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30 NIVOSE. AN 135. — N° 20.515 U , VMGT-CM CMU TIIM MERCREDI 19 JANVIER 1927. - N 20.515
Fondateurs (1 BE"
1 :.. VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
- AbONNiiMt.A i ;»
<> a ttitttt Ir. -
EDfB & S.-ET-OISE 40 21 1 II »
FRANCS ET COLOSSES 45 23 1 12
Ëtraxobp 75 38 20
Adresser toutes les communicatiens
■; - au Dinctaur
Fondateur i 1869)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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TOUS LES BUREAUX DE POSTE
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Directeur : EDMOND DU MESNIL
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Encore un baiser veux-tu bien ?
1
» g , , I
Je n'en ai pas terminé avec Eugène
Lautier que voici mon aimable confrère
du « Soir », M. L.-O. Frossard,
Tudieu! messieurs, auquel entendre ?
Je voudrais pourtant répondre à tous,
car le grand débat vaut notre dispute
confraternelle.
La paix! La paix! M. L.-O., Frossard
veut la paix.
Et moi, donc!
D' accord sur le but, nous différons sur
les moyens, parce que mon confrère L.-
0. Frossard et moi nous-n avons pas la
même conception de la psychologie alle-
mande.
Le rédacteur en chef du « Soir »
- c:rit :
Je l'avouc ingénument, au risque de m'atti.
rer. une fois de plus, les redoutables ironies
de M. Edmond du Mesnil : ma position est
simple et je l'estimè très forte. Je veux la paix.
L'occupation prolonge l'état de guerre et ne
garantit point notre sécurité. Tous les s'ystè-
mes de contrôle sont destinés à faire faillite.
Je prends mon parti de ce qui est. Il n'p a
qu'un moyen d'organiser la paix, c'est l'ac-
cord franco-allemand. Il présente des aléas.
Sans douéte. Mais c'est le seul qui reste à no-
ire disposition. Ne le rejetons pas. Ne l'em-
ployons pas à. demi Et si nous adhérons à la
politique de Locarno, acceptons-en les consé-
quences logiques.
Oh! mon ironie ne saurait être bien
redoutable à un dialecticien de la taille
de M. L-O. Frossard. Son indulgence
confraternelle l'abuse. Tout au plus me
risquerai-je à lui opposer quelques objec-
tions du bon sens. Car le bon sens est
notre grand maître à tous, et qui doit
nous départager.
Dope, j'admire et je partage cet amour
de lai.x. ,.,;', .!'-'
-Soir , » pènSUJUt
c'est unè^position x< simple et t.tès. forte ».
Simple. Oh ! oui. Même trop simple.
Déjà Sosie se plaisait en cette position-
là. « Ami dé tout le monde! » procla-
mait-il simplement. Après quoi : volée
de coups de bâton. Aïe! Voilà ce que
j'aimerais éviter.
La Constituante, elle aussi, aimait la
paix Amie de tout le monde, elle s'avisa
de « déclarer la paix aux peuples ». Et
tous les peuples se mirent incontinent à
faire la guerre.
- Ainsi, pour que cette position pacifi-
que « si simple » soit encore « très for-
te », il faut n'être pas seul à la vouloir
tenir.
Bien sûr! la paix, c'est comme le ma-
riage. II faut être deux. Au moins.
Deux à signer le contrat et à l'obser-
ver, sans coups de canif.
Or. l'Allemagne a cette mauvaise ha-
bitude de considérer tous les traités com-
me matière à papillotes, et elle ne s'as-
sied au banquet de la paix qu'après avoir
planté son surin sous la table.
Vous nous avez expliqué, mon cher
confrère L.-O. Frossard, qu'il' fallait être
logique. *
Essayons. -
Mais pour être logique à vos yeux, il
faut supprimer incontinent tout ce qui
gêne cette douce et généreuse Allema-
gne.
L'occupation de la Rhénanie, bien en-
tendu. Puis le traité de Versailles lui-
même. Le Camarade Aristide n'a-t-il pas
laissé échapper naguères une phrase si-
gnificative où il comparait déjà ce
traité de Versailles à la jument de Ro-
land.
- Vous savez bien, cette bonne cavale
qui avait toutes les qualités, et un seul
défaut : celui d'être morte.
Comment voulez-vous que M. Aristide
Briand se présente décemment sur la
voie triomphale de la paix, en chevau-
chant un bidet pareil ? , ;
Voilà donc qui est convenu. Nous en-
voyons la Jument. de Roland chez Mac-
quart. N'en parlons plus.
Entre nous, M. L.-0. Frossard a bien
un pen-tert d'écrire que c'est une « con-
séquence logique de la politique de Lo-
carno ».
Car: le pacte de Locarno a précisément
spécifié : (f Les dispositions du présent
traité ne portent pas atteinte aux droits
et obligations résultant pour les hautes
parties contractantes du traité de Ver-
sailles. ))
Je ne. youdrais:pas rontrister. mon, con-'
Je ne vou d rais pas contrister mon con-
',,"--:'.:':::" 1
tradicteur. Pas d'ironies redoutables, sa-
crebleu !
Tout de même, ne conviendra-t-il pas
que l'une des « Hautes Parties contrac-
tantes », l'Allemagne, apprête déjà ses
basses parties pour s'asseoir sur ce nou-
veau traité ?
* Alors, nous allons passer notre vie à
signer des traités, des conventions, des
pactes, des protocoles (comportant cha-
cun une concession de notre part), rien
que pour offrir à l'Allemagne la distrac-
tion d'en faire des boulettes ou des co-
cottes en papier ?
Voyons! mon cher confrère L.-O. Fros-
sard, pouvez-vous affirmer la volonté
pacifique de l'Allemagne, alors que ses
préparatifs de guerre crèvent les yeux ?
En admettant même qu'elle recherchr
un instant un rapprochement avec la
France sur sa frontière de l'Ouest, ne se-
rait-ce pas un subterfuge pour bondir
plus à l'aise au delà de sa frontière de
l'Est?
De concessions en concessions, n'en
viendrons-nous pas à la borne que la
paix ne peut franchir, au delà de quoi
c'est la rectification des frontières <( pro-
visoires » qui se trouvera posée ?
Et les armements du Reich, les forti-
fications sur le flanc de la Pologne, la
construction du matériel de guerre à l'é-
tranger, ne sont-ils pas soulignés par cette
propagande perfide, persistante, enveni-
mée en Alsace et en Silésie. tendant à
l'autonomie ou au retour au « Vater-
land » ? '.,
Un rapprochement dans ces con di-
tions-là! ," .., ,,"
Pour recevoir un baiser ou un coup
de couteau ? t.,';,
',',-¡ : Edmond d1Î M'ESNIL.
L'ex - impératrice Charlotte
s'éteint tfoucement
Bruxelles, 18 janvier. — L'ex-impératrice
Charlotte est à toute extrémité.
Dans l'entourage de la princesse, on ne
conserve plus aucun espoir.
La malade s'éteint doucement et l'impres-
sion générale est qu'elle ne passera pas la
nuit.
La princesse Charlotte de Belgique, tante
du roi, qui fut impératrice du Mexique, et en
avait gardé protocolairement le titre, est ar-
rivée, à l'âge de S7 ans. Elle en avait 26 lors-
que, dans tout l'éclat de sa beauté, dans tout?
Ja force do sa haute intelligence; elle fut
frappée de folie.
Marie. Charlotte, Amélie. Augustine, Vic-
toire, Clémentine, ,. Léopoldine, princesse de
Belgique, fille de Léopold 1er et de Louise.
Marie d'Orléans, naquit le 7 juin 1840, à
Laeken.
