Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-11-01
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 novembre 1912 01 novembre 1912
Description : 1912/11/01 (N15602). 1912/11/01 (N15602).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
1 fto 15602. - 11 BRUMAIRE, AH 12f.
CINQ CENTIMES LE NUMERO '-
VENDREDI 1er NOVEMBRE 1912. — N° 15602.
Fondateur:
AUGUSTE VACQUERIE
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Paris. 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fri
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TRIBUNE LIBRE
1 -:"jl —
1
L'Autriche et les Balkans
- iwim ————
Les lecteurs du Rappel ont
assurément donne toute l'at-
tention qu'elle méritait à la
lettre très émouvante qu'Al-
bert Malet, un des Français
qui connaissent le - mieux les
affaires balkaniques, ma adressée et
que notre Directeur a bien voulu rendre
publique.
Cette lettre contient à la fois un plai-
doyer ardent pour la cause des Serbes
et un avertissement impressionnant à
l'adresse de la Presse française.
Malet, qui estime que nous apprécions
mal la mentalité des Balkaniques, a vou-
lu nous faire sentir ce qu'était aujour-
d'hui l'état d'âme des Serbes.
Ainsi donc, la Serbie ne lâchera pas
Novi-Bazar et, si l'Autriche ne se résigne
pas à abandonner ses prétentions sur le
sandjak et ses intentions du côté de Sa-
lonique, ce sera la guerre. Bien entendu,
Malet entend par là la guerre générale,
celle qui mettrait face à face les puis-
sances de la Triplice et de la Triple-En-
tente, à tout le moins la Russie et la
France contre l'Autriche et l'Allemagne.
Admettons que « la paix et la guerre
doivent être cherchées à Vienne, unique-
ment à Vienne », comme on nous le di-
sait hier. Est-il évident que l'Autriche
soit décidée à la guerre, en tout état de
cause ? Est-il certain que le vieil empe-
reur désire ensanglanter les derniers
jours de son règne ? Est-il vraisembla-
ble qu'il ait tenu en bride le parti de la
guerre, il y a quelques mois, pour le dé-
chaîner brusquement aujourd'hui ? Est-
il admissible qu'une monarchie, dont l'é-
lément slave forme une fraction si im-
portante et dépassant 20 millions d'indi-
vidus, - veuille - engager - une - guerre avec
des Slaves ? Qu'une armée slavisée dans
la plupart de ses éléments puisse être
engagée contre les Serbes de gaîté de
cœur ? Est-il admissible de penser qu'un
Etat chrétien, où les Eglises exercent
une action prépondérante, puisse jouer
le rôle de défenseur et de tuteur des Ot-
tomans ? Vienne, qui fut le point de mi-
re des armées turques, il y a plusieurs
siècles, à diverses reprises, servirait de-
main de centre de concentration à des
troupes destinées à défendre le Crois-
sant ? On ne peut tout de même pas l'i-
maginer définitivement.
Quelque subalterne que puisse être le
rôle joué par l'opinion publique en Au-
triche-Hongrie, on ne peut méconnaître
que cette opinion ne saurait acquiescer
à une politique antichrétienne de la Ball-
platz. Il est évident que ce serait une
grosse déception pour l'Autriche, orien-
tée après Sadowa vers l'Est, si, de ce
côté, les portes se trouvaient définitive-
ment fermées. Mais des accommode-
ments ne sont-ils pas possibles ? Et dé-
jà n'aperçoit-on pas, à quelques symp-
tômes., que l'Autriche pourrait se dépar-
tir, le cas échéant, de l'intransigeance
gu'on lui prête si volontiers ?
Dans un article de tête consacré à la
situation balkanique, la Nouvelle Presse
Libre posait, ces jours-ci, la question de
savoir si l'Autriche-Hongrie ne nonrrait
pas s'entendre avec la Serbie et nouer
avec elle des relations amicales sincères
en garantie de bon voisinage et de liber-
té commerciale à l'ouest des Balkans.
Voici donc un son de cloche qui don-
ne l'impression qu'il y a à Vienne des
partisans des solutions transactionnel-
les et amicales. Si l'Autriche avait voulu
opposer un non possumus irréductible à
la Serbie, n'aurait-elle pas occupé le
sandjak dès la première heure ? En un
mot, n'y a-t-il pas déjà quelques indica-
tions générales qui permettent de pen-
ser que Vienne puisse se résoudre à des
solutions pacifiques ? Cela on ne sau-
rait le contester.
***
Tout ceci ne signifie pas que nous
soyons au bout de nos inquiétudes, et
l'Europe diplomatique au bout de ses
peines. Mais, dans un temps où l'on fait
intervenir, à juste titre, l'opinion publi-
que comme un facteur de la gestion des
affaires publiques, il faut bien considé-
rer que, dans l'occident de l'Europe,
ne règne pas la fièvre belliqueuse qui
s'est emparée de tout l'Orient. Ce sont
lu des indications qu'aucun des gouver-
nements intéressés ne peut pas ne point
recueillir. La guerre d'Orient n'est point
encore à son terme. C'est principalement
de la stabilité d'une opinion froide dans
les pays d'Occident que les diplomates
recevront un appui sérieux au moment
des tractations utiles.
Evidemment, la diplomatie a manqué
à bien des espérances en laissant passer
le moment où elle pouvait prévenir la
guerre d'aujourd'hui. Dès le début du
mois d'août, nous avons, ici, lancé le
signal d'alarme et annoncé « l'heure du
Bulgare ». Mais il ne serait pas juste
de ne pas reconnaître que, depuis un
mois, de nobles efforts ont été tentés par
la France pour empêcher le mal d'em-
pirer. Il n'y a pas de formule intangi-
ble dans le remous incessant des événe-
ments qui se précipitent. Mais la ferme
volonté, affirmée par M. Poincaré, de
servir la cause de la paix en Europe est
l'un des éléments du problème actuel.
N'en diminuons pas la valeur. Et, sans
rien préjuger pour l'avenir, il nous faut
bien constater également que, jusqu'à
cette heure, le gouvernement de Berlin
n'a trahi, visiblement, non plus que les
gouvernements de Londres et de Péters-
bourg, aucun désir de ne point faciliter
dans ce sens les initiatives françaises.
Albert MILHAUD.
+
La Politique
LA TRANSACTION DE M. RAYNAUD
Nos lecteurs ont pu se con-
vaincre,' hier, que M. Ray-
naud n'a rien perdu, dans la
galère capitane de MM. Cle-
menceau et Thomson, de son
habituelle courtoisie.
Sa lettre à M. Louis Martin indique
bien, d'abord, que les arrondis semen-
tiers renoncent à cette intransigeance
farouche et sans grâce, qui devait pe-
ser à un homme aimable comme an-
cien ministre de VAgriculture, et —
heureux ellet des dispositions bienveil-
lantes — non seulement elle laisse ap-
paraître la solution du plus irritant
problème, mais nous osons dire qu'elle
la rend aisée.
« Si donc, écrit M. Raynaud, vous 1
estimez que la Réforme électorale ne
puisse légitimement aboutir que par
l'effort des deux majorités républicai-
nes dans le Parlement, nous serons
prêts à accueillir votre collaboration. »
Vraiment ? Mais, en ce cas, pour-
rait dire un radical proportionnaliste,
l'accord est fait. Car nous n'en som-
mes plus à interroger la majorité répu-
blicaine. Nous connaissons son senti-
ment et grdce, pour beaucoup, à M.
Reynaud lui-même.
Deux manifestations, entre toutes
celles auxquelles elle s'est livrée, per-
mettent de l'énoncer en parfaite con-
naissance de cause :
Le 3 juillet 1911, la Chambre vota,
par 543 voix contre 4, cette disposition
de principe: « La Chambre est élue
au scrutin de liste avec représentation
des minorités. »
ht a une- Mais, trois jours plus tard,
elle ellt à décider par quel procédé elle
aurait à organiser celle représentation
des minorités et elle vota, à mains le-
vées et à l'unanimité— car « sur le Quo-
tient tout le monde était d'accord » —
l'article suivant : « Chaque liste reçoit
autant de sièges que le nombre moyen
de suffrages de cette liste contient de
fois le quotient électoral. »
Et de deux. Or, ces deux votes, d'une
si lumineuse clarté, nous les devons
pour beaucoup, nous l'avons dit, à M.
Raynaud.
Comme membre du Cabinet Briand,
il avait mis toute son autorité, qui éga-
lai sa courtoisie, au service de la Réfor-
mc électorale. Comme membre de la
Commission des Seize, il signa de sa
main et recommanda, personnellement,
au vote de la Chambre, cet article que
nous venons de rappeler et qui institue
lf Quotient.
Ainsi, quand la majorité, que disons-
nous, quand l'unanimité républicaine
faisait triompher le principe lie la Pro-
portionnelle, elle répondait à l'invita-
tion formelle comme au vœu intime
- de M. Raynaud.
il n'est pas douteux qu'd sa voix
même, elle soit prête à émettre en-
core les mêmes votes.
M. Raynaud n'est pas de ces hommes-
qui trahissent à leur banc de député la
cause qu'ils ont servie au gouverne-
ment
Il demandera donc, demain, à nos
amis radicaux, comme il le leur a de-
mandé hier, d'instituer la représenta-
tion des minorités par le Quotient, et
tous les proportionnantes de gauche
se feront un devoir d'accepter cette
transaction. ,
M. Raynaud, une lois de plus, aura
bien mérité lu Parti ,.ép'ubbcain' -
LB FAIT DU JOUR
Il D est question d'un plan de partage de 19
Turquie entre l'Autriche et les Etais
balkaniques. » (Les Journaux,)
UN HOMME TROP BIEN PARTAGÉ
Les On-Dit
-.
NOTRE AGENDA ',("
Aujourd'hui jeudi ;
Lever du soleil, 6 h. 36 du matin"
Coucher du soleil, 4 h. 33 du soir.,
Lever de la lune, 7 h. 14 du soir.
Coucher de la lune, 11 h. 57 du matin.
Courses à Auteuil.
AUTREFOIS
Le Rappel du Ier novembre 1876 :
Un des produits de l'usine du Creusot, à
l'Exposition de 1878, sera un canon de ma-
rine, qui aura 44 centimètres de diamètre.
Les projectiles qu'il lancera pèseront 300 ki-
logrammes.
— La grande filature Viet, de Beauvais,
a été incendiée avant-hier. Les pertes se
montent à 170.000 fr. Cent ouvriers sont
sans ouvrage.
- La gauche républicaine du- Sénat se
réunira dimanche prochain à Paris, à trois
heures et demie.
La « Veuve a
D'où vient ce nom donné à la guillotine ?
Dès le seizième siècle, la « machine à dé-
capiter » était en usage en plusieurs ipays
d'Europe, particulièrement en Angleterre. A
cette époque, la machine à couper les têtes
était appelée par le peuple maiden (la vier-
ge) et wÜlow (la veuve).
Or, comme on sait, ce nom de « la Veu-
ve » est celui sous lequel la guillotine est
aujourd'hui le plus communément connue.
La coïncidence est curieuse, mais le docteur
Lucien Graux croit qu'il y faut voir la con-
séquence d'une erreur de copiste.
« Nous croyons, dit-il, qu'il est difficile
d'admettre que le sobriquet de veuve, in-
troduit dans l'argot moderne, ait été sug-
géré par le « widow » du seizième siècle. Il
est probable qu'on a écrit « widow » au
lieu de windoio (fenêtre). En Angleterre,
toutes les fenêtres sont construites et dites
« à guillotine », et cette construction doit
être antérieure à celle des machines anglai-
ses formées, dit Robertson, « d'un cadre.
pièce de fer carrée large d'un pied ».
Le docteur Lucien Graux rappelle que,
pendant la Révolution française, le peuple
répétait la sinistre plaisanterie du Père Du-
chesne : « Eternuer à la fenêtre nationale ».
AUJOURD'HUI
Des mots, des mots
— Les Bulgares ont repris leur marche
en avant ; ils sont sur le point d'atteindre
les armées turques.
- Us sont déjà sur leur Thrace.
'* *
- On dit que les danseuses turques ont
l'intention de marcher contre l'ennemi.
— Elles constitueront un corps d'almées.
Un sac. d'expérience
On a parfois dans la vie des mots., on
ne peut pas dire malheureux, mais gênants.
Témoin cette dame qui, installée hier soir
dans l'autobus Montmartre-Saint-Michel,
avait laissé son sac sur la banquette.
Entre dans l'autobus un jeune et sémillant
jeune homme qui, au lieu de regarder l'en-
droit où il allait déposer son postérieur,
admire la femme et s'assied dès lors en
plein sur le sac qui a un craquement sinis-
tre.
Confus, il s'excuse.
— Ah ! ce n'est rien, dit la dame, il en a
vu bièn d'autres !
D'autres. quoi ?
L'heure légale aux Colonies
-"'8-+-
La loi du 9 mars 1911, qui a décidé que
« l'heure légale en France et en Algérie
est l'heure, temps moyen de Paris, retar-
dée de neuf minutes vingt et une secon-
des », a eu pour objet de mettre en con-
cordance l'heure légale française avec le
système universel des fuseaux horaires.
A la suite du vote de cette loi, une com-
mission interministérielle a émis l'avis
qu'il y aurait intérêt à voir les colonies
adopter également l'heure des fuseaux ho-
raires dans lesquels elles sont comprises.
En conséquence, le ministre des colonies
vient d'inviter leis gouverneurs généraux et
gouverneurs de nos possessions à prendre,
respectivement pour chacune d'elles, un
arrêté y déterminant l'heure légale, par
rapport à celle de la métropole.
L'heure légale dans les colonies, par rap-
port à l'heure légale de France, se trouve
donc désormais déterminée suivant les in-
dications ci-dessous :
Indochine, avance de 7 heures.
Madagascar et dépendances, avance de
3 heures.
Etablissements de l'Inde, avance de
5 heures et demie.
Réunion, avance de 4 heures.
Côte des Somalis, avance de 3 heures.
Afrique occidentale française, retard de
1 heure, ou avance de 1 heure ou même
heure qu'en France, suivant les circonscrip-
tions.
Afrique équatoriale, avance de. 1 heure.
Martinique, Guadeloupe, Guyane fran-
çaise Saint-Pierre-et-Miquelon, retard, de
quatre heures.
Nouvelle-Calédonie et Nouvelles-Hébrides
avance de 11 heures.
Etablissements français de l'Océanie, re-
tard de 10 heures.
— ,.
IL Y A DES JUGES. A NEW-YORK
Il arrive, par hasard, qu'un tribunal con-
damne un policier criminel, mais, jusqu'ici,
cet événement ne s'est jamais produit
qu'en Amérique.
Le lieutenant de police de New-York,
Charles Becker, convaincu d'avoir fait as-
sassiner Rosenthal qui ee proposait de faire
des révélations sur ses exactions et ses
concussions, a été condamné à mort. Il se-
ra, dit l'arrêt, électrocuté !
S'il était préfet de police à Parie, nul
doute qu'il serait promu grand-croix de la
Légion d'honneur et nommé membre de
l'Académie des Sciences morales.
♦
LES ATTRIBUTIONS
des Délégués cantonaux
--+8'+-
M. Ferdinand-Dreyfus, sénateur, prési-
dent de l'Union nationale des délégués can-
tonaux, a écrit à M. Guist'hau, ministre de
l'Instruction publique, pour lni demander
certaines précisions au sujet des modifica-
tions apportées à l'article 40 du décret du
18 janvier 1887 sur le droit d'inspection des
délégués cantonaux dans les écoles publi-
ques.
M. G
Dreyfus :
« Ces prérogatives restent aujourd'hui ce
qu'elle,s étaient hier. Elles n'ont été ni dimi-
nuées ni augmentées par la modification
votée par le Conseil. -v-Iles sont seulement
précisées par la réduction nouvelle. -
<( Ai-je besoin d'ajouter, mon cher prési-
dent, que je donne mon adhésion entière et
sans restriction aux circulaires de mes pré-
décesseurs qui défisissent d'une manière si
heureuse les ~attrih >tis des délégués can-
tonaux ; celle qui émane de M. Raymond
Poincaré (juillet 1895) aussi bien que celle
de M. Doumergue (mars 1909), et qui vous
reconnaissent, en dehors du contrôle de l'en-
seignement lui-même, réservé aux chefs
hiérarchiques de l'instituteur, le devoir de
fortifier l'école en encourageant les efforts
de ses maîtres et en dressant autour d'elle
ces institutions tutélaires, patronages, bi-
bliofhèques, vestiaires, etc., qui étendent et
propagent son action, qui assurent la sé-
curité de l'instituteur et concourent au bien-
être physique et moral de l'enfant.
« Il y a là tout un programme d'activité
très large, très libéral, bien fait pour sus-
citer stimuler le zèle de ces amis de l'é-
cole (publique que sont MM. les délégués
cantonaux, et qui, tout en respectant le ieù-
le des autorités universitaires, fait sa part
au contrôle averti et vigilant que doivent
exercer sur l'école publique l'opinion et l'in-
térêt des familles que vous représentez. Il
n'entrera jamais dans ma pensée de res-
treindre cette action, que vous avez su ren-
dre, mon cher président, si bienfaisante et
si efficace ; je serais plutôt tenté de l'éten-
dre et de la développer. L'école n'a aucun
profit à vivre repliée sur elle-même sans
contact avec la société dont elle sert les in-
térêts les plus immédiats. Loin de redoUr
ter son contrôle, elle doit le provoquer afin
de s'améliorer sans cesse et d'acquérir des
titres nouveaux à sa reconnaissance ». -
L'ACTUALITÉ
La Guerre en Orient
• ,..t. ■
1 EN PLEINE BATAILLE
..ft.. ,
Turcs et Bulgares aux prises. — De leur côté, les
Grecs et les Serbes sont victorieux.
On plan de partage.
La gravide bataille bulgaro-turque est
commencée depuis vingt-quatre heures. Les
dépêches cI9 Constantinople annoncent le
succès des armes ôttomanes, et (es dépê-
ches ite Sofia le triomphe des divisions du
tsar Ferdinand.
Les armées turques, mardi, étaient mas-
sées sur une ligne s étendant de Tchorlou
à la mer Noire, en passant par Tcherhes-
heui 1 or, les derniers communiqués nous
apprennent que les régiments turcs se bat-
tent à Lule-Bourgas et à Viza ; ils ont donc
fait un bond en avant de quarante ldlomè-
Ires, ce qui parait étonnant.
A Conslantinople, le grand-vizir Moukh-
tar-pacha a été obligé, nous l'avons dit hier,
de donner sa démission ; il a été remplacé
par Kiamïl pacha, qui semble vouloir im-
primer une orientation nouvelle à la poli-
tique de la Porte.
Les Serbes continuent leur marche sur
Salonique ; l'armée ennemie en déroute att-
rait reculé, dit-on, jusqu'à Sérès, sur la li-
gne Salonique-Constantinople.
Les Grecs sont sous les murs de Janina.
'A l'est de la position de Verria ils menacent
à la fois Salonique et Monastir.
Les Monténégrins assiégent toujours Scu-
tari et se sont rendus maîtres de Brenitza.
Les grandes puissances ne restent pas
inactives, et des notes sont échangées en
vue de la médiation.
La réception diplomatique au Quai d'Or-
say a été particulièrement suivie.
On annonce que plusieurs navires de
guerre anglais sont partis, hier soir, pour
Salonique. D'autre part, aujourd'hui, quel-
ques unités de notre escadre quitteront Tou-
lon à destination de Beyrouth et de Saloni-
que.
A Lule-Bourgas
Vienne, 30 octobre. — On mande de Cons-
tantinople, 29 octobre :
On dit que la bataille engagée depuis mi-
di au sud-est de Kirk-Kilissé, près de Lule-
Bourgas, et non au nord de Kirk-Kilissé,
comme l'a annoncé une correspondance lo-
cale, se développe défavorablement pour les
Turcs.
Constantinoiple (vid Constantza), 30 octo-
bre. — La population attend avec une fé-
brile impatience les premières informations
officielles sur la grande bataille que l'on
sait commencée.
Un avis du gouvernement a annoncé, en
effet, que ce combat était engagé sur toute
la ligne.
Il parait que l'aile droite de l'armée bul-
gare a avancé et n'est plus qu'à une distan-
ce de 20 kilomètres de Baba-Eski.
On assure que les troupes turques se
trouvent, du côté de Viza, dans une situa-
lion favorable.
Constantinople. 30 octobre. - L'armée
turque s'est concentrée sur une ligne qui
va de Lule-Bourgas à Viza.
Les Turcs ont renforcé la position de
rrshataldja.
Constantinople, 30 octobre. — Le collabo-
rateur militaire du Tanin reconnaît que les
Bulgares engagent le combat avec beau-
coup d'audace et qu'ils veulent battre la
plaine de Lulé-Bourgas sur une ligne d'u-
ne longueur de '70 kilomètres.
Le terrain du combat est favorable aux
Turcs : leur aile gauche est protégée par
les fleuves Maritza et Erghène, et leur aile
droite par les montagnes et les forêt.s à
l'est de Viza.
L'effectif de l'armée bulgare prenant part
au combat est évalué à 150.000 hommes.
L'attaque d'Andrinople
, Belgrade, 30 octobre. — On dit que les
forces bulgares qui se trouvent devant An-
drinople vont être renforcées par des con-
tingents empruntés à l'armée de l'ouest.
Belgrade. 30 octobre. — Le bruit court
que l'armée bulgare a retardé l'attaque
d'Andrinople pour attendre l'arrivée de ren-
forts de l'ouest composés de troupes serbes
et bulgares.
Victoires Helléniques
La légation de Grèce nous communique
cette dépêche officielle :
Athènes, 30 octobre. — La droite de l'ar-
mée grecque ayant occuipé hier Catérina,
sur le golfe de Salonique, poursuit les for-
ces turaues.
L'aile gauche a occupé, hier, Kailar, à
une trentaine de kilomètres au nord de
Kozani, et poursuit l'ennemi. Trois dra-
peaux et beaucoup de matériel sont tombés
dans nos mains.
Athènes, 30 octobre. — La prise de Caté-
rina, sur le golfe de Salonique, par l'ar-
mée grecque est confirmée.
La cavalerie por-ji! l'aile turque, qui
s'enfuit .en rjèj.' rd.v-
Les succès Serbes
Vranja, 30 octobre. — Piievlié, dans le
sandjak, à l'ouest de Sienitza, est tombé,
hier, au pouvoir d'une colonne indépendante
qui opérait dans le sandjak.
Plievlié était la dernière ville importante
qui fut encore au pouvoir des Turcs.
Une demi-heure après l'entrée des Ser-
bes, arrivèrent les troupes monténégrines,
la jonction des deux armées donna, lieu À
des scènes émo3iYâ#teft«
Les dernières forces turques, qui tenaient
garnison dans le sandjak, repoussées des
deux côtés par les Monténégrins et les Ser-
ves, franchirent la frontière et se réfugiè-
rent en territoire autrichien.
Le sandjak étant complètement débarras-
sé de troupes turques, les deux colonnes mi
dépendantes serbes qui y opéraient vont
pouvoir maintenant aller renforcer les trois.
armées principales.
Belgrade, 30 octobre. — 1.300 soldats!
turcs et 69 officiers ottomans avaient réus-
sa à s'enfuir du sandjak de Novi-Bazar, otf
ils étaient retenus prisonniers. On les a à
nouveau capturés.
PERTES ENORMES,
D'APRES LES SERBES
Belgrade, 30 octobre. - On mande oUi-
ciellement de Vranja que c'est toute l'ar-
mée macédonienne ottomane, comprenant
80.000 hommes qui a participé à la bataille,
de - Kourmanovo. Les Serbes ont eu 400
morts et 2.000 blessés, dont la plupart lé-
gèrement. Les Turcs ont eu 16.000 morts
et ont perdu presque toute leur artillerie.,
Dans le combat de Velès, qui a été court
mais acharné. les Turcs ont eu 5.000 mort*
et ont été de nouveau mis en déroute.
I
Un plan de partage
Un correspondant du Temps adresse à ce
journal le télégramme suivant, que nous
reproduisons comme spécimen d'une des
nombreuses combinaisons qui semblent
être actuellement envisagées ;
Il parait certain que les négociations
sont engagées eaitre l'Autriche et la Ser-
bie sur le partage des territoires turcs qui
peut résulter de la guerre actuelle, et de
la rupture admise par tout le monde du
statu quo territorial dans la péninsule bal.
kanique.
Le partage ne semble plus en question-
mais seulement ses modalités. Voici, du
reste, comment, d'après certains renseigne-
ments de bonne source, il serait conçu :
L'Autriche partagerait avec la Serbie, le
sandjak de Novi-Bazar. Elle prendrait une
bande de territoire représentant à peu près
les deux tiers de la largeur du sandjak, le
long du Monténégro, jusqu'à Mitrovitza.
De là, la ligne frontière serbe descendrait
en Macédoine, jusqu'à la mer Ege, sur la-
quelle la Serbie aurait un débouché au port
de Kavala.
Cette ligne frontière serait tracée à l'est
de la ligne de chemin de fer qui descend
vers Salonique et qui restait sous le contrô-
le de l'Autriche.
Salonique serait ville neutre.
La Bulgarie aurait la Roumélie et uee
part de la Macédoine, mais Constantinople
resterait aux Turcs.
La Grèce recevrait Janina, et sa frontière
du nord serait portée jusqu'au dessous de
Salonique, en lui donnant probablement la
péninsule chalcidique.
La frontière du Monténégro serait WT.
tée au sud de Scutari, qui serait annexé au
royaume monténégrin. L'Autriche, croit-
on, aurait désiré prolonger sa part du sand-
jak de Novi-Bazar vers l'Adriatique,
cerclant complètement le Monténégro,
mais les alliés balkaniques s'y oppose-
raient.
Le partage de l'Albanie entre l'Autriche
e. t l'Italie a fait l'objet des entretiens de
Pise entre le comte Berchtold et le minis-
tre des affaires étrangères d'Italie.
Quant à la Roumanie, elle recevrait une
compensation dans ]a région de Silistrie, au
sud de la Dobroudja. On ne croit pas que
la Russie y fasse opposition, en présence
des satisfactions que reçoivent les Etate
slaves.
(VOIR EN DERNIERE HEURE)
O *
DANS LE PARTI SOCIALISTE
L'UNITÉ RENFORCEE
Ce n'est'plus un secret pour personne s
les libertaires « insurrectionnels n vonl
adhérer au Parti socialiste.
Ce geste n'est d'ailleurs plus guère qu'une
formalité. Il y a longtemps que les libertai-
taires et les syndicalistes groupés autour
de M. Hervé proclament leur sympathie
pour les doctrines, les méthodes et les
hommes de l'unité socialiste. C'est même
ce qui leur a valu d'être excommuniés par
tout l'état-major de la Confédération Géné-
rale du Travail.
Cependant, il est probable que des cla-
meurs diverses et bruyantes accueilleront
la très prochaine publication du manifeste
d'adhésion.
D'une part, les anarchistes de la C. G.:
T. et d'ailleurs ne manqueront pas de crier
plus haut que jamais à la trahison. C'est
une méthode qui dispense, on le sait, des,
controverses difficiles et des précisions dé-
licates.
D'autre part, les réactionnaires s'effor-
ceront de faire croire à leur clientèle que
le Parti socialiste est devenu la proie des
anarchistes, et qu'on ne peut plus aftendro
de lui que les pires violences et la plus
exécrable démagogie. Le malheur, c'est
qu'il se trouvera bien quelques républi-
cains pour les croire et pour en conclure
une fois de plus que le retour à la politi-
que d'union des gauches est de plus en
plus impossible.
Voyons donc ce qu'apporteront au Parti
socialiste ses nouvelles recrues.
Numériquement, les syndicalistes libçtt
CINQ CENTIMES LE NUMERO '-
VENDREDI 1er NOVEMBRE 1912. — N° 15602.
Fondateur:
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Ua mois Trois mois Six mois fiai
Paris. 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fri
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AUGUSTE VACQU EFllS
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E7 AUX BUREAUX DU JOURNAJU,
Adresser toutes les communications au Directeur
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424-90
424-91
-
De 9 heures du soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre, Téléphone 143-93 r
TRIBUNE LIBRE
1 -:"jl —
1
L'Autriche et les Balkans
- iwim ————
Les lecteurs du Rappel ont
assurément donne toute l'at-
tention qu'elle méritait à la
lettre très émouvante qu'Al-
bert Malet, un des Français
qui connaissent le - mieux les
affaires balkaniques, ma adressée et
que notre Directeur a bien voulu rendre
publique.
Cette lettre contient à la fois un plai-
doyer ardent pour la cause des Serbes
et un avertissement impressionnant à
l'adresse de la Presse française.
Malet, qui estime que nous apprécions
mal la mentalité des Balkaniques, a vou-
lu nous faire sentir ce qu'était aujour-
d'hui l'état d'âme des Serbes.
Ainsi donc, la Serbie ne lâchera pas
Novi-Bazar et, si l'Autriche ne se résigne
pas à abandonner ses prétentions sur le
sandjak et ses intentions du côté de Sa-
lonique, ce sera la guerre. Bien entendu,
Malet entend par là la guerre générale,
celle qui mettrait face à face les puis-
sances de la Triplice et de la Triple-En-
tente, à tout le moins la Russie et la
France contre l'Autriche et l'Allemagne.
Admettons que « la paix et la guerre
doivent être cherchées à Vienne, unique-
ment à Vienne », comme on nous le di-
sait hier. Est-il évident que l'Autriche
soit décidée à la guerre, en tout état de
cause ? Est-il certain que le vieil empe-
reur désire ensanglanter les derniers
jours de son règne ? Est-il vraisembla-
ble qu'il ait tenu en bride le parti de la
guerre, il y a quelques mois, pour le dé-
chaîner brusquement aujourd'hui ? Est-
il admissible qu'une monarchie, dont l'é-
lément slave forme une fraction si im-
portante et dépassant 20 millions d'indi-
vidus, - veuille - engager - une - guerre avec
des Slaves ? Qu'une armée slavisée dans
la plupart de ses éléments puisse être
engagée contre les Serbes de gaîté de
cœur ? Est-il admissible de penser qu'un
Etat chrétien, où les Eglises exercent
une action prépondérante, puisse jouer
le rôle de défenseur et de tuteur des Ot-
tomans ? Vienne, qui fut le point de mi-
re des armées turques, il y a plusieurs
siècles, à diverses reprises, servirait de-
main de centre de concentration à des
troupes destinées à défendre le Crois-
sant ? On ne peut tout de même pas l'i-
maginer définitivement.
Quelque subalterne que puisse être le
rôle joué par l'opinion publique en Au-
triche-Hongrie, on ne peut méconnaître
que cette opinion ne saurait acquiescer
à une politique antichrétienne de la Ball-
platz. Il est évident que ce serait une
grosse déception pour l'Autriche, orien-
tée après Sadowa vers l'Est, si, de ce
côté, les portes se trouvaient définitive-
ment fermées. Mais des accommode-
ments ne sont-ils pas possibles ? Et dé-
jà n'aperçoit-on pas, à quelques symp-
tômes., que l'Autriche pourrait se dépar-
tir, le cas échéant, de l'intransigeance
gu'on lui prête si volontiers ?
Dans un article de tête consacré à la
situation balkanique, la Nouvelle Presse
Libre posait, ces jours-ci, la question de
savoir si l'Autriche-Hongrie ne nonrrait
pas s'entendre avec la Serbie et nouer
avec elle des relations amicales sincères
en garantie de bon voisinage et de liber-
té commerciale à l'ouest des Balkans.
Voici donc un son de cloche qui don-
ne l'impression qu'il y a à Vienne des
partisans des solutions transactionnel-
les et amicales. Si l'Autriche avait voulu
opposer un non possumus irréductible à
la Serbie, n'aurait-elle pas occupé le
sandjak dès la première heure ? En un
mot, n'y a-t-il pas déjà quelques indica-
tions générales qui permettent de pen-
ser que Vienne puisse se résoudre à des
solutions pacifiques ? Cela on ne sau-
rait le contester.
***
Tout ceci ne signifie pas que nous
soyons au bout de nos inquiétudes, et
l'Europe diplomatique au bout de ses
peines. Mais, dans un temps où l'on fait
intervenir, à juste titre, l'opinion publi-
que comme un facteur de la gestion des
affaires publiques, il faut bien considé-
rer que, dans l'occident de l'Europe,
ne règne pas la fièvre belliqueuse qui
s'est emparée de tout l'Orient. Ce sont
lu des indications qu'aucun des gouver-
nements intéressés ne peut pas ne point
recueillir. La guerre d'Orient n'est point
encore à son terme. C'est principalement
de la stabilité d'une opinion froide dans
les pays d'Occident que les diplomates
recevront un appui sérieux au moment
des tractations utiles.
Evidemment, la diplomatie a manqué
à bien des espérances en laissant passer
le moment où elle pouvait prévenir la
guerre d'aujourd'hui. Dès le début du
mois d'août, nous avons, ici, lancé le
signal d'alarme et annoncé « l'heure du
Bulgare ». Mais il ne serait pas juste
de ne pas reconnaître que, depuis un
mois, de nobles efforts ont été tentés par
la France pour empêcher le mal d'em-
pirer. Il n'y a pas de formule intangi-
ble dans le remous incessant des événe-
ments qui se précipitent. Mais la ferme
volonté, affirmée par M. Poincaré, de
servir la cause de la paix en Europe est
l'un des éléments du problème actuel.
N'en diminuons pas la valeur. Et, sans
rien préjuger pour l'avenir, il nous faut
bien constater également que, jusqu'à
cette heure, le gouvernement de Berlin
n'a trahi, visiblement, non plus que les
gouvernements de Londres et de Péters-
bourg, aucun désir de ne point faciliter
dans ce sens les initiatives françaises.
Albert MILHAUD.
+
La Politique
LA TRANSACTION DE M. RAYNAUD
Nos lecteurs ont pu se con-
vaincre,' hier, que M. Ray-
naud n'a rien perdu, dans la
galère capitane de MM. Cle-
menceau et Thomson, de son
habituelle courtoisie.
Sa lettre à M. Louis Martin indique
bien, d'abord, que les arrondis semen-
tiers renoncent à cette intransigeance
farouche et sans grâce, qui devait pe-
ser à un homme aimable comme an-
cien ministre de VAgriculture, et —
heureux ellet des dispositions bienveil-
lantes — non seulement elle laisse ap-
paraître la solution du plus irritant
problème, mais nous osons dire qu'elle
la rend aisée.
« Si donc, écrit M. Raynaud, vous 1
estimez que la Réforme électorale ne
puisse légitimement aboutir que par
l'effort des deux majorités républicai-
nes dans le Parlement, nous serons
prêts à accueillir votre collaboration. »
Vraiment ? Mais, en ce cas, pour-
rait dire un radical proportionnaliste,
l'accord est fait. Car nous n'en som-
mes plus à interroger la majorité répu-
blicaine. Nous connaissons son senti-
ment et grdce, pour beaucoup, à M.
Reynaud lui-même.
Deux manifestations, entre toutes
celles auxquelles elle s'est livrée, per-
mettent de l'énoncer en parfaite con-
naissance de cause :
Le 3 juillet 1911, la Chambre vota,
par 543 voix contre 4, cette disposition
de principe: « La Chambre est élue
au scrutin de liste avec représentation
des minorités. »
ht a une- Mais, trois jours plus tard,
elle ellt à décider par quel procédé elle
aurait à organiser celle représentation
des minorités et elle vota, à mains le-
vées et à l'unanimité— car « sur le Quo-
tient tout le monde était d'accord » —
l'article suivant : « Chaque liste reçoit
autant de sièges que le nombre moyen
de suffrages de cette liste contient de
fois le quotient électoral. »
Et de deux. Or, ces deux votes, d'une
si lumineuse clarté, nous les devons
pour beaucoup, nous l'avons dit, à M.
Raynaud.
Comme membre du Cabinet Briand,
il avait mis toute son autorité, qui éga-
lai sa courtoisie, au service de la Réfor-
mc électorale. Comme membre de la
Commission des Seize, il signa de sa
main et recommanda, personnellement,
au vote de la Chambre, cet article que
nous venons de rappeler et qui institue
lf Quotient.
Ainsi, quand la majorité, que disons-
nous, quand l'unanimité républicaine
faisait triompher le principe lie la Pro-
portionnelle, elle répondait à l'invita-
tion formelle comme au vœu intime
- de M. Raynaud.
il n'est pas douteux qu'd sa voix
même, elle soit prête à émettre en-
core les mêmes votes.
M. Raynaud n'est pas de ces hommes-
qui trahissent à leur banc de député la
cause qu'ils ont servie au gouverne-
ment
Il demandera donc, demain, à nos
amis radicaux, comme il le leur a de-
mandé hier, d'instituer la représenta-
tion des minorités par le Quotient, et
tous les proportionnantes de gauche
se feront un devoir d'accepter cette
transaction. ,
M. Raynaud, une lois de plus, aura
bien mérité lu Parti ,.ép'ubbcain' -
LB FAIT DU JOUR
Il D est question d'un plan de partage de 19
Turquie entre l'Autriche et les Etais
balkaniques. » (Les Journaux,)
UN HOMME TROP BIEN PARTAGÉ
Les On-Dit
-.
NOTRE AGENDA ',("
Aujourd'hui jeudi ;
Lever du soleil, 6 h. 36 du matin"
Coucher du soleil, 4 h. 33 du soir.,
Lever de la lune, 7 h. 14 du soir.
Coucher de la lune, 11 h. 57 du matin.
Courses à Auteuil.
AUTREFOIS
Le Rappel du Ier novembre 1876 :
Un des produits de l'usine du Creusot, à
l'Exposition de 1878, sera un canon de ma-
rine, qui aura 44 centimètres de diamètre.
Les projectiles qu'il lancera pèseront 300 ki-
logrammes.
— La grande filature Viet, de Beauvais,
a été incendiée avant-hier. Les pertes se
montent à 170.000 fr. Cent ouvriers sont
sans ouvrage.
- La gauche républicaine du- Sénat se
réunira dimanche prochain à Paris, à trois
heures et demie.
La « Veuve a
D'où vient ce nom donné à la guillotine ?
Dès le seizième siècle, la « machine à dé-
capiter » était en usage en plusieurs ipays
d'Europe, particulièrement en Angleterre. A
cette époque, la machine à couper les têtes
était appelée par le peuple maiden (la vier-
ge) et wÜlow (la veuve).
Or, comme on sait, ce nom de « la Veu-
ve » est celui sous lequel la guillotine est
aujourd'hui le plus communément connue.
La coïncidence est curieuse, mais le docteur
Lucien Graux croit qu'il y faut voir la con-
séquence d'une erreur de copiste.
« Nous croyons, dit-il, qu'il est difficile
d'admettre que le sobriquet de veuve, in-
troduit dans l'argot moderne, ait été sug-
géré par le « widow » du seizième siècle. Il
est probable qu'on a écrit « widow » au
lieu de windoio (fenêtre). En Angleterre,
toutes les fenêtres sont construites et dites
« à guillotine », et cette construction doit
être antérieure à celle des machines anglai-
ses formées, dit Robertson, « d'un cadre.
pièce de fer carrée large d'un pied ».
Le docteur Lucien Graux rappelle que,
pendant la Révolution française, le peuple
répétait la sinistre plaisanterie du Père Du-
chesne : « Eternuer à la fenêtre nationale ».
AUJOURD'HUI
Des mots, des mots
— Les Bulgares ont repris leur marche
en avant ; ils sont sur le point d'atteindre
les armées turques.
- Us sont déjà sur leur Thrace.
'* *
- On dit que les danseuses turques ont
l'intention de marcher contre l'ennemi.
— Elles constitueront un corps d'almées.
Un sac. d'expérience
On a parfois dans la vie des mots., on
ne peut pas dire malheureux, mais gênants.
Témoin cette dame qui, installée hier soir
dans l'autobus Montmartre-Saint-Michel,
avait laissé son sac sur la banquette.
Entre dans l'autobus un jeune et sémillant
jeune homme qui, au lieu de regarder l'en-
droit où il allait déposer son postérieur,
admire la femme et s'assied dès lors en
plein sur le sac qui a un craquement sinis-
tre.
Confus, il s'excuse.
— Ah ! ce n'est rien, dit la dame, il en a
vu bièn d'autres !
D'autres. quoi ?
L'heure légale aux Colonies
-"'8-+-
La loi du 9 mars 1911, qui a décidé que
« l'heure légale en France et en Algérie
est l'heure, temps moyen de Paris, retar-
dée de neuf minutes vingt et une secon-
des », a eu pour objet de mettre en con-
cordance l'heure légale française avec le
système universel des fuseaux horaires.
A la suite du vote de cette loi, une com-
mission interministérielle a émis l'avis
qu'il y aurait intérêt à voir les colonies
adopter également l'heure des fuseaux ho-
raires dans lesquels elles sont comprises.
En conséquence, le ministre des colonies
vient d'inviter leis gouverneurs généraux et
gouverneurs de nos possessions à prendre,
respectivement pour chacune d'elles, un
arrêté y déterminant l'heure légale, par
rapport à celle de la métropole.
L'heure légale dans les colonies, par rap-
port à l'heure légale de France, se trouve
donc désormais déterminée suivant les in-
dications ci-dessous :
Indochine, avance de 7 heures.
Madagascar et dépendances, avance de
3 heures.
Etablissements de l'Inde, avance de
5 heures et demie.
Réunion, avance de 4 heures.
Côte des Somalis, avance de 3 heures.
Afrique occidentale française, retard de
1 heure, ou avance de 1 heure ou même
heure qu'en France, suivant les circonscrip-
tions.
Afrique équatoriale, avance de. 1 heure.
Martinique, Guadeloupe, Guyane fran-
çaise Saint-Pierre-et-Miquelon, retard, de
quatre heures.
Nouvelle-Calédonie et Nouvelles-Hébrides
avance de 11 heures.
Etablissements français de l'Océanie, re-
tard de 10 heures.
— ,.
IL Y A DES JUGES. A NEW-YORK
Il arrive, par hasard, qu'un tribunal con-
damne un policier criminel, mais, jusqu'ici,
cet événement ne s'est jamais produit
qu'en Amérique.
Le lieutenant de police de New-York,
Charles Becker, convaincu d'avoir fait as-
sassiner Rosenthal qui ee proposait de faire
des révélations sur ses exactions et ses
concussions, a été condamné à mort. Il se-
ra, dit l'arrêt, électrocuté !
S'il était préfet de police à Parie, nul
doute qu'il serait promu grand-croix de la
Légion d'honneur et nommé membre de
l'Académie des Sciences morales.
♦
LES ATTRIBUTIONS
des Délégués cantonaux
--+8'+-
M. Ferdinand-Dreyfus, sénateur, prési-
dent de l'Union nationale des délégués can-
tonaux, a écrit à M. Guist'hau, ministre de
l'Instruction publique, pour lni demander
certaines précisions au sujet des modifica-
tions apportées à l'article 40 du décret du
18 janvier 1887 sur le droit d'inspection des
délégués cantonaux dans les écoles publi-
ques.
M. G
Dreyfus :
« Ces prérogatives restent aujourd'hui ce
qu'elle,s étaient hier. Elles n'ont été ni dimi-
nuées ni augmentées par la modification
votée par le Conseil. -v-Iles sont seulement
précisées par la réduction nouvelle. -
<( Ai-je besoin d'ajouter, mon cher prési-
dent, que je donne mon adhésion entière et
sans restriction aux circulaires de mes pré-
décesseurs qui défisissent d'une manière si
heureuse les ~attrih >tis des délégués can-
tonaux ; celle qui émane de M. Raymond
Poincaré (juillet 1895) aussi bien que celle
de M. Doumergue (mars 1909), et qui vous
reconnaissent, en dehors du contrôle de l'en-
seignement lui-même, réservé aux chefs
hiérarchiques de l'instituteur, le devoir de
fortifier l'école en encourageant les efforts
de ses maîtres et en dressant autour d'elle
ces institutions tutélaires, patronages, bi-
bliofhèques, vestiaires, etc., qui étendent et
propagent son action, qui assurent la sé-
curité de l'instituteur et concourent au bien-
être physique et moral de l'enfant.
« Il y a là tout un programme d'activité
très large, très libéral, bien fait pour sus-
citer stimuler le zèle de ces amis de l'é-
cole (publique que sont MM. les délégués
cantonaux, et qui, tout en respectant le ieù-
le des autorités universitaires, fait sa part
au contrôle averti et vigilant que doivent
exercer sur l'école publique l'opinion et l'in-
térêt des familles que vous représentez. Il
n'entrera jamais dans ma pensée de res-
treindre cette action, que vous avez su ren-
dre, mon cher président, si bienfaisante et
si efficace ; je serais plutôt tenté de l'éten-
dre et de la développer. L'école n'a aucun
profit à vivre repliée sur elle-même sans
contact avec la société dont elle sert les in-
térêts les plus immédiats. Loin de redoUr
ter son contrôle, elle doit le provoquer afin
de s'améliorer sans cesse et d'acquérir des
titres nouveaux à sa reconnaissance ». -
L'ACTUALITÉ
La Guerre en Orient
• ,..t. ■
1 EN PLEINE BATAILLE
..ft.. ,
Turcs et Bulgares aux prises. — De leur côté, les
Grecs et les Serbes sont victorieux.
On plan de partage.
La gravide bataille bulgaro-turque est
commencée depuis vingt-quatre heures. Les
dépêches cI9 Constantinople annoncent le
succès des armes ôttomanes, et (es dépê-
ches ite Sofia le triomphe des divisions du
tsar Ferdinand.
Les armées turques, mardi, étaient mas-
sées sur une ligne s étendant de Tchorlou
à la mer Noire, en passant par Tcherhes-
heui 1 or, les derniers communiqués nous
apprennent que les régiments turcs se bat-
tent à Lule-Bourgas et à Viza ; ils ont donc
fait un bond en avant de quarante ldlomè-
Ires, ce qui parait étonnant.
A Conslantinople, le grand-vizir Moukh-
tar-pacha a été obligé, nous l'avons dit hier,
de donner sa démission ; il a été remplacé
par Kiamïl pacha, qui semble vouloir im-
primer une orientation nouvelle à la poli-
tique de la Porte.
Les Serbes continuent leur marche sur
Salonique ; l'armée ennemie en déroute att-
rait reculé, dit-on, jusqu'à Sérès, sur la li-
gne Salonique-Constantinople.
Les Grecs sont sous les murs de Janina.
'A l'est de la position de Verria ils menacent
à la fois Salonique et Monastir.
Les Monténégrins assiégent toujours Scu-
tari et se sont rendus maîtres de Brenitza.
Les grandes puissances ne restent pas
inactives, et des notes sont échangées en
vue de la médiation.
La réception diplomatique au Quai d'Or-
say a été particulièrement suivie.
On annonce que plusieurs navires de
guerre anglais sont partis, hier soir, pour
Salonique. D'autre part, aujourd'hui, quel-
ques unités de notre escadre quitteront Tou-
lon à destination de Beyrouth et de Saloni-
que.
A Lule-Bourgas
Vienne, 30 octobre. — On mande de Cons-
tantinople, 29 octobre :
On dit que la bataille engagée depuis mi-
di au sud-est de Kirk-Kilissé, près de Lule-
Bourgas, et non au nord de Kirk-Kilissé,
comme l'a annoncé une correspondance lo-
cale, se développe défavorablement pour les
Turcs.
Constantinoiple (vid Constantza), 30 octo-
bre. — La population attend avec une fé-
brile impatience les premières informations
officielles sur la grande bataille que l'on
sait commencée.
Un avis du gouvernement a annoncé, en
effet, que ce combat était engagé sur toute
la ligne.
Il parait que l'aile droite de l'armée bul-
gare a avancé et n'est plus qu'à une distan-
ce de 20 kilomètres de Baba-Eski.
On assure que les troupes turques se
trouvent, du côté de Viza, dans une situa-
lion favorable.
Constantinople. 30 octobre. - L'armée
turque s'est concentrée sur une ligne qui
va de Lule-Bourgas à Viza.
Les Turcs ont renforcé la position de
rrshataldja.
Constantinople, 30 octobre. — Le collabo-
rateur militaire du Tanin reconnaît que les
Bulgares engagent le combat avec beau-
coup d'audace et qu'ils veulent battre la
plaine de Lulé-Bourgas sur une ligne d'u-
ne longueur de '70 kilomètres.
Le terrain du combat est favorable aux
Turcs : leur aile gauche est protégée par
les fleuves Maritza et Erghène, et leur aile
droite par les montagnes et les forêt.s à
l'est de Viza.
L'effectif de l'armée bulgare prenant part
au combat est évalué à 150.000 hommes.
L'attaque d'Andrinople
, Belgrade, 30 octobre. — On dit que les
forces bulgares qui se trouvent devant An-
drinople vont être renforcées par des con-
tingents empruntés à l'armée de l'ouest.
Belgrade. 30 octobre. — Le bruit court
que l'armée bulgare a retardé l'attaque
d'Andrinople pour attendre l'arrivée de ren-
forts de l'ouest composés de troupes serbes
et bulgares.
Victoires Helléniques
La légation de Grèce nous communique
cette dépêche officielle :
Athènes, 30 octobre. — La droite de l'ar-
mée grecque ayant occuipé hier Catérina,
sur le golfe de Salonique, poursuit les for-
ces turaues.
L'aile gauche a occupé, hier, Kailar, à
une trentaine de kilomètres au nord de
Kozani, et poursuit l'ennemi. Trois dra-
peaux et beaucoup de matériel sont tombés
dans nos mains.
Athènes, 30 octobre. — La prise de Caté-
rina, sur le golfe de Salonique, par l'ar-
mée grecque est confirmée.
La cavalerie por-ji! l'aile turque, qui
s'enfuit .en rjèj.' rd.v-
Les succès Serbes
Vranja, 30 octobre. — Piievlié, dans le
sandjak, à l'ouest de Sienitza, est tombé,
hier, au pouvoir d'une colonne indépendante
qui opérait dans le sandjak.
Plievlié était la dernière ville importante
qui fut encore au pouvoir des Turcs.
Une demi-heure après l'entrée des Ser-
bes, arrivèrent les troupes monténégrines,
la jonction des deux armées donna, lieu À
des scènes émo3iYâ#teft«
Les dernières forces turques, qui tenaient
garnison dans le sandjak, repoussées des
deux côtés par les Monténégrins et les Ser-
ves, franchirent la frontière et se réfugiè-
rent en territoire autrichien.
Le sandjak étant complètement débarras-
sé de troupes turques, les deux colonnes mi
dépendantes serbes qui y opéraient vont
pouvoir maintenant aller renforcer les trois.
armées principales.
Belgrade, 30 octobre. — 1.300 soldats!
turcs et 69 officiers ottomans avaient réus-
sa à s'enfuir du sandjak de Novi-Bazar, otf
ils étaient retenus prisonniers. On les a à
nouveau capturés.
PERTES ENORMES,
D'APRES LES SERBES
Belgrade, 30 octobre. - On mande oUi-
ciellement de Vranja que c'est toute l'ar-
mée macédonienne ottomane, comprenant
80.000 hommes qui a participé à la bataille,
de - Kourmanovo. Les Serbes ont eu 400
morts et 2.000 blessés, dont la plupart lé-
gèrement. Les Turcs ont eu 16.000 morts
et ont perdu presque toute leur artillerie.,
Dans le combat de Velès, qui a été court
mais acharné. les Turcs ont eu 5.000 mort*
et ont été de nouveau mis en déroute.
I
Un plan de partage
Un correspondant du Temps adresse à ce
journal le télégramme suivant, que nous
reproduisons comme spécimen d'une des
nombreuses combinaisons qui semblent
être actuellement envisagées ;
Il parait certain que les négociations
sont engagées eaitre l'Autriche et la Ser-
bie sur le partage des territoires turcs qui
peut résulter de la guerre actuelle, et de
la rupture admise par tout le monde du
statu quo territorial dans la péninsule bal.
kanique.
Le partage ne semble plus en question-
mais seulement ses modalités. Voici, du
reste, comment, d'après certains renseigne-
ments de bonne source, il serait conçu :
L'Autriche partagerait avec la Serbie, le
sandjak de Novi-Bazar. Elle prendrait une
bande de territoire représentant à peu près
les deux tiers de la largeur du sandjak, le
long du Monténégro, jusqu'à Mitrovitza.
De là, la ligne frontière serbe descendrait
en Macédoine, jusqu'à la mer Ege, sur la-
quelle la Serbie aurait un débouché au port
de Kavala.
Cette ligne frontière serait tracée à l'est
de la ligne de chemin de fer qui descend
vers Salonique et qui restait sous le contrô-
le de l'Autriche.
Salonique serait ville neutre.
La Bulgarie aurait la Roumélie et uee
part de la Macédoine, mais Constantinople
resterait aux Turcs.
La Grèce recevrait Janina, et sa frontière
du nord serait portée jusqu'au dessous de
Salonique, en lui donnant probablement la
péninsule chalcidique.
La frontière du Monténégro serait WT.
tée au sud de Scutari, qui serait annexé au
royaume monténégrin. L'Autriche, croit-
on, aurait désiré prolonger sa part du sand-
jak de Novi-Bazar vers l'Adriatique,
cerclant complètement le Monténégro,
mais les alliés balkaniques s'y oppose-
raient.
Le partage de l'Albanie entre l'Autriche
e. t l'Italie a fait l'objet des entretiens de
Pise entre le comte Berchtold et le minis-
tre des affaires étrangères d'Italie.
Quant à la Roumanie, elle recevrait une
compensation dans ]a région de Silistrie, au
sud de la Dobroudja. On ne croit pas que
la Russie y fasse opposition, en présence
des satisfactions que reçoivent les Etate
slaves.
(VOIR EN DERNIERE HEURE)
O *
DANS LE PARTI SOCIALISTE
L'UNITÉ RENFORCEE
Ce n'est'plus un secret pour personne s
les libertaires « insurrectionnels n vonl
adhérer au Parti socialiste.
Ce geste n'est d'ailleurs plus guère qu'une
formalité. Il y a longtemps que les libertai-
taires et les syndicalistes groupés autour
de M. Hervé proclament leur sympathie
pour les doctrines, les méthodes et les
hommes de l'unité socialiste. C'est même
ce qui leur a valu d'être excommuniés par
tout l'état-major de la Confédération Géné-
rale du Travail.
Cependant, il est probable que des cla-
meurs diverses et bruyantes accueilleront
la très prochaine publication du manifeste
d'adhésion.
D'une part, les anarchistes de la C. G.:
T. et d'ailleurs ne manqueront pas de crier
plus haut que jamais à la trahison. C'est
une méthode qui dispense, on le sait, des,
controverses difficiles et des précisions dé-
licates.
D'autre part, les réactionnaires s'effor-
ceront de faire croire à leur clientèle que
le Parti socialiste est devenu la proie des
anarchistes, et qu'on ne peut plus aftendro
de lui que les pires violences et la plus
exécrable démagogie. Le malheur, c'est
qu'il se trouvera bien quelques républi-
cains pour les croire et pour en conclure
une fois de plus que le retour à la politi-
que d'union des gauches est de plus en
plus impossible.
Voyons donc ce qu'apporteront au Parti
socialiste ses nouvelles recrues.
Numériquement, les syndicalistes libçtt
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