Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-10-19
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 octobre 1900 19 octobre 1900
Description : 1900/10/19 (N11179). 1900/10/19 (N11179).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
CINQ CENTIMES le Numéro. PARIS ft DÉPARTEMENTS Le N«ra
fONDATER AUGUSTE VACQUERIE
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ZW. Ch. LAGRANGE, CERF & 0*
6, Place de la Bourse, 6
et AUX BUREAUX du JOURNAL.
RÉDACTION: 131, rue Montmartre, 131
De i à 8 heures du soir et de 10. heures du soir à i heure du matin
-No' 11179. — Vendredi 19 Octobre 1900
29 VENDÉMIAIRE AN 108
ADMINISTRATION : 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
tRGRAND PRIN IP
C'est une belle colère que celle qui
sévit dans le monde nationaliste et clé-
rical contre le général André. A côté
d'elle, celle du Père Duchêne fut de la
petite bière, f.: «Lisez la grande co-
lère du Père Lemaître contre ce satané
général des francs-maçons, qui rêvo de
faire servir la République par des offi-
ciers républicains. »
- C'est à l'occasion des bourses aux
écoles militaires. On sait que le ministre
de la guerre a pris une décision, d'où il
résulte que seuls seront admis à jouir de
ce privilège les élèves ayant fait leurs
> études dans les établissements de l'Etat.
il n'en fallait pas davantage pour soule-
ver toute la gent militariste. La bourse,
c'est encore l'endroit le plus sensible dans
un certain monde où l'on affecte le mé-
pris de l'argent et le culte de l'honneur,
de l'honneur spécial, il est vrai, qu'in-
carna Estherazy !
Qui leur ôte la bourse, leur ôte la
vie. On n'est pas antisémite pour le plai-
sir de faire vœu de pauvreté.
Aussi, l'on proteste, on pétitionne,
on interpelle. C'est le sénateur Fresneau,
un des premiers et des plus dévoués
agents parlementaires des Assomption-
nistes, qui développera l'interpellation.
Ce sénateur se plaindra de la violation
de la loi du 7 juin 1850, dira qu'elle ne
distingue pas entre les jeunes gens pou-
vant être appelés à bénéficier de ses dis-
positions.
Il réclamera au nom de la légalité,
de la justice, au nom de l'armée dans
laquelle on montrera la camaraderie
détruite, la politique introduite, et creu-
sant un abîme. Il dénoncera l'arbitraire,
s'exerçant désormais pour ouvrir ou
fermer à son gré la carrière aux jeunes
gens dont la vocation est le métier d'of-
ficier.
Telle est du moins la thèse exposée
dans une pétition publiée par le journal
la Croix,qui ne mêle jamais la politique
à la religion et l'armée à la politi-
que.
La pétition dévoile elle-même son
défaut de la cuirasse.
Elle présente d'abord la décision du
général André comme un abus de pou-
voir.
Elle réclame ensuite de la Chambre
le vote d'une loi nouvelle qui restitue
d'une façon permanente à des commis-
sions militaires la faculté de choisir les
boursiers, faculté qu'elles ont eu jus-
qu'à ce jour, grâce seulement» aux cir-
culaires émanant de ministères éphé-
mères ». Il y a là une inconséquence.
Ici la loi de 1850 établit un droit à la
bourse pour tout le monde indistincte-
ment ; elle suffit pour rappeler les mi-
nistres à la légalité.
Il n'est nul besoin de loi nouvelle.
A la vérité, c'est l'aveu implicite que
la loi actuelle laisse le gouvernement
seul juge d'octroyer les bourses aux plus
intéressants. Si les ministres jusqu'à ce
jour ont délégué le pouvoir de choisir
à des commissions militaires, c'est qu'ils
l'ont bien voulu ainsi. Mais, ils sont
libres de retirer cette délégation. La
bourse n'est pas un droit. Elle est une
faveur accordée aux plus dignes parmi
les plus pauvres. Or, le général André
n'éprouvera aucun embarras pour jus-
tifier à cet égard sa décision. Il lui
suffira de faire remarquer que les jeunes
gens préparés par les établissements
d'enseignement libre sont ceux qui ap-
partiennent aux familles riches.
Cependant, les interpellateurs ne s'en
tiendront pas à ces raisons. Ils élève-
ront le débat jusqu'à la hauteur des
grands principes de justice.
Le général André sera accusé avec vé-
hémence de porter atteinte à un des ar-
ticles de l'Evangile, non pas de l'Evan-
gile selon Saint-Luc ou Saint-Nicolas,
mais de celui de la Révolution fran-
caise — à la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen. Celle-ci dit que
tous seront admissibles aux emplois, sans
autre distinction que celle de leurs « ta-
lents ou de leurs vertus ».
Il est assez curieux de voir les gens
qui, durant tout ce siècle ont redou-
blé d'efforts pour étouffer l'œuvre de la
Révolution,s'abriter derrière ses princi-
pes, afin de mieux paralyser la Répu-
blique.
Ce sera très amusant, quand le séna-
teur Fresneau nous rappellera la grande
époque où furent saisis les biens des
moines au nom de laNation et les brefs
du pape brûlés sur la place publi-
que.
D'ailleurs, la Déclaration dit que tous
seront admissibles — ce qui implique
une certaine restriction.- D'autre part,
le fait seul d'avoir à distinguer entre les
talents et les vertus implique aussi
une appréciation, Or, dans toute appré-
ciation peut se glisser l'arbitraire.
L'article n'a donc pas, même étudié
dans sa lettre, la portée absolue que les
contre-révolutionnaires lui donnent.
En outre, il tombe sous le sens que la
Déclaration des droits a étéfaite,aupoint
de vue philosophique, pour une société
idéale, que la Révolution ne put organi-
ser, et qui ne l'est pas encore. Cette so-
ciété ne comporte pas la division du
pays en deux camps, dont l'un dé-
fend la liberté et l'autre rattaaae .Dar";
tous les moyens. Quand la République
n'aura plus rien à craindre ni d'un parti
militariste, ni d'un parti clérical, alors
peut-être ces principes abstraits pour-
ront-ils recevoir une application plus
étroite.
En attendant, c'est une simple plai-
santerie que de venir nous parler des
-grands principes. Tous ces descen-
dants d'émigrés, tous ces moines ro-
mains, tous ces bonapartistes, revenants
de Décembre et de Brumaire, préto-
riens amateurs de coups de force, ca-
fards qui rêvent d'inquisition, ne sont
que ridicules, en invoquant pour eux
le Droit. Ils font comme Veuillot.
Tout cela, ils le demandent pour leurs
amis quand ils sont dans l'opposition et
le refusent à leurs ennemis lorsqu'ils
sont au pouvoir. Il faut qu'ils croient
les républicains bien sots. C'est comme
si l'assassin se plaignait d'être menacé
par le revolver do sa victime. Que Mes-
sieurs les assassins commencent.
En attendant, le général André veut
se défendre, et il fait bien. Il a souvenir
sans doute que la Déclaration des Droits
n'a empêché ni l'émigration, ni la Ven-
dée, ni la Terreur rouge, ni la Terreur
blanche, ni l'étranglement de la liberté,
par deux fois, comme on chourine un
homme au détour de la rue.
C'est là que nous ont déjà menés les
prétendus Libéraux de tous les temps,
avec leurs grands mots, surtout avec
leurs compromissions et leurs lâche-
tés.
Olivier Bascou.
Nous publierons demain l'article
de M. Henry Fouquier
AU PALAIS DE JUSTICE
Il y a véritablement quel-
que chose de changé au Pa-
lais de Justice. Que nous
voilà loin du pontificat au
Parquet des Bertrand et des
Feuilloley qui ne trouvaient
rien de mieux que de proté-
ger les adversaires de la République, des
jours sombres où avocats, avoués, une
grande partie des magistrats applaudissaient
aux assommades dirigées par des antisé-
mites connus, de ces audiences où, pour
être condamné, il suffisait même quelque-
fois d'avoir crié: (c Vive la République », au
:ours d'une contre-manifestation !
Seule, la Coiir de cassation, au milieu
de tous ces troubles et de cette complicité
de certains juges avec les fauteurs de dé-
sordre, maintenait intacte sa vieille répu-
tation d'intégrité et d'impartialité judiciaires.
Mais, depuis quelque temps, elle n'est plus
isolée. Oui, il y a quelque chose de changé
au Palais. Le Parquet général et le Parquet
de première instance, ayant à leur tête des
chefs éminents, ont pu faire respecter les
institutions républicaines. Et l'un d'eux,-
promu procureur général en remplacement
de M. Bernard, rentré avec avancement à
la Cour de Cassation, a osé parler, avant-
hier, un langage nettement républicain.
Il convient de féliciter M. Bulot comme
son prédécesseur M. Bernard. Voici, en
effet, deux hauts magistrats qui, au lieu de
se décourager, ont au contraire puisé, dans
les injures, les diffamations et les calomnies
odieuses dont ils ont été abreuvés, des
forces nouvelles pour remplir leur devoir.
Les membres du Parquet du ressort de
Paris savent maintenant que, s'ils sont des
magistrats, ils doivent également l'obéis-
sance aux lois constitutionnelles et le res-
pect au gouvernement dont ils sont les re-
présentants. N'est-il pas excellent que ces
choses aient été dites en plein Palais ?
Et comme, en même temps que M. Bu-
lot, président de la Cour de cassation, M.
