Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1905-04-19
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 avril 1905 19 avril 1905
Description : 1905/04/19 (N12822). 1905/04/19 (N12822).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
N" 12822. - 29 GERMINAL AN 113 CECKTQ CîMJMl'IlMS» SX NUMERO MERCREDI 19 AVRIL 1905.— JX* 13322
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Les Universités russes
Il y a des choses amusantes et des
choses instructives dans la lettre que
le professeur J. Tarassof vient d'écrire
au Novoïé Vrémia-, au sujet de la ré-
forme universitaire. Je m'empresse
d'avouer que je juge le document sur
une traduction. Dans quelques années,
si la vie publique slave prend l'acti-
vité qu'elle promet, il faudra savoir le
russe ou ne pas parler de l'Europe
orientale. On n'en est pas encore là,
heureusement pour les ignorants que
nous sommes.
Le professeur Tarassof, tel, autre-
fois, notre Père Duchesne,est b.igre-
ment en colère. Il a contre les uni-
versités des griefs, qu'il numérote de
un à sept. comme les péchés capi-
taux.
Nous ne suivrons pas l'ordre qu'il a
suivi. C'est dans l'alinéa 4 de sa dia-
tribe que l'honorable professeur laisse
le mieux comprendre sa pensée.
« Les Universités, dit-il, sont le
rendez-vous d'une jeunesse indisci-
plinée, à notions Dolitiques très peu
développées. » Vous m'accorderez
que le grief est inattendu. Qu'on ac-
cuse des étudiants d'indiscipline, soit
Mais qu'on, leur reproche leurs no-
tions politiques trop peu dévelop-
pées, quelle querelle est-ce là ? Ces
récriminations sont surtout bizarres,
formulées par un professeur. Que pen-
serait-on d'un maître de nos Facultés,
qui rédigerait contre ses auditeurs un
réquisitoire dans le genre de celui-ci :
Ce sont de jeunes ânes, si je puis
m'exprimer ainsi ; ils n'ont aucune
habitude des réunions publiques ; ils
comprennent de travers les affiches
électorales, et, aux scrutins, ils met-
tent dans les urnes des bulletins dé-
testables?
Une telle discussion n'est pas de
nature à être portée sur le terrain uni-
versitaire. Il est facile cependant de
deviner la pensée de M. Tarassof, en
lisant la suite de sa lettre : « Pour cette
jeunesse, ajoute-t-il, le bavardage libé-
ral ou radical, la politique à bon mar-
ché et les plus absurdes passe-temps
priment la science ».
***
Voilà donc notre lanterne allumée.
Ce que les réactionnaires russes re-
prochent à la jeunesse des universi-
tés, ce n'est pas de ne rien compren-
dre à la politique, c'est de manifester
- des tendances démocratiques. Rien de
tel que de s'entendre. Nous connais-
sons maintenant le vocabulaire de M.
Tarassof. Quand il reprend les titu-
laires des chaires « de nourrir leur
auditoire de balivernes de toutes sor-
tes », nous sommes en droit de tra-
duire : les professeurs laissent parfois
échapper un mot qui montre qu'ils
sont aussi enthousiastes que leurs élè-
ves du réveil libéral de la vieille Rus-
sie. *
Le correspondant du Novoïé Vrémia
ne nous apprend rien, quand il s'écrie
que « les Universités russes sont des
clubs politiques possédant même leur
presse spéciale, qui prêche l'abolition
de l'autocratie, la substitution de la
milice à l'armée, la séparation de
l'Eglise et de l'Etat ».
Ce dont se plaignent les tsaristes,
s'est ce dont se plaignaient les bona-
partistes chez nous, quand nous avions
la malechance d'avoir un empereur.
Lorsque l'esprit libéral est chassé de
toutes les provinces d'un pays, il se
réfugie dans les universités. La force
ne peut rien contre cette loi naturelle.
Napoléon III avait eu beau exiler les
professeurs républicains, il ne vint
pas à bout de l'opposition des profes-
seurs et des étudiants. A cette époque,
il n'y avait pas plus de liberté de pa-
role que de liberté de la presse. Seule-
ment, la puissance éducative des let-
tres et des sciences est si formidable
que toute école est un foyer d'esprit
républicain. En France, le berceau de
'/opposition à l'Empire fut l'Université.
En Russie, la jeunesse des écoles a été
révolutionnaire, longtemps avant que
le peuple ouvrier eût quelque cons-
cience des libertés nécessaires.
.1(*
L'autocratie avancerait sa fin en
suivant les conseils de ceux qui vou-
draient réduire encore les maigres li-
bertés dont profitent les étudiants.
J'entends bien que le temps passé
à s'occuper de politique est perdu
pour les études scientifiques. Ce n'est
pas la première fois que l'esprit d'au-
torité se réclame de la science : Bona-
parte se figurait assurer l'avenir du
pouvoir absolu en faisant de la France
une nation de géomètres. En même
temps, il militarisait les écoles.
Le résultat n'a pas répondu à ses
espérances. Pour nous en tenir à la
Russie, il se peut que ses Universités
produisent des libéraux ; ses écoles
militaires fabriquent des anarchistes.
Je n'en veux pour preuve que la car-
rière du prince Kropotkine. Il a publié.
des mémoires qui nous renseignent
à loisir sur ce point.
Hugues Destrem.
.4>
LES ON-DIT
LA TUBERCULOSE
La commission instituée à la
préfecturede la Seine,pourcom-
battre la tuberculose, fait en ce
moment une bonne besogne, en
1 recherchant l'influence de l'ha-
b bitation sur l'étiologie et la pro
pagation de cette funeste maladie.
Le travail qu'elleentreprend est tout pré-
ventif: il s'agit de supprimer de nos logis
toute cause pouvant favoriser la contagion
tuberculeuse. Dans une ville immense où
les. habitants échangent continuellement
leurs logis entre eux, pour les déménage-
ments trimestriels, quel effroyable danger,
quel danger continu de contamination ! Une
famille saine quitte un logis qu'elle laisse
à l'état sain, elle émigré dans une maison
voisine où elle prend un logement d'appa-
rence semblable à celui qu'elle quitte; elle
y trouve,tapie sous les feuilles du parquet,
la tuberculose; un tuberculeux a habité
l'appartement ; le logis qu'elle adopte, avec
ses apparences innocentes est dangereux ;
si un membre de cette famille est d'un tem-
pérament accessible à la tuberculose, ce
membre est en péril; il mettra en péril, à
son tour, ceux qui vivent près de lui.
Le but de la commission est précisément
de purifier, d'assainir ce logement conta-
miné; quand le nouveau locataire se pré-
sentera, l'œuvre d'assainissement sera ac-
complie ; la commission donne une fiche à
chacun des logements, elle en sait le degré
de purification ; elle détient la « cote » sa-
nitaire du logement ; cette cote, elle peut
la communiquer au propriétaire intéressé
à réclamer ses soins ; il y a pour ces com-
munications un bureau spécial à la caserne
Lobau.
La commission entreprend l'assainisse-
ment rationnel d'un millier'de maisons con-
taminées, elle va se mettre en mesure d'en
améliorer quatre mille autres. Quand cette
œuvre première sera accomplie,il ne res-
tera plus qu'à la tenir à jour.
Nous ne pouvons que faire des vœux
pour que l'œuvre de la commission trouve,
chez tous les intéressés, l'aide à laquelle
elle adroit, dans l'enquête surplace qu'elle
vient de confier aux agents chargés de la
visite des maisons. C'est là, au premier
chef, une œuvre de salut public ; tout le
monde doit lui donner son concours.
LES MÉMOIRES DE NOS GÉNERAUX
Il est peu de généraux, maintenant, qui
consentent à mourir sans laisser aux jeu-
nes-générations des souvenirs qu'on se
hâte d'imprimer. Le moindre César a, de
la sorte, ses Commentaires. Hier, c'était le
général L'Hotte, ancien commandant de
Saumur, successeur de Galliffet à la tête
du comité de cavalerie, qui racontait ses
impressions de lieutenant et de cavalier
passionné pour toutes les choses de l'équi-
tation. C'est à lui que l'on doit le fameux
règlement de 1875, qui a ouvert l'ère des
réformes dans l'instruction de notre cava-
lerie. Aujourd'hui, on annonce que le gé-
néral de Faverot de Kerbrcch met la der-
nière main à un livre vécu, plein de do-
cuments et de notes intéressantes, sur
l'année terrible.
C'est un extrait, paraît-il, du « carnet
de bataille » qu'il portait sur lui à Sedan,
qu'il réussit à soustraire aux Prussiens en
s'évadant avec Ducrot et qu'il compléta
plus tard par ses observations personnelles
sur le siège de Paris, l'iliade de la Marne
et la pléiade de héros obstinés à sauver au
moins l'honneur.
Le cycle douloureux de 1870 est loin
d'être clos pour les historiens futurs.
LE COMMISSIONNAIRE UTILE l
Le commissionnaire n'est pas mort, di -
sait hier l'un de nos collaborateurs, ren-
dant compte de la réunion générale de la
Société de secours mutuels de cette inté-
ressante corporation.
Rendons grâce aux dieux propices qu'il
en soit ainsi et faisons des vœux pour voir
ces travailleurs modestes vivre longtemps
encore et prospérer.
Plus que jamais, en effet, ils sont utiles,
que dis-jer, indispensables. A eux seuls, en
effet, il devient possible de confier en sé-
curité une lettre d'affaire ou un billet
d'amour. La poste, le télégraphe même,
avec eux ne sauraient rivaliser, ni comme
fidélité, ni surtout comme vélocité.
Nous en eûmes encore la preuve ces
jours passés. Ayant eu l'imprudence de
déposer, vers les cinq heures du soir, au
bureau de poste de la rue de Vaugirard,
devant le Sénat, une enveloppe pneuma-
tique, celle-ci n'arriva à sa destination,
rue Michel-Bizot, que six heures plus tard,
et encore ne fut-elle point remise à do-
micile, mais chez la concierge seulement
de - la maison.
Il n'est de commissionnaire qui, dans
le même temps, n'eût accompli au moins
trois fois la course aller et retour.
Si encore l'administration des postes,
télégraphes et téléphones rendait l'ar-
gent!
LES APACHES DU LUtEMBOURC
On refcommense à se plaindre de la ré-
apparition au Luxembourg de bandes
suspectes — faux artistes, faux étudiants,
faux ouvriers — qui rendent le jardin ina-
bordable aux familles. Les braves gardiens
sont visiblement impuissants à assurer
l'ordre.
Dernièrement, un de ces individus sus-
pects causait quelque scandale dans le coin
verdoyant de la Pépinière, une Suisse en
miniature. Les agents de police n'ont pas
le droit de pénétrer dans. l'enclos, soumis
à la surveillance exclusive du commandant
du Palais. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
de modifier cet état de choses et de pren-
dre des mesures pour protéger lout le
monde contre les fantaisies exorbitantes
de quelques-uns ?
MICROBES CIVILS ET MILITAIRES
De tous temps les militaires ont affirmé
leur supériorité incontestable, quoique
contestée, sur les civils.
Eh bien, n'en déplaise à ces derniers,
les militaires n'ont pas toujours tort de
vanter leurs vertus. En matière de vieux
habits; ils ûiérîtent réellement le pompon.
Voilà ce que nous vient d'apprendre, après
de longues, minutieuses et savantes re-
cherches, un des microbiologistes les plus
réputés de l'Italie, le professeur Mangianti,
de Florence.
D'après cet éminent docteur, en effet,
les poussières extraites des vêtements con-
servés dans les magasins militaires sont
incomparablement moins nocives que cel-
les provenant des vêtements civils déposés
dans les armoires du Mont-de-Piété, ou
accumulés dans les boutiques des fripiers.
Et ceci, croyez-le bien, n'est pas une af-
firmation faite à la légère, mais un fait
non discutable et prouvé par l'expérience.
Sur soixante-huit cobayes ou souris ino-
culés avec les poussières extraites d'effets
militaires emmagasinés depuis deux à dix
mois, quatre seulement succombèrent.
Au contraire, sur cinquante sept ani-
maux inoculés avec des poussières retirées
de vieux vêtements civils, vingt-sept péri-
rent, victimes de la virulente de diverses
bactéries pathogènes qui furent, du reste,
isolées et identifiées, par M. Mangianti.
Voilà qui est clair et net! En Italie, au
moins, les microbes militaires sont moins
redoutables que les microbes civils.
Le Passanl.
■
DONS DE MILLIONNAIRES
Le Standard nous annonce que M. Carnegie
poursuit le cours de ses libéralités et continue
à laisser tomber de se3 mains les millions et les
millions qu'il a amassés.
S'il laisse couler l'or aussi facilement, di-
sent ses ennemis — quel est l'homme riche
qui n'a pas d'ennemis, quand la pauvre lui-
même en a ? — c'est parce qu'il ne lui en
coûte guère d'endiguer tout cet or : il faut, à
M. Carnegie, faire moins d'efforts pour « ra-
fler» un million,qu'à un manoeuvre pour ga-
gner une journée de 3 fr. 50. M. Carnegie
est comme les joueurs qui dépensent sans
compter ilorsqu'ils ont gagné, parce que l'ar-
gent ne représente pas à leur? yeux le produit
d'un dur labeur, mais une certaine somme de
plaisir, de distractions et d'émotions passion-
nées.
Il y a, certainement, un peu de vraisem-
blance dans ces remarquas : pas autant, ce-
pendant, qu'on pourrait l'imiginer
Ce n'est pas à tort et à travers, avec une
fastueuse et inutile générosité que M. Car-
negie épand ainsi ses richesses : c'est dans un
but précis, déterminé, excluant toute jouis-
sance personnelle, mais non toute idée de cal-
cul, bien au contraire.
Par exemplo, il vient d'accorder à l'Univer-
sité de llochester 20.000 livres sterling (500,000
francs) pour l'enseignement scientifique, et à
l'Université de Syracuse 30,000 lives sterling
(750.000 francs) pour une bibliothèque, à la
condition que ces universités, situées toutes
deux dans l'Etat de New-York,recueillent par
ailleurs une somme équivalente.
Plaisanterie? Bluff? Tout le monde peut se
passer cette fantaisie, avec la certitude de n'a-
voir jamais rien à payer. On peut promettre
à Pierre et à Jacques autant de millions qu'on
voudra, si l'on met Pierre et Jacques dans la
nécessité de trouver d'abord autant de millions
qu'on leur en promet.
En France, un don, fait dans de telles con-
ditions, serait considéré comme une fumiste-
rie; en Amérique point.
Carnegie donne 500,000 francs à l'Université
de Rochester ? Peuh 1 Qu'est cela pour nous
autres millionnaires américains? Pense-t-il
nous humilier en nous obligeant à nous réu-
nir pour constituer une somme égale ? Toi,
John, tu donneras cette somme à Hochester,
et moi je verserai 750.000 francs à Syracuse.
Ce Carnegie, quel orgueilleux 1 Il s'imagine
qu'il n'y a que @ lui pour donner do l'argent
aux universités!
Celui qui a raison, en fin de compte, est
M. Carnegi, trop habile spéculateur pour
ignorer tout ce qu'on peut retirer de l'amour-
propre.
L'Européen qui pense, sent et raisonne avc
les vieilles formules latines, n'en reste pas
moins interdit devant ces largesses extraor-
dinaires. Restituer, sous forme de subven-
tions aux bibliothèques et aux universités,
les gains colossaux, que l'on prélève sur les
salaires da mtUrs et de milliers de tra-
vailleurs, na lui paraît pas encore être la so-
lution définitive de l'éternel problème posé
entre l'employeur et l'employé.
G. de Vorney.
—————————— —————————
ACADÉMIE DES SCIENCES
On a, jusqu'à ce jour, imaginé bien des dis-
positifs destinés à avertir les ouvriers mineurs
de la présence dans les galeries où ils travail-
lent de gaz asphyxiants ou explosifs. En dépit
do leur très réelle ingéniosité, ces inventions
n'ont guère' reçu d'utilisation pratique. Ce-
pendant les inventeurs ne sa découragent pas
et M. le professeur Lippmann, au cours de la
séance d'hier à l'Académie des sciences, s'est
vu appolé à présenter à ses confrères un fort
intéressact appareil auto-révélateur et aver-
tisseur de la présence des gaz asphyxiants ou
explosants dégagés en général dans l'atmos-
phère, appareil réalisé par MM. Hauger et
Peschoux.
Cet instrument, basé sur le principe da la
densité des gaz par rapport à l'air respirable,
n'est point un instrument de laboratoire,
mais bel et bien un appareil pratique, propre
à prévenir les personnes intéressées, soit pen-
dant leur travail, solt pendant leur repos, do
la présence des gaz délétères plus légers ou
plus lourds que l'air.
Il se compose d'une balance de précision
très sensible portant à l'une des extrémités du
fléau un récipient contenant do l'air normal
et qui est équilibré à l'autre extrémité du
flé par un plateau de même surface, lorsque
l'air ambiant est dans les conditions normales
de respirabilité. Si pour une cuise quelconque,
grisou, fuite de gaz, défectuosité do cheminée,
etc., l'air vient à changer do composition, sa
densité se modifie suivant la proportion de
gaz mélangé, et comme l'air contenu dans lo
récipient est de composition invariable, l'équi-
libre se trouve rompu et le iléau s'incline d'un
côté ou dû l'autre, suivant que le gaz mélangé
ci. lus lourd que caltit,
à l'air est plus léger ou plus lourd que celui-
D'une très grande sensibilité qui lui permet
do déceler do très minimes proportions de gaz
étrangers, l'auto-révélateur et avertisseur de
MAI. Hauger et Pescheux est également auto-
réglable et ce n'est pas là son moindre mérite.
- M. le professeur Bouvier, du Muséum, a
donné ensuite d'intéressants renseignements
zoologiques sur une variété da crevettes pô-
chées au large et par de grands fonds à l'aide
d'un filet spécial imaginé par M. Gouttière.
La particularité remarquable du filet imaginé
par cet habile océanographe est qu'il permet
de relever tous les êtres vivants dans une co-
lonne d'eau partant des plus grands fonds
marins et aboutissant à la surface.
Dans le cas des crevettes faisant l'objet de
la communication de M. Bouvier, la pêche fut
effectuée ontre deux et trois millo mètres de
profondeur. Or, comme des dragages anté-
rieurs ont ramené des animaux da même es-
pèce vivant par des fonds de plus de 5.000
mètres, on voit que ce crustacé possède en
hauteur une aire d'habitation extrêmement
étendue, puisqu'elle dépasse trois kilomètres.
A mentionner encore : une note de M. La-
veran sur le traitement de la maladie du som-
meil par l'acide arsénieux à haute dose; un
mémoire de M. Bertin sur la protection des
coques cuirassées par le cloisonnement
allulaire; une communication de M. Houlvig
sur la formation de lamelles de fer infiniment
minces et transparentes par des projections de
métal au cours des décharges électriques; une
note de MM. Bordas et Touplain sur l'ana-
lyse du lait par la force centrifuge ; un tra-
vail de M. Henrion sur l'action do l'alcool sur
l'organisme et enfin un mémoire de M. Liou
ville sur le mode d'explosion des explosifs à
base colloïdale. — G. V.
CHRONIQUE
L'Armée clu. Crime
Minuit. Une traîtresse nuit d'avril pleine
de troublantes effluves et d'amoureuse
langueur. Sous les frondaisons naissantes,
on entend une étrange rumeur. Un conci-
liabule mystérieux se tient sur la branche
fleurie d'un cerisier.
Et voici la sinistre conversation que
nous apporte la brise câlinante et embau-
mée :
LE PINSON. — Eh 1 le chardonneret,
dors-tu? Réveille-toi. Voici l'heure. Je
connais un beau coup à faire cette nuit.
LE BOUVREUIL. — Un beau coup ? J'en
suis. De quoi s'agit-il ?
LE PINSON. — La vieille à qui appartient
ce jardin a semé aujourd'hui des petits
pois, des amours de petits poix.
LE CHARDONNERET. — Des petits pois ?
J'en raffole.
LE PINSON. - Et ce n'est pas tout 1
LE MERLE.- Ah bah ! Tu nous mets l'eau
au bec ! dis vite !
LE PINSON. — Il y a à côté des petits
pois, des semis de fleurettes. Vous savez,
de ces délicieuses graines de fleurettes qui
feraient faire des folies aux plus vieux des
corbeaux.
LE BOUVREUIL. - Allons-y !
LA LINOTTE. — Oh 1 pourquoi faire de la
peine à cette pauvre vieille qui nous donne
des miettes de pain en hiver?
LE PINSON. — Ah bon! si la linotte se
met à faire du sentiment, nous n'avons plus
qu'à nous convertir en serins et à regarder
la nature à travers des barreaux !
LA LINOTTE. — Et puis, vous n'ignorez
pas qu'un gros bonhomme,armé d'un énor-
me bâton, garde les petits pois ! -
LE BOUVREUIL. — La bonne blague ! Ton
bonhomme, ma linotte, est empaillé. Je
connais le truc. Ce n'est pas à un vieil
échappé du bagne comme moi qu'on monte
le coup.
LE CHARDONNERET. — C'est, ma foi, vrai.
Le bouvreuil est un évadé de la cage. Il a
été prisonnier de ces misérables hommes
qui nous mettent à la broche et dont les
femelles posent nos plumes sur leurs hup-
pes.
LE PINSON. — Aussi, vengeons-nous.
Nous en avons l'occasion ; ne la lâchons
cas.
LA LINOTTE. — Pauvre vieille ! Je ne
vous suis pas. Je ne saurais m'associer à ce
crime. J'ai peur, en outre, du bonhomme
au gourdin!
LE BOUVREUIL. — Le bonhomme ? Mais,
cet après-midi, je me suis perché sur son
chapeau et je lui ai chanté « flûte », sans
qu'il ait eu le courage de me toucher !
LE PINSON. — Qu'il essaie d'ailleurs.
S'il bouge, nous lui ferons passer le goût
duchènevis. Munissons nous de brins de
paille et tordons-lui le cou.
LA LINOTTE. — Je me sens défaillir !
LE BOUVREUIL. — Allons ! pas de chichi,
sinon on te passera au fil de notre bec.
LE ROSSIGNOL. — J'ai une idée. La vieille
adore ma musique. Pendant que vous allez
opérer, je vais me percher sur un arbre en
face de ses fenêtres et je lui chanterai mon
air le plus enjoleur, l'air que je roucoulais
à {adame Rossignol quand je voulais l'en-
lever a mes concurrents.
LA LINOTTE. — Et moi, je resterai ici.
Je veux toutefois être bonne fille et ne pas
passer - pour une lâcheuse.
LE PINSON. — Nous l'espérons, bien. Nous
ne voulons pas de casserole parmi nous ;
c'est bon pour les bipèdes humains.
LA LINOTTE. — Une casserole ? Pour
qui me prenez-vous ? Pour vous prouver
le contraire, je vais faire le guet et, à la
moindre alerte je vous préviendrai.
LE BOUVREUIL. — C'est ça. Les rôles
sont bien distribués. Le pinson, le char-
donneret, le merle et moi nous allons atta-
quer et assassiner le bonhomme ; le rossi-
gnol fera couler d'attendrissement les rou-
pies de la vieille, et la linotte nous pré-
viendra de l'arrivée d'un matou. Tout est
réglé : en route !
L'armée du crime prend son vol.
Le rossignol commence son chant ensor-
celant et exquis. Le complice des Fualdès
emplumés lance, dans le silence troublant
de h nuit, son adorable hymne d'amour.
La linotte veille, tremblante et affolée.
Cependant, les bandits s'approchent du
gardien des semis.
Le bouvreuil, en sa qualité de cheval de
retour de la volière, est le plus hardi. il
sait bien que l'épouvantai! n'est qu'une
frime. Mais il veut épater ses comnagnons.
Il passe derrière le bonhomme et lui donne
un coup de bec dans la nuque.
- Il est tué! piaillent les criminels en
voyant que le mannequin ne bougeait plus.
— Il a son compte ! pépie triomphale-
ment le bouvreuil, en esquissant un pas
de cake-walk sur le chapeau de l'assassiné.
— Et maintenant à l'oeuvre ! grisolle le
chardonneret.
En un clin d'œil, le malheureux carré de
semis et de petits pois est bouleversé de
fond en comble. Des cadavres de radicelles
et des débris de pislils jonchent le sol :
ie théâtre du crime a l'air d'un champ de
carnage couvert de victimes.
Les bandits allaient, dans leur fureur de
destruction, s'attaquer aux fleurs des ar-
bustes, quand un cri d'angoisse inexprima-
ble leur fit prendre la poudre d'escam-
pette.
Ce cri était jeté par la pauvre linotte
qu'un matou venait de saisir.
Préoccupée à faire le guet, la sentinelle
ailée n'avait pas aperçu le sinistre chat
qui rampait vers elle. En véritable d'Assas
d'une armée emplumée, la douce linotte
jetun dernier cri de détresse pour avertir
ses compagnons du danger qui les mena-
çait.
On dit que la vertu est récompensée et
le crime puni. Ce n'est vrai que dans les
bouquins, car le matou alla dévorer la li-
notte sur le carré de petits pois et fit des
plumes du pauvre oiselet le lit d'amour
d'une nuit d orgie avec toutes les chattes du
voisinage.
En apercevant le lendemain les ravages
de l'armée du crime, la vieille — que la li-
notte aimait tant — mit le désastre sur le
compte de cette dernière.
Les plumes de la linotte étaient les piè-
ces à conviction du plus abominable des
forfaits et la preuve irrécusable de la cul-
pabilité ne l'innocente !
N'en est-il pas souvent ainsi dans le
monde où beaucoup d'individus n'ont pas
besoin d'ailes pour voler ?
Jean Clerval.
LES GRÈVES DE LIMOGES
La terreur dans la ville
Situation tendue. — Les mesures d'or-
dre. — Appel au calme. — Les per-
quisitions et les arrestations. —
L'attitude des grévistes.
Limoges, 17 avril.
La situation actuelle est des plus graves et
l'on ne peut dire quand elle prendra fin. La
soirée d'hier et la nuit ont été calmes. Le pré-
fet avait d'ailleurs pris d'importantes mesu-
res d'ordre, afin d'empêcher la répétition des
actes de violence commis avant-hier. Tous les
monuments publics, les usines et quelques
habitations particulières sont gardés militai-
rement. De nombreuses patrouilles de gen-
darmes et de cavaliers circulent dans les rues.
Il y a actuellement à Limoges 2.500 hommes
de troupes, tant cavaliers que fantassins, qui
sont étrangers à la garnison. Et l'on attend
des gendarmes de Niort, de Tours et de nom-
breuses autres villes.
Cette nuit une maisonnette, située à 6 kilo-
mètres de Limoges et affectée par des'earriers
à un dépôt de poudre, a reçu la visite de plu-
sieurs individus.. qui ont pris la poudre de
mine et les mèches,
A la poudrière de la garnison, située sur les
bords de la Vienne, les fonctionnaires ont dû
éloigner dos individus rôdant autour du bâ-
timent.
Dans plusieurs armureries de la ville on a
refusé la vente de poudra et de revolvers à
des personnes suspectes.
