Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-04-19
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 79956 Nombre total de vues : 79956
Description : 19 avril 1916 19 avril 1916
Description : 1916/04/19 (N16589). 1916/04/19 (N16589).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7550078z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
à -CMX&Al;. AN ÎU. ii-. WO ï~S~
J 1.E NUMKttO rt^lTO CENTlMKS
^temCRSPI 18 AVRIL lm. - Ne lU."
-.,.;.,- Fondateopï • 7 *
AUGUSTEVACQUERIE
ABONNEMENTS
Un mois Trois mois Siioois fia
Paris. 2 Cr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements. 2 — 6 - il - 20 -
Union Postale. 3 — 9. - 16 — 32 —»
Pendateavi
AUGUSTE VACQUERIE
ANNONCES
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE des ANNONCES
8, Place de la Bourse
El AUX BUREAUX DU JOURNAL
Adresser toutes les communications au Directeur
Adresser Lettres et Mandats à l'Administrateur
ADMINISTRATION & RÉDACTION :
Boulevard de Strasbourg-, 38 — Rue du Faubourg-Saint-Martin, 71
De 9 tieures eu soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre.
Directeur: EDMOND DO MESNIL
TÉLÉPHONE:
Rédaction et Administration : Nord 24-90 — Direction : NcrJ 24-91
De 9 heures du soir à a heures du matin : Gutenberg 43-93
Comment attaquer
l'Allemagne par mer
Nous éliminerons, de suite,
les deux pays qui ont une fron-
tière terrestre commune avec
l'Allemagne S Un débarque-
ment dans le Danemark pu la
Hollande ne peut se faire qu avec l'as-
sentiment des intéressés. Il n'offre alors
qu'une seule difficulté maritime, la: pro-
tection du convoi sur un parcours d ail-
leurs assez bref. Après quoi le rôle de fa
marine est fini. Finis aussi, les effets mo-
raux de soudaineté et de terreur que pro-
duirait l'apparition brutale d'une flotte
ou d'une flottille en branle-bas de com-
bat et l'ouverture du feu sur les villes
maritimes allemandes.
Voilà pourquoi nous préférons Vatta-
que - direfte. Celle-ci, pour obtenir le ren-
dement maximum, dispose de deux
moyens : le bombardement et le débar-
quement.
L'Allemagne offre, dailleurs, deux sé-
ries d'objectifs distincts : ceux de son
littoral de la mer du Nord et ses çôtes de
la Baltique..
Il est aisé de partir du Pas-de-Calais,
ou des ports N.-E. de l'Angleterre, et
d'arriver en vue des côtes du Schleswig
pu de FElbe. Mais les difficultés com-
mencent qjuiaûd on est parvenu à pied-
d'œuvre.
La mer du Nord est semée de bancs
de sable mouvants ; les deux bases prin-
cipales de Wilhelmshaven (la Jahde), et
Cuxhaven (estuaire de l'Ems) sont, de-
puis 1870, pourvus de batteries de gros
calibre. En avant de toute la cote, rè-
gne une sorte de digue formée, du Nord
atU Sud, par les îfes du Schleswig, puis,
'de l'Est à l'Ouest, par les îles Frison-
nes, dont plusieurs ont été fortifiées
pour fonner bastions j au Sud-uuest,
Borkum, près de la frontière hollan-
daise (40 canons modernes et un ba-
taillbn de matelots canonniers en 1909),
Wangeroog au milieu, couvrant la
Jahde ; au Nord, l'île de Sylt, près de
l'a frontière danoise j en avant, Héligo-
tand, « sentinelle avancée » ; en arrière,
de cette chaîne d'îles, la flotte allemande
peut se mouvoir à l'aEri, choisissant la
passe qui lui convient pour sortir et atta-
quer l'ennemi si elle se croit la plus for-
te ; pour rentrer, si elle se sent la plus
faible, comme elle l'a fait le 24 janvier
1915 après le combat de Dogger-Bank.
- Donc, l'aittaque par la mer du Nord
présente des difficultés sérieuses pour les
grands bâtiments. Elle n'est pas impos-
sible pour des bâtiments de flottille, à
tirants d'eau gradués, croiseurs légers,
torpilleurs, sous-marins, éclairés par des
hydravions.
Le raid du 29 décembre 1914, sur
Cuxhaven, préparé par sir Percy Scott,
6t exécuté avec plein succès au moyen
d'éléments de cette nature, l'a péremp-
toirement démontré, ainsi que le répète
justement M. l'amiral Degouy.:
Si Ton envisage l'attaque directe par
l'a Baltique, la: situation est inversée :
accès difficile, mais grandes facilités
d'exécution une fois qu'on est entré dans
bette mer.
On ne peut, en effet, pénétrer dans la
Baltique sans passer par les détroits
danois, qui sont aux -mains des Alle-
mands. Ceux-ci y mouillent des mines,
y font patrouiller leurs bâtiments légers,
s'y conduisent comme chez eux.
D'ailleurs, le petit Belt (profondeur
minima 9 cnètres, pilotage difficile), et
le grand Belt (profondeur Il mètres,
un peu moins malaisé), aboutissent
presqu'en face de Kief ; le grand Belt
est la voie obligatoire des grands bâti-
ments. Plus au nord, le Sund, profond
d'environ 7 mètres, n'est accessible
qu'aux bâtiments légers, mais il débou-
che dans un bassin plus vaste, assez loin
des côtes ennemies.;
Les Allemands, eux, n'empruntent pas
ces voies : le canal Wilhelm, creusé
tout entier - en territoire allemand, leur
permet de .faire passer, en 16 'heures, au
lieu de 32, un cuirassé de la mer du
Nord dans fa Baltique. Le canal de
Kiel, comme nous l'appelons, les fait
encore bénéficier des avantages inhérents
aux lignes intérieures *: rapidité et s-G.
reté.. Mais il est à voie utiiquel et cette
voie, hâtivement aménagée pour les
dreadnoughts, de 1908 à 1914, est mal
établie, surmontée de ponts, de viaducs,
aux culées dénudées.,
Un èboulement opportun, un embou-
teillage à la sortie, ne seraient pas im-
possibles, surtout si l'on voulait bien
ne pas s'en tenir aux procédés classiques
de l'espion et du vieux vapeur chargé
de quartiers de rocs. Il existe, aujour-
d'hui, des moyens pl'us sûrs et plus mo-
dernes, le tout est de les préparer en
temps opportun. *
.Une fois entrés dans la Baltique, le
canal de Kiel obstrué, les Alliés feront
ce. qu'ils voudront. D'abord deux remar-
ques : La Baltigue, profonde au milieu,
et découpée de bajes également profon-
des, est saine partout, sauf à des distan-
ces variant de 2.000 à environ 4.000 ou
6.000 mètres du rivage, marge sur la-
quelle régnent des hauts fonds vasards
ou sablonneux. En 1870, ces hauts fonds
ont empêché nos frégates cuirassées de
bombarder les ports allemands. Nos
pièces de gaillard portaient alors à peine
à 4.500 mètres. C'est tout juste si elles
découvraient les batteries de Neufahr-
wasser à 4.200 mètres ; elles n'aussent
pas permis d'atteindre Dantzig. Les
canons de marine modernes portent à
.15.000, 18.000 mètres et plus ; les ca-
nons à tir courbe, du type de la Guerre,
à plus de 8.000 mètres. Dantzig serait
donc réduit en cendres aujourd'hui. Et
le littoral du Holstein, du Mdckiem-
bourg, de la Poméranie, présentent bien
d'autres points faibles !
