Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-12-07
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 décembre 1926 07 décembre 1926
Description : 1926/12/07 (N20472). 1926/12/07 (N20472).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7551981v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
17 FRIMAIRE, AN 135. — ? 20.472
Le Numéro 1 YINGTItt'O CENTIMES
MARDI 7 DECEMBRE 1926. - N" 20.472
Fondateurs (1869):
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
AJbOi^NEMJiiN 1 s
la u lix atU rrlll -
SKIVB & S.-ET-OISB 40 21 » 11*
FBASCB ET COLONIES 45 23 12
ETBANeEB 75 38 20
Adresser toutes Ils communication*
au Directeur
FondDtBUra 1 iR891
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
POUR LA PUBLICITÉ. S ADRESSA
AUX BUREAUX DU JOURNAL
ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
RÉDACTION & ADMINISTRATION:
f
38, bouLievetrcl de Stra.slDO-uxG',. 3?J(^IRIS-I251e
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES :
Rédaetioi et Admiaistratioi : Bord 24-90,24-91. — Apres lOitsara* de ssi?; Lnntm-a
UN PAMPHLET
Oh !. qu'elle était belle
(sous FEmpire)
, ; - --;
2(ûws. citions 7lier les pages vigoureuses
Ztu&ïîéès par notre bouillant confrère M. José
Grerinéin eh manière d'inauguration d'une
vàllettiôn nouvelle : Les pamphlets du Capi-
tale. Sous le titre : Oh ! qu'elle était belle
Csous l'Empire) et dans un élégant volume
de près de trois cents poges, José Germain
.lJit, Zefi rancœurs et les espoirs des anciens
combattants.
En;revemnt des tranchées, ils avaient fait
-u,,.I. rêvei Et ce fut. dès le retour, un rude
réveil, ;,
JLe beau rêve ! Décevant, tant qu'il
subsistera des maisons à l'envers.
N'aperçoive pa,s.]a baraque parlemen-
taire' ?
Sur le seuil bonîiilente un homme qui,
: si l'on s'en rcfèrc à un marbre très
vergeté de veines, a bien mérité de la
patrie.-. C'est apparemment que certains
de .-ses actes valent mieux que certaines
de ses paroles," et que le succès a réparé
une quantité impressionnante Ide ses
erreurs irréparables : le Père la Vic-
toire a réhabilité le tombeur de Jules
Ferry et le ricaneur sardonique qui, sol-
licité d'apporter sa collaboration au
journai VAurore, exprimait le vœu que
Bernard Lazare déposât la plume :
« J'espère qu'il ne va pas nous embêter
avee son histoire de Dreyfus. » Combien
de ses boutades nous ont estomaqués,
combien, de ses premiers mouvements
qui chez personne ne sont les meilleurs,
nous ont désarçoniiés. Pas un qui lance
Je trait avec autant de ma et tria, le trait
pour le trait, sans s'inquiéter de savoir
s'il-blesse ou s'il tue, et qui payera la
eàsse, les blessures ou les cadavres. Ce-
lui qui fut, dans sa maturité, le premier
des. flics, et. qui devint, au déclin de sa
vie, le premier des poilus de l'arrière,
eût été, sous-; nos rois, le grand maître
de si-Da tr prsq
,.-- A J pas
reconnaître que le masque dê colonel
des fiompiçrs de Nanterre l'aurait admi-
rablement coiffé., lAi. France était en
flammés quand on le conjura de la sau-
ver. ,Sa résolution l'ut soudaine et hé-
roïque ; pour éteindre le feu, il la pré-
cipita dans l'eau. Puis nI s'en fut, ayant
accompli sa tâche, laissant à d'autres
le soin de nous repêcher. Pompier oc-
casionnel, mais sublime, il n'était pas
maître-nageur. Il" revint à sa presti-
gieuse arbalète.
Il bande la corde ; le trait siffle :
« Les Italiens, une armée de mandoli-
nistes. » Qu'on s'étonne après cela des
mépris qui accablèrent l'Italie du. Con-
seil des Quatre, des claquements de por-
tes de l'ôrlando furioso, et des équipées
spontanées par lesquelles un d Annun-
Zio et un Mussolini faillirent, au lende-
main ou au surlendemain de la paix,
mettre îe feu aux poudres non encore
11èfl'oid!es;
Il bande 'à nouveau son &rc. Vibration,
sifflement. « Avec les socialistes, c'est
une question de force. » Il dit, et cons-
tatant que l'année est pluvieuse et que
fa .corde de son arc, détrempée comme
celles des archers génois à la bataille
de Crécy, a molli, il estime qu'il est pré-
férable- de composer avec l'ennemi,
~mieùXi de l'amadouer, et, sur un pla-
teau d'argent, il lui offre la journée de
huit heures de présence.
Le pourfendeur de l'opportunisme a
perdu même le sens de l'opportunité.
Huit heures, à l'époque où, comme dans
Chiû après lie passage des Turcs, tout
est ruine et deuil, où c'est une néces-
sité vitale que de surtravailler et de
surproduire, ne serait-ce que pour rem-
placer, pour réparer, pour relever ! Huit
heures pour le mineur, prospecteur de
l'ombre et pour le docker, lézard dans
ae soieil ! Huit heures pour le mécani-
cien du rapide, hypnotisé sur 'les manet-
tes, sur les aiguillages et sur les dis-
iques, et huit heures pour la garde-bar-
Tière qui, pendant vingt-cinq minutes
par jour, regarde, tlte drapeau - rouge
roule. autour de la hampe, passer les
[trains ! Huit heures, avec un minimum
de dérogations, avec une interdiction
d'accommodations ! Mais, si l'on ne tra-
vaille que huit heures, les salaires dimi-
fruerônt-ils alors que le prix de la vie
augmente ? Protestations, menaces de
(grève ; perlons, ralentissons, croisons
gas bras. Avancez la main ; vous serez
payés pour dix heures. Avec eux, c'est
rune question de force. :Put-êt,re. Mais la
force est de leur côté, si l'on s'avise de
jouer au tranche-montagne. Philippe VI,
le soir de la bataille de Créey, heurte à
ila porte d'une chaumière : « Ouvrez,
ouvrez, c'est l'infortuné roi de France. »
.Oh ! l'infortuné grand maître des ar-
balétriers ! Où trouvera-t-il un asile,
en attendant que le Panthéon, ô Georges
(Lecomte, s'ouvre devant lui * ?
Pourquoi pas ? N'est-il pas l'incarna-
tion -, e t le symbole -
tion et le symbole de U'incompréhen- J
Sln de l'ignorance économique dont
Jaillit mourir la France de 1019 ? Hom-
me de cette année fatale, homme du
jour et homme cta la nuit, il est G:e pro-
totype de l'à-pou-près, de l'erreur, des
inopportunités et des lacunes. Sa faculté
d'omission tient du prodige. Comme nos
poumons se dilateraient, comme notre
cœur s'épanouirait aujourd'hui s'il avait
exigé l'inscription dans ! traité de Ver-
sailles de la solidarité financière, inter-
alliée ! Il a mis six mois à n'y pas pen-
ser. Au sixième mois, il eut peut-être
été temps encore, et nous aurions eu du
moins quelques os à moelle à sucer,
- Tardieu venienlibus ossa - ; le
traité signé et parafé par quelques plu-
mes en or et par quelques plumes d'oie,
les os avaient disparu, et il né restait
plus que la peau. Ah ! la pau, la pau,
Ilu pauvre France !
José GERMAIN.
EDITORIAL
Les temps difficiles
J'entends affirmer cpéremptoirement, officiellement ; « Il
rI/y a pas de crise économique 1 »
Bon ; très bien ; j'en suis fort aise.
Mais maigre moi ma pensée se re-
porte aux temps fameux de « l'Affaire »,
ou une voix présidentielle, fort autori-
sec. déclarai en des circonstances solen-
nelles et tragiques : « Il n'y a pas d'af-
faire Dreyfus ! » ê
Cependant.
Je consens toutefois à user d'euphé-
misme et à écrire que si nous ne son..
mes pas en état de crise, nous voici du
.m;{Jin$ ~ts un état, de malaise inquié-
tant.
Il n'est pas douteux, (el de toutes part
des précisions en sont données) que le
commerce et l'industrie subissent une
cr.„ (pardon !) un malaise croissant, et
que. les prédictions dit sage rapport des
experts [mais où sont les experts d'au-
tan ?) se réalisent.