Ballot-Beaupré et le successeur de M. Ma-
nau, M. Laferriére, prononçaient eux aussi
des paroles républicaines; comme à la tête
de la Cour d'appel, un vieux républicain,
M. Forichon,appuiera toujours de sa haute
autorité le procureur général Bulot, comme
enfin le Parquet de la Seine est confié à un
autre magistrat dont les convictions sont
bien connues, M. Herbaux, nous pouvons
être assurés que les ennemis de la Répu-
blique ne rencontreront plus au Palais le
Justice, parmi les fonctionnaires payés par
la République, les nombreux alliés qu'ils y
avaient, il n'y a pas bien longtemps encore.
J'en remercie, pour ma part, M. Moais. —
Ch. B.
L'ÂFFAIRE OE CHALON
Il y a quelque temps, le cabinet Waldeck-
Rousseau était, pour les nationalistes, « le mi-
nistère des fusilleura ». Pourquoi ? Parce
qu'une collision s'était produite entre des gen-
darmes et des grévistes à Chalon. Maintenant,
les mêmes nationalistes reprochent au gouver-
nement d'être « le protecteur deg assassins ».
Pourquoi ?Parceque les gendarmes qui ont tiré
sur la foule sont appelés à prouver, devant la
juridiction compétente,qu'ils se sont trouvés,
comme ils l'affirment, en état de légitime dé-
fense,
Si les adversaires du gouvernement pren-
nent parti, suivant les jours, pour la police ou
pour les ouvriers de Chalon, le ministère con-
serve la seule altitude que l'honnêteté per-
mette : il reste neutre et laisse la justice ac-
complir son œuvre.
Les tribunaux civils s'étant deqsaisi., pour
des raisons qui ont été exposées dans notre
chronique judiciaire, c'est un tribunal mili-
taire, un conseil de guerre, qui, très régulière-
ment, voit comparaître devant lui les gendar-
mes mêlés à la terrible bagarre.
Les accusés seront-ils acquittés ? Seront-ils
condamnés ? Seuls les juges de Bourges, sta-
tuant 4ans leur indépendance, ont le droit de
donner une réponse à cette question. En tout
cas, quand les débats seront terminés, personne
ne pourra dire que tout n'a pas été fait pour
que la vérité fût connue, pour que les respon-
sabilités fussent établies.
Et puis, le procès actuellement pendant de-
vant le conseil de guerre de Bourges évitera
peut-être do nouvelles effusions de sang. Les
gendarmes sauront à l'avenir qu'ils n'ont ja-
mais le droit de s'affoler, de se laisser griser
par on ne sait quelle atmosphère d'émeute et
de bataille, etqûe. s'ils tuent, ils doivent compte
à la justice des existences hûiâ&iatf qwili ont
&\W.Drimée't - y ".,'.-,._--,--_. , - ,..
LA HAUSSEJU PAPIER
Tout à la hausse ! — Le papier après
le charbon. — Il y a trente ans.—
Le Transvaal et la Chine. —
En Angleterre. — La vente
des journaux.— Romans
et livres classiques.
— Crise bénigne
Décidément tout est à la hausse, et les tickets
de l'Exposition se singularisent par leur ten-
dance à la baisse. Après le charbon, voilà le
papier qui se met à augmenter, lui aussi, et
l'on commence à parler d'une majoration sur
le prix, déjà considérable, des livres.
L'augmentation du prix du papier est réelle.
On a voulu l'attribuer tout entière à la hausse
des prix du charbon. Ceci est une des causes
de la hausse du papier. Ce n'est ni la princi-
pale, ni la plus importante, puisqu'elle est ac-
cidentelle et que d'autres causes, dont l'impor-
tance ne pourra qu'aller grandissante, sont de
nature à accentuer, de façon permanente, la
hausse du papier.
Nous allons les énumérer, telles qu'elles se
dégagent des renseignements que nous avons
été chercher chez les principaux fabricants de
papier de Paris.
Autrefois et aujourd'hui
La hausse actuelle n'a rien de comparable
à celle qui sévit en ce moment sur la houille.
Les éditeurs de la génération qui nous a pré-
cédés se fussent considérés comme très favori-
sés, si le papier n'eût pas coûté plus cher que
celui d'aujourd'hui.
Le papier, en 18-10 - c'était hier — atteignait
un prix trois fois supérieur à celui auquel on
le paye aujourd'hui.,
A cette époque, en effet, le papier employé
pour les journaux, et que les fabricants appel-
lent le papier journal, valait 110 fr. les 100
kilos.
Depuis, en raison de l'emploi du bois dans la
confection de la pâte, et du perfectionnement
des appareils de fabrication, le papier a dimi-
nué continuellement de valeur; il était l'année
dernière au prix de 30 francs les 100 kilos. Il
en vaut maintenant 38 à 40. A Londres, son
prix atteint 42 francs.
Les causes de la hausse
Ainsi que nous le disions en débutant, les
causes de cette hausse sont multiples.
La principale est dûe à la hausse des ma-
tières premières, du bois principalement.
L'augmentation des prix du bois tient à deux
causes, dont l'une temporaire, résulte de la
cherté des fréta. Et cette cause disparaîtra le
jour où les navires employés pour les trans-
ports en Chine et au Transvaal pourront être
rendus à la navigation commerciale.
Mais le bois coûte aussi plus cher qu'autre-
fois parce que de nombreuses forêts se sont
épuisées et qu'il faut aller le chercher plus loin
de jour en jour, et, par conséquent., avec des
frais de plus en plus considérables. Cette cause,
il est inutile de le démontrer, n'est pas de celles
qui pourront disparaître. Mais ses effets sur la
hausse du papier sont, pour le moment, sans
gravité.
La crise du charbon, bien entendu, joue
aussi son rôle dans la hausse des papiers,
comme elle influe sur le cours de toutes les
denrées sans exception. Nous avons, dans un
précédent article, étudié les causes et les con-
séquences de cette crise. Les fabricants de pa-
pier aue nous avons vus, émettent l'avis qu'elle
est provoquée par les événements de la Chine
et du Transvaal.,A leur sens, par conséquent,
elle se terminera quand se seront - aplanies de
ces deux côtés toutes les difficultés. Elle est
provoquée également par la frénésie indus-
trielle qui s'est emparée du monde entier et,
principalement, de la Belgique et de l'Alle-
magne.
En résumé, la hausse du papier représente
très exactement la hausse du charbon, cause
accidentelle, et la hausse du bois, perma-
nente.
Les conséquences
Elles sont minimes pour l'imprimerie en gé-
néral. Le papier des livres n'a augmenté que
de 20 0[0 et il ne représente qu'une partie des
frais d'édition. D'ailleurs les livres, les romans
en particulier, ont toujours atteint un prix
très élevé, 3 fr. 50 (prix marqué). Dans ce prix,
entrent en ligne de compte les nombreuses re-
mises faites aux courtiers, aux libraires détail-
lants, à l'achoteur lui-même. Ces remises ont
été déjà diminuées il y a trois ans. On les di-
minuera encore, mais il est à présumer que le
prix des livres ne sera pas augmenté.
Il représente d'ailleurs - si l'on veut ne
considérer que la question du papier — un
assez beau bénéfice.
Alors que la valeur du papier, en trente ans,
a diminué de 200 0/0, In prix des volumes n'a
pas varié. Il ne variera pas maintenant pour
une hausse de 20 010.
Les acheteurs de livres classiques ont été les
seuls à profiter de cette diminution constante,
ainsi que les lecteurs de journaux.
Le papier employé pouv les journaux, est
celui qui a subi les plus fortes dépréciations.
C'est celui qui est le plus demandé maintenant.
Les événements du Transvaalel de la Chine ont
forcé la curiosité du public, en Angleterre prin-
cipalement et il n'était pas rare de voir, ces
mois derniers, des directeurs de grands jour-
naux anglais faire leurs commandes de papier
de ce côté-ci de la Manche.
Mais, en Angleterre même, les demandes se
font moins nombreuses et d'ici quelques jours,
le papier journal qui vaut 42 fr. à Londres, re-
tombera au prix de 38 francs, comme à Paris.
En résumé, la crise du papier — si le mot
crise n'est pas trop gros — n'est pas de celle,
qui puissent devenir inquiétantes, et elle n'est,
en tout cas, que temporaire.
Quant à la crise du livre, elle n'existe pas
davantage ei l'édition des œuvres de Balzac à
0,30 centimes le volume, venant juste en ce
moment, prouve assez que l'imprimerie et la
librairie sont Join. d'être terrorisées par la
hausse du papier.
LE MONUMENT DE CHOPIN
A la gloire d'un grand musicien. — Au
Luxembourg. — L'inauguration.
Le monument élevé à la mémoire de Frédé-
ric Chopin a été inauguré hier, dans le jardin
du Luxembourg.
Ce monument, on avait rêvé pour lui un
emplacement différent et des dimensions moins
modestes; la modestie même de la souscrip-
tion n'a pas permis de réaliser le projet dans
son intégrité. L'oeuvre est donc très sobre:
MM. G. Dubois, sculpteur et E. Petit, archi-
tecte, qui en sont les auteurs, l'ont conçue
comme suit:
Le buste en ùr-otizô du maître; est supporté par
un haut piédestal, aux formes élancées, en
pierre blanche, et sa base, qui va en s'é-
largissant, repose sur un socle de granit. De ce
piédestal, sur "la face antérieure, se dégage à
demi une timide figure de femme, qui person-
nifie la souffrance inquiète que respire l'oeuvre
de Chopin. La tête seulement est formée, avec
la naissance de l'épaule droite et du dos.
L'ensemble est merveilleux et fait grand effet,
mêlé à la verdure du jardin.
Peu de monde à cette iuauguratiOD, qui s'est
faite sous la pluie.
._,Mï MasstèûôL DrésidôQt du COtDiié dtt El 000 •
ment Chopin, avait dû se faire excuser. M.
Péru, qui fut l'un des élèves du grand musi-
cien, et qui a été l'âme de la souscription, a
pris, en remplacement de M. Massenet, la pa-
role pour retracer l'œuvre du maître. Son dis-
cours a été fort applaudi.
En ce moment, le voile qui recouvrait le
buste de Chopin a été retiré, et les traits du
maître sont apparus, tandis que tous les spec-
tateurs se découvraient pieusement.
Enfin, M. Godewskia terminé par quelques
paroles, prononcées au nom du Cercle artisti-
que et littéraire polonais, cette petite fête de
l'art musical.
Voir à la 3a page
LESDERNIÈRËS DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
UNE ERREUR JUDICIAIRE
Trente-cinq ans de captivité. — Grâce
à la prescription.
,. Naples, 17 octobre.
De Portoferraio est arrivé à Naples un nom-
mé Francesco Crea, originaire de Palizzi en
Calabre, libéré après 35 ans d'emprisonne-
ment. -
Il avait été condamné par erreur aux travaux
forcés à vie, soupçonné d'avoir assassiné un
carabinier avec lequel il avait eu la veille une
d¡"'lJule. -
Après 35 ans, le coupable assuré de l'impu-
nité vient de. faire des aveux et la malheu-
reuse victime de cette erreur-a été remise en
liberté.
LES FIANÇAILLES DE LA REINE DE HOLLANDE
La Haye, 17 octobre.
La deuxième Chambre a reçu communica-
tion des fiançailles de la Heine, et a chargé son
président de transmettre àiaReine ses félicita-
tion& et ses remerciements pour la communica-
tion de ce joveux événement, qui est de la
plus haute importance pour la dynastie et pour
la patrie.
Le fiancé, le duc Henri-Vladimir-Albert-
Ernest, est néà Schwerin, le 19 avril 1876; il
est frère d'un second lit du duc Jean, régent
de Mecklembourg-Schwerin. Dans les' cadres
de l'armée allemande, il figure comme lieute-
nant à la suite dans le bataillon des chasseurs
de la garde.. 1 1.
La jeune reine Wilhelmine est âgée de vingt
ans depuis le 31 août dernier, et règne depuis
deux ans sur les Pays-Bas.
UN BATEAU QU'ON MONTE A M. COPPÉE
Le baptême d'un navire. — Grand
poète, grand citoyen. — M. Coppée
à la mer.
On monte un grand bateau à M. Coppée.
Deux armateurs de Nantes n'ont pas trouvé
lIÍieux, pour manifester leurs sentiments poé-
tiquement nationalistes,que de baptiser un ba-
teau du nom de l'auteur de la Bonne souffrance.
On ne peut s'y prendre plus directement pour
j'éter M. Coppée à la mer.
Le grand chante-sabre de la P. F. a naturel-
lement accepté, sur le ton lyrique; l'autorisa-
tion sollicitée par les armateurs du pays où
l'on ose mettre M. Mercier sur un siège de sé-
nateur.
Le « François-Coppée » — que vont dire Mil-
I,ùvoye et Déroulède ? - mesure cent mètres
do long. Il est destiné à faire le tour du monde,
0. cabotinage ! -
L'AFFAIRE DU LAC ASSAL
L'Agence Havas nous communique la note sui.
vante : ,
La Compagnie impériale des chemins de fer
éthiopiens, qui est concessionnaire du lac
Assal, nous prie de rectifier la nouvelle que
nous avons donnée d'après la TribHna, relati-
vement à des massacres qui auraient eu lieu
au lac Assal.
Les détails donnés par ce journal ne peu-
vent se rapporter en aucune façon au lac Assal
de la Côte française des Somalis.
La Compagnie reçoit journellement des dé-
pêches de Djibouti et aucun trouble n'est
signalé dans la région. Si la nouvelle donnée
par la Tribuna est exacte, elle ne peut se rap-
porter qu'à un autre lac également salé qui se
trouve au Sud de Massawa, colonie d'Erythrée,
ce qui peut expliquer la provenance italienne de
cette nouvelle.
"-
LA SANTÉ D'OSCAR II
Stockholm, 17 octobre.
Le bulletin suivant a été publié ce matin :
Le roi, qui depuis quelques semaines a souffert
d'une bronchite, et qui, les derniers jours, en outre,
s'est senti affecté par uue dépression physique et
morale, a besoin d'un repos complet pour le réta-
blissement de sa santé. Par conséquent, on a con-
seillé à Sa Majesté de s'abstenir complètement,
pendant quelque temps, de s'occuper des affaires
du gouvernement.
Suivant le désir exprès du roi, le prince
royal est chargé de diriger les affaires de
l'Etat en qualité de régent jusqu'à nouvel
ordre.
La prinessse héritière et le prince Gustave-
Adolphe partiront vendredi pour Christiania
où le prince héritier ouvrira le Slorlhing.
Le prince Gustave-Adolphe prêtera serment
devant le Slorthing.
LE DRAME DE VERSAILLES
Les obsèques. — Au cimetière des
Gonards.
Hier, après-midi, s'est fait l'enterrement pu-
rement civil de la jeune femmo dont on con-
naît la mort dramatique. Le corps de Mme
Fargette — et non Forgeot — est parti à trois
heures de la Morgue où il était exposé depuis
dimanche dernier.
Le corbillard s'est dirigé vers la cimetière
des Gonards.
Le deuil était conduit par le mari de la
défunte, M. Fargette, âgé de 32 ans. entrepre-
neur de fumisterie à Auxerre et par le frère de
la malheureuse, M. Gaillard, peintre en voi-
tures, 17, avenue Rapp, à Paris. Les deux
sœurs de Mme Fargette, Mme Trotard et Mme
Monmorel suivaient également le corps.
a L'inhumation s'est faite sans incident au
cimetière des Gonards.
LA CRISE OU CHARBON
Berlin, 17 octobre.
L'assemblée générale de l'Union des indus-
triels a décidé dl demander au gouvernement
de prendre des mesures pour remédier à la
crise du charbon, notamment de suspendre
les tarifs particuliers dtî,nt jouissent les char-
bons transportés pour l'exportation.
L'Union des industriels a éisbli un comité
permanent pour suivre CftJte âÙtttiÔJ} l,
fliseUH* ékarbar ; ,.-:-.' ..l
LA GUERRE EN CHINE
PRISE DE PA O-TING-FOV
Une victoire française. — Le chemin
de fer occupé. — Communications
télégraphiques établies. — La
ville abandonnée. — Un édit
démenti. — Les tombeaux
des ancêtres mena-
cés. - Le mouve-
ment insur-
rectionnel.
La grande nouvelle parvenue hier à Paris.
c'est la prise de Pao-Ting-Fou par les troupe.'
françaises.
Voici du reste, les télégrammes qui la font
connaître :
A PAO-TING-FOU
On mande de Shanghaï au Daily News :
On annonce officiellement que l'expédition
française est arrivée le 13, à Pao-Ting-Fou.
Une dépêche de Shanghaï, 15 octobre au
Daily Telegraph, confirme qu'une colonne fran-
çaise s'est emparée samedi de la ville de Pao-
Ting-Fou et du chemin de fer; elle n'a rencon-
tré aucune résistance.
Shanghaï, 17 octobre.
Le consul général français à Shanghaï a reçu
la dépêche suivante pour la transmettre au
général Voyron :
La ligne du chemin de fer de Pao-Ting-Fou
est protégée par les troupes françaises du gé-
néral Drud, qui sont arrivées à Pao-Ting-Fou,
le 13 octobre.
Le vice-consul do France a informé le gou-
verneur que cette dépêche avait été transmise
par la ligne télégraphique chinoise.
On croit que « Drud » est un mot mal trans-
mis et qu'il faut lire : général Bailloud.
Le vice-consul croit à l'exactitude de cette
nouvelle et fait remarquer qu'il y a une ligne
télégraphique entre Shanghaï et Pao-Ting-
Fou.
Shanghaï, 17 octobre.
En arrivant à Pao-Ting-Fou, les Français
ont trouvé la ville presque complètement aban-
donnée.
Le vice-roi et les habitants riches avaient eu
le temps d'emporter vers la frontière du Honan
tous les objets de quelque valeur.
Une dépêche antérieure do Tien-Tsin, disait :
La colonne de Pao-Ting-Fou n'avait rencon-
tré aucune résistance à la date d'hier.
Un courrier annonce qu'une colonne fran-
çaise de 500 hommes est en route pour Hiang-
Hsien, où elle va délivrer des prêtres catholi-
ques français. Elle n'a rencontré aucune résis-
tance durant les six jours de marche dans la
direction du Sud.
Les Américains ont évacué l'arsenal et l'ont
remis au gouvernement provisoire de la ville.
UN FAUX DIPLOMATIQUE
Pékin, 17 octobre.
L'édit impérial ordonnant la punition des
instigateurs des derniers troubles est considéré
maintenant comme un faux. Le prince Ching
et Li-Hung-Chang déclarent ignorer son exis-
tence, et on croit qu'il a été imaginé pour
empêcher les alliés de s'avancer sur Pao-Ting-
Fou.
Le maréchal de Waldersee est attendu ici
mercredi. Il logera dans le Palais impérial.
Un détachement va être envoyé dans un
jour ou deux contre de petites bandes de
Boxers qu'on a signalées dans le voisinage du
Palais d'Eté.
CONTRE LA DYNASTIE
Le correspondant du Standard à Tien-Tsin
dit que les puissances feront informer l'Empe-
reur que s'il ne se rend prochainement, on
détruira les tombes des Ming et on suppri-
mara la dynastie des Mandchous.
On croit que cette mesure aura son effet.
AUTOUR DE CANTON
Des nouvelles de Canton, arrivées à Shan-
ghaï et télégraphiées au Daily News feraient
penser que la rebellion s'étend.
Les étrangers ne seraient pas inquiétés par
les insurgés.
DANS LA RÉGION DE HONG-KONG
- Hong-Kong, 17 octobre.
Les insurgés de l'hinterland se concentrent
dans le voisinage de Pac Ma-Sa. à 40 mil-
les au Nord-Est de la frontière anglaise.
Ils ont évidemment l'intention de se joindre
aux rebelles de la rivière de l'Est, dans le voi-
sinage de Kwel-Chan.
Les troupes de l'amiral Ho partent à leur
poursuite.
DÉFAITE DES INSURGÉS
Les journaux de Londres publient la dépêche
suivante de Washington, 17 octobre :
Le consul américain à Canton télégraphie
que les troupes impériales ont repris Su-Chow.
Les insurgés se sont enfuis dans la direction
de l'Est.
Le département d'Etat a reçu la confirma-
tion officielle de l'exécution de Chang-Yin-
Huan, ancien ministre de Chine aux Etats-
Unis.
LES CONDITIONS DE LA PAIX
Le Times publie la dépôche suivante de Pékin,
12 octobre :
Une réunion des représentants des puissan-
ces qui sont encore à Pékin a été tenue mer-
credi dernier; les bases des négociations y ont
été discutées.
Il a été décidé d'exiger de la Chine :
1° La punition des principaux coupables ;
2* Le paiement d'une indemnité ;
3" Le démantèlement des forts de Takou et
des forts situés entre Tien-Tsin et la mer ;
4° La prohibition de l'importation des armes
à feu;
5' L'établissement de gardes permanentes
pour protéger les légations ;
6' L'abolition du Tsung-li-Yamen et la no-
mination d'un ministre des affaires étran-
gères ;
7* La suspension pendant cinq années des
examens dans les districtsoù des étrangers ont
été massacrés ;
8' De plus grandes facilités pour les échan-
ges de vues avec l'Empereur.
RÉVOCATION DU VICE-ROI
DE NANKIN
Une dépêche de Shanghaï dit que le bruit
court qu'un décret impérial révoquerait le vice-
roi de Nankin. Dans ce cas, fait-on observer,
les représentants des puissances s'opposeraient
à son départ.
RÉPONSE A M. ELCASSÉ
Le correspondant du Morning Post à Paris
dit que l'Allemagne, dans sn réponse à la note
de M. Delcassé, fait observer que les progrès
des négociations seraient activés, si elles étaient
conduites par les ministres des puissances à
Pékia.
VERS LA CHINE
Saint-Pétersbourg, 17 octobre.
Le vice-amiral Tyrtof, gérant du ministère
de la marine, a inspecté hier en rade de Crons-
tadt, les torpilleurs le Delphin, la Kossatka, le
Skat, le Sotn et le Kit, qui partiront prochai-
nement pour l'Océan Pacifique.
EN AMÉRIQUE
- On télégraphie de Washington, 17 oélobrè :
Le chargé d'affaires d* fraoce a remis à M.
Hay un memorandum de son gouvernement,
demandant, étant donné l'accueil favorable fait
par les puissances à la note de la France, que
les négociations de paix avec la Chine com-*
mencent immédiatement.
Le ministre de Chine a remis à M. Mac Kin-
ley un message de l'empereur Kouang-Sou re-
merciant le président pour la considération
qu'ont témoignée les Etats-Unis à la Chine pen-
dant les troubles.
AFFOLE PAR LA CONCURRENCE
Odyssée d'un confrère américain.—Les
« linotypes » brisées
New-York, 17 octobre.
Un des publicistes lesplus connus dans l'Etat
de Nebraska,'M. George Miller, qui dirigeait
l'Omaka Herald depuis près de vingt ans, a
été frappé subitement d'aliénation mentale.
Il a tout détruit dans son bureau et a même
endommagé les machines linotypes qui impri-
ment son journal.
On croit que la cause de la folie de M. Miller
est la création d'un journal concurrent dans la
ville, où il n'existait depuis très longtemps qua
celui dont il était le directeur.
LES MINISTRES DE LA GUERRE
ET DE LA MARINE EN TUNISIE
Officiers décorés. — Réceptions. —
Chez le Bey
Tunis, 17 octobre.
Les ministres ont quitté Bizerte, à sept heu-
res et demie par train spécial. Ils sont arrivés
à Tunis à dix heures.
Les édifices publics et de nombreuses mai-
sons sont pavoises. L'animation est grande
dans la ville.
Le bey était représenté par le commandant
de la garde beylicale et le général Valensi.
A neuf heures les troupes se sont rangées
pour faire la haie de la gare à la résidence
générale.
Une foule considérable se presse sur le par-
cours.
Le général André a remis la croix d'officiel'
aux commandants Chamblay, de l'artillerie, et
Brunck, du service des renseignements.
Le capitaine Grillet, du 4' zouaves, est fait
chevalier.
Puis les zouaves et les chasseurs de la gar-
nison de Tunis défilent devant les minis-
tres. -
Les troupes sont présentées par le colonet
d'artillerie Hoswag.
Los ministres, après la présentation à la ré-
sidence de M. Combes, archevêque de Carthaga
et de son clergé, reçoivent les officiers de la
garnison.
Les ministres déjeunent à l'hôtel de la Divi-
sion où descend le général André.
M. de Lanessan est l'hôte de la résidence.
Le temps est superbe. -
Les ministres sont partis à deux heures et
demie pour la Marsa afin de saluer le bey qui
leur remettra le grand cordon.
LES ROIS A PARIS
La matinée des souverains. — L'en-
trevue d'hier. -- Le dîner de ce soir
Hier malin, le roi des Belges, sorti à dix
heures de son hôtel, a fait une promenade dans
Paris, a visité divers magasins et est rentré par
l'avenue de l'Opéra, où il a fait de nombreux
achats, et par le boulevard de la Madeleine.
Il a déjeuné à midi à l'Elysce-Palace.
Le roi Georges 1" a visité l'Exposition, ac-
compagné de M, Reineck et de M. Thon. Il est
entré à neuf heures par la porte du Trocadéro
et s'est arrêté longuement au pavillon des colo-
nies anglaises.
Il a parcouru les diverses sections coloniales
puis a visité les galeries du Champ de Mars,
métallurgie, tissus, etc.
Il a manifesté à plusieurs reprises l'intérêt
très vif qu'il prenait à cette promenade.
Après avoir suivi le quai d'Orsay et la rue
des Nations, le roi de Grèce a traversé le pont
Alexandre et est montéen voiture aux Champs-
, Elysées.
Il est rentré à l'hôtel Bristol à midi pour y
déjeuner. Son fils,.le prince Nicolas, avait, de
son côté, fait une assez longue visite à l'Expo-
sition. où il était entré par la porte de l'avenue
des Champs-Elysées, accompagné de son aide
de camp et de M. de Cernowitz.
Le roi de Grèce à l'Elysée
Le roi de Grèce a été reçu hiar,à trois heures,
à l'Elysée, par le président de la République.
L'entrevue a eu un caractère officiel, mais,
comme cela a été fait pour le roi des Belges, il
y a deux jours, afin d'obéir au désir du roi, on
ne lui a rendu que les honneurs réservés aux
ambassadeurs.
Le roi est arrivé en redingote, accompagné
de ses aides de camp et du ministre de Grèce.
Dans la cour, un bataillon d'infanterie com-
mandé par un colonel avec musique et dra-
peau, a présenté les armes et la musique a
joué l'hymne royal.
Les secrétaires généraux de la présidence,
l'introducteur des ambassadeurs, les officiers
ont reçu le roi à sa descente de voiture et l'ont
conduit auprès du président de la République
qui était en redingote et se tenait dans le saloi:
des ambassadeurs.
Après quelques minutes d'entretien, âprèf
les remerciements de M. Loubet pour l'honneur
que le roi de Grèce a fait par sa visite à l'Ex-
position universelle, le souverain et le chef do
l'Etat se sont présenté les personnes de leur
suite.
En prenant congé du président de la Rtnu.
plique, le roi a demandé à rendre ses hom-
mages à Mme Loubet. Le roi et le président
sont montés dans les appartements du premier
étage. A la sortie de l'Elysée, le roi de Grèce
a été reconduit avec le même cérémonial qu'à
l'arrivée.
A quatre heures et demie, le président de la
République, accompagné de ses deux secré-
taires généraux, a rendu au roi de Grèce ss
visite.
Samedi prochain, un grand dîner, suivi
d'une représentation théâtrale, sera offert t
l'Elysée au roi de Grèce par le président de ia
République et Mme Loubet.
Dans la soirée, le prince Nicolas de Grèce a
assisté, à la Porte Saint-Martin, à la représen-
tation de Cyrano de Bergerac.
L'après-midi de Léopold II
Le roi des Belges, accompagné de M. le mi-
nistre des finances de Belgique ; de M. le comte
d'Oultremont;de MM. Besnard, administrateur
délégué de la Compagnie du Métropolitain ;
Autrand, secrétaire général de la Préfecture
de la Seine ; Defrance, directeur des travaux
de Paris ; Bienvenu, ingénieur en chef ; Maté.
chal, a visité, après dôjouner, le Métropolitain.
Parti à 1 heure de la gare de l'Aima, il a par-
couru la ligne jusqu'à Vinceunes; il est reulré
par la gare de l'Etoile.
