Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-05-20
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 mai 1913 20 mai 1913
Description : 1913/05/20 (N15802). 1913/05/20 (N15802).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
l N- 15832. - 27 FLORE',J::, RN 12t. 0--0" '0. ,- -- CINQ CENTIMES LE NUMERO
•WARD1 2r MAI 1913. — H* 15S02.
fondateur:
UGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
#.. Bamois Trois mtii Siimots Ha sa
(Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 frl
ÎDépartements. 2 - 6 — 11 - 20 —
iVnion Postale. 3 — 9 — 16 — 32 —•
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AUGUSTE VACQUERIE
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De 9 heures du soir à 3 heures du matin : 143-93
Banquet du Parti Radical Socialiste
Un grand discours politique de M. J. Caillaux
> -+- ( 1
Discours da IMEIME Muller, René Renoult et G. Doumergue
Le Banquet annuel clu Parti radical et
radical socialiste a eu lieu hier, rue
Saint-Martin, dans la salle du Palais des
Fêtes. Un millier de délégués de pro-
vince avaient tenu à venir applaudir les
chefs du Parti radical.
A la table d'honneur, aux côtés de no-
(Te collaborateur M. Doumergue, qui pré-
side, nous remarquons : MM. Caillaux,
René Renoult, Lafferre, Paul Boncour,
Puech, Maurice-Faure, Raynaud, Couy-
ba, Malvy, Trouillot, anciens ministres ;
Debierre, Da.uthy, Mascuraud, Ran-
son, Lebert, Darboux, Perchot, Bep-
male, Beauvisage, Petitjean, Poulie,
Cazeneuve, sénateurs ; Ceccaldi, Dali-
mier, Bouffandeau, Malavialle, Brunet,
général Pédoya, Peytral; Ternois, Hen-
ri-Cosnier, Javal, Félix Chautemps, Fer-
dinand Buisson, Chopinet, Dreyt, No-
guès, Sauzède, Lattis, Broussais, Re-
nard, Chaudioux, Adriani, Bouyssou,
Fitte, Baduel, Plouzané, Péchadre, Abel
Ferry, Desplas, Brard, Couesnon, Be-
cays, Saumande, Magnaudé, Ponsot,
Beauquier, Gasparin, Paul Meunier, Le
Louedec, députés.
¡::M. Gaston Doumergue lit plusieurs dé-
pêches d'excuses parmi lesquelles celle
- - - ----------
M. GASTON DOUMERGUE
é notre collaborateur M. Edouard Her-
fiot, retenu à Lyon. Le nom de Herriol
est acclamé par les convives.
M. Joseph Caillaux
-Lorsque M. Joseph Caillaux, ancien
président du Conseil, se lève pour pro-
noncer son discours, la salle tout entiè-
re debout lui fait une ovation chaleu-
reuse. Pendant plusieurs minutes, les
délégués applaudissent et crient : « Vive
Caillaux ! »
M. Caillaux, très touché de cette ma-
gnifique manifestation spontanée, re-
mercie et commence ainsi :
En invitant, suivant la tradition, le pré-
sident :de la Gauche radicale à prendre la
parole dans votre banquet, vous m'avez
amené à sortir de la réserve que j'obser-
vais depuis plus d'une année et. dont je ne
m'étais départi que pour de familières cau-
series avec mes- électeurs de la Sarthe.
J'observerais encore la même attitude si
-l'honneur que m'ont fait mes amis en
m'appelant à les présider, si l'honneur que
vous me faites aujourd'hui ne m'impo-
v aient le devoir, auquel je veux limiter
mon effort, d'envisager devant vous, en
étroite et cordiale communauté d'idées
Xivec vous, la situation de notre parti.
Le parti auquel nous appartenons et dont
t'ai eu l'occasion de dire qu'il était le grand
parti démocratique français également éloi-
gné des agitations révolutionnaires et des
menées de la réaction se doit à lui-même,
pour ne pas démériter de son passé si fé-
cond, comme il doit au peuple qui lui fait
large confiance, de poursuivre sa marche
sn avant, d'infliger un démenti à ceux qui
t'accusent de je ne sais quelle lassitude
dans l'effort, de je ne sais quel abandon de
ses traditions. A la rigueur, messieurs, je
tonçoi-s que de tels reproches puissent être
formulés-par les républicains qui siègent
& notre extrême-gauche et qui, trop sou-
vent portés à bâtir en utopie,, dédaignent
parfois les efforts de progrès adapté aux
possibilités, mais il est singulier, pour ne
pas dire davantage, que l'absence de pro-
gramme qu'on. prétend relever à notre
teharge suscite les railleries et l'ironie af-
fectée de nos adversaires de droite dont
je sais bien qu'ils ont un' programme,
Igais dont ie sais aussi que ce programme
se résume en deux mots : cc Immobilité,
recul. » (Vifs applaudissements.)
L'ACTIVITE DU PARTI RADICAL
Si j'avais le souci de répondre à de tel,
ius attaques, je remarquerais que l'activité
réformatrice ne peut revêtir continuelle-
ment et toujours une forme aussi intensive
que durant les dix années pendant lesquel-
les on a réalisé la loi des associations, la
séparation des Eglises et de l'Etat, la loi
d'assistance, la loi des retraites, les réfor-
mes de fiscalité ; je \remarquerais encore
que, sans avoir à soft-,actif des réformes
aussi notables, la législature qui finira
dans un an n'en a pas moins réalisé une
œuvre de progrès dont le président de La
Chambre, faisait, il y a quelques mois,
l'exact tableau. J'observerais surtout que,
sideux grandes réformes inscrites en tête
de notre programme : la refonte de nos
impôts directes, la protection et l'extension
de notre enseignement laïque n'ont pas en-
core abQuti, c'e,st que .r^ction de notre
'parti a été souvent paralyséè par les pro-
blèmes de politique extérieure qui se sont
brusquement posés, qu'il a fallu immédia-
tement résoudre, et surtout par la discus-
sion de la réforme électorale qui a rempli
tant de séances de ln. Chambre.
De cette discussion qui touche à son ter-
me et dont il est aisé de prévoir l'issue,
je ne voudrais retenir aujourd'hui qu'un
enseignement pour l'avenir. PIUts que ja-
mais, je pense que les problèmes politiques
ne se résolvent pas par les seules donnée.
abstraites de l'esprit, qu'on peut venir t,
bout des plus ardus en s'appliquant à lei
envisager et à les faire aboutir, sans per
dre de vue l'intérêt général, avec son par-
ti et pour son parti. A mon sens, la tac,.
tique parlementaire et la méthode gouver-
nementale ne doivent pas avoir d'autre ob-
jet. (Nouveaux applaudissements.)
LA REFORME ELECTORALE
'On s'est écarté de ces principes au cours
de là discussion de la réforme électorale.
