Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-26
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mai 1926 26 mai 1926
Description : 1926/05/26 (N20277). 1926/05/26 (N20277).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
7 PRAIRIAL, AN 134. — Na 20.277
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MERCREDI 26 MAI 1926. — N' 20.277
Fondateurs (1869):
VICTOR HUGO
AUGUSTE V ACQUERIII
ABONNEMENTS:
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Funca » Cmmm 43 8 » 1 ist
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Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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Rédaction et Administration : Hord 24-90,24-91. — Après 10 bsores du soir: Louvre 04-36
TRIBUNE LIBRE
Dans la plaine polonaise
..1.
Le calme règne ; souhaitons que ce
soit le calme précurseur des apaisements.
Chacun et le nieilleiii- - puisqu'il appa-
rait pour l'instant le vainqueur — ont
l'intention de respecter l'ordre constitu-
tionnel. D'aucuns remarquent qu'il
n'étàit point uti'l'e de faire tant de bruit
pour déclarer {.1J'Oq ne changerait rien
aux directives de. 'l'ancien gouverne-
ment.: alors pourquoi le renverser si
ce n'est que pour faire comme lui ?
Iî n'y a évidemment que des questions
-de' personnes. Il fallait changer les gens
de place et non les idées : on aurait pu
We dire tout d'abord. On a parlé de re-
présailles à 'l'égard des généraux
mais non de les faire comparaî-
tre devant des conseils de guerre :
c'est aller un peu vite en besogne, et si
on veut faire la paix, il est inutile de
commencer par la corde, car on est
toujours dans le vaudeville ; ce serait
bien les gens qui ont défendu l'opdre
constitutionnel qui seraient condamnés
à la pendaison. Certains, des deux cô-
tes, ont eu des maladies diplomatiques
— bien connues là-bas et dont on a
fait trop souvent usage — mais 'les nou-
velles sont rassurantes : tout va bien
pour ces messieurs.
On hésite sur les lieux de la réunion
comme au. bon vieux temps de la Polo-
gne républicaine et royale. On y vit
même un roi, avant son élection, s'en-
gager à respecter la liberté de cons-
cience : peut-être demandera-t-on aux
uns et aux autres de respecter la tran-
quilité de .chd.cun. -
On a parlé d'éviter Varsovie, ses
souvenirs et ses baïonnettes. Les vieil-
les cités de Guiezno (Gueser), de Posz-
nan, de Krakow pourraient revendiquer,
cet. honneur. Et, en ces .jours de fêtes'
on peut essayer d'une journée en Po-
logne..
Czenstochowa, au royaume de. Polo-
gne, possède la Vierge miraculeuse de
Dassa -Gora ; sur une table de cèdre,
saint'Luc aurait peint le portrait, de la
Vierge. Des boeufs blancs, au nombre
de -h^}f,:â'uràiënt traînée a-vec une sage
ïeBiëk £ .f» tëbhati depùià;Coa«l^itti©-
ple.Hi;fVl'5 à païssct ïëS 'ïïâtiiiS s'arfê-
tèr&nï'&l ,'fcef usèrent d'aller plus avant ;
leur entêtement décida de 'la ville sainte
de. la Pologne. Le couvent se dresse à
l'endroit précis où ils firent halte. De-
puis cette époque, lointaine, si loin-
taine qu'on ne la situe pas exactement,
la Vierge eut des aventures : elle fut,
un jour, enlevée par-les Mongols en-
vairisséurs et qui purent pénétrer jus-
qu'à Liegnitz, en Silésie : le soc de 'la
charrue a laissé ses traces sur la joue
droite de la Vierge. Parfaitement situé,
'quoÍque petit bourg, aux bords de la
Wartha naissante et à l'issue de ce dé-
filé ouvert par l'Oder et qui mène, par
Tesçhen et Bohunium, aux terres du
Danube, grand passage de peuples et
d'invasions, Czenstoehowa est le lieu
de pèlerinage, le plus suivi de la Polo-
gne : 'l'image sainte figure sur les éten-
dards de 1863.
Tout autre d'aspect, vraie ville et
centré historique, est, un peu plus
loin, vers, l'ouest, la; vieille cité
de Cracovie. Elle fut, voici longtemps,
ta capitale d'un grand royaume. Elle
est négligée, trop inconnue, elle a été
longtemps en dehors du mouvement, en
dehors du chemin des peuples : la li-
gne de Vienne-Varsovie il-a laisse dans
le lointain. Son Aeropole, la coilline que
domine le Wawel, est peut-être moins
monumental que 'le Hradschin de Pra-
gue ou que le Kressel de Moscou, mais
au moins aussi vénérable et aussi re-
marquable. C'est un des grands sanc-
tuaires du slavisme.
Là, sur les bords de la Vistule, encore
indécise, Boleslos le Grand jeta les
fondations de la Pologne.' Détruite, trois
fois en un siècle, par 'les Tatars, élevée
au rang de capitale, elle vit Casimir le
Grand fonder son université. Elle con-
nut les jours glorieux où 15.000 étu-
diants, peut-être plus, accoururent à son
enseignement ; elle devint 'la métro-
pole intellectueÉe et active de l'Europe
centrale ; elle faisait face à 'l'Orient
vainqueur. Sa grandeur date du XIV*
siècle, au moment de l'union totale opé-
rée par les Jagellons et fut la capitale
d'un empire qui s'étendit un instant
entre Baltique et Dniester. Les mar-
chands de Cracovie y eurent leur célè-
bre Halle aux draps, la Sukiennice.
On y commerçait avec Breslau, Prague,
Gdavsk (Dantzig) et la lointaigne Bru-
gs.. Véritable centre historique de la
Pologne, qui n'eut jamais ni de capi-
tale durable ni de frontières certaines,
elle resta, même après son abandon
pour Varsovie, un centre d'activité in-
tellectuelle, et un centre de patriotisme:
de Ta partit le mouvement de Koscinzko.
iSobieski y repose non loin de Copernic.
Depuis longtemps le calme s'est ré-
tabli dans les rues mal pavées de la
vieille capitale, le silence. se fait parce
qu'elle est en dehors, mais sur la li-
mite des centres industriels ou pétro-
lières. Si les gens de la Diète s'y ras-
semblent. puissent-Ut se souvenir de ce
passé et en tirer de sincères leçons pour
le présent.
Car la Pologne entière a besoin de
calme, de repos, de reçueftlement : ce
n':;t pas, pour elle, le moment de la
lassitude neurasthénique. Dans tous les
domaines, elle a besoin, non de sa re-
faire comme elle le croit trop naïve.
a i de se faire. Elle bubiê gu
sa vie économique, sa répugnance sont
attachées, non à des discussions de per-
sonnes, mais à la construction de ses
voies ferrées, de ses routes* qui lui font
grand défaut, de tout son domaine mi-
nier, forestier et pétrolifère. D'autres
guettent ses richesses et, si les proprié-
taires ne savent qu'en faire, se char-
gent, eux, de les mettre en œuvre.
Il ne lui manque pas d'hommes, il
lui manque l'entente. Péjà, on com-
mence une petite, toute petite campagne
sur la situation industrielle de la haute
SMésie allemande, campagne, en réa-
lité, qui ne fut jamais interrompue ;
on accuse la Polosno d'avoir troD de
trésors et de ne savoir qu'en faire. Cer-
tains industriels voisins n'aiment pas
les friches et les terres abandonnées en
'leur bordure.
La politique extérieure sera identi-
que à la précédente. La politique inté-
rieure doit être mieux conduite et plus
équilibrée. L'heure des restrictions et de
la sagesse est venue, pour la Pologne,
comme pour d'autres.
Jacques SIMONT.
9 ■> I !■ I
EDITORIAL
Guerre de rapprochement
Bonnes nouvelles du Ma-
roc.
Sages résolutions du gou-
vernement.
Chacun devrait s'en ré-
jouir.
Mais nos affaires, en s'ar-
rangeant là-bas, dérangent ici les com-
binaisons de la politicaillerie.
