Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-12-09
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 décembre 1926 09 décembre 1926
Description : 1926/12/09 (N20474). 1926/12/09 (N20474).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7551983p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
19 FRIMAIRE. AN 135. - N" 20.474
Le Numéro » VINGT-CINQ CENTIMES
JEUDI 9 DECEMBRE 1926. — N° 20.474
Fondateurs (1869)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
AJbON>i LAit-iN J.;..,
ii ii si£ am frab wn
Seins Ss S.»*t-Ojss 40 21 - 11 •
Fsamcb rr Colonies 45 23 12
ËTBANGEB 75 38 20
Âdrasstr toutes les communicatiant
- au Directeur
Fondateurs (1869)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
POUR LA PUBLICITE. S ADRESSER
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ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LÈS BUREAUX DE POSTE
RÉDACTION & ADMINISTRATION:
38, 3DO\zIe>"v-s.3rcL de S-brstslaoxxrçr, PARIs-xe
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TELEPHONES :
Rédaetioi et Administration : Nord 24-90,24-91. — âpres 10 heures du soir Louvre 04-16
C'était prévu.
Les Balkans sont comme les pinèdes
chi Var.
Une imprudence, une étincelle, et tout
prend feu. -
En 1914, la grande guerre fut déclen-
chée par un incident austro-serbe.
Or, voici un incident italo-serbe.
La brise de Locarno, qui devait faci-
liter le vol de la « Colombe de la paix ))
finira-trelle par ranimer les foyers d'in-
cendie ?
II est déjà grave que la question puisse
être posée.
Ne prenons donc rien au tragique,
mais tout au sérieux.
Pourquoi cet incident italo-serbe ?
Parce qu'une récente convention si-
gnée entre l'Italie et l'Albanie, apparaît
--.non sans raison — comme une me-
nace oblique à la Serbie (Yougoslavie).
J'ai déjà expliqué ici que, d'une part,
M. Mussolini ne pouvait maintenir son
prestige et sa dictature en Italie que par
une diversion extérieure; et que, d'au-
tre part.ie peuple italien, avec son trop-
plein de population, se trouve trop à
l'étroit sur une terre trop pauvre et doit
nécessairement chercher un déversoir au
delà de ses frontières.
Toutes les rêveries des pacifistes idéo-
logues ne peuvent rien contre la réalité.
Les émigrations, les invasions des peu-
ples sont commandées par des lois aussi
ligoureyses que celles de la physique.
trop plein déborde; une chau-
dière trop comprimée éclaté.
M. Aristide Briand peut miauler la paix
dans les gouttières de M. Stresemann, de
telles causes ont, nécessairement, de tels
effets.
Il est certain que M. Mussolini envi-
sage l'extension italienne, la plus grande
Italie, l'impérium.
Son regard s'est porté sur la mer ;
vers la terre d'Afrique ; vers la Turquie:
vers la Syrie. -
Il n'a point négligé la proche Albanie,
porte d'entrée de la Yougoslavie.
« Dessein économique », marmottent
nos pacifistes.
On abuse un peu, depuis quelques
mois, de la souveraineté de « l'écono-
mique ».
M. Mussolini, lui, attelle « l'économi-
que » à l'affût des canons, et ce n'est
pas sans motifs sérieux que j'ai posé ici
même, le 5 novembre dernier, une ques-
tion précise, à quoi nul ne s'est avisé de
répondre.
Il est malséant de se citer soi-même.
Mettons que je me isépète.
Donc, j'écrivais
« Pourquoi, sous prétexte d'expansion
économique en Albanie, cette vaste en-
treprise de viabilité ? Pourquoi ces rou-
tes, ces ponts, exécutés par une société
d'entreprises italienne (créée à son insti-
gation) et dirigés par des officiers du gé-
nie italien ?
« Pourquoi les moindres ponceaux
doivent-ils être d'une portée de 200 ton-
nes et d'une largeur de nature à permet-
tre le passage des convois d'artillerie ?
« Mais, au fait, pourquoi donc le roi
La livre à 123.40
Le dollar à 25.40
Livre. 123 40
Dollar 25 40
Franc suisse 489 25-
Peseta. 394»»
Belga 334 50
Florin 1.010 »»
Lire 111 »»
Leu 13 50
Rentenmark 602 »»
LES RENTES FRANÇAISES
3 () /0. ,. 49 60 contre 49 35
4 0/0 1917.:. 46 70 contre 45 10
5 0/0 1915-16. 33 20 contre 53 70
d'une puissance amie et alliée de la
France est-il venu le mois dernier préci-
pitamment à Paris ?
« Pourquoi ? Pourquoi ? »
Si ma question n'a pas reçu de ré-
ponse (même de M. Coty, confident des
pensées mussoliniennes), elle me permet
du moins de vous donner à entendre
pourquoi l'incident italo-serbe ne m'a
pas surpris, et pourquoi j'en redoute le
développement.
Edmond du MESNIL.
8t+48
LA POLITIQUE
Voir, savoir, croire
M. Marcel Lucain, qui commente au
jour le jour, de la façon la plus sagace,
les événements politiques, et qui est,
au Parlement, un des observateurs les
plus lucides de la presse parisienne, a
fixé hier dans Paris-Midi l'effet du l'é-
cent discours prononcé par M. Poin-
caré.
« L'avenir financier et économique,
écrit-il ? Après le grand discours de M.
Poineare, à la Chambre, nous sommes
eoninte Polyeucte, nous voyons, nous
savons, nous croyons, nous sommes dé-
sabusés. »
M. Marcel Lucain voit, comme tout le
'monde, les effets presque magiques de
la conf iance.
Il sait, comme désormais tous les
Français-savent, quels sont les fruits
si vite mûris sous les rayons de ce so-
leil retrouvé :
Sur l'amortissement ;
Nous avons inscrit ait budget de 1927
une somme de 8.174 millions pour l'a-
mortissement des divers types de notre
dette.
Sur les dettes :
Nous avons payé à VAmérique et à
l'Angleterre les échéances de cette an-
née et nous sommes en mesure, quel-
que décision que prenne la Chambre, de
faire face aux échéances de l'année pro-
chaine.
Sur la spéculation et les devises étran-
gères :
Dès lnainfenant, le budget de 19.27 est
assuré de n'être plus à la merci d'une
spéculation qui tendrait à relever 19
cours des devises
Sur la crise éconorrtique :
De quelque façon qu'on veuille passer
d'une monnaie dépréciée à une monnaie
pure, il y a un défilé qu'on ne peut f ran-
chir sans accident. Nous aurions tra-
versé une crise bien autrement redouta-
ble si nous avions laissé s'effondrer
■complètement notre devise nationale.
Il restera à intensifier, sous toutes ses
formes, la production métropolitaine et
coloniale. Le gouvernement SOUlnettra
aux Chambres, au début defarmée pro-
chainé, un programme destiné à déve-
lopper nos ressources industrielles com*-
me nos ressources agricoles.
Sur les résultats déjà obtenus :
Nous avons prouvé aux .autres nations
que nous pouvions opérer le redresse-
ment financier par nous-mêmes, sans
rien aliéner de nos libertés, sans avoir
à subir aucune condition de l'étranger.
Sachant cela, M. Marcel Lucain est
convaincu « .que le gouvernement est
assuré, pour longtemps, d'une majorité
parlementaire ; qu'il a la confiance des
Chambres et du. pays ; qu'il n'est pas
près de se disloquer - les ministres,
même divisés, ont un sens profond de
Iq, conservation et de ta solidarité —
qu'il poursuivra avec une méthode in-
flexible et une inlassable rigueur la dé-
fense du franc, fût-ce. contre « vents et
marées ». <■*
Ainsi, la trêve intérieure satténue.-
heureuse coïncidence — ait moment
même où s'annonce, à l'extérieur, un
nouvel orage 1
L'irritante question des dettes inter-
alliés parait elle-même trouver sa solu-
tion :
— Nous ne serons en mesure de payer
nos créanciers étrangers, a dit M. Poin-
caré, que lorsque nous pourrons trans-
férer des marchandises ou des devises.
Autrement, notre monnaie ne résisterait
pas à nos premières tentatives de trans-
ffirt.
On assure — et M. Lucain le suygère,
avec M. Dariac, vice-président WC la
commission des dettesque cette pe-
lite phrase recèlerait la formule trans-
actionnelle acceptable pour les parti-
sans et pour les adversaires de la rati-
fication.
Cela aussi, nous ne demandons qu'à
le voir, à le savoir, el le croire. La ques-
tion dépasse les politiciens. C'est devant
le pays qu'il va falloir, au plus tôt, plai-
der ce grand procès.
————————————— t ■>»<■ « -————————————-
LES OBSEQUES DE CLAUDE MONET
Les obsèques du peintre Claude Monet ont
été célébrées hier dans la plus grande sim-
plicité à Giverny. Dans l'assistance, on remar-
quait au premier rang des amis entourant la
famille, M. Georges Clemenceau, ancien prési-
dent du conseil. ,
Il. n'est pas à prévoir que la Yougoslavie accepte un
protectorat italien de l'Albanie, même sous la forme la
plus atténuée. Si elle n'est pas rapidement convaincue
qu'un protectorat d'aucune sorte n'est envisagé, la
question de l'Adriatique se rouvrira sous une forme nou-
velle et dangereuse.
MANCHESTER GUARDIAN, 4-12.
AU PALAIS-BOURBON
La discussion de la loi de finances
——————— 311.
La séance est ouverte à neuf heures trente,
sous la présidence de M. Léo Bouyssou, vice-
président.
Le chiffre d'affaires
On reprend la discussion de la loi de fi-
nances. à l'article 4 ter, relatif au chiffre
d'affaires. - •
M. Bouat demande à la Chambre de con-
sidérer comme recevable son amendement
qui tend à augmenter le forfait du chiffre
d'affaires pour les commerçants. Il est logi-
que que le forfait suive le mouvement de
l'indice des prix.
M. Poincaré, président du conseil, dit qu'il
est impossible, si l'on veut aboutir, de re-
manier la législation sur le chiffre d'affai-
res. Depuis vingt-quatre heures, les amende-
ments poussent de toutes parts autour de la
loi de finances. Il faut. non les repousser,
mais. les disjoindre. Le gouvernement fait ap-
pel au patriotisme de la Chambre pour ne
pas ruiner son effort à la veille du succès.
M. Bouat n'insiste pas.
M. Lucien Voilin se plaint de la manière
dont le fisc applique la loi sur le chiffre
d'affaires. Les artisans travaillant seuls ou
n'occupant qu'un seul ouvrier sont expressé-
ment exemptés de la taxe. Pourquoi l'admi-
nistration veut-elle les y assujettis ?
M.. Petitjean demande dans quelles condi-
tions les petits commerçants pourront béné-
ficier du forfait en 1927 et 1&28.
M. de Margerie, commissaire du gouverne-
ment, répond que l'administration prendra
pour base des forfaits les prix actuellement
pratiqués. Les Redevables resteront d'ailleurs
ilibres d'accepter ou de rejeter les proposi-
tions de l'administration. Ils pourront aller
devant les commissions ou se placer sous le
régime de la déclaration mensuelle.
Sur ce les articles 4 ter et 5 sont adoptés.
- L'impôt sur les jeux
L'article 6 fixe le taux de l'impôt sur les
jeux.
M. Thoumyre fait adopter un amendement
tendant à ajouter la « défense des côtes »
aux œuvres qui peuvent bénéficier des sub-
ventions sur le produit des jeux.
M. Leredu défendla disposition addition-
nelle suivante :
Les casinos des stations thermales légale-
ment reconnues, situées à moins de 100 ki-
lomètres de Paris, seront dorénavant assujet-
tis à la taxe qui frappe les casinos sur le
produit des jeux, l'article 82 de la loi de fi-
nances du 31 juillet 1920 étant à leur égard
abrogé.
C'est Ialloi de finances de 1920, dit M. Le-
redu, qui a mis Enghien hors du droit com-
mun. La loi de finances de 1927 peut l'y re-
placer. En 1920, on voulait, paratt-H, proté-
ger Paris, ville vertueuse qui ignorait le
baccara et le tapis vert !'
Puis, l'Etat ayant besoin d'argent, une loi
de 1923 a reconnu l'existence des jeux. Dès
lors, les cercles — ouverts ou fermés —, se
sont multipliés dans Paris.
M. Leredu. — A Paris, liberté de jouer ;
tout autour, ceinture de chasteté ! De la
vertu, soit. Mais de l'hypocrisie, non ! J'in-
siste sur le développement que 3e départe-
ment de Seine-et-Oise donne à ses œuvres
sociales ; pourquoi, seul de tous les dépar-
tements, ne pourrait-il y affecter le produit
de l'impôt sur les jeux ?
Le gouvernement dit que, s'il cède, les ca-
sinos foisonneront autour de Paris..Non, s'il
est entendu que seuls bénéficieront du régime
réclamé les casinos annexés à un établisse-
ment thermal légalement reconnu.
Un échange d'observations se produit entre
MM. Rollin, Rimbert, E. Lafont et le rap-
porteur général qui déclare que la commis-
sion des finances fera tout son possible pour
:permettre à l'établissement thermal d'En-
ghien de revivre, puis l'amendement est re-
poussé.
Qn .adopte. ensuite un amendement de M-
"Gilhda, député des Alpes-Maritimes, ainsi
conçu :
Le produit du prélèvement sur les jeux de
hasard pratiqué dans les cercles régis par
la loi du 1er juillet et attribué, pour une
part,' en vertu du deuxième alinéa de l'arti-
cle 48 de la loi du 30 juin 1923, aux préven-
toriums et aux organismes de lutte antican-
céreuse et « antisyphilitique » agréés par
le ministère de l'hygiène, sera attribué aux
préventoriums et aux - organismes de lutte
anticancércusc et « antivénérienne » agréés
par le ministère de l'hygiène.
La Chambre prend en considération l'a-
mendement suivant, présenté ,par M. de
Rothschild, député des Basses-Alpes :
L'article 47 de la loi du 30 juin 1923 est
complété ainsi qu'il suit :
« Sur les enjeux des joueurs des jeux de
hasard (baccara. à deux tableaux, baccara-
chemin de fer) le taux de prélèvement fixé
par le décret prévu ci-dessus sera le même
dans tous les cercles imposés, aussi bien ceux
autorisés après le vote de la loi que ceux
existant, par tolérance, avant la loi. Les
anciens tarifs de prélèvement sont suppri-
més. Il n'y aura aucune exception. »
En conséquence, l'article 6 est réservé.
Les effets de commerce
Sur l'articl 8, relatif aux effets de com-
merce, M. Proust défend un amendement dont
voici le, texte :
Le droit de timbre d'un effet négociable
ou de commerce présenté sans l'intermédiaire
d'une banque ou de l'administration des
postes ne peut être inférieur à celui qui frappa
une quittance de la même somme.
L'orateur fait valoir que l'article 8 a pour
objet de mettre fin à la politique qui consiste
à constater un payement au moyen d'une
traite et non au moyen d'une quittance, cha-
que fois que le montant du timbre proportion-
nel des effets de commerce est antérieur au
montant du droit de timbre gradué des quit-
tances et que cette disposition risque d'at-
teindre lourdement et indistinctement tons
les effets de commerce d'un montant infé-
rieur à 400 francs, c'èst-à.dire tous les petits
effets de commerce.
Il y a lieu, conclut-il, de les protéger.
L'amendement est rejeté et l'article voté.
La carte des étrangers
M. Falcoz demande le renvoi de l'article
8 bis à la commission pour permettre au gou-
vernement de préparer nn projet de taxe de
séjour applicable aux étrangers.
M. Poincaré. — J'ai étudié la question et
j'ai rencontré une résistance absolue de la
part du ministère des affaires étrangères qui
a indiqué que la France était liée par toute
une série de conventions internationales qui
ne nous permettent pas de frapper les étran-
gers. Si donc on veut faire quelque chose, il
faut d'abord commencer par dénoncer celles-ci.
Après une discussion à laquelle prennent
part notamment MM. Baréty, de Chapipede-
laine, rapporteur général, et Falcoz, l'article
8 bis, modifié, est adopté. Il édicté qu'au
delà d'un séjour d'un mois les étrangers se-
ront soumis à une carte d'identité dont la
prix est fixé à 375 francs par an et renouve-
lable chaque année.
(Voir la suite en deuxième page.)
tÏiÏÏiiÏÏiïïïiïïïiiiïïï,iïïiil,-.ïiïïiïïiiïiïïiïï"ïïiiï.. i ,. '11" ,1" nt 1 ¡,. 'II" ,. .iïiïÏi-jiïïiiiiïïïïï iiït"ïiï.-,.ï.ï., iïiïiïrn,ï.-IÏ-.-.ïlilï '11"
',.:. SUR LES BORDS DU LAC LEMAN
Les pourparlers continuent. lentement
— ">■ « .C— ■ ■•
La négociation de Genève marque la même
inaction apparente indiquée hier. Si ce n'est
que : M. von Schubert s'est rendu hier matin
chez air Austen Chamberlain, on ne signale
aucune entrevue. M. Briand n'a vu personne
et la matinée dans la délégation française
a été occupée tout entière par les travaux
courants. Quant à M. Stresemann. il est ce-
mis de sa légère indisposition, mais on assure
qu'il garde encore la chambre.
Une réunion des experts 7
En revanche, les experts juristes se sont
réunis. M. Froanageot (France), sir Cecil
Hurst (Grande-Bretagne), MM. Gaùss (Alle-
magne) et Pilotti (Italie) mettent la dernière
main à l'interprétation demandée par la dé-
légation allemande du plan d'investigations
voté eu 1924 par le conseil en application
de l'article 213 du traité de Versailles. D~
formules sont rédigées qui pourraient être
soumises à la réunion des représentants des
cinq puissances. Cette deuxième conversation
générale, qui n'est cependant pas encore
fixée, pourrait. donc être décisive pour !~
solution de cette question.
Le terrain des pourparlers
A ce propos, une miiae au point s'impose, t t
l'on s'étonne dans la délégation française
d'avoir à constater comibien l'opinion pu-
blique s'est égarée sur les problèmes qui ont
été véritablement abordés à Genève. Il n'est
eu effet pas exact que le problème capital
d'une évacuation progressive des territoires
occupés ait été envisagé à Genève. Ce pro-
blème est réservé à une autre négociation di.
recte entre Paris et Berlin et qui s'engagerait
dès après la session actuelle du conseil. Sans
doute, on peut penser que si M. Stresemann
pose la question, le représentant de la France
ne manquera pas de lui demander ce qu'en
échange d'une évacuation anticipée progres-
sive le gouvernement allemand offrirait com-
me garanties nouvelles de sécurité pour la
France. En d'autres termes, une évacuation
anticipée des territoires occupés ne saurait
être examinée sans que l'Allemagne suggé-
rât des contreparties bien précises. On a dit
que dans ce cas M. Briand envisagerait, com-
me nous l'avons indiqué à plusieurs reprises,
la création dans la zone démilitarisée du
Rhin d'un contrôle miliîairè stable et effi-
cace. Ce contrôle pourrait être organisé d'un
commun accord entre les puissances signa-
taires du pacte rhénan de Locarno, et ainsi
l'Allemagne ne se trouverait plus qu'en pré-
sence d'une organisation de contrôle qu'elle
aurait' librement, acceptée. *
Ce problème, jugé a. bon droit comme es-
sentiel, n'a fait à aucun moment l'objet des
négociations actuelles de Genève. Si une allu-
sion a pu y être faite lors de l'unique con-
versation privée de MM. Briand et Strese-
mann, on peut assurer que le seul objet pré-
cis sur lequel se sont portés les efforts des
ministres réunis à la S. D. N. a été la mise
en Vigueur automatique du plafi d'investi-
gations de la Société des nations au moment
où la commission de contrôle interalliée de
Berlin aura cessé de fonctionner. Si l'on ob-
tient le résultat que l'on recherche, on peut
penser qu'à une date rapprochée le contrôle
interallié de Berlin sera supprimé, mais il
sera tout aussitôt remplacé par la procédure
de contrôle élaborée par le conseil de la So-
ciété des nations. Les commissions d'investi-
gations prévues par le plan de 1924 seraient
alors à la disposition immédiate du conseil
pour effectuer, le cas échéant, les enquêtes
et les recherches qui seraient nécessaires.
£ Voir la suite en deuxième page.).
L'ESPRIT DE LOCARNO
L'incident italo-serbe
—————.—— ..c —————————.
« 7T. L'Italie marche en ce moment à cent kilo-
mètres à l'heure. Aujourd'hui, nous avons qua-
rante degrés de fièvre. Nous atteindrons bientôt
le quarante et unième degré. », a dit M. Mus-
solini au correspondant romain de « La Pensa »:
La situation créée par l'accord italo-alba-
nais et la démission du cabinet yougoslave
préoccupe vfvement les milieux politiques.
On va jusqu'à la comparer à celle qu'avait
provoquée l'annexion de la Bosnie-Herzégo-
vine par l'Autriche en 1908. C'est dire qu'elle
apparaît comme assez grave.
On se demande qu'elle, va être l'attitude du
successeur de M. Nintchitch, la politique de
conciliation de ce dernier ayant échoué. Il
est certain que le gouvernement de Belgrade
sera amené à. chercher d'autres po nts d'ap-
pui, en France, par exefnple, et en U.R.S.S.
C'est ce que va indiquer la désignation du
nouveau ministre des affaires étrangères. On
parle précisément de M. Marinkovitch, fran-
cophile notoire, et partisan de la reconnais-
sance des Soviets.
Un fait est dès à présent certain, notait
hier notre confrère « Paris-Midi », c'est que
la politique de M. Mussolini menace de met-
tre le feu à l'Europe. Les Balkans s'agitent.
La Turquie vient de convoquer à Angora
tous ses ambassadeurs du Proche-Orient. Et
voici qu'on craint, après le coup de l'Albanie,
pour terminer les négociations de Genève, un
nouveau coup de théâtre, la publication d'un
traité italo-allemand dqjit on assure qu'il
existe depuis quelque temps.
A Genève
D'autre part, le correspondant à Genève de
la Liberté téléphonait hier :
« Le conflit italo-yougoslave, que la démis-
sion de M. Nintchitch rend plus aigu encore,
est l'objet de commentaires anxieux. Les nou-
velles arrivées dans la matinée signalent une
vive effervescence à Belgrade; on dit que le
gouvernement yougoslave a la ferme volonté
de ne pas laisser porter atteinte à l'indépen-
dance albanaise. On craint des complications
et on se demande, étant donné le désintéres-
sement dont fait preuve M.-Mussolini à l'égard
de la S. D. N., si celle-ci aura assez d'autorité
pour éviter que le conflit ne s'aggraffe.
« Jé dois à la vérité de reconnaître que la
délégation italienne s'efforce de calmer l'émo-
tion générale. Un communiqué officieux dé-
clare que « les explications données par M.
Nintchitch pour justifier sa démission ne trou-
vent dans lia situation créée par le traité avec
l'Albanie aucune raison ni sérieuse ni valable
d'exister ».
« L'entourage de M. Scialoja ajoute que le
traité italo-albanais ne comporte aucune clau-
se militaire et. qu'on s'alarme à tort à Bel-
grade.
« Mais ces adoucissements ne peuvent faire
oublier que M. Nintchitch est un homme
d'Etat extrêmement pondéré et l'opinion qui
domine est qu'il lui a fallu des considérations
graves pour faire le geste auquel il s'est
décidé.
« L'émotion est d'autant plus vive que les
représentants de l'Allemagne continuent à
faire colporter des informations tendant à re-
présenter la conclusion d'un traité italo-alle-
mand comme imminent.
« M. Scialoja est allé voir plusieurs fois M.
Stresemann. Il n'y a en cela rien que de très
naturel; ces conversations pourraient d'aili
leurs se justifier par les pourparlers actuel.
'lement en cours entre Berlin et Rome sur
les questions d'arbitrage. Ce qui leur donne
un caractère inquiétant, c'est que, depuis di-
manche, jour où pour la première t'ois les
agences allemandes ont parlé de ce rappro-
chement italo-aUemand, aucun communiqué
de Rome n'est venu démentir ces bruits. M.
Scialoja n"a voulu, d'autre part, accorder au-
cune interview aux représentants de la presse
internationale et, quand on questionne des:
confrères italiens sur l'éventualité d'une ren-
contre Mussolini-Stresemann, ils se conten-
tent de sourire.
« On aimerait à connaître, dans ces jours
d'inquiétude, le vrai visage de l'Italie fas-
ciste. »
Des Français qui voient rouge
Cependant, certaines concentrations de trou-
pes ont alerté l'opinion française.
Le rédacteur en chef d'un quotidien du
Midi écrivait hier :
Quoi qu'il en soit, on redoute que « les
Chemises Noires » attaquent en pleine paix,
lorsqu'on parle d'union latine, lorsqu'on pré-
conise une conférence franco-italienne - les
villes françaises et s'en emparent. N.est-('f:
pas inouï! L'Histoire, lorsqu'elle enregistrerai
cette situation, croira-t-elle à sa réalité ?
Ils sont donc vraiment fous par delà les
Alpes ? ,'
Et fous furieux ? Et surtout dangereux.
N'ayant plus d'homrnes indépendants chez
eux, les ayant tous tués. mutilés ou exilés, ils
veulent nous faire subir le même sort ?
Nous faire crier : « Vive Mussolini » ou
bien nous faire mourir ?
Ils 'l)ell,C)t QÀnp* venir chercher jusque cherj
nous les pauvres bougres qu'ils ont chassés T
Ah ! si o'&st pMr cela que les troupes font
garder Menton, Nice et la frontière, que W
gouvernement soit félicité et encouragé.
Qu'il y envoie d'autres contingents encore.
Afin que ces bandits en folie s'ils s'égarent
sur notre territoire soient non pas chassés et
poursuivis jusqu'à la frontière, mais extermi.
nés par nos fusils et écrasés par nos tanks,
avant qu'ils aient eu le temps et le moyen
de faire chez tes nôtres le moindre dégât.
Que le ciel permette que pareille leçon leur;
soit donnée.
Cela vient, répétons-le, du Midi.
Et ce texte véhément, fiévreusement pa-
triotique, qui reflète le militarisme le plus
exaspéré, est publié dans le Midi socialiste,
de MM. Bedouce et Vincent Auriol, sous la
signature de M. Léon Hudelle.
Un commentaire serait de trop.
LES FAITS ET LES IDEES
La prospérité nationale
et l'application des huit heures
—————————-———————— 1 C
(( J'estime personnellement que, moyennant des dispositions concertées
entre les dirigeants et le personnel, il est possible de concilier la
journée de huit heures avec la pro spérité des entreprises et l'accrois-
sement des salaires », déclare M. Ernest Mercier,
président du « Redressement Français ».
Nom avons récemment publié la réponse
faite par M. Eugène Fougère, président de
la Ligue d'expansion économique, à notre
confrère syndicaliste le Peuple. Aujourd'hui,
c'est M. Ernest Mercier, président du Redres-
sement français, qui verse son opinion par.
ticulièrement autorisée au dossier des huit
heures. On va lire ses observations qui reflè-
tent le souci qu'a M. Mercier de donner, aux
préoccupations de l'élite, une direction nou-
velle. C'est vers une politique sociale, basc
de pâlit et de richesse nationales, qu'il veut
V orienter.
Voici sa réponse aux questions posées par
le Peuple :
Je réponds bien volontiers à votre
communication dit d novembre et je
vous fais parvenir ci-après les répon-
ses que vous avez bien voulu me de-
mander à diverses, questions concer-
nant la loi de huit heures et son appli-
cation.
J. — Considérez-vous que la. journée
de. huit heures représente un progrès so-
cial réalisé ?
Pour qu'une mesure de cette nature
représente un progrès social réel, iD faut
que 1Fm seulement elle assure au per-
sonnel ouvrier des loisirs plus longs,
ce qui est bien le cas, mais encore qu'elle
n'entraîne pas une diminution du total
des salaires qu'il peut ,acquél'il' ; il faut
donc que cette mesure ne soit pas di-
rectement préjudiciable à la produc-
tion.
J'estime personnellement que, moyen-
nant. des dispositions concertées entre
les dirigeants et le personnel, il est pos-
sible de concilier la journée de huit
heures avec la prospérité des en-repri-
ses et l'accroissement corrélatif des sa-
laires.
Dans ces conditions, qui ne sont pas
encore entièrement remplies à l'heure
actuelle en France, mais qui le sont,
par exemple, aux Etats-unis. la jour-
née de huit, heures représente bien ml"
progrès social réalisé.
Je ne crois pas, par ailleurs, qu'il soi
de l'intérêt delta collectivité ni, par uite,
des ouvriers, de pousser à une interpré-
ta tir»n .-triete et rigide de la loi dans le*
cas des emplois ne comportant pas une
fatigb : physique ou intellejiu die réelle.
l. — Croyez-vous que les co éditions
du travail moderne seraient compati-
bles avec les longues journées de tra-
vail d'autrefois ?
Si, par conditions du travail moderne,
on entend un travail où l'ouvrier, cons-
cient de :-a. solidarité avec l'entreprise,
intéressé à son développement, fournit
tout son effort allègrement, une jour-
née de huit heures doit vraisemblable-
ment, en moyenne, correspondre au
maximum de rendement pratique et,
dans ce cas, if n'y a pas intérêt à. lat
prolonger.
C'est bien encore dans ces conditions
,que vit et se développe l'industrie amé-
ricaine.
Si, eu outre, les conditions matériel-
les du travail, l'outillage et la conduite;
scientifique réduisent les efforts céré-
braux superflus, les conditions moder-
nes du travail! sont, en définitive, moins
fatigantes que les conditions anciennes.,
L'ouvrier quitte sa tâche, sa journée fi-
nie, n'étant pas fatigué, et il peut uti-
liser ses loisirs pour son développement
physique et intellectuel. C'est ce qu'ex-
primait un ouvrier américain d'une
usine d'automobiles par ces mois : « Jei
n'rai commencé à être libre que quand
j'ai obtenu un travail automatique »
Le Numéro » VINGT-CINQ CENTIMES
JEUDI 9 DECEMBRE 1926. — N° 20.474
Fondateurs (1869)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
AJbON>i LAit-iN J.;..,
ii ii si£ am frab wn
Seins Ss S.»*t-Ojss 40 21 - 11 •
Fsamcb rr Colonies 45 23 12
ËTBANGEB 75 38 20
Âdrasstr toutes les communicatiant
- au Directeur
Fondateurs (1869)
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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TOUS LÈS BUREAUX DE POSTE
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38, 3DO\zIe>"v-s.3rcL de S-brstslaoxxrçr, PARIs-xe
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TELEPHONES :
Rédaetioi et Administration : Nord 24-90,24-91. — âpres 10 heures du soir Louvre 04-16
C'était prévu.
Les Balkans sont comme les pinèdes
chi Var.
Une imprudence, une étincelle, et tout
prend feu. -
En 1914, la grande guerre fut déclen-
chée par un incident austro-serbe.
Or, voici un incident italo-serbe.
La brise de Locarno, qui devait faci-
liter le vol de la « Colombe de la paix ))
finira-trelle par ranimer les foyers d'in-
cendie ?
II est déjà grave que la question puisse
être posée.
Ne prenons donc rien au tragique,
mais tout au sérieux.
Pourquoi cet incident italo-serbe ?
Parce qu'une récente convention si-
gnée entre l'Italie et l'Albanie, apparaît
--.non sans raison — comme une me-
nace oblique à la Serbie (Yougoslavie).
J'ai déjà expliqué ici que, d'une part,
M. Mussolini ne pouvait maintenir son
prestige et sa dictature en Italie que par
une diversion extérieure; et que, d'au-
tre part.ie peuple italien, avec son trop-
plein de population, se trouve trop à
l'étroit sur une terre trop pauvre et doit
nécessairement chercher un déversoir au
delà de ses frontières.
Toutes les rêveries des pacifistes idéo-
logues ne peuvent rien contre la réalité.
Les émigrations, les invasions des peu-
ples sont commandées par des lois aussi
ligoureyses que celles de la physique.
trop plein déborde; une chau-
dière trop comprimée éclaté.
M. Aristide Briand peut miauler la paix
dans les gouttières de M. Stresemann, de
telles causes ont, nécessairement, de tels
effets.
Il est certain que M. Mussolini envi-
sage l'extension italienne, la plus grande
Italie, l'impérium.
Son regard s'est porté sur la mer ;
vers la terre d'Afrique ; vers la Turquie:
vers la Syrie. -
Il n'a point négligé la proche Albanie,
porte d'entrée de la Yougoslavie.
« Dessein économique », marmottent
nos pacifistes.
On abuse un peu, depuis quelques
mois, de la souveraineté de « l'écono-
mique ».
M. Mussolini, lui, attelle « l'économi-
que » à l'affût des canons, et ce n'est
pas sans motifs sérieux que j'ai posé ici
même, le 5 novembre dernier, une ques-
tion précise, à quoi nul ne s'est avisé de
répondre.
Il est malséant de se citer soi-même.
Mettons que je me isépète.
Donc, j'écrivais
« Pourquoi, sous prétexte d'expansion
économique en Albanie, cette vaste en-
treprise de viabilité ? Pourquoi ces rou-
tes, ces ponts, exécutés par une société
d'entreprises italienne (créée à son insti-
gation) et dirigés par des officiers du gé-
nie italien ?
« Pourquoi les moindres ponceaux
doivent-ils être d'une portée de 200 ton-
nes et d'une largeur de nature à permet-
tre le passage des convois d'artillerie ?
« Mais, au fait, pourquoi donc le roi
La livre à 123.40
Le dollar à 25.40
Livre. 123 40
Dollar 25 40
Franc suisse 489 25-
Peseta. 394»»
Belga 334 50
Florin 1.010 »»
Lire 111 »»
Leu 13 50
Rentenmark 602 »»
LES RENTES FRANÇAISES
3 () /0. ,. 49 60 contre 49 35
4 0/0 1917.:. 46 70 contre 45 10
5 0/0 1915-16. 33 20 contre 53 70
d'une puissance amie et alliée de la
France est-il venu le mois dernier préci-
pitamment à Paris ?
« Pourquoi ? Pourquoi ? »
Si ma question n'a pas reçu de ré-
ponse (même de M. Coty, confident des
pensées mussoliniennes), elle me permet
du moins de vous donner à entendre
pourquoi l'incident italo-serbe ne m'a
pas surpris, et pourquoi j'en redoute le
développement.
Edmond du MESNIL.
8t+48
LA POLITIQUE
Voir, savoir, croire
M. Marcel Lucain, qui commente au
jour le jour, de la façon la plus sagace,
les événements politiques, et qui est,
au Parlement, un des observateurs les
plus lucides de la presse parisienne, a
fixé hier dans Paris-Midi l'effet du l'é-
cent discours prononcé par M. Poin-
caré.
« L'avenir financier et économique,
écrit-il ? Après le grand discours de M.
Poineare, à la Chambre, nous sommes
eoninte Polyeucte, nous voyons, nous
savons, nous croyons, nous sommes dé-
sabusés. »
M. Marcel Lucain voit, comme tout le
'monde, les effets presque magiques de
la conf iance.
Il sait, comme désormais tous les
Français-savent, quels sont les fruits
si vite mûris sous les rayons de ce so-
leil retrouvé :
Sur l'amortissement ;
Nous avons inscrit ait budget de 1927
une somme de 8.174 millions pour l'a-
mortissement des divers types de notre
dette.
Sur les dettes :
Nous avons payé à VAmérique et à
l'Angleterre les échéances de cette an-
née et nous sommes en mesure, quel-
que décision que prenne la Chambre, de
faire face aux échéances de l'année pro-
chaine.
Sur la spéculation et les devises étran-
gères :
Dès lnainfenant, le budget de 19.27 est
assuré de n'être plus à la merci d'une
spéculation qui tendrait à relever 19
cours des devises
Sur la crise éconorrtique :
De quelque façon qu'on veuille passer
d'une monnaie dépréciée à une monnaie
pure, il y a un défilé qu'on ne peut f ran-
chir sans accident. Nous aurions tra-
versé une crise bien autrement redouta-
ble si nous avions laissé s'effondrer
■complètement notre devise nationale.
Il restera à intensifier, sous toutes ses
formes, la production métropolitaine et
coloniale. Le gouvernement SOUlnettra
aux Chambres, au début defarmée pro-
chainé, un programme destiné à déve-
lopper nos ressources industrielles com*-
me nos ressources agricoles.
Sur les résultats déjà obtenus :
Nous avons prouvé aux .autres nations
que nous pouvions opérer le redresse-
ment financier par nous-mêmes, sans
rien aliéner de nos libertés, sans avoir
à subir aucune condition de l'étranger.
Sachant cela, M. Marcel Lucain est
convaincu « .que le gouvernement est
assuré, pour longtemps, d'une majorité
parlementaire ; qu'il a la confiance des
Chambres et du. pays ; qu'il n'est pas
près de se disloquer - les ministres,
même divisés, ont un sens profond de
Iq, conservation et de ta solidarité —
qu'il poursuivra avec une méthode in-
flexible et une inlassable rigueur la dé-
fense du franc, fût-ce. contre « vents et
marées ». <■*
Ainsi, la trêve intérieure satténue.-
heureuse coïncidence — ait moment
même où s'annonce, à l'extérieur, un
nouvel orage 1
L'irritante question des dettes inter-
alliés parait elle-même trouver sa solu-
tion :
— Nous ne serons en mesure de payer
nos créanciers étrangers, a dit M. Poin-
caré, que lorsque nous pourrons trans-
férer des marchandises ou des devises.
Autrement, notre monnaie ne résisterait
pas à nos premières tentatives de trans-
ffirt.
On assure — et M. Lucain le suygère,
avec M. Dariac, vice-président WC la
commission des dettesque cette pe-
lite phrase recèlerait la formule trans-
actionnelle acceptable pour les parti-
sans et pour les adversaires de la rati-
fication.
Cela aussi, nous ne demandons qu'à
le voir, à le savoir, el le croire. La ques-
tion dépasse les politiciens. C'est devant
le pays qu'il va falloir, au plus tôt, plai-
der ce grand procès.
————————————— t ■>»<■ « -————————————-
LES OBSEQUES DE CLAUDE MONET
Les obsèques du peintre Claude Monet ont
été célébrées hier dans la plus grande sim-
plicité à Giverny. Dans l'assistance, on remar-
quait au premier rang des amis entourant la
famille, M. Georges Clemenceau, ancien prési-
dent du conseil. ,
Il. n'est pas à prévoir que la Yougoslavie accepte un
protectorat italien de l'Albanie, même sous la forme la
plus atténuée. Si elle n'est pas rapidement convaincue
qu'un protectorat d'aucune sorte n'est envisagé, la
question de l'Adriatique se rouvrira sous une forme nou-
velle et dangereuse.
MANCHESTER GUARDIAN, 4-12.
AU PALAIS-BOURBON
La discussion de la loi de finances
——————— 311.
La séance est ouverte à neuf heures trente,
sous la présidence de M. Léo Bouyssou, vice-
président.
Le chiffre d'affaires
On reprend la discussion de la loi de fi-
nances. à l'article 4 ter, relatif au chiffre
d'affaires. - •
M. Bouat demande à la Chambre de con-
sidérer comme recevable son amendement
qui tend à augmenter le forfait du chiffre
d'affaires pour les commerçants. Il est logi-
que que le forfait suive le mouvement de
l'indice des prix.
M. Poincaré, président du conseil, dit qu'il
est impossible, si l'on veut aboutir, de re-
manier la législation sur le chiffre d'affai-
res. Depuis vingt-quatre heures, les amende-
ments poussent de toutes parts autour de la
loi de finances. Il faut. non les repousser,
mais. les disjoindre. Le gouvernement fait ap-
pel au patriotisme de la Chambre pour ne
pas ruiner son effort à la veille du succès.
M. Bouat n'insiste pas.
M. Lucien Voilin se plaint de la manière
dont le fisc applique la loi sur le chiffre
d'affaires. Les artisans travaillant seuls ou
n'occupant qu'un seul ouvrier sont expressé-
ment exemptés de la taxe. Pourquoi l'admi-
nistration veut-elle les y assujettis ?
M.. Petitjean demande dans quelles condi-
tions les petits commerçants pourront béné-
ficier du forfait en 1927 et 1&28.
M. de Margerie, commissaire du gouverne-
ment, répond que l'administration prendra
pour base des forfaits les prix actuellement
pratiqués. Les Redevables resteront d'ailleurs
ilibres d'accepter ou de rejeter les proposi-
tions de l'administration. Ils pourront aller
devant les commissions ou se placer sous le
régime de la déclaration mensuelle.
Sur ce les articles 4 ter et 5 sont adoptés.
- L'impôt sur les jeux
L'article 6 fixe le taux de l'impôt sur les
jeux.
M. Thoumyre fait adopter un amendement
tendant à ajouter la « défense des côtes »
aux œuvres qui peuvent bénéficier des sub-
ventions sur le produit des jeux.
M. Leredu défendla disposition addition-
nelle suivante :
Les casinos des stations thermales légale-
ment reconnues, situées à moins de 100 ki-
lomètres de Paris, seront dorénavant assujet-
tis à la taxe qui frappe les casinos sur le
produit des jeux, l'article 82 de la loi de fi-
nances du 31 juillet 1920 étant à leur égard
abrogé.
C'est Ialloi de finances de 1920, dit M. Le-
redu, qui a mis Enghien hors du droit com-
mun. La loi de finances de 1927 peut l'y re-
placer. En 1920, on voulait, paratt-H, proté-
ger Paris, ville vertueuse qui ignorait le
baccara et le tapis vert !'
Puis, l'Etat ayant besoin d'argent, une loi
de 1923 a reconnu l'existence des jeux. Dès
lors, les cercles — ouverts ou fermés —, se
sont multipliés dans Paris.
M. Leredu. — A Paris, liberté de jouer ;
tout autour, ceinture de chasteté ! De la
vertu, soit. Mais de l'hypocrisie, non ! J'in-
siste sur le développement que 3e départe-
ment de Seine-et-Oise donne à ses œuvres
sociales ; pourquoi, seul de tous les dépar-
tements, ne pourrait-il y affecter le produit
de l'impôt sur les jeux ?
Le gouvernement dit que, s'il cède, les ca-
sinos foisonneront autour de Paris..Non, s'il
est entendu que seuls bénéficieront du régime
réclamé les casinos annexés à un établisse-
ment thermal légalement reconnu.
Un échange d'observations se produit entre
MM. Rollin, Rimbert, E. Lafont et le rap-
porteur général qui déclare que la commis-
sion des finances fera tout son possible pour
:permettre à l'établissement thermal d'En-
ghien de revivre, puis l'amendement est re-
poussé.
Qn .adopte. ensuite un amendement de M-
"Gilhda, député des Alpes-Maritimes, ainsi
conçu :
Le produit du prélèvement sur les jeux de
hasard pratiqué dans les cercles régis par
la loi du 1er juillet et attribué, pour une
part,' en vertu du deuxième alinéa de l'arti-
cle 48 de la loi du 30 juin 1923, aux préven-
toriums et aux organismes de lutte antican-
céreuse et « antisyphilitique » agréés par
le ministère de l'hygiène, sera attribué aux
préventoriums et aux - organismes de lutte
anticancércusc et « antivénérienne » agréés
par le ministère de l'hygiène.
La Chambre prend en considération l'a-
mendement suivant, présenté ,par M. de
Rothschild, député des Basses-Alpes :
L'article 47 de la loi du 30 juin 1923 est
complété ainsi qu'il suit :
« Sur les enjeux des joueurs des jeux de
hasard (baccara. à deux tableaux, baccara-
chemin de fer) le taux de prélèvement fixé
par le décret prévu ci-dessus sera le même
dans tous les cercles imposés, aussi bien ceux
autorisés après le vote de la loi que ceux
existant, par tolérance, avant la loi. Les
anciens tarifs de prélèvement sont suppri-
més. Il n'y aura aucune exception. »
En conséquence, l'article 6 est réservé.
Les effets de commerce
Sur l'articl 8, relatif aux effets de com-
merce, M. Proust défend un amendement dont
voici le, texte :
Le droit de timbre d'un effet négociable
ou de commerce présenté sans l'intermédiaire
d'une banque ou de l'administration des
postes ne peut être inférieur à celui qui frappa
une quittance de la même somme.
L'orateur fait valoir que l'article 8 a pour
objet de mettre fin à la politique qui consiste
à constater un payement au moyen d'une
traite et non au moyen d'une quittance, cha-
que fois que le montant du timbre proportion-
nel des effets de commerce est antérieur au
montant du droit de timbre gradué des quit-
tances et que cette disposition risque d'at-
teindre lourdement et indistinctement tons
les effets de commerce d'un montant infé-
rieur à 400 francs, c'èst-à.dire tous les petits
effets de commerce.
Il y a lieu, conclut-il, de les protéger.
L'amendement est rejeté et l'article voté.
La carte des étrangers
M. Falcoz demande le renvoi de l'article
8 bis à la commission pour permettre au gou-
vernement de préparer nn projet de taxe de
séjour applicable aux étrangers.
M. Poincaré. — J'ai étudié la question et
j'ai rencontré une résistance absolue de la
part du ministère des affaires étrangères qui
a indiqué que la France était liée par toute
une série de conventions internationales qui
ne nous permettent pas de frapper les étran-
gers. Si donc on veut faire quelque chose, il
faut d'abord commencer par dénoncer celles-ci.
Après une discussion à laquelle prennent
part notamment MM. Baréty, de Chapipede-
laine, rapporteur général, et Falcoz, l'article
8 bis, modifié, est adopté. Il édicté qu'au
delà d'un séjour d'un mois les étrangers se-
ront soumis à une carte d'identité dont la
prix est fixé à 375 francs par an et renouve-
lable chaque année.
(Voir la suite en deuxième page.)
tÏiÏÏiiÏÏiïïïiïïïiiiïïï,iïïiil,-.ïiïïiïïiiïiïïiïï"ïïiiï.. i ,. '11" ,1" nt 1 ¡,. 'II" ,. .iïiïÏi-jiïïiiiiïïïïï iiït"ïiï.-,.ï.ï., iïiïiïrn,ï.-IÏ-.-.ïlilï '11"
',.:. SUR LES BORDS DU LAC LEMAN
Les pourparlers continuent. lentement
— ">■ « .C— ■ ■•
La négociation de Genève marque la même
inaction apparente indiquée hier. Si ce n'est
que : M. von Schubert s'est rendu hier matin
chez air Austen Chamberlain, on ne signale
aucune entrevue. M. Briand n'a vu personne
et la matinée dans la délégation française
a été occupée tout entière par les travaux
courants. Quant à M. Stresemann. il est ce-
mis de sa légère indisposition, mais on assure
qu'il garde encore la chambre.
Une réunion des experts 7
En revanche, les experts juristes se sont
réunis. M. Froanageot (France), sir Cecil
Hurst (Grande-Bretagne), MM. Gaùss (Alle-
magne) et Pilotti (Italie) mettent la dernière
main à l'interprétation demandée par la dé-
légation allemande du plan d'investigations
voté eu 1924 par le conseil en application
de l'article 213 du traité de Versailles. D~
formules sont rédigées qui pourraient être
soumises à la réunion des représentants des
cinq puissances. Cette deuxième conversation
générale, qui n'est cependant pas encore
fixée, pourrait. donc être décisive pour !~
solution de cette question.
Le terrain des pourparlers
A ce propos, une miiae au point s'impose, t t
l'on s'étonne dans la délégation française
d'avoir à constater comibien l'opinion pu-
blique s'est égarée sur les problèmes qui ont
été véritablement abordés à Genève. Il n'est
eu effet pas exact que le problème capital
d'une évacuation progressive des territoires
occupés ait été envisagé à Genève. Ce pro-
blème est réservé à une autre négociation di.
recte entre Paris et Berlin et qui s'engagerait
dès après la session actuelle du conseil. Sans
doute, on peut penser que si M. Stresemann
pose la question, le représentant de la France
ne manquera pas de lui demander ce qu'en
échange d'une évacuation anticipée progres-
sive le gouvernement allemand offrirait com-
me garanties nouvelles de sécurité pour la
France. En d'autres termes, une évacuation
anticipée des territoires occupés ne saurait
être examinée sans que l'Allemagne suggé-
rât des contreparties bien précises. On a dit
que dans ce cas M. Briand envisagerait, com-
me nous l'avons indiqué à plusieurs reprises,
la création dans la zone démilitarisée du
Rhin d'un contrôle miliîairè stable et effi-
cace. Ce contrôle pourrait être organisé d'un
commun accord entre les puissances signa-
taires du pacte rhénan de Locarno, et ainsi
l'Allemagne ne se trouverait plus qu'en pré-
sence d'une organisation de contrôle qu'elle
aurait' librement, acceptée. *
Ce problème, jugé a. bon droit comme es-
sentiel, n'a fait à aucun moment l'objet des
négociations actuelles de Genève. Si une allu-
sion a pu y être faite lors de l'unique con-
versation privée de MM. Briand et Strese-
mann, on peut assurer que le seul objet pré-
cis sur lequel se sont portés les efforts des
ministres réunis à la S. D. N. a été la mise
en Vigueur automatique du plafi d'investi-
gations de la Société des nations au moment
où la commission de contrôle interalliée de
Berlin aura cessé de fonctionner. Si l'on ob-
tient le résultat que l'on recherche, on peut
penser qu'à une date rapprochée le contrôle
interallié de Berlin sera supprimé, mais il
sera tout aussitôt remplacé par la procédure
de contrôle élaborée par le conseil de la So-
ciété des nations. Les commissions d'investi-
gations prévues par le plan de 1924 seraient
alors à la disposition immédiate du conseil
pour effectuer, le cas échéant, les enquêtes
et les recherches qui seraient nécessaires.
£ Voir la suite en deuxième page.).
L'ESPRIT DE LOCARNO
L'incident italo-serbe
—————.—— ..c —————————.
« 7T. L'Italie marche en ce moment à cent kilo-
mètres à l'heure. Aujourd'hui, nous avons qua-
rante degrés de fièvre. Nous atteindrons bientôt
le quarante et unième degré. », a dit M. Mus-
solini au correspondant romain de « La Pensa »:
La situation créée par l'accord italo-alba-
nais et la démission du cabinet yougoslave
préoccupe vfvement les milieux politiques.
On va jusqu'à la comparer à celle qu'avait
provoquée l'annexion de la Bosnie-Herzégo-
vine par l'Autriche en 1908. C'est dire qu'elle
apparaît comme assez grave.
On se demande qu'elle, va être l'attitude du
successeur de M. Nintchitch, la politique de
conciliation de ce dernier ayant échoué. Il
est certain que le gouvernement de Belgrade
sera amené à. chercher d'autres po nts d'ap-
pui, en France, par exefnple, et en U.R.S.S.
C'est ce que va indiquer la désignation du
nouveau ministre des affaires étrangères. On
parle précisément de M. Marinkovitch, fran-
cophile notoire, et partisan de la reconnais-
sance des Soviets.
Un fait est dès à présent certain, notait
hier notre confrère « Paris-Midi », c'est que
la politique de M. Mussolini menace de met-
tre le feu à l'Europe. Les Balkans s'agitent.
La Turquie vient de convoquer à Angora
tous ses ambassadeurs du Proche-Orient. Et
voici qu'on craint, après le coup de l'Albanie,
pour terminer les négociations de Genève, un
nouveau coup de théâtre, la publication d'un
traité italo-allemand dqjit on assure qu'il
existe depuis quelque temps.
A Genève
D'autre part, le correspondant à Genève de
la Liberté téléphonait hier :
« Le conflit italo-yougoslave, que la démis-
sion de M. Nintchitch rend plus aigu encore,
est l'objet de commentaires anxieux. Les nou-
velles arrivées dans la matinée signalent une
vive effervescence à Belgrade; on dit que le
gouvernement yougoslave a la ferme volonté
de ne pas laisser porter atteinte à l'indépen-
dance albanaise. On craint des complications
et on se demande, étant donné le désintéres-
sement dont fait preuve M.-Mussolini à l'égard
de la S. D. N., si celle-ci aura assez d'autorité
pour éviter que le conflit ne s'aggraffe.
« Jé dois à la vérité de reconnaître que la
délégation italienne s'efforce de calmer l'émo-
tion générale. Un communiqué officieux dé-
clare que « les explications données par M.
Nintchitch pour justifier sa démission ne trou-
vent dans lia situation créée par le traité avec
l'Albanie aucune raison ni sérieuse ni valable
d'exister ».
« L'entourage de M. Scialoja ajoute que le
traité italo-albanais ne comporte aucune clau-
se militaire et. qu'on s'alarme à tort à Bel-
grade.
« Mais ces adoucissements ne peuvent faire
oublier que M. Nintchitch est un homme
d'Etat extrêmement pondéré et l'opinion qui
domine est qu'il lui a fallu des considérations
graves pour faire le geste auquel il s'est
décidé.
« L'émotion est d'autant plus vive que les
représentants de l'Allemagne continuent à
faire colporter des informations tendant à re-
présenter la conclusion d'un traité italo-alle-
mand comme imminent.
« M. Scialoja est allé voir plusieurs fois M.
Stresemann. Il n'y a en cela rien que de très
naturel; ces conversations pourraient d'aili
leurs se justifier par les pourparlers actuel.
'lement en cours entre Berlin et Rome sur
les questions d'arbitrage. Ce qui leur donne
un caractère inquiétant, c'est que, depuis di-
manche, jour où pour la première t'ois les
agences allemandes ont parlé de ce rappro-
chement italo-aUemand, aucun communiqué
de Rome n'est venu démentir ces bruits. M.
Scialoja n"a voulu, d'autre part, accorder au-
cune interview aux représentants de la presse
internationale et, quand on questionne des:
confrères italiens sur l'éventualité d'une ren-
contre Mussolini-Stresemann, ils se conten-
tent de sourire.
« On aimerait à connaître, dans ces jours
d'inquiétude, le vrai visage de l'Italie fas-
ciste. »
Des Français qui voient rouge
Cependant, certaines concentrations de trou-
pes ont alerté l'opinion française.
Le rédacteur en chef d'un quotidien du
Midi écrivait hier :
Quoi qu'il en soit, on redoute que « les
Chemises Noires » attaquent en pleine paix,
lorsqu'on parle d'union latine, lorsqu'on pré-
conise une conférence franco-italienne - les
villes françaises et s'en emparent. N.est-('f:
pas inouï! L'Histoire, lorsqu'elle enregistrerai
cette situation, croira-t-elle à sa réalité ?
Ils sont donc vraiment fous par delà les
Alpes ? ,'
Et fous furieux ? Et surtout dangereux.
N'ayant plus d'homrnes indépendants chez
eux, les ayant tous tués. mutilés ou exilés, ils
veulent nous faire subir le même sort ?
Nous faire crier : « Vive Mussolini » ou
bien nous faire mourir ?
Ils 'l)ell,C)t QÀnp* venir chercher jusque cherj
nous les pauvres bougres qu'ils ont chassés T
Ah ! si o'&st pMr cela que les troupes font
garder Menton, Nice et la frontière, que W
gouvernement soit félicité et encouragé.
Qu'il y envoie d'autres contingents encore.
Afin que ces bandits en folie s'ils s'égarent
sur notre territoire soient non pas chassés et
poursuivis jusqu'à la frontière, mais extermi.
nés par nos fusils et écrasés par nos tanks,
avant qu'ils aient eu le temps et le moyen
de faire chez tes nôtres le moindre dégât.
Que le ciel permette que pareille leçon leur;
soit donnée.
Cela vient, répétons-le, du Midi.
Et ce texte véhément, fiévreusement pa-
triotique, qui reflète le militarisme le plus
exaspéré, est publié dans le Midi socialiste,
de MM. Bedouce et Vincent Auriol, sous la
signature de M. Léon Hudelle.
Un commentaire serait de trop.
LES FAITS ET LES IDEES
La prospérité nationale
et l'application des huit heures
—————————-———————— 1 C
(( J'estime personnellement que, moyennant des dispositions concertées
entre les dirigeants et le personnel, il est possible de concilier la
journée de huit heures avec la pro spérité des entreprises et l'accrois-
sement des salaires », déclare M. Ernest Mercier,
président du « Redressement Français ».
Nom avons récemment publié la réponse
faite par M. Eugène Fougère, président de
la Ligue d'expansion économique, à notre
confrère syndicaliste le Peuple. Aujourd'hui,
c'est M. Ernest Mercier, président du Redres-
sement français, qui verse son opinion par.
ticulièrement autorisée au dossier des huit
heures. On va lire ses observations qui reflè-
tent le souci qu'a M. Mercier de donner, aux
préoccupations de l'élite, une direction nou-
velle. C'est vers une politique sociale, basc
de pâlit et de richesse nationales, qu'il veut
V orienter.
Voici sa réponse aux questions posées par
le Peuple :
Je réponds bien volontiers à votre
communication dit d novembre et je
vous fais parvenir ci-après les répon-
ses que vous avez bien voulu me de-
mander à diverses, questions concer-
nant la loi de huit heures et son appli-
cation.
J. — Considérez-vous que la. journée
de. huit heures représente un progrès so-
cial réalisé ?
Pour qu'une mesure de cette nature
représente un progrès social réel, iD faut
que 1Fm seulement elle assure au per-
sonnel ouvrier des loisirs plus longs,
ce qui est bien le cas, mais encore qu'elle
n'entraîne pas une diminution du total
des salaires qu'il peut ,acquél'il' ; il faut
donc que cette mesure ne soit pas di-
rectement préjudiciable à la produc-
tion.
J'estime personnellement que, moyen-
nant. des dispositions concertées entre
les dirigeants et le personnel, il est pos-
sible de concilier la journée de huit
heures avec la prospérité des en-repri-
ses et l'accroissement corrélatif des sa-
laires.
Dans ces conditions, qui ne sont pas
encore entièrement remplies à l'heure
actuelle en France, mais qui le sont,
par exemple, aux Etats-unis. la jour-
née de huit, heures représente bien ml"
progrès social réalisé.
Je ne crois pas, par ailleurs, qu'il soi
de l'intérêt delta collectivité ni, par uite,
des ouvriers, de pousser à une interpré-
ta tir»n .-triete et rigide de la loi dans le*
cas des emplois ne comportant pas une
fatigb : physique ou intellejiu die réelle.
l. — Croyez-vous que les co éditions
du travail moderne seraient compati-
bles avec les longues journées de tra-
vail d'autrefois ?
Si, par conditions du travail moderne,
on entend un travail où l'ouvrier, cons-
cient de :-a. solidarité avec l'entreprise,
intéressé à son développement, fournit
tout son effort allègrement, une jour-
née de huit heures doit vraisemblable-
ment, en moyenne, correspondre au
maximum de rendement pratique et,
dans ce cas, if n'y a pas intérêt à. lat
prolonger.
C'est bien encore dans ces conditions
,que vit et se développe l'industrie amé-
ricaine.
Si, eu outre, les conditions matériel-
les du travail, l'outillage et la conduite;
scientifique réduisent les efforts céré-
braux superflus, les conditions moder-
nes du travail! sont, en définitive, moins
fatigantes que les conditions anciennes.,
L'ouvrier quitte sa tâche, sa journée fi-
nie, n'étant pas fatigué, et il peut uti-
liser ses loisirs pour son développement
physique et intellectuel. C'est ce qu'ex-
primait un ouvrier américain d'une
usine d'automobiles par ces mois : « Jei
n'rai commencé à être libre que quand
j'ai obtenu un travail automatique »
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