L'Allemagne compte sur ses mines et
sur ses sous-marins pour les protéger.
Voilà justement f'une des nombreuses
raisons pour lesquelles il ne faut pas
employer de cuirassés, mais des bâti-
ments de flottille à cette opération, et
voici les espèces nécessaires :
Des canonnières rapides, des torpil-
leurs de surface et, peut-être, quelques
croiseurs légers pour refouler, à l'issue
des détroits, les grandgardes ennemies
et chasser ses sous-marins ;
Des chalutiers pour draguer les mines
et déblayer, la route]
Des sous-marins mouilleurs de mines,
pour verrouill er le canal et le port de
Kiel ;
Des monitors submersibles, ou, à dé-
faut, de surface à faible tirant d'eau,
pour broyer les batteries de côtes, pour
écraser, sous leurs gros obus, à grande
capacité d'explosif, ces immondes villes
allemandes du littoral, qui ne cessent
de provoquer les sous-marins et les zep-
pelins à l'assassinat des femmes et des
enfants ; — les canonnières remonteront
les fiords et les estuaires des fleuves pour
y semer l'incendie ;
Enfin, escortés pajr des torpilleurs et
des canonnières, et même des sous-ma-
rins, apparaîtront les chalands à va-
peur, bondés, pour une courte traver-
sée, de trolupes et de matériel de guer-
re ; chalands à faible tirant d'eau pour
éviter les torpilles et accoster directe-
ment, par l'avant, debout à la plage. —
Les troupes mises à terre, le matériel dé-
barqué, un tour en arrière et place au cha-
land qui suit !
Des hydravions spécialisés éclaireront
ICi flottilfe, régleront le tir des monitors,
découvriront les sous-marins ennemis,
et chasseront ses forces aériennes.
Tel est le schéma d'une opération
moderne. Dans la mër 1 du Nord, dans
la Baltique, il faut des flottilles et non
des cuirassés pour attaquer l'Allema-
gne. -a ttaquer 1' .4 1 lema-
OLIVIER QUIHENEUC.
ba classe 1918
en Autriche
Berne, 18 avril. 1
Selon l' (« Arbeiter Zeitung », le gouverne-
ment autrichien fait appel pour que les jeu-
nes "en-s nés en 1898 trouvés aptes lors de
la visite sanitaire s'engagent tout de suite
volontairement. Ils auront l'avantage 'd'e
pouvoir choisir leur corps, et après la guer-
re, ils seront libérés' du service obligatoire
cfe trois ans, tandis que -ceux qui ne s'enga-
gent pas avant la date de leur incorpora-
tion devront de nouveau servir. trois ans
a-près la guerres - ': :--'
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Mardi 18 Avr~l HUû.
Sur la rive gauche de la Meuse, bombardement de nos premières lignes entre le
Mort-Homme et Cumières.
Sur la rive droite, la nuit a été relativement calme.
IL SE CONFIRME QUE L'ATTAQUE ALLEMANDE LANCEE HIER SUR NOS
POSITIONS ENTRE LA MEUSE ET LA REGION DE DOUAUMONT A REVETU UN
CARACTERE D'EXTREME VIOLENCE. DES NOUVEAUX RENSEIGNEMENTS RE-
CUEILLIS, IL RESULTE QUE CETTE ACTION OFFENSIVE A ETE MENEE PAR
DES TROUPES APPARTENANT A CINQ DIVISIONS DIFFERENTES. A L'EST DU
SAILLANT DU CHAUFFOUR, L'ENNEMI AVAIT REUSSI A PENETRER DANS NO-
TRE TRANCHEE DE PREMIERE LIGNE D'OU IL A ETE REJETE EN PARTIE PAR
NOTRE CONTRE-ATTAQUE.
En Woëvre, duel d'artillerie -dans le. sectew de Moulainville.
Au sud du Ban-de-Sapt, une reconnaissance allemande qui tentait d'aborder nos
tranchées vers Hermanpère, nOln'-e&t, de Saint-Diié, a été repoussée à la grenadie.
DES AVIONS ENNEMIS SUR BELFORT
Dans la nuit du 17, des atvions ennemis ont lancé sept bombes, dont une incen-
dJaire. sur Belfort. On signale trois tués et six-blessés. Les dégâts matériels sont peu
importants.
VINGT-TROIS HEURES.,
En Argonne, activité die notre artillerie dans la région du Four-de-Paris et sur les
routes et voies die communications de l'ennemi#
Dans la région de Verdun, le mauvais teints a êné les opérations au cours de lai
journée.
Bombardement intermittent à l'ouest de la Meuse, dans le secteur de la cote 304,
à l'est dans la région sud du bois d'Haudron~ et sur nos positions entre Douaumont
et Vaux. Aucune action d'infanterie.
A l'est de Saint-Mihie), nos batteries ont canonné des rassemblements ennemis
près de Woinville.
COMMUNIQUÉ BELGE
Action d'artillerie pe;'.11 intense sur le front belge, à part dans la région de Steep-
straete où le bombardement a pris au cours dic l'après-midi une grande violence.
La Politique
LA MAIN D'ŒUVRE/
- EXOTIQUE
Henry Bérenger pose la
question de la main-d'œuvre
exotique dans son leader de
Paris-Midi d'hier.
Main-d'œuvre exotique, di-
sons-nous, car il ne s'agit pas
simplement de la rrutin-d'œu-
vre coloniale.
Sans doute, il s'agit de faire appel
aux travailleurs de l'Afrique du Nord
et de lIndo-Chine, mais notre éminent
confrère préconise aussi l'utilisation
des travailleurs chinois.
Il nous faut chaque jour plus d'hom-
mes à l'atelier. Il nous faudra égale-
ment chaque jour plus d'hommes sur le
front. Peut-être peut-on prévoir l'heure
où l'Armée réclamera à l'Usine les hom-
mes que l'Usine a empruntés à l'Armée.
Alors ?
Alors ? Il sera indispensable d'em-
ployer plus de femmes et des travail-
leurs exotiques également, entraînés
méthodiquement au travail de l'usine.
Assurément, nous n'ignorons pas
qu'aux yeux de bien des gens, l'intro-
duction de travailleurs jaunes dans nos
usines serait un scandale, peut-être un
péril.
Est-ce un préjugé dont il faudra faire
justice ?
Assurément, nous n'ignorons pas
non plus que pour une partie du public
la préparation d'une main-d'œuvre exo-
tique demande beaucoup de temps et
que la guerre aurait pris fin avant l'a-
chèvement de cet apprentissage.
Qui sait ?
D'ailleurs il y a, en Extrême-Orient,
des industries similaires à celles d'Eu-
rope et si nous allons chercher là-bas
des ouvriers utilisables, c'est évidem-
ment dans les ateliers et non pas dans
les troupes d'aventuriers et de sans-tra-
vail.
De 'toute façon, c'est un intéressant
problème qui vient d'être posé.
Il faut l'examiner.
On ne peut l'écarter par une simple
fin de non recevoir.
