Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-02-23
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 février 1902 23 février 1902
Description : 1902/02/23 (N11671). 1902/02/23 (N11671).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
CI NO CENTIMES lé Numéro: PARIS ft DÉPARTEMENTS Ce Nutnëo, GKsNTQ CENTIMES
foNDATEUR lUGUSTE VACQUERIE
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ABONNEMENTS -'
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f>aris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr-
2 - 6— il — 20 -
PostaIs. 3 — 9 - t6 - 32-
JEUR EN Chef : CHARLES BOS
J ANNONCES
1 MM. h. LAGRANGE, CERF & CM
6, Place de la Bourse, 6
et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION s 431, rue Montmartre, 1.31
De 4 à 8 - heures - dtt - soir et de 10 heures du soir à 4 heure dtitnatin
No il671. - Dbnanohe 23 Février 1902
4 VENTOSE AN 110
ADMINISTRATION: 131, rue Montmartre, 181
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
Une œuvre d'éducation
democra ti que
Le vingt-cinquième anniversaire du
t( Cercle populaire d'instruction et d'ini-
tiative de Choisy-le-Roi », fondé dans
cette ville en février 1877, sera célébré
demain dimanche, à Choisy-le-Roi,
salle Goix, avenue Pompadour, par une
matinée littéraire et artistique, que
présidera M. Rondu, maire de Choisy.
Le président du Cercle, notre éminent
confrère scientifique, M. Zaborowski,
dont les remarquables études anthropo-
logiques sont bien connues, retracera,
en un bref historique, la vie du Cercle
pendant le quart de siècle qui s'est
écoulé déjà depuis sa fondation, expo-
sera sa situation actuelle et tracera ses
plans d'avenir. Un ancien vice-prési-
dent du Cercle fera une conférence sur
« l'instruction dans la démocratie P.
Puis quelques-uns de ces aimables et
généreux artistes, dont on ne sollicite
jamais en vain le concours quand il
s'agit d'une œuvre d'enseignement et de
solidarité, voudront bien se faire en-
tendre.
M. Rameau, dont l' « Anthologie par-
lée » à la mairie de IVe arrondissement
continue de remporter un succès si
grand et si mérité,et sa gracieuse cama-
rade de l'Odéon, la toute belle Mlle
Odette de Fehl, diront des vers de Victor
Hugo; Mme de Banville, des Concerts
Colonne, et M. Obrecht chanteront des
mélodies du maître regretté, Louis La-
combe, qui fut autrefois membre d'hon-
neur du Cercle de Choisy ; M. Cormetti
et M. Ferval, du théâtre de Convent-
Garden, de Londres, feront aussi en-
tendre leur belle voix. L'Harmonie de
Choisy-le-Roi, sous la direction de M.
Meyer, prêtera également son concours
apprécié. Cette matinée sera gratuite.
.*.
Si j'annonce avec tant d'ampleur cette
solennité républicaine, c'est — on le
pense bien — que la chose en vaut la
peine ; c'est que la pensée créatrice du
Cercle populaire d'instruction et d'ini-
tiative de Choisy-le-Roi mérite d'être
honorée.
1877, on se le rappelle. c'est l'époque
delà grande lutte entre l'idée républi-
caine et le cléricalisme. En février, à
vrai dire, Jules Simon était encore pré-
sident du conseil ; mais-combien était
précaire la situation de ce ministère con-
tre lequel conspiraient ouvertement les
conseillers du maréchal deMac-Mahon.
Trois mois plus tard le coup d'Etat du
16 mai allait s'accomplir et le gouver-
nement des Broglie et des Fourtou al-
lait essayer de faire « marcher la Fran-
ce », de la faire marcher à reculons vers
'la réaction cléricale. Quelles difficultés,
quelles résistances inertes, quels mau-
vais vouloirs haineux rencontrait alors
l'oeuvre d'instruction populaire ! C'était
le temps où Gambetta lançait, du haut
de la tribune, la fameuse parole demeu-
rée si exactement vraie: - Le clérica-
lisme, voilà l'ennemi !
i Depuis cette époque qui nous semble
déjà si lointaine, l'instruction de la dé-
mocratie, favorisée hautement par les
lois scolaires qui sont l'honneur de la
République, a pris, grâce surtout à l'ini-
tiative des citoyens, un magnifique
essor.
Partout a été comprise la nécessité
de ne pas laisser sans culture le cerveau
du travailleur ; car, pour que la valeur
acquise à l'école ne soit point perdue,
il faut absolument que l'homme conti-
nue de s'instruire, d'apprendre, de pen-
ser.
Aussi les institutions qui composent
ce qu'on peut appeler lcouivre post-seo-
laire : cours d'adolescents et d'adulte?,
associations d'anciens élèves, lectures
nublici ues, conf érences gratuites, univer-
sités populaires, toutes ces créations ins-
pirées parlamêmepensée et convergeant
vers le même but, se sont tellement mul-
tipliées dans ces dernières années qu'on
peut dire qu'elles couvrent aujourd'hui
tout le territoire de la République d'un
immense rayonnement.
En 1901 — j'emprunte ces chiffres à
l'excellente brochure de propagande
récemment publiée par MM. Delpech
et Lamy : « la Franco sous la troisième
République » — 56.000 instituteurs et
institutrices se sont faits, dans leur dé-
vouement à la cause do l'instruction
populaire, les maîtres des écoles du
soir ; plus de 40.000 cours d'adultes ont
été professés à 850.000 étudiants popu-
laires; plus de 125,000 conférences ont
été faites devant près de trois millions
d'auditeurs ; les Associations d'anciens
élèves — il en existait 54 en 1895 —
se sont élevées au nombre do 5,344.
Jamais, à aucune époque, l'instruc-
tion n'a été si largement,si profusément
répandue en France ; les sources du sa-
voir coulent, prodigues, torrentielles ;
à chaque instant du sol il en jaillit de
nouvelles ; et qui le veut peut venir y
boire à longs traits la vie.
Eh bien 1 dans cette œuvre si grande,
si nécessaire, dé l'instruction après
l'école, de l'instruction non plus seule-
ment des enfants, mais des hommes, le
Cercle populaire d'instruction et d'ini-
&Lajiye de Choisy-le-Roi peut être consi-
déré à juste titre comme le Précurseur.
Ce beau titre de Précurseur, il a le droit
de le revendiquer.
Il a été le premier ; lui qui a inscrit
dans son programme ce grand mot :
initiative; il a été, prêchant d'exemple,
l'initiateur, il a marché en tête ; il a
ouvert la voie glorieuse que tant d'au-
tres ont parcourue derrière lui; et
quand, on a regardé avec l'admi-
ration qui leur est due toutes les œu-
vres d'éducation et de solidarité que je
viens d'énumérer,il apparaît comme un
puissant ancêtre entouré de sa généra-
tion nombreuse et forte.
***
Il a connu des jours de prospérité,
puis des périodes difficiles ; il a subi
bien des vicissitudes ; son existence
même a pu, à de certains moments, pa-
raître compromise ; il a survécu à bien
des hommes et à bien des choses ; grâce
à l'énergie, au dévouement fidèle de
quelques hommes de cœur, il a pu sor-
tir des mauvais pas et doubler victorieu-
sement le cap de la vingt-cinquième
année ; toute une jeunesse avide d'agir
s'est groupée autour de la pensée créa-
trice vieille d'un quart de siècle ; la fête
de demain que j'ai le grand plaisir d'an-
noncer est non seulement pour affirmer
la vitalité du Cercle populaire d'ins-
truction et d'initiative de Choisy-le-Roi,
mais encore pour annoncer que, voulant
étendre sa sphère - d'action, plein - de
confiance en lui, pénétre de la mission
qu'il veut remplir, il s'oriente vers des
destinées nouvelles.
C'était notre devoir de républicains,
n'est-ce pas ? de féliciter les républi-
cains de Choisy-le-Roi de n'avoir pas
voulu laisser s'éteindre le foyer de lu-
mière et de vie qui fut allumé dans leur
ville il y a vingt-cinq ans.
Lucien Victor-Meunier.
——————————— ——————————.
LA CRISE ITALIENNE
Il s'est produit hier, à la
Chambre italienne, un incident
qui s'est terminé par la démis-
sion du cabinet, et qui paraî-
trait assez confus si l'on n'en
accompagnait le récit de quel-
ques explications.
L'extrême - gauche avait résolu de voter
par bulletins blancs dans l'élection du bu-
reau de la Chambre. M. Villa, président
actuel qui, depuis le départ de M. Za-
nardelli, parait être à peu près le seul per-
sonnage qualifié pour diriger les débats de
la Chambre, et qui est ministériel, bien
qu'assez modéré personnellement; M. Villa,
disons-nous, pouvait s'attendre à monter
au fauteuil, malgré l'abstention de l'extrême
gauche et malgré les vingt-cinq voix socia-
listes qui devaient se compter sur le nom
de M. Costa.
En réalité, le chiffre des abstentions a
dépassé cent vingt, et ce chiffre s'ajoutant
aux opposants qui votaient pour M. Costa,
M. Villa s'est trouvé ne point atteindre le
quorum.
L'émotion a été très forte parce qu'on a
compris aussitôt que le ministère était at-
teint. En effet, des députés du centre
avaient profité de la résolution prise par
l'extrême gauche pour s'y associer, faire de
la sorte échec à M. Villa et par suite au
cabinet.
La raison d'agir du centre, dans la cir-
constaace actuelle, tient au mécontente-
ment que Hti euuse le projet de loi sur le
divorce. projet que le ministère Zanardelli
s'apprêtait à soutenir, et que le discours
du trône avait annoncé.
Le ministère Zanardelli, à la suite du
vote, a donné sa démission. Il parait assez
probable que l'on va transiger, et que, ré-
flexion faite, un nouveau tour de scrutin
donnera à M. Villa une majorité suffisante;
après quoi M. Zanardelli retirera, sans
doute, sa démission.
