Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-09-10
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1913 10 septembre 1913
Description : 1913/09/10 (N15914). 1913/09/10 (N15914).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
RO 15.914. — 20 FRUCTIDOR, AN 121.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
MERCREDI10 SEPTtMfîRÊ Ï9ÏÏ.~1Î*15.914.
Fondateur:
AUGUSTE VACQUERIE( ,
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la mois Trois mois Sii mois En m
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 De')
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1 t. Fondateur I
AUGUSTE VAQUERIe:
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MM. LAGRANGE, CERF et C"
6, Place de la Bourse
E7 AUX BUREAUX DU JOURNAL
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TRIBUNE LIBRE
Le Problème de l'apprentissage
♦
Mon Honorable collègue,
M. Verlot, a déposé, il y a
quelque temps, sur le bureau
de la Chambre des députés,
une proposition de loi ten-
dant à l'organisation des
cours de perfectionnement de l'appren-
tissage. A vrai dire, le distingué rappor-
teur de la Commission du commerce
s'est inspiré d'un projet de loi très com-
plet sur l'organisation d'un enseigne-
ment technique à tous les degrés. Celui-
ci avait été déposé en 1905, par M. Du-
bief, ministre du Commerce, et rappor-
té en 1909 par M. Astier. Craignant que
l'énormité de la tâche n'entraînât de
graves difficultés et même quelques mé-
comptes, M. Verlot a distrait de l'ensem-
ble de la proposition Dubief-Astier le
titre V, et s'est borné à rechercher avant
tout « par quelle méthode il sera possi-
ble d'instruire et d'élever professionnel-
lement les travailleurs de tous les mé-
tiers ».
Sous cet aspect, la question 'doit être
abordée sans retard, car elle intéresse
tout à la fois l'industrie française et la
morale publique. Elle rehaussera la va-
leur industrielle du pays en lui fournis-
sant des ouvriers sérieux et habiles, elle
dépeuplera l'armée du crime en taris-
sant la source la plus sûre de son recru-
tement : l'oisiveté et le vagabondage.
J'ai ici-même, à plusieurs reprises, si-
gnalé tout l'intérêt que présentait à cet
égard l'organisation des œuvres post-
scolaires et rapporté l'admirable cam-
pagne que menait en leur faveur les
membres les plus éminents du parti ré-
publicain. Notre éminent ami, M. Ferdi-
nand Buisson, notamment, a fait de
nombreuses enquêtes à l'étranger et a
été frappé par les résultats surprenants
qu'obtenaient les organisations profes-
sionnelles. Il concluait très nettement à
ce qu'un effort très vigoureux fût con-
senti par le Parlement. ,."
Il semble donc que la question des
œuvres post-scolaires et celle de l'orga-
nisation des cours d'apprentissage
soient intimement liées, l'une étant le
complément indispensable de l'autre.
Elles doivent, à notre sens, être réso-
lues simultanément pour porter tout leur
fruit. Il ne s'agit pas de demander à
l'instituteur un enseignement technique
qui sortirait évidemment de son rôle et
pour lequel il ne serait pas préparé,
mais il est essentiellement souhaitable
que l'instruction de l'enfant ayant at-
teint-un degré suffisant, le maître, par
son autorité et grâce à la connaissance
qu'il possède des aptitudes de son élève,
puisse le préparer d'abord, l'initier en-
suite, au métier dans lequel il se perfec-
tionnera plus tard, grâce à l'organisa-
tion que prévoit le projet de loi. Il y au-
rait ainsi une continuité d'efforts, un
préapprentissage qui préserveraient l'en-
fant contre l'inaction, l'oisiveté, l'in-
certitude et lui épargneraient bien des
douloureux mécomptes.
L'apprentissage organisé convenable-
ment, grâce à l'initiative habile des édu-
cateurs, gagnera à l'industrie beaucoup
de recrues qui s'en détachent par suite
de leur inaptitude. Ne sachant quel mé-
tier choisir, bon nombre de jeunes gens
viennent grossir le nombre déjà énorme
des candidats aux fonctions administra-
tives qui leur apportent tant de désil-
lusions. Alors qu'une éducation ration-
nelle leur eût procuré un gain facile et
rémunérateur, le fonctionnarisme les
oblige à certains frais, à certaines char-
ges, auxquels ils n'eussent pas été as-
treints, diminuant ainsi les ressources
souvent peu élevées qui rémunèrent un
travail monotone et quelquefois pénible.
Pourra-t-on sérieusement élever des
objections politiques à ce retour à l'ap-
prentissage organisé ? Pourra-t-on re-
douter les abus du régime corporatif
aboli par la Révolution ? Nous ne le pen-
sons pas. La loi de 1791, qui confirmait
les édits de Turgot, fut vivement com-
battue par Marat. Celui-ci considérait
avec raison qu'il s'agissait de réformer
des privilèges et non point d'abolir une
institution qui, somme toute, possédait
bien des avantages. Les mœurs actuel-
les diffèrent essentiellement de celles de
jadis, l'évolution a fait son œuvre et le
contrôle de l'Etat, tel qu'il est prévu,
suffirait à lui seul à empêcher tout em-
piétement. Enfin, il ne s'agit pas de
créer une élitez une classe ^ouvriers jgp
ceptionnels. L'enseignement technique
doit être national eit s'adresser à la
masse des travailleurs, le seul but à at-
teindre dans cet ordre d'idée étant d'éle-
ver la capacité professionnelle.
La proposition de M. Verlot rend obli-
gatoire l'enseignement technique. Le
principe de l'obligation s'impose en cette
matière plus qu'en toute autre, si l'on
veut faire œuvre vraiment utile. Con-
sultés à cet égard, les syndicats ouvriers
s'y sont déclarés favorables, les Cham-
bres de commerce se sont également ral-
liées à cet avis. La liberté de l'individu,
si respectable soit-elle, ne peut, en effet,
s'opposer à l'intérêt collectif de la so-
ciété, et si l'apprentissage doit créer,
une concurrence plus grande, il ne faut
pas, au point de vue économique, s'en
plaindre.*
Il y aura, sans iioute, quelques diffi-
cultés à régler d'une façon précise le
fonctionnement des cours profession-
nels. Nous croyons qu'il sera nécessaire
de laisser une grande part de liberté à
l'initiative privée contrôlée par l'Etat.
L'accord ne peut, en tout cas, manquer
de se faire sur ce point spécial.
Si l'on songe que sur 648.000 enfants
atteignant l'âge de treize ans chaque
année, 600.000 ne poursuivent aucune!
étude, on se rendra compte de l'immen-
se portée que peut avoir la législation
projetée. A l'heure où le problème dé la
criminalité juvénile se pose si redouta";
ble et si complexe, l'éducation de l'ado- j
lescence poursuivie avec méthode et sa-!
gâcité apparaît véritablement comme
un remède souverain. Le Parlement
manquerait à son devoir en n'organisant
pas sans tarder l'enseignement techni-
que à la fois utile et moralisateur.,
R. PERRISSOUD,
Député de Seine-et-Marne,
» !
Les On = Dit
NOTRE AGENDA
'Aujourd'hui mardi
Lever du soleil, 5 h. 20 du matin,
Coucher du soleil, 6 h. 24 du soir.
Lever de la lune, 2 h. 16 du soir.
Coucher de la lune, 9 h. 23 du. soir.,
Courses au Tremblay. -
.< AUTREFOIS
Le Rappel du 10 septembre 1877 ]
L'Agence Havas communique la dépêche
suivante :
La forteresse de Niksicn, après un fort
bombardement, s'est rendue à discrétion. Le
drapeau monténégrin flotte sur la forteresse.