LES RUSSES
ONT PRIS
TRÉBIZONDE
Londres, 18 avril.
On télégraphie de Pétrograd au « Times »
que les Turcs se rendant parfaitement
compte des dangers qui menacent leurs po-
sitions à Trébizonde par suite de l'avance
russe vers l'amont de la rivière Chorok.
Ces Angers deviendront plus graves er..
core, si nous nous emparons de Rachmed
à la jonction des routes conduisant de Tré-
bizonde à Erzeroum et à Erzinjian, ce qui
aurait pour résultat d'isoler complètement
les routes de Trébizonde et d'.Erzinjian et
de décider virtuellement du sort de ces
deux places. Il .résulte de la situatien que
la résistance turque dans ce double sec-
teur peut être considérée comme désespé-
rée.
Petrograd, 18 avril, 20 h. 55.
Les Russes se sont emparés de Trébi.,
zonde.
Trébizonde est le chef-lieu du vilayet de
Trébizonde, en Asie-Mineure. La ville
compte 42.000 habitants, dont 24.000 musul-;
mans. Elle est très importante par sa situa-
tion géographique et son commerce avec la
Perse et l'Arménie. *
Le beau succès que viennent die rempor-
ter les Russes est le complément de la prise
d'Erze.t.aurn. Il produira un effet cODsila"
ble m Turquie* ,.'-:. .,, .;' T
La taxation
: des denrées
«»» •
C'est chose faite : les gros pro-
ducteurs et aussi les intermédiai-
res ont fini par avoir raison, de-
vant le Sénat, du reste du pays
et de la population ouvrière.
Malgré les événements qui bouleversent
toutes les conditions sociales, malgré un
état de choses qui fait éclater le vieux
moule des doctrines économiques du lalÏs-
sez-faire, du laissez-exploiter, des aliments
aussi essentiels que le beurre, le fromage,
les amIs, les légumes frais et le vin ont été
exemptés de la taxe par la Haute Assem-
blée.
Les profiteurs de la vie chère peuvent
exulter : il y aura encore de beaux jours
pour eux.
Le texte qui a été voté. est ainsi conçu :
« Pendant la durée des hostilités et les
trois mois qui suivront leur cessation, peu-
vent être soumises à la taxation les den-
rées et substances dont l'énumération suit :
sucre, café, huile et essence de pétrole,
pommes de terre, lait, margarine, graisses
alimentaires, huiles comestibles, légumes
secs, engrais commerciaux, sulfate de cui-
vre et soufre.
« Aux armées, dans la zone de l'avant et
des étapes, les généraux commandant les
armées, et le général commandant la ré-
gion du Nord, pourront. dans les territoi-
res soumis à leur commandement, taxer
toutes denrées alimentaires et boissons des-
tinées à la consommation des militaires,
même si elles ne sont pas prévues au pré-
sent article. Ils pourront également taxer
les denrées alimentaires- et boissons desti-
nées à la population civile, après avoir pris
l'avis des préfets des départements intéres-
Sés. »
Ainsi, dans les seules régions dites de la
zone des. armées, les denrées alimentaires et
les boissons pourront être taxées, de telle
sorte qu'il y aura désormais deux François :
DeKe de l'avant et celle de l'arrière.
Le Sénat a oublié que ceux qui travail-
lent à l'arrière et qui s'imposent des priva-
tions sont aussi utiles — on l'a pourtant
souvent répété dans les déclarations offi-
cielles — que ceux qui sont dans les tran-
chées.
> Il est lamentable que dans une question
aussi essentielle pour lai résistance du pays
que celle de l'alimentation, ce soient les
privilèges des mercantis. des intermédiai-
res aux appétits cyniques, qui soient défen-
dus et qui l'emportent dans une assemblée
parlementaire.
Nous ne professons pas des opinions so-
cialistes, au sens que donnent à ce mot les
partisans du collectivisme, et nous trouvons
étrange que les rôles se trouvent renver-
sés, c'est-à-dire que nous en soyons à dé-
fendre des mesures qu'en temps de paiix
nos ministres socialistes considéraient com-
pie des points essentiels de leur doctrine,
alors qu'en temps de guerre ils en mécon-
naissent l'utilité.
Nous saurons le leur rappeler quand le
moment sera venu de faire. Oe départ des
responsabilités du pouvoir.
M.Ghenadief ,.
a été remis en liberté
Rome, 18 avril.
Une dépêche de Bucarest au Messaggero
annonce que M. Ghenadief et cinq autres
députés bulgares, qui avaient été arrêtés en
même temps que lui. viennent d'être remis
-
Le dégel a commencé
dans la mer Baltique
|.. ,
Londres, 18 avril.
D'aprés une dépêche de Copenhague à
l'Exchange Telegraph, le dégel a commencé
dans le nord de la Baltique.
: On estime que la mer sera entièrement
libre dans une quinzaine de jours.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
- La séance de la Chambre v j
M. Albed ThOmas' au' ereuaoi _'-Ô".
: M. Albert Thomas au Creusot.
LA BATAILLE DE VERDUN. Il~
Bombardement intermittent
sur les deux rives
AUCUNE ACTION D'INFANTERIE
J~A. SITUATION
DEVANT VERDUN
Nouvelle attaque en masse des Alle-
mands devant Verdun et nouvelle décep-
tion de nos adversaires. Décidément, le
Kronprinz n'a pas de chance ou, pour
parler plus exactement, la chance ne ré-
pond pas à son obstination sanglante.
Sa grosse artillerie a beau bouleverser
les tranchées, remuer de la terre, inonder
le sol d'une coulée infernale, lorsque tout
ce beau travail a pris fin, rheure du fu-
silier allemand 'commence, et fa défen-
sive française reprend l'avantage.
Alors il faut monter à l'assaut des po-
sitions éminentes que nous tenons, alors
il faut s'engager dans des zones com-
mandées par nos feux croisés, al-ors il
faut subir l'explosion des 75 et le cra-
chin des mitrailleuses. L'infanterie, as-
surément vaillante des Allemands, avan-
ce, mais elle s'éclaircit et lorsqu'elle ar-
rive au terme de sa course, elle n'a pu
s'emparer que d'éléments de tranchées in-
suffisants pour constituer un avantage
tactique. Ce gain est payé cher ; il est
précaire, car la contre-aittaque menace.
Quel est le sens de cette stratégie alle-
mande inopérante et onéreuse ? On ne
peut le deviner.
Les conseillers du Kronprinz savent
assurément qu'à Verdun il n'y a plus de
forteresse proprement dite, mais une ar-
mée française retranchée ; ils savent que
la prise de Verdun ne serait pas un avan-
tage matériel, non plus qu'un avantage
moral : il est trop tard et les frais ont été
trop-grands.
Ils savent auss i
Ils savent aussi qu'ils ne prendront pas
l'armée du général Pétain et ils usent
quand même leurs troupes. Dans la der-
nière attaque, n'ont-ils pas été obligés
de prendre les meilleurs soldats prélevés
dans cinq divisions ?
Pourquoi, encore une fois, cet acharne-
ment teuton ?
