de leur reconnaissance et de
leur admiration.
Le grand vizir El Mokri a adressé à M".
Steeg le télégramme suivant :
A l'occasion de la victoire complète qui est
un grand bienfait pour le Maroc et une gloire
pour la France, je prie Votre Excellence, à
qui en ret ient le plus grand mérite, de rece.
voir mes mncères félicitations. (Signé) • El
Mokri.
M. Violette, gouverneur général de l'Algé-
rie, a adresa tî ce télégramme à M. Steeg :
Le présiden des délégations me prie de vous
transmettre X« télégramme suivant adopté à
l'unanimité par les délégations :
« Nous sommes heureux que l'ancien gou-
verneur dont rassemblée élue algérienne con-
serve le respectueux souvenir ait présidé de
façoii si heur en xe au triomphe de nos armet
et- à l'influence française au Maroc.
« Nous vous (Adressons nos plus affectueu-
ses félicitations. »
En vous transmettant ce télégramme, je
suis heureux de vous renouveler mes félici-
tations personnelles et l'expression de la joie
sincère que fai éprouvée et dont je vous ai dé-
jà, donné un témoignage à vous et au général
Boichut, qui, lui aussi, ainsi que ses vaillantes
troupes, méritent lJadmira.tion de l'Algérie et
de la France.
En réponse au télégramme du président
du Conseil daté du 30 mai, M. Steeg a adressé
à M. Aristide Briand la dépêche suivante :
(( J{; vous exprime ma gratitude heureuse.
L hommage que vous voulez bien rendre à
mes collaborateurs ce aux membres de la
Mission sanitaire me touchent plus encore.
M. Parent et les médecins l'accompagnant ont
été les magnifiques pionniers dè la cause
française. Ils ont montré notre Patrie sous
son aspect de force, de science et de bonté.
« Grâce à eux, gi-dc-o à l'armée et à ses
chefs, grâce aux officierç vaillants et ingé-
nieux du service des renseignements, les ad-
versaires d'hier deviendront sans amertume
les loyaux et fidèles collaborateurs de de-
main.
« Je vous prie d'associer vos collègues dit
gouvernement à ma reconnaissance dé-
vouée. »
L'arrivée d'Abd el Urim à Taza
Fez, 31 mai. — Bleu qQ.'ucne cérémonie
ne fût prévue pour l'arrivée d'Abd el Krim,
Ces huit heures au matin unB feule nombreu-
se stationnait devant la tente dix général Mar-
ty au camp Girardot.
A 11 heures, Abd el Krim arrive au haut
Taza. Dans la voiture qui l'amène se trouxe
le commandant Laffaix. L'automobile avance
jusqu'à la porte conduisant à l'intérieur des
remparts, elle s'arrête et Abd el K/im des-
cend. Les voitures suivantes trrivent trans-
portant Bougibar, cousin d'Abd el Krim, et
un serviteur de confiance. Le petit cortège
s'avance dans la ruelle et s'arrrètd devant la
porte de la maison des hôtes où se trouve le
pacha qui reçoit Abd el Krim. 'A îssitôc tou-
tes les portes sont fermées et toiat le monde
expulsé.
Abd el Krim, habillé d'une djelaba marron
foncé à rayures grises, s'appuie sur une can-
ne. Il a la physionomie souriante. -'
Le retard dans l'arrivée du convoi pro-
vient de ce que les tribus n'ont pas voulu
prêter leur aide pour le transport des biens
du chef rebelle. Ce sont les troupes du colo-
nel Giraud et les goumiers avec 200 mulets
du train des équipages qui ont assuré ce
transport.
Toute la smala et la famille d'Abd el Krim
sous la garde d'Haddou sont maintenant en
sécurité.
Un geste d'Abd el Krim
Avant sa reddition, Abd el Krim a fait re-
mettre en liberté 85 prisonniers Djeballa dé-
tenus à Chechaouen, et dont certains sont ar.
rivés à Tanger.
La suite d'Abd el Krim, encore incomplè-
tement dénombrée, se composerait d'envi-
ron 200 personnes, parmi lesquelles le caïd
Haddou, qui serait rentré hier.
Un mouvement offensif des troupes
espagnoles
Fez, 31 mai. — Dans la zone espagnole, nos
alliés ont commencé un mouvement offensif
en partant d'une ligne nord-sud, allaiit de la
pointe de Bou Sikour (15 kilomètres à l'ouest
d'Alhucémas) à Targuist où ils sont en liai-
son avec nos troupes.
L'objectif des trouipes espagnoles serait
l'opeupation de la ligne : Pénon de Vêlez,
Se ad a, Toufist, Targuist.
Aux dernières nouvelles, la résistance ren-
contrée serait assez forte. Les Espagnols
comptent s'emparer, grâce à ce mouvement
offensif, de Aft Kamara et. Painès, situés au
nord, en pays Bou Kaya.
Une dictature militaire
au Portugal
Lisbonne, .31 mai. — Le commandant Men-
dès Cabecadas a pris possession de la prési-
dence du Conseill des ministres et du minis-
tère de l'intérieur. Il est probable que le gé-
néral Gomès Costa, qui est attendu aujour-
d'hui à Lisbonne avec sa division, prendra
le portefeuille de la guerre, et le comman-
dant Filomeno Camara le portefeuille de la
marine.
Un télégramme de Lisbonne à l'Exchange
Telegrqtph dit que les cheifs du mouvement
militaire ont, entre autres intentions, celle
de dissoudre le parlement et de faire révo-
quer toutes les lois contraires à l'intérêt na-
tional.
Lisbonne a été pris sans coup férir
Lisbonne a été prise sans coup férir. La
nouvelle du succès du mouvement révolution-
naire a été reçue avec enthousiasme dans
tout le pays.