M. Steeg demeure visé par l'esprit
de parti. Quoi qu'il fasse, et quoi qu'il
advienne, ses censeurs impitoyables ne
désarment pas. Leur noble impartialité
les incite à ces jugements sévères mais
injustes.
Où ; irons-nous, juste dieux ! si la
justice devait se préoccuper d'établir
d'abord la responsabilité. D'aucuns n'at-
tendent d'elle que des condamnations.
Il est mon adversaire ; donc, il est
coupable. Exécutons-le.
Tout doux.
Je suis surpris de trouver dans les
rangs des malcontents M. Léon Bailby,
dont les appréciations dans l'Intransi-
geant spnt généralement plus sages.
Il a recours, lui aussi, à cet argument
inexact, que les négociations de paix
d'Oudjda ont retardé et compromis no-
tre offensive.
« Le temps perdu a été gagné par
l'ennemi, dit-il, pour ses préparatifs mi-
litaires. Cela nous a coûté des morts en
surcroît. »
Or, dans son Intransigeant, j'ai bien
lu, — si je n'ai pas la berlue — que
l'offensive s'est poursuivie avec le mi-
nimum de pertes ; que les tribus ou
bien se replient sans résistance tenace
devant nos troupes, ou bien se présen-
tent à elles pour offrir leur soumission.
Enfin, l'offensive a été si peu retar-
dée par les pourparlers d'Oudjda, que
tous les « Marocains » savent que la ré-
cidive de l'hiver en plein printemps ac-
compagnée de pluies torrentielles la
rendaient ces jours-là matériellement im-
praticable.
C'était donc bien peloté en attendant
partie.
Et tout esprit pondéré que ne chavire
pas la passion politique reconnèîtra que
si « la politique active, efficace, géné-
reuse de rapprochement définitif »— pour
citer toujours l'Intransigeant — réussit
avec une « telle rapidité » c'est parce
que l'offensive de nos armes, qui prouve
notre force, fut précédée par l'offensive
de la paix, qui marqua notre générosité.
Les peuplades Berbères, qui habitent
le Riff, sont aussi sensibles à la gran-
deur morale qu'à la force matérielle.
En les conjuguant ici, on a hâté l'en-
trée des tribus sur le sentier de la paix.
En leur inspirant la conviction que
la France ne poursuivait pas une guerre
« quand même », une guerre d'extermi-
nation, une guerre « inexpiable », la
sage et prévoyante politique de M. Steeg
a fait mûrir les fruits, que nous allons
cueillir.
Aussi, au lieu d'opposer les uns aux
autres — comme le fait l'esprit de parti
— les « braves gens », qui au Maroc
(chacun selon sa fonction et son rôle)
servent la France de tout leur effort
passionné, je vous propose de les ras-
sembler tous dans notre gratitude, et
de leur adresser salut cordial et grand
merci.
- .- Edmond du MESNIL ,
UN CRIME POLITIQUE A PARIS
Le général Petlioura
est assassiné
par un Juif russe
o.
C'est un épilogue de la réaction en Ukrai-
ne qui s'est dérouilé hier après-midi, à 14 h.
20, à l'angle de la. rue Racine et du boulevard
Saint-
Un Juif russe nommé Samuel Schwartzbar,
âgé de 34 ans, habitant 82, boulevard de Mé-
niimontant, rencontrait le chef de cosaques
ukrainiens Simon. Petlioura, et lui disait
brusquement en sortant un revolver de sa
poche :
— Défends-toi
Et sans attendre ni un geste ni une ré-
ponse, il tirait quatre coups de revolver.
Petlioura tomba dans le ruisseau, baignant
dans son sang, et Schwartzbar tirait encore
trois coups de son arme sur sa victime.
Un agent du 5e. arrondissement désarma
le meurtrier qui se laissa faire de la meil-
leure grâce du monde, puis fut conduit au
commissariat de l'Odéon.
Les déclarations du meurtrier
Interrogé, Schwartzbar a déclaré que Pet-
lioura était un assassin, auteur de nombreu-
ses atrocités contre les Juifs en Ukraine et
meurtrier, en particulier, de ses propres pa-
rents.
- Depuis six mois, dit-il, je savais que
notre ancien bourreau s'était réfugié à Pa-
ris. Depuis six mois, j'essayais en vain de le
Joindre; erufin. il y a quelques jours, en
voyant son portrait dans une gazette russe,
j'appris qu'il baibitait au quartier Latin.
« Je parvins à le voir plusieurs fols, mata
à chacun de nos rencontres, il était accom-
pagné d'une femme et je ne voulus pas le
tuer. Mais aujourd'hui, le rencontrant seul,
Je l'apostrophai et le tuai comme un chien. »
Schwartzbar ne manifeste aucun regret de
son acte. Il estime qu'il a fait acte de jus-
ticier. Il est prêt, a-t-tl dit, à sacrifier sa
vie à la cause des Juifs martyrisés en
Ukraine.
De l'enquête ouverte par M. Mollard, com-
missaire de police, il ressort que les décla-
rations du meurtrier sont exactes. Quant au
domicile de Petlioura, indiqué inexactement
comme étant 17 rue du Sommerard, on yient
d'établir qu'il se trouvait en réalité, 7, rue
Thénard.
Le général Petlioura est mort peu après
son transport à la Charité.
Agé de 40 ans, le général Petlioura avait
pris une part active aux événements de la
révolution russe. Il dirigeait à Paris le
journal le Trident.
La défense du franc
Les propagateurs de nouvelles tendancieuses
seront poursuivis
La présidence du conseil nous communique
la note suivante :
En raison de la publication de certaines
nouvelles tendancieuses, susceptibles de trou-
bler l'opinion publique ou d'influencer fa-
cheusement le marché des valeurs ou celui
des devises, le gouvernement a décidé d'user
envers les propagateurs de mauvaise foi, de
toutes les armes que la loi met à sa disposi-
tion. Le garde des sceaux n'hésitera pas à
saisir les Parquets qui auront à requérir des
poursuites contre les auteurs responsables de
ces manoeuvres.
A la suite d'une fausse nouvelle qui a été
répandue aujourd'hui, une enquête a été aus-
sitôt prescrite par le ministre de la justice.
Un entretien entre MM. Briand
et Raoul Péret
Le ministre des finances, qui n'avait pu
assister au conseil des ministres, a eu, dans
l'après-midi, avec le président du conseil,
une entrevue au cours de laquelle ont été en-
visagés les moyens propres à consolider l'a-
mélioration de notre devise nationale.
MM. Briand et Péret se sont mis d'accord
notamment sur la création d'un comité d'ex-
perts financiers. Cette question sera soumise
à l'un des prochains conseils des ministres.
La livre a 147.15 '-
Les nouvelles déclarations du Gouvernement
exprimant la volonté de poursuivre énergique-
ment le relèvement du franc, ont continué
d'influencer favorablement la tenue du franc.
La livre s'est tenue pendant toute la journée
d'hier au-dessous du cours de 150, le dollar
S'écartant peu du cours de 30,30.
Au cours de la matinée, on a même fléchi
un instant sur la livre à 144,50, le dollar se
repliant alors à 29,80.
Par la suite, quelques besoins du commerce
et des rachats de vendeurs à découvert ont
déterminé une légère reprise qui porta en
clôture la livre à 147.15 et le dollar à 30.32.
Le franc belge, qui s'était négocié pendant
presque toute la séance au-dessous de la pa-
rité avec le franc français, s'est raffermi à
102 en fin de journée à la suite d'interven-
tions d'origine belge.
LE CABINET BRIAND
ne démissionnera pas
Un journal a lancé hier matin la nouvelle
que M. Briand avait l'intention d'abandonner
bientôt et volontairement le pouvoir.
Mis au courant de cette information, M.
Briand l'a démentie d'une façon formelle, il
a ajouté :
« Cette nouvelle est insensée. C'est pure-
ment et simplement une opération de' Bourse.»
Pour nous sauver et pour sauver les autres, comptons
d'abord sur nous-mêmes et sur toutes ces admirables
qualités dont nous avons fait preuve au cours de la
guerre.
.Ne laissons pas croire qu'elles se sont évanouies et
que nous sommes incapables de les faire revivre devant
un danger autre que celui de la guerre.
Gaston DOUMERGUE:
LES PROPOSITIONS D'ABD EL KRIM
Le gouvernement décide
la continuation des opérations
> > c ■ ■
M. Briand déclare « qu'on ne peut traiter
avec un homme qui ne représente plus rien »
..IC ——————
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat se
sont réunis en conseil des ministres, hier
matin, à 10 heures, à l'Elysée, sous lu prési-
dence de M. Gaston Doumergue. M. Raoul
Péret, retenu dans la Vienne, s'était excusé.
MM. Aristide Briand, président du conseil,
et Painlevé, ministre de la guerre, ont mis
le conseil au courant du développement ex-
trêmement favorable de la situation au Ma-
roc.
La soumission des tribus se poursuit avec
une telle rapidité qu'on en peut prévoir le
terme à brève échéance; cette impression est
confirmée, encore par la démarche récente
tAbj eJ Krim, qu'on croit en fuite dans la
direction nord du Riff.
Le conseil a estimé que la lettre transmise
par M. Parent à M. Steeg, étant dénuée de
toute précision, de toute garantie et de toute
autorité, ne devait pas modifier la marche
des opérations où nos pertes sont heureuse-
ment très légères et qui sont accompagnées
d'une politique active, efficace et généreuse
de rapprochement définitif avec les tribus.
Un arrêt des opérations dans les circons-
tances actuelles aurait comme conséquence
de retarder la pacification et de la rendre
plus coûteuse, au lieu de la faciliter.
A l'unanimité, le conseil a chargé le minis-
tre de la guerre d'adresser aux troupes et
aux chefs militaires ses félicitations pour la
façon humaine et rapide avec laquelle les
opérations ont été menées.
Déclarations de M. Briand
A l'issue du conseil, M. Briand, interrogé
sur la démarche d'Abd el Krim, a répondu :
Le gouvernement, a précisé M. Briand, n'a
pas pris en considération la lettre du chef
riffain parce que celui-ci ne représente plus
rien, même pas sa tribu. Abd el Krim est un
fugitif qui cherche visiblement à gagner, du
temps pour se fortifier encore sur quelques
points où il tenterait de résister désespéré-
ment. Si nous écoutions notre ennemi, nous
risquerions de provoquer par la suite de
nouveaux et sanglants combats, alors que les
opérations, telles quelles sont conduites, s.
développent avec le minimum de pertes.
De son côté, M. Painlevé a déclaré :
Notre situation militaire dans l'Afrique du
Nord, se consolide et .s'améliore tous les
jours. C'est fini avec Abd el Krim. C'est un
fuyard qui se réfugie vers le Nord, en aban-
donnant les tribus qu'il a soulevées contre
nous. Notre politique va consister à nous ré-
concilier avec les dissidents et à créer, dans
le Maroc français, la paix véritable.
L'opinion de M. Ponsot
Nous avons pu joindre le général Simon,
qui était le chef de la délégation française à
la Conférence d'Oudjda, et M. Ponsot, délé-
gué de la France à cette Conférence, sous-
directeur des affaires d'Afrique au Quai d'Or-
say. En parfait accord, ils nous ont donné
leur avis sur la communication d'Abd el Krim
dont M. Ponsot, particulièrement, nous a pré-
cisé la teneur en ces termes :
« Abd el Krim a écrit, le 22 mai, deux cour-
tes lettres destinées l'une au haut-commis-
saire d'Espagne au-Maroc, l'autre au haut-
commissaire de France, qui l'a remise à M.
Parent. M. Parent a délivré au général es-
pagnol San Jurgo la lettre qui lui' était desti-
née, à Melilla. Rentré à Fez, à bord d'un
avion mis à sa disposition par les autorités
espagnoles, M. Parent a remis le 23 mai à M.
SttJeg, la lettre (l'ui lui était adressée.
« Ces deux lettres, très courtes, sont con-
çues à peu près dans les mêmes termes. Abd
el Krim y demande une suspension des hosti-
lités — rien autre.
« Le gouvernement a examiné ce matin la
situation créée par ce fait et il donnera ses
instructions en conséquence. Pour nous, nous
pouvons vous dire comment les choses sem-
blent se présenter :
« L'initiative que vient de prendre Abd el
Krim est à son titre de chef de guerre. Or,
ce chef de guerre est battu et sa puissance
sur les tribus est fortement ébranlée. Il ne
saurait parler en leur nom puisqu'il n'y a
aucun droit d'abord et qu'il est ensuite sans
action sur elles. Il ne parle pas non plus au
nom des Beni Ouriaghel, qui est sa tribu, puis.
qu'elle a fait sa soumission. Réfugié à Sna-
da. chez les Bokhaya, Abd el Krim ne peut
pas ignorer que l'œuvre de pacification se
poursuit normalement sans son entremise,
au'elle se précipitera certainement et que lès
tribus qui veulent faire leur soumission sa-
vent comment s'y prendre : elles s'adresse-
ront au commandement militaire.
c Il n'ignore pas non plus que les opéra-
tions militaires qui. au début, du côté espa-
gnol, du côtr d'Ajdir, avaient été assez du-
res, se poursuivent actuellement fort aisé-
ment. Le terrain étant d'abord tâté par nos
partisans, il arrive souvent que le territoire
des tribus soit occupé avec leur agrément,
sans coup férir.
« Dans ces conditions, si on répond à Abd
el Krim qui ne demande pas d'ailleurs d'ou-
verture de pourparlers de paix, ce ne peut
être que pour l'engager à se présenter à nos
avant-postes pour y faire sa soumission Der.
sonnelle et nous laisser le soin de lui offrir
une hospitalité. Il faudrait qu'il ramenât les
prisonniers français et espagnols dont il de-
meure responsable — et il nous revient que
la mortalité, par suite du typhus, est. ches
les Espagnols, assez élevée.
« Si on répond à Abd el Krim — et je ne-
sais pas si on veut le faire r— on ne peut lui
dire que cela. »
1 > c < ————————————-
Le désarroi au camp ennemi
Fez, 25 mai. — En pays Beni Zeroual, nos
troupes des 2° et 4* divisions semblent éprou-
ver, dans leur avance, une certaine résis-
tance, d'ailleurs uniquement organisée par
les gens du pays chez lesquels on signale, ce-
pendant, certains indices d'affolement.
Le Kébir de Ohafsaï, chargé par Abd el
Krim de la défense du territoire, s'est enfui,
suivi par les contingents de réguliers et
d'étrangers.
Les Beni Ouri.ghel, dans la région de Bi-
bane, font pressentir leur prochaine soumis-
sion.
Plusieurs fractions Jaïa: les Aïn Rhiane,
Aïn Guilane, les Ouled Kroun, qui occupent
la rive droite de l'Ouergha, sont déjà entrées
en conversations avec nous. Les habitants de
la Zaouia de Magîiraoui et de la Zaouia
d'Hammoun, dernières fraierions Beni Mel-
loul dissidentes de la rive gauche de Oued
Amzez, ont fait leur soumission.
Plus à l'Est, chez les Senhadja de Sraïr,
nous avons reçu la soumission des villages
et de la Kelaa des Beni Berbere, clé du ter-
ritoire Senhadja que nos troupes ont oic-
cupé.La fraction Beni Bou Chtbet,de la même
triibu, eet entrée en conversations.
La possession du Djebel Beni Ider a été
assez facile, les éléments Khmès et Ghomara,
occupant le massif, étant partis laissant
seuls les gens du pays. L'occupation de Dou-
kane fut plus difficile, les Beni Zeroual du
nord attachant une grosse importance à cette
position qui forme un demiofùercle comman-
dant le pays jusqu'à Souk El Had, point de
jonction des qautre fractions principales et
dont la possession par nos troupes doit faire
tomber toute résistance.
Sur le front de Taza, le Djebel Hammam
serait, aux dernières nouvelles, totalement
occupé par nos partisans.
Les Beni Zeroual encerclés se soumettent
Rabat, 25 miaÍ.- Dans la journée du 23 mai,
la région de Targuist a. été occupée en entier
car les troupes de la division marocaine et
les partisans. Ceux-ci sont à Souk el Arba et
à Targuist appuyés par nos troupes réguliè-
res. Le pœte de commandement d'Abd el
Krim, dans cette région et toutes les organi-
sations qui l'entourent sont tombés entre
nos mains. La réaction de l'ennemi est très
faible.
A droite, le groupement de Taza, de la troi-
sième division, s'est emparé du Djebel Ti-
mersga.
Sur le front du groupement de Fez, la qua-
trième division a enlevé, de bonne heure,
toute la crête du Kefful Ghoul et, profitant
de la surprise de l'adversaire, s'est lancée à
l'tattaque du Djelbel Beni Ider, aux lisières
nord-ouest des Beni Zeroual. Bien appuyée
par l'artillerie, flanquée par la cavalerie des
partisans, et précédée par une compagnie de
chars, dont le personnel a manifesté un ma-
gnifique alliant, l'attaque déclenchée à 13 h.30,
s'est terminée à 18 h. 30, par l'enlèvement du
point culminant de cet important massif,
malgré les obstacles du terrain et la résis-
tance de l'adversaire.
LE TOKACHI SE REVEILLE
Véruption du volcan
cause la mort
de 1.200 personnes
'O » q>
Tokio, 25 mai. — Selon des nouvelles re.
çues de Sapporo, hier après-midi, à Hokkaïdo,
le volcan Tokachi est entré brusquement ea
éruption.
Un bruit formidable fut entendu dans uil
rayon de vingt milles.
Près de trois cents maisons ont été enseve-
lies sous la lave à Paciapa. 1.200 personnes
auraient disparu, pour la plupart des mineure
qui travaillaient dans les mines de soufre.
Les habitants de Miye, ville située an
pied du volcan, se sont enfuis, les plus gra-
ves dangers les menaçant.
Le journal « Nichi-Nichi » publie u ie édi-
tion spéciale annonçant qu'un miP Ler da
personnes ont disparu à la suite de l'éruption:
soudaine du Tokachi. 200 personnes ont été
noyées par la projection d'une colonne d'eau
surgissant du sol à la suite de l'explosion.,
On croit aussi que plusieurs centaines del
chevaux qui se trouvaient dans les pâfurage
ont été enlevés par les eaux. - -
Hokkaïdo, c'est-à-dire « Route du Litto-
ral du Nord », préfecture de l'empire du Ja-
pon, comprend la grand île de Jéso et l'ari
chipel des Kouriles. Le volcan Tokachi n'éo;
tait plus entré en éruption depuis long-
temps.]
"—————————— 1 - Dt+fa - <
UN TAMPONNEMENT,
en gare de Munich
33 morts et 30 blessés
Munich, 25 mai. - Hier, à la gare de l'Esté
un train omnibus a tamponné un autre con-
voi arrêté. Plusieurs voitures du train tam-
ponné ont été fortement endommagées.
L'accident semble dû à la non-observatloa
du signal d'arrêt par le train tamponneur.
Détails complémentaires <
Berlin, 25 mai., — Les journaux allemands
donnent les détails suivants sur la catastro-
phe ferroviaire qui s'est produite hier soir*
à 11 heures, à la gare de l'Est de Munich. Le
train rapide Munich-Salzbourg, lancé à urra
vitesse do 60 kilomètres à l'heure, vint heur-
ter avec une force effroyable les derniers wa-
gons du train venant de Berchtesgaden, qui
commençait déjà à se mettre en mouvemenw
Quatre v.agons des deux trains furent fracas-
sés. Lancé par le choc sur la voie, le conduc-
teur du second train, par une chance •esti^or;
dlnalrç, se rele rA sans blessures. Les pom-
piers, les trains de secours et les autos d'ails
bulance son,t arrivés sur les lieux du sliitàtlNâ
avec une grande rapidité. Jusqu'à présent, Ja
a dégagé 33 morts et 30 blessés.
En signe de deuil, Munich a mis les dra-
peaux en berne sur tous les monuments pu-
blics. Pendant les obsèques des victimes, les
cinémas et les théâtres resteront fermés.
——————————— * 8"'8
L'accord anelo-turc
sur Mossoul
Londres, 25 mai. — Le correspondant de la
B. U. P. à Angora télégraphie que, contraire-
ment à certains bruits qui ont circulé, l'ac-
gord sur Mossoul entre la Grande-Bretagne
et le gouvernement turc n'a pas encore été
signé, mais qu'il le sera prochainement à An.
sora.
Le nouveau traité rend permanente la fron
tière dite « ligne de Bruxelles > entre la Tu:-.
quie et l'Irak. La Turquie a cependant refusé
un millier de kilomètres carrés de territoire
qui lui fut accordé par le gouvernement bri-
tannique, préférant recevoir certains intérêts
dans les concessions pétrolifères en Irak.
L'ambassadeur britannique en Turquie a
proposé au gouvernement turc une compensa-
tion financière en faisant ressortir que le pé.
trole de Mossoul avait déjà été réparti entre
différentes nations, mais le gouvernement
turc a refusé son offre.
C'est, ajoute le correspondant de la B.'W'.P.
le seul point qui ait retarda la. signature du
nouvel accord, mais on pense généralement
que la question sera régléo très prochain.
ment. j
REPRISE DE LA SESSI ON PARLEMENTAIRE
Les Chambres rentrent demain
Au Palais-Bourbon la 'discussion cfe la réforme électorale
semble devoir être inscrite en tête de Vordre du jour
A l'encontre de ce qui s'est produit les an-
nées précédentes, les Chambres, en reprenant
demain jeudi leurs travaux, se trouveront
allégées, pour cette fin de session, du soin
de voter le budget. Mais d'importantes ques-
tions restent inscrites à leur ordre du jour.
La réforme électorale
Il semble bien qu'entre toutes, la réforme
électorale soit celle dont le gouvernement
tiendra à saisir le plus tôt les deux Assem-
blées. On sait comment la question se pose.
La Chambre se trouve, en fait, en présence
d'un certain nombre de projets de résolution,
dont le rapporteur est M. Léon Baréty et qui
ont pour objet de dégager une directive de-
vant permettre d'établir un projet qui s'y
conforme. Or, ce sont ces projets, dont deux
au moins préconisent la représentation pro-
portionnelle intégrale, qui vont venir en dis-
cussion devant la. Chambre. Le gouvernement
cependant a pris position et l'on sait que M.
Jean Durand, ministre de l'Intérieur, qui est
un arrondissementier convaincu, soutiendra
avec énergie la thèse du retour au scrutin
d'arrondissement. On montre, une fois de
plus au ministère de l'Intérieur, une certaine
assurance sur l'issue de ce débat et, s'il faut
en croire les services de ce département, les
pointages auxquels il a été procédé ne per-
mettraient plus de douter, à l'heure actuelle,
qu'il se trouvera à la Chambre une majorité
pour voter le retour]à l'ancien scrutin ,
La discussion des accords de Washington
fournira par ailleurs, très vraisemblablement
la matière à un important débat.
Le traité intervenu à Washington devra;
être soumis aux deux commissions des finan-
ces et des affaires extérieures de la Cham-
bre avant de venir devant cette dernière. Lai
même procédure devra être suivie au Sénat, 61
l'accord est accepté par les députés. Cette ré-
serve s'impose car la ratification par la Cham-
bre rencontre de sérieuses résistances an
Palais-Bourbon et il faudra pour les vaincra
une vigoureuse intervention du gouverne-j
ment.
La situation financière
La question du change est aussi une de cel-
les qui seront évoquées le plus promptement.
Dès aujourd'hui, six interpellateurs ont pris
l'initiative de la porter à la tribune. Ce sont:;
MM. Nogaro, Paganon et Margaine, radicaux-
socialistes, y-incent Auriol, Léon Blum et
Chastanet, socialistes.
Une autre interpellation se rattachant, danâ
une certaine mesure, à celle sur le change, et
qui a d'ailleurs été déposée avant les vacan-
ces, devra être promptement débattue; c'eat
celle de M. Jacques Duboin sur les prestations
en nature et l'utilisation des ressources que
la France retire de l'application du planj
Dawes.
Le débat que cette interpellation provoqua.
ra se relie irectement à la. question .rina».,
v
t» !Mrt i vmoT gbhthubf
MERCREDI 26 MAI 1926. — N' 20.277
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TRIBUNE LIBRE
Dans la plaine polonaise
..1.
Le calme règne ; souhaitons que ce
soit le calme précurseur des apaisements.
Chacun et le nieilleiii- - puisqu'il appa-
rait pour l'instant le vainqueur — ont
l'intention de respecter l'ordre constitu-
tionnel. D'aucuns remarquent qu'il
n'étàit point uti'l'e de faire tant de bruit
pour déclarer {.1J'Oq ne changerait rien
aux directives de. 'l'ancien gouverne-
ment.: alors pourquoi le renverser si
ce n'est que pour faire comme lui ?
Iî n'y a évidemment que des questions
-de' personnes. Il fallait changer les gens
de place et non les idées : on aurait pu
We dire tout d'abord. On a parlé de re-
présailles à 'l'égard des généraux
mais non de les faire comparaî-
tre devant des conseils de guerre :
c'est aller un peu vite en besogne, et si
on veut faire la paix, il est inutile de
commencer par la corde, car on est
toujours dans le vaudeville ; ce serait
bien les gens qui ont défendu l'opdre
constitutionnel qui seraient condamnés
à la pendaison. Certains, des deux cô-
tes, ont eu des maladies diplomatiques
— bien connues là-bas et dont on a
fait trop souvent usage — mais 'les nou-
velles sont rassurantes : tout va bien
pour ces messieurs.
On hésite sur les lieux de la réunion
comme au. bon vieux temps de la Polo-
gne républicaine et royale. On y vit
même un roi, avant son élection, s'en-
gager à respecter la liberté de cons-
cience : peut-être demandera-t-on aux
uns et aux autres de respecter la tran-
quilité de .chd.cun. -
On a parlé d'éviter Varsovie, ses
souvenirs et ses baïonnettes. Les vieil-
les cités de Guiezno (Gueser), de Posz-
nan, de Krakow pourraient revendiquer,
cet. honneur. Et, en ces .jours de fêtes'
on peut essayer d'une journée en Po-
logne..
Czenstochowa, au royaume de. Polo-
gne, possède la Vierge miraculeuse de
Dassa -Gora ; sur une table de cèdre,
saint'Luc aurait peint le portrait, de la
Vierge. Des boeufs blancs, au nombre
de -h^}f,:â'uràiënt traînée a-vec une sage
ïeBiëk £ .f» tëbhati depùià;Coa«l^itti©-
ple.Hi;fVl'5 à païssct ïëS 'ïïâtiiiS s'arfê-
tèr&nï'&l ,'fcef usèrent d'aller plus avant ;
leur entêtement décida de 'la ville sainte
de. la Pologne. Le couvent se dresse à
l'endroit précis où ils firent halte. De-
puis cette époque, lointaine, si loin-
taine qu'on ne la situe pas exactement,
la Vierge eut des aventures : elle fut,
un jour, enlevée par-les Mongols en-
vairisséurs et qui purent pénétrer jus-
qu'à Liegnitz, en Silésie : le soc de 'la
charrue a laissé ses traces sur la joue
droite de la Vierge. Parfaitement situé,
'quoÍque petit bourg, aux bords de la
Wartha naissante et à l'issue de ce dé-
filé ouvert par l'Oder et qui mène, par
Tesçhen et Bohunium, aux terres du
Danube, grand passage de peuples et
d'invasions, Czenstoehowa est le lieu
de pèlerinage, le plus suivi de la Polo-
gne : 'l'image sainte figure sur les éten-
dards de 1863.
Tout autre d'aspect, vraie ville et
centré historique, est, un peu plus
loin, vers, l'ouest, la; vieille cité
de Cracovie. Elle fut, voici longtemps,
ta capitale d'un grand royaume. Elle
est négligée, trop inconnue, elle a été
longtemps en dehors du mouvement, en
dehors du chemin des peuples : la li-
gne de Vienne-Varsovie il-a laisse dans
le lointain. Son Aeropole, la coilline que
domine le Wawel, est peut-être moins
monumental que 'le Hradschin de Pra-
gue ou que le Kressel de Moscou, mais
au moins aussi vénérable et aussi re-
marquable. C'est un des grands sanc-
tuaires du slavisme.
Là, sur les bords de la Vistule, encore
indécise, Boleslos le Grand jeta les
fondations de la Pologne.' Détruite, trois
fois en un siècle, par 'les Tatars, élevée
au rang de capitale, elle vit Casimir le
Grand fonder son université. Elle con-
nut les jours glorieux où 15.000 étu-
diants, peut-être plus, accoururent à son
enseignement ; elle devint 'la métro-
pole intellectueÉe et active de l'Europe
centrale ; elle faisait face à 'l'Orient
vainqueur. Sa grandeur date du XIV*
siècle, au moment de l'union totale opé-
rée par les Jagellons et fut la capitale
d'un empire qui s'étendit un instant
entre Baltique et Dniester. Les mar-
chands de Cracovie y eurent leur célè-
bre Halle aux draps, la Sukiennice.
On y commerçait avec Breslau, Prague,
Gdavsk (Dantzig) et la lointaigne Bru-
gs.. Véritable centre historique de la
Pologne, qui n'eut jamais ni de capi-
tale durable ni de frontières certaines,
elle resta, même après son abandon
pour Varsovie, un centre d'activité in-
tellectuelle, et un centre de patriotisme:
de Ta partit le mouvement de Koscinzko.
iSobieski y repose non loin de Copernic.
Depuis longtemps le calme s'est ré-
tabli dans les rues mal pavées de la
vieille capitale, le silence. se fait parce
qu'elle est en dehors, mais sur la li-
mite des centres industriels ou pétro-
lières. Si les gens de la Diète s'y ras-
semblent. puissent-Ut se souvenir de ce
passé et en tirer de sincères leçons pour
le présent.
Car la Pologne entière a besoin de
calme, de repos, de reçueftlement : ce
n':;t pas, pour elle, le moment de la
lassitude neurasthénique. Dans tous les
domaines, elle a besoin, non de sa re-
faire comme elle le croit trop naïve.
a i de se faire. Elle bubiê gu
sa vie économique, sa répugnance sont
attachées, non à des discussions de per-
sonnes, mais à la construction de ses
voies ferrées, de ses routes* qui lui font
grand défaut, de tout son domaine mi-
nier, forestier et pétrolifère. D'autres
guettent ses richesses et, si les proprié-
taires ne savent qu'en faire, se char-
gent, eux, de les mettre en œuvre.
Il ne lui manque pas d'hommes, il
lui manque l'entente. Péjà, on com-
mence une petite, toute petite campagne
sur la situation industrielle de la haute
SMésie allemande, campagne, en réa-
lité, qui ne fut jamais interrompue ;
on accuse la Polosno d'avoir troD de
trésors et de ne savoir qu'en faire. Cer-
tains industriels voisins n'aiment pas
les friches et les terres abandonnées en
'leur bordure.
La politique extérieure sera identi-
que à la précédente. La politique inté-
rieure doit être mieux conduite et plus
équilibrée. L'heure des restrictions et de
la sagesse est venue, pour la Pologne,
comme pour d'autres.
Jacques SIMONT.
9 ■> I !■ I
EDITORIAL
Guerre de rapprochement
Bonnes nouvelles du Ma-
roc.
Sages résolutions du gou-
vernement.
Chacun devrait s'en ré-
jouir.
Mais nos affaires, en s'ar-
rangeant là-bas, dérangent ici les com-
binaisons de la politicaillerie.
M. Steeg demeure visé par l'esprit
de parti. Quoi qu'il fasse, et quoi qu'il
advienne, ses censeurs impitoyables ne
désarment pas. Leur noble impartialité
les incite à ces jugements sévères mais
injustes.
Où ; irons-nous, juste dieux ! si la
justice devait se préoccuper d'établir
d'abord la responsabilité. D'aucuns n'at-
tendent d'elle que des condamnations.
Il est mon adversaire ; donc, il est
coupable. Exécutons-le.
Tout doux.
Je suis surpris de trouver dans les
rangs des malcontents M. Léon Bailby,
dont les appréciations dans l'Intransi-
geant spnt généralement plus sages.
Il a recours, lui aussi, à cet argument
inexact, que les négociations de paix
d'Oudjda ont retardé et compromis no-
tre offensive.
« Le temps perdu a été gagné par
l'ennemi, dit-il, pour ses préparatifs mi-
litaires. Cela nous a coûté des morts en
surcroît. »
Or, dans son Intransigeant, j'ai bien
lu, — si je n'ai pas la berlue — que
l'offensive s'est poursuivie avec le mi-
nimum de pertes ; que les tribus ou
bien se replient sans résistance tenace
devant nos troupes, ou bien se présen-
tent à elles pour offrir leur soumission.
Enfin, l'offensive a été si peu retar-
dée par les pourparlers d'Oudjda, que
tous les « Marocains » savent que la ré-
cidive de l'hiver en plein printemps ac-
compagnée de pluies torrentielles la
rendaient ces jours-là matériellement im-
praticable.
C'était donc bien peloté en attendant
partie.
Et tout esprit pondéré que ne chavire
pas la passion politique reconnèîtra que
si « la politique active, efficace, géné-
reuse de rapprochement définitif »— pour
citer toujours l'Intransigeant — réussit
avec une « telle rapidité » c'est parce
que l'offensive de nos armes, qui prouve
notre force, fut précédée par l'offensive
de la paix, qui marqua notre générosité.
Les peuplades Berbères, qui habitent
le Riff, sont aussi sensibles à la gran-
deur morale qu'à la force matérielle.
En les conjuguant ici, on a hâté l'en-
trée des tribus sur le sentier de la paix.
En leur inspirant la conviction que
la France ne poursuivait pas une guerre
« quand même », une guerre d'extermi-
nation, une guerre « inexpiable », la
sage et prévoyante politique de M. Steeg
a fait mûrir les fruits, que nous allons
cueillir.
Aussi, au lieu d'opposer les uns aux
autres — comme le fait l'esprit de parti
— les « braves gens », qui au Maroc
(chacun selon sa fonction et son rôle)
servent la France de tout leur effort
passionné, je vous propose de les ras-
sembler tous dans notre gratitude, et
de leur adresser salut cordial et grand
merci.
- .- Edmond du MESNIL ,
UN CRIME POLITIQUE A PARIS
Le général Petlioura
est assassiné
par un Juif russe
o.
C'est un épilogue de la réaction en Ukrai-
ne qui s'est dérouilé hier après-midi, à 14 h.
20, à l'angle de la. rue Racine et du boulevard
Saint-
Un Juif russe nommé Samuel Schwartzbar,
âgé de 34 ans, habitant 82, boulevard de Mé-
niimontant, rencontrait le chef de cosaques
ukrainiens Simon. Petlioura, et lui disait
brusquement en sortant un revolver de sa
poche :
— Défends-toi
Et sans attendre ni un geste ni une ré-
ponse, il tirait quatre coups de revolver.
Petlioura tomba dans le ruisseau, baignant
dans son sang, et Schwartzbar tirait encore
trois coups de son arme sur sa victime.
Un agent du 5e. arrondissement désarma
le meurtrier qui se laissa faire de la meil-
leure grâce du monde, puis fut conduit au
commissariat de l'Odéon.
Les déclarations du meurtrier
Interrogé, Schwartzbar a déclaré que Pet-
lioura était un assassin, auteur de nombreu-
ses atrocités contre les Juifs en Ukraine et
meurtrier, en particulier, de ses propres pa-
rents.
- Depuis six mois, dit-il, je savais que
notre ancien bourreau s'était réfugié à Pa-
ris. Depuis six mois, j'essayais en vain de le
Joindre; erufin. il y a quelques jours, en
voyant son portrait dans une gazette russe,
j'appris qu'il baibitait au quartier Latin.
« Je parvins à le voir plusieurs fols, mata
à chacun de nos rencontres, il était accom-
pagné d'une femme et je ne voulus pas le
tuer. Mais aujourd'hui, le rencontrant seul,
Je l'apostrophai et le tuai comme un chien. »
Schwartzbar ne manifeste aucun regret de
son acte. Il estime qu'il a fait acte de jus-
ticier. Il est prêt, a-t-tl dit, à sacrifier sa
vie à la cause des Juifs martyrisés en
Ukraine.
De l'enquête ouverte par M. Mollard, com-
missaire de police, il ressort que les décla-
rations du meurtrier sont exactes. Quant au
domicile de Petlioura, indiqué inexactement
comme étant 17 rue du Sommerard, on yient
d'établir qu'il se trouvait en réalité, 7, rue
Thénard.
Le général Petlioura est mort peu après
son transport à la Charité.
Agé de 40 ans, le général Petlioura avait
pris une part active aux événements de la
révolution russe. Il dirigeait à Paris le
journal le Trident.
La défense du franc
Les propagateurs de nouvelles tendancieuses
seront poursuivis
La présidence du conseil nous communique
la note suivante :
En raison de la publication de certaines
nouvelles tendancieuses, susceptibles de trou-
bler l'opinion publique ou d'influencer fa-
cheusement le marché des valeurs ou celui
des devises, le gouvernement a décidé d'user
envers les propagateurs de mauvaise foi, de
toutes les armes que la loi met à sa disposi-
tion. Le garde des sceaux n'hésitera pas à
saisir les Parquets qui auront à requérir des
poursuites contre les auteurs responsables de
ces manoeuvres.
A la suite d'une fausse nouvelle qui a été
répandue aujourd'hui, une enquête a été aus-
sitôt prescrite par le ministre de la justice.
Un entretien entre MM. Briand
et Raoul Péret
Le ministre des finances, qui n'avait pu
assister au conseil des ministres, a eu, dans
l'après-midi, avec le président du conseil,
une entrevue au cours de laquelle ont été en-
visagés les moyens propres à consolider l'a-
mélioration de notre devise nationale.
MM. Briand et Péret se sont mis d'accord
notamment sur la création d'un comité d'ex-
perts financiers. Cette question sera soumise
à l'un des prochains conseils des ministres.
La livre a 147.15 '-
Les nouvelles déclarations du Gouvernement
exprimant la volonté de poursuivre énergique-
ment le relèvement du franc, ont continué
d'influencer favorablement la tenue du franc.
La livre s'est tenue pendant toute la journée
d'hier au-dessous du cours de 150, le dollar
S'écartant peu du cours de 30,30.
Au cours de la matinée, on a même fléchi
un instant sur la livre à 144,50, le dollar se
repliant alors à 29,80.
Par la suite, quelques besoins du commerce
et des rachats de vendeurs à découvert ont
déterminé une légère reprise qui porta en
clôture la livre à 147.15 et le dollar à 30.32.
Le franc belge, qui s'était négocié pendant
presque toute la séance au-dessous de la pa-
rité avec le franc français, s'est raffermi à
102 en fin de journée à la suite d'interven-
tions d'origine belge.
LE CABINET BRIAND
ne démissionnera pas
Un journal a lancé hier matin la nouvelle
que M. Briand avait l'intention d'abandonner
bientôt et volontairement le pouvoir.
Mis au courant de cette information, M.
Briand l'a démentie d'une façon formelle, il
a ajouté :
« Cette nouvelle est insensée. C'est pure-
ment et simplement une opération de' Bourse.»
Pour nous sauver et pour sauver les autres, comptons
d'abord sur nous-mêmes et sur toutes ces admirables
qualités dont nous avons fait preuve au cours de la
guerre.
.Ne laissons pas croire qu'elles se sont évanouies et
que nous sommes incapables de les faire revivre devant
un danger autre que celui de la guerre.
Gaston DOUMERGUE:
LES PROPOSITIONS D'ABD EL KRIM
Le gouvernement décide
la continuation des opérations
> > c ■ ■
M. Briand déclare « qu'on ne peut traiter
avec un homme qui ne représente plus rien »
..IC ——————
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat se
sont réunis en conseil des ministres, hier
matin, à 10 heures, à l'Elysée, sous lu prési-
dence de M. Gaston Doumergue. M. Raoul
Péret, retenu dans la Vienne, s'était excusé.
MM. Aristide Briand, président du conseil,
et Painlevé, ministre de la guerre, ont mis
le conseil au courant du développement ex-
trêmement favorable de la situation au Ma-
roc.
La soumission des tribus se poursuit avec
une telle rapidité qu'on en peut prévoir le
terme à brève échéance; cette impression est
confirmée, encore par la démarche récente
tAbj eJ Krim, qu'on croit en fuite dans la
direction nord du Riff.
Le conseil a estimé que la lettre transmise
par M. Parent à M. Steeg, étant dénuée de
toute précision, de toute garantie et de toute
autorité, ne devait pas modifier la marche
des opérations où nos pertes sont heureuse-
ment très légères et qui sont accompagnées
d'une politique active, efficace et généreuse
de rapprochement définitif avec les tribus.
Un arrêt des opérations dans les circons-
tances actuelles aurait comme conséquence
de retarder la pacification et de la rendre
plus coûteuse, au lieu de la faciliter.
A l'unanimité, le conseil a chargé le minis-
tre de la guerre d'adresser aux troupes et
aux chefs militaires ses félicitations pour la
façon humaine et rapide avec laquelle les
opérations ont été menées.
Déclarations de M. Briand
A l'issue du conseil, M. Briand, interrogé
sur la démarche d'Abd el Krim, a répondu :
Le gouvernement, a précisé M. Briand, n'a
pas pris en considération la lettre du chef
riffain parce que celui-ci ne représente plus
rien, même pas sa tribu. Abd el Krim est un
fugitif qui cherche visiblement à gagner, du
temps pour se fortifier encore sur quelques
points où il tenterait de résister désespéré-
ment. Si nous écoutions notre ennemi, nous
risquerions de provoquer par la suite de
nouveaux et sanglants combats, alors que les
opérations, telles quelles sont conduites, s.
développent avec le minimum de pertes.
De son côté, M. Painlevé a déclaré :
Notre situation militaire dans l'Afrique du
Nord, se consolide et .s'améliore tous les
jours. C'est fini avec Abd el Krim. C'est un
fuyard qui se réfugie vers le Nord, en aban-
donnant les tribus qu'il a soulevées contre
nous. Notre politique va consister à nous ré-
concilier avec les dissidents et à créer, dans
le Maroc français, la paix véritable.
L'opinion de M. Ponsot
Nous avons pu joindre le général Simon,
qui était le chef de la délégation française à
la Conférence d'Oudjda, et M. Ponsot, délé-
gué de la France à cette Conférence, sous-
directeur des affaires d'Afrique au Quai d'Or-
say. En parfait accord, ils nous ont donné
leur avis sur la communication d'Abd el Krim
dont M. Ponsot, particulièrement, nous a pré-
cisé la teneur en ces termes :
« Abd el Krim a écrit, le 22 mai, deux cour-
tes lettres destinées l'une au haut-commis-
saire d'Espagne au-Maroc, l'autre au haut-
commissaire de France, qui l'a remise à M.
Parent. M. Parent a délivré au général es-
pagnol San Jurgo la lettre qui lui' était desti-
née, à Melilla. Rentré à Fez, à bord d'un
avion mis à sa disposition par les autorités
espagnoles, M. Parent a remis le 23 mai à M.
SttJeg, la lettre (l'ui lui était adressée.
« Ces deux lettres, très courtes, sont con-
çues à peu près dans les mêmes termes. Abd
el Krim y demande une suspension des hosti-
lités — rien autre.
« Le gouvernement a examiné ce matin la
situation créée par ce fait et il donnera ses
instructions en conséquence. Pour nous, nous
pouvons vous dire comment les choses sem-
blent se présenter :
« L'initiative que vient de prendre Abd el
Krim est à son titre de chef de guerre. Or,
ce chef de guerre est battu et sa puissance
sur les tribus est fortement ébranlée. Il ne
saurait parler en leur nom puisqu'il n'y a
aucun droit d'abord et qu'il est ensuite sans
action sur elles. Il ne parle pas non plus au
nom des Beni Ouriaghel, qui est sa tribu, puis.
qu'elle a fait sa soumission. Réfugié à Sna-
da. chez les Bokhaya, Abd el Krim ne peut
pas ignorer que l'œuvre de pacification se
poursuit normalement sans son entremise,
au'elle se précipitera certainement et que lès
tribus qui veulent faire leur soumission sa-
vent comment s'y prendre : elles s'adresse-
ront au commandement militaire.
c Il n'ignore pas non plus que les opéra-
tions militaires qui. au début, du côté espa-
gnol, du côtr d'Ajdir, avaient été assez du-
res, se poursuivent actuellement fort aisé-
ment. Le terrain étant d'abord tâté par nos
partisans, il arrive souvent que le territoire
des tribus soit occupé avec leur agrément,
sans coup férir.
« Dans ces conditions, si on répond à Abd
el Krim qui ne demande pas d'ailleurs d'ou-
verture de pourparlers de paix, ce ne peut
être que pour l'engager à se présenter à nos
avant-postes pour y faire sa soumission Der.
sonnelle et nous laisser le soin de lui offrir
une hospitalité. Il faudrait qu'il ramenât les
prisonniers français et espagnols dont il de-
meure responsable — et il nous revient que
la mortalité, par suite du typhus, est. ches
les Espagnols, assez élevée.
« Si on répond à Abd el Krim — et je ne-
sais pas si on veut le faire r— on ne peut lui
dire que cela. »
1 > c < ————————————-
Le désarroi au camp ennemi
Fez, 25 mai. — En pays Beni Zeroual, nos
troupes des 2° et 4* divisions semblent éprou-
ver, dans leur avance, une certaine résis-
tance, d'ailleurs uniquement organisée par
les gens du pays chez lesquels on signale, ce-
pendant, certains indices d'affolement.
Le Kébir de Ohafsaï, chargé par Abd el
Krim de la défense du territoire, s'est enfui,
suivi par les contingents de réguliers et
d'étrangers.
Les Beni Ouri.ghel, dans la région de Bi-
bane, font pressentir leur prochaine soumis-
sion.
Plusieurs fractions Jaïa: les Aïn Rhiane,
Aïn Guilane, les Ouled Kroun, qui occupent
la rive droite de l'Ouergha, sont déjà entrées
en conversations avec nous. Les habitants de
la Zaouia de Magîiraoui et de la Zaouia
d'Hammoun, dernières fraierions Beni Mel-
loul dissidentes de la rive gauche de Oued
Amzez, ont fait leur soumission.
Plus à l'Est, chez les Senhadja de Sraïr,
nous avons reçu la soumission des villages
et de la Kelaa des Beni Berbere, clé du ter-
ritoire Senhadja que nos troupes ont oic-
cupé.La fraction Beni Bou Chtbet,de la même
triibu, eet entrée en conversations.
La possession du Djebel Beni Ider a été
assez facile, les éléments Khmès et Ghomara,
occupant le massif, étant partis laissant
seuls les gens du pays. L'occupation de Dou-
kane fut plus difficile, les Beni Zeroual du
nord attachant une grosse importance à cette
position qui forme un demiofùercle comman-
dant le pays jusqu'à Souk El Had, point de
jonction des qautre fractions principales et
dont la possession par nos troupes doit faire
tomber toute résistance.
Sur le front de Taza, le Djebel Hammam
serait, aux dernières nouvelles, totalement
occupé par nos partisans.
Les Beni Zeroual encerclés se soumettent
Rabat, 25 miaÍ.- Dans la journée du 23 mai,
la région de Targuist a. été occupée en entier
car les troupes de la division marocaine et
les partisans. Ceux-ci sont à Souk el Arba et
à Targuist appuyés par nos troupes réguliè-
res. Le pœte de commandement d'Abd el
Krim, dans cette région et toutes les organi-
sations qui l'entourent sont tombés entre
nos mains. La réaction de l'ennemi est très
faible.
A droite, le groupement de Taza, de la troi-
sième division, s'est emparé du Djebel Ti-
mersga.
Sur le front du groupement de Fez, la qua-
trième division a enlevé, de bonne heure,
toute la crête du Kefful Ghoul et, profitant
de la surprise de l'adversaire, s'est lancée à
l'tattaque du Djelbel Beni Ider, aux lisières
nord-ouest des Beni Zeroual. Bien appuyée
par l'artillerie, flanquée par la cavalerie des
partisans, et précédée par une compagnie de
chars, dont le personnel a manifesté un ma-
gnifique alliant, l'attaque déclenchée à 13 h.30,
s'est terminée à 18 h. 30, par l'enlèvement du
point culminant de cet important massif,
malgré les obstacles du terrain et la résis-
tance de l'adversaire.
LE TOKACHI SE REVEILLE
Véruption du volcan
cause la mort
de 1.200 personnes
'O » q>
Tokio, 25 mai. — Selon des nouvelles re.
çues de Sapporo, hier après-midi, à Hokkaïdo,
le volcan Tokachi est entré brusquement ea
éruption.
Un bruit formidable fut entendu dans uil
rayon de vingt milles.
Près de trois cents maisons ont été enseve-
lies sous la lave à Paciapa. 1.200 personnes
auraient disparu, pour la plupart des mineure
qui travaillaient dans les mines de soufre.
Les habitants de Miye, ville située an
pied du volcan, se sont enfuis, les plus gra-
ves dangers les menaçant.
Le journal « Nichi-Nichi » publie u ie édi-
tion spéciale annonçant qu'un miP Ler da
personnes ont disparu à la suite de l'éruption:
soudaine du Tokachi. 200 personnes ont été
noyées par la projection d'une colonne d'eau
surgissant du sol à la suite de l'explosion.,
On croit aussi que plusieurs centaines del
chevaux qui se trouvaient dans les pâfurage
ont été enlevés par les eaux. - -
Hokkaïdo, c'est-à-dire « Route du Litto-
ral du Nord », préfecture de l'empire du Ja-
pon, comprend la grand île de Jéso et l'ari
chipel des Kouriles. Le volcan Tokachi n'éo;
tait plus entré en éruption depuis long-
temps.]
"—————————— 1 - Dt+fa - <
UN TAMPONNEMENT,
en gare de Munich
33 morts et 30 blessés
Munich, 25 mai. - Hier, à la gare de l'Esté
un train omnibus a tamponné un autre con-
voi arrêté. Plusieurs voitures du train tam-
ponné ont été fortement endommagées.
L'accident semble dû à la non-observatloa
du signal d'arrêt par le train tamponneur.
Détails complémentaires <
Berlin, 25 mai., — Les journaux allemands
donnent les détails suivants sur la catastro-
phe ferroviaire qui s'est produite hier soir*
à 11 heures, à la gare de l'Est de Munich. Le
train rapide Munich-Salzbourg, lancé à urra
vitesse do 60 kilomètres à l'heure, vint heur-
ter avec une force effroyable les derniers wa-
gons du train venant de Berchtesgaden, qui
commençait déjà à se mettre en mouvemenw
Quatre v.agons des deux trains furent fracas-
sés. Lancé par le choc sur la voie, le conduc-
teur du second train, par une chance •esti^or;
dlnalrç, se rele rA sans blessures. Les pom-
piers, les trains de secours et les autos d'ails
bulance son,t arrivés sur les lieux du sliitàtlNâ
avec une grande rapidité. Jusqu'à présent, Ja
a dégagé 33 morts et 30 blessés.
En signe de deuil, Munich a mis les dra-
peaux en berne sur tous les monuments pu-
blics. Pendant les obsèques des victimes, les
cinémas et les théâtres resteront fermés.
——————————— * 8"'8
L'accord anelo-turc
sur Mossoul
Londres, 25 mai. — Le correspondant de la
B. U. P. à Angora télégraphie que, contraire-
ment à certains bruits qui ont circulé, l'ac-
gord sur Mossoul entre la Grande-Bretagne
et le gouvernement turc n'a pas encore été
signé, mais qu'il le sera prochainement à An.
sora.
Le nouveau traité rend permanente la fron
tière dite « ligne de Bruxelles > entre la Tu:-.
quie et l'Irak. La Turquie a cependant refusé
un millier de kilomètres carrés de territoire
qui lui fut accordé par le gouvernement bri-
tannique, préférant recevoir certains intérêts
dans les concessions pétrolifères en Irak.
L'ambassadeur britannique en Turquie a
proposé au gouvernement turc une compensa-
tion financière en faisant ressortir que le pé.
trole de Mossoul avait déjà été réparti entre
différentes nations, mais le gouvernement
turc a refusé son offre.
C'est, ajoute le correspondant de la B.'W'.P.
le seul point qui ait retarda la. signature du
nouvel accord, mais on pense généralement
que la question sera régléo très prochain.
ment. j
REPRISE DE LA SESSI ON PARLEMENTAIRE
Les Chambres rentrent demain
Au Palais-Bourbon la 'discussion cfe la réforme électorale
semble devoir être inscrite en tête de Vordre du jour
A l'encontre de ce qui s'est produit les an-
nées précédentes, les Chambres, en reprenant
demain jeudi leurs travaux, se trouveront
allégées, pour cette fin de session, du soin
de voter le budget. Mais d'importantes ques-
tions restent inscrites à leur ordre du jour.
La réforme électorale
Il semble bien qu'entre toutes, la réforme
électorale soit celle dont le gouvernement
tiendra à saisir le plus tôt les deux Assem-
blées. On sait comment la question se pose.
La Chambre se trouve, en fait, en présence
d'un certain nombre de projets de résolution,
dont le rapporteur est M. Léon Baréty et qui
ont pour objet de dégager une directive de-
vant permettre d'établir un projet qui s'y
conforme. Or, ce sont ces projets, dont deux
au moins préconisent la représentation pro-
portionnelle intégrale, qui vont venir en dis-
cussion devant la. Chambre. Le gouvernement
cependant a pris position et l'on sait que M.
Jean Durand, ministre de l'Intérieur, qui est
un arrondissementier convaincu, soutiendra
avec énergie la thèse du retour au scrutin
d'arrondissement. On montre, une fois de
plus au ministère de l'Intérieur, une certaine
assurance sur l'issue de ce débat et, s'il faut
en croire les services de ce département, les
pointages auxquels il a été procédé ne per-
mettraient plus de douter, à l'heure actuelle,
qu'il se trouvera à la Chambre une majorité
pour voter le retour]à l'ancien scrutin ,
La discussion des accords de Washington
fournira par ailleurs, très vraisemblablement
la matière à un important débat.
Le traité intervenu à Washington devra;
être soumis aux deux commissions des finan-
ces et des affaires extérieures de la Cham-
bre avant de venir devant cette dernière. Lai
même procédure devra être suivie au Sénat, 61
l'accord est accepté par les députés. Cette ré-
serve s'impose car la ratification par la Cham-
bre rencontre de sérieuses résistances an
Palais-Bourbon et il faudra pour les vaincra
une vigoureuse intervention du gouverne-j
ment.
La situation financière
La question du change est aussi une de cel-
les qui seront évoquées le plus promptement.
Dès aujourd'hui, six interpellateurs ont pris
l'initiative de la porter à la tribune. Ce sont:;
MM. Nogaro, Paganon et Margaine, radicaux-
socialistes, y-incent Auriol, Léon Blum et
Chastanet, socialistes.
Une autre interpellation se rattachant, danâ
une certaine mesure, à celle sur le change, et
qui a d'ailleurs été déposée avant les vacan-
ces, devra être promptement débattue; c'eat
celle de M. Jacques Duboin sur les prestations
en nature et l'utilisation des ressources que
la France retire de l'application du planj
Dawes.
Le débat que cette interpellation provoqua.
ra se relie irectement à la. question .rina».,
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