C'est du moins ce que l'on croit, dans les
cercles politiques parlementaires deRome.
Nous serons fixés là-dessus, sans doute,
aujourd'hui. — Ch. B.
———————————— Cil -———————————.
L'UNION RÉPUBLICAINE
Discours de M. Lourties. — Réponse
au centre gauche
En prenant possession du fauteuil présiden-
tiel du groupe de l'Union républicaine du
Sénat, M. Lourties a prononcé un très inté-
ressant discours dans lequel il a fait appel à
l'union de tous les républicains.
Pour conserver à notre groupe son importance
politique, a dit l'orateur, il nous suffira cle nous
inspirer do l'exemple des hommes d'Etat qui ont
été l'honneur de notre groupe, depuis Gambetta,
son fondateur à l'Assemblée nationale, jusqu'à son
fidèle lieutenant, M. Waldack-Rousseau, qui pré-
side avec tant d'éclat, depuis bientôt trois ans, le
cabinet actuel. Nous saurons rester fidèles, comme
ceux qui nous ont précédés dans la carrière, à la
formule politique qui a fait notre force dans le
passé et notre sauvegarde dans l'avenir ; elle se
résume en deux mots : la défense de la République
par l'union de tous les républicains, l'union des
républicains pour l'action réformatrice et le pro-
grès démocratique.
Le groupe s'est ensuite occupé de la com-
munication que lui a faite M. Milliard, prési-
dent de la gauche républicaine, relativement
aux réunions éventuelles des autres groupes.
Comme la gauche démocratique l'union ré-
publicaine a décidé, à l'unanimité, de rompre
toutes relations avec le centre gauche.
■■g»■ .i. i.
L'ENCEINTE DE PARIS
Le ministère de la guerre a présenté à la
Chambre un projet de loi sur le déclassement
des fronts Ouest et Nord do l'enceinte do Pa-
ris.
Cette opération, d'après le projet, donne lieu
à trois sortes do dépenses : 17 millions pour
les travaux de fortifications, 6 millions pour
le déplacement des casernes et 8 millions pour
les travaux de nivellement et do voirie.
Ces dépenses seront couvertes par les som-
mes venant de la vente des terrains déclassés,
Le projet accorde certaines indemnités fiscales
aux acquéreurs de terrains. Les terrains en ef-
fet seront exempts de la contribution foncière
et des taxes municipales établies sur la pro-
priété non bâtie; de plus les constructions éle-
vées seront oxetnpiées des arômes impôtl. ;- 1-1
EN ESPAGNE -
EN PLEINE INSURRECTION
Les troubles s'étendent. — Fuite des
Espagnols. — Plus de vivres. —
Les journaux français font pri-
me. — Les jésuites à la Di-
don. — La loi martiale.
Perpignan, 21 février.
On mande de Barcelone à la date du 20 fé-
vrier :
Cette après-midi, les grévistes ont conti-
nué à saccager les boulangeries et les mar-
chés.
Au cours des dernières bagarres, il y a eu
plus de 40 tués, et le nombre des blessés,
d'après les déclarations de la Croix-Rouge, est
incalculable.
On dit que les grévistes reçoivent de Londres
de grosses sommes d'argent.
Les denrées de première nécessité commen-
cent à manquer.
Les grévistes ont tenté de mettre en liberté
leurs camarades prisonniers. Ils ont fait le
siège de la prison. Les troupes ont repoussé
l'assaut. Il y a eu do nombreux morts et bles-
sés.
Dans les villes voisines, le conflit s'étend et
augmente de gravité.
Par suite de l'absence des journaux locaux,
les journaux français sont excessivement re-
cherchés ot on les paye un prix fort élevé.
On fuit
L'exode des familles riches de Barcelone et
de Saragosse vers la France continue. Les fu-
gitifs ont dû, pour la plupart, prendre les plus
grandes précautions pour n'être pas reconnus.
Certains ont dû aller à pied, et déguisés, pren-
dre - le train dans les environs -- de Barcelone.
Quelques-uns n ont rien pu emporter, pas
même des effets d'habillement. La plupart se
dirigent vers Perpignan où ils attendront la fin
de l'insurrection.
Tous les voyageurs sont unanimes à déclarer
que la révolution est maîtresse de Barcelone,
que les collisions sanglantes sont jncessante, et
que le nombre des morts et des blessés est
élevé.
M. Isaac Bula, rédacteur du journal répu-
blicain El Païs, un des chefs des socialistes
espagnols, s'est réfugié à Cerbère dans la
crainte d'être arrêté.
Valence, 21 février.
Au cours de l'émeute qui s'est produite hier,
il y a eu 3 blessés et lfk arrestations.
A Séville le bruit court que plusieurs agents
libertaires italiens seraient arrivés pour faire
de la propagande. Los autorités prennent do
sérieuses précautions.
Les jésuites tuent
Saragosse, 21 février.
Les jésuites ont fait feu contre quelques
hommes qui tentèrent d'assaillir le collège.
Ils déclarent que ces manifestants étaient des
voleurs.
La proclamation, hier soir, de la loi martiale
n'a pas empêché les grévistes de tenter d'ar-
rêter les tramways.
Hendaye, 21 février.
Des voyageurs venant de Saragosse disent
qu'une vive alarme règne dans cette ville, où
l'état do siège a été proclamé. Presque tous les
ouvriers ont adhéré à la grève générale, par
solidarité avec leurs camarades de Catalogne.
Le colonel Planter, chef d'étàt-major du
corps d'armée, a pris possession de l'adminis-
tration civile de la province de Saragosse.
Des correspondances particulières do Bilbao
disent qu'une grande agitation règne parmi
les mineurs du Somorostro. Les voies ferrées
sont surveillées par des gardes provinciaux et
des miquelets. u -- --
On signale aussi do l'effervescence à Valla-
lolid, à la Corogne, à Gijon et dans presque
tous les grands centres industriels.
Une censure excessive empêche la trans-
mission rapide des dépêches. Néanmoins, on
sait par celles reçues de divers points que la
situation générale est très grave.
Les garnisons de Burgos et de Vittoria ont
reçu l'ordre de se tenir prêtes à partir pour
Saragosse.
L'état do siège a été proclamé à Tarra-
gone.
A Sabadell une boulangerie a été attaquée.
Une grave agitation s'est produite à Batea.
On y a envoyé des forces de gendarmerie.
Des délégations de Sociétés ouvrières de Sa-
ragosse se sont rendues chez le gouverneur
pour l'assurer qu'elles sont contraires à la
grève.
Par contre on signale qu'à Castellon, les ou-
vriers et les patrons sont arrivés à une entente.
Le travail sera repris demain.
A Bilbao, des agents libertaires sont.affirme-
t-on, arrivés, qui poussent à la grève. Les so-
cialistes refusent de les seconder.
Les modérés du parti
Madrid, 21 février.
Le journal El Socialisto, organe socialiste
modéré, publie un article qui dit que la grève
générale pourra être utile dans l'avenir, mais
pas à l'heure actuelle ; car elle coùtera beau-
coup de sang aux ouvriers sans procurer de
résultat.
Ce journal ajoute que les ouvriers ne sont
pas encore en état de faire appel à la violence,
Le Libéral se montre très pessimiste sur la
situation.
Des chiffres
Londres,21 février.
Le correspondant du Standard à Madrid dit
qu'on calcule qu'au cours des émeutes de Bar-
celone, il y a eu 40 tués et 200 blessés. 500 ar-
restations ont été opérées.
Tous les individus blessés légèrement sont
cachés par lours familles pour éviter des pour-
suites.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITIONJ
—
LE PRÉCEPTEUR DU COLONEL PICQUART
(De notre correspondant particulier)
Strasbourg, 21 février.
On annonce la mort du curé M. Adam, qui
en 1858 était précepteur dans la famille Pic-
quart.
Il eut alors comme élève Georges Picquari,
le futur lieutenant-colonel, à cette époque âgé
de six ans seulement et à qui il enseigna les
premières notions de la lecture et de l'écri-
ture.
M. Adam avait l'esprit trop indépendant pour
être un bon prêtre. Aussi fut-il pendant quel-
ques années exclu de toute fonction ecclésias-
tique.
LES CONSEILS DU TRAVAIL
Un journal du soir annonce que M. Mille-
rand, ministre du commerce, aurait, à titre de
transaction, proposé à la commission sénato-
riale des conseils du travail de donner un seul
vote aux ouvriers non syndiqués et deux aux
syndiqués dans les élections de ces conseils.
Nous sommes en mesure d'affirmer que cette
information est inexacte : le ministre du com-
merce s est borné, comme en fait foi le procès
verbal des séances de la commisaion,à lui com-
muûiijuer, poui répondre à sa demande, plu-
sieurs formules, établies par le direction du
travail. et réalisant une transaction entre les
vues de la majorité des membres de la com-
mission et celles du gouvernement. Mais, en
les taisant connaître, le ministre a eu soin d'a-
jouter, en termes exprès, que ces solutions
n'étaient point les solutions du gouvernement
qui en avait adopté une et qui s'y tient.
Voir à la 3e page
les DERNIÈRES DÉPÊCHÉS
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
EN BALADE
Les commis-voyageurs du nationalisme iront
demain à Belfort tonter d'écouler un peu de
leur marchandise avariée : faux patriotisme,
libéralisme contrefait.
Le général Mercier, ce sinistre fantoche, prê-
tera l'appui:de sa présence, et le manteau de sa
triste gloire à un député rallié auquel ne suffit
plus l'investiture des congrégations.Il faut à M.
