Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1901-09-01
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 79956 Nombre total de vues : 79956
Description : 01 septembre 1901 01 septembre 1901
Description : 1901/09/01 (N11496). 1901/09/01 (N11496).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7548963t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
CÏTtfQ eÈNTIMES 1© Numéro PARIS R DÉPARTEMENTS U© ISTOtméro, CINQ almiq-rimim-s
FONDATEUR : AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Cl sois trois mois Six aels un si
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Département».. 2 — 6 - ii - 20-
Postala. a 9 te 32 I
LE RAPPEL
RÉDACTEUR EN CHEF : CHARLES BOS
ANNONCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF & CM
6, Place de la Bourse, 6
81 AUX BUREAUX du JOURNAl.
i
RÉDACTION : 131, rue Montmartre, 131
De 4 à 8 heures du soir et de 40 heures du soir à 1 heure du matin
No 11496. — Dimanche 1" Septembre 19011
14 FRUCTIDOR AN 109
ADMINISTRATION : 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
nnJnall tnnJnan
Il paraît qu'il y a dans la troupe de
la Comédie-Française un artiste qui pos-
; sède l'ensemble rare des qualités néces-
saires pour interpréter parfaitement le
rôle de Don Juan : il aurait la jeunesse,
l'élégance, la fougue, la noblesse; ce
serait un virtuose impeccable, ignorant
les difficultés, donnant avec une égale
sûreté la note passionnée et la note iro-
! nique. On nous offre, du reste, le nom
de cet acteur : c'est M. Le Bargy.
M. Le Bargy a déjà eu l'occasion, à
bien des reprises, de montrer de l'adresse
et du style ; qui sait s'il n'apparaîtra
: pas, un soir, auréolé de génie, et
s'il n'aura pas la gloire — la plus belle
pour un comédien — de fournir d'un
caractère classique une version qui fasse
rêver les poètes et raisonner les philo-
sophes ? Le geste d'un tragédien consti-
tue parfois une vivante page de critique
sur l'œuvre d'un dramaturge ; les pro-
pos de La Harpe sont oubliés, mais on
étudie encore journellement l'explica-
tion de Corneille par Talma et celle de
Racine par Rachel. Suivant le tempéra-
ment de l'acteur qui revêt le pourpoint
d'Hamlet, Shakespeare est émouvant de
cinq ou six facons différentes.
Ainsi M. Le Bargy aurait découvert
un « frisson nouveau » dans le Don
Juan ? Nous le saurons bientôt, car M.
Le Bargy s'apprête à jouer le Don Juan
de Molière — dans une pièce de M.
Henri Lavedan.
Les échos de derrière la toile nous
apprennent en effet que M. H. Lavedan
a prié M. Jules Claretie d'ajourner la
reprise du Don Juan après les repré-
sentations du Marquis de Priola, ce
marquis étant « un Don Juan moderne »
et M. Le Bargy devant prendre à tâche
de « créer » la physionomie dramati-
que de M. do Priola.
Il faut tout au moins féliciter M. H.
Ladevan de sa modestie : il ne compte
point surpasser Molière et suppose que le
Don Juan ancien jeu pourrait éclipser
son cadet nouveau jeu. Mais si telle est
l'opinion de l'écrivain contemporain
sur son œuvre, s'il juge qu'elle fait
double emploi avec le chef-d'œuvre
classique, pourquoi s'obstine-t-il à la
faire jouer?
Il serait singulier de voir la Comédie-
Française renoncer au répertoire, sous
prétexte que l'art moderne peut souffrir
de la comparaison.
Il serait abusif que Don Juan cédât le
pas au marquis de Priola, et que M.
Henri Lavedan fît faire le pied de grue
à Molière.
Du reste, les créations du grand co-
mique n'appartiennent vraiment qu'à
lui-même. S'il plaît à des écrivains,
doués de plus de facilité et d'ingé-
niosité que de réelle invention, de re-
mettre au pressoir les idées dont les
maîtres se sont servis, qu'ils aient
l'attention de ne pas nous pri-
ver des grands crus pour nous faire dé-
guster leur piquette. ,
Nous avons connu un temps où M.
Henri Lavedan aurait pu se donner le
luxe d'entrer à la Comédie-Française
sans s'offusquer du voisinage d'aucun
des illustres habitants de la maison : il
aspirait à mieux qu'à moderniser Don
Juan, qu'à rajeunir l'Avare ou qu'à
vêtir le Misanthrope à la dernière mode;
il se vantait de boire dans son verre, et
s'il campait un bonhomme sur les plan-
ches, c'était un bonhomme bien bâti,
qui s'appelait le prince d'Aurec.
A cela on répondra que le prince
d'Aurec étant digne de la Comédie Fran-
çaise, la Comédie ne voulut pas de lui.
Cette pauvre Comédie rappelle parfois
ces courtisanes mûrissantes qui n'ai-
ment plus, au fond, que leurs souve-
nirs et qui ne prisent point leurs der-
niers amants, s'ils ne ressemblent aux
premiers. Et n'est-ce pas pour de telles
raisons qu'un Chérubin, dont on a beau-
coup parlé,fut si bien accueilli ? Son
nom faisait penser à Beaumarchais.
M. Henri Lavedan n'en est plus aux
déceptions que je rappelais à l'instant :
il sait prendre les belles et on a renoncé
à lui fermer la porte au nez. Ce qu'il a
gagné,hélas, ne vaut pas ce qu'il a perdu,
et c'est le meilleur de lui-même qu'il a
sacrifié pour se faire pardonner le
reste.
Il pousse dans le monde
Son troupeau gazouillant de beautés d'hôpital j
et nous donneen spectacle la chlorose
de sa Catherine et le gâtisme de son
Vieux marcheur. C'est triste.
M. Henri Lavedan — je constate un
fait, sans appréciation — a vieilli vite :
le mal, pour lui, est peut-être d'avoir
été trop tôt candidat à l'Académie, et
académicien. La société de MM. F. Cop-
pée et J.Lemaître lui a nui. Ce sont eux
qui lui ont inspiré ce souffle de réaction,
à la fois littéraire et politique, dont se
gonfle la seconde partie de son œu-
vre.
J'écrivais plus haut le titre du Vieux
marcheur. Dans cette comédie, l'auteur
du prince d'Aurec en est arrivé à vou-
loir faire rire un public de snobs, en lui
présentant l'invraisemblable caricature
d'une institutrice de nos écoles laï-
ques.
i Je me garderai de récrire le réquisi-
toire qu'écrivit, au moment voulu,
Jean Ajalbert. Résumons simplement
les termes de la question qui se pose :
un écrivain apporte une comédie dans
un théâtre abondamment subventionné
par la République française ; il exige
une place au programme pour sa pièce ;
mais il spécifie que la place dont il veut,
c'est celle de Molière ; et si on lui de-
mande à quel titre il réclame pareille
faveur, il peut simplement répondre
qu'il a maltraité, aux Variétés, l'école
laïque et ses institutrices ; dans ces
conditions, qu'est-ce que doit faire
l'administrateur de la scène d'Etat dont
il s'agit?
On ne reprocherait rien à M. Jules
Claretie s'il s'abstenait de montrer beau-
coup de zèle à satisfaire M. H. Lavedan.
Hugues Destrem.
Nous publierons demain un article
de M. Lucien-Victor Meunier.
LA DÉPÊCHE D'EMS
On connait depuis quelques
années l'histoire de la dépêche
d'Ems : il est établi qu'en 1870,
ce fut Bismark qui rendit la
guerre inévitable en falsifiant
le texte de la fameuse dépêche.
Cette dépêche ainsi arrangée
laissait croire, si nous en avons gardé un
exact souvenir, que l'ambassadeur de
France ayant insisté avec obstination pour
être reçu par le roi de Prusse avait reçu de
celui-ci une réponse que le gouvernement
français ne pouvait pas accepter. C'est en
effet ce qui se produisit, et le cabinet fran-
çais, jugeant qu'on le mettait ainsi en de-
meure d'engager la campagne, décida la
guerre néfaste.
En Allemagne, Liebnecht s'éleva contre
une aussi infâme ruse ; et les Allemands
jingoïstes ne manquèrent pas de le traiter
pour cela d'antipatriote.
Mais voici que le fait de la falsification
de la dépêche d'Ems est de nouveau con-
firmé. La Deutsche Revue publie les mé-
moires de l'ancien sous-secrétaire d'Etat
aux affaires étrangères, M. Justin de Gru-
ner. Ce fonctionnaire écrit au sujet de cette
affaire '• « On rédigea une dépêche à Ems,
destinée à la publicité, devant faire croire
que l'ambassadeur de France avait insulté
le roi de Prusse à Ems, alors que lé roi
n'avait aucune idée de cette prétendue in-
jure ; on poussa ainsi à Berlin avec une
telle passion les choses à l'extrême, que les
hommes d'Etat français, surtout l'empe-
reur Napoléon, perdirent complètement la
tête et, sans songer à leur infériorité mili-
taire, déclarèrent la guerre à la Prusse. »
Voilà donc qui est absolument prouvé :
C'est Bismark qui a voulu la guerre, c'est
lui qui l'a rendue inévitable; il en porte,
pour les Allemands, la gloire entière, pour
nous, toute la responsabilité. Le fait n'em-
pêche pas, d'ailleurs, les derniers ministres
de Napoléon III d'avoir été des jobards.
Au contraire, leur exemple prouve une fois
encore qu'en politique plus la situation se
tend,plus il faut savoir conserver son sang-
froid. On n'a de chances d'y voir clair qu'à
cette condition. — Ch. B.
Voir à la 38 page
les DERNIÈRES DÉPÊCHÉS
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
PARTI RADICAL-SOCIALISTE
Saône-et-Loire
De notre correspondant de Chalon-sur-Saône :
L'Union radicale, démocratique et socialiste
de Chalon-sur-Saône vient de lancer l'appel
suivant :
Citoyens,
Depuis dix-huit ans, l'Union radicale, démo-
cratique et socialiste mène le bon combat dans
le département de Saône-et-Loire pour le
triomphe des réformes politiques et sociales.
