Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-03-02
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mars 1902 02 mars 1902
Description : 1902/03/02 (N11678). 1902/03/02 (N11678).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75493291
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
CINQ G 33 KT T X & £ XS S le Nuxnéro;
pÃRlsa DÉPARTEMENTS
ce NùâiiK; CINQ CENTIME»
foNDATEUR: AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Os ooit trois mois Six mois un a
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
D,-- ar t e ff - - 2 — 6 — 14 — 20-
Postale. 3 - Ô - 4û — 32-
LE RAPPEL
z- IEN CHEF : CHARLES BOS
eEl A NONCE'S
îg GRANGE, CERF Se Oit
6, Place de la Bourse, 6
et AUX BUREAUX du JOUBKâli
]
RÉDACTION : 131, rue Montmartre» 131
'De 4 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
No 11678 - Dimanche 2 Mars 1902
11 VENTOSE AN 110
ADXJIîVfSOTATIOIV: 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
Nous commencerons après-demain en
feuilleton :
LE DOCTEUR VAMPIRE
grand roman inédit, écrit spécialement
pour notre journal
par PAUL DE GARROS
Cette œuvre importante, où se développe
l'action la plus dramatique, est appelée à un
succès très vif.
NOS LEADERS
Le service e ux ans
La Chambre a adopté enfin le service
de deux ans. Sa manifestation a été
d'ailleurs faite dans les meilleures con-
ditions. Malgré qu'on ait dit, il n'y a
pas là de manœuvre électorale. La
question est, en effet, depuis trop long-
temps posée devant le Parlement, elle
a fait l'objet de trop longues discussions
à la commission de l'armée, où elle a
été examinée en détail, après l'audition
des différents ministres de la guerre,
après les explications du chef d'état-
major général, pour qu'on dise que
c'est un vote de surprise. Le Sénat
l'a mise à son ordre du jour; la Cham-
bre pouvait bien également l'évoquer.
Une autre raison encore c'est qu'il est
bon que ces discussions aient lieu avant
que s'ouvre la période électorale. La loi,
en effet, n'est pas définitivement adoptée;
son principe seul est voté. Il faudra en
établir les voies et moyens. Il est donc
sage, par une discussion de principes,
d'indiquer les difficultés; de faire pré-
voir les obstacles pour que l'opinion
publique ayant sous les yeux tous les
éléments de la cause puisse se pronon-
cer en toute connaissance.
Le problème est délicat. Il faut avant
tout faire une armée puissante.C'est là,
il ne faut pas l'oublier une nécessité
impérieuse. On peut poursuivre le rêve
de la paix universelle, on peut avoir le
noble desseind'amenel'entrelcs hommes
des rapports de paix, de concorde et de
solidarité; d'établir entre les peuples des
relations fécondes, il ne faut pas s'a-
buser; nos désirs ne sont pas ceux de
tous malheureusement et les nations
sous l'influence de leur gouvernement,
n'ont pas la généreuse passion de la
France pour la paix, la liberté et la jus-
tice sociale. Il ne faut donc pas que
nous confondions dans l'état actuel de
l'Europe et dans la situation du monde,
le fléau de la guerre avec l'armée qui
sst l'instrument nécessaire à la défense
de l'honneur et des droits de la patrie
ontre une injuste agression. Donc il
faut que nous fassions une armée natio-
nale, expression exacte de la démocratie,
lui représente bien exactement ses in-
térêts et sa puissance. Là est la question
essentielle.
La loi de 1889 ne peut plus subsister
oarce qu'elle ne répond pas à cette né-
iessité. Elle est, en effet, une transac-
ion très imparfaite entre l'armée de
nétier et l'armée du suffrage universel.
Elle ne satisfait en aucune façon au
principe d'égalité qui doit être la règle
rlu service obligatoire et personnel.
C'est cette règle qu'il faut établir, et
pour cela substituer un organisme nou-
veau au système do la loi de 1889 basé
sur l'application d'équivalences mal
établies.
Ce système c'est la loi de deux ans.
La discussion qui s'est instituée à la
Chambre en a traité déjà de façon assez
complète pour qu'on puisse dès mainte-
nant se rendre compte exactement de la
façon dont il se présente. Nous l'avons
assez étudié ici même pour que nos lec-
teurs le connaissent bien ; je vais seule-
ment résumer les résultats qui se déga-
gent maintenant des débats au Parle-
ment et posent très exactement la
question.
En ramenant de trois ans à deux ans
la durée du service, on soulève deux
problèmes.
En deux ans, peut-on donner l'instruc-
tion suffisante et nécessaire ?
En appelant deux classes au lieu de
trois, aura-t-on les effectifs suffisants ?
Et si on ne les a pas, par quels moyens
pourra-t-on combler les déficits ?
Voilà très exactement comment se
présente la question, en dehors d'un
certain nombre de questions accessoi-
res et complémentaires, certainement
très importantes, tel le recrutement des
sous-officiors, mais qui peuvent être
réservées pour l'étude de détail des di-
verses conséquences de la loi.
Il y aura lieu d'étudier chacune de
ces questions de façon spéciale et je re-
viendrai sur chacun de ces sujets pour
qu'on puisse juger très exactement de
l'importance du problème. Dès aujour-
d'hui, je peux dire qu'il n'est pas dou-
teux qu'on puisse apporter à toutes les
difficultés des solutions satisfaisantes et
qui permettent de réaliser en France
l'égalité dans l'accomplissement du de-
voir militaire.
-Et, quand je réclame cette égalité, ce
n'est pas pour établir dans ce pays un
vain nivellement mathématique, une
égalisation systématique qu'il faudrait
recommencer tous les jours, car l'éga-
lité d'aujourd'hui serait - par suite de
la diflérence de nos aptitudes et do nos
besoins - l'inogalité de demain ; mais
-' T t-
l'harmonie des charges personnelles et
l'équilibre des obligations-sociales.
A. Gervais
Nous publierons demain un article
de - M. Lucien Victor-Meunier.
CANDIDATURES D'ARGENT
Nous ne voulons pas priver
le nationalisme du plaisir de
drainer, dans un but électoral,
l'argent des jésuites qui le
poussent et des réactionnaires
qui le suivent ; mais, surtout en
matière d'élection, nous avons
le droit de surveiller 1 emploi qui se fait de
ce trésor de guerre. On nous cite déjà des
cas curieux et intéressants, et çertains can-
didats de la faction semblent se figurer
qu'on a le droit de tout oser pour être élu.
C'est à savoir : et les commissions d'exa-
men de la future Chambre seront faites
précisément pour s'assurer si les élus ont
obtenu les votes ou s'ils les ont achetés.
Pour notre part, nous engageons, dés à
présent, nos amis à réunir, chacun dans sa
circonscription, le dossier des candidats qui
procèdent par générosités électorales.Nous
avons le souvenir de ce qui a été fait, à
l'époque du boulangisme , pour étouffer,
sous les bandes d'affichés, et sous les baa-
des de braillards, la pensée et la parole des
républicains ; nous ne permettrons pas à ce
qui fut le boulangisme et à ce qui est main-
tenant le nationalisme, de reprendre ces
façons-là, pour la plus grande joie des moi-
nes et des cafards.
jusqu'à présent, et sauf, — répétons-le
— sous le boulangisme, Paris avait été
épargné par les distributeurs de largesses
intéressées; on nous affirme que, dans cer-
taines circonscriptions, l'argent commence
à jouer un rôle. Encore un coup, c'est à
surveiller, et nous ne manquerons pas de
signaler, aussitôt qu'elles nous seront con-
nues avec certitude, les malpropretés de
cette sorte qui se produiraient. A Paris,
l'argent dépensé en excès électoraux, c'est
de l'argent perdu ; mais, qu'ils réussissent
ou non, les moyens déshonorants déshon-
norent leurs auteurs, et si des candidats
emploient ces moyens, il convient de les
stigmatiser. — Ch. B.
a-
L'ALCOOL D'INDUSTRIE
Les représentants des départements intéres-
sés à la culture de la betterave et à la produc-
tion de l'alcool d'industrie se sont réunis hier
au Palais-Bourbon.
Après un échange de vues, la réunion a
nommé une commission chargée do surveiller,
au cours du débat sur la loi do finances, la
discussion des propositions relatives aux alcools
et aux sucros.
Ont été désignés comme membres de cette
commission : MM. Ribot, Rose, Dansette,
Plichon, Klotz, Delaune, Bersev, Castelin et
Noël.
LES GRANDS TRAVAUX
La commission sénatoriale des grands tra-
vaux, réunie sous la présidence de M. de
Freycinet, s'est répartie en trois. sous-com-
missions qui se sont partagé par région les
projets à examiner et dont voici la composi-
tion :
l' Nord et nord-est (325.950.000 fr. de tra-
vaux); MM. Mézières, ForLier, Prevet, Barbey
et Monestier.
2° Sud-est (150.400.000 fr.) : MM. Leydet,
Peytral, Millaud, Antonin Dubost.
3° Centre et sud-ouest (227 millions) : MM.
Gustave Denis, Tassin, Viger, Chantemille,
de Pontbriand, Gauthier, Leporché et La-
brousse.
0-
LA CONFERENCE SUCRIÈRE
- Vionne. 28 février.
Le Fremdenblatt dit que, s'il ne se produit
pas d'incidents inattendus, la signature de la
convention discutes par la conférence sucrière
aura lieu demain.
Les bases de cet arrangement sont tes sui-
vantes : suppression de toutes les primes direc-
tes et indirectes à partir du 1" septembre 1903;
prélèvement de droits de retorsion sur le sucre
des Etats qui continuent d'accorder des primes
ou qui en accorderont à l'avenir.
Il est possible aussi que l'on adopte une
clause qui établisse des mesures de précaution
contre l'affluonce excessive du sucre étran-
ger dans les Etats de la conférence pendant
les périodes où les prix varieraient d'une façon
anormale.
t~ip<* en 28 Page:
Les Conseils de guerre et les Compa-
gnies de discipline jugés par la
Chambre.
NOUVEAU JOURNAL OFFICIEL CHINOIS
(De noire correspondant particulier)
Shanghaï, 28 février.