Armand Viellard le patronage et la consécra-
tion de la Patrie française, Lemaitre après
Dulac, les jésuites en habit vert, après les jé-
suites en noire soutane. Cela ne l'empêcbera
pas d'être battu.
La candidature radicale de M. Charles Sch-
neider, maire de Belfort et président du Con-
seil général, fait des progrès quotidiens. Elle a
été acclamée dimanche dernier par 2.500 élec-
teurs : elle le sera encore demain, notre ami
René Renoult, candidat républicain dans la
première circonscription de Lure, et M. Henri
Blanc, député do la Haute-Loire, devant, en
effet, aller porter la bonne parole républicaine
dan¡a ce petit coin d'Alsace resté français.
Les électeurs du Haut-Rhin ont. deDuis aua-
tre ans, à maintes reprises, montré qu'ils sa-
vaient distinguer le véritable patriotisme du
cabotinirne phraseur des amis de M. Dérou-
lède. Si dimanche l'ancien ministre de la
guerre est à outrance applaudi dans une salle
de longue main préparée, il sera salué dans la
rue par les sifflets et par les huées des répu-
blicains.
Belfort recevra Mercier comme Vesoul a reçu
Cavaignac. — A.
RÉVOLTE DE PRISONNIER, BOERS
(De notre correspondant particulier)
Lisbonne, 21 février.
Les Boers détenus au camp do Caldas Rainha
se sont soulevés et ont attaqué les agents de
l'autorité portugaise.
Les agresseurs ont été envoyés en prison.
CONGRÉGANISTES FRANÇAISES EN ALLEMAGNE
(De notre correspondant particulier)
Munich, 21 février.
Les sœurs cisteroites du couvent de Veze-
lize, près do Nancy, ont acheté l'ancien château
du prince électoral à Thyrnau, près de Pas-
sau, avoc toutes ses dépendances. Ces reli-
gieuses sont toutes d'origine allemande. Elles
ont l'intention de fondera Thyrnau un pen-
sionnat de jeunes filles.
L'AFFAIRE KROSIGK
(De notre correspondant particulier)
Berlin, 21 février.
Le père du sous-officier Marten, qui est sous-
officier au 11e régimentde dragons,a fait valoir
ses droits à la retraite. Depuis la condamna-
tion de son fils pour le prétendu assassinat du
capitaine Krosigk, la situation de M. Marten
père. au régiment, était devenue intenable.
«_b
ROMPONS AVEC BERLIN !
(De notre correspondant varticulierl
Berlin, 21 février.
Un grand nombre d'artistes, d'hommes de
lettres et de riches mécènes viennent de se
réunir et de décider de quitter tous la capitale
afin de créer un centre intellectuel dans le sud
de l'Allemagne ; ils déclarent en effet que la
suprématie de Berlin est funeste aux arts et aux
lettres.
fiouwau scandale militaire en Italie
(De notre. correspondant particulier)
Rome, 21 février.
te général Marini, chef de la brigade de Ve-
rone,a fait mettre aux arrêts de rigueur un co-
lonel d'infanterie en garnison à Verone, pour
des irrégularités très graves commises dans
son régiment.
Un capitaine a été écroué à la prison mili-
taire.
Plusieurs officiers seraient gravement com-
promis dans cette affaire.
POLITIQUE A CIEL OUVERT
Nous avons signalé hier l'inconsciente au-
dace des réactionnaires et enregistré l'aveu of-
ficiel de l'alliance entre M. Méline et les me-
neurs de la Patrie française. La constatation a
paru gêner le chef des progressistes qui com-
mence à trouver ses nouveaux amis compro-
mettants. On a vu en quels termes — dédai-
gneux pour M. Flayelle et singulièrement réti-
cents à l'égard de la Patrie française » dont il
ne faut pas s'aliéner les bonnes grâces — M.
Méline a « rectifié » la déclaration de MM,
Mercier, Cavaignac et Lemaître.
« Afin qu'aucune équivoque ne subsiste sur
le caractère de l'intervention de la Patrie fran-
çaise, disait hier la note communiquée par M.
Méline à la presse, il est nécessaire de dire
qu'elle n'a été à aucun degré sollicitée, ni di-
rectement ni indirectement.»
Aujourd'hui M. Méline a pour d'avoir été
trop loin. Il a dû se faire un peu rabrouer par
M. Lomaltre, qui se souvient d'avoir été pion
sous la férule de M. Brunetière, et voici tell
excuses qu'il balbutie ce matin avec un air
résigné de mouton qu'on mène à la bouche-
rie. Lisez ces lignes d'un jésuitisme parfait où
transparaît pourtant l'aveu, émanant cette
fois de M. Méline lui-même:
« Les représentants de l'alliance des progres-
sistes qui s'occupent des élections, comme
c'est leur droit et comme le font les autres
partis, ont cru de leur devoir de faire des ob-
servations à la Patrie française au sujet de
quelques circonscriptions où des candidat., se
présentant sous son patronage avec un pro-
gramme républicain, combattent des républi-
cains progressistes antiministérlels. t)
Tiens ! tiens ! la parti progressiste dont M.
Méline est le chef a donc fait des démarches
auprès de la Patrie française ? M. Méline qui
« n'a à aucun degré sollicité ni directement ni
indirectement » son appui, confesse aujour-
d'hui son attitude d'humilité à l'égard de la
Ligue nationaliste.
DécidémAnt 1a nnlitimin a à ciel ouvert »
dont vient parler M - Mélino ressemble - surtout
à une politique de panier percé, — F. G.
LE CENTENAIRE
DE VICTOR HUGO
M. Leygues aux recteurs. — Le fes-
tival de la Sorbonne. — La muse
populaire. — La représentation de
l'Odéon. — A l'Hôtel de Ville. —
Dans les écoles.— A Nancy. —
En Italie. — M. Loubet à
Besançon. — Banquet et
matinée.
A propos du centenaire de Victor Hugo, le
ministre de l'instruction publique a adressé la
circulaire suivante aux recteurs d'Académie :
Monsieur le recteur,
Le 26 février, la France célébrera, par une féte
nationale au Panthéon.le centenaire de la naissance
de Victor Hugo. - -p-_n- -- -- -------n
Victor Hugo a été le plus grand génie littéraire
de notre temps. Poète, il a traduit dans des vers
impérissables tous les nobles sentiments dont vit
l'humanité, ses joies et ses douleurs, ses aspira-
tions généreuses vers un idéal de liberté, de con-
corde et de beauté morale — et, ce qui doit rendre
sa mémoire sacrée entre toutes dans nos écoles, il
s'est toujours penché vers l'enfance avec un sou-
rire paternel et attendri.
Citoyen, il a aimé et chanté la patrie dans ses
deuils, comme dans ses gloires ; il a défendu
l'idéal républicain fait de justice et de bonté ; il a
toujours plaidé la cause de ceux qui souffrent.
Conformant sa conduite à ses principes, il a vécu
pendant de longues années en exil ; il a été la
voix qui, sans cesse, proteste au nom du droit.
A tous ces titres, nos enfants doivent le con-
naître et l'aimer, le Parlement et le gouvernement
veulent que, sur tous les points de la France, ils
soient associés à la fête du 26 février.
J'adresserai prochainement à tous les établisse-
ments d'enseignement public une plaquette, éditée
à l'imprimerie nationald,et contenant lep piéces de
Victor Hugo qui seront lues au Panthéon. Cette
plaquette devra être conservée dans les bibliothè.
ques scolaires.
Dans tous ces établissements, la centenaire de
Victor Hugo sera célébré. Vous adresserez, à 08
sujet, les instructions nécessaires. Je ne vous trace
pas de programme détaillé, voulant laisser une
large part à l'initiative de chacun. Mais partout
nos professeurs et nos instituteurs parleront aux
élèves assemblés de Victor Hugo, de sa vie et de
son œuvre. Ils rappelleront ses titres à la recon-
naissance et à l'admiration du pays. Ils liront et
commenteront quelques belles pages de son ceurre,
choisies parmi celles qui parlent le plus directe-
ment au cœur des enfants et qui sont le plus ca-
pables d'éveiller en eux les sentiments généreux et
nobles.
Le ministre de l'instruction publique
et des beaux arts,
GEORGES LEYGUBS.
Le festival des étudiants
Nous avons annoncé que l'association génê-
rale des étudiants a décidé de s'associer, au
nom de la jeunesse des écoles, à la célébration
du centenaire de Victor Hugo. Non seulement
son comité la représentera aux cérémonies or-
ganisées par le gouvernement et par la Ville,
mais, de plus, l'association elle-même a pris
l'initiative d'une tète des étudiants.
Sous le patronage du Président de la Répu-
blique et du ministre de l'instruction publique,
l'Association donnera un festival artistique
dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, le
jeudi 27 février, à deux heures de l'après-midi.
M. Gréard, vice-recteur de l'académie, et les
directeurs de l'enseignement- au ministère de
l'instruction publique assisteront à cette fête,
à laquelle est convié tout le corps des profes-
seurs de l'Université. En outre des invitations
aux membres honoraires et actifs de l'associa-
tion, de très nombreuses invitations seront dis-
tribuées parmi les étudiants inscrits dans les
facultés et à l'Ecole supérieure de pharma-
cie.
Des artistes de l'Opéra et de l'Opéra-Comi-
que chanteront plusieurs morceaux lyriques
sur des vers de Victor Hugo. Mmes Bartet,
Brandès, Wanda de Boncza, Sorel, Lara, MM.
Mounet-Sully, Paul Mounet, Silvain, Le Bargy,
de la Comédie-Française ; Mmes Marcilljr et
Piérat, de l'Odéon; Mmes Silvain et Simone
Le Bargy, du Gymnase, diront des poésies du
glorieux maître et des fragments de ses dra-
mes.
Le ministre de l'instruction publique fera
décorer le grand amphithéâtre de la 5orbonne
par les soins du garde-meubla national.