Qu'avons-nous vu, en effet ? A notre ex-
trême-gauche, des hommes emportés par
la noble mais trop exclusive passion d'une
idée n'ont pas voulu-remarquer que com-
battaient à leurs -côtés d'autres hommes
qui, appartenant aux partis de conserva-
tion sociale, quelles que fussent les éti-
quettes dont ils s'étaient parés devant le
suffrage universel, ne cherchaient, sous
le masque de la représentation proportion-
nelle, qu'à retarder l'échéance des réfor-
mes démocratiques qu'ils redoutaient et
qu'à employer la méthode qu'ils jugeaient
la plus propice pour, jeter dans les partis
de gauche des germes de division et de
confusion. Qu'une majorité disparate ait pu
ainsi se grouper, c'est déjà chose grave.
Mais ce qui est plus grave et ce qui, à
vrai dire, était fatal, c'est que cette majori-
té n'a pas uniquement joué pour la fin offi-
ciellement poursuivie par elle. Elle a pesé
sur toute l'activité parlementaire, jusqu'à
devenir une majorité de gouvernement,
distincte et ennemie de la majorité républi-
caine. (Salve d'applaudissements.) Ainsi
les partis de conservation et de chauvi-
nisme, devenus les maîtres de la place,
nisme, à l'exploitation .habile d'une idée,
grâce
ont pu trop souvent faire prévaloir une po-
litique d'inertie et de dissociation républi-
caines à l'inferieur, tandis qu'à l'extérieur
leurs velléités imprudentes contrecarraient
les traditions de dignité et de paix qui sont
celles de la France républicaine.
Aujourd'hui, le rideau est tombé. La piè-
ce ne tient plus l'affiche. Que, du moins, la
leçon nous soit salutaire ! (Applaudisse-
ments prolongés.)
LA REFORME MILITAIRE
Veillons à ce que, sous le couvert d'une
autre grande idée, on ne cherche pas à dé-
terminer dans le parti républicain de nou-
velles confusions et à éloigner indéfini-
ment l'avènement des réformes que nous
voulons. Ne laissons pas séparer l'action
nationale de l'action politique et sociale.
Lions au contraire le problème .de notre or-
ganisation militaire qu'il faut examiner et
résoudre au plus tôt, qui se pose dans son
entier, que nous ne souffrirons pas qu'on
rapetisse, au développement de notre poli-
tique.
Messieurs, il ne faut pas s'illusionner.
Une situation internationale nouvelle crée
à la démocratie de nouveaux devoirs que
l'on ne peut, sous aucun prétexte, songer
à éluder, mais auxquels on ne répondra
qu'en remettant au point, qu'en complétant
notre charte militaire telle qu'elle a été
établie dans les législatures précédentes.
De cette charte, quels sont les princi-
pes ? Quelle est la substance ? Elle repose
sur l'organisation de la nation armée ;
elle implique le maximum d'entraînement
de toutes les forces vives de la nation
avant, pendant et après le séjour à la ca-
serne. J'entends bien qu'à la formule de
la nation armée on peut opposer celle de
l'armée de métier. J'entends qu'on peut
attribuer à celle-ci des supériorités nota-
bles : discipline plus forte, instruction plus
mêlée aux habitudes profondes de l'indivi-
du, cohésion plus intime des hommes entre
eux et avec leurs chefs. Tout cela est sans,
doute contestable, peut toutefois être sou-
tenu. Mais pourquoi discuter ? Tout débat
est superflu par la très simple raison que,
quelque puissent être les préférences théo-
riques de chacun, le çhiffrç de notre popu-
lation la faiblesse de notre natalité ne
nous laissent pas la liberté de choisir. De
ce que telle autre nation, dont la population
WU phitfre grandissant est déjà très suo
rieure à la nôtre, ait tendance à faire ré-
sider toute sa force militaire dans son ar-
mée active, c'est-à-dire à- s'orienter vers,
l'armée de métier, s'en suit-il que nous de-
vions nous appliquer à la copier ? Qui ne
voit au contraire qu'en nous entêtant dans
e
-- - - M. JOSEPH CAILLAUX. ANCIEN PRRSI DENT DIT r.ONSRTL
une imitation, nous assurons fatalement
l'avantage à nos voisins ? Quoique nous
fassions, ils peuvent, grâce à leur supério-
rité numérique, nous distancer .et nous
faire éprouver la faute que nous aurions
commise en nous laissant entraîner sur
leur terrain. (Bravos.)
L'APPLICATION DE LA LOI DE 1905
C'est donc en toute sagesse et en toute
vérité que les Chambres républicaines, ju-
geant qu'il fallait adapter les organes de
défense au corps social, comprenant qu'à
des conditions politiques et démographi-
ques différentes, devait répondre une or-
ganisation différente de la défense nationa-
le, se Isont efforcées, par une évolution lé-
gislative' ûùfiT les lois. de 1889 Qt de 1905
marquent les étapes, de mettre en oeuvre
la conception de la nation armée.
Y sont-elles complètement parvenues ?
Nul ne le prétendra. Des erreurs acciden-
telles n'ont-elles pas été commises ? Il
serait puéril d'an disconvenir. La loi de
1505 qui, à l'heure actuelle marque le der-
nier terme de l'évolution législative com-
: mencée en 1872. a-t-elle été appliquée dans
son esprit comme dans sa lettre ? Qui
oserait le soutenir ? Qui oserait affirmer
que la volonté législative ne ;s'est pas,
heurtée aux résistances sourdes, aux len-
teurs calculées que la haute administrafîon
oppose toujours aux réformes qui heurtent
ses traditions ?
Qu'il y ait lieu d'exiger avant toutes
choses par d'impératives dispositions léga-
les ou réglementaires l'application stricte
de la loi de 1905 dans son -esprit, la sup-
pression de ce qu'on a justement appelé
ja <( jilaie des embusqués », la disparition
des quelques privilèges qui subsistent, je
n'aperçois pas qu'on puisse le contester.
,(Applaudissements.) -
MESURES A PRENDRE
Mesures insuffisantes en présence de
l'effort étranger ! Sans nul doute. Il faut
les compléter en nous occupant avant tout
de nos réserves, en améliorant leur quali-
té, en les encadrant fortement, en les te-
nant en haleine par des revues d'appel, en
les obligeant à de plus fréquentes et à de
vives manœuvres. Il faut encore, je crois,
préparer les jeunes .générations avant la
caserne à leur devoir militaire et il me pa-
rait qu'il convient, tant au point dé vue
de la défense qu'au point de vue de la po-
litique républicaine, de substituer à des so-
ciétés disséminées, confuses, agencées
dans des buts divers, des organismes de
préparation militaire par l'entraînement
physique, qui, placés sous l'égide de l'E-
tat, continuant les œuvres postscolaires,
prolongeront notre enseignement national.
XI nous faut aussi améliorer nos moyens
de défense, accroître et étendre nés forti-
fications de l'Est, multiplier nos lignes
stratégiques. Il nous faut surtout, avant
tout, des cadres, des sous-officiers, des offi-
ciers instruits, entraînes, accomplissant
allègrement leur tâche, sans lesquels il
n'est point d'armée, il n'est que des colon-
nes d'hommes. (Nouveaux applaudisse-
ments.)
Indispensable, sans doute d'améliorer
leur situation pécuniaire ! Mais ce n'est pas
la seule mesure à prendre en leur faveur
et à l'avantage de la Nation. Il faut cher-
cher d'autres solutions dans le rajeunis-
sement des cadres. Et puis, et puis, on ne
doit pas se dissimuler que le problème des
traitements militaires peut difficilement être
isolé du problème des : traitements civils.