Le 27 juillet 1857. elle épousait à Bruxel-
les — mariage d'amour assurait-on — l'ar-
chiduc Ferdinanfl-Maximilien-Joseph d'Autri-
che, né en 1832, frère de l'empereur régnant
François-Joseph, et qui, depuis trois ans, avait
été nommé amiral et commandant en chef
de la flotte autrichienne.
Les jeunes époux allèrent s'installer au
château de Miramar, au bord de l'Adriatique,
dans un décor qui semblait emprunté à nue
féerie romantique. Un rêve d'ambition devait
les en arracher bientôt. ,
Les révolutions se succédaient au Mexique.
La France, l'Angleterre et 1 Espagne déci-
dèrent donc d'intervenir, mais seul le gou-
vernement de Napoléon III fut fidèle à ces
décisions.
En 1863, déjà, une assemblée de notables
mexicains avait voté une résolution favorable
à la constitution d'une monarchie ayant à
sa tête un prince européen, pour contrecarrer
le gouvernement arbitraire du président Jua-
rez. Le prince Ferdinand-Maximilien d'Autri-
che était appelé par cette assemblée de: no-
tables à prendre la tête de la nouvelle mo-
narchie. II finit pas accepter la couronne le
10 avril 1864. Le 28 mai, le nouvel empereur
et l'impératrice Charlotte, sa femme, arri-
vaient à La Tera Cruz.
Au' bout de deux ans, les difficultés aux-
quelles s'était heurté Maximilîen n'avaient
fait que s'accroître. Les Etats-Unis protes-
tèrent contre l'intervention européenne, et
Napoléon III annonça qu'il cllait retirer ses
troupes. Maximilien fut désespérs. Charlotte
partit pour Paris où elle alla plaider, auprès
de Napoléon III la cause de (son mari. Pen-
dant deux heures e-lle exposa à Saint-Cloud,
devant l'empereur et l'impératrice, la néces-
sité de ne point abandonner Maximilien. seul
en présence de ses adversaires mexicains.
Au mois de septembre 1866, l'impératrice
Charlotte se rendit, en désespoir de cause, à
Rome pour essayer d'y obtenir l'appui effi-
cace de Pie IX, qu'elle supplia d'intervenir
auprès de Napoléon III en faveur de Maximi-
lien. et aussi auprès du clergé mexicain qui
faisait .au nouvél empereur une opposition
acharnée. Elle es§uya malheureusement un
échec, et ce fut à la suite de ces événements
qu'elle donna ;es premiers signes d'aliénation;
mentale dont elle devait demeurer à jamais
frappée.
(Voir la suite en deuxième page) -
AU QUAI D'ORSAY
i'? t T
M. Briand a reçu, hier1 après-midi, lord'
Crewe, ambassadeur d'Angleterre, et le 'ccïiuo
Chlapowski, ambassadeur de Pologne,
La République française est une démocratie fonciè-
rement pacifique. Elle l'a prouvé; elle le prouve ch a-
que jour. Elle veut organiser la paix, en obtenant que le
droit domine souverainement les rapports internatio-
naux. Mais, pour que le nouvel ordre de choses s'éta-
blisse, qu'il soit stable et définitif, i! faut que ses promo-
teurs soient forts. La force de la France est l'élément essentiel de la
paix européenne.
Paul DOUMER.
Le camouflage se décolle
1080
L'article 109 de la Constitution de '\: l¡
mar a, on le sa t, aboli les distinctions hono-
rifiques et les titres qui ne réponde it pas à
une. fonction effective. Il ne subsiste que l'or-
dre ((, pour le Mérite » (classe civile), con-
féré par une commission de l'Académis des
sciences.
Le gouvernement du Reich maintint pen-
dant quelque temps encore la c Croix 22
fer », sous prétexte de "éccmpense des ser-
vices du temps de la guerre. A la suite de
nombreuses réclamations, il rétablit bientôt la
médaille de sauvetage.
Les Allemands, qui, jadis, se moqua'ent
volontiers de la faiblesse des a jtres nations
pour les décorations (et pourtant il en existe
plus de cent différentes dans les divers Etats
de la Confédération germanique!) ne purent
se faire à cette privation et encore moius à
l'absence de titres qui rappelaient les ancien-
nes castes sociales. Spécialement en Bavière,
où règne un esprit formé d'un mélange bizarre
de démocratie et d'attachement aux distinc-
tions, on s'éleva vivement contre la complète
abolition et le gouvernement, non seulement
rétablit les anciens titres, mais en créa de nou-
veaux. Il toléra même la résurrection de cer-
taines décorations baptisées médailles commé-
moratives et. conférées par les princes souve-
rains déchus.
Le gouvernement du Riçh n'a pas osé, in-
tervenir contre cette violation flagrante de la
CbristrtutiôiLét péyr sortir ,#ër»ibàlri'as il s'est
décidé à - demander le rétablissement des dis-
tinctions et titres honorifiques. Un projet de
loi dans ce sens doit être prochainement sou-
mis au Reidbstag. Pour son adoption, il fau-
dra une majorité des deux tiers, puisque le ré-
tablissement en question implique une modifi-
cation à la Constitution de Weimar.
Elle ne paraît pas douteuse.
——————————
CONSEIL SUPERIEUR DE LA GUERRE
Le conseil supérieur de la guerre s'est
réuni hier après-midi, à l'Elysée, sous la pré-
sidence de M..Gaston Doumergue.
La misère de l'Allemagne
oie -
Nous avons publié, d'après le Journal offi-
ciel, le chiffre des traitements que le gouver-
nement de la République accorde à ses re-
présentants à l'étranger.
Par. une curieuse coïncidence, les journaux
allemands publient maintenant, d'après un pro-
jet de loi soumis au Re'chstag, le montant des
frais entraînés par les représentations diploma-
tiques du Reich à l'étranger. On apprend
ainsi le taux de quelques traitements. L'ambas-
sadeur allemand à Londres touche' 135.000
marks, à Madrid 114.000 marks, à Moscou
321.000 marks, à Paris 126.000 marks, les
deux ambassadeurs à Rome 114.000 marks
chacun, à Tokio 114.000 marks, à Was-
hington 157.000 marks. Le ministre d'Alle-
magne à Buenos-Aires touche 138.000 marks,
à Vienne 88.000 marks, à Varsovie 80.000
marks. Les traitements des conseillers d'am-
bassade allemands varient de 36^000 à
67.000 marks.
Pour comparer les traitements, il faut mul-
tiplier les chiffres en marks par 5.97 pour
avoir leur actuel équivalent en francs. On
trouve a-nsi que M. von Hœsch touche un
traitement annuel de plus de 750.000 francs.
Si l'Allemagne est pauvre, comme elle le
clame partout, il faut convenir qu'elle paye
bien ses représentants diplomatiques à l'étran-
ger.
La livre à 122. »
Le dollar à 25.13
Livre 1&2 »
Dollar .i. 26 1 o
Franc suisse 484 »
Belga .1 349 25
Peseta 40S >
Plorin ; 1.0Q4 75
Lire 108 75
Leu 13 30
Rentenmark 595 »
LES RENTES FRANÇAISES
3 0/0 53 » contre 53 50
;,u /0 1915-16 63 75 contre 63 85
4 0/0 1917 52 50 contre 52 55
A LA VEILLE DE LA SUPPRESSION DU CONTROLE MILITAIRE
Le désarmement du Reich
————————————— a~-
Pourparlers officiels et protestations officieuses
Les conversations sur la question des for-
tifications aux frontières orientales du Reich
continuent entre les experts allemands, gé-
nérai-von Pawels et conseiller Forster, et las
membres du comité militaire interallié qui
est le conseil technique de la conférence des
ambassadeurs.
M. Forster a eu, hier matin, un entretien
avec M. Massigli, secrétaire de la conférence.
Il n'v a donc pas, comme on l'a écrit, rup-
ture des négociations. Il n'y a pas davantage
déuart Dour Berliu des déléguée allemands
oui iraient prendre de nouvelles instructions
de leur gouvernement.
On proteste dans les partis de droite.
Les partis de droite et les associations pa-
triotiques de la Prusse orientale ont transmis
la résolution suivante aux autorités du Reich:
La Pologne réclame à grands cris la des-
truction des fortifications de Kœnigsberg que
le traité de Versailles a cependant concédées
ctu Reich. Tous les habitants de hi Prusse
orientale savent bien que l'abandon de ces
derniers vestiges de notre système défensif
livrerait la province séparée du Reich à la
merci de l'Etat voisin armé jusqu'aux dents.
La Pologne; avec l'appui de la France. veut
nous enlever ces derniers moyens de défense,
comme le prouve soit plan d'agression contre
la Prusse orientale. Français et Polonais
n'ignorent pas cependant que ces fortifica-
tions périmées .le pourraient favoriser une'
guerre offensive du Reigh contre Vi Pologne.
Soucieuse de sa sécurtté, la Prusse orientale
élève la plus énergique protestation contre
les menées franco-polonaises et invite, eh ter-
mes pressants le gouvernement du Reich à
rester inébranlable dans cette question.-
.et chez les anciens officiers
D'autre. part, dans .une réunion tenue à
Kœniggberg par la Ligue des. officiers alle-
mands, le général von Hutter a prononcé le
discoure suivant :
Nous, anciens off iciers •- de l'armée prus-
sienne, envisageons avec la plus grande ap-
préhension les dangers qui résulteraient pour
l'Allemagne de l'abandon de ses défenses.
Nous estimons que l'un des droits naturels
d'une grande nation est de pouvoir prendre
les mesures nécessaires à sa sécurité. En sé-
parant par un coup de force la Prusse orien-
tale - - |
merci de ses adversaires. Nous invitons, en
conséquence, le gouvernement à maintenir,
var tous les moyens dont il dispose, la dé-
fense de la Prusse orientale et à repousser les
exigences injustifiées '2c la conférence àcs am-
bassadeurs. r
Un chant de victoire.
Cest daus le Berliner Bœrsen Courier qu'on
le trouve sous le titre « Désintoxication »:
Dans la France efficielle le « dé&arm-ement
moral » fait des progrès : il n'est pas éton-
nant que les ennemis de ce mouvement vers
ra paix profitent de toute occasion pour faire
orvndrr. le détour de l'étranger aux récipients
de gaz toxiques qu'ils ne peuvent plus emplir
publiquement dans leur propre pays. C'est
déjà devenu une habitude : les gaz toxiques
par lesquels les adversaires français de la
vaix veulent rendre Intenable la position de
Briand, sont régulièrement lancés de Londres.
C'est ainsi que l'agence Havas publiait, ces
jours derniers, une information de Londres
disant que l'Allemagne créait des difficultés
dans la question du désarmement, qu'elle de-
mandait que les négociations fussent transfé-
rées à Berlin; qu'elle refusait de formuler
des propositions, que par suite les négocia-
tions de Paris étaient en panne.
Aucun mot de tout cela n'est vrai : le ser-
vice d'information étrangère de Briand le
constate expressément. Les négociations, dé-
clare le Quai-d'Orsay, se développent favora-
bJemcnt, aussi bien à Paris (forteresses de
l'est) qu'à Berlin (matériel de guerre). v
Le transfert, à Berlin des négociations au
sujet du matériel de guerre a eu, lieu pour
d*?s~ raisons d'opportunité pratbque, dont le
gouvernement français a reconnu la légitir
tifité..
- Cette fois donc, les masques protecteurs
que Briand avait pris soin de tenir disponi-
blés, ont été efficaces. Ii '■ vaudrait encore
mieu'¡ff' que les Etats qui aspirent à la paix:
trouvassent 'le moyen d'empêcher la propaga-
tion télégraphique' de tous gaz toxiques. ,
.suivi d'une immédiate exigence
- Et, fiers du résultet acquis et ainsi souli-
gné, nos voisins d'outre-Rhin, -. en gens prati-
ques, pensent immédiatement, à l'exploita-
tion méthodique, conforme à leurs habitudes,
de ce qui léur apparaît comme un premier'
succès. x
(roiT la suite en deuxième page.),
, Aujourd'hui, H. Briand sera entendu
par la Commission des affaires extérieures
le "'-
Ses déclarations ont été opprouvées hier
par le Conseil des ministres
M. Doumer prononce au Sénat unéfoquent discours
Au tournant
L Heure II va-t-elle sonner ? Il Su
pourrait.
Hier, la Chambre el le Sénat sié-
geaient. Au Palais-Bourbon, l'utile ayant
cette fois le pas sur l'agréable, au lÙm
a échanger des noms d'oiseaux, nos lé-
gislateurs examinaient le projet, sur la
revision des prix des baux à longue du-
rée. Au Luxembourg, M. Doumer pro-
nonçait un discours plein de feu et de
jeunesse dans lequel se trouvaient en-
châssées quelques-unes de ces vérités
élémentaires que nous nous plaisons à
repeter ici : La force de la France est
1 élément essentiel de la paix euro-
péenne, a dit le nouveau président du
Sénat. Et, è'a- S doute, pour mieux en-
foncer cela dans la t^tc de ses jeunes
collègues, il a ajouté : Vouloir que
l'armée française soit puissante, parce
que puissamment organisée et pourvue,
c'est vouloir d abord assurer une sécu-
rité dont nous ne pouvons laisser le soin
à personne ; c'est aussi contribuer à
préserver 1 hum'anité des catastrophes
que nous-mêmes avons subies. Cela
c'est le bon sens. Et j'espère qu.'André
Morizet lui-même, qui n'est pas brouillé
avec la logique (sa briU-ante critique dit
plan 17 l'a prouvé) n'y contredira point.
Mais l'intérêt n'était pas en séance où
d'ailleurs on discourait assez peu.
Moins on pense, plus on parle, a dit
Montesquieu. Il paraît qu'au Parlement
on pense en ce moment beaucoup plus
que de coutume.
Pourquoi ? parce que la situation po-
litique est tout entière dominée par Vélrtt
des rapports franco-allemartds, et qu'on
suppose qu'il y a dans le y&tht&fneméni
même différentes fraçons tfe concevcàn
la bataille pour lu nmx.
Un conseil des ministres, Hier matin,
avait délibéré tout exprès sur la ques-
tion. M. Aristide Briand a crll devoir
déclarer aux journalistes : Jill n' v a
qu'au dehors et dans certaine presse
qu'on parle de désaccord. et MM.
Albert Sarraut et André Tardieu ont
donné à leur collègue des Affaires
Etrangères la caution de leur approba-
tion publique.
(c Certaine presse » ? C'est bien vite
dit. 4 l'heure même où nos Excellences
se congratulaient avant que d'aller dé-
jeuner, M. Marcel Lucain entreprenant
dans Paris-Midi de démêlér l'imbroglio.
Il écrivait :
« On ne sait jamais ce qui peut sortir
des lèvres et du cerveau de l'ingénieux
Ulysse qui roula, tant d'années, sur le
pavé polit-icien. Et M. Poincaré, qui
avait résolu de parler lui-même en cas
de débat inévitable, pour mettre le dos-
sier extérieur au point, s'inquiéta du
« tour de passe-passe » que son « chef-
ami » lui jouait.