L'antique Gazette de Pékin, dont l'existence
compto des milliers d'années, sera destituée de
son rang de journal officiel. Le gouvernement
chinois se propose de fonder un nouvel organe
qui publiera les décrets impériaux, les lois,
ainsi que les rapports des ministres. Le nou-
veau journal officiel donnera aussi une revue
des journaux étrangers.
PAS D'ARGENT, PAS DE MESSE
(De notre correspondanl particulier)
Moscou, 28 février.
Les mœurs cléricales ne varient pas et nos
popes sont, comme vos prêtres, âpres au gain.
Les paysans d'Iliinka (gouvernement de Sara-
tou) sont privés de toute cérémonie religieuse
depuis le nouvel an et les malheureux moujiks
sont au désespoir! Ils se lamentent et vendent
leurs dernières hardes pour payer la messe
que leur refuse le pope, qui ne transige pas
sur la question du salaire qui lui est dû.
Pour avoir payé le prêtre ils n'auront pas de
grain pour les semailles prochaines.
JE7 LE CONSEIL DES MINISTRES v ;
Les ministres se sont réunis dans l'après-
midi à l'Elysée, sous la présidence de M. Lou-
bet.
La séance, très courte, a été consacrée aux
affaires courantes.
Le conseil a décidé de maintenir le général
Duchesne dans la cadre d'&cWritç sans limite
d'âge. J i
£';'"
CHOSES D'ALLEMAGNE
Les agrariens et le gouvernement
Une fin de non recevoir. - L'attitude
des agrariens. - Celle du gouverne-
ment. — Les causes de cette éner-
gique action. — Les sondages en
Autriche et en Russie. — Le
commerce de la Russie et de
l'Allemagne. — La visite
du prince Henri.
(De notre correspondant spécial en Allemagne)
Berlin, 27 février.
Je l'avoue très sincèrement; je m'étais trompé
dans mes prévisions. Il est toujours un peu
téméraire de vouloir jouer au prophète et j'au-
rais dû garder de cet ineffable Conrard le si-
lence classique.
Les exigences agrariennes
Jamais je n'aurais pu supposer, cependant,
(et je n'étais pas le seul) que la fraction agra-
rionne eût été aussi intransigeante. Il est cer-
tain que la publication du projet de tarifs doua-
niers avait soulevé de leur part des cris d'or-
fraie; ils avaient crié à l'assassinat, on égor-
geait l'agriculture, on sacrifiait les agrariens
à La population industrielle et socialiste des
villes; on favorisait les partis extrêmes au pro-
fit do la caste qui avait toujours été le soutien
fidèle du trôno et do l'autel. Quelques bons
esprits (ils devaient être très bons puisque j'en
étais) croyaient que cette colèr9 s'apaiserait au
plutôt qu'elle l'était déjà, la tenant pour feinte
et, ni plus ni moins,pour une tentative de chan-
tage. -
Les agrariens tenaient véritablement à avoir
des tarifs plus élevés que ceux qui leur furent
proposés. Je me serais trompé en cela, paraît-
il. On avait déjà dit du projet gouvernemental
que c'était un compromis entre les différents
intérêts contradictoires. Vous savez que, ce-
pendant, les agrariens on cherchaient un nou-
veau. Je vous dirai tout à l'heure plus ample-
ment que dans mes télégrammes ce que ces
messieurs entendaient par compromis. Tout ce
qu'il importe de savoir pour l'instant, c'est que
le gouvernement l'a repoussé. Voilà le raison-
nement qu'on s'est tenu en haut lieu :
Le compromis, même s'il pouvait être de quelque
utilité à l'Empire, ne pourrait êtro discuté par la
Chambre qui l'aurait établi. Les élections au Rei-
chstag ont lieu en 1903, et Dieu seul sait s'il se
trouverait parmi les nouveaux députés une majo-
rité assez forte pour imposer au pays un régime
économique qui, tout au moins, serait très gros de
conséquences. Les travaux de la commission ne
pourraient être acherés et présentés au Parlement
avant le printemps 1903. Les élections prochaines
se feraient donc sur la question des tarifs.
Les conséquences du projet
Il ost évident que nous n'avons aucune rai-
son pour vouloir de mal à personne ; mais il
est bien certain qu'on ne saurait souhaiter rien
de plus mauvais à l'Allemagne que le triom-
phe des théories agrariennes. Je répète (pour
la dernière fois)— jusqu'à la nouvelle occa-
sion — que l'Allemagne devenue pays d'ex-
portation ne peut prétendre à la prospérité
économique qu'en ayant des débouchés.
Il est très clair que les tarifs agrariens au-
raient pour conséquence immédiate d'amener
dos représailles do la part des pays visés. La
Russie, par exemple, Etat agricole, qui im-
porte vers l'empire des quantités considérables
de céréales, répondrait aux tarifs agrariens
par des tarifs industriels. L'avenir seul pour-
rait nous dire tout ce que l'Allemagne y per-
drait Nous avons le plus grand intérêt à sui-
vre les débats de la commission du Reichstag
avec soin. Si nos voisins commettent la faute
do sacrifier leurs usiniers à leurs junkers,
nous pourrons certainement y gagner quelque
chose — si nous savons vouloir 1
En attendant, M. de Posadowsky a fait sa-
voir aux agrariens la volonté du gouverne-
ment. Ce fut un coup de théâtre. Devant un
auditoire nombreux, en présence d'un grand
nombre de députés, le secrétaire d'Etat a dé-
claré que le gouvernement ne permettrait ja-
mais une élévation quelconque des tarifs des
céréales. Il faudra donc qu'on s'en tienne au
tarif de 5 marks pour le blé. Vous savez, par
mes dépêches, que la fraction agrarienne vou-
lait faire adopter par la Parlement un com-
promis qui eût porté les tarifs à la hauteur
de tarifs prohibitifs.
La tactique des agrariens
Voici en effet qu'elle avait été la tactique de
la fraction. Comme je le disais plus haut, elle
avait poussé de violents cris d'horreur au mo-
ment do la publication du projet gouverne-
mental. Les tarifs que l'on proposait ne pou-
vaient remédieren rien à la situation désespérée
de l'agriculture. Aussitôt on avait mobilisa
toute la phalange des économistes protection-
nistes. Ceux-ci avaient démontré par a + b,
très scientifiquemetitique les tarifs proposés par
le gouvernement devaient être élevés encore de
2 ou 3 marks. Les tarifs pour le blé devaient
par exemple passer de 5 à 7 ou 8 marks. Tout
le reste était à l'avenant.
Dans ces conditions, après avoir consulté la
science, il n'y avait plus qu'à faire aboutir ses
conclusions. On se 'mit donc en devoir de faire
adopter les propositions des grands prêtres de
la science agrarienne. Au fond(et ceci prouve
comme il est difficile de convaincre quelqu'un),
malgré les protestations actuelles de lafraction
qui m'ont arraché tout à l'heure, au commen-
cement de cet article, l'aveu toujours pénible
que je m'étais fourvoyé — il reste encore au
fond de moi-même un soupçon envers les jun-
kers; j'en suis encore à me demander si, réel-
lement, ils ont jamais songé sérieusement à la
possibilité d'imposer au pays les tarifs protec-
teurs que leurs hommes de science rêvaient.
Ne se trouverait-on pas plutôt en face d'une
manœuvre qui aurait eu pour effet de faire voir
qu'on ruinait l'agriculture en ne lui donnant
que les tarifs gouverne mon ta tix; que cependant,
par patriotisme et par esprit de conciliation,on
consentait quelques concessions, que, par ex-
emple, au lieu de7 ou 8 marks comme il serait
désirable qu'il fût établi et de 5 marks comme
on le proposait en haut lieu, on secontenterait
do 6 ou 6 marks 50? En toute conscience l'at-
titude des agrariens n'a-t-elle pas été une ma-
nœuvre? On affirmeque non, à Berlin. Je m'in-
cline devant l'opinion générale, tout en con-
servant un doute dans l'esprit.
En tout cas, on peut me concéder que les
junkers ont semblé procéder comme ces com-
mis-voyageurs peu scrupuleux qui voulant
von à re une pi. èpce eu qeruptileux qui voulant
vendre une pièce de toile 10 francs. la font
20 francs à leur victime et qui, aux cris do
l'écorché, la laissent ensuite à 15 francs, en le-
vant aux cieux un regard attristé.
La position des agrariens
En tout cas, personne ne saurait/iier que la
position des agrariens est singulièrement déli-
cate. Après avoir crié qu'on achevait d'assas-
siner l'agriculture en lui imposant les tarifs
officiels, vont-ils accepter les propositions des
gouvernements confédérés ? Les journaux libé-
raux espèrent les amener à n'en rien faire en
essayant de leur démontrer qu'ils seraient gro-
tesques. Si véritablement, comme je le crois
encore un peu, les agrariens n'ont voulu fairs
qu'una tentative do chantage en faisant pro-
clamer par « leurs » savants (car les partis en
Allemagne ont « leurs » savants comme ils ont
« leurs » garçons do cercle) que toute autre
conclusion était impossible. Si donc ils n'ont
voulu faire qu'une tentative de chantage, ils
bataiiieroat qu bonne lactique parlementaire,
pour «j/regarder l'honneur du parti, maïs ro-
culenfar-tfet4îs -oîSeiewT^efriferfrles-
quels ils se retrancheront. Nous verrons bioa
si véritablement je me suis trompé.
Las causes de l'attitude gouverne-
mentale
Les causes de l'attitude gouvernementale
sont faciles à deviner, bien que M. de Posa-
dowsky ne les ait pas clairement indiquées.
Il est bien évident que tout traité de commerce
avec les pays agrariens était impossible au cas
où le Parlement eût accepté les tarifs des
junkers.
On a même dit (ce sont des gens bien infor-
més qui me l'ont affirmé) qu'on avait lâlé le
terrain en Russie et en Autriche et qu'après ces
préliminaires le gouvernement allemand ne
pouvait plus douter des intentions et des fer-
mes résolutions de ces deux empires. Tout en
étant prêts à conserver avec l'Allemagne des
relations de bon voisinage on était résolu à dé-
fendre énergiquement les intérêts nationaux.
Il paraît qu'on l'aurait non seulement fait en-
tendre mais dit formellement.
Quelques chiffres feront mieux comprendre
l'importance pour la Russie de la question de3
tarifs allemands. Je les emprunte à l'excellente
étude du docteur Paul Arnodtde Berlin, parue
dans les Contributions à la politique commer-
ciale de l'Allemagne chez Duncker et Humblot,
à Leipzig. Pour ne pas fatiguer la mémoire,
je diviserai la période de 11 ans qui va do l'an-
née 1888 à 1899 en 2 parties, l'une allant de
1888 à 1892, l'autre de 1895 à 1899. Cette divi-
sion n'est pas arbitraire puisque le traité de
commerce avec la Russie fut volé par le
Reichstag le 16 mai 1894. La première période
est do^r ik- Ma, a.,z f, le traite dscori*-
merce et la 2e est la période où fonctionna le
traité. Voici le tableau que nous fournit la
statistique.
Importation russe en Allemagne
(Moyenne annuelle en millions de marks.)
1883-1892 189M899 Différence
Blé. 50,5 88,1 + 37,6
Seigle. 68,2 61.6 - 6,6
Avoine. 14,6 27,5 + 12,9
Orco. 20,2 50.3 4- 21,1
Pour nous en tenir exclusivement, avec M.
Posadowsky, à ce qui concerne uniquement
les céréales, nous voyons que sauf la seigle
qui fléchit de 6,6 millions de marks, toutes les
autres ont été singulièrement favorisées par
la signature du traité de commerce du 16 mai
1894. Il est impossible que la Russie ne pro-
teste avec la dernière énergie contre des tarifs
prohibitifs sur les céréales.
L'Allemagne d'ailleurs a un intérêt énorme
à ne pas rompre las relations avec la Russie.
L'industrie allemande a largement tiré profit
des traités de commerce, Voici quelques chiffres
qui en disent plus long que tous les commen-
taires.
Importation allemande en Russie
(en millions de marks, moyenne annuelle)
1888-1892 1895-1899 Différence
Fers massifs.. 7,4 16,1 + 8,7
Fers légers. 1,5 3,8 + 2,3
Locomotives.. 0,2 5 + 4,8
Aut. machines 7,0 30 + 22,4
Ce dernier chiffre surtout nous montre l'es-
sor qu'a pris l'importation allemande. Les
perturbations apportées par une rupture com-
merciale entra les deux pays seraient incalcu-
lables.
L'Amérique
D'ailleurs. il était peut-être bon au moment
do la visito du prince Henri de rassurer égaie-
ment les importateurs américains qui eux
aussi sont de grands fournisseurs de céréales
pour l'Allemagne. Ceci, je crois, n'a pas en-
core été remarqué et pourtant la date choisie
par M. de Posadowsky pour faire sa déclara-
tion vous impose cette pensée.
Nous verrons, par la suite, si le voyage du
frère de l'empereur aura été pour quelque
chose dans la fin de non recevoir que les agra-
riens ont entendue l'autre jour. — René Wal-
bourg.
Voir à la 3° page
les DERNIÈRES DÉPÊCHÉS
CONTRE LES POLONAIS
Un système de blockhaus
(De notre correspondant particulier)
Berlin, 28 février.
Le gouvernement prussien a imaginé un
système de blockhaus pour combattre le mou-
vement polonais. Il fait construire des Maisons
du Peuple allemandes dans toutes les villes de la
province de Posen.Ces maisons, dont plusieurs
fonctionnent déjà, serviront de point de rallie-
ment aux Allemands.On y organisera des réu-
nions et des conférences, auxquelles les Polo-
nais se garderont bien d'assister.
-iQn
UN CONSPIRATEUR A L'HOPITAL
(De notre correspondant particulier)
New-York, 28 février.
Le célèbre conspiraLltr irlandais O'Donovan
Rossa est gravement malade à l'hôpital de Co-
lorado Springe. Les médecins désespèrent de
pouvoir le sauver.
Le nom d'O'Donovan Rossa a été souvent
prononcé, il y a quelques années, à propos
d'une affaire mystérieuse. Des Fénians avaient
exécuté un des leurs qu'ils accusaient de trahi-
son et dont on trouvait un jour le cadavre
dans une malle. On accusait alors O'Donovan
Rossa d'avoir été l'instigateur de cet acte de
vengeance. Mais l'accusation n'était pas soute-
nablo et personne n'y ajouta foi ; à la même
époquo d'ailleurs un policier anglais, le fameux
major Caron, faisait partie du Comité des
Fénians et y jouait le rôle d'agent provocateur.
..i..- -■ ■ ■■ —m
La gsaàss d'un paudo-nttantat
(De noire correspondant particulier)
Belgrade, 28 février.
Le bruit d'un attentat contre le roi Alexandre
a pris naissance à la suiio d'un incident péni-
blo qui s'est produit lors de la dernière au-
dience publique au Konak (palais-royal). Un
officier, mis en disponibilité, présentait une
supplique au roi, mais en même temps il de-
mandait d'un ton peu respectueux l'arriéré do
sa solde. Il ajoutait à haute voix « que c'était
une honte qu'en Serbie les soldats en fussent
réduits à souffrir de la faim tandis que la roi
et ses ministres vivaient dans le luxe ».
Le roi fit saisir foncier par ses gardes. De-
puis cet incident il n'a pas donné d'audience ot
n'a pas quitté sos appartements.
- — -— ^*1 ■■IW'I ■■ >" ■■1 Il a mmtf
UN FORT CHABROL A BRE ST
Saisis! — Siège do la rno-sôn. - Barri-
cades.
Brest, 28 février.
L'administration dos contributions a dû faire
le siège d'une maison, place Koruson, à Brest,
pour procéder à la saisie des meubles de deux
cultivateurs, les frères Rolland, qui refusaient
de payer les contributions qu'ils doivent au
Conquet, où ils habitaient précédemment.
&Quand l'agent du fisc; frappa à leur porte, les
frères Rolland lui «'éloigner s'il ne
voulait pa. êtnJUé. Lagotu aJJfir chercher
M. l^aronfrrCTmmît&àîre ^pS&lce. Mtrlgrê se!'
sommations, les frères Rolland refusèrent d'ou-
vrir.
Pondant qu'un serrurier tentait de forcer la
porte, ils clouaient des pièces de bois par der-
rière pour la maintenir.
L'agent du fisc a pu saisir les meubles d'une
chambre, pendant que les deux frères, barrica-
dés dans l'autre chambre, menaçaient le com-
missaire et l'agent du fisc de leurs fusils.
Après le départ des autorités, les frères Rol-
land se sont do nouveau barricadés chez eux,
déclarant qu'ils s'opposeraient à l'enlèvement
dos meubles.
M. WALDECK-ROUSSEAU
VICTIME D'UN ACCIDENT
Toujours les tramways. — La voiture
du président du conseil tamponnée
— M. Waldeck-Rousseau blessé.
M. Waldeck-Rousseau, président du conseil
des ministres, a été, hier soir, victime d'un ac-
cident de tramway qui, il faut l'espérer, n'aura
pas de suites graves.
Vers 10 heures du soir, après avoir présidé,
au restaurant Bonvallet, le banquet de l'Asso-
ciation de la Presse suburbaine, dont on trou-
vera le compte rendu d'autre part, M. Wal-
deck-Rousseau regagnait la place Beauveau, et
sa voiture s'était engagée dans la rue Réau-
mur.
A l'angle de la rue do Palestro, près du bou-
levard Sébastopol, le tramway 65 de la Com-
pagnie ~aj~~-~~sjea~xena~~ 4t .1'Opérq..
arrivait a taraw wepsèrifr cochaf w eut pas
le temps de sortir do la voie et eJ" voiture,
violemment heurtée, fut entièrement brisée.
M. Waldeck-Rousseau fut atteint par des
éclats de vitre et des débris de sa voiture, mais
il put néamoins se dégager, et sauta dans un
fiacre qui le reconduisit au ministère do l'inté-
rieur.
Un médecin mandé aussitôt vint donner des
soins au président du conseil dont les blessures
paraissent peu graves. Le médecin, cependant,
ne peut encore se prononcer d'une façon défi-
nitive.
Le cocher de la voiture, qui avait été pro-
jeté sur la chaussée, a été peu grièvement
blessé ; il a été cependant conduit à l'hôpital.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITION)
DANS LE XIX ARRONDISSEMENT
La candidature Charles Bos
Avant-hier soir jeudi, importante réunion,
tenue salle Dagorno, rue d'Allemagne et à la-
quelle assistaient exactement 325 électeurs de
la 2' circonscription du 19' arrondissement.
Le citoyen Lavier, présidait, assisté du ci-
toyen Merle, secrétaire.
Après uno chaude allocution du président,
qui a parlé du rôle qu'a joué notre ami Charles
Bos dans cette législature, de son dévouement
au parti républicain et des nombreux services
qu'il a rendus à tous ceux de ses électeurs qui
ont eu affaire à lui,—cette allocution a été très
applaudie - le député du 19' arrondissement,
sur la demande de l'auditoire, a. dans un dis-
cours qui a duré trois quarts d'heure, déve-
loppé les réformes et les actes accomplis par
les républicains depuis quatre ans.
A chaque instant, le citoyen Charles Bos a
été interrompu par des applaudissements. Une
véritable ovation lui a été faite lorsqu'il a eu
terminé son discours.
Personne n'ayant demandé la parole, l'ordre
du jour suivant a été mis aux voix et adopté à
l'unanimité dos 325 électeurs présents:
Ordre du jour,
Les électeurs do la 2r circonscription du 19' arron-
dissement,
Après avoir entendu le citoyen Charles Bos ex-
poser son programme franchement républicain so-
cialiste,
Considérant qu'il importe devant l'assaut des
réactions coalisées de grouper toutes les forces ré-
publicaines,
Considérant que nul mieux que le citoyen Char-
les Bos n'est qualifié dans notre circonscription
pour continuer et mener à bien l'œuvre de dé-
fense et d'ac.tion républicaines pour laquelle il a
toujours combattu,
S'engagent à le soutenir do toutes leurs forces el
à faire triompher sa candidaturo aux prochaines
élections législatives.
Alfred BRARD, conseiller municipal, HoussEEu,
BUIRETTE, GUÉRIN, SAINT-ELLIER, JEANNEL, ALAzart,
GAUTIER.
op
UN BALLON EXPLORATEUR
(De noire correspondant particulier)
Londres, 28 février.
Un comité s'est constitué pour organiser une
expédition en ballon à travers les contrées jus-
qu'ici non explorées do l'Arabie. Il est ques-
tion de prendre des instantanés photographi-
ques des pays traversés.
»
DANS L'AFRIQUE ITALIENNE
Création d'un service d'automobiles
(De notre correspondant particulier,
Rome, 28 février.
Le gouvernement à fait installer entre Mai-
Atal etSabarguna,dans la colonie érythréenne,
un service régulier d'automobiles, comportant
un départ toutes les 24 heures. On se sert éga-
lement de l'automobile pour le transport du
courrier postal.
LES CRÉDITS SUPPLÉMENTAIRES
Le gouvernement vient de saisir le Parle-
ment d'un nouveau cahier de crédits supplé-
mentaires qui,déduction faite des annulations,
s'élève à 7.207.425 francs.
LES CONGREGATIONS
Avis défavorables
Niort, 28 février.
Le conseil municipal de François, par un
ordre du jour longuement motivé, a donné à
l'unanimité un avis défavorable à la demande
en autorisation des sœurs du Saint et huma-
culé Cœur-de-Marie.
Quimper, 28 février.
Le conseil municipal était appelé à donner
son avis sur la demande formulée par les prê-
tres do l'Immaculée-Conception de Saint-Main
qui, au nombre do douzo, dirigent lo collège
Saint-Yves.
M. Porquior, maire el sénateur, dit que per-
sonnellement il donnera un avis favorable,
parco qu'il est partisan de la liberté de l'ensei-
gnement.
Par 10 voix contre fi et abstentions, le con-
seil reiuse d'émettre un avis.
Les poursuites judiciaires
Moulins, 28 février.
Un ancien jésuite, l'abbé Villetranctie,a com-
paru devant lo juge d'instruclion, pour avoir,
le ltr novembre dernier, fait une prédication à
l'église Saint-Pierre, dans le diocèse de Mou-
lins, qui n'est pas son diocèse d'origine.
Dinan. 28 févrior.
Le tribunal a nommé un séquestre pour les
biens des salésiobs de Mordrem. aui se sont
dispersés. j
U SEKHHtE
VICTOR HUGO
Hier et demain. — Place des Vosges
Au Trocadéro. — Hommage à Vic-
tor Hugo. — L'attitude des con-
gréganistes. — La haine des clé-
ricaux. — En France et à l'é-
tranger.
Les délégués tchèques, accompagnés par les
membres du bureau du Conseil municipal, ont
consacré l'après-midi d'hier à visiter Paris.
Après s'être rendus au cimetière Montmar-
tre, où ils ont déposé une couronne sur la
tombo do Vonceslas de Brozik, les Sokols ont
été conduits, vers 10 h. 112, au Petit-Palais,
dont MM. Bouvard, Brown et Georges Cain
leur ont fait les honneurs.
De là, le cortège s'est rendu, en passant par
le champ de courses do Longchamps au Palma-
rium du Jardin d'Acclimatation où ils ont
déjeuné.
A ce déjeuner, présidé par M. Dausset, assis-
laienlles membres des conseil? général et mu-
nicipal, ainsi quo les hauts fonctionnaires de
la préfecture do la Seine et de la préfecture do
police.
Des allocutions ont été prononcées par M.
Dausset el par M. Veber, président du conseil
général, par M. Sth, maire de Prague, le doc-
leur Gros el M. Senkaw.
M. Dausset a exprimé les sentiments de
grande sympathie do la population parisienne
i'O;.::' !s Dihêr;: ;** ACct-er a porté un toast à
la Bohême et à toutes les nations qui ont
une liberté à conquérir. M. Srb a remercié la
municipalité parisienne de son accueil et a af-
firmé les liens d'amitié qui unissent la Bohème
à la France.
MM. Gros et Scnkov se sont fait les inter-
prêles des sentiments de la Bohême et de son
culte pour la mémoire de Victor Hugo.
Après le déjeuner, les Sokols ont pris le mé-
tropolitain, pour se rendre à la Râpée où ils
ont visité les chantiers des nouvelles lignes en
construction.
Les Sokols quitteront Pari? après-demain
soir.
La fête de la place des Vosges
C'est demain qu'aura lie u la fêle populaire
de la place des Vosges, à 5 heures.
M. Paul Meurice remettra à la Ville de Paris
la maison jadis habitée par Victor Hugo et des-
tinée à être aménagée en musée.
Les décorateurs de la Ville ont installé les
planchers de la tribune officielle et de celle des
choristes et des musiques militaires.
La maison qu'habitait le poète a été décorée
avec des écussons au chiffre de la République
et des trophées de drapeaux.
On sait que cette maison est actuellement
occupée par une école de garçons.
C'est de là que partiront les 960 enfants, pe<
tits garçons et petites filles, qui iront déposer
au pied du buste de Victor Hugo des palmes et
des fleurs.
Il est probablo qu'ils en partiront vers -cinrr
heures et demie du soir, de façon que des jeta
puissants de lumière électrique soient projetés
sur le défilé.
L'ancien appartement de Victor Hugo, qui
est situé au deuxième étage, n'a reçu intérieu-
rement aucune décoration spéciale.
Voici le programme de la fêle. à laquelle
prendront part les musiques de la garde ré-
publicaine, du 1" régiment du génie, des écoles
d'artillerie de Vincennes et do Versailles, du
103e régiment d'infanterie et un orchestre do
cent instruments à cordes, placés sous la direc-
tion de M. Parés, chef de la musique de la
garde.
L'orphéon mnnicipal sera dirigé par M. Cha-
puis; l'orchestre et le Chant de l'Apothéose pas
M. Charpentier.
PREMIÈRE PARTIE
t. Cortège de la municipalité sa rendant de le
plage des Vosges à l'estrade du square. Marseil-
laise, 6 orchestres, chœurs, ensemble.
2. Marche héroïque, orchestre et chœurs, Th.
Dubois.
3. Discours.
4. Patria (Victor Hugo), chœurs, Beethoven.
5. Hymne triomphal (Victor Hugo) orchestre et
chœurs,Ch. Lenepveu.-Ilommage des enfants à
Victor Hugo. — DtSHlé, délégation dos écoles de la
Ville.
6. Chanson d'ancêtre (Victor Hugo) M. Noté, do
l'Opéra, orchestre et chœurs, Saint-Saëns.
7. Hymne des Enfants à Victor Hugo (MauriM
Bouchor), chœurs, Beethoven.
DEUXIÈME PARTIE
8. Apothéose de Victor Hugo : Marche du Cou-
ronnement, la Muse de Paris. Chant d'apothéose
(Saint-Georges do Bouheiier), Gustave Charpen-
tier. Appel de trompettes, orchestre et chœurs.
Projections lumineuses sur les maisons de la place.
Illuminations des inscriptions et portiques. Appa-
rition de la Muse de Victor Hugo sur la mai.
son.
9. Chant dit Départ, orchestre et chœurs.
Le soir illumination de la place.
Lefestival des Universités populaires
Voici le programme complet du festival or.
ganisé pour demain, au Trocadéro, en l'hon-
neur de Victor Hugo, par les Universités po-
pulaires de Paris et de la banlieue, sous la pré-
sidence do M. Anatole France :
1. Allocution de M. Anatolo France.
2. Allocution do M Gabriel Scaillos.
PREMIÈRE PARTIE
le JJanteau. impérial, M Félix-Edma Noin;
Souvenir de la Nuit du 4, Mme Nelly Roussel.
de l'U. P. Diderot.
Puisque le juste est dans l'abîme., M. Vargas,
de l'Odéon.
Stella, Mme Marie Marcilly, de l'Odéon.
Joyeuse Vie, fragment, M. Dessonnes, de la Co-
médie-Française.
Chose vue un jour de printemps, Mlle Vellini,
de l'Odéon.
lWvene. musique de Camille Saint-Saëns, Mme
Paul-Diey.
Melancholia, M. Vargas, de l'Odéon.
Les Forgerons, Saison des Semailles, le soir,
Mm Muie- l\1arcilly, de l'Odéon.
Air des Semailles, do AJessldrlr, paroles d'Emilt
Zola, musique d'Alfred Bruneau, Mme Hélèue
Kahn.
DEUXIÈME PARTIE
Mlle Vellini, La oiclltrico. La lune, : M. Vargas,
Sur une barricade ; Mlle Piérut (du l'Odéon), Nous
allions au verger, La coccineile : Mllo Hélène Kahu.
Sérénade de Ruy Mas, musique de Léo Delibes ;
Al. Dessonnes (de ICI Comédie-Française), Oh ! qui
que vous soyez ; Mme Paul-Diey (soprano), M. L.
Fleury (llûte), Viens une flûte invisible, musiqua
do Camille Saint-Saêns ; Mme Marie Marcilly,
Booz endormi Mllo Julie Cahun, Adieux do l'hô-
tesse arabe, musique de Georges Bizet : M. F. Gé-
mier, directeur de la Renaissance. Te rappelles-tu.
Allie [liùrat (de l'Odéon), Le doigt de la femme,
Mllo Julie Cahun, L'cnllwemont, musique de Ca
miilo Saint-Saëns ; M. F. Gémier, Lo vrai dans 16
via , M Bai let (de l'Opéra), Le pas d'armes du roi
Jean, musique do Camille Salr: Saiins ; Mlle
Jeanne Dd (lj r l de la Coniéuie Française), Ploi.
ciel ; Mme iïegiott jdû l'Opéra), Les enfants, mu-
siquo de Xavier Leroux, La cloche, musique de
Camille Saint-Saëns.
Le piano, gracieuseraonl offert par la mai-
son Eranl. sera tenu par MM. Duquasne et
Paul-Diey.
La présentation des poèmes sera faite pas
M. Emile Ilinzelin.
A la mairie du 1 Ot arrondissement
Demain. à 2 b.. à la maino du 10* arrQi4
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et AUX BUREAUX du JOUBKâli
]
RÉDACTION : 131, rue Montmartre» 131
'De 4 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
No 11678 - Dimanche 2 Mars 1902
11 VENTOSE AN 110
ADXJIîVfSOTATIOIV: 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
Nous commencerons après-demain en
feuilleton :
LE DOCTEUR VAMPIRE
grand roman inédit, écrit spécialement
pour notre journal
par PAUL DE GARROS
Cette œuvre importante, où se développe
l'action la plus dramatique, est appelée à un
succès très vif.
NOS LEADERS
Le service e ux ans
La Chambre a adopté enfin le service
de deux ans. Sa manifestation a été
d'ailleurs faite dans les meilleures con-
ditions. Malgré qu'on ait dit, il n'y a
pas là de manœuvre électorale. La
question est, en effet, depuis trop long-
temps posée devant le Parlement, elle
a fait l'objet de trop longues discussions
à la commission de l'armée, où elle a
été examinée en détail, après l'audition
des différents ministres de la guerre,
après les explications du chef d'état-
major général, pour qu'on dise que
c'est un vote de surprise. Le Sénat
l'a mise à son ordre du jour; la Cham-
bre pouvait bien également l'évoquer.
Une autre raison encore c'est qu'il est
bon que ces discussions aient lieu avant
que s'ouvre la période électorale. La loi,
en effet, n'est pas définitivement adoptée;
son principe seul est voté. Il faudra en
établir les voies et moyens. Il est donc
sage, par une discussion de principes,
d'indiquer les difficultés; de faire pré-
voir les obstacles pour que l'opinion
publique ayant sous les yeux tous les
éléments de la cause puisse se pronon-
cer en toute connaissance.
Le problème est délicat. Il faut avant
tout faire une armée puissante.C'est là,
il ne faut pas l'oublier une nécessité
impérieuse. On peut poursuivre le rêve
de la paix universelle, on peut avoir le
noble desseind'amenel'entrelcs hommes
des rapports de paix, de concorde et de
solidarité; d'établir entre les peuples des
relations fécondes, il ne faut pas s'a-
buser; nos désirs ne sont pas ceux de
tous malheureusement et les nations
sous l'influence de leur gouvernement,
n'ont pas la généreuse passion de la
France pour la paix, la liberté et la jus-
tice sociale. Il ne faut donc pas que
nous confondions dans l'état actuel de
l'Europe et dans la situation du monde,
le fléau de la guerre avec l'armée qui
sst l'instrument nécessaire à la défense
de l'honneur et des droits de la patrie
ontre une injuste agression. Donc il
faut que nous fassions une armée natio-
nale, expression exacte de la démocratie,
lui représente bien exactement ses in-
térêts et sa puissance. Là est la question
essentielle.
La loi de 1889 ne peut plus subsister
oarce qu'elle ne répond pas à cette né-
iessité. Elle est, en effet, une transac-
ion très imparfaite entre l'armée de
nétier et l'armée du suffrage universel.
Elle ne satisfait en aucune façon au
principe d'égalité qui doit être la règle
rlu service obligatoire et personnel.
C'est cette règle qu'il faut établir, et
pour cela substituer un organisme nou-
veau au système do la loi de 1889 basé
sur l'application d'équivalences mal
établies.
Ce système c'est la loi de deux ans.
La discussion qui s'est instituée à la
Chambre en a traité déjà de façon assez
complète pour qu'on puisse dès mainte-
nant se rendre compte exactement de la
façon dont il se présente. Nous l'avons
assez étudié ici même pour que nos lec-
teurs le connaissent bien ; je vais seule-
ment résumer les résultats qui se déga-
gent maintenant des débats au Parle-
ment et posent très exactement la
question.
En ramenant de trois ans à deux ans
la durée du service, on soulève deux
problèmes.
En deux ans, peut-on donner l'instruc-
tion suffisante et nécessaire ?
En appelant deux classes au lieu de
trois, aura-t-on les effectifs suffisants ?
Et si on ne les a pas, par quels moyens
pourra-t-on combler les déficits ?
Voilà très exactement comment se
présente la question, en dehors d'un
certain nombre de questions accessoi-
res et complémentaires, certainement
très importantes, tel le recrutement des
sous-officiors, mais qui peuvent être
réservées pour l'étude de détail des di-
verses conséquences de la loi.
Il y aura lieu d'étudier chacune de
ces questions de façon spéciale et je re-
viendrai sur chacun de ces sujets pour
qu'on puisse juger très exactement de
l'importance du problème. Dès aujour-
d'hui, je peux dire qu'il n'est pas dou-
teux qu'on puisse apporter à toutes les
difficultés des solutions satisfaisantes et
qui permettent de réaliser en France
l'égalité dans l'accomplissement du de-
voir militaire.
-Et, quand je réclame cette égalité, ce
n'est pas pour établir dans ce pays un
vain nivellement mathématique, une
égalisation systématique qu'il faudrait
recommencer tous les jours, car l'éga-
lité d'aujourd'hui serait - par suite de
la diflérence de nos aptitudes et do nos
besoins - l'inogalité de demain ; mais
-' T t-
l'harmonie des charges personnelles et
l'équilibre des obligations-sociales.
A. Gervais
Nous publierons demain un article
de - M. Lucien Victor-Meunier.
CANDIDATURES D'ARGENT
Nous ne voulons pas priver
le nationalisme du plaisir de
drainer, dans un but électoral,
l'argent des jésuites qui le
poussent et des réactionnaires
qui le suivent ; mais, surtout en
matière d'élection, nous avons
le droit de surveiller 1 emploi qui se fait de
ce trésor de guerre. On nous cite déjà des
cas curieux et intéressants, et çertains can-
didats de la faction semblent se figurer
qu'on a le droit de tout oser pour être élu.
C'est à savoir : et les commissions d'exa-
men de la future Chambre seront faites
précisément pour s'assurer si les élus ont
obtenu les votes ou s'ils les ont achetés.
Pour notre part, nous engageons, dés à
présent, nos amis à réunir, chacun dans sa
circonscription, le dossier des candidats qui
procèdent par générosités électorales.Nous
avons le souvenir de ce qui a été fait, à
l'époque du boulangisme , pour étouffer,
sous les bandes d'affichés, et sous les baa-
des de braillards, la pensée et la parole des
républicains ; nous ne permettrons pas à ce
qui fut le boulangisme et à ce qui est main-
tenant le nationalisme, de reprendre ces
façons-là, pour la plus grande joie des moi-
nes et des cafards.
jusqu'à présent, et sauf, — répétons-le
— sous le boulangisme, Paris avait été
épargné par les distributeurs de largesses
intéressées; on nous affirme que, dans cer-
taines circonscriptions, l'argent commence
à jouer un rôle. Encore un coup, c'est à
surveiller, et nous ne manquerons pas de
signaler, aussitôt qu'elles nous seront con-
nues avec certitude, les malpropretés de
cette sorte qui se produiraient. A Paris,
l'argent dépensé en excès électoraux, c'est
de l'argent perdu ; mais, qu'ils réussissent
ou non, les moyens déshonorants déshon-
norent leurs auteurs, et si des candidats
emploient ces moyens, il convient de les
stigmatiser. — Ch. B.
a-
L'ALCOOL D'INDUSTRIE
Les représentants des départements intéres-
sés à la culture de la betterave et à la produc-
tion de l'alcool d'industrie se sont réunis hier
au Palais-Bourbon.
Après un échange de vues, la réunion a
nommé une commission chargée do surveiller,
au cours du débat sur la loi do finances, la
discussion des propositions relatives aux alcools
et aux sucros.
Ont été désignés comme membres de cette
commission : MM. Ribot, Rose, Dansette,
Plichon, Klotz, Delaune, Bersev, Castelin et
Noël.
LES GRANDS TRAVAUX
La commission sénatoriale des grands tra-
vaux, réunie sous la présidence de M. de
Freycinet, s'est répartie en trois. sous-com-
missions qui se sont partagé par région les
projets à examiner et dont voici la composi-
tion :
l' Nord et nord-est (325.950.000 fr. de tra-
vaux); MM. Mézières, ForLier, Prevet, Barbey
et Monestier.
2° Sud-est (150.400.000 fr.) : MM. Leydet,
Peytral, Millaud, Antonin Dubost.
3° Centre et sud-ouest (227 millions) : MM.
Gustave Denis, Tassin, Viger, Chantemille,
de Pontbriand, Gauthier, Leporché et La-
brousse.
0-
LA CONFERENCE SUCRIÈRE
- Vionne. 28 février.
Le Fremdenblatt dit que, s'il ne se produit
pas d'incidents inattendus, la signature de la
convention discutes par la conférence sucrière
aura lieu demain.
Les bases de cet arrangement sont tes sui-
vantes : suppression de toutes les primes direc-
tes et indirectes à partir du 1" septembre 1903;
prélèvement de droits de retorsion sur le sucre
des Etats qui continuent d'accorder des primes
ou qui en accorderont à l'avenir.
Il est possible aussi que l'on adopte une
clause qui établisse des mesures de précaution
contre l'affluonce excessive du sucre étran-
ger dans les Etats de la conférence pendant
les périodes où les prix varieraient d'une façon
anormale.
t~ip<* en 28 Page:
Les Conseils de guerre et les Compa-
gnies de discipline jugés par la
Chambre.
NOUVEAU JOURNAL OFFICIEL CHINOIS
(De noire correspondant particulier)
Shanghaï, 28 février.
L'antique Gazette de Pékin, dont l'existence
compto des milliers d'années, sera destituée de
son rang de journal officiel. Le gouvernement
chinois se propose de fonder un nouvel organe
qui publiera les décrets impériaux, les lois,
ainsi que les rapports des ministres. Le nou-
veau journal officiel donnera aussi une revue
des journaux étrangers.
PAS D'ARGENT, PAS DE MESSE
(De notre correspondanl particulier)
Moscou, 28 février.
Les mœurs cléricales ne varient pas et nos
popes sont, comme vos prêtres, âpres au gain.
Les paysans d'Iliinka (gouvernement de Sara-
tou) sont privés de toute cérémonie religieuse
depuis le nouvel an et les malheureux moujiks
sont au désespoir! Ils se lamentent et vendent
leurs dernières hardes pour payer la messe
que leur refuse le pope, qui ne transige pas
sur la question du salaire qui lui est dû.
Pour avoir payé le prêtre ils n'auront pas de
grain pour les semailles prochaines.
JE7 LE CONSEIL DES MINISTRES v ;
Les ministres se sont réunis dans l'après-
midi à l'Elysée, sous la présidence de M. Lou-
bet.
La séance, très courte, a été consacrée aux
affaires courantes.
Le conseil a décidé de maintenir le général
Duchesne dans la cadre d'&cWritç sans limite
d'âge. J i
£';'"
CHOSES D'ALLEMAGNE
Les agrariens et le gouvernement
Une fin de non recevoir. - L'attitude
des agrariens. - Celle du gouverne-
ment. — Les causes de cette éner-
gique action. — Les sondages en
Autriche et en Russie. — Le
commerce de la Russie et de
l'Allemagne. — La visite
du prince Henri.
(De notre correspondant spécial en Allemagne)
Berlin, 27 février.
Je l'avoue très sincèrement; je m'étais trompé
dans mes prévisions. Il est toujours un peu
téméraire de vouloir jouer au prophète et j'au-
rais dû garder de cet ineffable Conrard le si-
lence classique.
Les exigences agrariennes
Jamais je n'aurais pu supposer, cependant,
(et je n'étais pas le seul) que la fraction agra-
rionne eût été aussi intransigeante. Il est cer-
tain que la publication du projet de tarifs doua-
niers avait soulevé de leur part des cris d'or-
fraie; ils avaient crié à l'assassinat, on égor-
geait l'agriculture, on sacrifiait les agrariens
à La population industrielle et socialiste des
villes; on favorisait les partis extrêmes au pro-
fit do la caste qui avait toujours été le soutien
fidèle du trôno et do l'autel. Quelques bons
esprits (ils devaient être très bons puisque j'en
étais) croyaient que cette colèr9 s'apaiserait au
plutôt qu'elle l'était déjà, la tenant pour feinte
et, ni plus ni moins,pour une tentative de chan-
tage. -
Les agrariens tenaient véritablement à avoir
des tarifs plus élevés que ceux qui leur furent
proposés. Je me serais trompé en cela, paraît-
il. On avait déjà dit du projet gouvernemental
que c'était un compromis entre les différents
intérêts contradictoires. Vous savez que, ce-
pendant, les agrariens on cherchaient un nou-
veau. Je vous dirai tout à l'heure plus ample-
ment que dans mes télégrammes ce que ces
messieurs entendaient par compromis. Tout ce
qu'il importe de savoir pour l'instant, c'est que
le gouvernement l'a repoussé. Voilà le raison-
nement qu'on s'est tenu en haut lieu :
Le compromis, même s'il pouvait être de quelque
utilité à l'Empire, ne pourrait êtro discuté par la
Chambre qui l'aurait établi. Les élections au Rei-
chstag ont lieu en 1903, et Dieu seul sait s'il se
trouverait parmi les nouveaux députés une majo-
rité assez forte pour imposer au pays un régime
économique qui, tout au moins, serait très gros de
conséquences. Les travaux de la commission ne
pourraient être acherés et présentés au Parlement
avant le printemps 1903. Les élections prochaines
se feraient donc sur la question des tarifs.
Les conséquences du projet
Il ost évident que nous n'avons aucune rai-
son pour vouloir de mal à personne ; mais il
est bien certain qu'on ne saurait souhaiter rien
de plus mauvais à l'Allemagne que le triom-
phe des théories agrariennes. Je répète (pour
la dernière fois)— jusqu'à la nouvelle occa-
sion — que l'Allemagne devenue pays d'ex-
portation ne peut prétendre à la prospérité
économique qu'en ayant des débouchés.
Il est très clair que les tarifs agrariens au-
raient pour conséquence immédiate d'amener
dos représailles do la part des pays visés. La
Russie, par exemple, Etat agricole, qui im-
porte vers l'empire des quantités considérables
de céréales, répondrait aux tarifs agrariens
par des tarifs industriels. L'avenir seul pour-
rait nous dire tout ce que l'Allemagne y per-
drait Nous avons le plus grand intérêt à sui-
vre les débats de la commission du Reichstag
avec soin. Si nos voisins commettent la faute
do sacrifier leurs usiniers à leurs junkers,
nous pourrons certainement y gagner quelque
chose — si nous savons vouloir 1
En attendant, M. de Posadowsky a fait sa-
voir aux agrariens la volonté du gouverne-
ment. Ce fut un coup de théâtre. Devant un
auditoire nombreux, en présence d'un grand
nombre de députés, le secrétaire d'Etat a dé-
claré que le gouvernement ne permettrait ja-
mais une élévation quelconque des tarifs des
céréales. Il faudra donc qu'on s'en tienne au
tarif de 5 marks pour le blé. Vous savez, par
mes dépêches, que la fraction agrarienne vou-
lait faire adopter par la Parlement un com-
promis qui eût porté les tarifs à la hauteur
de tarifs prohibitifs.
La tactique des agrariens
Voici en effet qu'elle avait été la tactique de
la fraction. Comme je le disais plus haut, elle
avait poussé de violents cris d'horreur au mo-
ment do la publication du projet gouverne-
mental. Les tarifs que l'on proposait ne pou-
vaient remédieren rien à la situation désespérée
de l'agriculture. Aussitôt on avait mobilisa
toute la phalange des économistes protection-
nistes. Ceux-ci avaient démontré par a + b,
très scientifiquemetitique les tarifs proposés par
le gouvernement devaient être élevés encore de
2 ou 3 marks. Les tarifs pour le blé devaient
par exemple passer de 5 à 7 ou 8 marks. Tout
le reste était à l'avenant.
Dans ces conditions, après avoir consulté la
science, il n'y avait plus qu'à faire aboutir ses
conclusions. On se 'mit donc en devoir de faire
adopter les propositions des grands prêtres de
la science agrarienne. Au fond(et ceci prouve
comme il est difficile de convaincre quelqu'un),
malgré les protestations actuelles de lafraction
qui m'ont arraché tout à l'heure, au commen-
cement de cet article, l'aveu toujours pénible
que je m'étais fourvoyé — il reste encore au
fond de moi-même un soupçon envers les jun-
kers; j'en suis encore à me demander si, réel-
lement, ils ont jamais songé sérieusement à la
possibilité d'imposer au pays les tarifs protec-
teurs que leurs hommes de science rêvaient.
Ne se trouverait-on pas plutôt en face d'une
manœuvre qui aurait eu pour effet de faire voir
qu'on ruinait l'agriculture en ne lui donnant
que les tarifs gouverne mon ta tix; que cependant,
par patriotisme et par esprit de conciliation,on
consentait quelques concessions, que, par ex-
emple, au lieu de7 ou 8 marks comme il serait
désirable qu'il fût établi et de 5 marks comme
on le proposait en haut lieu, on secontenterait
do 6 ou 6 marks 50? En toute conscience l'at-
titude des agrariens n'a-t-elle pas été une ma-
nœuvre? On affirmeque non, à Berlin. Je m'in-
cline devant l'opinion générale, tout en con-
servant un doute dans l'esprit.
En tout cas, on peut me concéder que les
junkers ont semblé procéder comme ces com-
mis-voyageurs peu scrupuleux qui voulant
von à re une pi. èpce eu qeruptileux qui voulant
vendre une pièce de toile 10 francs. la font
20 francs à leur victime et qui, aux cris do
l'écorché, la laissent ensuite à 15 francs, en le-
vant aux cieux un regard attristé.
La position des agrariens
En tout cas, personne ne saurait/iier que la
position des agrariens est singulièrement déli-
cate. Après avoir crié qu'on achevait d'assas-
siner l'agriculture en lui imposant les tarifs
officiels, vont-ils accepter les propositions des
gouvernements confédérés ? Les journaux libé-
raux espèrent les amener à n'en rien faire en
essayant de leur démontrer qu'ils seraient gro-
tesques. Si véritablement, comme je le crois
encore un peu, les agrariens n'ont voulu fairs
qu'una tentative do chantage en faisant pro-
clamer par « leurs » savants (car les partis en
Allemagne ont « leurs » savants comme ils ont
« leurs » garçons do cercle) que toute autre
conclusion était impossible. Si donc ils n'ont
voulu faire qu'une tentative de chantage, ils
bataiiieroat qu bonne lactique parlementaire,
pour «j/regarder l'honneur du parti, maïs ro-
culenfar-tfet4îs -oîSeiewT^efriferfrles-
quels ils se retrancheront. Nous verrons bioa
si véritablement je me suis trompé.
Las causes de l'attitude gouverne-
mentale
Les causes de l'attitude gouvernementale
sont faciles à deviner, bien que M. de Posa-
dowsky ne les ait pas clairement indiquées.
Il est bien évident que tout traité de commerce
avec les pays agrariens était impossible au cas
où le Parlement eût accepté les tarifs des
junkers.
On a même dit (ce sont des gens bien infor-
més qui me l'ont affirmé) qu'on avait lâlé le
terrain en Russie et en Autriche et qu'après ces
préliminaires le gouvernement allemand ne
pouvait plus douter des intentions et des fer-
mes résolutions de ces deux empires. Tout en
étant prêts à conserver avec l'Allemagne des
relations de bon voisinage on était résolu à dé-
fendre énergiquement les intérêts nationaux.
Il paraît qu'on l'aurait non seulement fait en-
tendre mais dit formellement.
Quelques chiffres feront mieux comprendre
l'importance pour la Russie de la question de3
tarifs allemands. Je les emprunte à l'excellente
étude du docteur Paul Arnodtde Berlin, parue
dans les Contributions à la politique commer-
ciale de l'Allemagne chez Duncker et Humblot,
à Leipzig. Pour ne pas fatiguer la mémoire,
je diviserai la période de 11 ans qui va do l'an-
née 1888 à 1899 en 2 parties, l'une allant de
1888 à 1892, l'autre de 1895 à 1899. Cette divi-
sion n'est pas arbitraire puisque le traité de
commerce avec la Russie fut volé par le
Reichstag le 16 mai 1894. La première période
est do^r ik- Ma, a.,z f, le traite dscori*-
merce et la 2e est la période où fonctionna le
traité. Voici le tableau que nous fournit la
statistique.
Importation russe en Allemagne
(Moyenne annuelle en millions de marks.)
1883-1892 189M899 Différence
Blé. 50,5 88,1 + 37,6
Seigle. 68,2 61.6 - 6,6
Avoine. 14,6 27,5 + 12,9
Orco. 20,2 50.3 4- 21,1
Pour nous en tenir exclusivement, avec M.
Posadowsky, à ce qui concerne uniquement
les céréales, nous voyons que sauf la seigle
qui fléchit de 6,6 millions de marks, toutes les
autres ont été singulièrement favorisées par
la signature du traité de commerce du 16 mai
1894. Il est impossible que la Russie ne pro-
teste avec la dernière énergie contre des tarifs
prohibitifs sur les céréales.
L'Allemagne d'ailleurs a un intérêt énorme
à ne pas rompre las relations avec la Russie.
L'industrie allemande a largement tiré profit
des traités de commerce, Voici quelques chiffres
qui en disent plus long que tous les commen-
taires.
Importation allemande en Russie
(en millions de marks, moyenne annuelle)
1888-1892 1895-1899 Différence
Fers massifs.. 7,4 16,1 + 8,7
Fers légers. 1,5 3,8 + 2,3
Locomotives.. 0,2 5 + 4,8
Aut. machines 7,0 30 + 22,4
Ce dernier chiffre surtout nous montre l'es-
sor qu'a pris l'importation allemande. Les
perturbations apportées par une rupture com-
merciale entra les deux pays seraient incalcu-
lables.
L'Amérique
D'ailleurs. il était peut-être bon au moment
do la visito du prince Henri de rassurer égaie-
ment les importateurs américains qui eux
aussi sont de grands fournisseurs de céréales
pour l'Allemagne. Ceci, je crois, n'a pas en-
core été remarqué et pourtant la date choisie
par M. de Posadowsky pour faire sa déclara-
tion vous impose cette pensée.
Nous verrons, par la suite, si le voyage du
frère de l'empereur aura été pour quelque
chose dans la fin de non recevoir que les agra-
riens ont entendue l'autre jour. — René Wal-
bourg.
Voir à la 3° page
les DERNIÈRES DÉPÊCHÉS
CONTRE LES POLONAIS
Un système de blockhaus
(De notre correspondant particulier)
Berlin, 28 février.
Le gouvernement prussien a imaginé un
système de blockhaus pour combattre le mou-
vement polonais. Il fait construire des Maisons
du Peuple allemandes dans toutes les villes de la
province de Posen.Ces maisons, dont plusieurs
fonctionnent déjà, serviront de point de rallie-
ment aux Allemands.On y organisera des réu-
nions et des conférences, auxquelles les Polo-
nais se garderont bien d'assister.
-iQn
UN CONSPIRATEUR A L'HOPITAL
(De notre correspondant particulier)
New-York, 28 février.
Le célèbre conspiraLltr irlandais O'Donovan
Rossa est gravement malade à l'hôpital de Co-
lorado Springe. Les médecins désespèrent de
pouvoir le sauver.
Le nom d'O'Donovan Rossa a été souvent
prononcé, il y a quelques années, à propos
d'une affaire mystérieuse. Des Fénians avaient
exécuté un des leurs qu'ils accusaient de trahi-
son et dont on trouvait un jour le cadavre
dans une malle. On accusait alors O'Donovan
Rossa d'avoir été l'instigateur de cet acte de
vengeance. Mais l'accusation n'était pas soute-
nablo et personne n'y ajouta foi ; à la même
époquo d'ailleurs un policier anglais, le fameux
major Caron, faisait partie du Comité des
Fénians et y jouait le rôle d'agent provocateur.
..i..- -■ ■ ■■ —m
La gsaàss d'un paudo-nttantat
(De noire correspondant particulier)
Belgrade, 28 février.
Le bruit d'un attentat contre le roi Alexandre
a pris naissance à la suiio d'un incident péni-
blo qui s'est produit lors de la dernière au-
dience publique au Konak (palais-royal). Un
officier, mis en disponibilité, présentait une
supplique au roi, mais en même temps il de-
mandait d'un ton peu respectueux l'arriéré do
sa solde. Il ajoutait à haute voix « que c'était
une honte qu'en Serbie les soldats en fussent
réduits à souffrir de la faim tandis que la roi
et ses ministres vivaient dans le luxe ».
Le roi fit saisir foncier par ses gardes. De-
puis cet incident il n'a pas donné d'audience ot
n'a pas quitté sos appartements.
- — -— ^*1 ■■IW'I ■■ >" ■■1 Il a mmtf
UN FORT CHABROL A BRE ST
Saisis! — Siège do la rno-sôn. - Barri-
cades.
Brest, 28 février.
L'administration dos contributions a dû faire
le siège d'une maison, place Koruson, à Brest,
pour procéder à la saisie des meubles de deux
cultivateurs, les frères Rolland, qui refusaient
de payer les contributions qu'ils doivent au
Conquet, où ils habitaient précédemment.
&Quand l'agent du fisc; frappa à leur porte, les
frères Rolland lui «'éloigner s'il ne
voulait pa. êtnJUé. Lagotu aJJfir chercher
M. l^aronfrrCTmmît&àîre ^pS&lce. Mtrlgrê se!'
sommations, les frères Rolland refusèrent d'ou-
vrir.
Pondant qu'un serrurier tentait de forcer la
porte, ils clouaient des pièces de bois par der-
rière pour la maintenir.
L'agent du fisc a pu saisir les meubles d'une
chambre, pendant que les deux frères, barrica-
dés dans l'autre chambre, menaçaient le com-
missaire et l'agent du fisc de leurs fusils.
Après le départ des autorités, les frères Rol-
land se sont do nouveau barricadés chez eux,
déclarant qu'ils s'opposeraient à l'enlèvement
dos meubles.
M. WALDECK-ROUSSEAU
VICTIME D'UN ACCIDENT
Toujours les tramways. — La voiture
du président du conseil tamponnée
— M. Waldeck-Rousseau blessé.
M. Waldeck-Rousseau, président du conseil
des ministres, a été, hier soir, victime d'un ac-
cident de tramway qui, il faut l'espérer, n'aura
pas de suites graves.
Vers 10 heures du soir, après avoir présidé,
au restaurant Bonvallet, le banquet de l'Asso-
ciation de la Presse suburbaine, dont on trou-
vera le compte rendu d'autre part, M. Wal-
deck-Rousseau regagnait la place Beauveau, et
sa voiture s'était engagée dans la rue Réau-
mur.
A l'angle de la rue do Palestro, près du bou-
levard Sébastopol, le tramway 65 de la Com-
pagnie ~aj~~-~~sjea~xena~~ 4t .1'Opérq..
arrivait a taraw wepsèrifr cochaf w eut pas
le temps de sortir do la voie et eJ" voiture,
violemment heurtée, fut entièrement brisée.
M. Waldeck-Rousseau fut atteint par des
éclats de vitre et des débris de sa voiture, mais
il put néamoins se dégager, et sauta dans un
fiacre qui le reconduisit au ministère do l'inté-
rieur.
Un médecin mandé aussitôt vint donner des
soins au président du conseil dont les blessures
paraissent peu graves. Le médecin, cependant,
ne peut encore se prononcer d'une façon défi-
nitive.
Le cocher de la voiture, qui avait été pro-
jeté sur la chaussée, a été peu grièvement
blessé ; il a été cependant conduit à l'hôpital.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITION)
DANS LE XIX ARRONDISSEMENT
La candidature Charles Bos
Avant-hier soir jeudi, importante réunion,
tenue salle Dagorno, rue d'Allemagne et à la-
quelle assistaient exactement 325 électeurs de
la 2' circonscription du 19' arrondissement.
Le citoyen Lavier, présidait, assisté du ci-
toyen Merle, secrétaire.
Après uno chaude allocution du président,
qui a parlé du rôle qu'a joué notre ami Charles
Bos dans cette législature, de son dévouement
au parti républicain et des nombreux services
qu'il a rendus à tous ceux de ses électeurs qui
ont eu affaire à lui,—cette allocution a été très
applaudie - le député du 19' arrondissement,
sur la demande de l'auditoire, a. dans un dis-
cours qui a duré trois quarts d'heure, déve-
loppé les réformes et les actes accomplis par
les républicains depuis quatre ans.
A chaque instant, le citoyen Charles Bos a
été interrompu par des applaudissements. Une
véritable ovation lui a été faite lorsqu'il a eu
terminé son discours.
Personne n'ayant demandé la parole, l'ordre
du jour suivant a été mis aux voix et adopté à
l'unanimité dos 325 électeurs présents:
Ordre du jour,
Les électeurs do la 2r circonscription du 19' arron-
dissement,
Après avoir entendu le citoyen Charles Bos ex-
poser son programme franchement républicain so-
cialiste,
Considérant qu'il importe devant l'assaut des
réactions coalisées de grouper toutes les forces ré-
publicaines,
Considérant que nul mieux que le citoyen Char-
les Bos n'est qualifié dans notre circonscription
pour continuer et mener à bien l'œuvre de dé-
fense et d'ac.tion républicaines pour laquelle il a
toujours combattu,
S'engagent à le soutenir do toutes leurs forces el
à faire triompher sa candidaturo aux prochaines
élections législatives.
Alfred BRARD, conseiller municipal, HoussEEu,
BUIRETTE, GUÉRIN, SAINT-ELLIER, JEANNEL, ALAzart,
GAUTIER.
op
UN BALLON EXPLORATEUR
(De noire correspondant particulier)
Londres, 28 février.
Un comité s'est constitué pour organiser une
expédition en ballon à travers les contrées jus-
qu'ici non explorées do l'Arabie. Il est ques-
tion de prendre des instantanés photographi-
ques des pays traversés.
»
DANS L'AFRIQUE ITALIENNE
Création d'un service d'automobiles
(De notre correspondant particulier,
Rome, 28 février.
Le gouvernement à fait installer entre Mai-
Atal etSabarguna,dans la colonie érythréenne,
un service régulier d'automobiles, comportant
un départ toutes les 24 heures. On se sert éga-
lement de l'automobile pour le transport du
courrier postal.
LES CRÉDITS SUPPLÉMENTAIRES
Le gouvernement vient de saisir le Parle-
ment d'un nouveau cahier de crédits supplé-
mentaires qui,déduction faite des annulations,
s'élève à 7.207.425 francs.
LES CONGREGATIONS
Avis défavorables
Niort, 28 février.
Le conseil municipal de François, par un
ordre du jour longuement motivé, a donné à
l'unanimité un avis défavorable à la demande
en autorisation des sœurs du Saint et huma-
culé Cœur-de-Marie.
Quimper, 28 février.
Le conseil municipal était appelé à donner
son avis sur la demande formulée par les prê-
tres do l'Immaculée-Conception de Saint-Main
qui, au nombre do douzo, dirigent lo collège
Saint-Yves.
M. Porquior, maire el sénateur, dit que per-
sonnellement il donnera un avis favorable,
parco qu'il est partisan de la liberté de l'ensei-
gnement.
Par 10 voix contre fi et abstentions, le con-
seil reiuse d'émettre un avis.
Les poursuites judiciaires
Moulins, 28 février.
Un ancien jésuite, l'abbé Villetranctie,a com-
paru devant lo juge d'instruclion, pour avoir,
le ltr novembre dernier, fait une prédication à
l'église Saint-Pierre, dans le diocèse de Mou-
lins, qui n'est pas son diocèse d'origine.
Dinan. 28 févrior.
Le tribunal a nommé un séquestre pour les
biens des salésiobs de Mordrem. aui se sont
dispersés. j
U SEKHHtE
VICTOR HUGO
Hier et demain. — Place des Vosges
Au Trocadéro. — Hommage à Vic-
tor Hugo. — L'attitude des con-
gréganistes. — La haine des clé-
ricaux. — En France et à l'é-
tranger.
Les délégués tchèques, accompagnés par les
membres du bureau du Conseil municipal, ont
consacré l'après-midi d'hier à visiter Paris.
Après s'être rendus au cimetière Montmar-
tre, où ils ont déposé une couronne sur la
tombo do Vonceslas de Brozik, les Sokols ont
été conduits, vers 10 h. 112, au Petit-Palais,
dont MM. Bouvard, Brown et Georges Cain
leur ont fait les honneurs.
De là, le cortège s'est rendu, en passant par
le champ de courses do Longchamps au Palma-
rium du Jardin d'Acclimatation où ils ont
déjeuné.
A ce déjeuner, présidé par M. Dausset, assis-
laienlles membres des conseil? général et mu-
nicipal, ainsi quo les hauts fonctionnaires de
la préfecture do la Seine et de la préfecture do
police.
Des allocutions ont été prononcées par M.
Dausset el par M. Veber, président du conseil
général, par M. Sth, maire de Prague, le doc-
leur Gros el M. Senkaw.
M. Dausset a exprimé les sentiments de
grande sympathie do la population parisienne
i'O;.::' !s Dihêr;: ;** ACct-er a porté un toast à
la Bohême et à toutes les nations qui ont
une liberté à conquérir. M. Srb a remercié la
municipalité parisienne de son accueil et a af-
firmé les liens d'amitié qui unissent la Bohème
à la France.
MM. Gros et Scnkov se sont fait les inter-
prêles des sentiments de la Bohême et de son
culte pour la mémoire de Victor Hugo.
Après le déjeuner, les Sokols ont pris le mé-
tropolitain, pour se rendre à la Râpée où ils
ont visité les chantiers des nouvelles lignes en
construction.
Les Sokols quitteront Pari? après-demain
soir.
La fête de la place des Vosges
C'est demain qu'aura lie u la fêle populaire
de la place des Vosges, à 5 heures.
M. Paul Meurice remettra à la Ville de Paris
la maison jadis habitée par Victor Hugo et des-
tinée à être aménagée en musée.
Les décorateurs de la Ville ont installé les
planchers de la tribune officielle et de celle des
choristes et des musiques militaires.
La maison qu'habitait le poète a été décorée
avec des écussons au chiffre de la République
et des trophées de drapeaux.
On sait que cette maison est actuellement
occupée par une école de garçons.
C'est de là que partiront les 960 enfants, pe<
tits garçons et petites filles, qui iront déposer
au pied du buste de Victor Hugo des palmes et
des fleurs.
Il est probablo qu'ils en partiront vers -cinrr
heures et demie du soir, de façon que des jeta
puissants de lumière électrique soient projetés
sur le défilé.
L'ancien appartement de Victor Hugo, qui
est situé au deuxième étage, n'a reçu intérieu-
rement aucune décoration spéciale.
Voici le programme de la fêle. à laquelle
prendront part les musiques de la garde ré-
publicaine, du 1" régiment du génie, des écoles
d'artillerie de Vincennes et do Versailles, du
103e régiment d'infanterie et un orchestre do
cent instruments à cordes, placés sous la direc-
tion de M. Parés, chef de la musique de la
garde.
L'orphéon mnnicipal sera dirigé par M. Cha-
puis; l'orchestre et le Chant de l'Apothéose pas
M. Charpentier.
PREMIÈRE PARTIE
t. Cortège de la municipalité sa rendant de le
plage des Vosges à l'estrade du square. Marseil-
laise, 6 orchestres, chœurs, ensemble.
2. Marche héroïque, orchestre et chœurs, Th.
Dubois.
3. Discours.
4. Patria (Victor Hugo), chœurs, Beethoven.
5. Hymne triomphal (Victor Hugo) orchestre et
chœurs,Ch. Lenepveu.-Ilommage des enfants à
Victor Hugo. — DtSHlé, délégation dos écoles de la
Ville.
6. Chanson d'ancêtre (Victor Hugo) M. Noté, do
l'Opéra, orchestre et chœurs, Saint-Saëns.
7. Hymne des Enfants à Victor Hugo (MauriM
Bouchor), chœurs, Beethoven.
DEUXIÈME PARTIE
8. Apothéose de Victor Hugo : Marche du Cou-
ronnement, la Muse de Paris. Chant d'apothéose
(Saint-Georges do Bouheiier), Gustave Charpen-
tier. Appel de trompettes, orchestre et chœurs.
Projections lumineuses sur les maisons de la place.
Illuminations des inscriptions et portiques. Appa-
rition de la Muse de Victor Hugo sur la mai.
son.
9. Chant dit Départ, orchestre et chœurs.
Le soir illumination de la place.
Lefestival des Universités populaires
Voici le programme complet du festival or.
ganisé pour demain, au Trocadéro, en l'hon-
neur de Victor Hugo, par les Universités po-
pulaires de Paris et de la banlieue, sous la pré-
sidence do M. Anatole France :
1. Allocution de M. Anatolo France.
2. Allocution do M Gabriel Scaillos.
PREMIÈRE PARTIE
le JJanteau. impérial, M Félix-Edma Noin;
Souvenir de la Nuit du 4, Mme Nelly Roussel.
de l'U. P. Diderot.
Puisque le juste est dans l'abîme., M. Vargas,
de l'Odéon.
Stella, Mme Marie Marcilly, de l'Odéon.
Joyeuse Vie, fragment, M. Dessonnes, de la Co-
médie-Française.
Chose vue un jour de printemps, Mlle Vellini,
de l'Odéon.
lWvene. musique de Camille Saint-Saëns, Mme
Paul-Diey.
Melancholia, M. Vargas, de l'Odéon.
Les Forgerons, Saison des Semailles, le soir,
Mm Muie- l\1arcilly, de l'Odéon.
Air des Semailles, do AJessldrlr, paroles d'Emilt
Zola, musique d'Alfred Bruneau, Mme Hélèue
Kahn.
DEUXIÈME PARTIE
Mlle Vellini, La oiclltrico. La lune, : M. Vargas,
Sur une barricade ; Mlle Piérut (du l'Odéon), Nous
allions au verger, La coccineile : Mllo Hélène Kahu.
Sérénade de Ruy Mas, musique de Léo Delibes ;
Al. Dessonnes (de ICI Comédie-Française), Oh ! qui
que vous soyez ; Mme Paul-Diey (soprano), M. L.
Fleury (llûte), Viens une flûte invisible, musiqua
do Camille Saint-Saêns ; Mme Marie Marcilly,
Booz endormi Mllo Julie Cahun, Adieux do l'hô-
tesse arabe, musique de Georges Bizet : M. F. Gé-
mier, directeur de la Renaissance. Te rappelles-tu.
Allie [liùrat (de l'Odéon), Le doigt de la femme,
Mllo Julie Cahun, L'cnllwemont, musique de Ca
miilo Saint-Saëns ; M. F. Gémier, Lo vrai dans 16
via , M Bai let (de l'Opéra), Le pas d'armes du roi
Jean, musique do Camille Salr: Saiins ; Mlle
Jeanne Dd (lj r l de la Coniéuie Française), Ploi.
ciel ; Mme iïegiott jdû l'Opéra), Les enfants, mu-
siquo de Xavier Leroux, La cloche, musique de
Camille Saint-Saëns.
Le piano, gracieuseraonl offert par la mai-
son Eranl. sera tenu par MM. Duquasne et
Paul-Diey.
La présentation des poèmes sera faite pas
M. Emile Ilinzelin.
A la mairie du 1 Ot arrondissement
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