Une proclamation
Le préfet de la Haute-Vienne, M. Félix Cas-
sagneau, vient d'adresser la proclamation
suivante à la population :
En présence des événements très regrettables qui
se sont produits hior soir et cette nuit,le préfet de
la Haute-Vienne prévient tous les habitants do
Limoges qu'aucun attroupement sur le voie pu-
blique, qu'aucun cortège ne sera plus toléré à
partir d'aujourd'hui.
Il tient, en outre, à adresser à la population la-
borieuse et profondément honnête de la ville un
appel au calme et à la tranquillité. Les désordres
graves qui viennent de se produire ne sont certai-
nement pas son œuvre, mais le fait de quelques
meueurs, étrangers non seulement à la grève,
mais même à Limoges.
Le préfet de la Huto-Vienne compte que la po-
pulation de Limoges ne voudra pas se solidariser
avec quelques perturbateurs. En se joignant à eux
par curiosité ou par désœuvrement, elle ne pour-
rait que paralyser l'action de l'administration en
vue de rétablir l'ordre et risquerait, en outre, de
se trouver mêlée à des bagarres dangereuses. Le
préfet de la Haute-Vienne, Félix CASSAGNEAU.
La journée
La population limousine, effrayée par les
récents désordres, reste enfermée dans les mai-
sons.
Une instruction, ouverte contre les auteurs
inconnus des actes de pillage commis samedi,
a abouti à l'arrestation, ce matin à 5 h., de 4
individus.
Des revolvers, des munitions, volés dans les
boutiques d'armurerie, ont été saisis à leurs
domiciles. On u'a pas encore rotrouvé les fu-
sils. Les perquisitions continuent.
Les grévistes ont tenu cet après-midi un
meeting au Cirque municipal. Ils ont décidé
de demander au préfet de la Haute-Vienne la
mise en liberté provisoire des personnes arrê-
tées. Une délégation de quatre membres s'est
rendue auprès du préfet, qui a déclaré qu'il
ne pouvait prendre personnellement aucune
décision et qu'il allait demander des instruc-
tions au ministre.
Les délégués ont, en outre,demandé au pré-
fet de faire retirer l'affiche interdisant toute
réunion ou manifestation sur la voie Dubli-
quo; M. Cassagneau s'y est refusé catégori-
quement.
Lorsque les grévistes ont Connu ces deux
réponses, ils se sont rendus à la prison, avec
l'intention d'en enfoncer les portes, mais les
dragons et les gendarmes sont promptement
arrivés et les ont dispersés. Toutes les rues
avoisinant Iii prison ont été barrées et des
patrouilles tiennent les grévistes à distance.
D'un autre côté, les chasseurs et les gen-
darmes forment un cordon autour de la pré-
fecture.
---- ------
LA QUESTION MAROCAINE
La captivité de M. de Segonzac
Tanger, 17 avril.
M. de Segonzac a écrit, à la date du 26
mars, qu'il ost en bonne fllnté el en sécurité :
il espère sa prompte délivrance.
La France et l'Allemagne
f)n ne peut encore avoir aucun renseigne-
ment précis sur la substance do la conversa-
tion engagée entre lo gouvernement français
et le gouvernement allemand au sujet du
Maroc
Toutes IdS informations qui ont été publiéet
à ce sujet sont donc prématurées. Le seul fait
acquis est la conversation qui a ou liefcjeudi
soir à l'ambassade d'Allemagne entre M. Del-
cassé et le prince Radolin.
Le voyage du Kaiser
Tanger, 1 7avril.
Les dernières nouvelles de Fez sont datées
du 14. Il est maintenant avéré que le voyage
du kaiser à Tanger n'a nullement causé à Fei
l'émotion ni l'enthousiasme auxquels on au-
rait po s'attendre.
La population n'a attaché à cet événement
qu'un intérêt de curiosité, et le makhzen s'est
montré très réservé.
M. Jouinot-Gambetta, capitaine de spahis,
qui avait accompagné l'ambassade française
à Fez en qualité d'attaché militaire, est rentré
aujourd'hui à Tanger, sa rendant à Paris.
L'autorité du gouverneur de Tanger devient
tous les jours plus précaire. Le croiseur fran-
çais Châteaurenault, vanant d'Extrême-Orient
et allant en France, a touché ce matin à Tan-
ger.
L'Espagne au Maroc
Le général Fernandez Bernai, commandant
en chef la ville de Ceuta, est arrivé à Madrid,
afin d'activer la mise à exécution des travaux
du port et l'expédition de l'artillerie destinée
à l'armement de la place de Ceuta.
LI LETTRE DU GÉNÉRAL PEIGNÉ
Trois capitaines de la garnison de Poitiers,
MM. de Noblet d'Anglure, de Seynes et Du-
camp, déplacés par le général Peigné, ont ré-
cemment assigné le général devant le tribu-
nal de la Seine, lui réclamant chacun 50,000
francs de dommages-intérêts.
Des punitions viennent d'être infligées par
le ministre de la guerre à ces trois officiers
Les capitaines de Seynes, de Noblet d'An-
glure, ont été punis de trente jours d'arrêts de
rigueur pour « avoir manqué aux règles les
plus élémentaires de la discipline, en appelant
en justice un do leurs supérieurs à l'occasion
ctes accomplis par celui-ci dans l'exercice
de ses fonctions ».
Le capitaine Ducamp, démissionnaire, qui
compte comme capitaine au 72* régiment ter-
ritorial d'infanterie, va être l'objet d'une
mesure le suspendant de son grade pendant
six mois.
Li JOERNÉE PARLEIE-NTAIRE
A LA CHAMBRE
LA SÉPARATION
M. Paul Doumer préside.
M. Klotz fait adopter sa proposition de
créer une exposition national^ de la vie
ouvrière, à Paris,en 1909.
On poursuit la discussion du second pa-
ragraphe de l'article 3 du projet de sépa-
ration. Ce paragraphe est ainsi conçu :
Dès la promulgation de la présente,loi, il
sera procédé, par les agents de l'administra-
tion des domaines, à l'inventaire descriptif et
estimatif :
18 Des biens mobiliers et immobiliers des
dits établissements ;
2* Des biens de l'Etat, des départements et
des communes dont les mêmes établissements
ont la jouissance.
Ce double inventaire sera dressé contradic-
toirement avec les représentants légaux des
établissements ecclésiastiques ou eux dûment
appelés par une notification faite en la forme
administrative.
Les agents chargés de cet inventaire auront
le droit de se faire communiquer tous titres
et documents utiles à leurs opérations.
M. de Castelnau en demande la suppres-
sion.
M. Briand. — L'Etat a toujours un con-
trôle sur les biens des établissements publics.
11 n'est pas exact que, dans son premier texte.
la commission se soit désintéressée de ces
biens. Elle avait seulement décidé qu'un règle-
ment d'administration publique déterminerait
les conditions De cet inventaire. Elle vous de,
mande aujourd'hui de dire dans la loi que
l'inventaire aura lieu.
M. Bienvenu-Martin. — Le gouverne-
ment se joint à la commission pour demander
la rejet de l'amendement et, par suite, le vote
du texte de la commission. C'est une mesure
conservatoire.
Le paragraphe est adopté par 380 voix
contre 129.
M. Lasies voudrait qu'en temps de
guerre, les associations cultuelles eussent
des allocations pour les services d'aumône-
rie.
M. Briand. — Je me permets de faire
appel au bon sens de la Chambre. L'amende-
ment de M. Lasies n'est pas à sa place dans
un article qui vise les biens. Ce que veut
M. Lasies, c'est ébranler la confiance du pays
républicain dans la réforme que nous votons.
Je demande à la Chambre de repousser l'a-
mendement.
L'amendement est repoussé par 331 voir
contre 842.
Les dettejs des fabriqpes
M. Thierry soulève une question sur
laquelle se greffe un assez vif débat: celle
des dettes que pourront laisser les conseils
de fabrique et autres établissements pu-
blics.
M. Thierry. — Cette quéstion des dettes a
été soulevée à l'assemblée générale du Crédit
foncier ; et je lis, dans le compte rendu sté-
nographique de cette assemblée, que le mi-*
nistre des finances et le ministre des cultes
saisis de cette question par le gouverneur de
cet établissement n'ont pas pu donner de ré-
ponse définitive.
M. Briand. — Il s'agit de créances chiro-
graphaires; elles subiront le sort de toutes les
criances chirographaires et seront réarlées
d'après le droit commun. S'il s'agit da créan-
ces hypothécaires, elles suivront les biens.
Mais, je le répète, ce n'est pas le moment de
poser la question.
M. Thierry. — Les créanciers ont pu lé-
gitimement croire au contrôle do l'Etat ; on
ne peut pas accepter un système qui abouti-
rait à une véritable spoliation.
M. Jaurès. — Quelle est votre conchl
sion ?
M. Thierry. - Ma cJnclusion, c'est .e
renvoi à la commission.
M. Briand. — Ou bien il faut se rallier II
un système qui serait celui de M. Allard Oll
do M. Augagneur, qui consiste à mettre
sous séquestre ou à nationaliser tous ces biens;
ou bien il faut se rallier à cefui de la com-
mission, qui fait passer les biens à l'associa-
tion cultuelle avec toutes leurs charges.
M. Thierry. — Votre solution est insuffi..
santo. Oubliez-vous que les communes ne peu-
FOtumlB: AUGUSTE V ACgUERIE - -
ABONNEMENTS
b nt Trtit aâ thwfc 01 a
PariI.c. 2fr. 5fr. 9fr. 18 fr.,
Départements.. 2 - 6 - ii - 20 -
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Les Universités russes
Il y a des choses amusantes et des
choses instructives dans la lettre que
le professeur J. Tarassof vient d'écrire
au Novoïé Vrémia-, au sujet de la ré-
forme universitaire. Je m'empresse
d'avouer que je juge le document sur
une traduction. Dans quelques années,
si la vie publique slave prend l'acti-
vité qu'elle promet, il faudra savoir le
russe ou ne pas parler de l'Europe
orientale. On n'en est pas encore là,
heureusement pour les ignorants que
nous sommes.
Le professeur Tarassof, tel, autre-
fois, notre Père Duchesne,est b.igre-
ment en colère. Il a contre les uni-
versités des griefs, qu'il numérote de
un à sept. comme les péchés capi-
taux.
Nous ne suivrons pas l'ordre qu'il a
suivi. C'est dans l'alinéa 4 de sa dia-
tribe que l'honorable professeur laisse
le mieux comprendre sa pensée.
« Les Universités, dit-il, sont le
rendez-vous d'une jeunesse indisci-
plinée, à notions Dolitiques très peu
développées. » Vous m'accorderez
que le grief est inattendu. Qu'on ac-
cuse des étudiants d'indiscipline, soit
Mais qu'on, leur reproche leurs no-
tions politiques trop peu dévelop-
pées, quelle querelle est-ce là ? Ces
récriminations sont surtout bizarres,
formulées par un professeur. Que pen-
serait-on d'un maître de nos Facultés,
qui rédigerait contre ses auditeurs un
réquisitoire dans le genre de celui-ci :
Ce sont de jeunes ânes, si je puis
m'exprimer ainsi ; ils n'ont aucune
habitude des réunions publiques ; ils
comprennent de travers les affiches
électorales, et, aux scrutins, ils met-
tent dans les urnes des bulletins dé-
testables?
Une telle discussion n'est pas de
nature à être portée sur le terrain uni-
versitaire. Il est facile cependant de
deviner la pensée de M. Tarassof, en
lisant la suite de sa lettre : « Pour cette
jeunesse, ajoute-t-il, le bavardage libé-
ral ou radical, la politique à bon mar-
ché et les plus absurdes passe-temps
priment la science ».
***
Voilà donc notre lanterne allumée.
Ce que les réactionnaires russes re-
prochent à la jeunesse des universi-
tés, ce n'est pas de ne rien compren-
dre à la politique, c'est de manifester
- des tendances démocratiques. Rien de
tel que de s'entendre. Nous connais-
sons maintenant le vocabulaire de M.
Tarassof. Quand il reprend les titu-
laires des chaires « de nourrir leur
auditoire de balivernes de toutes sor-
tes », nous sommes en droit de tra-
duire : les professeurs laissent parfois
échapper un mot qui montre qu'ils
sont aussi enthousiastes que leurs élè-
ves du réveil libéral de la vieille Rus-
sie. *
Le correspondant du Novoïé Vrémia
ne nous apprend rien, quand il s'écrie
que « les Universités russes sont des
clubs politiques possédant même leur
presse spéciale, qui prêche l'abolition
de l'autocratie, la substitution de la
milice à l'armée, la séparation de
l'Eglise et de l'Etat ».
Ce dont se plaignent les tsaristes,
s'est ce dont se plaignaient les bona-
partistes chez nous, quand nous avions
la malechance d'avoir un empereur.
Lorsque l'esprit libéral est chassé de
toutes les provinces d'un pays, il se
réfugie dans les universités. La force
ne peut rien contre cette loi naturelle.
Napoléon III avait eu beau exiler les
professeurs républicains, il ne vint
pas à bout de l'opposition des profes-
seurs et des étudiants. A cette époque,
il n'y avait pas plus de liberté de pa-
role que de liberté de la presse. Seule-
ment, la puissance éducative des let-
tres et des sciences est si formidable
que toute école est un foyer d'esprit
républicain. En France, le berceau de
'/opposition à l'Empire fut l'Université.
En Russie, la jeunesse des écoles a été
révolutionnaire, longtemps avant que
le peuple ouvrier eût quelque cons-
cience des libertés nécessaires.
.1(*
L'autocratie avancerait sa fin en
suivant les conseils de ceux qui vou-
draient réduire encore les maigres li-
bertés dont profitent les étudiants.
J'entends bien que le temps passé
à s'occuper de politique est perdu
pour les études scientifiques. Ce n'est
pas la première fois que l'esprit d'au-
torité se réclame de la science : Bona-
parte se figurait assurer l'avenir du
pouvoir absolu en faisant de la France
une nation de géomètres. En même
temps, il militarisait les écoles.
Le résultat n'a pas répondu à ses
espérances. Pour nous en tenir à la
Russie, il se peut que ses Universités
produisent des libéraux ; ses écoles
militaires fabriquent des anarchistes.
Je n'en veux pour preuve que la car-
rière du prince Kropotkine. Il a publié.
des mémoires qui nous renseignent
à loisir sur ce point.
Hugues Destrem.
.4>
LES ON-DIT
LA TUBERCULOSE
La commission instituée à la
préfecturede la Seine,pourcom-
battre la tuberculose, fait en ce
moment une bonne besogne, en
1 recherchant l'influence de l'ha-
b bitation sur l'étiologie et la pro
pagation de cette funeste maladie.
Le travail qu'elleentreprend est tout pré-
ventif: il s'agit de supprimer de nos logis
toute cause pouvant favoriser la contagion
tuberculeuse. Dans une ville immense où
les. habitants échangent continuellement
leurs logis entre eux, pour les déménage-
ments trimestriels, quel effroyable danger,
quel danger continu de contamination ! Une
famille saine quitte un logis qu'elle laisse
à l'état sain, elle émigré dans une maison
voisine où elle prend un logement d'appa-
rence semblable à celui qu'elle quitte; elle
y trouve,tapie sous les feuilles du parquet,
la tuberculose; un tuberculeux a habité
l'appartement ; le logis qu'elle adopte, avec
ses apparences innocentes est dangereux ;
si un membre de cette famille est d'un tem-
pérament accessible à la tuberculose, ce
membre est en péril; il mettra en péril, à
son tour, ceux qui vivent près de lui.
Le but de la commission est précisément
de purifier, d'assainir ce logement conta-
miné; quand le nouveau locataire se pré-
sentera, l'œuvre d'assainissement sera ac-
complie ; la commission donne une fiche à
chacun des logements, elle en sait le degré
de purification ; elle détient la « cote » sa-
nitaire du logement ; cette cote, elle peut
la communiquer au propriétaire intéressé
à réclamer ses soins ; il y a pour ces com-
munications un bureau spécial à la caserne
Lobau.
La commission entreprend l'assainisse-
ment rationnel d'un millier'de maisons con-
taminées, elle va se mettre en mesure d'en
améliorer quatre mille autres. Quand cette
œuvre première sera accomplie,il ne res-
tera plus qu'à la tenir à jour.
Nous ne pouvons que faire des vœux
pour que l'œuvre de la commission trouve,
chez tous les intéressés, l'aide à laquelle
elle adroit, dans l'enquête surplace qu'elle
vient de confier aux agents chargés de la
visite des maisons. C'est là, au premier
chef, une œuvre de salut public ; tout le
monde doit lui donner son concours.
LES MÉMOIRES DE NOS GÉNERAUX
Il est peu de généraux, maintenant, qui
consentent à mourir sans laisser aux jeu-
nes-générations des souvenirs qu'on se
hâte d'imprimer. Le moindre César a, de
la sorte, ses Commentaires. Hier, c'était le
général L'Hotte, ancien commandant de
Saumur, successeur de Galliffet à la tête
du comité de cavalerie, qui racontait ses
impressions de lieutenant et de cavalier
passionné pour toutes les choses de l'équi-
tation. C'est à lui que l'on doit le fameux
règlement de 1875, qui a ouvert l'ère des
réformes dans l'instruction de notre cava-
lerie. Aujourd'hui, on annonce que le gé-
néral de Faverot de Kerbrcch met la der-
nière main à un livre vécu, plein de do-
cuments et de notes intéressantes, sur
l'année terrible.
C'est un extrait, paraît-il, du « carnet
de bataille » qu'il portait sur lui à Sedan,
qu'il réussit à soustraire aux Prussiens en
s'évadant avec Ducrot et qu'il compléta
plus tard par ses observations personnelles
sur le siège de Paris, l'iliade de la Marne
et la pléiade de héros obstinés à sauver au
moins l'honneur.
Le cycle douloureux de 1870 est loin
d'être clos pour les historiens futurs.
LE COMMISSIONNAIRE UTILE l
Le commissionnaire n'est pas mort, di -
sait hier l'un de nos collaborateurs, ren-
dant compte de la réunion générale de la
Société de secours mutuels de cette inté-
ressante corporation.
Rendons grâce aux dieux propices qu'il
en soit ainsi et faisons des vœux pour voir
ces travailleurs modestes vivre longtemps
encore et prospérer.
Plus que jamais, en effet, ils sont utiles,
que dis-jer, indispensables. A eux seuls, en
effet, il devient possible de confier en sé-
curité une lettre d'affaire ou un billet
d'amour. La poste, le télégraphe même,
avec eux ne sauraient rivaliser, ni comme
fidélité, ni surtout comme vélocité.
Nous en eûmes encore la preuve ces
jours passés. Ayant eu l'imprudence de
déposer, vers les cinq heures du soir, au
bureau de poste de la rue de Vaugirard,
devant le Sénat, une enveloppe pneuma-
tique, celle-ci n'arriva à sa destination,
rue Michel-Bizot, que six heures plus tard,
et encore ne fut-elle point remise à do-
micile, mais chez la concierge seulement
de - la maison.
Il n'est de commissionnaire qui, dans
le même temps, n'eût accompli au moins
trois fois la course aller et retour.
Si encore l'administration des postes,
télégraphes et téléphones rendait l'ar-
gent!
LES APACHES DU LUtEMBOURC
On refcommense à se plaindre de la ré-
apparition au Luxembourg de bandes
suspectes — faux artistes, faux étudiants,
faux ouvriers — qui rendent le jardin ina-
bordable aux familles. Les braves gardiens
sont visiblement impuissants à assurer
l'ordre.
Dernièrement, un de ces individus sus-
pects causait quelque scandale dans le coin
verdoyant de la Pépinière, une Suisse en
miniature. Les agents de police n'ont pas
le droit de pénétrer dans. l'enclos, soumis
à la surveillance exclusive du commandant
du Palais. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
de modifier cet état de choses et de pren-
dre des mesures pour protéger lout le
monde contre les fantaisies exorbitantes
de quelques-uns ?
MICROBES CIVILS ET MILITAIRES
De tous temps les militaires ont affirmé
leur supériorité incontestable, quoique
contestée, sur les civils.
Eh bien, n'en déplaise à ces derniers,
les militaires n'ont pas toujours tort de
vanter leurs vertus. En matière de vieux
habits; ils ûiérîtent réellement le pompon.
Voilà ce que nous vient d'apprendre, après
de longues, minutieuses et savantes re-
cherches, un des microbiologistes les plus
réputés de l'Italie, le professeur Mangianti,
de Florence.
D'après cet éminent docteur, en effet,
les poussières extraites des vêtements con-
servés dans les magasins militaires sont
incomparablement moins nocives que cel-
les provenant des vêtements civils déposés
dans les armoires du Mont-de-Piété, ou
accumulés dans les boutiques des fripiers.
Et ceci, croyez-le bien, n'est pas une af-
firmation faite à la légère, mais un fait
non discutable et prouvé par l'expérience.
Sur soixante-huit cobayes ou souris ino-
culés avec les poussières extraites d'effets
militaires emmagasinés depuis deux à dix
mois, quatre seulement succombèrent.
Au contraire, sur cinquante sept ani-
maux inoculés avec des poussières retirées
de vieux vêtements civils, vingt-sept péri-
rent, victimes de la virulente de diverses
bactéries pathogènes qui furent, du reste,
isolées et identifiées, par M. Mangianti.
Voilà qui est clair et net! En Italie, au
moins, les microbes militaires sont moins
redoutables que les microbes civils.
Le Passanl.
■
DONS DE MILLIONNAIRES
Le Standard nous annonce que M. Carnegie
poursuit le cours de ses libéralités et continue
à laisser tomber de se3 mains les millions et les
millions qu'il a amassés.
S'il laisse couler l'or aussi facilement, di-
sent ses ennemis — quel est l'homme riche
qui n'a pas d'ennemis, quand la pauvre lui-
même en a ? — c'est parce qu'il ne lui en
coûte guère d'endiguer tout cet or : il faut, à
M. Carnegie, faire moins d'efforts pour « ra-
fler» un million,qu'à un manoeuvre pour ga-
gner une journée de 3 fr. 50. M. Carnegie
est comme les joueurs qui dépensent sans
compter ilorsqu'ils ont gagné, parce que l'ar-
gent ne représente pas à leur? yeux le produit
d'un dur labeur, mais une certaine somme de
plaisir, de distractions et d'émotions passion-
nées.
Il y a, certainement, un peu de vraisem-
blance dans ces remarquas : pas autant, ce-
pendant, qu'on pourrait l'imiginer
Ce n'est pas à tort et à travers, avec une
fastueuse et inutile générosité que M. Car-
negie épand ainsi ses richesses : c'est dans un
but précis, déterminé, excluant toute jouis-
sance personnelle, mais non toute idée de cal-
cul, bien au contraire.
Par exemplo, il vient d'accorder à l'Univer-
sité de llochester 20.000 livres sterling (500,000
francs) pour l'enseignement scientifique, et à
l'Université de Syracuse 30,000 lives sterling
(750.000 francs) pour une bibliothèque, à la
condition que ces universités, situées toutes
deux dans l'Etat de New-York,recueillent par
ailleurs une somme équivalente.
Plaisanterie? Bluff? Tout le monde peut se
passer cette fantaisie, avec la certitude de n'a-
voir jamais rien à payer. On peut promettre
à Pierre et à Jacques autant de millions qu'on
voudra, si l'on met Pierre et Jacques dans la
nécessité de trouver d'abord autant de millions
qu'on leur en promet.
En France, un don, fait dans de telles con-
ditions, serait considéré comme une fumiste-
rie; en Amérique point.
Carnegie donne 500,000 francs à l'Université
de Rochester ? Peuh 1 Qu'est cela pour nous
autres millionnaires américains? Pense-t-il
nous humilier en nous obligeant à nous réu-
nir pour constituer une somme égale ? Toi,
John, tu donneras cette somme à Hochester,
et moi je verserai 750.000 francs à Syracuse.
Ce Carnegie, quel orgueilleux 1 Il s'imagine
qu'il n'y a que @ lui pour donner do l'argent
aux universités!
Celui qui a raison, en fin de compte, est
M. Carnegi, trop habile spéculateur pour
ignorer tout ce qu'on peut retirer de l'amour-
propre.
L'Européen qui pense, sent et raisonne avc
les vieilles formules latines, n'en reste pas
moins interdit devant ces largesses extraor-
dinaires. Restituer, sous forme de subven-
tions aux bibliothèques et aux universités,
les gains colossaux, que l'on prélève sur les
salaires da mtUrs et de milliers de tra-
vailleurs, na lui paraît pas encore être la so-
lution définitive de l'éternel problème posé
entre l'employeur et l'employé.
G. de Vorney.
—————————— —————————
ACADÉMIE DES SCIENCES
On a, jusqu'à ce jour, imaginé bien des dis-
positifs destinés à avertir les ouvriers mineurs
de la présence dans les galeries où ils travail-
lent de gaz asphyxiants ou explosifs. En dépit
do leur très réelle ingéniosité, ces inventions
n'ont guère' reçu d'utilisation pratique. Ce-
pendant les inventeurs ne sa découragent pas
et M. le professeur Lippmann, au cours de la
séance d'hier à l'Académie des sciences, s'est
vu appolé à présenter à ses confrères un fort
intéressact appareil auto-révélateur et aver-
tisseur de la présence des gaz asphyxiants ou
explosants dégagés en général dans l'atmos-
phère, appareil réalisé par MM. Hauger et
Peschoux.
Cet instrument, basé sur le principe da la
densité des gaz par rapport à l'air respirable,
n'est point un instrument de laboratoire,
mais bel et bien un appareil pratique, propre
à prévenir les personnes intéressées, soit pen-
dant leur travail, solt pendant leur repos, do
la présence des gaz délétères plus légers ou
plus lourds que l'air.
Il se compose d'une balance de précision
très sensible portant à l'une des extrémités du
fléau un récipient contenant do l'air normal
et qui est équilibré à l'autre extrémité du
flé par un plateau de même surface, lorsque
l'air ambiant est dans les conditions normales
de respirabilité. Si pour une cuise quelconque,
grisou, fuite de gaz, défectuosité do cheminée,
etc., l'air vient à changer do composition, sa
densité se modifie suivant la proportion de
gaz mélangé, et comme l'air contenu dans lo
récipient est de composition invariable, l'équi-
libre se trouve rompu et le iléau s'incline d'un
côté ou dû l'autre, suivant que le gaz mélangé
ci. lus lourd que caltit,
à l'air est plus léger ou plus lourd que celui-
D'une très grande sensibilité qui lui permet
do déceler do très minimes proportions de gaz
étrangers, l'auto-révélateur et avertisseur de
MAI. Hauger et Pescheux est également auto-
réglable et ce n'est pas là son moindre mérite.
- M. le professeur Bouvier, du Muséum, a
donné ensuite d'intéressants renseignements
zoologiques sur une variété da crevettes pô-
chées au large et par de grands fonds à l'aide
d'un filet spécial imaginé par M. Gouttière.
La particularité remarquable du filet imaginé
par cet habile océanographe est qu'il permet
de relever tous les êtres vivants dans une co-
lonne d'eau partant des plus grands fonds
marins et aboutissant à la surface.
Dans le cas des crevettes faisant l'objet de
la communication de M. Bouvier, la pêche fut
effectuée ontre deux et trois millo mètres de
profondeur. Or, comme des dragages anté-
rieurs ont ramené des animaux da même es-
pèce vivant par des fonds de plus de 5.000
mètres, on voit que ce crustacé possède en
hauteur une aire d'habitation extrêmement
étendue, puisqu'elle dépasse trois kilomètres.
A mentionner encore : une note de M. La-
veran sur le traitement de la maladie du som-
meil par l'acide arsénieux à haute dose; un
mémoire de M. Bertin sur la protection des
coques cuirassées par le cloisonnement
allulaire; une communication de M. Houlvig
sur la formation de lamelles de fer infiniment
minces et transparentes par des projections de
métal au cours des décharges électriques; une
note de MM. Bordas et Touplain sur l'ana-
lyse du lait par la force centrifuge ; un tra-
vail de M. Henrion sur l'action do l'alcool sur
l'organisme et enfin un mémoire de M. Liou
ville sur le mode d'explosion des explosifs à
base colloïdale. — G. V.
CHRONIQUE
L'Armée clu. Crime
Minuit. Une traîtresse nuit d'avril pleine
de troublantes effluves et d'amoureuse
langueur. Sous les frondaisons naissantes,
on entend une étrange rumeur. Un conci-
liabule mystérieux se tient sur la branche
fleurie d'un cerisier.
Et voici la sinistre conversation que
nous apporte la brise câlinante et embau-
mée :
LE PINSON. — Eh 1 le chardonneret,
dors-tu? Réveille-toi. Voici l'heure. Je
connais un beau coup à faire cette nuit.
LE BOUVREUIL. — Un beau coup ? J'en
suis. De quoi s'agit-il ?
LE PINSON. — La vieille à qui appartient
ce jardin a semé aujourd'hui des petits
pois, des amours de petits poix.
LE CHARDONNERET. — Des petits pois ?
J'en raffole.
LE PINSON. - Et ce n'est pas tout 1
LE MERLE.- Ah bah ! Tu nous mets l'eau
au bec ! dis vite !
LE PINSON. — Il y a à côté des petits
pois, des semis de fleurettes. Vous savez,
de ces délicieuses graines de fleurettes qui
feraient faire des folies aux plus vieux des
corbeaux.
LE BOUVREUIL. - Allons-y !
LA LINOTTE. — Oh 1 pourquoi faire de la
peine à cette pauvre vieille qui nous donne
des miettes de pain en hiver?
LE PINSON. — Ah bon! si la linotte se
met à faire du sentiment, nous n'avons plus
qu'à nous convertir en serins et à regarder
la nature à travers des barreaux !
LA LINOTTE. — Et puis, vous n'ignorez
pas qu'un gros bonhomme,armé d'un énor-
me bâton, garde les petits pois ! -
LE BOUVREUIL. — La bonne blague ! Ton
bonhomme, ma linotte, est empaillé. Je
connais le truc. Ce n'est pas à un vieil
échappé du bagne comme moi qu'on monte
le coup.
LE CHARDONNERET. — C'est, ma foi, vrai.
Le bouvreuil est un évadé de la cage. Il a
été prisonnier de ces misérables hommes
qui nous mettent à la broche et dont les
femelles posent nos plumes sur leurs hup-
pes.
LE PINSON. — Aussi, vengeons-nous.
Nous en avons l'occasion ; ne la lâchons
cas.
LA LINOTTE. — Pauvre vieille ! Je ne
vous suis pas. Je ne saurais m'associer à ce
crime. J'ai peur, en outre, du bonhomme
au gourdin!
LE BOUVREUIL. — Le bonhomme ? Mais,
cet après-midi, je me suis perché sur son
chapeau et je lui ai chanté « flûte », sans
qu'il ait eu le courage de me toucher !
LE PINSON. — Qu'il essaie d'ailleurs.
S'il bouge, nous lui ferons passer le goût
duchènevis. Munissons nous de brins de
paille et tordons-lui le cou.
LA LINOTTE. — Je me sens défaillir !
LE BOUVREUIL. — Allons ! pas de chichi,
sinon on te passera au fil de notre bec.
LE ROSSIGNOL. — J'ai une idée. La vieille
adore ma musique. Pendant que vous allez
opérer, je vais me percher sur un arbre en
face de ses fenêtres et je lui chanterai mon
air le plus enjoleur, l'air que je roucoulais
à {adame Rossignol quand je voulais l'en-
lever a mes concurrents.
LA LINOTTE. — Et moi, je resterai ici.
Je veux toutefois être bonne fille et ne pas
passer - pour une lâcheuse.
LE PINSON. — Nous l'espérons, bien. Nous
ne voulons pas de casserole parmi nous ;
c'est bon pour les bipèdes humains.
LA LINOTTE. — Une casserole ? Pour
qui me prenez-vous ? Pour vous prouver
le contraire, je vais faire le guet et, à la
moindre alerte je vous préviendrai.
LE BOUVREUIL. — C'est ça. Les rôles
sont bien distribués. Le pinson, le char-
donneret, le merle et moi nous allons atta-
quer et assassiner le bonhomme ; le rossi-
gnol fera couler d'attendrissement les rou-
pies de la vieille, et la linotte nous pré-
viendra de l'arrivée d'un matou. Tout est
réglé : en route !
L'armée du crime prend son vol.
Le rossignol commence son chant ensor-
celant et exquis. Le complice des Fualdès
emplumés lance, dans le silence troublant
de h nuit, son adorable hymne d'amour.
La linotte veille, tremblante et affolée.
Cependant, les bandits s'approchent du
gardien des semis.
Le bouvreuil, en sa qualité de cheval de
retour de la volière, est le plus hardi. il
sait bien que l'épouvantai! n'est qu'une
frime. Mais il veut épater ses comnagnons.
Il passe derrière le bonhomme et lui donne
un coup de bec dans la nuque.
- Il est tué! piaillent les criminels en
voyant que le mannequin ne bougeait plus.
— Il a son compte ! pépie triomphale-
ment le bouvreuil, en esquissant un pas
de cake-walk sur le chapeau de l'assassiné.
— Et maintenant à l'oeuvre ! grisolle le
chardonneret.
En un clin d'œil, le malheureux carré de
semis et de petits pois est bouleversé de
fond en comble. Des cadavres de radicelles
et des débris de pislils jonchent le sol :
ie théâtre du crime a l'air d'un champ de
carnage couvert de victimes.
Les bandits allaient, dans leur fureur de
destruction, s'attaquer aux fleurs des ar-
bustes, quand un cri d'angoisse inexprima-
ble leur fit prendre la poudre d'escam-
pette.
Ce cri était jeté par la pauvre linotte
qu'un matou venait de saisir.
Préoccupée à faire le guet, la sentinelle
ailée n'avait pas aperçu le sinistre chat
qui rampait vers elle. En véritable d'Assas
d'une armée emplumée, la douce linotte
jetun dernier cri de détresse pour avertir
ses compagnons du danger qui les mena-
çait.
On dit que la vertu est récompensée et
le crime puni. Ce n'est vrai que dans les
bouquins, car le matou alla dévorer la li-
notte sur le carré de petits pois et fit des
plumes du pauvre oiselet le lit d'amour
d'une nuit d orgie avec toutes les chattes du
voisinage.
En apercevant le lendemain les ravages
de l'armée du crime, la vieille — que la li-
notte aimait tant — mit le désastre sur le
compte de cette dernière.
Les plumes de la linotte étaient les piè-
ces à conviction du plus abominable des
forfaits et la preuve irrécusable de la cul-
pabilité ne l'innocente !
N'en est-il pas souvent ainsi dans le
monde où beaucoup d'individus n'ont pas
besoin d'ailes pour voler ?
Jean Clerval.
LES GRÈVES DE LIMOGES
La terreur dans la ville
Situation tendue. — Les mesures d'or-
dre. — Appel au calme. — Les per-
quisitions et les arrestations. —
L'attitude des grévistes.
Limoges, 17 avril.
La situation actuelle est des plus graves et
l'on ne peut dire quand elle prendra fin. La
soirée d'hier et la nuit ont été calmes. Le pré-
fet avait d'ailleurs pris d'importantes mesu-
res d'ordre, afin d'empêcher la répétition des
actes de violence commis avant-hier. Tous les
monuments publics, les usines et quelques
habitations particulières sont gardés militai-
rement. De nombreuses patrouilles de gen-
darmes et de cavaliers circulent dans les rues.
Il y a actuellement à Limoges 2.500 hommes
de troupes, tant cavaliers que fantassins, qui
sont étrangers à la garnison. Et l'on attend
des gendarmes de Niort, de Tours et de nom-
breuses autres villes.
Cette nuit une maisonnette, située à 6 kilo-
mètres de Limoges et affectée par des'earriers
à un dépôt de poudre, a reçu la visite de plu-
sieurs individus.. qui ont pris la poudre de
mine et les mèches,
A la poudrière de la garnison, située sur les
bords de la Vienne, les fonctionnaires ont dû
éloigner dos individus rôdant autour du bâ-
timent.
Dans plusieurs armureries de la ville on a
refusé la vente de poudra et de revolvers à
des personnes suspectes.
Une proclamation
Le préfet de la Haute-Vienne, M. Félix Cas-
sagneau, vient d'adresser la proclamation
suivante à la population :
En présence des événements très regrettables qui
se sont produits hior soir et cette nuit,le préfet de
la Haute-Vienne prévient tous les habitants do
Limoges qu'aucun attroupement sur le voie pu-
blique, qu'aucun cortège ne sera plus toléré à
partir d'aujourd'hui.
Il tient, en outre, à adresser à la population la-
borieuse et profondément honnête de la ville un
appel au calme et à la tranquillité. Les désordres
graves qui viennent de se produire ne sont certai-
nement pas son œuvre, mais le fait de quelques
meueurs, étrangers non seulement à la grève,
mais même à Limoges.
Le préfet de la Huto-Vienne compte que la po-
pulation de Limoges ne voudra pas se solidariser
avec quelques perturbateurs. En se joignant à eux
par curiosité ou par désœuvrement, elle ne pour-
rait que paralyser l'action de l'administration en
vue de rétablir l'ordre et risquerait, en outre, de
se trouver mêlée à des bagarres dangereuses. Le
préfet de la Haute-Vienne, Félix CASSAGNEAU.
La journée
La population limousine, effrayée par les
récents désordres, reste enfermée dans les mai-
sons.
Une instruction, ouverte contre les auteurs
inconnus des actes de pillage commis samedi,
a abouti à l'arrestation, ce matin à 5 h., de 4
individus.
Des revolvers, des munitions, volés dans les
boutiques d'armurerie, ont été saisis à leurs
domiciles. On u'a pas encore rotrouvé les fu-
sils. Les perquisitions continuent.
Les grévistes ont tenu cet après-midi un
meeting au Cirque municipal. Ils ont décidé
de demander au préfet de la Haute-Vienne la
mise en liberté provisoire des personnes arrê-
tées. Une délégation de quatre membres s'est
rendue auprès du préfet, qui a déclaré qu'il
ne pouvait prendre personnellement aucune
décision et qu'il allait demander des instruc-
tions au ministre.
Les délégués ont, en outre,demandé au pré-
fet de faire retirer l'affiche interdisant toute
réunion ou manifestation sur la voie Dubli-
quo; M. Cassagneau s'y est refusé catégori-
quement.
Lorsque les grévistes ont Connu ces deux
réponses, ils se sont rendus à la prison, avec
l'intention d'en enfoncer les portes, mais les
dragons et les gendarmes sont promptement
arrivés et les ont dispersés. Toutes les rues
avoisinant Iii prison ont été barrées et des
patrouilles tiennent les grévistes à distance.
D'un autre côté, les chasseurs et les gen-
darmes forment un cordon autour de la pré-
fecture.
---- ------
LA QUESTION MAROCAINE
La captivité de M. de Segonzac
Tanger, 17 avril.
M. de Segonzac a écrit, à la date du 26
mars, qu'il ost en bonne fllnté el en sécurité :
il espère sa prompte délivrance.
La France et l'Allemagne
f)n ne peut encore avoir aucun renseigne-
ment précis sur la substance do la conversa-
tion engagée entre lo gouvernement français
et le gouvernement allemand au sujet du
Maroc
Toutes IdS informations qui ont été publiéet
à ce sujet sont donc prématurées. Le seul fait
acquis est la conversation qui a ou liefcjeudi
soir à l'ambassade d'Allemagne entre M. Del-
cassé et le prince Radolin.
Le voyage du Kaiser
Tanger, 1 7avril.
Les dernières nouvelles de Fez sont datées
du 14. Il est maintenant avéré que le voyage
du kaiser à Tanger n'a nullement causé à Fei
l'émotion ni l'enthousiasme auxquels on au-
rait po s'attendre.
La population n'a attaché à cet événement
qu'un intérêt de curiosité, et le makhzen s'est
montré très réservé.
M. Jouinot-Gambetta, capitaine de spahis,
qui avait accompagné l'ambassade française
à Fez en qualité d'attaché militaire, est rentré
aujourd'hui à Tanger, sa rendant à Paris.
L'autorité du gouverneur de Tanger devient
tous les jours plus précaire. Le croiseur fran-
çais Châteaurenault, vanant d'Extrême-Orient
et allant en France, a touché ce matin à Tan-
ger.
L'Espagne au Maroc
Le général Fernandez Bernai, commandant
en chef la ville de Ceuta, est arrivé à Madrid,
afin d'activer la mise à exécution des travaux
du port et l'expédition de l'artillerie destinée
à l'armement de la place de Ceuta.
LI LETTRE DU GÉNÉRAL PEIGNÉ
Trois capitaines de la garnison de Poitiers,
MM. de Noblet d'Anglure, de Seynes et Du-
camp, déplacés par le général Peigné, ont ré-
cemment assigné le général devant le tribu-
nal de la Seine, lui réclamant chacun 50,000
francs de dommages-intérêts.
Des punitions viennent d'être infligées par
le ministre de la guerre à ces trois officiers
Les capitaines de Seynes, de Noblet d'An-
glure, ont été punis de trente jours d'arrêts de
rigueur pour « avoir manqué aux règles les
plus élémentaires de la discipline, en appelant
en justice un do leurs supérieurs à l'occasion
ctes accomplis par celui-ci dans l'exercice
de ses fonctions ».
Le capitaine Ducamp, démissionnaire, qui
compte comme capitaine au 72* régiment ter-
ritorial d'infanterie, va être l'objet d'une
mesure le suspendant de son grade pendant
six mois.
Li JOERNÉE PARLEIE-NTAIRE
A LA CHAMBRE
LA SÉPARATION
M. Paul Doumer préside.
M. Klotz fait adopter sa proposition de
créer une exposition national^ de la vie
ouvrière, à Paris,en 1909.
On poursuit la discussion du second pa-
ragraphe de l'article 3 du projet de sépa-
ration. Ce paragraphe est ainsi conçu :
Dès la promulgation de la présente,loi, il
sera procédé, par les agents de l'administra-
tion des domaines, à l'inventaire descriptif et
estimatif :
18 Des biens mobiliers et immobiliers des
dits établissements ;
2* Des biens de l'Etat, des départements et
des communes dont les mêmes établissements
ont la jouissance.
Ce double inventaire sera dressé contradic-
toirement avec les représentants légaux des
établissements ecclésiastiques ou eux dûment
appelés par une notification faite en la forme
administrative.
Les agents chargés de cet inventaire auront
le droit de se faire communiquer tous titres
et documents utiles à leurs opérations.
M. de Castelnau en demande la suppres-
sion.
M. Briand. — L'Etat a toujours un con-
trôle sur les biens des établissements publics.
11 n'est pas exact que, dans son premier texte.
la commission se soit désintéressée de ces
biens. Elle avait seulement décidé qu'un règle-
ment d'administration publique déterminerait
les conditions De cet inventaire. Elle vous de,
mande aujourd'hui de dire dans la loi que
l'inventaire aura lieu.
M. Bienvenu-Martin. — Le gouverne-
ment se joint à la commission pour demander
la rejet de l'amendement et, par suite, le vote
du texte de la commission. C'est une mesure
conservatoire.
Le paragraphe est adopté par 380 voix
contre 129.
M. Lasies voudrait qu'en temps de
guerre, les associations cultuelles eussent
des allocations pour les services d'aumône-
rie.
M. Briand. — Je me permets de faire
appel au bon sens de la Chambre. L'amende-
ment de M. Lasies n'est pas à sa place dans
un article qui vise les biens. Ce que veut
M. Lasies, c'est ébranler la confiance du pays
républicain dans la réforme que nous votons.
Je demande à la Chambre de repousser l'a-
mendement.
L'amendement est repoussé par 331 voir
contre 842.
Les dettejs des fabriqpes
M. Thierry soulève une question sur
laquelle se greffe un assez vif débat: celle
des dettes que pourront laisser les conseils
de fabrique et autres établissements pu-
blics.
M. Thierry. — Cette quéstion des dettes a
été soulevée à l'assemblée générale du Crédit
foncier ; et je lis, dans le compte rendu sté-
nographique de cette assemblée, que le mi-*
nistre des finances et le ministre des cultes
saisis de cette question par le gouverneur de
cet établissement n'ont pas pu donner de ré-
ponse définitive.
M. Briand. — Il s'agit de créances chiro-
graphaires; elles subiront le sort de toutes les
criances chirographaires et seront réarlées
d'après le droit commun. S'il s'agit da créan-
ces hypothécaires, elles suivront les biens.
Mais, je le répète, ce n'est pas le moment de
poser la question.
M. Thierry. — Les créanciers ont pu lé-
gitimement croire au contrôle do l'Etat ; on
ne peut pas accepter un système qui abouti-
rait à une véritable spoliation.
M. Jaurès. — Quelle est votre conchl
sion ?
M. Thierry. - Ma cJnclusion, c'est .e
renvoi à la commission.
M. Briand. — Ou bien il faut se rallier II
un système qui serait celui de M. Allard Oll
do M. Augagneur, qui consiste à mettre
sous séquestre ou à nationaliser tous ces biens;
ou bien il faut se rallier à cefui de la com-
mission, qui fait passer les biens à l'associa-
tion cultuelle avec toutes leurs charges.
M. Thierry. — Votre solution est insuffi..
santo. Oubliez-vous que les communes ne peu-
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