« Il fallait, à tout prix, savoir ce que
M. Briand dirait ! De son côté, celui-ci
n'était pas fâché d'avoir d'abord une ex-
plication nette avec ses collègues, pour
lirer .au. clair toute l'histoire.
« Et c'est de ce double désir de clarté
que sortit le conseil de ce matin.
« L'intrigue désormais connue est aux
trois quarts déjouée.
« Mais si: M. Briand avait la curiosité
de demander ù M. Marin les raisons des
attaques incessantes de ses amis, si le
ministre des pensions se voyait obligé
de sortir de son mutisme, si M. Herriot
entrait dans la bagarre, et même M.
Tardieu, si enfin M. Barthou s'en mê-
lait, on aurait chaud.
« Cependant, M. Poincaré, qui excelle
dans l'ordre de la procédure, répugne
aux batailles de portefeuilles. Et M.
Briand sait se contenir dans les grands
moments. Contrairement à M. Caillaux
qui fonce, monocle à l'œil, sur l'obstacle
— d souvenir du conseil de la. rue Saint-
Dominique où il plut du sang - Aris-
tide est un « bqit type M. Il préfère vous
avoir au tournant.
« Et l'on y est ! »
Donc, hier matin,'on était au tournant.
Hier à midi, l'attitude des ministres dé-
notait une panne d'essence. Mais, dans
les heures qui suivirent, les bruits de
couloirs et la réunion de la Commission
des Finances prouvaient que le tour-
nant n'était pas encore franchi.
Un nouvel incident est, en effet. venu
se greffer sur l'intrigue initiale. M.
Poincaré ayant écrit à M. Malvy une
lettre personnelle au sujet des dettes
interalliées, lettre qui ne tarda pas à
courir les salles de rédaction, M. Myron
T. Herrick s'était rendu inopinément
chez le président du conseil.
Dans sa lettre, M. Poincaré faisait sa-
- vait à MMalvy que le gouvernement
américain n'insistait pas pour la ratifi-
cation rapide d(;s accords de Washing-
ton. Nos lecteurs savent, d'autre part,
que, dimanche dernier, les Anciens Com-
battants, réunis en congrès, avaient si-
gnifié qu'ils ne reconnaissaient pas au
Parlement -français le droit d'entériner
< qu'ils considèrent comme une abo-
.mút(tblc iniquité., * :
Il y avait de, quoi émouvoir l'ambas-
sadeur des Etats-Unis. Cependant, car
la diplomatie n'a pas été inventée pour
les Hattentats, on affirmait, hier soir,
que MM. Myron T. Herrick et Poincaré
avaient parU de foui autre chose.
Un chef de cabinet ne jurait-il pas
qu ils s'étaient occupés de Vélevage des
bigorneaux ? Cela peut, après touL pi-rai-
tre plausible.
Il n'en reste pas moins que M. J.ds
tide Briand va comparoir cet auprès-
m'lai, devant la comnit&îtùii ~de's! allail'f's
étrangères de la Cha-mbre. C'est M.
Franklin-Bouitlon qui l'y a, convoqué
sur les demandes instantes de -7il. Eu-
gène Lautier. Autrement dit, et pour,
dire les choses comme elles sont, au-
jourd'hui, M. Briand s'interpelle lui-
même. Et seuls .:.-. Tardieu dixit - de
mauvais esprits pourront encore préten-
dre, avec M. Marcel Lucain, que le mi-
nistre des affaires étrangères rt;l tout
à l'heure, interpeller son Président du
Conseil
Jean GOLDSKY.
--
Au Conseil des Ministres
Les membres du gouvernement se sont réu-
nis en Conseil des ministres hier matin, à
9 h. 30, à. l'Elysée, sous la présidence de M..
Gaston Doumergue.
La politique extérieure du gouvernement
M. Aristide Briand, ministre des affaires
étrangères, a mis ses collègues au courante
la .situation extérieure. Il a fait connaître au
Conseil des ministres, qui ¡:.a:"a,pprouvé, le
sens des déclarations qu'il compte faire de-
tnain devant la commission des affaires exté-
fleures de la'C-haù¡bre.- :' < >■ 1 '■
Le gouvernement général de rindoeJmie
M. Lèôn Perrier, ministre des. colonies. z
soumis à la signature du pr¿sl:d.e(f.i,e la Rà-
publique un décret renouvelant mission
temporaire de M. Alexandre Varenne comme
gouverneur général de l'Indochine.
Les prochains conseils
Les ministres se réuniront jeudi prochain
en Conseil de, cabinet et le lendemain ven-
dredi en Conseil des ministres.
Quelques déclarations de M. Briand t
Ajoutons à ce communiqué officiel que la
majeure partie de la délibération a été con-
sacrée à l'exposé fait par M. Briand de la
politique extérieure.
A l'issue du Conseil, le ministre des affai-
res étrangères a déclaré ., qu'après avoir été
entendu demain par la commission des affai-
res extérieures de la Chambre, il se rendrait,
quelques jours plus tard, devant celle du
Sénat.
M. Briand a tenu à. souligner l'acccrd qui
s'est manifesté au sein du cabinet sur la poli-
tique extérieure du gouvernement.
« Il n'y a qu'au dehors et dans certaine
presse, a-t-il ajouta, qu'on parle de désac-
cord..»
Lo ministre des affaires étrangères a rap-
pelé qu'à l'occasion de la discussion du bud-
get devant la Chambre, il y avait eu un dé-
bat sur la politique extérieure. Un semblable,
débat devait s'instituer ensuite devant le Sti.
nat; mais, à ce moment, jugeant qu'il ne fal-
lait point perdre (/ temps, le cabine" avait
décidé de remettre cette discussion à plua
tard et une nromesse avait été faite à to su-
jet à M. Lucien Hubert, pi-ésident de la com-
mission sénatoriale des affaires éti-angèree.
Le débat public ne péut doac maintenant ve-
nir en premier lieu que devant la Haute
Assemblée. Il constituera la sutte normale du
débat qui a eu lieu à la Chambre.
M. Albert Sarraut, ministre de l'intérieur,
et M. André Tandieu, ministre des travaux
publics, ont confirmé que le gouvernement
avait nettement marqué qu'il était d'accord
sur les questions extérieures avant que. leur
collègue M. Briand le notifiât lui-même aux
commissions parlementaires compétentes.
(Voir la suite en deuxième page)
- HIICI - -
LES FAITS ET LES IDEES
Notre conscience
par Henri VINCENT.
Il est heureux qu'elle doive rester in-
visible au fond de chacun. Cette pré-
caution nous évite de la rencontrer, ce
qui pourrait être humiliant. pour cer-
tains.
Imaginez que dans la rue une écTopée,
borgne, boiteuse ou bancale, dépenail-
lée, nous aborde et se présente en ces
termes :
— Ta conscience. Mais oui. C'est
bien moi. Tu ne me reconnais plus !
Quelle rencontre !' El quel scandale
si elle expliquait à la foule amusée que
Payant reçue belle et vêtue d'innocence,
c'est nous qui Savons mise dans ce
triste état, que' chacune de ses mutila-
tions témoigne d'un de nos combats, que
si elle est ainsi laide, négligée et lasse,
c'est pour avoir été salie, accablée des
noirceurs et des fardeaux douteux dont
notre inconscience voulait s'alléger.