Le danger de cette situation est dou-
ble. D'abord cr. (encore !) de produc-
tion, ensuite cr. (c'est insupportable 1)
de chômage, avec toutes ses répercus-
sions budgétaires et sodales.
Cette situation résulte évidemment
des fautes lourdes accumulées depuis
l'armistice. Financièrement, économi-
quement, nos Maîtres (quelque éti-
quette qu'ils eussent, collée au front ou
au bas du dos) n'ont su ni prévoir, ni
prévenir. Sur ce point, je me répète,
Bloc national et Cartel ont des respon-
sa,bilités pareilles. L
La vraie politique nationale aurait
sans doute consisté à les réunir moins
dans un même cabinet que devant une
même Haute-Cour. Mais nous savons de-
puis longtemps qu'il n'y œ pas de justice
politique en - notre pays, et que la So-
ciété France est la seule société ano-
nyme, dont les administrateurs échap-
pent à toutes responsabilités et n'en-
courent aucune sanction.
M. Poincaré dont le redressement de
prestige a précédé et, facilité le redres-
sement du franc, serait bien inspiré en
ne cherchant pas à atténuer aux yeux
du pays une situation économique dif-
ficile, que le pays a le devoir de bien
connaître pour la bien, comprendre et
la conjurer.
Les bons citoyens ont le droit d'être
avertis des périls qui peuvent menacer
la Cité, ne serait-ce que pour em/pêcher
que les spéculateurs soient toujours les
seuls à être épargnés par les malheurs
publics.
Edmond du MESNIL.
-
Les effectifs français en Rhénanie
Dans un récent dis-cours/ M. Bell, ministre
de la justice du Reich, avait indiqué que les
effectifs français en Rhénanie s'élevaient à
80.000 hommes.
En réalité, ces effectifs, en comprenant
dans ce chiffre les officiers et les permission-
naires, se montent à 71.000 hommes.
La livre à 122.65
Le dollar à 25.36
Livre. 122 65
Dollar 25 36
Franc suisse : - 480 25
Peseta * 37.9 »
*,
BeJjga. 354 »
Florin 1.012 »
L're 109 75
Leu 13 25 ':
Rentenmark 593 50
LES RENTES FRANCAISES
- 851
3 0/0 1 49 60 contre 49 85
4 0/0 1917 45 05 contre 45 60
5 0/0 1915-16 53 85 contre 54 35
- On dit que les hommes de génie sont enclins à la
folie. C'est certain. Toutefo is, il ne suffit pas d'être un
imbécile pour être raisonnable.
Anatole FRANCE.
AUJOURD'HUI, A LA CHAMBRE
Le budget de - 192?
Examen de la loi de finances
Il ne reste plus à la Chambre, pour eu fi-
nir avec le budget de 1927, qu'à discuter et
voter la loi de Înances; et selon toutes pré-
visions, ce sera chose faite à la fin de la se-
maine,
Cette discussion qui, en temps ordinaire,
occupe de nombreuses séances, se trouve, en
effet, allégée cette année du -fait que les prin-
cipales dispositions de la lpi de finances ont
été votées au mo's d'août dernier. Il y a Men
toutefois d'observer que le texte primitif s'est
alourdi d'un certain nombre d'amendements
qui, acceptés par la commission des finan-
ces, et incorporés dans le rapport général,
constituent en fait autant d'articles nouveaux.
Il faut, d'autre part, compter comme toujours
avec d'assez nombreuses interventions de la
part des députés qui, par esprit de suren-
chère, et alors que dans le budget des dépen-
ses ils réclama'eut des augmentations de cré-
dits. s'efforceront d'obtenir des réductions de
recettes.
Enfin, il faut également considérer que le
grand débat financier qui s'instituera à l'oc-
casion du vote du budget de chaque année, se
trouve reporté cette foie à la discussion gé-
nérale de la loi de finances et que l'examen
des articles s'en trouvera retardé d'autant.
De ta/t, les orateurs inscrits dès maintenant
sont assez nombreux. Ce sont : MM. Landry,
Bedouce, Léon Blum, Garchery, de Tinguy du
Pouët, Duboin, Nicot et Nogaro.
Ou peut donc s'attendre à de nombreux et
d'amples discours qui porteront vraisembla-
blement sur deux ou trois séances. On ne
doute pas néanmoins que la Chambre touche
au terme de sa besogne budgétaire cette se.
maine.
——————————— t - 8.8 - < ———'————'———'
LES OBSEQUES
de M. Henry Simon
Les obsèques de M. Henry Simon, député
du Tarn, président de la commiss'on des fi-
nances de la Chambre des députés, ont été
célébrées hier après-midi, à 14 h. 30, en l'é-
glise de la Miséricorde, rue de l'Assomption.
Des couronnes avaient été adressées par la
commission des finances, < à l'ancien minis-
tre des colonies, à l'ami, la représentation
coloniale », le groupe colonial de la Chambre
des députés. Le deuil était représenté par
Mme Henry Simon, sa veuve; M. Jacques-
Claude Simon, )I1le Berthe Simon, ses en-
fants. le docteur et Mme Clément Simon, son
frère et sa belle-sceur.
Les honneurs^militaires étaient rendus par
le 5e régiment d'infanterie: Une délégation
de la Chambre des députés, composée de 25
membres, était conduite par M. Bouyasou.
vice-président de la Chambre des députés.
Parmi 1'ass'st.mce, on remarquait : le co-
lonel Denain, représentant le président de la
République; MM. Henry Bérenger, Paul Dou-
mer, Henry Paté, - Raynaldy, Paul Strauss,
Raoul Péret, Albert Sarraut, Georges Ley-
gues, Queuille, André Fallières, le général
Nollet, François-Marsal, Malvy, Henry Chéron,
Maginot, Landry.
: L'ESPRIT DE LOCARNO
La garde sur les Alpes
On lit dans 1'« Œuvre ».
Nice, 4 décembre (retardée en transmis-
sion). — Nous n'avons pas voulu parler jus-
qu'à au jourd Irai de l'extraordinaire mouve-
ment de troupes dans la zona frontière, à
Menton et sur le littoral. Une circulaire du
préfet permet maintenant de le faire sans
crainte de créer des embarras aux autorités
françaises.
.,¡ l''W1.:.rt':;az(, )"11';'. -"pyr-xq-iv4-. L:m.,1'1'' t ,lc,
• longs convois de troupes, de munitions,
vlô mitrailleuses et de canons passent en ga-
re de Nice, se dirigeant sur Menton. Dans
le port de Nice mouillent quatre torpilleurs
et trois sous-marins.
Avant-hier est arrivée et s'est parquée ca-
serne Riquier une section complète de chars
d'assauts. Toutes ces mesures, dit la circu-
laire, sont prises en vue d'incidents possi-
bles.
La même circulaire invite la population au
calme et lui recommande de ne pas s'émou-
voir si des événements graves venaient à se
produire. lies commerçants niçois s'alarment
néanmoins des préjudices que ces nouvelles
rusent à la saison hivernale. Mais il est
temps d'affirmer que la frontière est sévè-
rement gardée et que toutes mesures sont
prises, au cas d'une attaque possible des Che-
mises noires. {Œuvre.)
On lit dans le « Progrès de Lyon ».
Saint-Etienne, 4 décembre. — Six compa-
gnies d'infanterie du 3Se R. I., constituées
avec des effectifs des garnisons de Saint-
Etienne et du Puy ont quitté notre ville pour
se rendre dans les Alpes.
L'un des pelotons de gendarmerie mobile
casernés au quartier Rullière. aurait pris la
même direction.
D'après le même journal, le mairp de Saint-
gtiennsa aurait envoyé jeudi matin le têle
gramme suivant à Poincaré :
, Le 38° 'régiment de ligne est parti ce ma-
tin dê Saint-Etienne, au vu et au su de toute
la population, pour la frontière italienne. J'ai
pris sur moi de demander à la presse de
garder le silence jusqu'à nouvel ordre. Mais
ce silence même peut être interprété fâcheu-
sement par le public qui commente ce départ.
Je vous demande de vouloir bien examiner
s'il n'y aurait pas intérêt pour le gouverne.
ment è faire un communiqué d'ordre général,
att sujet de ces déplacements, à la presse fran-
çaise.
Vmilles agréer, etc.
Louis SoULIÉ, maire de St-Etienne.
Le maire de Saint-Etienne n'a reçu aucune
réponse à son télégramme, ajoute le Progrès.
Une mise au point officielle
tJ. Le. ministère de la guerre communique à
ce sujet la note suivante :
Le retour des soldats du Maroc et la nou-
velle mise en place des unités ont entraîné,
ces jours derniers, dans la quinz'ème région,
des mouvements de troupes, aujourd'hui ache-
vés. Certains commentaires, auxquels ils ont
donné lieu, ne reposent sur aucun fonde-
ment.
EN MARGE DU REDRESSEMENT NATIONAL
r
L'intermède électoral
—————— a.e;
V. -
Dans la Seine, le collège électoral comprend environ 420 modérés, !
420 cartellistes et 237 communistes ou socialistes - communistes.
Dans la Nièvre, le scrutin de dimanche met le parti radical en demeure
i de choisir entre les mo dérés et les communistes »
> ■ c
Les services du bureau des élections à. la
préfecture de la Seine ont fait diligence.
Dès huit heures, dimanche soir, les v* 'ul-
tats des élect'ons des délégués sénatoi aux
des 79 communes de banlieue étaient centra-
lisés, saut une dizaine de listes; et ce matin,
la liste complète des délégués a pu être éta-
blie. Liste excessivement longue, puisque l'ar-
rondissement de Saint-Denis compte 463 délé-
gués et l'arrondissement de Sceaux, 410; le
collège électoral se composant, d'autre part,
des députés et conseillers généraux de la
Seme, des conseillers municipaux de Paris et
de leurs 30 délégués. Au total : 1.077 élec-
teurs (et non: 1.079, ce chiffre officiel étant
réduit de deux unités par suite du décès de
M. Jean Martin, député, et du fait que M.
Garchery est à la fois député et conseiller
municipal de Paris).
La composition par groupes politiques
Il est encore impossible de dénombrer
exactement par catégories polWques ce col-
lège électoral, beaucoup de délégués sénato-
riaux étant gens peu connus. Toutefois, après
une enquête très ,sérieuse auprès de 1 person-
nalités politiques appartenant aux divers
groupes, nous pouvons donner les chiffres
suivants, peu susceptibles d'être modifiés.
Républicains de gauche. 210.
Radicaux nationaux, 140.
: Conservateurs et progressistes, 70.
Rad'caux socialistes, 110.
Socialistes indépendants, 80.
S. F. I. O., 230.
Communistes, 137.
Communistes dissidents, 100.
Il serait tout à fait imprudent d'établir
des pronostics : en se basant sur la composi-
tion politique du collège électoral de la Seine.
H: n'est pas d'élection en effet, oû les sympa-
thies personnelles joueront un rôle plus im-
portant et bien des positions déjà prises sont
susceptibles d'être modifiées. --
Ce qu'il est permis de dégager néanmoins
d'un examen tout à fait sommaire de ces pre-
miers chiffres, c'est que la réunion des grou-
pements qu'on peut classer sous la dénomina-
tion « Bloc national » donnerait un nombre
de voix de 420, tandis que les groupements
radicaux, radicaux socialistes et socialistes.
S.F.I.O. compris, donneraient un total sensi-
blement égal.
Resteraient les 137 voix des communistes
et les 100 voix socialistes communistes.
En province
'Au Mans, les délégués sénatoriaux sont
tous radicaux socialistes, socialistes indépen-
dants et socialistes unif'és.
A Lyon, selon l'accord intervenu entre le
parti socialiste et le parti radical socialiste,
la représentation proportionnelle a été appli-
quée pour les nominations de ces délégués,
bien que le conseil mun'cipal ne compte que
26 radicaux socialistes, contre 31 socialistes
S.F.Ï.Q., c'est en nombre égal qu'ont été élus
les représentants des deux partis.
Il Le conseil municipal comprend en outre 12
électeurs sénatoriaux de droit,- tant députés
que conseillers généraux ou d'arrondissement,
dont 8 socialistes et 4 radicaux socialistes.
A Perpignan, les conseillers municipaux so-
cialistes à la tête desquels se trouvait M.-
Payra, député, premier adjoint, étant en ma-
jorité, se sont abstenus de pai-aître en séan-
ce. Le e quorum » n'ayant pas été atteint,
l'élection a été renvoyée à mardi prochain.
A Canet, les conseillers ne s'étant pas m's
d'acoord sur les noms des délégués pris dans
le conseil, ont choisi les deux doyens de la
commune. Dans certaines communes des can-
tons montagneux, l'élection a été renvoyée en
raison du mauvais temps.
L A Calais, ont été désignés : 11 socfalistes, 'i
5 radicaux. 8 républicains de - gauche. Soit,
au total, 21 délégués. Aucun incident.
(vqit: la suite en deuxième page.)
A LA SOCIETE DES NATIOMS
La 43esession du Conseil
A >K ■ ■■ .———————
M. Stresemann échange la présidence
avec M. Emile V andervelde
Le Conseil dp la S.D.N. a tenu hier matin
la première séance de sa 43° session. Au dé-
but de cette première séance privée, le re-
présentant de l'Allemague, M. Stresemann, a
proposé au conseil qui a accepté, d'échanger
la présidence de la session présente avec
le représentant de la Belgique, M. Vander-
velde.
Le conseil a alors arrêté son ordre du
jour et réglé, sur le rapport du représentant
de la Roumanie, M. Titulesco, un certain nom-
bre d& questions d'ordre administratif et
budgétaire.
Il a renouvelé le mandat de M. Osusky et
de M. Reveillaud comme membres (le la com-
mission de contrôle, pour unç iieiiv-elip, p.
riode de trois années à partir du,.prl:uier
janvier 1927. Il a désigné pour la même pé-
riode M. Zahle (Danemark) et M. Carra-Perez
à titre de membres suppléants. Il a autorisé
Je secrétaire général à accepter un don de
l.\100 lires qui lui a été fait par une personne
anonyme de nationalité italienne et l'a
chargé de le transmettre à Mllia Jeppe, pour
l'oeuvre entreprise à Alep, sous les auspices
de la Société des nations
Conformément aux décisions fournies par
1-a jury d'experts lors de sa récente réunion,
le conseil a décidé de n'apporter aucune mo-
dification aux règlements et à la date du
concours pour les nouveaux bâtiments de la
Société des nations. Il a chargé le secrétaire
général de convoquer pour le -3 avril le co-
mité de la traite des femmes et des enfants
et pour h 30 avril le comité de la protection
,]p, l'enfance.
Les nominations dans le personnel
du Secrétariat 1
Le conseil a approuvé les nominations dans
le personnel du secrétariat qui lui ont été
présentées par le secrétaire général, notam-
ment celle de M. Dufour-Féroncc, en qualité
de sous-secrétaire général.
Le représentant de l'Empire britanniaue a
félicité le secrétaire général pour ce choix
et le représentant de l'Allemagne. M. Stre-
semann, a remercié sir Austen Chamberlain
pour les paroles qu'il venait de prononcer.
Nominations au Comité d'hygiène
Le conseil ayant i. nommer six membres
du comité d'hygiène a désigné les personna-
lités suivantes :
Dr Aaraoz Alfaro, président du départe-
ment national d'hygiène de Buenos-Ayres ;
Dr Léonce Bernard (France), professeur
d'hygiène à la Faculté de médecine de Pa-
ris ;
Dr Carlos Sacas (Brésil), directeur de la
Santé publique à Rio-de-Janeiro ;
Dr Chodzosk (Pologne), directeur de l'Ecole
d'hygiène de l'Etat polonais, ancien ministre
de l'hygiène à Varsovie ;
Dr John Drummond-Graham (Indes), lieu-
tenantrcolone'l de l'Indien Médical Service
et commissaire pour l'hygiène publique au-
près du gouvernement des Indes :
Dr P. H. Madson (Danemark), directeur
de l'Institut' sérothéraplque de l'Etat a Co-
penhague.
A cette occasion, le représentant du Japon,
le vicomte Ishi, a fait connaître aue son gou-
vernement se réservait de présenter une pro-
position en temps opportun.