Parce que, vraisemblablement, l'es Al-
lemands ne peuvent plus faire rien d'au-
tre que de persévérer dans la voie où ils
sont engagés. A l'ouest, les Anglais sont
parés ; à la charnière, sur tOÎSe, le mê-
me accueil serait réservé aux Allemands
que sur la charnière de la Meuse, à Ver-
dun. Violer le territoire suisse, pour en-
velopper notre aile droite ? Les Suisses
ne le permettraient pas. Engager la flotte
dans la mer du Nord en même temps
que les troupes de Flandre ? C'est le
coup suprême, le coup du désespoir.
Et parmi tant de solutions interdites
à l'Allemagne. il en est une surtout
qu'elle ne peut envisager, c'est de lâcher
Verdun sous le prétexte cFurife heureuse
offensive sur un aiutre point du front.
Si enclin à l'impartialité que l'on puis-
se être à l'égard d'un adversaire, on ne
peut manquer de trouver les Allemands
réduits à une réelle impuissance Be con-
ception stratégique. Çomptent-ils user
nos forces avant l'heure de notre offen-
sive générale ? Mais, à ce jeu, la partie
ne serait pas égale. Alors ? -'
ALBERT MILHAUD. )
tf) î •
La journée d'hier
Le mauvais temps a géné hier les opéra.
tions. Les Allemands ont néanmoins conti.
nué à bombarder — mais d'une façon inter-
mittente — Je secteur de la cote 304 ; la
région du bois d'Hauidromont et le front
Douaumont-Vaux ; ils n'ont déclanché au-
cune attaque d'infanterie. Il se confirme
que l'attaque lancée lundi contre nos lignes,'
de la Meuse à Douaumont, a été un sanglant
échec pour l'adversaire, qui avait engagé
dC3 troupes appartenant à cinq divisions
différentes. Les Allemands ont été rejetés
d'ailleurs, en partie, du petit saillant (l{
Chauffeur où ils avaient réussi à pénétrer.
Les allemands
et leurs prisonniers
Londres, 18 avril. 1
Une dépêche d'Amsterdam au Centrai
News raconte que deux déserteurs alle-
mands ayant combattu dans l'est français.
ont manifesté une joie enfantine à l'idée
d'avoir échappé à l'enfer de Verdun. '1
Ces deux hommes disent qu'ils prirent
part au combat à propos duquel les Ane
mands firent courir tardivement l'histoire
suivante : un détachement français qui s'é-
tait rendu aurait repris les armes et atta-
qué les Allemands par derrière, ce qui lui
aurait valu d'être l'objet .-..-- « mesures ré-
pressives exceptionnelles » 1 1
Les déserteurs, qui furent témoins dei
faits, disent que les choses se sont passée
tout autremènt. Un détachement français.
qui occupait une forte position, se trouva
coupé pendant le combat ; mais, refusant
de se rendre, il infligea aux Allemands de*
pertes terribles en maintenant un feu noun
ri sur des ennemis qui avaient déjà dépas-
sé la position et cherchaient à progresser au
delà. C'est. là. -sans doute, ce oui s'appelle
en Allemagne tirer lâchement dans le dos
des troupes.
Enfin, les Français, dans l'impossitbilit4
absolue de battre en retraite, se rendirent :
sur quoi les Allemands, renaus furieux pal'
les pertes qu'ils avaient subies, se tourné-
rent vers le détachement dont tous les hom.
mes avaient jeté leurs armes et se Livrèrent
à une boucherie générale, tuant à torl et
à travers, à coups de baïonnette. Les dé.
serteurs déclarent que le spectacle était ré-
voltant ; un certain nombre de soldats aIle.
mands ne purent cacher l'indignation ef
le dégoût que leur inspirait cette scène d..
carnage.
"J- L'opinion du colonel
Repington,
A quel plan de l'ennemi correspond là
concentration do troupes allemandes danf
le nord ? se demande le colonel Repingtop.
« Plusieurs hypothèses sont admissible?.
Mais il y a deux hypothèses principales
et fort simples- ; l'ennemi veut nous atta-
quer, ou bien il s'attend à être attaqué pav.
nous. - - -., ,.
fi Les -forces ennemies dans le- nord ont
toujours été considérables ; mais n'est-il
pas remarquable que l'Allemagne main*
tienne une- pareille résistance en un point
du front, quand les contingents engagés
ailleurs ne peuvent atteindre les résultats
espérés,- à la-veille de la fin du dégel ça
Russie' t <
« Si le kaiser avait l'intention d'attaque
dans lé nord, il. l'aurait fait plus tôt. Si
l'attaque sur Verdun devait (prévenir une
offensive générale des alliés, elle n'a point
rempli* son office.
« Il est donc probable que l'Allemagne
s'attend à être attaquée par nous. Si n'ous
attaques, C'est quand nous serons Basés
forts. Les expériences nous ont
instruits; Cependant, • si l'ennemi, comp-
tant sur notre inactivité, dirige des réser-
ves sur Verdun', comme il semble faire dev
puis peu. l'obstacle qui nous est opposé d1?
minue d'autant, at nous sommes ps à
profiter de cet avantage. n
LA CRISE DU PAPIER ET LA PRESSE QUOTIDIENNE
LE MEILLEUR JOURNAL
EN TEMPS DE GUERRE
- Par GUSTAVE TÉRY
- .000 i ■ «j
Notre excellent confrère Gustave Téry
a publié, hier, dans l'Œuvre, l'article sui-
vant consacré à la crise du papier et que
nous reproduisons volontiers :
Les journaux de province accusent donc
les journaux, parisdejis de consommer trop
de papier.
— Il ne serait pas si icher, disent-ils, et
nous ne risquerions pas d'en manquer, si,
comme nous, vous vous, contentiez d'une
seule tetiilk. a
Il faut reconnaître qu'à ce reproche les
« grandis quotidiens » font une réponse ex-
cellente, et qui, pour .l'instant, paraît pé-
remptoire. Le Groupement économique de
la presse, qui s'est constitué pour aviser
aux moyens de conjurer la crise, ne sem-
ble plus très éloigné de les découvrir. Non
seulement il a organisé méthodiquement,
avec le concoure des pouvoirs publics, la
récolte des vieux papiers qui entrent pour
ain aua £ t_dûJia la fabrication du papier
*-* 3 *
neuf — ce qui réduit d'autant l'importation
des matières premières — ; mais encore i.
a pu passer avec l'Amérique un mairché d(
60.000 tonnes de papier-journal à un. pria
qui reste abordable. On se demandait 4
cette commande suffirait aux besoins d.
tous nos confrères, et le Groupement écoi
nomique leur a posé la question : >
— Quelle quantité de papier vous faut-fi
pour l'année prochaine ? Nous pouvons
vous en fournir aux meilleures conditions.
Or, l'ensemble des commandes dépassa
à peine 30.000 tonnes. Ce qui permet a
grainds quotidiens d'observer :
- ;Vous voyez bien que vos alarmes son!
vaines. La plupart des journaux ont ils
déjà fait leurs provisions ? Ou sont-ils aa<
suff-és quÇ leurs fournisseurs habituels
tiendront leurs engagements t Toujoun
est-il que voilà trente mille tonnes qui res'
tent disponibles sur le marché, et dont
personRejie yt. Attendez que ces guinze
J 1.E NUMKttO rt^lTO CENTlMKS
^temCRSPI 18 AVRIL lm. - Ne lU."