Plus que jamais, il est nécessaire que tous
les républicains sincères se groupent autour
d'elle, car la réaction, devenue plus dange-
reuse depuis qu'elle a pris le masque républi-
cain, se prépare à tenter, aux élections de
1902, un nouvel et formidable assaut contre la
République républicaine.
L'Union radicale ouvre ses rangs à tous les
républicains, sans distinction de nuances, qui
acceptent les principes de la déclaration du
parti républicain radical et radical-socialiste
et veulent travailler loyalement à la réalisation
des réformes depuis si longtemps promises à
la démocratie.
Les républicains les plus avancés peuvent
venir à l'Union radicale, premier groupe de
Saône-et-Lolre qui ait affirmé la nécessité des
réformes sociales on inscrivant dans son titre
la qualification de socialiste.
L'amour sincère de la République et de la
patrie, et la volonté très ferme d'aboutir for-
meront le lien commun entre ces hommes tous
d'accord également pour ne demander le suc-
cès de leurs aspirations qu'au bulletin de vote
des citoyens éclairés, persuadés et convaincus
par la libre discussion.
Notre appel s'adresse à tous les républicains
de l'arrondissement do Chalon qui voudront
contribuer à notre oeuvre par leur concours
moral et par une modique cotisation mensuelle
de vingt-cinq centimes.
Qu'ils viennent nombreux pour travailler
avec nous, en dehors de toute question de per-
sonnes, à ouvrir l'ère des réalisations, par
l'union des républicains de toutes nuances
contre le cléricalisme, contre les entreprises
césariennes, contre les pouvoirs d'argent,-pour
la causo de la justice sociale.
Pour l'Union Radicale, Démocratique et So-
cialiste, le Président: Favier.
Nota. — Adresser les adhésions au président
à Chalon-sur-Saône. — Les adhérents rece-
vront une brochure de soixante-quatre pages
contenant le compte rendu du premier Con-
grès du parti républicain, radical et radical-
socialiste et la déclaration du .parti.
Voici le bulletin d'adhésion :
« Je, soussigné (nom, prénoms, domicile),
déclare adhérer à la déclaration du parti ré-
publicain, radical et radical-socialiste et de-
mande à faire partie de l'Union radicale, dé-
mocratique et socialiste de Chalon-sur-Saône. »
Le citoyen Favier, président de l'Union ra-
dicale et signataire de l'appel, est premier ad-
joint au maire de Chaloa,
LE TSAR EN FRANCE
L'arrivée du tsar. — Voyage du mi-
nistre des affaires étrangères. - Les
aménagements à Compiègne. —
Adresses. — En Russie.
Saint-Pétersbourg, 30 août.
L'empereur et l'impératrice avec leurs en-
fants sont partis aujourd'hui à 4 heures sur le
yacht lo Standard pour le Danemark.
Copenhague, 30 août.
Le mauvais temps qui règne dans la Balti-
que retardera l'arrivée du tsar et de la tsarine.
Ce n'est donc que lundi qu'ils débarqueront
en Danemark.
On attend aussi la semaine prochaine le roi
Edouard VII.
Cherbourg, 30 août,
La préfecture a reçu le communiqué suivant :
Le Standart sera seulement escorté de
VEtoile-Polaire, à moins que le tsar n'invite
le grand-amiral à l'accompagner. En ce cas,
le navire Svetlema se joindrait à l'escorte.
M. Delcassé à Dunkerque
Dunkerque, 30 août.
M. Delcassé est arrivé ce matin à 8 h. 18 par
train spécial.
Le ministre des affaires étrangères a été reçu
à la gare par MM. Guillain, député; Paul
Nancey, sous-préfet de Dunkerque; Trystram,
1e capitaine de frégate Adigard, attaché mili-
taire au ministère de la marine; le comman-
dant Lamy, de la maison militaire du Prési-
dent de la République; ainsi que par MM. Ca-
vard,directeur de la Sûreté, et HenoioD, com-
missaire spécial.
Après une visite à la sous-préfecture, M.
Delcassé s'est rendu en voiture à l'Hôtel de
Ville, en suivant l'itinéraire flxé pour le Prési-
dent de la République.
Il a longuement visité le nouvel Hôtel de
Ville, puis est allé à la chambre de commerce
où a eu lieu une grande conférence ayant pour
sujet l'arrivée du Président de la République
et des souverains russes.
Le Président ira à la rencontre du tsar sur
le Cassini. Si le temps est mauvais, le tsar en-
trera au port sur le Standart, qui viendra à
quai devant la chambre de commerce où, dans
la salle basse, aura lieu le banquet.
M. Delcassé est parti visiter la rade à bord
du torpilleur 106. Au retour, il a déjeuné à la
sous-préfecture et est reparti à trois heures
cinq, accompagné de MM. Vincent, préfet du
Nord, Cavard, Hennion, Adigard, Lamy et
Maize.
A Compiègne
MM. Bénard, architecte du palais, Locquet,
des bâtiments civils,se sont installés à demeure
au palais de Compiègne pour surveiller les
travaux d'aménagement.
M. Mollard, directeur adjoint du protocole,
fait la navette entre Paris et Compiègne. C'est
lui quia présidé à la distribution des apparte-
ments, qui a préparé le plan que nous avons
publié hier.
Dans cette tâche extrêmement délicate, car
il faut éviter la moindro erreur qui pourrait
provoquer un froissement, le protocole apporte
toute sa science de l'étiquette.
Voici quelques renseignements encore sur la
résidence impériale, qui compléteront ceux que
nous avons donnés.
Les appartements situés sur la rue d'Ulm,
réservés aux membres du gouvernement, sont
ceux que Napoléon 1" destinait aux grands
dignitaires de l'Empire, maréchaux, présidents
du Sénat, et aux personnages célèbres, étran-
gers et français, qui venaient lui faire visite
à Compiègne.
Ils recevront un ameublement élégant et
somptueux, car le protocole s'appliqua à don-
ner au château l'éclat et le confort des rési-
dences définitives.
Compiègne sort de son sommeil de trente
ans.
Aux chasses offertes par le chef de l'Etat
dans la magnifique forôt, s'ajoutera la large
hospitalité de la République, dans le château,
aux personnages princiers qui viendront offi-
ciellement à Paris.
Le choix de l'empereur de Russie consacre
cette nouvelle destination du palais de Cum-
piègnq.
M. Mollard a fait aussi restaurer le petit
théâtre, pour le cas où les souverains russes
auraient le désir d'entendre et d'applaudir les
artistes des théâtres do Paris.
Ce théâtre, qui contient de trois à quatre
cents places, qui renferme un parterre et deux
galeries superposées, a été remis, par les soins
de MM. Bénard et Locquet, dans l'état où il se
trouvait sous le second Empire.
Le protocole
Pour le service du protocole pendant le
voyage du tsar, M. Mollard, directeur adjoint,
sera assisté de MM. Rojoux et de Saint-Olive,
rédacteurs au protocole.
Les cartes de la revue
Les cartes pour la revue de Reims, en dehors
des cartes de presse, seront délivrées par le
ministère de l'intérieur.
Les trains spéciaux
Les trains spéciaux qui transporteront à
Reims, le jour de la revue, les membres du
Parlement, le conseil général de la Seine, le
conseil municipal de Paris et les personnages
officiels seront organisés par lo ministère des
travaux publics.
Les cartes d'invitation pour ces trains seront
délivrées directement par les soins de ce mi-
nistère.
L'escardre du Nord
L'escadre du Nord a reçu l'ordre de se trou-
ver à Dunkerque le 15 septembre.
Voici qu'elle sera sa composition à cette
date :
1M division. - Le Massëna, le Formidable, le
Courbet, le Cassini, le Yatagan et la Ditrandal.
2' division. — Le Bouvines, l'Amiral-Tréhouart,
le Valmy, le Jemmapes et le Fauconneau. -
3' division. — Le Bruix, le DlI,puy.de.Lôme, la
D'Assas et le Surcouf.
C'est la 2' division de l'escadre de la Médi-
terrannée, composée du Charles-Martel, du
BouDet, du Jauréguiberry et du Galilée, qui
renforcera l'escadre du Nord, ainsi que le
cuirassé Iéna qui vient de terminer ses essais
à Brest.
Adresses
Creil, 30 août,
Les maires du département de l'Oise au nom-
bre de 200 environ, ont décidé d'envoyerà l'em-
pereur de Russie à l'occasion da son séjour dans
le département, une adresse de bienvenue et de
respectueuse sympathie.
Sur la proposition d'un des maires présents,
il a été entendu qu'une adresse serait envoyée
au Président de la République.
Un comité dont font partie des sénateurs,
des députés, et dont M. Franck-Chauveau.
vice-président du Sénat, a accepté la prési-
dence, a été nommé pour rédiger l'adresse, et
faire les démarches nécessaires pour la re-
mettre entre les mains de l'empereur de
Russie. - -
Marseille, 30 août.
Lo conseil rnunicipal,réuni ce soir en com-
mission plénière, a adopté à l'unanimité moins
2 voix, un vœu souhaitant que la nouvelle vi-
site de l'empereur de Russie à la France faci-
lite les relations commerciales des deux pays
e t aboutisse h uoeenteutecommune, favorable
aojéveloppementdu progrès social et au main-
tien de la paix universelle.
Bordeaux, 30 août.
Le Cercle Voltaire fêtait hier soir, en un
banquet, le 25° anniversaire de son existence.
Le banquet auquel assistaient des délégués
des cercles républicains de la ville, était pré-
sidé par M. Bonnin. conseiller municipal, pré-
sident du Cercle Voltaire.
M. Bonnin a prononcé, au dessert, une al-
locution très applaudie.
Après s'être félicité des résultats des derniè-
res élections cantonales, il a fait allusion à
l'heureux événement de la visite du tsar en
France et a bu, en terminant, au Président de
la République et au gouvernement de défense
républicaine qui a su la préparer.
D'autres convives ont pris ensuite la parole ;
ils ont fait appel à l'union et à la concorde de
tous les républicains.
Tous les orateurs ont été très applaudis.
Saint-Pol-sur-Mer, 30 août.
Le conseil municipal de Saint-Pol-sur-Mer,
ainsi que tous les corps élus de la région, ont
voté une adresse dans laquelle ils se réjouis-
sent de la prochaine venue à Dunkerque do M.
le Président de la République se rendant à la
rencontro de l'empereur de Russie pour sa se-
conde visite en France.
Dans sa patriotique reconnaissance, le con-
seil municipal adresse au gouvernement l'ex-
pression respectueuse de tout son dévoue-
ment.
Les Français de Saint-Pétersbourg
Saint-Pétersbourg, 28 août.
La colonie française de Moscou se propose
de fonder une œuvre quelconque,—encore non
déterminée, — de bienfaisance en souvenir de
la prochaine visite des souverains russes à la
France.
Très prochainement aura lieu à Saint-Pé-
tersbourg l'inauguration de l'asile de nuit
fondé en mémoire de la visite faite dans cette
viile par le Président Faure, avec l'argent
donné par lui pour les indigènes pétersbour-
geois. La construction de cet asile, qui pourra
abriter plus de cent cinquante individus est
déjà presque complètement achevée.
La presse russe
Saint-Pétersbourg, 30 août.
On lit dans le Journal de Saint-Pétersbourg :
Les journaux de Paris constatent tous la sen-
sation profonde produite dans lanalion française
par la nouvelle annonçant que l'empereur et
l'impératrice de Russie passeront quelques
jours en France et assisteront à la revue na-
vale de Dunkerque et à la revue des troupes de
Reims.
Les conseils généraux réunis en session au
moment où celle nouvelle a été connue ont af-
firmé leurs sentiments patriotiques sous forme
d'adresses au Président de la République et par
d'autres manifestations.
L'unanimité qui caractérise cet élan national
montre combien est vive la conscience que les
deux puissances sont unies par des liens étroits
et resserrés par ces faits inoubliables profondé-
ment gravés dans toutes les mémoires : les vi-
sites réciproques des dtux flottes à Cronstadt
et à Toulon.
Le premier voyage de Leurs Majestés Impé-
riales en France a laissé une trace ineffaçable
dans l'histoire.
Le grand fait qui va se produire prochaine-
ment constituera un nouvel anneau de cette
chaîne d'événements dont la portée politique
est si considérable.
L'union des deux Etats, pour leur bien mu-
tuel et la sauvegarde de la paix générale, est
un facteur puissant du maintien des relations
pacifiques entre les peuples, ce que désire ar-
demment tout le monde civilisé.
Une nation comme la nation française, où le
travail est en si grand honneur, et qui, dans
toutes les branches de l'activité humaine con-
sacre tant d'énergie à des rouvres fécondes,
ressent tout particulièrement ce besoin de
naix.
Il y a une concordance parfaite entre ses as-
pirations et celles do la Russie qui a prouvé si
souvent sa résolution de contribuer au main-
tien du bon accord entre les puissances, main-
tien dont une des bases essentielles est l'alliance
franco-russe, dont on apprécie universelle-
ment le caractère élevé.
On a été vivement touché en Russie de l'é-
motion qu'a causée en France la nouvelle de
l'arrivée prochaine de Leurs Majestés.
L'ardent amour que la nation russe porte à
ses souverains fera tressaillir les cœurs au ré-
cit des manifestations enthousiastes qui se pré-
parent à cette occasion.
On y verra chez nous uné nouvelle consé-
cration de l'alliance antérieurement créée et
qui répond si bien aux vives sympathies des
deux peuples.
Le ministre des affaires étaangères de Russie
lecomte Lamsdorff, se trouvera près de l'em-
pereur pendant son séjour en France.
LA PETITE-FILLE DE GARIBALDI MALADE
fDe notre correspondant particulier)
Rome, 30 août.
Mlle Giuseppina Gàribaldi, petite-fille de
Garibaldi, et fille du général Menotti Gari-
baldi, est depuis quelques jours gravement
atteintede la malaria qu'elle a contractée dans
les environs de Rome.
A l'heure qu'il est, la maladie parait si grave
qu'on craint un dénouement fatal. Toute la
famille Garibaldi est réunie autour de la ma-
lade : Mlle Giuseppina Garibaldi n'a que dix-
huit ans.
L'EXODE DES MOINES
Nancy, 30 août.
Les chartreux de Bosservillo près Nancy ne
voulant pas demander l'autorisation se prépa-
parent à quitter la France. Ils irontà quelques
kilomètres de la frontière, à Bioncourt, village
de la Lorraine annexée, où ils occuperont le
château.
Ils achèvent de liquider leur exploitation
agricole de Bosserville. Le couvent compte
dix-Uuit « pères » et une quarantaine de « frè-
res ».
LA RETRAITE DE LORD SALISBURY
Londres, 30 août.
La Pall Mail Gazette annonce que lord Salis-
bury prendra sa retraito après les fêles du
couronnement.
Lo journal ajoute qu'une des raisons qui ont
motivé la décision de lord Salisbury est la con-
fiance qu'il a dans son successeur aux affaires
étrangères, lord Lansdowne.
M. Balfour le remplacerait comme premier
ministre, tout en conservant ses fonctions de
leader du parti à la Chambre des Commu-
nes.
LES KRACKS A L'ÉTRANGER
-
Un suicide
Berlin, 30 août.
On lit dans la Gazelle libérale:
Itf, Siegfried Landsberg, banquier à Déflia,
rue d'G.t'anienberg, s'est fait sauter la cervelle
dans la fotv1 dite Grunenvald. On attribue ce
suicide à db mauvaises spéculations à - la
Bourse, -
LETTRE DE LONDRES
La politique en Angleterre. — On
ferme. — L'art de changer d'opi-
nion. — Et la guerre ? — Les
évènements européens.
(De notre correspondant particulier)
Londres, 29 août.
La première session du Parlement vient d'ê-
tre close par le roi Edouard VII.
Le discours du Trône ne nous apprend rien
de nouveau. Il souligne les relations amicales
existant entre le Foreing Office et les grandes
puissances continentales, fait un rapide aperçu
de la situation au Transvaal et en Chine, ré-
sume en peu de mots les travaux du Parle-
ment, qui a eu à voter les fonds nécessités par
la guerre actuelle, la loi sur l'éducation et le
projet sur l'organisation militaire du Royaume
Uni.
Cette fin de session a été fertile en inci-
dents.
Nous citerons en passant l'affaire du Globe,
journal nationaliste et ministériel, qui de la
façon habituelle aux journaux jingoos. avait
attaqué les membres du parti irlandais de la
Chambre des Communes.
Dans un article violent, le journal en ques-
tion les accusait de corruption surtout lors-
qu'ils font partie d'une commission chargée
d'examiner les projets de loi ayant trait à l'Ir-
lande.
Les membres du parti nationaliste ayant
toujours refusé do faire partie d'une commis-
sion parlementaire da la Chambre, l'accusation
tombait d'elle-même, non cependant sans met-
tre à jour la manière d'agir du journal.
La Chambre des Communes qui semble au
plus haut point consciente de la dignité de ses
membres fit paraître à sa barre le rédacteur
en chef, M. Armstrong et l'imprimeur-gérant,
Mac-Madge. Sommés de s'expliquer, ces mes-
sieurs, sans essayer de se justifier ni de prou-
ver la véracité do leurs allégations, se conten-
tèrent de faire des excuses que la Chambre tint
pour insuffisantes, puis ils se rétractèrent.
Cet iniedent pourrait être fertile en consé-
quences si les passions politiques n'avaient
égaré la majorité de la population. Il suffirait,
pour mettre à jour l'insanité de la presse im-
pérailisle qui ne combat qu'avec descalom nies
et des mensonges.
Souvent homme varie
Nous avons encore à enregistrer les débats
sur la dernière proclamation de Lord Kit-
chener.
Nous passerons sur les explications de Cham-
berlain, qui, bien entendu trouve son œuvre
parfaite et insisterons principalement sur leoi
attitudes contradictoires de William Harcourt,
l'un des chefs du parti libéral radical, et de
M. Asquilh, le leader du parti libéral impé-
rialiste.
Le premier proteste contre l'enrôlement
d'indigènes dans les armées anglaises, attaque
le gouvernement qui veut refuser aux com-
battants boers le titre de belligérants et consi-
dère la proclamation du générallissime comme
étant à la fois illégale et ridicule.
M. Asquith, par contre, ne voit rien qui
soit contraire aux lois de la guerre. Comme
Chamberlain il refuse aux Burghers le titre de
belligérents et promet tout son concours au
gouvernement pour terminer la guerre dans le
plus bref délai possible.
Mais ce qui dans ce discours, nous a surpris
le plus désagréablement, c'est d'entendre cet
homme qui a toujours attaqué la politique
impérialiste, se prononcer en faveur du ban-
nissement des chefs boers après la clôture des
hostilités.
En soutenant une telle théorie, M. Asquilh
se sépare forcément du gros du parti libéral
qui partage l'opinion émise par Sir William
Harcourt et Sir Henry Campbell-Banner-
mann.
Le chef du parti libéral impérialiste s'est
tracé une ligne de conduite impossible pour
tout libéral ; il rentre dans l'impéralisme à ou-
trance que jadis il attaquait avec tant de force
et d'énergie.
Les nouvelles sud-africaines
Les dernières dépêches. du sud do i'Afrique
ne font d'ailleurs que nous montrer le peu
d'effet produit par les menaces de Lord Kit-
chener.
Tous les chefs boers, le président Steijn,
les généraux Botha, Dewet et Delarey, pro-
testent contre la proclamation du générallis-
sime et se déclarent résolus à continuer la
guerre jusqu'à ce que l'Angleterre leur ac-
corde l'indépendance.
Dans l'exposé des motifs en faveur des me-
sures qui faisaient l'objet de sa proclamation,
Lord Kitchener s'exprimait ainsi :
Attendu que les Burghers des deux Républiques,
encore en armes, ne sont que peu nombreux, dé-
pourvus de canons et de munitions autant que de
toute organisation militaire.
Les troupes fédérales se sont chargés de ré-
pondre à cet alinéa.
Il y a quelques jours on nous apprenait que
le général Botha était encore à la tête d'un
commando de plus de 4.000 hommes.
Lord Kitchener, de son côté nous annonçait
la capture de 9 officiers et de 65 hommes et le
télégraphe nous apportait la nouvelle qu'un
convoi avait été attaqué près de Rosckopje,
que les Anglais y auraient perdu 32 hommes
tués ou blessés.
Nous pouvons donc nous demander co qu'il
adviendrait des armées impériales si leurs
ennemis étaient bien armés et disciplinés!
Dans la colonie, tout va de mal en pis. Le
général French, dont les Anglais attendaient
une pacification rapide du Cap ne semble pas
avoir plus do succès que ses prédécesseurs.
Il y a quelques jours la situation nous était
représentée comme s'étant énormément amé-
liorée. Kruilzinger aurait été forcé de se reti-
rer avec une petite force de 100 à 150 hom-
mes.
Des nouvelles de source boer sont venues
détruire la bonne impression produite par les
dépêches officielles. De nombreux Afrikanders
se seraient joints aux troupes républicaines et
les envahisseurs du Cap seraient au nombre
de 12 à 15.000 hommes.
Nou.sommes d'autant plus portés A croire
il l'authenticité de ces nouvelles que 19 gou-
vernement vient de déclarer la colonie en état
de siège et de suspendre les garanties constitu-
tionnelles. Les habitants sont invités à se con-
former aux lois militaires et à ne pas avoir
plus d'une semaine de provisions. il vient en
outre d'être décidé que le Parlement du Cap
ne serait pas convoqué en octobre.
Désormaisjdébarrassé des attaques de l'opposi-
tion, le gouvernement va pouvoir continuer
tranquillement son œuvre néfaste, mais il no
parviendra pas à abattre l'énergie des fé-
dérés.
Nous espérons que, de son côté, l'opposition
saura s'unir et s'organiser afin de pouvoir dé-
fendre avec succès, dès la prochaine session,
l'idée libérale et démocratique.
Le tsar
La nouvolle de la prochaine arrivée du tsar
a été très bien accueillie en Angleterre.
En général, on y voit un très grand succès
pour le gouvernement de M. Waldeck-Rous-
seau, et en particulier pour M. Delcassé.
Les journaux conservateurs et libéraux ont
été uaaujmea à se réjouir de ce succès s. tous
considèrent l'alliance franco-russe comme
très utile pour le maintien de la paix.
Seuls les journaux nationalistes se sont ef-
forcés de diminuer aux yeux du public l'im-
portance de cet événement, en faisant ressortir
la rencontre prochaine du tsar et de l'empe-
reur d'Allemagne.
Je terminerai en vous donnant quelques
passages d'un article du Morning Leader, inti-
tulé : « France et Russie ».
Un ministre des affaires étrangères qui peut se
dispenser de faire des diseurs et conserver la
confiance d'une République démocratique, peut
être considéré comme un homme d'Etat d'une très
haute valeur.
M. Waldeck-Rousseau a formé, avec le concours
des éléments progressifs, radicaux et socialistes, le
plus fort gouvernement libéral que la France ait
ou depuis longtemps.
Il a eu le courage de lutter contre le cléricalisme,
a restauré la discipline dans l'armée, s'est déclaré
pour les réformes sociales et au dehors a suivi
une politique pacifique.
Nous nous réjouissons de l'arrivée du tsar à
Paris car nous sommes convaincus que l'alliance
franco-russe est faite pour soutenir la paix en
Europe et la considérons comme une garantie de
paix dans le monde entier.
C'est parfait. — Henry Reille.
L'INCIDENT FRANCO-TURC
Les suites de la rupture
La fête qui devait être donnée aujourd'hui,
sous le patronage de l'ambassade de Turquie,
à l'occasion de l'anniversaire de l'avènement
au trône d'Abdul-Hamid, n'aura pas lieu.
Le ministre de la guerre avait d'ailleurs in-
terdit à la musique du 46' régiment d'infante-
rie, qui devait y prêter son concours, d'y pren-
dre part. -
M. Constans s'est rendu hier matin au mi-
nistre de l'intérieur, où il s'est entretenu avec
le chef du cabinet du ministre, M. René Wal-
deck-Rousseau, puis au ministère de l'agri-
culture, où il a conféré avec M. Jean Dupuy.
M. Constans comptait comme nous l'avons
dit partir àSembol cette semaine-ci pour pren-
dre un repos bien mérité. Il est obligé de re-
mettre son départ à la fin de la semaine pro-
chaine.
Ceci indique que l'ambassadeur dé France
compte conférer avec les ministres, à la suite
du prochain conseil qui se tiendra après le
retour à Paris de M. Waldeck-Rousseau.
On nous donne ce détail :
La veille de l'arrivée de M. Constans ft
Paris, le premier secrétaire de l'ambassade
turque se présenta au ministère des affaires
étrangères et demanda le chef de cabinet, M.
Delavaud. Ce dernier fit répondre qu'il ne pou-
vait plus recevoir le visiteur en qualité de
secrétaire d'ambassade, mais que s'il désirait
lui parler en tant que particulier, il le rece-
vrait, à quoi le secrétaire d'ambassade répon-
dit qu'il se présentait comme simple parti-
culie.* ; et alors il fut reçu.
Hier, une correspondance adressée de Cons-
tantinople à l'agence Havas nous a appris que
le sultan a ordonné que désormais les congré-
gations de Beyrouth, toutes françaises, ne se-
ront plus exemptes de l'impôt immobilier de
5 0i0. Sn outre, la circonscription de Jérusa-
lem, où les .religieux avaient franchise de
douane, sera soumise à un droit d'entrée de
5 010. Enfin, les congrégations ne pourront
plus ouvrir des écoles sans une autorisatioD,
qui probablement ne sera pas accordée,
Ces dispositions nouvelles, fait-on remar..
quer, celles du moins qui ont trait aux impôts,
paraissent en contradiction avec les capitula-
tions, qui n'ont jamais été abrogées.
Celle du 5 juin 1673 stipule, dans un article
spécial 1
Que les religieux français qui sont à Jérusalem,
et qui ont depuis longtemps les lieux saints, tant
dehors que dedans, comme aussi ceux qui sont
dans le Saint-Sépulcre, en jouissent et le possèdent
comme auparavant, sans que personne les moleste
en leur demandant des impos ou autrement, etc.
Ces mêmes capitulations, renouvelées en
1740, portent :
Art. 33. - Les religieux francs qui, suivant l'an-
cienne coutume, sont établis dedans ot dehors de
la ville de Jérusalem, dans l'église du Saint-Sé-
pulcre appelée Catnanat. no seront point inquiétés
pour les lieux do visitation qu'ils habitent et qui
sont eptre leurs mains, comme par ci-devant, sans
qu'ils puissent être inquiétés à cet égard, non plus
que par des prétentions d'impositions.
La loi de 1868, qui concède aux étrangers le
droit de propriété immobilière, n'a point abrogé
les dispositions des traités antérieurs. Le pro-
tocole avec la France, en date du 6 juin 1868,
stipule au contraire que cette loi ne a porte
aucune atteinte aux immunités consacrées pal
les traités ».
Les dépêchés
Constanlinople, 29 août.
(viâ Bourgs.)
Sinapian Effendi, haut fonctionnaire de la
police particulière du sultan est on route pour
Paris. Sinapian est chargé d'une mission à
Paris, en l'absence do Mun-ir-Bey. Cet envoyé
d'un genre spécial passe, dit Paris-Nouvelles
pour l'un des hommes les plus intelligents de
Yildiz-Kioks.
Constantinople, 29 août.
viâ Bourgas.
Le ministre turc des affaires étrangères
vient d'envoyer à tous les représentants de la
Turquie près les cours européennes une circu-
laire dans laquelle il incrimine la conduite de
l'ambassadeur de France à propos du conflit
francc-turc et s'efforce de justifier l'attitude
prise par la Porte à la même occasion.
Constantinople, 30 août.
Les statuts de la Compagnie du port de Hai.
dar-Pacha; approuvés en vertu d'un iradé du
sultan, ont été remis hier à la Compagnie du
chemin d'Anatolie par le ministre des travaux
publics.
Londres, 30 août.
La Pall- Mail Gazette publie la dépêche sui-
lrpknta -
Constantinople, 26 août.
Les ministres de la guerre et de la marine
éiudient en ce moment un projet de défense
du Bosphore et des Dardanelles. La maison
Armstrong. d'Elswick, a reçu de la Turquie
la commande d'un canon à tir rapide du ca-
libre de 6 pouces, qui sera employé par les
fonderies turques comme modèle, et reproduit
pour l'armement des forts ainsi que pour la
marine.
Le retour de M. Constans et la presse
Nous avons donné hier des renseignements sur
l'arrivée de M. Constans à Paris et nous avons dit
ce qu'on pouvait savoir d'exact sur la lituatioD
actuelle.
La presse tout entière s'est occupée du retour de
notre ambassadeur ; quelques-uns de nos confrères
ont pu approcher M. Constans.
Le Figaro dit :
Nous arrivons au 15 août. M. Constans re-o
tourneà Yldiz, et d'abord il a avec les minis-
tres une longue conversation. Pour les quais,
c'est chose entendue. La Société est rétablie
dans le libre exercice de tous ses droits. Pour
los créances, une rédaction est arrêtée suivant
nos indications. Il ne reste plus qu'à signer.
L'agrément du sultan rendra l'accord définitif.
Très tard dans la soirée, M. Constans est
admis en sa présence. Abd-ul-IIamid parait
souoiQUJ. fatigué, désireux d'en finir.
FONDATEUR : AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Cl sois trois mois Six aels un si
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Département».. 2 — 6 - ii - 20-
Postala. a 9 te 32 I
LE RAPPEL
RÉDACTEUR EN CHEF : CHARLES BOS
ANNONCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF & CM
6, Place de la Bourse, 6
81 AUX BUREAUX du JOURNAl.
i
RÉDACTION : 131, rue Montmartre, 131
De 4 à 8 heures du soir et de 40 heures du soir à 1 heure du matin
No 11496. — Dimanche 1" Septembre 19011
14 FRUCTIDOR AN 109
ADMINISTRATION : 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
nnJnall tnnJnan
Il paraît qu'il y a dans la troupe de
la Comédie-Française un artiste qui pos-
; sède l'ensemble rare des qualités néces-
saires pour interpréter parfaitement le
rôle de Don Juan : il aurait la jeunesse,
l'élégance, la fougue, la noblesse; ce
serait un virtuose impeccable, ignorant
les difficultés, donnant avec une égale
sûreté la note passionnée et la note iro-
! nique. On nous offre, du reste, le nom
de cet acteur : c'est M. Le Bargy.
M. Le Bargy a déjà eu l'occasion, à
bien des reprises, de montrer de l'adresse
et du style ; qui sait s'il n'apparaîtra
: pas, un soir, auréolé de génie, et
s'il n'aura pas la gloire — la plus belle
pour un comédien — de fournir d'un
caractère classique une version qui fasse
rêver les poètes et raisonner les philo-
sophes ? Le geste d'un tragédien consti-
tue parfois une vivante page de critique
sur l'œuvre d'un dramaturge ; les pro-
pos de La Harpe sont oubliés, mais on
étudie encore journellement l'explica-
tion de Corneille par Talma et celle de
Racine par Rachel. Suivant le tempéra-
ment de l'acteur qui revêt le pourpoint
d'Hamlet, Shakespeare est émouvant de
cinq ou six facons différentes.
Ainsi M. Le Bargy aurait découvert
un « frisson nouveau » dans le Don
Juan ? Nous le saurons bientôt, car M.
Le Bargy s'apprête à jouer le Don Juan
de Molière — dans une pièce de M.
Henri Lavedan.
Les échos de derrière la toile nous
apprennent en effet que M. H. Lavedan
a prié M. Jules Claretie d'ajourner la
reprise du Don Juan après les repré-
sentations du Marquis de Priola, ce
marquis étant « un Don Juan moderne »
et M. Le Bargy devant prendre à tâche
de « créer » la physionomie dramati-
que de M. do Priola.
Il faut tout au moins féliciter M. H.
Ladevan de sa modestie : il ne compte
point surpasser Molière et suppose que le
Don Juan ancien jeu pourrait éclipser
son cadet nouveau jeu. Mais si telle est
l'opinion de l'écrivain contemporain
sur son œuvre, s'il juge qu'elle fait
double emploi avec le chef-d'œuvre
classique, pourquoi s'obstine-t-il à la
faire jouer?
Il serait singulier de voir la Comédie-
Française renoncer au répertoire, sous
prétexte que l'art moderne peut souffrir
de la comparaison.
Il serait abusif que Don Juan cédât le
pas au marquis de Priola, et que M.
Henri Lavedan fît faire le pied de grue
à Molière.
Du reste, les créations du grand co-
mique n'appartiennent vraiment qu'à
lui-même. S'il plaît à des écrivains,
doués de plus de facilité et d'ingé-
niosité que de réelle invention, de re-
mettre au pressoir les idées dont les
maîtres se sont servis, qu'ils aient
l'attention de ne pas nous pri-
ver des grands crus pour nous faire dé-
guster leur piquette. ,
Nous avons connu un temps où M.
Henri Lavedan aurait pu se donner le
luxe d'entrer à la Comédie-Française
sans s'offusquer du voisinage d'aucun
des illustres habitants de la maison : il
aspirait à mieux qu'à moderniser Don
Juan, qu'à rajeunir l'Avare ou qu'à
vêtir le Misanthrope à la dernière mode;
il se vantait de boire dans son verre, et
s'il campait un bonhomme sur les plan-
ches, c'était un bonhomme bien bâti,
qui s'appelait le prince d'Aurec.
A cela on répondra que le prince
d'Aurec étant digne de la Comédie Fran-
çaise, la Comédie ne voulut pas de lui.
Cette pauvre Comédie rappelle parfois
ces courtisanes mûrissantes qui n'ai-
ment plus, au fond, que leurs souve-
nirs et qui ne prisent point leurs der-
niers amants, s'ils ne ressemblent aux
premiers. Et n'est-ce pas pour de telles
raisons qu'un Chérubin, dont on a beau-
coup parlé,fut si bien accueilli ? Son
nom faisait penser à Beaumarchais.
M. Henri Lavedan n'en est plus aux
déceptions que je rappelais à l'instant :
il sait prendre les belles et on a renoncé
à lui fermer la porte au nez. Ce qu'il a
gagné,hélas, ne vaut pas ce qu'il a perdu,
et c'est le meilleur de lui-même qu'il a
sacrifié pour se faire pardonner le
reste.
Il pousse dans le monde
Son troupeau gazouillant de beautés d'hôpital j
et nous donneen spectacle la chlorose
de sa Catherine et le gâtisme de son
Vieux marcheur. C'est triste.
M. Henri Lavedan — je constate un
fait, sans appréciation — a vieilli vite :
le mal, pour lui, est peut-être d'avoir
été trop tôt candidat à l'Académie, et
académicien. La société de MM. F. Cop-
pée et J.Lemaître lui a nui. Ce sont eux
qui lui ont inspiré ce souffle de réaction,
à la fois littéraire et politique, dont se
gonfle la seconde partie de son œu-
vre.
J'écrivais plus haut le titre du Vieux
marcheur. Dans cette comédie, l'auteur
du prince d'Aurec en est arrivé à vou-
loir faire rire un public de snobs, en lui
présentant l'invraisemblable caricature
d'une institutrice de nos écoles laï-
ques.
i Je me garderai de récrire le réquisi-
toire qu'écrivit, au moment voulu,
Jean Ajalbert. Résumons simplement
les termes de la question qui se pose :
un écrivain apporte une comédie dans
un théâtre abondamment subventionné
par la République française ; il exige
une place au programme pour sa pièce ;
mais il spécifie que la place dont il veut,
c'est celle de Molière ; et si on lui de-
mande à quel titre il réclame pareille
faveur, il peut simplement répondre
qu'il a maltraité, aux Variétés, l'école
laïque et ses institutrices ; dans ces
conditions, qu'est-ce que doit faire
l'administrateur de la scène d'Etat dont
il s'agit?
On ne reprocherait rien à M. Jules
Claretie s'il s'abstenait de montrer beau-
coup de zèle à satisfaire M. H. Lavedan.
Hugues Destrem.
Nous publierons demain un article
de M. Lucien-Victor Meunier.
LA DÉPÊCHE D'EMS
On connait depuis quelques
années l'histoire de la dépêche
d'Ems : il est établi qu'en 1870,
ce fut Bismark qui rendit la
guerre inévitable en falsifiant
le texte de la fameuse dépêche.
Cette dépêche ainsi arrangée
laissait croire, si nous en avons gardé un
exact souvenir, que l'ambassadeur de
France ayant insisté avec obstination pour
être reçu par le roi de Prusse avait reçu de
celui-ci une réponse que le gouvernement
français ne pouvait pas accepter. C'est en
effet ce qui se produisit, et le cabinet fran-
çais, jugeant qu'on le mettait ainsi en de-
meure d'engager la campagne, décida la
guerre néfaste.
En Allemagne, Liebnecht s'éleva contre
une aussi infâme ruse ; et les Allemands
jingoïstes ne manquèrent pas de le traiter
pour cela d'antipatriote.
Mais voici que le fait de la falsification
de la dépêche d'Ems est de nouveau con-
firmé. La Deutsche Revue publie les mé-
moires de l'ancien sous-secrétaire d'Etat
aux affaires étrangères, M. Justin de Gru-
ner. Ce fonctionnaire écrit au sujet de cette
affaire '• « On rédigea une dépêche à Ems,
destinée à la publicité, devant faire croire
que l'ambassadeur de France avait insulté
le roi de Prusse à Ems, alors que lé roi
n'avait aucune idée de cette prétendue in-
jure ; on poussa ainsi à Berlin avec une
telle passion les choses à l'extrême, que les
hommes d'Etat français, surtout l'empe-
reur Napoléon, perdirent complètement la
tête et, sans songer à leur infériorité mili-
taire, déclarèrent la guerre à la Prusse. »
Voilà donc qui est absolument prouvé :
C'est Bismark qui a voulu la guerre, c'est
lui qui l'a rendue inévitable; il en porte,
pour les Allemands, la gloire entière, pour
nous, toute la responsabilité. Le fait n'em-
pêche pas, d'ailleurs, les derniers ministres
de Napoléon III d'avoir été des jobards.
Au contraire, leur exemple prouve une fois
encore qu'en politique plus la situation se
tend,plus il faut savoir conserver son sang-
froid. On n'a de chances d'y voir clair qu'à
cette condition. — Ch. B.
Voir à la 38 page
les DERNIÈRES DÉPÊCHÉS
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
PARTI RADICAL-SOCIALISTE
Saône-et-Loire
De notre correspondant de Chalon-sur-Saône :
L'Union radicale, démocratique et socialiste
de Chalon-sur-Saône vient de lancer l'appel
suivant :
Citoyens,
Depuis dix-huit ans, l'Union radicale, démo-
cratique et socialiste mène le bon combat dans
le département de Saône-et-Loire pour le
triomphe des réformes politiques et sociales.
Plus que jamais, il est nécessaire que tous
les républicains sincères se groupent autour
d'elle, car la réaction, devenue plus dange-
reuse depuis qu'elle a pris le masque républi-
cain, se prépare à tenter, aux élections de
1902, un nouvel et formidable assaut contre la
République républicaine.
L'Union radicale ouvre ses rangs à tous les
républicains, sans distinction de nuances, qui
acceptent les principes de la déclaration du
parti républicain radical et radical-socialiste
et veulent travailler loyalement à la réalisation
des réformes depuis si longtemps promises à
la démocratie.
Les républicains les plus avancés peuvent
venir à l'Union radicale, premier groupe de
Saône-et-Lolre qui ait affirmé la nécessité des
réformes sociales on inscrivant dans son titre
la qualification de socialiste.
L'amour sincère de la République et de la
patrie, et la volonté très ferme d'aboutir for-
meront le lien commun entre ces hommes tous
d'accord également pour ne demander le suc-
cès de leurs aspirations qu'au bulletin de vote
des citoyens éclairés, persuadés et convaincus
par la libre discussion.
Notre appel s'adresse à tous les républicains
de l'arrondissement do Chalon qui voudront
contribuer à notre oeuvre par leur concours
moral et par une modique cotisation mensuelle
de vingt-cinq centimes.
Qu'ils viennent nombreux pour travailler
avec nous, en dehors de toute question de per-
sonnes, à ouvrir l'ère des réalisations, par
l'union des républicains de toutes nuances
contre le cléricalisme, contre les entreprises
césariennes, contre les pouvoirs d'argent,-pour
la causo de la justice sociale.
Pour l'Union Radicale, Démocratique et So-
cialiste, le Président: Favier.
Nota. — Adresser les adhésions au président
à Chalon-sur-Saône. — Les adhérents rece-
vront une brochure de soixante-quatre pages
contenant le compte rendu du premier Con-
grès du parti républicain, radical et radical-
socialiste et la déclaration du .parti.
Voici le bulletin d'adhésion :
« Je, soussigné (nom, prénoms, domicile),
déclare adhérer à la déclaration du parti ré-
publicain, radical et radical-socialiste et de-
mande à faire partie de l'Union radicale, dé-
mocratique et socialiste de Chalon-sur-Saône. »
Le citoyen Favier, président de l'Union ra-
dicale et signataire de l'appel, est premier ad-
joint au maire de Chaloa,
LE TSAR EN FRANCE
L'arrivée du tsar. — Voyage du mi-
nistre des affaires étrangères. - Les
aménagements à Compiègne. —
Adresses. — En Russie.
Saint-Pétersbourg, 30 août.
L'empereur et l'impératrice avec leurs en-
fants sont partis aujourd'hui à 4 heures sur le
yacht lo Standard pour le Danemark.
Copenhague, 30 août.
Le mauvais temps qui règne dans la Balti-
que retardera l'arrivée du tsar et de la tsarine.
Ce n'est donc que lundi qu'ils débarqueront
en Danemark.
On attend aussi la semaine prochaine le roi
Edouard VII.
Cherbourg, 30 août,
La préfecture a reçu le communiqué suivant :
Le Standart sera seulement escorté de
VEtoile-Polaire, à moins que le tsar n'invite
le grand-amiral à l'accompagner. En ce cas,
le navire Svetlema se joindrait à l'escorte.
M. Delcassé à Dunkerque
Dunkerque, 30 août.
M. Delcassé est arrivé ce matin à 8 h. 18 par
train spécial.
Le ministre des affaires étrangères a été reçu
à la gare par MM. Guillain, député; Paul
Nancey, sous-préfet de Dunkerque; Trystram,
1e capitaine de frégate Adigard, attaché mili-
taire au ministère de la marine; le comman-
dant Lamy, de la maison militaire du Prési-
dent de la République; ainsi que par MM. Ca-
vard,directeur de la Sûreté, et HenoioD, com-
missaire spécial.
Après une visite à la sous-préfecture, M.
Delcassé s'est rendu en voiture à l'Hôtel de
Ville, en suivant l'itinéraire flxé pour le Prési-
dent de la République.
Il a longuement visité le nouvel Hôtel de
Ville, puis est allé à la chambre de commerce
où a eu lieu une grande conférence ayant pour
sujet l'arrivée du Président de la République
et des souverains russes.
Le Président ira à la rencontre du tsar sur
le Cassini. Si le temps est mauvais, le tsar en-
trera au port sur le Standart, qui viendra à
quai devant la chambre de commerce où, dans
la salle basse, aura lieu le banquet.
M. Delcassé est parti visiter la rade à bord
du torpilleur 106. Au retour, il a déjeuné à la
sous-préfecture et est reparti à trois heures
cinq, accompagné de MM. Vincent, préfet du
Nord, Cavard, Hennion, Adigard, Lamy et
Maize.
A Compiègne
MM. Bénard, architecte du palais, Locquet,
des bâtiments civils,se sont installés à demeure
au palais de Compiègne pour surveiller les
travaux d'aménagement.
M. Mollard, directeur adjoint du protocole,
fait la navette entre Paris et Compiègne. C'est
lui quia présidé à la distribution des apparte-
ments, qui a préparé le plan que nous avons
publié hier.
Dans cette tâche extrêmement délicate, car
il faut éviter la moindro erreur qui pourrait
provoquer un froissement, le protocole apporte
toute sa science de l'étiquette.
Voici quelques renseignements encore sur la
résidence impériale, qui compléteront ceux que
nous avons donnés.
Les appartements situés sur la rue d'Ulm,
réservés aux membres du gouvernement, sont
ceux que Napoléon 1" destinait aux grands
dignitaires de l'Empire, maréchaux, présidents
du Sénat, et aux personnages célèbres, étran-
gers et français, qui venaient lui faire visite
à Compiègne.
Ils recevront un ameublement élégant et
somptueux, car le protocole s'appliqua à don-
ner au château l'éclat et le confort des rési-
dences définitives.
Compiègne sort de son sommeil de trente
ans.
Aux chasses offertes par le chef de l'Etat
dans la magnifique forôt, s'ajoutera la large
hospitalité de la République, dans le château,
aux personnages princiers qui viendront offi-
ciellement à Paris.
Le choix de l'empereur de Russie consacre
cette nouvelle destination du palais de Cum-
piègnq.
M. Mollard a fait aussi restaurer le petit
théâtre, pour le cas où les souverains russes
auraient le désir d'entendre et d'applaudir les
artistes des théâtres do Paris.
Ce théâtre, qui contient de trois à quatre
cents places, qui renferme un parterre et deux
galeries superposées, a été remis, par les soins
de MM. Bénard et Locquet, dans l'état où il se
trouvait sous le second Empire.
Le protocole
Pour le service du protocole pendant le
voyage du tsar, M. Mollard, directeur adjoint,
sera assisté de MM. Rojoux et de Saint-Olive,
rédacteurs au protocole.
Les cartes de la revue
Les cartes pour la revue de Reims, en dehors
des cartes de presse, seront délivrées par le
ministère de l'intérieur.
Les trains spéciaux
Les trains spéciaux qui transporteront à
Reims, le jour de la revue, les membres du
Parlement, le conseil général de la Seine, le
conseil municipal de Paris et les personnages
officiels seront organisés par lo ministère des
travaux publics.
Les cartes d'invitation pour ces trains seront
délivrées directement par les soins de ce mi-
nistère.
L'escardre du Nord
L'escadre du Nord a reçu l'ordre de se trou-
ver à Dunkerque le 15 septembre.
Voici qu'elle sera sa composition à cette
date :
1M division. - Le Massëna, le Formidable, le
Courbet, le Cassini, le Yatagan et la Ditrandal.
2' division. — Le Bouvines, l'Amiral-Tréhouart,
le Valmy, le Jemmapes et le Fauconneau. -
3' division. — Le Bruix, le DlI,puy.de.Lôme, la
D'Assas et le Surcouf.
C'est la 2' division de l'escadre de la Médi-
terrannée, composée du Charles-Martel, du
BouDet, du Jauréguiberry et du Galilée, qui
renforcera l'escadre du Nord, ainsi que le
cuirassé Iéna qui vient de terminer ses essais
à Brest.
Adresses
Creil, 30 août,
Les maires du département de l'Oise au nom-
bre de 200 environ, ont décidé d'envoyerà l'em-
pereur de Russie à l'occasion da son séjour dans
le département, une adresse de bienvenue et de
respectueuse sympathie.
Sur la proposition d'un des maires présents,
il a été entendu qu'une adresse serait envoyée
au Président de la République.
Un comité dont font partie des sénateurs,
des députés, et dont M. Franck-Chauveau.
vice-président du Sénat, a accepté la prési-
dence, a été nommé pour rédiger l'adresse, et
faire les démarches nécessaires pour la re-
mettre entre les mains de l'empereur de
Russie. - -
Marseille, 30 août.
Lo conseil rnunicipal,réuni ce soir en com-
mission plénière, a adopté à l'unanimité moins
2 voix, un vœu souhaitant que la nouvelle vi-
site de l'empereur de Russie à la France faci-
lite les relations commerciales des deux pays
e t aboutisse h uoeenteutecommune, favorable
aojéveloppementdu progrès social et au main-
tien de la paix universelle.
Bordeaux, 30 août.
Le Cercle Voltaire fêtait hier soir, en un
banquet, le 25° anniversaire de son existence.
Le banquet auquel assistaient des délégués
des cercles républicains de la ville, était pré-
sidé par M. Bonnin. conseiller municipal, pré-
sident du Cercle Voltaire.
M. Bonnin a prononcé, au dessert, une al-
locution très applaudie.
Après s'être félicité des résultats des derniè-
res élections cantonales, il a fait allusion à
l'heureux événement de la visite du tsar en
France et a bu, en terminant, au Président de
la République et au gouvernement de défense
républicaine qui a su la préparer.
D'autres convives ont pris ensuite la parole ;
ils ont fait appel à l'union et à la concorde de
tous les républicains.
Tous les orateurs ont été très applaudis.