Le représentant de l'Empire britannique,
sir Austen Cham'berlain, a attiré l'attention
du conseil sur le fait que le Comité d'hygiène
ne comprenait pas de femmes .et il a demandé
qu'on soumette ultérieurement une proposi-
tion de nomination d'une femme au Comité
d'hymne.
Enfin, sur la proposition de M. Benès. re-
présentant de la Tchécoslovaquie, le conseil
a décidé d'ajourner à sa prochaine session
l'examen de la résolution de l'assemblée re-
lative à l'établissement des réfugiés armé-
niens.
La séance publique
Au cours de la séance publique qu'il a te-
nue ensuite, le conseil de la S.D.N. a ap-
prouvé, sur le rapport du vicomte Ishi (Ja-
pon) les résolutions contenues dans le rap-
port sur les récents travaux du comité d'hy-
giène.
Il a notamment approuvé l'extension à des
pays extra-européens sujets à la maflaria et
aux fièvres paludéennes, des voyages d'étu-
des de la commission du paludisme.
Il a également approuvé la continuation,
pendant six mois des travaux de la commis-
sion d'enquête sur la maladie du sommeil
en Afrique Equatoriale et a exprimé à cette
occasion le souhait qtie l¡es gouvernements
qui, en 192*6, ont contribué aux frais de la
commission, continueraient leur subvention
pour les six premiers mois de l'année 1927.
Il a approuvé en même temps la convoca-
tio- des experts des pays de l'Amérique la-
tine, dans une de leurs capitales, pour leur
permettre de comparer les résultats de leurs
études sur la question de la mortalité infan-
tile.
U a enfin demandé au Comité d'hygiène
de lui présenter un rapport sur la possibilité
d'intensifier éventuellement les services des
renseignements épidémiologiques pour l'ap-
plication de certaines dispositions de la con-
vention sanitaire internationale.
La ratification des engagements conclus
sous - l'égide de la S. D. N.
Sur le rapport du représentant polonais, le
conseil a chargé le secrétaire général de lui
présenter, lors de sa prochaine session, un
rapport sur l'état. des ratifications des en-
gagements conclus sous l'égide de la S.D.N.
Un deuxième rapport (une résolution de
l'Assemblée prévoit, en effet, que le conseil
se fera présenter un rapport sur la question
dans les six mois) sera présenté au coure
de la seEsion du conseil qui précède l'Assem-
blée.
L'esclavage et le travail forcé
Sur le rapport du représentant de la
Grande-Bretagne, le conseil a. chargé le se-
crétaire générai de communiquer au conseil
d'administration du B.I.T. copie de la con.
vention sur l'esclavage et de lui faire connaî-
tre, à cette occasion, l'importance que l'As-
sembla et le conseil attachent aux travaux?
entrepris par le B.I.T. en vue d'étudier les
modalités à appliquer afin d'éviter que le
travail forcé ou arbitraire ne mène à une
situation analogue à l'escl-avage.
La prochaine réunion du conseil aura lieu,
aujourd'hui à 3 heUTe.5,
Les délégués à la présente session
Prennent part aux travaux de cette 6e47
sion :
four la France : M, Aristide Briand.
Pour l'Allemagne : M. Stresemann.
Pour la Belgique : M. Vandervelde.
Pour l'Empire britannique : sir Austen
Chamberlain. - -
Pour le Chili : M. Villegas.
Pour la Chine : M. le Dr Chao Chin Chun;1
Colombie : M. Urutia ; Italie : M. Sctalaja;;
Japon : vicomte Ishi ; Bayfc-Bas : M. Van,
Karnebeeck ; Pologne : M. Zaleski ; Rouma-
nie : M. Titulesco ; San-Salvador : M. Guer-
rero et pour la Teliéco-Slovaquie : M. DenèE,
Le contrôle militaire
On interprète, à la S.D.N., comme un indice
favorable pour l'issue des conversations poli-
tiquee de Genève le fait que M. Stresemann
n'a point posé officiellement la question d'un
examen par le conseil, au cours même de
cette cession, des réserves formulées par son
gouvernement sur le fonctionnement du plan
d'investigations sur les armements de l'Alle-
magne, de l'Autriche, de la Hongrie et de la
Bulgarie, voté par le conseil en septembre
1924. Le ministre du Reich s'est rallié, comme
ses collègues, à l'adoption pure et simple de
l'ordre du jour qui ne comporte, pour ce qui
touche au contrôle militaire, que la nomina-
tion ou la réélection des présidents des qua-
tre commissions d'investigations, on compte
évidemment sur les conversations directes
eutre les ministres en ce moment réunis a.
Genève pour écarter avant la fin de la ses-
sion toutes les difficultés qui s'opposeraient
encore à la mise en vigueur de la procédure,
d'investigations immédiatement après la sup-
pression de la commission interalliée de con-
trôle.
L'entrevue Briand-Stresemann
de dimanche
Un secret complet a été gardé sur l'entre-
tien Briand-Streeemann qui paraît avoir
roulé sur l'ensemble des rapports franco-alle-
manld., sans qu'aucune question, pas même
celle du contrôle militaire et des investiga-
tions de la Société des nations, sur les arme-
ments allemands, ait été traitée à fond.
M. Briand, qui a reçu la presse internatio-
nale dans la soirée de dimanche, s'est mon-
tré très réservé. Il a déclaré que les sujets
traités dans les conversations en marge du
conseil sont de ceux qui ne doivent pas être
livrés à la publicité si l'on veut aboutir heu-
reusement.
Questionné sur le contrôle militaire et les
investigations de. la Société des nations, le
ministre des affaires étrangères français a N
répondu que ce sont deux questions qui no.
doivent pas figurer sur le même plan. La. pre-
mière, jusqu'à nouvel avis, est du domaine
de la conférence des ambassadeurs et la se-
conde du domaine de la Société des nations.
« Il se peut, a ajouté M. Briand, quelles, se
rejoignent à un moment donné de la négocia-
tion. Cela dépendra du résultat des conver-
sations engagées et de l'attitude qu'adoptera
l'Allemagne. En tout cas, les conversations
continueront dans la même atmosphère de
confiance et de bonne volonté, qui a marqué
celles d'aujourd'hui. »
- M. Briand a la conviction que les dissenti-
ments résident plus souvent dans les mots
que dans les réalités. « Telle mesure, a-t-il
dit, qui apparaît aujourd'hui à un pays
comme vexatoire et humiliante revêt un tout
autre aspect si elle est considérée dans un
esprit de coopération et de concorde. »
(Voir la suite en deuxième page.)
CHOSES D'ALLEMAGNE
POLITIQUE
et pornographie
010
La loi destinée à protéger la jeunesse con-
tre les publications pornographiques a été
votée au Reiclistag, en troisième lecture.
vendredi dernier, par 250 voix contre 158.
La majorité se composait du centre, du parti
populaire, du parti populaire bavarois, du
parti économique, auquel étaient venus s'ad-
joindre les nationaux allemands et les Vol..
kische. Et les démocrates ? Ils ont été mis
dans une situation telle que, au dernier mo-
ment, ils ont été. obligés de refuser letrr
adhêision ; -de sorte que la loi a été votée
sans eux, ce qui revient à dire qu'elle a été
votée contre eux et que la coalition s'est
rompue. De pafreiM'as fêlures se réparent.
mais il en reste toujours quelque chose, et
déjà l'on recommence à parler du remanie-
ment du cabinet et du fameux élargissement
de la base gouvernementale.
Depuis plusieurs semaines, la loi contre
la pornographie faisait, l'objet .de très vives
controverses, non seulement dans les milieux
politiques \et parlementaires, mais aussi dans
la presse. Les cercles littéraires et artisti-
ques, et avec eux les partis de gauche, de.
puis les démocrates jusqu'aux communistes,
se montraient hostiles au projet de loi, capa-
ble, selon eux, de soumettre la création ar-
tistique à l'arbitraire et de mettre en péril
la liberté d'esprit de la République. Dès cet
instant, la situation des démocrates appar
raissait comme fausse, puisque c'était un des
leurs, le docteur Kûlz, ministre du Reich de
l'intérieur, qui était l'auteur du projet et quf
le présentait au Reichstag au nom du gou-
vernement tout entier.
Aussi le groupe parlementaire démocrate,
sans repousser l'ensemble, du pr')jet) deman-
dait-il que: certains amendements y hissent
apportés, d'accord d'ailleurs, en cela, avec
d'autres partis de coalition. Il s'agissait, en
parti,culier, de remplacer les offices de cen-
Le Numéro 1 YINGTItt'O CENTIMES
MARDI 7 DECEMBRE 1926. - N" 20.472
Fondateurs (1869):
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
AJbOi^NEMJiiN 1 s
la u lix atU rrlll -
SKIVB & S.-ET-OISB 40 21 » 11*
FBASCB ET COLONIES 45 23 12
ETBANeEB 75 38 20
Adresser toutes Ils communication*
au Directeur
FondDtBUra 1 iR891
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
POUR LA PUBLICITÉ. S ADRESSA
AUX BUREAUX DU JOURNAL
ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS
TOUS LES BUREAUX DE POSTE
RÉDACTION & ADMINISTRATION:
f
38, bouLievetrcl de Stra.slDO-uxG',. 3?J(^IRIS-I251e
Directeur : EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONES :
Rédaetioi et Admiaistratioi : Bord 24-90,24-91. — Apres lOitsara* de ssi?; Lnntm-a
UN PAMPHLET
Oh !. qu'elle était belle
(sous FEmpire)
, ; - --;
2(ûws. citions 7lier les pages vigoureuses
Ztu&ïîéès par notre bouillant confrère M. José
Grerinéin eh manière d'inauguration d'une
vàllettiôn nouvelle : Les pamphlets du Capi-
tale. Sous le titre : Oh ! qu'elle était belle
Csous l'Empire) et dans un élégant volume
de près de trois cents poges, José Germain
.lJit, Zefi rancœurs et les espoirs des anciens
combattants.
En;revemnt des tranchées, ils avaient fait
-u,,.I. rêvei Et ce fut. dès le retour, un rude
réveil, ;,
JLe beau rêve ! Décevant, tant qu'il
subsistera des maisons à l'envers.
N'aperçoive pa,s.]a baraque parlemen-
taire' ?
Sur le seuil bonîiilente un homme qui,
: si l'on s'en rcfèrc à un marbre très
vergeté de veines, a bien mérité de la
patrie.-. C'est apparemment que certains
de .-ses actes valent mieux que certaines
de ses paroles," et que le succès a réparé
une quantité impressionnante Ide ses
erreurs irréparables : le Père la Vic-
toire a réhabilité le tombeur de Jules
Ferry et le ricaneur sardonique qui, sol-
licité d'apporter sa collaboration au
journai VAurore, exprimait le vœu que
Bernard Lazare déposât la plume :
« J'espère qu'il ne va pas nous embêter
avee son histoire de Dreyfus. » Combien
de ses boutades nous ont estomaqués,
combien, de ses premiers mouvements
qui chez personne ne sont les meilleurs,
nous ont désarçoniiés. Pas un qui lance
Je trait avec autant de ma et tria, le trait
pour le trait, sans s'inquiéter de savoir
s'il-blesse ou s'il tue, et qui payera la
eàsse, les blessures ou les cadavres. Ce-
lui qui fut, dans sa maturité, le premier
des. flics, et. qui devint, au déclin de sa
vie, le premier des poilus de l'arrière,
eût été, sous-; nos rois, le grand maître
de si-Da tr prsq
,.-- A J pas
reconnaître que le masque dê colonel
des fiompiçrs de Nanterre l'aurait admi-
rablement coiffé., lAi. France était en
flammés quand on le conjura de la sau-
ver. ,Sa résolution l'ut soudaine et hé-
roïque ; pour éteindre le feu, il la pré-
cipita dans l'eau. Puis nI s'en fut, ayant
accompli sa tâche, laissant à d'autres
le soin de nous repêcher. Pompier oc-
casionnel, mais sublime, il n'était pas
maître-nageur. Il" revint à sa presti-
gieuse arbalète.
Il bande la corde ; le trait siffle :
« Les Italiens, une armée de mandoli-
nistes. » Qu'on s'étonne après cela des
mépris qui accablèrent l'Italie du. Con-
seil des Quatre, des claquements de por-
tes de l'ôrlando furioso, et des équipées
spontanées par lesquelles un d Annun-
Zio et un Mussolini faillirent, au lende-
main ou au surlendemain de la paix,
mettre îe feu aux poudres non encore
11èfl'oid!es;
Il bande 'à nouveau son &rc. Vibration,
sifflement. « Avec les socialistes, c'est
une question de force. » Il dit, et cons-
tatant que l'année est pluvieuse et que
fa .corde de son arc, détrempée comme
celles des archers génois à la bataille
de Crécy, a molli, il estime qu'il est pré-
férable- de composer avec l'ennemi,
~mieùXi de l'amadouer, et, sur un pla-
teau d'argent, il lui offre la journée de
huit heures de présence.
Le pourfendeur de l'opportunisme a
perdu même le sens de l'opportunité.
Huit heures, à l'époque où, comme dans
Chiû après lie passage des Turcs, tout
est ruine et deuil, où c'est une néces-
sité vitale que de surtravailler et de
surproduire, ne serait-ce que pour rem-
placer, pour réparer, pour relever ! Huit
heures pour le mineur, prospecteur de
l'ombre et pour le docker, lézard dans
ae soieil ! Huit heures pour le mécani-
cien du rapide, hypnotisé sur 'les manet-
tes, sur les aiguillages et sur les dis-
iques, et huit heures pour la garde-bar-
Tière qui, pendant vingt-cinq minutes
par jour, regarde, tlte drapeau - rouge
roule. autour de la hampe, passer les
[trains ! Huit heures, avec un minimum
de dérogations, avec une interdiction
d'accommodations ! Mais, si l'on ne tra-
vaille que huit heures, les salaires dimi-
fruerônt-ils alors que le prix de la vie
augmente ? Protestations, menaces de
(grève ; perlons, ralentissons, croisons
gas bras. Avancez la main ; vous serez
payés pour dix heures. Avec eux, c'est
rune question de force. :Put-êt,re. Mais la
force est de leur côté, si l'on s'avise de
jouer au tranche-montagne. Philippe VI,
le soir de la bataille de Créey, heurte à
ila porte d'une chaumière : « Ouvrez,
ouvrez, c'est l'infortuné roi de France. »
.Oh ! l'infortuné grand maître des ar-
balétriers ! Où trouvera-t-il un asile,
en attendant que le Panthéon, ô Georges
(Lecomte, s'ouvre devant lui * ?
Pourquoi pas ? N'est-il pas l'incarna-
tion -, e t le symbole -
tion et le symbole de U'incompréhen- J
Sln de l'ignorance économique dont
Jaillit mourir la France de 1019 ? Hom-
me de cette année fatale, homme du
jour et homme cta la nuit, il est G:e pro-
totype de l'à-pou-près, de l'erreur, des
inopportunités et des lacunes. Sa faculté
d'omission tient du prodige. Comme nos
poumons se dilateraient, comme notre
cœur s'épanouirait aujourd'hui s'il avait
exigé l'inscription dans ! traité de Ver-
sailles de la solidarité financière, inter-
alliée ! Il a mis six mois à n'y pas pen-
ser. Au sixième mois, il eut peut-être
été temps encore, et nous aurions eu du
moins quelques os à moelle à sucer,
- Tardieu venienlibus ossa - ; le
traité signé et parafé par quelques plu-
mes en or et par quelques plumes d'oie,
les os avaient disparu, et il né restait
plus que la peau. Ah ! la pau, la pau,
Ilu pauvre France !
José GERMAIN.
EDITORIAL
Les temps difficiles
J'entends affirmer c
rI/y a pas de crise économique 1 »
Bon ; très bien ; j'en suis fort aise.
Mais maigre moi ma pensée se re-
porte aux temps fameux de « l'Affaire »,
ou une voix présidentielle, fort autori-
sec. déclarai en des circonstances solen-
nelles et tragiques : « Il n'y a pas d'af-
faire Dreyfus ! » ê
Cependant.
Je consens toutefois à user d'euphé-
misme et à écrire que si nous ne son..
mes pas en état de crise, nous voici du
.m;{Jin$ ~ts un état, de malaise inquié-
tant.
Il n'est pas douteux, (el de toutes part
des précisions en sont données) que le
commerce et l'industrie subissent une
cr.„ (pardon !) un malaise croissant, et
que. les prédictions dit sage rapport des
experts [mais où sont les experts d'au-
tan ?) se réalisent.
Le danger de cette situation est dou-
ble. D'abord cr. (encore !) de produc-
tion, ensuite cr. (c'est insupportable 1)
de chômage, avec toutes ses répercus-
sions budgétaires et sodales.
Cette situation résulte évidemment
des fautes lourdes accumulées depuis
l'armistice. Financièrement, économi-
quement, nos Maîtres (quelque éti-
quette qu'ils eussent, collée au front ou
au bas du dos) n'ont su ni prévoir, ni
prévenir. Sur ce point, je me répète,
Bloc national et Cartel ont des respon-
sa,bilités pareilles. L
La vraie politique nationale aurait
sans doute consisté à les réunir moins
dans un même cabinet que devant une
même Haute-Cour. Mais nous savons de-
puis longtemps qu'il n'y œ pas de justice
politique en - notre pays, et que la So-
ciété France est la seule société ano-
nyme, dont les administrateurs échap-
pent à toutes responsabilités et n'en-
courent aucune sanction.
M. Poincaré dont le redressement de
prestige a précédé et, facilité le redres-
sement du franc, serait bien inspiré en
ne cherchant pas à atténuer aux yeux
du pays une situation économique dif-
ficile, que le pays a le devoir de bien
connaître pour la bien, comprendre et
la conjurer.
Les bons citoyens ont le droit d'être
avertis des périls qui peuvent menacer
la Cité, ne serait-ce que pour em/pêcher
que les spéculateurs soient toujours les
seuls à être épargnés par les malheurs
publics.
Edmond du MESNIL.
-
Les effectifs français en Rhénanie
Dans un récent dis-cours/ M. Bell, ministre
de la justice du Reich, avait indiqué que les
effectifs français en Rhénanie s'élevaient à
80.000 hommes.
En réalité, ces effectifs, en comprenant
dans ce chiffre les officiers et les permission-
naires, se montent à 71.000 hommes.
La livre à 122.65
Le dollar à 25.36
Livre. 122 65
Dollar 25 36
Franc suisse : - 480 25
Peseta * 37.9 »
*,
BeJjga. 354 »
Florin 1.012 »
L're 109 75
Leu 13 25 ':
Rentenmark 593 50
LES RENTES FRANCAISES
- 851
3 0/0 1 49 60 contre 49 85
4 0/0 1917 45 05 contre 45 60
5 0/0 1915-16 53 85 contre 54 35
- On dit que les hommes de génie sont enclins à la
folie. C'est certain. Toutefo is, il ne suffit pas d'être un
imbécile pour être raisonnable.
Anatole FRANCE.
AUJOURD'HUI, A LA CHAMBRE
Le budget de - 192?
Examen de la loi de finances
Il ne reste plus à la Chambre, pour eu fi-
nir avec le budget de 1927, qu'à discuter et
voter la loi de Înances; et selon toutes pré-
visions, ce sera chose faite à la fin de la se-
maine,
Cette discussion qui, en temps ordinaire,
occupe de nombreuses séances, se trouve, en
effet, allégée cette année du -fait que les prin-
cipales dispositions de la lpi de finances ont
été votées au mo's d'août dernier. Il y a Men
toutefois d'observer que le texte primitif s'est
alourdi d'un certain nombre d'amendements
qui, acceptés par la commission des finan-
ces, et incorporés dans le rapport général,
constituent en fait autant d'articles nouveaux.
Il faut, d'autre part, compter comme toujours
avec d'assez nombreuses interventions de la
part des députés qui, par esprit de suren-
chère, et alors que dans le budget des dépen-
ses ils réclama'eut des augmentations de cré-
dits. s'efforceront d'obtenir des réductions de
recettes.
Enfin, il faut également considérer que le
grand débat financier qui s'instituera à l'oc-
casion du vote du budget de chaque année, se
trouve reporté cette foie à la discussion gé-
nérale de la loi de finances et que l'examen
des articles s'en trouvera retardé d'autant.
De ta/t, les orateurs inscrits dès maintenant
sont assez nombreux. Ce sont : MM. Landry,
Bedouce, Léon Blum, Garchery, de Tinguy du
Pouët, Duboin, Nicot et Nogaro.
Ou peut donc s'attendre à de nombreux et
d'amples discours qui porteront vraisembla-
blement sur deux ou trois séances. On ne
doute pas néanmoins que la Chambre touche
au terme de sa besogne budgétaire cette se.
maine.
——————————— t - 8.8 - < ———'————'———'
LES OBSEQUES
de M. Henry Simon
Les obsèques de M. Henry Simon, député
du Tarn, président de la commiss'on des fi-
nances de la Chambre des députés, ont été
célébrées hier après-midi, à 14 h. 30, en l'é-
glise de la Miséricorde, rue de l'Assomption.
Des couronnes avaient été adressées par la
commission des finances, < à l'ancien minis-
tre des colonies, à l'ami, la représentation
coloniale », le groupe colonial de la Chambre
des députés. Le deuil était représenté par
Mme Henry Simon, sa veuve; M. Jacques-
Claude Simon, )I1le Berthe Simon, ses en-
fants. le docteur et Mme Clément Simon, son
frère et sa belle-sceur.
Les honneurs^militaires étaient rendus par
le 5e régiment d'infanterie: Une délégation
de la Chambre des députés, composée de 25
membres, était conduite par M. Bouyasou.
vice-président de la Chambre des députés.
Parmi 1'ass'st.mce, on remarquait : le co-
lonel Denain, représentant le président de la
République; MM. Henry Bérenger, Paul Dou-
mer, Henry Paté, - Raynaldy, Paul Strauss,
Raoul Péret, Albert Sarraut, Georges Ley-
gues, Queuille, André Fallières, le général
Nollet, François-Marsal, Malvy, Henry Chéron,
Maginot, Landry.
: L'ESPRIT DE LOCARNO
La garde sur les Alpes
On lit dans 1'« Œuvre ».
Nice, 4 décembre (retardée en transmis-
sion). — Nous n'avons pas voulu parler jus-
qu'à au jourd Irai de l'extraordinaire mouve-
ment de troupes dans la zona frontière, à
Menton et sur le littoral. Une circulaire du
préfet permet maintenant de le faire sans
crainte de créer des embarras aux autorités
françaises.
.,¡ l''W1.:.rt':;az(, )"11';'. -"pyr-xq-iv4-. L:m.,1'1'' t ,lc,
• longs convois de troupes, de munitions,
vlô mitrailleuses et de canons passent en ga-
re de Nice, se dirigeant sur Menton. Dans
le port de Nice mouillent quatre torpilleurs
et trois sous-marins.
Avant-hier est arrivée et s'est parquée ca-
serne Riquier une section complète de chars
d'assauts. Toutes ces mesures, dit la circu-
laire, sont prises en vue d'incidents possi-
bles.
La même circulaire invite la population au
calme et lui recommande de ne pas s'émou-
voir si des événements graves venaient à se
produire. lies commerçants niçois s'alarment
néanmoins des préjudices que ces nouvelles
rusent à la saison hivernale. Mais il est
temps d'affirmer que la frontière est sévè-
rement gardée et que toutes mesures sont
prises, au cas d'une attaque possible des Che-
mises noires. {Œuvre.)
On lit dans le « Progrès de Lyon ».
Saint-Etienne, 4 décembre. — Six compa-
gnies d'infanterie du 3Se R. I., constituées
avec des effectifs des garnisons de Saint-
Etienne et du Puy ont quitté notre ville pour
se rendre dans les Alpes.
L'un des pelotons de gendarmerie mobile
casernés au quartier Rullière. aurait pris la
même direction.
D'après le même journal, le mairp de Saint-
gtiennsa aurait envoyé jeudi matin le têle
gramme suivant à Poincaré :
, Le 38° 'régiment de ligne est parti ce ma-
tin dê Saint-Etienne, au vu et au su de toute
la population, pour la frontière italienne. J'ai
pris sur moi de demander à la presse de
garder le silence jusqu'à nouvel ordre. Mais
ce silence même peut être interprété fâcheu-
sement par le public qui commente ce départ.
Je vous demande de vouloir bien examiner
s'il n'y aurait pas intérêt pour le gouverne.
ment è faire un communiqué d'ordre général,
att sujet de ces déplacements, à la presse fran-
çaise.
Vmilles agréer, etc.
Louis SoULIÉ, maire de St-Etienne.
Le maire de Saint-Etienne n'a reçu aucune
réponse à son télégramme, ajoute le Progrès.
Une mise au point officielle
tJ. Le. ministère de la guerre communique à
ce sujet la note suivante :
Le retour des soldats du Maroc et la nou-
velle mise en place des unités ont entraîné,
ces jours derniers, dans la quinz'ème région,
des mouvements de troupes, aujourd'hui ache-
vés. Certains commentaires, auxquels ils ont
donné lieu, ne reposent sur aucun fonde-
ment.
EN MARGE DU REDRESSEMENT NATIONAL
r
L'intermède électoral
—————— a.e;
V. -
Dans la Seine, le collège électoral comprend environ 420 modérés, !
420 cartellistes et 237 communistes ou socialistes - communistes.
Dans la Nièvre, le scrutin de dimanche met le parti radical en demeure
i de choisir entre les mo dérés et les communistes »
> ■ c
Les services du bureau des élections à. la
préfecture de la Seine ont fait diligence.
Dès huit heures, dimanche soir, les v* 'ul-
tats des élect'ons des délégués sénatoi aux
des 79 communes de banlieue étaient centra-
lisés, saut une dizaine de listes; et ce matin,
la liste complète des délégués a pu être éta-
blie. Liste excessivement longue, puisque l'ar-
rondissement de Saint-Denis compte 463 délé-
gués et l'arrondissement de Sceaux, 410; le
collège électoral se composant, d'autre part,
des députés et conseillers généraux de la
Seme, des conseillers municipaux de Paris et
de leurs 30 délégués. Au total : 1.077 élec-
teurs (et non: 1.079, ce chiffre officiel étant
réduit de deux unités par suite du décès de
M. Jean Martin, député, et du fait que M.
Garchery est à la fois député et conseiller
municipal de Paris).
La composition par groupes politiques
Il est encore impossible de dénombrer
exactement par catégories polWques ce col-
lège électoral, beaucoup de délégués sénato-
riaux étant gens peu connus. Toutefois, après
une enquête très ,sérieuse auprès de 1 person-
nalités politiques appartenant aux divers
groupes, nous pouvons donner les chiffres
suivants, peu susceptibles d'être modifiés.
Républicains de gauche. 210.
Radicaux nationaux, 140.
: Conservateurs et progressistes, 70.
Rad'caux socialistes, 110.
Socialistes indépendants, 80.
S. F. I. O., 230.
Communistes, 137.
Communistes dissidents, 100.
Il serait tout à fait imprudent d'établir
des pronostics : en se basant sur la composi-
tion politique du collège électoral de la Seine.
H: n'est pas d'élection en effet, oû les sympa-
thies personnelles joueront un rôle plus im-
portant et bien des positions déjà prises sont
susceptibles d'être modifiées. --
Ce qu'il est permis de dégager néanmoins
d'un examen tout à fait sommaire de ces pre-
miers chiffres, c'est que la réunion des grou-
pements qu'on peut classer sous la dénomina-
tion « Bloc national » donnerait un nombre
de voix de 420, tandis que les groupements
radicaux, radicaux socialistes et socialistes.
S.F.I.O. compris, donneraient un total sensi-
blement égal.
Resteraient les 137 voix des communistes
et les 100 voix socialistes communistes.
En province
'Au Mans, les délégués sénatoriaux sont
tous radicaux socialistes, socialistes indépen-
dants et socialistes unif'és.
A Lyon, selon l'accord intervenu entre le
parti socialiste et le parti radical socialiste,
la représentation proportionnelle a été appli-
quée pour les nominations de ces délégués,
bien que le conseil mun'cipal ne compte que
26 radicaux socialistes, contre 31 socialistes
S.F.Ï.Q., c'est en nombre égal qu'ont été élus
les représentants des deux partis.
Il Le conseil municipal comprend en outre 12
électeurs sénatoriaux de droit,- tant députés
que conseillers généraux ou d'arrondissement,
dont 8 socialistes et 4 radicaux socialistes.
A Perpignan, les conseillers municipaux so-
cialistes à la tête desquels se trouvait M.-
Payra, député, premier adjoint, étant en ma-
jorité, se sont abstenus de pai-aître en séan-
ce. Le e quorum » n'ayant pas été atteint,
l'élection a été renvoyée à mardi prochain.
A Canet, les conseillers ne s'étant pas m's
d'acoord sur les noms des délégués pris dans
le conseil, ont choisi les deux doyens de la
commune. Dans certaines communes des can-
tons montagneux, l'élection a été renvoyée en
raison du mauvais temps.
L A Calais, ont été désignés : 11 socfalistes, 'i
5 radicaux. 8 républicains de - gauche. Soit,
au total, 21 délégués. Aucun incident.
(vqit: la suite en deuxième page.)
A LA SOCIETE DES NATIOMS
La 43esession du Conseil
A >K ■ ■■ .———————
M. Stresemann échange la présidence
avec M. Emile V andervelde
Le Conseil dp la S.D.N. a tenu hier matin
la première séance de sa 43° session. Au dé-
but de cette première séance privée, le re-
présentant de l'Allemague, M. Stresemann, a
proposé au conseil qui a accepté, d'échanger
la présidence de la session présente avec
le représentant de la Belgique, M. Vander-
velde.
Le conseil a alors arrêté son ordre du
jour et réglé, sur le rapport du représentant
de la Roumanie, M. Titulesco, un certain nom-
bre d& questions d'ordre administratif et
budgétaire.
Il a renouvelé le mandat de M. Osusky et
de M. Reveillaud comme membres (le la com-
mission de contrôle, pour unç iieiiv-elip, p.
riode de trois années à partir du,.prl:uier
janvier 1927. Il a désigné pour la même pé-
riode M. Zahle (Danemark) et M. Carra-Perez
à titre de membres suppléants. Il a autorisé
Je secrétaire général à accepter un don de
l.\100 lires qui lui a été fait par une personne
anonyme de nationalité italienne et l'a
chargé de le transmettre à Mllia Jeppe, pour
l'oeuvre entreprise à Alep, sous les auspices
de la Société des nations
Conformément aux décisions fournies par
1-a jury d'experts lors de sa récente réunion,
le conseil a décidé de n'apporter aucune mo-
dification aux règlements et à la date du
concours pour les nouveaux bâtiments de la
Société des nations. Il a chargé le secrétaire
général de convoquer pour le -3 avril le co-
mité de la traite des femmes et des enfants
et pour h 30 avril le comité de la protection
,]p, l'enfance.
Les nominations dans le personnel
du Secrétariat 1
Le conseil a approuvé les nominations dans
le personnel du secrétariat qui lui ont été
présentées par le secrétaire général, notam-
ment celle de M. Dufour-Féroncc, en qualité
de sous-secrétaire général.
Le représentant de l'Empire britanniaue a
félicité le secrétaire général pour ce choix
et le représentant de l'Allemagne. M. Stre-
semann, a remercié sir Austen Chamberlain
pour les paroles qu'il venait de prononcer.
Nominations au Comité d'hygiène
Le conseil ayant i. nommer six membres
du comité d'hygiène a désigné les personna-
lités suivantes :
Dr Aaraoz Alfaro, président du départe-
ment national d'hygiène de Buenos-Ayres ;
Dr Léonce Bernard (France), professeur
d'hygiène à la Faculté de médecine de Pa-
ris ;
Dr Carlos Sacas (Brésil), directeur de la
Santé publique à Rio-de-Janeiro ;
Dr Chodzosk (Pologne), directeur de l'Ecole
d'hygiène de l'Etat polonais, ancien ministre
de l'hygiène à Varsovie ;
Dr John Drummond-Graham (Indes), lieu-
tenantrcolone'l de l'Indien Médical Service
et commissaire pour l'hygiène publique au-
près du gouvernement des Indes :
Dr P. H. Madson (Danemark), directeur
de l'Institut' sérothéraplque de l'Etat a Co-
penhague.
A cette occasion, le représentant du Japon,
le vicomte Ishi, a fait connaître aue son gou-
vernement se réservait de présenter une pro-
position en temps opportun.
Le représentant de l'Empire britannique,
sir Austen Cham'berlain, a attiré l'attention
du conseil sur le fait que le Comité d'hygiène
ne comprenait pas de femmes .et il a demandé
qu'on soumette ultérieurement une proposi-
tion de nomination d'une femme au Comité
d'hymne.
Enfin, sur la proposition de M. Benès. re-
présentant de la Tchécoslovaquie, le conseil
a décidé d'ajourner à sa prochaine session
l'examen de la résolution de l'assemblée re-
lative à l'établissement des réfugiés armé-
niens.
La séance publique
Au cours de la séance publique qu'il a te-
nue ensuite, le conseil de la S.D.N. a ap-
prouvé, sur le rapport du vicomte Ishi (Ja-
pon) les résolutions contenues dans le rap-
port sur les récents travaux du comité d'hy-
giène.
Il a notamment approuvé l'extension à des
pays extra-européens sujets à la maflaria et
aux fièvres paludéennes, des voyages d'étu-
des de la commission du paludisme.
Il a également approuvé la continuation,
pendant six mois des travaux de la commis-
sion d'enquête sur la maladie du sommeil
en Afrique Equatoriale et a exprimé à cette
occasion le souhait qtie l¡es gouvernements
qui, en 192*6, ont contribué aux frais de la
commission, continueraient leur subvention
pour les six premiers mois de l'année 1927.
Il a approuvé en même temps la convoca-
tio- des experts des pays de l'Amérique la-
tine, dans une de leurs capitales, pour leur
permettre de comparer les résultats de leurs
études sur la question de la mortalité infan-
tile.
U a enfin demandé au Comité d'hygiène
de lui présenter un rapport sur la possibilité
d'intensifier éventuellement les services des
renseignements épidémiologiques pour l'ap-
plication de certaines dispositions de la con-
vention sanitaire internationale.
La ratification des engagements conclus
sous - l'égide de la S. D. N.
Sur le rapport du représentant polonais, le
conseil a chargé le secrétaire général de lui
présenter, lors de sa prochaine session, un
rapport sur l'état. des ratifications des en-
gagements conclus sous l'égide de la S.D.N.
Un deuxième rapport (une résolution de
l'Assemblée prévoit, en effet, que le conseil
se fera présenter un rapport sur la question
dans les six mois) sera présenté au coure
de la seEsion du conseil qui précède l'Assem-
blée.
L'esclavage et le travail forcé
Sur le rapport du représentant de la
Grande-Bretagne, le conseil a. chargé le se-
crétaire générai de communiquer au conseil
d'administration du B.I.T. copie de la con.
vention sur l'esclavage et de lui faire connaî-
tre, à cette occasion, l'importance que l'As-
sembla et le conseil attachent aux travaux?
entrepris par le B.I.T. en vue d'étudier les
modalités à appliquer afin d'éviter que le
travail forcé ou arbitraire ne mène à une
situation analogue à l'escl-avage.
La prochaine réunion du conseil aura lieu,
aujourd'hui à 3 heUTe.5,
Les délégués à la présente session
Prennent part aux travaux de cette 6e47
sion :
four la France : M, Aristide Briand.
Pour l'Allemagne : M. Stresemann.
Pour la Belgique : M. Vandervelde.
Pour l'Empire britannique : sir Austen
Chamberlain. - -
Pour le Chili : M. Villegas.
Pour la Chine : M. le Dr Chao Chin Chun;1
Colombie : M. Urutia ; Italie : M. Sctalaja;;
Japon : vicomte Ishi ; Bayfc-Bas : M. Van,
Karnebeeck ; Pologne : M. Zaleski ; Rouma-
nie : M. Titulesco ; San-Salvador : M. Guer-
rero et pour la Teliéco-Slovaquie : M. DenèE,
Le contrôle militaire
On interprète, à la S.D.N., comme un indice
favorable pour l'issue des conversations poli-
tiquee de Genève le fait que M. Stresemann
n'a point posé officiellement la question d'un
examen par le conseil, au cours même de
cette cession, des réserves formulées par son
gouvernement sur le fonctionnement du plan
d'investigations sur les armements de l'Alle-
magne, de l'Autriche, de la Hongrie et de la
Bulgarie, voté par le conseil en septembre
1924. Le ministre du Reich s'est rallié, comme
ses collègues, à l'adoption pure et simple de
l'ordre du jour qui ne comporte, pour ce qui
touche au contrôle militaire, que la nomina-
tion ou la réélection des présidents des qua-
tre commissions d'investigations, on compte
évidemment sur les conversations directes
eutre les ministres en ce moment réunis a.
Genève pour écarter avant la fin de la ses-
sion toutes les difficultés qui s'opposeraient
encore à la mise en vigueur de la procédure,
d'investigations immédiatement après la sup-
pression de la commission interalliée de con-
trôle.
L'entrevue Briand-Stresemann
de dimanche
Un secret complet a été gardé sur l'entre-
tien Briand-Streeemann qui paraît avoir
roulé sur l'ensemble des rapports franco-alle-
manld., sans qu'aucune question, pas même
celle du contrôle militaire et des investiga-
tions de la Société des nations, sur les arme-
ments allemands, ait été traitée à fond.
M. Briand, qui a reçu la presse internatio-
nale dans la soirée de dimanche, s'est mon-
tré très réservé. Il a déclaré que les sujets
traités dans les conversations en marge du
conseil sont de ceux qui ne doivent pas être
livrés à la publicité si l'on veut aboutir heu-
reusement.
Questionné sur le contrôle militaire et les
investigations de. la Société des nations, le
ministre des affaires étrangères français a N
répondu que ce sont deux questions qui no.
doivent pas figurer sur le même plan. La. pre-
mière, jusqu'à nouvel avis, est du domaine
de la conférence des ambassadeurs et la se-
conde du domaine de la Société des nations.
« Il se peut, a ajouté M. Briand, quelles, se
rejoignent à un moment donné de la négocia-
tion. Cela dépendra du résultat des conver-
sations engagées et de l'attitude qu'adoptera
l'Allemagne. En tout cas, les conversations
continueront dans la même atmosphère de
confiance et de bonne volonté, qui a marqué
celles d'aujourd'hui. »
- M. Briand a la conviction que les dissenti-
ments résident plus souvent dans les mots
que dans les réalités. « Telle mesure, a-t-il
dit, qui apparaît aujourd'hui à un pays
comme vexatoire et humiliante revêt un tout
autre aspect si elle est considérée dans un
esprit de coopération et de concorde. »
(Voir la suite en deuxième page.)
CHOSES D'ALLEMAGNE
POLITIQUE
et pornographie
010
La loi destinée à protéger la jeunesse con-
tre les publications pornographiques a été
votée au Reiclistag, en troisième lecture.
vendredi dernier, par 250 voix contre 158.
La majorité se composait du centre, du parti
populaire, du parti populaire bavarois, du
parti économique, auquel étaient venus s'ad-
joindre les nationaux allemands et les Vol..
kische. Et les démocrates ? Ils ont été mis
dans une situation telle que, au dernier mo-
ment, ils ont été. obligés de refuser letrr
adhêision ; -de sorte que la loi a été votée
sans eux, ce qui revient à dire qu'elle a été
votée contre eux et que la coalition s'est
rompue. De pafreiM'as fêlures se réparent.
mais il en reste toujours quelque chose, et
déjà l'on recommence à parler du remanie-
ment du cabinet et du fameux élargissement
de la base gouvernementale.
Depuis plusieurs semaines, la loi contre
la pornographie faisait, l'objet .de très vives
controverses, non seulement dans les milieux
politiques \et parlementaires, mais aussi dans
la presse. Les cercles littéraires et artisti-
ques, et avec eux les partis de gauche, de.
puis les démocrates jusqu'aux communistes,
se montraient hostiles au projet de loi, capa-
ble, selon eux, de soumettre la création ar-
tistique à l'arbitraire et de mettre en péril
la liberté d'esprit de la République. Dès cet
instant, la situation des démocrates appar
raissait comme fausse, puisque c'était un des
leurs, le docteur Kûlz, ministre du Reich de
l'intérieur, qui était l'auteur du projet et quf
le présentait au Reichstag au nom du gou-
vernement tout entier.
Aussi le groupe parlementaire démocrate,
sans repousser l'ensemble, du pr')jet) deman-
dait-il que: certains amendements y hissent
apportés, d'accord d'ailleurs, en cela, avec
d'autres partis de coalition. Il s'agissait, en
parti,culier, de remplacer les offices de cen-
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