Les autorités militaires ont pris possession
de tous les bureaux de poste et de télégra-
phe.
Le président du Conseil démissionnaire
a disparu et toutes les recherches pour le re-
trouver ont- été vaines.
A LA CHAMBRE
M. Briand s'expliquera
cet après-midi
sur son « communiqué »
Deux interpellations sur la politique
générale ont été déposées
La situation créée par la déclaration fa ii,
samedi par le gouvernement et qui avait pro-
voqué dans les groupes de gauche et particu-
lièrement chez les radicaux-socialistes ulJe
profonde émotion semble s'éclaircir.
Le président du Conseil aura l'occasion de
s'expliquer clairement demain. Elle lui est
fournie par M. Hulin, député radical-sceia-
liste, qui se trouvait, on s'en souvient, eu
tête de ceux qui, jeudi dernier, ont attaqué o
gouvernement.
M. Huiin se propose, en effet, d'interpéllo:•
le gouvernement sur la situation exacte ] '1
communiqué de samedi dernier et sur l'onell-
tation politique qui semble en découler.
Interrogé dans les couloirs, M. Hulin s'e«t
défendu de toute hostilité contre le cabinet.
« Ma demande d'interpellation, a-t-il dit, n';)
d'autre but que de, provoquer de la part du
gouvernement des explications qui puissent
rassurer ses amis. »
Une autre interpellation a été déposée par
M. Jacquier, député radical-socialiste de la
Haute-Savoie. Elle porte sur la politique g{ l! -
raie du gouvernement. C'est cette dernièr
interpellation , qui sera vraisemblablemt n -
acceptée par le. gouvernement et qui permet-
tra au président du Conseil de faire une dé-
claration à la Chambre.
M. Briand montrera que le gouvernement
a équilibré le budget, fait face à l'échéance d .i
20 mai, assuré le redressement du franc >
dressé la situation en Syrie.
Dans ces conditions, un long débat sur .a
situation financière serait plus dangereux
qu'opportun.
A la commission des finances
Une heure avant l'ouverture de la sêall\"
de la Chambre, M. Raoul Péret, déférant au
désir qui lui a été exprimé par la Commis-
sion des finances, se rendra devant celle-ci.
Le questionnaire qui lui a été remis èt
que nous avons résumé hier contient, 'en som-
me, tous les problèmes sur lesquels porterait
le débat public réclamé par les groupes de
gauche. Le Gouvernement soutient que ce
débat publie est dangereux pour l'instant, li
a trouvé une majorité à la Chambra lJtl.
faire prévaloir ce point de vue. Mais tl sciU
difficile d'empêcher que les explications cm
le ministre des finances fournira à la Clim.
mission ne fassent surgir en fait tout le d-
bat avec toutes ses conséquences politique.
C'est pourquoi, d'Une manière ou d'une au-
tre, la Chambre sera forcément amenée à
revenir, ne fût-ce que pour le confirmer, sur
son précédent vote.
"1
Le voyage à Genève
de MM. Briand et Chamberlain
Genève, 31 mai. — On annonce que M.
Austen Chamberlain arrivera au plus tard
lundi prochain à Genève pour prendre part
aux travaux du Conseil de la Société dos 1
Nations qui commenceront le même Jour et
dureront environ une semaine. Quant à M.
Aristide Briand, on croit savoir ici qu'il en-
tre dans ses intentions de venir à cette mê-
me occasion et de se rencontrer avec sou
collègue britannique et les autres membres
du Conseil. Mais le voyage du président du
Conseil français, ministre des Afôaires étran-
gères, est évidemmdht subordonné à la situa-
tion politique en France et en particulier
aux débats parlementaires qui se dérouleront
cette semaine. Si M. Briand était finalement
empêché de venir lui-même au Conseil de la
Société des Nations, il se ferait remplacer
par M. Paul-Boncour.
"———— —.
LA DEFENSE DU FRANC
Le Comité des experts
est constitué
a.
On propose une loterie au profit
de la caisse d'amortissement
Le « Journal Officiel > publie ce matin un
décret donnant la composition du comit
d'experts.
Ce comité est composé comme suit :
Président, M. Sergent, ancien soussecrè-
taire d'Etat aux finances et ex-sous-gouver-
neur honoraire de la Banque de France.
Membres : MM. Duchemin, président de la
Confédération de la production française;
Fougère, président de l'Association nationa-
le d'expansion économique; Gaston Jèze, pro-
fesseur de la Faculté de droit de Paris;'
Lewandowsky, administrateur directeur du
Comptoir d'Escompte; Masson, directeur gé-
néral du Crédit Lyonnais; Moreau, directeur
général de la Banque de l'Algérie; Oudot, di-
recteur de la Banque de Paris et des Pays-
Bas; de Peyerimhoff, président du Comité
central des houillères de France; Philippe,
banquier; Picard, sous-gouverneur de la
Banque de, France; Rist; professeur à,
la Faculté de droit de Paris, et Joseph
Simon, vice-président de la Société Générale.
Une suggestion
La Ohamibre syndicale d'industrie automo-
bile a étudié un projet de loterie nationale
au profit de la caisse d'amortissement. Les
lots seraient fournis gratuitement par les
maisons françaises de l'automobile, et le prix
des bisllets mis à la portée des bourses les
pflus modestes.
Ce projet a été exposé, hier matin, à M.
Raoul Péret, ministre des Finances, par le
président de la Chambre syndicale de l'indus-
trie automobile qu'accompagnait M. le mar-
quis de. Dion, sénateur, ainsi que M. Mou-
profit, chef du cabinet du ministre de l'ins-
truction publique, qui est un des promoteurs
de ce projet. M. Raoul Péret, après avoir
remercié la délégation, a promis de soumet-
tre la question à une des prochaines réu-
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