-.,.;.,- Fondateopï • 7 *
AUGUSTEVACQUERIE
ABONNEMENTS
Un mois Trois mois Siioois fia
Paris. 2 Cr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements. 2 — 6 - il - 20 -
Union Postale. 3 — 9. - 16 — 32 —»
Pendateavi
AUGUSTE VACQUERIE
ANNONCES
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE des ANNONCES
8, Place de la Bourse
El AUX BUREAUX DU JOURNAL
Adresser toutes les communications au Directeur
Adresser Lettres et Mandats à l'Administrateur
ADMINISTRATION & RÉDACTION :
Boulevard de Strasbourg-, 38 — Rue du Faubourg-Saint-Martin, 71
De 9 tieures eu soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre.
Directeur: EDMOND DO MESNIL
TÉLÉPHONE:
Rédaction et Administration : Nord 24-90 — Direction : NcrJ 24-91
De 9 heures du soir à a heures du matin : Gutenberg 43-93
Comment attaquer
l'Allemagne par mer
Nous éliminerons, de suite,
les deux pays qui ont une fron-
tière terrestre commune avec
l'Allemagne S Un débarque-
ment dans le Danemark pu la
Hollande ne peut se faire qu avec l'as-
sentiment des intéressés. Il n'offre alors
qu'une seule difficulté maritime, la: pro-
tection du convoi sur un parcours d ail-
leurs assez bref. Après quoi le rôle de fa
marine est fini. Finis aussi, les effets mo-
raux de soudaineté et de terreur que pro-
duirait l'apparition brutale d'une flotte
ou d'une flottille en branle-bas de com-
bat et l'ouverture du feu sur les villes
maritimes allemandes.
Voilà pourquoi nous préférons Vatta-
que - direfte. Celle-ci, pour obtenir le ren-
dement maximum, dispose de deux
moyens : le bombardement et le débar-
quement.
L'Allemagne offre, dailleurs, deux sé-
ries d'objectifs distincts : ceux de son
littoral de la mer du Nord et ses çôtes de
la Baltique..
Il est aisé de partir du Pas-de-Calais,
ou des ports N.-E. de l'Angleterre, et
d'arriver en vue des côtes du Schleswig
pu de FElbe. Mais les difficultés com-
mencent qjuiaûd on est parvenu à pied-
d'œuvre.
La mer du Nord est semée de bancs
de sable mouvants ; les deux bases prin-
cipales de Wilhelmshaven (la Jahde), et
Cuxhaven (estuaire de l'Ems) sont, de-
puis 1870, pourvus de batteries de gros
calibre. En avant de toute la cote, rè-
gne une sorte de digue formée, du Nord
atU Sud, par les îfes du Schleswig, puis,
'de l'Est à l'Ouest, par les îles Frison-
nes, dont plusieurs ont été fortifiées
pour fonner bastions j au Sud-uuest,
Borkum, près de la frontière hollan-
daise (40 canons modernes et un ba-
taillbn de matelots canonniers en 1909),
Wangeroog au milieu, couvrant la
Jahde ; au Nord, l'île de Sylt, près de
l'a frontière danoise j en avant, Héligo-
tand, « sentinelle avancée » ; en arrière,
de cette chaîne d'îles, la flotte allemande
peut se mouvoir à l'aEri, choisissant la
passe qui lui convient pour sortir et atta-
quer l'ennemi si elle se croit la plus for-
te ; pour rentrer, si elle se sent la plus
faible, comme elle l'a fait le 24 janvier
1915 après le combat de Dogger-Bank.
- Donc, l'aittaque par la mer du Nord
présente des difficultés sérieuses pour les
grands bâtiments. Elle n'est pas impos-
sible pour des bâtiments de flottille, à
tirants d'eau gradués, croiseurs légers,
torpilleurs, sous-marins, éclairés par des
hydravions.
Le raid du 29 décembre 1914, sur
Cuxhaven, préparé par sir Percy Scott,
6t exécuté avec plein succès au moyen
d'éléments de cette nature, l'a péremp-
toirement démontré, ainsi que le répète
justement M. l'amiral Degouy.:
Si Ton envisage l'attaque directe par
l'a Baltique, la: situation est inversée :
accès difficile, mais grandes facilités
d'exécution une fois qu'on est entré dans
bette mer.
On ne peut, en effet, pénétrer dans la
Baltique sans passer par les détroits
danois, qui sont aux -mains des Alle-
mands. Ceux-ci y mouillent des mines,
y font patrouiller leurs bâtiments légers,
s'y conduisent comme chez eux.
D'ailleurs, le petit Belt (profondeur
minima 9 cnètres, pilotage difficile), et
le grand Belt (profondeur Il mètres,
un peu moins malaisé), aboutissent
presqu'en face de Kief ; le grand Belt
est la voie obligatoire des grands bâti-
ments. Plus au nord, le Sund, profond
d'environ 7 mètres, n'est accessible
qu'aux bâtiments légers, mais il débou-
che dans un bassin plus vaste, assez loin
des côtes ennemies.;
Les Allemands, eux, n'empruntent pas
ces voies : le canal Wilhelm, creusé
tout entier - en territoire allemand, leur
permet de .faire passer, en 16 'heures, au
lieu de 32, un cuirassé de la mer du
Nord dans fa Baltique. Le canal de
Kiel, comme nous l'appelons, les fait
encore bénéficier des avantages inhérents
aux lignes intérieures *: rapidité et s-G.
reté.. Mais il est à voie utiiquel et cette
voie, hâtivement aménagée pour les
dreadnoughts, de 1908 à 1914, est mal
établie, surmontée de ponts, de viaducs,
aux culées dénudées.,
Un èboulement opportun, un embou-
teillage à la sortie, ne seraient pas im-
possibles, surtout si l'on voulait bien
ne pas s'en tenir aux procédés classiques
de l'espion et du vieux vapeur chargé
de quartiers de rocs. Il existe, aujour-
d'hui, des moyens pl'us sûrs et plus mo-
dernes, le tout est de les préparer en
temps opportun. *
.Une fois entrés dans la Baltique, le
canal de Kiel obstrué, les Alliés feront
ce. qu'ils voudront. D'abord deux remar-
ques : La Baltigue, profonde au milieu,
et découpée de bajes également profon-
des, est saine partout, sauf à des distan-
ces variant de 2.000 à environ 4.000 ou
6.000 mètres du rivage, marge sur la-
quelle régnent des hauts fonds vasards
ou sablonneux. En 1870, ces hauts fonds
ont empêché nos frégates cuirassées de
bombarder les ports allemands. Nos
pièces de gaillard portaient alors à peine
à 4.500 mètres. C'est tout juste si elles
découvraient les batteries de Neufahr-
wasser à 4.200 mètres ; elles n'aussent
pas permis d'atteindre Dantzig. Les
canons de marine modernes portent à
.15.000, 18.000 mètres et plus ; les ca-
nons à tir courbe, du type de la Guerre,
à plus de 8.000 mètres. Dantzig serait
donc réduit en cendres aujourd'hui. Et
le littoral du Holstein, du Mdckiem-
bourg, de la Poméranie, présentent bien
d'autres points faibles !
L'Allemagne compte sur ses mines et
sur ses sous-marins pour les protéger.
