Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-22
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 mai 1926 22 mai 1926
Description : 1926/05/22 (N20273). 1926/05/22 (N20273).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7552326w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
3 -PRAIRIAL. AN 134. — N" 20.273
tê Kum&f « VINGT CENTIMES
SÂMEBT 22 MAI 1926 - ?T ,20.27.1
:. Fomfatran (1869):
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
ABONNEMENTS:
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Fmaxcm 9$Caumvn ê3 > 23' ige
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zHB ~~N~t E~~StM~atiN~~ ~ss~mB~ ~SB~ ~t~H!~ ~t B~N
Fondateur* (1869) •
VICTOR HUGO -::-.
AUGUSTE VACQUERIÊ
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ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
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RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
33, - de Stea-abourcr, PA WIBOP
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES : -
Rédaction et Administration : Nord 24-90,24-91. - Après 10 henras du soir : Lome 04-36
TRIBUNE LIBRE
Une 1 Révolution
nationale -
t a » g ■ i.
J'avais ..dit ici même, il peut y avoir
ihuii jours, que la Révolution économi-
.que et sociale qui se produirait dans
toute l'Europe aurait un caractère na-
tiÓnal: Valois m'approuve. Cachin me
traite de bonapartiste et de bons es-
prits vont rèpélant que je suis un fas-
ciste de gauche.
•Muions, tant mieux.
Je me permettrai pourtant d'expli-
quer ici, une fois pour toutes, quel est
nôtrè point de départ et quelle est no-
tre méthode. Nous sommes des réalis-
tes, des positivistes, si l'on préfère.
Il y a en moi, je l'avoue, du médecin
qui ne croit pas aux maladies, mais qui
veut soulager des malades. Nous avons
repris le point de vue de Bacon et celui
de Descartes qui commencent par faire
table rase, qui se débarrassent ainsi des
coutumes, des préjugés, des croyances,
efc., et puis, qui utilisent Ilia seule réa-
tlité, lentement trouvée.
Bien que Français et républicains de,
naissance, nous avons donc fait table
rase de tout, et puis, nous avons re-
gardé autour de nous et nous avons
aperçu :
Un pays muni de frontières com-
prenant un certain sol, un certain nom-
bre d'habitants, des colonies, toute une
économie, et ce qui est plus important,
une langue, une culture, une tradition.
C'est un fait et que nous envisageons
comme fait et que Barbusse, Cachin et
Vaillant-Couturier n'ont pas le droit de
ne pas envisager comme fait. Et d'ail-
leurs, ils sont de notre avis, si bien que,
de temps en temps, je 'les traite de pa-
i4iûté$, âvec itftison.
; ^iffièiràisannemerit pour la Républi-
Ilt-:' >'
"Mêgfre raisonnement pour -li'E-tat éco-
nonuftue et social qui est capitaliste
et syndicaliste à la fois.
Qu'est-ce à dire ? Que tout doit tou-
jours demeurer ainsi ? La France a-
t-elie toujours existé ? Non, et donc elle
disparaîtra Mais ma famille aussi est
née et disparaîtra et cependant j'aime
ma famile. La République a-t-elle tou-
jours existé ? Non. Et donc elle
disparaîtra ; mais la loi des Douze Ta-
bles aussi a disparu et celles de Solon
et ëTles firent pourtant la grandeur1 de
aèux peuples.
Le capitalisme aussi disparaîtra pour
la même raison, et puis le syndicalis-
me, à leur tour, ou bien ils se transfor-
meront de façon à ce que l'on ne puisse
plus les reconnaître, comme tous les
Systèmes : (D'esclavage, le servage, etc.
N'empêche qu'en 1026, dans l'Europe
de 1026, il y a une France et un esprit
français, une République et un esprit
républicain, une combinaison sociale à
base de capitalisme et de syndicalisme
plus ou moins bien équilibrés et qui
Cherchent leur équilibre.
Qu'après cela nous voulions fonder
l'Europe, soit, mais en partant de la
France ; réformer la République soit,
mais en partant de Œa République <;
changer l'Etat social, soit, mais par une
évolution méthodique et raisonnée.
Jamais un royaliste, jamais un com-
muniste n'admettra cette série de pro-
positions ; c'est pourquoi nous ne som-
mes ni royalistes, ni communistes ;
Valois non plus, ne les admet pas, puis-
qu'il n'admet pas le « fait » républi-
cain. Le refus dé toute évolution de la
part de certains capitalistes, la volonté
d'avoir recours à une grève générale
destructive de illa part de certains socia-
listes, sont des états d'esprit analo-
gues. f-.\ :
Ce ne sont pas les nôtres.
Et l'on comprendra donc aisément
qu'ici, comme dans Paris-Phare (et
ij'ose dire que beaucoup ont, à ce point
de vue, les mêmes idées que nous, je
ne citerai que José Germain dans 'la
lVolonté) nous pensions que la Révo-
lution pacifique de demain se fera dans
:1e cadre national, ne puisse se faire que
dans le cadre national.
On peut concevoir, par conséquent,
que l'Europe est aujourd'hui une vaste
machine à vingt-cinq compartiments,
Jrès particuliers, et qui communiquent
eéanmoins les uns avec les autres. En
sorte que Œil') brassage des idées et des
ifaits doit être poursuivi, et d'une façon
particulière, dans chacun de ces com-
partiments, mais que l'influence des
masses, les unes sur les autres, de-
meure et même s'amplifiera au fur et
là mesuré que passeront les années,.
C'est ce qui fait que la Révolution
française, tout en étant française, eut
un caractère universel, comme le par-
lementarisme anglais, comme le com-
munisme, comme le marxisme, comme
le fascisme. Ce qui n'empêche que Par-
lement et Trade-Unions c'est de l'an-
glais, que marxisme c'est de l'aINe-
mand, fascisme de l'italien, bolchevis-
me du russe.
Nous avons, nous, un mot français
qui est celui de Révolution, avec un.,
tradition qui est celle de 89. Parlons
de là. L'Action française, qui me
trouve moins bon républicain que mon
ennemi intime, M. de Kerillis, (elle
veut djre moins anarchisant) me -rap-
pelle le mot du comte de, Chambord :
« Nous reprendrons ensemble le mou-
vement de 1789. » C'est toujours un
hommage. Il faut - prendre le mot
comme cela.
Pierre DOMINIQUE.
EDITORIAL
!A utour du franc
On m'assure que pour ré-
conforter le petit Franc, ses
médecins, nos « Maîtres
magnifiques », n'ont rien
trouvé de mieux que de
s'engueuler - je vous de-
mande pardon ! - à son
chevet. La scène est classique depuis
Molière ; é# sur ce point ces messieurs
observent la tradition.
Leur ire aurait éclaté à la suite d'un
très sage diagnostic de M. Raoul Péret.
« Nous sommes, aurait dit notre très
sympathique ministre des finances, en
état de guerre financière ; des mesures
de salut public s'imposent. Mais il n'y a
pas de salut public sans le consentement
unanime de la nation et sans la colla-
boration de tous les partis, dont les
chefs doivent participer aux responsabi-
lités de l'action. »
C'est parler d'or. - si l'on peut dire
— ou tout au moins parler raison, com-
me ne cesse de faire le Rappel.
A une crise nationale il n'est d'autre
remède qu'une thérapeutique, voire mê-
me une chirurgie nationale.
La France doit et peut se sauver elle-
même, à la condition que les Français
soient d'accord.