Le dîner en l'honneur de Léopold il
Pour le diner qui sera donné ce soir en l'hon-
neur du roi des Belges, Léopold Il sera en
habit, àyec le grand-cordon de la Légion d'hon-
*4lir. d'Oultremont. Je haro Saa*
fONDATER AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Si letii Troii ntnt NïM:< ln aa
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements.. 2— 6 - ii 20—
Cnion Postale. 3 — 9— 46— 32 —
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tCTEUR EN CHEF : CHARLES BOS
-- i - Í ANNONCES
ZW. Ch. LAGRANGE, CERF & 0*
6, Place de la Bourse, 6
et AUX BUREAUX du JOURNAL.
RÉDACTION: 131, rue Montmartre, 131
De i à 8 heures du soir et de 10. heures du soir à i heure du matin
-No' 11179. — Vendredi 19 Octobre 1900
29 VENDÉMIAIRE AN 108
ADMINISTRATION : 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
tRGRAND PRIN IP
C'est une belle colère que celle qui
sévit dans le monde nationaliste et clé-
rical contre le général André. A côté
d'elle, celle du Père Duchêne fut de la
petite bière, f.: «Lisez la grande co-
lère du Père Lemaître contre ce satané
général des francs-maçons, qui rêvo de
faire servir la République par des offi-
ciers républicains. »
- C'est à l'occasion des bourses aux
écoles militaires. On sait que le ministre
de la guerre a pris une décision, d'où il
résulte que seuls seront admis à jouir de
ce privilège les élèves ayant fait leurs
> études dans les établissements de l'Etat.
il n'en fallait pas davantage pour soule-
ver toute la gent militariste. La bourse,
c'est encore l'endroit le plus sensible dans
un certain monde où l'on affecte le mé-
pris de l'argent et le culte de l'honneur,
de l'honneur spécial, il est vrai, qu'in-
carna Estherazy !
Qui leur ôte la bourse, leur ôte la
vie. On n'est pas antisémite pour le plai-
sir de faire vœu de pauvreté.
Aussi, l'on proteste, on pétitionne,
on interpelle. C'est le sénateur Fresneau,
un des premiers et des plus dévoués
agents parlementaires des Assomption-
nistes, qui développera l'interpellation.
Ce sénateur se plaindra de la violation
de la loi du 7 juin 1850, dira qu'elle ne
distingue pas entre les jeunes gens pou-
vant être appelés à bénéficier de ses dis-
positions.
Il réclamera au nom de la légalité,
de la justice, au nom de l'armée dans
laquelle on montrera la camaraderie
détruite, la politique introduite, et creu-
sant un abîme. Il dénoncera l'arbitraire,
s'exerçant désormais pour ouvrir ou
fermer à son gré la carrière aux jeunes
gens dont la vocation est le métier d'of-
ficier.
Telle est du moins la thèse exposée
dans une pétition publiée par le journal
la Croix,qui ne mêle jamais la politique
à la religion et l'armée à la politi-
que.
La pétition dévoile elle-même son
défaut de la cuirasse.
Elle présente d'abord la décision du
général André comme un abus de pou-
voir.
Elle réclame ensuite de la Chambre
le vote d'une loi nouvelle qui restitue
d'une façon permanente à des commis-
sions militaires la faculté de choisir les
boursiers, faculté qu'elles ont eu jus-
qu'à ce jour, grâce seulement» aux cir-
culaires émanant de ministères éphé-
mères ». Il y a là une inconséquence.
Ici la loi de 1850 établit un droit à la
bourse pour tout le monde indistincte-
ment ; elle suffit pour rappeler les mi-
nistres à la légalité.
Il n'est nul besoin de loi nouvelle.
A la vérité, c'est l'aveu implicite que
la loi actuelle laisse le gouvernement
seul juge d'octroyer les bourses aux plus
intéressants. Si les ministres jusqu'à ce
jour ont délégué le pouvoir de choisir
à des commissions militaires, c'est qu'ils
l'ont bien voulu ainsi. Mais, ils sont
libres de retirer cette délégation. La
bourse n'est pas un droit. Elle est une
faveur accordée aux plus dignes parmi
les plus pauvres. Or, le général André
n'éprouvera aucun embarras pour jus-
tifier à cet égard sa décision. Il lui
suffira de faire remarquer que les jeunes
gens préparés par les établissements
d'enseignement libre sont ceux qui ap-
partiennent aux familles riches.
Cependant, les interpellateurs ne s'en
tiendront pas à ces raisons. Ils élève-
ront le débat jusqu'à la hauteur des
grands principes de justice.
Le général André sera accusé avec vé-
hémence de porter atteinte à un des ar-
ticles de l'Evangile, non pas de l'Evan-
gile selon Saint-Luc ou Saint-Nicolas,
mais de celui de la Révolution fran-
caise — à la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen. Celle-ci dit que
tous seront admissibles aux emplois, sans
autre distinction que celle de leurs « ta-
lents ou de leurs vertus ».
Il est assez curieux de voir les gens
qui, durant tout ce siècle ont redou-
blé d'efforts pour étouffer l'œuvre de la
Révolution,s'abriter derrière ses princi-
pes, afin de mieux paralyser la Répu-
blique.
Ce sera très amusant, quand le séna-
teur Fresneau nous rappellera la grande
époque où furent saisis les biens des
moines au nom de laNation et les brefs
du pape brûlés sur la place publi-
que.
D'ailleurs, la Déclaration dit que tous
seront admissibles — ce qui implique
une certaine restriction.- D'autre part,
le fait seul d'avoir à distinguer entre les
talents et les vertus implique aussi
une appréciation, Or, dans toute appré-
ciation peut se glisser l'arbitraire.
L'article n'a donc pas, même étudié
dans sa lettre, la portée absolue que les
contre-révolutionnaires lui donnent.
En outre, il tombe sous le sens que la
Déclaration des droits a étéfaite,aupoint
de vue philosophique, pour une société
idéale, que la Révolution ne put organi-
ser, et qui ne l'est pas encore. Cette so-
ciété ne comporte pas la division du
pays en deux camps, dont l'un dé-
fend la liberté et l'autre rattaaae .Dar";
tous les moyens. Quand la République
n'aura plus rien à craindre ni d'un parti
militariste, ni d'un parti clérical, alors
peut-être ces principes abstraits pour-
ront-ils recevoir une application plus
étroite.
En attendant, c'est une simple plai-
santerie que de venir nous parler des
-grands principes. Tous ces descen-
dants d'émigrés, tous ces moines ro-
mains, tous ces bonapartistes, revenants
de Décembre et de Brumaire, préto-
riens amateurs de coups de force, ca-
fards qui rêvent d'inquisition, ne sont
que ridicules, en invoquant pour eux
le Droit. Ils font comme Veuillot.
Tout cela, ils le demandent pour leurs
amis quand ils sont dans l'opposition et
le refusent à leurs ennemis lorsqu'ils
sont au pouvoir. Il faut qu'ils croient
les républicains bien sots. C'est comme
si l'assassin se plaignait d'être menacé
par le revolver do sa victime. Que Mes-
sieurs les assassins commencent.
En attendant, le général André veut
se défendre, et il fait bien. Il a souvenir
sans doute que la Déclaration des Droits
n'a empêché ni l'émigration, ni la Ven-
dée, ni la Terreur rouge, ni la Terreur
blanche, ni l'étranglement de la liberté,
par deux fois, comme on chourine un
homme au détour de la rue.
C'est là que nous ont déjà menés les
prétendus Libéraux de tous les temps,
avec leurs grands mots, surtout avec
leurs compromissions et leurs lâche-
tés.
Olivier Bascou.
Nous publierons demain l'article
de M. Henry Fouquier
AU PALAIS DE JUSTICE
Il y a véritablement quel-
que chose de changé au Pa-
lais de Justice. Que nous
voilà loin du pontificat au
Parquet des Bertrand et des
Feuilloley qui ne trouvaient
rien de mieux que de proté-
ger les adversaires de la République, des
jours sombres où avocats, avoués, une
grande partie des magistrats applaudissaient
aux assommades dirigées par des antisé-
mites connus, de ces audiences où, pour
être condamné, il suffisait même quelque-
fois d'avoir crié: (c Vive la République », au
:ours d'une contre-manifestation !
Seule, la Coiir de cassation, au milieu
de tous ces troubles et de cette complicité
de certains juges avec les fauteurs de dé-
sordre, maintenait intacte sa vieille répu-
tation d'intégrité et d'impartialité judiciaires.
Mais, depuis quelque temps, elle n'est plus
isolée. Oui, il y a quelque chose de changé
au Palais. Le Parquet général et le Parquet
de première instance, ayant à leur tête des
chefs éminents, ont pu faire respecter les
institutions républicaines. Et l'un d'eux,-
promu procureur général en remplacement
de M. Bernard, rentré avec avancement à
la Cour de Cassation, a osé parler, avant-
hier, un langage nettement républicain.
Il convient de féliciter M. Bulot comme
son prédécesseur M. Bernard. Voici, en
effet, deux hauts magistrats qui, au lieu de
se décourager, ont au contraire puisé, dans
les injures, les diffamations et les calomnies
odieuses dont ils ont été abreuvés, des
forces nouvelles pour remplir leur devoir.
Les membres du Parquet du ressort de
Paris savent maintenant que, s'ils sont des
magistrats, ils doivent également l'obéis-
sance aux lois constitutionnelles et le res-
pect au gouvernement dont ils sont les re-
présentants. N'est-il pas excellent que ces
choses aient été dites en plein Palais ?
Et comme, en même temps que M. Bu-
lot, président de la Cour de cassation, M.
Ballot-Beaupré et le successeur de M. Ma-
nau, M. Laferriére, prononçaient eux aussi
des paroles républicaines; comme à la tête
de la Cour d'appel, un vieux républicain,
M. Forichon,appuiera toujours de sa haute
autorité le procureur général Bulot, comme
enfin le Parquet de la Seine est confié à un
autre magistrat dont les convictions sont
bien connues, M. Herbaux, nous pouvons
être assurés que les ennemis de la Répu-
blique ne rencontreront plus au Palais le
Justice, parmi les fonctionnaires payés par
la République, les nombreux alliés qu'ils y
avaient, il n'y a pas bien longtemps encore.
J'en remercie, pour ma part, M. Moais. —
Ch. B.
L'ÂFFAIRE OE CHALON
Il y a quelque temps, le cabinet Waldeck-
Rousseau était, pour les nationalistes, « le mi-
nistère des fusilleura ». Pourquoi ? Parce
qu'une collision s'était produite entre des gen-
darmes et des grévistes à Chalon. Maintenant,
les mêmes nationalistes reprochent au gouver-
nement d'être « le protecteur deg assassins ».
Pourquoi ?Parceque les gendarmes qui ont tiré
sur la foule sont appelés à prouver, devant la
juridiction compétente,qu'ils se sont trouvés,
comme ils l'affirment, en état de légitime dé-
fense,
Si les adversaires du gouvernement pren-
nent parti, suivant les jours, pour la police ou
pour les ouvriers de Chalon, le ministère con-
serve la seule altitude que l'honnêteté per-
mette : il reste neutre et laisse la justice ac-
complir son œuvre.
Les tribunaux civils s'étant deqsaisi., pour
des raisons qui ont été exposées dans notre
chronique judiciaire, c'est un tribunal mili-
taire, un conseil de guerre, qui, très régulière-
ment, voit comparaître devant lui les gendar-
mes mêlés à la terrible bagarre.
Les accusés seront-ils acquittés ? Seront-ils
condamnés ? Seuls les juges de Bourges, sta-
tuant 4ans leur indépendance, ont le droit de
donner une réponse à cette question. En tout
cas, quand les débats seront terminés, personne
ne pourra dire que tout n'a pas été fait pour
que la vérité fût connue, pour que les respon-
sabilités fussent établies.
Et puis, le procès actuellement pendant de-
vant le conseil de guerre de Bourges évitera
peut-être do nouvelles effusions de sang. Les
gendarmes sauront à l'avenir qu'ils n'ont ja-
mais le droit de s'affoler, de se laisser griser
par on ne sait quelle atmosphère d'émeute et
de bataille, etqûe. s'ils tuent, ils doivent compte
à la justice des existences hûiâ&iatf qwili ont
&\W.Drimée't - y ".,'.-,._--,--_. , - ,..
LA HAUSSEJU PAPIER
Tout à la hausse ! — Le papier après
le charbon. — Il y a trente ans.—
Le Transvaal et la Chine. —
En Angleterre. — La vente
des journaux.— Romans
et livres classiques.
— Crise bénigne
Décidément tout est à la hausse, et les tickets
de l'Exposition se singularisent par leur ten-
dance à la baisse. Après le charbon, voilà le
papier qui se met à augmenter, lui aussi, et
l'on commence à parler d'une majoration sur
le prix, déjà considérable, des livres.
L'augmentation du prix du papier est réelle.
On a voulu l'attribuer tout entière à la hausse
des prix du charbon. Ceci est une des causes
de la hausse du papier. Ce n'est ni la princi-
pale, ni la plus importante, puisqu'elle est ac-
cidentelle et que d'autres causes, dont l'impor-
tance ne pourra qu'aller grandissante, sont de
nature à accentuer, de façon permanente, la
hausse du papier.
Nous allons les énumérer, telles qu'elles se
dégagent des renseignements que nous avons
été chercher chez les principaux fabricants de
papier de Paris.
Autrefois et aujourd'hui
La hausse actuelle n'a rien de comparable
à celle qui sévit en ce moment sur la houille.
Les éditeurs de la génération qui nous a pré-
cédés se fussent considérés comme très favori-
sés, si le papier n'eût pas coûté plus cher que
celui d'aujourd'hui.
Le papier, en 18-10 - c'était hier — atteignait
un prix trois fois supérieur à celui auquel on
le paye aujourd'hui.,
A cette époque, en effet, le papier employé
pour les journaux, et que les fabricants appel-
lent le papier journal, valait 110 fr. les 100
kilos.
Depuis, en raison de l'emploi du bois dans la
confection de la pâte, et du perfectionnement
des appareils de fabrication, le papier a dimi-
nué continuellement de valeur; il était l'année
dernière au prix de 30 francs les 100 kilos. Il
en vaut maintenant 38 à 40. A Londres, son
prix atteint 42 francs.
Les causes de la hausse
Ainsi que nous le disions en débutant, les
causes de cette hausse sont multiples.
La principale est dûe à la hausse des ma-
tières premières, du bois principalement.
L'augmentation des prix du bois tient à deux
causes, dont l'une temporaire, résulte de la
cherté des fréta. Et cette cause disparaîtra le
jour où les navires employés pour les trans-
ports en Chine et au Transvaal pourront être
rendus à la navigation commerciale.
Mais le bois coûte aussi plus cher qu'autre-
fois parce que de nombreuses forêts se sont
épuisées et qu'il faut aller le chercher plus loin
de jour en jour, et, par conséquent., avec des
frais de plus en plus considérables. Cette cause,
il est inutile de le démontrer, n'est pas de celles
qui pourront disparaître. Mais ses effets sur la
hausse du papier sont, pour le moment, sans
gravité.
La crise du charbon, bien entendu, joue
aussi son rôle dans la hausse des papiers,
comme elle influe sur le cours de toutes les
denrées sans exception. Nous avons, dans un
précédent article, étudié les causes et les con-
séquences de cette crise. Les fabricants de pa-
pier aue nous avons vus, émettent l'avis qu'elle
est provoquée par les événements de la Chine
et du Transvaal.,A leur sens, par conséquent,
elle se terminera quand se seront - aplanies de
ces deux côtés toutes les difficultés. Elle est
provoquée également par la frénésie indus-
trielle qui s'est emparée du monde entier et,
principalement, de la Belgique et de l'Alle-
magne.
En résumé, la hausse du papier représente
très exactement la hausse du charbon, cause
accidentelle, et la hausse du bois, perma-
nente.
Les conséquences
Elles sont minimes pour l'imprimerie en gé-
néral. Le papier des livres n'a augmenté que
de 20 0[0 et il ne représente qu'une partie des
frais d'édition. D'ailleurs les livres, les romans
en particulier, ont toujours atteint un prix
très élevé, 3 fr. 50 (prix marqué). Dans ce prix,
entrent en ligne de compte les nombreuses re-
mises faites aux courtiers, aux libraires détail-
lants, à l'achoteur lui-même. Ces remises ont
été déjà diminuées il y a trois ans. On les di-
minuera encore, mais il est à présumer que le
prix des livres ne sera pas augmenté.
Il représente d'ailleurs - si l'on veut ne
considérer que la question du papier — un
assez beau bénéfice.
Alors que la valeur du papier, en trente ans,
a diminué de 200 0/0, In prix des volumes n'a
pas varié. Il ne variera pas maintenant pour
une hausse de 20 010.
Les acheteurs de livres classiques ont été les
seuls à profiter de cette diminution constante,
ainsi que les lecteurs de journaux.
Le papier employé pouv les journaux, est
celui qui a subi les plus fortes dépréciations.
C'est celui qui est le plus demandé maintenant.
Les événements du Transvaalel de la Chine ont
forcé la curiosité du public, en Angleterre prin-
cipalement et il n'était pas rare de voir, ces
mois derniers, des directeurs de grands jour-
naux anglais faire leurs commandes de papier
de ce côté-ci de la Manche.
Mais, en Angleterre même, les demandes se
font moins nombreuses et d'ici quelques jours,
le papier journal qui vaut 42 fr. à Londres, re-
tombera au prix de 38 francs, comme à Paris.
En résumé, la crise du papier — si le mot
crise n'est pas trop gros — n'est pas de celle,
qui puissent devenir inquiétantes, et elle n'est,
en tout cas, que temporaire.
Quant à la crise du livre, elle n'existe pas
davantage ei l'édition des œuvres de Balzac à
0,30 centimes le volume, venant juste en ce
moment, prouve assez que l'imprimerie et la
librairie sont Join. d'être terrorisées par la
hausse du papier.
LE MONUMENT DE CHOPIN
A la gloire d'un grand musicien. — Au
Luxembourg. — L'inauguration.
Le monument élevé à la mémoire de Frédé-
ric Chopin a été inauguré hier, dans le jardin
du Luxembourg.
Ce monument, on avait rêvé pour lui un
emplacement différent et des dimensions moins
modestes; la modestie même de la souscrip-
tion n'a pas permis de réaliser le projet dans
son intégrité. L'oeuvre est donc très sobre:
MM. G. Dubois, sculpteur et E. Petit, archi-
tecte, qui en sont les auteurs, l'ont conçue
comme suit:
Le buste en ùr-otizô du maître; est supporté par
un haut piédestal, aux formes élancées, en
pierre blanche, et sa base, qui va en s'é-
largissant, repose sur un socle de granit. De ce
piédestal, sur "la face antérieure, se dégage à
demi une timide figure de femme, qui person-
nifie la souffrance inquiète que respire l'oeuvre
de Chopin. La tête seulement est formée, avec
la naissance de l'épaule droite et du dos.
L'ensemble est merveilleux et fait grand effet,
mêlé à la verdure du jardin.
Peu de monde à cette iuauguratiOD, qui s'est
faite sous la pluie.
._,Mï MasstèûôL DrésidôQt du COtDiié dtt El 000 •
ment Chopin, avait dû se faire excuser. M.
Péru, qui fut l'un des élèves du grand musi-
cien, et qui a été l'âme de la souscription, a
pris, en remplacement de M. Massenet, la pa-
role pour retracer l'œuvre du maître. Son dis-
cours a été fort applaudi.
En ce moment, le voile qui recouvrait le
buste de Chopin a été retiré, et les traits du
maître sont apparus, tandis que tous les spec-
tateurs se découvraient pieusement.
Enfin, M. Godewskia terminé par quelques
paroles, prononcées au nom du Cercle artisti-
que et littéraire polonais, cette petite fête de
l'art musical.
Voir à la 3a page
LESDERNIÈRËS DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
UNE ERREUR JUDICIAIRE
Trente-cinq ans de captivité. — Grâce
à la prescription.
,. Naples, 17 octobre.
De Portoferraio est arrivé à Naples un nom-
mé Francesco Crea, originaire de Palizzi en
Calabre, libéré après 35 ans d'emprisonne-
ment. -
Il avait été condamné par erreur aux travaux
forcés à vie, soupçonné d'avoir assassiné un
carabinier avec lequel il avait eu la veille une
d¡"'lJule. -
Après 35 ans, le coupable assuré de l'impu-
nité vient de. faire des aveux et la malheu-
reuse victime de cette erreur-a été remise en
liberté.
LES FIANÇAILLES DE LA REINE DE HOLLANDE
La Haye, 17 octobre.
La deuxième Chambre a reçu communica-
tion des fiançailles de la Heine, et a chargé son
président de transmettre àiaReine ses félicita-
tion& et ses remerciements pour la communica-
tion de ce joveux événement, qui est de la
plus haute importance pour la dynastie et pour
la patrie.
Le fiancé, le duc Henri-Vladimir-Albert-
Ernest, est néà Schwerin, le 19 avril 1876; il
est frère d'un second lit du duc Jean, régent
de Mecklembourg-Schwerin. Dans les' cadres
de l'armée allemande, il figure comme lieute-
nant à la suite dans le bataillon des chasseurs
de la garde.. 1 1.
La jeune reine Wilhelmine est âgée de vingt
ans depuis le 31 août dernier, et règne depuis
deux ans sur les Pays-Bas.
UN BATEAU QU'ON MONTE A M. COPPÉE
Le baptême d'un navire. — Grand
poète, grand citoyen. — M. Coppée
à la mer.
On monte un grand bateau à M. Coppée.
Deux armateurs de Nantes n'ont pas trouvé
lIÍieux, pour manifester leurs sentiments poé-
tiquement nationalistes,que de baptiser un ba-
teau du nom de l'auteur de la Bonne souffrance.
On ne peut s'y prendre plus directement pour
j'éter M. Coppée à la mer.
Le grand chante-sabre de la P. F. a naturel-
lement accepté, sur le ton lyrique; l'autorisa-
tion sollicitée par les armateurs du pays où
l'on ose mettre M. Mercier sur un siège de sé-
nateur.
Le « François-Coppée » — que vont dire Mil-
I,ùvoye et Déroulède ? - mesure cent mètres
do long. Il est destiné à faire le tour du monde,
0. cabotinage ! -
L'AFFAIRE DU LAC ASSAL
L'Agence Havas nous communique la note sui.
vante : ,
La Compagnie impériale des chemins de fer
éthiopiens, qui est concessionnaire du lac
Assal, nous prie de rectifier la nouvelle que
nous avons donnée d'après la TribHna, relati-
vement à des massacres qui auraient eu lieu
au lac Assal.
Les détails donnés par ce journal ne peu-
vent se rapporter en aucune façon au lac Assal
de la Côte française des Somalis.
La Compagnie reçoit journellement des dé-
pêches de Djibouti et aucun trouble n'est
signalé dans la région. Si la nouvelle donnée
par la Tribuna est exacte, elle ne peut se rap-
porter qu'à un autre lac également salé qui se
trouve au Sud de Massawa, colonie d'Erythrée,
ce qui peut expliquer la provenance italienne de
cette nouvelle.
"-
LA SANTÉ D'OSCAR II
Stockholm, 17 octobre.
Le bulletin suivant a été publié ce matin :
Le roi, qui depuis quelques semaines a souffert
d'une bronchite, et qui, les derniers jours, en outre,
s'est senti affecté par uue dépression physique et
morale, a besoin d'un repos complet pour le réta-
blissement de sa santé. Par conséquent, on a con-
seillé à Sa Majesté de s'abstenir complètement,
pendant quelque temps, de s'occuper des affaires
du gouvernement.
Suivant le désir exprès du roi, le prince
royal est chargé de diriger les affaires de
l'Etat en qualité de régent jusqu'à nouvel
ordre.
La prinessse héritière et le prince Gustave-
Adolphe partiront vendredi pour Christiania
où le prince héritier ouvrira le Slorlhing.
Le prince Gustave-Adolphe prêtera serment
devant le Slorthing.
LE DRAME DE VERSAILLES
Les obsèques. — Au cimetière des
Gonards.
Hier, après-midi, s'est fait l'enterrement pu-
rement civil de la jeune femmo dont on con-
naît la mort dramatique. Le corps de Mme
Fargette — et non Forgeot — est parti à trois
heures de la Morgue où il était exposé depuis
dimanche dernier.
Le corbillard s'est dirigé vers la cimetière
des Gonards.
Le deuil était conduit par le mari de la
défunte, M. Fargette, âgé de 32 ans. entrepre-
neur de fumisterie à Auxerre et par le frère de
la malheureuse, M. Gaillard, peintre en voi-
tures, 17, avenue Rapp, à Paris. Les deux
sœurs de Mme Fargette, Mme Trotard et Mme
Monmorel suivaient également le corps.
a L'inhumation s'est faite sans incident au
cimetière des Gonards.
LA CRISE OU CHARBON
Berlin, 17 octobre.
L'assemblée générale de l'Union des indus-
triels a décidé dl demander au gouvernement
de prendre des mesures pour remédier à la
crise du charbon, notamment de suspendre
les tarifs particuliers dtî,nt jouissent les char-
bons transportés pour l'exportation.
L'Union des industriels a éisbli un comité
permanent pour suivre CftJte âÙtttiÔJ} l,
fliseUH* ékarbar ; ,.-:-.' ..l
LA GUERRE EN CHINE
PRISE DE PA O-TING-FOV
Une victoire française. — Le chemin
de fer occupé. — Communications
télégraphiques établies. — La
ville abandonnée. — Un édit
démenti. — Les tombeaux
des ancêtres mena-
cés. - Le mouve-
ment insur-
rectionnel.
La grande nouvelle parvenue hier à Paris.
c'est la prise de Pao-Ting-Fou par les troupe.'
françaises.
Voici du reste, les télégrammes qui la font
connaître :
A PAO-TING-FOU
On mande de Shanghaï au Daily News :
On annonce officiellement que l'expédition
française est arrivée le 13, à Pao-Ting-Fou.
Une dépêche de Shanghaï, 15 octobre au
Daily Telegraph, confirme qu'une colonne fran-
çaise s'est emparée samedi de la ville de Pao-
Ting-Fou et du chemin de fer; elle n'a rencon-
tré aucune résistance.
Shanghaï, 17 octobre.
Le consul général français à Shanghaï a reçu
la dépêche suivante pour la transmettre au
général Voyron :
La ligne du chemin de fer de Pao-Ting-Fou
est protégée par les troupes françaises du gé-
néral Drud, qui sont arrivées à Pao-Ting-Fou,
le 13 octobre.
Le vice-consul do France a informé le gou-
verneur que cette dépêche avait été transmise
par la ligne télégraphique chinoise.
On croit que « Drud » est un mot mal trans-
mis et qu'il faut lire : général Bailloud.
Le vice-consul croit à l'exactitude de cette
nouvelle et fait remarquer qu'il y a une ligne
télégraphique entre Shanghaï et Pao-Ting-
Fou.
Shanghaï, 17 octobre.
En arrivant à Pao-Ting-Fou, les Français
ont trouvé la ville presque complètement aban-
donnée.
Le vice-roi et les habitants riches avaient eu
le temps d'emporter vers la frontière du Honan
tous les objets de quelque valeur.
Une dépêche antérieure do Tien-Tsin, disait :
La colonne de Pao-Ting-Fou n'avait rencon-
tré aucune résistance à la date d'hier.
Un courrier annonce qu'une colonne fran-
çaise de 500 hommes est en route pour Hiang-
Hsien, où elle va délivrer des prêtres catholi-
ques français. Elle n'a rencontré aucune résis-
tance durant les six jours de marche dans la
direction du Sud.
Les Américains ont évacué l'arsenal et l'ont
remis au gouvernement provisoire de la ville.
UN FAUX DIPLOMATIQUE
Pékin, 17 octobre.
L'édit impérial ordonnant la punition des
instigateurs des derniers troubles est considéré
maintenant comme un faux. Le prince Ching
et Li-Hung-Chang déclarent ignorer son exis-
tence, et on croit qu'il a été imaginé pour
empêcher les alliés de s'avancer sur Pao-Ting-
Fou.
Le maréchal de Waldersee est attendu ici
mercredi. Il logera dans le Palais impérial.
Un détachement va être envoyé dans un
jour ou deux contre de petites bandes de
Boxers qu'on a signalées dans le voisinage du
Palais d'Eté.
CONTRE LA DYNASTIE
Le correspondant du Standard à Tien-Tsin
dit que les puissances feront informer l'Empe-
reur que s'il ne se rend prochainement, on
détruira les tombes des Ming et on suppri-
mara la dynastie des Mandchous.
On croit que cette mesure aura son effet.
AUTOUR DE CANTON
Des nouvelles de Canton, arrivées à Shan-
ghaï et télégraphiées au Daily News feraient
penser que la rebellion s'étend.
Les étrangers ne seraient pas inquiétés par
les insurgés.
DANS LA RÉGION DE HONG-KONG
- Hong-Kong, 17 octobre.
Les insurgés de l'hinterland se concentrent
dans le voisinage de Pac Ma-Sa. à 40 mil-
les au Nord-Est de la frontière anglaise.
Ils ont évidemment l'intention de se joindre
aux rebelles de la rivière de l'Est, dans le voi-
sinage de Kwel-Chan.
Les troupes de l'amiral Ho partent à leur
poursuite.
DÉFAITE DES INSURGÉS
Les journaux de Londres publient la dépêche
suivante de Washington, 17 octobre :
Le consul américain à Canton télégraphie
que les troupes impériales ont repris Su-Chow.
Les insurgés se sont enfuis dans la direction
de l'Est.
Le département d'Etat a reçu la confirma-
tion officielle de l'exécution de Chang-Yin-
Huan, ancien ministre de Chine aux Etats-
Unis.
LES CONDITIONS DE LA PAIX
Le Times publie la dépôche suivante de Pékin,
12 octobre :
Une réunion des représentants des puissan-
ces qui sont encore à Pékin a été tenue mer-
credi dernier; les bases des négociations y ont
été discutées.
Il a été décidé d'exiger de la Chine :
1° La punition des principaux coupables ;
2* Le paiement d'une indemnité ;
3" Le démantèlement des forts de Takou et
des forts situés entre Tien-Tsin et la mer ;
4° La prohibition de l'importation des armes
à feu;
5' L'établissement de gardes permanentes
pour protéger les légations ;
6' L'abolition du Tsung-li-Yamen et la no-
mination d'un ministre des affaires étran-
gères ;
7* La suspension pendant cinq années des
examens dans les districtsoù des étrangers ont
été massacrés ;
8' De plus grandes facilités pour les échan-
ges de vues avec l'Empereur.
RÉVOCATION DU VICE-ROI
DE NANKIN
Une dépêche de Shanghaï dit que le bruit
court qu'un décret impérial révoquerait le vice-
roi de Nankin. Dans ce cas, fait-on observer,
les représentants des puissances s'opposeraient
à son départ.
RÉPONSE A M. ELCASSÉ
Le correspondant du Morning Post à Paris
dit que l'Allemagne, dans sn réponse à la note
de M. Delcassé, fait observer que les progrès
des négociations seraient activés, si elles étaient
conduites par les ministres des puissances à
Pékia.
VERS LA CHINE
Saint-Pétersbourg, 17 octobre.
Le vice-amiral Tyrtof, gérant du ministère
de la marine, a inspecté hier en rade de Crons-
tadt, les torpilleurs le Delphin, la Kossatka, le
Skat, le Sotn et le Kit, qui partiront prochai-
nement pour l'Océan Pacifique.
EN AMÉRIQUE
- On télégraphie de Washington, 17 oélobrè :
Le chargé d'affaires d* fraoce a remis à M.
Hay un memorandum de son gouvernement,
demandant, étant donné l'accueil favorable fait
par les puissances à la note de la France, que
les négociations de paix avec la Chine com-*
mencent immédiatement.
Le ministre de Chine a remis à M. Mac Kin-
ley un message de l'empereur Kouang-Sou re-
merciant le président pour la considération
qu'ont témoignée les Etats-Unis à la Chine pen-
dant les troubles.
AFFOLE PAR LA CONCURRENCE
Odyssée d'un confrère américain.—Les
« linotypes » brisées
New-York, 17 octobre.
Un des publicistes lesplus connus dans l'Etat
de Nebraska,'M. George Miller, qui dirigeait
l'Omaka Herald depuis près de vingt ans, a
été frappé subitement d'aliénation mentale.
Il a tout détruit dans son bureau et a même
endommagé les machines linotypes qui impri-
ment son journal.
On croit que la cause de la folie de M. Miller
est la création d'un journal concurrent dans la
ville, où il n'existait depuis très longtemps qua
celui dont il était le directeur.
LES MINISTRES DE LA GUERRE
ET DE LA MARINE EN TUNISIE
Officiers décorés. — Réceptions. —
Chez le Bey
Tunis, 17 octobre.
Les ministres ont quitté Bizerte, à sept heu-
res et demie par train spécial. Ils sont arrivés
à Tunis à dix heures.
Les édifices publics et de nombreuses mai-
sons sont pavoises. L'animation est grande
dans la ville.
Le bey était représenté par le commandant
de la garde beylicale et le général Valensi.
A neuf heures les troupes se sont rangées
pour faire la haie de la gare à la résidence
générale.
Une foule considérable se presse sur le par-
cours.
Le général André a remis la croix d'officiel'
aux commandants Chamblay, de l'artillerie, et
Brunck, du service des renseignements.
Le capitaine Grillet, du 4' zouaves, est fait
chevalier.
Puis les zouaves et les chasseurs de la gar-
nison de Tunis défilent devant les minis-
tres. -
Les troupes sont présentées par le colonet
d'artillerie Hoswag.
Los ministres, après la présentation à la ré-
sidence de M. Combes, archevêque de Carthaga
et de son clergé, reçoivent les officiers de la
garnison.
Les ministres déjeunent à l'hôtel de la Divi-
sion où descend le général André.
M. de Lanessan est l'hôte de la résidence.
Le temps est superbe. -
Les ministres sont partis à deux heures et
demie pour la Marsa afin de saluer le bey qui
leur remettra le grand cordon.
LES ROIS A PARIS
La matinée des souverains. — L'en-
trevue d'hier. -- Le dîner de ce soir
Hier malin, le roi des Belges, sorti à dix
heures de son hôtel, a fait une promenade dans
Paris, a visité divers magasins et est rentré par
l'avenue de l'Opéra, où il a fait de nombreux
achats, et par le boulevard de la Madeleine.
Il a déjeuné à midi à l'Elysce-Palace.
Le roi Georges 1" a visité l'Exposition, ac-
compagné de M, Reineck et de M. Thon. Il est
entré à neuf heures par la porte du Trocadéro
et s'est arrêté longuement au pavillon des colo-
nies anglaises.
Il a parcouru les diverses sections coloniales
puis a visité les galeries du Champ de Mars,
métallurgie, tissus, etc.
Il a manifesté à plusieurs reprises l'intérêt
très vif qu'il prenait à cette promenade.
Après avoir suivi le quai d'Orsay et la rue
des Nations, le roi de Grèce a traversé le pont
Alexandre et est montéen voiture aux Champs-
, Elysées.
Il est rentré à l'hôtel Bristol à midi pour y
déjeuner. Son fils,.le prince Nicolas, avait, de
son côté, fait une assez longue visite à l'Expo-
sition. où il était entré par la porte de l'avenue
des Champs-Elysées, accompagné de son aide
de camp et de M. de Cernowitz.
Le roi de Grèce à l'Elysée
Le roi de Grèce a été reçu hiar,à trois heures,
à l'Elysée, par le président de la République.
L'entrevue a eu un caractère officiel, mais,
comme cela a été fait pour le roi des Belges, il
y a deux jours, afin d'obéir au désir du roi, on
ne lui a rendu que les honneurs réservés aux
ambassadeurs.
Le roi est arrivé en redingote, accompagné
de ses aides de camp et du ministre de Grèce.
Dans la cour, un bataillon d'infanterie com-
mandé par un colonel avec musique et dra-
peau, a présenté les armes et la musique a
joué l'hymne royal.
Les secrétaires généraux de la présidence,
l'introducteur des ambassadeurs, les officiers
ont reçu le roi à sa descente de voiture et l'ont
conduit auprès du président de la République
qui était en redingote et se tenait dans le saloi:
des ambassadeurs.
Après quelques minutes d'entretien, âprèf
les remerciements de M. Loubet pour l'honneur
que le roi de Grèce a fait par sa visite à l'Ex-
position universelle, le souverain et le chef do
l'Etat se sont présenté les personnes de leur
suite.
En prenant congé du président de la Rtnu.
plique, le roi a demandé à rendre ses hom-
mages à Mme Loubet. Le roi et le président
sont montés dans les appartements du premier
étage. A la sortie de l'Elysée, le roi de Grèce
a été reconduit avec le même cérémonial qu'à
l'arrivée.
A quatre heures et demie, le président de la
République, accompagné de ses deux secré-
taires généraux, a rendu au roi de Grèce ss
visite.
Samedi prochain, un grand dîner, suivi
d'une représentation théâtrale, sera offert t
l'Elysée au roi de Grèce par le président de ia
République et Mme Loubet.
Dans la soirée, le prince Nicolas de Grèce a
assisté, à la Porte Saint-Martin, à la représen-
tation de Cyrano de Bergerac.
L'après-midi de Léopold II
Le roi des Belges, accompagné de M. le mi-
nistre des finances de Belgique ; de M. le comte
d'Oultremont;de MM. Besnard, administrateur
délégué de la Compagnie du Métropolitain ;
Autrand, secrétaire général de la Préfecture
de la Seine ; Defrance, directeur des travaux
de Paris ; Bienvenu, ingénieur en chef ; Maté.
chal, a visité, après dôjouner, le Métropolitain.
Parti à 1 heure de la gare de l'Aima, il a par-
couru la ligne jusqu'à Vinceunes; il est reulré
par la gare de l'Etoile.
Le dîner en l'honneur de Léopold il
Pour le diner qui sera donné ce soir en l'hon-
neur du roi des Belges, Léopold Il sera en
habit, àyec le grand-cordon de la Légion d'hon-
*4lir. d'Oultremont. Je haro Saa*
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