Voilà justement f'une des nombreuses
raisons pour lesquelles il ne faut pas
employer de cuirassés, mais des bâti-
ments de flottille à cette opération, et
voici les espèces nécessaires :
Des canonnières rapides, des torpil-
leurs de surface et, peut-être, quelques
croiseurs légers pour refouler, à l'issue
des détroits, les grandgardes ennemies
et chasser ses sous-marins ;
Des chalutiers pour draguer les mines
et déblayer, la route]
Des sous-marins mouilleurs de mines,
pour verrouill er le canal et le port de
Kiel ;
Des monitors submersibles, ou, à dé-
faut, de surface à faible tirant d'eau,
pour broyer les batteries de côtes, pour
écraser, sous leurs gros obus, à grande
capacité d'explosif, ces immondes villes
allemandes du littoral, qui ne cessent
de provoquer les sous-marins et les zep-
pelins à l'assassinat des femmes et des
enfants ; — les canonnières remonteront
les fiords et les estuaires des fleuves pour
y semer l'incendie ;
Enfin, escortés pajr des torpilleurs et
des canonnières, et même des sous-ma-
rins, apparaîtront les chalands à va-
peur, bondés, pour une courte traver-
sée, de trolupes et de matériel de guer-
re ; chalands à faible tirant d'eau pour
éviter les torpilles et accoster directe-
ment, par l'avant, debout à la plage. —
Les troupes mises à terre, le matériel dé-
barqué, un tour en arrière et place au cha-
land qui suit !
Des hydravions spécialisés éclaireront
ICi flottilfe, régleront le tir des monitors,
découvriront les sous-marins ennemis,
et chasseront ses forces aériennes.
Tel est le schéma d'une opération
moderne. Dans la mër 1 du Nord, dans
la Baltique, il faut des flottilles et non
des cuirassés pour attaquer l'Allema-
gne. -a ttaquer 1' .4 1 lema-
OLIVIER QUIHENEUC.
ba classe 1918
en Autriche
Berne, 18 avril. 1
Selon l' (« Arbeiter Zeitung », le gouverne-
ment autrichien fait appel pour que les jeu-
nes "en-s nés en 1898 trouvés aptes lors de
la visite sanitaire s'engagent tout de suite
volontairement. Ils auront l'avantage 'd'e
pouvoir choisir leur corps, et après la guer-
re, ils seront libérés' du service obligatoire
cfe trois ans, tandis que -ceux qui ne s'enga-
gent pas avant la date de leur incorpora-
tion devront de nouveau servir. trois ans
a-près la guerres - ': :--'
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Mardi 18 Avr~l HUû.
Sur la rive gauche de la Meuse, bombardement de nos premières lignes entre le
Mort-Homme et Cumières.
Sur la rive droite, la nuit a été relativement calme.
IL SE CONFIRME QUE L'ATTAQUE ALLEMANDE LANCEE HIER SUR NOS
POSITIONS ENTRE LA MEUSE ET LA REGION DE DOUAUMONT A REVETU UN
CARACTERE D'EXTREME VIOLENCE. DES NOUVEAUX RENSEIGNEMENTS RE-
CUEILLIS, IL RESULTE QUE CETTE ACTION OFFENSIVE A ETE MENEE PAR
DES TROUPES APPARTENANT A CINQ DIVISIONS DIFFERENTES. A L'EST DU
SAILLANT DU CHAUFFOUR, L'ENNEMI AVAIT REUSSI A PENETRER DANS NO-
TRE TRANCHEE DE PREMIERE LIGNE D'OU IL A ETE REJETE EN PARTIE PAR
NOTRE CONTRE-ATTAQUE.
En Woëvre, duel d'artillerie -dans le. sectew de Moulainville.
Au sud du Ban-de-Sapt, une reconnaissance allemande qui tentait d'aborder nos
tranchées vers Hermanpère, nOln'-e&t, de Saint-Diié, a été repoussée à la grenadie.
DES AVIONS ENNEMIS SUR BELFORT
Dans la nuit du 17, des atvions ennemis ont lancé sept bombes, dont une incen-
dJaire. sur Belfort. On signale trois tués et six-blessés. Les dégâts matériels sont peu
importants.
VINGT-TROIS HEURES.,
En Argonne, activité die notre artillerie dans la région du Four-de-Paris et sur les
routes et voies die communications de l'ennemi#
Dans la région de Verdun, le mauvais teints a êné les opérations au cours de lai
journée.
Bombardement intermittent à l'ouest de la Meuse, dans le secteur de la cote 304,
à l'est dans la région sud du bois d'Haudron~ et sur nos positions entre Douaumont
et Vaux. Aucune action d'infanterie.
A l'est de Saint-Mihie), nos batteries ont canonné des rassemblements ennemis
près de Woinville.
COMMUNIQUÉ BELGE
Action d'artillerie pe;'.11 intense sur le front belge, à part dans la région de Steep-
straete où le bombardement a pris au cours dic l'après-midi une grande violence.
La Politique
LA MAIN D'ŒUVRE/
- EXOTIQUE
Henry Bérenger pose la
question de la main-d'œuvre
exotique dans son leader de
Paris-Midi d'hier.
Main-d'œuvre exotique, di-
sons-nous, car il ne s'agit pas
simplement de la rrutin-d'œu-
vre coloniale.
Sans doute, il s'agit de faire appel
aux travailleurs de l'Afrique du Nord
et de lIndo-Chine, mais notre éminent
confrère préconise aussi l'utilisation
des travailleurs chinois.
Il nous faut chaque jour plus d'hom-
mes à l'atelier. Il nous faudra égale-
ment chaque jour plus d'hommes sur le
front. Peut-être peut-on prévoir l'heure
où l'Armée réclamera à l'Usine les hom-
mes que l'Usine a empruntés à l'Armée.
Alors ?
Alors ? Il sera indispensable d'em-
ployer plus de femmes et des travail-
leurs exotiques également, entraînés
méthodiquement au travail de l'usine.
Assurément, nous n'ignorons pas
qu'aux yeux de bien des gens, l'intro-
duction de travailleurs jaunes dans nos
usines serait un scandale, peut-être un
péril.
Est-ce un préjugé dont il faudra faire
justice ?
Assurément, nous n'ignorons pas
non plus que pour une partie du public
la préparation d'une main-d'œuvre exo-
tique demande beaucoup de temps et
que la guerre aurait pris fin avant l'a-
chèvement de cet apprentissage.
Qui sait ?
D'ailleurs il y a, en Extrême-Orient,
des industries similaires à celles d'Eu-
rope et si nous allons chercher là-bas
des ouvriers utilisables, c'est évidem-
ment dans les ateliers et non pas dans
les troupes d'aventuriers et de sans-tra-
vail.
De 'toute façon, c'est un intéressant
problème qui vient d'être posé.
Il faut l'examiner.
On ne peut l'écarter par une simple
fin de non recevoir.
LES RUSSES
ONT PRIS
TRÉBIZONDE
Londres, 18 avril.
On télégraphie de Pétrograd au « Times »
que les Turcs se rendant parfaitement
compte des dangers qui menacent leurs po-
sitions à Trébizonde par suite de l'avance
russe vers l'amont de la rivière Chorok.