Or, c'est un trait incontestable de leur
tempérament qu'ils ne sont jamais meil-
leurs que lorsque les choses sont au pire.
Leur incomparable faculté de redresse-
ment s'exerce surtout dans les situations
les plus critiques. Gambetta - souvent
moins heureux obsérvateur — a pu dire
avec raison que les Français « savent
élever leurs âmes et leurs résolutions à
la hauteur des catastrophes ».
L'adversité qui déprimerait irrémédia-
blement tout autre peuple, exalte notre
courage et notre initiative.
Mais d'aussi puissants réflexes ne sont
pas déterminés sans une secousse pro-
fonde et une grande perturbation de l'or-
ganisme national.
Aussi le devoir élémentaire d'un gou-
vernement est-il de prévoir de telles cri-
ses afin de les prévenir.
Ce qui m'intrigue dans la situation du
petit Franc, c'est que ceux qui étaient
chargés de surveiller sa santé aient at-
tendu qu'il soit aussi gravement malade
pour commencer à le soigner. Je sais
bien que les docteurs « Tant mieux »
démontrent chaque jour qu'il a mille
raisons de n'être pas malade. J'en suis
fort aise ; encore faut-il qu'il n'ait pas
un mauvais prétexte pour mourir.
Je me méfie toujours des affirmations
catégoriques de la théorie, et des pré-
tendues certitudes scientifiques.
Autrefois, à Bouzey, dans je ne sais
quel département, une digue se rompit,
causant une grande catastrophe.
Une commission d'enquête — naturel-
lement — fut chargée d'en rechercher
les causes.
Elle était composée des ingénieurs les
plus fameux. Gardez-vous des X qui
raisonnent par A + B !
Ceux-ci démontrèrent dans leur rap-
port que « mathématiquement, la digue
ne devait pas se rompre » (sic).
Elle n'en avait pas moins crevé.
N'attendez pas que petit Franc soit
mort, ô nos « Maîtres magnifiques »,
pour nous prouver qu'il aurait dû, théo-
riquement, rester en vie !
Edmond du MESNIt:
EN POLOGNE
Pilsudski, candidat
à la Présidence
CI -..0
Les quatre partis de gauche
se prononcent pour lui
Varsovie, 21 mai. — Les quatre partis de
gauche, à savoir : socialistes, parti radical
paysan, parti radical (Wyzwolénie) et parti
du travail dont le chef est l'actuel président
du Conseil des ministres, M. Bartel, se sont
prononcés pour l'élection du maréchal PU-
sudski à la présidence de la République. Jus-
qu'ici, ce dernier n'a pas encore fait savoir
s'il permettra de poser sa candidature.
Les convocations sont envoyées
Les invitations à la session de l'Assemblée
nationale ont été envoyées aujourd'hui aux
députés et sénateurs.
Le siège de l'Assemblée nationale n'est pas
encore fixé ; les démocrates ont de nouveau
protesté contre le choix de Varsovie à la can-
didature du maréchal Pilsudski présentée
par les partis unifiés de gauche. Il est .gfb-,
bable que la droite opposera celle de l'ancien
président Woiciekowski, car Rataj a déclaré
qu'il ne briguerait pas les fonctions prési-
dentielles. ■. *
Le ministre de l'Intérieur, Mladziamowski,
estime que l'Assemblée nationale devrait,
adopter un compromis acceptable pour les
deux camps.
Le général Haller arrêté
Varsovie, 31 mai. — Le général Haller, an-
cien chef d'état-major, qui avait pris la di-
rection du mouvement contre-révolutionnaire,
a été mis en état d'arrestation par les troupes
du maréchal Pilsudski et emmené sous bonne
escorte à l'hôtel Bristol, où il est gardé à vue.
(Il ne s'agit pas du général Joseph Haller,
dont on a parlé tous ces jours, et qui se trouva
en Posnanie, mais du général Stanislas Hat-
ler, son frère.)
..-.-
L'ouverture du Congrès
de la Ligue de FEnseignement
Saint-Etienne, 21 mai. - Ce matin s'est
-'Ótt '1è42. Cooèrès de la Ligue de ren-
seignement, sôus la présidence de M. Fran-
çois Albert, sénateur, ancien ministre de
l'iostrtretiôn putoliqne, président de la ligue.
Autour de lui avaient pris place : 5ÎM-
SluJisse, président de la Ligue de l'Ensei-
gnement belge ; Brenier, sénateur de l'Isère ;
Ferdinand Faure, député de la Loire ; Ro-
ger, inspecteur général de l'enseignement ;
Bruno, inspecteur général de l'enseignement
technique.
31 fédérations étaient représentées par 150
délégués, à qui la plus cordiale bienvenue fut
(Ph. Henri Manuel.)
M. FRANÇOIS-ALBERT
souhaitée par M. Alfred Vernay, premier ad-
joint au maire. Puis, d'ans un rapport très
documenté, M. Sa'lzedo, secrétaire général de
(la ligue, rappela les travaux de celle-ci de-
puis le dernier congrès.
« La Ligue, qui fête aujourd'hui le soixan-
tième anniversaire de son existence, a donné
dit-il, suffisamment de preuves manifestes
de sa vitalité pour envisager avec confiance
l'avenir et se consacrer au vaste programme
de réalisations immédiates que le pays attend
d'elle.
« Au premier rang des préoccupations de
la Ligue, figure la question de l'égalité des
enfants devant l'instruction et la création
de conseils de l'école pour poursuivre son
but.
« La Ligue, conclut M. Sulzedo, doit, de
toute urgence, créer un organisme de propa-
gande pour faire aimer l'école laïque, qui
respecte toutes les croyances parce qu'elle
les ignore et n'aspire qu'à faire naître au
cœur de l'enfant l'amour de la paix. »
Après lui, M. François Albert définit d'un
mot la caractéristique de ce 32, congrès :
dénombrer les forces laïques en France.
L'après-midi fut consacré aux séances des
commissions.
Le plus urgent est de donner au dedans et
au dehors le sentiment qu'il y a quelqu'un à la
barre pour voir comprendre et faire ce qui s'ap-
pelle une politique, c'est-à-dire quelque chose
d'articulé et de suivi.
C.-J. GIGNOUX:
POUR LE REDRESSEMENT DU FRANC
La Banque de France va soutenir
l'action du Gouvernement
■■ >«< a .i
L'encaisse-or de notre grand établissement financier
participera a la défense du franc
—— >« < —
La reprise du franc
20 mai Hier
Livre : 162,15 154,50
Dollar : 33,38 31,80
Journée agitée et nerveuse, mais qui
s'est terminée sur une impression très
nette de détente.
La défense rationnelle du franc semble
maintenant en voie d'être fermement assu-
rée par une régularisation et une surveil-
lance constante du marché des changes.
Une banque de la place. la maison Lazard,
qui avait dirigé, en 1924, la contre-offeiv-
sive victorieuse en faveur du franc et
qui en août et septembre derniers, était
intervenue pour la régularisation du cours
de la Livre pendant Vémission de l'em-
prunt à garantie de change, vient d'être
officiellement chargée par le Gouverne-
ment de diriger techniquement ces opé-
rations' de défense monétaire. C'est grâce
au concours de la Banque de France que
ces opérations ., pourront être menées à
bien.
Les résultats de l'acticn ont été immé-
diats : la Livre a dû céder 10 points dans
la journée d'hier, ce qui portait à 25
points sa régression des trois derniers
jours.