La Muse du peuple
Le bureau du Conseil municipal, sur la pro-
position de M. John Labusquière, a décidé
que la « Muse du Peuple » serait appelée à
prendre part aux fêtes du centenaire de Victor
Hugo.
Le tendre symbole par lequel M. Gustave
Charpentier a voulu glorifier la fière et con-
solante poésie du travail libre, a été choisi
pour ériger devant le buste de l'immortel poète
le souvenir filial et reconnaissant du peuple
de Paris.
Les ouvrières parisiennes sont invitées à se
réunir pour élire la Muse, mercredi 26 février,
à 1 heure de l'après-midi, salle de l'Hippo-
Pala.
L'élection, que présidera M. John Labas-
quière, sera publique. Elle sera précédée d'une
causerie de M. J.Paul-Boncour et suivie d'une
causerie de Mme Séverine.
Les candidates sont priées de s'inscrire à la
Bourse du Travail, sallo 16, 1" étage, de
7 heures à 10 heures du soir, à partir de ce
soir, jusqu'au 25. Elles devront justifier de
leur qualité d'ouvrières, et être âgées de 16 à
21 ans.
A l'Odéon
A l'occasion du centenaire de Victor Hugo,
une représentation sera offerte, mardi prochain
à 8 h. 112, à l'Odéon, à la jeunesse des écoles.
En voici le programme :
Conférence de M. ClovisIlugues. l'Epé, drame
en cinq scènes. Dernière gerbe, récitations par des
artistes. La Grand'mère, comédie en un acte (avec
Mme Marie Laurent dans le rôle de la Grand'mère).
Les Litanies de Victor Hugo, do M. Emile Blé-
mont. La Nature, Mme Marie Laurent ; la France,
Mme Tessandier ; la Poésie de la Vieillesse, M. A.
Lambert ; la Poésie de l'Héroïsme, M. Rameau ,
la Poésie de l'Enfance, Mlle Piérat; la Poésie de
l'Amour, M. Vargas; l'Humanité, Mlle do Fehl.
A l'Hôtel de Ville
En raison des travaux d'appropriation né-
cessités par les fêles qui seront données à
l'Hôtel de Villd les 2o, 27 février courant et
1" mars prochain, les visites quotidiennes des
salons seront suspendues du 24 février inclus
au 6 mars exclusivement.
Dans les écoles
A l'occasion des fêtes du centenaire de Vic-
tor Hugo, les exercices scolaires seront sus-
pendus dans toutes les écoles de la ville de
Paris et du département de la Seine.
A Nancy
On sait que la famillo paternelle de Victor
Hugo bt.IlÍt originaire des environs de Mire-
court, dans les Vosges, et que le grand-père du
poète exerçait 1a profession de menuisier à
Nancy. C'est là que naquit, en 1773, le géné-
ral Léopold-Sigisbert Hugo, père de Victor.
Sur l'initiative de l'Association - de la presse
de l'Est, une « journée » est organisée a Nancy
en l'honneur de la famille Hugo.
Demain matin, un défilé de toutes les socié-
tés nancéennes et de la population aura lieu
devant la maison portant le n" 29 de la rue
des Maréchaux, où une plaque commémora-
tive sera inaugurée par la municipalité.
L'après-midi, le lUéâlre donnera Bernani.
Au concert du Conservatoire sera Interprété
l'Hymne A Victor Hugo, de Saiut-Saëns.
Le soir.des représentations populaires seront
organisées par la Ligue de l'enseignement et
par la Lyre lorraine.
En Italie
La délégation de la Ligue franco-italienoé,
qui arrivera aujourd'hui à Rome pour remet-
tre à la municipalité le buste de Victor Hugo,
du sculpteur français M. Deloye, se compose
de MM. le général Turr, Jean Aicard, Raqueni,
Giacometti, Penso, Léon Bouet.
C'est dans la matinée du 26 que le buste dfli
grand poète sera placé au Capitole. Ce sera une
véritable apothéose. Tous les ministres, l'am-
bassadeur de France, M. Barrère, toutes les no-
tabilitésdu monde politique et littéraire assis*
teront à cette cérémonie qui promet d'être im-
posante.
M. d'Annunzio a écrit une ode en t'honnouf
de Victor Hugo ; il la dira lui-même. Une ma-
nifestation aura lieu aussi probablement aai
Parlement italien.
M. Loubet à BeBançon
M, Loubet se rendra à Besançon, le 25 août
prochain, à l'occasion de* fêtes qui y seront
données en l'honneur de Victor Hugo. Les ha-
bitants de Dôle espèrent faire coïncider, avec co
déplacement, la fête d'inauguration du monu-
ment de Pasteur.
Le banquet Victor Hugo
Le grand banquet populaire organisé en fa-
veur de la paix et en l'honneur de Victor Hugo
par les sociétés de la Paix, par les sociétés
d'Alliance latine, par le comité Hugo, par de
nombreux littérateurs, artistes, hommes poli-
tiques, ouvriers, savants, philanthropes et
membres des Universités populaires, sers doOP
né ce soir dans les salons do restaurant Van-:-
tier, 8, avenue de Clichy, à 7 h. 112, sous la
présidence d'honneur de MM- Paul Meurice,
Frédéric Passy, Léon Bourgeois, Edouard
Lockroy, Maurice Faure et René Viviani. et
sous la présidence de M. Emile Arnaud, prési-
dent de la Ligue internationale de la Paix et de
la Liberté, fondée par Victor Hugo et Gari-
baldi. De nombreux orateurs et artistes te fe-
ront entendre.
A MODtreulJsous. Bofa-
Demain, aux soirée, ouvrières de Montrenil-
sausBois. 15, rue des Ecoles, à 2 heures, ma*
tinée familiale en l'honneur de Victor Hugo.
MMmes Nelly Roussel, Wolff, Jounot et Vera
Starkoff. MM. Clément, Papillon, les camara-
des de « Diderot » et les élèves du cours des
Soirées ouvrières prêteront leur concours a
cette matinée.
lob
Tolstoï
Deux dépêches contradictoires :
D après le correspondant du Daily Mail a
Saint-Pétersbourg, le comte Tolstoï serait hors
de danger.
D'après l'Agence Havas, une crise aurait
commencé dont on ne peut prévoir la mar-
che.
Souhaitons Qu'une fois de plue ce soit
Havaa qui ait tort.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME RDITIONi
LES CONGREGATIONS
Avis défavorable
Arras, 21 février.
Le conseil municipal de Neuville-Saint-
Waast a donné un avis défavorable à la de-
mande en autorisation de la congrégation des
sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et do Marie.
qui dirigent l'école communale.
4>
LES DROITS DE DOUANE
Le groupe agricole du Sénat. — Une
démarche chez M. Jean Dupuy.
Le groupe agricole du Sénat a chargé M.
Gomot, son président, de faire une démarche
immédiate auprès du ministre de l'agriculture
et de la commission des douanes, dans le but
de faire rapporter un projet de M. Prevet
ayant pour objet d'enlever au gouvernement
la faculté de suspendre les droits de douane en
l'absence des Chambresetde rendre impossible
la spéculation.
00
A LA CHAMBRE
Le service de deux ans, — La guerre
et la marine. — Innombrables amen-
dements de l'amiral Rieunier.
Bien rares sont les jours où l'amiral Rieu-
nier ne trouve pas une occasiop de s'installer
pour une petite heure à la tribune ; mais
quand il s'agit de la marine, M. Rieunier ne
veut céder la place à personne, et pour s'assu-
rer la possession à peu près excluaive de la
parole, il dépose un amendement par cha-
pitre.
— Vous aurez le prix d'assiduité, lui a crié,
hier matin, M. Berton.
Car les députés ne subissent pas sans pro-
tester la persécution oratoire do {'amiral. Et
celui-ci croit faire mieux agréer ses laïus en
invectivant la gaucho de l'assemblée. M.
Deschanel lui-même a fini par se fâcher :
- Ce ne sont pas des mœurs parlementaires,
a-t-il fait observer à M. Rieunier. On emploie
peut-être ce ton sur les bateaux ; il n'est pas
supportable à la Chambre.
L amiral ne s'est pas démonté pour si peu. Il
s'est servi de la plus grande partie de la séance
du matin pour lire sur le budget de la marine
un grand discours dont personne n'a saisi un
mot; et le reste de la journée lui a été commode
pour développer mille observations, le plus
souvent très inutiles.
Entre temps, M. Forrero p'est plaint de l'in-
suffisance des travaux de défense de Tou-
lon.
M.Guioyssea défendu trèf éloquemment la
cause des ouvriers de la marine. M. Louis
Martin a parlé dans le même sens. M. RIOn a
regretté la suppression de l'indemnité de 50
centimes par sortie attribuée naguère aux ma-
rins des torpilleurs. Cette indemnité, a expli-
qué M. de Lanessan, sera remplacée par une
prime permanente.
M.Guieyssea fait adopter un projet de ré-
solution tendant à la suppression du travail à
la tâche dans les arsenaux. M. Isnard a obtenu
le vote d'un projet de résolution invitant 16
gouvernement à préparer pour 1903 le relève.
ment des salaires des ouvrier? de la marine-
M.d'Arenberg demandait, avec l'assenliment
du ministre de la marine, 300 000 francs pour
la création d'un dock d'expériences. Il a obtenu
gai" de cause.
M. Berry a critiqué l'organisation des affrè-
tements de navires pour le transport des trou-
pes. M. de Lanessan a fépondu que tous les
affrètements avaient été approuvés par la com-
mission spéciale.
La tuberculose dans l'armée
Le budget de la marine étant achevé , la
Chambre a prononcé l'urgence en faveur du
projet de M. Lachaud, fournissant aux conseils
de revision la faculté d'éliminer les conscrits
menacés par la tuberculose.