Ces Angers deviendront plus graves er..
core, si nous nous emparons de Rachmed
à la jonction des routes conduisant de Tré-
bizonde à Erzeroum et à Erzinjian, ce qui
aurait pour résultat d'isoler complètement
les routes de Trébizonde et d'.Erzinjian et
de décider virtuellement du sort de ces
deux places. Il .résulte de la situatien que
la résistance turque dans ce double sec-
teur peut être considérée comme désespé-
rée.
Petrograd, 18 avril, 20 h. 55.
Les Russes se sont emparés de Trébi.,
zonde.
Trébizonde est le chef-lieu du vilayet de
Trébizonde, en Asie-Mineure. La ville
compte 42.000 habitants, dont 24.000 musul-;
mans. Elle est très importante par sa situa-
tion géographique et son commerce avec la
Perse et l'Arménie. *
Le beau succès que viennent die rempor-
ter les Russes est le complément de la prise
d'Erze.t.aurn. Il produira un effet cODsila"
ble m Turquie* ,.'-:. .,, .;' T
La taxation
: des denrées
«»» •
C'est chose faite : les gros pro-
ducteurs et aussi les intermédiai-
res ont fini par avoir raison, de-
vant le Sénat, du reste du pays
et de la population ouvrière.
Malgré les événements qui bouleversent
toutes les conditions sociales, malgré un
état de choses qui fait éclater le vieux
moule des doctrines économiques du lalÏs-
sez-faire, du laissez-exploiter, des aliments
aussi essentiels que le beurre, le fromage,
les amIs, les légumes frais et le vin ont été
exemptés de la taxe par la Haute Assem-
blée.
Les profiteurs de la vie chère peuvent
exulter : il y aura encore de beaux jours
pour eux.
Le texte qui a été voté. est ainsi conçu :
« Pendant la durée des hostilités et les
trois mois qui suivront leur cessation, peu-
vent être soumises à la taxation les den-
rées et substances dont l'énumération suit :
sucre, café, huile et essence de pétrole,
pommes de terre, lait, margarine, graisses
alimentaires, huiles comestibles, légumes
secs, engrais commerciaux, sulfate de cui-
vre et soufre.
« Aux armées, dans la zone de l'avant et
des étapes, les généraux commandant les
armées, et le général commandant la ré-
gion du Nord, pourront. dans les territoi-
res soumis à leur commandement, taxer
toutes denrées alimentaires et boissons des-
tinées à la consommation des militaires,
même si elles ne sont pas prévues au pré-
sent article. Ils pourront également taxer
les denrées alimentaires- et boissons desti-
nées à la population civile, après avoir pris
l'avis des préfets des départements intéres-
Sés. »
Ainsi, dans les seules régions dites de la
zone des. armées, les denrées alimentaires et
les boissons pourront être taxées, de telle
sorte qu'il y aura désormais deux François :
DeKe de l'avant et celle de l'arrière.
Le Sénat a oublié que ceux qui travail-
lent à l'arrière et qui s'imposent des priva-
tions sont aussi utiles — on l'a pourtant
souvent répété dans les déclarations offi-
cielles — que ceux qui sont dans les tran-
chées.
> Il est lamentable que dans une question
aussi essentielle pour lai résistance du pays
que celle de l'alimentation, ce soient les
privilèges des mercantis. des intermédiai-
res aux appétits cyniques, qui soient défen-
dus et qui l'emportent dans une assemblée
parlementaire.
Nous ne professons pas des opinions so-
cialistes, au sens que donnent à ce mot les
partisans du collectivisme, et nous trouvons
étrange que les rôles se trouvent renver-
sés, c'est-à-dire que nous en soyons à dé-
fendre des mesures qu'en temps de paiix
nos ministres socialistes considéraient com-
pie des points essentiels de leur doctrine,
alors qu'en temps de guerre ils en mécon-
naissent l'utilité.
Nous saurons le leur rappeler quand le
moment sera venu de faire. Oe départ des
responsabilités du pouvoir.
M.Ghenadief ,.
a été remis en liberté
Rome, 18 avril.
Une dépêche de Bucarest au Messaggero
annonce que M. Ghenadief et cinq autres
députés bulgares, qui avaient été arrêtés en
même temps que lui. viennent d'être remis
-
Le dégel a commencé
dans la mer Baltique
|.. ,
Londres, 18 avril.
D'aprés une dépêche de Copenhague à
l'Exchange Telegraph, le dégel a commencé
dans le nord de la Baltique.
: On estime que la mer sera entièrement
libre dans une quinzaine de jours.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
- La séance de la Chambre v j
M. Albed ThOmas' au' ereuaoi _'-Ô".
: M. Albert Thomas au Creusot.
LA BATAILLE DE VERDUN. Il~
Bombardement intermittent
sur les deux rives
AUCUNE ACTION D'INFANTERIE
J~A. SITUATION
DEVANT VERDUN
Nouvelle attaque en masse des Alle-
mands devant Verdun et nouvelle décep-
tion de nos adversaires. Décidément, le
Kronprinz n'a pas de chance ou, pour
parler plus exactement, la chance ne ré-
pond pas à son obstination sanglante.
Sa grosse artillerie a beau bouleverser
les tranchées, remuer de la terre, inonder
le sol d'une coulée infernale, lorsque tout
ce beau travail a pris fin, rheure du fu-
silier allemand 'commence, et fa défen-
sive française reprend l'avantage.
Alors il faut monter à l'assaut des po-
sitions éminentes que nous tenons, alors
il faut s'engager dans des zones com-
mandées par nos feux croisés, al-ors il
faut subir l'explosion des 75 et le cra-
chin des mitrailleuses. L'infanterie, as-
surément vaillante des Allemands, avan-
ce, mais elle s'éclaircit et lorsqu'elle ar-
rive au terme de sa course, elle n'a pu
s'emparer que d'éléments de tranchées in-
suffisants pour constituer un avantage
tactique. Ce gain est payé cher ; il est
précaire, car la contre-aittaque menace.
Quel est le sens de cette stratégie alle-
mande inopérante et onéreuse ? On ne
peut le deviner.
Les conseillers du Kronprinz savent
assurément qu'à Verdun il n'y a plus de
forteresse proprement dite, mais une ar-
mée française retranchée ; ils savent que
la prise de Verdun ne serait pas un avan-
tage matériel, non plus qu'un avantage
moral : il est trop tard et les frais ont été
trop-grands.
Ils savent auss i
Ils savent aussi qu'ils ne prendront pas
l'armée du général Pétain et ils usent
quand même leurs troupes. Dans la der-
nière attaque, n'ont-ils pas été obligés
de prendre les meilleurs soldats prélevés
dans cinq divisions ?
Pourquoi, encore une fois, cet acharne-
ment teuton ?
Parce que, vraisemblablement, l'es Al-
lemands ne peuvent plus faire rien d'au-
tre que de persévérer dans la voie où ils
sont engagés. A l'ouest, les Anglais sont
parés ; à la charnière, sur tOÎSe, le mê-
me accueil serait réservé aux Allemands
que sur la charnière de la Meuse, à Ver-
dun. Violer le territoire suisse, pour en-
velopper notre aile droite ? Les Suisses
ne le permettraient pas. Engager la flotte
dans la mer du Nord en même temps
que les troupes de Flandre ? C'est le
coup suprême, le coup du désespoir.
