Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-10-30
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 octobre 1912 30 octobre 1912
Description : 1912/10/30 (N15600). 1912/10/30 (N15600).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7548473g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
R» 15600. - g BRUffiXTRE, xa m.
CINQ CENTIMES CE NUMERO
MERCREDI 30 OCTOBRE 1912. — Ho 156G0. -.
Fondateur:
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
un mois Trois mois Six mois ri a
Paris. 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 ffcr#
Départements. 2 - 6 - 11— 20 —7 ,
Union Postale. 3 — 9 — 1,6 32 -«*
BBM fN~t~t~~ -
NSsB' tMt aBB B B)tFt)~t EBB tNt ttBHNttt mm 'NtN~ iBBm mt —.
Fondateur ?
AUGUSTE VACQUERIS
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF & Cft
6, Place de la Bourse
El AUx BUREAUX DU JOURNAà
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TÉLÉPHONE
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424-91 De 9 heures du soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre, Téléphone 143-93 -
-' -,.' TRIBUNE LIBRE :.,.:>{.
j- 0^*
CONTINUONS
- HIIIH -
Depuis trois ans, la majo-
rité de gauche a perdu le
sens des réalités. Le souci de
sa propre existence lui com-
mandait impérieusement d'o-
pérer au plus vite la Réforme électorale
et d'établir le scrutin de liste avec repré-
sentation proportionnelle, afin de dislo-
quer la coalition de droite, d'extrême
gauche et des dissidents qui l'encerclent.
Des préjugés ont obscurci son jugement.
Beaucoup de nos amis se sont raidis con-
tre l'évidence. L'incertitude d'une solu-
tion a fait dévier les débats parlementai-
res et les préoccupations des partis et
a stérilisé la législature.
La décision de notre Congrès de Tours
n'est pas de nature à calmer les passions
et à terminer la crise. La terreur de la
B. P. a animé la majorité des délégués
et leur a inspiré une motion d'intransi-
geance, de contradiction et de division.
Des sénateurs ont largement contribué à
amener ce résultat qui ne facilite guère
l'œuvre d'arbitrage et de conciliation du
Sénat.
Une entière bonne foi a guidé nos ca-
marades antiréformistes, mais, aujour-
d'hui, qu'ils sont rentrés chez eux et
peuvent examiner, à tête reposée, le
problème, la froide raison leur montre-
ra les inconséquences et les périls de
leur thèse. En ses trois paragraphes, la
motion de Tours a le rare mérite de don-
ner une entorse à la loi constitutionnel-
le, de confondre la tactique avec la doc-
trine, de désavouer les actes des repré-
sentants du Parti et la résolution du pré-
cédent Congrès.
1° « Le Congrès déclare que la Réfor-
me électorale ne peut et ne doit être réa-
lisée que par la majorité républicaine
des deux Chambres ». Cette étonnante
formule abandonne le sort de la Réfor-
me électorale et de toutes les réformes
à une minorité parlementaire qui rejette
cette réforme aujourd'hui et peut rejeter
les autres demain.
La Chambre se compose ae 597 dépu-
tés, dont 200 du bloc de droite et 397
du bloc de gauche. Ces derniers se divi-
sent en 210 antiproportionnalistes et
187 proportionnalistes. Ces 210 procla-
ment fièrement qu'ils sont, à eux seuls,
la loi et les prophètes, et qu'un peu plus
du tiers de la Chambre dictera ses con-
ditions aux deux autres tiers. Notez que,,
d'après les élections de 1910, ces 210
champions de l'arrondissement, qui se
disent avant tout majoritaires et résolus
à défendre les droits de la majorité, re-
présentent 1.800.000 suffrages antipro-
portionnalistes contre 4.500.000 propor-
tionnalistes. La minorité parlementaire,
minorité de la Nation, parle comme si
elle était la majorité et substitue ses pré-
tentions à la volonté du Suffrage univer-
sel.
2° « Le Congrès repousse la Repré-
sentation proportionnelle et le principe
du quotient électoral ». Nos arrondisse-
mentiers ont anathématisé « le principe
dui quotient », qu'ils ont chargé de leurs
malédictions. Mais, bonnes gens, le
quotient n'est pas un principe, pas plus
que le scrutin de liste ou d'arrondisse-
ment. L'ordre du jour du Congrès de
Nantes (1909) l'a reconnu par la plume
non suspecte de Pelletan : « Le scrutin
de liste (avec ou sans R. P.) et le scru-
tin d'arrondissement sont des modalités
politiques, non pas de principe, mais de
circonstance ». Le quotient est une mo-
dalité, la R. P. un mode de scrutin. Un
parti modifie sa tactique suivant celle de
l'adversaire et ne décrète pas hérésie ou
dogme un moyen de combat et une mé-
thode de consultation.
3° « Le Congrès réclame un scrutin
élargi, sans dérogation au principe ma-
joritaire ». En vain, j'ai fait observer
que cette formule imprécise infligeait
toutefois un désaveu à nos représentants
qui avaient voté à l'unanimité, le 3 juil-
let 1911. l'établissement du scrutin de
liste, avec représentation des minorités
-et, le 6 juillet, par le système du quo-
tient électoral. En vain, j'ai objecté que
le Congrès de Nîmes (octobre 1911) avait
approuvé à l'unanimité ce vote et ce sys-
tème et que notre Parti se discrédite-
rait en changeant son fusil d'épaule. La
majorité antipçoportionnaliste du Con-
grès a passé outre. Il ne reste aux radi-
caux socialistes proportionnalistés qu'à
continuer énergiquement leur propagan-
de.
Nos amis Desvaux et Perrissoud l'ont
fait avec courage et talent, la semaine
dernière, au Havre. Il importe de se ren-
dre demain partout où nous avons à af-
fronter la contradiction et à montrer la
nécessité et les avantages de la Réforme.
J.-L. BONNET,
Président de la Fédération radicale
et radicale socialiste de la Seine,
La Politique
l' «
POUR L'UNION
M. Pierre Baudin vient (le
prononcer, aans l'Ain, un Clis
cours qui est une haute et fié-
re leçon de probité politique.
Les amis et les admirateurs
de Francisque Allombert s'étaient réunis
à Cerdon pour honorer sa mémoire. Ety «
de fait, ils ont applaudi des paroles di-
gnes des fortes vertus de cet homme de
bien.
Allombert, longtemps aiMrit qtiè M
Briand eut flétri du nom de « mares star
gnantes » les sources empoisonnées de la
politique de clientèle, avait aénoncë,:
sans en oublier aucun, les méfaits du
scrutin d'arrondissement.
U ses côtés, M. Pierre Baudin '— il
l'a rappelé avec une légitime fierté —
s'était élevé « contre l'une de ces tyran-
nies départementales que rendent possij
bles le silence forc'é de l'opposition, la
centralisation politique excessive et und
complaisance coupable des fonctionnai-
res et de leurs chefs ».