Au début de la matinée, la Livre s'ins-
crivit à 161,40, pour s'avancer à 162,50
et revenir à midi à 158,175.
En séance, on touche le cours de 159,25,
pour fléchir, en clôture jusqu'à 154,50.
Cette reprise du franc s'est largement
accentuée après Bourse, à mesure que se
précisèrent les dispositions arrêtées par
le Gouvernement en vue d'enrayer la
hausse des devises anglaises et américai-
nes. C'est ainsi qu'on termine à 150,50
sur Vt l&fc'*<'•&&*** ■
Ainsi-qu'ils ■l'âtâiént «ieiàë
membres 4u gouvernement «ftït ténu un atm-
-reau Conseil des ministre, hier matin à
l'Elysée, sous la présidence de M. Gaston
Doumergue.
La délibération, commencée à 10 heures,
a pris fin à 11 h. 30.
Le communiqué remis à l'issue de ce Con-
seil est naturellement laconique :
M. Raoul Béret, ministre des Finances, a
fait connaître au Conseil que l'échéance du
20 mai, qui comportait le remboursement d'un
chiffre intportant de bons à court terme, avait
été couverte dans les conditions les plus sa-
tisfaisantes, que la situation de la Trésore.
rie était saine.
Le Conseil a ensuite continué l'examen de
la situation financière commencé hier et a
constaté l'heureux effet produit par les pre-
mières mesures déJ/J, prises que le Conseil a
confirmées et précisées.
M. Painlevé, ministre de la Guerre, a en,.
suite exposé le succès dès opérations militai-
res qui sont en cours au Maroc.
Les préoccupations du gouvernement
Suivant les renseignements que nous avons
recueillis, la majeure partie de la délibéra-
tion a été consacrée à l'examen des moyens
propres à relever le franc.
« L'impression, nous a-t-on dit à l'issue du
Conseil, est la certitude où est le gouverne.
ment de n'être plus gêné ni entravé dans son
effort de redressement du franc par aucune
considération intérieure ou extérieure à la
vie gouvernementale. -
« Les résolutions unanimes du cabinct ont
été inspirées par le souci d'éviter que la spé-
culation sur les changes ne s'aggravât d'une
spéculation sur les marchandises et par le
désir que les opérations sur le marché finan-
cier fussent menées assez vite pour empêcher
les opérations de hausse sur le marché écono-
mique. Les interventions qui ont été décidées
seront faites sous une forma continue, répé-
tée et constitueront■ un véritable « marte-
lage ». Dans ces conditions, il est évident que
les approvisionnements constitués en vu-i
d'une hausse éventuelle des prix entraine-
raient un risque que le commerce honnête, ou
simplement prévoyant, ne voudra pas assu-
mer. »
Une conférence à la présidence du Conseil
Après la délibération du Conseil, MM. Aris-
tide Briand et Raoul Péret se sont rendus au
ministère des Affaires étrangères où ils ont
longuement conféré avec M. Robineau, gou-
verneur de la Banque de France.
Quand il a quitté le Quai d'Orsay, M. Raoul
Péret nous a déclaré :
« L'accord entre le gouvernement et la
Banque de France n'a jamais été rompu, en
dépit de certaines insinuations.
« Nous avons discuté sur les voies et les
pioyens permettant d'intervenir efficacemenc
pour le redressement de notre devise.
« Nous envisageons des modalités nouvel-
les et, à cet effet,. les pourparlers sont en
bonne voie.
« Je puis vous assurer, a dit en terminant
le ministre des finances, que la Banque de
France est décidée à soutenir le gouverne-
ment jusqu'à la victoire du franc. »
L'accord est réalisé
L'après-midi, à 5 h. 30, une nouvelle confé-
rence a eu lieu à la présidence du conseil,
entre MM. Aristide Briand, Raoul Péret, Ro-
hineau et les régents de la Banque de France.
La discussion dura plusieurs heures. A l'is-
iKitè tJe J4 WSUôiéh, M. Raoul Péret à fait les
déclarations suivantes :
L'accord entre fe gouvernement et la Ban-
que .de France est réalisé.
Sans doute, il y a eu quelques difficultês
sur les modalités à employer pour le redres-
sement du franc, mais ces difficultés sont au-
jourd'hui aplanies.
Questionné ensuite au sujet de la baisse de
la livre, le ministre a ajouté :
C'est le résultat du jeu normal des opéra-
tions de change qui ont pris un aspecv nou-
veau, quand on 9 connu les décisions e les
mesures prises par le gouvernement. On t ait
arrivé, il est vrai, à l'extrême limite de la tsn-
sion des changes, tension que rien ne justi-
fiait, qui était purement fictive et qui ne cor-
respondait nullement à notre situation.
La situation enregistrée aujourd'hui est
d'autant plus appréciable que les moyens
d'action du gouvernement soqt encore intacts.
Il faut également noter que le redressement
en cours s'est produit sans que le gouverne-
ment ait eu besoin de faire appel à des con-
cours étrangers.
Nous avons le ferme espoir que ce mouve-
ment se continuera et même s'améliorera;
s'il y a de la fermeté dans les desseins et de
la continuité dans l'action, le franc se sau-
vera.
Sur l'accord qui a été réalisé, disons sim-
plement que F encaisse-or de la Banque de
France, qui atteint 3 milliards 700 millions,
viendra renforcer, le cas échéant, l'action de
la masse de manœuvre. Elle ■servira de garan-
tie aux opérations que le gouvernement comp-
te engager avec les établissements financierg
des places étrangères, notamment avec New.
York.
ii'i'iiïi'iii"iïïiiiiïïiï.i'iiiiiïïiïiïiïï,êïïÎÎiÎïïiïiÏÏi,iiiiïiÏÏÏÏëiïiïï'ïïii. 1..11 1'11111' 1'1 11111.1.111.11'" III" .,ii;'-.miiiiiiiïiTiiïlïiï,ïiiïi,ï ,1i,ïïïïïïrniiïïïïi
LES OPERATIONS AU MAROC
Notre avance se poursuit
..e
Fez,21 mai. — Voici le dernier communi-
qué officiel des opérations *-
Sur le front du groupement de Fez, la pro-
gression de la deuxième division a dépassé,
le 20 mai, une ligne à 12 kilomètres au Nord
de Sker. Nos partisans ont atteint les con-
fins des Ktama, débordant largement par le
Nord les fractions Ouest des Beni Zeroual.
Dans le groupement de Taza, le même
jour, la première division et la division ma-
rocaine ont consolidé les résultats obtenus
le 19 et ont progressé sur les pentes Est et
Ouest du Djebel Roufedi, ainsi qu'au Nord-
Ouest du Djebel Bou Zinelb. La progression
atteinte a été en plusieurs points de 5 ki-
lomètres. Nos partisans ont progressé chez
les Beni Amret, en direction de Bouhout.
La troisième division a poussé des élé-
ments à l'Ouest du Nkor, dans la région
du Timrsga. D'importantes fractions des Beni
buriagbel : les Aït Arrous, les Timergh, les
Ouled Abbo ont demandé à faire leur soumis-
sion.
A notre droite, la liaison a été réalisée en-
tre les troutpes espagnoles, venues d'Ai-dir
et d'Azib de Midar. Le front franco-estpagnol
est donc continu d'Ajdir à rOuergba,
L'action de nos partisans
Fez, 21 mai. — Sur le front de la première
division (groupement de Taza), les partisans
Marnissa d'Asmar ben Hamidou ont franchi
tout le massif du Roukdi, recueillant la sou-
mission dea Fissoulad Saïd Ikhlef. Continuant
leur progression, ils rencontrèrent vers le
Djebel Bou Saada les partisans Gheznaia du
caïd Merdiboli, avec lesquels ils continuèrent
leur route vers le Nord, sur Bouhout, à '15
kilomètres de Targuist.
Les soumissions acquises ont permis à nos
troupes régulières d'occuper la totalité du
Roukdi où elles avaient pris pied le 19 mai.
La fuite d'Abd el Krim
Toutes les hauteurs dominant Targuist, l'an-
cien quartier général riffain, sont entre nos
mains et Abd el Krim a dû s'enfuir à Souk-
ell-Arba de Spada, au nord-ouést.
L'agitateur aurait fait évacuer ses biens
sur le djebel d'El-Hommam où, avec ses fi-
dèles, il préparerait le premier centre de ré-
sistance, organisant un deuxième centre sur
le dje/bei de Tizighem, point culminant et
inaccessible de la chaîne riffaine.
Il serait protégé par les Djefballa et les And-
jeras.
M. Steeg à Fez
Fez, 21 mai..— L'arrivée de M. Steeg est
annoncée, .pour dimanche, à Fez. En raison
de la situation difficile dans laquelle se trou-
ve actuellement Abd el Krim, par suite de
l'occupation des beni Ouriaghel -et des symp-
tômes kie dissociation du bloc rififein, la pré-
sence de M. Steeg montre que le résident
général apporte une extrême attention à l'é-
volution des événements. -. - >
EN ANGLETERRE
Le conflit des mines
est sans issue
A leur tour, les propriétaires ont
repoussé le projet d'accord
Londres, 21 mai. — Les propriétaires dfe
mines de Grande-Bretagne ont fait connaîtra
aujourd'hui au premier ministre qu'il leur
était impossible d'accepter les propositions
qui leur avaient été faites en vue de mettre
fin à la grève des mineurs, qui dure depuis.
déjà trois semaines.
Les propriétaires sont en effet d'avis qu'il
n'y a qu'un seul moyen d'éviter que l'indus-
trie charbonnière travaille à perte, c'est de
rétablir la journée de huit lieuses dans les
mines, ce qui équivaudrait à une réduction
du salaire des mineurs d'environ 10 pour cpnt.
Les propriétaires sont aussi d'avis que
l'adoption des mesures législatives et admi-
nistratives que propose le gouvernement au-
rait comme effet inévitable de restreindra
les transactions et d'augmenter les difficultés
dans la réorganisation de toute l'industrie
charbonnière de Grande-Bretagne.
La grève des mines menace donc de se
prolonger indéfiniment, les, ouvriers ayant
déclaré : a Pas un centime de. réduction sur
nos salaires et pas une seconde de. plus de
travail. »
- D'autre part, je premier ministre s'étant
seulement contenté d'accuser réception de ia.
lettre des délégués mineurs lui faisant con-
naître que les ouvriers rejetaient ses. propo-
sitions, les membres du Comité exécutif de
la Fédération des mineurs et les délégués ds
tous les bassins miniers sont rentrés dans
leurs districts, non sans avoir, au pré&ia.ble.
voté une résolution dans laquelle ils .décla-
rent remercier vivement les mineurs russes
pour leur secours de 260.000 livres sterling.
Les intentions du gouvernement
C'est donc au gouvernement qu'il appar-
tient désormais de faire le premier geste vers
la réconciliation.
D'ailleurs, M. Baldwin n'a pas tardé à
annoncer son intention de répondre dès de-
main aux communications qu'il vient de re-
cevoir des représentants patronaux et ou-
vriers.
On a prêté hier à M. Baldwin Yintêlltion de'
vouloir régler la question au moyen J'une loi
qui contraindrait patrons et ouvriers à adop-
ter les mesuras qui ont été préconisées par
le gouvernement pour réorganiser ntte
,
Plusieurs des chefs d(g ouvriers ,tW;U
ont déçlàtë aujourd'hui que « S'il p; 1#
fantaisie au premier ministre de r,
une telle action, les mineurs refuseraient ca-
tégoriquement de reprendre lé travail. V
Les mineurs peuvent supporter
13 semaines de grève
D'ailleurs, dans un article publié aujour-
d'hui. dans une revue travailliste, M. Ramsay
MacDonald écrit que les mineurs disposent
actuellement de fonds suffisants pour ena.-
ger avec calme un arrêt du travail pendant
treize semaines.
D'autre part, tous les syndicats ouvriers de
Grande-Bretagne ont ouvert des listes de
souscriptions en faveur des mineurs. En 1921,
la grève générale des mines dura du 31 mars
au 28 juin.
LES FAITS ET LES IDEES
La stabilisation
du franc français
——— ot CI
Parmi les nombreux problèmes qui décou-
lent du grand problème financier mondial,
celui de la stabilisation monétaire est certai-
nement suivi avec le plus grand intérêt par
le public.
Depuis les grands industriels jusqu'aux tra-
vailleurs les plus modestes, eu passant par
les commerçants et les rentiers, gros et pe-
tits, chacun s'inquiète et s'efforce de prévoir
le sort de notre franc.
La monnaie, moyen d'échange et mesure
du travail acquis ou en puissance, doit, pour
justifier son usage, réaliser une fixité rela-
tive; or le public constate par le cours d;e la
livre sterling que cette mesure se rétrécit ou
se distend dans des proportions qui rendent
son emploi impossible pour la moindre prévi.
iou. -.
La stabilisation est devenue une. sorte d'ob-
session pour le public, on en parle partout et
tout le monde la désire.
Qu'entend-on par ce mot magique qui sem-
ble une expression technique mieux comprise
que les autres ?
Il semble à première vue que le cours de
la livre sterling oscillant entre 140 et 150 au
cours d'une année serait suffisant.
Ce serait une variation du quatorzième au
quinzième, soit 6 0/0 environ.
Et cela n'empêcherait nullement la possi-
bilité d'amélioration du cours du franc.
Comment obtenir ce résultat ?
Il faut distinguer entre deux sortes de sta,
bilisation; celle de l'intérieur à l'intérieur et
celle qui serait imposée de l'extérieur.
il va de soi qu'une puissance à. change ap-
prédé, possédant des réserves d'or, pourrait
-stabiliser le franc français rapidement, mais
à quel prix ?
Nécessairement il faudrait donner des ga-
ges et - non moins nécessairement payer le
service.
Il £ 'agit donc en ce qui nous concerne d'en-
visager seulement la première manière, la
plus difficile.
Or, on ne décrète .pas la stabilisation d'un
monnaie, l'expérience en a été-faite; il faut
y parvenir par des mesures appropriées.
Les mesures à prendre sont connues pour
la plupairt. elles doivent rencontrer l'adhésion
du public. Il faut donc de toute nécessité les
lui faire connaître afin de rencontrer son
approbation et d'obtenir son concours.
L'approbation du public est non seulement
un gros appoint matériel dans l'application
d'un programme de stabilisation mnis elle
joue très fortement sur le facteur psychologi-
que, que vous dénommiez ce dernier : crédit
on confiance. - -
Disons aussi que la stabilisation du franc
tê Kum&f « VINGT CENTIMES
SÂMEBT 22 MAI 1926 - ?T ,20.27.1
:. Fomfatran (1869):
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIB
ABONNEMENTS:
bu me* enbm
8m 40* 91* II-
Fmaxcm 9$Caumvn ê3 > 23' ige
Emxsn » » 1. 30 »
Àdrestir tout*» les eommutUeattaai
aa Directeur
~Btt iNBBTBN ~~M~B~M ~BBN~ tBB~BB~ tBBf~tt~ ttttttt NBNP*
zHB ~~N~t E~~StM~atiN~~ ~ss~mB~ ~SB~ ~t~H!~ ~t B~N
Fondateur* (1869) •
VICTOR HUGO -::-.
AUGUSTE VACQUERIÊ
POUR LA PUBLICITÉ, S'ADRESSER
AUX BUREAUX DU JOURNAL
ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
33, - de Stea-abourcr, PA WIBOP
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES : -
Rédaction et Administration : Nord 24-90,24-91. - Après 10 henras du soir : Lome 04-36
TRIBUNE LIBRE
Une 1 Révolution
nationale -
t a » g ■ i.
J'avais ..dit ici même, il peut y avoir
ihuii jours, que la Révolution économi-
.que et sociale qui se produirait dans
toute l'Europe aurait un caractère na-
tiÓnal: Valois m'approuve. Cachin me
traite de bonapartiste et de bons es-
prits vont rèpélant que je suis un fas-
ciste de gauche.
•Muions, tant mieux.
Je me permettrai pourtant d'expli-
quer ici, une fois pour toutes, quel est
nôtrè point de départ et quelle est no-
tre méthode. Nous sommes des réalis-
tes, des positivistes, si l'on préfère.
Il y a en moi, je l'avoue, du médecin
qui ne croit pas aux maladies, mais qui
veut soulager des malades. Nous avons
repris le point de vue de Bacon et celui
de Descartes qui commencent par faire
table rase, qui se débarrassent ainsi des
coutumes, des préjugés, des croyances,
efc., et puis, qui utilisent Ilia seule réa-
tlité, lentement trouvée.
Bien que Français et républicains de,
naissance, nous avons donc fait table
rase de tout, et puis, nous avons re-
gardé autour de nous et nous avons
aperçu :
Un pays muni de frontières com-
prenant un certain sol, un certain nom-
bre d'habitants, des colonies, toute une
économie, et ce qui est plus important,
une langue, une culture, une tradition.
C'est un fait et que nous envisageons
comme fait et que Barbusse, Cachin et
Vaillant-Couturier n'ont pas le droit de
ne pas envisager comme fait. Et d'ail-
leurs, ils sont de notre avis, si bien que,
de temps en temps, je 'les traite de pa-
i4iûté$, âvec itftison.
; ^iffièiràisannemerit pour la Républi-
Ilt-:' >'
"Mêgfre raisonnement pour -li'E-tat éco-
nonuftue et social qui est capitaliste
et syndicaliste à la fois.
Qu'est-ce à dire ? Que tout doit tou-
jours demeurer ainsi ? La France a-
t-elie toujours existé ? Non, et donc elle
disparaîtra Mais ma famille aussi est
née et disparaîtra et cependant j'aime
ma famile. La République a-t-elle tou-
jours existé ? Non. Et donc elle
disparaîtra ; mais la loi des Douze Ta-
bles aussi a disparu et celles de Solon
et ëTles firent pourtant la grandeur1 de
aèux peuples.
Le capitalisme aussi disparaîtra pour
la même raison, et puis le syndicalis-
me, à leur tour, ou bien ils se transfor-
meront de façon à ce que l'on ne puisse
plus les reconnaître, comme tous les
Systèmes : (D'esclavage, le servage, etc.
N'empêche qu'en 1026, dans l'Europe
de 1026, il y a une France et un esprit
français, une République et un esprit
républicain, une combinaison sociale à
base de capitalisme et de syndicalisme
plus ou moins bien équilibrés et qui
Cherchent leur équilibre.
Qu'après cela nous voulions fonder
l'Europe, soit, mais en partant de la
France ; réformer la République soit,
mais en partant de Œa République <;
changer l'Etat social, soit, mais par une
évolution méthodique et raisonnée.
Jamais un royaliste, jamais un com-
muniste n'admettra cette série de pro-
positions ; c'est pourquoi nous ne som-
mes ni royalistes, ni communistes ;
Valois non plus, ne les admet pas, puis-
qu'il n'admet pas le « fait » républi-
cain. Le refus dé toute évolution de la
part de certains capitalistes, la volonté
d'avoir recours à une grève générale
destructive de illa part de certains socia-
listes, sont des états d'esprit analo-
gues. f-.\ :
Ce ne sont pas les nôtres.
Et l'on comprendra donc aisément
qu'ici, comme dans Paris-Phare (et
ij'ose dire que beaucoup ont, à ce point
de vue, les mêmes idées que nous, je
ne citerai que José Germain dans 'la
lVolonté) nous pensions que la Révo-
lution pacifique de demain se fera dans
:1e cadre national, ne puisse se faire que
dans le cadre national.
On peut concevoir, par conséquent,
que l'Europe est aujourd'hui une vaste
machine à vingt-cinq compartiments,
Jrès particuliers, et qui communiquent
eéanmoins les uns avec les autres. En
sorte que Œil') brassage des idées et des
ifaits doit être poursuivi, et d'une façon
particulière, dans chacun de ces com-
partiments, mais que l'influence des
masses, les unes sur les autres, de-
meure et même s'amplifiera au fur et
là mesuré que passeront les années,.
C'est ce qui fait que la Révolution
française, tout en étant française, eut
un caractère universel, comme le par-
lementarisme anglais, comme le com-
munisme, comme le marxisme, comme
le fascisme. Ce qui n'empêche que Par-
lement et Trade-Unions c'est de l'an-
glais, que marxisme c'est de l'aINe-
mand, fascisme de l'italien, bolchevis-
me du russe.
Nous avons, nous, un mot français
qui est celui de Révolution, avec un.,
tradition qui est celle de 89. Parlons
de là. L'Action française, qui me
trouve moins bon républicain que mon
ennemi intime, M. de Kerillis, (elle
veut djre moins anarchisant) me -rap-
pelle le mot du comte de, Chambord :
« Nous reprendrons ensemble le mou-
vement de 1789. » C'est toujours un
hommage. Il faut - prendre le mot
comme cela.
Pierre DOMINIQUE.
EDITORIAL
!A utour du franc
On m'assure que pour ré-
conforter le petit Franc, ses
médecins, nos « Maîtres
magnifiques », n'ont rien
trouvé de mieux que de
s'engueuler - je vous de-
mande pardon ! - à son
chevet. La scène est classique depuis
Molière ; é# sur ce point ces messieurs
observent la tradition.
Leur ire aurait éclaté à la suite d'un
très sage diagnostic de M. Raoul Péret.
« Nous sommes, aurait dit notre très
sympathique ministre des finances, en
état de guerre financière ; des mesures
de salut public s'imposent. Mais il n'y a
pas de salut public sans le consentement
unanime de la nation et sans la colla-
boration de tous les partis, dont les
chefs doivent participer aux responsabi-
lités de l'action. »
C'est parler d'or. - si l'on peut dire
— ou tout au moins parler raison, com-
me ne cesse de faire le Rappel.
A une crise nationale il n'est d'autre
remède qu'une thérapeutique, voire mê-
me une chirurgie nationale.
La France doit et peut se sauver elle-
même, à la condition que les Français
soient d'accord.
Or, c'est un trait incontestable de leur
tempérament qu'ils ne sont jamais meil-
leurs que lorsque les choses sont au pire.
Leur incomparable faculté de redresse-
ment s'exerce surtout dans les situations
les plus critiques. Gambetta - souvent
moins heureux obsérvateur — a pu dire
avec raison que les Français « savent
élever leurs âmes et leurs résolutions à
la hauteur des catastrophes ».
L'adversité qui déprimerait irrémédia-
blement tout autre peuple, exalte notre
courage et notre initiative.
Mais d'aussi puissants réflexes ne sont
pas déterminés sans une secousse pro-
fonde et une grande perturbation de l'or-
ganisme national.
Aussi le devoir élémentaire d'un gou-
vernement est-il de prévoir de telles cri-
ses afin de les prévenir.
Ce qui m'intrigue dans la situation du
petit Franc, c'est que ceux qui étaient
chargés de surveiller sa santé aient at-
tendu qu'il soit aussi gravement malade
pour commencer à le soigner. Je sais
bien que les docteurs « Tant mieux »
démontrent chaque jour qu'il a mille
raisons de n'être pas malade. J'en suis
fort aise ; encore faut-il qu'il n'ait pas
un mauvais prétexte pour mourir.
Je me méfie toujours des affirmations
catégoriques de la théorie, et des pré-
tendues certitudes scientifiques.
Autrefois, à Bouzey, dans je ne sais
quel département, une digue se rompit,
causant une grande catastrophe.
Une commission d'enquête — naturel-
lement — fut chargée d'en rechercher
les causes.
Elle était composée des ingénieurs les
plus fameux. Gardez-vous des X qui
raisonnent par A + B !
Ceux-ci démontrèrent dans leur rap-
port que « mathématiquement, la digue
ne devait pas se rompre » (sic).
Elle n'en avait pas moins crevé.
N'attendez pas que petit Franc soit
mort, ô nos « Maîtres magnifiques »,
pour nous prouver qu'il aurait dû, théo-
riquement, rester en vie !
Edmond du MESNIt:
EN POLOGNE
Pilsudski, candidat
à la Présidence
CI -..0
Les quatre partis de gauche
se prononcent pour lui
Varsovie, 21 mai. — Les quatre partis de
gauche, à savoir : socialistes, parti radical
paysan, parti radical (Wyzwolénie) et parti
du travail dont le chef est l'actuel président
du Conseil des ministres, M. Bartel, se sont
prononcés pour l'élection du maréchal PU-
sudski à la présidence de la République. Jus-
qu'ici, ce dernier n'a pas encore fait savoir
s'il permettra de poser sa candidature.
Les convocations sont envoyées
Les invitations à la session de l'Assemblée
nationale ont été envoyées aujourd'hui aux
députés et sénateurs.
Le siège de l'Assemblée nationale n'est pas
encore fixé ; les démocrates ont de nouveau
protesté contre le choix de Varsovie à la can-
didature du maréchal Pilsudski présentée
par les partis unifiés de gauche. Il est .gfb-,
bable que la droite opposera celle de l'ancien
président Woiciekowski, car Rataj a déclaré
qu'il ne briguerait pas les fonctions prési-
dentielles. ■. *
Le ministre de l'Intérieur, Mladziamowski,
estime que l'Assemblée nationale devrait,
adopter un compromis acceptable pour les
deux camps.
Le général Haller arrêté
Varsovie, 31 mai. — Le général Haller, an-
cien chef d'état-major, qui avait pris la di-
rection du mouvement contre-révolutionnaire,
a été mis en état d'arrestation par les troupes
du maréchal Pilsudski et emmené sous bonne
escorte à l'hôtel Bristol, où il est gardé à vue.
(Il ne s'agit pas du général Joseph Haller,
dont on a parlé tous ces jours, et qui se trouva
en Posnanie, mais du général Stanislas Hat-
ler, son frère.)
..-.-
L'ouverture du Congrès
de la Ligue de FEnseignement
Saint-Etienne, 21 mai. - Ce matin s'est
-'Ótt '1è42. Cooèrès de la Ligue de ren-
seignement, sôus la présidence de M. Fran-
çois Albert, sénateur, ancien ministre de
l'iostrtretiôn putoliqne, président de la ligue.
Autour de lui avaient pris place : 5ÎM-
SluJisse, président de la Ligue de l'Ensei-
gnement belge ; Brenier, sénateur de l'Isère ;
Ferdinand Faure, député de la Loire ; Ro-
ger, inspecteur général de l'enseignement ;
Bruno, inspecteur général de l'enseignement
technique.
31 fédérations étaient représentées par 150
délégués, à qui la plus cordiale bienvenue fut
(Ph. Henri Manuel.)
M. FRANÇOIS-ALBERT
souhaitée par M. Alfred Vernay, premier ad-
joint au maire. Puis, d'ans un rapport très
documenté, M. Sa'lzedo, secrétaire général de
(la ligue, rappela les travaux de celle-ci de-
puis le dernier congrès.
« La Ligue, qui fête aujourd'hui le soixan-
tième anniversaire de son existence, a donné
dit-il, suffisamment de preuves manifestes
de sa vitalité pour envisager avec confiance
l'avenir et se consacrer au vaste programme
de réalisations immédiates que le pays attend
d'elle.
« Au premier rang des préoccupations de
la Ligue, figure la question de l'égalité des
enfants devant l'instruction et la création
de conseils de l'école pour poursuivre son
but.
« La Ligue, conclut M. Sulzedo, doit, de
toute urgence, créer un organisme de propa-
gande pour faire aimer l'école laïque, qui
respecte toutes les croyances parce qu'elle
les ignore et n'aspire qu'à faire naître au
cœur de l'enfant l'amour de la paix. »
Après lui, M. François Albert définit d'un
mot la caractéristique de ce 32, congrès :
dénombrer les forces laïques en France.
L'après-midi fut consacré aux séances des
commissions.
Le plus urgent est de donner au dedans et
au dehors le sentiment qu'il y a quelqu'un à la
barre pour voir comprendre et faire ce qui s'ap-
pelle une politique, c'est-à-dire quelque chose
d'articulé et de suivi.
C.-J. GIGNOUX:
POUR LE REDRESSEMENT DU FRANC
La Banque de France va soutenir
l'action du Gouvernement
■■ >«< a .i
L'encaisse-or de notre grand établissement financier
participera a la défense du franc
—— >« < —
La reprise du franc
20 mai Hier
Livre : 162,15 154,50
Dollar : 33,38 31,80
Journée agitée et nerveuse, mais qui
s'est terminée sur une impression très
nette de détente.
La défense rationnelle du franc semble
maintenant en voie d'être fermement assu-
rée par une régularisation et une surveil-
lance constante du marché des changes.
Une banque de la place. la maison Lazard,
qui avait dirigé, en 1924, la contre-offeiv-
sive victorieuse en faveur du franc et
qui en août et septembre derniers, était
intervenue pour la régularisation du cours
de la Livre pendant Vémission de l'em-
prunt à garantie de change, vient d'être
officiellement chargée par le Gouverne-
ment de diriger techniquement ces opé-
rations' de défense monétaire. C'est grâce
au concours de la Banque de France que
ces opérations ., pourront être menées à
bien.
Les résultats de l'acticn ont été immé-
diats : la Livre a dû céder 10 points dans
la journée d'hier, ce qui portait à 25
points sa régression des trois derniers
jours.
Au début de la matinée, la Livre s'ins-
crivit à 161,40, pour s'avancer à 162,50
et revenir à midi à 158,175.
En séance, on touche le cours de 159,25,
pour fléchir, en clôture jusqu'à 154,50.
Cette reprise du franc s'est largement
accentuée après Bourse, à mesure que se
précisèrent les dispositions arrêtées par
le Gouvernement en vue d'enrayer la
hausse des devises anglaises et américai-
nes. C'est ainsi qu'on termine à 150,50
sur Vt l&fc'*<'•&&*** ■
Ainsi-qu'ils ■l'âtâiént «ieiàë
membres 4u gouvernement «ftït ténu un atm-
-reau Conseil des ministre, hier matin à
l'Elysée, sous la présidence de M. Gaston
Doumergue.
La délibération, commencée à 10 heures,
a pris fin à 11 h. 30.
Le communiqué remis à l'issue de ce Con-
seil est naturellement laconique :
M. Raoul Béret, ministre des Finances, a
fait connaître au Conseil que l'échéance du
20 mai, qui comportait le remboursement d'un
chiffre intportant de bons à court terme, avait
été couverte dans les conditions les plus sa-
tisfaisantes, que la situation de la Trésore.
rie était saine.
Le Conseil a ensuite continué l'examen de
la situation financière commencé hier et a
constaté l'heureux effet produit par les pre-
mières mesures déJ/J, prises que le Conseil a
confirmées et précisées.
M. Painlevé, ministre de la Guerre, a en,.
suite exposé le succès dès opérations militai-
res qui sont en cours au Maroc.
Les préoccupations du gouvernement
Suivant les renseignements que nous avons
recueillis, la majeure partie de la délibéra-
tion a été consacrée à l'examen des moyens
propres à relever le franc.
« L'impression, nous a-t-on dit à l'issue du
Conseil, est la certitude où est le gouverne.
ment de n'être plus gêné ni entravé dans son
effort de redressement du franc par aucune
considération intérieure ou extérieure à la
vie gouvernementale. -
« Les résolutions unanimes du cabinct ont
été inspirées par le souci d'éviter que la spé-
culation sur les changes ne s'aggravât d'une
spéculation sur les marchandises et par le
désir que les opérations sur le marché finan-
cier fussent menées assez vite pour empêcher
les opérations de hausse sur le marché écono-
mique. Les interventions qui ont été décidées
seront faites sous une forma continue, répé-
tée et constitueront■ un véritable « marte-
lage ». Dans ces conditions, il est évident que
les approvisionnements constitués en vu-i
d'une hausse éventuelle des prix entraine-
raient un risque que le commerce honnête, ou
simplement prévoyant, ne voudra pas assu-
mer. »
Une conférence à la présidence du Conseil
Après la délibération du Conseil, MM. Aris-
tide Briand et Raoul Péret se sont rendus au
ministère des Affaires étrangères où ils ont
longuement conféré avec M. Robineau, gou-
verneur de la Banque de France.
Quand il a quitté le Quai d'Orsay, M. Raoul
Péret nous a déclaré :
« L'accord entre le gouvernement et la
Banque de France n'a jamais été rompu, en
dépit de certaines insinuations.
« Nous avons discuté sur les voies et les
pioyens permettant d'intervenir efficacemenc
pour le redressement de notre devise.
« Nous envisageons des modalités nouvel-
les et, à cet effet,. les pourparlers sont en
bonne voie.
« Je puis vous assurer, a dit en terminant
le ministre des finances, que la Banque de
France est décidée à soutenir le gouverne-
ment jusqu'à la victoire du franc. »
L'accord est réalisé
L'après-midi, à 5 h. 30, une nouvelle confé-
rence a eu lieu à la présidence du conseil,
entre MM. Aristide Briand, Raoul Péret, Ro-
hineau et les régents de la Banque de France.
La discussion dura plusieurs heures. A l'is-
iKitè tJe J4 WSUôiéh, M. Raoul Péret à fait les
déclarations suivantes :
L'accord entre fe gouvernement et la Ban-
que .de France est réalisé.
Sans doute, il y a eu quelques difficultês
sur les modalités à employer pour le redres-
sement du franc, mais ces difficultés sont au-
jourd'hui aplanies.
Questionné ensuite au sujet de la baisse de
la livre, le ministre a ajouté :
C'est le résultat du jeu normal des opéra-
tions de change qui ont pris un aspecv nou-
veau, quand on 9 connu les décisions e les
mesures prises par le gouvernement. On t ait
arrivé, il est vrai, à l'extrême limite de la tsn-
sion des changes, tension que rien ne justi-
fiait, qui était purement fictive et qui ne cor-
respondait nullement à notre situation.
La situation enregistrée aujourd'hui est
d'autant plus appréciable que les moyens
d'action du gouvernement soqt encore intacts.
Il faut également noter que le redressement
en cours s'est produit sans que le gouverne-
ment ait eu besoin de faire appel à des con-
cours étrangers.
Nous avons le ferme espoir que ce mouve-
ment se continuera et même s'améliorera;
s'il y a de la fermeté dans les desseins et de
la continuité dans l'action, le franc se sau-
vera.
Sur l'accord qui a été réalisé, disons sim-
plement que F encaisse-or de la Banque de
France, qui atteint 3 milliards 700 millions,
viendra renforcer, le cas échéant, l'action de
la masse de manœuvre. Elle ■servira de garan-
tie aux opérations que le gouvernement comp-
te engager avec les établissements financierg
des places étrangères, notamment avec New.
York.
ii'i'iiïi'iii"iïïiiiiïïiï.i'iiiiiïïiïiïiïï,êïïÎÎiÎïïiïiÏÏi,iiiiïiÏÏÏÏëiïiïï'ïïii. 1..11 1'11111' 1'1 11111.1.111.11'" III" .,ii;'-.miiiiiiiïiTiiïlïiï,ïiiïi,ï ,1i,ïïïïïïrniiïïïïi
LES OPERATIONS AU MAROC
Notre avance se poursuit
..e
Fez,21 mai. — Voici le dernier communi-
qué officiel des opérations *-
Sur le front du groupement de Fez, la pro-
gression de la deuxième division a dépassé,
le 20 mai, une ligne à 12 kilomètres au Nord
de Sker. Nos partisans ont atteint les con-
fins des Ktama, débordant largement par le
Nord les fractions Ouest des Beni Zeroual.
Dans le groupement de Taza, le même
jour, la première division et la division ma-
rocaine ont consolidé les résultats obtenus
le 19 et ont progressé sur les pentes Est et
Ouest du Djebel Roufedi, ainsi qu'au Nord-
Ouest du Djebel Bou Zinelb. La progression
atteinte a été en plusieurs points de 5 ki-
lomètres. Nos partisans ont progressé chez
les Beni Amret, en direction de Bouhout.
La troisième division a poussé des élé-
ments à l'Ouest du Nkor, dans la région
du Timrsga. D'importantes fractions des Beni
buriagbel : les Aït Arrous, les Timergh, les
Ouled Abbo ont demandé à faire leur soumis-
sion.
A notre droite, la liaison a été réalisée en-
tre les troutpes espagnoles, venues d'Ai-dir
et d'Azib de Midar. Le front franco-estpagnol
est donc continu d'Ajdir à rOuergba,
L'action de nos partisans
Fez, 21 mai. — Sur le front de la première
division (groupement de Taza), les partisans
Marnissa d'Asmar ben Hamidou ont franchi
tout le massif du Roukdi, recueillant la sou-
mission dea Fissoulad Saïd Ikhlef. Continuant
leur progression, ils rencontrèrent vers le
Djebel Bou Saada les partisans Gheznaia du
caïd Merdiboli, avec lesquels ils continuèrent
leur route vers le Nord, sur Bouhout, à '15
kilomètres de Targuist.
Les soumissions acquises ont permis à nos
troupes régulières d'occuper la totalité du
Roukdi où elles avaient pris pied le 19 mai.
La fuite d'Abd el Krim
Toutes les hauteurs dominant Targuist, l'an-
cien quartier général riffain, sont entre nos
mains et Abd el Krim a dû s'enfuir à Souk-
ell-Arba de Spada, au nord-ouést.
L'agitateur aurait fait évacuer ses biens
sur le djebel d'El-Hommam où, avec ses fi-
dèles, il préparerait le premier centre de ré-
sistance, organisant un deuxième centre sur
le dje/bei de Tizighem, point culminant et
inaccessible de la chaîne riffaine.
Il serait protégé par les Djefballa et les And-
jeras.
M. Steeg à Fez
Fez, 21 mai..— L'arrivée de M. Steeg est
annoncée, .pour dimanche, à Fez. En raison
de la situation difficile dans laquelle se trou-
ve actuellement Abd el Krim, par suite de
l'occupation des beni Ouriaghel -et des symp-
tômes kie dissociation du bloc rififein, la pré-
sence de M. Steeg montre que le résident
général apporte une extrême attention à l'é-
volution des événements. -. - >
EN ANGLETERRE
Le conflit des mines
est sans issue
A leur tour, les propriétaires ont
repoussé le projet d'accord
Londres, 21 mai. — Les propriétaires dfe
mines de Grande-Bretagne ont fait connaîtra
aujourd'hui au premier ministre qu'il leur
était impossible d'accepter les propositions
qui leur avaient été faites en vue de mettre
fin à la grève des mineurs, qui dure depuis.
déjà trois semaines.
Les propriétaires sont en effet d'avis qu'il
n'y a qu'un seul moyen d'éviter que l'indus-
trie charbonnière travaille à perte, c'est de
rétablir la journée de huit lieuses dans les
mines, ce qui équivaudrait à une réduction
du salaire des mineurs d'environ 10 pour cpnt.
Les propriétaires sont aussi d'avis que
l'adoption des mesures législatives et admi-
nistratives que propose le gouvernement au-
rait comme effet inévitable de restreindra
les transactions et d'augmenter les difficultés
dans la réorganisation de toute l'industrie
charbonnière de Grande-Bretagne.
La grève des mines menace donc de se
prolonger indéfiniment, les, ouvriers ayant
déclaré : a Pas un centime de. réduction sur
nos salaires et pas une seconde de. plus de
travail. »
- D'autre part, je premier ministre s'étant
seulement contenté d'accuser réception de ia.
lettre des délégués mineurs lui faisant con-
naître que les ouvriers rejetaient ses. propo-
sitions, les membres du Comité exécutif de
la Fédération des mineurs et les délégués ds
tous les bassins miniers sont rentrés dans
leurs districts, non sans avoir, au pré&ia.ble.
voté une résolution dans laquelle ils .décla-
rent remercier vivement les mineurs russes
pour leur secours de 260.000 livres sterling.
Les intentions du gouvernement
C'est donc au gouvernement qu'il appar-
tient désormais de faire le premier geste vers
la réconciliation.
D'ailleurs, M. Baldwin n'a pas tardé à
annoncer son intention de répondre dès de-
main aux communications qu'il vient de re-
cevoir des représentants patronaux et ou-
vriers.
On a prêté hier à M. Baldwin Yintêlltion de'
vouloir régler la question au moyen J'une loi
qui contraindrait patrons et ouvriers à adop-
ter les mesuras qui ont été préconisées par
le gouvernement pour réorganiser ntte
,
Plusieurs des chefs d(g ouvriers ,tW;U
ont déçlàtë aujourd'hui que « S'il p; 1#
fantaisie au premier ministre de r,
une telle action, les mineurs refuseraient ca-
tégoriquement de reprendre lé travail. V
Les mineurs peuvent supporter
13 semaines de grève
D'ailleurs, dans un article publié aujour-
d'hui. dans une revue travailliste, M. Ramsay
MacDonald écrit que les mineurs disposent
actuellement de fonds suffisants pour ena.-
ger avec calme un arrêt du travail pendant
treize semaines.
D'autre part, tous les syndicats ouvriers de
Grande-Bretagne ont ouvert des listes de
souscriptions en faveur des mineurs. En 1921,
la grève générale des mines dura du 31 mars
au 28 juin.
LES FAITS ET LES IDEES
La stabilisation
du franc français
——— ot CI
Parmi les nombreux problèmes qui décou-
lent du grand problème financier mondial,
celui de la stabilisation monétaire est certai-
nement suivi avec le plus grand intérêt par
le public.
Depuis les grands industriels jusqu'aux tra-
vailleurs les plus modestes, eu passant par
les commerçants et les rentiers, gros et pe-
tits, chacun s'inquiète et s'efforce de prévoir
le sort de notre franc.
La monnaie, moyen d'échange et mesure
du travail acquis ou en puissance, doit, pour
justifier son usage, réaliser une fixité rela-
tive; or le public constate par le cours d;e la
livre sterling que cette mesure se rétrécit ou
se distend dans des proportions qui rendent
son emploi impossible pour la moindre prévi.
iou. -.
La stabilisation est devenue une. sorte d'ob-
session pour le public, on en parle partout et
tout le monde la désire.
Qu'entend-on par ce mot magique qui sem-
ble une expression technique mieux comprise
que les autres ?
Il semble à première vue que le cours de
la livre sterling oscillant entre 140 et 150 au
cours d'une année serait suffisant.
Ce serait une variation du quatorzième au
quinzième, soit 6 0/0 environ.
Et cela n'empêcherait nullement la possi-
bilité d'amélioration du cours du franc.
Comment obtenir ce résultat ?
Il faut distinguer entre deux sortes de sta,
bilisation; celle de l'intérieur à l'intérieur et
celle qui serait imposée de l'extérieur.
il va de soi qu'une puissance à. change ap-
prédé, possédant des réserves d'or, pourrait
-stabiliser le franc français rapidement, mais
à quel prix ?
Nécessairement il faudrait donner des ga-
ges et - non moins nécessairement payer le
service.
Il £ 'agit donc en ce qui nous concerne d'en-
visager seulement la première manière, la
plus difficile.
Or, on ne décrète .pas la stabilisation d'un
monnaie, l'expérience en a été-faite; il faut
y parvenir par des mesures appropriées.
Les mesures à prendre sont connues pour
la plupairt. elles doivent rencontrer l'adhésion
du public. Il faut donc de toute nécessité les
lui faire connaître afin de rencontrer son
approbation et d'obtenir son concours.
L'approbation du public est non seulement
un gros appoint matériel dans l'application
d'un programme de stabilisation mnis elle
joue très fortement sur le facteur psychologi-
que, que vous dénommiez ce dernier : crédit
on confiance. - -
Disons aussi que la stabilisation du franc
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