En réalité, surgit au commencement du
vingtième siècle une grave question : sous
l'empire de faits économiques, les fonctions
;publiques commencent à être délaissées. Le
développement prodigieux qu'a pris et que
prend tous les jours l'industrie privée four-
nit aux hommes jeunes des occasions qui
se multiplient d'utiliser leur activité. Ils
s'empressent doutant plus de les saisir que
l'avilissement du signe monétaire détermi-
né et par le développement économique et
par la production croissante de l'or trans-
forme en maigres salaires les traitements
honorables il y a vingt ans. A cet état de
choses, il convient de remédier, car les dé-
mocraties ont besoin, plus encore que les
gouvernements d'autre forme, de serviteurs
avertis et diligents. Il convient d'y remé-
dier par un ensemble de mesures dont cer-
taines qui ne sont peut-être pas les plus
efficaces, mais qui sont nécessaires, pèse-
ront lourdement sur les finances de la Na-
tion, que ce doit être pour nous une raison
de plus de ménager. (Acclamations.)
LE PROJET GOUVERNEMENTAL
Telles sont, messieurs, quelques-unes seu-
lement des réformes essentielles à notre
institution militaire qui s'encadrent, comme
on le voit, dans notre doctrine générale.
Aucune, pour ainsi dire, ne nous est pro-
posée. On nous demande seulement de con-
sentir une augmentation dans la durée du
service militaire actif, qui serait porté de
deux ans à trois ans. Rien pour l'améliora-
tion des réserves. Rien, ou presque rien,
pour la préparation militaire, pour le com-
plément indispensable de nos fortifications
de l'Est et du Nord. Rien non plus de déci-
sif contre les abus qui se sont perpétrés
et étendus à l'ombre de la loi de 1305 et
dont la suppression peut nous donner des
disponibilités d'hommes si utiles pour le
renforcement de notre couverture. Enfin,
c'est tout au plus si l'on nous fait entrevoir
le dépôt ultérieur d'un projet augmentant
les soldes des officiers et des sous-officiers
qui se heurtera à des difficultés d'autant
plus graves qu'on aura tari les disponibi-
lités budgétaires.
Messieurs, il serait fort injuste — et il est
très loin de ma pensée — de méconnaître
les difficultés que le Gouvernement a ren-
contrées.
Il s'est trouvé subitement contraint d'a-
border un vaste problème exigeant des étu-
des approfondies, des mises au point diffi-
ciles, réclamant des solutions complexes.
Il a voulu répondre aux nécessités de l'heu-
re en déposant immédiatement un 'projet
rapidement mis sur pied. Peut-être n'a-t-il
pas suffisamment aperçu qu'en bornant ain-,
si ses initiatives, il risquait de pratiquer la
politique du moindre effort en même temps1
que l'excès, de dispositions trop vite élabo-
rées devait se heurter à de redoutables ob-
jections.
Comment n'apercevrions-nous pas, au-
jourd'hui, qu'en limitant l'effort législatif à
l'extension du service actif, on s'expose à
détacher le Pays et l'armée de la concep-
tion saine de notre organisation militaire ?
Et, de fait, depuis que le projet gouverne-
mental a été déposé, la force même des
choses a transformé le combat engagé entre
les partisans de la loi de deux ans amélio-.
rée et renforcée et les partisans du service
de trois ans. Aujourd'hui, la lutte se livre
entre ceux qui veulent rétrograder aux ar-
mées de métier et ceux qui veulent aller
dans le sens de l'armée nationale et popu-
laire. (Vifs applaudissements.) Le succès
des premiers aurait pour résultat de distri-
buer d.es illusions au Pays qui serait con-
duit à croire qu'une extension dans la du-
rée du service actif suffit à sa sécurité, tan-
dis que, par contre-coup, seraient paraly-
sés ou découragés dans leurs efforts et leurs
initiatives les officiers de notre jeune armée
qui s'attachent avec tant de fierté et de pas-
sion à éduquer et à améliorer nos réser-
ves.
Est-il besoin, d'autre part. de faire res-
sortir que le fardeau qu'une année de ser-
vice supplémentaire infligerait à la Nation
se traduirait non seulement par un accrois-
sement de l'impôt mais par une diminution
de la puissance de production ? Quand des
sommes considérables seront nécessaires
pour pourvoir àùx tâches, essentielles de
défense nationale, que nous avons dites,
comment les prélèvera-t-on ? Sans doute,
cette nation généreuse n'a jamais marchan-
dé avec la défense nationale. Mais, qui ne
sait qu'il y a dans tous pays une certaine
puissance. d'efforCs qu'on ne peut excéder ?.
1,'art dès d'Etat n'est-il pas de sa-
- .,"
voir à la fois mesurer cette puissance 3'of-
fort et l'utiliser en la divisant judicieuse-
ment pour toutes les fins utiles ? (Accla-
mations. )
Gomment, dès lors, serait-on surpris que
I1)U ne puissions accepter le projet gouver-
nemental, que tout ce que nous puissions
en retenir, c'est que, étant donnée d'une
part la situation actuelle de l'Europe, étant
donnée d'autre part l'insuffisance d'appli-
cation de la loi de 1905, il y a lieu d'ajouter
temporairement à notre charte militaire
une rallonge, un supplément de service ac-
tif, à la, fois pour parer au danger qui
résulte du défaut de liaison des classes et
ppur assurer'plus complètement l'instruc-
tion dans les armes montées.
Ce nouveau ét lourd sacrifice, le Pays le
consentira à deux conditions. La première,
c'est que subsiste la règle d'égalité absolue
entre tous les fils de la Nation établie par
la loi de 1905 (Vifs applaudissements.) La
seconde, c'est que la charge financière soit
proportionnée aux forces de cliacun,
LA SITUATION FINANCIERE
Et ceci me conduit à traduire un senti-
fnent qui doit nous être commun à tous et
Ilue j'exprimerais en disant que, préoccu-
pés de la situation financière qui n'est cer-
tes pas alarmante, mais sur laquelle il
faut veiller, résolus à ne pas laisser s'é-
tendre un déficit budgétaire qui, s'il s'aggra-
vait, menacerait une des forces, vives de la
défense nationale : le crédit de la France
dont la qualité exceptionnelle lui fut d'un
si grand secours dans les circonstances
graves ou délicates, nous exigerons qu'il
soit pourvu aux charges nouvelles à l'aide
d'impôts progressifs sur les revenus ou sur
les capitaux. Ainsi, nous attacherons la re-
fonte de notre fiscalité à l'œuvre patrioti-
que que nous voulons entreprendre et qui,
quelque jour, sera soudée au prolongement
de notre enseignement laïque. Ainsi, dé-
jouant les espérances que nourrissent nos
adversaires, nous marierons nos concep-
tions de défense nationale avec notre doc-
trine générale. (Longues acclamations.)
