Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-03-25
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 mars 1906 25 mars 1906
Description : 1906/03/25 (N13162). 1906/03/25 (N13162).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
N 13162.— 4 GERMINAL AN 114. .1 CEVQ CEXTIMI?» LE AimiERO
^DIMANCHE 85 MARS 198. - If') 13t62.
FONDATEUR: AUGUSTE WtCQUEME
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(i «m Tn'j uit UiHh Un a
Paris. 2 fr. 5 fr. 9fr. 18fr«j
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m MYSTERE
C'est un tout petit mystère. Mais
c'est un mystère tout de même, et, à
ce titre, il peut amuser ceux qui ont le
goût des curiosités parlementaires.
Deux de nos ministres se sont pris
de bec à la séance de jeudi matin. Ils
"Ont échangé les coups d'épingle avec
une maestria qui aurait fait la joie des
galeries — si les galeries n'avaient été
vides.
Aux séances du matin, surtout
quand ces séances sont occupées par
le fastidieux examen du budget, la pu-
blicité des débats n'est qu'une conven-
tion. Il y a de vingt à trente députés
disséminés sur les banquettes, et la
moitié se consolent par un bon somme
de l'ennui dtr s'être levés trop tôt. La
plupart des journalistes ont quitté dis-
crètement leur tribune, comptant sur
- tes documents officiels pour se rensei-
gner d'abord, et renseigner ensuite
leurs lecteurs. H
Confrères, confrères, nous avons
trop de foi dans les documents offi-
ciels. Tout ce qu'ils disent n'est point
parole d'évangile et, au surplus, ils
no disent pas tout.
Nous serions bien informés, si noas
n'avions que les papiers du gouver-
nement pour nous rapporter les pa-
roles aigres douces décochées par M.
Poincaré à M. Thomson, et par M.
Thomson à M. Poincaré! L'Analytique
se contentait. l'autre soir, de noter
que l'article 36 de la loi de finances,
relatif à la constitution des sociétés
de crédit mari tiftie, avai 1. été soumis à
, l'approbation de la Chambre, et que
M. Georges Cocher y, président de la
commission du budget, constatant
que l'accord ne s'était pas fait entre
les départements ministériels, avait
accepté la disjonction des articles 36
et 37. -
***
C'est un petit bout de la vérité. Ce
n'est pas la vérité complète.
Tenco lupum altribll,
Nous tenons un coin de l'oreille.
Tirons dessus jusqu'à ce que nous
ayons la bêle toute entière.
Le ,- Journal Officiel est un peu plus
explicite que l'analytique. Il résume
le dialogue des deux ministres. Mais,
- en le résumant, il n'en iend pas la
saveur.
Heureusement, il y a un journal qui
est forcément très « tuyaute » -sur ce
qui se passe chez nos ministres, puis-
qu'il compte, parmi ses rédacteurs,
deux membres du gouvernement ac-
tuel.
Ce journal n'est autre que la Dépê-
che de Toulouse. Il n'a pu résister au
désir d'être indiscret. Et nous voilà
sauvés.
« Un incident très vif se produit,
dit-elle, qui met aux prises deux des
ministres De cet incident, ajoute-t-
elle, on chercherait vainement. trace
daus les comptes rendus officiels, car il
fut décidé qu'on l'y supprimerait. »
Quand je vous le disais! Quelle chance,
que le journal de MM. Clemenceau et
Albert Sarraut soit là pour combler
les lacunes du Journal officiel et pour
publier ce que les ministres préfèrent
tenir secret ! Continuons natre lec-
ture:
Les articles en question visant entre autres
choses la constltuiion d'un capital pour l'or-
ganisation du crédit maritime ; là-dessus, M,
Poincaré, ministre des finances, fait observer
ftrès sèchement qu'il n'a pas été consulté it cot
égard par son collègue de la marine et qu'il
ne sait pas officiellement de quoi il s'agit.
< M. Thomson objecte que l'organisation du
- ;fcr, ôdU maritime est indispensable et que la
vote des articles s'impose; il àflirme> d'ail-
'lem':::, avoir prévenu le ministre des finances.
M. Poincaré, de plus en plus sec, réplique
que. s'il a été prévenu, ce fut dans une. forme
- jdits et le ministre des finances déclara que le
contrôla de son administration doit pouvoir
j'exercer plein et entier sur toutes les deman-
des de crédit qui émanent d'un quelconque dé-
partement ministériel.
S'il n'en devait pas être ainsi, ajoute M.
Poincaré, je ne saurais assumer la responsabi-
lité des finances du pays et, faute de pouvoir
contrôler tous les services, je préférerais rendre
■ cfllOl. pOl'tel'euÜ[c.
On juge de l'émotion que causent ces paro-
les parmi les députés, pis très nombreux il
Traî, qui assistent à cette séance matinale.
La suite de l'incident est celle que
narrent Y Analytique ci le Journal o
ficie! : l'intervention de M. Cochery et
l'arrangement des choses par la dis-
': jonction du projet d'organisation du
crédit maritime, projet sur lequel la
commission du budget donnera un
(rapport très prochainement.
, * "la'*
- r On pourrait croire qne M. Poincaré
a cédé à un mouvement de nervosité
irréfléchie, en prenant à partie son
.coilègue de Ja marine. Celte opinion
est ruinée par l'allusion très nette et
très claire que le ministre des finances
faisait quelques heures plus tard, du
.hnut de la tribune a l'incident du
; .mutin. ': ,:
V- * • ••
\s- Quant au minière des finances, sériait
M. Poiacaré, son rôle naturel, son devoir im-
périeux sont do s'opposer avec énergie à tou-
tes les propositions d'initiative parlementaire.
ou mêmes gouvernementales. (Applaudisse-
monts au centre et sur divers bancs à droite.)
il. Jules Roche. — Très bien ! Très bien r
M. Poincaré. — Qui pourraient troubler
davantage lo bon ordre do nos finances pu-
bliques.
Il parle en maître, M. Poincaré. Il
en a le droit et il en a la force, puis-
qu'il tient les cordons de ia bourse.
Aucun ministre ne saurait faire un
pas sans son consentement. Car un
ministre ne fait jamais un pas sans dé-
penser quelque sous, et ces quelques
sous, il ne les a que si son collègue des
Finances les lui donne.
Ah ! si M. Rouvier avait eu le senti-
ment de sa puissance !. Si M Rouvier
avait voulu, lanturlu.Mais M. Rouvier
s'en est laissé imposer par les Croque-
mitaines du Combisme. N'y pensons
plus.
M. Poincaré, lui, a l'air de vouloir
commander. Est-ce lui le vrai chef du
gouvernement? Car ce chef, on le
cherche, et on n'est jamais sur d'avoir
trouvé le bon. Les médisants disaient
du cabinet Rouvier qu'il était composé.
d'un président du conseil entouré de
Sous-secrétaires d'Etat. Les mêmes
médisants prétendent que le cabinet
Sarrien est formé d'un cercle de Pré-
sidents du Conseil autour d'un Sous-
secrétaire d'Etat.
Quel est le président du Conseil ef-
fectif? M.Clemenceau ? M. Poincaré?.
Je vole pour l'ami Sarraut.
Le char de l'Etat — reprenons une
métaphore célèbre de M. Combes —
quitte la borne à laquelle il était atta-
ché. Il est attelé de chevaux irais, fou-
gueux, qui tirent à plein collier, mais
de hue à dia. L'un trotte vers la droite,
l'autre galope vers la gauche. Atten-
tion, le cocher ! Que fait donc le co-
cher? Y a-t-il seulement un cocher ?
La solidarité ministérielle, à laquelle
M. Briand « sait ce qu'il doit », serait-
elle un vain mot ?
Hugues Destrem.
J
LES ON-DIT
LE BANQUET FUNÈBRE
M. Combes est si bien mort
politiquement, que ses amis se
sont chargés, hier, de pronon-
cer son éloge funèbre, en un ban-
quet qui fut bien la chose la plus
triste et la plus froide de cette
froide soirée de lendemain de Mi-Carême.
Le gouvernement lui-même n'avait pas
cru devoir refuser de se faire représenter à
ces agapes d'adieu, et c'est M. Thomson,
ministre de la marine, qui se dévoua en
cette circonstance, où une médaille de con-
solation fut remise à l'ex-président du dé-
funt cabinet Combes.
M. Combes a tiré de l'occasion de cette
médaille le plus heureux parti ; il en a pris
prétexte pour ajouter une allocution de
deux heures à la collection un peu bien
iourde de ses allocutions. Les spectateurs
qui ne s'étaient pas précautionnés contre
cela, — ils auraient dû pourtant s'y atten-
dre, — faisaient des figures « analogues à
la circonstance », ainsi qu'il est dit dans
les récits officiels de fêtes funèbres du der-
nier siècle ; iis avalaient leurs langues, en
d'autres termes ; le ci-devant président du
conseil allait toujours ; L'agence Havas,
qui sait froidement plaisanter, nous envoie
le texte de ce discours d'un revenant ; le
morceau mesure sept colonnes en tout petit
texte. Ceux qui se trouvaient là ont bien
été obligés d'entendre et même d'avoir l'air
d'écouter. Ce dût être fatigant. M. Emile
Combes avait la présidence loquace, il a la
retraite bavarde.
LES ARBRES EN FLEURS
Il est en fleurs, le pauvre arbre du
Luxembourg, qui se trouve près de la
harde de cerfs eu bronze, à la Pépinière,
et qui tente chaque année, par sa parure
violette, tes peintres et les aquarellistes. Il
a été fidèle au rendez-vous du printemps.
Mais, las, sous les morsures de la bise, ses
fleurs sont déjà recroquevillées, fanées, flé-
tries. Partout, c'est un peu la même chose.
Les horticulteurs Craignent sérieusement
que l'année ne soit pas favorable aux ver-
gers. 1906, disent-ils, ne sera pas une an-
née de fruits. Le vignoble n'a pas encore
été atteint, mais la terrible lune rousse ne
s'est pas encore levée. Pour peu que la
température actuelle se perpétue, il y aura
des pleurs et des grincements de den ts en
France.
LES SOUS-PREFETS ET L'AFFICHAGE
On nous écrit qu'un sous-préfet vient
d'interpréter à sa façon la pratique du droit
d'affichage. Un citoyen reçoit de Paris des
affiches, qui ne sont ni antimilitaristes ni
séditieuses. Il les donne au concierge de sa
mairie, qui en réfère au maire. Le magis-
trat, libéral par hasard, ennemi des vains
déploiements d'autorité, n'élève nulle ob-
jection. Mais le concierge conserve des
scrupules, il va soumettre le cas. au sous-
préfet, qui autorise l'affichage et conserve
une affiche, pour appuyer son rapport con-
fidentiel, sans doute. Réclamations de
l'intéressé, menaces de procès. Beaucoup
de bruit pour rien, en somme. La loi de
1881 existe t elle encore? Si oui, qu'on le
rappelle aux sous-préfets à la veille des
élections, et surtout qu'on unifie, leurs
instructions.
lu flflSTfiQGUÈRES
A propos du prit de la viande, qui a
considérablement augmenté dans la Ré-
publique Argentine 3 et del'énorme
chiffre de têtes de béfpl abattues dans les
isaladeros de tout le pays la Prensa fait la
remarque suivante ; -
~Que de viande, que d'éccueros, orchement, que
de besogne pour les arasta-c J .a
dire pour les plus infimes des travailleum
ainsi nommés dans les saladeros et non
sans une pointe de mépris. En traversant
l'Atlantique, ce mot s'est altéré; et lorsque
les écrivains à la mode en font usage, ils
ne se doutent guère que le « rasta » n'est
autre que le pauvre hère qui, dans les sa-
laderos de la Plata, a pour office de traîner
les cuirs sanguinolents de l'écorchure au
salage (arastar, traîner; cuers, cuirs), pro
nonciation familière.
POUK CHASSER L'EKMJI
m r
Que faire quand des malheurs uous ont
conduit à la prison de Fresnes? Prendre le
temps comme il vient et combattre l'ennui
par la bonne nourriture. A ce programme
se conforment nos bons condamnés.
Voici, en effet, ce que l'administration
pénitentiaire de la préfecture de police ré-
clamait, tout récemment, pour le service
de bouche des hôtes de la maison de Fres-
nes, durant l'année 1906 :
70,000 litres de vin ; 45,000 kilogs de
viande de bœuf, veau et mouton ; 80,000.
kilos de pommes de terre : 70,000 kilogs de
légumes verts et 42.000 k. délégumes secs:
haricots, lentilles et pois cassés ; 5,000 ha-
rengs saurs ; 20,000 cervelas ; 800 jnm-"
bons ; 200,000 œufs frais et 6,000 froma-
ges dits « bondons » ; 1,000; kilogs de
guyère : 3,500 kilogs de fromage d'Italie
ou deporc ; 1.750 kilogs de pâtes alimen-
taires ; vermicelle, macaroni, tapioca et
riz.
Ce n'est pas tout. Pour les petits déjeu-
ners du matin et peut-être. les five
o'clock : 35,000 litres de lait ; 28,000 tablet-
tes de chocolat ; 550 kilogs de beurre frais
et 1,200 kilogs de cafés édulcorés avec 200
kilogs de mélasse, 3,000 kilogs de caramel
ou 3,000 kilogs de sucre blanc.
Rien dé tel qu'un séjour en ce lieu de
délices pour se refaire une constitution.
Le Passant.
LES EFFETS DEJA SÉPARATION
La lettre acuc évêques
Nous lisons dans le Figaro :
M. Brunetière, l'éminent directeur de la
Revue des Deux Mondes, vient d'adresser aux
évêques français une lettre collective, dont
les signataires constituent une véritable élite
intellectuelle et qui a pour but de supplier les
vénérables destinataires de ne point s'opposer
à l'essai loyai de la loi du 9 décembre 1995.
Les cosignataires de cette supplique sont au
nombre de vingt-cinq, parmi lesquels, outre
M: Bmaétière, qui l'a rédigée : MM. le mar-
quis de Vogüé, d'Haussonville, Thureau Dan-
gin, Albert Vandal, de l'Académie française;
Georges Picot, Leroy-Beaulieu, de Lapparent,
de l'Institut ; Sabatior, avocat à la Cour de
cassation ; Sénart, Albert Gigot, prince d'A-
renberg, Denys Cochin, de Castelnau, comte
de Caraman, députés, etc.
L'Osservatore Romano à propos de l'interview
de M. Brunetière publiée dans le Figaro, dé-
clare qu'il a peine à croire à l'exactitude do
la nouvelle dont il s'agit, ne. pouvant nas
supposer, ajoate-t-il, que les personnalités
qui auraient adressé une lettre collective aux
évôques français sur la loi de séparation se
soient permis une initiative aussi incorrecte.
Rome et la séparation
Rome, 23 mars.
La Saint-Siège a adressé à plusieurs évê-
ques français une lettre confidentielle leur
confirmant que le Saint-Père, conformément
aux protestations do la récente encyclique,
n'accepte en aucune façon la loi de séparation
et qu'ils ne doivent pas se laisser détourner
de la défense des intérêts de l'Eglise par les
sollicitations de personnages plus politiques
que religieux qui préconisent un soi-disant
essai loyal.
- Pie X, ajouterait la lettre, gardera le si-
lence jusqu'après les élections que les catholi-
ques doivent tâcher d'influencer.
Loudéac, 23 mars.
L'abbé Duros, vicaire à Allineuc, et les nom-
més Aufïret et Garnier, habitant la même
commune, viennent d'être condamnés par la
tribunal correctionnel de Loudéac chacun à
doux mois de prison sans sursis et seize francs
d'amende, pour faits de rébellion à l'occasion
de l'inventaire de l'église d'Aliineuc.
Parthenay, 23 mars.
M. Alexandre de Monli, âgé do 23 ans, pro-
priétaire,a été condamné à 200 francs d'amende
par le tribunal correctionnel pour outrages
envers le receveur do l'enregistrement lors
de l'inventaire de l'église de Vernoux-en-Gâ-,
tirte.
LA QUESTION MAROCAINE
L' C o. 11 ¡Ú D 11 \¡'/fuD' L' f:1 fF1(D S'
IA COfflEiil Wl'ÂlSSIMS
La prochaine séance
Algésiras, 23 mars, 10 h. 4'î.
Les séances de la Conférence étant Slicces
sivement ajournées contre le gré des délégues,
le comité de rédaction ne se réunissant même
plus, M. HevoU et sir A. Nioholson sont allés
ce matin à 10 heures voir le duc d'Almodovar
pour lui demander de convoquer la Confé-
renc-o on séance pour cet après-midi.
Le duc d'Almodovar a répondu qu'une
séance lui paraissait impossible aujourd'hui
à cause de l'indisposition do M. Radowitz.
Demain, la duc d'Almodovar se rendra à
Cadix, Mais il a promis de convoquer la Con-
férence pour lundi matin. 10 h.
Séance du Comité de rédaction
Algésiras, 23 mars, 11 h. 40 matin.
L'Allemagne avait refusé d'accepter la con-
vocation du Comité de rédaction on séance
pour ce matin, mais à la suite des démarches
pressantes de sir A. Nicholson et de M. Revoit
auprès du dac d'Almodovar, l'Allemagne a
consenti à ce qu'une séance du Comité de ré-
daction soit tenue cet après-midi, à défaut de
la séance de Li Conférence, empêchée par l'in-
disposition de M. de Radowitz.
L'impression en Italie -
Borné, 23 mars,
Selon la Vila, la Conférence a'AIgé.siras,-
quelle qu'en soit l'issue, a révélé les besoins,
les tendances et les ambitions conquérantes
de l'Allemagne, motivées par l'obligation de
son expansion au dehors de ses frontières trop,
étroites pour son développement économique
et démographique. •
La FrQcco, l'Angleterre et les Etats-Unis
ont recoanu ce péril allemand qui se mani-
feste aujourd'hui au Maroc, hier en Chine. 1
demain à Tripoli au détriment des aspirations
italiennes. - ,-
L'Allemagne sa jette d'abord sur les plus
faibles.
Elle a commencé contre la France au Ma-
roc. C'est un simple prologue des autres
conflits.
L'Angleterre soutient la France, espérant
arrêter l'Allemagne dans la voie de "9 con-
quêtes peut-être par une lutte où elle ne se-
rait pas seule à la combattre.
AU MAROC
L'activité du prétendant
Londres, 23 mars.
On mande do Tanger au Times:
Le bruit de l'apparition de la Cavalerie du
prétendant à quelques heures de marche à
l'est de Fez est confirmé.
Un corps de plusieurs centaines de cavaliers
parcourt les environs de la capitale pour en-
gager les tribus à embrasser la cause du pré-
tendant, et cette mission semble réussir, tant
le pays est fatigué du présent régime.
Un changement quelconque serait bian ac-
cueilli. La misère est partout : à Marakech,
le prix des vivres a monté do 700 0|0; à Fez,
la situation est presque aussi mauvaise.
Cependant le maghzen ne fait rien pour
faire baisser le prix des denrées, bien que ses
vastes greniers soient pleins.
La sécheresse et les sauterelles font crain-
dre une mauvaise récolte. Le mécontentement
est vif contre le SulLn et le Maghzen et il ne
manque qu'un chef populaire capable, pour
que l'existence du Sultan et de ses vizirs coure
les plus grands dangers. ,
(Voir la suite en DEUXIEME EDITION)
CHRONIQUE
Le général de Piépape et là, campagne
- - de l'Est
Le général de Piépape a commandé la
place de Dijon et il a tenu à prendre sa
retraite dans cette cité historique, où la
majesté des souvenirs consacrés se voile
du crêpe des défaites inexpiables, si pro-
ches de nous encore par leurs conséquen-
ces. Il s'est tout entier réfugié dans ce
passé de gloire et de deuil, et il occupe
noblement ses loisirs à l'évoquer en des
livres qui sont comme de nouveaux monu-
ments ajoutés à ceux dont s'enorgueillit la
terre de Jean-sans-Peur devenue le champ
de bataille du suprême effort de la défende
nationale.
Après l'histoire de la conquête de Louis
XIV, couronnée par l'Académie française,
il a entrepris d'écrire le drame poignant
de cette lamentable campagne de l'Est
qu'il appelle avec raison Le coup de Grâce.
Livre d'une haute probité, où la sincérité
de l'émotion n'enlève rien à la sûreté des
renseignements, où l'épilogue douloureux
de la guerre franco-allemande se déroule,
comme instantanéisé par la précision du
détail et le logique encliainementdes faits.
Nous assistons ainsi, hypnotisés, à la ge-
nèse du plan hardi qui devait couper la
retraite à l'envahisseur, dégager Belfort,
inquiéter à Versailles le vieux Guillaume
couché dans le lit de Louis XVI, puis à la
débâcle fatale après le vain effort de Vil-
lersexel et d'Héricourt, et à la dérobade en
Suisse après la glorieuse passe d'armes de
la Cluse.
Bourbaki a-t-il trop tôt perdu confiance
sur les bords de cette petite rivière de la
Lisaine — si grande par l'épopée qui s'y
encadra? Stratège de la vieille école, il
avouait sa faiblesse, son ignorance des
méthodesde guerre nouvelles, en s'écriant,
aux premiers déboires, que la Crimée et
l'Italie n'étaient rien en regard de la cam-
pagne désespérée qu'il menait à contre-
cœur. Eût-il réussi à sauver Belfort, à don-
ner la main à Denfert-Rochereau, qui en-
tendait avec angoisse tonner les canons
français? Le général de Piépape pense
qu'il ne mérita pas de vaincre jusqu'au
bout. Il s'accula de lui-même à la retraite
désastreuse dans les montagnes sauvages
et neigeuses de Franche-Comté par un hi-
ver sans précédent.
M. Arthur Chuquet, dans son précis
d'histoire de la guerre, tient, au contraire,
que le succès ctH été éphémère, et que de
Moltke l'avait prévu, était prêt à parer le
coup. Mais il ne faut pas oublier que l'é-
minent membre de l'Institut a débuté dans
la cÓrrière d'historien par une biographie
lyrique de Chanzy, son compatriote. L'es-
prit de clocher l'a peut-être incité, à son
insu, à reléguer au second plan, au profit
du vainqueur de Coulmicrs, Faidherbe
u moins hardi et moins brillant » et, à plus
iode raison, les infortunés héros de la
campagne de l'Est, les Denfert-Rochereau,
les.Uiliot,. les Pélissier, les Ricciotti Gari-
baldi. En outre, professeur d'allemand,
profondément, imbu de la culture alle-
mande, il s'est largement inspiré, dans sa
critique historique, des travaux du grand
état-major, et, par un scrupule d'écrivain
excessif, s'est révélé parfois trop disposé à
soumettre ses jugements de dernier res-
sort à l'arbitrage du vainqueur.
Quoi qu'il en soit, il est certain— et ici
la plupart des narrateur; et des témoins
sont d'accord avec le général de Piépape
— que la coup de grâce nous vint de cau-
ses générales, très complexes et très éten-
due-;. La faiblesse de nos troupes impro-
visées, peu faites à la discipline et peu
cohérentes, la grande déconvenue deBour-
bakt trouvant Besançon dégarni, poufvu
de vivres pour quinze jours au plus, le
défaut d'entente entre l'armée principale
et les forces dont disposaient Garibaldi et
Pélissier, enfin, le coup de revolver qui
marquait l'abandon moral du général en
chef, de l'ancien commandant de la garde
impériale, déjà atteint dans son énergie
par les Ct'ueiles surprises de l'affaire Ré-
gnier, et, pour terminer, l'incompréhensi-
ble exception qui exclut nos derniers com-
battants, du bénéfice de l'armistice, voilà
qui éclaire d'un jour éclatant la victoire de
l'Allemagne. Que peut l'héroïsme indivi-
duel contre tant de fatalités accumulées!
Cependant, cette convulsion suprêine de
la vitalité française réussit à donner; à
l'ennemi l'impression d'une résistance in-
domptable. Le 4 mars, après le vote de
i'A$semblé.e nationale, M. de Moltke écri-J
vait à son frère : « Je n'oserai me ré-
jouir du succès que lorsque tout sera ab-
solument terminé. Combien de fois, au
cours de cette campagne, a-t-on pu croire
que le dernier. mot était dit! Nous avons
eu. Sedan, nous avons eu Metz. Soudain
un facteur nouveau faisait surgir une si-
tuation nouvelle et remettait tout en ques-
tion. »
Ah, cette triste odyssée de l'armée de
l'Est vers la frontière, cette disparition
fantastique d'une cohue débandée par une
porte dérobée, comme on l'a dit, il faut en
lire le récit palpitant dans le livre du gé-
néral de Piépape 1 Récit vivant, que sem-
blent traverser l'éclat de la fusillade, les
sonneries des ciairons, le piétinement
sourd du grand troupeau humain se hâ-
tant vers la délivrance en une ruée irrésis-
tible.
Du moins, le combat du lor février dans
le déflté légendaire que domine la sil-
houette féodale du fort de Joux — ô Mira-
beau ! — sauva une dernière fois l'hon-
njur de nos armes et rendit à nos soldats
excédés la fière conscience de leur valeur.
Au prix de quels sacrifices ? Les croix, qui
se dressent là bas, parmi les rocs désolés
et les âpres neiges, vous le diront. L'Alle-
magne elle-même s'inclina devant ceux
qui, à celte heure tragique, ne voulurent
pas désespérer. « Ce sanglant combatd'ar-
rière-garde, écrivit la Gazette de Cologne,
fut conduit par les Français avec la plus
grande énergie et beaucoup d'habileté,
favorisée d'ailleurs par les avantages du
terrain. » A bout de munitions, les nôtres,
comme à l'époque farouche de la guerre
de Trente Ans et du sauvage Saxe-Wci-
mar, faisaient rouler sur les Allemands des
Quartiers de rocher.
« Ce fut, dit l'auteur du Coup de grlice,
un spectacle navrant que celui de l'entrée
de l'armée en Suisse. Dès qu'ils ne furent
plus soutenus par la crainte du danger et
la poursuite de l'ennemi. les soldats
s'affaissèrent complètement et perdirent le
peu d'énergie qui leur restait encore. b)
Les chevaux, les hommes, les voitures, se
pressaient en un pêle-mêle affreux. Cer-
tains officiers pleuraient en rendant leur
épée : « Elle était à Inkermann, à Magenta,
il Solférino ! » A mesure que les détache-
ments avançaient en territoire neutre, ils
jetaient dans la neige leurs armes, adroite
et à gauche de la route, et cela faisait des
amas énormes; Et tOllt co monde .no.urait
J. laim. Si un cheval tombait, \,,'';IIU, ias
autres chevaux s'approchaient de lui, ron-
geaient ses crins. Des dragons français
désarmés voient passer des dragons suis-
ses, bien montés, l'air martial : « Nous
étions solides comme vous ! s'écrie l'un
des nôtres. Nous avons été défaits avant
de nous être battus. » C'était le mot de tous
ces vaincus.
Mais l'espoir est une humble fiour qui
s'épanouit sur les ruines. La leçon de 187ù
a été comprise. Tout de môme, il est bon,
pour les générations ascendantes qui n'ont
point vu ces choses, d'y penser quelque-
fois et d'écouter la voix grave des anciens
qui, ayant assisté à l'inoubliable triom-
phe de la force surlc droit, ont fait contre
l'ennemi héréditaire le serment d'AnnibaL
Noël Amaudru
MERCI !
Ce n'est pas en vain qu'on fait appel aux
sentiments de solidarité: voici ce que j'ai
encore reçu « Pour un qui souffre » ou ce qui
lui a été envoyé directement : de Mme veuve
Guillaud Crozet, à Pnteaux, 10 fr.; de Mme
V., rue Legendre, à Paris, 50 fr.; de l'Asso-
ciation des Journalistes Parisiens, par l'entre-
mise de M. Eug. Pitou, 50 fr.; de M. H. Le
Bourgeois, à Antibos, 5 fr. ; de M. Savin, à
Périgueux, 2 fr.; de M. E. B., 2 fr.; de M.
Grosbois, à Longué (M.-et-L.), 2 fr.; de Mme
Carlier. à Croisilles (P.-dc-C.) 2 fr.; do lt,-N.,
5 fr.; de M. Burkart, artiste peintre, H fr.; de
M. Jean-Bernard, homme de lettres, 5 fr., de
M. Ch. Quinel, auteur dramatique, ;) tr,: do
M. P. Landel, secret gônér. du Caveau, ;»fr.;
de la Société des G ans da lettres, par l'entre-
mise de Léon Riotor, 100 fr.; par l'entremise
de M. Lucien Descaves, 150 f., ; don anonyme,
10 fr. — soit 403 francs qui, ajoutés aux
562 fr. 60 précédemment reçus, forment un
total général de 970 francs.
Le pauvrj poète et sa vieille mère, émus,
heureux, sauvés, no savent comment remer-
cier nos lecteurs et nos amis. D'une lettre qu'il
m'adresse je détache cas seals mots dans les-
quels il crie toute sa reconnaissance :
«. J'aurais voulu, mon cher ami, dès lo
premier jour, écrire les mots qu'il faudrait
pour que tous ceux qui ont répondu à votre
cri de généreuse pitié sachent l'émotion revi-
vifiante que m'a causée leur élan, la gratitude
profonde que je leur voue à tous.
« Hélus ! le mal est trop ancré dans ma
chair, pour que je puisse m'étendre. Qu'ils
sachent, on tout cas, que je crois, à cause
d'eux, lo salut possible. Je garderai, précieu-
ses reliques, leurs lettres dont certaines m'ont
tiré des larmes. Avec le souvenir de votre ac-
tion, elles seront un talisman qui me rendra
meilleur. J)
Pour sauver une belle intelligence et un no-
ble cœur, pour sauver une vieille maman qui
regardait impuissante mourir son tils auprès
d'elle, j'avais demandé 503 francs. Noa amis
et nos lecteurs ont doublé la somme, Du fond
du cœur, merci a tons. — il. de V.
- ■' ■ 1 ■
LES COljySSEMp OiMES
Les concours et loteries de journaux
La commission du Sénat, chargée d'exami-
ner le projet relatif aux concoure et loteries
des journaux, a nommé président M. de Sal
et secrétaire M. G ni! 1 ier. Elle a décidé de
convoquer les présidents des syndicats et as-
sociations de presse.
i «QU» I —
LA SANTÉ DE M. SALMERON
Madrid, 23 mars.
L'état de M. Salmoron continue à être
grave.
-
A L'ÉCOLE DES ARTS ET MÉTIERS D'ANGERS
"---
Angers, ;3 mars.
L'élève C.,., sur lequel pesaient des soup-
çons d'avoir été l'agresseur du surveillant
Variot, des Arts-et-Métiers, s'est tiré plté
sieurs coups de revolver dans la bouch9.
Ses blessures sont peu graves.
Voie en 8° pugff :
LE CRIME DE MILLY
APRËS LA CATASTROPHE
La flràïB des Mineurs
LA DETENTE
Le nombre des chômeurs. — Autour
des fosses. — La situation. - Les
Compagnies et les ouvriers. - Ma-
nifestations en perspective. —
La condamnation de Brout-
choux. - L'incendie dans
l'usine. - Les travaux de
sauvetage. — Le comité
de secours.
La situation parait s'améliorer dans les
bassins du Nord et du Pas-de-Calais:
après avoir d'abord cédé aux exhortations
de quelques meneurs, les grévistes com-'
mencent à redescendre dans les mines.
La lutte entre les deux syndicats est
toujours aussi âpre, mais il apparaît que
le syndicat Basly a pris sa revanche e
qu'il commence à se rendre maître dit
mouvement d'agitation.
La condamnation de Broutchoux ne sera
pas accueillie favorablement par les popu*
lations minières.
Les tentatives des ingénieurs pour com-
battre l'incendie qui dévore le puits aà 3
ont jusqu'ici échoué ; ies télégrammes si 1
gnalent une recrudescence du feu.
LA GRÈVE
La situation
Leus, 23 mars.
La nuit a été extrêmement calme. Aucune
patrouille de grévistes n'a été faite dans le
b.issin du Pas-de-Calais. On croit que les gré-
vistes sont découragés.
Les ouvriers habitant près dos puits, ont pu,'
dans la concession de Lens, sa rendre à la
mine car il n'y avait aucune patrouille de
grévistes.On enregistre donc an certain nom-
bre d'ouvriers qui oat pris le travail ce ma-
tin.
Le chômage est toujours complet ,dans les
concesi,, lIe Carvin, Courrières et Forfiy,
Maries, la Ctarence, Dourges, Drocourt et Os-z
tricourt. On signala une faible reprise du tra-;
vail dans la concession de Béthune. Le tra-
vailest complet dans les concessions de Bruay.;
ce qui diminue considérablement le nombre
des grévistes.
Dans les concessions des mines da No.m.
on signala un peu plus d'ouvriers au travail
qu'hier, et cela à cause de la protection qui.
leur est donnée par les gendarmes ot les sol-
dats. Le travail est au complet ;» la, Cornpa*»*
gnic de Fléchinelle.
A Liévia et h Mourchin le travail n'a pas
ropris. La citoyenne Sorgues, qui devait faire
une conférence hier soir à Avion, a été pour-
suivie et a dù fuir h travers champs pour re-
gagner Lens.
Àlîn do .protester contre les violents, ie syn-
dicat Basly organise pour dimanche a heures
a Lens une manifestation à laquelle sera con-
viée la section syndicale du bassin houiller
du Pas-de-Calais.
On compte sur 15,000 manifestints.
On parlo d'une contre-manifestation qui
serait organisée par la Fédération des syndi-
cats. Oa craint alors qu'il se produise dos in"
cidenlg,- - - - --
La total des grévistes est de 44,10.2, soit
3,500 do mains qu'hier.
Une réunion a eu lieu hier soir à Bruay.
M. Cadot, délégué mineur, a. devant un
millier de personnes, donné lecture des re-
vendications exposées à Paris ; mais Son au-
ditoire se composant en grande partie de mi-
neurs décidés à travailler, on a proposé un
référendum pour décider s'il y a lieu da ra-
prendre le travail.
La réunion s'est terminée à 2 h. du matin
sans incident.
La légère reprise du travail constatée C(JI
matin osl-eiie l'indice que la grève est eu dé-
croissance et se terminera bientôt ? Les des-
centes qui se sont effectuées sont celles des-
mineurs dont les coroas sont à proximité des
fosses protégés par les postas da police qui
sont installés à l'entrée des carreaux. Ils ont.
pu échapper assez facilement à l'action des-
patrouilles de grévistes et descendre sans être,
inquiétés.
A la demande de l'ofScier commandant le..
troupes à Bruay, lo général Jacquelot de
Boisrouvray a envoyé cette nuit un demi-es-
cadron de dragons pour renforcer celui qui
y était déjà et qui était insuffisant pour assu-
rer d'une manière eflicace la liberté du tra-
vail en général, on coustîiîe une certaine las-
situde chez les grévistes et il ne serait pas im-
possible cfuo la fin de la grève soit proche.
Ce n'est cependant pas avant mardi ou mer-
credi que laroprise générale du travail pour-
rait avoir lieu. Les Compagnies doivent bien
donne:* aujourd'hui leurs réponses aux reven-
dications formulées par la réunion du Con-
grès qui s'est tciiu mardi, mais les délégués
au Congrès no se réuniront que dimanche
matin à nouveau à la mairie de Lens pouf
discuter cette réponse, si de nouvelles conces-
sions, autres que celles faites à la réunion da
Paria étaient accordées, on pourrait espérer
dans ta reprise du travail ; les membres de la
Confédération d:i travail qui sont ici ont ce-
pendant l'intention d'engager leurs adhérants
à continuer le mouvement.
Une lettre à M. Basly
Lens, 23 mars. :
En réponse à la demande d'une nouvelle
entrevue avec les patrons, M. Heumaux, di-
recteur des mines do Lons, président de la
délégation des directeurs des mines, vient
d adresser la iettre ci-dessous à M. Basly, dé-
puté, président du syndicat de Leus :
Le 23 mars tM. ;
Monsieur Basly, député du Pas-de-Calais,
Monsieur le député,
L* délégation patronale a reçu sans retard par
mes soins la communication do la lettre que vous
m'avez adressée, le 2t courant C'est on soH nom.
que je m'iinipresso do vous répondre.
Nous a V,,'I,HS. ù,.; !a défout do notre entrevue de
dimanche demie." au ministère des travaux publics,
exprimé l regret ljth) le travail ait cessé avant
qu'! les Compagnies eussent été saisies d'aucune
deiiiaïuie. A l'heure présenta nous n'éprouvons
pas un moindre regret do Yo¡r,litlgré tes conces-
sions faites, la qrVrre se continuer au préjudice
dos ouvriers et .c'.cs Compagnies, au -préjudice
de l'industrie !!'dnr:,is.' au seul bénéfice do Té- ;
lrrt!lgcr. • :
Vous nstfs i-.aïanûw si les représentants des
Conuvignièi se proposent do provoquer une-nou-
velle .mttevua nveo les délégués des ouvrier^ j'ai;
l'honneur de vous faire connaître que tello-n:cL?
pas leur i-llt:l!i.on. lis 6»tiraent n'avoir riea aj
^DIMANCHE 85 MARS 198. - If') 13t62.
FONDATEUR: AUGUSTE WtCQUEME
-
ABONNEMENTS
(i «m Tn'j uit UiHh Un a
Paris. 2 fr. 5 fr. 9fr. 18fr«j
Départements.. 2— 6 - Ii - 20-
Union Postale. 3 — 9 - 16 ; 32-
DIRECTEUR POLITIQUE : CHARLES BOS
ANNONCES:
MM. CH. LAGRANGE, CERF -
6, Place de la Bourse, 6
ET AUX BUREAUX DU JOURNAL
Secrétaire Général: A.-F. CECCALDI'
RÉDACTION : 14, RUE DU MAIL, PARIS. - TELEPHONE 102.82
Adresser les communications au Rédacteur en Chef
Rédacteur en Chef : HENRY MARET
ADMINISTRATION : 14, RUE DU MAIL. - TELEPHONE 102.82
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
m MYSTERE
C'est un tout petit mystère. Mais
c'est un mystère tout de même, et, à
ce titre, il peut amuser ceux qui ont le
goût des curiosités parlementaires.
Deux de nos ministres se sont pris
de bec à la séance de jeudi matin. Ils
"Ont échangé les coups d'épingle avec
une maestria qui aurait fait la joie des
galeries — si les galeries n'avaient été
vides.
Aux séances du matin, surtout
quand ces séances sont occupées par
le fastidieux examen du budget, la pu-
blicité des débats n'est qu'une conven-
tion. Il y a de vingt à trente députés
disséminés sur les banquettes, et la
moitié se consolent par un bon somme
de l'ennui dtr s'être levés trop tôt. La
plupart des journalistes ont quitté dis-
crètement leur tribune, comptant sur
- tes documents officiels pour se rensei-
gner d'abord, et renseigner ensuite
leurs lecteurs. H
Confrères, confrères, nous avons
trop de foi dans les documents offi-
ciels. Tout ce qu'ils disent n'est point
parole d'évangile et, au surplus, ils
no disent pas tout.
Nous serions bien informés, si noas
n'avions que les papiers du gouver-
nement pour nous rapporter les pa-
roles aigres douces décochées par M.
Poincaré à M. Thomson, et par M.
Thomson à M. Poincaré! L'Analytique
se contentait. l'autre soir, de noter
que l'article 36 de la loi de finances,
relatif à la constitution des sociétés
de crédit mari tiftie, avai 1. été soumis à
, l'approbation de la Chambre, et que
M. Georges Cocher y, président de la
commission du budget, constatant
que l'accord ne s'était pas fait entre
les départements ministériels, avait
accepté la disjonction des articles 36
et 37. -
***
C'est un petit bout de la vérité. Ce
n'est pas la vérité complète.
Tenco lupum altribll,
Nous tenons un coin de l'oreille.
Tirons dessus jusqu'à ce que nous
ayons la bêle toute entière.
Le ,- Journal Officiel est un peu plus
explicite que l'analytique. Il résume
le dialogue des deux ministres. Mais,
- en le résumant, il n'en iend pas la
saveur.
Heureusement, il y a un journal qui
est forcément très « tuyaute » -sur ce
qui se passe chez nos ministres, puis-
qu'il compte, parmi ses rédacteurs,
deux membres du gouvernement ac-
tuel.
Ce journal n'est autre que la Dépê-
che de Toulouse. Il n'a pu résister au
désir d'être indiscret. Et nous voilà
sauvés.
« Un incident très vif se produit,
dit-elle, qui met aux prises deux des
ministres De cet incident, ajoute-t-
elle, on chercherait vainement. trace
daus les comptes rendus officiels, car il
fut décidé qu'on l'y supprimerait. »
Quand je vous le disais! Quelle chance,
que le journal de MM. Clemenceau et
Albert Sarraut soit là pour combler
les lacunes du Journal officiel et pour
publier ce que les ministres préfèrent
tenir secret ! Continuons natre lec-
ture:
Les articles en question visant entre autres
choses la constltuiion d'un capital pour l'or-
ganisation du crédit maritime ; là-dessus, M,
Poincaré, ministre des finances, fait observer
ftrès sèchement qu'il n'a pas été consulté it cot
égard par son collègue de la marine et qu'il
ne sait pas officiellement de quoi il s'agit.
< M. Thomson objecte que l'organisation du
- ;fcr, ôdU maritime est indispensable et que la
vote des articles s'impose; il àflirme> d'ail-
'lem':::, avoir prévenu le ministre des finances.
M. Poincaré, de plus en plus sec, réplique
que. s'il a été prévenu, ce fut dans une. forme
- jdits et le ministre des finances déclara que le
contrôla de son administration doit pouvoir
j'exercer plein et entier sur toutes les deman-
des de crédit qui émanent d'un quelconque dé-
partement ministériel.
S'il n'en devait pas être ainsi, ajoute M.
Poincaré, je ne saurais assumer la responsabi-
lité des finances du pays et, faute de pouvoir
contrôler tous les services, je préférerais rendre
■ cfllOl. pOl'tel'euÜ[c.
On juge de l'émotion que causent ces paro-
les parmi les députés, pis très nombreux il
Traî, qui assistent à cette séance matinale.
La suite de l'incident est celle que
narrent Y Analytique ci le Journal o
ficie! : l'intervention de M. Cochery et
l'arrangement des choses par la dis-
': jonction du projet d'organisation du
crédit maritime, projet sur lequel la
commission du budget donnera un
(rapport très prochainement.
, * "la'*
- r On pourrait croire qne M. Poincaré
a cédé à un mouvement de nervosité
irréfléchie, en prenant à partie son
.coilègue de Ja marine. Celte opinion
est ruinée par l'allusion très nette et
très claire que le ministre des finances
faisait quelques heures plus tard, du
.hnut de la tribune a l'incident du
; .mutin. ': ,:
V- * • ••
\s- Quant au minière des finances, sériait
M. Poiacaré, son rôle naturel, son devoir im-
périeux sont do s'opposer avec énergie à tou-
tes les propositions d'initiative parlementaire.
ou mêmes gouvernementales. (Applaudisse-
monts au centre et sur divers bancs à droite.)
il. Jules Roche. — Très bien ! Très bien r
M. Poincaré. — Qui pourraient troubler
davantage lo bon ordre do nos finances pu-
bliques.
Il parle en maître, M. Poincaré. Il
en a le droit et il en a la force, puis-
qu'il tient les cordons de ia bourse.
Aucun ministre ne saurait faire un
pas sans son consentement. Car un
ministre ne fait jamais un pas sans dé-
penser quelque sous, et ces quelques
sous, il ne les a que si son collègue des
Finances les lui donne.
Ah ! si M. Rouvier avait eu le senti-
ment de sa puissance !. Si M Rouvier
avait voulu, lanturlu.Mais M. Rouvier
s'en est laissé imposer par les Croque-
mitaines du Combisme. N'y pensons
plus.
M. Poincaré, lui, a l'air de vouloir
commander. Est-ce lui le vrai chef du
gouvernement? Car ce chef, on le
cherche, et on n'est jamais sur d'avoir
trouvé le bon. Les médisants disaient
du cabinet Rouvier qu'il était composé.
d'un président du conseil entouré de
Sous-secrétaires d'Etat. Les mêmes
médisants prétendent que le cabinet
Sarrien est formé d'un cercle de Pré-
sidents du Conseil autour d'un Sous-
secrétaire d'Etat.
Quel est le président du Conseil ef-
fectif? M.Clemenceau ? M. Poincaré?.
Je vole pour l'ami Sarraut.
Le char de l'Etat — reprenons une
métaphore célèbre de M. Combes —
quitte la borne à laquelle il était atta-
ché. Il est attelé de chevaux irais, fou-
gueux, qui tirent à plein collier, mais
de hue à dia. L'un trotte vers la droite,
l'autre galope vers la gauche. Atten-
tion, le cocher ! Que fait donc le co-
cher? Y a-t-il seulement un cocher ?
La solidarité ministérielle, à laquelle
M. Briand « sait ce qu'il doit », serait-
elle un vain mot ?
Hugues Destrem.
J
LES ON-DIT
LE BANQUET FUNÈBRE
M. Combes est si bien mort
politiquement, que ses amis se
sont chargés, hier, de pronon-
cer son éloge funèbre, en un ban-
quet qui fut bien la chose la plus
triste et la plus froide de cette
froide soirée de lendemain de Mi-Carême.
Le gouvernement lui-même n'avait pas
cru devoir refuser de se faire représenter à
ces agapes d'adieu, et c'est M. Thomson,
ministre de la marine, qui se dévoua en
cette circonstance, où une médaille de con-
solation fut remise à l'ex-président du dé-
funt cabinet Combes.
M. Combes a tiré de l'occasion de cette
médaille le plus heureux parti ; il en a pris
prétexte pour ajouter une allocution de
deux heures à la collection un peu bien
iourde de ses allocutions. Les spectateurs
qui ne s'étaient pas précautionnés contre
cela, — ils auraient dû pourtant s'y atten-
dre, — faisaient des figures « analogues à
la circonstance », ainsi qu'il est dit dans
les récits officiels de fêtes funèbres du der-
nier siècle ; iis avalaient leurs langues, en
d'autres termes ; le ci-devant président du
conseil allait toujours ; L'agence Havas,
qui sait froidement plaisanter, nous envoie
le texte de ce discours d'un revenant ; le
morceau mesure sept colonnes en tout petit
texte. Ceux qui se trouvaient là ont bien
été obligés d'entendre et même d'avoir l'air
d'écouter. Ce dût être fatigant. M. Emile
Combes avait la présidence loquace, il a la
retraite bavarde.
LES ARBRES EN FLEURS
Il est en fleurs, le pauvre arbre du
Luxembourg, qui se trouve près de la
harde de cerfs eu bronze, à la Pépinière,
et qui tente chaque année, par sa parure
violette, tes peintres et les aquarellistes. Il
a été fidèle au rendez-vous du printemps.
Mais, las, sous les morsures de la bise, ses
fleurs sont déjà recroquevillées, fanées, flé-
tries. Partout, c'est un peu la même chose.
Les horticulteurs Craignent sérieusement
que l'année ne soit pas favorable aux ver-
gers. 1906, disent-ils, ne sera pas une an-
née de fruits. Le vignoble n'a pas encore
été atteint, mais la terrible lune rousse ne
s'est pas encore levée. Pour peu que la
température actuelle se perpétue, il y aura
des pleurs et des grincements de den ts en
France.
LES SOUS-PREFETS ET L'AFFICHAGE
On nous écrit qu'un sous-préfet vient
d'interpréter à sa façon la pratique du droit
d'affichage. Un citoyen reçoit de Paris des
affiches, qui ne sont ni antimilitaristes ni
séditieuses. Il les donne au concierge de sa
mairie, qui en réfère au maire. Le magis-
trat, libéral par hasard, ennemi des vains
déploiements d'autorité, n'élève nulle ob-
jection. Mais le concierge conserve des
scrupules, il va soumettre le cas. au sous-
préfet, qui autorise l'affichage et conserve
une affiche, pour appuyer son rapport con-
fidentiel, sans doute. Réclamations de
l'intéressé, menaces de procès. Beaucoup
de bruit pour rien, en somme. La loi de
1881 existe t elle encore? Si oui, qu'on le
rappelle aux sous-préfets à la veille des
élections, et surtout qu'on unifie, leurs
instructions.
lu flflSTfiQGUÈRES
A propos du prit de la viande, qui a
considérablement augmenté dans la Ré-
publique Argentine 3 et del'énorme
chiffre de têtes de béfpl abattues dans les
isaladeros de tout le pays la Prensa fait la
remarque suivante ; -
~Que de viande, que d'éccueros, orchement, que
de besogne pour les arasta-c J .a
dire pour les plus infimes des travailleum
ainsi nommés dans les saladeros et non
sans une pointe de mépris. En traversant
l'Atlantique, ce mot s'est altéré; et lorsque
les écrivains à la mode en font usage, ils
ne se doutent guère que le « rasta » n'est
autre que le pauvre hère qui, dans les sa-
laderos de la Plata, a pour office de traîner
les cuirs sanguinolents de l'écorchure au
salage (arastar, traîner; cuers, cuirs), pro
nonciation familière.
POUK CHASSER L'EKMJI
m r
Que faire quand des malheurs uous ont
conduit à la prison de Fresnes? Prendre le
temps comme il vient et combattre l'ennui
par la bonne nourriture. A ce programme
se conforment nos bons condamnés.
Voici, en effet, ce que l'administration
pénitentiaire de la préfecture de police ré-
clamait, tout récemment, pour le service
de bouche des hôtes de la maison de Fres-
nes, durant l'année 1906 :
70,000 litres de vin ; 45,000 kilogs de
viande de bœuf, veau et mouton ; 80,000.
kilos de pommes de terre : 70,000 kilogs de
légumes verts et 42.000 k. délégumes secs:
haricots, lentilles et pois cassés ; 5,000 ha-
rengs saurs ; 20,000 cervelas ; 800 jnm-"
bons ; 200,000 œufs frais et 6,000 froma-
ges dits « bondons » ; 1,000; kilogs de
guyère : 3,500 kilogs de fromage d'Italie
ou deporc ; 1.750 kilogs de pâtes alimen-
taires ; vermicelle, macaroni, tapioca et
riz.
Ce n'est pas tout. Pour les petits déjeu-
ners du matin et peut-être. les five
o'clock : 35,000 litres de lait ; 28,000 tablet-
tes de chocolat ; 550 kilogs de beurre frais
et 1,200 kilogs de cafés édulcorés avec 200
kilogs de mélasse, 3,000 kilogs de caramel
ou 3,000 kilogs de sucre blanc.
Rien dé tel qu'un séjour en ce lieu de
délices pour se refaire une constitution.
Le Passant.
LES EFFETS DEJA SÉPARATION
La lettre acuc évêques
Nous lisons dans le Figaro :
M. Brunetière, l'éminent directeur de la
Revue des Deux Mondes, vient d'adresser aux
évêques français une lettre collective, dont
les signataires constituent une véritable élite
intellectuelle et qui a pour but de supplier les
vénérables destinataires de ne point s'opposer
à l'essai loyai de la loi du 9 décembre 1995.
Les cosignataires de cette supplique sont au
nombre de vingt-cinq, parmi lesquels, outre
M: Bmaétière, qui l'a rédigée : MM. le mar-
quis de Vogüé, d'Haussonville, Thureau Dan-
gin, Albert Vandal, de l'Académie française;
Georges Picot, Leroy-Beaulieu, de Lapparent,
de l'Institut ; Sabatior, avocat à la Cour de
cassation ; Sénart, Albert Gigot, prince d'A-
renberg, Denys Cochin, de Castelnau, comte
de Caraman, députés, etc.
L'Osservatore Romano à propos de l'interview
de M. Brunetière publiée dans le Figaro, dé-
clare qu'il a peine à croire à l'exactitude do
la nouvelle dont il s'agit, ne. pouvant nas
supposer, ajoate-t-il, que les personnalités
qui auraient adressé une lettre collective aux
évôques français sur la loi de séparation se
soient permis une initiative aussi incorrecte.
Rome et la séparation
Rome, 23 mars.
La Saint-Siège a adressé à plusieurs évê-
ques français une lettre confidentielle leur
confirmant que le Saint-Père, conformément
aux protestations do la récente encyclique,
n'accepte en aucune façon la loi de séparation
et qu'ils ne doivent pas se laisser détourner
de la défense des intérêts de l'Eglise par les
sollicitations de personnages plus politiques
que religieux qui préconisent un soi-disant
essai loyal.
- Pie X, ajouterait la lettre, gardera le si-
lence jusqu'après les élections que les catholi-
ques doivent tâcher d'influencer.
Loudéac, 23 mars.
L'abbé Duros, vicaire à Allineuc, et les nom-
més Aufïret et Garnier, habitant la même
commune, viennent d'être condamnés par la
tribunal correctionnel de Loudéac chacun à
doux mois de prison sans sursis et seize francs
d'amende, pour faits de rébellion à l'occasion
de l'inventaire de l'église d'Aliineuc.
Parthenay, 23 mars.
M. Alexandre de Monli, âgé do 23 ans, pro-
priétaire,a été condamné à 200 francs d'amende
par le tribunal correctionnel pour outrages
envers le receveur do l'enregistrement lors
de l'inventaire de l'église de Vernoux-en-Gâ-,
tirte.
LA QUESTION MAROCAINE
L' C o. 11 ¡Ú D 11 \¡'/fuD' L' f:1 fF1(D S'
IA COfflEiil Wl'ÂlSSIMS
La prochaine séance
Algésiras, 23 mars, 10 h. 4'î.
Les séances de la Conférence étant Slicces
sivement ajournées contre le gré des délégues,
le comité de rédaction ne se réunissant même
plus, M. HevoU et sir A. Nioholson sont allés
ce matin à 10 heures voir le duc d'Almodovar
pour lui demander de convoquer la Confé-
renc-o on séance pour cet après-midi.
Le duc d'Almodovar a répondu qu'une
séance lui paraissait impossible aujourd'hui
à cause de l'indisposition do M. Radowitz.
Demain, la duc d'Almodovar se rendra à
Cadix, Mais il a promis de convoquer la Con-
férence pour lundi matin. 10 h.
Séance du Comité de rédaction
Algésiras, 23 mars, 11 h. 40 matin.
L'Allemagne avait refusé d'accepter la con-
vocation du Comité de rédaction on séance
pour ce matin, mais à la suite des démarches
pressantes de sir A. Nicholson et de M. Revoit
auprès du dac d'Almodovar, l'Allemagne a
consenti à ce qu'une séance du Comité de ré-
daction soit tenue cet après-midi, à défaut de
la séance de Li Conférence, empêchée par l'in-
disposition de M. de Radowitz.
L'impression en Italie -
Borné, 23 mars,
Selon la Vila, la Conférence a'AIgé.siras,-
quelle qu'en soit l'issue, a révélé les besoins,
les tendances et les ambitions conquérantes
de l'Allemagne, motivées par l'obligation de
son expansion au dehors de ses frontières trop,
étroites pour son développement économique
et démographique. •
La FrQcco, l'Angleterre et les Etats-Unis
ont recoanu ce péril allemand qui se mani-
feste aujourd'hui au Maroc, hier en Chine. 1
demain à Tripoli au détriment des aspirations
italiennes. - ,-
L'Allemagne sa jette d'abord sur les plus
faibles.
Elle a commencé contre la France au Ma-
roc. C'est un simple prologue des autres
conflits.
L'Angleterre soutient la France, espérant
arrêter l'Allemagne dans la voie de "9 con-
quêtes peut-être par une lutte où elle ne se-
rait pas seule à la combattre.
AU MAROC
L'activité du prétendant
Londres, 23 mars.
On mande do Tanger au Times:
Le bruit de l'apparition de la Cavalerie du
prétendant à quelques heures de marche à
l'est de Fez est confirmé.
Un corps de plusieurs centaines de cavaliers
parcourt les environs de la capitale pour en-
gager les tribus à embrasser la cause du pré-
tendant, et cette mission semble réussir, tant
le pays est fatigué du présent régime.
Un changement quelconque serait bian ac-
cueilli. La misère est partout : à Marakech,
le prix des vivres a monté do 700 0|0; à Fez,
la situation est presque aussi mauvaise.
Cependant le maghzen ne fait rien pour
faire baisser le prix des denrées, bien que ses
vastes greniers soient pleins.
La sécheresse et les sauterelles font crain-
dre une mauvaise récolte. Le mécontentement
est vif contre le SulLn et le Maghzen et il ne
manque qu'un chef populaire capable, pour
que l'existence du Sultan et de ses vizirs coure
les plus grands dangers. ,
(Voir la suite en DEUXIEME EDITION)
CHRONIQUE
Le général de Piépape et là, campagne
- - de l'Est
Le général de Piépape a commandé la
place de Dijon et il a tenu à prendre sa
retraite dans cette cité historique, où la
majesté des souvenirs consacrés se voile
du crêpe des défaites inexpiables, si pro-
ches de nous encore par leurs conséquen-
ces. Il s'est tout entier réfugié dans ce
passé de gloire et de deuil, et il occupe
noblement ses loisirs à l'évoquer en des
livres qui sont comme de nouveaux monu-
ments ajoutés à ceux dont s'enorgueillit la
terre de Jean-sans-Peur devenue le champ
de bataille du suprême effort de la défende
nationale.
Après l'histoire de la conquête de Louis
XIV, couronnée par l'Académie française,
il a entrepris d'écrire le drame poignant
de cette lamentable campagne de l'Est
qu'il appelle avec raison Le coup de Grâce.
Livre d'une haute probité, où la sincérité
de l'émotion n'enlève rien à la sûreté des
renseignements, où l'épilogue douloureux
de la guerre franco-allemande se déroule,
comme instantanéisé par la précision du
détail et le logique encliainementdes faits.
Nous assistons ainsi, hypnotisés, à la ge-
nèse du plan hardi qui devait couper la
retraite à l'envahisseur, dégager Belfort,
inquiéter à Versailles le vieux Guillaume
couché dans le lit de Louis XVI, puis à la
débâcle fatale après le vain effort de Vil-
lersexel et d'Héricourt, et à la dérobade en
Suisse après la glorieuse passe d'armes de
la Cluse.
Bourbaki a-t-il trop tôt perdu confiance
sur les bords de cette petite rivière de la
Lisaine — si grande par l'épopée qui s'y
encadra? Stratège de la vieille école, il
avouait sa faiblesse, son ignorance des
méthodesde guerre nouvelles, en s'écriant,
aux premiers déboires, que la Crimée et
l'Italie n'étaient rien en regard de la cam-
pagne désespérée qu'il menait à contre-
cœur. Eût-il réussi à sauver Belfort, à don-
ner la main à Denfert-Rochereau, qui en-
tendait avec angoisse tonner les canons
français? Le général de Piépape pense
qu'il ne mérita pas de vaincre jusqu'au
bout. Il s'accula de lui-même à la retraite
désastreuse dans les montagnes sauvages
et neigeuses de Franche-Comté par un hi-
ver sans précédent.
M. Arthur Chuquet, dans son précis
d'histoire de la guerre, tient, au contraire,
que le succès ctH été éphémère, et que de
Moltke l'avait prévu, était prêt à parer le
coup. Mais il ne faut pas oublier que l'é-
minent membre de l'Institut a débuté dans
la cÓrrière d'historien par une biographie
lyrique de Chanzy, son compatriote. L'es-
prit de clocher l'a peut-être incité, à son
insu, à reléguer au second plan, au profit
du vainqueur de Coulmicrs, Faidherbe
u moins hardi et moins brillant » et, à plus
iode raison, les infortunés héros de la
campagne de l'Est, les Denfert-Rochereau,
les.Uiliot,. les Pélissier, les Ricciotti Gari-
baldi. En outre, professeur d'allemand,
profondément, imbu de la culture alle-
mande, il s'est largement inspiré, dans sa
critique historique, des travaux du grand
état-major, et, par un scrupule d'écrivain
excessif, s'est révélé parfois trop disposé à
soumettre ses jugements de dernier res-
sort à l'arbitrage du vainqueur.
Quoi qu'il en soit, il est certain— et ici
la plupart des narrateur; et des témoins
sont d'accord avec le général de Piépape
— que la coup de grâce nous vint de cau-
ses générales, très complexes et très éten-
due-;. La faiblesse de nos troupes impro-
visées, peu faites à la discipline et peu
cohérentes, la grande déconvenue deBour-
bakt trouvant Besançon dégarni, poufvu
de vivres pour quinze jours au plus, le
défaut d'entente entre l'armée principale
et les forces dont disposaient Garibaldi et
Pélissier, enfin, le coup de revolver qui
marquait l'abandon moral du général en
chef, de l'ancien commandant de la garde
impériale, déjà atteint dans son énergie
par les Ct'ueiles surprises de l'affaire Ré-
gnier, et, pour terminer, l'incompréhensi-
ble exception qui exclut nos derniers com-
battants, du bénéfice de l'armistice, voilà
qui éclaire d'un jour éclatant la victoire de
l'Allemagne. Que peut l'héroïsme indivi-
duel contre tant de fatalités accumulées!
Cependant, cette convulsion suprêine de
la vitalité française réussit à donner; à
l'ennemi l'impression d'une résistance in-
domptable. Le 4 mars, après le vote de
i'A$semblé.e nationale, M. de Moltke écri-J
vait à son frère : « Je n'oserai me ré-
jouir du succès que lorsque tout sera ab-
solument terminé. Combien de fois, au
cours de cette campagne, a-t-on pu croire
que le dernier. mot était dit! Nous avons
eu. Sedan, nous avons eu Metz. Soudain
un facteur nouveau faisait surgir une si-
tuation nouvelle et remettait tout en ques-
tion. »
Ah, cette triste odyssée de l'armée de
l'Est vers la frontière, cette disparition
fantastique d'une cohue débandée par une
porte dérobée, comme on l'a dit, il faut en
lire le récit palpitant dans le livre du gé-
néral de Piépape 1 Récit vivant, que sem-
blent traverser l'éclat de la fusillade, les
sonneries des ciairons, le piétinement
sourd du grand troupeau humain se hâ-
tant vers la délivrance en une ruée irrésis-
tible.
Du moins, le combat du lor février dans
le déflté légendaire que domine la sil-
houette féodale du fort de Joux — ô Mira-
beau ! — sauva une dernière fois l'hon-
njur de nos armes et rendit à nos soldats
excédés la fière conscience de leur valeur.
Au prix de quels sacrifices ? Les croix, qui
se dressent là bas, parmi les rocs désolés
et les âpres neiges, vous le diront. L'Alle-
magne elle-même s'inclina devant ceux
qui, à celte heure tragique, ne voulurent
pas désespérer. « Ce sanglant combatd'ar-
rière-garde, écrivit la Gazette de Cologne,
fut conduit par les Français avec la plus
grande énergie et beaucoup d'habileté,
favorisée d'ailleurs par les avantages du
terrain. » A bout de munitions, les nôtres,
comme à l'époque farouche de la guerre
de Trente Ans et du sauvage Saxe-Wci-
mar, faisaient rouler sur les Allemands des
Quartiers de rocher.
« Ce fut, dit l'auteur du Coup de grlice,
un spectacle navrant que celui de l'entrée
de l'armée en Suisse. Dès qu'ils ne furent
plus soutenus par la crainte du danger et
la poursuite de l'ennemi. les soldats
s'affaissèrent complètement et perdirent le
peu d'énergie qui leur restait encore. b)
Les chevaux, les hommes, les voitures, se
pressaient en un pêle-mêle affreux. Cer-
tains officiers pleuraient en rendant leur
épée : « Elle était à Inkermann, à Magenta,
il Solférino ! » A mesure que les détache-
ments avançaient en territoire neutre, ils
jetaient dans la neige leurs armes, adroite
et à gauche de la route, et cela faisait des
amas énormes; Et tOllt co monde .no.urait
J. laim. Si un cheval tombait, \,,'';IIU, ias
autres chevaux s'approchaient de lui, ron-
geaient ses crins. Des dragons français
désarmés voient passer des dragons suis-
ses, bien montés, l'air martial : « Nous
étions solides comme vous ! s'écrie l'un
des nôtres. Nous avons été défaits avant
de nous être battus. » C'était le mot de tous
ces vaincus.
Mais l'espoir est une humble fiour qui
s'épanouit sur les ruines. La leçon de 187ù
a été comprise. Tout de môme, il est bon,
pour les générations ascendantes qui n'ont
point vu ces choses, d'y penser quelque-
fois et d'écouter la voix grave des anciens
qui, ayant assisté à l'inoubliable triom-
phe de la force surlc droit, ont fait contre
l'ennemi héréditaire le serment d'AnnibaL
Noël Amaudru
MERCI !
Ce n'est pas en vain qu'on fait appel aux
sentiments de solidarité: voici ce que j'ai
encore reçu « Pour un qui souffre » ou ce qui
lui a été envoyé directement : de Mme veuve
Guillaud Crozet, à Pnteaux, 10 fr.; de Mme
V., rue Legendre, à Paris, 50 fr.; de l'Asso-
ciation des Journalistes Parisiens, par l'entre-
mise de M. Eug. Pitou, 50 fr.; de M. H. Le
Bourgeois, à Antibos, 5 fr. ; de M. Savin, à
Périgueux, 2 fr.; de M. E. B., 2 fr.; de M.
Grosbois, à Longué (M.-et-L.), 2 fr.; de Mme
Carlier. à Croisilles (P.-dc-C.) 2 fr.; do lt,-N.,
5 fr.; de M. Burkart, artiste peintre, H fr.; de
M. Jean-Bernard, homme de lettres, 5 fr., de
M. Ch. Quinel, auteur dramatique, ;) tr,: do
M. P. Landel, secret gônér. du Caveau, ;»fr.;
de la Société des G ans da lettres, par l'entre-
mise de Léon Riotor, 100 fr.; par l'entremise
de M. Lucien Descaves, 150 f., ; don anonyme,
10 fr. — soit 403 francs qui, ajoutés aux
562 fr. 60 précédemment reçus, forment un
total général de 970 francs.
Le pauvrj poète et sa vieille mère, émus,
heureux, sauvés, no savent comment remer-
cier nos lecteurs et nos amis. D'une lettre qu'il
m'adresse je détache cas seals mots dans les-
quels il crie toute sa reconnaissance :
«. J'aurais voulu, mon cher ami, dès lo
premier jour, écrire les mots qu'il faudrait
pour que tous ceux qui ont répondu à votre
cri de généreuse pitié sachent l'émotion revi-
vifiante que m'a causée leur élan, la gratitude
profonde que je leur voue à tous.
« Hélus ! le mal est trop ancré dans ma
chair, pour que je puisse m'étendre. Qu'ils
sachent, on tout cas, que je crois, à cause
d'eux, lo salut possible. Je garderai, précieu-
ses reliques, leurs lettres dont certaines m'ont
tiré des larmes. Avec le souvenir de votre ac-
tion, elles seront un talisman qui me rendra
meilleur. J)
Pour sauver une belle intelligence et un no-
ble cœur, pour sauver une vieille maman qui
regardait impuissante mourir son tils auprès
d'elle, j'avais demandé 503 francs. Noa amis
et nos lecteurs ont doublé la somme, Du fond
du cœur, merci a tons. — il. de V.
- ■' ■ 1 ■
LES COljySSEMp OiMES
Les concours et loteries de journaux
La commission du Sénat, chargée d'exami-
ner le projet relatif aux concoure et loteries
des journaux, a nommé président M. de Sal
et secrétaire M. G ni! 1 ier. Elle a décidé de
convoquer les présidents des syndicats et as-
sociations de presse.
i «QU» I —
LA SANTÉ DE M. SALMERON
Madrid, 23 mars.
L'état de M. Salmoron continue à être
grave.
-
A L'ÉCOLE DES ARTS ET MÉTIERS D'ANGERS
"---
Angers, ;3 mars.
L'élève C.,., sur lequel pesaient des soup-
çons d'avoir été l'agresseur du surveillant
Variot, des Arts-et-Métiers, s'est tiré plté
sieurs coups de revolver dans la bouch9.
Ses blessures sont peu graves.
Voie en 8° pugff :
LE CRIME DE MILLY
APRËS LA CATASTROPHE
La flràïB des Mineurs
LA DETENTE
Le nombre des chômeurs. — Autour
des fosses. — La situation. - Les
Compagnies et les ouvriers. - Ma-
nifestations en perspective. —
La condamnation de Brout-
choux. - L'incendie dans
l'usine. - Les travaux de
sauvetage. — Le comité
de secours.
La situation parait s'améliorer dans les
bassins du Nord et du Pas-de-Calais:
après avoir d'abord cédé aux exhortations
de quelques meneurs, les grévistes com-'
mencent à redescendre dans les mines.
La lutte entre les deux syndicats est
toujours aussi âpre, mais il apparaît que
le syndicat Basly a pris sa revanche e
qu'il commence à se rendre maître dit
mouvement d'agitation.
La condamnation de Broutchoux ne sera
pas accueillie favorablement par les popu*
lations minières.
Les tentatives des ingénieurs pour com-
battre l'incendie qui dévore le puits aà 3
ont jusqu'ici échoué ; ies télégrammes si 1
gnalent une recrudescence du feu.
LA GRÈVE
La situation
Leus, 23 mars.
La nuit a été extrêmement calme. Aucune
patrouille de grévistes n'a été faite dans le
b.issin du Pas-de-Calais. On croit que les gré-
vistes sont découragés.
Les ouvriers habitant près dos puits, ont pu,'
dans la concession de Lens, sa rendre à la
mine car il n'y avait aucune patrouille de
grévistes.On enregistre donc an certain nom-
bre d'ouvriers qui oat pris le travail ce ma-
tin.
Le chômage est toujours complet ,dans les
concesi,, lIe Carvin, Courrières et Forfiy,
Maries, la Ctarence, Dourges, Drocourt et Os-z
tricourt. On signala une faible reprise du tra-;
vail dans la concession de Béthune. Le tra-
vailest complet dans les concessions de Bruay.;
ce qui diminue considérablement le nombre
des grévistes.
Dans les concessions des mines da No.m.
on signala un peu plus d'ouvriers au travail
qu'hier, et cela à cause de la protection qui.
leur est donnée par les gendarmes ot les sol-
dats. Le travail est au complet ;» la, Cornpa*»*
gnic de Fléchinelle.
A Liévia et h Mourchin le travail n'a pas
ropris. La citoyenne Sorgues, qui devait faire
une conférence hier soir à Avion, a été pour-
suivie et a dù fuir h travers champs pour re-
gagner Lens.
Àlîn do .protester contre les violents, ie syn-
dicat Basly organise pour dimanche a heures
a Lens une manifestation à laquelle sera con-
viée la section syndicale du bassin houiller
du Pas-de-Calais.
On compte sur 15,000 manifestints.
On parlo d'une contre-manifestation qui
serait organisée par la Fédération des syndi-
cats. Oa craint alors qu'il se produise dos in"
cidenlg,- - - - --
La total des grévistes est de 44,10.2, soit
3,500 do mains qu'hier.
Une réunion a eu lieu hier soir à Bruay.
M. Cadot, délégué mineur, a. devant un
millier de personnes, donné lecture des re-
vendications exposées à Paris ; mais Son au-
ditoire se composant en grande partie de mi-
neurs décidés à travailler, on a proposé un
référendum pour décider s'il y a lieu da ra-
prendre le travail.
La réunion s'est terminée à 2 h. du matin
sans incident.
La légère reprise du travail constatée C(JI
matin osl-eiie l'indice que la grève est eu dé-
croissance et se terminera bientôt ? Les des-
centes qui se sont effectuées sont celles des-
mineurs dont les coroas sont à proximité des
fosses protégés par les postas da police qui
sont installés à l'entrée des carreaux. Ils ont.
pu échapper assez facilement à l'action des-
patrouilles de grévistes et descendre sans être,
inquiétés.
A la demande de l'ofScier commandant le..
troupes à Bruay, lo général Jacquelot de
Boisrouvray a envoyé cette nuit un demi-es-
cadron de dragons pour renforcer celui qui
y était déjà et qui était insuffisant pour assu-
rer d'une manière eflicace la liberté du tra-
vail en général, on coustîiîe une certaine las-
situde chez les grévistes et il ne serait pas im-
possible cfuo la fin de la grève soit proche.
Ce n'est cependant pas avant mardi ou mer-
credi que laroprise générale du travail pour-
rait avoir lieu. Les Compagnies doivent bien
donne:* aujourd'hui leurs réponses aux reven-
dications formulées par la réunion du Con-
grès qui s'est tciiu mardi, mais les délégués
au Congrès no se réuniront que dimanche
matin à nouveau à la mairie de Lens pouf
discuter cette réponse, si de nouvelles conces-
sions, autres que celles faites à la réunion da
Paria étaient accordées, on pourrait espérer
dans ta reprise du travail ; les membres de la
Confédération d:i travail qui sont ici ont ce-
pendant l'intention d'engager leurs adhérants
à continuer le mouvement.
Une lettre à M. Basly
Lens, 23 mars. :
En réponse à la demande d'une nouvelle
entrevue avec les patrons, M. Heumaux, di-
recteur des mines do Lons, président de la
délégation des directeurs des mines, vient
d adresser la iettre ci-dessous à M. Basly, dé-
puté, président du syndicat de Leus :
Le 23 mars tM. ;
Monsieur Basly, député du Pas-de-Calais,
Monsieur le député,
L* délégation patronale a reçu sans retard par
mes soins la communication do la lettre que vous
m'avez adressée, le 2t courant C'est on soH nom.
que je m'iinipresso do vous répondre.
Nous a V,,'I,HS. ù,.; !a défout do notre entrevue de
dimanche demie." au ministère des travaux publics,
exprimé l regret ljth) le travail ait cessé avant
qu'! les Compagnies eussent été saisies d'aucune
deiiiaïuie. A l'heure présenta nous n'éprouvons
pas un moindre regret do Yo¡r,litlgré tes conces-
sions faites, la qrVrre se continuer au préjudice
dos ouvriers et .c'.cs Compagnies, au -préjudice
de l'industrie !!'dnr:,is.' au seul bénéfice do Té- ;
lrrt!lgcr. • :
Vous nstfs i-.aïanûw si les représentants des
Conuvignièi se proposent do provoquer une-nou-
velle .mttevua nveo les délégués des ouvrier^ j'ai;
l'honneur de vous faire connaître que tello-n:cL?
pas leur i-llt:l!i.on. lis 6»tiraent n'avoir riea aj
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