— Indépendance belge dit que le ma-
nifeste préparé. par M. Thiers et dont plu-
sieurs journaux ont révoqué en doute l'exis-
tence, est, depuis hier, entre les mains de
M. Barthélémy Saint-Hilaire et sera publié
par les soins du Comité de gauche.
l-
Magistrat austère :,1£.:
Une duchesse, dans un procès, ailla solli-
citer un conseiller qu'on lui dit être son
rapporteur. Tout en parlant, elle caressait
le chat du conseiller. Celui-ci lui ayant fait
connaître qu'il n'était pas rapporteur de la
cause :
— Comment, s'écria-t-elle, vous n'êtes
pas rapporteur et j'ai carressé votre chat !
— Que n'imitiez-vous ma discrétion ? lui
répondit l'homme de loi. - '-
AUJOURD'HUI
Maquillage excessif j
On n'entend parler que de voleurs s'em.
parant de joailleries nombreuses et les
femmes paraissent ne rien devoir aux hom-
mes dans ce genre d'opérations.
Le Petit Courrier d'Angers, à propos
d'une nommée Garcia arrêtée pour avoir
subtilisé 2,000 francs de bagues à Saumur,
donne la singulière information suivante :
« Cette femme, qui est actuellement in-
carcérée à la maison d'arrêt de Poitiers,
car elle faisait l'objet d'un mandat d'arrêt
du juge d'instruction de cette ville, a tenté
de donner le change à la justice en se
livrant dans sa cellule à un savant ma.4
quillage.
4e Elle s'est tuméfié la figure à coups Cla
sabots, s'est disloqué la mâchoire inférieu-
re et a feint d'être boiteuse pour ne pas
être reconnue des témoins. »
Peut-être nos sémillantes artistes des
théâtres parisiens n'apprécieront-elles pas
à sa valeur cette façon de se « maquiller n
de Garcia, la bien nommée, qui joignait à
ces tailents l'art d'envoyer ses bijoux déro-
bés dans des quartiers de viande à ses
complices de la capitale.
LIRE EN 2* PAGE :
La Crise scolaire
"t_. JP** Ferdinand BUISSON" : -¡
LE FAIT DU JOUR
a La décoration du Mérite agricole a été
créée par M. Méline, lorsqu'il était mi- "-
nistre de l'Agriculture. »
NOS PARLEMENTAIRES EN VACANCES *
r--- Regarde le père Méline, il a la tête blanche, niais il est encore vert,
'—' Parbleu, c'est le père du poireau 1
Après le compte-gouttes, le filtre
Le paragraphe premier de la loi d'amnistie,
qui fut si lentement - et si péniblement -
votée par le Parlement, dit que sont comprises
dans l'amnistie « toutes les infractions en ma-
tière de manifestation. sur la voie ublique,
ayant un caractère politique ou économique ».
Cependant, il paraît que le Parquet général
entend chicaner sur les mots et substituer son
Interprétation des textes à la volonté des légis-
lateurs.
L'Action Française d'hier signale le cas de
M. Ernest Malibran. camelot du roi, lequel, con-
damné pour avoir protesté à l'audience du tri-
bunal correctionnel de la Seine le jour où fut
jugé M. Lucien Lacour (mars 1911), vient d'appren-
dre que cette condamnation est toujours portée!
à son casier judiciaire et n'a pu obtenir du Par-
quet qu'elle en soit effacée.
De même pour MM. de Baleine, Cléret, Melletj
et autres, condamnés le même jour que M. Ma-
iibran et pour le même motif. A noter d'ailleurs
qu'ils purgèrent comme lui leur peine au régime
politique.
De même encore pour M. Gruet, qui, à la
suite d'une manifestation à la gare de l'Est,
alors que M. Lacour, déjà nommé, revenait de
Clairvaux, fut condamné pour tapage injurieux
Clairvauxd, 'arme prohibée. On lui réclame au-
et port
jourd'hui l'amende et les frais relatifs à ce der"
nier délit, sous le prétexte que le premier seul
est couvert par l'amnistie et que le second ne
l'est pas.
Certes, nous ne sommes point suspects ici de
tendresse pour MM. les camelots du roi. Mais
nous ne saurions trop nous associer aux protes-
tations légitimes de Y Action Française en ce
qui concerne ces cas spéciaux.
N'est-il pas évident que le déilit d'audience de
M. Malibran et de ses amis, pour n'être pas
nommément visé par la loi d'amnistie, nen
tombe pas moins sous son application d'après
l'esprit de la loi ?
Les parlementaires nous avaient déjà donné
Une amnistie mesurée au compte-gouttes, selon
le mot de notre directeur. Il ne faudrait pas que
les magistrats s'avisent de lui faire maintenant
subir un filtrage supplémentaire.
-- ..,., -_#" - 11 v -. '7 >
0
Une bonne mesure
M. Massé, mini-stre du Commerce, de
l'Industrie et des Postes, vient d'avoir une
très heureuse idée pour laquelle il convient
de le féliciter tout particulièrement.
Par voie de circulaire, iil vient d'inviter
tous les directeurs des postes à instruire
avec toute la bienveillance possible les de-
mandes de gérances de recettes auxiliai-
res qui leur seront adressées par les fem-
mes d'agents et de sous-agents chargés de
famille.
La mesure ne porte, du reste, en rien
préjudice aux veuves, mères ou filles des
fonctionnaires décédés dans le service ou
retraités -, la circulaire du 1er septembre
1010, qui leur donne la priorité, est main-
tenue, mais on ne peut qu'applaudir à la
faveur qui, elles servies, ira aux familles
nombreuses.
——————————— ———————————
Due victoire antialcoolique à Elbeuf
Lors des élections au Conseil général, à
Elbeuf, trois candidats étaient en présen-
ce, au premier tour de scrutin : les ci-
toyens Albert Devillers, républicain de
gauche ; Félix Lecax, socialiste, et Pierre
Prevel, progressiste, maire de Caudebec-
les-Elbeuf.
Les deux premiers s'étaient nettement
déclarés en faveur de l'antialcoolifirne ; le
troisième, au contraire, pour ménager les
cabaretiers, avait proclamé qu'il était hos-
tile à tout impôt nouveau sur l'alcool.
Au scrutinrde ballottage, MM. Devillers
et Prevel restaient seule en présence. M.
Devillers a été élu avec une majorité de
Devillers a été élu a
près de 500 voix sur M. Prevel ; et, cepen-
dant, les débitants n'avaient riien ménagé
pour assurer le triomphe de leur candidat
en faveur duquel le député d'Elbeuf, M. le
docteur Peyroux, avait fait une active pro-
pagande.
La campagne, vaillante et méthodique,
que mènent depuis longtemps les tempé-
rants d'Elbeuf, n'a pas été étrangère à la
belle victoire remportée par M. Devillers.
Que partout nos amis s'organisent ; qu'ils
soutiennent énergiquement les candidats
antialcooliques et la fameuse légende du
cabaretier grand électeur aura vécu.
J. H.
P.-S. — Nous remercions cordialement
notre camarade Georges) T., des hauts
fourneaux de Saint-Aubin, qui nous a four-
ni les renseignement ci-dessus ; nous se-
rons reconnaissants à ceux de nos amis
qui nous tiendront au courant du mouve-
ment antialcoolique dans leur région.
1 La Croix d'un Brave
-- - -ce ,
L'agent sauveteur Rouzet est décoré de la Légion d'honneur
M. Klotz, ministre de l'Intérieur, a pro-
cédé hier à une touchante cérémonie : à
la Préfecture de police, en présence du pré-
fet et des représentants des divers servi-
ces, il a épinglé sur la tunique de l'agent
sauveteur Rouzet, au milieu de quantité
d'autres médailles, la croix de la Légion
d'honneur. -
Au milieu du carré f.ormé .par .les pom-
piers, les gendarmes, les fantassins et les
cavaliers de la garde républicaine, le bra-
ve agent était ému, étonné aussi que 1 on
fit tant de bruit autour d'actes qu il consi-
dère comme tout naturels. C'est les larmes
aux yeux qu'il a reçu les félicitations de
ses chefs.
M. Miniot, vice-président du Conseil mu-
nicipal, parlant au nom du Conseil, a fait
l'éloge du corps des gardiens de la paix
tout entier. Puis M. Hennion, qui prenait
pour la ipremière fois la parole au cours
d'une cérémonie de ce genre 6 est félicité
d'être à la tête de tous ces « braves
gens ».
Je tiens, a-t-il déclaré, dans cette solennité, à
proclamer une fois de plus l'esprit d'abnégation
de ces braves gens, leur courage simple et leur
exacte discipline. Sans doute, on a pu surpren-
dre dans notre maison quelques défaillances
individuelles, certaines erreurs, certaines lacu-
nes, mais une administration aussi vaste et
aussi complexe que la nôtre participe fatale-
ment de l'imperfection humaine, et ne saurait
par conséquent échapper à toute critique. J'ai
pu néanmoins me rendre compte, depuis que
vous m'avez fait le grand et périlleux honneur
de me confier la direction de la préfecture de
police, qu'il suffit ici de faire appel au bon sens,
à une juste et nécessaire solidarité, au souci du
bien public, (pour que les bonnes volontés et les
dévouements surgissent de toutes parts. Si de
légères discordances ont quelquefois paru trou-
bler l'harmonie indispensable à un grand orga-
nisme comme le nôtre, elles n'ont reposé que
sur des malentendus de surface, plus apparents
que réels, et qui n'ont jamais éloigné personne
du noble but d'ordre et de sécurité publics yers
lequel vont tous nos efforts communs. La pré-
fecture de police est une institution toujours
aussi forte et qui n'oublie rien de ses traditions
s fie d~p~ ej, gÕOOi 1§6 Païens peu.
vent compter sur elle comme le gouvernement
de la République peut avoir foi dans sa loyauté.
Enfin, M. Klotz, après avoir décoré le
nouveau chevalier, lui avoir donné l'acco-
lade et rappelé les sauvetages ,qui lui ont
valu cette distinction, a ajouté :
Il me sera permis à cette heure de constater
sans amertume la tendance de l'esprit français
à généraliser sur les fautes plutôt que sur les
belles actions. Avec quelle ardeur ne nous pré-
cipitons-nous pas vers l'incrimination collective,
lorsque nous apparaît l'erreur isolée 1 Qu'un fait
regrettable — qui sera sévèrement puni — se
produise, aussitôt se manifeste le goût d'en faire
retomber le poids sur la corporation même.
Et sur elle, pourtant, par un contraste singu-
lier, nous évitons de reporter le mérite indivi-
duel dont de si fréquentes marques se produi-
sent au grand jour, mais que l'obscurité de
l'indifférence semble recouvrir soudain. Ne se-
rait-ce point parce que le courage et l'abnégation
sont les qualités courantes de notre race, qu'ils
ne provoquent qu'une légère surprise et ne re-
tiennent pas longtemps l'attention publique ?
Une meilleure justice distributive s'impose :
elle commande de frapper les coupables, mais
en même temps de les séparer de leurs collè-
gues et de rendre à ceux-ci le témoignage d'es-
time qui leur est dû.
Et je me félicite, quant à moi, que mes fonc-
tions et la cérémonie d'aujourd'hui me donnent
l'occasion d'affirmer hautement que le corps
des gardiens de la paix a su conserver intactes
toutes ses qualités premières et que si, dans ses
rangs, des défaillances Individuelles ont pu
malheureusement se produire — comme ailleurs
— loujours, par contre, le dévouement profes-
sionnel y est maintenu comme une noble tradi-
tion et toujours aussi l'oubli de soi-même y est
considéré comme un devoir.
Mais il est également nécessaire que ce corps
ne se divise pas contre lui-même et qu'à tous
s mérites il ajoute celui de rester uni et dis-
cipliné sous les ores de ses chefs.
Pendant que l'assistance applaudissait S
ce discours, de gracieuses fillettes, enfants
des fonctionnaires de la Préfecture de po-
lice, ont remis une superbe gerbe de
fleurs au ministre pour Mme Klotz qui, de
son côté, avait envoyé 500 francs à la So-
ciété de prévoyance du -personne et A la
Caisse de l'Orpbelina.l.z
L'ACTUALITÉ
- -
Le Voyagedu Présidentde la République
.—————— ——————-
M. Poincaré est parti hier pour le Limousin It!-'
Il a été reçu avec un grand enthousiasme 3
Châteauroux et à Limoges
———— ,—
La gare d'Orsay avait revêtu hier matin
une parure de fête : plantes vertes, fleurs,
drapeaux décoraient la partie de la salle
d'attente que devait traverser le président
de la République pour gagner le train spé-
cial le conduisant à Limoges.
Au dehors, la foule était maintenue par
les gardiens de la paix du VIIe arrondis-
sement, sous la direction de leur officier
de paix, M. Kontzler.
A dix heures vingt, le préfet de police,
ainsi que M. TouhyT faisaient leur appa-
rition, suivis de près par M. Pujalet, direc-
teur de la Sûreté générale.
A dix heures et demie, M. Mollard, en
grand uniforme, descendait de voiture.
MM. A. Ratier, Garde des Sceaux, et
Léon Bérard, sous-secrétaire d'Etat aux
Beaux-Arts, qui tous deux partent avec
M. Poincaré, étaient arrivés les premiers.
VCïa LE PRESIDENT
A dix heures trente-cinq, l'auto prési-
dentielle vient stopper devant la gare d'Or-
say.
La foule salue le président des cris ré-
pétés de : « Vive la République 1 Vive
Poincaré 1 »
Le chef de l'Etat remercie du geste. II
est accompagné du général Beaudemoulin
et des colonels Pénelon et Aubert.
M. Poincaré est reçu au seuil du vesti-
bule d'attente transformé en un vaste sa-
lon, par M. Mollard et par M. Hennion, et
salué pap le président du Conseil et les
ministres auxquels il serre la main.
L'heure du départ approche. Sous le dé-
clic des appareils photographiques, des ci-
némas, le président de la République, qui
est en redingote, descend l'escalier qui le
conduit à son train. *-
Une vingtaine d'agents et d'employés de
la Compagnie sont rangés face au train
présidentiel.
M. Nigond les présente au président de
la République, qui remet à ces fidèles ser-
viteurs la médaille d'honneur du travail.
LE TR\IN PART
Mais Je directeur du protocole, l'œil
tourné vers l'immense horloge qui domine
le. hall de la gare, constate qu'il est temps
d'inviter le président à gagner son salon.
M. Raymond Poincaré serre encore une
fois les mains des ministres.
Puis il monte dans son wagon où il se
tient à la portière, ayant à ses côtés MM.
Ratier, Garde des Sceaux, Léon Bérard,
sous-secrétaire d'Etat, et le général Beau-
demoulin.
Les journalistes qui accompagnent M.
Poincaré dans sa randonnée, à travers le
Limousin prennent place dans les voitures
qui leur sont réservées et à 10 h. 45 pré"
cises le train présidentiel démarre, puis
disparaît tandis que les ministres qui res-
tent à Paris regagnent leurs voitures.
A Châtéauroux
Châteauroux, 8 septembre. - Le train
présidentiel arrive à deux heures en gare
de Châteauroux.
M. Raymond Poincaré est salué par M.
Courtin, maire de Châteauroux, et par M.