LES PRINCIPES DU PARTI RADICAL
Messieurs, les principes que nous défen-
dons ne sont'pas nouveaux non plus que
les injures qu'ils nous valent. Les meilleurs,
les plus grands des républicains ont affron-
té les mêmes luttes et subi les mêmes ou-
trages parce qu'ils ne séparaient pas leur
devoir patriotique de leur devoir républi-
cain. C'est Waldeck-Rousseau qui réalisait
par sa loi sur les syndicats le code dU tra-
vail moderne, tandis qu'il collaborait avec
Gambetta et Jules Ferry au relèvement de
la France encore meurtrie. C'est notre vé-
néré président Emile Combes, auquel j'a-
dresse ici, sûr d'être .votre fidèle interprète,
notre hommage le plus reconnaissant et le
plus affectueux.
Aujourd'hui, déjà, quand on regarde les
choses d'un peu haut, comme les petitesses
de leurs adversaires, vieilles à peine de
quelques- années, nous semblent cepen-
dant lointaines. Sachons nous modeler sur
ce tels exemples et, dédaigneux comme eux
ces outrages éphémères, harmonisons-nous
aussi dans notre idéal la grandeur de la
France et l'organisation de la démocratie.
Si la République fait pour le peuple tout
ce qu'il est en droit d'attendre d'elle, il con-
sentira allègrement à la République tous
les sacrifices qu'elle sera en droit d attendre
de lui. Ainsi suis-je conduit à vous rappeler
d'un mot que nous avons aussi une grande
œuvre sociale à accomplir. Après avoir al-
légé le paysan par le dégrèvement de la
terre, il nous restera encore à améliorer le
Iravail et à soulager l'ouvrier notannnent
par le perfectionnement de l'apprentissage,
et, sans vouloir bouleverser trop brusque-
ment les habitudes, sans porter atteinte
aux intérêts légitimes, par l'institution de
la semaine anglaise.
Je m'arrête, messieurs. Je ne prétends
pas tracer un programme. Je voudrais
seulement terminer en rappelant notre com-
mune méthode. Elle consiste à éclairer et à
organiser la multiplicité confuse des faits
à la lumière des grands principes républi-
cains. On s'aperçoit alors que les légiti-
mes intérêts de tous peuvent se concilier
entre eux, s'harmoniser avec l'intérêt géné-
ral ; et l'on ne songe plus à opposer le pay-
san à l'ouvrier, l'individu à l'Etat, le devoir
du soldat aux droits du citoyen. Elle consis-
te aussi à faire appel, sans vaines chica-
nes, de murs mitoyens, au bloc de toutes
les forces républicaines, à l'union de tous
ceux qui savent dans l'action quotidienne
Iriompher de leurs préjugés ou s'abstraire
de leurs chimères.
Messieurs, je bois à la réalisation de ces
idées qui nous sont communes, à la victoi-
re du grand parti républicain qui ne sépa-
re pas Je désir d'une République meilleure
de l'amour d'une France plus grande.
Comme au début du discours, la sallo
tout, entière se dresse à nouveau et ac-
clame longuement M. Caillaux.
Un grand nombre de délégués de pro-
vince, qui n'avaient jamais entendu
l'ancien président du Conseil, sont en-
thousiasmés et demandent aux convives
de battre un triple ban en l'honneur de
l'éminent homme d'Etat. Après le ban,
M. Caillaux, levant sa coupe, dit : « Je
bois à la prospérité du Parti radical. Les
applaudissements recommencent et 1'0"4
vation se prolonge pendant plusieurs mié
nutes. ,
M. Louis Muller
M. Louis Muller, président de la Fé-
dération radicale et radicale socialiste
de la Seine-Inférieure, parle au nom du
Comité Exécutif du Parti.
M. Muller est un vieux militant dé
Normandie, \un assidu de nos Congrès et
qui, depuis longtemps, mène de rudes
combats contre la réaction; aussi l'écou-
te-t-on avec -beaucoup de sympathie.
L'orateur fait d'abord l'éloge du prési-
dent du Comité Executif du Parti radical,
M. Emile Combes, retenu auprès de Mme
Combes, malade. Il aborde ensuite la situa-
tion 'politique actuelle et regrette que MM.
Charles Dumont et Massé aient accepté
d'entrer dans 1e Cabinet K'utllOl].
a Beaucoup de consciences, dit-il, ces-
sent d'être intransigeantes quand on leur
tend un portefeuille ministériel. » (Longues
acclamations.)
M. Muller dit ensuite a les inquiétudes
des militants » à qui il est appa.ru, dès la;
constitution du ministère Barthou, « quo
la politique du grand apaiseur allait' pré-
valoir », et qui ne peuvent plus contIlÍt
« leur stupeur indignée » lorsqu'ils constat
tent que « le moyen de parvenir aux char-
ges les plus hautes de la démocratie n'est
plus de la bien servir et qu'il est meilleur!
d'en livrer les libertés et la fortune euï
M. RENE RENOULT
castes qui n'ont pour elle que haine et mé-
pris ». a
11 demande un contact permanent en:.rc
les élus et les membres des comités. Il
supplie le Comité Exécutif d' « élaborer un
programme minimum en vue des élections,
de 1914 ».
« D'ici au Congrès de Pan, Djoute-I-iJ.;
deux questions importantes auront été so-
lutionnées : la Réforme électorale et. la ré-
forme militaire. Quant à nous, nous con-
tinuerons à proclamer que toute loi électo-
raIe doit être fondée sur le principe majo-
ritaire. (Vifs applaudissements.) Pour le
service de trois ans, s'il fallait s'y résou-
dre, nous ne pourrions admettre aucune
dispense. fNouveaux applaudissements.)
En terminant, toujours très applaudi, M.
Muller rappelle la campagne sans merci
menée "contre l'école laïque et reproche aux
divers ministres de l'Instruction publique
de n'avoir rien fait pour lutter efficacc-
ment contre les menées cléricales.
M. René Renoult
M. René Renault, ancien ministre,
très applaudi, prononce le discours sui-
vant :
Je remercie les organisateurs de ce ban-
quet d'avoir procuré aux radicaux socialis-
tes-de la Chambre, qui m'ont donné man-
dat de parler ici en leur nom, l'occasion
de s'associer en toute sincérité et en toute
solidarité à la manifestation annuelle do
notre Parti.
Il nous est ainsi permis d'affirmer, uno
fois de plus, au milieu des militants dont
la confiante sympathie nous est un pré-
cieux réconfort et sous la présidence du
républicain loyal et sûr qu'est mon excel-
lent .et très cher ami Gaston Doumergue,
notre foi ardente dans la valeur de nôtre
doctrine, dans l'avenir du grand Parti do
démocratie auquel nous sommes passion.
nément attachés.
Pourquoi ne dirais-je pas la profonde sa-
tisfaction que j'éprouve personnellement et
que j'ai 'd'ailleurs exprimée déjà l"lm der-
nier, moi qui ai suivi pas à pas les prei
miers efforts du Conllw xecutJf do rir- la-
création répondait si bien a un besoin, tou-
jours aussi pressant d'ailleurs, d'union et
de propagande, rupf qui, à deux reprises,
en 1894 et en 1900. ai eu le grand honneur
d'être placé à sa tête, à constater aujour-
d'hui son développement et l'influença
chaque jour grandissante de l'œuyre à lai
quelle de tout cœur nous avons les uns fif
les autres participé,,
•WARD1 2r MAI 1913. — H* 15S02.
fondateur:
UGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
#.. Bamois Trois mtii Siimots Ha sa
(Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 frl
ÎDépartements. 2 - 6 — 11 - 20 —
iVnion Postale. 3 — 9 — 16 — 32 —•
Fondateur :
AUGUSTE VACQUERIE
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- Adresser toutes les communications au Directeur
Adresser Lettres et Mandats à l'Administrateur
ADMINISTRATION & RÉDACTION :
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De 9 heures du soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre.