Et parmi tant de solutions interdites
à l'Allemagne. il en est une surtout
qu'elle ne peut envisager, c'est de lâcher
Verdun sous le prétexte cFurife heureuse
offensive sur un aiutre point du front.
Si enclin à l'impartialité que l'on puis-
se être à l'égard d'un adversaire, on ne
peut manquer de trouver les Allemands
réduits à une réelle impuissance Be con-
ception stratégique. Çomptent-ils user
nos forces avant l'heure de notre offen-
sive générale ? Mais, à ce jeu, la partie
ne serait pas égale. Alors ? -'
ALBERT MILHAUD. )
tf) î •
La journée d'hier
Le mauvais temps a géné hier les opéra.
tions. Les Allemands ont néanmoins conti.
nué à bombarder — mais d'une façon inter-
mittente — Je secteur de la cote 304 ; la
région du bois d'Hauidromont et le front
Douaumont-Vaux ; ils n'ont déclanché au-
cune attaque d'infanterie. Il se confirme
que l'attaque lancée lundi contre nos lignes,'
de la Meuse à Douaumont, a été un sanglant
échec pour l'adversaire, qui avait engagé
dC3 troupes appartenant à cinq divisions
différentes. Les Allemands ont été rejetés
d'ailleurs, en partie, du petit saillant (l{
Chauffeur où ils avaient réussi à pénétrer.
Les allemands
et leurs prisonniers
Londres, 18 avril. 1
Une dépêche d'Amsterdam au Centrai
News raconte que deux déserteurs alle-
mands ayant combattu dans l'est français.
ont manifesté une joie enfantine à l'idée
d'avoir échappé à l'enfer de Verdun. '1
Ces deux hommes disent qu'ils prirent
part au combat à propos duquel les Ane
mands firent courir tardivement l'histoire
suivante : un détachement français qui s'é-
tait rendu aurait repris les armes et atta-
qué les Allemands par derrière, ce qui lui
aurait valu d'être l'objet .-..-- « mesures ré-
pressives exceptionnelles » 1 1
Les déserteurs, qui furent témoins dei
faits, disent que les choses se sont passée
tout autremènt. Un détachement français.
qui occupait une forte position, se trouva
coupé pendant le combat ; mais, refusant
de se rendre, il infligea aux Allemands de*
pertes terribles en maintenant un feu noun
ri sur des ennemis qui avaient déjà dépas-
sé la position et cherchaient à progresser au
delà. C'est. là. -sans doute, ce oui s'appelle
en Allemagne tirer lâchement dans le dos
des troupes.
Enfin, les Français, dans l'impossitbilit4
absolue de battre en retraite, se rendirent :
sur quoi les Allemands, renaus furieux pal'
les pertes qu'ils avaient subies, se tourné-
rent vers le détachement dont tous les hom.
mes avaient jeté leurs armes et se Livrèrent
à une boucherie générale, tuant à torl et
à travers, à coups de baïonnette. Les dé.
serteurs déclarent que le spectacle était ré-
voltant ; un certain nombre de soldats aIle.
mands ne purent cacher l'indignation ef
le dégoût que leur inspirait cette scène d..
carnage.
"J- L'opinion du colonel
Repington,
A quel plan de l'ennemi correspond là
concentration do troupes allemandes danf
le nord ? se demande le colonel Repingtop.
« Plusieurs hypothèses sont admissible?.
Mais il y a deux hypothèses principales
et fort simples- ; l'ennemi veut nous atta-
quer, ou bien il s'attend à être attaqué pav.
nous. - - -., ,.
fi Les -forces ennemies dans le- nord ont
toujours été considérables ; mais n'est-il
pas remarquable que l'Allemagne main*
tienne une- pareille résistance en un point
du front, quand les contingents engagés
ailleurs ne peuvent atteindre les résultats
espérés,- à la-veille de la fin du dégel ça
Russie' t <
« Si le kaiser avait l'intention d'attaque
dans lé nord, il. l'aurait fait plus tôt. Si
l'attaque sur Verdun devait (prévenir une
offensive générale des alliés, elle n'a point
rempli* son office.
« Il est donc probable que l'Allemagne
s'attend à être attaquée par nous. Si n'ous
attaques, C'est quand nous serons Basés
forts. Les expériences nous ont
instruits; Cependant, • si l'ennemi, comp-
tant sur notre inactivité, dirige des réser-
ves sur Verdun', comme il semble faire dev
puis peu. l'obstacle qui nous est opposé d1?
minue d'autant, at nous sommes ps à
profiter de cet avantage. n
LA CRISE DU PAPIER ET LA PRESSE QUOTIDIENNE
LE MEILLEUR JOURNAL
EN TEMPS DE GUERRE
- Par GUSTAVE TÉRY
- .000 i ■ «j
Notre excellent confrère Gustave Téry
a publié, hier, dans l'Œuvre, l'article sui-
vant consacré à la crise du papier et que
nous reproduisons volontiers :
Les journaux de province accusent donc
les journaux, parisdejis de consommer trop
de papier.
— Il ne serait pas si icher, disent-ils, et
nous ne risquerions pas d'en manquer, si,
comme nous, vous vous, contentiez d'une
seule tetiilk. a
Il faut reconnaître qu'à ce reproche les
« grandis quotidiens » font une réponse ex-
cellente, et qui, pour .l'instant, paraît pé-
remptoire. Le Groupement économique de
la presse, qui s'est constitué pour aviser
aux moyens de conjurer la crise, ne sem-
ble plus très éloigné de les découvrir. Non
seulement il a organisé méthodiquement,
avec le concoure des pouvoirs publics, la
récolte des vieux papiers qui entrent pour
ain aua £ t_dûJia la fabrication du papier
*-* 3 *
neuf — ce qui réduit d'autant l'importation
des matières premières — ; mais encore i.
a pu passer avec l'Amérique un mairché d(
60.000 tonnes de papier-journal à un. pria
qui reste abordable. On se demandait 4
cette commande suffirait aux besoins d.
tous nos confrères, et le Groupement écoi
nomique leur a posé la question : >
— Quelle quantité de papier vous faut-fi
pour l'année prochaine ? Nous pouvons
vous en fournir aux meilleures conditions.
Or, l'ensemble des commandes dépassa
à peine 30.000 tonnes. Ce qui permet a
grainds quotidiens d'observer :
- ;Vous voyez bien que vos alarmes son!
vaines. La plupart des journaux ont ils
déjà fait leurs provisions ? Ou sont-ils aa<
suff-és quÇ leurs fournisseurs habituels
tiendront leurs engagements t Toujoun
est-il que voilà trente mille tonnes qui res'
tent disponibles sur le marché, et dont
personRejie yt. Attendez que ces guinze
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Collections numériques similaires Association catholique de la jeunesse française Association catholique de la jeunesse française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Association catholique de la jeunesse française" or dc.contributor adj "Association catholique de la jeunesse française")
- Auteurs similaires Association catholique de la jeunesse française Association catholique de la jeunesse française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Association catholique de la jeunesse française" or dc.contributor adj "Association catholique de la jeunesse française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7550078z/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7550078z/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7550078z/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7550078z/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7550078z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7550078z
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7550078z/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest