Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-06-06
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 juin 1912 06 juin 1912
Description : 1912/06/06 (N15454). 1912/06/06 (N15454).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
HO 15454. — 13 PRAIRIAL, AN 120.
tlNQ CENTIMES tE "NUMERO
JEUDI 9 JUIN 1912. --Ne 15454.
Fondateur:
.AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Il lIois Trois mois Sii nois Fila
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr) -
Départements. 2 — 6 - 1j. - 20 — j
Union Postale. 3 — 9 — 16 — 32 -
Fondateur:
AUGUSTE VACQUERIE
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El AUX BUREAUX DU JOURNAL
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Adresser Lettres et Mandats - au - Directeur
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- TRIBUNE LIBRE
Le Déficit du Réseau dÉtat
■ , » ..<
Le dépôt par le Gouver-
nement du projet de budget
pour l'année 1913, en révé-
lant un déficit de plus de 89
millions sur les résultats
financiers de l'exploitation
des chemins de fer de l'Etat, a ravivé
les critiques ordinaires des adversai-
res du rachat. L'augmentation de l'in-
suffisance du produit net est apparue
d'une façon d'autant plus sensible que
le Budget de 1912, tel qu'il fut voté
par le Parlement, ne comportait qu'u-
ne somme globale de 60 millions à cou-
vrir par le budget des Travaux Pu-
blics.
La comparaison limitée a ces termes
est d'ailleurs complètement inexacte.
Pour l'exercice en cours, et par suite
des crédits supplémentaires demandés
par l'Administration, le déficit passe,
en effet, de 60 à 84 millions. Si, d'au-
tre part, on remarque que la Commis-
sion du budget a opéré, cette année,
des réductions dont le chiffre s'élève
il' 5.500.000 francs environ, on cons-
tate qu'en définitive la situation est
pour le moins égale à celle de l'exerci-
ce précédent.
Cet arrêt dans la progression des
dé penses doit marquer le début d'une
décroissance constante des frais consi-
dérables qu'avait rendus jusqu'il né-
cessaires l'état défectueux dans lequel
se trouvaient les lignes et le matériel,
lors de la reprise par l'Etat. L'urgen-
ce de certains travaux et renouvelle-
ments n'avait pas permis jusqu'ici de
marchander à l'Administration les cré-
dits dont elle avait besoin pour assu-
rer son trafic et garantir la sécurité
des voyageurs, que les accidents sur-
venus nous ont montrée si gravement
compromise.
Mais, après les sacrifices accomplis,
il est-indispensable de revenir à une
gestion normale proportionnant les
travaux à exécuter aux capacités finan-
cières du réseau. C'est en s'inspirant
de ces sentiments que la Commission
du budget a exprimé le désir de res-
treindre certains frais, que ne justifiait
pas une nécessité immédiate.
Les administrations d'Etat peuvent
avoir, en général, la tentation d'entre-
prendre l'exécution de programmes
trop vastes. La faculté de trouver dans
les finances publiques les ressources
nécessaires les conduit à négliger les
résultats pécuniaires pour ne songer
souvent qu'à des satisfactions morales.
Dans des Compagnies privées, les ac-
tionnaires sont intéressés à assurer un
produit, maximum ; ils évitent soigneu-
sement toute mise de fonds à laquelle
ne correspondrait pas un avantage
certain et équivalent.
Ce rôle doit être celui du Parlement
vis-à-vis de l'Administration des che-
mins de fer de l'Etat, et il ne doit en-
gager aucune dépense qui n'ait été ri-
goureusement justifiée.
La Commission du budget a réduit
ainsi les crédits demandés pour l'aug-
mentation du personnel et pour l'allon-
gement du parcours des trains.
Les statistiques produites au cours
de la dernière discussion avaient dé-
montré que les dépenses du personnel
comparativement au chiffre des recet-
tes et ap nombre des voyageurs et des
marchandises transportés, étaient beau-
coup plus importantes sur l'O.-E. que
sur tous les autres réseaux. Sans dou-
te, ce fait tenait-il à la situation meil-
leure que lui avait faite le Parlement ;
mais le nombre des employés même
était relativement supérieur. Pour ne
pas porter atteinte aux situations ac-
quises, il fallait.enrayer le recrutement,
et cette mesure était d'autant plus jus-
tifiée que les cadres théoriques, élabo-
rés lors du rachat, sont actuellement
au complet.
Quant au parcours des trains, rien
dans les nécessités du trafic ne semble
exiger son accroissement. Une simple
comparaison des recettes kilométri-
ques avec celles des Compagnies éta-
blit une disproportion à laquelle il
convient de mettre un terme.
Ces réductions, opérées après un
examen approfondi des conditions
d'exploitation, seront-elles définitives ?
L'an dernier alors que le Budget ve-
nait a peine d'être vpté£ des crédits
supplémentaires étaient déjâ deman-
dés à la Chambre. Il faut, pour assurer
une bonne gestion financière, que de
telles pratiques ne puissent plus se re-
produire. Le contrôle du Parlement
est inefficace et vain, si l'Administra-
tion peut lui forcer la main en cours
d'exercice, en le mettant en face de
dèpenses nouvelles, la plupart du
temps engagées et dont la ratification,
par conséquent, s'impose. La Cham-
bre devra, sur ce point, manifester sa
ferme volonté de ne laisser en aucun
cas dépasser les crédits qu'elle aura
consentis. S'il en était autrement, ce
serait la condamnation à la fois des in-
dustries d'Etat et de notre régime bud-
gétaire. Le vote du Budget en temps
normal permettra, d'ailleurs, de fixer
d'une façon précise les charges aux-
quelles le Pays aura à faire face.
Une politique de sages économies et
de régularité financière peut seule nous
conduire aux résultats avantageux que
nous sommes en 3roit d'attendre de
l'exploitation du reseau d'Etat.
R. PERRISSOUD,
Député de Seine-et-Marne.
- ♦ —————————————
LA POLITIQUE
'— -—
IL FAUT CHOISIR
Le Gouvernement, en pre-
nant ses responsabilités, a
mis la Chambre en lace des
siennes. Aujourd'hui, il lui
faut choisir. Publiquement,
au grand jour, il lui faut voter la Ré-
forme électorale, ou renverser le mi-
nistère.,
Tous les ministres, AtI., Raymond
Poincaré a tenu à y insister dans l'ad-
mirable discours qu'il a prononcé hier,
n avaient pas le même sentiment sur
la solution il apporter au problème
électoral : leur unanimité présente est
le iruit de l'expérience. Mais aujour-
d'liui, il n'en est aucun, parmi eux,
qui ne considère que le vole urgentt
iTnmédiaf. de la Réforme 'électorale,
est commandé par l'intérêt supérieur
du Parti républicain et de la Républi-
que. M. Léon Bourgeois, qui fut un
défenseur du système majoritaire, est
bien trop instruit des réalités politi-
ques, il est bien trop au fait des aspi-
rations de la Democratie, pour n'avoir
pas tiré, des récentes manifestations
du Suffrage universel, tous les ensei-
gnements quelles comportent. Sur le
devoir impérieux de rétablir le scrutin
de liste el d'instaurer la représentation
des minorités, le ministre du Travail,
l'un des chefs les plus eminents du
Parti radical,n'a pas aujourd'hui 'd'au-
tre conviction que celle de M. Poinca-
ré. -
Que les derniers arrondissementiers,
avant de s'obstiner dans une résistan-
ce aveugle, méditent son exemple.
A coup sur, ils peuvent tenter, selon
le mot du président du Conseil, « d'é-
touffer » la Rélorme 'électorale ; il
leur faudra, 'd'abord, « renverser le
ministère ».
A coup sûr, ils peuvent tenter de ren-
verser le ministère par une manœuvre
oblique el sournoise : le Pays ne sera
pas dupe de leur habileté déloyale ; il
sera évident, aux yeux de tous, que
tous les moyens leur sont décidément
bons pour faire échouer une œuvre de
justice, et qu'ils sont toujours prêts a
sacrifier l'intérêt républicain et l'inté.
rêt national aux plus misérables préoc-
cupations de l'intérêt personnel.
M. Raymond Poincaré a tenu, hier,
le langage de l'homme 'd'Elat. Il sera
entendu dans toute la France républi-
caine, et celle-ci saurait demander aes
comptes aux politiciens 'éhontés qui,
dans les circonstances présentes, s'el-
forceraient de compliquer d'une crise
gouvernementale, la crise aè partis
qu'ils ont déchaînée eux-mêmes, par
leur sottise, leur suffisance brouillon-
n'c §1l'avidité de leurs agjfétit§s
LE FAIT DU JOUR
S Trois petites filles abandonnées ont (M
être hébergées à la permanence du .Dô*
jpôt. » fLe3 journaux.)
M. LÉPINE : « Et leur père? Il ne pouvait donc pas les nourrir ?. >
L'AGENT (à part) 1: « ^Probable qu'il n'était pas administrateur du Suez ! K
Les On - Dit
NOTRE ACENDA:
Aujourd'hui mercredi 1
Lever du soleil, 3 b. 52 du matin..
Coucher du soleil, 7 h. 47 du soi(
Lever de la lune, minuit.
Coucher de la lune, 8 h. 21 du matÎn.¡
Courses au Tremblay.,
AUJOURD'HUI
La pieuvré
On a assez reproché à Victor Hugo ses
exagérations romilntiques.
Lisez ce fait-divers :
Toulon. — Le scaphandrier Ledw, qui ef-
fectuait une plongée dans la darse de far-
senal, a été surpris par un énorme poulpe,
qui l'a enserré dans ses longs tentacules.
Le malheureux, bien qu'à demi étouffé, ]rat
cependant tirer sur la corde d'alarme. Re-
monté immédiatement, il fut débarrassé du
gigantesque mollusque, et put être rappelé
à la vie après des soins énergiques.
Et maintenant, que pensez-vous du « Gil-
liatt regardait la pieuvre et la pieuvre re-
gardait Gilliatt », des Travailleurs de la
mer 1
L'appétit de la reine
Sait-on que la reine Wilhelmine de Hol-
lande possède un appétit formidable et
qu'elle est vraisemblablement la meilleure
fourchette parmi les souveraines ? Un de
ses médedns. le docteur Leds, disait
d'elle :
— Autant que je puis le voir, elle ne
pourra longtemps garder une bonne santé,
elle mange et boit si terriblement, que
Gargantua lui-même eût reculé devant les
repas qu'on lui sert.
La reine mange jusqu'à six fois par
jour.
Le matin, à son lever, elle prend du café
avec cinq tranches de pain noir beurré.
A dix heures, elle a coutume de se faire
servir des gâteaux chauds, du fromage à
la crème, le tout arrosé d'un verre de vin
rouge ou blanc doux.
A deux heures, elle fait un plantureux
déjeuner, .composé de plusieurs services.
A quatre heures, elle boit du thé à la
russe avec sandwichs.
A huit heuress elle mange de grand ap-
pétit et faiU-son repas le plus important
de la journée.
Enfin, vers onze heures ou minuit, elle
prend une dernière collation : vin et bis-
cuits.
La reine a deux plats de prédilection :
le plat de bœuf à l'anglaise et le gigot
d'agneau ; elle aime fort également les
mets sucrés, et ses vins préférés sont le
champagne et le tokay, v
mmm— 1 '■
UI SUPPORT DE M. DESCHANEL
-:+.
M. Paul Deschanel avait achevé, avant
son élection à la présidence de la Cham-
bre, le rapport dont il était chargé sur le
budget des Affaires étrangères. Ce rap-
port, distribué hier, porte tout d'abord que
la réforme des traitements, réclamée par
M. Deschanel avec tant d'insistance dans
ses remarquables travaux des années pré-
cédentes, est enfin accomplie. Les traite*
ments de poste vont être transformés en
traitements de grade, avec indemnités de
cherté de vie. Les traitements insuffisants
vont être relevés. Cela, sans qu'il en coûte
un centime aux contribuables, au moyen
de ressources nouvelles (près de 2 millions)
procurées au Trésor par la réforme des
tarifs d-e chancellerie.
Une partie des postes ou emplois sera,
au fuir et à mesure des possibilités, suppri-
mée ou transformée ; les cadres* diploma-
tiques et consulaires seront réduits.
D'autre part, les œuvres françaises en
Europe obtienne 41.000 francs de plus que
l'année dernière. 36.000 francs seront con-
sacrés aux Instituts français de Saint-Pé-
tersbourg et de Madrid' ; 5.000 francs se-
ront répartis entre les différentes œuvres
françaises d'Espagne ; 20.000 francs, en
augmentation sur lesNcrédits de 1912, sont
attribués à l'Ecole française du Caire.
L'examen des chapitres est bref, mais ré-
minent rapporteur a présenté sur chacun
d'eux de fort intéressantes observations.
Emeutes en Belgique
11 "0 t. ■
MORTS ET BLESSÉS -
Liège, 4 juin. — Voici le récit circons-
tancié des troubles qui ont eu lieu hier soir
à Liège :
Vers cinq heures, la foule s'amassa tou-
jours plus houleuse dans les environs de la
place Saint-Lambert, de la place du Mar-
ché et de la place Verte ; elle bloqua les
tramways et on décrocha les voitures, qui
furent jetées hors des rails et poussées en
travers de la chaussée de façon à former
barricade.
La police et la garde civique essayèrent
de faire circuler la foule. Une grêle de
pierres s'abattit dans leur direction. Un
chasseur fut blessé.
A ce moment arrivèrent, appelés par le
bourgmestre, les gendarmes à cheval qui
repoussèrent la foule sabre au poing. On
commença à invectiver les gendarmes pen-
dant qu'ils s'avançaient sur la place Saint-
Lambert..
PREMIERS COUPS DE REVOLVER
La gendarmerie s'était retirée sur la pla-
c.e du Marché et dans la rue Léopold. Mais,
à ce moment, la foule massée devant la
Maison du Peuple, se porte vers la place
Saint-Lambert, tirant en l'air des coups de
revolver. Deux établissements ont eu leur
devanture entièrement saccagée. Les ma-
nifestants brandissent des tables et des
chaises.
A 9 heures 15, les désordres augmentent.
Un détachement de gendarmes arrive pla-
ce du Marché. Les manifestants continuent
à briser les bancs et les tables, < t toutes
les grandes glaces des magasins de la pla-
ce Verte. Des coups de feu éclatent à
chaque instant ; le sac des magasins con-
tinue.
La gendarmerie avance mousqueton au
poing. Les manifestants sont refoulés vers
la rue de l'Officiai et la place du Théâtre.
A ce moment, le, désordre est à son comble.
Des coups de feu sont tirés de la Populai-
re.
En présence de la situation, la gendar-
merie à cheval intervient.
Les gendarmeo ont le browning en main.
Les manifestants fuient.
LA TROUPE FAIT FEU
Deux ou trois gendarmes sont blessés à
jçoups. de briques. La gendarmerie prend
possession de la place Verte. Elle est ac-
cueillie par des coups de revQlver, qui par-
tent de la Populaire.
Le chef du détachement crie alors : « Tir
à volonté ! » et les gendarmes tirent sur
les manifestants, qui s'enfuient à l'inté-
rieur de rétablissement. Les coups de feu
échangés de parl et d'autre durent plu-
sieurs minutes.
MORTS ET BLESSES
La fusillade est suivie d'un moment d'ac-
calmie. A ce moment, deux hommes sor-
tent de la Populaire, agitant une canne à
laquelle est attaché un mouchoir blanc.,
« Il y a des tués », s'écrie l'un d'eux.
Après quelques minutes de silence, s'élè-
ve de la Populaire le chant de la Marseil-
laise, repris en cùœur par tous les manifes-
tants.
Sur les dalles de la salle Populaire,
trois hommes gisent dans une mare de
sang. L'un d'eux est emporté râlant ; il
est mort aujourd'hui. Les blessés sont au
nombre d'une vingtaine environ.
GRAVE INCIDENT A BRUXELLES
Bruxelles, 4 juin. — Un incident assez
grave's'est produit, cette nuit, vers deux
heures, à Bruxelles ; un groupe formé d'en-
viron 150 gardes civiques se promenait à
travers les rues, crosse en l'air. Ces ma-
nifestants .se sont rendus à la. place Sainte-
Catherine où ils ont présenté les armes à
une effigie de Ferrer. L'un d'eux a pronon-
cé un discours de tendance révolutionnai-
re.
La police, prévenue aussitôt, est arrivée
et a réussi, sabre au clair, à repousser les
gardes civiques.
NOMBREUSES GREVES
Liège, 4 juin. — Des grèves se sont dé-
clarées ce matin dans le bassin houiller de
Seraing.
A Seraing, le chômage est complet : il y
a 380 chômeurs.
A Jemeppe, il y a 600 grévistes.
A FlemaneGrand-e, les ouvriers du trail
du jour, au nombre de 3G0, ont refusé die
descendre,.
, '- ,. ", A LA CHAMBRE :
", ';-", J - -
Le Retrait de l'urgence
> »>+<■ >
Sur la proposition de M. Breton, et après un très éner-
gique discours de M. Poincaré, président du Conseil,
la Chambre décide de retirer le bénéfice de l'ur-
gence au projet de Réforme électorale pré-
senté par la Commission, et de passer à
une deuxième lecture.
Physionomie de la Séance
Au mois 'de janvier 1911, la Chambre
amit déclaré l'urgence en faveur du
projet et des propositions de loi portant
modification aux lois organiques sur
Vélection des députés et rapportés par
M. Groussier, au nom de la. Commis-
sion du Suffrage universel. Hier, mar-
di, 4 juin 1912, après un an et demi de
discussion sur huit rapports successifs,
la Chambre, saisie par M. Louis Bre-
ton d'une demande de retrait de l'ur-
gence, a résolu de passer à une deuxiè-
me délibération. C'est une nouvelle
concession que les membres propor-
tionnalistes 'de la Commission ont ainsi
faite aux partisans du système majori-
taire. On peut même dire que c'est une
concession à perpétuité, car l'immense
travail auquel s'étaient livrés M. Grous-
sier et ses collègues ira rejoindre dans
les limbes législatifs la foule des pro-
positions de loi qui n'ont jamais vu le
jour de la promulgation.
Le Gouvernement, en effet, va dépo-
ser cette semaine un nouveau projet de
Réforme électorale et sur ce texte s'en-
gagera un débat définitif que le prési-
dent du Conseil a déclaré vouloir me-
ner à bonne fin avant les vacances et
ce avec le concours de la majorité ré-
publicaine.
Les déclarations de M. Poincaré fu-
rent sur ce point particulièrement éner-
giques et empreintes d'une tendresse
assez relative à l'endroit des arrondis-
sernentiers. Nel et précis, comme d'ha-
bitude, Véminent président du Conseil
a fait montre, par surcroît, d'une poin-
te d'acerbité que justifie mille fois
pour une l'attitude vraiment exaspéran-
te -d'un groupe de députés qui, parti-
sans d'une réforme -— du moins le cla-
ment-ils sur tous les toits — se sont
contentés jusqu'ici de battre en brèche
toutes les solutions qu'on leur avait of-
fertes et dont quelques-unes lurent in-
troduites sur la loi de leur acceptation.
M. Breton, qui dirige avec M. Ponsot
cette phalange de réformateurs en puis-
sance, crut très piquant de remettre
sous les yeux de M. Poincaré une série
'de discours dans lesqtteis le chef du
Gouvernement avait affirmé sa volonté
de collaborer uniquement avec la ma-
jorité républicaine du Parlement. L'ho-
norable député du Cher ne réussit qu'à
assurer le triomphe du président du
Conseil. « Oui, s'écria celui-ci, aux ap-
plaudissements répétés de la Chambre,
le Gouvernement fera appel à la majo-
rité républicaine, mais à condition que
vous suivrez la voie où il essaiera
de vous engager et, s'il n'est pas suivi,
il sait ce qui lui restera à faire. »
Une formidable ovation accueillit M.
Poincaré lorsqu'il descendit de la tri-
bune.
Cette journée nous ménagea quelques
surprise s. M. l'abbé Lemire est venu dé-
fendre le vote uninominal avec cette ar-
dente conviction qu'on ne rencontre que
chez les anciens proportionnalistes, et
M. Andrieux, auquel les années n'ont
rien enlevé de son culte du paradoxe,
s'est complu à placer le scrutin d'ar-
rondissement sous l'égide de la Consti-
tution de 1875 que le spirituel député
'des Basses-Alpes a passé sa vie à vou-
loir réviser.
Lucien WOLF.
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI
Présidence de M. Paul Deschanel.
La Réforme électorale
M. Joseph Boutaud, continuant son dis-
cours sur l'amendement qu'il a présenté sur
l'article 33 du projet de loi, dit qu'on est
unanime à reconnaître que, pour faire fonc-
tionner le. régime proportionnaliste, il est
nécessaire de réorganiser les partis. Pour-
quoi ne pas commencer cette réorganisa-
tion ? On met la charrue avant les boeufs.
Les Français ne se laissent pas facile-
ment organiser ; il n'y aura que des asso-
ciations puissantes sans mandat et sans
responsabilité. Ce sera l'anarchie.
Mais, à. la différence des représentés, les
représentants seront vite embrigadés. Ils
seront les hommes d'un parti. Il n'y aura
de responsabilité nulle part.
Le danger de la proportionnelle pour la
République n'est pas contestable ; on l'a
si bien reconnu qu'on a proposé, pour l'évi-
ter, l'apparentement avec la prime à la ma-
jorité.
Il faut choisir entre le régime proportion-
naliste et le régime majoritaire ; toute tran-
saction entre les deux aboutirait fatalement
à l'inégalité et à l'injuslice.
L'orateur retire son amendement et se
rallie à'celui de M. Lemire.
M. le président donne lecture de l'amen-
dement de M .Lemire qui est ainsi conçu :
« Hédiger comme suite l'article 33 :
Il La présente- loi entrera en vigueur im-
médiatement après la promulgation d'une
loi organisant Jn représentation, des minori.
tés dans les érections sénatoriales. A partir
de son entrée en vigueur, toutes les dispo-
sitions contraires sont abrogées. n
M. L'ABBE LEMIRE
M. Lemire demande pourquoi on n'appli-
querait pas la proportionnelle au Sénat l
Il y est mieux préparé que la Chambre,
paree qu'il a le scrutin de liste.
Le suffrage universel se prête bien moins
11 la représentation des partis que le suffra-
ge restreint. Les délégués sénatoriaux, étant
peu nombreux, sont à même de s'instruire
sur leurs devoirs. Ils sont d'excellents
électeurs pour la représentation des partis,,
d'autant plus que leur mandat est passages
et spécial.-
Ii est moins dangereux d'appliquer la R.
P. au Sénat qu'à la Chambre, parce que
le Sénat n'a pas sur le Gouvernement une
influence aussi directe que la Chambre.
Si l'on réforme à la Chambre au nom
des principes, on doit le faire ailleurs, ait
nom deg mêmes principes.
En isolant les deux Chambres de leun
origine, -on ferait courir aux institutions
les plus graves dangers.
L'orateur dit qu'il comprend que M. le
président du Conseil ait, avec l'instinct
qu'il a des choses du Gouvernement, dé-
cidé de. ne -poser la question de confiance
qu'après que le Sénat et la Chambre gu-
raient délibéré sur un projet.
M. le président du Conseil déclare que le
Gouvernement posera, la question de con-
fiance sur les principes d'un projet dont il
"aura pris l'initiative et la responsabilité
devant l'une et l'autre Assemblées.
M. Lemire répond qu'il se félicite que le
projet ne .soit pas considéré comme une
de ces réformes dont le Sénat laisse la
responsabilité à la. Chambre.
La question qui se pose est de savoir si
l'innovation proposée fera du bien ou du
mal à la force gouvernementale.
L'orateur n'entend pas qu'on lui reproche,
à lui, pas plus qu'aux membres de la ma-
jorité avec lesquels il se solidarise au fond
du cœur, d'obéir à un instinct de conserva-
tion, quand ils défendent le système majo-
ritaire.
C'est sur cette idée majoritaire que repose
tout le système électoral du pays.
L'orateur ajoute que s'il comprend la re-
présentation proportionnelle dans une aca-
démie, ou dans une assemblée consultative,
il ne la comprend pas dans une assemblée
qui a la responsabilité du pouvoir. Il ajoute
que son amendement a pour but de rappro-
cher, dans un même souci patriotique et de
collaboration républicaine, la Chambre et le
Sénat.
M. Groussier, rapporteur, répond que îafi
réforme proposée est assez importante par
elle-même pour qu'on n'y mêle pas une
autre réforme dont la solution serait beau-
coup plus complexe. Il constate qu'il y a, a
la Chambre, une majorité destinée à faire
aboutir la réforme. Il demande à cette ma;
jorité de repousser l'amendement de M. Le-
mire.
A la majorité de 380 voix contre 170, l'a-
mendement n'est pas adopté. ,
M. J.-L. Breton retire momentanémenl
son amendement, se réservant de le repren-
dre si la Chambre décide une deuxième dé-
libération, -comme il va Je lui demander..
Cet amendement était ainsi conçu :
« La Chambre invite le Gouvernement à
poursuivre la réalisation de la Réforme
électorale avec le concours de la majorité
républicaine des deux Chambres. »
M. ANDRIEUX
M. Andrieux demande à la Chambre do
repousser l'article 33.
En le faisant, la Chambre décidera que
la loi n'entrera en vigueur ni aux prochai-
nes élections ni plus tard.
Qui peut croire, en eltet, que cette loi si
discréditée, dont personne ne veut, qui est
un véritable monstre, sera jamais appli-
quée ?
On sait bien que 'le Gouvernement n'at-
tend qu'un geste de la Uiaml)re nour écra-
ser ce monstre et pour lui substituer ua
nouveau projet.
Pourquoi dès lors voter l'article 33 ? Pour..
quoi ce mensonge législatif ?
L'orateur dit qu'il met le principe majori-
taire sous l'égide de la Constitution et ap-
pelle l'attention du Gouvernement sur ce
point si le projet qu'il prépare doit être lui
aussi basé sur le quotient.
M. le président du Conseil. — N'en doutez
pas !
M. Andrieux dit qu'en ce cas le projet se
heurtera aux principes constitutionnels dans
cette Chambre ou dans l'autre.
En proposant la Proportionnelle dans un
'pays dont la Constitution a établi le ré-
gime majoritaire, on propose de violer la
Constitution.
On rejette un système qui a toujours été
pratiqué depuis que le suffrage universel
existe.Le pays n'admettra pas ce qu'on lui
offre aujourd'hui soit le suffrage universel.
On fait violence à la volonté du collège
électoral en admettant comme son repré-
sentant un candidat qui sera en minorité
même dans le département qu'il sera appelé
à représenter.
Dans le système majoritaire seul, le suf-
frage est diTert. Avec la Proportionnelle,
l'électeur ne sait pas pour qui il vote. Son
bulletin peut être attribué à des candidats
qu'il ne connaît pas, dont il ne voudrait pas
s'il les connaissait.
Le système des primes ne peut se- conci-
lier .avec le principe essentiellement égali-
taire du suffrage universel.
Et que dire de l'étrange institution desf
députés suppléants ? Ces héritiers présomp-
tifs pourront ent cette Chambre
sans avoir eu la ealfdiaté ns même dans leur
.P&rli,
tlNQ CENTIMES tE "NUMERO
JEUDI 9 JUIN 1912. --Ne 15454.
Fondateur:
.AUGUSTE VACQUERIE
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Il lIois Trois mois Sii nois Fila
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- TRIBUNE LIBRE
Le Déficit du Réseau dÉtat
■ , » ..<
Le dépôt par le Gouver-
nement du projet de budget
pour l'année 1913, en révé-
lant un déficit de plus de 89
millions sur les résultats
financiers de l'exploitation
des chemins de fer de l'Etat, a ravivé
les critiques ordinaires des adversai-
res du rachat. L'augmentation de l'in-
suffisance du produit net est apparue
d'une façon d'autant plus sensible que
le Budget de 1912, tel qu'il fut voté
par le Parlement, ne comportait qu'u-
ne somme globale de 60 millions à cou-
vrir par le budget des Travaux Pu-
blics.
La comparaison limitée a ces termes
est d'ailleurs complètement inexacte.
Pour l'exercice en cours, et par suite
des crédits supplémentaires demandés
par l'Administration, le déficit passe,
en effet, de 60 à 84 millions. Si, d'au-
tre part, on remarque que la Commis-
sion du budget a opéré, cette année,
des réductions dont le chiffre s'élève
il' 5.500.000 francs environ, on cons-
tate qu'en définitive la situation est
pour le moins égale à celle de l'exerci-
ce précédent.
Cet arrêt dans la progression des
dé penses doit marquer le début d'une
décroissance constante des frais consi-
dérables qu'avait rendus jusqu'il né-
cessaires l'état défectueux dans lequel
se trouvaient les lignes et le matériel,
lors de la reprise par l'Etat. L'urgen-
ce de certains travaux et renouvelle-
ments n'avait pas permis jusqu'ici de
marchander à l'Administration les cré-
dits dont elle avait besoin pour assu-
rer son trafic et garantir la sécurité
des voyageurs, que les accidents sur-
venus nous ont montrée si gravement
compromise.
Mais, après les sacrifices accomplis,
il est-indispensable de revenir à une
gestion normale proportionnant les
travaux à exécuter aux capacités finan-
cières du réseau. C'est en s'inspirant
de ces sentiments que la Commission
du budget a exprimé le désir de res-
treindre certains frais, que ne justifiait
pas une nécessité immédiate.
Les administrations d'Etat peuvent
avoir, en général, la tentation d'entre-
prendre l'exécution de programmes
trop vastes. La faculté de trouver dans
les finances publiques les ressources
nécessaires les conduit à négliger les
résultats pécuniaires pour ne songer
souvent qu'à des satisfactions morales.
Dans des Compagnies privées, les ac-
tionnaires sont intéressés à assurer un
produit, maximum ; ils évitent soigneu-
sement toute mise de fonds à laquelle
ne correspondrait pas un avantage
certain et équivalent.
Ce rôle doit être celui du Parlement
vis-à-vis de l'Administration des che-
mins de fer de l'Etat, et il ne doit en-
gager aucune dépense qui n'ait été ri-
goureusement justifiée.
La Commission du budget a réduit
ainsi les crédits demandés pour l'aug-
mentation du personnel et pour l'allon-
gement du parcours des trains.
Les statistiques produites au cours
de la dernière discussion avaient dé-
montré que les dépenses du personnel
comparativement au chiffre des recet-
tes et ap nombre des voyageurs et des
marchandises transportés, étaient beau-
coup plus importantes sur l'O.-E. que
sur tous les autres réseaux. Sans dou-
te, ce fait tenait-il à la situation meil-
leure que lui avait faite le Parlement ;
mais le nombre des employés même
était relativement supérieur. Pour ne
pas porter atteinte aux situations ac-
quises, il fallait.enrayer le recrutement,
et cette mesure était d'autant plus jus-
tifiée que les cadres théoriques, élabo-
rés lors du rachat, sont actuellement
au complet.
Quant au parcours des trains, rien
dans les nécessités du trafic ne semble
exiger son accroissement. Une simple
comparaison des recettes kilométri-
ques avec celles des Compagnies éta-
blit une disproportion à laquelle il
convient de mettre un terme.
Ces réductions, opérées après un
examen approfondi des conditions
d'exploitation, seront-elles définitives ?
L'an dernier alors que le Budget ve-
nait a peine d'être vpté£ des crédits
supplémentaires étaient déjâ deman-
dés à la Chambre. Il faut, pour assurer
une bonne gestion financière, que de
telles pratiques ne puissent plus se re-
produire. Le contrôle du Parlement
est inefficace et vain, si l'Administra-
tion peut lui forcer la main en cours
d'exercice, en le mettant en face de
dèpenses nouvelles, la plupart du
temps engagées et dont la ratification,
par conséquent, s'impose. La Cham-
bre devra, sur ce point, manifester sa
ferme volonté de ne laisser en aucun
cas dépasser les crédits qu'elle aura
consentis. S'il en était autrement, ce
serait la condamnation à la fois des in-
dustries d'Etat et de notre régime bud-
gétaire. Le vote du Budget en temps
normal permettra, d'ailleurs, de fixer
d'une façon précise les charges aux-
quelles le Pays aura à faire face.
Une politique de sages économies et
de régularité financière peut seule nous
conduire aux résultats avantageux que
nous sommes en 3roit d'attendre de
l'exploitation du reseau d'Etat.
R. PERRISSOUD,
Député de Seine-et-Marne.
- ♦ —————————————
LA POLITIQUE
'— -—
IL FAUT CHOISIR
Le Gouvernement, en pre-
nant ses responsabilités, a
mis la Chambre en lace des
siennes. Aujourd'hui, il lui
faut choisir. Publiquement,
au grand jour, il lui faut voter la Ré-
forme électorale, ou renverser le mi-
nistère.,
Tous les ministres, AtI., Raymond
Poincaré a tenu à y insister dans l'ad-
mirable discours qu'il a prononcé hier,
n avaient pas le même sentiment sur
la solution il apporter au problème
électoral : leur unanimité présente est
le iruit de l'expérience. Mais aujour-
d'liui, il n'en est aucun, parmi eux,
qui ne considère que le vole urgentt
iTnmédiaf. de la Réforme 'électorale,
est commandé par l'intérêt supérieur
du Parti républicain et de la Républi-
que. M. Léon Bourgeois, qui fut un
défenseur du système majoritaire, est
bien trop instruit des réalités politi-
ques, il est bien trop au fait des aspi-
rations de la Democratie, pour n'avoir
pas tiré, des récentes manifestations
du Suffrage universel, tous les ensei-
gnements quelles comportent. Sur le
devoir impérieux de rétablir le scrutin
de liste el d'instaurer la représentation
des minorités, le ministre du Travail,
l'un des chefs les plus eminents du
Parti radical,n'a pas aujourd'hui 'd'au-
tre conviction que celle de M. Poinca-
ré. -
Que les derniers arrondissementiers,
avant de s'obstiner dans une résistan-
ce aveugle, méditent son exemple.
A coup sur, ils peuvent tenter, selon
le mot du président du Conseil, « d'é-
touffer » la Rélorme 'électorale ; il
leur faudra, 'd'abord, « renverser le
ministère ».
A coup sûr, ils peuvent tenter de ren-
verser le ministère par une manœuvre
oblique el sournoise : le Pays ne sera
pas dupe de leur habileté déloyale ; il
sera évident, aux yeux de tous, que
tous les moyens leur sont décidément
bons pour faire échouer une œuvre de
justice, et qu'ils sont toujours prêts a
sacrifier l'intérêt républicain et l'inté.
rêt national aux plus misérables préoc-
cupations de l'intérêt personnel.
M. Raymond Poincaré a tenu, hier,
le langage de l'homme 'd'Elat. Il sera
entendu dans toute la France républi-
caine, et celle-ci saurait demander aes
comptes aux politiciens 'éhontés qui,
dans les circonstances présentes, s'el-
forceraient de compliquer d'une crise
gouvernementale, la crise aè partis
qu'ils ont déchaînée eux-mêmes, par
leur sottise, leur suffisance brouillon-
n'c §1l'avidité de leurs agjfétit§s
LE FAIT DU JOUR
S Trois petites filles abandonnées ont (M
être hébergées à la permanence du .Dô*
jpôt. » fLe3 journaux.)
M. LÉPINE : « Et leur père? Il ne pouvait donc pas les nourrir ?. >
L'AGENT (à part) 1: « ^Probable qu'il n'était pas administrateur du Suez ! K
Les On - Dit
NOTRE ACENDA:
Aujourd'hui mercredi 1
Lever du soleil, 3 b. 52 du matin..
Coucher du soleil, 7 h. 47 du soi(
Lever de la lune, minuit.
Coucher de la lune, 8 h. 21 du matÎn.¡
Courses au Tremblay.,
AUJOURD'HUI
La pieuvré
On a assez reproché à Victor Hugo ses
exagérations romilntiques.
Lisez ce fait-divers :
Toulon. — Le scaphandrier Ledw, qui ef-
fectuait une plongée dans la darse de far-
senal, a été surpris par un énorme poulpe,
qui l'a enserré dans ses longs tentacules.
Le malheureux, bien qu'à demi étouffé, ]rat
cependant tirer sur la corde d'alarme. Re-
monté immédiatement, il fut débarrassé du
gigantesque mollusque, et put être rappelé
à la vie après des soins énergiques.
Et maintenant, que pensez-vous du « Gil-
liatt regardait la pieuvre et la pieuvre re-
gardait Gilliatt », des Travailleurs de la
mer 1
L'appétit de la reine
Sait-on que la reine Wilhelmine de Hol-
lande possède un appétit formidable et
qu'elle est vraisemblablement la meilleure
fourchette parmi les souveraines ? Un de
ses médedns. le docteur Leds, disait
d'elle :
— Autant que je puis le voir, elle ne
pourra longtemps garder une bonne santé,
elle mange et boit si terriblement, que
Gargantua lui-même eût reculé devant les
repas qu'on lui sert.
La reine mange jusqu'à six fois par
jour.
Le matin, à son lever, elle prend du café
avec cinq tranches de pain noir beurré.
A dix heures, elle a coutume de se faire
servir des gâteaux chauds, du fromage à
la crème, le tout arrosé d'un verre de vin
rouge ou blanc doux.
A deux heures, elle fait un plantureux
déjeuner, .composé de plusieurs services.
A quatre heures, elle boit du thé à la
russe avec sandwichs.
A huit heuress elle mange de grand ap-
pétit et faiU-son repas le plus important
de la journée.
Enfin, vers onze heures ou minuit, elle
prend une dernière collation : vin et bis-
cuits.
La reine a deux plats de prédilection :
le plat de bœuf à l'anglaise et le gigot
d'agneau ; elle aime fort également les
mets sucrés, et ses vins préférés sont le
champagne et le tokay, v
mmm— 1 '■
UI SUPPORT DE M. DESCHANEL
-:+.
M. Paul Deschanel avait achevé, avant
son élection à la présidence de la Cham-
bre, le rapport dont il était chargé sur le
budget des Affaires étrangères. Ce rap-
port, distribué hier, porte tout d'abord que
la réforme des traitements, réclamée par
M. Deschanel avec tant d'insistance dans
ses remarquables travaux des années pré-
cédentes, est enfin accomplie. Les traite*
ments de poste vont être transformés en
traitements de grade, avec indemnités de
cherté de vie. Les traitements insuffisants
vont être relevés. Cela, sans qu'il en coûte
un centime aux contribuables, au moyen
de ressources nouvelles (près de 2 millions)
procurées au Trésor par la réforme des
tarifs d-e chancellerie.
Une partie des postes ou emplois sera,
au fuir et à mesure des possibilités, suppri-
mée ou transformée ; les cadres* diploma-
tiques et consulaires seront réduits.
D'autre part, les œuvres françaises en
Europe obtienne 41.000 francs de plus que
l'année dernière. 36.000 francs seront con-
sacrés aux Instituts français de Saint-Pé-
tersbourg et de Madrid' ; 5.000 francs se-
ront répartis entre les différentes œuvres
françaises d'Espagne ; 20.000 francs, en
augmentation sur lesNcrédits de 1912, sont
attribués à l'Ecole française du Caire.
L'examen des chapitres est bref, mais ré-
minent rapporteur a présenté sur chacun
d'eux de fort intéressantes observations.
Emeutes en Belgique
11 "0 t. ■
MORTS ET BLESSÉS -
Liège, 4 juin. — Voici le récit circons-
tancié des troubles qui ont eu lieu hier soir
à Liège :
Vers cinq heures, la foule s'amassa tou-
jours plus houleuse dans les environs de la
place Saint-Lambert, de la place du Mar-
ché et de la place Verte ; elle bloqua les
tramways et on décrocha les voitures, qui
furent jetées hors des rails et poussées en
travers de la chaussée de façon à former
barricade.
La police et la garde civique essayèrent
de faire circuler la foule. Une grêle de
pierres s'abattit dans leur direction. Un
chasseur fut blessé.
A ce moment arrivèrent, appelés par le
bourgmestre, les gendarmes à cheval qui
repoussèrent la foule sabre au poing. On
commença à invectiver les gendarmes pen-
dant qu'ils s'avançaient sur la place Saint-
Lambert..
PREMIERS COUPS DE REVOLVER
La gendarmerie s'était retirée sur la pla-
c.e du Marché et dans la rue Léopold. Mais,
à ce moment, la foule massée devant la
Maison du Peuple, se porte vers la place
Saint-Lambert, tirant en l'air des coups de
revolver. Deux établissements ont eu leur
devanture entièrement saccagée. Les ma-
nifestants brandissent des tables et des
chaises.
A 9 heures 15, les désordres augmentent.
Un détachement de gendarmes arrive pla-
ce du Marché. Les manifestants continuent
à briser les bancs et les tables, < t toutes
les grandes glaces des magasins de la pla-
ce Verte. Des coups de feu éclatent à
chaque instant ; le sac des magasins con-
tinue.
La gendarmerie avance mousqueton au
poing. Les manifestants sont refoulés vers
la rue de l'Officiai et la place du Théâtre.
A ce moment, le, désordre est à son comble.
Des coups de feu sont tirés de la Populai-
re.
En présence de la situation, la gendar-
merie à cheval intervient.
Les gendarmeo ont le browning en main.
Les manifestants fuient.
LA TROUPE FAIT FEU
Deux ou trois gendarmes sont blessés à
jçoups. de briques. La gendarmerie prend
possession de la place Verte. Elle est ac-
cueillie par des coups de revQlver, qui par-
tent de la Populaire.
Le chef du détachement crie alors : « Tir
à volonté ! » et les gendarmes tirent sur
les manifestants, qui s'enfuient à l'inté-
rieur de rétablissement. Les coups de feu
échangés de parl et d'autre durent plu-
sieurs minutes.
MORTS ET BLESSES
La fusillade est suivie d'un moment d'ac-
calmie. A ce moment, deux hommes sor-
tent de la Populaire, agitant une canne à
laquelle est attaché un mouchoir blanc.,
« Il y a des tués », s'écrie l'un d'eux.
Après quelques minutes de silence, s'élè-
ve de la Populaire le chant de la Marseil-
laise, repris en cùœur par tous les manifes-
tants.
Sur les dalles de la salle Populaire,
trois hommes gisent dans une mare de
sang. L'un d'eux est emporté râlant ; il
est mort aujourd'hui. Les blessés sont au
nombre d'une vingtaine environ.
GRAVE INCIDENT A BRUXELLES
Bruxelles, 4 juin. — Un incident assez
grave's'est produit, cette nuit, vers deux
heures, à Bruxelles ; un groupe formé d'en-
viron 150 gardes civiques se promenait à
travers les rues, crosse en l'air. Ces ma-
nifestants .se sont rendus à la. place Sainte-
Catherine où ils ont présenté les armes à
une effigie de Ferrer. L'un d'eux a pronon-
cé un discours de tendance révolutionnai-
re.
La police, prévenue aussitôt, est arrivée
et a réussi, sabre au clair, à repousser les
gardes civiques.
NOMBREUSES GREVES
Liège, 4 juin. — Des grèves se sont dé-
clarées ce matin dans le bassin houiller de
Seraing.
A Seraing, le chômage est complet : il y
a 380 chômeurs.
A Jemeppe, il y a 600 grévistes.
A FlemaneGrand-e, les ouvriers du trail
du jour, au nombre de 3G0, ont refusé die
descendre,.
, '- ,. ", A LA CHAMBRE :
", ';-", J - -
Le Retrait de l'urgence
> »>+<■ >
Sur la proposition de M. Breton, et après un très éner-
gique discours de M. Poincaré, président du Conseil,
la Chambre décide de retirer le bénéfice de l'ur-
gence au projet de Réforme électorale pré-
senté par la Commission, et de passer à
une deuxième lecture.
Physionomie de la Séance
Au mois 'de janvier 1911, la Chambre
amit déclaré l'urgence en faveur du
projet et des propositions de loi portant
modification aux lois organiques sur
Vélection des députés et rapportés par
M. Groussier, au nom de la. Commis-
sion du Suffrage universel. Hier, mar-
di, 4 juin 1912, après un an et demi de
discussion sur huit rapports successifs,
la Chambre, saisie par M. Louis Bre-
ton d'une demande de retrait de l'ur-
gence, a résolu de passer à une deuxiè-
me délibération. C'est une nouvelle
concession que les membres propor-
tionnalistes 'de la Commission ont ainsi
faite aux partisans du système majori-
taire. On peut même dire que c'est une
concession à perpétuité, car l'immense
travail auquel s'étaient livrés M. Grous-
sier et ses collègues ira rejoindre dans
les limbes législatifs la foule des pro-
positions de loi qui n'ont jamais vu le
jour de la promulgation.
Le Gouvernement, en effet, va dépo-
ser cette semaine un nouveau projet de
Réforme électorale et sur ce texte s'en-
gagera un débat définitif que le prési-
dent du Conseil a déclaré vouloir me-
ner à bonne fin avant les vacances et
ce avec le concours de la majorité ré-
publicaine.
Les déclarations de M. Poincaré fu-
rent sur ce point particulièrement éner-
giques et empreintes d'une tendresse
assez relative à l'endroit des arrondis-
sernentiers. Nel et précis, comme d'ha-
bitude, Véminent président du Conseil
a fait montre, par surcroît, d'une poin-
te d'acerbité que justifie mille fois
pour une l'attitude vraiment exaspéran-
te -d'un groupe de députés qui, parti-
sans d'une réforme -— du moins le cla-
ment-ils sur tous les toits — se sont
contentés jusqu'ici de battre en brèche
toutes les solutions qu'on leur avait of-
fertes et dont quelques-unes lurent in-
troduites sur la loi de leur acceptation.
M. Breton, qui dirige avec M. Ponsot
cette phalange de réformateurs en puis-
sance, crut très piquant de remettre
sous les yeux de M. Poincaré une série
'de discours dans lesqtteis le chef du
Gouvernement avait affirmé sa volonté
de collaborer uniquement avec la ma-
jorité républicaine du Parlement. L'ho-
norable député du Cher ne réussit qu'à
assurer le triomphe du président du
Conseil. « Oui, s'écria celui-ci, aux ap-
plaudissements répétés de la Chambre,
le Gouvernement fera appel à la majo-
rité républicaine, mais à condition que
vous suivrez la voie où il essaiera
de vous engager et, s'il n'est pas suivi,
il sait ce qui lui restera à faire. »
Une formidable ovation accueillit M.
Poincaré lorsqu'il descendit de la tri-
bune.
Cette journée nous ménagea quelques
surprise s. M. l'abbé Lemire est venu dé-
fendre le vote uninominal avec cette ar-
dente conviction qu'on ne rencontre que
chez les anciens proportionnalistes, et
M. Andrieux, auquel les années n'ont
rien enlevé de son culte du paradoxe,
s'est complu à placer le scrutin d'ar-
rondissement sous l'égide de la Consti-
tution de 1875 que le spirituel député
'des Basses-Alpes a passé sa vie à vou-
loir réviser.
Lucien WOLF.
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI
Présidence de M. Paul Deschanel.