Le budget de la guerre
M. Le Hérissé, comme on abordait l'examen
foNDATEUR lUGUSTE VACQUERIE
< ~-4
ABONNEMENTS -'
Cl Bois Ttoiô Eois Six Doit Vn ai r
f>aris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr-
2 - 6— il — 20 -
PostaIs. 3 — 9 - t6 - 32-
JEUR EN Chef : CHARLES BOS
J ANNONCES
1 MM. h. LAGRANGE, CERF & CM
6, Place de la Bourse, 6
et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION s 431, rue Montmartre, 1.31
De 4 à 8 - heures - dtt - soir et de 10 heures du soir à 4 heure dtitnatin
No il671. - Dbnanohe 23 Février 1902
4 VENTOSE AN 110
ADMINISTRATION: 131, rue Montmartre, 181
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
Une œuvre d'éducation
democra ti que
Le vingt-cinquième anniversaire du
t( Cercle populaire d'instruction et d'ini-
tiative de Choisy-le-Roi », fondé dans
cette ville en février 1877, sera célébré
demain dimanche, à Choisy-le-Roi,
salle Goix, avenue Pompadour, par une
matinée littéraire et artistique, que
présidera M. Rondu, maire de Choisy.
Le président du Cercle, notre éminent
confrère scientifique, M. Zaborowski,
dont les remarquables études anthropo-
logiques sont bien connues, retracera,
en un bref historique, la vie du Cercle
pendant le quart de siècle qui s'est
écoulé déjà depuis sa fondation, expo-
sera sa situation actuelle et tracera ses
plans d'avenir. Un ancien vice-prési-
dent du Cercle fera une conférence sur
« l'instruction dans la démocratie P.
Puis quelques-uns de ces aimables et
généreux artistes, dont on ne sollicite
jamais en vain le concours quand il
s'agit d'une œuvre d'enseignement et de
solidarité, voudront bien se faire en-
tendre.
M. Rameau, dont l' « Anthologie par-
lée » à la mairie de IVe arrondissement
continue de remporter un succès si
grand et si mérité,et sa gracieuse cama-
rade de l'Odéon, la toute belle Mlle
Odette de Fehl, diront des vers de Victor
Hugo; Mme de Banville, des Concerts
Colonne, et M. Obrecht chanteront des
mélodies du maître regretté, Louis La-
combe, qui fut autrefois membre d'hon-
neur du Cercle de Choisy ; M. Cormetti
et M. Ferval, du théâtre de Convent-
Garden, de Londres, feront aussi en-
tendre leur belle voix. L'Harmonie de
Choisy-le-Roi, sous la direction de M.
Meyer, prêtera également son concours
apprécié. Cette matinée sera gratuite.
.*.
Si j'annonce avec tant d'ampleur cette
solennité républicaine, c'est — on le
pense bien — que la chose en vaut la
peine ; c'est que la pensée créatrice du
Cercle populaire d'instruction et d'ini-
tiative de Choisy-le-Roi mérite d'être
honorée.
1877, on se le rappelle. c'est l'époque
delà grande lutte entre l'idée républi-
caine et le cléricalisme. En février, à
vrai dire, Jules Simon était encore pré-
sident du conseil ; mais-combien était
précaire la situation de ce ministère con-
tre lequel conspiraient ouvertement les
conseillers du maréchal deMac-Mahon.
Trois mois plus tard le coup d'Etat du
16 mai allait s'accomplir et le gouver-
nement des Broglie et des Fourtou al-
lait essayer de faire « marcher la Fran-
ce », de la faire marcher à reculons vers
'la réaction cléricale. Quelles difficultés,
quelles résistances inertes, quels mau-
vais vouloirs haineux rencontrait alors
l'oeuvre d'instruction populaire ! C'était
le temps où Gambetta lançait, du haut
de la tribune, la fameuse parole demeu-
rée si exactement vraie: - Le clérica-
lisme, voilà l'ennemi !
i Depuis cette époque qui nous semble
déjà si lointaine, l'instruction de la dé-
mocratie, favorisée hautement par les
lois scolaires qui sont l'honneur de la
République, a pris, grâce surtout à l'ini-
tiative des citoyens, un magnifique
essor.
Partout a été comprise la nécessité
de ne pas laisser sans culture le cerveau
du travailleur ; car, pour que la valeur
acquise à l'école ne soit point perdue,
il faut absolument que l'homme conti-
nue de s'instruire, d'apprendre, de pen-
ser.
Aussi les institutions qui composent
ce qu'on peut appeler lcouivre post-seo-
laire : cours d'adolescents et d'adulte?,
associations d'anciens élèves, lectures
nublici ues, conf érences gratuites, univer-
sités populaires, toutes ces créations ins-
pirées parlamêmepensée et convergeant
vers le même but, se sont tellement mul-
tipliées dans ces dernières années qu'on
peut dire qu'elles couvrent aujourd'hui
tout le territoire de la République d'un
immense rayonnement.
En 1901 — j'emprunte ces chiffres à
l'excellente brochure de propagande
récemment publiée par MM. Delpech
et Lamy : « la Franco sous la troisième
République » — 56.000 instituteurs et
institutrices se sont faits, dans leur dé-
vouement à la cause do l'instruction
populaire, les maîtres des écoles du
soir ; plus de 40.000 cours d'adultes ont
été professés à 850.000 étudiants popu-
laires; plus de 125,000 conférences ont
été faites devant près de trois millions
d'auditeurs ; les Associations d'anciens
élèves — il en existait 54 en 1895 —
se sont élevées au nombre do 5,344.
Jamais, à aucune époque, l'instruc-
tion n'a été si largement,si profusément
répandue en France ; les sources du sa-
voir coulent, prodigues, torrentielles ;
à chaque instant du sol il en jaillit de
nouvelles ; et qui le veut peut venir y
boire à longs traits la vie.
Eh bien 1 dans cette œuvre si grande,
si nécessaire, dé l'instruction après
l'école, de l'instruction non plus seule-
ment des enfants, mais des hommes, le
Cercle populaire d'instruction et d'ini-
&Lajiye de Choisy-le-Roi peut être consi-
déré à juste titre comme le Précurseur.
Ce beau titre de Précurseur, il a le droit
de le revendiquer.
Il a été le premier ; lui qui a inscrit
dans son programme ce grand mot :
initiative; il a été, prêchant d'exemple,
l'initiateur, il a marché en tête ; il a
ouvert la voie glorieuse que tant d'au-
tres ont parcourue derrière lui; et
quand, on a regardé avec l'admi-
ration qui leur est due toutes les œu-
vres d'éducation et de solidarité que je
viens d'énumérer,il apparaît comme un
puissant ancêtre entouré de sa généra-
tion nombreuse et forte.
***
Il a connu des jours de prospérité,
puis des périodes difficiles ; il a subi
bien des vicissitudes ; son existence
même a pu, à de certains moments, pa-
raître compromise ; il a survécu à bien
des hommes et à bien des choses ; grâce
à l'énergie, au dévouement fidèle de
quelques hommes de cœur, il a pu sor-
tir des mauvais pas et doubler victorieu-
sement le cap de la vingt-cinquième
année ; toute une jeunesse avide d'agir
s'est groupée autour de la pensée créa-
trice vieille d'un quart de siècle ; la fête
de demain que j'ai le grand plaisir d'an-
noncer est non seulement pour affirmer
la vitalité du Cercle populaire d'ins-
truction et d'initiative de Choisy-le-Roi,
mais encore pour annoncer que, voulant
étendre sa sphère - d'action, plein - de
confiance en lui, pénétre de la mission
qu'il veut remplir, il s'oriente vers des
destinées nouvelles.
C'était notre devoir de républicains,
n'est-ce pas ? de féliciter les républi-
cains de Choisy-le-Roi de n'avoir pas
voulu laisser s'éteindre le foyer de lu-
mière et de vie qui fut allumé dans leur
ville il y a vingt-cinq ans.
Lucien Victor-Meunier.
——————————— ——————————.
LA CRISE ITALIENNE
Il s'est produit hier, à la
Chambre italienne, un incident
qui s'est terminé par la démis-
sion du cabinet, et qui paraî-
trait assez confus si l'on n'en
accompagnait le récit de quel-
ques explications.
L'extrême - gauche avait résolu de voter
par bulletins blancs dans l'élection du bu-
reau de la Chambre. M. Villa, président
actuel qui, depuis le départ de M. Za-
nardelli, parait être à peu près le seul per-
sonnage qualifié pour diriger les débats de
la Chambre, et qui est ministériel, bien
qu'assez modéré personnellement; M. Villa,
disons-nous, pouvait s'attendre à monter
au fauteuil, malgré l'abstention de l'extrême
gauche et malgré les vingt-cinq voix socia-
listes qui devaient se compter sur le nom
de M. Costa.
En réalité, le chiffre des abstentions a
dépassé cent vingt, et ce chiffre s'ajoutant
aux opposants qui votaient pour M. Costa,
M. Villa s'est trouvé ne point atteindre le
quorum.
L'émotion a été très forte parce qu'on a
compris aussitôt que le ministère était at-
teint. En effet, des députés du centre
avaient profité de la résolution prise par
l'extrême gauche pour s'y associer, faire de
la sorte échec à M. Villa et par suite au
cabinet.
La raison d'agir du centre, dans la cir-
constaace actuelle, tient au mécontente-
ment que Hti euuse le projet de loi sur le
divorce. projet que le ministère Zanardelli
s'apprêtait à soutenir, et que le discours
du trône avait annoncé.
Le ministère Zanardelli, à la suite du
vote, a donné sa démission. Il parait assez
probable que l'on va transiger, et que, ré-
flexion faite, un nouveau tour de scrutin
donnera à M. Villa une majorité suffisante;
après quoi M. Zanardelli retirera, sans
doute, sa démission.
C'est du moins ce que l'on croit, dans les
cercles politiques parlementaires deRome.
Nous serons fixés là-dessus, sans doute,
aujourd'hui. — Ch. B.
———————————— Cil -———————————.
L'UNION RÉPUBLICAINE
Discours de M. Lourties. — Réponse
au centre gauche
En prenant possession du fauteuil présiden-
tiel du groupe de l'Union républicaine du
Sénat, M. Lourties a prononcé un très inté-
ressant discours dans lequel il a fait appel à
l'union de tous les républicains.
Pour conserver à notre groupe son importance
politique, a dit l'orateur, il nous suffira cle nous
inspirer do l'exemple des hommes d'Etat qui ont
été l'honneur de notre groupe, depuis Gambetta,
son fondateur à l'Assemblée nationale, jusqu'à son
fidèle lieutenant, M. Waldack-Rousseau, qui pré-
side avec tant d'éclat, depuis bientôt trois ans, le
cabinet actuel. Nous saurons rester fidèles, comme
ceux qui nous ont précédés dans la carrière, à la
formule politique qui a fait notre force dans le
passé et notre sauvegarde dans l'avenir ; elle se
résume en deux mots : la défense de la République
par l'union de tous les républicains, l'union des
républicains pour l'action réformatrice et le pro-
grès démocratique.
Le groupe s'est ensuite occupé de la com-
munication que lui a faite M. Milliard, prési-
dent de la gauche républicaine, relativement
aux réunions éventuelles des autres groupes.
Comme la gauche démocratique l'union ré-
publicaine a décidé, à l'unanimité, de rompre
toutes relations avec le centre gauche.
■■g»■ .i. i.
L'ENCEINTE DE PARIS
Le ministère de la guerre a présenté à la
Chambre un projet de loi sur le déclassement
des fronts Ouest et Nord do l'enceinte do Pa-
ris.
Cette opération, d'après le projet, donne lieu
à trois sortes do dépenses : 17 millions pour
les travaux de fortifications, 6 millions pour
le déplacement des casernes et 8 millions pour
les travaux de nivellement et do voirie.
Ces dépenses seront couvertes par les som-
mes venant de la vente des terrains déclassés,
Le projet accorde certaines indemnités fiscales
aux acquéreurs de terrains. Les terrains en ef-
fet seront exempts de la contribution foncière
et des taxes municipales établies sur la pro-
priété non bâtie; de plus les constructions éle-
vées seront oxetnpiées des arômes impôtl. ;- 1-1
EN ESPAGNE -
EN PLEINE INSURRECTION
Les troubles s'étendent. — Fuite des
Espagnols. — Plus de vivres. —
Les journaux français font pri-
me. — Les jésuites à la Di-
don. — La loi martiale.
Perpignan, 21 février.
On mande de Barcelone à la date du 20 fé-
vrier :
Cette après-midi, les grévistes ont conti-
nué à saccager les boulangeries et les mar-
chés.
Au cours des dernières bagarres, il y a eu
plus de 40 tués, et le nombre des blessés,
d'après les déclarations de la Croix-Rouge, est
incalculable.
On dit que les grévistes reçoivent de Londres
de grosses sommes d'argent.
Les denrées de première nécessité commen-
cent à manquer.
Les grévistes ont tenté de mettre en liberté
leurs camarades prisonniers. Ils ont fait le
siège de la prison. Les troupes ont repoussé
l'assaut. Il y a eu do nombreux morts et bles-
sés.
Dans les villes voisines, le conflit s'étend et
augmente de gravité.
Par suite de l'absence des journaux locaux,
les journaux français sont excessivement re-
cherchés ot on les paye un prix fort élevé.
On fuit
L'exode des familles riches de Barcelone et
de Saragosse vers la France continue. Les fu-
gitifs ont dû, pour la plupart, prendre les plus
grandes précautions pour n'être pas reconnus.
Certains ont dû aller à pied, et déguisés, pren-
dre - le train dans les environs -- de Barcelone.
Quelques-uns n ont rien pu emporter, pas
même des effets d'habillement. La plupart se
dirigent vers Perpignan où ils attendront la fin
de l'insurrection.
Tous les voyageurs sont unanimes à déclarer
que la révolution est maîtresse de Barcelone,
que les collisions sanglantes sont jncessante, et
que le nombre des morts et des blessés est
élevé.
M. Isaac Bula, rédacteur du journal répu-
blicain El Païs, un des chefs des socialistes
espagnols, s'est réfugié à Cerbère dans la
crainte d'être arrêté.
Valence, 21 février.
Au cours de l'émeute qui s'est produite hier,
il y a eu 3 blessés et lfk arrestations.
A Séville le bruit court que plusieurs agents
libertaires italiens seraient arrivés pour faire
de la propagande. Los autorités prennent do
sérieuses précautions.
Les jésuites tuent
Saragosse, 21 février.
Les jésuites ont fait feu contre quelques
hommes qui tentèrent d'assaillir le collège.
Ils déclarent que ces manifestants étaient des
voleurs.
La proclamation, hier soir, de la loi martiale
n'a pas empêché les grévistes de tenter d'ar-
rêter les tramways.
Hendaye, 21 février.
Des voyageurs venant de Saragosse disent
qu'une vive alarme règne dans cette ville, où
l'état do siège a été proclamé. Presque tous les
ouvriers ont adhéré à la grève générale, par
solidarité avec leurs camarades de Catalogne.
Le colonel Planter, chef d'étàt-major du
corps d'armée, a pris possession de l'adminis-
tration civile de la province de Saragosse.
Des correspondances particulières do Bilbao
disent qu'une grande agitation règne parmi
les mineurs du Somorostro. Les voies ferrées
sont surveillées par des gardes provinciaux et
des miquelets. u -- --
On signale aussi do l'effervescence à Valla-
lolid, à la Corogne, à Gijon et dans presque
tous les grands centres industriels.
Une censure excessive empêche la trans-
mission rapide des dépêches. Néanmoins, on
sait par celles reçues de divers points que la
situation générale est très grave.
Les garnisons de Burgos et de Vittoria ont
reçu l'ordre de se tenir prêtes à partir pour
Saragosse.
L'état do siège a été proclamé à Tarra-
gone.
A Sabadell une boulangerie a été attaquée.
Une grave agitation s'est produite à Batea.
On y a envoyé des forces de gendarmerie.
Des délégations de Sociétés ouvrières de Sa-
ragosse se sont rendues chez le gouverneur
pour l'assurer qu'elles sont contraires à la
grève.
Par contre on signale qu'à Castellon, les ou-
vriers et les patrons sont arrivés à une entente.
Le travail sera repris demain.
A Bilbao, des agents libertaires sont.affirme-
t-on, arrivés, qui poussent à la grève. Les so-
cialistes refusent de les seconder.
Les modérés du parti
Madrid, 21 février.
Le journal El Socialisto, organe socialiste
modéré, publie un article qui dit que la grève
générale pourra être utile dans l'avenir, mais
pas à l'heure actuelle ; car elle coùtera beau-
coup de sang aux ouvriers sans procurer de
résultat.
Ce journal ajoute que les ouvriers ne sont
pas encore en état de faire appel à la violence,
Le Libéral se montre très pessimiste sur la
situation.
Des chiffres
Londres,21 février.
Le correspondant du Standard à Madrid dit
qu'on calcule qu'au cours des émeutes de Bar-
celone, il y a eu 40 tués et 200 blessés. 500 ar-
restations ont été opérées.
Tous les individus blessés légèrement sont
cachés par lours familles pour éviter des pour-
suites.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITIONJ
—
LE PRÉCEPTEUR DU COLONEL PICQUART
(De notre correspondant particulier)
Strasbourg, 21 février.
On annonce la mort du curé M. Adam, qui
en 1858 était précepteur dans la famille Pic-
quart.
Il eut alors comme élève Georges Picquari,
le futur lieutenant-colonel, à cette époque âgé
de six ans seulement et à qui il enseigna les
premières notions de la lecture et de l'écri-
ture.
M. Adam avait l'esprit trop indépendant pour
être un bon prêtre. Aussi fut-il pendant quel-
ques années exclu de toute fonction ecclésias-
tique.
LES CONSEILS DU TRAVAIL
Un journal du soir annonce que M. Mille-
rand, ministre du commerce, aurait, à titre de
transaction, proposé à la commission sénato-
riale des conseils du travail de donner un seul
vote aux ouvriers non syndiqués et deux aux
syndiqués dans les élections de ces conseils.
Nous sommes en mesure d'affirmer que cette
information est inexacte : le ministre du com-
merce s est borné, comme en fait foi le procès
verbal des séances de la commisaion,à lui com-
muûiijuer, poui répondre à sa demande, plu-
sieurs formules, établies par le direction du
travail. et réalisant une transaction entre les
vues de la majorité des membres de la com-
mission et celles du gouvernement. Mais, en
les taisant connaître, le ministre a eu soin d'a-
jouter, en termes exprès, que ces solutions
n'étaient point les solutions du gouvernement
qui en avait adopté une et qui s'y tient.
Voir à la 3e page
les DERNIÈRES DÉPÊCHÉS
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
EN BALADE
Les commis-voyageurs du nationalisme iront
demain à Belfort tonter d'écouler un peu de
leur marchandise avariée : faux patriotisme,
libéralisme contrefait.
Le général Mercier, ce sinistre fantoche, prê-
tera l'appui:de sa présence, et le manteau de sa
triste gloire à un député rallié auquel ne suffit
plus l'investiture des congrégations.Il faut à M.
Armand Viellard le patronage et la consécra-
tion de la Patrie française, Lemaitre après
Dulac, les jésuites en habit vert, après les jé-
suites en noire soutane. Cela ne l'empêcbera
pas d'être battu.
La candidature radicale de M. Charles Sch-
neider, maire de Belfort et président du Con-
seil général, fait des progrès quotidiens. Elle a
été acclamée dimanche dernier par 2.500 élec-
teurs : elle le sera encore demain, notre ami
René Renoult, candidat républicain dans la
première circonscription de Lure, et M. Henri
Blanc, député do la Haute-Loire, devant, en
effet, aller porter la bonne parole républicaine
dan¡a ce petit coin d'Alsace resté français.
Les électeurs du Haut-Rhin ont. deDuis aua-
tre ans, à maintes reprises, montré qu'ils sa-
vaient distinguer le véritable patriotisme du
cabotinirne phraseur des amis de M. Dérou-
lède. Si dimanche l'ancien ministre de la
guerre est à outrance applaudi dans une salle
de longue main préparée, il sera salué dans la
rue par les sifflets et par les huées des répu-
blicains.
Belfort recevra Mercier comme Vesoul a reçu
Cavaignac. — A.
RÉVOLTE DE PRISONNIER, BOERS
(De notre correspondant particulier)
Lisbonne, 21 février.
Les Boers détenus au camp do Caldas Rainha
se sont soulevés et ont attaqué les agents de
l'autorité portugaise.
Les agresseurs ont été envoyés en prison.
CONGRÉGANISTES FRANÇAISES EN ALLEMAGNE
(De notre correspondant particulier)
Munich, 21 février.
Les sœurs cisteroites du couvent de Veze-
lize, près do Nancy, ont acheté l'ancien château
du prince électoral à Thyrnau, près de Pas-
sau, avoc toutes ses dépendances. Ces reli-
gieuses sont toutes d'origine allemande. Elles
ont l'intention de fondera Thyrnau un pen-
sionnat de jeunes filles.
L'AFFAIRE KROSIGK
(De notre correspondant particulier)
Berlin, 21 février.
Le père du sous-officier Marten, qui est sous-
officier au 11e régimentde dragons,a fait valoir
ses droits à la retraite. Depuis la condamna-
tion de son fils pour le prétendu assassinat du
capitaine Krosigk, la situation de M. Marten
père. au régiment, était devenue intenable.
«_b
ROMPONS AVEC BERLIN !
(De notre correspondant varticulierl
Berlin, 21 février.
Un grand nombre d'artistes, d'hommes de
lettres et de riches mécènes viennent de se
réunir et de décider de quitter tous la capitale
afin de créer un centre intellectuel dans le sud
de l'Allemagne ; ils déclarent en effet que la
suprématie de Berlin est funeste aux arts et aux
lettres.
fiouwau scandale militaire en Italie
(De notre. correspondant particulier)
Rome, 21 février.
te général Marini, chef de la brigade de Ve-
rone,a fait mettre aux arrêts de rigueur un co-
lonel d'infanterie en garnison à Verone, pour
des irrégularités très graves commises dans
son régiment.
Un capitaine a été écroué à la prison mili-
taire.
Plusieurs officiers seraient gravement com-
promis dans cette affaire.
POLITIQUE A CIEL OUVERT
Nous avons signalé hier l'inconsciente au-
dace des réactionnaires et enregistré l'aveu of-
ficiel de l'alliance entre M. Méline et les me-
neurs de la Patrie française. La constatation a
paru gêner le chef des progressistes qui com-
mence à trouver ses nouveaux amis compro-
mettants. On a vu en quels termes — dédai-
gneux pour M. Flayelle et singulièrement réti-
cents à l'égard de la Patrie française » dont il
ne faut pas s'aliéner les bonnes grâces — M.
Méline a « rectifié » la déclaration de MM,
Mercier, Cavaignac et Lemaître.
« Afin qu'aucune équivoque ne subsiste sur
le caractère de l'intervention de la Patrie fran-
çaise, disait hier la note communiquée par M.
Méline à la presse, il est nécessaire de dire
qu'elle n'a été à aucun degré sollicitée, ni di-
rectement ni indirectement.»
Aujourd'hui M. Méline a pour d'avoir été
trop loin. Il a dû se faire un peu rabrouer par
M. Lomaltre, qui se souvient d'avoir été pion
sous la férule de M. Brunetière, et voici tell
excuses qu'il balbutie ce matin avec un air
résigné de mouton qu'on mène à la bouche-
rie. Lisez ces lignes d'un jésuitisme parfait où
transparaît pourtant l'aveu, émanant cette
fois de M. Méline lui-même:
« Les représentants de l'alliance des progres-
sistes qui s'occupent des élections, comme
c'est leur droit et comme le font les autres
partis, ont cru de leur devoir de faire des ob-
servations à la Patrie française au sujet de
quelques circonscriptions où des candidat., se
présentant sous son patronage avec un pro-
gramme républicain, combattent des républi-
cains progressistes antiministérlels. t)
Tiens ! tiens ! la parti progressiste dont M.
Méline est le chef a donc fait des démarches
auprès de la Patrie française ? M. Méline qui
« n'a à aucun degré sollicité ni directement ni
indirectement » son appui, confesse aujour-
d'hui son attitude d'humilité à l'égard de la
Ligue nationaliste.
DécidémAnt 1a nnlitimin a à ciel ouvert »
dont vient parler M - Mélino ressemble - surtout
à une politique de panier percé, — F. G.
LE CENTENAIRE
DE VICTOR HUGO
M. Leygues aux recteurs. — Le fes-
tival de la Sorbonne. — La muse
populaire. — La représentation de
l'Odéon. — A l'Hôtel de Ville. —
Dans les écoles.— A Nancy. —
En Italie. — M. Loubet à
Besançon. — Banquet et
matinée.
A propos du centenaire de Victor Hugo, le
ministre de l'instruction publique a adressé la
circulaire suivante aux recteurs d'Académie :
Monsieur le recteur,
Le 26 février, la France célébrera, par une féte
nationale au Panthéon.le centenaire de la naissance
de Victor Hugo. - -p-_n- -- -- -------n
Victor Hugo a été le plus grand génie littéraire
de notre temps. Poète, il a traduit dans des vers
impérissables tous les nobles sentiments dont vit
l'humanité, ses joies et ses douleurs, ses aspira-
tions généreuses vers un idéal de liberté, de con-
corde et de beauté morale — et, ce qui doit rendre
sa mémoire sacrée entre toutes dans nos écoles, il
s'est toujours penché vers l'enfance avec un sou-
rire paternel et attendri.
Citoyen, il a aimé et chanté la patrie dans ses
deuils, comme dans ses gloires ; il a défendu
l'idéal républicain fait de justice et de bonté ; il a
toujours plaidé la cause de ceux qui souffrent.
Conformant sa conduite à ses principes, il a vécu
pendant de longues années en exil ; il a été la
voix qui, sans cesse, proteste au nom du droit.
A tous ces titres, nos enfants doivent le con-
naître et l'aimer, le Parlement et le gouvernement
veulent que, sur tous les points de la France, ils
soient associés à la fête du 26 février.
J'adresserai prochainement à tous les établisse-
ments d'enseignement public une plaquette, éditée
à l'imprimerie nationald,et contenant lep piéces de
Victor Hugo qui seront lues au Panthéon. Cette
plaquette devra être conservée dans les bibliothè.
ques scolaires.
Dans tous ces établissements, la centenaire de
Victor Hugo sera célébré. Vous adresserez, à 08
sujet, les instructions nécessaires. Je ne vous trace
pas de programme détaillé, voulant laisser une
large part à l'initiative de chacun. Mais partout
nos professeurs et nos instituteurs parleront aux
élèves assemblés de Victor Hugo, de sa vie et de
son œuvre. Ils rappelleront ses titres à la recon-
naissance et à l'admiration du pays. Ils liront et
commenteront quelques belles pages de son ceurre,
choisies parmi celles qui parlent le plus directe-
ment au cœur des enfants et qui sont le plus ca-
pables d'éveiller en eux les sentiments généreux et
nobles.
Le ministre de l'instruction publique
et des beaux arts,
GEORGES LEYGUBS.
Le festival des étudiants
Nous avons annoncé que l'association génê-
rale des étudiants a décidé de s'associer, au
nom de la jeunesse des écoles, à la célébration
du centenaire de Victor Hugo. Non seulement
son comité la représentera aux cérémonies or-
ganisées par le gouvernement et par la Ville,
mais, de plus, l'association elle-même a pris
l'initiative d'une tète des étudiants.
Sous le patronage du Président de la Répu-
blique et du ministre de l'instruction publique,
l'Association donnera un festival artistique
dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, le
jeudi 27 février, à deux heures de l'après-midi.
M. Gréard, vice-recteur de l'académie, et les
directeurs de l'enseignement- au ministère de
l'instruction publique assisteront à cette fête,
à laquelle est convié tout le corps des profes-
seurs de l'Université. En outre des invitations
aux membres honoraires et actifs de l'associa-
tion, de très nombreuses invitations seront dis-
tribuées parmi les étudiants inscrits dans les
facultés et à l'Ecole supérieure de pharma-
cie.
Des artistes de l'Opéra et de l'Opéra-Comi-
que chanteront plusieurs morceaux lyriques
sur des vers de Victor Hugo. Mmes Bartet,
Brandès, Wanda de Boncza, Sorel, Lara, MM.
Mounet-Sully, Paul Mounet, Silvain, Le Bargy,
de la Comédie-Française ; Mmes Marcilljr et
Piérat, de l'Odéon; Mmes Silvain et Simone
Le Bargy, du Gymnase, diront des poésies du
glorieux maître et des fragments de ses dra-
mes.
Le ministre de l'instruction publique fera
décorer le grand amphithéâtre de la 5orbonne
par les soins du garde-meubla national.
La Muse du peuple
Le bureau du Conseil municipal, sur la pro-
position de M. John Labusquière, a décidé
que la « Muse du Peuple » serait appelée à
prendre part aux fêtes du centenaire de Victor
Hugo.
Le tendre symbole par lequel M. Gustave
Charpentier a voulu glorifier la fière et con-
solante poésie du travail libre, a été choisi
pour ériger devant le buste de l'immortel poète
le souvenir filial et reconnaissant du peuple
de Paris.
Les ouvrières parisiennes sont invitées à se
réunir pour élire la Muse, mercredi 26 février,
à 1 heure de l'après-midi, salle de l'Hippo-
Pala.
L'élection, que présidera M. John Labas-
quière, sera publique. Elle sera précédée d'une
causerie de M. J.Paul-Boncour et suivie d'une
causerie de Mme Séverine.
Les candidates sont priées de s'inscrire à la
Bourse du Travail, sallo 16, 1" étage, de
7 heures à 10 heures du soir, à partir de ce
soir, jusqu'au 25. Elles devront justifier de
leur qualité d'ouvrières, et être âgées de 16 à
21 ans.
A l'Odéon
A l'occasion du centenaire de Victor Hugo,
une représentation sera offerte, mardi prochain
à 8 h. 112, à l'Odéon, à la jeunesse des écoles.
En voici le programme :
Conférence de M. ClovisIlugues. l'Epé, drame
en cinq scènes. Dernière gerbe, récitations par des
artistes. La Grand'mère, comédie en un acte (avec
Mme Marie Laurent dans le rôle de la Grand'mère).
Les Litanies de Victor Hugo, do M. Emile Blé-
mont. La Nature, Mme Marie Laurent ; la France,
Mme Tessandier ; la Poésie de la Vieillesse, M. A.
Lambert ; la Poésie de l'Héroïsme, M. Rameau ,
la Poésie de l'Enfance, Mlle Piérat; la Poésie de
l'Amour, M. Vargas; l'Humanité, Mlle do Fehl.
A l'Hôtel de Ville
En raison des travaux d'appropriation né-
cessités par les fêles qui seront données à
l'Hôtel de Villd les 2o, 27 février courant et
1" mars prochain, les visites quotidiennes des
salons seront suspendues du 24 février inclus
au 6 mars exclusivement.
Dans les écoles
A l'occasion des fêtes du centenaire de Vic-
tor Hugo, les exercices scolaires seront sus-
pendus dans toutes les écoles de la ville de
Paris et du département de la Seine.
A Nancy
On sait que la famillo paternelle de Victor
Hugo bt.IlÍt originaire des environs de Mire-
court, dans les Vosges, et que le grand-père du
poète exerçait 1a profession de menuisier à
Nancy. C'est là que naquit, en 1773, le géné-
ral Léopold-Sigisbert Hugo, père de Victor.
Sur l'initiative de l'Association - de la presse
de l'Est, une « journée » est organisée a Nancy
en l'honneur de la famille Hugo.
Demain matin, un défilé de toutes les socié-
tés nancéennes et de la population aura lieu
devant la maison portant le n" 29 de la rue
des Maréchaux, où une plaque commémora-
tive sera inaugurée par la municipalité.
L'après-midi, le lUéâlre donnera Bernani.
Au concert du Conservatoire sera Interprété
l'Hymne A Victor Hugo, de Saiut-Saëns.
Le soir.des représentations populaires seront
organisées par la Ligue de l'enseignement et
par la Lyre lorraine.
En Italie
La délégation de la Ligue franco-italienoé,
qui arrivera aujourd'hui à Rome pour remet-
tre à la municipalité le buste de Victor Hugo,
du sculpteur français M. Deloye, se compose
de MM. le général Turr, Jean Aicard, Raqueni,
Giacometti, Penso, Léon Bouet.
C'est dans la matinée du 26 que le buste dfli
grand poète sera placé au Capitole. Ce sera une
véritable apothéose. Tous les ministres, l'am-
bassadeur de France, M. Barrère, toutes les no-
tabilitésdu monde politique et littéraire assis*
teront à cette cérémonie qui promet d'être im-
posante.
M. d'Annunzio a écrit une ode en t'honnouf
de Victor Hugo ; il la dira lui-même. Une ma-
nifestation aura lieu aussi probablement aai
Parlement italien.
M. Loubet à BeBançon
M, Loubet se rendra à Besançon, le 25 août
prochain, à l'occasion de* fêtes qui y seront
données en l'honneur de Victor Hugo. Les ha-
bitants de Dôle espèrent faire coïncider, avec co
déplacement, la fête d'inauguration du monu-
ment de Pasteur.
Le banquet Victor Hugo
Le grand banquet populaire organisé en fa-
veur de la paix et en l'honneur de Victor Hugo
par les sociétés de la Paix, par les sociétés
d'Alliance latine, par le comité Hugo, par de
nombreux littérateurs, artistes, hommes poli-
tiques, ouvriers, savants, philanthropes et
membres des Universités populaires, sers doOP
né ce soir dans les salons do restaurant Van-:-
tier, 8, avenue de Clichy, à 7 h. 112, sous la
présidence d'honneur de MM- Paul Meurice,
Frédéric Passy, Léon Bourgeois, Edouard
Lockroy, Maurice Faure et René Viviani. et
sous la présidence de M. Emile Arnaud, prési-
dent de la Ligue internationale de la Paix et de
la Liberté, fondée par Victor Hugo et Gari-
baldi. De nombreux orateurs et artistes te fe-
ront entendre.
A MODtreulJsous. Bofa-
Demain, aux soirée, ouvrières de Montrenil-
sausBois. 15, rue des Ecoles, à 2 heures, ma*
tinée familiale en l'honneur de Victor Hugo.
MMmes Nelly Roussel, Wolff, Jounot et Vera
Starkoff. MM. Clément, Papillon, les camara-
des de « Diderot » et les élèves du cours des
Soirées ouvrières prêteront leur concours a
cette matinée.
lob
Tolstoï
Deux dépêches contradictoires :
D après le correspondant du Daily Mail a
Saint-Pétersbourg, le comte Tolstoï serait hors
de danger.
D'après l'Agence Havas, une crise aurait
commencé dont on ne peut prévoir la mar-
che.
Souhaitons Qu'une fois de plue ce soit
Havaa qui ait tort.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME RDITIONi
LES CONGREGATIONS
Avis défavorable
Arras, 21 février.
Le conseil municipal de Neuville-Saint-
Waast a donné un avis défavorable à la de-
mande en autorisation de la congrégation des
sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et do Marie.
qui dirigent l'école communale.
4>
LES DROITS DE DOUANE
Le groupe agricole du Sénat. — Une
démarche chez M. Jean Dupuy.
Le groupe agricole du Sénat a chargé M.
Gomot, son président, de faire une démarche
immédiate auprès du ministre de l'agriculture
et de la commission des douanes, dans le but
de faire rapporter un projet de M. Prevet
ayant pour objet d'enlever au gouvernement
la faculté de suspendre les droits de douane en
l'absence des Chambresetde rendre impossible
la spéculation.
00
A LA CHAMBRE
Le service de deux ans, — La guerre
et la marine. — Innombrables amen-
dements de l'amiral Rieunier.
Bien rares sont les jours où l'amiral Rieu-
nier ne trouve pas une occasiop de s'installer
pour une petite heure à la tribune ; mais
quand il s'agit de la marine, M. Rieunier ne
veut céder la place à personne, et pour s'assu-
rer la possession à peu près excluaive de la
parole, il dépose un amendement par cha-
pitre.
— Vous aurez le prix d'assiduité, lui a crié,
hier matin, M. Berton.
Car les députés ne subissent pas sans pro-
tester la persécution oratoire do {'amiral. Et
celui-ci croit faire mieux agréer ses laïus en
invectivant la gaucho de l'assemblée. M.
Deschanel lui-même a fini par se fâcher :
- Ce ne sont pas des mœurs parlementaires,
a-t-il fait observer à M. Rieunier. On emploie
peut-être ce ton sur les bateaux ; il n'est pas
supportable à la Chambre.
L amiral ne s'est pas démonté pour si peu. Il
s'est servi de la plus grande partie de la séance
du matin pour lire sur le budget de la marine
un grand discours dont personne n'a saisi un
mot; et le reste de la journée lui a été commode
pour développer mille observations, le plus
souvent très inutiles.
Entre temps, M. Forrero p'est plaint de l'in-
suffisance des travaux de défense de Tou-
lon.
M.Guioyssea défendu trèf éloquemment la
cause des ouvriers de la marine. M. Louis
Martin a parlé dans le même sens. M. RIOn a
regretté la suppression de l'indemnité de 50
centimes par sortie attribuée naguère aux ma-
rins des torpilleurs. Cette indemnité, a expli-
qué M. de Lanessan, sera remplacée par une
prime permanente.
M.Guieyssea fait adopter un projet de ré-
solution tendant à la suppression du travail à
la tâche dans les arsenaux. M. Isnard a obtenu
le vote d'un projet de résolution invitant 16
gouvernement à préparer pour 1903 le relève.
ment des salaires des ouvrier? de la marine-
M.d'Arenberg demandait, avec l'assenliment
du ministre de la marine, 300 000 francs pour
la création d'un dock d'expériences. Il a obtenu
gai" de cause.
M. Berry a critiqué l'organisation des affrè-
tements de navires pour le transport des trou-
pes. M. de Lanessan a fépondu que tous les
affrètements avaient été approuvés par la com-
mission spéciale.
La tuberculose dans l'armée
Le budget de la marine étant achevé , la
Chambre a prononcé l'urgence en faveur du
projet de M. Lachaud, fournissant aux conseils
de revision la faculté d'éliminer les conscrits
menacés par la tuberculose.
Le budget de la guerre
M. Le Hérissé, comme on abordait l'examen
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