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, 1 - :.,.--
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Rédaction et Administration : 424-90 — Direction: 424-91
De 9 heures du soir à 3 heures du matin : 143-93
Banquet du Parti Radical Socialiste
Un grand discours politique de M. J. Caillaux
> -+- ( 1
Discours da IMEIME Muller, René Renoult et G. Doumergue
Le Banquet annuel clu Parti radical et
radical socialiste a eu lieu hier, rue
Saint-Martin, dans la salle du Palais des
Fêtes. Un millier de délégués de pro-
vince avaient tenu à venir applaudir les
chefs du Parti radical.
A la table d'honneur, aux côtés de no-
(Te collaborateur M. Doumergue, qui pré-
side, nous remarquons : MM. Caillaux,
René Renoult, Lafferre, Paul Boncour,
Puech, Maurice-Faure, Raynaud, Couy-
ba, Malvy, Trouillot, anciens ministres ;
Debierre, Da.uthy, Mascuraud, Ran-
son, Lebert, Darboux, Perchot, Bep-
male, Beauvisage, Petitjean, Poulie,
Cazeneuve, sénateurs ; Ceccaldi, Dali-
mier, Bouffandeau, Malavialle, Brunet,
général Pédoya, Peytral; Ternois, Hen-
ri-Cosnier, Javal, Félix Chautemps, Fer-
dinand Buisson, Chopinet, Dreyt, No-
guès, Sauzède, Lattis, Broussais, Re-
nard, Chaudioux, Adriani, Bouyssou,
Fitte, Baduel, Plouzané, Péchadre, Abel
Ferry, Desplas, Brard, Couesnon, Be-
cays, Saumande, Magnaudé, Ponsot,
Beauquier, Gasparin, Paul Meunier, Le
Louedec, députés.
¡::M. Gaston Doumergue lit plusieurs dé-
pêches d'excuses parmi lesquelles celle
- - - ----------
M. GASTON DOUMERGUE
é notre collaborateur M. Edouard Her-
fiot, retenu à Lyon. Le nom de Herriol
est acclamé par les convives.
M. Joseph Caillaux
-Lorsque M. Joseph Caillaux, ancien
président du Conseil, se lève pour pro-
noncer son discours, la salle tout entiè-
re debout lui fait une ovation chaleu-
reuse. Pendant plusieurs minutes, les
délégués applaudissent et crient : « Vive
Caillaux ! »
M. Caillaux, très touché de cette ma-
gnifique manifestation spontanée, re-
mercie et commence ainsi :
En invitant, suivant la tradition, le pré-
sident :de la Gauche radicale à prendre la
parole dans votre banquet, vous m'avez
amené à sortir de la réserve que j'obser-
vais depuis plus d'une année et. dont je ne
m'étais départi que pour de familières cau-
series avec mes- électeurs de la Sarthe.
J'observerais encore la même attitude si
-l'honneur que m'ont fait mes amis en
m'appelant à les présider, si l'honneur que
vous me faites aujourd'hui ne m'impo-
v aient le devoir, auquel je veux limiter
mon effort, d'envisager devant vous, en
étroite et cordiale communauté d'idées
Xivec vous, la situation de notre parti.
Le parti auquel nous appartenons et dont
t'ai eu l'occasion de dire qu'il était le grand
parti démocratique français également éloi-
gné des agitations révolutionnaires et des
menées de la réaction se doit à lui-même,
pour ne pas démériter de son passé si fé-
cond, comme il doit au peuple qui lui fait
large confiance, de poursuivre sa marche
sn avant, d'infliger un démenti à ceux qui
t'accusent de je ne sais quelle lassitude
dans l'effort, de je ne sais quel abandon de
ses traditions. A la rigueur, messieurs, je
tonçoi-s que de tels reproches puissent être
formulés-par les républicains qui siègent
& notre extrême-gauche et qui, trop sou-
vent portés à bâtir en utopie,, dédaignent
parfois les efforts de progrès adapté aux
possibilités, mais il est singulier, pour ne
pas dire davantage, que l'absence de pro-
gramme qu'on. prétend relever à notre
teharge suscite les railleries et l'ironie af-
fectée de nos adversaires de droite dont
je sais bien qu'ils ont un' programme,
Igais dont ie sais aussi que ce programme
se résume en deux mots : cc Immobilité,
recul. » (Vifs applaudissements.)
L'ACTIVITE DU PARTI RADICAL
Si j'avais le souci de répondre à de tel,
ius attaques, je remarquerais que l'activité
réformatrice ne peut revêtir continuelle-
ment et toujours une forme aussi intensive
que durant les dix années pendant lesquel-
les on a réalisé la loi des associations, la
séparation des Eglises et de l'Etat, la loi
d'assistance, la loi des retraites, les réfor-
mes de fiscalité ; je \remarquerais encore
que, sans avoir à soft-,actif des réformes
aussi notables, la législature qui finira
dans un an n'en a pas moins réalisé une
œuvre de progrès dont le président de La
Chambre, faisait, il y a quelques mois,
l'exact tableau. J'observerais surtout que,
sideux grandes réformes inscrites en tête
de notre programme : la refonte de nos
impôts directes, la protection et l'extension
de notre enseignement laïque n'ont pas en-
core abQuti, c'e,st que .r^ction de notre
'parti a été souvent paralyséè par les pro-
blèmes de politique extérieure qui se sont
brusquement posés, qu'il a fallu immédia-
tement résoudre, et surtout par la discus-
sion de la réforme électorale qui a rempli
tant de séances de ln. Chambre.
De cette discussion qui touche à son ter-
me et dont il est aisé de prévoir l'issue,
je ne voudrais retenir aujourd'hui qu'un
enseignement pour l'avenir. PIUts que ja-
mais, je pense que les problèmes politiques
ne se résolvent pas par les seules donnée.
abstraites de l'esprit, qu'on peut venir t,
bout des plus ardus en s'appliquant à lei
envisager et à les faire aboutir, sans per
dre de vue l'intérêt général, avec son par-
ti et pour son parti. A mon sens, la tac,.
tique parlementaire et la méthode gouver-
nementale ne doivent pas avoir d'autre ob-
jet. (Nouveaux applaudissements.)
LA REFORME ELECTORALE
'On s'est écarté de ces principes au cours
de là discussion de la réforme électorale.
Qu'avons-nous vu, en effet ? A notre ex-
trême-gauche, des hommes emportés par
la noble mais trop exclusive passion d'une
idée n'ont pas voulu-remarquer que com-
battaient à leurs -côtés d'autres hommes
qui, appartenant aux partis de conserva-
tion sociale, quelles que fussent les éti-
quettes dont ils s'étaient parés devant le
suffrage universel, ne cherchaient, sous
le masque de la représentation proportion-
nelle, qu'à retarder l'échéance des réfor-
mes démocratiques qu'ils redoutaient et
qu'à employer la méthode qu'ils jugeaient
la plus propice pour, jeter dans les partis
de gauche des germes de division et de
confusion. Qu'une majorité disparate ait pu
ainsi se grouper, c'est déjà chose grave.
Mais ce qui est plus grave et ce qui, à
vrai dire, était fatal, c'est que cette majori-
té n'a pas uniquement joué pour la fin offi-
ciellement poursuivie par elle. Elle a pesé
sur toute l'activité parlementaire, jusqu'à
devenir une majorité de gouvernement,
distincte et ennemie de la majorité républi-
caine. (Salve d'applaudissements.) Ainsi
les partis de conservation et de chauvi-
nisme, devenus les maîtres de la place,
nisme, à l'exploitation .habile d'une idée,
grâce
ont pu trop souvent faire prévaloir une po-
litique d'inertie et de dissociation républi-
caines à l'inferieur, tandis qu'à l'extérieur
leurs velléités imprudentes contrecarraient
les traditions de dignité et de paix qui sont
celles de la France républicaine.
Aujourd'hui, le rideau est tombé. La piè-
ce ne tient plus l'affiche. Que, du moins, la
leçon nous soit salutaire ! (Applaudisse-
ments prolongés.)
LA REFORME MILITAIRE
Veillons à ce que, sous le couvert d'une
autre grande idée, on ne cherche pas à dé-
terminer dans le parti républicain de nou-
velles confusions et à éloigner indéfini-
ment l'avènement des réformes que nous
voulons. Ne laissons pas séparer l'action
nationale de l'action politique et sociale.
Lions au contraire le problème .de notre or-
ganisation militaire qu'il faut examiner et
résoudre au plus tôt, qui se pose dans son
entier, que nous ne souffrirons pas qu'on
rapetisse, au développement de notre poli-
tique.
Messieurs, il ne faut pas s'illusionner.
Une situation internationale nouvelle crée
à la démocratie de nouveaux devoirs que
l'on ne peut, sous aucun prétexte, songer
à éluder, mais auxquels on ne répondra
qu'en remettant au point, qu'en complétant
notre charte militaire telle qu'elle a été
établie dans les législatures précédentes.
De cette charte, quels sont les princi-
pes ? Quelle est la substance ? Elle repose
sur l'organisation de la nation armée ;
elle implique le maximum d'entraînement
de toutes les forces vives de la nation
avant, pendant et après le séjour à la ca-
serne. J'entends bien qu'à la formule de
la nation armée on peut opposer celle de
l'armée de métier. J'entends qu'on peut
attribuer à celle-ci des supériorités nota-
bles : discipline plus forte, instruction plus
mêlée aux habitudes profondes de l'indivi-
du, cohésion plus intime des hommes entre
eux et avec leurs chefs. Tout cela est sans,
doute contestable, peut toutefois être sou-
tenu. Mais pourquoi discuter ? Tout débat
est superflu par la très simple raison que,
quelque puissent être les préférences théo-
riques de chacun, le çhiffrç de notre popu-
lation la faiblesse de notre natalité ne
nous laissent pas la liberté de choisir. De
ce que telle autre nation, dont la population
WU phitfre grandissant est déjà très suo
rieure à la nôtre, ait tendance à faire ré-
sider toute sa force militaire dans son ar-
mée active, c'est-à-dire à- s'orienter vers,
l'armée de métier, s'en suit-il que nous de-
vions nous appliquer à la copier ? Qui ne
voit au contraire qu'en nous entêtant dans
e
-- - - M. JOSEPH CAILLAUX. ANCIEN PRRSI DENT DIT r.ONSRTL
une imitation, nous assurons fatalement
l'avantage à nos voisins ? Quoique nous
fassions, ils peuvent, grâce à leur supério-
rité numérique, nous distancer .et nous
faire éprouver la faute que nous aurions
commise en nous laissant entraîner sur
leur terrain. (Bravos.)
L'APPLICATION DE LA LOI DE 1905
C'est donc en toute sagesse et en toute
vérité que les Chambres républicaines, ju-
geant qu'il fallait adapter les organes de
défense au corps social, comprenant qu'à
des conditions politiques et démographi-
ques différentes, devait répondre une or-
ganisation différente de la défense nationa-
le, se Isont efforcées, par une évolution lé-
gislative' ûùfiT les lois. de 1889 Qt de 1905
marquent les étapes, de mettre en oeuvre
la conception de la nation armée.
Y sont-elles complètement parvenues ?
Nul ne le prétendra. Des erreurs acciden-
telles n'ont-elles pas été commises ? Il
serait puéril d'an disconvenir. La loi de
1505 qui, à l'heure actuelle marque le der-
nier terme de l'évolution législative com-
: mencée en 1872. a-t-elle été appliquée dans
son esprit comme dans sa lettre ? Qui
oserait le soutenir ? Qui oserait affirmer
que la volonté législative ne ;s'est pas,
heurtée aux résistances sourdes, aux len-
teurs calculées que la haute administrafîon
oppose toujours aux réformes qui heurtent
ses traditions ?
Qu'il y ait lieu d'exiger avant toutes
choses par d'impératives dispositions léga-
les ou réglementaires l'application stricte
de la loi de 1905 dans son -esprit, la sup-
pression de ce qu'on a justement appelé
ja <( jilaie des embusqués », la disparition
des quelques privilèges qui subsistent, je
n'aperçois pas qu'on puisse le contester.
,(Applaudissements.) -
MESURES A PRENDRE
Mesures insuffisantes en présence de
l'effort étranger ! Sans nul doute. Il faut
les compléter en nous occupant avant tout
de nos réserves, en améliorant leur quali-
té, en les encadrant fortement, en les te-
nant en haleine par des revues d'appel, en
les obligeant à de plus fréquentes et à de
vives manœuvres. Il faut encore, je crois,
préparer les jeunes .générations avant la
caserne à leur devoir militaire et il me pa-
rait qu'il convient, tant au point dé vue
de la défense qu'au point de vue de la po-
litique républicaine, de substituer à des so-
ciétés disséminées, confuses, agencées
dans des buts divers, des organismes de
préparation militaire par l'entraînement
physique, qui, placés sous l'égide de l'E-
tat, continuant les œuvres postscolaires,
prolongeront notre enseignement national.
XI nous faut aussi améliorer nos moyens
de défense, accroître et étendre nés forti-
fications de l'Est, multiplier nos lignes
stratégiques. Il nous faut surtout, avant
tout, des cadres, des sous-officiers, des offi-
ciers instruits, entraînes, accomplissant
allègrement leur tâche, sans lesquels il
n'est point d'armée, il n'est que des colon-
nes d'hommes. (Nouveaux applaudisse-
ments.)
Indispensable, sans doute d'améliorer
leur situation pécuniaire ! Mais ce n'est pas
la seule mesure à prendre en leur faveur
et à l'avantage de la Nation. Il faut cher-
cher d'autres solutions dans le rajeunis-
sement des cadres. Et puis, et puis, on ne
doit pas se dissimuler que le problème des
traitements militaires peut difficilement être
isolé du problème des : traitements civils.
En réalité, surgit au commencement du
vingtième siècle une grave question : sous
l'empire de faits économiques, les fonctions
;publiques commencent à être délaissées. Le
développement prodigieux qu'a pris et que
prend tous les jours l'industrie privée four-
nit aux hommes jeunes des occasions qui
se multiplient d'utiliser leur activité. Ils
s'empressent doutant plus de les saisir que
l'avilissement du signe monétaire détermi-
né et par le développement économique et
par la production croissante de l'or trans-
forme en maigres salaires les traitements
honorables il y a vingt ans. A cet état de
choses, il convient de remédier, car les dé-
mocraties ont besoin, plus encore que les
gouvernements d'autre forme, de serviteurs
avertis et diligents. Il convient d'y remé-
dier par un ensemble de mesures dont cer-
taines qui ne sont peut-être pas les plus
efficaces, mais qui sont nécessaires, pèse-
ront lourdement sur les finances de la Na-
tion, que ce doit être pour nous une raison
de plus de ménager. (Acclamations.)
LE PROJET GOUVERNEMENTAL
Telles sont, messieurs, quelques-unes seu-
lement des réformes essentielles à notre
institution militaire qui s'encadrent, comme
on le voit, dans notre doctrine générale.
Aucune, pour ainsi dire, ne nous est pro-
posée. On nous demande seulement de con-
sentir une augmentation dans la durée du
service militaire actif, qui serait porté de
deux ans à trois ans. Rien pour l'améliora-
tion des réserves. Rien, ou presque rien,
pour la préparation militaire, pour le com-
plément indispensable de nos fortifications
de l'Est et du Nord. Rien non plus de déci-
sif contre les abus qui se sont perpétrés
et étendus à l'ombre de la loi de 1305 et
dont la suppression peut nous donner des
disponibilités d'hommes si utiles pour le
renforcement de notre couverture. Enfin,
c'est tout au plus si l'on nous fait entrevoir
le dépôt ultérieur d'un projet augmentant
les soldes des officiers et des sous-officiers
qui se heurtera à des difficultés d'autant
plus graves qu'on aura tari les disponibi-
lités budgétaires.
Messieurs, il serait fort injuste — et il est
très loin de ma pensée — de méconnaître
les difficultés que le Gouvernement a ren-
contrées.
Il s'est trouvé subitement contraint d'a-
border un vaste problème exigeant des étu-
des approfondies, des mises au point diffi-
ciles, réclamant des solutions complexes.
Il a voulu répondre aux nécessités de l'heu-
re en déposant immédiatement un 'projet
rapidement mis sur pied. Peut-être n'a-t-il
pas suffisamment aperçu qu'en bornant ain-,
si ses initiatives, il risquait de pratiquer la
politique du moindre effort en même temps1
que l'excès, de dispositions trop vite élabo-
rées devait se heurter à de redoutables ob-
jections.
Comment n'apercevrions-nous pas, au-
jourd'hui, qu'en limitant l'effort législatif à
l'extension du service actif, on s'expose à
détacher le Pays et l'armée de la concep-
tion saine de notre organisation militaire ?
Et, de fait, depuis que le projet gouverne-
mental a été déposé, la force même des
choses a transformé le combat engagé entre
les partisans de la loi de deux ans amélio-.
rée et renforcée et les partisans du service
de trois ans. Aujourd'hui, la lutte se livre
entre ceux qui veulent rétrograder aux ar-
mées de métier et ceux qui veulent aller
dans le sens de l'armée nationale et popu-
laire. (Vifs applaudissements.) Le succès
des premiers aurait pour résultat de distri-
buer d.es illusions au Pays qui serait con-
duit à croire qu'une extension dans la du-
rée du service actif suffit à sa sécurité, tan-
dis que, par contre-coup, seraient paraly-
sés ou découragés dans leurs efforts et leurs
initiatives les officiers de notre jeune armée
qui s'attachent avec tant de fierté et de pas-
sion à éduquer et à améliorer nos réser-
ves.
Est-il besoin, d'autre part. de faire res-
sortir que le fardeau qu'une année de ser-
vice supplémentaire infligerait à la Nation
se traduirait non seulement par un accrois-
sement de l'impôt mais par une diminution
de la puissance de production ? Quand des
sommes considérables seront nécessaires
pour pourvoir àùx tâches, essentielles de
défense nationale, que nous avons dites,
comment les prélèvera-t-on ? Sans doute,
cette nation généreuse n'a jamais marchan-
dé avec la défense nationale. Mais, qui ne
sait qu'il y a dans tous pays une certaine
puissance. d'efforCs qu'on ne peut excéder ?.
1,'art dès d'Etat n'est-il pas de sa-
- .,"
voir à la fois mesurer cette puissance 3'of-
fort et l'utiliser en la divisant judicieuse-
ment pour toutes les fins utiles ? (Accla-
mations. )
Gomment, dès lors, serait-on surpris que
I1)U ne puissions accepter le projet gouver-
nemental, que tout ce que nous puissions
en retenir, c'est que, étant donnée d'une
part la situation actuelle de l'Europe, étant
donnée d'autre part l'insuffisance d'appli-
cation de la loi de 1905, il y a lieu d'ajouter
temporairement à notre charte militaire
une rallonge, un supplément de service ac-
tif, à la, fois pour parer au danger qui
résulte du défaut de liaison des classes et
ppur assurer'plus complètement l'instruc-
tion dans les armes montées.
Ce nouveau ét lourd sacrifice, le Pays le
consentira à deux conditions. La première,
c'est que subsiste la règle d'égalité absolue
entre tous les fils de la Nation établie par
la loi de 1905 (Vifs applaudissements.) La
seconde, c'est que la charge financière soit
proportionnée aux forces de cliacun,
LA SITUATION FINANCIERE
Et ceci me conduit à traduire un senti-
fnent qui doit nous être commun à tous et
Ilue j'exprimerais en disant que, préoccu-
pés de la situation financière qui n'est cer-
tes pas alarmante, mais sur laquelle il
faut veiller, résolus à ne pas laisser s'é-
tendre un déficit budgétaire qui, s'il s'aggra-
vait, menacerait une des forces, vives de la
défense nationale : le crédit de la France
dont la qualité exceptionnelle lui fut d'un
si grand secours dans les circonstances
graves ou délicates, nous exigerons qu'il
soit pourvu aux charges nouvelles à l'aide
d'impôts progressifs sur les revenus ou sur
les capitaux. Ainsi, nous attacherons la re-
fonte de notre fiscalité à l'œuvre patrioti-
que que nous voulons entreprendre et qui,
quelque jour, sera soudée au prolongement
de notre enseignement laïque. Ainsi, dé-
jouant les espérances que nourrissent nos
adversaires, nous marierons nos concep-
tions de défense nationale avec notre doc-
trine générale. (Longues acclamations.)
LES PRINCIPES DU PARTI RADICAL
Messieurs, les principes que nous défen-
dons ne sont'pas nouveaux non plus que
les injures qu'ils nous valent. Les meilleurs,
les plus grands des républicains ont affron-
té les mêmes luttes et subi les mêmes ou-
trages parce qu'ils ne séparaient pas leur
devoir patriotique de leur devoir républi-
cain. C'est Waldeck-Rousseau qui réalisait
par sa loi sur les syndicats le code dU tra-
vail moderne, tandis qu'il collaborait avec
Gambetta et Jules Ferry au relèvement de
la France encore meurtrie. C'est notre vé-
néré président Emile Combes, auquel j'a-
dresse ici, sûr d'être .votre fidèle interprète,
notre hommage le plus reconnaissant et le
plus affectueux.
Aujourd'hui, déjà, quand on regarde les
choses d'un peu haut, comme les petitesses
de leurs adversaires, vieilles à peine de
quelques- années, nous semblent cepen-
dant lointaines. Sachons nous modeler sur
ce tels exemples et, dédaigneux comme eux
ces outrages éphémères, harmonisons-nous
aussi dans notre idéal la grandeur de la
France et l'organisation de la démocratie.
Si la République fait pour le peuple tout
ce qu'il est en droit d'attendre d'elle, il con-
sentira allègrement à la République tous
les sacrifices qu'elle sera en droit d attendre
de lui. Ainsi suis-je conduit à vous rappeler
d'un mot que nous avons aussi une grande
œuvre sociale à accomplir. Après avoir al-
légé le paysan par le dégrèvement de la
terre, il nous restera encore à améliorer le
Iravail et à soulager l'ouvrier notannnent
par le perfectionnement de l'apprentissage,
et, sans vouloir bouleverser trop brusque-
ment les habitudes, sans porter atteinte
aux intérêts légitimes, par l'institution de
la semaine anglaise.
Je m'arrête, messieurs. Je ne prétends
pas tracer un programme. Je voudrais
seulement terminer en rappelant notre com-
mune méthode. Elle consiste à éclairer et à
organiser la multiplicité confuse des faits
à la lumière des grands principes républi-
cains. On s'aperçoit alors que les légiti-
mes intérêts de tous peuvent se concilier
entre eux, s'harmoniser avec l'intérêt géné-
ral ; et l'on ne songe plus à opposer le pay-
san à l'ouvrier, l'individu à l'Etat, le devoir
du soldat aux droits du citoyen. Elle consis-
te aussi à faire appel, sans vaines chica-
nes, de murs mitoyens, au bloc de toutes
les forces républicaines, à l'union de tous
ceux qui savent dans l'action quotidienne
Iriompher de leurs préjugés ou s'abstraire
de leurs chimères.
Messieurs, je bois à la réalisation de ces
idées qui nous sont communes, à la victoi-
re du grand parti républicain qui ne sépa-
re pas Je désir d'une République meilleure
de l'amour d'une France plus grande.
Comme au début du discours, la sallo
tout, entière se dresse à nouveau et ac-
clame longuement M. Caillaux.
Un grand nombre de délégués de pro-
vince, qui n'avaient jamais entendu
l'ancien président du Conseil, sont en-
thousiasmés et demandent aux convives
de battre un triple ban en l'honneur de
l'éminent homme d'Etat. Après le ban,
M. Caillaux, levant sa coupe, dit : « Je
bois à la prospérité du Parti radical. Les
applaudissements recommencent et 1'0"4
vation se prolonge pendant plusieurs mié
nutes. ,
M. Louis Muller
M. Louis Muller, président de la Fé-
dération radicale et radicale socialiste
de la Seine-Inférieure, parle au nom du
Comité Exécutif du Parti.
M. Muller est un vieux militant dé
Normandie, \un assidu de nos Congrès et
qui, depuis longtemps, mène de rudes
combats contre la réaction; aussi l'écou-
te-t-on avec -beaucoup de sympathie.
L'orateur fait d'abord l'éloge du prési-
dent du Comité Executif du Parti radical,
M. Emile Combes, retenu auprès de Mme
Combes, malade. Il aborde ensuite la situa-
tion 'politique actuelle et regrette que MM.
Charles Dumont et Massé aient accepté
d'entrer dans 1e Cabinet K'utllOl].
a Beaucoup de consciences, dit-il, ces-
sent d'être intransigeantes quand on leur
tend un portefeuille ministériel. » (Longues
acclamations.)
M. Muller dit ensuite a les inquiétudes
des militants » à qui il est appa.ru, dès la;
constitution du ministère Barthou, « quo
la politique du grand apaiseur allait' pré-
valoir », et qui ne peuvent plus contIlÍt
« leur stupeur indignée » lorsqu'ils constat
tent que « le moyen de parvenir aux char-
ges les plus hautes de la démocratie n'est
plus de la bien servir et qu'il est meilleur!
d'en livrer les libertés et la fortune euï
M. RENE RENOULT
castes qui n'ont pour elle que haine et mé-
pris ». a
11 demande un contact permanent en:.rc
les élus et les membres des comités. Il
supplie le Comité Exécutif d' « élaborer un
programme minimum en vue des élections,
de 1914 ».
« D'ici au Congrès de Pan, Djoute-I-iJ.;
deux questions importantes auront été so-
lutionnées : la Réforme électorale et. la ré-
forme militaire. Quant à nous, nous con-
tinuerons à proclamer que toute loi électo-
raIe doit être fondée sur le principe majo-
ritaire. (Vifs applaudissements.) Pour le
service de trois ans, s'il fallait s'y résou-
dre, nous ne pourrions admettre aucune
dispense. fNouveaux applaudissements.)
En terminant, toujours très applaudi, M.
Muller rappelle la campagne sans merci
menée "contre l'école laïque et reproche aux
divers ministres de l'Instruction publique
de n'avoir rien fait pour lutter efficacc-
ment contre les menées cléricales.
M. René Renoult
M. René Renault, ancien ministre,
très applaudi, prononce le discours sui-
vant :
Je remercie les organisateurs de ce ban-
quet d'avoir procuré aux radicaux socialis-
tes-de la Chambre, qui m'ont donné man-
dat de parler ici en leur nom, l'occasion
de s'associer en toute sincérité et en toute
solidarité à la manifestation annuelle do
notre Parti.
Il nous est ainsi permis d'affirmer, uno
fois de plus, au milieu des militants dont
la confiante sympathie nous est un pré-
cieux réconfort et sous la présidence du
républicain loyal et sûr qu'est mon excel-
lent .et très cher ami Gaston Doumergue,
notre foi ardente dans la valeur de nôtre
doctrine, dans l'avenir du grand Parti do
démocratie auquel nous sommes passion.
nément attachés.
Pourquoi ne dirais-je pas la profonde sa-
tisfaction que j'éprouve personnellement et
que j'ai 'd'ailleurs exprimée déjà l"lm der-
nier, moi qui ai suivi pas à pas les prei
miers efforts du Conllw xecutJf do rir- la-
création répondait si bien a un besoin, tou-
jours aussi pressant d'ailleurs, d'union et
de propagande, rupf qui, à deux reprises,
en 1894 et en 1900. ai eu le grand honneur
d'être placé à sa tête, à constater aujour-
d'hui son développement et l'influença
chaque jour grandissante de l'œuyre à lai
quelle de tout cœur nous avons les uns fif
les autres participé,,
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