Qui ne voit. qu'aujourd'hui encoréi
comme naguère, ces vices faussent et
corrompent, à son origine, le vœu des
électeurs, et que vouloir les corrigers
c'est défendre le Suffrage universel ?
Mais laissons un procès qui, pour tout
homme de bonne foi, est juge..
Selon le désir si éloquemment expii
mé, à Nantes, par M. Poincaré, oublions
tout ce qui nous divise, rappelons-nous
tout ce qui nous unit. Convaincus que la
préoccupation du rôle que la France a
'à tenir dans le monde passe infiniment le
souci des futures réélections, nous n'a-
vons cessé et nous ne cesserons de ira-
vaïller à l'union des républicains, un
instant troublée par les polémiques sur
la Réforme électorale. Mais il faut que
les majoritaires secondent notre action
et fassent la moitié du chemin : comme
le déclarait le Manifeste de la Ligue
d'Union républicaine, « nous ne voulons
être ni dupes, ni victimes ».
Nous avons d'ailleurs, aujourd'hui,
la satisfaction de voir tous les organes
autorisés des partis de gauche répondre
à l'appel de M. Poincaré. Notre excel-
lent confrère le Radical, entre autres,
publie un Editorial dont on ne saurait
trop louer la modération et la sagesse
politique.
L'heure est venue de faire taire, dans
l'intérêt supérieur de la Patrie et de la
République, des dissensions qui n'ont
que trop duré, et si, d'aventure, quel-
ques politiciens s'essayaient encore à
coaliser contre nous, véritables défen-
seurs du Suffrage universel, leurs cote-
ries et leurs clients, nous nous contente-
rions de leur répondre par le mot de
Waldeck-Rousseau, si à propos rappelé
par M. Pierre Baudin :
« Je veux bim porter le drapeau de la
Démocratie, mais je me refuse à endos-
ser sa livrée ».
LIRE PLUS LOIN :
Les Lundis Révolutionnaires
Par Gustave ROUANET
LB FAIT DU JOUR
« Ces correspondants de guerre dès Jour-
naux se plaignent de voir leurs infor-
mations 'dénaturées par la censure mili-
taire turque. » (Les Journaux.)
L'envoyé sfecial 1 W Je vous annonce que les Turcs ont éTû évacuer T £ irk-Kih'ssë..-r H,
'Les censeurs g 9 Ajoutez 3 C'est une défaite triomphale! s
Les On Dit
.-..:+- 8_t:-,
NOTRE AGENDA
[Aujourd'hui mardi j « <
Lever du soleil, 6 h. 34 chï matin.
Coucher du soleilT 4 h. 35 du soirt
Lever de la lune6 h. 16 du sois;.,
Coucher de la lune^ 10 h.; 48 dg nstm."
Coucher de AUTREFOIS du mmîiïî.
Liszt contrebandier
r Voici une petite anecdote S l'usage des
contrebandiens-amateurs qui tentent de
s'approvisionner de cigares sans subir le
contrôle du fisc.
Limt avait l'habitude de j'umer, un tia-
vane par jour. Lorsqu'il partait eas voyage,
son valet de chambre mettait dans la vali-
se de son maître autant de cigares que
J'absence devait durer de jours.
Un jour, le célèbre artiste se rendait à
Rome, où il avait l'intention de séjourner
plusieurs mois.
A Chiasso, on lui demande sil, n'a: rien
à déclarer. -
- Non, répond Liszt, distrait.,
Nonobstant, le douanier ouvre le sac du
voyageur et y trouve une centaine de ci-
gares. Ceux-ci sont immédiatement confis-
qués et Liszt doit payer une amende de
600 lire.
Mais cette aventure le servit, puisque,
pour éviter d'analogues incidents, Liszt se
jura de ne plus jamais fumer: et qu'il tint
son serment.,
AUJOURD'HUI
Ce flegme britannique
Dans un vieux castel de Cornouailles, un
baronet, sa femme et sa fille sont à déjeu-
ner. La jeune fille, soudain, rompt un très
long, silence en remarquant, d'un air déta-
ché :
— A' propos, mère, je me suis mariée ce
matin.
Sans s'émouvoir, la mère réplique d'un
ton glacial :
— Fort bien. Mais vous auriez pu réel-
lement attendre, pour nous communiquer
cette nouvelle, que le valet de pied fût
sorti !
— Mais, mère, c'est avec le valet de pied
que je me suis mariée.
La Terreur Noire
—" < .--.
L'Humanité dénonce à la conscience uni-
verselle un nouveau crime que prépare la
réaction cléricale en Espagne.
M. Ramon Foloh, conseiller municipal de
Barcelone, vient d'être condamné à mort,
par un conseil de guerre, pour -des faits
politiques qui se passèrent il y a trois. ans,
et il peut être exécuté d'un jour à l'autre.
On sait que nous n'avons pas de parti-
culières tendresses pour les anarchistes,
et nous n'avons jamais songé à dissimuler
l'horreur que nous inspire la politique à
coups de bombes ; mais dans les circons-
tances présentes, ce ne sont pas quelques
sanguinaires illuminés qui se dressent
contre les bourreaux Espagnols, ce sont
tous les citoyens de toutes les nations qu'a
révoltés l'assassinat de Ferrer.
Que M. Canalejas y songe, l'exécution de
Ramon Folch serait une mauvaise préface
au voyage de Sa Majesté Catholique en
terre de France.
< *»
Souvenirs d'Antan
-— .+:--
M. Trouillot, du Jura, aime à chanter lâ
palinodie d'une voix harmonieuse qui char-
me le crépuscule des Il mares stagnantes ».
Mais il ne souffre pas qu'on le lui repro-
che ; et le Temps, s'étant avisé de railler
les brusques variations de l'ancien minis-
tre de M. Briand, vient de s'attirer une let-
tre aigre-douce où iM. Trouillot épilogue fâ-
cheusement.
L'honorable M. Trouillot aurait grand
tort de prendre la mouche. du coche.
S'il est vrai que, seul, le sot ne varie ja-
mais, M. Trouillot a incontestablement
beaucoup d'esprit.
A ce sujet, un souvenir.
On sait que M. Trouillot est allé récem-
ment, au Havre, recueillir des mains
d'Alexandre Varenne une veste confection-
née chez le meilleur faiseur. Mais on igno-
re généralement que c'est sur les conseils
de M. Clemenceau que M. Trouillot s'en
fut affronter la bourrasque en compagnie
de MM. Thomson et Andrieux.
- Or, la première rencontre de MM. Cle-
menceau et Trouillot donna lieu, il y a
quelque trente ans, à un incident des plus
savoureux.
