Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-08-17
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 août 1913 17 août 1913
Description : 1913/08/17 (N15891). 1913/08/17 (N15891).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
N- 15,891. — 26 THERMIDOR, AN 121
CINO CENTIMES LE NUMERO
DIMANCHE 17 AOUT 1913. --rN° 15,89t.
Fondateur r
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Un mois Trois mois Sii mois Ira u'.
iParis 2 fr. 5 fr. 9 fr. i
(Départements. 2 - 6 — 11 — 20 —
lUnion Postale. 3 - 9 — 16 - 32 -<
Ik
- Fondateur: ',..
AUGUSTE VACQUERIE
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6, Place de la Bourse
ET AUX BUREAUX DU JOURNAL
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De 9 heures du soir à 3 heures du matin : 143-93
TRIBUNE LIBRE
OFFICES PUBLICS
»
Il n'est plus personne pour
méconnaître aujourd'hui
l'urgence du devoir- social
pour le logement des travail-
leurs. Les précurseurs ont
cause gagnée devant l'opi-
nion. Et, à elle seule, la loi du 12 avril
1906 avait déjà déterminé un mouve-
ment dont les résultats commençaient à
se manifester. A bon droit, le législateur
a voulu faire plus et mieux encore, et de
nouveaux avantages ont été consentis
pour imprimer un plus vif élan à la cons-
truction d'habitations à bon marché, in-
dividuelles ou collectives.
L'application de la loi du 10 avril
iS'08, qui porte le nom de M. Ribot, fa-
vorise de plus en plus, dans les ban-
lieues et dans les campagnes, l'acces-
sion des travailleurs à la petite propriété
individuelle.
Toute cette législation, qui va (le la
maison économique et salubre au bien de
famille et au crédit agricole à long ter
me, aura certainement besoin d'être mo-
difiée et harmonisée, pour qu'elle entre
chaque jour davantage dans les mœurs.
C'est avec un large libéralisme que
ces différentes lois de prévoyance so-
ciale doivent être appliquées et interpré-
tées. Les administrations financières,
tout en étant dans leur rôle en s'effor-
çant de ne laisser aucune fissure illégiti-
me dans la perception de l'impôt, dé-
passent parfois la mesure et font preuve
d'excès de zèle à l'égard des bénéficiai-
res collectifs ou individuels des faveurs
de l'Etat..
Il faut que toutes les administrations
fassent confiance à la loi du 23 décem-
bre 1912 et cherchent à en tirer le meil-
leur parti. C'est la condition essentielle
du succès.
Ainsi, une des dispositions originales
de cette loi ne vaudra que par son ap-
plication, et, j'ose dire, par son exten-
sion. La Commission d'assurance et de
prévoyance sociales de la Chambre,
dans ses pourparlers avec le ministre
du Travail, a introduit dans le nouveau
texte l'idée italienne des offices publics
d'habitations à bon marché. M. Grune-
baum-Ballin, M. Charles Dumont, ont été
les premiers à préconiser le système.
M. Léon Bourgeois ne tarda pas à lui
donner son adhésion et M. Bonnevay,
rapporteur de la Chambre, M. J.-L. Bre-
ton, président de la Commission, ac-
cueillirent avec empressement cette sug-
gestion ingénieuse, à laquelle ne furent
pas non plus étrangers les délégués du
Conseil municipal de Paris.
L'interposition d'un organisme auto-
nome, auquel est confiée la gestion des
immeubles construits dans les limites
de la loi, mettait fin à toute con-
troverse doctrinale. Il n'y a eu ni
à la Chambre ni au Sénat, aucune
contradiction. Une fois de plus, avec sa
bonne grâce habituelle, M. Léon Bour-
geois aplanissait les difficultés et affir-
mait sa rare maîtrise d'arbitre.
L'office public d'habitations à bon
marché, avec sa composition tri-partite
(représentants de l'assemblée élective,
hygiénistes ou spécialistes désignés par
le préfet, élus des associations ou insti-
tutions), avec ses éléments divers, y
compris les représentants des locatai-
res, aura toute compétence non seule-
ment pour l'aménagement, la construc-
tion, la gestion d'immeubles salubres ré-
gis par la loi du 12 avril 1906, mais en-
core pour l'assainissement des maisons
existantes, pour la création de cités-jar-
dins ou de jardins ouvriers. Dans la
sphère de compétence des offices pour-
ront rentrer, ce qui n'est pas indifférent
ni négligeable, des locaux à usages com-
muns, tels que des buanderies, des bains-
douches, des garderies d'enfantsi des
terrains de jeux, etc.
Le programme est, comme on volt, des
plus larges. Ces offices peuvent être com-
munaux, intercommunaux,, départemen-
taux.
Au lendemain ifë là promulgation 9e
la loi, les bonnes volontés ont surgi. J'ai
eu le plaisir de prendre parf, à la mairie
de Puteaux, avec M* Lucien Voiliii, tl..
puté, et M. Sellier, conseiller général, à
la réunion constitutive qui as servi 'de
point de départ à la création de l'office
public intércommunal - le premier — de
Puteaux, Suresnes, Courbevoiei Nanter
re. La proposition de M. Sellier n'a pas
été moins accueillie favorablement par
\es coopérateurs 'd'habïtatïong à -bon
j»arçÊ £ que pr. }Jbll2'liŒ$ jSyft
Conseils municipaux de ces quatre gran-
des communes.
Le Conseil municipal de Paris s'est na-
turellement empressé de constituer son
office, dont le fonctionnement offrira le
plus haut intérêt. La commune de Saint-
Ouen a pris une initiative analogue et
la plupart des Conseils municipaux 'de
la banlieue, sous cette forme ou sous
une autre, font ou ont fait leurs prépa-
ratifs d'action.
Pour les départements, je m'abstien-
drai de toute indication précise, par
crainte 'de commettre des oublis. Il est à
ma connaissance que des sénateurs, des
députés, des maires et aussi des préfets,
se préoccupent des moyens pratiques
d'agir rapidement, efficacement. Seule-
ment, le bruit court que le ministère du
Travail éprouverait quelque hésitation à
approuver les délibérations de Dlusieurs
conseillers municipaux, parce que ces
assemblées n'auraient pas voté une dota-
tion suffisante pour le fonctionnement et
l'administration de ces offices.:
Sans prendre ces rumeurs au tragi-
que, il me sera permis d'exprimer ma
confiance en M. Chéron, en M. Paulet,
qui ne voudront pas décourager les bons
vouloirs et les éveils d'activité commu-
nale ou intercommunale. Le Comité per-
manent du Conseil supérieur des habita-
tions à bon marché ne sera pas moins
favorable que le Comité de patronage
des habitations à bon marché et de la
prévoyance socialè de la Seine, qui,
dans une séance récente, a chaleureuse-
ment approuvé les délibérations qui lui
étaient soumises.
L'autorité supérieure a le (levoir ae
ne laisser planer aucun doute sur ses in-
tentions et il lui appartient de prouver,
à bref délai, par ses sympathies effec-
tives, qu'elle a le désir et la volonté d'en-
courager les communes à s'intéresser,
par tous moyens, et notamment par la
création 'd'offices publics, à la réforme
primordiale et passionnante du logement
populaire.,
Paul STRAUSS,
Sénateur de la Seine,
;
Les On Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui samedi 3
Lever du soleil à 4 h.. 45 du matin.,
Coucher du Soleil à 7 h. 4 du soir.
Lever de la lune à 7 h. 18 du soir.
Coucher de la lune à 3 h. 52 du matin.:
Courses à Deauville (Obstacles),
AUTREFOIS 11
Le Rappel du 17 août 1877 :
Des nouvelles officielles : reçues à Lon-
dres annoncent la découverte d'une conspira-
- tion russe par l'émir de Caboul, dans 'la pro-
vince de Candahar.
L'émir a fait exécuter quatre fonction-
naires reconnus coupables de complicité.
— M. de Rothschild vient d'acquérir à
Amsterdam, au prix de quatre millions, la
fameuse galerie des tableaux de Van Loon.
Les journaux conservateurs qui, dernière-
ment, intimaient à M. de Rothschild l'ordre
de verser au moins un million à l'œuvre de
la propagande bonapartiste, vont quelque
peu murmurer., - -,
— Les cours de l'Ecole "de Médecine pour
1-876-1877 sont terminés; ils reprendront le
15 octobre prochain.. -
Consolation
Un jour que Boisrobert avait une crise'
de goutte, Boileau rencontre son laquais.
— Comment se porte ton maître ? lui dit-
il*
- Monsieur, il souffre comme un dam-
né. ,-
- Il jure donc bien ?
r-t Monsieur, répliqua naïvement le la-
quais, il n'a Se consolation que celle-là
dans ison maJU
AUJOURD'HUI
Manchettes sensationnelles
Ce sontoelles. de M. Jaurès. Quiconque
a entendu le tribun socialiste, sait quel rô-
le prépondérant ellèls- jouent dans ses dis-
court
Tandis que le verbe de l'orateur s'en-
flamme, s'exalte, gronde, comme les vagues
aux jours de tempête, les, manchette, d'a-
bord timidement, puis avec audace, se-
couent Qe joug du veston et viennent se
heurter sur le» poings levés vers le ciel.
Il n'est pas rare, quand la péroraison dé-
ferle avec un fracas de tonnerre, de voir
les prodigieuses' manchettes jaillir vers
l'auditoire étonné.
C'est ce qui. advint au dernier conseil
national dm Parti socialiste, qui se tenait à
-lai Bellevilloise. Mais les; \l'OO.Ilohettes éva-
, &0 Xiîûtas .te. te* de la
LE FAIT DU JOUR
LE DIRIGEABLE « ADIUDANT-VINCENOT .'If.
En 7. heures 5 minutes il a fait hier 260 kilomètres, de Toul à Paris*
discussion. On jie les retrouva que plus
tard, lorsqua M. .JauP ..fut. parU. t ,- '.H
Nul ne songea à les lui rendre. Quel-
qu un proposa de les mettre aux enchères.
On acclama l'idée. La première manchette
fut adjugée — par te garçon de la buvette
— pour cent sous. La seconde n'obtint pas
plus de 3 fr. 75 — ce qui est tout de même
un prix respectable.
Et voilà une ressource que l'honorable
M. Jaurès ne se soupçonnait pas' 1
Guillaume Il couturier.
Après avoir été soldat, poète, agronome,
marin, compositeur, orateur, peintre, in-
dustriel, Guillaume II se convertit en cou-
turier.
Il vient, en effet, de dessiner le eostume
des! aumôniers militaires.
Il a choisi, en même temps, les étoffes,
Les parements et veillé à la coupe de tout
l'habillement.
Nous' préférons' voir Guillaume II §e li-
vrer à cet exercice qu'aux coupes sanglaàr
tes que les pangermanistes préconisent.
Commodités.
D'une ordonnance rendue par Charles. y
Le Sage, résulte ce qui suit :
tC Quiconque, de jour et- de nuit, Serait
saisi brusquement d'une nécessité impérieu-
se, peut requérir, aidé du guet, afin d'avoir
commodités. -&. - -
« Commodités: » est ici le mot PJ'OPr..z
Continuons.
(f Peut requérir tout marchand qui de-
vra lui prêter assistance et ne saurait s'y
refuser sous peine d'un écu d'amende au
moins. »
Or, l'ordonnance de Charles V n'a ja-
mais été rapportée. Elle reste donc en vi-
gueur et valable, en justice selon lea be-
soins, — c'est le cas de le dire.,
Il .en résulte, si vous êtes marchand, que
votre voisin privé de water-closet a le droit
strict, « de jour et de nuit », d'entrer chez
vous., de s'y satisfaire tranquillement, et si
vous récalcitrez, d'appeler un agent de la
force publique.
Il en avait de lionnes ce Charles. V, dit
le'Sage;.
Zoologie
Dans le Baslia Journal, nous découpons
ce curieux fait-divers :
« Il y a déjà quelques jours, la nommée
Moracchini Violette se- rendait à sa chèvre-
rie. En y arrivant, elle vit un renard, la
gueule encore -emplumée, en train d'égorger
une chevrette. >1
-- Il paraît qu'en Corsex les jeunes chèvres
ont des plumes.
»
—♦ —
PAROLES RÉPUBLICAINES
Louons le Temps, journal modéré, de les
faire entendre ces paroles sans modérations
On sait que deux députés réactionnaires,
M. Georges Berry, champion des, bisi^ocra-
tes, et Daniélou,. arbitre des élégances à
Landerneau, rêvent de rétablir la censure.
Par un texte exprès, ces législateurs d'oc-
casion réclament pour le préfet de police
« le droit d'interdire toute pièce de théâtre
ou toute chanson xie café-concert qui ferait
l'apologie du crime, de l'antipatriotisme, ou
qui serait un outrage public à la pudeur ».
Voilà. En deux mots, c'est aussi bête que
la censure, mais c'est beaucoup plus dan-
gereux.,
Si le texte de MM. Berry et Daniélou était
jamais adopté, les seules œuvres de M.
Georges Ohnet, revues et mises à la scène
par Mgr Bolo, pourraient être jouées à Pa-
ris.
On peut s'en convaincre, au reste, par la
lecture de la liste des « pièces licencieuses
à interdire » que MM. Daniélou et Berry
ont jointe à leur rapport. Y figurent : Le
Train de 8 heures 47, de Courteline ; La
Femme et le Pantin, de Pierre Laurys ;
Lysistrata, de Maurice Donnay, et, natu-
rellement, Ces Messieurs, de Georges An-
cey.
Comme le dit excellemment le Temps :
« .Les visées avouées de MM. Berry et
Daniélou suffiront sans doute à faire échouer
leur proposition.-
« Ces moralistes agités ne savent pas fai-
re la différence entre les élucubrations mal-
propres de quelques bas industriels et les
œuvres d'art dont le sujet comporte une
certaine liberté d'expression. Ces gens-là
confondent la moralités avec la fadeur et
la herquinade. S'ils étaient les maîtres, ils
rendraient toute littérature impossible.
« .D'ailleurs, de quelque manière qu'on
envisage la question, il paraît inadmissible
que le théâtre soit soumis à la dictature de
la police, w ',
On ne. paurait mieux dire,. Mais vous es-
pérons bien n'être pas les seuls avec le
Temps à flétrir l'attentat projeté par les
réactionnaires contre la liberté des lettres.,
Tous les écrivains qui ont le respect de leur
art se doivent de le défendre contre les gro-
tesques inquisiteurs qui prétendent l'épurer.
00
CRUELLE VÉRITG
*
Le Conseil général de la Jeunesse catho-
lique, italienne n'aime pas à farder la vé-
rité. Il adresse aux catholiques jeunes et
transalpins, une circulaire dont la sévère
franchise n'e&t pas pour déplaire aux li-
bres pens.eu:æ'J
Il y est dit que les membres- de l'asso-
ciation (c ne donnent rien au denier de
Saint-Pierre, alors qu'ils sont les premiers
à solliciter des séan-ces du pape. nOce Telle
est la bonté de cœur bien connue des
catholiques italiens, poursuit la circulaire,
que les prêtres n'osent pas dire, quand ils
font une quête, que le produit en est des-
tiné au souverain pontife, de peur que per-
sonne ne donne. » -
Et le « Conseil général jJ termine par
cette flèche : » Les Italiens aiment bien
vivre du Pape; quant à lui offrir de l'ar-
gent, ils laissent ce soin à d'autres.)
Telle est bien là disposition intime des
peuplels religieux. Tous læ voyageurs ont
remarqué que les naturels de Lourdes, qui
u vivent „ de Bernadette, ne disputent pas
aux pèlerins étrangers l'honneur de déco-
rer les austela
Il n'en faut pas déduire que la religion
emprègne d'ingratitudet mais seulement
qu'elle n'exclut pas la clairvoyance. Les
lourdois n'ignorent pas que Bernadette
n'était qu'une petite fille .: les Italiens sa-
vent que Pie X n'est qu'un, vieil hommes.
Les uns et les autres rendent graces avec
d'autant pluis de ferveur au culte qui leis
nourrit qu'ils ise dispensent de s'y e. socier.
db
Nous verrons bien
Sous ce titre, nou& avons demandé, il y
a huit jours, à M. Compère-Morel, député
dui Gard, s'il était vrai, comme l'affirme 11m
journal clérical, qu'il fût entré dans la
franc-maçonnerie.
M. Compère-Morel, aujourd'hui nous ré-
pond, non pas directement à la vérité, mais
indirectement, par l'intermédiaire de nos
excellents confrères de la Presse Associée..
« Non seulement, écrit-il à ceux-ci, je ne
me , sills pa-s' fait recevoir franc-maçon,
mais j'y songe moins, que jamais. Quant à
ma situation politique dans le Gard, la
tournée que je viens de faire, dans mes
99 communess me la fait paraître comme
excellente. Les milliers de petits propriétai-
res paysans que je représente à la Cham-
bre savent trop combien je me suis atta-
ché a défendre leurs intérêts pour se dé-
tourner du parti auquel j'appartiens. »
Allons, tant mieux. M. Compère-Morel ne
sera pas franc-maçon. -Nous avons tou-
jours pensé que la place des jésuites n'était
pas dans les loges.
Mais que M. Compère-Morel se tranquilli-
se. S'il songe « moins que jamais à) à de-
mander (( la lumière » au Grand-Orient
le Grand-Orient probablement n'a iamaLa
songé lui, à la lui offrir : il ne tient pas à
connaître un second Bidegain.
Quant à la « situation politique: » de M.
Compère-Morel, peu nous importe qu'elle
lui « apparaisse comme excellente ».
Nous ne doutons pas que M. le duc d'U-
zès qui, dit-on, fit toujours bien les cho-
ses, ne s emploie à maintenir « ses gens »
dans le devoir, c'est-à-dire à les faire vo-
t(,i-, en 1914 comme en 1910, pour le can-
didat de l'évéché, des' « Bons pères » et de
M. Piou.
M. Compère-Morel aura donc, en 1914
comme en 1910, toutes les voix cléricales
Mais qu'il ne s'illusionne pas, ce n'est peut,
être plus assez pour être élu.
Les socialistes sincères qui ont voté pour
'fui, il y a trois ans, l'ont enfin jugé à ses
actes'. Sous le démagogue, ils ont découvert
en lui le réactionnaire et sous, le rhéteur le
valet : ils ne sont pas disposés à lui re
nouveler leur confiance.
Cependant, on peut être sans inquiétude
sur l'avenir de M. Compère-Morel. M 3c
duq d'Uzès est bon : à l'antichambre, si-
non à la Chambre, il lui fera toujours une
place parmi ses gens.
Charles Briand.
LIRE EN 28 PAGE:
LE CONGRÈS DE LA LIBRE PENSEE
NOS CHRONIQUEURS
, :..::-.:
La responsabilité "atténuée" des eiolp
Nulle institution —» fût-elle proclamée
d'essence divine :— ne saurait échapper
aux lois de 1a. vie sociale, qui sont de ten-
dre vers le changement et le progrès. Les
réformes qu'un philosophe inspiré préconise
se transforment, au cours des temps, en
dogmes éternels ; la-petite communauté
d'ascètes devient l'Eglise militante, et Jé-
sus, Le contempteur des. riches et de& puis-
sants — que l'âme populaire a fait naître
dans l'étable de Bethléem — reçoit pour
successeura les papes orgueilleux, menant
au Vatican une existence princière.
Maist ,ces, dogmes eux-mêmes et cette
Eglise que l'on proclame à l'abri des in-
fluences profanes, parce qu'ils portent en
eux la perfe'ction,- nous* les voyons pour-
tant aussi malléables et changeants que
les doctrines et les jnstitutions! dites hu-
maines. La pensée de saint Paul, qui n'est
déjà plus celle de Jésus, n'est ni celle de
François d'Assise, ni celle de Thomas d'A-
quin ; le christianisme de Pascal reste
étranger à celui de Pie X. C'est que. les
grands courants du siècle circulent dans
le monde religieux et viennent sans cesse
le .revivifier. Le temps est passé où les
chrétiens distribuaient lteurs biens aux
pauvres et revêtaient l'habit de moins er-
rants- ; l'argent et les .honneurs qu'ils' re-
cherchent aujourd'hui leur servent, disent-
dIs, à faire « de l'action sociale ». Ainsi leur
langage ne les distingue même pas des
libres penseurs.
L'Eglise parfois, s'apercevant de l'im-
passe où le courant la mène, tente de re-
monter le chemin parcouru ; mais ses dé-
négations même ne servent qu'à affirmer
davantage l'antinomie qui existe entre la
loi et la raison.
A cet égard, rien de plus curieux que
les « Semaines sociales », qui font collabo-
rer chaque année clercsi et laïcs sous l'é-
gide du Saint-Père et de l'évêque, son re-
présentant. On sait la part active que vient
de prendre à la « Semaine sociale » de
Versailles, Mgif Gibier, et comment, tout
inspiré qu'il soit par le saint Esprit, il ne.
s'est pas trouvé à la hauteur de quelques
laïcs plus érudits, qui lui apportèrent une
précieuse collaboration.
La discussion portait cette année sur
« la responsabilité », question importante
entre toutes et qui, si on l'eût menée avec
les seules ressources des sciences psycho-
logiques et sociologiques, eût pu aboutir
à des fins morales et pratiques du plus
haut intérêt. Par malheur, les affirmations
subjectives et dogmatiques se mêlant aux
données objectives, on n'obtint qu'une ca-
ricature de science, destinée à rester .sans
effet sur la -conduite des hommes.
Avec l'aide de cette méthode ambiguë,
les « semainiers » de Versailles crurent
avoir réduit à néant les « conceptions ma-
térialistes, dans lesquelles, disent-ils,
l'homme apparaît tour à tour comme un
chaînon de la vie multiforme, (un jouet des
forces aveugles, et insensibles, ou un bien
indépendant et capricieux ». On ne s'éton-
ne pas — après une tirade aussi démons-
trative — de leur voir louer en regard « le
merveilleux travail par lequel la notion
chrétienne de responsabilité a formé, affi-
né et exhaussé la conscience humaine H,
Comme le matéri-alisme, est Isynonyme,
pour le catholique, de libre pensée, nous
ne pouvons nous désintéresser, de ces af-
firmations. Point n'est besoin, pour les
combattre, de s'engager dans un combat
de dialectique où les mystères et l'obscuri-
té reconnus comme des dogmes, servent
les fins religieuses. Ley faits sont là pour
s'affirmer d'eux-mêmes et nous permettre
de tirer des conclusions que les croyants
ne sauraient rejeter.,
Le catholique, enseigne-t-on, est respon-
sable de tous ses actes devant Dieu et ses
représentants .: le Pape, Les évêques, les
prêtres. Mais, en même temps, il est tenu
de se soumettre, en toutes circonstances, à
leurs instructions, dussent-elles léser ses
intérêts personnels. ou celtii des groupes
auxquels il est attaché : la famille, la pa-
trie, la corporation. Le télégramme en-
voyé par les congressistes au Pape est là
pour affirmer leur soumission au « docteur
infaillible » qu'est M. Sarto. La réponse du
Saint-Père est concluante : elile rappelle à
ces fidèles qui se réclament de la raison et
arguent de leur entière responsabilité,
qu'ils n'ont à penser que par lui.
« Saint-Père agréant hommage filial au-
diteurs et organisateury Semaine sociale de
France réunis à Versailles sous la pré-
sidence de Votre Grandeur et leur assu-
rance empressée de s'en tenir fidèlement
atux enseignements de l'Eglise et aux di-
rections du Saint-Siège envoie avec affec-
tion .paternellie la Bénédiction apostolique.
« Cardinal Merry del Val. It
On demeure surpris que, pénétrés d'un
tel principes des hommes entreprennent
l'étude des problèmes, sociaux et moraux.
Et que fait-on dans tout cela, de la fameu-
se responsabilité individuelle et du libre
arbitre ? Par la. voix de ses prêtres, Dieu
guide les croyants, dont la responsabilité
nest engagée que daD/SI la mesure où ils
suivent ou rejettent les enseignements de
l'Eglise, que nul ne doit comprendre ni dis-
cuter.
N'est-ce point la ce que les psychiatres
appellent une responsabilité « atténuée » ?
L'homme n'examine et ne juge oaa ses ac-
tions ; il les règle sur la contrainte doctri-
nale ; il obéit. Toute autre est pour le
libre penseur la connaissance de sa res-
ponsabilité. L'homme libre reste toujours
en face de lui-même. Il n'agit pas pour se
trouver en conformité avec des règles édic-
.tées, it y a trois mille an, mais pour ai-
der à la création d'un idéal sans cesse en
progrès sur lui-même, qui dépend de la li-
bre adhésion et de l'effort des' hommes. Ici,
toute faute n'est pas purgée par la confes-
sion, et le crime de toute une vie expié
par les peines de l'enfer. Chaque acte est
éternel, parce que définitif et -chargé de ses
innombrables conséquences, dont nulle pa-
role humaine prononcée au nom de Dieu,
n'arrête la sérié des effets. Rien ne lave et
rien n'absout. Tout s'enchaîne aveo une
logique impitoyable, et le bien et le mal
s'engenarent suivant le désir de l'homme.
Nul progrès n'est possible avec une huma-
nité pliée sous le joug et aveulie, dût-elle
se rejeeiitir de eeg l^uteg ggjjs le» siècle^
Ses siècles. Tout se créet s'accroît, se perv
fectionne par l'action des hommes toujours
plus attachés au bonheur d'autrui, désireux
du progrès de la race humaine et cons-
cients de leur responsabilité personnelle
dans le présent et dans l'avenir.
Les chrétiens auront-ils le courage d'a-
vouer que la responsabilité réside vraiment
dans cette clairvoyance plus grande de la
raison des actes et de leurs conséquen-
ces, dans un jugement plus étendu et aver-
ti, dans la critique incessante de soi, et non
dans' l'obéissance passive à des dogmes
qu'on ne discute pas et à des hommes qu'il
est interdit de juger 2
J. M. LAHY,
Chef des travaux à VEcolt
V des Hautes-Etudes..
■
De Toul à Paris en dirigeable
Issy-les-Moulineaux, 15 août. - Le diri-
geable militaire Adjudant-Vincenot a quitté
Toul ce matin, à 6 heures 25, pour se ren-
dre à Issy-les-Moulineaux. L'aéronat est ar-
rivé sur le terrain de manœuvres à 1 h. 20.
Il a donc couvert en 7 heures 5 minutes les
260 kilomètres du parcours, malgré la bru-
me et le mauvais temps. Il était piloté par
le lieutenant Joux, accompagné de sept pas.
sagers. -
Le dirigeable Adiudanl-Vincenot doit par.
ticiper aux prochaines grandes manœuvres
et sera affecté au groupe d'Albi.:
—————————— ——————————— -
Le démantèlement
DE ROCHEFORT !
par Daniel GILLET
Hi —
Rochefort, 15 août. — Les récentes mesu-,
Tes prises par le ponseil supérieur de la
Marine ont amené le démantèlement com-
plet de Rochefbrt.
Bientôt, on le prévoit, la préfecture ma-
ritime sera supprimée.
Que ferait, en effet, un vice-amiral qui
n'aurait, sous ses ordres, ni marins, ni bâ-
timents ? Ceci est la conséquence inévita-
ble de ce1;
On le sait, il n'y a plus à avoir d'illu-
sions sur ce point, M. le vice-amiral Ara-
go, préfet maritime, ne sera pas remplacé
lorsque, l'année prochaine, il passera dans
le cadre de réserve.
Voilà le fait brutal. -
En réalité, octueJlement, le IVe arrondis-
sement maritime a cessé d'exister rue
Royale. Des amiraux hostiles à Rochefort
ont. d'un trait de plume, anéanti l'œuvre
de Colbert.
Et voilà, brusquement, une population la-
borieuse, essentiellement patriote et dé-
vouée au Gouvernement républicain, plon-
gée dans un marasme profond.
Certes, il est bon de se faire à cette idée
que le port de Rochefort ne peut plus ren-
dre les services pour lesquels on ravaifc
créé. Les progrès incessants réalisés dans
la marine de guerre sont nos plus redou-
tables ennemis. C'est incontestable.
Mais, la situation et l'aménagement de
l'arsenal de Rochefort en font un auxiliaire
précieux pour la construction des petites
unités. Un personnel d'élite — maints té-
moignages de satisfaction lui ont été dé-
cernés par les ministres — arrive à cons-
truire des contre-torpilleurs et sous-marins
dans des conditions de rapidité et de soii-
dilé parfaites.
Mailheureusement, pour des raisons que
nous n avons point à exposer ici, les minis-
tres, les parlementaires, qui eussent été
aptes à défendre les intérêts de Rochefort,
ont toujours été tenus éloignés du port
charentais.
Oeux-ci, cependant, eussent pu, utile-
ment, éclairer leur jugement. En matière
de Défense nationale, il est bon de se do-
cumenter; avant de discuter à la légère..
LA DEFENSE NATIONALE
Toutes les mesures prises récemment ont
provoqué dans la région une légitime émo-
tion.
Non seulement, on démantèle Rochefort'
et on laisse, sans point de refuge pour les
escadres qui .peuvent avoir à séjourner,
dans l'Océan, la côte, de Lorient à la Bi-
dassoa, mais, encore, on dégarnit les forte
qui protégeaient cette côte. »
Les îles sont envahies par des nuées
d'Allemands. Et, demain, les envahisseurs
trouveraient un chemin tout tracé et des
batteries débarr issées de leurs canons.
Voilà pour Te grave problème de la Dé-
fense nationale..
Cette situation ne peut pas s'éterniser
ainsi ; il faut qu'à la rentrée un grand dé-
bat s'engage au Parlemnt. Il faudra bien
alors que chacun prenne ses responsaoili-
tés et que l'on fasse connaître carrément
aux Rochefortais à quelle sauce on se pré-
pars à les mangea
LE PROBLEME ECONOMIQUE
Tout cela est grave, très grave, mais un
problème non riWins troublant c-st posé.
Si, contre toute espérance, la marine
laissait à Rochefort les choses en leur état
actuel, qu'adviendrait-il ? La situation
commerciale est assez embrouillée. Rien no
,va plus, le commerce périclite ; des mai-
sons sont obligées de restreindre leurs
frails ; quelques-unes menacent de crouler
Plus grave encore : une région entière est
cruellement atteinte par le démantèlement
de Rochefort.
1 Pour lutter contre ceux qui leur arra-
chteintf leur pain, les Rochefortais ont ar-
rêté la vie municipale et cantonale, encou-
ragés par les populations suburbaines. I-Isr
semblent absolument disposés à persévérer
dans cette voie.
Que fera le Gouvernement ? Persistern-
t-il à ne point reconnaître ses errements S,
Les républicains rochefortais. on" t PQUaSs(
Sri vibtranif or! d'alarme,
91 tout - sc^t Ëfejefidifr
CINO CENTIMES LE NUMERO
DIMANCHE 17 AOUT 1913. --rN° 15,89t.
Fondateur r
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
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(Départements. 2 - 6 — 11 — 20 —
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De 9 heures du soir à 3 heures du matin : 143-93
TRIBUNE LIBRE
OFFICES PUBLICS
»
Il n'est plus personne pour
méconnaître aujourd'hui
l'urgence du devoir- social
pour le logement des travail-
leurs. Les précurseurs ont
cause gagnée devant l'opi-
nion. Et, à elle seule, la loi du 12 avril
1906 avait déjà déterminé un mouve-
ment dont les résultats commençaient à
se manifester. A bon droit, le législateur
a voulu faire plus et mieux encore, et de
nouveaux avantages ont été consentis
pour imprimer un plus vif élan à la cons-
truction d'habitations à bon marché, in-
dividuelles ou collectives.
L'application de la loi du 10 avril
iS'08, qui porte le nom de M. Ribot, fa-
vorise de plus en plus, dans les ban-
lieues et dans les campagnes, l'acces-
sion des travailleurs à la petite propriété
individuelle.
Toute cette législation, qui va (le la
maison économique et salubre au bien de
famille et au crédit agricole à long ter
me, aura certainement besoin d'être mo-
difiée et harmonisée, pour qu'elle entre
chaque jour davantage dans les mœurs.
C'est avec un large libéralisme que
ces différentes lois de prévoyance so-
ciale doivent être appliquées et interpré-
tées. Les administrations financières,
tout en étant dans leur rôle en s'effor-
çant de ne laisser aucune fissure illégiti-
me dans la perception de l'impôt, dé-
passent parfois la mesure et font preuve
d'excès de zèle à l'égard des bénéficiai-
res collectifs ou individuels des faveurs
de l'Etat..
Il faut que toutes les administrations
fassent confiance à la loi du 23 décem-
bre 1912 et cherchent à en tirer le meil-
leur parti. C'est la condition essentielle
du succès.
Ainsi, une des dispositions originales
de cette loi ne vaudra que par son ap-
plication, et, j'ose dire, par son exten-
sion. La Commission d'assurance et de
prévoyance sociales de la Chambre,
dans ses pourparlers avec le ministre
du Travail, a introduit dans le nouveau
texte l'idée italienne des offices publics
d'habitations à bon marché. M. Grune-
baum-Ballin, M. Charles Dumont, ont été
les premiers à préconiser le système.
M. Léon Bourgeois ne tarda pas à lui
donner son adhésion et M. Bonnevay,
rapporteur de la Chambre, M. J.-L. Bre-
ton, président de la Commission, ac-
cueillirent avec empressement cette sug-
gestion ingénieuse, à laquelle ne furent
pas non plus étrangers les délégués du
Conseil municipal de Paris.
L'interposition d'un organisme auto-
nome, auquel est confiée la gestion des
immeubles construits dans les limites
de la loi, mettait fin à toute con-
troverse doctrinale. Il n'y a eu ni
à la Chambre ni au Sénat, aucune
contradiction. Une fois de plus, avec sa
bonne grâce habituelle, M. Léon Bour-
geois aplanissait les difficultés et affir-
mait sa rare maîtrise d'arbitre.
L'office public d'habitations à bon
marché, avec sa composition tri-partite
(représentants de l'assemblée élective,
hygiénistes ou spécialistes désignés par
le préfet, élus des associations ou insti-
tutions), avec ses éléments divers, y
compris les représentants des locatai-
res, aura toute compétence non seule-
ment pour l'aménagement, la construc-
tion, la gestion d'immeubles salubres ré-
gis par la loi du 12 avril 1906, mais en-
core pour l'assainissement des maisons
existantes, pour la création de cités-jar-
dins ou de jardins ouvriers. Dans la
sphère de compétence des offices pour-
ront rentrer, ce qui n'est pas indifférent
ni négligeable, des locaux à usages com-
muns, tels que des buanderies, des bains-
douches, des garderies d'enfantsi des
terrains de jeux, etc.
Le programme est, comme on volt, des
plus larges. Ces offices peuvent être com-
munaux, intercommunaux,, départemen-
taux.
Au lendemain ifë là promulgation 9e
la loi, les bonnes volontés ont surgi. J'ai
eu le plaisir de prendre parf, à la mairie
de Puteaux, avec M* Lucien Voiliii, tl..
puté, et M. Sellier, conseiller général, à
la réunion constitutive qui as servi 'de
point de départ à la création de l'office
public intércommunal - le premier — de
Puteaux, Suresnes, Courbevoiei Nanter
re. La proposition de M. Sellier n'a pas
été moins accueillie favorablement par
\es coopérateurs 'd'habïtatïong à -bon
j»arçÊ £ que pr. }Jbll2'liŒ$ jSyft
Conseils municipaux de ces quatre gran-
des communes.
Le Conseil municipal de Paris s'est na-
turellement empressé de constituer son
office, dont le fonctionnement offrira le
plus haut intérêt. La commune de Saint-
Ouen a pris une initiative analogue et
la plupart des Conseils municipaux 'de
la banlieue, sous cette forme ou sous
une autre, font ou ont fait leurs prépa-
ratifs d'action.
Pour les départements, je m'abstien-
drai de toute indication précise, par
crainte 'de commettre des oublis. Il est à
ma connaissance que des sénateurs, des
députés, des maires et aussi des préfets,
se préoccupent des moyens pratiques
d'agir rapidement, efficacement. Seule-
ment, le bruit court que le ministère du
Travail éprouverait quelque hésitation à
approuver les délibérations de Dlusieurs
conseillers municipaux, parce que ces
assemblées n'auraient pas voté une dota-
tion suffisante pour le fonctionnement et
l'administration de ces offices.:
Sans prendre ces rumeurs au tragi-
que, il me sera permis d'exprimer ma
confiance en M. Chéron, en M. Paulet,
qui ne voudront pas décourager les bons
vouloirs et les éveils d'activité commu-
nale ou intercommunale. Le Comité per-
manent du Conseil supérieur des habita-
tions à bon marché ne sera pas moins
favorable que le Comité de patronage
des habitations à bon marché et de la
prévoyance socialè de la Seine, qui,
dans une séance récente, a chaleureuse-
ment approuvé les délibérations qui lui
étaient soumises.
L'autorité supérieure a le (levoir ae
ne laisser planer aucun doute sur ses in-
tentions et il lui appartient de prouver,
à bref délai, par ses sympathies effec-
tives, qu'elle a le désir et la volonté d'en-
courager les communes à s'intéresser,
par tous moyens, et notamment par la
création 'd'offices publics, à la réforme
primordiale et passionnante du logement
populaire.,
Paul STRAUSS,
Sénateur de la Seine,
;
Les On Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui samedi 3
Lever du soleil à 4 h.. 45 du matin.,
Coucher du Soleil à 7 h. 4 du soir.
Lever de la lune à 7 h. 18 du soir.
Coucher de la lune à 3 h. 52 du matin.:
Courses à Deauville (Obstacles),
AUTREFOIS 11
Le Rappel du 17 août 1877 :
Des nouvelles officielles : reçues à Lon-
dres annoncent la découverte d'une conspira-
- tion russe par l'émir de Caboul, dans 'la pro-
vince de Candahar.
L'émir a fait exécuter quatre fonction-
naires reconnus coupables de complicité.
— M. de Rothschild vient d'acquérir à
Amsterdam, au prix de quatre millions, la
fameuse galerie des tableaux de Van Loon.
Les journaux conservateurs qui, dernière-
ment, intimaient à M. de Rothschild l'ordre
de verser au moins un million à l'œuvre de
la propagande bonapartiste, vont quelque
peu murmurer., - -,
— Les cours de l'Ecole "de Médecine pour
1-876-1877 sont terminés; ils reprendront le
15 octobre prochain.. -
Consolation
Un jour que Boisrobert avait une crise'
de goutte, Boileau rencontre son laquais.
— Comment se porte ton maître ? lui dit-
il*
- Monsieur, il souffre comme un dam-
né. ,-
- Il jure donc bien ?
r-t Monsieur, répliqua naïvement le la-
quais, il n'a Se consolation que celle-là
dans ison maJU
AUJOURD'HUI
Manchettes sensationnelles
Ce sontoelles. de M. Jaurès. Quiconque
a entendu le tribun socialiste, sait quel rô-
le prépondérant ellèls- jouent dans ses dis-
court
Tandis que le verbe de l'orateur s'en-
flamme, s'exalte, gronde, comme les vagues
aux jours de tempête, les, manchette, d'a-
bord timidement, puis avec audace, se-
couent Qe joug du veston et viennent se
heurter sur le» poings levés vers le ciel.
Il n'est pas rare, quand la péroraison dé-
ferle avec un fracas de tonnerre, de voir
les prodigieuses' manchettes jaillir vers
l'auditoire étonné.
C'est ce qui. advint au dernier conseil
national dm Parti socialiste, qui se tenait à
-lai Bellevilloise. Mais les; \l'OO.Ilohettes éva-
, &0 Xiîûtas .te. te* de la
LE FAIT DU JOUR
LE DIRIGEABLE « ADIUDANT-VINCENOT .'If.
En 7. heures 5 minutes il a fait hier 260 kilomètres, de Toul à Paris*
discussion. On jie les retrouva que plus
tard, lorsqua M. .JauP ..fut. parU. t ,- '.H
Nul ne songea à les lui rendre. Quel-
qu un proposa de les mettre aux enchères.
On acclama l'idée. La première manchette
fut adjugée — par te garçon de la buvette
— pour cent sous. La seconde n'obtint pas
plus de 3 fr. 75 — ce qui est tout de même
un prix respectable.
Et voilà une ressource que l'honorable
M. Jaurès ne se soupçonnait pas' 1
Guillaume Il couturier.
Après avoir été soldat, poète, agronome,
marin, compositeur, orateur, peintre, in-
dustriel, Guillaume II se convertit en cou-
turier.
Il vient, en effet, de dessiner le eostume
des! aumôniers militaires.
Il a choisi, en même temps, les étoffes,
Les parements et veillé à la coupe de tout
l'habillement.
Nous' préférons' voir Guillaume II §e li-
vrer à cet exercice qu'aux coupes sanglaàr
tes que les pangermanistes préconisent.
Commodités.
D'une ordonnance rendue par Charles. y
Le Sage, résulte ce qui suit :
tC Quiconque, de jour et- de nuit, Serait
saisi brusquement d'une nécessité impérieu-
se, peut requérir, aidé du guet, afin d'avoir
commodités. -&. - -
« Commodités: » est ici le mot PJ'OPr..z
Continuons.
(f Peut requérir tout marchand qui de-
vra lui prêter assistance et ne saurait s'y
refuser sous peine d'un écu d'amende au
moins. »
Or, l'ordonnance de Charles V n'a ja-
mais été rapportée. Elle reste donc en vi-
gueur et valable, en justice selon lea be-
soins, — c'est le cas de le dire.,
Il .en résulte, si vous êtes marchand, que
votre voisin privé de water-closet a le droit
strict, « de jour et de nuit », d'entrer chez
vous., de s'y satisfaire tranquillement, et si
vous récalcitrez, d'appeler un agent de la
force publique.
Il en avait de lionnes ce Charles. V, dit
le'Sage;.
Zoologie
Dans le Baslia Journal, nous découpons
ce curieux fait-divers :
« Il y a déjà quelques jours, la nommée
Moracchini Violette se- rendait à sa chèvre-
rie. En y arrivant, elle vit un renard, la
gueule encore -emplumée, en train d'égorger
une chevrette. >1
-- Il paraît qu'en Corsex les jeunes chèvres
ont des plumes.
»
—♦ —
PAROLES RÉPUBLICAINES
Louons le Temps, journal modéré, de les
faire entendre ces paroles sans modérations
On sait que deux députés réactionnaires,
M. Georges Berry, champion des, bisi^ocra-
tes, et Daniélou,. arbitre des élégances à
Landerneau, rêvent de rétablir la censure.
Par un texte exprès, ces législateurs d'oc-
casion réclament pour le préfet de police
« le droit d'interdire toute pièce de théâtre
ou toute chanson xie café-concert qui ferait
l'apologie du crime, de l'antipatriotisme, ou
qui serait un outrage public à la pudeur ».
Voilà. En deux mots, c'est aussi bête que
la censure, mais c'est beaucoup plus dan-
gereux.,
Si le texte de MM. Berry et Daniélou était
jamais adopté, les seules œuvres de M.
Georges Ohnet, revues et mises à la scène
par Mgr Bolo, pourraient être jouées à Pa-
ris.
On peut s'en convaincre, au reste, par la
lecture de la liste des « pièces licencieuses
à interdire » que MM. Daniélou et Berry
ont jointe à leur rapport. Y figurent : Le
Train de 8 heures 47, de Courteline ; La
Femme et le Pantin, de Pierre Laurys ;
Lysistrata, de Maurice Donnay, et, natu-
rellement, Ces Messieurs, de Georges An-
cey.
Comme le dit excellemment le Temps :
« .Les visées avouées de MM. Berry et
Daniélou suffiront sans doute à faire échouer
leur proposition.-
« Ces moralistes agités ne savent pas fai-
re la différence entre les élucubrations mal-
propres de quelques bas industriels et les
œuvres d'art dont le sujet comporte une
certaine liberté d'expression. Ces gens-là
confondent la moralités avec la fadeur et
la herquinade. S'ils étaient les maîtres, ils
rendraient toute littérature impossible.
« .D'ailleurs, de quelque manière qu'on
envisage la question, il paraît inadmissible
que le théâtre soit soumis à la dictature de
la police, w ',
On ne. paurait mieux dire,. Mais vous es-
pérons bien n'être pas les seuls avec le
Temps à flétrir l'attentat projeté par les
réactionnaires contre la liberté des lettres.,
Tous les écrivains qui ont le respect de leur
art se doivent de le défendre contre les gro-
tesques inquisiteurs qui prétendent l'épurer.
00
CRUELLE VÉRITG
*
Le Conseil général de la Jeunesse catho-
lique, italienne n'aime pas à farder la vé-
rité. Il adresse aux catholiques jeunes et
transalpins, une circulaire dont la sévère
franchise n'e&t pas pour déplaire aux li-
bres pens.eu:æ'J
Il y est dit que les membres- de l'asso-
ciation (c ne donnent rien au denier de
Saint-Pierre, alors qu'ils sont les premiers
à solliciter des séan-ces du pape. nOce Telle
est la bonté de cœur bien connue des
catholiques italiens, poursuit la circulaire,
que les prêtres n'osent pas dire, quand ils
font une quête, que le produit en est des-
tiné au souverain pontife, de peur que per-
sonne ne donne. » -
Et le « Conseil général jJ termine par
cette flèche : » Les Italiens aiment bien
vivre du Pape; quant à lui offrir de l'ar-
gent, ils laissent ce soin à d'autres.)
Telle est bien là disposition intime des
peuplels religieux. Tous læ voyageurs ont
remarqué que les naturels de Lourdes, qui
u vivent „ de Bernadette, ne disputent pas
aux pèlerins étrangers l'honneur de déco-
rer les austela
Il n'en faut pas déduire que la religion
emprègne d'ingratitudet mais seulement
qu'elle n'exclut pas la clairvoyance. Les
lourdois n'ignorent pas que Bernadette
n'était qu'une petite fille .: les Italiens sa-
vent que Pie X n'est qu'un, vieil hommes.
Les uns et les autres rendent graces avec
d'autant pluis de ferveur au culte qui leis
nourrit qu'ils ise dispensent de s'y e. socier.
db
Nous verrons bien
Sous ce titre, nou& avons demandé, il y
a huit jours, à M. Compère-Morel, député
dui Gard, s'il était vrai, comme l'affirme 11m
journal clérical, qu'il fût entré dans la
franc-maçonnerie.
M. Compère-Morel, aujourd'hui nous ré-
pond, non pas directement à la vérité, mais
indirectement, par l'intermédiaire de nos
excellents confrères de la Presse Associée..
« Non seulement, écrit-il à ceux-ci, je ne
me , sills pa-s' fait recevoir franc-maçon,
mais j'y songe moins, que jamais. Quant à
ma situation politique dans le Gard, la
tournée que je viens de faire, dans mes
99 communess me la fait paraître comme
excellente. Les milliers de petits propriétai-
res paysans que je représente à la Cham-
bre savent trop combien je me suis atta-
ché a défendre leurs intérêts pour se dé-
tourner du parti auquel j'appartiens. »
Allons, tant mieux. M. Compère-Morel ne
sera pas franc-maçon. -Nous avons tou-
jours pensé que la place des jésuites n'était
pas dans les loges.
Mais que M. Compère-Morel se tranquilli-
se. S'il songe « moins que jamais à) à de-
mander (( la lumière » au Grand-Orient
le Grand-Orient probablement n'a iamaLa
songé lui, à la lui offrir : il ne tient pas à
connaître un second Bidegain.
Quant à la « situation politique: » de M.
Compère-Morel, peu nous importe qu'elle
lui « apparaisse comme excellente ».
Nous ne doutons pas que M. le duc d'U-
zès qui, dit-on, fit toujours bien les cho-
ses, ne s emploie à maintenir « ses gens »
dans le devoir, c'est-à-dire à les faire vo-
t(,i-, en 1914 comme en 1910, pour le can-
didat de l'évéché, des' « Bons pères » et de
M. Piou.
M. Compère-Morel aura donc, en 1914
comme en 1910, toutes les voix cléricales
Mais qu'il ne s'illusionne pas, ce n'est peut,
être plus assez pour être élu.
Les socialistes sincères qui ont voté pour
'fui, il y a trois ans, l'ont enfin jugé à ses
actes'. Sous le démagogue, ils ont découvert
en lui le réactionnaire et sous, le rhéteur le
valet : ils ne sont pas disposés à lui re
nouveler leur confiance.
Cependant, on peut être sans inquiétude
sur l'avenir de M. Compère-Morel. M 3c
duq d'Uzès est bon : à l'antichambre, si-
non à la Chambre, il lui fera toujours une
place parmi ses gens.
Charles Briand.
LIRE EN 28 PAGE:
LE CONGRÈS DE LA LIBRE PENSEE
NOS CHRONIQUEURS
, :..::-.:
La responsabilité "atténuée" des eiolp
Nulle institution —» fût-elle proclamée
d'essence divine :— ne saurait échapper
aux lois de 1a. vie sociale, qui sont de ten-
dre vers le changement et le progrès. Les
réformes qu'un philosophe inspiré préconise
se transforment, au cours des temps, en
dogmes éternels ; la-petite communauté
d'ascètes devient l'Eglise militante, et Jé-
sus, Le contempteur des. riches et de& puis-
sants — que l'âme populaire a fait naître
dans l'étable de Bethléem — reçoit pour
successeura les papes orgueilleux, menant
au Vatican une existence princière.
Maist ,ces, dogmes eux-mêmes et cette
Eglise que l'on proclame à l'abri des in-
fluences profanes, parce qu'ils portent en
eux la perfe'ction,- nous* les voyons pour-
tant aussi malléables et changeants que
les doctrines et les jnstitutions! dites hu-
maines. La pensée de saint Paul, qui n'est
déjà plus celle de Jésus, n'est ni celle de
François d'Assise, ni celle de Thomas d'A-
quin ; le christianisme de Pascal reste
étranger à celui de Pie X. C'est que. les
grands courants du siècle circulent dans
le monde religieux et viennent sans cesse
le .revivifier. Le temps est passé où les
chrétiens distribuaient lteurs biens aux
pauvres et revêtaient l'habit de moins er-
rants- ; l'argent et les .honneurs qu'ils' re-
cherchent aujourd'hui leur servent, disent-
dIs, à faire « de l'action sociale ». Ainsi leur
langage ne les distingue même pas des
libres penseurs.
L'Eglise parfois, s'apercevant de l'im-
passe où le courant la mène, tente de re-
monter le chemin parcouru ; mais ses dé-
négations même ne servent qu'à affirmer
davantage l'antinomie qui existe entre la
loi et la raison.
A cet égard, rien de plus curieux que
les « Semaines sociales », qui font collabo-
rer chaque année clercsi et laïcs sous l'é-
gide du Saint-Père et de l'évêque, son re-
présentant. On sait la part active que vient
de prendre à la « Semaine sociale » de
Versailles, Mgif Gibier, et comment, tout
inspiré qu'il soit par le saint Esprit, il ne.
s'est pas trouvé à la hauteur de quelques
laïcs plus érudits, qui lui apportèrent une
précieuse collaboration.
La discussion portait cette année sur
« la responsabilité », question importante
entre toutes et qui, si on l'eût menée avec
les seules ressources des sciences psycho-
logiques et sociologiques, eût pu aboutir
à des fins morales et pratiques du plus
haut intérêt. Par malheur, les affirmations
subjectives et dogmatiques se mêlant aux
données objectives, on n'obtint qu'une ca-
ricature de science, destinée à rester .sans
effet sur la -conduite des hommes.
Avec l'aide de cette méthode ambiguë,
les « semainiers » de Versailles crurent
avoir réduit à néant les « conceptions ma-
térialistes, dans lesquelles, disent-ils,
l'homme apparaît tour à tour comme un
chaînon de la vie multiforme, (un jouet des
forces aveugles, et insensibles, ou un bien
indépendant et capricieux ». On ne s'éton-
ne pas — après une tirade aussi démons-
trative — de leur voir louer en regard « le
merveilleux travail par lequel la notion
chrétienne de responsabilité a formé, affi-
né et exhaussé la conscience humaine H,
Comme le matéri-alisme, est Isynonyme,
pour le catholique, de libre pensée, nous
ne pouvons nous désintéresser, de ces af-
firmations. Point n'est besoin, pour les
combattre, de s'engager dans un combat
de dialectique où les mystères et l'obscuri-
té reconnus comme des dogmes, servent
les fins religieuses. Ley faits sont là pour
s'affirmer d'eux-mêmes et nous permettre
de tirer des conclusions que les croyants
ne sauraient rejeter.,
Le catholique, enseigne-t-on, est respon-
sable de tous ses actes devant Dieu et ses
représentants .: le Pape, Les évêques, les
prêtres. Mais, en même temps, il est tenu
de se soumettre, en toutes circonstances, à
leurs instructions, dussent-elles léser ses
intérêts personnels. ou celtii des groupes
auxquels il est attaché : la famille, la pa-
trie, la corporation. Le télégramme en-
voyé par les congressistes au Pape est là
pour affirmer leur soumission au « docteur
infaillible » qu'est M. Sarto. La réponse du
Saint-Père est concluante : elile rappelle à
ces fidèles qui se réclament de la raison et
arguent de leur entière responsabilité,
qu'ils n'ont à penser que par lui.
« Saint-Père agréant hommage filial au-
diteurs et organisateury Semaine sociale de
France réunis à Versailles sous la pré-
sidence de Votre Grandeur et leur assu-
rance empressée de s'en tenir fidèlement
atux enseignements de l'Eglise et aux di-
rections du Saint-Siège envoie avec affec-
tion .paternellie la Bénédiction apostolique.
« Cardinal Merry del Val. It
On demeure surpris que, pénétrés d'un
tel principes des hommes entreprennent
l'étude des problèmes, sociaux et moraux.
Et que fait-on dans tout cela, de la fameu-
se responsabilité individuelle et du libre
arbitre ? Par la. voix de ses prêtres, Dieu
guide les croyants, dont la responsabilité
nest engagée que daD/SI la mesure où ils
suivent ou rejettent les enseignements de
l'Eglise, que nul ne doit comprendre ni dis-
cuter.
N'est-ce point la ce que les psychiatres
appellent une responsabilité « atténuée » ?
L'homme n'examine et ne juge oaa ses ac-
tions ; il les règle sur la contrainte doctri-
nale ; il obéit. Toute autre est pour le
libre penseur la connaissance de sa res-
ponsabilité. L'homme libre reste toujours
en face de lui-même. Il n'agit pas pour se
trouver en conformité avec des règles édic-
.tées, it y a trois mille an, mais pour ai-
der à la création d'un idéal sans cesse en
progrès sur lui-même, qui dépend de la li-
bre adhésion et de l'effort des' hommes. Ici,
toute faute n'est pas purgée par la confes-
sion, et le crime de toute une vie expié
par les peines de l'enfer. Chaque acte est
éternel, parce que définitif et -chargé de ses
innombrables conséquences, dont nulle pa-
role humaine prononcée au nom de Dieu,
n'arrête la sérié des effets. Rien ne lave et
rien n'absout. Tout s'enchaîne aveo une
logique impitoyable, et le bien et le mal
s'engenarent suivant le désir de l'homme.
Nul progrès n'est possible avec une huma-
nité pliée sous le joug et aveulie, dût-elle
se rejeeiitir de eeg l^uteg ggjjs le» siècle^
Ses siècles. Tout se créet s'accroît, se perv
fectionne par l'action des hommes toujours
plus attachés au bonheur d'autrui, désireux
du progrès de la race humaine et cons-
cients de leur responsabilité personnelle
dans le présent et dans l'avenir.
Les chrétiens auront-ils le courage d'a-
vouer que la responsabilité réside vraiment
dans cette clairvoyance plus grande de la
raison des actes et de leurs conséquen-
ces, dans un jugement plus étendu et aver-
ti, dans la critique incessante de soi, et non
dans' l'obéissance passive à des dogmes
qu'on ne discute pas et à des hommes qu'il
est interdit de juger 2
J. M. LAHY,
Chef des travaux à VEcolt
V des Hautes-Etudes..
■
De Toul à Paris en dirigeable
Issy-les-Moulineaux, 15 août. - Le diri-
geable militaire Adjudant-Vincenot a quitté
Toul ce matin, à 6 heures 25, pour se ren-
dre à Issy-les-Moulineaux. L'aéronat est ar-
rivé sur le terrain de manœuvres à 1 h. 20.
Il a donc couvert en 7 heures 5 minutes les
260 kilomètres du parcours, malgré la bru-
me et le mauvais temps. Il était piloté par
le lieutenant Joux, accompagné de sept pas.
sagers. -
Le dirigeable Adiudanl-Vincenot doit par.
ticiper aux prochaines grandes manœuvres
et sera affecté au groupe d'Albi.:
—————————— ——————————— -
Le démantèlement
DE ROCHEFORT !
par Daniel GILLET
Hi —
Rochefort, 15 août. — Les récentes mesu-,
Tes prises par le ponseil supérieur de la
Marine ont amené le démantèlement com-
plet de Rochefbrt.
Bientôt, on le prévoit, la préfecture ma-
ritime sera supprimée.
Que ferait, en effet, un vice-amiral qui
n'aurait, sous ses ordres, ni marins, ni bâ-
timents ? Ceci est la conséquence inévita-
ble de ce1;
On le sait, il n'y a plus à avoir d'illu-
sions sur ce point, M. le vice-amiral Ara-
go, préfet maritime, ne sera pas remplacé
lorsque, l'année prochaine, il passera dans
le cadre de réserve.
Voilà le fait brutal. -
En réalité, octueJlement, le IVe arrondis-
sement maritime a cessé d'exister rue
Royale. Des amiraux hostiles à Rochefort
ont. d'un trait de plume, anéanti l'œuvre
de Colbert.
Et voilà, brusquement, une population la-
borieuse, essentiellement patriote et dé-
vouée au Gouvernement républicain, plon-
gée dans un marasme profond.
Certes, il est bon de se faire à cette idée
que le port de Rochefort ne peut plus ren-
dre les services pour lesquels on ravaifc
créé. Les progrès incessants réalisés dans
la marine de guerre sont nos plus redou-
tables ennemis. C'est incontestable.
Mais, la situation et l'aménagement de
l'arsenal de Rochefort en font un auxiliaire
précieux pour la construction des petites
unités. Un personnel d'élite — maints té-
moignages de satisfaction lui ont été dé-
cernés par les ministres — arrive à cons-
truire des contre-torpilleurs et sous-marins
dans des conditions de rapidité et de soii-
dilé parfaites.
Mailheureusement, pour des raisons que
nous n avons point à exposer ici, les minis-
tres, les parlementaires, qui eussent été
aptes à défendre les intérêts de Rochefort,
ont toujours été tenus éloignés du port
charentais.
Oeux-ci, cependant, eussent pu, utile-
ment, éclairer leur jugement. En matière
de Défense nationale, il est bon de se do-
cumenter; avant de discuter à la légère..
LA DEFENSE NATIONALE
Toutes les mesures prises récemment ont
provoqué dans la région une légitime émo-
tion.
Non seulement, on démantèle Rochefort'
et on laisse, sans point de refuge pour les
escadres qui .peuvent avoir à séjourner,
dans l'Océan, la côte, de Lorient à la Bi-
dassoa, mais, encore, on dégarnit les forte
qui protégeaient cette côte. »
Les îles sont envahies par des nuées
d'Allemands. Et, demain, les envahisseurs
trouveraient un chemin tout tracé et des
batteries débarr issées de leurs canons.
Voilà pour Te grave problème de la Dé-
fense nationale..
Cette situation ne peut pas s'éterniser
ainsi ; il faut qu'à la rentrée un grand dé-
bat s'engage au Parlemnt. Il faudra bien
alors que chacun prenne ses responsaoili-
tés et que l'on fasse connaître carrément
aux Rochefortais à quelle sauce on se pré-
pars à les mangea
LE PROBLEME ECONOMIQUE
Tout cela est grave, très grave, mais un
problème non riWins troublant c-st posé.
Si, contre toute espérance, la marine
laissait à Rochefort les choses en leur état
actuel, qu'adviendrait-il ? La situation
commerciale est assez embrouillée. Rien no
,va plus, le commerce périclite ; des mai-
sons sont obligées de restreindre leurs
frails ; quelques-unes menacent de crouler
Plus grave encore : une région entière est
cruellement atteinte par le démantèlement
de Rochefort.
1 Pour lutter contre ceux qui leur arra-
chteintf leur pain, les Rochefortais ont ar-
rêté la vie municipale et cantonale, encou-
ragés par les populations suburbaines. I-Isr
semblent absolument disposés à persévérer
dans cette voie.
Que fera le Gouvernement ? Persistern-
t-il à ne point reconnaître ses errements S,
Les républicains rochefortais. on" t PQUaSs(
Sri vibtranif or! d'alarme,
91 tout - sc^t Ëfejefidifr
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