Labruyère, président du Conseil général de
l'Indre, qui lui souhaitent la bienvenue.
A la gare se trouvaient également le pré-
fet de l'Indre, M. Vitry, les adjoints au
maire, les sénateurs et les députés, les
conseillers généraux et le général Méné-
trez, commandant le ir corps cl armee,
sans compter un nombreuy piuMc de cu-
rieux, qui s'étaient faufilés dans tous les
coins et juchés sur toutes les saillies de
la gare pour voir le président et qui lui
firent une réception chaleureuse et sponta-
née.
On savait que le président ne devait
séjourner dans la ville qu'une demi-heure
environ ; et cependant, sur le trajet de la
gare à la préfecture et dans les rues adja-
centes, toutes les fenêtres étaient ornées de
drapeaux, toutes les maisons étaient gar-
nies de festons tricolores : et les habitants
de Châteauroux, délaissant pour un mo-
ment leurs occupations, sont venus .au-de-
vant du chef de l'Etat, nombreux, em-
pressée, enthousiastes, la joie peinte sur
leur visage, et l'ont acclamé aux cris de :
« Vive la République 1 Vive le président
Poincaré ! »
Le président de la République a reçu,
"à la préfecture, les autorités et les maires
des différentes communes de l'Indre ; puis
M. Morain, préfet de la Haute-Vienne, est
venu se mettre à la disposition du prési-
dent de la République.
Répondant à MM. Courtin et Labrnyère,
M. Poincaré prononce l'allocution suivan-
te ;
Monsieur le maire, monsieur 3e président,
messieurs,
Je suis très reconnaissant S la municipalité
de Châteauroux, au Conseil général de l'Indre
et à messieurs les maires des communes du
département. Je les prie de recevoir mes meil-
leurs remerciements pour l'accueil qu'ils me
font et pour les vœux qu'ils m'expriment. Il
m'aurait été certainement fort agréable de m'ar-
rêter quelques heures dans cette ville et de
commencer mon voyage par la visite de ce
charmant pays du Has-Berry qui a inspiré quel-
ques-unes des (plus belles pages de la littérature
française. Je sais, en outre, combien vos popu-
lations sont attachées au régime démocratique
et aux institutions républicaines et j'aurais été
heureux de demeurer plus longtemps auprès
d'elles. Je veux, du moins, les sa hier au passage
et les assurer de tout mon dévouement.
Les présentations terminées, le Président
est conduit dans l'un des saloins de la pré-
fecture où un lunch lui est offert. La société
des Gaos du Berry, composée de 13 joueurs
de" vielle et de 13 joueurs de cornemuse,
donne uns aubade au fJlef d$l'Etat. Les
musiciens sont vêtus dt1ne ample blouse-
bleue et coiffés d'un chapeau de feutre noir
à larges bords.
La bannière de la société porte cette ins-
cription : « Notre soupe est maigre, j'ia-
trempons dans not'écuelle. »
Le Président regagne la gare après avoir-
remis au maire 1.000 franos pour les pau-
vres de la ville.
A 3 h. 5, le train présidentiel*ke remet,
en marche dans la direction de Limoges.
A Limoges
Limoges, 8 septembre. — Quelques mi-
nutes après le départ du Président de la.
République, de Châteauroux, l'orage qui
menaçait depuis -la matinée,a éclaté et s'est,
prolongé pendant toute la durée du trajet
de 'Châteauroux à Limoges. La pluie a
fort heureusement cessé au moment où le-,
train approchait de Limoges et c'est sous:
un ciel redevenu presque beau que M-
Poincaré a pu faire son entrée dans la
ville.
A la gare, qe Président a été reçu par
M. Lamy, président de la Fédération des
syndicats d'initiative du centre, MM. Ray-
mond Vacherie et Jean Codet, sénateurs,
Marquet, Trouvé, Tarrade et Nouhaud, dé-
putës, le bureau du Conseil général, le bu-
reau de la Chambre de - Commerce, etc.
M. Betoulle, député et maire unifié de lai
Ville, s'abstient, on qe sait, ainsi que la
municipalité unifiée, de prendre part aux
fêtes données à l'occasion du voyage de
M. Poincaré, et aucun conseiller municipal'
n'est présent à la gare.
M. Lamy, président de la Fédération
des syndicats d'initiative, souhaite la bien-
venue au Président de la République, au
nom de la représentation parlementaire.
M. Raymond, sénateur, assure à son
tour M. Poincaré de toute l'estime et de la
sympathie de ses collègues. Le Président
de la République répond :
Monsieur le président, i
Monsieur le sénateur,
Je remercie vivement de leurs aimables sou-
haits de bienvenue la représentation parlemen-
tair de la Haute-Vienne, la Fédération des syn-
dicats d'initiative du Centre et la Chambre de
commerce de Limoges. Venu, sur votre invita-
tion, pour faire dans votre beau pays un rapide
voyage d'agrément, je suis sûr de recevoir un
excellent accueil de vos populations -républicai-
nes. et je leur exprime à mon tour tous mes'
vœux.
Le cortège se forme ensuite. M. Poincaré
monte dans un landau de gala, avec M.
Bérarû, sous-secrétaire d'Etat aux beaux-
arts, le général Beaudemoulin et M. Mo-
rain, préfet de la Haute-Vienne. Le 68®
de ligne rend les honneurs, et un escadroix
du 5e cuirassiers forme l'escorte.
,{VOIR LA SUITE EN DERNIERE HEURE}
LES CONVENTS MAÇONNIQUES '-
Le Convent du Grand-Orient de France,
assemblée générale des délégués de toutes
le3 loges du rite français, aura lieu cette
année du 15 au 20 septembre, rue Cadet.
Le Convent des loges du rite écossais
adhérentes à la Grande Loge de France
se tiendra rue de Puteaux, du 24 au 27
septembre.
Par les importantes questions qui .seront
étudiées cette année, les assises de la Ma-
çonnerie présenteront un intérêt tout parti-
culier. ,
L'abandon --
de nos Côtes
4.- * ,. ¡
?
-
A LA VEILLE D'UN DEBAT PARLEMEN-
TAIRE. — UNE LETTRE DE M. GA- ,
BART-DANNEVILLE. — UNE
FAUSSE IDEE - 1 :"
Rochefort, 8 septembre. - Les fluctua-
tions de la politique textérieure ont amené
la Nation française à concentrer ses forces
navales dans la Méditerranée. C'est un
fait. Et ce fait, dont les conséquences ne
fnanqueraient pas d'être très graves à
l'heure d'un conflit, je ne le discuterai
pas, parce que je ne me crois point auto-
risé à Je faire. Notre diplomatie doit avoir
suffisamment conscience des lowd-es res-'
poïisabilités qui lui incombent, pour ne
pas engager à la légère nos escadres,
dans une mer où il serait facile de les em-
bouteir",
Pourtant, les forts qui protégeaient —
peu ou prou — la côte de l'Atlantique,
ayant été dégarnis, à la suite de l'adop-
tion de cette nouvelle tactique, le moment
me semble venu de démontrer que, ce fai-
sant, on a commis un crime de lèse-paliie.
M. le docteur Burot, le distingué médecin
général du cadre de réserve, dont on pu-
bliait ici, récemment, les judicieuses dé-
clarations, faisait remarquer, avec com-
bien de bon sens et de hauteur de vues,
qu'en considérant même la possibilité d'un
appui venant de l'Angleterre, il est prudent
et urgent de protéger puissamment nos
cotes.
En cas de conflit, il importe de réserver,
à te flotte mil - Bomt d'appui £ &****»
CINQ CENTIMES LE NUMERO
MERCREDI10 SEPTtMfîRÊ Ï9ÏÏ.~1Î*15.914.
Fondateur:
AUGUSTE VACQUERIE( ,
* ABONNEMENTS
la mois Trois mois Sii mois En m
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 De')
Départements. 2 — 6 — 11 — 20 -
Union Postale. 3 — 9 — 16 — 83 —
- "'j :. r a" ., -.
1 t. Fondateur I
AUGUSTE VAQUERIe:
*
J ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF et C"
6, Place de la Bourse
E7 AUX BUREAUX DU JOURNAL
Adresser toutes les communications au Directeur
Adresser Lettres et Mandats à VAdministrateur
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TÉLÉPHONE:
Rédaction et Administration: 424-90 — Direction: 424-91
De 9 heures du soir à 3 heures du matin : 143-93
TRIBUNE LIBRE
Le Problème de l'apprentissage
♦
Mon Honorable collègue,
M. Verlot, a déposé, il y a
quelque temps, sur le bureau
de la Chambre des députés,
une proposition de loi ten-
dant à l'organisation des
cours de perfectionnement de l'appren-
tissage. A vrai dire, le distingué rappor-
teur de la Commission du commerce
s'est inspiré d'un projet de loi très com-
plet sur l'organisation d'un enseigne-
ment technique à tous les degrés. Celui-
ci avait été déposé en 1905, par M. Du-
bief, ministre du Commerce, et rappor-
té en 1909 par M. Astier. Craignant que
l'énormité de la tâche n'entraînât de
graves difficultés et même quelques mé-
comptes, M. Verlot a distrait de l'ensem-
ble de la proposition Dubief-Astier le
titre V, et s'est borné à rechercher avant
tout « par quelle méthode il sera possi-
ble d'instruire et d'élever professionnel-
lement les travailleurs de tous les mé-
tiers ».
Sous cet aspect, la question 'doit être
abordée sans retard, car elle intéresse
tout à la fois l'industrie française et la
morale publique. Elle rehaussera la va-
leur industrielle du pays en lui fournis-
sant des ouvriers sérieux et habiles, elle
dépeuplera l'armée du crime en taris-
sant la source la plus sûre de son recru-
tement : l'oisiveté et le vagabondage.
J'ai ici-même, à plusieurs reprises, si-
gnalé tout l'intérêt que présentait à cet
égard l'organisation des œuvres post-
scolaires et rapporté l'admirable cam-
pagne que menait en leur faveur les
membres les plus éminents du parti ré-
publicain. Notre éminent ami, M. Ferdi-
nand Buisson, notamment, a fait de
nombreuses enquêtes à l'étranger et a
été frappé par les résultats surprenants
qu'obtenaient les organisations profes-
sionnelles. Il concluait très nettement à
ce qu'un effort très vigoureux fût con-
senti par le Parlement. ,."
Il semble donc que la question des
œuvres post-scolaires et celle de l'orga-
nisation des cours d'apprentissage
soient intimement liées, l'une étant le
complément indispensable de l'autre.
Elles doivent, à notre sens, être réso-
lues simultanément pour porter tout leur
fruit. Il ne s'agit pas de demander à
l'instituteur un enseignement technique
qui sortirait évidemment de son rôle et
pour lequel il ne serait pas préparé,
mais il est essentiellement souhaitable
que l'instruction de l'enfant ayant at-
teint-un degré suffisant, le maître, par
son autorité et grâce à la connaissance
qu'il possède des aptitudes de son élève,
puisse le préparer d'abord, l'initier en-
suite, au métier dans lequel il se perfec-
tionnera plus tard, grâce à l'organisa-
tion que prévoit le projet de loi. Il y au-
rait ainsi une continuité d'efforts, un
préapprentissage qui préserveraient l'en-
fant contre l'inaction, l'oisiveté, l'in-
certitude et lui épargneraient bien des
douloureux mécomptes.
L'apprentissage organisé convenable-
ment, grâce à l'initiative habile des édu-
cateurs, gagnera à l'industrie beaucoup
de recrues qui s'en détachent par suite
de leur inaptitude. Ne sachant quel mé-
tier choisir, bon nombre de jeunes gens
viennent grossir le nombre déjà énorme
des candidats aux fonctions administra-
tives qui leur apportent tant de désil-
lusions. Alors qu'une éducation ration-
nelle leur eût procuré un gain facile et
rémunérateur, le fonctionnarisme les
oblige à certains frais, à certaines char-
ges, auxquels ils n'eussent pas été as-
treints, diminuant ainsi les ressources
souvent peu élevées qui rémunèrent un
travail monotone et quelquefois pénible.
Pourra-t-on sérieusement élever des
objections politiques à ce retour à l'ap-
prentissage organisé ? Pourra-t-on re-
douter les abus du régime corporatif
aboli par la Révolution ? Nous ne le pen-
sons pas. La loi de 1791, qui confirmait
les édits de Turgot, fut vivement com-
battue par Marat. Celui-ci considérait
avec raison qu'il s'agissait de réformer
des privilèges et non point d'abolir une
institution qui, somme toute, possédait
bien des avantages. Les mœurs actuel-
les diffèrent essentiellement de celles de
jadis, l'évolution a fait son œuvre et le
contrôle de l'Etat, tel qu'il est prévu,
suffirait à lui seul à empêcher tout em-
piétement. Enfin, il ne s'agit pas de
créer une élitez une classe ^ouvriers jgp
ceptionnels. L'enseignement technique
doit être national eit s'adresser à la
masse des travailleurs, le seul but à at-
teindre dans cet ordre d'idée étant d'éle-
ver la capacité professionnelle.
La proposition de M. Verlot rend obli-
gatoire l'enseignement technique. Le
principe de l'obligation s'impose en cette
matière plus qu'en toute autre, si l'on
veut faire œuvre vraiment utile. Con-
sultés à cet égard, les syndicats ouvriers
s'y sont déclarés favorables, les Cham-
bres de commerce se sont également ral-
liées à cet avis. La liberté de l'individu,
si respectable soit-elle, ne peut, en effet,
s'opposer à l'intérêt collectif de la so-
ciété, et si l'apprentissage doit créer,
une concurrence plus grande, il ne faut
pas, au point de vue économique, s'en
plaindre.*
Il y aura, sans iioute, quelques diffi-
cultés à régler d'une façon précise le
fonctionnement des cours profession-
nels. Nous croyons qu'il sera nécessaire
de laisser une grande part de liberté à
l'initiative privée contrôlée par l'Etat.
L'accord ne peut, en tout cas, manquer
de se faire sur ce point spécial.
Si l'on songe que sur 648.000 enfants
atteignant l'âge de treize ans chaque
année, 600.000 ne poursuivent aucune!
étude, on se rendra compte de l'immen-
se portée que peut avoir la législation
projetée. A l'heure où le problème dé la
criminalité juvénile se pose si redouta";
ble et si complexe, l'éducation de l'ado- j
lescence poursuivie avec méthode et sa-!
gâcité apparaît véritablement comme
un remède souverain. Le Parlement
manquerait à son devoir en n'organisant
pas sans tarder l'enseignement techni-
que à la fois utile et moralisateur.,
R. PERRISSOUD,
Député de Seine-et-Marne,
» !
Les On = Dit
NOTRE AGENDA
'Aujourd'hui mardi
Lever du soleil, 5 h. 20 du matin,
Coucher du soleil, 6 h. 24 du soir.
Lever de la lune, 2 h. 16 du soir.
Coucher de la lune, 9 h. 23 du. soir.,
Courses au Tremblay. -
.< AUTREFOIS
Le Rappel du 10 septembre 1877 ]
L'Agence Havas communique la dépêche
suivante :
La forteresse de Niksicn, après un fort
bombardement, s'est rendue à discrétion. Le
drapeau monténégrin flotte sur la forteresse.
— Indépendance belge dit que le ma-
nifeste préparé. par M. Thiers et dont plu-
sieurs journaux ont révoqué en doute l'exis-
tence, est, depuis hier, entre les mains de
M. Barthélémy Saint-Hilaire et sera publié
par les soins du Comité de gauche.
l-
Magistrat austère :,1£.:
Une duchesse, dans un procès, ailla solli-
citer un conseiller qu'on lui dit être son
rapporteur. Tout en parlant, elle caressait
le chat du conseiller. Celui-ci lui ayant fait
connaître qu'il n'était pas rapporteur de la
cause :
— Comment, s'écria-t-elle, vous n'êtes
pas rapporteur et j'ai carressé votre chat !
— Que n'imitiez-vous ma discrétion ? lui
répondit l'homme de loi. - '-
AUJOURD'HUI
Maquillage excessif j
On n'entend parler que de voleurs s'em.
parant de joailleries nombreuses et les
femmes paraissent ne rien devoir aux hom-
mes dans ce genre d'opérations.
Le Petit Courrier d'Angers, à propos
d'une nommée Garcia arrêtée pour avoir
subtilisé 2,000 francs de bagues à Saumur,
donne la singulière information suivante :
« Cette femme, qui est actuellement in-
carcérée à la maison d'arrêt de Poitiers,
car elle faisait l'objet d'un mandat d'arrêt
du juge d'instruction de cette ville, a tenté
de donner le change à la justice en se
livrant dans sa cellule à un savant ma.4
quillage.
4e Elle s'est tuméfié la figure à coups Cla
sabots, s'est disloqué la mâchoire inférieu-
re et a feint d'être boiteuse pour ne pas
être reconnue des témoins. »
Peut-être nos sémillantes artistes des
théâtres parisiens n'apprécieront-elles pas
à sa valeur cette façon de se « maquiller n
de Garcia, la bien nommée, qui joignait à
ces tailents l'art d'envoyer ses bijoux déro-
bés dans des quartiers de viande à ses
complices de la capitale.
LIRE EN 2* PAGE :
La Crise scolaire
"t_. JP** Ferdinand BUISSON" : -¡
LE FAIT DU JOUR
a La décoration du Mérite agricole a été
créée par M. Méline, lorsqu'il était mi- "-
nistre de l'Agriculture. »
NOS PARLEMENTAIRES EN VACANCES *
r--- Regarde le père Méline, il a la tête blanche, niais il est encore vert,
'—' Parbleu, c'est le père du poireau 1
Après le compte-gouttes, le filtre
Le paragraphe premier de la loi d'amnistie,
qui fut si lentement - et si péniblement -
votée par le Parlement, dit que sont comprises
dans l'amnistie « toutes les infractions en ma-
tière de manifestation. sur la voie ublique,
ayant un caractère politique ou économique ».
Cependant, il paraît que le Parquet général
entend chicaner sur les mots et substituer son
Interprétation des textes à la volonté des légis-
lateurs.
L'Action Française d'hier signale le cas de
M. Ernest Malibran. camelot du roi, lequel, con-
damné pour avoir protesté à l'audience du tri-
bunal correctionnel de la Seine le jour où fut
jugé M. Lucien Lacour (mars 1911), vient d'appren-
dre que cette condamnation est toujours portée!
à son casier judiciaire et n'a pu obtenir du Par-
quet qu'elle en soit effacée.
De même pour MM. de Baleine, Cléret, Melletj
et autres, condamnés le même jour que M. Ma-
iibran et pour le même motif. A noter d'ailleurs
qu'ils purgèrent comme lui leur peine au régime
politique.
De même encore pour M. Gruet, qui, à la
suite d'une manifestation à la gare de l'Est,
alors que M. Lacour, déjà nommé, revenait de
Clairvaux, fut condamné pour tapage injurieux
Clairvauxd, 'arme prohibée. On lui réclame au-
et port
jourd'hui l'amende et les frais relatifs à ce der"
nier délit, sous le prétexte que le premier seul
est couvert par l'amnistie et que le second ne
l'est pas.
Certes, nous ne sommes point suspects ici de
tendresse pour MM. les camelots du roi. Mais
nous ne saurions trop nous associer aux protes-
tations légitimes de Y Action Française en ce
qui concerne ces cas spéciaux.
N'est-il pas évident que le déilit d'audience de
M. Malibran et de ses amis, pour n'être pas
nommément visé par la loi d'amnistie, nen
tombe pas moins sous son application d'après
l'esprit de la loi ?
Les parlementaires nous avaient déjà donné
Une amnistie mesurée au compte-gouttes, selon
le mot de notre directeur. Il ne faudrait pas que
les magistrats s'avisent de lui faire maintenant
subir un filtrage supplémentaire.
-- ..,., -_#" - 11 v -. '7 >
0
Une bonne mesure
M. Massé, mini-stre du Commerce, de
l'Industrie et des Postes, vient d'avoir une
très heureuse idée pour laquelle il convient
de le féliciter tout particulièrement.
Par voie de circulaire, iil vient d'inviter
tous les directeurs des postes à instruire
avec toute la bienveillance possible les de-
mandes de gérances de recettes auxiliai-
res qui leur seront adressées par les fem-
mes d'agents et de sous-agents chargés de
famille.
La mesure ne porte, du reste, en rien
préjudice aux veuves, mères ou filles des
fonctionnaires décédés dans le service ou
retraités -, la circulaire du 1er septembre
1010, qui leur donne la priorité, est main-
tenue, mais on ne peut qu'applaudir à la
faveur qui, elles servies, ira aux familles
nombreuses.
——————————— ———————————
Due victoire antialcoolique à Elbeuf
Lors des élections au Conseil général, à
Elbeuf, trois candidats étaient en présen-
ce, au premier tour de scrutin : les ci-
toyens Albert Devillers, républicain de
gauche ; Félix Lecax, socialiste, et Pierre
Prevel, progressiste, maire de Caudebec-
les-Elbeuf.
Les deux premiers s'étaient nettement
déclarés en faveur de l'antialcoolifirne ; le
troisième, au contraire, pour ménager les
cabaretiers, avait proclamé qu'il était hos-
tile à tout impôt nouveau sur l'alcool.
Au scrutinrde ballottage, MM. Devillers
et Prevel restaient seule en présence. M.
Devillers a été élu avec une majorité de
Devillers a été élu a
près de 500 voix sur M. Prevel ; et, cepen-
dant, les débitants n'avaient riien ménagé
pour assurer le triomphe de leur candidat
en faveur duquel le député d'Elbeuf, M. le
docteur Peyroux, avait fait une active pro-
pagande.
La campagne, vaillante et méthodique,
que mènent depuis longtemps les tempé-
rants d'Elbeuf, n'a pas été étrangère à la
belle victoire remportée par M. Devillers.
Que partout nos amis s'organisent ; qu'ils
soutiennent énergiquement les candidats
antialcooliques et la fameuse légende du
cabaretier grand électeur aura vécu.
J. H.
P.-S. — Nous remercions cordialement
notre camarade Georges) T., des hauts
fourneaux de Saint-Aubin, qui nous a four-
ni les renseignement ci-dessus ; nous se-
rons reconnaissants à ceux de nos amis
qui nous tiendront au courant du mouve-
ment antialcoolique dans leur région.
1 La Croix d'un Brave
-- - -ce ,
L'agent sauveteur Rouzet est décoré de la Légion d'honneur
M. Klotz, ministre de l'Intérieur, a pro-
cédé hier à une touchante cérémonie : à
la Préfecture de police, en présence du pré-
fet et des représentants des divers servi-
ces, il a épinglé sur la tunique de l'agent
sauveteur Rouzet, au milieu de quantité
d'autres médailles, la croix de la Légion
d'honneur. -
Au milieu du carré f.ormé .par .les pom-
piers, les gendarmes, les fantassins et les
cavaliers de la garde républicaine, le bra-
ve agent était ému, étonné aussi que 1 on
fit tant de bruit autour d'actes qu il consi-
dère comme tout naturels. C'est les larmes
aux yeux qu'il a reçu les félicitations de
ses chefs.
M. Miniot, vice-président du Conseil mu-
nicipal, parlant au nom du Conseil, a fait
l'éloge du corps des gardiens de la paix
tout entier. Puis M. Hennion, qui prenait
pour la ipremière fois la parole au cours
d'une cérémonie de ce genre 6 est félicité
d'être à la tête de tous ces « braves
gens ».
Je tiens, a-t-il déclaré, dans cette solennité, à
proclamer une fois de plus l'esprit d'abnégation
de ces braves gens, leur courage simple et leur
exacte discipline. Sans doute, on a pu surpren-
dre dans notre maison quelques défaillances
individuelles, certaines erreurs, certaines lacu-
nes, mais une administration aussi vaste et
aussi complexe que la nôtre participe fatale-
ment de l'imperfection humaine, et ne saurait
par conséquent échapper à toute critique. J'ai
pu néanmoins me rendre compte, depuis que
vous m'avez fait le grand et périlleux honneur
de me confier la direction de la préfecture de
police, qu'il suffit ici de faire appel au bon sens,
à une juste et nécessaire solidarité, au souci du
bien public, (pour que les bonnes volontés et les
dévouements surgissent de toutes parts. Si de
légères discordances ont quelquefois paru trou-
bler l'harmonie indispensable à un grand orga-
nisme comme le nôtre, elles n'ont reposé que
sur des malentendus de surface, plus apparents
que réels, et qui n'ont jamais éloigné personne
du noble but d'ordre et de sécurité publics yers
lequel vont tous nos efforts communs. La pré-
fecture de police est une institution toujours
aussi forte et qui n'oublie rien de ses traditions
s fie d~p~ ej, gÕOOi 1§6 Païens peu.
vent compter sur elle comme le gouvernement
de la République peut avoir foi dans sa loyauté.
Enfin, M. Klotz, après avoir décoré le
nouveau chevalier, lui avoir donné l'acco-
lade et rappelé les sauvetages ,qui lui ont
valu cette distinction, a ajouté :
Il me sera permis à cette heure de constater
sans amertume la tendance de l'esprit français
à généraliser sur les fautes plutôt que sur les
belles actions. Avec quelle ardeur ne nous pré-
cipitons-nous pas vers l'incrimination collective,
lorsque nous apparaît l'erreur isolée 1 Qu'un fait
regrettable — qui sera sévèrement puni — se
produise, aussitôt se manifeste le goût d'en faire
retomber le poids sur la corporation même.
Et sur elle, pourtant, par un contraste singu-
lier, nous évitons de reporter le mérite indivi-
duel dont de si fréquentes marques se produi-
sent au grand jour, mais que l'obscurité de
l'indifférence semble recouvrir soudain. Ne se-
rait-ce point parce que le courage et l'abnégation
sont les qualités courantes de notre race, qu'ils
ne provoquent qu'une légère surprise et ne re-
tiennent pas longtemps l'attention publique ?
Une meilleure justice distributive s'impose :
elle commande de frapper les coupables, mais
en même temps de les séparer de leurs collè-
gues et de rendre à ceux-ci le témoignage d'es-
time qui leur est dû.
Et je me félicite, quant à moi, que mes fonc-
tions et la cérémonie d'aujourd'hui me donnent
l'occasion d'affirmer hautement que le corps
des gardiens de la paix a su conserver intactes
toutes ses qualités premières et que si, dans ses
rangs, des défaillances Individuelles ont pu
malheureusement se produire — comme ailleurs
— loujours, par contre, le dévouement profes-
sionnel y est maintenu comme une noble tradi-
tion et toujours aussi l'oubli de soi-même y est
considéré comme un devoir.
Mais il est également nécessaire que ce corps
ne se divise pas contre lui-même et qu'à tous
s mérites il ajoute celui de rester uni et dis-
cipliné sous les ores de ses chefs.
Pendant que l'assistance applaudissait S
ce discours, de gracieuses fillettes, enfants
des fonctionnaires de la Préfecture de po-
lice, ont remis une superbe gerbe de
fleurs au ministre pour Mme Klotz qui, de
son côté, avait envoyé 500 francs à la So-
ciété de prévoyance du -personne et A la
Caisse de l'Orpbelina.l.z
L'ACTUALITÉ
- -
Le Voyagedu Présidentde la République
.—————— ——————-
M. Poincaré est parti hier pour le Limousin It!-'
Il a été reçu avec un grand enthousiasme 3
Châteauroux et à Limoges
———— ,—
La gare d'Orsay avait revêtu hier matin
une parure de fête : plantes vertes, fleurs,
drapeaux décoraient la partie de la salle
d'attente que devait traverser le président
de la République pour gagner le train spé-
cial le conduisant à Limoges.
Au dehors, la foule était maintenue par
les gardiens de la paix du VIIe arrondis-
sement, sous la direction de leur officier
de paix, M. Kontzler.
A dix heures vingt, le préfet de police,
ainsi que M. TouhyT faisaient leur appa-
rition, suivis de près par M. Pujalet, direc-
teur de la Sûreté générale.
A dix heures et demie, M. Mollard, en
grand uniforme, descendait de voiture.
MM. A. Ratier, Garde des Sceaux, et
Léon Bérard, sous-secrétaire d'Etat aux
Beaux-Arts, qui tous deux partent avec
M. Poincaré, étaient arrivés les premiers.
VCïa LE PRESIDENT
A dix heures trente-cinq, l'auto prési-
dentielle vient stopper devant la gare d'Or-
say.
La foule salue le président des cris ré-
pétés de : « Vive la République 1 Vive
Poincaré 1 »
Le chef de l'Etat remercie du geste. II
est accompagné du général Beaudemoulin
et des colonels Pénelon et Aubert.
M. Poincaré est reçu au seuil du vesti-
bule d'attente transformé en un vaste sa-
lon, par M. Mollard et par M. Hennion, et
salué pap le président du Conseil et les
ministres auxquels il serre la main.
L'heure du départ approche. Sous le dé-
clic des appareils photographiques, des ci-
némas, le président de la République, qui
est en redingote, descend l'escalier qui le
conduit à son train. *-
Une vingtaine d'agents et d'employés de
la Compagnie sont rangés face au train
présidentiel.
M. Nigond les présente au président de
la République, qui remet à ces fidèles ser-
viteurs la médaille d'honneur du travail.
LE TR\IN PART
Mais Je directeur du protocole, l'œil
tourné vers l'immense horloge qui domine
le. hall de la gare, constate qu'il est temps
d'inviter le président à gagner son salon.
M. Raymond Poincaré serre encore une
fois les mains des ministres.
Puis il monte dans son wagon où il se
tient à la portière, ayant à ses côtés MM.
Ratier, Garde des Sceaux, Léon Bérard,
sous-secrétaire d'Etat, et le général Beau-
demoulin.
Les journalistes qui accompagnent M.
Poincaré dans sa randonnée, à travers le
Limousin prennent place dans les voitures
qui leur sont réservées et à 10 h. 45 pré"
cises le train présidentiel démarre, puis
disparaît tandis que les ministres qui res-
tent à Paris regagnent leurs voitures.
A Châtéauroux
Châteauroux, 8 septembre. - Le train
présidentiel arrive à deux heures en gare
de Châteauroux.
M. Raymond Poincaré est salué par M.
Courtin, maire de Châteauroux, et par M.
Labruyère, président du Conseil général de
l'Indre, qui lui souhaitent la bienvenue.
A la gare se trouvaient également le pré-
fet de l'Indre, M. Vitry, les adjoints au
maire, les sénateurs et les députés, les
conseillers généraux et le général Méné-
trez, commandant le ir corps cl armee,
sans compter un nombreuy piuMc de cu-
rieux, qui s'étaient faufilés dans tous les
coins et juchés sur toutes les saillies de
la gare pour voir le président et qui lui
firent une réception chaleureuse et sponta-
née.
On savait que le président ne devait
séjourner dans la ville qu'une demi-heure
environ ; et cependant, sur le trajet de la
gare à la préfecture et dans les rues adja-
centes, toutes les fenêtres étaient ornées de
drapeaux, toutes les maisons étaient gar-
nies de festons tricolores : et les habitants
de Châteauroux, délaissant pour un mo-
ment leurs occupations, sont venus .au-de-
vant du chef de l'Etat, nombreux, em-
pressée, enthousiastes, la joie peinte sur
leur visage, et l'ont acclamé aux cris de :
« Vive la République 1 Vive le président
Poincaré ! »
Le président de la République a reçu,
"à la préfecture, les autorités et les maires
des différentes communes de l'Indre ; puis
M. Morain, préfet de la Haute-Vienne, est
venu se mettre à la disposition du prési-
dent de la République.
Répondant à MM. Courtin et Labrnyère,
M. Poincaré prononce l'allocution suivan-
te ;
Monsieur le maire, monsieur 3e président,
messieurs,
Je suis très reconnaissant S la municipalité
de Châteauroux, au Conseil général de l'Indre
et à messieurs les maires des communes du
département. Je les prie de recevoir mes meil-
leurs remerciements pour l'accueil qu'ils me
font et pour les vœux qu'ils m'expriment. Il
m'aurait été certainement fort agréable de m'ar-
rêter quelques heures dans cette ville et de
commencer mon voyage par la visite de ce
charmant pays du Has-Berry qui a inspiré quel-
ques-unes des (plus belles pages de la littérature
française. Je sais, en outre, combien vos popu-
lations sont attachées au régime démocratique
et aux institutions républicaines et j'aurais été
heureux de demeurer plus longtemps auprès
d'elles. Je veux, du moins, les sa hier au passage
et les assurer de tout mon dévouement.
Les présentations terminées, le Président
est conduit dans l'un des saloins de la pré-
fecture où un lunch lui est offert. La société
des Gaos du Berry, composée de 13 joueurs
de" vielle et de 13 joueurs de cornemuse,
donne uns aubade au fJlef d$l'Etat. Les
musiciens sont vêtus dt1ne ample blouse-
bleue et coiffés d'un chapeau de feutre noir
à larges bords.
La bannière de la société porte cette ins-
cription : « Notre soupe est maigre, j'ia-
trempons dans not'écuelle. »
Le Président regagne la gare après avoir-
remis au maire 1.000 franos pour les pau-
vres de la ville.
A 3 h. 5, le train présidentiel*ke remet,
en marche dans la direction de Limoges.
A Limoges
Limoges, 8 septembre. — Quelques mi-
nutes après le départ du Président de la.
République, de Châteauroux, l'orage qui
menaçait depuis -la matinée,a éclaté et s'est,
prolongé pendant toute la durée du trajet
de 'Châteauroux à Limoges. La pluie a
fort heureusement cessé au moment où le-,
train approchait de Limoges et c'est sous:
un ciel redevenu presque beau que M-
Poincaré a pu faire son entrée dans la
ville.
A la gare, qe Président a été reçu par
M. Lamy, président de la Fédération des
syndicats d'initiative du centre, MM. Ray-
mond Vacherie et Jean Codet, sénateurs,
Marquet, Trouvé, Tarrade et Nouhaud, dé-
putës, le bureau du Conseil général, le bu-
reau de la Chambre de - Commerce, etc.
M. Betoulle, député et maire unifié de lai
Ville, s'abstient, on qe sait, ainsi que la
municipalité unifiée, de prendre part aux
fêtes données à l'occasion du voyage de
M. Poincaré, et aucun conseiller municipal'
n'est présent à la gare.
M. Lamy, président de la Fédération
des syndicats d'initiative, souhaite la bien-
venue au Président de la République, au
nom de la représentation parlementaire.
M. Raymond, sénateur, assure à son
tour M. Poincaré de toute l'estime et de la
sympathie de ses collègues. Le Président
de la République répond :
Monsieur le président, i
Monsieur le sénateur,
Je remercie vivement de leurs aimables sou-
haits de bienvenue la représentation parlemen-
tair de la Haute-Vienne, la Fédération des syn-
dicats d'initiative du Centre et la Chambre de
commerce de Limoges. Venu, sur votre invita-
tion, pour faire dans votre beau pays un rapide
voyage d'agrément, je suis sûr de recevoir un
excellent accueil de vos populations -républicai-
nes. et je leur exprime à mon tour tous mes'
vœux.
Le cortège se forme ensuite. M. Poincaré
monte dans un landau de gala, avec M.
Bérarû, sous-secrétaire d'Etat aux beaux-
arts, le général Beaudemoulin et M. Mo-
rain, préfet de la Haute-Vienne. Le 68®
de ligne rend les honneurs, et un escadroix
du 5e cuirassiers forme l'escorte.
,{VOIR LA SUITE EN DERNIERE HEURE}
LES CONVENTS MAÇONNIQUES '-
Le Convent du Grand-Orient de France,
assemblée générale des délégués de toutes
le3 loges du rite français, aura lieu cette
année du 15 au 20 septembre, rue Cadet.
Le Convent des loges du rite écossais
adhérentes à la Grande Loge de France
se tiendra rue de Puteaux, du 24 au 27
septembre.
Par les importantes questions qui .seront
étudiées cette année, les assises de la Ma-
çonnerie présenteront un intérêt tout parti-
culier. ,
L'abandon --
de nos Côtes
4.- * ,. ¡
?
-
A LA VEILLE D'UN DEBAT PARLEMEN-
TAIRE. — UNE LETTRE DE M. GA- ,
BART-DANNEVILLE. — UNE
FAUSSE IDEE - 1 :"
Rochefort, 8 septembre. - Les fluctua-
tions de la politique textérieure ont amené
la Nation française à concentrer ses forces
navales dans la Méditerranée. C'est un
fait. Et ce fait, dont les conséquences ne
fnanqueraient pas d'être très graves à
l'heure d'un conflit, je ne le discuterai
pas, parce que je ne me crois point auto-
risé à Je faire. Notre diplomatie doit avoir
suffisamment conscience des lowd-es res-'
poïisabilités qui lui incombent, pour ne
pas engager à la légère nos escadres,
dans une mer où il serait facile de les em-
bouteir",
Pourtant, les forts qui protégeaient —
peu ou prou — la côte de l'Atlantique,
ayant été dégarnis, à la suite de l'adop-
tion de cette nouvelle tactique, le moment
me semble venu de démontrer que, ce fai-
sant, on a commis un crime de lèse-paliie.
M. le docteur Burot, le distingué médecin
général du cadre de réserve, dont on pu-
bliait ici, récemment, les judicieuses dé-
clarations, faisait remarquer, avec com-
bien de bon sens et de hauteur de vues,
qu'en considérant même la possibilité d'un
appui venant de l'Angleterre, il est prudent
et urgent de protéger puissamment nos
cotes.
En cas de conflit, il importe de réserver,
à te flotte mil - Bomt d'appui £ &****»
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