M. Clemenceau — c'était en 1885 — était
allé, dans le Jura, soutenir la liste radicale
présentée par un vieux démocrate, « le
père Poupin ».
Une .grande réunion publique eut lieu
sous les halles de Lons-le-Saulnier. Assis-
tance énorme qui acclamait l'éloquence in-
cisive de M. Clemenceau, mieux en ll)rme
et plus en verve que jamais.
Cependant, juché sur le faite d'une char-
rette chargée de foin, un jeune avocat
« conservateur » de la ville, interrompait
le leader radical avec une persistance éner-
vante.
Agacé, M. Clemenceau lança une de ses
boutades familières, à la grande joie de
l'assemblée :
« Ah ! vous, là-haut, emplissez-vous. j
mais laissez-moi parler ! »
On assure que le jeune avocat conserva-
teur était M. Trouillot.
LA PRESSE ETRANGERE
et le Discours de M. Poincaré
Berlin, 28 octobre. — L'impression pro-
duite à Berlin dans les milieux officiels par
le discours de M. Poincaré est en général
favorable. On fait ressortir que le président
du Conseil a insisté sur la nécessité de la
solidité de la Triple-Entente, et n'a fait que
préciser les conditions indispensables de la
réalisation d'un concert européen.
On ne voit dans aucun passage du dis-,
cours de M. Poincaré une allusion à l'Alle-
magne, dont le point de vue et les intérêts
dans la question d'Orient sont parallèles à
ceux de la France. y
En ce qui concerne les principes jgni^pré-
sideront éventuellement à une médiation
,aes puissances en Orient, on considère,
dans les cercles bien informés, qu'ils dé-
pendent de la tournure que prendront les
événements dans la péninsule balkanique,
et que la fixation, à l'heure actuelle, d'un
programme défini, est chose impossible et
prématurée.
La Gazette Berlinoise à Midi commente le
discours de M. Poincaré de la façon sui-
vante : « Le discours semble indiquer que
les puissances ont modifié de fond en com-
ble les bases de leur entente. Le sucçès des
Etats. balkaniques pourrait avoir ébranlé
leur intention de maintenir le statu quo
dans les Balkans. Il se pourrait donc que
l'intervention se ramenât moins à une pres-
sion sur les Etats balkaniques qu'à une mé-
diation à Constantinople. Il y a seulement
Heu de se demander si l'on aura cette fois
plus de succès qu'avec la formule du statu
quo.
Rome, 28 octobre. — Commentant le dis-
cours de M. Poincaré, le Messaggero cons-
tate qu'il contient l'expression de sympa-
thie pour l'Italie et affirme à propos de la
"situation dans les Balkans que l'accord est
complet entre la France et la Russie, ce
qui empêchera tout malentendu.
; La Yita..,stime qu'après les événements
, actuel dans les -Balkans, &;.e.st avoir une
illusion insoutenable que d'espérer faire
({esser le nfliWorsqu'on ,le voudra. Le
journal italien rappelle que l'intervention
basée sur la promesse de réformes a
échoué : l'échec serait plus regrettable, dit-
il, si l'on usait d'intimidations qui reste-
raient fatalement sans sanction. 1
Londres, 28 octobre. — Le Morning Post
écrit :
« M. Poincaré a souligné la gravité de
la situation européenne. Il n'a pas parlé
en pessimiste, mais il a donné un avertis-
sement d'autant plus impressionnant que
la liaute ambition du premier ministre fran-
çais est d'être le pacificateur de l'Europe
dans le péril actuel.
« Son affirmation solennelle de la solidité
inébranlable de la Triple-Entente créera
une impression profonde en Europe. 11 - ,
-. L'ACTUALITÉ
La Guerre en Orient
- ,-'
—— « 8ft. -
bes Alliés avancent toujours
Les Bulgares à Eski-Baba. — Les Serbes descendent 19
Vardar. — Les Monténégrins sous les murs de ;
Scutari.—Les Grecs à Philippiadès. — L'attitude
des grandes Puissances.
LA SITUATION MHS LES BALKANS
Les conclusions qu'il faut tirer des
communications insuffisantes qui nous
parviennent du théâtre de la guerre
doivent être infiniment prudentes.
On ne peut contester le recul géné-
ral 'des Ottomans, et il est évident que
les Bulgares ont coupé la ligne d'An-
(jl'inople à Kirk-Kilissé. Mais est-il lé-
gitime de 'déclarer, dès à présent, que
les Turcs ne possèdent désormais au-
cun moyen de rétablir les chances du
combat en leur faveur ? Ce point n'est
pas hors de conteste.
L'armée principale 'des Ottomans,
leur masse la plus redoutable, reste en-
tière. Pour arriver 'devant Constantino-
ple, les Bulgares ont encore deux bar-
rages successifs à rompre, si d'un coup
de filet magistral ils ne réussissent pas
à capturer l'armée 'd'Abdallah paclia.
La grande bataille décisive, qu'on le
veuille ou non, n'a pas été livrée. Jus-
qu'au jour où les Turcs ne seront pas
à la merci de leurs adversaires sur le
théâtre principal de la guerre, les suc-
cès des alliés ne se présenteront qu'a-
avec un caractère de relativité indubi-
table.
Cependanl, on parle déjà d'abandon-
ner la formule du statu quo et de pro-
céder à des remaniements territoriaux.
C'est aller bien vite en besogne. Remar-
quons tout de suite, que c'est la presse
austro-allemande qui a donné le signal
'de ce changement de batterie. Comme
,le Temps l'expliquait très justement
avant-hier : c( Les articles allemands et
autrichiens qui disent : « C'en est fini
du statu quo », apparaissent comme
une menace directe à l'adresse de ceux-
là mêmes par qui ce .statu quo semble
devoir être modifié. »
Les paroles attribuées à M. Guéchof,
ces jours-ci, tendent à prouver que le
gouvernement de Sofia est actuellement
travaillé par un doute. Qu'il envisage,
d'ores et déjà, la possibilité d'entamer
les négociations pour la paix, cela est
significatif. On comprend qu'un peuple
prudent veuille arrêter les frais le plus
tôt possible et s'en tenir aux premières
saveurs de la victoire. Les clameurs qui
viennent de s'élever dans les capitales
germaniques en faveur des remanie-
ments territoriaux, auraient-elles don-
né au roi Ferdinand, à ses sujets, à ses
alliés l'impression d'une sorte de sur-
prise sur les 'derrières de leurs armées
en marche ? On en a le sentiment.
Pour le moment, il convient de cher-
cher à découvrir le sens exact de cer-
taines tendances de la presse étrangè-
re. Il y a d'es mobilisations de l'opinion
qui sont aussi redoutables que des mo-
bilisations militaires. Mais il convient
également de se rendre un compte
exact de la situation militaire dans les
Balkans- Là, malgré l'importance du
fait d'armes de Kirk-Kilissé, rien ne
s'est produit qui démontre péremptoi-
rement que l'on se trouve en présence
'du définitif.
Il se peut que la Turquie succombe.
On l'imaginait plus sûre 'd'elle-même
'd'après l'attitude de son gouvernement
si ferme il y a un mois, d'après les en-
thousiasmes belliqueux de ses popula-
tions à la même époque. Mais pour
l'instant, militairement, elle n'est pas
encore démolie. La presse étrangère
anticipe donc sur les événements en
parlant de partage. M. Guéchof se mon-
tre plus circonspect.
Albert MILHAUD.
La prise d'Eski-Baba
Londres, 28 octobre. — Le correspondant
de TAgence Reuter à Sofia annonce que
les Bulgares ont capturé la -Ville d'E&ki-
Baba qui constitue une position très impor-
tante en raison de sa situation près de la
grande ligne du chemin de fer d'Andrino-
ple à Constantinople.
- Eski-Baba se trouve à 50 kilomètres au
sud de Kirk-Kilissé à Rodosto et d'Andri-
nople "^ônsfenwfioplfe# Les communica-
tions entre Andrinople et la capitale se-
raient ainsi gravement compromises.
Ln. dépêche qui suit, datée de Stara-Zago-
ra, 27 octobre, 6 heures du soir, ne confir-
me pas encore la dépêche qui précède, tou-
tç vraisemblable qu'elle soit.
Il n'y à encore aucune nouvelle du siège
d'Andrinople ni de la continuation des
opérations autour de Kirk-Kilissé. On sait
seulement que la marche des troupes est
considérablement retardée en Macédoine
par suite des pluies, qui ont transformé
en chemina m tââtaftlgg torreots.
Sofia, 23 octobre. — Selon les dernières
nouvelles, les Bulgares, quand ils se sont
avancés jusqu'à Eski-Baba, se sont empa-
rés d'un train turc chargé de munitions.
IMPRESSIONS DE PRISONNIERS
TURCS EN SERBIE -
Vranja, 28 octobre. — Au moment où lew
forces serbes sont arrivées devant Uskub:
les soldats turcs n'avaient pas même mangél
un morceau de pain depuis 48 heures. Les.
prisonniers turcs signalent, d'autre par j
que la mobilisation des forces ottomanes
dans ces régions s'est faite dans des con*
ditions les plus désastreuses..
Un officier turc très cultivé a dit : « Cellf
s'est passé comme au moyen âge. On a ver.
sé la cavalerie chez les fantassins et inver.
sement. Il n'y a jamais eu aucun service)
d'intendance, aucun approvisionnement. Le
résultat ne cpouvait être douteux )1.
LA PRISE DE MITROVITZA
PAR LES SERBES
Belgrade, 28 octobre, 11 h. 30 du matini,
— La troisième armée serbe a occupé Mi-
trovitza et le défilé de Ratochamk ; elle"
s est emparée de 15 canons turcs.
TMitrovitza est la station terminus da:
chemin de fer de Salonique qui remonte les-
vallées du Vardar et de l'Ibar jusqu'à l'en-
trée du sandjak de Novi-Bazar.
On se rappelle que l'Autriche avait an-
noncé le 20 février 1908 son projet de relier;
Mitrovitza à travers le sandjak au réseau
bosniaque par une ligne nouvelle.] --
APRES LA PRISE D'USKUB
Belgrade, 28 octobre. — Les troupes serT
bes, poursuivant les Turcs, ont déjà atteint
l'Ovtché-Polé où un court combat a eu lieu,
à la suite duquel les Turcs ont continué &
reculer. Les Serbes ont occupé ensuite IGH
selu, situé sur le bord méridional de l'Ovk
ché-Polé..
Les troupes serbes ont trouvé à UskuB!
18 obusiers et deux canons de campagne
Le total des canons pris s'élève à 98.
Une patrouille d'officiers serbes envoyé:d;
vers Tetovo annonce que les Turcs conti-
nuent à fuir vers Monastir. De nombreux
soldats ottomans se sont rendus et les vil-'
lage.s albanais ont hissé des drape(jUX
blancs.
LA RETRAITE DES TURCS SUR SERES T
Belgrade, 28 octobre. '- On dit ici que le4
Turcs battent en retraite sur Sérès. -.
L'AVANCE HELLENIQUE
Athènes, 28 octobre. — L'armée grecque
a occupé hier Philippiades et les villages
environnants. Les Tures ont abandonné dès-
munitions, des vivres et du matériel det
guerre en abondance.
On confirme aussi officiellement l'occupa-
tion par les Grecs du col de Pentopighadia,
point stratégique très important entre là
frontière et Janina.
Les bachi-bouzouks de l'armée turque,
dans leur retraite sur Janina, incendient les
villages et massacrent les habitants.
.(VOIR LA SUITE EN DEUXIEME PAGE)
■
UlriÉel les Balkans
Opinion d'un Professeur
d'Histoire Diplomatique
J'
M. Albert Malet, professeur d'histoire au lycée
Loius-le-Grand, oui a rempli, il y a une quin-
zaine d'années. les fonctions de professeur d'his-
toire diplomatique du prince héritier de Serbjei
a Belgrade, particulièrement informé sur toutes]
les questions balkaniques, adresse à notre colla-
borateur Albert Milhaud la lettre suivante.
C'est un document dont on ne peut méeonnaf..<
tre Je caractère gtrave et suggestif. us réserva
do commentaires ultérieurs, nous sommes heu!
reux de la soumettre aux lecteurs du Rappel.
Mon cher- Milhaud,
J'ignore pour qui vous êtes dans la crise;
balkanique, parce que, faute de temps, je1
suis rhomme d'un seul journal. Mais je,
sais que jamais la situation n'a été aussi
grave, que jamais la catastrophe générale
n a été aussi prochaine. f
La paix et la guerre doivent être cher-
chées à Vienne, uniquement à Vienne : c'est
là seulement que doit porter l'effort d&,
l'Europe, si l'Europe veut échapper à la'
guerre. Si Vienne accepte le fait accompli
et fait son deuil du Sandjak et des visées
pangermanistes sur Salonique, ce sera la
paix. Ce sera la guerre, si elle s'obstine à.
vouloir Novi-Bazar.
Les Serbes, en effet, lutteront jusque
l'extermination plutôt que d'abandonner la
terre sacrée qu'iLs viennent de recouvrer au -
prix de leur sang. Imaginez que le jouir
où nous serons rentrés dans Strasbourg,.
l'Autriche vienne nous signifier d'en sortir
pour lui laisser la place à elle-même. Son-
gez que, depuis cinq siècles, les Serbes at-
tendent leur heure — et ce n'est pas une
figure de rhétorique : le souvenir de Kosv -
sovo, l'espérance de la revanche et de la
liberté reconquise n'ont pas un instant ces--,
sé d'être au fond de l'Ame du plus inculte
des paysans, comme du plus affiné des tn",
tellectuels, Au cœur de l'un comme de l'au-
CINQ CENTIMES CE NUMERO
MERCREDI 30 OCTOBRE 1912. — Ho 156G0. -.
Fondateur:
AUGUSTE VACQUERIE
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Paris. 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 ffcr#
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AUGUSTE VACQUERIS
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El AUx BUREAUX DU JOURNAà
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TÉLÉPHONE
424-90
424-91 De 9 heures du soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre, Téléphone 143-93 -
-' -,.' TRIBUNE LIBRE :.,.:>{.
j- 0^*
CONTINUONS
- HIIIH -
Depuis trois ans, la majo-
rité de gauche a perdu le
sens des réalités. Le souci de
sa propre existence lui com-
mandait impérieusement d'o-
pérer au plus vite la Réforme électorale
et d'établir le scrutin de liste avec repré-
sentation proportionnelle, afin de dislo-
quer la coalition de droite, d'extrême
gauche et des dissidents qui l'encerclent.
Des préjugés ont obscurci son jugement.
Beaucoup de nos amis se sont raidis con-
tre l'évidence. L'incertitude d'une solu-
tion a fait dévier les débats parlementai-
res et les préoccupations des partis et
a stérilisé la législature.
La décision de notre Congrès de Tours
n'est pas de nature à calmer les passions
et à terminer la crise. La terreur de la
B. P. a animé la majorité des délégués
et leur a inspiré une motion d'intransi-
geance, de contradiction et de division.
Des sénateurs ont largement contribué à
amener ce résultat qui ne facilite guère
l'œuvre d'arbitrage et de conciliation du
Sénat.
Une entière bonne foi a guidé nos ca-
marades antiréformistes, mais, aujour-
d'hui, qu'ils sont rentrés chez eux et
peuvent examiner, à tête reposée, le
problème, la froide raison leur montre-
ra les inconséquences et les périls de
leur thèse. En ses trois paragraphes, la
motion de Tours a le rare mérite de don-
ner une entorse à la loi constitutionnel-
le, de confondre la tactique avec la doc-
trine, de désavouer les actes des repré-
sentants du Parti et la résolution du pré-
cédent Congrès.
1° « Le Congrès déclare que la Réfor-
me électorale ne peut et ne doit être réa-
lisée que par la majorité républicaine
des deux Chambres ». Cette étonnante
formule abandonne le sort de la Réfor-
me électorale et de toutes les réformes
à une minorité parlementaire qui rejette
cette réforme aujourd'hui et peut rejeter
les autres demain.
La Chambre se compose ae 597 dépu-
tés, dont 200 du bloc de droite et 397
du bloc de gauche. Ces derniers se divi-
sent en 210 antiproportionnalistes et
187 proportionnalistes. Ces 210 procla-
ment fièrement qu'ils sont, à eux seuls,
la loi et les prophètes, et qu'un peu plus
du tiers de la Chambre dictera ses con-
ditions aux deux autres tiers. Notez que,,
d'après les élections de 1910, ces 210
champions de l'arrondissement, qui se
disent avant tout majoritaires et résolus
à défendre les droits de la majorité, re-
présentent 1.800.000 suffrages antipro-
portionnalistes contre 4.500.000 propor-
tionnalistes. La minorité parlementaire,
minorité de la Nation, parle comme si
elle était la majorité et substitue ses pré-
tentions à la volonté du Suffrage univer-
sel.
2° « Le Congrès repousse la Repré-
sentation proportionnelle et le principe
du quotient électoral ». Nos arrondisse-
mentiers ont anathématisé « le principe
dui quotient », qu'ils ont chargé de leurs
malédictions. Mais, bonnes gens, le
quotient n'est pas un principe, pas plus
que le scrutin de liste ou d'arrondisse-
ment. L'ordre du jour du Congrès de
Nantes (1909) l'a reconnu par la plume
non suspecte de Pelletan : « Le scrutin
de liste (avec ou sans R. P.) et le scru-
tin d'arrondissement sont des modalités
politiques, non pas de principe, mais de
circonstance ». Le quotient est une mo-
dalité, la R. P. un mode de scrutin. Un
parti modifie sa tactique suivant celle de
l'adversaire et ne décrète pas hérésie ou
dogme un moyen de combat et une mé-
thode de consultation.
3° « Le Congrès réclame un scrutin
élargi, sans dérogation au principe ma-
joritaire ». En vain, j'ai fait observer
que cette formule imprécise infligeait
toutefois un désaveu à nos représentants
qui avaient voté à l'unanimité, le 3 juil-
let 1911. l'établissement du scrutin de
liste, avec représentation des minorités
-et, le 6 juillet, par le système du quo-
tient électoral. En vain, j'ai objecté que
le Congrès de Nîmes (octobre 1911) avait
approuvé à l'unanimité ce vote et ce sys-
tème et que notre Parti se discrédite-
rait en changeant son fusil d'épaule. La
majorité antipçoportionnaliste du Con-
grès a passé outre. Il ne reste aux radi-
caux socialistes proportionnalistés qu'à
continuer énergiquement leur propagan-
de.
Nos amis Desvaux et Perrissoud l'ont
fait avec courage et talent, la semaine
dernière, au Havre. Il importe de se ren-
dre demain partout où nous avons à af-
fronter la contradiction et à montrer la
nécessité et les avantages de la Réforme.
J.-L. BONNET,
Président de la Fédération radicale
et radicale socialiste de la Seine,
La Politique
l' «
POUR L'UNION
M. Pierre Baudin vient (le
prononcer, aans l'Ain, un Clis
cours qui est une haute et fié-
re leçon de probité politique.
Les amis et les admirateurs
de Francisque Allombert s'étaient réunis
à Cerdon pour honorer sa mémoire. Ety «
de fait, ils ont applaudi des paroles di-
gnes des fortes vertus de cet homme de
bien.
Allombert, longtemps aiMrit qtiè M
Briand eut flétri du nom de « mares star
gnantes » les sources empoisonnées de la
politique de clientèle, avait aénoncë,:
sans en oublier aucun, les méfaits du
scrutin d'arrondissement.
U ses côtés, M. Pierre Baudin '— il
l'a rappelé avec une légitime fierté —
s'était élevé « contre l'une de ces tyran-
nies départementales que rendent possij
bles le silence forc'é de l'opposition, la
centralisation politique excessive et und
complaisance coupable des fonctionnai-
res et de leurs chefs ».
Qui ne voit. qu'aujourd'hui encoréi
comme naguère, ces vices faussent et
corrompent, à son origine, le vœu des
électeurs, et que vouloir les corrigers
c'est défendre le Suffrage universel ?
Mais laissons un procès qui, pour tout
homme de bonne foi, est juge..
Selon le désir si éloquemment expii
mé, à Nantes, par M. Poincaré, oublions
tout ce qui nous divise, rappelons-nous
tout ce qui nous unit. Convaincus que la
préoccupation du rôle que la France a
'à tenir dans le monde passe infiniment le
souci des futures réélections, nous n'a-
vons cessé et nous ne cesserons de ira-
vaïller à l'union des républicains, un
instant troublée par les polémiques sur
la Réforme électorale. Mais il faut que
les majoritaires secondent notre action
et fassent la moitié du chemin : comme
le déclarait le Manifeste de la Ligue
d'Union républicaine, « nous ne voulons
être ni dupes, ni victimes ».
Nous avons d'ailleurs, aujourd'hui,
la satisfaction de voir tous les organes
autorisés des partis de gauche répondre
à l'appel de M. Poincaré. Notre excel-
lent confrère le Radical, entre autres,
publie un Editorial dont on ne saurait
trop louer la modération et la sagesse
politique.
L'heure est venue de faire taire, dans
l'intérêt supérieur de la Patrie et de la
République, des dissensions qui n'ont
que trop duré, et si, d'aventure, quel-
ques politiciens s'essayaient encore à
coaliser contre nous, véritables défen-
seurs du Suffrage universel, leurs cote-
ries et leurs clients, nous nous contente-
rions de leur répondre par le mot de
Waldeck-Rousseau, si à propos rappelé
par M. Pierre Baudin :
« Je veux bim porter le drapeau de la
Démocratie, mais je me refuse à endos-
ser sa livrée ».
LIRE PLUS LOIN :
Les Lundis Révolutionnaires
Par Gustave ROUANET
LB FAIT DU JOUR
« Ces correspondants de guerre dès Jour-
naux se plaignent de voir leurs infor-
mations 'dénaturées par la censure mili-
taire turque. » (Les Journaux.)
L'envoyé sfecial 1 W Je vous annonce que les Turcs ont éTû évacuer T £ irk-Kih'ssë..-r H,
'Les censeurs g 9 Ajoutez 3 C'est une défaite triomphale! s
Les On Dit
.-..:+- 8_t:-,
NOTRE AGENDA
[Aujourd'hui mardi j « <
Lever du soleil, 6 h. 34 chï matin.
Coucher du soleilT 4 h. 35 du soirt
Lever de la lune6 h. 16 du sois;.,
Coucher de la lune^ 10 h.; 48 dg nstm."
Coucher de AUTREFOIS du mmîiïî.
Liszt contrebandier
r Voici une petite anecdote S l'usage des
contrebandiens-amateurs qui tentent de
s'approvisionner de cigares sans subir le
contrôle du fisc.
Limt avait l'habitude de j'umer, un tia-
vane par jour. Lorsqu'il partait eas voyage,
son valet de chambre mettait dans la vali-
se de son maître autant de cigares que
J'absence devait durer de jours.
Un jour, le célèbre artiste se rendait à
Rome, où il avait l'intention de séjourner
plusieurs mois.
A Chiasso, on lui demande sil, n'a: rien
à déclarer. -
- Non, répond Liszt, distrait.,
Nonobstant, le douanier ouvre le sac du
voyageur et y trouve une centaine de ci-
gares. Ceux-ci sont immédiatement confis-
qués et Liszt doit payer une amende de
600 lire.
Mais cette aventure le servit, puisque,
pour éviter d'analogues incidents, Liszt se
jura de ne plus jamais fumer: et qu'il tint
son serment.,
AUJOURD'HUI
Ce flegme britannique
Dans un vieux castel de Cornouailles, un
baronet, sa femme et sa fille sont à déjeu-
ner. La jeune fille, soudain, rompt un très
long, silence en remarquant, d'un air déta-
ché :
— A' propos, mère, je me suis mariée ce
matin.
Sans s'émouvoir, la mère réplique d'un
ton glacial :
— Fort bien. Mais vous auriez pu réel-
lement attendre, pour nous communiquer
cette nouvelle, que le valet de pied fût
sorti !
— Mais, mère, c'est avec le valet de pied
que je me suis mariée.
La Terreur Noire
—" < .--.
L'Humanité dénonce à la conscience uni-
verselle un nouveau crime que prépare la
réaction cléricale en Espagne.
M. Ramon Foloh, conseiller municipal de
Barcelone, vient d'être condamné à mort,
par un conseil de guerre, pour -des faits
politiques qui se passèrent il y a trois. ans,
et il peut être exécuté d'un jour à l'autre.
On sait que nous n'avons pas de parti-
culières tendresses pour les anarchistes,
et nous n'avons jamais songé à dissimuler
l'horreur que nous inspire la politique à
coups de bombes ; mais dans les circons-
tances présentes, ce ne sont pas quelques
sanguinaires illuminés qui se dressent
contre les bourreaux Espagnols, ce sont
tous les citoyens de toutes les nations qu'a
révoltés l'assassinat de Ferrer.
Que M. Canalejas y songe, l'exécution de
Ramon Folch serait une mauvaise préface
au voyage de Sa Majesté Catholique en
terre de France.
< *»
Souvenirs d'Antan
-— .+:--
M. Trouillot, du Jura, aime à chanter lâ
palinodie d'une voix harmonieuse qui char-
me le crépuscule des Il mares stagnantes ».
Mais il ne souffre pas qu'on le lui repro-
che ; et le Temps, s'étant avisé de railler
les brusques variations de l'ancien minis-
tre de M. Briand, vient de s'attirer une let-
tre aigre-douce où iM. Trouillot épilogue fâ-
cheusement.
L'honorable M. Trouillot aurait grand
tort de prendre la mouche. du coche.
S'il est vrai que, seul, le sot ne varie ja-
mais, M. Trouillot a incontestablement
beaucoup d'esprit.
A ce sujet, un souvenir.
On sait que M. Trouillot est allé récem-
ment, au Havre, recueillir des mains
d'Alexandre Varenne une veste confection-
née chez le meilleur faiseur. Mais on igno-
re généralement que c'est sur les conseils
de M. Clemenceau que M. Trouillot s'en
fut affronter la bourrasque en compagnie
de MM. Thomson et Andrieux.
- Or, la première rencontre de MM. Cle-
menceau et Trouillot donna lieu, il y a
quelque trente ans, à un incident des plus
savoureux.
M. Clemenceau — c'était en 1885 — était
allé, dans le Jura, soutenir la liste radicale
présentée par un vieux démocrate, « le
père Poupin ».
Une .grande réunion publique eut lieu
sous les halles de Lons-le-Saulnier. Assis-
tance énorme qui acclamait l'éloquence in-
cisive de M. Clemenceau, mieux en ll)rme
et plus en verve que jamais.
Cependant, juché sur le faite d'une char-
rette chargée de foin, un jeune avocat
« conservateur » de la ville, interrompait
le leader radical avec une persistance éner-
vante.
Agacé, M. Clemenceau lança une de ses
boutades familières, à la grande joie de
l'assemblée :
« Ah ! vous, là-haut, emplissez-vous. j
mais laissez-moi parler ! »
On assure que le jeune avocat conserva-
teur était M. Trouillot.
LA PRESSE ETRANGERE
et le Discours de M. Poincaré
Berlin, 28 octobre. — L'impression pro-
duite à Berlin dans les milieux officiels par
le discours de M. Poincaré est en général
favorable. On fait ressortir que le président
du Conseil a insisté sur la nécessité de la
solidité de la Triple-Entente, et n'a fait que
préciser les conditions indispensables de la
réalisation d'un concert européen.
On ne voit dans aucun passage du dis-,
cours de M. Poincaré une allusion à l'Alle-
magne, dont le point de vue et les intérêts
dans la question d'Orient sont parallèles à
ceux de la France. y
En ce qui concerne les principes jgni^pré-
sideront éventuellement à une médiation
,aes puissances en Orient, on considère,
dans les cercles bien informés, qu'ils dé-
pendent de la tournure que prendront les
événements dans la péninsule balkanique,
et que la fixation, à l'heure actuelle, d'un
programme défini, est chose impossible et
prématurée.
La Gazette Berlinoise à Midi commente le
discours de M. Poincaré de la façon sui-
vante : « Le discours semble indiquer que
les puissances ont modifié de fond en com-
ble les bases de leur entente. Le sucçès des
Etats. balkaniques pourrait avoir ébranlé
leur intention de maintenir le statu quo
dans les Balkans. Il se pourrait donc que
l'intervention se ramenât moins à une pres-
sion sur les Etats balkaniques qu'à une mé-
diation à Constantinople. Il y a seulement
Heu de se demander si l'on aura cette fois
plus de succès qu'avec la formule du statu
quo.
Rome, 28 octobre. — Commentant le dis-
cours de M. Poincaré, le Messaggero cons-
tate qu'il contient l'expression de sympa-
thie pour l'Italie et affirme à propos de la
"situation dans les Balkans que l'accord est
complet entre la France et la Russie, ce
qui empêchera tout malentendu.
; La Yita..,stime qu'après les événements
, actuel dans les -Balkans, &;.e.st avoir une
illusion insoutenable que d'espérer faire
({esser le nfliWorsqu'on ,le voudra. Le
journal italien rappelle que l'intervention
basée sur la promesse de réformes a
échoué : l'échec serait plus regrettable, dit-
il, si l'on usait d'intimidations qui reste-
raient fatalement sans sanction. 1
Londres, 28 octobre. — Le Morning Post
écrit :
« M. Poincaré a souligné la gravité de
la situation européenne. Il n'a pas parlé
en pessimiste, mais il a donné un avertis-
sement d'autant plus impressionnant que
la liaute ambition du premier ministre fran-
çais est d'être le pacificateur de l'Europe
dans le péril actuel.
« Son affirmation solennelle de la solidité
inébranlable de la Triple-Entente créera
une impression profonde en Europe. 11 - ,
-. L'ACTUALITÉ
La Guerre en Orient
- ,-'
—— « 8ft. -
bes Alliés avancent toujours
Les Bulgares à Eski-Baba. — Les Serbes descendent 19
Vardar. — Les Monténégrins sous les murs de ;
Scutari.—Les Grecs à Philippiadès. — L'attitude
des grandes Puissances.
LA SITUATION MHS LES BALKANS
Les conclusions qu'il faut tirer des
communications insuffisantes qui nous
parviennent du théâtre de la guerre
doivent être infiniment prudentes.
On ne peut contester le recul géné-
ral 'des Ottomans, et il est évident que
les Bulgares ont coupé la ligne d'An-
(jl'inople à Kirk-Kilissé. Mais est-il lé-
gitime de 'déclarer, dès à présent, que
les Turcs ne possèdent désormais au-
cun moyen de rétablir les chances du
combat en leur faveur ? Ce point n'est
pas hors de conteste.
L'armée principale 'des Ottomans,
leur masse la plus redoutable, reste en-
tière. Pour arriver 'devant Constantino-
ple, les Bulgares ont encore deux bar-
rages successifs à rompre, si d'un coup
de filet magistral ils ne réussissent pas
à capturer l'armée 'd'Abdallah paclia.
La grande bataille décisive, qu'on le
veuille ou non, n'a pas été livrée. Jus-
qu'au jour où les Turcs ne seront pas
à la merci de leurs adversaires sur le
théâtre principal de la guerre, les suc-
cès des alliés ne se présenteront qu'a-
avec un caractère de relativité indubi-
table.
Cependanl, on parle déjà d'abandon-
ner la formule du statu quo et de pro-
céder à des remaniements territoriaux.
C'est aller bien vite en besogne. Remar-
quons tout de suite, que c'est la presse
austro-allemande qui a donné le signal
'de ce changement de batterie. Comme
,le Temps l'expliquait très justement
avant-hier : c( Les articles allemands et
autrichiens qui disent : « C'en est fini
du statu quo », apparaissent comme
une menace directe à l'adresse de ceux-
là mêmes par qui ce .statu quo semble
devoir être modifié. »
Les paroles attribuées à M. Guéchof,
ces jours-ci, tendent à prouver que le
gouvernement de Sofia est actuellement
travaillé par un doute. Qu'il envisage,
d'ores et déjà, la possibilité d'entamer
les négociations pour la paix, cela est
significatif. On comprend qu'un peuple
prudent veuille arrêter les frais le plus
tôt possible et s'en tenir aux premières
saveurs de la victoire. Les clameurs qui
viennent de s'élever dans les capitales
germaniques en faveur des remanie-
ments territoriaux, auraient-elles don-
né au roi Ferdinand, à ses sujets, à ses
alliés l'impression d'une sorte de sur-
prise sur les 'derrières de leurs armées
en marche ? On en a le sentiment.
Pour le moment, il convient de cher-
cher à découvrir le sens exact de cer-
taines tendances de la presse étrangè-
re. Il y a d'es mobilisations de l'opinion
qui sont aussi redoutables que des mo-
bilisations militaires. Mais il convient
également de se rendre un compte
exact de la situation militaire dans les
Balkans- Là, malgré l'importance du
fait d'armes de Kirk-Kilissé, rien ne
s'est produit qui démontre péremptoi-
rement que l'on se trouve en présence
'du définitif.
Il se peut que la Turquie succombe.
On l'imaginait plus sûre 'd'elle-même
'd'après l'attitude de son gouvernement
si ferme il y a un mois, d'après les en-
thousiasmes belliqueux de ses popula-
tions à la même époque. Mais pour
l'instant, militairement, elle n'est pas
encore démolie. La presse étrangère
anticipe donc sur les événements en
parlant de partage. M. Guéchof se mon-
tre plus circonspect.
Albert MILHAUD.
La prise d'Eski-Baba
Londres, 28 octobre. — Le correspondant
de TAgence Reuter à Sofia annonce que
les Bulgares ont capturé la -Ville d'E&ki-
Baba qui constitue une position très impor-
tante en raison de sa situation près de la
grande ligne du chemin de fer d'Andrino-
ple à Constantinople.
- Eski-Baba se trouve à 50 kilomètres au
sud de Kirk-Kilissé à Rodosto et d'Andri-
nople "^ônsfenwfioplfe# Les communica-
tions entre Andrinople et la capitale se-
raient ainsi gravement compromises.
Ln. dépêche qui suit, datée de Stara-Zago-
ra, 27 octobre, 6 heures du soir, ne confir-
me pas encore la dépêche qui précède, tou-
tç vraisemblable qu'elle soit.
Il n'y à encore aucune nouvelle du siège
d'Andrinople ni de la continuation des
opérations autour de Kirk-Kilissé. On sait
seulement que la marche des troupes est
considérablement retardée en Macédoine
par suite des pluies, qui ont transformé
en chemina m tââtaftlgg torreots.
Sofia, 23 octobre. — Selon les dernières
nouvelles, les Bulgares, quand ils se sont
avancés jusqu'à Eski-Baba, se sont empa-
rés d'un train turc chargé de munitions.
IMPRESSIONS DE PRISONNIERS
TURCS EN SERBIE -
Vranja, 28 octobre. — Au moment où lew
forces serbes sont arrivées devant Uskub:
les soldats turcs n'avaient pas même mangél
un morceau de pain depuis 48 heures. Les.
prisonniers turcs signalent, d'autre par j
que la mobilisation des forces ottomanes
dans ces régions s'est faite dans des con*
ditions les plus désastreuses..
Un officier turc très cultivé a dit : « Cellf
s'est passé comme au moyen âge. On a ver.
sé la cavalerie chez les fantassins et inver.
sement. Il n'y a jamais eu aucun service)
d'intendance, aucun approvisionnement. Le
résultat ne cpouvait être douteux )1.
LA PRISE DE MITROVITZA
PAR LES SERBES
Belgrade, 28 octobre, 11 h. 30 du matini,
— La troisième armée serbe a occupé Mi-
trovitza et le défilé de Ratochamk ; elle"
s est emparée de 15 canons turcs.
TMitrovitza est la station terminus da:
chemin de fer de Salonique qui remonte les-
vallées du Vardar et de l'Ibar jusqu'à l'en-
trée du sandjak de Novi-Bazar.
On se rappelle que l'Autriche avait an-
noncé le 20 février 1908 son projet de relier;
Mitrovitza à travers le sandjak au réseau
bosniaque par une ligne nouvelle.] --
APRES LA PRISE D'USKUB
Belgrade, 28 octobre. — Les troupes serT
bes, poursuivant les Turcs, ont déjà atteint
l'Ovtché-Polé où un court combat a eu lieu,
à la suite duquel les Turcs ont continué &
reculer. Les Serbes ont occupé ensuite IGH
selu, situé sur le bord méridional de l'Ovk
ché-Polé..
Les troupes serbes ont trouvé à UskuB!
18 obusiers et deux canons de campagne
Le total des canons pris s'élève à 98.
Une patrouille d'officiers serbes envoyé:d;
vers Tetovo annonce que les Turcs conti-
nuent à fuir vers Monastir. De nombreux
soldats ottomans se sont rendus et les vil-'
lage.s albanais ont hissé des drape(jUX
blancs.
LA RETRAITE DES TURCS SUR SERES T
Belgrade, 28 octobre. '- On dit ici que le4
Turcs battent en retraite sur Sérès. -.
L'AVANCE HELLENIQUE
Athènes, 28 octobre. — L'armée grecque
a occupé hier Philippiades et les villages
environnants. Les Tures ont abandonné dès-
munitions, des vivres et du matériel det
guerre en abondance.
On confirme aussi officiellement l'occupa-
tion par les Grecs du col de Pentopighadia,
point stratégique très important entre là
frontière et Janina.
Les bachi-bouzouks de l'armée turque,
dans leur retraite sur Janina, incendient les
villages et massacrent les habitants.
.(VOIR LA SUITE EN DEUXIEME PAGE)
■
UlriÉel les Balkans
Opinion d'un Professeur
d'Histoire Diplomatique
J'
M. Albert Malet, professeur d'histoire au lycée
Loius-le-Grand, oui a rempli, il y a une quin-
zaine d'années. les fonctions de professeur d'his-
toire diplomatique du prince héritier de Serbjei
a Belgrade, particulièrement informé sur toutes]
les questions balkaniques, adresse à notre colla-
borateur Albert Milhaud la lettre suivante.
C'est un document dont on ne peut méeonnaf..<
tre Je caractère gtrave et suggestif. us réserva
do commentaires ultérieurs, nous sommes heu!
reux de la soumettre aux lecteurs du Rappel.
Mon cher- Milhaud,
J'ignore pour qui vous êtes dans la crise;
balkanique, parce que, faute de temps, je1
suis rhomme d'un seul journal. Mais je,
sais que jamais la situation n'a été aussi
grave, que jamais la catastrophe générale
n a été aussi prochaine. f
La paix et la guerre doivent être cher-
chées à Vienne, uniquement à Vienne : c'est
là seulement que doit porter l'effort d&,
l'Europe, si l'Europe veut échapper à la'
guerre. Si Vienne accepte le fait accompli
et fait son deuil du Sandjak et des visées
pangermanistes sur Salonique, ce sera la
paix. Ce sera la guerre, si elle s'obstine à.
vouloir Novi-Bazar.
Les Serbes, en effet, lutteront jusque
l'extermination plutôt que d'abandonner la
terre sacrée qu'iLs viennent de recouvrer au -
prix de leur sang. Imaginez que le jouir
où nous serons rentrés dans Strasbourg,.
l'Autriche vienne nous signifier d'en sortir
pour lui laisser la place à elle-même. Son-
gez que, depuis cinq siècles, les Serbes at-
tendent leur heure — et ce n'est pas une
figure de rhétorique : le souvenir de Kosv -
sovo, l'espérance de la revanche et de la
liberté reconquise n'ont pas un instant ces--,
sé d'être au fond de l'Ame du plus inculte
des paysans, comme du plus affiné des tn",
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