La Réforme électorale
M. Joseph Boutaud, continuant son dis-
cours sur l'amendement qu'il a présenté sur
l'article 33 du projet de loi, dit qu'on est
unanime à reconnaître que, pour faire fonc-
tionner le. régime proportionnaliste, il est
nécessaire de réorganiser les partis. Pour-
quoi ne pas commencer cette réorganisa-
tion ? On met la charrue avant les boeufs.
Les Français ne se laissent pas facile-
ment organiser ; il n'y aura que des asso-
ciations puissantes sans mandat et sans
responsabilité. Ce sera l'anarchie.
Mais, à. la différence des représentés, les
représentants seront vite embrigadés. Ils
seront les hommes d'un parti. Il n'y aura
de responsabilité nulle part.
Le danger de la proportionnelle pour la
République n'est pas contestable ; on l'a
si bien reconnu qu'on a proposé, pour l'évi-
ter, l'apparentement avec la prime à la ma-
jorité.
Il faut choisir entre le régime proportion-
naliste et le régime majoritaire ; toute tran-
saction entre les deux aboutirait fatalement
à l'inégalité et à l'injuslice.
L'orateur retire son amendement et se
rallie à'celui de M. Lemire.
M. le président donne lecture de l'amen-
dement de M .Lemire qui est ainsi conçu :
« Hédiger comme suite l'article 33 :
Il La présente- loi entrera en vigueur im-
médiatement après la promulgation d'une
loi organisant Jn représentation, des minori.
tés dans les érections sénatoriales. A partir
de son entrée en vigueur, toutes les dispo-
sitions contraires sont abrogées. n
M. L'ABBE LEMIRE
M. Lemire demande pourquoi on n'appli-
querait pas la proportionnelle au Sénat l
Il y est mieux préparé que la Chambre,
paree qu'il a le scrutin de liste.
Le suffrage universel se prête bien moins
11 la représentation des partis que le suffra-
ge restreint. Les délégués sénatoriaux, étant
peu nombreux, sont à même de s'instruire
sur leurs devoirs. Ils sont d'excellents
électeurs pour la représentation des partis,,
d'autant plus que leur mandat est passages
et spécial.-
Ii est moins dangereux d'appliquer la R.
P. au Sénat qu'à la Chambre, parce que
le Sénat n'a pas sur le Gouvernement une
influence aussi directe que la Chambre.
Si l'on réforme à la Chambre au nom
des principes, on doit le faire ailleurs, ait
nom deg mêmes principes.
En isolant les deux Chambres de leun
origine, -on ferait courir aux institutions
les plus graves dangers.
L'orateur dit qu'il comprend que M. le
président du Conseil ait, avec l'instinct
qu'il a des choses du Gouvernement, dé-
cidé de. ne -poser la question de confiance
qu'après que le Sénat et la Chambre gu-
raient délibéré sur un projet.
M. le président du Conseil déclare que le
Gouvernement posera, la question de con-
fiance sur les principes d'un projet dont il
"aura pris l'initiative et la responsabilité
devant l'une et l'autre Assemblées.
M. Lemire répond qu'il se félicite que le
projet ne .soit pas considéré comme une
de ces réformes dont le Sénat laisse la
responsabilité à la. Chambre.
La question qui se pose est de savoir si
l'innovation proposée fera du bien ou du
mal à la force gouvernementale.
L'orateur n'entend pas qu'on lui reproche,
à lui, pas plus qu'aux membres de la ma-
jorité avec lesquels il se solidarise au fond
du cœur, d'obéir à un instinct de conserva-
tion, quand ils défendent le système majo-
ritaire.
C'est sur cette idée majoritaire que repose
tout le système électoral du pays.
L'orateur ajoute que s'il comprend la re-
présentation proportionnelle dans une aca-
démie, ou dans une assemblée consultative,
il ne la comprend pas dans une assemblée
qui a la responsabilité du pouvoir. Il ajoute
que son amendement a pour but de rappro-
cher, dans un même souci patriotique et de
collaboration républicaine, la Chambre et le
Sénat.
M. Groussier, rapporteur, répond que îafi
réforme proposée est assez importante par
elle-même pour qu'on n'y mêle pas une
autre réforme dont la solution serait beau-
coup plus complexe. Il constate qu'il y a, a
la Chambre, une majorité destinée à faire
aboutir la réforme. Il demande à cette ma;
jorité de repousser l'amendement de M. Le-
mire.
A la majorité de 380 voix contre 170, l'a-
mendement n'est pas adopté. ,
M. J.-L. Breton retire momentanémenl
son amendement, se réservant de le repren-
dre si la Chambre décide une deuxième dé-
libération, -comme il va Je lui demander..
Cet amendement était ainsi conçu :
« La Chambre invite le Gouvernement à
poursuivre la réalisation de la Réforme
électorale avec le concours de la majorité
républicaine des deux Chambres. »
M. ANDRIEUX
M. Andrieux demande à la Chambre do
repousser l'article 33.
En le faisant, la Chambre décidera que
la loi n'entrera en vigueur ni aux prochai-
nes élections ni plus tard.
Qui peut croire, en eltet, que cette loi si
discréditée, dont personne ne veut, qui est
un véritable monstre, sera jamais appli-
quée ?
On sait bien que 'le Gouvernement n'at-
tend qu'un geste de la Uiaml)re nour écra-
ser ce monstre et pour lui substituer ua
nouveau projet.
Pourquoi dès lors voter l'article 33 ? Pour..
quoi ce mensonge législatif ?
L'orateur dit qu'il met le principe majori-
taire sous l'égide de la Constitution et ap-
pelle l'attention du Gouvernement sur ce
point si le projet qu'il prépare doit être lui
aussi basé sur le quotient.
M. le président du Conseil. — N'en doutez
pas !
M. Andrieux dit qu'en ce cas le projet se
heurtera aux principes constitutionnels dans
cette Chambre ou dans l'autre.
En proposant la Proportionnelle dans un
'pays dont la Constitution a établi le ré-
gime majoritaire, on propose de violer la
Constitution.
On rejette un système qui a toujours été
pratiqué depuis que le suffrage universel
existe.Le pays n'admettra pas ce qu'on lui
offre aujourd'hui soit le suffrage universel.
On fait violence à la volonté du collège
électoral en admettant comme son repré-
sentant un candidat qui sera en minorité
même dans le département qu'il sera appelé
à représenter.
Dans le système majoritaire seul, le suf-
frage est diTert. Avec la Proportionnelle,
l'électeur ne sait pas pour qui il vote. Son
bulletin peut être attribué à des candidats
qu'il ne connaît pas, dont il ne voudrait pas
s'il les connaissait.
Le système des primes ne peut se- conci-
lier .avec le principe essentiellement égali-
taire du suffrage universel.
Et que dire de l'étrange institution desf
députés suppléants ? Ces héritiers présomp-
tifs pourront ent cette Chambre
sans avoir eu la ealfdiaté ns même dans leur
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