Nous pourrions peut-être essayer de
nier, l'apparence respectable étant pour
nous. Le, politicien insulterait certaine-
ment cette conscience malodorante, ta.
sienne, qui ose se réclamer de lui ! Il
rattribuercti) avec aplomb a quelque être
d'aspect aussi peu soigné qu'elle. Et ca
30 NIVOSE. AN 135. — N° 20.515 U , VMGT-CM CMU TIIM MERCREDI 19 JANVIER 1927. - N 20.515
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1 :.. VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
- AbONNiiMt.A i ;»
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VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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, 38, boule-vard cle S-trs.slDoxxrçr, PA-RIS-xe
Directeur : EDMOND DU MESNIL
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Encore un baiser veux-tu bien ?
1
» g , , I
Je n'en ai pas terminé avec Eugène
Lautier que voici mon aimable confrère
du « Soir », M. L.-O. Frossard,
Tudieu! messieurs, auquel entendre ?
Je voudrais pourtant répondre à tous,
car le grand débat vaut notre dispute
confraternelle.
La paix! La paix! M. L.-O., Frossard
veut la paix.
Et moi, donc!
D' accord sur le but, nous différons sur
les moyens, parce que mon confrère L.-
0. Frossard et moi nous-n avons pas la
même conception de la psychologie alle-
mande.
Le rédacteur en chef du « Soir »
- c:rit :
Je l'avouc ingénument, au risque de m'atti.
rer. une fois de plus, les redoutables ironies
de M. Edmond du Mesnil : ma position est
simple et je l'estimè très forte. Je veux la paix.
L'occupation prolonge l'état de guerre et ne
garantit point notre sécurité. Tous les s'ystè-
mes de contrôle sont destinés à faire faillite.
Je prends mon parti de ce qui est. Il n'p a
qu'un moyen d'organiser la paix, c'est l'ac-
cord franco-allemand. Il présente des aléas.
Sans douéte. Mais c'est le seul qui reste à no-
ire disposition. Ne le rejetons pas. Ne l'em-
ployons pas à. demi Et si nous adhérons à la
politique de Locarno, acceptons-en les consé-
quences logiques.
Oh! mon ironie ne saurait être bien
redoutable à un dialecticien de la taille
de M. L-O. Frossard. Son indulgence
confraternelle l'abuse. Tout au plus me
risquerai-je à lui opposer quelques objec-
tions du bon sens. Car le bon sens est
notre grand maître à tous, et qui doit
nous départager.
Dope, j'admire et je partage cet amour
de lai.x. ,.,;', .!'-'
-Soir , » pènSUJUt
c'est unè^position x< simple et t.tès. forte ».
Simple. Oh ! oui. Même trop simple.
Déjà Sosie se plaisait en cette position-
là. « Ami dé tout le monde! » procla-
mait-il simplement. Après quoi : volée
de coups de bâton. Aïe! Voilà ce que
j'aimerais éviter.
La Constituante, elle aussi, aimait la
paix Amie de tout le monde, elle s'avisa
de « déclarer la paix aux peuples ». Et
tous les peuples se mirent incontinent à
faire la guerre.
- Ainsi, pour que cette position pacifi-
que « si simple » soit encore « très for-
te », il faut n'être pas seul à la vouloir
tenir.
Bien sûr! la paix, c'est comme le ma-
riage. II faut être deux. Au moins.
Deux à signer le contrat et à l'obser-
ver, sans coups de canif.
Or. l'Allemagne a cette mauvaise ha-
bitude de considérer tous les traités com-
me matière à papillotes, et elle ne s'as-
sied au banquet de la paix qu'après avoir
planté son surin sous la table.
Vous nous avez expliqué, mon cher
confrère L.-O. Frossard, qu'il' fallait être
logique. *
Essayons. -
Mais pour être logique à vos yeux, il
faut supprimer incontinent tout ce qui
gêne cette douce et généreuse Allema-
gne.
L'occupation de la Rhénanie, bien en-
tendu. Puis le traité de Versailles lui-
même. Le Camarade Aristide n'a-t-il pas
laissé échapper naguères une phrase si-
gnificative où il comparait déjà ce
traité de Versailles à la jument de Ro-
land.
- Vous savez bien, cette bonne cavale
qui avait toutes les qualités, et un seul
défaut : celui d'être morte.
Comment voulez-vous que M. Aristide
Briand se présente décemment sur la
voie triomphale de la paix, en chevau-
chant un bidet pareil ? , ;
Voilà donc qui est convenu. Nous en-
voyons la Jument. de Roland chez Mac-
quart. N'en parlons plus.
Entre nous, M. L.-0. Frossard a bien
un pen-tert d'écrire que c'est une « con-
séquence logique de la politique de Lo-
carno ».
Car: le pacte de Locarno a précisément
spécifié : (f Les dispositions du présent
traité ne portent pas atteinte aux droits
et obligations résultant pour les hautes
parties contractantes du traité de Ver-
sailles. ))
Je ne. youdrais:pas rontrister. mon, con-'
Je ne vou d rais pas contrister mon con-
',,"--:'.:':::" 1
tradicteur. Pas d'ironies redoutables, sa-
crebleu !
Tout de même, ne conviendra-t-il pas
que l'une des « Hautes Parties contrac-
tantes », l'Allemagne, apprête déjà ses
basses parties pour s'asseoir sur ce nou-
veau traité ?
* Alors, nous allons passer notre vie à
signer des traités, des conventions, des
pactes, des protocoles (comportant cha-
cun une concession de notre part), rien
que pour offrir à l'Allemagne la distrac-
tion d'en faire des boulettes ou des co-
cottes en papier ?
Voyons! mon cher confrère L.-O. Fros-
sard, pouvez-vous affirmer la volonté
pacifique de l'Allemagne, alors que ses
préparatifs de guerre crèvent les yeux ?
En admettant même qu'elle recherchr
un instant un rapprochement avec la
France sur sa frontière de l'Ouest, ne se-
rait-ce pas un subterfuge pour bondir
plus à l'aise au delà de sa frontière de
l'Est?
De concessions en concessions, n'en
viendrons-nous pas à la borne que la
paix ne peut franchir, au delà de quoi
c'est la rectification des frontières <( pro-
visoires » qui se trouvera posée ?
Et les armements du Reich, les forti-
fications sur le flanc de la Pologne, la
construction du matériel de guerre à l'é-
tranger, ne sont-ils pas soulignés par cette
propagande perfide, persistante, enveni-
mée en Alsace et en Silésie. tendant à
l'autonomie ou au retour au « Vater-
land » ? '.,
Un rapprochement dans ces con di-
tions-là! ," .., ,,"
Pour recevoir un baiser ou un coup
de couteau ? t.,';,
',',-¡ : Edmond d1Î M'ESNIL.
L'ex - impératrice Charlotte
s'éteint tfoucement
Bruxelles, 18 janvier. — L'ex-impératrice
Charlotte est à toute extrémité.
Dans l'entourage de la princesse, on ne
conserve plus aucun espoir.
La malade s'éteint doucement et l'impres-
sion générale est qu'elle ne passera pas la
nuit.
La princesse Charlotte de Belgique, tante
du roi, qui fut impératrice du Mexique, et en
avait gardé protocolairement le titre, est ar-
rivée, à l'âge de S7 ans. Elle en avait 26 lors-
que, dans tout l'éclat de sa beauté, dans tout?
Ja force do sa haute intelligence; elle fut
frappée de folie.
Marie. Charlotte, Amélie. Augustine, Vic-
toire, Clémentine, ,. Léopoldine, princesse de
Belgique, fille de Léopold 1er et de Louise.
Marie d'Orléans, naquit le 7 juin 1840, à
Laeken.
Le 27 juillet 1857. elle épousait à Bruxel-
les — mariage d'amour assurait-on — l'ar-
chiduc Ferdinanfl-Maximilien-Joseph d'Autri-
che, né en 1832, frère de l'empereur régnant
François-Joseph, et qui, depuis trois ans, avait
été nommé amiral et commandant en chef
de la flotte autrichienne.
Les jeunes époux allèrent s'installer au
château de Miramar, au bord de l'Adriatique,
dans un décor qui semblait emprunté à nue
féerie romantique. Un rêve d'ambition devait
les en arracher bientôt. ,
Les révolutions se succédaient au Mexique.
La France, l'Angleterre et 1 Espagne déci-
dèrent donc d'intervenir, mais seul le gou-
vernement de Napoléon III fut fidèle à ces
décisions.
En 1863, déjà, une assemblée de notables
mexicains avait voté une résolution favorable
à la constitution d'une monarchie ayant à
sa tête un prince européen, pour contrecarrer
le gouvernement arbitraire du président Jua-
rez. Le prince Ferdinand-Maximilien d'Autri-
che était appelé par cette assemblée de: no-
tables à prendre la tête de la nouvelle mo-
narchie. II finit pas accepter la couronne le
10 avril 1864. Le 28 mai, le nouvel empereur
et l'impératrice Charlotte, sa femme, arri-
vaient à La Tera Cruz.
Au' bout de deux ans, les difficultés aux-
quelles s'était heurté Maximilîen n'avaient
fait que s'accroître. Les Etats-Unis protes-
tèrent contre l'intervention européenne, et
Napoléon III annonça qu'il cllait retirer ses
troupes. Maximilien fut désespérs. Charlotte
partit pour Paris où elle alla plaider, auprès
de Napoléon III la cause de (son mari. Pen-
dant deux heures e-lle exposa à Saint-Cloud,
devant l'empereur et l'impératrice, la néces-
sité de ne point abandonner Maximilien. seul
en présence de ses adversaires mexicains.
Au mois de septembre 1866, l'impératrice
Charlotte se rendit, en désespoir de cause, à
Rome pour essayer d'y obtenir l'appui effi-
cace de Pie IX, qu'elle supplia d'intervenir
auprès de Napoléon III en faveur de Maximi-
lien. et aussi auprès du clergé mexicain qui
faisait .au nouvél empereur une opposition
acharnée. Elle es§uya malheureusement un
échec, et ce fut à la suite de ces événements
qu'elle donna ;es premiers signes d'aliénation;
mentale dont elle devait demeurer à jamais
frappée.
(Voir la suite en deuxième page) -
AU QUAI D'ORSAY
i'? t T
M. Briand a reçu, hier1 après-midi, lord'
Crewe, ambassadeur d'Angleterre, et le 'ccïiuo
Chlapowski, ambassadeur de Pologne,
La République française est une démocratie fonciè-
rement pacifique. Elle l'a prouvé; elle le prouve ch a-
que jour. Elle veut organiser la paix, en obtenant que le
droit domine souverainement les rapports internatio-
naux. Mais, pour que le nouvel ordre de choses s'éta-
blisse, qu'il soit stable et définitif, i! faut que ses promo-
teurs soient forts. La force de la France est l'élément essentiel de la
paix européenne.
Paul DOUMER.
Le camouflage se décolle
1080
L'article 109 de la Constitution de '\: l¡
mar a, on le sa t, aboli les distinctions hono-
rifiques et les titres qui ne réponde it pas à
une. fonction effective. Il ne subsiste que l'or-
dre ((, pour le Mérite » (classe civile), con-
féré par une commission de l'Académis des
sciences.
Le gouvernement du Reich maintint pen-
dant quelque temps encore la c Croix 22
fer », sous prétexte de "éccmpense des ser-
vices du temps de la guerre. A la suite de
nombreuses réclamations, il rétablit bientôt la
médaille de sauvetage.
Les Allemands, qui, jadis, se moqua'ent
volontiers de la faiblesse des a jtres nations
pour les décorations (et pourtant il en existe
plus de cent différentes dans les divers Etats
de la Confédération germanique!) ne purent
se faire à cette privation et encore moius à
l'absence de titres qui rappelaient les ancien-
nes castes sociales. Spécialement en Bavière,
où règne un esprit formé d'un mélange bizarre
de démocratie et d'attachement aux distinc-
tions, on s'éleva vivement contre la complète
abolition et le gouvernement, non seulement
rétablit les anciens titres, mais en créa de nou-
veaux. Il toléra même la résurrection de cer-
taines décorations baptisées médailles commé-
moratives et. conférées par les princes souve-
rains déchus.
Le gouvernement du Riçh n'a pas osé, in-
tervenir contre cette violation flagrante de la
CbristrtutiôiLét péyr sortir ,#ër»ibàlri'as il s'est
décidé à - demander le rétablissement des dis-
tinctions et titres honorifiques. Un projet de
loi dans ce sens doit être prochainement sou-
mis au Reidbstag. Pour son adoption, il fau-
dra une majorité des deux tiers, puisque le ré-
tablissement en question implique une modifi-
cation à la Constitution de Weimar.
Elle ne paraît pas douteuse.
——————————
CONSEIL SUPERIEUR DE LA GUERRE
Le conseil supérieur de la guerre s'est
réuni hier après-midi, à l'Elysée, sous la pré-
sidence de M..Gaston Doumergue.
La misère de l'Allemagne
oie -
Nous avons publié, d'après le Journal offi-
ciel, le chiffre des traitements que le gouver-
nement de la République accorde à ses re-
présentants à l'étranger.
Par. une curieuse coïncidence, les journaux
allemands publient maintenant, d'après un pro-
jet de loi soumis au Re'chstag, le montant des
frais entraînés par les représentations diploma-
tiques du Reich à l'étranger. On apprend
ainsi le taux de quelques traitements. L'ambas-
sadeur allemand à Londres touche' 135.000
marks, à Madrid 114.000 marks, à Moscou
321.000 marks, à Paris 126.000 marks, les
deux ambassadeurs à Rome 114.000 marks
chacun, à Tokio 114.000 marks, à Was-
hington 157.000 marks. Le ministre d'Alle-
magne à Buenos-Aires touche 138.000 marks,
à Vienne 88.000 marks, à Varsovie 80.000
marks. Les traitements des conseillers d'am-
bassade allemands varient de 36^000 à
67.000 marks.
Pour comparer les traitements, il faut mul-
tiplier les chiffres en marks par 5.97 pour
avoir leur actuel équivalent en francs. On
trouve a-nsi que M. von Hœsch touche un
traitement annuel de plus de 750.000 francs.
Si l'Allemagne est pauvre, comme elle le
clame partout, il faut convenir qu'elle paye
bien ses représentants diplomatiques à l'étran-
ger.
La livre à 122. »
Le dollar à 25.13
Livre 1&2 »
Dollar .i. 26 1 o
Franc suisse 484 »
Belga .1 349 25
Peseta 40S >
Plorin ; 1.0Q4 75
Lire 108 75
Leu 13 30
Rentenmark 595 »
LES RENTES FRANÇAISES
3 0/0 53 » contre 53 50
;,u /0 1915-16 63 75 contre 63 85
4 0/0 1917 52 50 contre 52 55
A LA VEILLE DE LA SUPPRESSION DU CONTROLE MILITAIRE
Le désarmement du Reich
————————————— a~-
Pourparlers officiels et protestations officieuses
Les conversations sur la question des for-
tifications aux frontières orientales du Reich
continuent entre les experts allemands, gé-
nérai-von Pawels et conseiller Forster, et las
membres du comité militaire interallié qui
est le conseil technique de la conférence des
ambassadeurs.
M. Forster a eu, hier matin, un entretien
avec M. Massigli, secrétaire de la conférence.
Il n'v a donc pas, comme on l'a écrit, rup-
ture des négociations. Il n'y a pas davantage
déuart Dour Berliu des déléguée allemands
oui iraient prendre de nouvelles instructions
de leur gouvernement.
On proteste dans les partis de droite.
Les partis de droite et les associations pa-
triotiques de la Prusse orientale ont transmis
la résolution suivante aux autorités du Reich:
La Pologne réclame à grands cris la des-
truction des fortifications de Kœnigsberg que
le traité de Versailles a cependant concédées
ctu Reich. Tous les habitants de hi Prusse
orientale savent bien que l'abandon de ces
derniers vestiges de notre système défensif
livrerait la province séparée du Reich à la
merci de l'Etat voisin armé jusqu'aux dents.
La Pologne; avec l'appui de la France. veut
nous enlever ces derniers moyens de défense,
comme le prouve soit plan d'agression contre
la Prusse orientale. Français et Polonais
n'ignorent pas cependant que ces fortifica-
tions périmées .le pourraient favoriser une'
guerre offensive du Reigh contre Vi Pologne.
Soucieuse de sa sécurtté, la Prusse orientale
élève la plus énergique protestation contre
les menées franco-polonaises et invite, eh ter-
mes pressants le gouvernement du Reich à
rester inébranlable dans cette question.-
.et chez les anciens officiers
D'autre. part, dans .une réunion tenue à
Kœniggberg par la Ligue des. officiers alle-
mands, le général von Hutter a prononcé le
discoure suivant :
Nous, anciens off iciers •- de l'armée prus-
sienne, envisageons avec la plus grande ap-
préhension les dangers qui résulteraient pour
l'Allemagne de l'abandon de ses défenses.
Nous estimons que l'un des droits naturels
d'une grande nation est de pouvoir prendre
les mesures nécessaires à sa sécurité. En sé-
parant par un coup de force la Prusse orien-
tale
merci de ses adversaires. Nous invitons, en
conséquence, le gouvernement à maintenir,
var tous les moyens dont il dispose, la dé-
fense de la Prusse orientale et à repousser les
exigences injustifiées '2c la conférence àcs am-
bassadeurs. r
Un chant de victoire.
Cest daus le Berliner Bœrsen Courier qu'on
le trouve sous le titre « Désintoxication »:
Dans la France efficielle le « dé&arm-ement
moral » fait des progrès : il n'est pas éton-
nant que les ennemis de ce mouvement vers
ra paix profitent de toute occasion pour faire
orvndrr. le détour de l'étranger aux récipients
de gaz toxiques qu'ils ne peuvent plus emplir
publiquement dans leur propre pays. C'est
déjà devenu une habitude : les gaz toxiques
par lesquels les adversaires français de la
vaix veulent rendre Intenable la position de
Briand, sont régulièrement lancés de Londres.
C'est ainsi que l'agence Havas publiait, ces
jours derniers, une information de Londres
disant que l'Allemagne créait des difficultés
dans la question du désarmement, qu'elle de-
mandait que les négociations fussent transfé-
rées à Berlin; qu'elle refusait de formuler
des propositions, que par suite les négocia-
tions de Paris étaient en panne.
Aucun mot de tout cela n'est vrai : le ser-
vice d'information étrangère de Briand le
constate expressément. Les négociations, dé-
clare le Quai-d'Orsay, se développent favora-
bJemcnt, aussi bien à Paris (forteresses de
l'est) qu'à Berlin (matériel de guerre). v
Le transfert, à Berlin des négociations au
sujet du matériel de guerre a eu, lieu pour
d*?s~ raisons d'opportunité pratbque, dont le
gouvernement français a reconnu la légitir
tifité..
- Cette fois donc, les masques protecteurs
que Briand avait pris soin de tenir disponi-
blés, ont été efficaces. Ii '■ vaudrait encore
mieu'¡ff' que les Etats qui aspirent à la paix:
trouvassent 'le moyen d'empêcher la propaga-
tion télégraphique' de tous gaz toxiques. ,
.suivi d'une immédiate exigence
- Et, fiers du résultet acquis et ainsi souli-
gné, nos voisins d'outre-Rhin, -. en gens prati-
ques, pensent immédiatement, à l'exploita-
tion méthodique, conforme à leurs habitudes,
de ce qui léur apparaît comme un premier'
succès. x
(roiT la suite en deuxième page.),
, Aujourd'hui, H. Briand sera entendu
par la Commission des affaires extérieures
le "'-
Ses déclarations ont été opprouvées hier
par le Conseil des ministres
M. Doumer prononce au Sénat unéfoquent discours
Au tournant
L Heure II va-t-elle sonner ? Il Su
pourrait.
Hier, la Chambre el le Sénat sié-
geaient. Au Palais-Bourbon, l'utile ayant
cette fois le pas sur l'agréable, au lÙm
a échanger des noms d'oiseaux, nos lé-
gislateurs examinaient le projet, sur la
revision des prix des baux à longue du-
rée. Au Luxembourg, M. Doumer pro-
nonçait un discours plein de feu et de
jeunesse dans lequel se trouvaient en-
châssées quelques-unes de ces vérités
élémentaires que nous nous plaisons à
repeter ici : La force de la France est
1 élément essentiel de la paix euro-
péenne, a dit le nouveau président du
Sénat. Et, è'a- S doute, pour mieux en-
foncer cela dans la t^tc de ses jeunes
collègues, il a ajouté : Vouloir que
l'armée française soit puissante, parce
que puissamment organisée et pourvue,
c'est vouloir d abord assurer une sécu-
rité dont nous ne pouvons laisser le soin
à personne ; c'est aussi contribuer à
préserver 1 hum'anité des catastrophes
que nous-mêmes avons subies. Cela
c'est le bon sens. Et j'espère qu.'André
Morizet lui-même, qui n'est pas brouillé
avec la logique (sa briU-ante critique dit
plan 17 l'a prouvé) n'y contredira point.
Mais l'intérêt n'était pas en séance où
d'ailleurs on discourait assez peu.
Moins on pense, plus on parle, a dit
Montesquieu. Il paraît qu'au Parlement
on pense en ce moment beaucoup plus
que de coutume.
Pourquoi ? parce que la situation po-
litique est tout entière dominée par Vélrtt
des rapports franco-allemartds, et qu'on
suppose qu'il y a dans le y&tht&fneméni
même différentes fraçons tfe concevcàn
la bataille pour lu nmx.
Un conseil des ministres, Hier matin,
avait délibéré tout exprès sur la ques-
tion. M. Aristide Briand a crll devoir
déclarer aux journalistes : Jill n' v a
qu'au dehors et dans certaine presse
qu'on parle de désaccord. et MM.
Albert Sarraut et André Tardieu ont
donné à leur collègue des Affaires
Etrangères la caution de leur approba-
tion publique.
(c Certaine presse » ? C'est bien vite
dit. 4 l'heure même où nos Excellences
se congratulaient avant que d'aller dé-
jeuner, M. Marcel Lucain entreprenant
dans Paris-Midi de démêlér l'imbroglio.
Il écrivait :
« On ne sait jamais ce qui peut sortir
des lèvres et du cerveau de l'ingénieux
Ulysse qui roula, tant d'années, sur le
pavé polit-icien. Et M. Poincaré, qui
avait résolu de parler lui-même en cas
de débat inévitable, pour mettre le dos-
sier extérieur au point, s'inquiéta du
« tour de passe-passe » que son « chef-
ami » lui jouait.
« Il fallait, à tout prix, savoir ce que
M. Briand dirait ! De son côté, celui-ci
n'était pas fâché d'avoir d'abord une ex-
plication nette avec ses collègues, pour
lirer .au. clair toute l'histoire.
« Et c'est de ce double désir de clarté
que sortit le conseil de ce matin.
« L'intrigue désormais connue est aux
trois quarts déjouée.
« Mais si: M. Briand avait la curiosité
de demander ù M. Marin les raisons des
attaques incessantes de ses amis, si le
ministre des pensions se voyait obligé
de sortir de son mutisme, si M. Herriot
entrait dans la bagarre, et même M.
Tardieu, si enfin M. Barthou s'en mê-
lait, on aurait chaud.
« Cependant, M. Poincaré, qui excelle
dans l'ordre de la procédure, répugne
aux batailles de portefeuilles. Et M.
Briand sait se contenir dans les grands
moments. Contrairement à M. Caillaux
qui fonce, monocle à l'œil, sur l'obstacle
— d souvenir du conseil de la. rue Saint-
Dominique où il plut du sang - Aris-
tide est un « bqit type M. Il préfère vous
avoir au tournant.
« Et l'on y est ! »
Donc, hier matin,'on était au tournant.
Hier à midi, l'attitude des ministres dé-
notait une panne d'essence. Mais, dans
les heures qui suivirent, les bruits de
couloirs et la réunion de la Commission
des Finances prouvaient que le tour-
nant n'était pas encore franchi.
Un nouvel incident est, en effet. venu
se greffer sur l'intrigue initiale. M.
Poincaré ayant écrit à M. Malvy une
lettre personnelle au sujet des dettes
interalliées, lettre qui ne tarda pas à
courir les salles de rédaction, M. Myron
T. Herrick s'était rendu inopinément
chez le président du conseil.
Dans sa lettre, M. Poincaré faisait sa-
- vait à MMalvy que le gouvernement
américain n'insistait pas pour la ratifi-
cation rapide d(;s accords de Washing-
ton. Nos lecteurs savent, d'autre part,
que, dimanche dernier, les Anciens Com-
battants, réunis en congrès, avaient si-
gnifié qu'ils ne reconnaissaient pas au
Parlement -français le droit d'entériner
< qu'ils considèrent comme une abo-
.mút(tblc iniquité., * :
Il y avait de, quoi émouvoir l'ambas-
sadeur des Etats-Unis. Cependant, car
la diplomatie n'a pas été inventée pour
les Hattentats, on affirmait, hier soir,
que MM. Myron T. Herrick et Poincaré
avaient parU de foui autre chose.
Un chef de cabinet ne jurait-il pas
qu ils s'étaient occupés de Vélevage des
bigorneaux ? Cela peut, après touL pi-rai-
tre plausible.
Il n'en reste pas moins que M. J.ds
tide Briand va comparoir cet auprès-
m'lai, devant la comnit&îtùii ~de's! allail'f's
étrangères de la Cha-mbre. C'est M.
Franklin-Bouitlon qui l'y a, convoqué
sur les demandes instantes de -7il. Eu-
gène Lautier. Autrement dit, et pour,
dire les choses comme elles sont, au-
jourd'hui, M. Briand s'interpelle lui-
même. Et seuls .:.-. Tardieu dixit - de
mauvais esprits pourront encore préten-
dre, avec M. Marcel Lucain, que le mi-
nistre des affaires étrangères rt;l tout
à l'heure, interpeller son Président du
Conseil
Jean GOLDSKY.
--
Au Conseil des Ministres
Les membres du gouvernement se sont réu-
nis en Conseil des ministres hier matin, à
9 h. 30, à. l'Elysée, sous la présidence de M..
Gaston Doumergue.
La politique extérieure du gouvernement
M. Aristide Briand, ministre des affaires
étrangères, a mis ses collègues au courante
la .situation extérieure. Il a fait connaître au
Conseil des ministres, qui ¡:.a:"a,pprouvé, le
sens des déclarations qu'il compte faire de-
tnain devant la commission des affaires exté-
fleures de la'C-haù¡bre.- :' < >■ 1 '■
Le gouvernement général de rindoeJmie
M. Lèôn Perrier, ministre des. colonies. z
soumis à la signature du pr¿sl:d.e(f.i,e la Rà-
publique un décret renouvelant mission
temporaire de M. Alexandre Varenne comme
gouverneur général de l'Indochine.
Les prochains conseils
Les ministres se réuniront jeudi prochain
en Conseil de, cabinet et le lendemain ven-
dredi en Conseil des ministres.
Quelques déclarations de M. Briand t
Ajoutons à ce communiqué officiel que la
majeure partie de la délibération a été con-
sacrée à l'exposé fait par M. Briand de la
politique extérieure.
A l'issue du Conseil, le ministre des affai-
res étrangères a déclaré ., qu'après avoir été
entendu demain par la commission des affai-
res extérieures de la Chambre, il se rendrait,
quelques jours plus tard, devant celle du
Sénat.
M. Briand a tenu à. souligner l'acccrd qui
s'est manifesté au sein du cabinet sur la poli-
tique extérieure du gouvernement.
« Il n'y a qu'au dehors et dans certaine
presse, a-t-il ajouta, qu'on parle de désac-
cord..»
Lo ministre des affaires étrangères a rap-
pelé qu'à l'occasion de la discussion du bud-
get devant la Chambre, il y avait eu un dé-
bat sur la politique extérieure. Un semblable,
débat devait s'instituer ensuite devant le Sti.
nat; mais, à ce moment, jugeant qu'il ne fal-
lait point perdre (/ temps, le cabine" avait
décidé de remettre cette discussion à plua
tard et une nromesse avait été faite à to su-
jet à M. Lucien Hubert, pi-ésident de la com-
mission sénatoriale des affaires éti-angèree.
Le débat public ne péut doac maintenant ve-
nir en premier lieu que devant la Haute
Assemblée. Il constituera la sutte normale du
débat qui a eu lieu à la Chambre.
M. Albert Sarraut, ministre de l'intérieur,
et M. André Tandieu, ministre des travaux
publics, ont confirmé que le gouvernement
avait nettement marqué qu'il était d'accord
sur les questions extérieures avant que. leur
collègue M. Briand le notifiât lui-même aux
commissions parlementaires compétentes.
(Voir la suite en deuxième page)
- HIICI - -
LES FAITS ET LES IDEES
Notre conscience
par Henri VINCENT.
Il est heureux qu'elle doive rester in-
visible au fond de chacun. Cette pré-
caution nous évite de la rencontrer, ce
qui pourrait être humiliant. pour cer-
tains.
Imaginez que dans la rue une écTopée,
borgne, boiteuse ou bancale, dépenail-
lée, nous aborde et se présente en ces
termes :
— Ta conscience. Mais oui. C'est
bien moi. Tu ne me reconnais plus !
Quelle rencontre !' El quel scandale
si elle expliquait à la foule amusée que
Payant reçue belle et vêtue d'innocence,
c'est nous qui Savons mise dans ce
triste état, que' chacune de ses mutila-
tions témoigne d'un de nos combats, que
si elle est ainsi laide, négligée et lasse,
c'est pour avoir été salie, accablée des
noirceurs et des fardeaux douteux dont
notre inconscience voulait s'alléger.
Nous pourrions peut-être essayer de
nier, l'apparence respectable étant pour
nous. Le, politicien insulterait certaine-
ment cette conscience malodorante, ta.
sienne, qui ose se réclamer de lui ! Il
rattribuercti) avec aplomb a quelque être
d'aspect aussi peu soigné qu'elle. Et ca
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