Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-15
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1926 15 mai 1926
Description : 1926/05/15 (N20266). 1926/05/15 (N20266).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
-- 26 FLOREAL, AN 1Î4. — N° 20266
XJ» Wualr» i VWOT OarmCM
SAMEDI 15 MAI 1926. — N* 2026t
_h Fondateurs (1869):
VICTOR HUGO.'
AUGUSTE V ACQUERII
ABONNEMENTS: ":.
la osa* tmmm
SBOTB & S^CV-OISB 40' 91* II*
FIURCB h Coiomis 4B > 29* t..
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Âdreutr teutts las commaMieatiêài
au Directeur
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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TRIBUNE LIBRE
n Il
Interview de M. le Ministre
de l'Agriculture
De..
Un de nos grands ponfrères agrico-
les, do l'Echo dit Sol, est allé interviewer
5e nouveau ministre de l'agriculture, M.
François Binet, député de la Creuse.
Rue de Varenne, les ministres se sui-
vent, mais ne se ressemblent pas.
M. Jean Durand, ancien ministre de
d'agriculture, aujourd'hui ministre de
fintérieur, recevait, lui aussi, les jour-
nalistes avec la plus grande cordialité.
Mais, quand on l'interrogeait sur ses
projets, il savait éviter les questions
brûlantes et faire comprendre qu'il ré-
servait la primeur de ses déclarations
jaux deux Chambres.
Il enrobait son refus de parler de
(nots si aimables, sa figure s'éclairait
d'un si fin sourire que chacun se reti-
rait enchanté Quand. même de l'accueil
reCtl.
(Le ministre de Tagricultuve se dou-
blait d'un fin diplomate.
M. François Binet se prête plus vo-
lontiers à l'interview.
, « IQn ministère restera un ministère
technique », a-t-il dit. Nous nous en
jouissons, en tant que paysan, car
certains quotidiens, sans doute mal
renseignés, avaient annoncé que l'en-
trée de M. Binet au ministère- de l'agri-
jculture était le résultat d'un savant
dosage politique, d'un de ces dosages
mii compte-gouttes auquel excelle la
ïffiiam experte de M. Aristide Briand.
Avec notre franchise habituelle, nous
Héclarons que la politique n'a rien à
faoir rue de. Varenne ; elle n'a rien à
flroir avec l'agriculture. Elle ne sert qu'à
diviser les terriens, à les dresser les
uns contre les autres ; elle est souvent
là pour s'ôpposr aux mesures de dé-
lfense agricole les plus justes.
Elle 'paralysc' toute action féconde
feussi bien au village que dans le can-
ton et dans le département.
* ; Félicitons, sans réserve, M. François
itéipet d'e' ne vouloir être qu'un technl-
èiftfl. Sous sa direction, le ministère de
l'agriculture sera « le ministère ïîè' ta:
production animale et végélaJe" c'est-
ja^BWS' V8 grand service chargé du ravi-
taillement du pays en denrées alimen-
taires de première nécessité : blé, vin,
lait, viande, légumes, que nous devons
nous efforcer d'obtenir en quantités
Suffisantes pour nos besoins ».
M. François Binet continuera la po-
litique d'intensification de l'emploi des
engrais, là politique d'encouragement
là la production du blé, et la politique
forestière de reboisement.
Tout cela est fort. bien. Personne ne
'inscrira en faux contre ces réalisa-
tions.
L'électrification des campagnes, le
développêment du cirait agricole se-
ront également l'objet de toute la sol-
licitude. du ministre.
Ce dernier s'efforcera « de dévelop-
per les services de recherches et d'en-
seignement qui, avec l'aide des Offices
agricoles et des Associations profes-
sionnelles, permettront un meilleur ren-
dement de l'effort rural ».
Je crois avoir résumé les grandes li-
gnes du programme ministériel.
Je m'explique les nécessités de l'in-
terview. Ce genre moderne ne se prête
;qu'à un exposé rapide, cinématogra-
phique, en qiieique sbrte, de la pensée.
Mais si succinct que soit l'exposé, il
permet quand même de planter des ja-
lons. de « développer
M. le ministre parle de « développer
3es services de recherches et d'ensei-
gnement ». Il s'opposera à toute dimi-
nution de crédits ; qu'il n'hésite pas à
demander Inêm des augmentations si
c'est .nécessaire. Un ministère de pro-
duction comme celui de l'agriculture ne
,doit pas être traité en parent pauvre.
"SPÎUS les récoltes seront abondantes,
plus la. vie diminuera.,
Toutes ces grandes vérités, les mi-
nistres de l'agriculture les ont compri-
mes. Il en est d'autres dans un domaine
différent qui ont été négligées par cer-
tains d'entre eux.
Je veux parler de l'éducation agricole,
de l'extension de l'enseignement agri-
Icole scolaire et post-scolaire, de la ré-
rforme urgente de l'école rurale, vén-
ités évidentes dont le triomphe peut seul
IPrépaer l'avenir, créer dans nos villa-
ges des cadres de cultivateurs éclairés,
¡faire aimer la terre, contribuer au
maintien à la terre des jeunes généra-
tions,
Sur ce point., nous aurions aimé des
précisions. La loi de i918 sur l'ensei-
gnement post-scolaire agricole a fait
tfaillite, certains départements qui
comptent de 500 à 600 communes rura-
les ont 5 ou 7 cours post-scolaires et
l'administration continue à se croiser
[les bras. -
La question de la réforme de l'Ecole
rurale méritait aussi des déclarations.
Cette question est touj ours sur le mé-
fier ; mais elle a fait un pas gigantes-
que depuis le vote, à l'unanimité, par
Je Sénat de la motion de M. Gaston Car-
rère.
La Haute Assemblée 'voudrait voir
(nos Ecoles rurales devenir des centres
de rayonnement et d'exaltation pour
t'âme paysanne ; elle voudrait faire de
ces EcQles des foyers où le culte de la
terre serait glorifié. La réforme des
programmes scolaires et la réforme des
llivres gceiaireâ s'imposent, G'gst une
grande tâche à accomplir : elle de-
mande une collaboration étroite et cor-
diale entre les ministres de l'agricul-
ture et de l'instruction publique.-
Pour le maintien à la terre de la jeu-
nesse, la création de groupements de
la jeunesse paysanne est à désirer. M.
le ministre de 'l'agriculture a-t-il des
vues particulières sur cette question ?
Nous ne parlons pas de M. le minis-
tre de ûfintérieur dont nous connais-
sons le dévouement et la grande com-
pétence quand il s'agit des choses de
la terre.
Le fondateur de l'Echo dit Sol, l'an-
eien président '- du groupe de défense
paysanne, l'ancien ministre de l'agri-
culture, est bien placé pour seconder
dans les départements, auprès de MM,
les préfets, son collègue de 'l'agricul-
ture. Qui sait si l'opinion publique ne
sollicitera pas son intervention ?
Nous n'en disons pas plus long pour
aujourd'hui. Demain, nous mettrons
peut-être les points sur les i.
Au Rappel, au point de vue agricole,
nous savons où nous allons. Rue de
Varenne, on change trop souvent de
ministre de l'agriculture. Cette insta-
bilité est fort préjudiciable à l'intérêt
général.
Je n'admets pas qu'un ministre de
l'agriculture qui a bien réussi, qui a la
confiance des masses rurales, qui a foi,
ténacité, enthousiasme, esprit créateur
et pratique, soit obligé, comme on l'a
vu trop souvent, de s'en aller parce que
le ministère dont il fait partie a été mis
en minorité sur une question de politi-
que pure.
De telles mœurs parlementaires sont
déplorables ; unissons-nous, terriens,
non seulement pour les déplorer, mais
pour en exiger la réforme. : pensez, dès
maintenant, à préparer sérieusement les
prochaines élections ; l'avenir du pays,
la prospérité de l'agriculture en dépen-
dent.
Jules HAYADX.
Vice-président de la Confédération
, générale agricole (Union natio*
nale des Paysans de France),
Conseiller général de la Haute-
Saône.
EDITORIAL
L'orage qui monte
En Allemagne, coup d'E-
tat manqué — cette fois —
mais crise gouvernementale
réussie.
M. Luther, qui grimaça
un sourire pacifique à Lo-
carno, est renverse du pou-
voir. Il doit céder la place à M. Gessler,
réorganisateur de l'armée allemande,
complice du général von Seeckt, et qui
dissimule sous une carmagnole démo-
cratique sa cuirasse de revenchard.
Le * maréchal Hindenburg, président
de la République; M. Gessler, chance-
lier ; la belle démocratie allemande que
voilà !
Cependant que l'Allemagne accentue
sa politique nationaliste, la Pologne re-
tourne — si j'ose parler comme l'Ecri-
ture — à son vomissement.
En cet instant même où la Russie et
l'Allemagne construisent l'étau qui peut
la broyer, la Pologne reprend les plus
funestes traditions de son Histoire.
Mutineries, pronunciamientos, régi-
ments contre régiments, président de la
République assiégé par l'ancien prési-
dent, discorde civile, abolition de l'auto-
rité constitutionnelle, affaiblissement de
l'Etat, c'est plus qu'il ne faut pour ré-
jouir et servir les ennemis traditionnels
de la Pologne, toujours aux aguets, l'ar-
me à la main.
Celui ou ceux qui ont pris l'initiative
d'un tel désordre font perdre à la Polo-
gne le bénéfice de six années de recueil-
lement, de redressement et de sagesse.
Aveuglés par des préoccupations
égoïstes, égarés par l'ambition, ils mon-
trent aux amis de la nation polonaise
consternés, qu'ils ont tout oublié de
leur tragique histoire, et rien appris des
leçons cruelles du destin.
Il est donc vrai, que semblables à ces
oiseaux migrateurs qui reviennent cha-
que année aux mêmes époques se faire
tirer sur les mêmes étangs, les peuples
retournent aux mêmes « passees », ou
les guettent les chasseurs d'hommes
inassouvis.
Notre grand Fustel de Coulanges nous
a montré, mieux que Momsen, que là
condition primordiale de l'existence d'un
peuple est d'être uni.
La division à l'intérieur conduit fata-
lement au morcellement par l'étranger.
La Pologne semble l'oublier ; puisse
du moins s'en souvenir la France !
- Edmond du MESNIL
, LE VOYAGE AU POLE
Sans nouvelles
du "Norgey>
oia ———
Le dirigeable devait arriver à Nome
avant-hier jeudi
Les messages par T. S. F. reçus par les
stations de l'Alaska et du Canada indiquent
que le dirigeable Norge a continué, au cours
de la journée de jeudi, sa route au-dessus des
régions inexplorées entre le pôle nord et l'A-
laska.
Le poste de Cordova (Alaska) captait jeudi
un message du Norge, faisant route sur Nome
et ajoutant : Veuillez empêcher les postes de
conserves de poissons de troubler nos émis-
sions. »
A Nome, on n'avait rien - reçu du Norge.
Dans cette ville, but du voyage de l'expédi-
tion, on était sans nouvelles directes du di-
rigeable dans la matinée de jeudi. Plus tard,
différente messages reçus par Jenesu (Alaska)
et par Halifax indiquaient que le Norge avait
passé le cap Barrow jeudi matin. La distance
de ce point, sur la côte septentrionale da
l'Alaska, à Nome ne dépasse pas 650 kilomè-
tres. Normalement, le dirigeable aurait donc
pu atteindre ce but au cours de la journée
de jeudi.
- Le - dernier - message perçu
Junesu (Alaska), 14 mai. — Le vapeur
North Western annonce qu'il a intercepté un
message envoyé à midi par la station radio-
télégraphique de Iditarod, disant que le di-
rigeable Norge appelait Nome toutes les cinq
minutes. La station Junesu n'entend rien.
M. Raoul Péret se rendra
à Londres demain
£ 101
M. Raoul Péret, ministre des finan-
ces, quittera Paris demain dimanche,
pour se rendre à Londres où il repren-
dra avec le gouvernement britannique
les conversations relatives à la consoli-
dation de la dette française.
•* ».
Précédent intolérable
'i in*
Notre excellent confrère Comœdkt nous ré-
vèle une étrange histoire.
Sous le titre ltq J). il écrit :
Les amateurs d'art ont reçu hier une in-
vitation à venir aujourd'hui contempler, à
Ï5 heures, au Musée du Jeu de Paume, où
se tient l'Exposition hollandaisc, un Portrait
de femme, de Rembrandt, ayant appartenu,
aioutà-t-on., ait comte de Clencarty et faisant
partie actuellement de la collection de M.
Preyer.
Note anodine en apparcnce. Qui ne serait
ravi de voir un nouveau Rembrandt ? Qui
ne remercierait un particulier de prêter à
tous une de ces merveilles que tant d'au-
tres gardent jalousement pour eux seuls ?
Mais il y a autre chose. Il y a que ce Rem-
brandt est actuellement en vente chez un
antiquaire parisien. Va-t-on prendre l'habi-
tude de transformer nos patois, nos exposi-
tions officielles, en moyens de publicité et
d'achalandage ? Qui a pris la responsabilité
d'autoriser cette exhibition contraire à tous
principes f
Il sied en effet de précisér les faits ,et les
responsabilités.
Pour dire le vraI, il semble bien qu'il s'agis-
se d'un « truc » d'un marchand de tableaux
étranger, qui à dû abuser de la bonne foi
du ministre- de l'instruction publique et des
beaux-arts. ainsi que de celle du très sym-
pathique et aimable M. Loudon, ministre
plénipotentiaire des Pays-Bas.
En effet, M. Abraham Preyer, collection-
neur et marchand de tableaux, en introdui-
sant un portrait de femme de Rembrandt,
dans l'Exposition hollandaise, installée dans
un Musée national, a oublié de dire que
cette toile arrivait dé New-York où elle était
récemment en vente, et qu'elle est sans doute
toujours à vendre avec. la plus-value que
lui donnera son exposition dans un Musée
national français.
Que M. Abraham Preyer ait imaginé, tenté,
et réussi cette petite « combine » commer-
ciale, c'est son droit.
Mais est-ce le devoir du ministère de l'ins-
truction publique et des beaux-arts de se prê-
ter à ces manigances, et de faire servir nos
musées nationaux à de pareilles entre-
prises ?
N'est-oe pas créer un précédent dangereux
et fâcheux à tous égards ?
M. Lamoureux a montré récemment qu'il
était homme d'autorité et de décision.
Il doit faire cesser sans délai cette opé-
ration commerciale dans le Musée du Jeu
de Paume, et rendre notre Musée national à
l'Art pur et désintéressé.
—————————- "'8 "- - -
Chez les radicaux
Le comité exécutif du parti républicain ra-
dical et radical socialiste, se réunira, en séan-
ce plénière, le mercredi 19 mai, à 20 h. 30,
dans la salle du palais des Fêtes,. 199, rue
Saint-Martin (métro Etieane-Marcel).
Ordre du jour : 1. Exposé de la situation
politique; 2. Communication du bureau; 3.
Questions disciplinaires; 4. Politique exté-
rieure, rapports de la commission; 5. Rapport
de la commission fiscale, par M. Jean Anque-
tin sur la question Pensions :
La sécurité de la France, son droii de vivre
et de travailler en paix, ne peuvent uniquement
reposer sur le pacifisme plus ou moins avéré et
plus ou moins définitif de son voisin.
Maréchal FQÇH
LE COUP D'ÊTA T POLONAIS
Le gouvernement Witos
serait prisonnier
V t t
D'autres dépêches annoncent que les ministres
auraient fui en avion à Vilna ou à Posen
Les nouvelles qui filtrent de Pologne sem-
blent bien indiquer que loin d'être maté, le
mouvement lancé et dirigé par Pilsudski fait
d'assez rapides progrès.
, A Varsovie, le maréchal tiendrait mainte.
nant la ville entière, puisqu'une dépêche arri-
vée cette nuit annonce la capitulation du gou-
vernement, qui s'était retranché dans le palais
du Belvédère, résidence du président de la
République.
On jugera, d'autre part, de l'importance
rlcsrl3ositkms prises par les partisans de Pd-
sud ski, quand on aura appris, ainsi que le si-
gnale un radio de Prague, que les troupes
amies du maréchal occupent les voies ferrées
à plusieurs kilomètres de distance de Varsovie.
L'accès de la capitale est donc barré par
Pilsudski. Sur certains points, les rails de la
voie ferrée ont été enlevés, afin d'empêcher
les troupes de Posnanie d'accourir à Varso-
vie. Enfin, des groupes de cheminots ont pris
parti en faveur du maréchal et refusent de
transporter les troupes du gouvernement. Le
mouvement de résistance du général Sikorski,
qui est à la tête d'un certain nombre de régi-
ments, semble voué à l'insuccès.
Berlin, 14 mai. - Les nouvelles viennent aujourd'hui de Varsovie sont assez
contradictoires. Les voyageurs qui ont pu
franchir la frontière disent que la capitale
polonaise est entièrement isolée. Les trains
s'arrêtent à Skieraiewice, à q6 kilomètres de
Varsovie.
Toutefois, on a appris dans la journée que'
le maréchal Pilsudski, décidé à se porter au
devant des troupes commandées par le géné-
ral Sikorski, aurait obtenu par la force la ca-
pitulation du gouvernement.
i Gïâce aux défections qui se soat produites
dans les rangs des troupes loyalistes qui dé-
fendaient le palais présidentiel du Belvédère,
le maréchal a pu sans coup férir obtenir la
capitulation gouvernementale.
La province se prononce en majorité pour
le maréchal Pilsudski. On croit que le mouve-
ment de résistance du général Sikorski est
voué à l'insuccès.
De grandes manifestations-ont eu lieu place
Saski. Le maréchal a été acclamé. Quelques
bagarres sans importance se sont produites
dans l'avenue Marshakoska. Bien que le cal-
me soit rétabli, l'état 4e siège a été proclamé
à Varsovie.
Les ministres sont-ils prisonniers ?
Berlin, 14 mal. — Par suite de l'interrup-
tion des communications télégraphiques avec
la Pologne, il est très difficile de savoir ce
qui se passe dans ce pays. Les nouvelles par-
venues ici proviennent de Dantzig et des vil-
les situées à la frontière germano-polonaise.
D'après les dernières nouvelles, il se confir-
merait que le maréchal Pilsudski est maître
de Varsovie et de la région qui l'entoure. Aux
premières heures de la journée, il se serait
emparé du château du Belvédère dans lequel
s'étaient réfugiés les membres du cabinet Wi-
tos. Il les aurait faits prisonniers et les aurait
internés à Willanow, petite ville située à
quelques kilomètres de Varsovie.
Par contre, le chef de l'Etat aurait été main-
tenu dans ses fonctions et resterait dans le
Belvédère, scus la surveillance des hommes
de Pilsudski. Il se confirme que le cabinet
Witos a mis M. Pilsudski hors la loi.
Où se sont-ils enfuis ?
Berlin 14 mai. — D'aiprès YUnitéd Press,
Mi Witôs et plusieurs membres du gouver-
nement ont réussi à s'enfuir à Posen à
bord d'un avion.
Les troupes du maréchal Pilsudski ont
envahi le château du Belvédère et fait pri-
sonniers plusieurs membres du cabinet.
Vilna est maintenant entre les piains des
rebelles. Des nouvelles -reçues de Teschen
disent que les troupes sont en. marche vers
Lemberg pour tenter de couper l'armée du
général Sikorski qui se dirige sur Varsovie.
On a fait sauter le pfcnt de chemin de fer
au sud de Varsovie, les lignes téléphoniques
sont en partie coupées et le service entre
la Pologne et l'Allemagne, complètement in-
terrompu. On ditque de sanglpnts combats
ont lieu aux environs de Varsovie.
La loi martiale a été étendue à la Haute-
Silésie orientale. M. Knoll, ambassadeur po-
lonais à Angora aurait été nommé par le ma-
réchal Pilsudski, ministre des affaires étran-
gères.
Berlin, 14 mai. — On mande de la fron-
tière germano-polonaise que le gouvernement
polonais a fui de Vilna. La nouvelle que
cette ville est occupée par les partisans de
Plldsusky est confirmée d'une autre source.
Les gares sont militairement occupées. La
station de Grajevo est protégée par un déta-
chement dt" soldats. On a fait sauter les
viaducs sur la ligne de Bialystock-Varsovie.
On a été obligé de ramener à. leur point de
départ des troupes que l'on voulait transpor-
ter à Varsovie.
Les liaisons téléphoniques entre Dantzig et
Varsovie sont en partie détruites sur le ter-
ritoire polonais.
Les troupes de Pilsudski occupent
les voies ferrées
Bohumin (Oderberg), via Prague.— Un
rapiae, venant de Pologne, et se dirigeant sur
Vienne, est arrivé ce matin à six heures sans
aucun voyageur de Varsovie. En effet, les
trains ne circulent plus jusqu'à Varsovie; ils
doivent s'arrêter à Skierniewice, à 66 kilomè-
tres de la capitale. Au dela de Skierniewice.
les rails et les fils télégraphiques ont été en-
levés. Les lignes sont occupées par les trou-
pes de Pilsudski, munies de mitrailleuses,
qui barrent tout accès à Varsovie et qui ar-
rêtent ainsi les détachements de troupes de
Posnanie que le gouvernement a appelées à
son secours.
La plupart des stations de la région de
Czenstochowa sont également occupées par
les forces de Pilsudski.
On annonce que les cheminots réunis, hier
à Dziedzice, entre Bohumin et Cracovie, au-
raient décidé de ne permettre aucun trans-
port de trpupes gouvernementaes. Les ou-
vriers envisageraient même l'arrêt de tous
les transports.
Aucun journal ne paraît à Varsovie, sauf
le Bulletin officiel de Pilsudski.
Situation indécise
Prague, 14 mai. — L'agence C.T.K. dit que
selon les dernières nouvelles arrivées cette
nuit de Varsovie, la situation est restée, hier
Indécise, le gouvernement maintenant sa si-
tuation et le maréchal Pilsudski lui adressait
des sommations.
Une dépêche de Cracovie, déposée par le
correspondant de l'agence C.T.K. jeudi à mi-
di', annonce que durant toute la journée de la
veille on aurait combattu pour la possession
du Belvédère. Le président de la Républi-
que a décliné toute tractation avec les émeu-
tiers.
Une note officieuse
Varsovie, 14 mai. — Les nouvelles commu-
niquées par l'Agence télégraphique polonaise
sont les suivantes :
« La République polonaise n'est pas mena-
cée, pas plus que la situation personnelle du
président Wojciechowski. *
« Des concentrations de troupes ont- été
opérées. Mais on n'en doit pas conclure à
une situation alarmante. Ces troupes mon-
trent, par leur présence, que le gouvernement
n'est pas pris au dépourvu et inspirent con-
fiance à la population. >
(Voir la suite en deuxième page)
LES CONFLITS DU TRAVAIL EN ANGLETERRE
La grève des cheminots prend fin
mais celle des mineurs continue
——-.—————— *--a
Londree, 14 mai.* - Les trois grands syn-
dicats de cheminots ont conféré ce matin au
siège des syndicats à « Unity house » et ont
eu ensuite, à 11 heures, une réunion plénière
avec les directeurs des Compagnies.
A la suite de cette réunion, les syndicats
ont décidé la reprise du travail. La grève des
cheminots est officiellement terminée.
Déclarations de M. Baldwin
Londres, 14 mai. - Cet après-midi, à la
Chambre des Communes, M. Baldwin annonça
qu'un aritford venait d'être conclu entre les
Compagnies de chemins de fer et les repré-
sentants des chauffeurs, mécaniciens et de
locomotives, cheminots, etc., pour la reprise
du travail et que des négociations étaient en
cours entre les dockers et leurs patrons.
« En ce qui concerne la crise charbonnière,
dit le premier ministre, je suis arrivé à cette
conclusion qu'il n'y a aucune possibilité que
les propriétaires de mines et les ouvriers mi-
neurs puissent jamais arriver à un accord en-
tre eux. J'ai donc préparé des propositions
qui,, êt mon avis, formeront une base raison-
nable de discussion pour obtenir un règlement
« Ces propositions, ajouta M. Baldwin, se-
ront remises aux intéressés dès ce soir, de
façon à ce qu'elles puissent être examinées au
cours du week end. »
Réunion de la Fédération des mineurs
Londres, 14 mai. — Le Comité exécutif de
la Fédération des mineurs et les délégués de
tous les bassins miniers ont tenu aujourd'hui
plusieurs réunions à Londres.
Certains délégués ont attaqué vivement le,
Conseil des T. U. pour avoir ordonné la fin
de la grève générale et quelques-uns d'entre
eux ne (parlèrent rien de moins que de trahi-
son de la part des chefs travaillistes.
Les délégués ayant été informés que le
premier ministre venait de faire de nouvelles
propositions, il fut décidé que le Comité exé-
cutif de la Fédération des mineurs se réuni-
rait immédiatement pour les examiner afin
de pouvoir, des demain matin samedi, faire
aux délégués des mineurs les recommanda-
tions d'usage concernant l'acceptation ou le
rejet des nouvelles propositions srouverijémen-
tale^ - - -..
QUI SERA CHANCELIER ?
Le docteur Gessler
se récuse
080
Hindenburg convoque M. Adenauer
bourgmestre de Cologne
Berlin, 14 mai. — Après avoir pris contact
avec les leaders politiques, M. Gessler, qui
avait été charge par le président Hinden-
burg de dénouer la crise ministérielle, a dé-
claré aujourd'hui qu'il n'était pas en mesure
de constituer le nouveau cabinet sur la base
de la coalition actuelle mais qu'il espérait
cependant soumettre demain matin au prési-
dent du Reich une proposition concrète.
Les embarras du Dr Gessler
En couvrant les agissements de la Reichs-
wehr noire et en intervenant auprès de la
justice du Reich pour empêcher que la lu-
mière soit faite sur les assassinats commis
par la Sainte Vehme germanique, le minis-
tre de la défense nationale, Gessler, s'est
rendu si impopulaire dans les milieux démo-
cratiques que ses efforts pour former le nou-
veau gouvernement sur la baso de la coalition
des partis du milieu n'ont pas Cuxssi à rom-
pre la résistance du centre et des démocra-
t..
En tout cas, le cabinet Gessler, ne disposant
au Reichstag d'aucune majorité, n'aurait pu
se maintenir longtemps contre l'opposition
acharnée de la social-démocratie qui aurait
vu dans le ministère de la Reichswehr l'en-
nemi le plus dangereux de la République al-
lemande ainsi que le protecteur des associa-
tions secrètes. 1
Il n'est pas douteux que Gessler, qui a sur-
vécu à cinq ou six gouvernements successifs
et qui a su gagner la confiance de la droite,
en entretenant l'esprit de revanche de l'ar-
mée allemande, eût tout mis en œuvre, une
fois chancelier pour saboter la politique da
Locarno.
M. Adenauer est convoqué
Le président Hindenbourg a convoqué à
Berlin le premier bourgmestre de Cologne, M.
Adenauer, pour lui confier la mission de for-
mer le cabinet.
-.. M
La livre à 159 francs
»■ lai i
La journée d'hier a été marquée par une
baisse du franc et par un recul plus sen-
sible encore du change belge et de 14. lire -
italienne. *
Dans les milieux bancaires, on explique
co recul par l'agitation politique qui se ma-
nifeste en ce moment dans divers pays d'Eu-
rope et qui se répercute sur les devises eu-
ropéennes non encore stabilisées.
Au début de la matinée, la livre sterling
s'est tenue- au-dessous de 156. Elle débuta
en séance à 156.30 pour s'avancer rapide-
ment jusqu'à 158.7'5, dernier cours officiel.
Le dollar valut 32 francs au début de la
matinée. 32.14 en ouverture de la séance
officielle et 32 fr. 62 en clôture.
Après Bourse, la livre fléchit un instant
à 158,50 pour s'avancer brusquement en fin
de journée à 159. Le dollar cote alors 32.fi4.
La lire italienne restera indécise aux en-
virons de 115. Le franc belge termina à
99:50, soit légèrement au-dessous de la parité
du franc français-
Au point de vue spécial du change italien,
il est à noter que cette devise avait été
maintenue depuis six mois à un taux fixe,
grâce au crédit en dollars que l'Italie avait
obtenu à New-York au lendemain de la si-
gnature de l'accord italo-américafn pour rè-
glement des dettes de guerre. Hier, le chan-
ge italien avait commencé à donner à New.
York et à Londres des signes de faiblesse.
Aujourd'hui, cette faiblesse s'est brusque-
ment accentuée, les 100 lire ayant valu 115.10
au plus bas et 116.75 au plus haut, contre
126.75 mercredi dernier.
A GENEVE
La réorganisation
du Conseil de la S. D. N.
'ce ca
L'intransigeance du Brésil. - La Pologne
se range à l'opinion de la majorité
Genève, 14 mai. — La discussion à conti-
nué, ce matin, devant la commission pouf la
réorganisation du conseil de la Société des
Nations, sur le nombre et la répartition des
sièges du conseil. 5
Ce matin, M. Moukaroyos (Brésil), a main-
tenu l'attitude intransigeante prise par son
gouvernement au mois de mars dernier. A
cette époque, le Brésil ne posait que sa pro-
pre candidature à un siège permanent et c'est
son veto qui empêcha l'efttrée de l'Allemagne
dans la Société des Nations. Ce matin, le dé-
légué brésilien a souligné que la revendica-
tion soutenue par le Brésil est aujourd'hui
de deux sièges permanents. pour assurer une
meilleure représentation de l'Amérique ia-
tine au Conseil. (
Notons que les délégués de l'Uruguay et da
l'Argentine, membres de la commission, sont
d'une opinion contraire à celle du Brésil, et
qu'ils s'opposent l'un et l'autre à ia création
de tout autre siège permanent que celui pro-
mis à l'Allemagne.
Le délégué de la Chine s'est ensuite appli-
qué à montrer le rôle considérabl3 .que ia
Chine pourra jouer pour le maintien définitif
de la paix du monde. Mais il déclare que son
gouvernement, s'il ne s'agit plus que de créer
un seul siège permanent en faveur de l'Alle-
magne, est prêt à renouer à obtenir pour ILi
un siège de cette catégorie.
M. Sokal, délégué de la Pologne, a cons-
taté que ce qui importe avant tout, c'est de
fixer le nombre maximum des membres du
conseil, permanents ou élus, de façon que Je
fonctionnement de cet organisme ne soit pas
entravé. Il a repris ensuite un mot de M.
Briand, disant que la crise actueHe de ta
Société est une maladie de croissance. Selon
lui, l'évolution du conseil doit se poursuivre;
de nouveaux devoirs se présentent à chaque
instant à la Société, et il convient de dévelop-
per le conseil, de sorte qu'il puisse faire faca
à toutes les nécessités politiques qui décou-
lent de la situation générale.
« En étudiant la composition du conseil,
XJ» Wualr» i VWOT OarmCM
SAMEDI 15 MAI 1926. — N* 2026t
_h Fondateurs (1869):
VICTOR HUGO.'
AUGUSTE V ACQUERII
ABONNEMENTS: ":.
la osa* tmmm
SBOTB & S^CV-OISB 40' 91* II*
FIURCB h Coiomis 4B > 29* t..
Emiien 8 71» 81 » 20 »
Âdreutr teutts las commaMieatiêài
au Directeur
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
POUR LA PUBLICITÉ, S'ADRESSER
AUX BUREAUX DU JOURNAL
ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
REDACTION & ADMINISTRATION 1
SS, bouleva.rd de S'traebourcr. P.A..B:tB-xe
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES :
Rldactitaetlamtntiol: Rord 24-90,24-91. — Après 10 heures do soir : Louvre 04-36
TRIBUNE LIBRE
n Il
Interview de M. le Ministre
de l'Agriculture
De..
Un de nos grands ponfrères agrico-
les, do l'Echo dit Sol, est allé interviewer
5e nouveau ministre de l'agriculture, M.
François Binet, député de la Creuse.
Rue de Varenne, les ministres se sui-
vent, mais ne se ressemblent pas.
M. Jean Durand, ancien ministre de
d'agriculture, aujourd'hui ministre de
fintérieur, recevait, lui aussi, les jour-
nalistes avec la plus grande cordialité.
Mais, quand on l'interrogeait sur ses
projets, il savait éviter les questions
brûlantes et faire comprendre qu'il ré-
servait la primeur de ses déclarations
jaux deux Chambres.
Il enrobait son refus de parler de
(nots si aimables, sa figure s'éclairait
d'un si fin sourire que chacun se reti-
rait enchanté Quand. même de l'accueil
reCtl.
(Le ministre de Tagricultuve se dou-
blait d'un fin diplomate.
M. François Binet se prête plus vo-
lontiers à l'interview.
, « IQn ministère restera un ministère
technique », a-t-il dit. Nous nous en
jouissons, en tant que paysan, car
certains quotidiens, sans doute mal
renseignés, avaient annoncé que l'en-
trée de M. Binet au ministère- de l'agri-
jculture était le résultat d'un savant
dosage politique, d'un de ces dosages
mii compte-gouttes auquel excelle la
ïffiiam experte de M. Aristide Briand.
Avec notre franchise habituelle, nous
Héclarons que la politique n'a rien à
faoir rue de. Varenne ; elle n'a rien à
flroir avec l'agriculture. Elle ne sert qu'à
diviser les terriens, à les dresser les
uns contre les autres ; elle est souvent
là pour s'ôpposr aux mesures de dé-
lfense agricole les plus justes.
Elle 'paralysc' toute action féconde
feussi bien au village que dans le can-
ton et dans le département.
* ; Félicitons, sans réserve, M. François
itéipet d'e' ne vouloir être qu'un technl-
èiftfl. Sous sa direction, le ministère de
l'agriculture sera « le ministère ïîè' ta:
production animale et végélaJe" c'est-
ja^BWS' V8 grand service chargé du ravi-
taillement du pays en denrées alimen-
taires de première nécessité : blé, vin,
lait, viande, légumes, que nous devons
nous efforcer d'obtenir en quantités
Suffisantes pour nos besoins ».
M. François Binet continuera la po-
litique d'intensification de l'emploi des
engrais, là politique d'encouragement
là la production du blé, et la politique
forestière de reboisement.
Tout cela est fort. bien. Personne ne
'inscrira en faux contre ces réalisa-
tions.
L'électrification des campagnes, le
développêment du cirait agricole se-
ront également l'objet de toute la sol-
licitude. du ministre.
Ce dernier s'efforcera « de dévelop-
per les services de recherches et d'en-
seignement qui, avec l'aide des Offices
agricoles et des Associations profes-
sionnelles, permettront un meilleur ren-
dement de l'effort rural ».
Je crois avoir résumé les grandes li-
gnes du programme ministériel.
Je m'explique les nécessités de l'in-
terview. Ce genre moderne ne se prête
;qu'à un exposé rapide, cinématogra-
phique, en qiieique sbrte, de la pensée.
Mais si succinct que soit l'exposé, il
permet quand même de planter des ja-
lons. de « développer
M. le ministre parle de « développer
3es services de recherches et d'ensei-
gnement ». Il s'opposera à toute dimi-
nution de crédits ; qu'il n'hésite pas à
demander Inêm des augmentations si
c'est .nécessaire. Un ministère de pro-
duction comme celui de l'agriculture ne
,doit pas être traité en parent pauvre.
"SPÎUS les récoltes seront abondantes,
plus la. vie diminuera.,
Toutes ces grandes vérités, les mi-
nistres de l'agriculture les ont compri-
mes. Il en est d'autres dans un domaine
différent qui ont été négligées par cer-
tains d'entre eux.
Je veux parler de l'éducation agricole,
de l'extension de l'enseignement agri-
Icole scolaire et post-scolaire, de la ré-
rforme urgente de l'école rurale, vén-
ités évidentes dont le triomphe peut seul
IPrépaer l'avenir, créer dans nos villa-
ges des cadres de cultivateurs éclairés,
¡faire aimer la terre, contribuer au
maintien à la terre des jeunes généra-
tions,
Sur ce point., nous aurions aimé des
précisions. La loi de i918 sur l'ensei-
gnement post-scolaire agricole a fait
tfaillite, certains départements qui
comptent de 500 à 600 communes rura-
les ont 5 ou 7 cours post-scolaires et
l'administration continue à se croiser
[les bras. -
La question de la réforme de l'Ecole
rurale méritait aussi des déclarations.
Cette question est touj ours sur le mé-
fier ; mais elle a fait un pas gigantes-
que depuis le vote, à l'unanimité, par
Je Sénat de la motion de M. Gaston Car-
rère.
La Haute Assemblée 'voudrait voir
(nos Ecoles rurales devenir des centres
de rayonnement et d'exaltation pour
t'âme paysanne ; elle voudrait faire de
ces EcQles des foyers où le culte de la
terre serait glorifié. La réforme des
programmes scolaires et la réforme des
llivres gceiaireâ s'imposent, G'gst une
grande tâche à accomplir : elle de-
mande une collaboration étroite et cor-
diale entre les ministres de l'agricul-
ture et de l'instruction publique.-
Pour le maintien à la terre de la jeu-
nesse, la création de groupements de
la jeunesse paysanne est à désirer. M.
le ministre de 'l'agriculture a-t-il des
vues particulières sur cette question ?
Nous ne parlons pas de M. le minis-
tre de ûfintérieur dont nous connais-
sons le dévouement et la grande com-
pétence quand il s'agit des choses de
la terre.
Le fondateur de l'Echo dit Sol, l'an-
eien président '- du groupe de défense
paysanne, l'ancien ministre de l'agri-
culture, est bien placé pour seconder
dans les départements, auprès de MM,
les préfets, son collègue de 'l'agricul-
ture. Qui sait si l'opinion publique ne
sollicitera pas son intervention ?
Nous n'en disons pas plus long pour
aujourd'hui. Demain, nous mettrons
peut-être les points sur les i.
Au Rappel, au point de vue agricole,
nous savons où nous allons. Rue de
Varenne, on change trop souvent de
ministre de l'agriculture. Cette insta-
bilité est fort préjudiciable à l'intérêt
général.
Je n'admets pas qu'un ministre de
l'agriculture qui a bien réussi, qui a la
confiance des masses rurales, qui a foi,
ténacité, enthousiasme, esprit créateur
et pratique, soit obligé, comme on l'a
vu trop souvent, de s'en aller parce que
le ministère dont il fait partie a été mis
en minorité sur une question de politi-
que pure.
De telles mœurs parlementaires sont
déplorables ; unissons-nous, terriens,
non seulement pour les déplorer, mais
pour en exiger la réforme. : pensez, dès
maintenant, à préparer sérieusement les
prochaines élections ; l'avenir du pays,
la prospérité de l'agriculture en dépen-
dent.
Jules HAYADX.
Vice-président de la Confédération
, générale agricole (Union natio*
nale des Paysans de France),
Conseiller général de la Haute-
Saône.
EDITORIAL
L'orage qui monte
En Allemagne, coup d'E-
tat manqué — cette fois —
mais crise gouvernementale
réussie.
M. Luther, qui grimaça
un sourire pacifique à Lo-
carno, est renverse du pou-
voir. Il doit céder la place à M. Gessler,
réorganisateur de l'armée allemande,
complice du général von Seeckt, et qui
dissimule sous une carmagnole démo-
cratique sa cuirasse de revenchard.
Le * maréchal Hindenburg, président
de la République; M. Gessler, chance-
lier ; la belle démocratie allemande que
voilà !
Cependant que l'Allemagne accentue
sa politique nationaliste, la Pologne re-
tourne — si j'ose parler comme l'Ecri-
ture — à son vomissement.
En cet instant même où la Russie et
l'Allemagne construisent l'étau qui peut
la broyer, la Pologne reprend les plus
funestes traditions de son Histoire.
Mutineries, pronunciamientos, régi-
ments contre régiments, président de la
République assiégé par l'ancien prési-
dent, discorde civile, abolition de l'auto-
rité constitutionnelle, affaiblissement de
l'Etat, c'est plus qu'il ne faut pour ré-
jouir et servir les ennemis traditionnels
de la Pologne, toujours aux aguets, l'ar-
me à la main.
Celui ou ceux qui ont pris l'initiative
d'un tel désordre font perdre à la Polo-
gne le bénéfice de six années de recueil-
lement, de redressement et de sagesse.
Aveuglés par des préoccupations
égoïstes, égarés par l'ambition, ils mon-
trent aux amis de la nation polonaise
consternés, qu'ils ont tout oublié de
leur tragique histoire, et rien appris des
leçons cruelles du destin.
Il est donc vrai, que semblables à ces
oiseaux migrateurs qui reviennent cha-
que année aux mêmes époques se faire
tirer sur les mêmes étangs, les peuples
retournent aux mêmes « passees », ou
les guettent les chasseurs d'hommes
inassouvis.
Notre grand Fustel de Coulanges nous
a montré, mieux que Momsen, que là
condition primordiale de l'existence d'un
peuple est d'être uni.
La division à l'intérieur conduit fata-
lement au morcellement par l'étranger.
La Pologne semble l'oublier ; puisse
du moins s'en souvenir la France !
- Edmond du MESNIL
, LE VOYAGE AU POLE
Sans nouvelles
du "Norgey>
oia ———
Le dirigeable devait arriver à Nome
avant-hier jeudi
Les messages par T. S. F. reçus par les
stations de l'Alaska et du Canada indiquent
que le dirigeable Norge a continué, au cours
de la journée de jeudi, sa route au-dessus des
régions inexplorées entre le pôle nord et l'A-
laska.
Le poste de Cordova (Alaska) captait jeudi
un message du Norge, faisant route sur Nome
et ajoutant : Veuillez empêcher les postes de
conserves de poissons de troubler nos émis-
sions. »
A Nome, on n'avait rien - reçu du Norge.
Dans cette ville, but du voyage de l'expédi-
tion, on était sans nouvelles directes du di-
rigeable dans la matinée de jeudi. Plus tard,
différente messages reçus par Jenesu (Alaska)
et par Halifax indiquaient que le Norge avait
passé le cap Barrow jeudi matin. La distance
de ce point, sur la côte septentrionale da
l'Alaska, à Nome ne dépasse pas 650 kilomè-
tres. Normalement, le dirigeable aurait donc
pu atteindre ce but au cours de la journée
de jeudi.
- Le - dernier - message perçu
Junesu (Alaska), 14 mai. — Le vapeur
North Western annonce qu'il a intercepté un
message envoyé à midi par la station radio-
télégraphique de Iditarod, disant que le di-
rigeable Norge appelait Nome toutes les cinq
minutes. La station Junesu n'entend rien.
M. Raoul Péret se rendra
à Londres demain
£ 101
M. Raoul Péret, ministre des finan-
ces, quittera Paris demain dimanche,
pour se rendre à Londres où il repren-
dra avec le gouvernement britannique
les conversations relatives à la consoli-
dation de la dette française.
•* ».
Précédent intolérable
'i in*
Notre excellent confrère Comœdkt nous ré-
vèle une étrange histoire.
Sous le titre
Les amateurs d'art ont reçu hier une in-
vitation à venir aujourd'hui contempler, à
Ï5 heures, au Musée du Jeu de Paume, où
se tient l'Exposition hollandaisc, un Portrait
de femme, de Rembrandt, ayant appartenu,
aioutà-t-on., ait comte de Clencarty et faisant
partie actuellement de la collection de M.
Preyer.
Note anodine en apparcnce. Qui ne serait
ravi de voir un nouveau Rembrandt ? Qui
ne remercierait un particulier de prêter à
tous une de ces merveilles que tant d'au-
tres gardent jalousement pour eux seuls ?
Mais il y a autre chose. Il y a que ce Rem-
brandt est actuellement en vente chez un
antiquaire parisien. Va-t-on prendre l'habi-
tude de transformer nos patois, nos exposi-
tions officielles, en moyens de publicité et
d'achalandage ? Qui a pris la responsabilité
d'autoriser cette exhibition contraire à tous
principes f
Il sied en effet de précisér les faits ,et les
responsabilités.
Pour dire le vraI, il semble bien qu'il s'agis-
se d'un « truc » d'un marchand de tableaux
étranger, qui à dû abuser de la bonne foi
du ministre- de l'instruction publique et des
beaux-arts. ainsi que de celle du très sym-
pathique et aimable M. Loudon, ministre
plénipotentiaire des Pays-Bas.
En effet, M. Abraham Preyer, collection-
neur et marchand de tableaux, en introdui-
sant un portrait de femme de Rembrandt,
dans l'Exposition hollandaise, installée dans
un Musée national, a oublié de dire que
cette toile arrivait dé New-York où elle était
récemment en vente, et qu'elle est sans doute
toujours à vendre avec. la plus-value que
lui donnera son exposition dans un Musée
national français.
Que M. Abraham Preyer ait imaginé, tenté,
et réussi cette petite « combine » commer-
ciale, c'est son droit.
Mais est-ce le devoir du ministère de l'ins-
truction publique et des beaux-arts de se prê-
ter à ces manigances, et de faire servir nos
musées nationaux à de pareilles entre-
prises ?
N'est-oe pas créer un précédent dangereux
et fâcheux à tous égards ?
M. Lamoureux a montré récemment qu'il
était homme d'autorité et de décision.
Il doit faire cesser sans délai cette opé-
ration commerciale dans le Musée du Jeu
de Paume, et rendre notre Musée national à
l'Art pur et désintéressé.
—————————- "'8 "- - -
Chez les radicaux
Le comité exécutif du parti républicain ra-
dical et radical socialiste, se réunira, en séan-
ce plénière, le mercredi 19 mai, à 20 h. 30,
dans la salle du palais des Fêtes,. 199, rue
Saint-Martin (métro Etieane-Marcel).
Ordre du jour : 1. Exposé de la situation
politique; 2. Communication du bureau; 3.
Questions disciplinaires; 4. Politique exté-
rieure, rapports de la commission; 5. Rapport
de la commission fiscale, par M. Jean Anque-
tin sur la question Pensions :
La sécurité de la France, son droii de vivre
et de travailler en paix, ne peuvent uniquement
reposer sur le pacifisme plus ou moins avéré et
plus ou moins définitif de son voisin.
Maréchal FQÇH
LE COUP D'ÊTA T POLONAIS
Le gouvernement Witos
serait prisonnier
V t t
D'autres dépêches annoncent que les ministres
auraient fui en avion à Vilna ou à Posen
Les nouvelles qui filtrent de Pologne sem-
blent bien indiquer que loin d'être maté, le
mouvement lancé et dirigé par Pilsudski fait
d'assez rapides progrès.
, A Varsovie, le maréchal tiendrait mainte.
nant la ville entière, puisqu'une dépêche arri-
vée cette nuit annonce la capitulation du gou-
vernement, qui s'était retranché dans le palais
du Belvédère, résidence du président de la
République.
On jugera, d'autre part, de l'importance
rlcsrl3ositkms prises par les partisans de Pd-
sud ski, quand on aura appris, ainsi que le si-
gnale un radio de Prague, que les troupes
amies du maréchal occupent les voies ferrées
à plusieurs kilomètres de distance de Varsovie.
L'accès de la capitale est donc barré par
Pilsudski. Sur certains points, les rails de la
voie ferrée ont été enlevés, afin d'empêcher
les troupes de Posnanie d'accourir à Varso-
vie. Enfin, des groupes de cheminots ont pris
parti en faveur du maréchal et refusent de
transporter les troupes du gouvernement. Le
mouvement de résistance du général Sikorski,
qui est à la tête d'un certain nombre de régi-
ments, semble voué à l'insuccès.
Berlin, 14 mai. - Les nouvelles
contradictoires. Les voyageurs qui ont pu
franchir la frontière disent que la capitale
polonaise est entièrement isolée. Les trains
s'arrêtent à Skieraiewice, à q6 kilomètres de
Varsovie.
Toutefois, on a appris dans la journée que'
le maréchal Pilsudski, décidé à se porter au
devant des troupes commandées par le géné-
ral Sikorski, aurait obtenu par la force la ca-
pitulation du gouvernement.
i Gïâce aux défections qui se soat produites
dans les rangs des troupes loyalistes qui dé-
fendaient le palais présidentiel du Belvédère,
le maréchal a pu sans coup férir obtenir la
capitulation gouvernementale.
La province se prononce en majorité pour
le maréchal Pilsudski. On croit que le mouve-
ment de résistance du général Sikorski est
voué à l'insuccès.
De grandes manifestations-ont eu lieu place
Saski. Le maréchal a été acclamé. Quelques
bagarres sans importance se sont produites
dans l'avenue Marshakoska. Bien que le cal-
me soit rétabli, l'état 4e siège a été proclamé
à Varsovie.
Les ministres sont-ils prisonniers ?
Berlin, 14 mal. — Par suite de l'interrup-
tion des communications télégraphiques avec
la Pologne, il est très difficile de savoir ce
qui se passe dans ce pays. Les nouvelles par-
venues ici proviennent de Dantzig et des vil-
les situées à la frontière germano-polonaise.
D'après les dernières nouvelles, il se confir-
merait que le maréchal Pilsudski est maître
de Varsovie et de la région qui l'entoure. Aux
premières heures de la journée, il se serait
emparé du château du Belvédère dans lequel
s'étaient réfugiés les membres du cabinet Wi-
tos. Il les aurait faits prisonniers et les aurait
internés à Willanow, petite ville située à
quelques kilomètres de Varsovie.
Par contre, le chef de l'Etat aurait été main-
tenu dans ses fonctions et resterait dans le
Belvédère, scus la surveillance des hommes
de Pilsudski. Il se confirme que le cabinet
Witos a mis M. Pilsudski hors la loi.
Où se sont-ils enfuis ?
Berlin 14 mai. — D'aiprès YUnitéd Press,
Mi Witôs et plusieurs membres du gouver-
nement ont réussi à s'enfuir à Posen à
bord d'un avion.
Les troupes du maréchal Pilsudski ont
envahi le château du Belvédère et fait pri-
sonniers plusieurs membres du cabinet.
Vilna est maintenant entre les piains des
rebelles. Des nouvelles -reçues de Teschen
disent que les troupes sont en. marche vers
Lemberg pour tenter de couper l'armée du
général Sikorski qui se dirige sur Varsovie.
On a fait sauter le pfcnt de chemin de fer
au sud de Varsovie, les lignes téléphoniques
sont en partie coupées et le service entre
la Pologne et l'Allemagne, complètement in-
terrompu. On ditque de sanglpnts combats
ont lieu aux environs de Varsovie.
La loi martiale a été étendue à la Haute-
Silésie orientale. M. Knoll, ambassadeur po-
lonais à Angora aurait été nommé par le ma-
réchal Pilsudski, ministre des affaires étran-
gères.
Berlin, 14 mai. — On mande de la fron-
tière germano-polonaise que le gouvernement
polonais a fui de Vilna. La nouvelle que
cette ville est occupée par les partisans de
Plldsusky est confirmée d'une autre source.
Les gares sont militairement occupées. La
station de Grajevo est protégée par un déta-
chement dt" soldats. On a fait sauter les
viaducs sur la ligne de Bialystock-Varsovie.
On a été obligé de ramener à. leur point de
départ des troupes que l'on voulait transpor-
ter à Varsovie.
Les liaisons téléphoniques entre Dantzig et
Varsovie sont en partie détruites sur le ter-
ritoire polonais.
Les troupes de Pilsudski occupent
les voies ferrées
Bohumin (Oderberg), via Prague.— Un
rapiae, venant de Pologne, et se dirigeant sur
Vienne, est arrivé ce matin à six heures sans
aucun voyageur de Varsovie. En effet, les
trains ne circulent plus jusqu'à Varsovie; ils
doivent s'arrêter à Skierniewice, à 66 kilomè-
tres de la capitale. Au dela de Skierniewice.
les rails et les fils télégraphiques ont été en-
levés. Les lignes sont occupées par les trou-
pes de Pilsudski, munies de mitrailleuses,
qui barrent tout accès à Varsovie et qui ar-
rêtent ainsi les détachements de troupes de
Posnanie que le gouvernement a appelées à
son secours.
La plupart des stations de la région de
Czenstochowa sont également occupées par
les forces de Pilsudski.
On annonce que les cheminots réunis, hier
à Dziedzice, entre Bohumin et Cracovie, au-
raient décidé de ne permettre aucun trans-
port de trpupes gouvernementaes. Les ou-
vriers envisageraient même l'arrêt de tous
les transports.
Aucun journal ne paraît à Varsovie, sauf
le Bulletin officiel de Pilsudski.
Situation indécise
Prague, 14 mai. — L'agence C.T.K. dit que
selon les dernières nouvelles arrivées cette
nuit de Varsovie, la situation est restée, hier
Indécise, le gouvernement maintenant sa si-
tuation et le maréchal Pilsudski lui adressait
des sommations.
Une dépêche de Cracovie, déposée par le
correspondant de l'agence C.T.K. jeudi à mi-
di', annonce que durant toute la journée de la
veille on aurait combattu pour la possession
du Belvédère. Le président de la Républi-
que a décliné toute tractation avec les émeu-
tiers.
Une note officieuse
Varsovie, 14 mai. — Les nouvelles commu-
niquées par l'Agence télégraphique polonaise
sont les suivantes :
« La République polonaise n'est pas mena-
cée, pas plus que la situation personnelle du
président Wojciechowski. *
« Des concentrations de troupes ont- été
opérées. Mais on n'en doit pas conclure à
une situation alarmante. Ces troupes mon-
trent, par leur présence, que le gouvernement
n'est pas pris au dépourvu et inspirent con-
fiance à la population. >
(Voir la suite en deuxième page)
LES CONFLITS DU TRAVAIL EN ANGLETERRE
La grève des cheminots prend fin
mais celle des mineurs continue
——-.—————— *--a
Londree, 14 mai.* - Les trois grands syn-
dicats de cheminots ont conféré ce matin au
siège des syndicats à « Unity house » et ont
eu ensuite, à 11 heures, une réunion plénière
avec les directeurs des Compagnies.
A la suite de cette réunion, les syndicats
ont décidé la reprise du travail. La grève des
cheminots est officiellement terminée.
Déclarations de M. Baldwin
Londres, 14 mai. - Cet après-midi, à la
Chambre des Communes, M. Baldwin annonça
qu'un aritford venait d'être conclu entre les
Compagnies de chemins de fer et les repré-
sentants des chauffeurs, mécaniciens et de
locomotives, cheminots, etc., pour la reprise
du travail et que des négociations étaient en
cours entre les dockers et leurs patrons.
« En ce qui concerne la crise charbonnière,
dit le premier ministre, je suis arrivé à cette
conclusion qu'il n'y a aucune possibilité que
les propriétaires de mines et les ouvriers mi-
neurs puissent jamais arriver à un accord en-
tre eux. J'ai donc préparé des propositions
qui,, êt mon avis, formeront une base raison-
nable de discussion pour obtenir un règlement
« Ces propositions, ajouta M. Baldwin, se-
ront remises aux intéressés dès ce soir, de
façon à ce qu'elles puissent être examinées au
cours du week end. »
Réunion de la Fédération des mineurs
Londres, 14 mai. — Le Comité exécutif de
la Fédération des mineurs et les délégués de
tous les bassins miniers ont tenu aujourd'hui
plusieurs réunions à Londres.
Certains délégués ont attaqué vivement le,
Conseil des T. U. pour avoir ordonné la fin
de la grève générale et quelques-uns d'entre
eux ne (parlèrent rien de moins que de trahi-
son de la part des chefs travaillistes.
Les délégués ayant été informés que le
premier ministre venait de faire de nouvelles
propositions, il fut décidé que le Comité exé-
cutif de la Fédération des mineurs se réuni-
rait immédiatement pour les examiner afin
de pouvoir, des demain matin samedi, faire
aux délégués des mineurs les recommanda-
tions d'usage concernant l'acceptation ou le
rejet des nouvelles propositions srouverijémen-
tale^ - - -..
QUI SERA CHANCELIER ?
Le docteur Gessler
se récuse
080
Hindenburg convoque M. Adenauer
bourgmestre de Cologne
Berlin, 14 mai. — Après avoir pris contact
avec les leaders politiques, M. Gessler, qui
avait été charge par le président Hinden-
burg de dénouer la crise ministérielle, a dé-
claré aujourd'hui qu'il n'était pas en mesure
de constituer le nouveau cabinet sur la base
de la coalition actuelle mais qu'il espérait
cependant soumettre demain matin au prési-
dent du Reich une proposition concrète.
Les embarras du Dr Gessler
En couvrant les agissements de la Reichs-
wehr noire et en intervenant auprès de la
justice du Reich pour empêcher que la lu-
mière soit faite sur les assassinats commis
par la Sainte Vehme germanique, le minis-
tre de la défense nationale, Gessler, s'est
rendu si impopulaire dans les milieux démo-
cratiques que ses efforts pour former le nou-
veau gouvernement sur la baso de la coalition
des partis du milieu n'ont pas Cuxssi à rom-
pre la résistance du centre et des démocra-
t..
En tout cas, le cabinet Gessler, ne disposant
au Reichstag d'aucune majorité, n'aurait pu
se maintenir longtemps contre l'opposition
acharnée de la social-démocratie qui aurait
vu dans le ministère de la Reichswehr l'en-
nemi le plus dangereux de la République al-
lemande ainsi que le protecteur des associa-
tions secrètes. 1
Il n'est pas douteux que Gessler, qui a sur-
vécu à cinq ou six gouvernements successifs
et qui a su gagner la confiance de la droite,
en entretenant l'esprit de revanche de l'ar-
mée allemande, eût tout mis en œuvre, une
fois chancelier pour saboter la politique da
Locarno.
M. Adenauer est convoqué
Le président Hindenbourg a convoqué à
Berlin le premier bourgmestre de Cologne, M.
Adenauer, pour lui confier la mission de for-
mer le cabinet.
-.. M
La livre à 159 francs
»■ lai i
La journée d'hier a été marquée par une
baisse du franc et par un recul plus sen-
sible encore du change belge et de 14. lire -
italienne. *
Dans les milieux bancaires, on explique
co recul par l'agitation politique qui se ma-
nifeste en ce moment dans divers pays d'Eu-
rope et qui se répercute sur les devises eu-
ropéennes non encore stabilisées.
Au début de la matinée, la livre sterling
s'est tenue- au-dessous de 156. Elle débuta
en séance à 156.30 pour s'avancer rapide-
ment jusqu'à 158.7'5, dernier cours officiel.
Le dollar valut 32 francs au début de la
matinée. 32.14 en ouverture de la séance
officielle et 32 fr. 62 en clôture.
Après Bourse, la livre fléchit un instant
à 158,50 pour s'avancer brusquement en fin
de journée à 159. Le dollar cote alors 32.fi4.
La lire italienne restera indécise aux en-
virons de 115. Le franc belge termina à
99:50, soit légèrement au-dessous de la parité
du franc français-
Au point de vue spécial du change italien,
il est à noter que cette devise avait été
maintenue depuis six mois à un taux fixe,
grâce au crédit en dollars que l'Italie avait
obtenu à New-York au lendemain de la si-
gnature de l'accord italo-américafn pour rè-
glement des dettes de guerre. Hier, le chan-
ge italien avait commencé à donner à New.
York et à Londres des signes de faiblesse.
Aujourd'hui, cette faiblesse s'est brusque-
ment accentuée, les 100 lire ayant valu 115.10
au plus bas et 116.75 au plus haut, contre
126.75 mercredi dernier.
A GENEVE
La réorganisation
du Conseil de la S. D. N.
'ce ca
L'intransigeance du Brésil. - La Pologne
se range à l'opinion de la majorité
Genève, 14 mai. — La discussion à conti-
nué, ce matin, devant la commission pouf la
réorganisation du conseil de la Société des
Nations, sur le nombre et la répartition des
sièges du conseil. 5
Ce matin, M. Moukaroyos (Brésil), a main-
tenu l'attitude intransigeante prise par son
gouvernement au mois de mars dernier. A
cette époque, le Brésil ne posait que sa pro-
pre candidature à un siège permanent et c'est
son veto qui empêcha l'efttrée de l'Allemagne
dans la Société des Nations. Ce matin, le dé-
légué brésilien a souligné que la revendica-
tion soutenue par le Brésil est aujourd'hui
de deux sièges permanents. pour assurer une
meilleure représentation de l'Amérique ia-
tine au Conseil. (
Notons que les délégués de l'Uruguay et da
l'Argentine, membres de la commission, sont
d'une opinion contraire à celle du Brésil, et
qu'ils s'opposent l'un et l'autre à ia création
de tout autre siège permanent que celui pro-
mis à l'Allemagne.
Le délégué de la Chine s'est ensuite appli-
qué à montrer le rôle considérabl3 .que ia
Chine pourra jouer pour le maintien définitif
de la paix du monde. Mais il déclare que son
gouvernement, s'il ne s'agit plus que de créer
un seul siège permanent en faveur de l'Alle-
magne, est prêt à renouer à obtenir pour ILi
un siège de cette catégorie.
M. Sokal, délégué de la Pologne, a cons-
taté que ce qui importe avant tout, c'est de
fixer le nombre maximum des membres du
conseil, permanents ou élus, de façon que Je
fonctionnement de cet organisme ne soit pas
entravé. Il a repris ensuite un mot de M.
Briand, disant que la crise actueHe de ta
Société est une maladie de croissance. Selon
lui, l'évolution du conseil doit se poursuivre;
de nouveaux devoirs se présentent à chaque
instant à la Société, et il convient de dévelop-
per le conseil, de sorte qu'il puisse faire faca
à toutes les nécessités politiques qui décou-
lent de la situation générale.
« En étudiant la composition du conseil,
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