Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1905-05-09
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 mai 1905 09 mai 1905
Description : 1905/05/09 (N12842). 1905/05/09 (N12842).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
N° 12842. - 19 FLOREAL AN 113 CE*Q CEÎÎTIMÏ» 1B 3VCJIWEWO MARDI 9 MAI 1905. - No 12842
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Nous publierons prochainement dans notre
feuilleton de la 46 page : -
LA MÉTISSE
par Camille BIAS
Jamais l'ingénieux écrivain n'a été mieux
inspiré que dans ce récit dramatique qui
nous fait assister, dans l'une de nos colonies
Viatiques, à la lutte entre les sectes indi-
gènes et les éléments de pénétration euro-
péenne.
LA MÉTISSE
nous présente un impressionnant et curieux
tableau de mœurs exotiques. Ce sera l'un des
grands succès de l'auteur de tant de ro-
mans restés populaires.
L'AW mi
Je causais l'autre jour avec un de
mes bons amis de Bretagne — appe-
lons-le Louis Le Goff, pour lui donner
un nom quelconque et pour la com-
modité du récit.
— Eh bien, lui dis-je, on commence
-' à parler des élections générales. J'es-
père que vous serez candidat, cette
lois-ci ?
- Moi, candidat ? Fi dam Doue! Je
m'en garderai bien.
—- Il y a une belle place à prendre,
cependant.
- Celle du « marquis de Carabas ».
— C'est le pseudonyme dont nous l'a-
vons doté ; nous autres Bleus. — Le
siège du hobereau, qui, grâce à des
influences de caste, et grâce à la pro-
pagande du clergé, plus que par l'ef-
fet de son talent, s'est taillé dans no-
tre pays un fief électoral? Peut-être
serait-il battu assez facilement par un
républicain. Les élections cantonales
et municipales n'ont pas été mauvai-
ses pour les radicaux,
— Pourquoi ne seriez-vous pas le
républicain entreprenant et heureux
dont vous parlez ?
— Non et non, je ne veux plus être
candidat. Car je me suis présenté une
fois, il y a cinq ou six ans, précisé-
ment contre ce fameux marquis de
Carabas. Et je sais trop maintenant
comment se font les campagnes poli -
tiques, par ici. On échange, je vous
l'assure, moins d'arguments que de
petits verres. Ah ! la politique à l'al-
cool, quelle abominable chose, qui
démoralise et qui détraque. On en sort
avec la tète, l'estomac et le cœur ma-
lades.
.**
Nous étions dans la salle à manger
de la jolie auberge du bourg. Louis Le
Goff me montra une grande photogra-
phie qui décore le coin d'une glace.
Elle représente, à la porte d'une mai-
rie rustique, une cohue d'hommes
ivres, qui agitent des bouts carrés de
papier. Un paysan, au premier plan,
est étalé sur le sol, le nez piqué dans
la crotte.
— C'est une scène électorale à la
mode d'ici. Voilà dans quel état doi-
vent être des citoyens français quand
ils ont à prendre pour quatre ans un
représentant à la Chambre. Pensez-
vous qu'on ait à se montrer fier d'être
choisi par des gens qui se sont prépa-
rés de cette manière à leur devoir ci-
vique ?
— Serait-il donc impossible d'obte-
nir la confiance de vos concitoyens
sans distribution d'alcool ?
- J'aurais voulu, non pas suppri-
mer l'alcool, mais l'employer d'une
façon moins scandaleuse. Si les démo-
crates m'ont su gré de cet effort, les
indifférents, la masse flottante, qui est
considérable dans nos départements
de l'Ouest, ont pensé que j'étais peu
« donnant ».Les malheureux ont voté,
non contre mon programme, mais
contre mon avarice supposée.
« Cependant, j'avais de fameux «ca-
balleurs », — c'est le titre des agents
électoraux, en Bretagne ; - avec eux,
dès l'aube, je courais les cabarets,
puisque ce sont les seuls lieux de
rendez-vous du pays. Je trouvais les
électeurs attablés. Comment ne pas
faire remplir les verres ? Je m'y rési-
gnais. Alors, je parlais de la Républi-
que, instrument nécessaire des réfor-
mes agricoles ; de ces réformes elles-
mêmes ; de la misère à dissiper ; des
progrès économiques à réaliser. Beau-
coup s'enthousiasmaient, et je pensais
avoir conquis des esprits à nos idées,
« Pendant ce temps, écoutez : le
marquis de Carabas et ses caballeurs
étaient installés sur la plus haute col-
line des environs ; de là, avec des lon-
gues-vues, ils surveillaient nos évolu-
tions. A peine avions-nous quitté un
hameau qu'ils s'y abattaient.
« Avec eux, il n'était plus question
de parler, de discuter, de préparer un
avenir meilleur.
- A boire, à boire pour ces braves
ens J criaient-ils aux débitants. De
l'eau-de-vie, en voulez-vous, en voilà.
Quelle eau-de-vie, choisissez : de la
blanche, de la jaune?
—■ De la jaune ! hurlaient les pay-
sans déjà gais.
***
« Et, pendant des heures, des flots
d'alcool recouvraient, noyaient, pour-
rissaient la bonne semence que nous
avions jetée. Une seule chose est ex-
traordinaire : au scrutin, j'ai failli
passer.
— Vous voyez bien, Louis Le Goff,
que la reconnaissance du gosier n'est
pas l'unique mobile des électeurs bre-
tons.
— Je le sais. Il se forme-en Bretagne
une conscience démocratique qui vien-
dra à bout de tout, et de l'eau-de-vie
elle-même. N'empêche que le pire en-
nemi de la République dans nos villa-
ges est bien l'alcool.
« Avant de vous quitter, j'ai une
anecdote tragique à vous raconter.
« Le soir d'une de ces terribles jour-
nées d'élections,où les fammes ne dé-
daignent pas plus la boisson que leurs
hommes, une de ces malheureuses,
rentrée ivre dans sa chaumière, mit le
feu à ses pauvres meubles. La maison-
nette flamba. La femme resta, avec ses
quatre enfants, sous son chaume en-
flammé. Ses voisins essayèrent de lui
porter secours. Engourdis par trois
semaines d'ivrognerie; ils n'avaient
pas la force de porter les seaux d'eau.
Bref, l'incendie fit cinq victimes. Je
les porte à l'actif de la politique alcoo-
lisée. Je suis sûr de ne pas commettre
d'injustice en émettant ce jugement
sur la catastrophe et sur ses causes.
« J'ajoute qu'après cette aimable
campagne, je gardai la chambre trois
semaines ; je ne sais si c'était la fati-
gue, l'alcool ou le dégoût qui avait
contribué en majeure proportion à
me rendre malade.
— Et le marquis ?
— Oh ! Carabas, c'est pis : Il a pris
le lit quatre mois ; et il ne s'est remis
sur pied qu'à force de régime lacté et
de séjours aux eaux. Lui, je ne le
plains pas. Il a été puni par où il avait
péché.
Hugues Destrem.
- mm
LES ON-DIT
LE CONFRÈRE
Il n'est plus notre petit père,
il est notre confrère. M. Com-
bes écrivait dans les journaux
allemands, dans les journaux
anglais, maintenant voilà qu'il
collabore à -- la - Prensa, -- dans la
République Argentine. Ce journaliste fera
son chemin. Son défaut est d'être mono-
corde i toujours la gloire de M. Combes
chantée par M. Combes, cela semble un
peu uniforme , comme procédé littéraire, à
beaucoup de gens.
M. Combes soutient une fois de plus qu'il
fut le continuateur de la politique de Wal-
dek-Rousseau i il fait bien de répéter cela
souvent, parce que les personnes non pré-
venues seraient tentées de penser le con-
traire.
Et pourtant, voici un aveu qu'il faut re-
cueillir ; M. Combes reconnaît, dans son
article sud-américain, que si Waldeck-
Rousseau avait conservé le pouvoir, « il
aurait procédé selon une méthode toute
différente de celle qui a été suivie par son
successeur ».
Cela, on le croira sans peine, et M. Com-
bes ne s'est pas mis en frais d'imagination
pour deviner cela. C'est tout de même
bien honnête de sa part, de le reconnaître.
Seulement, comment arrive-t-il à concilier
cet aveu ingénu avec sa prétention, qui est
folle, d'être le eontinuateur de la politique
de Waldeck-Rousseau ?
LE BOUCHER DE VAUCLUSE
L'attention de la 4a commission du con-
seil général de la Seine a été attirée à plu-
sieurs reprises sur un panneau attribué à
Boucher et occupant un dessus de porte à
l'asile départemental. Cette œuvre inté-
ressante, sinon authentique, mériterait
d'être quelque peu réparée et soustraite à
tout danger de détérioration.
La meilleure solution, entre nous, ne
serait-elle pas le transfert au Louvre ou,
tout au moins, à Carnavalet ? Avis aux
Beaux-Arts.
PROCÈS CONTRE LE MONT-DE-PIÉTÉ
Les marchands de vins et débitants éta-
blis autour des « grands bureaux » sont
en train de se coaliser pour arriver à une
action commune contre l'administration
du Mont-de-Piété qu'ils accusent de por-
ter une grave atteinte à leurs intérêts par
les facilités excessives accordées aux can-
tines, que tiennent des employés, par
l'inobservation des règlements et la ferme-
ture à sept heures du soir, et cela sans que
le personnel bénéficie d'une diminution de
prix.
M. TREILLE
Hier ont eu lieu les obsèques civiles d'un
homme de bien, très connu dans le dix-
neuvième arrondissement, M. Treillé, se-
crétaire-fondateur de la chambre syndi-
cale des commissionnaires en bestiaux.
père de M. Charles-Laurent Treillé, - un
des plus sympathiques chefs de service du
Mont-de-Piété. Le corps a été incinéré au
Père-Lachaise. Nombreuse assistance. Re-
marqué la présence de MM. Colas, Rollin,
Camille Legrand, Laugier, Canas, Marce-
lin, etc. La plupart des syndicats de La
Villette s'étaient fait représenter.
LE SOCIAtISME LITTÉRAIRE
Est-ce que l'ère bénie prédite par les
poètes de l'humanité va s'ouvrir ?
La fraternité littéraire, tant vantée dans
les discours des sociétés professionnelles,
vat-elleileuriren actes ? Ce serait - char-
mant. 1
Mme Lucie Laboulais, membre de la
Société des gens de lettres, habitant à An-
gers, boulevard de Nantes, fait savoir,
par voie de la presse, qu'elle offre le loge-
ment gratuit à un sociétaire pendant la
saison balnéaire, juillet excepté, dans sa
propriété La Chaumière, au cap Breton.
LES INFIRMIÈRES DE NANTERRE
Il y a, à la maison de Nanterre, un per-
sonnel hospitalier qui envie, de loin, la si-
tuation de celui de l'Assistance publique.
Infirmiers et infirmières, recrutés au petit
bonheur, sont payés dans les quinze francs
par mois par l'administration départemen-
tale. Aussi ne trouve-t-elle, pour remplir
ces emplois, que de pauvres vieillards ou
d'éternels remplaçants, prompts à disparaî-
tre à la première occasion. Sitôt qu'une
surveillante a acquis quelque expérience
professionnelle, elle est convoitée par d'au-
tres établissements qui s'empressent de
l'enlever à Nanterre. Dernièrement, l'asile
Léo Delibes offrait ainsi 50 francs par mois
à une infirmière qui n'en gagnait pas
vingt et avait réussi à mériter la confiance
des médecins. Inutile de dire que l'offre fut
acceptée d'enthousiasme. Résultat : arrivée
d'une autre infirmière novice, nouvel ap-
prentissage , même conclusion à brève
échéance.
Le Conseil général de la Seine s'est pré-
occupé de cette question, qui met en péril
le bon fonctionnement des services hospi-
taliers, et la commission d'assistance est à
la veille, croit-on, de proposer le vote d'un
crédit destiné à relever les traitements des
infirmiers et infirmières en les assimilant
à ceux des hôpitaux parisiens. Dame, ce
n'est que justice 1 |
CHAMBERLAIN MALADE f
CHAMBERLAIN MALADE <
Une nouvelle qui doit mettre en ri-meur
le public politique anglais : M. Chamber-
lain, dit la Weekly-Despact de Birmin-
gham, est sérieusement indisposé.
Le Passant.
TOUT EST RELATIF.
Les Allemands vont procéder, cette année,
au recensement général de la population dans
les différents Etats de l'Empire; mais ils vont
apporter dans cette grave opération leur goût
spécial pour le mouvement précis, saccadé et
mécanique, qui forme la base de leur tempé-
rament.
Dans la nuit du 30 novembre au 1" décem-
bre prochain, à minuit sonnaot, on fera le
relevé de toutes les personnes qui se trouve-
ront en Allemagne, à titre passager ou séden-
taire. Minuit, complètement réhabilité, na
sera plus l'heure du crime, mais du recense-
ment. Minuit n'évoquera plus l'idée de vieux
manoirs gothiques, dans lesquels hulullent
les hiboux ot dansent les sorcières. les soirs
de sabbat, à la lueur mystérieuse de la lune,
mais l'idée de bureaucrates sévères, compas-
sés, inflexibles, grognons et méticuleux. Mi-
nuit cesse d'être tragique et poétique pour de-
venir officiel et administratif : Faust et Satan
ne sont plus que des ronds-de-cuir.
Donc, le 1" décembre, par une nuit gla-
ciale, dans les flocons de neige qui tourbillon-
neront de toutes parts, au moment où tinte-
ront les douze coups da minuit, se fera la re-
censement allemand.
Je doute que ce grand acte s'accomplisse
avec la précision automatique que rêvent nos
voisins d'Olltre-Rhin.
L'heure de Munich et de Stuttgard n'est pas
la même que celle de Cologne, de Berlin, de
Dantzig ou de Kœnigsberg. Va-t-on, la veille,
obliger toutes les horloges et toutes les mon-
tres d'Allemagne à marquer la même heure ?
Ce serait une heure toute conventionnelle,
forcément momentanée,antiscientifique et par
conséquent inexacte. On ne saurait non plus
empêcher que des millions de montres et d'hor-
loges n'avancent ou ne retardent.
Fatalement, inévitablement, le recensement,
lui aussi, avancera ou retardera.
Le même enfant, né cinq minutes avant mi-
nuit, dans une ville, serait né dix minutes
anrÀg minuit dans nnn antra vill- si sas nA-
-r--- -----.., ----- ---- --.-- ---., -- -- ("-
rents avaient pu déménager à temps ou ne
pas rater le train.
Et quelle heure choisira-t-on? car il y a
plusieurs sortes d'heures. Il y a lss heures ju-
daïques ou antiques, les heures égyptiennes,
les heures babyloniennes, les heures euro-
péennes. les heures astronomiques, les heu-
res solaires moyennes, les heures solaires
vraies, les heures du premier mobile. Je dois
en passer, ne serait-ce que l'heure du berger
ou l'heure du muletier.
Interdira-t-on aux habitants de se coucher,
de s'endormir ou de s'aimer avant minuit?
Créera-t-on, cette nuit-là, des patrouilles spé-
ciales, chargées de maintenir la population en
éveil?
Les Allemands ont beau faire. Tous leurs
efforts resteront vains et stérHes, car l'absolu
est si peu de ce monde, que vouloir seulement
le rechercher est le signe évident d'une incu-
rable folie.
Tout est relatif, ici-bas, depuis nos instincts
les plus vils et nos passions les plus nobles et
les plus généreuses, jusqu'aux plus vulgaires
recensements.
G. de Vorney.
• «. r-Ûii,
LE MYSTERE RUSSE
Les zemstvos à Moscou
A la suite de l'intervention de MM. Chipof
et Stakovitch, le congrès se divisera probable-
ment en deux groupes dont l'un (80 membres)
insiste pour le suffrage universel. Les autres
membres suivront M. Chipof qui convoquera
son congrès après la clôture du congres ac-
tuel. M. Stakovitch s'est efforcé de trouver un
terrain d'entente. Il a proposé la réunion des
deux congrès avec la participation des maré-
chaux de la noblesse.
Les « Novosti ) poursuivis
Sur la proposition du directeur du bureau
de la presse, M. Notovilch, rédacteur au jour-
nal les Novosti, est poursuivi pour la publica-
tion d'un article tendant au renversement de
l'ordre de choses actuel ; il a été laissé en li-
berté sous une caution de mille roubles.
La poursuite, qui peut entraîner la perte
des droits civils et la relégation dans les
confins éloignés de la Sibérie, vise la pu-
blication, dans le numéro du 18 mars des
Novosti, du programme de « l'Union pour l'af-
franchissement ».
Les troubles
Un officier de police de Varsovie, Abraha-
movitch, que le parti socialiste avait déclaré
tenir pour personnellement responsable de la
terrible répression qui a eu lieu dans la rue
de Jérusalem, a été blessé de cinq coups de
revolver par un inconnu.
Deux autres officiers da police et un secré-
taire de commissaire de polico ont reçu, de la
Dart ducomité révolutionnaire, notification de
leur sentence de mort.
(Voir la suite en DEUXIEME EDITlONJ
PROVOCATION MACABRE
Après trente cinq ans, les Allemands ne
sont pas encore revenus de leur stupéfaction
de nous avoir battus.
Ils ne laissent passer aucune occasion pour
glorifier la victoire remportée par 800,000
Allemands sur 300,000 Français mal orga-
nisés et mal commandés.
Tous les prétextes leur sont bons. Le moin-
dre combat de 1870 est, pour eux, un anni-
versaire à célébrer. A chaque exhumation
d'ossements de tués, ils organisent des fêtes
triomphales qui dégénèrent en sinistre cari-
cature de la piété nationale.
Voilà la centième fois que les Allemands
inaugurent des monuments funèbres autour
de Metz. Le monument de Gravelotte, que
Guillaume Il va consacrer la semaine pro-
chaine, vient compléter la série des provo-
cations macabres que l'Allemagne * nous
adresse à chaque instant.
Si tous les pays se mettaient à célébrer per-
pétuellement des anniversaies de batailles,
les peuples passeraient leur temps à se mon-
trer les dents. Nous aussi, nous aurions des
dates glorieuses à évoquer et de superbes faits
d'armes à glorifier. Nous no songeons même
pa<; à ces démonstrations puériles qui sentent
plutôt le parvenu que le peuple con scient de
sa force et de son droit.
JEAN LVAL..
PARTI RADICAL-SOCIALISTE
Comité exécutif
Le Comité exécutif se réunira en séance
plénière, au siège social, mercredi prochain,
10 mai, à 9 h. précises du soir.
Ordre du jour : 1* procès-verbnl; 2' com-
munications du bureau ; 3" rapport sur la si-
tuation politique et sur l'action du parti ; 4*
discussion de la proposition sur la constitu-
tion d'une commission de vigilance ; 5" rap-
port de M. Eugène le Roy, au nom de la
commission des réformes liscales, sur la con-
tribution des portes et fenêtres ; 6° fixation de
la date du ranouvellement du bureau.
Commission de l'enseignement. — Lundi 8
mai, à 9 h. du soir.
Commission du commerce, de l'industrie, de
V agriculture et des études économiques. —
Lundi 8 mai, à 8 h. 112 dusoir.
Commission des vœux. — Mardi 9 mai, à
5 heures.
Commission des réformes ifscales. — Mer-
credi 10 mai, à 4 heures.
Le bureau du Comité exécutif se réunira
mercredi 10 mai, à 5 heures.
M. JONNART A TLEMCEN
Tlemcem, 7 mai.
A l'inauguration de la nouvelle médersa de
Tlemcen, M. Jonnart, répondant au discours
du directeur de cette école qui le remerciait
d'être venu présider la cérémonie, a dit :
C'est pour moi un honneur et un devoir. Je
suis heureux d'assister à ces fêtes studieuses,
où rten ne manquerait à mon plaisir si je ne son-
geais à l'absence d'une personnalité très haute et
très chère à laquelle j'aurais voulu céder la pre-
mière place en ce lieu, et qui regrette tant de ne
pas être aujourd'hui dans sa ville natale, que
Tlemcen toute entière ragrette de ne pas voir ici.
J'aurai voulu laisser à M. Etienne le soia de faire
ressortir avec son éloquenco vibrante les idées et
de développer les espérances qui se présentent na-
turellement à notre esprit à l'occasion de cette
inauguration.
Après avoir fait l'éloge da Tlemcen, dont le
glorieux passé et les beaux vestiges de son
art semblent tout exprès faits pour offrir un
asile à la méditation et à l'étude, le gouver-
neur général indique aux jeunes élèves le rôle
qui leur revient pour travailler au rappro-
chement, chaque jour plus étroit, des races
diverses de ce pays.
En suivant cet enseignement, vous n'êtes pas
seulement à même, leur dit-il, de vous perfection-
ner dans cette belle langue arabe, si originale et
si variée, vous aurez encore les moyens da vous
approprier ce qu'il y a d'essentiel dans la civili-
sation et dans la pensée moderne, l'esprit d'union
et de tolérance, le désir de développer les aspira-
sions supérieures qui sont communes à tous les
hommes, do les grouper dans la lutte contre les
forces naturelles adverses pour réformer les condi-
tions de la via matérielle. et morale. Il ne paut pas
exister d'antinomies entre les sujets musulmans et
leurs compatriotes français; leurs intérêts sont les
mêmes. La colonisation apporte a tous les habi-
tants de ce pays le travail et le bien-être. Dussions-
nous ne tirer aucun avantage de la coopération
avec nos sujets musulmans, nous n'aurions pas
d'ambition plus hauta que d'améliorer leur sort.
(Voir la suite en DEUXIEME EDITION.)
LA OUESTION MARDCAINE
A la frontière algérienne
Alger, 7 mai.
On télégraphie de Lalla-Marnia, à l'Agence
liavas :
Bou Amama, à la tête de ses cavaliers, a
fait brusquement irruption hier dans la plaiae
et a enlevé un grand nombre de chameaux
appartenant aux Angad.
Au moment où il se disposait à regagner
son camp, il fut vigoureusement attaqué par
la cavalerio de b Mahalla qui lui reprit son
butin et le rejeta vers ses tentes.
Au bruit de la fusillade, la prétendant se
porta au secours de son allié. L'infanterie du
Maghzen engagea aussi l'action. Da part et
d'autre, on échangea de nombreux coups do
fusil à une distance assez considérable ; le
combat se prolongea ainsi jusqu'à la nuit,
puis chaque parti regagna son camp.
Du côté du Maghzen, il y a eu trois tués,
dont un eaïd-mia, ou officier. Les pertes du
prétendant et de Bou-Amama sont inconnues;
elles doivent être très faibles.
Le sultan et le maghzen
Tanger, 7 mal.
Les dernières nouvelles datées d'Oudjda ac-
cusent l'inaction des troupes et des autorités
chérifiennes.
La tribu des Benizantsa. qui était près
d'Oudjda pour appuyor les troupes du sultan,
en est partie, en présence de l'attitude et du
manque de courage du maghzon. Cette con-
duite est vivement critiquée par les popula-
tions arabes attachées au sultan.
-Le prétendant ne disposerait que de 500 ca-
valiers environ.
Un certain nombre d'animaux ayant été
volés par les rebelles, les troupes chérifiennes
sont sortie?, et dans une rencontre quelques
coups de canon ont été tirés pour la forme.On
en conclut que le maghzen ne cherche pas de
succès.
L'ambassade anglaise
Tanger, 7 mai.
L'ambassade anglaise partira probablement
pour Fez le 17 mai. Le nouveau ministre d'Es-
pagne,M. Llaveria, est attendu à Tanger mer-
credi prochain.
CAUSERIE PEDAGOGIQUE
L'histoire à l'école primaire
Les pacifistes et les traités d'histoire.
— N'exagérons pas. — L'histoire-
bataille et l'histoire civilisation.
— Deux éducateurs.
L'autre jour, au congrès national de la paix,
à Lille, un congressiste réclamait, sous forme
de vœu, l'expurgation des livres d'histoire
mis entre les mains des enfants. A son avis
il s'y trouverait dos récits de batailles et de
combats qu'il importe de ne pas laisser con-
naître aux écoliers.
Cette proposition menaçait-elle de rallier
un certain nombre de voix ? ou bien méritait-
elle d'être combattue simplement parce qu'elle
était susceptible de jeter quelque ridicule sur
la discussion en cours ? Toujours est-il que
M. Lyon, recteur de l'Université de Lille, sou-
levé d'indignation, ripostait avec beaucoup
de force et d'esprit. « L'on expurgera donc
Michelet parce qu'il parle batailles, et on sup-
primera Waterloo des Misérables ! »
C'est évidemment ce que n'hésiteraient pas
à faire les esprits faux qui se rencontrent
parmi les pacifistes.
Il y a des esprits faux dans tous les partis ;
leurs exagérations ennuient sérieusement leurs
amis et font rire leurs adversaires. Les cocar-
diers voudraient que les écoles fussent de pe-
tites pasernes ; les pacifistes que ce fussent des
temples de paix d'où serait expressement pros.
crite toute expression rappelant un fait d'ar-
mes. Les uns et les autres rêvent tout évèillés,
voilà tout. 11 n'y a pas lieu de s'inquiéter au-
trement de leurs idées. Elles ne bOllleverse-
ront rien. C'est si vrai que, ceux-là mêmes
qui protestent si ardemment contre les ma-
nuels d'hisloire-bataille ne font pas autre
chose que de prouver qu'ils retardent de plu-
sieurs années. Ils s'élèvent contre une vieil-
lerie.
L'histoire telle qu'on l'enseigne au-
jourd'hui
Il n'y a plus effectivement, à l'heure ac-
tuelle, de manuels d'histoire-bataille entre les
mains des écoliers français.
Les livres d'histoire qui sont dans les écoles
ne sont plus uniquement consacras à raconter
les conflits internationaux; tous s'efforcent de
faire comprendre le passé en expliquant l'é-
volution politique, administrative et écono-
mique de la société. Je ne crois pas qu'on
puisse citer un livre scolaire actuellement en
usage qui puisse être rangé au nombre des
livres d'histoire-bataille. Entra les manuels
aujourd'hui en faveur, il n'y a que des diffé-
rences de degré au point de vue de l'inspira-
tion pacifiste. Mais les plus pacifistes même
parlent de guerres.11 le faut bien, sinon l'his-
toire apprise par les enfants serait volontai-
rement tronquée, faussée, trompeuse, mon-
teuse.
Le manuel Harvé lui-même raconte les évé-
nements militaires qui ont eu une influence
importante sur la marche da la civilisation —
pour l'arrêter ou l'accélérer.
Et pourtant ce livra éminemment pacifiste a
pour conclusion cette formule : « Si tu veux
la paix, prépare la paix. »
Formule houreuse car elle signifie qu'un
peuple préoccupé de dissiper par sa droiture
et sa franchise tous les malentendus qui nais-
sent entre lui et les autres nations, est à peu
près sûr de gagner la sympathie générale. Il
est à l'abri de tout acte d'hostilité par les
amitiés qu'il a conquises. C'est ainsi sans
doute, que suivant la prédiction de Michelet,
un jour la France déclarera la paix au
monde.
Mais si la formule du manuel Hervé est
mal interprétée, si on estime qu'elle veut dire
qu'il faut cesser de croire au proverbe latin
d'après lequel il faut préparer la guerre pour
avoir la paix, la formule est décevante, dan-
gereuse.
Ce n'est pas elle en effet qui empêchera ja-
mais un peuple belliqueux d'attaquer le voi-
sin paisible.
L1 formule Hervé est bonne pour inspirer
le gouvernement dans ses relations au dehors,
elle doit être la devise de la diplomatie ;
mais pour notre sécurité nationale, c'est à
l'adage romain qu'il faut croire.
A coup sûr c'est dans cet esprit qu'il faut
élever les enfants.
L'histoire da la société
Il est inutile, bien entendu, de commencer,
aussitôt qu'ils sont on âge d'etra initiés à l'his-
toire, par leur peindre les horreurs de la
guerre. Il y a autre chos3 à leur dire pour
les prédisposer à comprendre le passé. Il faut
leur montrer, par des répétitions nombreuses
sur des sujets divers, qu'il y a une énorme
différence entre la vie d'aujourd'hui et calie
d'autrefois. C'est là-dessus qu'il faut insister
pour éveiller en eux la curiosité historique.
en même temps que pour faire éclater à leurs
yeuxlagrando loi du progrès qui se dégage
de l'histoire générale.
C'est ce qu'ont parfaitement compris deux
éducateurs, deux universitaires, M. Rogi,e,
inspecteur princaire à Reims, et M. Oespiqacs,
professeur d'histoire au lycée de Versailles.
Ils ont donc entrepris la publication d'une
histoire de France Dour les écoles nrimniroq
en partant de cette idée fort juste que tout d'a-
boril avec les tout jeunes élèves il est néces-
saire d'expliquer le passj dans une série de
leçons de choses familières, illustrées, inté-
ressantes. Leur premier volume destiné aux
enfants du cours élémentaire passe en revuo
toutes les améliorations qui méritent d'êtra
notées dans nos aliments, nos vêlements, nos
habitations, nos moyens de chauffage et d'é-
clairage, nos armes et nos instruments de
travail, nos moyens de production intellec-
tuelle : papier, livres et journaux. Puis c'est
la transformation des régimes politiques, des
pouvoirs locaux, do l'état social qui est expli-
quée. El le livre se termine par une jolie le-
çon.Qur les fêtes à travers les âges et vous le
devinez bien, sur la fète du 14 juillet qui
est notre fète nationale.
Un artiste, M. Lucien Métivet, a illustré l'ou-
vrage de gravures, aussi exactes que possi-
ble.
C'est un petit livre que les enfants aimeront
et que les instituteurs adopteront.
Il est conçu d'après une méthode nouvelle,
exposée d'ailleurs dans un Plan d'études qaa
M. Rogie a publié l'année dernière. Il est bien
capable de provoquer une petite révolution
dans les écoles primaires où malgré les indi-
cations des manuels, on s'attache encora trop
souvent à l'enseignement des faits et geatew
des rois mérovingiens ou carolingiens. Ce li-
vre, destiné aux écoliers, est au surplus si
agréable à lire qu'il pourrait bien dtHenirce.
lui des parents.
C'est la bonne remarque que fait dans sa
préface M. Marcel Chariot, inspecteur général
de l'instruction publique.
En tous cas le congressiste qui réclamait à
Lille la suppression des manuels d'histoire-
bataille pourrait en faire la lecture,sans avoir
besoin de se récréer: il n'y est question
que de conquêtes de la civilisation.
Armand Deriner.
» -
En l'honneur de M. Berteaux
Une fête républicaine à Poissy
Réception enthousiaste. — MM. Ber
teaux et Clémentel en Seine et-
Oise. — Réceptions et inaugura-
tions. — Croix et rubans. —
Banquet dèmocratique. - Les
discours.
Les républicains de Poissy ont organisé une
fète en l'honneur de M. Berteaux, ministre d<
la guerre, et député de la circonscription.
M. Maurice Berteaux, député, avait été élu
l'an dernier conseiller général de Poissy. Sea
électeurs avaient résolu de fêter cette élec-
tion, lorsque,dans l'intervalle, leur conseiller
général et député fut nommé ministre de la
guerre, et c'est pourquoi les quatre cantons
de la 1" circonscription de Versailles se sont
réunis hier pour fêter, à Poissy, leur député-
ministre.
M. Clémentel, ministre des colonies, assis-
tait à la cérémonie, M. Gauthier, miuistri
des travaux publics,empêché, était représenté
par M. Klein, directeur du personnel au mi-
nistère des travaux publics.
, Les ministres sont arrivés à 9 h. du matin,
en compagnie de MM. Frize, secrétaire géné-
ral de la préfecture de Seine-et-Oise, repré-
sentant le préfet : M. Poirson, malade ; Bou-
rély, Charmeil, Pircet, Mouzot, chef adjoint et
secrétaires du ministre de la guerre, le capi-
taine Boucabeille et le liauteDant de vaisseau
Renard, les officiers d'ordonnance, et loi
membres du comité d'organisation.
Les ministres ont été recus par MMaréchat.
maire, et la municipalité.
Malgré le vent et la pluie, partout une fouli
considérable acclame M. Berteaux.
A la mairie
Le cortège sa rend aussitôt à la mairie.
Devant celle-ci, le ministre de la gurra re-
met, avec le cérémonial habituel, la croix de
chevalier de la Légion d'honneur au comman-
dant Moulinier et au capitaine Lambart,
du 138% et leur donne l'accolade, aux applau-
dissements des spectateurs ; puis ont lieu les
réceptions accoutumées.
Le maire, M. Maréchal, souhaite la bien-
venue aux représentants du gouvernement
et attira leur attention sur diverses questions
d'intérêt local. Dans un discours plain de
bonhomie, il déplore l'état des voies de com-
munication de la commune, en particulier du
pont dit de « La Pelle ».
M. Berteaux remercie les organisateurs de
cette fête et donne l'assurance qu'il fera, lui
et ses collègues, tout le nécessaire pour don-
ner satisfaction aux désiderata formulés.
Il présente M. Clémentel, qui, quoique dé-
puté de l'Auvergne, doit être considéré com-
me un citoyen de Seine-et-Oise.
M. Berteaux a reçu ensuite les délégations
venues pour le saluer. Il a félicité les institu-
teurs qui lui étaient présentés par M. Merlet,
inspecteur d'académie, de leur dévouement à
la République et du soin avec lequel ils pré-
parent leurs élèves « à l'accomplissement dit
ce premier devoir dans une démocratie pacifi-
que : le devoir militaire ».
Les réceptions terminées, le cortège va visi
ter les diverses constructions et bâtiments. Li
pluie tomba sans discontinuer, mais les cu-
rieux sont toujours fort nombreux.
Les ministres ont visité ensuite les fameux
ponts du chemin de fer, dont la réfection est
depuis si longtemps réclamée, et qui gênent la
commerce et la circulation publique. M. Klein
a assuré la municipalité de toute la bienveil-
lance du ministre des travaux publics.
A l'hôpital, M. Barteaux ramet une sommt
de 200 fr. au directeur.
A la casarne, où le général Meneust lui
présente les officiers, M. B3rteaux visite toutes
les chambrées, et interroge cordialement quel-
ques soldats. Il se fait montrer les cuisinei
et goûta la soupe, M. Clémentel l'imite ; puis,
après l'inauguration du nouveau service des
eaux: réservoirs supérieurs et usine élévatoire,
on se rand au marché couvert où est dressé
un banquet de 1,200 couverts.
Le banquet
Au dessert, des fillettes des écoles viennent
apporter au ministra da la guerre de splandi-
des bouquets pour Mme Berteaux et sa fille;
le ministre, très ému, les embrasse.
Après des allocutions de MM. Frize, secré-
tair3 général de Seifié-et-Oise, qui porte un
toast au- Président Loubet ; Jozon, Dasoyer,
Galli, conseillers généraux ; Maréchal, maire
de Poissy; Guérin-Catbelin.Leroy, vice-prési-
dent du comité départemental radicil-socia-
liste, M, Clémentel prend la parole.
Le ministre des colonies déclara qu'il a éU
heureux d'accepter l'invitation qui lui a ét<
faite d6 venir dans ce beau pays de Poissy,
dans cette circonscription qui est la citadelle
avancée de la République dans le départe.
ment, et qui a su se garantir contra les en-
trainements du nationalisme et les sugges.
tions de la réaction.
Il a été heureux également d'accompagnet
son ami Berteaux, auquel la lie und déjà lon-
gue confraternité do travail, soit à la com-
mission du budget, soit au gouvernement.
M. Clémentel -- dit ensuite qu'il est fier de
continuer avoc le ministre de la guerre la
politique de défense et d'action républicaines
et de bâter avec lui le vote des prochaine.
réformes exigées par le suffrage universel.
Il termine en levant son verra en l'honneur
des militants républicains de la 1" circons-
cription de VorsaillJs. (Vifs applaudisse-
ments.)
L'3 ministre de la guorra se lève ensuite,
l'assemblée lui fait une longue ovation.
Tout d'abord, il remercie les organisateurs
de cette [ôte, les amis avec qui il lutte depuis
treize années pour le triomphe de la Républi-
que et de la justice sociale 1 il les ramer cil
également d'avoir invité son ami Clémentel.
qui a assumé la lourde direction de notra
empire colonial et ne faillira pas à la tâcho d'y
faire respecter les lois de h France, les lois
de l'humanité, et saura avec une vigilanc.
incessante nous garantir de toute réclamation
qui pourrait paraître non fondée,
M. Berteaux fait excuser M. Gauthier, ml
nistre des travaux publics.
Le ministre road ensuite hommage aux ofa.
FONDATEUR-. AUGUSTE V ACOUERIE
ABONNEMENTS
li Mit Tnit im SixMb Un aa
Paria. 2 fr. Jp fr. 9 fr. 18 fr.
Départements.. 2— 6— ii - 20-
Union Postale. 3 — 9 — 16 32 —
DIRECTEUR POLITIOUE : CHUlES BOS
} ANNONCES:
MM. CH. LAGRANGE, CERF
6, Place de la Bourse, 6
ET AUX BUREAUX DU "OU A f 4
Secrétaire Général : A.-F. GECvÂtcff
Secrétaire Général : A.-F. CE
RÉDUCTION : 14, RUE DU MAIL, PARIS. - TELEPHONE 102.82
Adresser les communications au Rédacteur en Chel
Rédacteur en Chef : HENRY MARET
ADMINISTRATION : 14, RUE DU MAIL. - TÉLÉPHONE 102.88
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
Nous publierons prochainement dans notre
feuilleton de la 46 page : -
LA MÉTISSE
par Camille BIAS
Jamais l'ingénieux écrivain n'a été mieux
inspiré que dans ce récit dramatique qui
nous fait assister, dans l'une de nos colonies
Viatiques, à la lutte entre les sectes indi-
gènes et les éléments de pénétration euro-
péenne.
LA MÉTISSE
nous présente un impressionnant et curieux
tableau de mœurs exotiques. Ce sera l'un des
grands succès de l'auteur de tant de ro-
mans restés populaires.
L'AW mi
Je causais l'autre jour avec un de
mes bons amis de Bretagne — appe-
lons-le Louis Le Goff, pour lui donner
un nom quelconque et pour la com-
modité du récit.
— Eh bien, lui dis-je, on commence
-' à parler des élections générales. J'es-
père que vous serez candidat, cette
lois-ci ?
- Moi, candidat ? Fi dam Doue! Je
m'en garderai bien.
—- Il y a une belle place à prendre,
cependant.
- Celle du « marquis de Carabas ».
— C'est le pseudonyme dont nous l'a-
vons doté ; nous autres Bleus. — Le
siège du hobereau, qui, grâce à des
influences de caste, et grâce à la pro-
pagande du clergé, plus que par l'ef-
fet de son talent, s'est taillé dans no-
tre pays un fief électoral? Peut-être
serait-il battu assez facilement par un
républicain. Les élections cantonales
et municipales n'ont pas été mauvai-
ses pour les radicaux,
— Pourquoi ne seriez-vous pas le
républicain entreprenant et heureux
dont vous parlez ?
— Non et non, je ne veux plus être
candidat. Car je me suis présenté une
fois, il y a cinq ou six ans, précisé-
ment contre ce fameux marquis de
Carabas. Et je sais trop maintenant
comment se font les campagnes poli -
tiques, par ici. On échange, je vous
l'assure, moins d'arguments que de
petits verres. Ah ! la politique à l'al-
cool, quelle abominable chose, qui
démoralise et qui détraque. On en sort
avec la tète, l'estomac et le cœur ma-
lades.
.**
Nous étions dans la salle à manger
de la jolie auberge du bourg. Louis Le
Goff me montra une grande photogra-
phie qui décore le coin d'une glace.
Elle représente, à la porte d'une mai-
rie rustique, une cohue d'hommes
ivres, qui agitent des bouts carrés de
papier. Un paysan, au premier plan,
est étalé sur le sol, le nez piqué dans
la crotte.
— C'est une scène électorale à la
mode d'ici. Voilà dans quel état doi-
vent être des citoyens français quand
ils ont à prendre pour quatre ans un
représentant à la Chambre. Pensez-
vous qu'on ait à se montrer fier d'être
choisi par des gens qui se sont prépa-
rés de cette manière à leur devoir ci-
vique ?
— Serait-il donc impossible d'obte-
nir la confiance de vos concitoyens
sans distribution d'alcool ?
- J'aurais voulu, non pas suppri-
mer l'alcool, mais l'employer d'une
façon moins scandaleuse. Si les démo-
crates m'ont su gré de cet effort, les
indifférents, la masse flottante, qui est
considérable dans nos départements
de l'Ouest, ont pensé que j'étais peu
« donnant ».Les malheureux ont voté,
non contre mon programme, mais
contre mon avarice supposée.
« Cependant, j'avais de fameux «ca-
balleurs », — c'est le titre des agents
électoraux, en Bretagne ; - avec eux,
dès l'aube, je courais les cabarets,
puisque ce sont les seuls lieux de
rendez-vous du pays. Je trouvais les
électeurs attablés. Comment ne pas
faire remplir les verres ? Je m'y rési-
gnais. Alors, je parlais de la Républi-
que, instrument nécessaire des réfor-
mes agricoles ; de ces réformes elles-
mêmes ; de la misère à dissiper ; des
progrès économiques à réaliser. Beau-
coup s'enthousiasmaient, et je pensais
avoir conquis des esprits à nos idées,
« Pendant ce temps, écoutez : le
marquis de Carabas et ses caballeurs
étaient installés sur la plus haute col-
line des environs ; de là, avec des lon-
gues-vues, ils surveillaient nos évolu-
tions. A peine avions-nous quitté un
hameau qu'ils s'y abattaient.
« Avec eux, il n'était plus question
de parler, de discuter, de préparer un
avenir meilleur.
- A boire, à boire pour ces braves
ens J criaient-ils aux débitants. De
l'eau-de-vie, en voulez-vous, en voilà.
Quelle eau-de-vie, choisissez : de la
blanche, de la jaune?
—■ De la jaune ! hurlaient les pay-
sans déjà gais.
***
« Et, pendant des heures, des flots
d'alcool recouvraient, noyaient, pour-
rissaient la bonne semence que nous
avions jetée. Une seule chose est ex-
traordinaire : au scrutin, j'ai failli
passer.
— Vous voyez bien, Louis Le Goff,
que la reconnaissance du gosier n'est
pas l'unique mobile des électeurs bre-
tons.
— Je le sais. Il se forme-en Bretagne
une conscience démocratique qui vien-
dra à bout de tout, et de l'eau-de-vie
elle-même. N'empêche que le pire en-
nemi de la République dans nos villa-
ges est bien l'alcool.
« Avant de vous quitter, j'ai une
anecdote tragique à vous raconter.
« Le soir d'une de ces terribles jour-
nées d'élections,où les fammes ne dé-
daignent pas plus la boisson que leurs
hommes, une de ces malheureuses,
rentrée ivre dans sa chaumière, mit le
feu à ses pauvres meubles. La maison-
nette flamba. La femme resta, avec ses
quatre enfants, sous son chaume en-
flammé. Ses voisins essayèrent de lui
porter secours. Engourdis par trois
semaines d'ivrognerie; ils n'avaient
pas la force de porter les seaux d'eau.
Bref, l'incendie fit cinq victimes. Je
les porte à l'actif de la politique alcoo-
lisée. Je suis sûr de ne pas commettre
d'injustice en émettant ce jugement
sur la catastrophe et sur ses causes.
« J'ajoute qu'après cette aimable
campagne, je gardai la chambre trois
semaines ; je ne sais si c'était la fati-
gue, l'alcool ou le dégoût qui avait
contribué en majeure proportion à
me rendre malade.
— Et le marquis ?
— Oh ! Carabas, c'est pis : Il a pris
le lit quatre mois ; et il ne s'est remis
sur pied qu'à force de régime lacté et
de séjours aux eaux. Lui, je ne le
plains pas. Il a été puni par où il avait
péché.
Hugues Destrem.
- mm
LES ON-DIT
LE CONFRÈRE
Il n'est plus notre petit père,
il est notre confrère. M. Com-
bes écrivait dans les journaux
allemands, dans les journaux
anglais, maintenant voilà qu'il
collabore à -- la - Prensa, -- dans la
République Argentine. Ce journaliste fera
son chemin. Son défaut est d'être mono-
corde i toujours la gloire de M. Combes
chantée par M. Combes, cela semble un
peu uniforme , comme procédé littéraire, à
beaucoup de gens.
M. Combes soutient une fois de plus qu'il
fut le continuateur de la politique de Wal-
dek-Rousseau i il fait bien de répéter cela
souvent, parce que les personnes non pré-
venues seraient tentées de penser le con-
traire.
Et pourtant, voici un aveu qu'il faut re-
cueillir ; M. Combes reconnaît, dans son
article sud-américain, que si Waldeck-
Rousseau avait conservé le pouvoir, « il
aurait procédé selon une méthode toute
différente de celle qui a été suivie par son
successeur ».
Cela, on le croira sans peine, et M. Com-
bes ne s'est pas mis en frais d'imagination
pour deviner cela. C'est tout de même
bien honnête de sa part, de le reconnaître.
Seulement, comment arrive-t-il à concilier
cet aveu ingénu avec sa prétention, qui est
folle, d'être le eontinuateur de la politique
de Waldeck-Rousseau ?
LE BOUCHER DE VAUCLUSE
L'attention de la 4a commission du con-
seil général de la Seine a été attirée à plu-
sieurs reprises sur un panneau attribué à
Boucher et occupant un dessus de porte à
l'asile départemental. Cette œuvre inté-
ressante, sinon authentique, mériterait
d'être quelque peu réparée et soustraite à
tout danger de détérioration.
La meilleure solution, entre nous, ne
serait-elle pas le transfert au Louvre ou,
tout au moins, à Carnavalet ? Avis aux
Beaux-Arts.
PROCÈS CONTRE LE MONT-DE-PIÉTÉ
Les marchands de vins et débitants éta-
blis autour des « grands bureaux » sont
en train de se coaliser pour arriver à une
action commune contre l'administration
du Mont-de-Piété qu'ils accusent de por-
ter une grave atteinte à leurs intérêts par
les facilités excessives accordées aux can-
tines, que tiennent des employés, par
l'inobservation des règlements et la ferme-
ture à sept heures du soir, et cela sans que
le personnel bénéficie d'une diminution de
prix.
M. TREILLE
Hier ont eu lieu les obsèques civiles d'un
homme de bien, très connu dans le dix-
neuvième arrondissement, M. Treillé, se-
crétaire-fondateur de la chambre syndi-
cale des commissionnaires en bestiaux.
père de M. Charles-Laurent Treillé, - un
des plus sympathiques chefs de service du
Mont-de-Piété. Le corps a été incinéré au
Père-Lachaise. Nombreuse assistance. Re-
marqué la présence de MM. Colas, Rollin,
Camille Legrand, Laugier, Canas, Marce-
lin, etc. La plupart des syndicats de La
Villette s'étaient fait représenter.
LE SOCIAtISME LITTÉRAIRE
Est-ce que l'ère bénie prédite par les
poètes de l'humanité va s'ouvrir ?
La fraternité littéraire, tant vantée dans
les discours des sociétés professionnelles,
vat-elleileuriren actes ? Ce serait - char-
mant. 1
Mme Lucie Laboulais, membre de la
Société des gens de lettres, habitant à An-
gers, boulevard de Nantes, fait savoir,
par voie de la presse, qu'elle offre le loge-
ment gratuit à un sociétaire pendant la
saison balnéaire, juillet excepté, dans sa
propriété La Chaumière, au cap Breton.
LES INFIRMIÈRES DE NANTERRE
Il y a, à la maison de Nanterre, un per-
sonnel hospitalier qui envie, de loin, la si-
tuation de celui de l'Assistance publique.
Infirmiers et infirmières, recrutés au petit
bonheur, sont payés dans les quinze francs
par mois par l'administration départemen-
tale. Aussi ne trouve-t-elle, pour remplir
ces emplois, que de pauvres vieillards ou
d'éternels remplaçants, prompts à disparaî-
tre à la première occasion. Sitôt qu'une
surveillante a acquis quelque expérience
professionnelle, elle est convoitée par d'au-
tres établissements qui s'empressent de
l'enlever à Nanterre. Dernièrement, l'asile
Léo Delibes offrait ainsi 50 francs par mois
à une infirmière qui n'en gagnait pas
vingt et avait réussi à mériter la confiance
des médecins. Inutile de dire que l'offre fut
acceptée d'enthousiasme. Résultat : arrivée
d'une autre infirmière novice, nouvel ap-
prentissage , même conclusion à brève
échéance.
Le Conseil général de la Seine s'est pré-
occupé de cette question, qui met en péril
le bon fonctionnement des services hospi-
taliers, et la commission d'assistance est à
la veille, croit-on, de proposer le vote d'un
crédit destiné à relever les traitements des
infirmiers et infirmières en les assimilant
à ceux des hôpitaux parisiens. Dame, ce
n'est que justice 1 |
CHAMBERLAIN MALADE f
CHAMBERLAIN MALADE <
Une nouvelle qui doit mettre en ri-meur
le public politique anglais : M. Chamber-
lain, dit la Weekly-Despact de Birmin-
gham, est sérieusement indisposé.
Le Passant.
TOUT EST RELATIF.
Les Allemands vont procéder, cette année,
au recensement général de la population dans
les différents Etats de l'Empire; mais ils vont
apporter dans cette grave opération leur goût
spécial pour le mouvement précis, saccadé et
mécanique, qui forme la base de leur tempé-
rament.
Dans la nuit du 30 novembre au 1" décem-
bre prochain, à minuit sonnaot, on fera le
relevé de toutes les personnes qui se trouve-
ront en Allemagne, à titre passager ou séden-
taire. Minuit, complètement réhabilité, na
sera plus l'heure du crime, mais du recense-
ment. Minuit n'évoquera plus l'idée de vieux
manoirs gothiques, dans lesquels hulullent
les hiboux ot dansent les sorcières. les soirs
de sabbat, à la lueur mystérieuse de la lune,
mais l'idée de bureaucrates sévères, compas-
sés, inflexibles, grognons et méticuleux. Mi-
nuit cesse d'être tragique et poétique pour de-
venir officiel et administratif : Faust et Satan
ne sont plus que des ronds-de-cuir.
Donc, le 1" décembre, par une nuit gla-
ciale, dans les flocons de neige qui tourbillon-
neront de toutes parts, au moment où tinte-
ront les douze coups da minuit, se fera la re-
censement allemand.
Je doute que ce grand acte s'accomplisse
avec la précision automatique que rêvent nos
voisins d'Olltre-Rhin.
L'heure de Munich et de Stuttgard n'est pas
la même que celle de Cologne, de Berlin, de
Dantzig ou de Kœnigsberg. Va-t-on, la veille,
obliger toutes les horloges et toutes les mon-
tres d'Allemagne à marquer la même heure ?
Ce serait une heure toute conventionnelle,
forcément momentanée,antiscientifique et par
conséquent inexacte. On ne saurait non plus
empêcher que des millions de montres et d'hor-
loges n'avancent ou ne retardent.
Fatalement, inévitablement, le recensement,
lui aussi, avancera ou retardera.
Le même enfant, né cinq minutes avant mi-
nuit, dans une ville, serait né dix minutes
anrÀg minuit dans nnn antra vill- si sas nA-
-r--- -----.., ----- ---- --.-- ---., -- -- ("-
rents avaient pu déménager à temps ou ne
pas rater le train.
Et quelle heure choisira-t-on? car il y a
plusieurs sortes d'heures. Il y a lss heures ju-
daïques ou antiques, les heures égyptiennes,
les heures babyloniennes, les heures euro-
péennes. les heures astronomiques, les heu-
res solaires moyennes, les heures solaires
vraies, les heures du premier mobile. Je dois
en passer, ne serait-ce que l'heure du berger
ou l'heure du muletier.
Interdira-t-on aux habitants de se coucher,
de s'endormir ou de s'aimer avant minuit?
Créera-t-on, cette nuit-là, des patrouilles spé-
ciales, chargées de maintenir la population en
éveil?
Les Allemands ont beau faire. Tous leurs
efforts resteront vains et stérHes, car l'absolu
est si peu de ce monde, que vouloir seulement
le rechercher est le signe évident d'une incu-
rable folie.
Tout est relatif, ici-bas, depuis nos instincts
les plus vils et nos passions les plus nobles et
les plus généreuses, jusqu'aux plus vulgaires
recensements.
G. de Vorney.
• «. r-Ûii,
LE MYSTERE RUSSE
Les zemstvos à Moscou
A la suite de l'intervention de MM. Chipof
et Stakovitch, le congrès se divisera probable-
ment en deux groupes dont l'un (80 membres)
insiste pour le suffrage universel. Les autres
membres suivront M. Chipof qui convoquera
son congrès après la clôture du congres ac-
tuel. M. Stakovitch s'est efforcé de trouver un
terrain d'entente. Il a proposé la réunion des
deux congrès avec la participation des maré-
chaux de la noblesse.
Les « Novosti ) poursuivis
Sur la proposition du directeur du bureau
de la presse, M. Notovilch, rédacteur au jour-
nal les Novosti, est poursuivi pour la publica-
tion d'un article tendant au renversement de
l'ordre de choses actuel ; il a été laissé en li-
berté sous une caution de mille roubles.
La poursuite, qui peut entraîner la perte
des droits civils et la relégation dans les
confins éloignés de la Sibérie, vise la pu-
blication, dans le numéro du 18 mars des
Novosti, du programme de « l'Union pour l'af-
franchissement ».
Les troubles
Un officier de police de Varsovie, Abraha-
movitch, que le parti socialiste avait déclaré
tenir pour personnellement responsable de la
terrible répression qui a eu lieu dans la rue
de Jérusalem, a été blessé de cinq coups de
revolver par un inconnu.
Deux autres officiers da police et un secré-
taire de commissaire de polico ont reçu, de la
Dart ducomité révolutionnaire, notification de
leur sentence de mort.
(Voir la suite en DEUXIEME EDITlONJ
PROVOCATION MACABRE
Après trente cinq ans, les Allemands ne
sont pas encore revenus de leur stupéfaction
de nous avoir battus.
Ils ne laissent passer aucune occasion pour
glorifier la victoire remportée par 800,000
Allemands sur 300,000 Français mal orga-
nisés et mal commandés.
Tous les prétextes leur sont bons. Le moin-
dre combat de 1870 est, pour eux, un anni-
versaire à célébrer. A chaque exhumation
d'ossements de tués, ils organisent des fêtes
triomphales qui dégénèrent en sinistre cari-
cature de la piété nationale.
Voilà la centième fois que les Allemands
inaugurent des monuments funèbres autour
de Metz. Le monument de Gravelotte, que
Guillaume Il va consacrer la semaine pro-
chaine, vient compléter la série des provo-
cations macabres que l'Allemagne * nous
adresse à chaque instant.
Si tous les pays se mettaient à célébrer per-
pétuellement des anniversaies de batailles,
les peuples passeraient leur temps à se mon-
trer les dents. Nous aussi, nous aurions des
dates glorieuses à évoquer et de superbes faits
d'armes à glorifier. Nous no songeons même
pa<; à ces démonstrations puériles qui sentent
plutôt le parvenu que le peuple con scient de
sa force et de son droit.
JEAN LVAL..
PARTI RADICAL-SOCIALISTE
Comité exécutif
Le Comité exécutif se réunira en séance
plénière, au siège social, mercredi prochain,
10 mai, à 9 h. précises du soir.
Ordre du jour : 1* procès-verbnl; 2' com-
munications du bureau ; 3" rapport sur la si-
tuation politique et sur l'action du parti ; 4*
discussion de la proposition sur la constitu-
tion d'une commission de vigilance ; 5" rap-
port de M. Eugène le Roy, au nom de la
commission des réformes liscales, sur la con-
tribution des portes et fenêtres ; 6° fixation de
la date du ranouvellement du bureau.
Commission de l'enseignement. — Lundi 8
mai, à 9 h. du soir.
Commission du commerce, de l'industrie, de
V agriculture et des études économiques. —
Lundi 8 mai, à 8 h. 112 dusoir.
Commission des vœux. — Mardi 9 mai, à
5 heures.
Commission des réformes ifscales. — Mer-
credi 10 mai, à 4 heures.
Le bureau du Comité exécutif se réunira
mercredi 10 mai, à 5 heures.
M. JONNART A TLEMCEN
Tlemcem, 7 mai.
A l'inauguration de la nouvelle médersa de
Tlemcen, M. Jonnart, répondant au discours
du directeur de cette école qui le remerciait
d'être venu présider la cérémonie, a dit :
C'est pour moi un honneur et un devoir. Je
suis heureux d'assister à ces fêtes studieuses,
où rten ne manquerait à mon plaisir si je ne son-
geais à l'absence d'une personnalité très haute et
très chère à laquelle j'aurais voulu céder la pre-
mière place en ce lieu, et qui regrette tant de ne
pas être aujourd'hui dans sa ville natale, que
Tlemcen toute entière ragrette de ne pas voir ici.
J'aurai voulu laisser à M. Etienne le soia de faire
ressortir avec son éloquenco vibrante les idées et
de développer les espérances qui se présentent na-
turellement à notre esprit à l'occasion de cette
inauguration.
Après avoir fait l'éloge da Tlemcen, dont le
glorieux passé et les beaux vestiges de son
art semblent tout exprès faits pour offrir un
asile à la méditation et à l'étude, le gouver-
neur général indique aux jeunes élèves le rôle
qui leur revient pour travailler au rappro-
chement, chaque jour plus étroit, des races
diverses de ce pays.
En suivant cet enseignement, vous n'êtes pas
seulement à même, leur dit-il, de vous perfection-
ner dans cette belle langue arabe, si originale et
si variée, vous aurez encore les moyens da vous
approprier ce qu'il y a d'essentiel dans la civili-
sation et dans la pensée moderne, l'esprit d'union
et de tolérance, le désir de développer les aspira-
sions supérieures qui sont communes à tous les
hommes, do les grouper dans la lutte contre les
forces naturelles adverses pour réformer les condi-
tions de la via matérielle. et morale. Il ne paut pas
exister d'antinomies entre les sujets musulmans et
leurs compatriotes français; leurs intérêts sont les
mêmes. La colonisation apporte a tous les habi-
tants de ce pays le travail et le bien-être. Dussions-
nous ne tirer aucun avantage de la coopération
avec nos sujets musulmans, nous n'aurions pas
d'ambition plus hauta que d'améliorer leur sort.
(Voir la suite en DEUXIEME EDITION.)
LA OUESTION MARDCAINE
A la frontière algérienne
Alger, 7 mai.
On télégraphie de Lalla-Marnia, à l'Agence
liavas :
Bou Amama, à la tête de ses cavaliers, a
fait brusquement irruption hier dans la plaiae
et a enlevé un grand nombre de chameaux
appartenant aux Angad.
Au moment où il se disposait à regagner
son camp, il fut vigoureusement attaqué par
la cavalerio de b Mahalla qui lui reprit son
butin et le rejeta vers ses tentes.
Au bruit de la fusillade, la prétendant se
porta au secours de son allié. L'infanterie du
Maghzen engagea aussi l'action. Da part et
d'autre, on échangea de nombreux coups do
fusil à une distance assez considérable ; le
combat se prolongea ainsi jusqu'à la nuit,
puis chaque parti regagna son camp.
Du côté du Maghzen, il y a eu trois tués,
dont un eaïd-mia, ou officier. Les pertes du
prétendant et de Bou-Amama sont inconnues;
elles doivent être très faibles.
Le sultan et le maghzen
Tanger, 7 mal.
Les dernières nouvelles datées d'Oudjda ac-
cusent l'inaction des troupes et des autorités
chérifiennes.
La tribu des Benizantsa. qui était près
d'Oudjda pour appuyor les troupes du sultan,
en est partie, en présence de l'attitude et du
manque de courage du maghzon. Cette con-
duite est vivement critiquée par les popula-
tions arabes attachées au sultan.
-Le prétendant ne disposerait que de 500 ca-
valiers environ.
Un certain nombre d'animaux ayant été
volés par les rebelles, les troupes chérifiennes
sont sortie?, et dans une rencontre quelques
coups de canon ont été tirés pour la forme.On
en conclut que le maghzen ne cherche pas de
succès.
L'ambassade anglaise
Tanger, 7 mai.
L'ambassade anglaise partira probablement
pour Fez le 17 mai. Le nouveau ministre d'Es-
pagne,M. Llaveria, est attendu à Tanger mer-
credi prochain.
CAUSERIE PEDAGOGIQUE
L'histoire à l'école primaire
Les pacifistes et les traités d'histoire.
— N'exagérons pas. — L'histoire-
bataille et l'histoire civilisation.
— Deux éducateurs.
L'autre jour, au congrès national de la paix,
à Lille, un congressiste réclamait, sous forme
de vœu, l'expurgation des livres d'histoire
mis entre les mains des enfants. A son avis
il s'y trouverait dos récits de batailles et de
combats qu'il importe de ne pas laisser con-
naître aux écoliers.
Cette proposition menaçait-elle de rallier
un certain nombre de voix ? ou bien méritait-
elle d'être combattue simplement parce qu'elle
était susceptible de jeter quelque ridicule sur
la discussion en cours ? Toujours est-il que
M. Lyon, recteur de l'Université de Lille, sou-
levé d'indignation, ripostait avec beaucoup
de force et d'esprit. « L'on expurgera donc
Michelet parce qu'il parle batailles, et on sup-
primera Waterloo des Misérables ! »
C'est évidemment ce que n'hésiteraient pas
à faire les esprits faux qui se rencontrent
parmi les pacifistes.
Il y a des esprits faux dans tous les partis ;
leurs exagérations ennuient sérieusement leurs
amis et font rire leurs adversaires. Les cocar-
diers voudraient que les écoles fussent de pe-
tites pasernes ; les pacifistes que ce fussent des
temples de paix d'où serait expressement pros.
crite toute expression rappelant un fait d'ar-
mes. Les uns et les autres rêvent tout évèillés,
voilà tout. 11 n'y a pas lieu de s'inquiéter au-
trement de leurs idées. Elles ne bOllleverse-
ront rien. C'est si vrai que, ceux-là mêmes
qui protestent si ardemment contre les ma-
nuels d'hisloire-bataille ne font pas autre
chose que de prouver qu'ils retardent de plu-
sieurs années. Ils s'élèvent contre une vieil-
lerie.
L'histoire telle qu'on l'enseigne au-
jourd'hui
Il n'y a plus effectivement, à l'heure ac-
tuelle, de manuels d'histoire-bataille entre les
mains des écoliers français.
Les livres d'histoire qui sont dans les écoles
ne sont plus uniquement consacras à raconter
les conflits internationaux; tous s'efforcent de
faire comprendre le passé en expliquant l'é-
volution politique, administrative et écono-
mique de la société. Je ne crois pas qu'on
puisse citer un livre scolaire actuellement en
usage qui puisse être rangé au nombre des
livres d'histoire-bataille. Entra les manuels
aujourd'hui en faveur, il n'y a que des diffé-
rences de degré au point de vue de l'inspira-
tion pacifiste. Mais les plus pacifistes même
parlent de guerres.11 le faut bien, sinon l'his-
toire apprise par les enfants serait volontai-
rement tronquée, faussée, trompeuse, mon-
teuse.
Le manuel Harvé lui-même raconte les évé-
nements militaires qui ont eu une influence
importante sur la marche da la civilisation —
pour l'arrêter ou l'accélérer.
Et pourtant ce livra éminemment pacifiste a
pour conclusion cette formule : « Si tu veux
la paix, prépare la paix. »
Formule houreuse car elle signifie qu'un
peuple préoccupé de dissiper par sa droiture
et sa franchise tous les malentendus qui nais-
sent entre lui et les autres nations, est à peu
près sûr de gagner la sympathie générale. Il
est à l'abri de tout acte d'hostilité par les
amitiés qu'il a conquises. C'est ainsi sans
doute, que suivant la prédiction de Michelet,
un jour la France déclarera la paix au
monde.
Mais si la formule du manuel Hervé est
mal interprétée, si on estime qu'elle veut dire
qu'il faut cesser de croire au proverbe latin
d'après lequel il faut préparer la guerre pour
avoir la paix, la formule est décevante, dan-
gereuse.
Ce n'est pas elle en effet qui empêchera ja-
mais un peuple belliqueux d'attaquer le voi-
sin paisible.
L1 formule Hervé est bonne pour inspirer
le gouvernement dans ses relations au dehors,
elle doit être la devise de la diplomatie ;
mais pour notre sécurité nationale, c'est à
l'adage romain qu'il faut croire.
A coup sûr c'est dans cet esprit qu'il faut
élever les enfants.
L'histoire da la société
Il est inutile, bien entendu, de commencer,
aussitôt qu'ils sont on âge d'etra initiés à l'his-
toire, par leur peindre les horreurs de la
guerre. Il y a autre chos3 à leur dire pour
les prédisposer à comprendre le passé. Il faut
leur montrer, par des répétitions nombreuses
sur des sujets divers, qu'il y a une énorme
différence entre la vie d'aujourd'hui et calie
d'autrefois. C'est là-dessus qu'il faut insister
pour éveiller en eux la curiosité historique.
en même temps que pour faire éclater à leurs
yeuxlagrando loi du progrès qui se dégage
de l'histoire générale.
C'est ce qu'ont parfaitement compris deux
éducateurs, deux universitaires, M. Rogi,e,
inspecteur princaire à Reims, et M. Oespiqacs,
professeur d'histoire au lycée de Versailles.
Ils ont donc entrepris la publication d'une
histoire de France Dour les écoles nrimniroq
en partant de cette idée fort juste que tout d'a-
boril avec les tout jeunes élèves il est néces-
saire d'expliquer le passj dans une série de
leçons de choses familières, illustrées, inté-
ressantes. Leur premier volume destiné aux
enfants du cours élémentaire passe en revuo
toutes les améliorations qui méritent d'êtra
notées dans nos aliments, nos vêlements, nos
habitations, nos moyens de chauffage et d'é-
clairage, nos armes et nos instruments de
travail, nos moyens de production intellec-
tuelle : papier, livres et journaux. Puis c'est
la transformation des régimes politiques, des
pouvoirs locaux, do l'état social qui est expli-
quée. El le livre se termine par une jolie le-
çon.Qur les fêtes à travers les âges et vous le
devinez bien, sur la fète du 14 juillet qui
est notre fète nationale.
Un artiste, M. Lucien Métivet, a illustré l'ou-
vrage de gravures, aussi exactes que possi-
ble.
C'est un petit livre que les enfants aimeront
et que les instituteurs adopteront.
Il est conçu d'après une méthode nouvelle,
exposée d'ailleurs dans un Plan d'études qaa
M. Rogie a publié l'année dernière. Il est bien
capable de provoquer une petite révolution
dans les écoles primaires où malgré les indi-
cations des manuels, on s'attache encora trop
souvent à l'enseignement des faits et geatew
des rois mérovingiens ou carolingiens. Ce li-
vre, destiné aux écoliers, est au surplus si
agréable à lire qu'il pourrait bien dtHenirce.
lui des parents.
C'est la bonne remarque que fait dans sa
préface M. Marcel Chariot, inspecteur général
de l'instruction publique.
En tous cas le congressiste qui réclamait à
Lille la suppression des manuels d'histoire-
bataille pourrait en faire la lecture,sans avoir
besoin de se récréer: il n'y est question
que de conquêtes de la civilisation.
Armand Deriner.
» -
En l'honneur de M. Berteaux
Une fête républicaine à Poissy
Réception enthousiaste. — MM. Ber
teaux et Clémentel en Seine et-
Oise. — Réceptions et inaugura-
tions. — Croix et rubans. —
Banquet dèmocratique. - Les
discours.
Les républicains de Poissy ont organisé une
fète en l'honneur de M. Berteaux, ministre d<
la guerre, et député de la circonscription.
M. Maurice Berteaux, député, avait été élu
l'an dernier conseiller général de Poissy. Sea
électeurs avaient résolu de fêter cette élec-
tion, lorsque,dans l'intervalle, leur conseiller
général et député fut nommé ministre de la
guerre, et c'est pourquoi les quatre cantons
de la 1" circonscription de Versailles se sont
réunis hier pour fêter, à Poissy, leur député-
ministre.
M. Clémentel, ministre des colonies, assis-
tait à la cérémonie, M. Gauthier, miuistri
des travaux publics,empêché, était représenté
par M. Klein, directeur du personnel au mi-
nistère des travaux publics.
, Les ministres sont arrivés à 9 h. du matin,
en compagnie de MM. Frize, secrétaire géné-
ral de la préfecture de Seine-et-Oise, repré-
sentant le préfet : M. Poirson, malade ; Bou-
rély, Charmeil, Pircet, Mouzot, chef adjoint et
secrétaires du ministre de la guerre, le capi-
taine Boucabeille et le liauteDant de vaisseau
Renard, les officiers d'ordonnance, et loi
membres du comité d'organisation.
Les ministres ont été recus par MMaréchat.
maire, et la municipalité.
Malgré le vent et la pluie, partout une fouli
considérable acclame M. Berteaux.
A la mairie
Le cortège sa rend aussitôt à la mairie.
Devant celle-ci, le ministre de la gurra re-
met, avec le cérémonial habituel, la croix de
chevalier de la Légion d'honneur au comman-
dant Moulinier et au capitaine Lambart,
du 138% et leur donne l'accolade, aux applau-
dissements des spectateurs ; puis ont lieu les
réceptions accoutumées.
Le maire, M. Maréchal, souhaite la bien-
venue aux représentants du gouvernement
et attira leur attention sur diverses questions
d'intérêt local. Dans un discours plain de
bonhomie, il déplore l'état des voies de com-
munication de la commune, en particulier du
pont dit de « La Pelle ».
M. Berteaux remercie les organisateurs de
cette fête et donne l'assurance qu'il fera, lui
et ses collègues, tout le nécessaire pour don-
ner satisfaction aux désiderata formulés.
Il présente M. Clémentel, qui, quoique dé-
puté de l'Auvergne, doit être considéré com-
me un citoyen de Seine-et-Oise.
M. Berteaux a reçu ensuite les délégations
venues pour le saluer. Il a félicité les institu-
teurs qui lui étaient présentés par M. Merlet,
inspecteur d'académie, de leur dévouement à
la République et du soin avec lequel ils pré-
parent leurs élèves « à l'accomplissement dit
ce premier devoir dans une démocratie pacifi-
que : le devoir militaire ».
Les réceptions terminées, le cortège va visi
ter les diverses constructions et bâtiments. Li
pluie tomba sans discontinuer, mais les cu-
rieux sont toujours fort nombreux.
Les ministres ont visité ensuite les fameux
ponts du chemin de fer, dont la réfection est
depuis si longtemps réclamée, et qui gênent la
commerce et la circulation publique. M. Klein
a assuré la municipalité de toute la bienveil-
lance du ministre des travaux publics.
A l'hôpital, M. Barteaux ramet une sommt
de 200 fr. au directeur.
A la casarne, où le général Meneust lui
présente les officiers, M. B3rteaux visite toutes
les chambrées, et interroge cordialement quel-
ques soldats. Il se fait montrer les cuisinei
et goûta la soupe, M. Clémentel l'imite ; puis,
après l'inauguration du nouveau service des
eaux: réservoirs supérieurs et usine élévatoire,
on se rand au marché couvert où est dressé
un banquet de 1,200 couverts.
Le banquet
Au dessert, des fillettes des écoles viennent
apporter au ministra da la guerre de splandi-
des bouquets pour Mme Berteaux et sa fille;
le ministre, très ému, les embrasse.
Après des allocutions de MM. Frize, secré-
tair3 général de Seifié-et-Oise, qui porte un
toast au- Président Loubet ; Jozon, Dasoyer,
Galli, conseillers généraux ; Maréchal, maire
de Poissy; Guérin-Catbelin.Leroy, vice-prési-
dent du comité départemental radicil-socia-
liste, M, Clémentel prend la parole.
Le ministre des colonies déclara qu'il a éU
heureux d'accepter l'invitation qui lui a ét<
faite d6 venir dans ce beau pays de Poissy,
dans cette circonscription qui est la citadelle
avancée de la République dans le départe.
ment, et qui a su se garantir contra les en-
trainements du nationalisme et les sugges.
tions de la réaction.
Il a été heureux également d'accompagnet
son ami Berteaux, auquel la lie und déjà lon-
gue confraternité do travail, soit à la com-
mission du budget, soit au gouvernement.
M. Clémentel -- dit ensuite qu'il est fier de
continuer avoc le ministre de la guerre la
politique de défense et d'action républicaines
et de bâter avec lui le vote des prochaine.
réformes exigées par le suffrage universel.
Il termine en levant son verra en l'honneur
des militants républicains de la 1" circons-
cription de VorsaillJs. (Vifs applaudisse-
ments.)
L'3 ministre de la guorra se lève ensuite,
l'assemblée lui fait une longue ovation.
Tout d'abord, il remercie les organisateurs
de cette [ôte, les amis avec qui il lutte depuis
treize années pour le triomphe de la Républi-
que et de la justice sociale 1 il les ramer cil
également d'avoir invité son ami Clémentel.
qui a assumé la lourde direction de notra
empire colonial et ne faillira pas à la tâcho d'y
faire respecter les lois de h France, les lois
de l'humanité, et saura avec une vigilanc.
incessante nous garantir de toute réclamation
qui pourrait paraître non fondée,
M. Berteaux fait excuser M. Gauthier, ml
nistre des travaux publics.
Le ministre road ensuite hommage aux ofa.
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