Saint-Pol-sur-Mer, 30 août.
Le conseil municipal de Saint-Pol-sur-Mer,
ainsi que tous les corps élus de la région, ont
voté une adresse dans laquelle ils se réjouis-
sent de la prochaine venue à Dunkerque do M.
le Président de la République se rendant à la
rencontro de l'empereur de Russie pour sa se-
conde visite en France.
Dans sa patriotique reconnaissance, le con-
seil municipal adresse au gouvernement l'ex-
pression respectueuse de tout son dévoue-
ment.
Les Français de Saint-Pétersbourg
Saint-Pétersbourg, 28 août.
La colonie française de Moscou se propose
de fonder une œuvre quelconque,—encore non
déterminée, — de bienfaisance en souvenir de
la prochaine visite des souverains russes à la
France.
Très prochainement aura lieu à Saint-Pé-
tersbourg l'inauguration de l'asile de nuit
fondé en mémoire de la visite faite dans cette
viile par le Président Faure, avec l'argent
donné par lui pour les indigènes pétersbour-
geois. La construction de cet asile, qui pourra
abriter plus de cent cinquante individus est
déjà presque complètement achevée.
La presse russe
Saint-Pétersbourg, 30 août.
On lit dans le Journal de Saint-Pétersbourg :
Les journaux de Paris constatent tous la sen-
sation profonde produite dans lanalion française
par la nouvelle annonçant que l'empereur et
l'impératrice de Russie passeront quelques
jours en France et assisteront à la revue na-
vale de Dunkerque et à la revue des troupes de
Reims.
Les conseils généraux réunis en session au
moment où celle nouvelle a été connue ont af-
firmé leurs sentiments patriotiques sous forme
d'adresses au Président de la République et par
d'autres manifestations.
L'unanimité qui caractérise cet élan national
montre combien est vive la conscience que les
deux puissances sont unies par des liens étroits
et resserrés par ces faits inoubliables profondé-
ment gravés dans toutes les mémoires : les vi-
sites réciproques des dtux flottes à Cronstadt
et à Toulon.
Le premier voyage de Leurs Majestés Impé-
riales en France a laissé une trace ineffaçable
dans l'histoire.
Le grand fait qui va se produire prochaine-
ment constituera un nouvel anneau de cette
chaîne d'événements dont la portée politique
est si considérable.
L'union des deux Etats, pour leur bien mu-
tuel et la sauvegarde de la paix générale, est
un facteur puissant du maintien des relations
pacifiques entre les peuples, ce que désire ar-
demment tout le monde civilisé.
Une nation comme la nation française, où le
travail est en si grand honneur, et qui, dans
toutes les branches de l'activité humaine con-
sacre tant d'énergie à des rouvres fécondes,
ressent tout particulièrement ce besoin de
naix.
Il y a une concordance parfaite entre ses as-
pirations et celles do la Russie qui a prouvé si
souvent sa résolution de contribuer au main-
tien du bon accord entre les puissances, main-
tien dont une des bases essentielles est l'alliance
franco-russe, dont on apprécie universelle-
ment le caractère élevé.
On a été vivement touché en Russie de l'é-
motion qu'a causée en France la nouvelle de
l'arrivée prochaine de Leurs Majestés.
L'ardent amour que la nation russe porte à
ses souverains fera tressaillir les cœurs au ré-
cit des manifestations enthousiastes qui se pré-
parent à cette occasion.
On y verra chez nous uné nouvelle consé-
cration de l'alliance antérieurement créée et
qui répond si bien aux vives sympathies des
deux peuples.
Le ministre des affaires étaangères de Russie
lecomte Lamsdorff, se trouvera près de l'em-
pereur pendant son séjour en France.
LA PETITE-FILLE DE GARIBALDI MALADE
fDe notre correspondant particulier)
Rome, 30 août.
Mlle Giuseppina Gàribaldi, petite-fille de
Garibaldi, et fille du général Menotti Gari-
baldi, est depuis quelques jours gravement
atteintede la malaria qu'elle a contractée dans
les environs de Rome.
A l'heure qu'il est, la maladie parait si grave
qu'on craint un dénouement fatal. Toute la
famille Garibaldi est réunie autour de la ma-
lade : Mlle Giuseppina Garibaldi n'a que dix-
huit ans.
L'EXODE DES MOINES
Nancy, 30 août.
Les chartreux de Bosservillo près Nancy ne
voulant pas demander l'autorisation se prépa-
parent à quitter la France. Ils irontà quelques
kilomètres de la frontière, à Bioncourt, village
de la Lorraine annexée, où ils occuperont le
château.
Ils achèvent de liquider leur exploitation
agricole de Bosserville. Le couvent compte
dix-Uuit « pères » et une quarantaine de « frè-
res ».
LA RETRAITE DE LORD SALISBURY
Londres, 30 août.
La Pall Mail Gazette annonce que lord Salis-
bury prendra sa retraito après les fêles du
couronnement.
Lo journal ajoute qu'une des raisons qui ont
motivé la décision de lord Salisbury est la con-
fiance qu'il a dans son successeur aux affaires
étrangères, lord Lansdowne.
M. Balfour le remplacerait comme premier
ministre, tout en conservant ses fonctions de
leader du parti à la Chambre des Commu-
nes.
LES KRACKS A L'ÉTRANGER
-
Un suicide
Berlin, 30 août.
On lit dans la Gazelle libérale:
Itf, Siegfried Landsberg, banquier à Déflia,
rue d'G.t'anienberg, s'est fait sauter la cervelle
dans la fotv1 dite Grunenvald. On attribue ce
suicide à db mauvaises spéculations à - la
Bourse, -
LETTRE DE LONDRES
La politique en Angleterre. — On
ferme. — L'art de changer d'opi-
nion. — Et la guerre ? — Les
évènements européens.
(De notre correspondant particulier)
Londres, 29 août.
La première session du Parlement vient d'ê-
tre close par le roi Edouard VII.
Le discours du Trône ne nous apprend rien
de nouveau. Il souligne les relations amicales
existant entre le Foreing Office et les grandes
puissances continentales, fait un rapide aperçu
de la situation au Transvaal et en Chine, ré-
sume en peu de mots les travaux du Parle-
ment, qui a eu à voter les fonds nécessités par
la guerre actuelle, la loi sur l'éducation et le
projet sur l'organisation militaire du Royaume
Uni.
Cette fin de session a été fertile en inci-
dents.
Nous citerons en passant l'affaire du Globe,
journal nationaliste et ministériel, qui de la
façon habituelle aux journaux jingoos. avait
attaqué les membres du parti irlandais de la
Chambre des Communes.
Dans un article violent, le journal en ques-
tion les accusait de corruption surtout lors-
qu'ils font partie d'une commission chargée
d'examiner les projets de loi ayant trait à l'Ir-
lande.
Les membres du parti nationaliste ayant
toujours refusé do faire partie d'une commis-
sion parlementaire da la Chambre, l'accusation
tombait d'elle-même, non cependant sans met-
tre à jour la manière d'agir du journal.
La Chambre des Communes qui semble au
plus haut point consciente de la dignité de ses
membres fit paraître à sa barre le rédacteur
en chef, M. Armstrong et l'imprimeur-gérant,
Mac-Madge. Sommés de s'expliquer, ces mes-
sieurs, sans essayer de se justifier ni de prou-
ver la véracité do leurs allégations, se conten-
tèrent de faire des excuses que la Chambre tint
pour insuffisantes, puis ils se rétractèrent.
Cet iniedent pourrait être fertile en consé-
quences si les passions politiques n'avaient
égaré la majorité de la population. Il suffirait,
pour mettre à jour l'insanité de la presse im-
pérailisle qui ne combat qu'avec descalom nies
et des mensonges.
Souvent homme varie
Nous avons encore à enregistrer les débats
sur la dernière proclamation de Lord Kit-
chener.
Nous passerons sur les explications de Cham-
berlain, qui, bien entendu trouve son œuvre
parfaite et insisterons principalement sur leoi
attitudes contradictoires de William Harcourt,
l'un des chefs du parti libéral radical, et de
M. Asquilh, le leader du parti libéral impé-
rialiste.
Le premier proteste contre l'enrôlement
d'indigènes dans les armées anglaises, attaque
le gouvernement qui veut refuser aux com-
battants boers le titre de belligérants et consi-
dère la proclamation du générallissime comme
étant à la fois illégale et ridicule.
M. Asquith, par contre, ne voit rien qui
soit contraire aux lois de la guerre. Comme
Chamberlain il refuse aux Burghers le titre de
belligérents et promet tout son concours au
gouvernement pour terminer la guerre dans le
plus bref délai possible.
Mais ce qui dans ce discours, nous a surpris
le plus désagréablement, c'est d'entendre cet
homme qui a toujours attaqué la politique
impérialiste, se prononcer en faveur du ban-
nissement des chefs boers après la clôture des
hostilités.
En soutenant une telle théorie, M. Asquilh
se sépare forcément du gros du parti libéral
qui partage l'opinion émise par Sir William
Harcourt et Sir Henry Campbell-Banner-
mann.
Le chef du parti libéral impérialiste s'est
tracé une ligne de conduite impossible pour
tout libéral ; il rentre dans l'impéralisme à ou-
trance que jadis il attaquait avec tant de force
et d'énergie.
Les nouvelles sud-africaines
Les dernières dépêches. du sud do i'Afrique
ne font d'ailleurs que nous montrer le peu
d'effet produit par les menaces de Lord Kit-
chener.
Tous les chefs boers, le président Steijn,
les généraux Botha, Dewet et Delarey, pro-
testent contre la proclamation du générallis-
sime et se déclarent résolus à continuer la
guerre jusqu'à ce que l'Angleterre leur ac-
corde l'indépendance.
Dans l'exposé des motifs en faveur des me-
sures qui faisaient l'objet de sa proclamation,
Lord Kitchener s'exprimait ainsi :
Attendu que les Burghers des deux Républiques,
encore en armes, ne sont que peu nombreux, dé-
pourvus de canons et de munitions autant que de
toute organisation militaire.
Les troupes fédérales se sont chargés de ré-
pondre à cet alinéa.
Il y a quelques jours on nous apprenait que
le général Botha était encore à la tête d'un
commando de plus de 4.000 hommes.
Lord Kitchener, de son côté nous annonçait
la capture de 9 officiers et de 65 hommes et le
télégraphe nous apportait la nouvelle qu'un
convoi avait été attaqué près de Rosckopje,
que les Anglais y auraient perdu 32 hommes
tués ou blessés.
Nous pouvons donc nous demander co qu'il
adviendrait des armées impériales si leurs
ennemis étaient bien armés et disciplinés!
Dans la colonie, tout va de mal en pis. Le
général French, dont les Anglais attendaient
une pacification rapide du Cap ne semble pas
avoir plus do succès que ses prédécesseurs.
Il y a quelques jours la situation nous était
représentée comme s'étant énormément amé-
liorée. Kruilzinger aurait été forcé de se reti-
rer avec une petite force de 100 à 150 hom-
mes.
Des nouvelles de source boer sont venues
détruire la bonne impression produite par les
dépêches officielles. De nombreux Afrikanders
se seraient joints aux troupes républicaines et
les envahisseurs du Cap seraient au nombre
de 12 à 15.000 hommes.
Nou.sommes d'autant plus portés A croire
il l'authenticité de ces nouvelles que 19 gou-
vernement vient de déclarer la colonie en état
de siège et de suspendre les garanties constitu-
tionnelles. Les habitants sont invités à se con-
former aux lois militaires et à ne pas avoir
plus d'une semaine de provisions. il vient en
outre d'être décidé que le Parlement du Cap
ne serait pas convoqué en octobre.
Désormaisjdébarrassé des attaques de l'opposi-
tion, le gouvernement va pouvoir continuer
tranquillement son œuvre néfaste, mais il no
parviendra pas à abattre l'énergie des fé-
dérés.
Nous espérons que, de son côté, l'opposition
saura s'unir et s'organiser afin de pouvoir dé-
fendre avec succès, dès la prochaine session,
l'idée libérale et démocratique.
Le tsar
La nouvolle de la prochaine arrivée du tsar
a été très bien accueillie en Angleterre.
En général, on y voit un très grand succès
pour le gouvernement de M. Waldeck-Rous-
seau, et en particulier pour M. Delcassé.
Les journaux conservateurs et libéraux ont
été uaaujmea à se réjouir de ce succès s. tous
considèrent l'alliance franco-russe comme
très utile pour le maintien de la paix.
Seuls les journaux nationalistes se sont ef-
forcés de diminuer aux yeux du public l'im-
portance de cet événement, en faisant ressortir
la rencontre prochaine du tsar et de l'empe-
reur d'Allemagne.
Je terminerai en vous donnant quelques
passages d'un article du Morning Leader, inti-
tulé : « France et Russie ».
Un ministre des affaires étrangères qui peut se
dispenser de faire des diseurs et conserver la
confiance d'une République démocratique, peut
être considéré comme un homme d'Etat d'une très
haute valeur.
M. Waldeck-Rousseau a formé, avec le concours
des éléments progressifs, radicaux et socialistes, le
plus fort gouvernement libéral que la France ait
ou depuis longtemps.
Il a eu le courage de lutter contre le cléricalisme,
a restauré la discipline dans l'armée, s'est déclaré
pour les réformes sociales et au dehors a suivi
une politique pacifique.
Nous nous réjouissons de l'arrivée du tsar à
Paris car nous sommes convaincus que l'alliance
franco-russe est faite pour soutenir la paix en
Europe et la considérons comme une garantie de
paix dans le monde entier.
C'est parfait. — Henry Reille.
L'INCIDENT FRANCO-TURC
Les suites de la rupture
La fête qui devait être donnée aujourd'hui,
sous le patronage de l'ambassade de Turquie,
à l'occasion de l'anniversaire de l'avènement
au trône d'Abdul-Hamid, n'aura pas lieu.
Le ministre de la guerre avait d'ailleurs in-
terdit à la musique du 46' régiment d'infante-
rie, qui devait y prêter son concours, d'y pren-
dre part. -
M. Constans s'est rendu hier matin au mi-
nistre de l'intérieur, où il s'est entretenu avec
le chef du cabinet du ministre, M. René Wal-
deck-Rousseau, puis au ministère de l'agri-
culture, où il a conféré avec M. Jean Dupuy.
M. Constans comptait comme nous l'avons
dit partir àSembol cette semaine-ci pour pren-
dre un repos bien mérité. Il est obligé de re-
mettre son départ à la fin de la semaine pro-
chaine.
Ceci indique que l'ambassadeur dé France
compte conférer avec les ministres, à la suite
du prochain conseil qui se tiendra après le
retour à Paris de M. Waldeck-Rousseau.
On nous donne ce détail :
La veille de l'arrivée de M. Constans ft
Paris, le premier secrétaire de l'ambassade
turque se présenta au ministère des affaires
étrangères et demanda le chef de cabinet, M.
Delavaud. Ce dernier fit répondre qu'il ne pou-
vait plus recevoir le visiteur en qualité de
secrétaire d'ambassade, mais que s'il désirait
lui parler en tant que particulier, il le rece-
vrait, à quoi le secrétaire d'ambassade répon-
dit qu'il se présentait comme simple parti-
culie.* ; et alors il fut reçu.
Hier, une correspondance adressée de Cons-
tantinople à l'agence Havas nous a appris que
le sultan a ordonné que désormais les congré-
gations de Beyrouth, toutes françaises, ne se-
ront plus exemptes de l'impôt immobilier de
5 0i0. Sn outre, la circonscription de Jérusa-
lem, où les .religieux avaient franchise de
douane, sera soumise à un droit d'entrée de
5 010. Enfin, les congrégations ne pourront
plus ouvrir des écoles sans une autorisatioD,
qui probablement ne sera pas accordée,
Ces dispositions nouvelles, fait-on remar..
quer, celles du moins qui ont trait aux impôts,
paraissent en contradiction avec les capitula-
tions, qui n'ont jamais été abrogées.
Celle du 5 juin 1673 stipule, dans un article
spécial 1
Que les religieux français qui sont à Jérusalem,
et qui ont depuis longtemps les lieux saints, tant
dehors que dedans, comme aussi ceux qui sont
dans le Saint-Sépulcre, en jouissent et le possèdent
comme auparavant, sans que personne les moleste
en leur demandant des impos ou autrement, etc.
Ces mêmes capitulations, renouvelées en
1740, portent :
Art. 33. - Les religieux francs qui, suivant l'an-
cienne coutume, sont établis dedans ot dehors de
la ville de Jérusalem, dans l'église du Saint-Sé-
pulcre appelée Catnanat. no seront point inquiétés
pour les lieux do visitation qu'ils habitent et qui
sont eptre leurs mains, comme par ci-devant, sans
qu'ils puissent être inquiétés à cet égard, non plus
que par des prétentions d'impositions.
La loi de 1868, qui concède aux étrangers le
droit de propriété immobilière, n'a point abrogé
les dispositions des traités antérieurs. Le pro-
tocole avec la France, en date du 6 juin 1868,
stipule au contraire que cette loi ne a porte
aucune atteinte aux immunités consacrées pal
les traités ».
Les dépêchés
Constanlinople, 29 août.
(viâ Bourgs.)
Sinapian Effendi, haut fonctionnaire de la
police particulière du sultan est on route pour
Paris. Sinapian est chargé d'une mission à
Paris, en l'absence do Mun-ir-Bey. Cet envoyé
d'un genre spécial passe, dit Paris-Nouvelles
pour l'un des hommes les plus intelligents de
Yildiz-Kioks.
Constantinople, 29 août.
viâ Bourgas.
Le ministre turc des affaires étrangères
vient d'envoyer à tous les représentants de la
Turquie près les cours européennes une circu-
laire dans laquelle il incrimine la conduite de
l'ambassadeur de France à propos du conflit
francc-turc et s'efforce de justifier l'attitude
prise par la Porte à la même occasion.
Constantinople, 30 août.
Les statuts de la Compagnie du port de Hai.
dar-Pacha; approuvés en vertu d'un iradé du
sultan, ont été remis hier à la Compagnie du
chemin d'Anatolie par le ministre des travaux
publics.
Londres, 30 août.
La Pall- Mail Gazette publie la dépêche sui-
lrpknta -
Constantinople, 26 août.
Les ministres de la guerre et de la marine
éiudient en ce moment un projet de défense
du Bosphore et des Dardanelles. La maison
Armstrong. d'Elswick, a reçu de la Turquie
la commande d'un canon à tir rapide du ca-
libre de 6 pouces, qui sera employé par les
fonderies turques comme modèle, et reproduit
pour l'armement des forts ainsi que pour la
marine.
Le retour de M. Constans et la presse
Nous avons donné hier des renseignements sur
l'arrivée de M. Constans à Paris et nous avons dit
ce qu'on pouvait savoir d'exact sur la lituatioD
actuelle.
La presse tout entière s'est occupée du retour de
notre ambassadeur ; quelques-uns de nos confrères
ont pu approcher M. Constans.
Le Figaro dit :
Nous arrivons au 15 août. M. Constans re-o
tourneà Yldiz, et d'abord il a avec les minis-
tres une longue conversation. Pour les quais,
c'est chose entendue. La Société est rétablie
dans le libre exercice de tous ses droits. Pour
los créances, une rédaction est arrêtée suivant
nos indications. Il ne reste plus qu'à signer.
L'agrément du sultan rendra l'accord définitif.
Très tard dans la soirée, M. Constans est
admis en sa présence. Abd-ul-IIamid parait
souoiQUJ. fatigué, désireux d'en finir.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.77%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.77%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7548963t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7548963t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7548963t/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7548963t/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7548963t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7548963t
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7548963t/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest